Flash sur le centre El Paso
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Flash sur le centre El Paso
Plate-Forme « Mineurs en exil » Platform « Kinderen op de vlucht » C/o Service droit des jeunes Rue Marché aux Poulets 30 – 1000 Bruxelles Kiekenmarktstraat 30 – 1000 Brussel Tel. : 02/209.61.62 – Fax. : 02/209.61.60 E-mail : [email protected] - [email protected] www.mena.be La lettre d'information vise à informer mensuellement l'ensemble des intervenants du secteur des Mineurs étrangers non accompagnés sur l'actualité les concernant. Elle comprend également la présentation des projets d'une association active dans le domaine des MENA. Elle permet ainsi à chacun de se tenir informé régulièrement de l'actualité. L'abonnement est gratuit. Dans ce numéro : I. II. III. IV. V. VI. VII. Flash sur le centre El Paso Actualité en général a. L'arrêt Tabitha a été prononcé : la Belgique est sévèrement condamnée par la Cour européenne des droits de l'homme ! b. Asbl De Grens - Communiqué de presse "te stroeve houding van Binnenlandse zaken bemoeilijkt opvang van niet-begeleide buitenlandse minderjarigen" - 28 septembre 2006 c. Plate-forme Mineurs en exil - Communiqué de presse "3 mineurs non accompagnés victimes de la traite des êtres humains menacés d'expulsion vers la Chine - 2 octobre 2006 d. Appel européen contre l'enfermement et l'éloignement des mineurs étrangers (pétition) e. Accès aux soins de santé : jurisprudence de l'INAMI concernant les MENA Actualité législative a. Loi du 15 septembre 2006 modifiant la loi du 15 décembre 1980 sur l'accès au territoire, le séjour, l'établissement et l'éloignement des étrangers (M.B. 6 octobre 2006) b. Loi du 15 septembre 2006 réformant le Conseil d'Etat et créant un Conseil du Contentieux des Etrangers (M.B. 6 octobre 2006) c. Arrêté royal du 3 octobre 2006 fixant la date d'entrée en vigueur de l'article 77 de la loi du 15 décembre 1980 sur l'accès au territoire, le séjour, l'établissement et l'éloignement des étrangers et fixant les dates er visées à cet article 77 et à l'article 235, § 1 , alinéa 2, de la loi du 15 septembre 2006 réformant le Conseil d'Etat et créant un Conseil du Contentieux des Etrangers (M.B. 6 octobre 2006) d. Arrêté royal du 20 juillet 2006 instituant une majoration de supplément d'âge visés aux articles 44 et 44bis des lois coordonnées relatives aux allocations familiales pour travailleurs salariés (M.B. 27 juillet 2006) e. Arrêté royal du 20 juillet 2006 instaurant un supplément aux allocations familiales dans le régime des prestations familiales en faveur des travailleurs indépendants (M.B. 27 juillet 2006) f. Arrêté royal modifiant l'arrêté royal du 9 juin 1999 relatif au compte de gestion et à la réserve administrative des caisses d'allocations familiales (M.B. 27 juillet 2006) g. Arrêté royal instituant une majoration des suppléments d'âge visés aux articles 44 et 44bis des lois coordonnées relatives aux allocations familiales pour travailleurs salariés et modifiant l'arrêté royal du 25 octobre 1971 portant exécution de la loi du 20 juillet 1971 instituant des prestations familiales garanties (M.B. 27 juillet 2006) er h. Circulaire du 1 septembre 2006 du SPP Intégration Sociale aux CPAS concernant l'octroi d'une prime de rentrée scolaire par les CPAS aux étrangers bénéficiant de l'aide sociale Actualité jurisprudentielle ème canton de Bruxelles, 19 juillet 2005 (art.20 Loi tutelle) a. Juge de Paix, 3 b. Cour de Cassation, 23 août 2006 Publications européennes et internationales a. Programme en faveur des enfants séparés en Europe (SCEP), "Position Paper on the Use of Biometric Data", octobre 2006 b. Asociación Pro Derechos Humanos de Andalucía (APDHA), "Mineurs Etrangers Non Accompagnés en Andalousie : entre la répression et la protection", juin 2006 c. Lettre d'information du SCEP (Separated Children in Europe programm) Agenda a. Formation : "travailler avec des interprètes" (en néerlandais) à Anvers b. Midi d'information sur l'arrêt Tabitha Bon à savoir a. CGRA : procédure particulière pour les demandeurs d'asile souffrant de problèmes psychiatriques b. Le contentieux des étrangers au Conseil d'Etat, dépôt d'une requête en extrême urgence c. Offres d'emploi d. Appel à projet II. Flash sur le centre El Paso Dans le courant du mois d'octobre, la Plate-forme a eu le plaisir d'interviewer la directrice du centre er El Paso (anciennement Association Joseph Denamur), agréée depuis le 1 juillet 2006 par la Communauté française