International Review of Employment
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International Review of Employment Juillet 2005 La revue de référence sur les questions de l’emploi dans le monde Une pénurie d’ingénieurs? La flexibilité au futur Contributeurs Les dernières tendances de la technologie GRH La situation en Turquie Lord Broers Tim Dwelly John Nurthen Sunay Karamik Ozbek Julie Partridge Amit Roy Cheryl Taylor Bob Wicks Le point de vue des entreprises Le placement de personnel pour les écoles Là où les individus comptent L’Inde au bout du fil Une chance pour le sport Publié en français, allemand, anglais et espagnol par Vedior ABONNEMENT L’International Review of Employment (Revue Internationale de l’Emploi) de la société Vedior est un guide indispensable pour les gestionnaires et les professionnels de la direction des ressources humaines, en tant qu’elle approche dans leur internationalité les thèmes de l’emploi et du recrutement. La revue donne régulièrement la parole aux meilleurs commentateurs du monde industriel, à l’analyse comparative des actions nationales concernant l’emploi et à l’examen de questions d’actualité. L’abonnement à l’International Review of Employment pour une durée d’un an coûte 100 euros. Il permet de recevoir chaque année deux éditions complètes de la revue, publiée tous les six mois, ainsi que deux suppléments analytiques. La revue est également disponible en anglais, en allemand et en espagnol. Si vous souhaitez tenir à jour votre connaissance des tendances internationales de l’emploi, envoyez-nous un eurochèque libellé en euros d’un montant de 100 euros, à l’ordre de ‘WBC’, à l’adresse suivante: ISSN 1363-9331 © Vedior Tous droits de reproduction réservés Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, copiée, conservée dans un système de recherche documentaire ou diffusée sans autorisation écrite ou par violation des dispositions de la Copyright, Designs and Patents Act 1988 (loi britannique sur le copyright, les plans et les brevets de 1988) Rédactrice en chef: Sarah Woodward Gestion de la rédaction: Jeanine Werner Traducteur: Thomas Giraud. International Review of Employment 15 Bow Road London E3 2AD Publié par: Vedior Tripolis Building 200, Burgerweeshuispad 201, 1076 GR Amsterdam, the Netherlands Pour toute question relative aux modalités d’abonnement, pour commander d’anciens numéros, commenter un des articles ou apporter votre contribution écrite aux futures publications, veuillez téléphoner à WBC au: Tél : +44 1727 842999 Fax : +44 1727 842841 +44 20 8980 6466 or, alternatively e-mail at: [email protected] Les vues des personnes ayant collaboré à cette édition ne sont pas nécessairement celles des éditeurs. Des efforts ont été rigoureusement entrepris pour garantir la précision des informations fournies. Cependant, principalement en raison du fait que des données ne peuvent pas toujours être vérifiées, il est possible que quelques erreurs ou omissions se soient glissées dans cette édition.Vedior ne peut être tenu responsable de telles erreurs ou omissions. Les informations fournies par Vedior ne doivent être utilisées que comme des auxiliaires de décision, non comme la seule base sur laquelle prendre une décision. PRÉSENTATION DE LA REVUE Zach Miles, directeur général de Vedior NV Bienvenue à l'édition de juillet de la Revue internationale de l'emploi. Ce mois a vu de terribles événements secouer Londres, et nous voulons témoigner notre sympathie à toutes les victimes. Mais, sur une note plus positive, il a vu aussi Londres hériter de l'organisation des Olympiades de 2012 : nous revenons d'ailleurs sur la valeur du sport dans le cadre de l'entreprise. Je remercie tous les auteurs d'article. Je remercie notamment l'éminent Lord Broers, qui aborde ici la question de la pénurie croissante d' ingénieurs qualifiés dans le monde entier, un problème qui nous concerne tous. Bob Wicks, quant à lui, se penche sur l'importance grandissante du recrutement temporaire au sein des écoles britanniques. Amit Roy, un journaliste originaire de Calcutta, nous livre un très intéressant point de vue local sur la sous-traitance par des entreprises étrangères en Inde, tandis que Sunay Karamik Ozbek nous aide à mieux comprendre les questions qui se posent dans le domaine de l'emploi en Turquie, un pays candidat à l'entrée au sein de l'Union européenne. En ce qui concerne les ressources humaines, Julie Partridge de chez Easynet nous fait profiter de son regard d'expert sur les difficultés et les opportunités auxquelles fait face le monde sans cesse changeant du « broadband ». Notre directeur de l'e-business, John Nurthen, nous livre une présentation développée de la nouvelle génération de systèmes informatiques de recrutement, tandis que Tim Dwelly s'adresse à nous depuis le fin fond de l'Ouest anglais pour nous parler du développement des formes flexibles de travail dans les zones rurales reculées. Enfin, Cheryl Taylor décrit certains des challenges que nous rencontrons dans l'organisation de notre conférence internationale. Je suis impatient d'accueillir les managers des entreprises du groupe en Afrique du Sud en octobre et, pour tous nos lecteurs, je rappelle le thème de notre conférence cette année : là où les individus comptent. SOMMAIRE ? 2 UNE PENURIE D’INGENIEURS Lord Broers 5 LES DERNIERES TENDANCES DE LA TECHNOLOGIE GRH John Nurthen 9 H 17 LA FLEXIBILITE AU FUTUR Tim Dwelly 19 LA SITUATION EN TURQUIE Sunay Karamik Ozbek 21 LE POINT DE VUE DES ENTREPRISES Julie Partridge 23 LA OU LES INDIVIDUS COMPTENT Cheryl Taylor L’INDE AU BOUT DU FIL Amit Roy 12 TENDANCES DE L’EMPLOI — UNE CHANCE POUR LE SPORT 14 LE PLACEMENT DE PERSONNEL POUR LES ECOLES Bob Wicks 1 UNE PENURIE D’INGENIEURS? Lord Broers Lord Broers FrEng FRS préside la Royal Academy of Engineers depuis 2001. Jusqu'à 2003 il était aussi vice-chancelier de la University of Cambridge, des fonctions qu'il a acceptées en 1996. Avant de revenir à Cambridge, il a travaillé près de vingt ans dans la recherche chez IBM aux USA, au sein du Thomas J.Watson Research Center de New York, du East Finskill Development Laboratory et au siège de la société. Lord Broers est membre de nombreux comités nationaux et internationaux, dont le Engineering and Physical Sciences Research Council, le Foresight Panel on Information Technology et le Special Panel on Nanoscience de l'OTAN. Il a intégré la Royal Society en 1986 et est devenu membre étranger de la US National Academy of Engineering en 1994. Né en Inde, à Calcutta, il a fréquenté la Geelong Grammar School (Australie) avant d'obtenir son diplôme de physique à la Melbourne University. En 1962, il a obtenu son diplôme de sciences électriques à Cambridge, où il est d'abord entré comme « choral scholar » (étudiant membre de chorale). Q.Y a-t-il une pénurie mondiale d’ingénieurs et d’experts en technologies ? R. La réponse à cette question n’est pas simple. Du simple point de vue du nombre d’ingénieurs et d’experts en technologies diplômés, je ne suis pas sûr que nous soyons confrontés à une forte pénurie. Mais ce dont on manque, c’est de gens talentueux qui fassent de l’ingénierie, qui aient le potentiel pour devenir ce que j’appelle des « ingénieurs créatifs ». Donc, oui, il y a une pénurie générale, mais ce qui m’inquiète particulièrement, c’est le manque d’individus très doués. J’entends par là des individus capables de saisir les aspects scientifiques et le potentiel d’un concept important, mais capables aussi de l’appliquer tout au long des étapes nécessaires du développement menant à une solution pratique et, en fin de compte, à un produit commercialement viable. Je pense que la crise à laquelle est confrontée l’ingénierie a plus à voir avec le fait que ce secteur ne parvient pas à attirer des individus ayant le niveau nécessaire qu’avec un simple nombre insuffisant de diplômés. On manque même d’ingénieurs capables de mener à bien des projets importants et complexes. Des projets aussi difficiles nécessitent des individus parmi les plus brillants, en termes de capacités intellectuelles comme de compétences en management. Ce qu’on observe de plus en plus, c’est une pénurie d’individus de ce type. Q. Quels sont les secteurs qui sont particulièrement touchés par cette pénurie d’ingénieurs ayant les qualifications nécessaires ? Je pense que la crise à laquelle est confrontée l’ingénierie a plus à voir avec le fait que ce secteur ne parvient pas à attirer des individus ayant le niveau nécessaire qu’avec un simple nombre insuffisant de diplômés. R. Dans le domaine assez vaste des logiciels, on constate certainement une pénurie. Idem dans l’énergie et dans le pétrole et le gaz. En particulier, dans le secteur de l’énergie, il n’y a presque pas d’individus qui comprennent l’énergie nucléaire. Or, comme je l’ai dit récemment lors des Reith Lectures (émission de radio), l’énergie nucléaire est quelque chose que nous allons devoir repenser. Il va falloir déterminer ce que seront les options et les technologies potentielles du futur. Mais, au Royaume-Uni, il n’existe presque aucune université qui conduise des recherches dans ce domaine ou qui ait l’expertise nécessaire pour accomplir cette tâche. Q. Quelle est la cause de cette pénurie d’ingénieurs ? R. Il y a d’abord le manque de facteurs incitant à faire de l’ingénierie. Le secteur a tendance à payer ses diplômés de manière beaucoup trop uniforme. Les meilleurs ingénieurs ne sont souvent payés que 20% de plus que le diplômé moyen. C’est pourquoi ils ont de fortes chances de préférer à l’industrie, qui a pourtant désespérément besoin de ces meilleurs ingénieurs, les cabinets de conseil. Sans doute parce que ces cabinets prennent plus volontiers le risque d’offrir une paie supérieure pour embaucher les meilleurs tandis que, en général, l’industrie ne manifeste pas le désir de prendre ces risques. 2 Une pénurie d’ingénieurs – suite POURCENTAGE DE JEUNES DE 24 ANS AYANT UN DIPLOME DE SCIENCE OU D’INGENIERIE (1999 OU ANNEE LA PLUS RECENTE) Royaume-Uni Finlande Corée du Sud Singapour France Japon Taïwan Suède Pays-Bas Irlande Allemagne Espagne USA Hong Kong Danemark Italie Autriche Portugal Grèce Belgique Chine 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 POUR CENT Source: National Science Foundation Mais le problème fondamental réside ailleurs, dans le fait que le système éducatif britannique oblige les jeunes à choisir très tôt, dès l’âge de 15 ans, entre les lettres et les sciences. Ceci dit, aux Etats-Unis, les politiques d’embauche sont beaucoup plus souples. Je me souviens que, dans les années 60, alors que j’étais chez IBM, nous étions en concurrence avec Bell Labs pour attirer les meilleurs diplômés de la Stanford University. Quand nous avons entendu dire que les diplômés du Massachusetts Institute of Technology ne présentaient plus leur candidature chez IBM, nous avons compris que nous avions un problème à régler. Les entreprises qui avaient besoin des meilleurs ingénieurs savaient qu’il leur fallait prendre le risque d’investir dans le talent individuel. Lorsque je suis venu plus tard m’installer au Royaume-Uni pour devenir responsable du département ingénierie à Cambridge, l’industrie ne faisait presque pas de lobbying pour débaucher les meilleurs diplômés. Aux Etats-Unis, c’est tout le temps le cas. Mais, en Grande-Bretagne, les secteurs industriels qui ont besoin d’ingénieurs continuent de faire le tour traditionnel des universités, une fois par an, pour recruter des diplômés. Les jeunes diplômés ou les étudiants qui sont sur le point d’obtenir leur diplôme d’ingénieur le savent très bien, ce qui ne les encourage pas à embrasser cette profession. Je pense qu’on peut donc adresser une grande part des critiques au mode de recrutement dépassé de ce secteur. Par ailleurs, les universités ne proposent pas des programmes d’études en ingénierie suffisamment intéressants ou actuels. C’est pourquoi, au Royaume-Uni, seuls les quatre ou cinq principaux départements universitaires d’ingénierie peuvent intéresser les jeunes qui ont eu d’excellents résultats au baccalauréat britannique. Les autres universités sont obligées d’accepter des individus ayant eu de moins bons résultats. Mais le problème fondamental réside ailleurs, dans le fait que le système éducatif britannique oblige les jeunes à choisir très tôt, dès l’âge de 15 ans, entre les lettres et les sciences. Et si on ne choisit pas de faire des maths et de la physique, il est difficile de changer de filière ensuite. En plus, l’ingénierie a un problème d’image : on perçoit souvent les ingénieurs comme de simples « techniciens », ce qui tend à éloigner les jeunes talentueux. Je constate qu’il y a très peu d’élèves, dans les meilleures écoles, qui sont décidés à devenir des ingénieurs. Pourquoi ? Parce qu’on demande à ces jeunes de décider s’ils veulent être des ingénieurs avant même de savoir ce que cela veut dire. Q. La pénurie d’ingénieurs est-elle un problème universel, ou certains pays sont-ils plus touchés que les autres ? R. Dans certains pays, comme la France et le Japon, on compte sans doute un plus grand nombre d’étudiants qui veulent travailler comme ingénieur. Cette profession y a plus d’attrait, les ingénieurs étant en France relativement mieux payés qu’au RoyaumeUni. En Inde et en Chine, on observe que les universités sortent une quantité énorme d’ingénieurs, ce qui fait qu’il est très avantageux, pour les grandes multinationales, de délocaliser leurs activités de recherche et développement dans ces pays. Alors que former un bon ingénieur créatif coûte $1 million ou plus aux Etats-Unis, cela coûte plutôt $20.000 en Inde ou en Chine. Donc, oui, dans le domaine de l’ingénierie, on devrait voir de plus en plus d’activités de recherche et développement se délocaliser dans cette région. 3 Une pénurie d’ingénieurs – suite CROISSANCE DES DEPENSES DE RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT (COMME PROPORTION DU PIB) DE 1981 A 1999 200 POUR CENT 150 100 50 0 FINLANDE IRLANDE DANEMARK SUEDE AUSTRALIE JAPON CANADA ITALIE FRANCE USA ALLEMAGNE Source: OCDE ROYAUME-UNI -50 En dernière analyse, c’est à l’industrie de faire en sorte d’attirer plus de jeunes talentueux en leur proposant des emplois plus intéressants. Q. Quelles autres solutions peut-on envisager ? R. En termes de la façon dont l’industrie doit recruter des ingénieurs, les choses sont assez simples. Il suffirait de commencer par bien payer quelques individus pour que les recrues potentielles s’aperçoivent que l’ingénierie offre de vraies perspectives. Si l’industrie a tant de mal à attirer des individus de qualité, pourquoi n’a-t-elle pas encore laissé les forces du marché traiter le problème ? Il faut aussi que les entreprises améliorent leur visibilité. Une entreprise comme Vodaphone a tendance à séduire de très bons ingénieurs parce qu’ils paient bien, mais aussi parce qu’ils sont connus pour développer de nouveaux produits. Et leurs programmes de développement - qui sont aussi importants, voire plus, que ceux de recherche - sont complètement internationaux. De nos jours, tout programme de développement complexe se doit d’avoir une étendue internationale et d’inclure des individus de grand talent. Car il est difficile de se greffer sur d’autres réseaux internationaux et de prendre les choses en cours de route. Il y a encore beaucoup à faire, au sein du métier d’ingénieur, pour arriver à la parité entre hommes et femmes. Dans nos écoles, les jeunes filles ont aujourd’hui de meilleurs résultats que les garçons dans toutes les matières. Pourtant, la plupart des filles considèrent, de par leur éducation, que l’ingénierie et un grand nombre de sciences sont des domaines masculins. Cela fait beaucoup de jeunes talents qu’on ne peut pas utiliser. En dernière analyse, c’est à l’industrie de faire en sorte d’attirer plus de jeunes talentueux en leur proposant des emplois plus intéressants. Il faut aussi leur donner plus de responsabilités, et ce très tôt dans leur carrière. Sinon, ils quitteront l’industrie pour aller voir ailleurs. J’aimerais qu’il y ait plus de données objectives expliquant pourquoi tant d’individus ont quitté le secteur de l’ingénierie créative pour aller travailler au sein de cabinets de conseil. A partir des anecdotes qui circulent, on pourrait dire de manière courante que la raison en est que ces gens trouvaient leurs fonctions ennuyantes, même si la flexibilité de l’emploi est un autre facteur. Le gouvernement a pris diverses mesures pour améliorer l’offre d’ingénieurs diplômés, mais cela ne règle pas le problème si, par la suite, ils ne travaillent pas dans l’industrie. Il y a un vrai problème, pour lequel il n’existe pas de solution simple. Mais c’est à nos entreprises industrielles de faire ce qu’il faut. Lord Broers s’est entretenu avec Jonathan Gregson, consultant auprès de la rédaction du magazine FIRST. 4 LES DERNIÈRES TENDANCES DE LA TECHNOLOGIE GRH John Nurthen John Nurthen est le directeur du eBusiness et des Corporate Affairs de Vedior NV. Il a rejoint Select Appointments, le spécialiste britannique du placement de personnel, en 1989 comme assistant marketing puis, en 1995, a été promu responsable des corporate affairs, en charge des relations avec les investisseurs et le public, de la communication et du marketing. En 2000, il a été nommé directeur du eBusiness de Vedior, en charge de la stratégie Internet et de services de conseil et de coordination pour les plus de 200 sites Web du groupe. La même année, il a été un des membres fondateurs du consortium qui a conduit à la création de HRXML SIDES, un ensemble de normes, librement accessibles, concernant les transactions de recrutement qui réduit la complexité et le coût de l’intégration. Ses fonctions actuelles l’amènent à intervenir dans un vaste éventail de domaines comme les relations avec les media et les investisseurs, la communication interne, l’achat d’équipement informatique, la stratégie Internet, les questions technologiques et la continuité du business process. Les cadres de la gestion des ressources humaines (GRH), comme d’autres, cherchent de plus en plus à utiliser les moyens de l’informatique et Internet pour améliorer l’efficacité de leurs activités. Parmi celles-ci, le recrutement a vu surgir une nouvelle génération de produits qui, utilisés conjointement, peuvent servir toutes les étapes de cette activité. Cet article se penche sur les dernières tendances en matière d’applications de recrutement, pour montrer pourquoi ces applications ne répondent que partiellement aux attentes les concernant et pourquoi, donc, le recrutement reste un art autant qu’une science. Le recrutement est une activité beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. A vrai dire, de toutes les catégories de services, c’est l’activité la plus complexe à concevoir et réaliser d’un point de vue technologique. Le graphique ci-dessous en fait voir les principales étapes : Planifier Approuver S’approvisionner Pré-sélectionner Sélectionner Embaucher Déployer Mesurer Chacune de ces étapes comprend des sous-étapes. Planifier Le recrutement est une activité beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. Cette activité peut impliquer la planification de projets intégrés et de personnel et reposer sur les données de SIRH (systèmes d’information de ressources humaines). De nos jours, même si les entreprises ont tendance à entreprendre des projets fondés sur des contrats, la planification de personnel est un effort stratégique visant le long terme, qui identifie les besoins actuels et futurs de l’entreprise et aligne ses objectifs avec ceux de la GRH. Cela peut se faire en tenant compte d’informations de type démographique ou sur la demande, mais aussi d’une méthodologie analytique fondée sur le recueil de données valides et comparables. De nombreuses entreprises manquent de définir avec précision leurs besoins et de prendre les mesures qu’ils imposent avant de recruter. Le recrutement se fait dans une large mesure de manière réactive, c’est-à-dire qu’il a pour but de remplacer une personne qui démissionne ou dont le contrat prend fin ou pour répondre à l’émergence soudaine de projets qui auraient dû être annoncés des mois plus tôt. Les informations fournies aux recruteurs sont souvent transmises du sommet vers les échelons inférieurs. Nous pensons qu’un processus dynamique du bas vers le haut est tout autant profitable là où les salariés du site concerné participent réellement à la définition des qualifications et compétences nécessaires et à l’élaboration ou, du moins la validation, d’une description précise et d’une définition des responsabilités. Dans de nombreux pays, il faut également tenir compte d’obligations, telles que celles découlant de politiques promouvant l’égalité des chances ou la discrimination positive. Cela permet de cibler plus précisément les candidats potentiels. Dans ce domaine, les logiciels visent essentiellement à recueillir et traiter des données essentielles concernant le personnel et la stratégie de l’entreprise, ainsi qu’à recueillir des données « granulaires » comme les compétences et qualifications individuelles. On peut utiliser des outils d’analyse informatique pour identifier certaines tendances et lacunes et pour résumer et prévoir les besoins en compétences sous formes de tableau et de graphique. A une époque où les fusions et acquisitions sont fréquentes et où se développe une population active plus flexible, avoir de bons outils de planification peut permettre d’accélérer le travail de planification. Il est bon d’avoir de tels outils mais le problème est que, souvent, la maintenance de données comme les 5 Les dernières tendances de la technologie GRH – suite informations concernant les qualifications et compétences, ainsi que le manque de pouvoir des managers de recrutement et autres, produisent des résultats médiocres, voire pires. On peut le résoudre en s’assurant que la planification et l’acquisition de données est une tâche distincte et dotée des ressources nécessaires. De nombreuses applications permettent l’entrée de données fondée sur la notion de self-service RH, si bien que les employeurs peuvent par exemple entretenir leur base de données sur les compétences dans l’entreprise. Parmi ces applications, on trouve Executrak, Hyperion, Icarian, MAPS, ainsi que des produits ERP comme les programmes Workforce Analytics d’Oracle/PeopleSoft’s, et SAP. Analytics suite, & SAP. Approuver La première étape, en matière d’approbation d’embauche, consiste à s’assurer que l’emploi est bien défini et qu’il répond aux besoins de l’employeur qui embauche. Les applications concernées doivent comprendre des archives de compétences et qualifications professionnelles, de préférence extraites de la base de données existante concernant les salariés de l’entreprise et complétées par des ajouts émanant de sites tels que www.onetcentre.org, qui constituent une source abondante d’informations métiers. Les entretiens réalisés après embauche montrent souvent que les fonctions occupées ne correspondent pas à celles qui avaient été définies au départ. Cela entraîne toutes sortes de frais et de dysfonctionnements, y compris le coût d’une période d’apprentissage imprévue. L’étape suivante du processus d’approbation consiste à faire approuver la description de l’emploi, ainsi que les coûts, la durée du contrat et les autres aspects de l’emploi. Cela limite les chances d’embauches « impulsives » et conduit à une certaine maîtrise des dépenses. Oracle/Peoplesoft, SAP, Hire.com, PeopleClick, Recruitmax, Taleo, offrent quelques-unes de ces applications SIRH et/ou d’embauche, tandis que Ariba, CHIMES, Elance, Fieldglass, sPRO de Peoplesoft’s et SAP entrent dans la catégorie des services temporaires. La technologie aide mais ne remplace pas l’ « art » du recrutement, qui repose sur le contact humain, le relationnel et la capacité à encourager les individus à progresser. S’approvisionner Nous vivons à une époque où certaines qualifications sont rares et où la population active vieillit rapidement. C’est particulièrement vrai en Europe, en Australasie et au Japon. La course aux talents peut faire du recrutement une opération coûteuse, longue et difficile. Le but d’un logiciel dans ce domaine est de : ● ● ● ● 6 Améliorer la qualité de l’embauche Ecourter le temps total que prend l’embauche Améliorer la rétention des personnes embauchées Ecourter la période pré-productive et diminuer les coûts. L’apparition de sites d’offres d’emplois, de banques de CV, de sites et services de recherches automatique tels que AirsOxygen ou ZoomInfo, et de sites de diffusion de CV comme Talent Zoo, couplés à des systèmes destinés à dénicher des candidats, tout cela est très prometteur mais, à vrai dire, la plupart de ces solutions ne sont pas à la hauteur de leurs promesses. Les solutions qui marchent le mieux sont celles qui comprennent à la fois des systèmes permettant de trouver des candidats, des sites d’offres d’emplois et des banques de CV et des « referral systems » (permettant de recommander un tiers moyennant indemnisation) - et qui éliminent systématiquement les données périmées. La technologie aide mais ne remplace pas l’ « art » du recrutement, qui repose sur le contact humain, le relationnel et la capacité à encourager les individus à progresser. L’exercice de cet art constitue la principale activité des entreprises de placement de personnel, où la technologie ne fait que leur donner des moyens, tandis que leur succès résulte de leur connaissance en spécialiste de tel marché de chercheurs d’emploi, de leur connaissance de candidats individuels, et de leur capacité à attirer, motiver et mettre d’accord candidats et employeurs. Il y a des douzaines d’entreprises qui proposent des systèmes d’approvisionnement, parfois appelés « systèmes d’embauche », et la plupart des ces entreprises ont leur centre d’opérations aux USA. Ces systèmes sont souvent fournis à la demande. Certains appartiennent à des sites d’offres d’emploi, d’autres à de simples éditeurs de logiciels, et d’autres à des fournisseurs de services de GRH ou de recrutement. On pourrait citer par exemple