en tant qu'institution mettant en œuvre une projet pédagogique particulier (PPP). Ce centre accueille et mène des projets avec des MENA. a. Quand l'institution a-t-elle été créée ? Au départ l’association Joseph Denamur a été créée en décembre 2002 par la Fondation Joseph Denamur ier et le CPAS de Gembloux et fonctionnait comme projet pilote. Depuis le 1 juillet 2006, l’association est agréée par la communauté française en tant qu’institution mettant en œuvre un projet pédagogique particulier et le nom du centre pour mineur est désormais « EL PASO ». b. Quelle est sa source de financement ? De quoi ou de qui dépend-elle ? Le centre El paso est financé par : la Direction générale de l’Aide à la jeunesse de la Communauté française qui prend en charge les frais de fonctionnement de 25 mineurs étrangers non accompagnés ; le Ministère fédéral de l’Intégration Sociale pour la prise en charge de 13 mineurs étrangers demandeurs d’asile. Ce subside est accordé dans le cadre des « Initiatives Locales d’Accueil » via fedasil; et le gouvernement fédéral via le Maribel Social ONSS APL pour l’ensembles des salaires du personnel du centre. L’institution dépend des mandants suivants : les conseillers de l’aide à la jeunesse; le directeur de l’aide à la jeunesse; l’Office des étrangers désigne le CPAS de Gembloux pour la prise en charge du mineur demandeur d’asile c. Décrivez brièvement l'environnement du centre Le centre El paso est un centre d’accueil résidentiel doté de toutes les infrastructures nécessaires à l’épanouissement des jeunes (salle de TV, salle de fitness, grand jardin, balançoire, ping-pong, piscine à 50 mètres…) La plupart des enfants sont logés en chambre individuelle bien que certaines chambres disposent de 2 à 4 lits. Le centre est à quelques centaines de mètre du centre de Gembloux et à 10 minutes à pied de la gare. d. Combien de mineurs résident dans le centre ? Y-a-til uniquement des MENA ? Quels types de MENA résident là ? Le centre est susceptible d’accueillir 38 jeunes filles et garçons âgés de 6 à 18 ans. Dès leur arrivée au centre, les jeunes sont scolarisés. Ils ont chacun 5 référents (1 psy, 1 AS, 1 éduc, l’infirmière et l’éducatrice scolaire). Le centre peut accueillir 25 MENA demandeurs d’asile ou pas et 13 ILA. La plupart des jeunes que nous accueillons sont à 98% d’origine africaine. Ce n’est pas un choix mais un état de fait. e. Combien de personnes travaillent dans le centre (toutes disciplines comprises) L’équipe du centre est composée des personnes suivantes : 1 directeur à temps plein 1 économe à temps plein 1 secrétaire à mi temps 2 psy à mi temps 1 éducatrice scolaire à temps plein 1 chef éducateur à temps plein 2 Assistantes à sociales à temps plein 1 Assistante sociale à mi temps 4 personnels techniques (cuisinier, personnel d’entretien) f. Quels sont les projets spécifiques du centre, outre l'hébergement ? Les projets spécifiques du centre en dehors de l’hébergement sont : l'aide psycho-sociale, avec pour objectif l’écoute du jeune, de son vécu, de sa situation et ce en toute confidentialité et respect afin de l’amener à construire son projet de vie. L'’accompagnement administratif et juridique. Cet accompagnement est individualisé et se fait en fonction des besoins du jeune : explication sur les procédures d’asile, présence aux auditions, aide pour l’exercice d’un droit de recours, recherche d’avocats spécialisés en droits des étrangers et droits de l’enfants etc. L'aide éducative : qui consiste à encadrer le jeune et l’aider à mener une vie structurée, et ainsi lui permettre de mettre en œuvre son projet de vie dans l’ici et maintenant. Elle lui donne la possibilité de s’insérer dans divers groupes et dans un premier temps dans ses lieux de vie. L'aide et le suivi médical : les difficultés médicales nécessitent une prise en charge individuelle pour réaliser un bilan de santé, les vaccins, le suivi et les traitements médicaux personnalisés. Le suivi scolaire et la formation : les jeunes sont tous scolarisés, certains ont la possibilité de développer un projet d’apprentissage professionnel, ce qui augmentera ses chances dans la vie s’il retournait dans son pays d’origine. L'aide au retour volontaire, tout mineur qui souhaite rejoindre sa famille sans son pays d’origine peut solliciter notre centre pour y être hébergé. En partenariat avec l’OIM, notre centre organise son rapatriement volontaire dans le cadre d’un programme spécifique pour les mineurs. g. Avez-vous