Accolo, BrassRing, HodesIQ, IPS, Oracle/Peoplesoft, Kenexa, Recruitmax,Taleo,Yahoo/Hotjobs,WebHire, etc. Pré-sélectionner L’offre d’emplois en ligne (que cela se fasse en interne via le site web de l’entreprise ou en externe via un site d’offres d’emploi) peut attirer des candidats plus ou moins indiqués pour le poste et ayant des compétences très différentes. La tendance actuelle est d’orienter les candidats vers des outils de pré-filtrage, basés sur browser, qui leur poseront un certain nombre de questions présélectives inspirées du profil de l’emploi. Cette présélection peut permettre d’économiser plusieurs heures de travail inutile, tant pour le chercheur d’emploi que pour l’employeur. Un autre outil arrivé à maturité concerne le type de logiciels qui mettent en relation candidats et employeurs de manière intelligente, à partir de l’extraction et la notation des compétences et autres qualités mentionnées dans un CV. Ces logiciels complexes mais puissants utilisent des algorithmes probabilistes et des techniques de traitement de langues naturelles. Ce sont des logiciels tels que Burning Glass, Daxtra, Engenium et Autonomy. Ces produits ont une capacité d’ « apprentissage » et ne cessent d’améliorer leur efficacité. Burning Glass offre d’autres avantages. Par exemple, il permet de couper et coller les CV modèles dans le browser pour qu’ils soient utilisés dans les processus de recherche, de mise en relation et de notation ; il permet aussi de suggérer aux candidats de fournir des renseignements sur certaines compétences connexes qu’ils n’auraient pas initialement considérées comme importantes. Un certain nombre d’outils de sélection extraient et notent les « KASOC » (sigle signifiant : connaissances, capacités, compétences et autres caractéristiques) - l’Etat américain a établi un catalogue où sont décrits tous les KASOC : pour plus d’informations, visiter http://online.onetcenter.org, un site O*NET du ministère américain de Les dernières tendances de la technologie GRH – suite l’Emploi). On utilise le plus souvent des moyennes « lestées » pour cette notation. Cette tentative pour « objectiver » le processus de présélection est utile, mais il existe chez certains utilisateurs la tendance à accorder une trop grande confiance à ces scores et à négliger les CV. Même si nous sommes très favorables au développement des compétences, des moyens de mesure et des KASOC, nous ne pensons pas que les candidatures à l’emploi puissent être simplement notées par des machines. C’est pourquoi il faut déterminer avec soin à partir de quel score on élimine un candidat et il faut soumettre à un processus de sélection les 25% de CV ayant obtenu les meilleurs scores. Sélectionner Les candidats pré-sélectionnés doivent ensuite être soumis à une nouvelle sélection. Au moins aux USA, il existe des entreprises qui établissent des rapports sur des candidats à un emploi. La décision de faire faire de tels rapports avant ou après le processus de sélection incombe à chaque entreprise. Ces rapports peuvent concerner le casier judiciaire, le profil financier, l’usage de stupéfiants et l’expérience professionnelle. Dans certains pays, les comportements traditionnels ou la loi ne permettent pas d’établir certains de ces rapports. Par exemple, dans certains pays, la consultation des personnes censées recommander un candidat doit se faire avec précaution et on peut les contacter uniquement pour avoir confirmation que tel individu a bien occupé telles fonctions, non pour leur demander de commenter ses performances. Les lois sur la protection de la vie privée obligent parfois à révéler au candidat les renseignements rassemblés à son sujet. Mais certains secteurs de l’industrie du recrutement n’ont pas d’autre choix que d’établir des rapports en bonne et due forme sur leurs candidats, comme dans le cas des personnes cherchant à travailler dans l’enseignement ou l’aide sociale. Un certain nombre d’entreprises fournissent des services de mise à l’épreuve des compétences, en général « à la demande ». On pourrait mentionner Brainbench, Quiz, eSkill etc. Le processus de sélection peut impliquer l’évaluation de la capacité à travailler au sein de l’équipe concernée, de la façon de travailler et de la capacité à bien raisonner. Il y a beaucoup d’entreprises qui proposent ces « outils » (en général « à la demande »), comme par exemple ePredix, Axiom, GeneSys,The British Psychological Society (BPS), American Psychological Society (APS) et l’Australian Council for Education Research (ACER). Parce que les « normes » varient d’un pays à un autre, les candidats doivent être testés par rapport aux normes locales. Les résultats de certains tests devraient toujours être évalués et interprétés par un psychologue formé, au lieu d’être analysés superficiellement. L’entretien est une étape importante du processus de recrutement. Les progrès réalisés dans l’utilisation du protocole Internet et les bandes passantes font que la vidéo en qualité DVD permet souvent à l’entreprise et au candidat d’économiser du temps et de l’argent, en particulier lors d’entretiens « mis en scène ». Faire venir par avion un candidat unique pour un entretien final revient bien moins cher que de conduire une demi-douzaine d’entretiens en face-à-face avec des candidats venus de loin. Un certain nombre de systèmes d’embauche proposent des questions standards d’entretien et peuvent permettre une notation après entretien. La plupart des systèmes d’embauche permettent de programmer un entretien, une fonction qu’on peut intégrer à des outils d’organisation de son emploi du temps comme Outlook ou Notes. Les systèmes d’embauche peuvent aussi proposer une lettre standard d’offre d’emploi et des lettres de refus personnalisables. Les systèmes d’embauche peuvent enfin enregistrer les candidats sélectionnés mais refusés pour une sollicitation ultérieure et assurer automatiquement un traitement et un pistage de contacts périodiques. Embaucher Les renseignements rassemblés sur le(s) candidat(s) sélectionnés doivent être traités et intégrés dans le système de ressources humaines et le progiciel de paye de l’entreprise. Les intranets d’entreprise peuvent aussi servir à annoncer la nomination d’un nouveau salarié et la date de sa prise de fonctions. Les lettres d’offre d’emploi, les contrats à obligations mutuelles, et les informations sur le salaire et autres avantages sont émis selon les besoins. Les systèmes d’embauche peuvent inclure ou être intégrés à des systèmes d’emails et fournir des emails et documents adéquatement stockés et répertoriés pour une consultation future. Les fournisseurs de tels systèmes qui proposent la plupart des fonctionnalités mentionnées travaillent pour des employeurs comme pour des entreprises de recrutement. Parmi eux, on compte Bond Adapt, Bullhorn, Oracle/PeopleSoft,VCG,Troy, Bullhorn, Itris. Déployer Un certain nombre de systèmes de recrutement offre, dans le cadre du volet embauche, une fonction d’accueil des nouvelles recrues. Celle-ci permet parfois d’informer le service concerné de l’embauche de la nouvelle recrue, de réserver du matériel et de l’espace de bureau, une place et un pass de parking, et de programmer des procédures d’incorporation, l’aspect sécurité, etc. On retrouve aussi cette fonction chez certains systèmes d’acquisition de services servant à trouver et traiter des travailleurs temporaires : par exemple sPro, FieldGlass, Chimes. Mesurer Tout responsable RH cherche à mesurer autant d’aspects que possible du processus d’embauche. La plupart des systèmes sont capables de fournir des mesures telles que la durée que prend l’embauche, les frais d’embauche, le niveau de satisfaction des responsables embauche et celui des salariés, etc. Beaucoup de systèmes peuvent permettre ou se relier à des enquêtes panoramiques grâce auxquelles toutes les parties concernées peuvent donner une note au processus d’embauche en fonction de leur propre expérience. Des entités comme staffing.org ont grandement contribué au développement des mesures d’embauche. 7 Les dernières tendances de la technologie GRH – suite Extension internationale des technologies de recrutement Le marché du logiciel est très concurrentiel et les produits de GRH ne sont pas tous amenés à durer. En matière de logiciels de recrutement, les responsables RH du monde anglophone ont le choix entre une vaste gamme de produits. En Europe continentale et au Japon, le choix est plus limité. Mais beaucoup d’éditeurs de logiciels font en sorte de pouvoir proposer leurs applications dans des langues autres que l’anglais. Ce qui le facilite, c’est l’incorporation de cette capacité au sein de l’architecture fondamentale sur laquelle reposent ces produits. Ainsi les bases de données Oracle et SQL Server peuvent désormais accueillir les langues indo-européennes, l’arabe, l’hébreu, le chinois, le japonais et la plupart des autres langues à alphabet non européen - et le changement de langue peut s’effectuer au niveau objet. Les applications basées sur browser rendent les présentations en plusieurs langues aussi simples qu’un « clic ». Oracle/PeopleSoft et SAP proposent des produits multilingues depuis longtemps. BrassRing, Hire.com, Icarian et PeopleClick mettent en avant des produits en anglais, français, italien, espagnol et portugais. Bond Adapt vient de créer un produit qui peut « changer de langue » instantanément. On peut aussi « former » la panoplie d’outils Burning Glass pour qu’elle accepte les CV qui ne sont pas en anglais. Un nouveau monde . . . malgré tous les nouveaux outils technologiques désormais disponibles, il faut toujours, quand on embauche, pratiquer l’« art » du recrutement. Le marché du logiciel est très concurrentiel et les produits de GRH ne sont pas tous amenés à durer. Mais on privilégie de plus en plus les meilleurs de leur catégorie (dont la qualité n’a rien à voir avec les efforts de relations publiques que font certaines entreprises pour les promouvoir). A l’avenir, on devrait également assister à de plus en plus de fusions, puisque les fournisseurs chercher à proposer aux entreprises qui recrutent des outils globaux pouvant gérer tous les aspects du processus d’embauche. A l’heure actuelle, il n’existe pas de produit qui couvre adéquatement l’ensemble du processus de recrutement. Aujourd’hui, choisir un produit qui puisse dans une large mesure assurer le processus implique la sélection d’un produit qui tienne compte de la façon dont l’entreprise fonctionne, des méthodes opérationnelles préférées par l’entreprise. On peut compléter un tel produit par des systèmes existants ou des nouveaux tels que le SIRH de l’entreprise, la planification de personnel, le management de sites d’offres d’emploi, les applications/services de filtrage et mise à l’épreuve. Les logiciels de recrutement ont beaucoup fait progresser la GRH par rapport au temps des classeurs remplis de CV et des tâches administratives fastidieuses. Mais, malgré tous les nouveaux outils technologiques désormais disponibles, il faut toujours, quand on embauche, pratiquer l’« art » du recrutement. Les technologies ont fait beaucoup de chemin, mais elles ne permettent pas aux machines de faire preuve de certaines qualités humaines, comme l’intuition et la persuasion, qui continuent à jouer un rôle vital dans le recrutement. Quand il s’agit de faire les bons choix d’embauche, les employeurs doivent mettre à profit toutes les informations et techniques qui sont à leur disposition, y compris ces outils traditionnels que sont le bon sens et le jugement. Ce n’est pas parce que les technologies sont de plus en plus pointues que le métier de l’embauche est plus simple qu’avant. Toute mention de produits d’une entreprise tierce apparaissant dans cet article n’a qu’une fonction informative et ne doit pas être considérée comme une recommandation. 8 L’INDE AU BOUT DU FIL Amit Roy Amit Roy écrit sur l’Inde depuis 30 ans. Né en Inde dans une « famille de journalistes », il est venu s’installer avec ses frères et sœurs en Grande-Bretagne lorsque son père, précédemment rédacteur pour un journal indien, a intégré le service bengali de la BBC à la Bush House de Londres. Après Cambridge, où il a étudié les sciences mécaniques, il a immédiatement abandonné l’ingénierie pour devenir journaliste. Il a travaillé pour un certain nombre de journaux, dont The Daily Telegraph, pour lequel il travaille aujourd’hui, le Daily Mail,The Sunday Times et The Sunday Telegraph. Il s’intéresse notamment au développement de la communauté britannique d’origine sous-continentale : en 1990, il a établi la première « Asian Rich List » du Royaume-Uni, la liste des 300 plus grosses fortunes de cette communauté. Il a également beaucoup voyagé comme correspondant étranger et a notamment couvert, entre autres, la révolution d’Iran, la guerre à Beyrouth, l’ascension de Solidarité en Pologne et la guerre des Falklands. Ces trois dernières années, il a beaucoup écrit sur la sous-traitance britannique en Inde. Depuis 1991, année où la libéralisation a commencé en Inde, il a produit une demi-douzaine de rapports sur l’économie indienne pour The Daily Telegraph. NOMBRE ESTIME D’EMPLOIS (HORS INFORMATIQUE) D’ACTIVITE SOUS-TRAITEE A L’ETRANGER EN INDE (EXERCICE 2003 ET D’ICI L’EXERCICE 2010) 1,000,000 800,000 600,000 400,000 200,000 0 Exercice 2003 Exercice 2010 INDE TAUX DE CROISSANCE ANNUEL COMPOSÉ = 30% Source: EVS – Status of BPO Industry – Present and Future NOMBRE D’EMPLOIS D’ACTIVITÉ SOUS-TRAITÉE À L’ÉTRANGER EN INDE (HORS INFORMATIQUE) 1,200,000 Beaucoup de gens ont encore une idée stéréotypée de la façon dont fonctionne un centre d’appels indien. Un client situé en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis composerait un numéro local pour tomber sur un interlocuteur parlant avec un accent indien, répondant depuis Bombay ou Bangalore et ayant une mauvaise connaissance de la géographie ou de la culture britanniques ou américaines. Et on croit souvent que, pour cette raison, on montre aux personnes travaillant dans ces centres d’appels des feuilletons télévisés comme « Coronation Street » ou « Friends » pour leur apprendre comment séduire l’Occident. A vrai dire, l’Inde séduit l’Occident par des moyens complètement différents. Beaucoup d’entreprises s’aperçoivent que la qualité du travail est souvent bien plus élevée en Inde que ce que proposent leurs salariés dans leur pays, même si les syndicats essaient de faire croire que la sous-traitance implique l’exploitation d’une maind’œuvre bon marché et peu qualifiée dans le Tiers-Monde. De retour d’un voyage en Inde,Tony Blair, le Premier ministre britannique, a déclaré devant une assemblée de banquiers et de cadres supérieurs de la finance, dans les bureaux londoniens du groupe Goldman Sachs, que « l’Inde sort aujourd’hui 220.000 diplômés en sciences et en informatique chaque année ». La demande d’emplois est telle parmi les individus ayant fait des études supérieures qu’il n’est pas rare de trouver des titulaires de doctorat ou de MBA au sein du personnel d’un centre d’appels. Depuis que l’Inde a entamé sérieusement son processus de libéralisation en 1991, le pays n’a cessé de mener une politique d’ouverture sur l’économie mondiale, malgré les changements de gouvernement. Il existe un consensus, entre tous les partis et dans le pays dans son ensemble, autour de l’idée que cette évolution est à la fois désirable et irréversible. La sous-traitance, comme la multiplication des chaîne de télévision ou l’essor de Bollywood ou encore la hausse de la demande concernant les biens de consommation émanant de marques occidentales, n’est qu’un des aspects d’un même phénomène : l’économie indienne est de plus en plus liée à celle du monde occidental. Le thème des centres d’appels est devenu tellement controversé qu’il est même abordé dans certains films. L’un d’entre eux, intitulé « American Daylight », met en scène une Indienne qui s’appelle Sujata (jouée par Koel Purie, une jeune et jolie actrice), qui trouve un emploi dans un centre d’appels pour pouvoir s’occuper de sa mère malade et de son bon à rien de frère. Quand un client américain (interprété par Nick Moran) l’appelle, elle prend un faux accent américain et prétend s’appeler « Sue ». Petit à petit, elle apprend tout sur lui, sur sa vie personnelle et sur sa femme dont il est séparé, en étudiant secrètement et illégalement ses comptes bancaires. Au final, tout se passe mal pour le couple. Est-ce qu’un film de ce genre ne tend pas à décourager les entreprises occidentales de sous-traiter en Inde, a-t-on demandé aux réalisateurs indiens de « American Daylight » ? 9 L’Inde au bout du fil – suite Les exportations liées à l’informatique et aux technologies affichent une croissance de plus de 30 pour cent par an. TAILLE DU MARCHE INDIEN DE L’INFORMATIQUE (EXERCICES 1997-2003) 30 4.5 3.5 3.0 20 2.5 2.0 1.5 10 POUR CENT MILLIARDS DE DOLLARS 4 1 0.5 0 0 1997-98 1998-99 1999-00 2000-01 2001-02 2002-03 2003-04 MARCHE INDIEN DE L’INFORMATIQUE POURCENTAGE DU PIB INDIEN Source: NASSCOM . . . beaucoup d’Indiens qualifiés, qui seraient auparavant partis en Occident, préfèrent rester en Inde. 10 Le producteur, Bobby Bedi, ne le pense pas : « Il faut toujours être transparent et sincère », a-t-il répondu. Il y a aussi cette comédie musicale sur les centres d’appels intitulée Alladeen (sic), qui a commencé sa carrière à New York en marge de Broadway, pour faire ensuite le tour de la Grande-Bretagne et d’autres pays. Le message de cette comédie musicale est que les personnels des centres d’appels indiens sont obligés de se défaire de leur propre culture pour réussir à faire croire aux clients occidentaux qu’ils sont américains. Appeler l’Inde a un tout autre sens dans la vraie vie. Aujourd’hui, on sous-traite en Inde toutes sortes d’activités complexes, des services juridiques à l’analyse médicale ou financière. La publication de livres et de magazines en langue anglaise est un autre domaine où on voit déjà beaucoup de sous-traitance. Les exportations liées à l’informatique et aux technologies affichent une croissance de plus de 30 pour cent par an, selon Nasscom (association nationale indienne d’éditeurs de logiciels). Du début de l’année 2005 jusqu’au mois de mars, elles ont été estimées à 17,2 milliards de dollars, soit une hausse de 34,5 pour cent par rapport à l’année précédente. On prévoit que, au cours des 12 prochains mois, les exportations devraient augmenter dans une proportion similaire pour atteindre les 22,5 milliards de dollars. « Un usage extensif de l’informatique dans le pays peut être la source de gros avantages économiques, d’une gouvernance efficace et transparente et de plus grands pouvoirs pour les groupes défavorisés », affirme Kiran Karnik, le président de Nasscom. L’association estime que la part indienne du marché mondial de la sous-traitance à l’étranger de services de logiciels et administratifs s’élève à 44 pour cent. Les USA représentent 68 pour cent des exportations indiennes. Un tel essor a changé les vies d’un million de jeunes Indiens et Indiennes, qui touchent maintenant un joli salaire mensuel de 200 à 250 livres. Cela leur suffit pour s’occuper de leurs parents âgés, d’autres membres de leur famille et peut-être même de verser des arrhes sur un scooter. Pour chaque emploi en centre d’appels, trois supplémentaires sont créés indirectement. Les Indiens ont faim d’emplois décents et les gens feraient n’importe quoi, y compris travailler à des heures indues, pour en trouver un. Un autre phénomène qu’on observe, c’est le retour en Inde, après quelques années passées à l’étranger, en Amérique ou ailleurs en Occident, d’Indiens qualifiés, qui estiment qu’ils ont plus d’avenir en Inde. On assiste presque à une fuite des cerveaux à l’envers. De même, beaucoup d’Indiens qualifiés, qui seraient auparavant partis en Occident, préfèrent rester en Inde. Mark Kobayashi-Hillary, un écrivain britannique qui s’est forgé une réputation comme faisant autorité sur la sous-traitance d’activités (en anglais Business Process Outsourcing ou « BPO ») en Inde, est l’auteur d’un best-seller, Outsourcing to India:The Offshore Advantage. L’Inde au bout du fil – suite EXPORTATIONS DE SERVICES ET LOGICIELS INFORMATIQUES DEPUIS L’INDE (1997-2003) 20 25 18 20 14 15 12 10 10 8 POUR CENT MILLIARDS DE DOLLARS 16 6 5 4 2 0 0 1997-98 1998-99 1999-00 2000-01 2001-02 2002-03 2003-04 EXPORTATIONS DE SERVICES ET LOGICIELS INFORMATIQUES POURCENTAGE DES EXPORTATIONS INDIENNES Source: NASSCOM Srichand Hinduja, un important homme d’affaires indien opérant à partir de Londres, propose aux studios hollywoodiens de faire des économies budgétaires allant jusqu’à 50 pour cent s’ils font faire leur post-production à Bombay. Il pense que le sigle BPO ne couvre plus le type de travail à forte valeur ajoutée qu’on fait aujourd’hui faire en Inde. « Il s’agit plutôt de « KPO » ou Knowledge Process Outsourcing », affirme-t-il, c’est-àdire de la sous-traitance d’activités fondées sur un savoir. Pour lui, même si Bangalore, Mumbai (Bombay), Delhi et Chennai ont attiré la plus grosse partie du travail sous-traité par l’étranger, il y a des raisons de penser que d’autres villes - Calcutta, par exemple - sont en train de devenir des centres d’informatique. Kobayashi-Hillary pense que, si cette tendance se confirme, les Indiens non seulement ne prendront plus la peine d’émigrer vers l’ouest, mais n’auront plus de raison de quitter leur ville d’origine. La nouvelle Inde a confiance et est prête à relever à peu près n’importe quel défi. Srichand Hinduja, un important homme d’affaires indien opérant à partir de Londres, propose aux studios hollywoodiens de faire des économies budgétaires allant jusqu’à 50 pour cent s’ils font faire leur post-production à Bombay (Mumbai), la capitale de Bollywood, le plus grand secteur de production cinématographique du monde. Les syndicats britanniques comme Amicus se sont jusqu’à présent opposés à la sous-traitance à l’étranger au motif que celle-ci prend leur emploi à leurs membres. Pendant la campagne présidentielle américaine, le sénateur John Kerry, le candidat démocrate, est allé jusqu’à suggérer que les entreprises américaines qui pratiquaient cette sous-traitance n’étaient d’une certaine manière pas patriotiques. Il a promis que, s’il était élu, il prendrait des mesures pour empoisonner la vie de ces entreprises. Mais il n’aurait probablement pas pu contrôler l’expansion du phénomène. Les Indiens préfèrent l’attitude pragmatique adoptée par George Bush et Tony Blair. Ces deux leaders ont compris que, dans une économie de marché, ils ne pouvaient pas faire grand-chose pour stopper le développement de la sous-traitance. Si on empêche une entreprise de sous-traiter, l’obligeant ainsi à rester non compétitive, on risque de causer la suppression d’encore plus d’emplois. Il faut reconnaître que, ces deux dernières années, une conception beaucoup plus positive de la sous-traitance a émergé. C’est que la sous-traitance peut permettre aux entreprises occidentales, en déléguant certaines tâches en Inde, de s’en libérer pour se lancer dans des projets potentiellement plus rentables et créant plus de valeur ajoutée. La situation d’ensemble montre qu’il y a des raisons d’être optimiste. En Grande-Bretagne, loin de diminuer, le nombre d’emplois en centre d’appels augmente de manière régulière. Et l’Inde, grâce au boom de son économie, investit au moins autant en Grande-Bretagne que la Grande-Bretagne en Inde : certains économistes et experts comme Kobayashi-Hillary estiment que « les investissements indiens au Royaume-Uni dépassent de beaucoup les nouveaux investissements Britanniques en Inde ». 11 TENDANCES DE L’EMPLOI — UNE CHANCE POUR LE SPORT Il y aura énormément à faire pour que les installations prévues dans l’East End de Londres soient finies à temps. Ce projet de réhabilitation urbaine est presque sans précédent en termes d'échelle, et il devrait avoir des retombées immenses en matière d’emploi et d’opportunités. ● Malgré la compassion des Londoniens pour les habitants de Paris, Madrid, New York et Moscou, c'est la joie qui a envahi Londres lorsque le Comité olympique international a annoncé que les Jeux de 2012 auraient lieu dans la capitale britannique. Les terribles événements qui se sont produits le lendemain de cette annonce n'ont fait que renforcer le désir de tous de faire de ces Olympiades une superbe réussite. Mais il ne fait aucun doute qu'il y aura énormément à faire pour que les installations prévues dans l'East End de Londres soient finies à temps. Ce projet de réhabilitation urbaine est presque sans précédent en termes d'échelle, et il devrait avoir des retombées immenses en matière d'emploi et d'opportunités. ● Lord Coe et son équipe, qui ont mené la campagne victorieuse de Londres 2012, n'ont pas encore calculé le nombre précis d'emplois qui devraient être créés grâce aux Jeux, mais le secteur du bâtiment s'attend certainement à profiter du filon. Il se pourrait cependant qu'il doive faire d'abord face à une pénurie de main-d'œuvre qualifiée. Avant les Jeux de l'an 2000, qui ont eu lieu à Sydney, un programme de formation de A$10 millions avait été mis en place en faveur du secteur du bâtiment. Ce programme prévoyant quatre étapes et s'étalant sur trois ans a offert 12.000 places de formation supplémentaires par rapport au nombre habituel. Les secteurs identifiés où la main-d'œuvre manquait concernaient en particulier le bâtiment ainsi que l'électricité et autres services publics connexes. Une des mesures innovantes qui ont alors été prises a consisté à établir une base de données où ont été répertoriés tous les Aborigènes ayant des compétences utilisables dans le bâtiment, de manière à favoriser l'emploi d'Aborigènes pour les Olympiades comme pour d'autres projets. ● Les retombées financières des Jeux ne concerneront pas nécessairement la seule ville de Londres, comme le fait remarquer l'équipe de Lord Coe. L'Australie a vu environ 125 équipes, venues de 39 pays, s'entraîner avant les Jeux en Nouvelles Galles du Sud, injectant ainsi l'équivalent de £26 millions dans l'économie de cet Etat. Le Queensland, situé un millier de kilomètres plus loin, a accueilli 179 équipes venues de 48 pays, dont l'équipe britannique, qui y a dépensé près d'un million de livres. POURCENTAGE DES ADULTES DE 18 ANS OU PLUS QUI AUX USA ONT UNE ACTIVITE PHYSIQUE DE LOISIR 40 35 POUR CENT 30 25 20 15 10 5 0 1997 1998 1999 2000 2001 2002 Source : National Center for Health Statistics Il se pourrait que le bâtiment fasse d’abord face à une pénurie de maind’œuvre qualifiée. 12 Tendances de l’emploi – suite Beaucoup d’entreprises découvrent les avantages qu’il y a à proposer des programmes de fitness sur le lieu de travail, des salles de sport au bureau ou un abonnement à une salle extérieure (même si ces avantages sont imposables dans certains pays). ● A Athènes, la ville hôte en 2004, on a bâti énormément, tandis que Pékin, où auront lieu les Olympiades de 2008, met actuellement en œuvre un vaste programme de construction. Athènes continue certes à rembourser ses dettes, mais les Jeux olympiques peuvent apporter autre chose que des emplois et de l'argent. Comme l'a déclaré Lord Coe devant les media, « nous devons faire en sorte que plus de jeunes se mettent à faire du sport, à l'étranger comme dans notre pays. Ce n'étaient pas que des mots destinés à nous faire obtenir l'organisation des Olympiades : c'est quelque chose que je juge très important ». On peut partager son point de vue quand on se rappelle que, selon les déclarations du ministre de la Santé des USA en 2001, « chaque année, l'obésité tue plus d'enfants américains que les armes à feu », selon le National Business Group on Health. ● La pratique d'un sport devrait être une préoccupation fondamentale de tout employeur cherchant à avoir un personnel en forme et en bonne santé. Outre les bienfaits pour la santé de faire de l'exercice, tout montre que des salariés en bonne forme physique sont plus à même d'accomplir leurs tâches professionnelles, de gérer plus facilement les situations stressantes, et qu'ils ont bien sûr moins tendance à tomber malade ou à se blesser. Beaucoup d'entreprises découvrent les avantages qu'il y a à proposer des programmes de fitness sur le lieu de travail, des salles de sport au bureau ou un abonnement à une salle extérieure (même si ces avantages sont imposables dans certains pays). ● Mais il reste beaucoup à faire pour persuader les gens que faire de l'exercice présente des avantages. Des statistiques émanant des USA montrent que le nombre d'adultes de dixhuit ans ou plus qui pratiquent régulièrement une activité physique pendant leur temps libre n'a guère évolué entre 1997 et 2002. En Europe, en revanche, selon le European Network of Sport Science Institutes, il y a de grandes différences entre le Nord et le Sud en termes d'enthousiasme pour la pratique du sport comme loisir. Les choses varient aussi selon le sexe. Le comité du Parlement européen pour les droits des femmes et l'égalité des chances remarquait il y a trois ans que, d'après ses statistiques, seules 16% des femmes européennes interrogées, contre 29,5% des hommes, déclaraient pratiquer une activité physique ou sportive régulièrement. ● Le message qu'il faut faire passer est donc clair du point de vue de Lord Coe et de son équipe : « L'effervescence qui ne cessera de grandir au cours des sept années qui nous séparent des Jeux inspirera toute une nouvelle génération à pratiquer le sport ». Espérons que ce sera le cas. POURCENTAGE DE PERSONNES PRATIQUANT UN SPORT DE LOISIR (1999) Irlande Italie Finlande Pays-Bas Portugal Espagne Royaume-Uni 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 PERCENT Source: European Network of Sports Science En Europe, en revanche, selon le European Network of Sport Science Institutes, il y a de grandes différences entre le Nord et le Sud en termes d’enthousiasme pour la pratique du sport comme loisir. 13 LE PLACEMENT DE PERSONNEL PLACELES HEADING POUR ECOLESHERE Authors Name Bob Wicks Bob Wicks est le président executive de Select Education PLC, qui, depuis cette année, comprend Select Education FE, Supreme Education PLC, teachanywhere et Arrete. Dans le cadre de ces fonctions, il supervise le travail de 32 centres d’enseignement au Royaume-Uni, six en Australasie, un au Canada, un en Afrique du Sud, un aux Emirats arabes unis et un aux USA. Bob, qui a créé Select Education en 1993, travaille depuis 34 ans dans le placement de personnel, comme opérateur et comme propriétaire. Il a également fait partie pendant huit ans du conseil d’un établissement scolaire. Il est membre depuis 1973 de la Federation of Recruitment and Employment Services (aujourd’hui la Recruitment and Employment Confederation ou REC), l’organisation représentant le secteur privé du recrutement, dont il est maintenant un « Fellow » (membre spécial) et dont il préside la division enseignement dans un troisième mandat. Il est enfin maire de Harpenden et conseiller du district de St Albans. % DE POSTES TEMPORAIREMENT POURVUS SELON LE TYPE ET LA REGION (ROYAUME-UNI) Nord-Est Nord-Ouest et Merseyside Yorkshire et Humberside Midlands de l’Est Midlands de l’Ouest Est Sud-Est Ces sept dernières années, le Royaume-Uni a connu une hausse générale du nombre d’emplois dans le secteur de l’enseignement primaire et secondaire subventionné par l’Etat, notamment à travers l’essor du nombre d’assistants de salle de classe et du personnel de soutien. Par exemple, le nombre d’enseignants assistants a augmenté d’environ 66,2% depuis l’an 2000, si bien que l’an dernier on comptait 83.400 enseignants assistants pour 427.800 enseignants à temps plein. Inévitablement, les écoles ont dû faire face et trouver du personnel : le placement de personnel destiné à combler ces manques représente un aspect de plus en plus important de la stratégie de recrutement des écoles britanniques. On recrute du personnel temporaire pour un vaste éventail de raisons, liées à la demande, dont la principale est l’absence de personnel à temps plein pour maladie. Mais, d’après les données publiées en juin 2004 et collectées pour le compte de Select Education par Agile Intelligence, les contrats temporaires sont en train de devenir une composante de plus en plus importante de la planification de dotation en personnel. A compter de janvier 2004, près de 4.720 postes permanents à temps plein ont été pourvus de manière temporaire en Angleterre (ce chiffre couvre les contrats d’au moins un trimestre et exclut les postes laissés vacants en raison d’un congé maladie, d’une formation ou d’un congé maternité). Si on ajoute à cela l’estimation des contrats temporaires de plus courte durée, on arrive à un peu plus d’un million de journées d’enseignement par an, contre un peu moins de trois millions pour des raisons de maladie. Les estimations du mois de janvier de l’an passé montrent qu’il y avait alors 2.670 postes non pourvus d’enseignants qualifiés en Angleterre. Londres Sud-Ouest 10 20 30 40 50 POUR CENT MATERNELLE ET PRIMAIRE SECONDAIRE SPECIAL Source: Agile Intelligence 14 60 70 80 Pourquoi ce phénomène ? En bref, il n’y a pas assez d’enseignants qualifiés sur le marché. Les estimations du mois de janvier de l’an passé montrent qu’il y avait alors 2.670 postes non pourvus d’enseignants qualifiés en Angleterre. Ajoutons à cela les postes vacants et contrats temporaires de personnel enseignant de soutien et, d’après nos estimations, le nombre de journées d’enseignement temporaire requises l’an passé a presque atteint les cinq millions. Le placement de personnel pour les écoles – suite 5,000 100 4,000 80 3,000 60 2,000 40 1,000 20 0 POUR CENT NOMBRE DE POSTES D’ENSEIGNANTS QUALIFIES (ROYAUME-UNI) 0 -10 -20 -30 2000 2001 2002 2003 2004(p) Postes non pourvus (janvier) Pour cent Source: Agile Intelligence Mais les changements prévus concernant les matières enseignées pourraient bien affecter le rapport entre le nombre d’emplois occupés et celui de postes vacants. Et cette situation ne devrait pas s’améliorer. Le recrutement de jeunes diplômés destiné à alimenter les programmes préparant au « PGCE » (la qualification traditionnelle pour qui veut enseigner) est devenu plus difficile au cours de 2004, ce qui laisse prévoir de nouvelles pénuries de personnel. Et, même si le nombre d’élèves va chuter, en raison de la réalité démographique nationale, le vieillissement du personnel de l’éducation annonce des difficultés de recrutement dans le domaine du personnel permanent, un grand nombre de gens devant partir à la retraite d’ici dix ans. On constate déjà que les postes de directeur d’école pour lesquels il faut refaire une annonce de vacance s’élèvent à 26% dans les écoles secondaires et 32% dans les écoles primaires - ce taux étant bien plus élevé dans certaines écoles. Les taux de roulement de personnel ont eux aussi augmenté au cours des dix dernières années. Tout cela est à l’origine de difficultés de recrutement dans de nombreuses écoles, les méthodes de recrutement utilisées traditionnellement par les conseils d’établissement pour trouver des directeurs d’école et du personnel senior s’avérant inadéquates de nos jours. Mais ces problèmes offrent aussi des possibilités considérables aux entreprises de placement de personnel comme Select Education. A compter de 2003, 42% des dépenses concernant des enseignants temporaires recrutés par les écoles anglaises se faisaient via des entreprises privées de placement comme la nôtre, pour un montant total de ces dépenses s’élevant à £337 millions. Mais pourvoir de tels postes reste compliqué. Il y a notamment de grosses pénuries de personnel dans certaines matières : nos recherches indiquent que les mathématiques représentent fréquemment plus de 20% des postes à contrat temporaire (un trimestre ou plus) vacants dans les écoles secondaires. Parmi les autres matières particulièrement touchées, il y a les sciences, l’informatique et l’anglais. Mais les changements prévus concernant les matières enseignées pourraient bien affecter le rapport entre le nombre d’emplois occupés et celui de postes vacants. En particulier, l’augmentation proposée du nombre de matières professionnelles pourrait à terme faire grimper la demande concernant les compétences en « CDT » (artisanat, design et technologie), tandis que de nouvelles matières telles que « Citizenship » (éducation civique) sont en train d’émerger. 15 Le placement de personnel pour les écoles – suite POURCENTAGE DU TOTAL DES POSTES D’ENSEIGNANT PAR MATIERE (ROYAUME-UNI) 7% 11% 7% 2% 3% 14% 6% 3% 9% 10% 4% 5% 1% 5% 13% MATHEMATIQUES EDUCATION RELIGIEUSE INFORMATIQUE DESIGN ET TECHNOLOGIE SCIENCES ETUDES DE COMMERCE LANGUES ART, ARTISANAT ET DESIGN ANGLAIS/THEATRE MUSIQUE HISTOIRE EDUCATION PHYSIQUE SCIENCES SOCIALES AUTRE MATIERES PRINCIPALES OU COMBINEES Un des moyens auxquels on a recours pour combler les postes vacants consiste à recruter à l’étranger. Le personnel formé à l’étranger a connu une croissance de 62,5% depuis 2000. Ce taux correspond presque exactement à la hausse du nombre total d’enseignants assistants, les écoles secondaires utilisant des enseignants formés à l’étranger dans des proportions plus élevés que les écoles primaires (un peu moins de 60% contre un peu moins de 40%). Ce que vit le Royaume-Uni en matière de placement pour le secteur de l’éducation pourrait bien être un bon indicateur de l’évolution du placement à destination des écoles dans le monde entier. De même que l’enseignement supérieur s’est déjà internationalisé, les universités étant en concurrence les unes avec les autres pour attirer les meilleurs professeurs et étudiants, il y a maintenant une inclination de plus en plus internationale dans le domaine du placement destiné aux écoles secondaires et primaires. Mais on a aussi de plus en plus besoin d’entreprises de placement spécialisées pour dénicher les individus les mieux qualifiés et les plus appropriés et les affecter dans nos écoles. GEOGRAPHIE Source: Agile Intelligence POSTES VACANTS DANS LES ECOLES SECONDAIRES BRITANNIQUES PAR MATIERES 450 400 350 300 250 200 150 100 50 0 2000 2001 MATHS INFORMATIQUE ANGLAIS SCIENCE DESIGN ET TECHNOLOGIE EDUCATION PHYSIQUE Source: Agile Intelligence 16 2002 2003 2004(p) Un des moyens auxquels on a recours pour combler les postes vacants consiste à recruter à l’étranger. LA FLEXIBILITE AU FUTUR Tim Dwelly Tim est le directeur de Live Work Network (www.liveworknet.com), le leader britannique du conseil destiné à ceux qui cherchent une propriété où vivre et travailler. Il est aussi l’auteur de rapports sur le travail à domicile, la réhabilitation de zones affaiblies et le logement pour divers services d’Etat et organismes nationaux.Tim a été le président fondateur de Digital Peninsula Network, un réseau de Cornouailles aidant près de 200 entrepreneurs travaillant à domicile à l’ouest de l’Angleterre. Il a également été le rédacteur en chef de ROOF, le magazine sur le logement de l’organisation caritative Shelter. Il est venu s’installer avec sa famille à l’ouest des Cornouailles il y a dix ans. Q. Comment, ces dernières années, la technologie at-elle évolué pour permettre à ceux qui le veulent de travailler dans des zones reculées ? R. On pourrait penser qu’il s’agit d’un fait très nouveau. Mais, en réalité, cela a toujours été possible : c’est juste que la technologie ne cesse de rendre les choses plus simples. Quand je me suis installé à l’ouest des Cornouailles il y a dix ans, il n’y avait bien sûr pas de connexion broadband : on s’est débrouillé sans. Les gens s’habituent à toutes ces choses très vite et, quand on ne les a plus, c’est à ce moment qu’elles vous manquent. La technologie a déjà fait des progrès récents dont nous ne sommes pas encore au courant. Mais, dans cinq ans, on se demandera comment on faisait pour travailler sans. Un bon exemple est probablement la vidéoconférence, qui ne marche pas encore très bien mais pas pour très longtemps. A l’heure actuelle, beaucoup d’entreprises investissent dans cette technologie pour relier entre eux des bureaux, alors que là n’est pas l’essentiel. A mon avis, elles feraient mieux de mettre plutôt l’accent sur des liaisons entre sièges et salariés ou indépendants individuels. Il est important pour les individus travaillant dans des zones rurales éloignées de bénéficier d’un bon système de transport, ce qui peut paraître paradoxal quand on parle de travail à domicile. Mais, même dans ce cas, on a parfois besoin de rencontrer d’autres personnes et les transports revêtent alors une importance vitale. En Cornouailles, on peut profiter de vols bon marché et le train à couchettes (apparemment menacé pourtant) joue un rôle crucial. Les personnes qui déménagent pour améliorer leur qualité de vie savent qu’elles devront faire des sacrifices, mais elles doivent quand même pouvoir se déplacer. Q. Quelle est l’attitude actuelle des entreprises ou, dans le cas des travailleurs indépendants, de leurs clients, vis-à-vis du travail à domicile, et dans quelle mesure a-t-elle changé récemment ? Il est important pour les individus travaillant dans des zones rurales éloignées de bénéficier d’un bon système de transport, ce qui peut paraître paradoxal quand on parle de travail à domicile. R. Les managers ont de plus en plus tendance à prendre une journée de travail à la maison de temps à autre. Ils savent que, pour parvenir à faire quelque chose, il faut éviter d’aller au bureau ! Et il n’y a que les managers les plus entêtés et les plus vieux jeu pour se dire que ce qui vaut pour eux ne vaut pas pour leurs salariés. Il est clair qu’on met aujourd’hui partout l’accent sur la productivité, plutôt que sur le nombre d’heures passées au bureau. Ceci étant dit, le passage au travail à domicile est presque entièrement l’œuvre des échelons inférieurs des entreprises, les cadres supérieurs ayant réagi au phénomène plus qu’ils ne l’ont initié. Mais, c’est presque dans tous les cas une évolution positive : la plupart des études et des témoignages montrent que la productivité augmente de 20 à 50% avec cette forme de travail. Q. Quelles sont les conséquences en termes de coûts ? R. Le fait que le coût des technologies et des communications a baissé si vite ces dernières années est un facteur très favorable. On est capable de fournir une assistance informatique à distance ; les systèmes email utilisant Internet font qu’on peut stocker des fichiers dans le cyberespace ; les notes de téléphone s’allègent ; les prix des ordinateurs portables diminuent. Autre facteur favorable : le coût de l’immobilier. Pourquoi en effet acheter un lieu où travailler et un lieu où vivre quand on peut avoir les deux pour le prix d’un ? 17 La flexibilité au futur – suite Q. De quoi faut-il tenir compte avant de se lancer dans le travail à domicile ? POURCENTAGE DES TRAVAILLEURS INDEPENDANTS ET A DOMICILE (ROYAUME-UNI) Angleterre Districts ruraux Districts urbains 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 POUR CENT POURCENTAGE DES TRAVAILLEURS A DOMICILE POURCENTAGE DES INDEPENDANTS Source: Census 2001 R. Il faut examiner beaucoup de questions : l’isolement, le bon emploi de son temps, l’aspect marketing, etc. Il est clair que le travail à domicile ne convient pas à tout le monde. En général, ce sont les individus concernés eux-mêmes qui décident. Ce n’est absolument pas à l’employeur de forcer qui que ce soit à travailler à domicile. Et si l’individu se montre réticent devant cette idée, il faut ne pas insister. Mais offrir ce type de solution peut permettre de mieux retenir ses salariés, puisqu’on offre ainsi aux individus des possibilités qu’ils n’auraient pas dans le cadre d’un lieu de travail traditionnel. Et nombreuses sont les personnes qui s’aperçoivent, à un moment ou un autre de leur carrière, qu’ils passent beaucoup trop de temps à piloter leur équipe au lieu de se concentrer sur ce qu’ils savent le mieux faire, à savoir leur métier. Une fois à l’abri des conflits de pouvoir qui agitent les bureaux, elles deviennent beaucoup plus productives. Q. Quels secteurs d’activité se prêtent bien au travail à domicile ? R. Je généralise beaucoup, mais il s’agit surtout des secteurs où l’activité est fondée sur un « savoir », comme l’informatique ou le conseil. Et mieux vaut ne pas se lancer directement dans le travail à domicile : la plupart de ceux qui réussissent dans ce type de travail ont quitté les grandes villes une fois qu’ils s’étaient déjà forgés un bon carnet d’adresses, où que ces contacts se trouvent dans le monde. Si vous décidez, pour une meilleure qualité de vie, de vous installer à la campagne, ne vous attendez pas nécessairement à trouver de la maind’œuvre locale, en générale assez réduite. Mais ce que vous pouvez faire, c’est former un réseau avec d’autres acteurs locaux proposant des compétences différentes mais complémentaires avec les vôtres, de façon à pouvoir ensemble obtenir des contrats. Il est très important de collaborer. Q. S’agit-il d’un phénomène international ? Et tout montre aujourd’hui que cette forme de travail représente un aspect de plus en plus performant de l’économie britannique moderne : à l’heure actuelle, un actif sur dix travaille principalement depuis chez lui. R. Je pense que le Royaume-Uni est aujourd’hui plus en avance que les Etats-Unis quand il s’agit de reconnaître la nécessité d’une conception plus souple du travail, en particulier en termes de l’enregistrement du nombre d’heures passées au bureau. En Europe continentale, le modèle prédominant d’une politique sociale qui équilibre vie familiale et vie privée a jusqu’à présent fait que le travail à domicile fait l’objet d’une moins forte demande. Mais il faut noter que l’idée qu’un gouvernement puisse mettre au point une politique maîtrisant la croissance du travail à domicile est illusoire. Il s’agit d’un phénomène ayant pour moteur des individus, auquel ont réagi les managers. Et tout montre aujourd’hui que cette forme de travail représente un aspect de plus en plus performant de l’économie britannique moderne : à l’heure actuelle, un actif sur dix travaille principalement depuis chez lui. Ce chiffre est deux fois plus élevé qu’il y a dix ans. Je pense que cette tendance va perdurer et probablement s’accélérer. Tim Dwelly s’est extretenu avec Sarah Woodward, Rédactrice en chef de International Review of Employment. 18 LA SITUATION EN TURQUIE Sunay Karamik Ozbek Sunay Karamik Ozbek est la fondatrice et associée-directrice générale de SelectKRM-Karamik Yonetim Danismanlik A.S. Après l’obtention de sa licence en relations internationales à l’université d’Istanbul en 1989, elle a travaillé pendant quatre ans comme bras droit du directeur général d’un holding turc dont les revenus annuels bruts s’élevaient à l’époque à US$500 millions. Elle est ensuite partie suivre le CSSA en administration et management de la Harvard University. Elle occupe aujourd’hui les postes de trésorier et de secrétaire général de KA-DER, l’une des principales ONG oeuvrant pour les femmes en Turquie. L’objectif de KA-DER est d’augmenter le nombre de femmes tant au parlement que dans les instances locales de gouvernement. Elle siège aussi au conseil d’administration de GYIAD, une association turque de jeunes qualifiés et d’hommes et femmes d’affaires. Elle est également l’une des fondatrices et administratrices de l’Association des femmes chefs d’entreprise. En tant que chroniqueuse du prestigieux magazine sur le management POWER, elle a écrit sur les questions du management pendant deux ans. En 1999, elle a produit un programme de télévision hebdomadaire (le premier programme de télévision en direct turc sur les questions de la gestion des ressources humaines). Sunay a été reconnue comme l’une des principales jeunes femmes à succès de Turquie en 1998 et 1999 par des magazines féminins mais aussi de management. Elle vit à Istanbul, avec son mari et son fils. POURCENTAGE DES EMPLOIS FREELANCE PAR RAPPORT AU TOTAL DES EMPLOIS CIVILS (2003) Luxembourg Norvège USA Danemark France Suède Canada Slovaquie Allemagne Suisse Royaume-Uni Autriche Hongrie Japon Tchéquie Irlande Espagne NouvelleZélande Portugal Pologne Italie Corée Mexique Turquie 10 20 30 40 POUR CENT 50 60 Q. Pourriez-vous nous présenter votre société, SelectKRM-Karamik Yonetim Danismanlik A.S ? En particulier, qu’est-ce qui vous a incitée à la créer et quelle est sa principale activité aujourd’hui ? R. KRM a été fondé en 1994 et est devenue l’une des principales entreprises de placement de personnel de Turquie. Mon mobile initial était tout simplement le désir d’aider les gens à trouver un emploi. Les services que nous proposons aujourd’hui comprennent le placement permanent de cadres, le placement de personnel temporaire, celui de personnel de centre d’appels, celui de personnel handicapé, l’évaluation et la formation d’individus et le paiement de salariés. Le secteur du placement est jeune en Turquie, avec seulement quinze ans d’existence. Pendant les années 90, la principale activité concernait le placement de personnel permanent. Ces dernières années, on a assisté au développement rapide des services de paiement de salariés notamment. Q. La demande concernant les services de placement est-elle en croissance en Turquie, ou les entreprises comme la vôtre sont-elles rares ? R. L’instabilité économique de la dernière décennie, et surtout la pire crise économique de notre histoire (en 2001), ont rendu notre situation assez compliquée. Dans les années 90, la compétence dont nous faisions profiter nos clients consistait à « trouver » la personne dont ils avaient besoin. Mais, après la crise de 2001, le taux de chômage est monté jusqu’à 18 % (jusqu’à 33 % chez les jeunes diplômés d’université) et, avec un tel taux, notre apport consiste maintenant à « sélectionner » le bon candidat. Ce changement s’est accompagné d’une hausse de la demande en matière d’outplacement et de services d’évaluation et formation. Comme dans tous les pays, la situation de la Turquie est unique. Même si le secteur du placement est encore jeune, il est surpeuplé dans le domaine du placement permanent. Malgré le manque de données officielles, on sait qu’il y a environ 3.000 concurrents sur ce seul segment. Grâce aux succès du nouveaux gouvernement, la Turquie a retrouvé une stabilité économique et politique, et le taux de croissance a atteint un niveau record. Dans ce contexte positif et grâce à la hausse des investissements étrangers et à un processus de privatisation/libéralisation portant ses fruits, le placement permanent va de mieux en mieux. Q. La demande varie-t-elle en fonction des régions ? Se concentre-t-elle principalement sur Istanbul et Ankara, ou croît-elle ailleurs également ? R. Istanbul est la principale région intéressée par les services de placement. Mais, comme la plupart des clients ont des activités dans tout le pays, ils ont besoin de nos services ailleurs, surtout à Ankara, Bursa, _zmir et Adana, au sud-est de la Turquie. De plus, certains secteurs d’activité sont traditionnellement implantés dans ces villes : le tabac à _zmir, l’automobile à Bursa, la défense à Ankara, l’industrie alimentaire et le textile à Adana. Chacun a ses exigences particulières. Source: OCDE 19 La situation en Turquie – suite POURCENTAGE DES EMPLOIS A TEMPS PARTIEL PAR RAPPORT A L’EMPLOI TOTAL (2003) Slovaquie Tchéquie Hongrie Grèce Turquie Corée Espagne Portugal Finlande Pologne Italie France USA Mexique Autriche Suède Total OCDE Danemark Europe des 15 Belgique Irlande Canada Allemagne Norvège Nouvelle-Zélande Royaume-Uni Suisse Japon Australie Pays-Bas 5 10 15 20 25 30 35 40 POUR CENT Source: OCDE En tout cas, cela fait longtemps que la Turquie est sur la voie qui mène à l’intégration au sein de l’Union. Ce processus a démarré lorsque nous avons signé l’accord d’Ankara en 1962. 20 Q. Que dit la loi au sujet des services de placement ? Est-elle amenée à changer ? R. Une nouvelle loi sur les services de placement permanent est entrée en vigueur l’an dernier, qui nous oblige désormais à posséder une autorisation pour pouvoir proposer ces services. Le placement temporaire n’est pas encore réglementé, mais cela devrait bientôt être le cas. Q. Comment le travail temporaire est-il perçu en Turquie ? Le considère-t-on toujours comme réservé aux ouvriers agricoles, ou devient-il mieux accepté par des individus plus qualifiés ? R. On peut dire que le placement temporaire en est encore ici à un stade primitif de son développement. Il est en train de devenir mieux accepté par des secteurs qualifiés comme le l’administration, la comptabilité et les centres d’appels, mais il continue à concerner surtout les multinationales. Q. Comment la Turquie réagit-elle aux non adressés par les Français et les Hollandais à la constitution européenne ? Pensez-vous qu’ils peuvent affecter l’intégration de la Turquie au sein de l’Union ? R. Je ne pense pas que la France et la Hollande aient exactement voté contre la Turquie ; je ne pense pas non plus que ces non puissent affecter l’intégration de la Turquie au sein de l’Union. Ceux qui, dans ces deux pays, ont dit non à la constitution européenne l’ont fait pour un tas d’autres raisons, que les pays membres vont devoir analyser. Mais il est clair que l’Union européenne, dans la situation où elle se trouve aujourd’hui, a de graves problèmes internes. En tout cas, cela fait longtemps que la Turquie est sur la voie qui mène à l’intégration au sein de l’Union. Ce processus a démarré lorsque nous avons signé l’accord d’Ankara en 1962. Mais nous avons essuyé plusieurs revers depuis cette date. Outre le rejet de la constitution par la France et la Hollande, il y a eu le non officiel initial du Luxembourg à l’intégration de la Turquie, suivi d’un peut-être prononcé à Helsinki, puis d’un oui à Copenhague mais seulement à condition que certains critères soient satisfaits, et enfin d’un oui à Bruxelles. Pour en arriver jusqu’ici nous avons faire plusieurs concessions, comme une union douanière unilatérale. Notre gouvernement a battu un record historique en introduisant 850 lois, dont 240 concernent les droits de l’homme. Après tous ces efforts, la Turquie ne renoncera jamais à intégrer l’Union - et cela vaut aussi bien pour le peuple turc que pour l’Etat turc. Bien sûr il peut y avoir des réactions de rejet passagères. Par exemple, en décembre dernier, les pro-européens représentaient en Turquie 75% des sondés, tandis que ce taux est aujourd’hui d’environ 60%. Mais ce n’est pas très surprenant étant donné les signaux qu’envoie l’Union actuellement. LE POINT DE VUE D’EASYNET Julie Partridge Julie Partridge est la directrice des ressources humaines (RH) d'Easynet, le fournisseur pan-européen de services Internet à forte valeur ajoutée. Au cours de ses 18 dernières années de carrière, elle a travaillé dans un vaste éventail de secteurs, dont la gestion de performance, le recrutement et la sélection, l'apprentissage et le développement, les relations avec les salariés, et les fusions et acquisitions. Elle a commencé son parcours au sein du service de gestion du personnel (GRH) d'un petit éditeur de logiciels pour intégrer ensuite AT&T, où elle a fait l'expérience de la GRH internationale. Julie a quitté les Midlands pour Londres en 1998, où elle pris les fonctions de directrice RH de AT&T Communications UK. En 2000, Julie est partie chez Viatel pour y aider leur équipe internationale de GRH. Elle est rentrée chez Ipsaris en mai 2001, où elle a accompli des missions de recrutement et d'apprentissage et développement. En juillet 2001, Ipsaris a fusionné avec Easynet, ce qui lui a permis d'occuper son dernier poste en date. Le recrutement et le développement d’une main-d’œuvre très qualifiée et motivée est essentielle si nous voulons garder notre statut d’acteur crédible sur le marché. « Mes fonctions chez Easynet concernent principalement la branche britannique, même si nous travaillons en étroite collaboration, lorsque nécessaire, avec des branches d'autres pays : nous partageons des bonnes pratiques et nous nous fournissons l'assistance requise. A l'heure actuelle, plus de 80% des salariés de la division britannique sont des salariés permanents et nous visons à augmenter la taille de notre personnel sur le long terme. Ceci dit, nous avons créé cette année une infrastructure de soutien plus flexible pour pouvoir gérer l'accroissement du volume d'affaires généré par l'élaboration et la mise à disposition de produits et services innovants de pointe. En particulier, le lancement de notre solution à 8 Mb début mai par UK Online, notre fournisseur de services Internet aux consommateurs (à l'époque le service broadband à domicile le plus rapide du moment), a fait que nous avons eu besoin de main-d'œuvre supplémentaire pour fournir un meilleur service et de meilleures ressources d'assistance à la clientèle. L'autre facteur qui a généré un volume d'affaires supplémentaire, affectant ainsi nos besoins en ressources, concerne le lancement d'autres services originaux destinés à nos clients institutionnels et grossistes sur notre réseau Local Loop Unbundled 21st Century. Le recrutement et le développement d'une maind'œuvre très qualifiée et motivée est essentielle si nous voulons garder notre statut d'acteur crédible sur le marché. La mise au point et le lancement de ces nouveaux services a notamment augmenté nos besoins en ingénieurs, en particulier en ingénieurs de terrain ayant les qualifications nécessaires pour installer et faire fonctionner notre réseau. Notre technologie de conception de réseau broadband est spécialisée et à la pointe du progrès, si bien qu'il n'y a qu'un petit nombre d'entreprises qui emploient des individus possédant les compétences techniques nécessaires. C'est pourquoi nous avons récemment décidé d'en former nous-mêmes. Nous avons cette année recruté des jeunes diplômés à cet effet et nous devrions embaucher des diplômés en technologie triés sur le volet en septembre. Ils suivront un programme de formation très structuré qui leur permettra d'atteindre rapidement le niveau de compétence technique requis. Nous pensons qu'ils seront opérationnels en quelques mois, mais nous veillerons aussi à ce qu'ils puissent occuper des fonctions de conception technique sur une longue période. Cela représente pour nous un investissement considérable, mais que nous estimons nécessaire et profitable. Parallèlement, nous avons mis au point un programme de formation technique destiné à nos spécialistes opérationnels, un programme à modules de 9 à 12 mois qui les forme à la maîtrise de technologies de pointe telles que la technologie MPLS (multi-protocol label switching), le protocole IP, l'ADSL, le LLU (local loop unbundling) et la voix sur IP (VOIP). Pendant le programme, ils sont soumis à une évaluation constante et finissent par recevoir un certificat interne. Nous payons ensuite la formation de certains d'entre eux en vue de leur obtention du certificat CISCO ou JUNIPER, internationalement reconnu. 21 Le point de vue d'Easynet – suite Nous recrutons des individus ayant une bonne connaissance de notre activité, une grande compétence ainsi que d’excellents talents de communicant et une certaine flexibilité personnelle — une combinaison pas toujours facile à trouver. Notre plus grand challenge à tous reste de suivre le rythme des changements qui ne cessent de bouleverser notre secteur d’activité. 22 Dans le domaine de la formation et du développement, nous mettons aussi l'accent sur la gestion de projet. Une des façons dont nous cherchons à nous différencier de nos concurrents passe par une certaine excellence dans la gestion de projet et le service clients. Nous recrutons des individus ayant une bonne connaissance de notre activité, une grande compétence ainsi que d'excellents talents de communicant et une certaine flexibilité personnelle - une combinaison pas toujours facile à trouver. Nous les aidons ensuite à s'améliorer d'un point de vue personnel et professionnel. Etant donné tout ce que nous investissons dans la formation et le développement de nos salariés, la rétention de personnel est très importante pour nous. L'an dernier, nous avons beaucoup recruté, surtout dans le domaine des ventes, et nous nous sommes donc efforcés cette année de conserver les individus dans lesquels nous avons investi. Dans cette optique, nos programmes de développement ont une grande importance : nous nous sommes aperçus que nos salariés ne restaient pas chez nous seulement pour des raisons financières mais surtout pour apprendre et pouvoir progresser dans leur carrière. Un des aspects essentiels de notre politique de rétention consiste à impliquer nos salariés et à améliorer les voies de communication dans toute l'entreprise. Par exemple, tous les trimestres, nous organisons au Royaume-Uni des meetings réunissant tous nos salariés, ou des briefings réguliers destinés aux managers dans lesquels nous leur fournissons les dernières informations concernant les démarches stratégiques de l'entreprise et ses résultats. En janvier, nous avons créé un forum des moyens de communication, qui permet aux salariés de soulever des questions et d'aborder des thèmes ouvertement et en face-à-face avec les membres de la direction. Par ailleurs, dans le cadre de notre activité de recrutement, nos salariés existants participent à la prise de connaissance par les candidats potentiels des fonctions qu'on peut occuper dans l'entreprise, et ce via notre programme de recommandation de candidats par des salariés. De plus, nous nous apercevons que, à mesure que notre visibilité sur le marché s'améliore, de plus en plus d'individus qualifiés nous approchent directement pour se renseigner sur les emplois que nous proposons. Notre plus grand challenge à tous reste de suivre le rythme des changements qui ne cessent de bouleverser notre secteur d'activité. L'entreprise s'est énormément développée ces dix-huit derniers mois, opérant une transformation presque radicale, et nous pensons que les choses vont continuer à changer à cette vitesse au cours des deux prochaines années. Bien sûr cela donne des obligations à tous les salariés de l'entreprise : la souplesse du leadership et la vivacité d'esprit dans les domaines technique et commercial sont vitales chez nous. Mais nous avons pu vérifier que, si nous faisons preuve de ces qualités, les problèmes de rétention de personnel ont tendance à se régler d'eux-mêmes ». LÀ OÙ LES INDIVIDUS COMPTENT Cheryl Taylor Cheryl est entrée chez Select Appointments Plc début 1999, comme responsable contrats au sein de la division des grands contrats, pour ensuite devenir secrétaire au sein du cabinet juridique de Select Appointments (Holdings) Ltd. En février 2000, elle a pris les fonctions de secrétaire du président et du directeur administratif. En janvier 2002, Cheryl décida de devenir la secrétaire du directeur des ressources humaines et du directeur administratif avant d’être promue adjoint de direction en mai 2004. Lorsqu’elle ne s’occupe pas du bon fonctionnement de son lieu de travail, Cheryl participe activement à la préparation de la prochaine Conférence internationale de Vedior, qui se tiendra au Mount Nelson Hotel de Cape Town en octobre 2005. Quelle est l’histoire de la Conférence internationale de Vedior ? Nous avons organisé notre premier rassemblement international en 1995, à Hanbury Manor, au Royaume-Uni, et, depuis, nous en avons tenu un tous les dix-huit mois dans différents pays. Nous nous sommes retrouvés en Nouvelle-Zélande, à Cape Cod en Amérique du Nord, sur l’île grecque de Crète, en croisière le long de la Côte d’Azur et de la Riviera italienne et, plus récemment, en Arizona. A l’automne, c’est en Afrique du Sud que les membres du groupe se rassembleront. Seront invités des directeurs généraux d’entreprises du groupe réparties dans plus de trente pays, ainsi que leurs conjoints. Il y avait environ 50 personnes à notre première conférence ; cette fois-ci, il y aura 120 délégués et leurs conjoints. Comme le groupe s’est développé, cette manifestation aussi. Dans quel but organisez-vous ces conférences ? Le but est de se pencher à chaque fois sur les événements qui ont marqué le secteur des services de placement de personnel au cours des dix-huit derniers mois, de mettre en commun nos réflexions et nos expériences, pour élaborer de nouvelles idées que nos délégués pourront appliquer sur leur marché local. Mais c’est aussi l’occasion pour nous de remercier les membres du groupe, ainsi que leurs conjoints, qui les soutiennent au quotidien. Nous tenons donc à ce que tout le monde prenne du bon temps, outre le fait d’échanger des idées. Seront invités des directeurs généraux d’entreprises du groupe réparties dans plus de trente pays, ainsi que leurs conjoints. Organisez-vous des exercices pour renforcer l’esprit d’équipe ? La conférence dure du dimanche soir jusqu’au vendredi, et nous organisons une journée consacrée à l’esprit d’équipe au milieu de la semaine, qui implique les délégués et leurs conjoints. Nous essayons de lui donner un thème qui corresponde au pays ou à la région où nous nous trouvons : la dernière fois, en Arizona, cela s’est passé dans un ranch. Les équipes avaient été composées bien avant la conférence et chaque membre d’équipe avait reçu un sac d’équipe. Leur tâche était de fabriquer leur propre chariot ; on leur a donc donné des chapeaux de cow-boy munis de bandeaux de couleurs différentes pour que chaque équipe soit facilement identifiable, ainsi qu’un bandana - pour s’essuyer la sueur du front ! On leur a aussi donné quatre roues, un cadre de bois, un morceau de tissu à utiliser comme bâche et de la peinture pour décorer le chariot. Mais nous avons aussi introduit un élément de surprise lorsque les membres du conseil d’administration, dont chacun était le leader d’une équipe, se sont faits prendre en otage par de vrais cow-boys locaux. 23 Là où les individus comptent – suite Vous réfléchissez sans doute beaucoup à la composition des équipes ? Mais notre président a personnellement pris part au choix de ce lieu, où il s’est rendu au début de l’année pour inspecter les installations et rencontrer la direction de l’hôtel. Du point de vue du groupe, il y a également la volonté de dire merci à ses membres. On souhaite que, au final, tout le monde reparte encore plus motivé qu’à l’arrivée - après avoir passé une semaine agréable, ce qui est le chose la plus importante pour nous. 24 Absolument, et surtout cette année, puisqu’il y aura vingt équipes. L’objectif est de mettre ensemble des personnes qui n’ont pas l’occasion de se rencontrer dans la vie normale. Ces décisions sont dans une large mesure prises en fonction du lieu de travail, même si on tient aussi compte du secteur d’activité et, bien sûr, de la ou les langues parlées. Comment décidez-vous du lieu où se tiendra la conférence ? Comme nous sommes une multinationale, il est important que nous choisissions une nouvelle région du monde à chaque fois. Cette fois-ci, l’Afrique s’est imposée comme une évidence. A mesure que cette manifestation prend de l’ampleur, les besoins en termes de logistique deviennent toujours plus importants ; c’est pourquoi nous avons pour la première fois utilisé les services d’une entreprise pour trouver un lieu adéquat. Mais notre président a personnellement pris part au choix de ce lieu, où il s’est rendu au début de l’année pour inspecter les installations et rencontrer la direction de l’hôtel. Il ne laisse rien au hasard. Comme il le dit lui-même, « pour bien préparer une date aussi importante du calendrier de notre groupe, il faut beaucoup de minutie pour s’assurer que tout marche comme sur des roulettes et que le lieu choisi soit à la hauteur des attentes. Par le passé, nous avons eu beaucoup de conférences réussies : nous essayons de faire en sorte que chacune soit un événement unique et mémorable! » Quel sera le thème de la conférence ? Cette année, le thème sera « là où les individus comptent ». Cela peut sembler un choix évident pour une entreprise de placement, mais notre métier, c’est les gens, et il faut que nous continuions à mettre l’accent là-dessus. A l’occasion des deux dernières conférences, nous avions traité ces thèmes : la « prochaine génération », du point de vue d’une entreprise, et « une entreprise, une culture ». En fin de compte ou de semaine, quel est l’objectif ? D’abord, il s’agit d’une excellente occasion de nous retrouver tous pour fêter les succès des dix-huit derniers mois et jeter un coup d’œil vers l’avenir. Nous pouvons ainsi prendre des nouvelles de nos amis et collègues des autres régions du monde. C’est aussi un excellent moyen d’accueillir les nouveaux membre du groupe, parfois avant même que l’acquisition soit terminée. Du point de vue du groupe, il y a également la volonté de dire merci à ses membres. On souhaite que, au final, tout le monde reparte encore plus motivé qu’à l’arrivée - après avoir passé une semaine agréable, ce qui est le chose la plus importante pour nous. En ce qui me concerne, je passerai la semaine à croiser les doigts pour que rien n’aille de travers . . . VEDIOR « Vedior NV est une multinationale du placement de personnel flexible, dont le siège se trouve à Amsterdam, aux Pays-Bas. Implanté dans 43 pays,Vedior couvre presque toute l’Europe, l’Amérique du Nord et l'Amérique du Sud, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, l’Afrique du Sud, le MoyenOrient et l'Asie.Vedior a fait en 2004 un chiffre d’affaires consolidé pro forma de €6.647 millions, ce qui en fait l’une des plus grosses entreprises de placement du monde. Vedior est une des plus grosses entreprises de recrutement du monde et propose une gamme complète de services.Via ses diverses marques, elle vise un large éventail de secteurs d’activité. Vedior occupe un rang de leader sur le marché du recrutement de personnel qualifié / cadres dans des secteurs tels que l’informatique, les soins de santé, la comptabilité, l’ingénierie et l’éducation. Pour répondre à tous les besoins de nos clients en termes de personnel, nous possédons aussi un vaste réseau international d’entreprises recrutant du personnel dans les domaines de l’administratif / du secrétariat et de l’industrie légère. Vedior propose une gamme de services plus diversifiée que celle de n’importe quelle autre entreprise de recrutement. Une telle diversité nous assure un afflux plus stable de revenus dans le cas d’un secteur d’activité saisonnier et fait de Vedior un partenaire intéressant pour les employeurs locaux, régionaux, nationaux et internationaux. La dimension croissante de ses activités et sa couverture géographique étendue font de Vedior un partenaire de choix pour les grandes multinationales, auxquelles nous offrons une gamme complète de services de placement, leur permettant de jouir de plus de flexibilité, de productivité et de qualité. Ces services comprennent le placement permanent, l’outsourcing, la formation, et le détachement de salariés d’un fournisseur chez un des clients de celui-ci. Pour réaliser ses ambitions, Vedior compte sur le talent et la motivation de ses salariés, internes comme externes, parce que ce sont eux qui garantissent la qualité et la continuité de nos services.Vedior leur offre un cadre de travail stimulant, où l’accent est principalement mis sur le développement des compétences, la créativité et la maîtrise. Voir au dos de la revue les entreprises Vedior. Bureaux de Vedior Afrique du Sud Allemagne Andorre Argentine Australle Begique Brésil Canada Chili Chine Chypre Eire Emirats arabes unis Espagne Etats-Unis Finlande France Grèce Hongrie Inde Beresford Blake Thomas Abraxas Expectra ISU Personaldienstleistungen VediorDienstleistungen Vedior Personaldienstleistungen Select Andorra Sapphire Select Executive Career Planning SESA Select Telerecursos Trading Abraxas Technologies Beresford Blake Thomas Eden Health Global Managed Services Hill McGlynn Hughes-Castell Interim Jarrah Consulting JD Recruitment Law Personnel Legal Eagles Recruitment Link Recruitment Sapphire Technologies Select Appointments Select Care Personnel Select Education Select Industrial Select Professional Select Teleresources Tanner Menzies The Publicity Agency The Rock Resourcing Group Twin Hills Nurses Agency ATOLL Interim Expectra Sapphire Technologies Vedior Interim RH Internacional Telerecursos ATS Reliance Technical Group Beresford Blake Thomas Sapphire Technologies Telereliance Best Select Hughes-Castell Vedior-Select (Cyprus) Staffing Services Beresford Blake Thomas Joslin Rowe Select Appointments Beresford Blake Thomas Ma Foi Expectra Technology Human Solutions Selectpro Select Recursos Humanos Serlab Servicios De Formacion Telerecursos Call Centre Staffing Vedior Laborman Vexter Outsourcing Accolo Accountants Inc. Services AccountPros Acsys ATS Reliance Becker Executive Search Beresford Blake Thomas Clinical One DB Concepts Global Managed Services HRI Ingenium Resources Locum Medical Group OPIS Placement Pros Sapphire Design Sapphire Technologies Stone Legal Resources Group Select Appointments Telersources Advancers Executive Advisio Amplitude Atoll CapSecur Conseil Expectra Exselsia Highflyer (Hughes-Castell France) JBM L'Appel Medical Select On-Line Selpro Travail Temporaire VediorBis Select Interservices Select Hellas AE HR Outsourcing Services Select Appointments Ma Foi Management Consultants +27 11 881 5443 +49 89 28 80 70 11 +49 40 82 22 32 70 +49 72 19 37 80 0 +49 40 37 47 87 0 +49 40 37 47 87 0 +376 80 78 90 +54 341 410 5000 +54 114 328 2533 +54 341 410 5100 +54 341 410 5100 +54 341 410 5100 +61 2 9222 1224 +61 3 9252 2101 +61 3 9499 6300 +61 2 8235 3305 +61 3 9526 8188 +61 7 3100 7777 +61 2 9223 2388 +61 2 8298 3880 +61 2 9233 8551 +61 2 9233 3922 +61 7 3100 7000 +61 3 9608 6222 +61 2 8235 3300 +61 2 8258 9999 +61 3 9499 6300 +61 2 8258 9800 +61 2 8258 9600 +61 2 8258 9777 +61 2 8258 9888 +61 2 8298 3800 +61 2 8258 9662 +61 2 8235 3323 +61 3 9499 5777 +32 2 555 1811 +32 3 201 3913 +32 3 203 0892 +32 2 555 1611 +55 21 2509 6323 +55 11 3016 8300 +1 416 482 8002 +1 416 644 1078 +1 416 322 0930 +1 416 222 4842 +562 672 0646 +852 2520 1168 +357 22447792 +353 1 678 9288 +353 1 639 1275 +353 1 613 9002 +97 14 390 0375 +97 14 390 3150 +34 93 27 21 172 +34 93 45 36 853 +34 93 31 81 295 +34 93 46 77 010 +34 94 44 88 405 +34 93 32 35 050 +34 94 44 88 405 +34 94 44 88 405 +1 415 785 7833 +1 650 579 1111 +1 617 482 4100 +1 650 579 1111 +1 585 325 1170 +1 858 866 6500 +1 617 973 5010 +1 781 876 6400 +1 781 939 1660 +1 781 938 1910 +1 617 482 4100 +1 617 482 4100 +1 800 752 5515 +1 978 392 2137 +1 925 734 0900 +1 781 938 1910 +1 781 939 1500 +1 617 482 4100 +358 9 6689 9680 +358 9 6689 6818 +33 1 43 42 44 40 +33 1 41 62 20 20 +33 1 49 03 41 00 +33 4 76 12 18 70 +33 4 37 53 24 30 +33 1 40 61 47 00 +33 1 40 61 47 00 +33 1 53 76 36 11 +33 1 44 17 17 77 +33 5 56 44 36 25 +33 1 53 20 95 95 +33 3 20 66 17 66 +33 1 41 62 20 20 +30 210 33 19 804 +30 210 33 19 804 +36 1 453 2000 +91 44 2833 3351 Ma Foi Consulting Solutions Beresford Blake Thomas +91 44 2842 0251 +91 80 5770 2882 Italie MIBI / Servizi Integrati Select Agenzia Del Lavoro Teleresources Vedior Lavoro Temporaneo +39 +39 +39 +39 Japon Fairplace Consulting Japan Supernurse +81 3 5224 6177 +81 3 3239 1330 Luxembourg Rowlands International Rowlands Temporaire-RTT Lux SA Vedior Interim Luxembourg +352 46 41 35 +352 56 33 57 +352 49 98 70 Malaisie Agensi Pekerjaan Select Appointments Ma Foi +603 2141 3166 +603 8318 8488 Mexique Top Personnel +52 55555 341825 Monaco Expectra +377 93 30 08 83 02 02 02 02 66 8141 66 8143 66 8141 250 151 Nouvelle-Zélande Beresford Blake Thomas Clayton Ford Eden Health Hughes-Castell Sapphire Technologies Select Appointments Select Education Teleresources +64 +64 +64 +64 +64 +64 +64 +64 9 9 9 4 4 9 9 9 358 379 300 496 473 918 300 918 7343 9924 4315 5212 3333 2030 7408 2030 Pays-Bas Dactylo De Onderwijs Expand Expectra Engineering FunktieMediair Group Mailprofs PTS Software Rekenmeesters Sapphire Technologies Select Audio Visueel Personeel Select TravelJobs Societas Staff Planning Teleprofs Vedior Vedior Mobiliteitdiensten +31 +31 +31 +31 +31 +31 +31 +31 +31 +31 +31 +31 +31 +31 +31 +31 20 577 5600 57 064 1201 73 641 4010 73 641 4010 20 504 2020 17 421 9100 35 692 6969 70 363 0743 172 41 6400 35 542 9966 35 54 85 959 79 342 7830 73 641 8985 20 426 3502 20 577 5555 34 849 0530 Pologne Active Plus Vedior +48 22 840 69 22 +48 77 423 04 37 Portugal Fairplace Consulting Multilabor New Boston Select Select / Servicos Select Clinical Select Recursos Humanos Select Saude Solisform Talentum, Societas De Consultoria De Gesto Teleresources Vedior PsicoEmprego Vedior PsicoForma +35 1 21 012 5400 +35 1 21 010 5453 +35 1 21 010 5400 +35 1 21 010 5400 +35 1 21 010 5400 +35 1 21 010 5400 +35 1 21 010 5400 +35 1 21 010 5453 +35 1 21 010 5400 +35 1 21 010 5400 +351 21 330 7900 +351 21 330 7900 RépubliqueTchèqueA.Y.S. Placements and Workshops +420 2222 100 13 Royaume-Uni Abraxas Albemarle Interim Management Andrew Farr Associates Beresford Blake Thomas Cooper Stanley Care Services Fairplace Consulting Global Managed Services Hill McGlynn & Associates Hill McGlynn Trades Hughes Castell HRI Kinsey Craig Legal Opportunities Ma Foi Consultants MVM Recruitment Parkhouse Recruitment PNL Prolaw Ltd Reliance Human Resources Sapphire Technologies Select Accountancy Select Appointments Select Care Personnel Select Education Tanner Menzies Teleresources Consultancy The Blomfield Group +44 +44 +44 +44 +44 +44 +44 +44 +44 +44 +44 +44 +44 +44 +44 +44 +44 +44 +44 +44 +44 +44 +44 +44 +44 +44 +44 Singapour Hughes-Castell Ma Foi Management Consultants Select Business Services +65 6220 2722 +65 6533 1963 +65 6533 2733 Slovaquie A.Y.S. Placements and Workshops +421 25263 2514 Sri Lanka Ma Foi Management Consultants +94 1 239 2269 Suède Humanpro +46 4030 3595 Suisse Abraxas Technologies Adinfo Expectra Teleresources Vedior +41 +41 +41 +41 +41 Turquie KRM +90 212 285 1560 20 7255 5555 20 7079 3737 84 5055 1177 20 7233 8999 20 7430 6600 20 7816 0707 20 7255 5620 2380 232 212 2380 232 212 20 7242 0303 20 7415 4004 20 7611 4650 20 7404 9966 20 7316 6309 117 311 1999 1332 820 180 20 7630 0763 20 7242 6633 20 7242 7780 117 311 6461 1582 811600 1582 811600 20 7688 600 1582 406800 870 777 6067 870 777 6012 207 7866900 1 219 7713 22 908 1490 22 908 1484 44 213 1012 44 213 1144
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