d'autres projets ? Nos autres projets sont la préparation du jeune à la vie adulte, ce projet est déjà en route mais l’idée est de mettre en place un local au sein du centre, qui serait en quelque sorte un kot test doté d’une cuisine et d’une salle à manger que les jeunes inscrits dans ce projet de préparation à la vie adulte pourrait investir pour préparer eux-mêmes leurs repas, discuter etc, … et cela leur permettrait donc de gérer leur budget alimentation etc etc…Nous sommes en train d’écrire un projet que nous allons soumettre à la Fondation Roi Baudouin pour nous aider dans le financement de ce projet. h. Quels sont les problèmes récurrents que vous rencontrez ? Les problèmes rencontrés avec les jeunes sont les problèmes de respect de l’autorité, de discipline principalement. i. Quel serait selon vous l'accueil "idéal" d'un MENA ? L’accueil idéal pour un MENA serait non pas de lui offrir un hôtel et un restaurant 4 étoiles tous les jours mais de pouvoir lui consacrer beaucoup plus de temps pour ses devoirs, pour jouer, pour discuter dans ses moments de doutes, de tristesse, de nostalgie, pour l’emmener en balade etc. Chez nous, je ressens bien que les jeunes sont en souffrance par rapport à un soutien, un contact individualisé régulier et qui dure plus que 10 minutes. j. Décrivez un souhait concernant les MENA que vous souhaiteriez formuler vis-à-vis des autorités Mon souhait par rapport aux MENA est simple, c’est qu’on les reconnaisse pour ce qu’ils sont c'est-à-dire des enfants avec des besoins et des droits d’enfants. Pour les satisfaire, il faut mettre certains moyens qui ne sont pour l’heure absolument pas à la hauteur ni de leurs besoins ni de ceux qui sont chargés de les prendre en charge. k. Qu'est-ce qui vous passionne dans votre travail ? La polyvalence de tâches qu’il engendre et sollicite. C’est le fait d’être avec des jeunes qui malgré toute leur expérience de vie « sont toujours debout » et me donnent chaque jour l’occasion de relativiser mes propres inquiétudes. III. Actualité en général a. L'arrêt Tabitha a été prononcé : la Belgique est sévèrement condamnée par la Cour européenne des droits de l'homme ! Suite de la brève dans la lettre d'information du mois de septembre…après l'arrêt en recevabilité de la Cour européenne des droits de l'homme rendu en février 2006, voici l'arrêt au fond, prononcé le 12 octobre dernier. La Belgique est condamnée sur la manière dont Tabitha a été détenue en centre fermé et la manière dont elle a été expulsée dans son pays. Il y a notamment violation de l'article 3 CEDH (qui interdit les traitements inhumains et dégradants) de l'article 8 CEDH (droit au respect de la vie privée privée et familiale) et de l'article 5 CEDH (droit à la liberté). Cour EDH, arrêt du 12 octobre 2006, Affaire MUBILANZILA et KANIKI MITUNGA c./ Belgique, requête n° 13.178/03. L'arrêt est disponible sur www.echr.coe.int Lors de leur conférence de presse, Vluchtelingenwerk Vlaanderen et la Plate-forme Mineurs en exil ont déclaré que le gouvernement belge doit immédiatement adapter sa législation et les pratiques actuelles pour tenir compte de cet arrêt. Ils demandent notamment que le gouvernement mette fin à tout enfermement de MENA, adoptent de manière prioritaire le projet de loi "accueil" qui rend impossible tout enfermement de MENA, renforcent la législation pour adapter les recours entre les décisions d'emprisonnement administratif d'étrangers et en particulier les mineurs et adaptent la réglementation pour rendre impossible tout retour des MENA sans que le tuteur n'ait donné son avis sur la solution durable pour le mineur et sans garantir de manière absolue un accueil par un membre de la famille dans le pays d'origine. Le communiqué de presse est disponible dans son entièreté sur le site www.mena.be dans Documents (par type : communiqué de presse). b. Asbl De Grens - Communiqué de presse - 28 septembre 2006 - "l'attitude trop dure du Ministère de l'intérieur rend l'accueil des MENA trop difficile" L'asbl De Grens dénonce l'attitude de l'Office des étrangers qui n'offre pas assez de protection, même temporaire, aux MENA. Depuis l'adoption de la circulaire du 15 septembre 2005 relative au séjour des MENA, tout est devenu plus stricte et le travail des tuteurs et des centres d'accueil est rendu plus difficile et décourageant. Il arrive de plus en plus souvent que l'OE ne délivre plus de titre de séjour provisoire et estime de manière quasi systématique que les enfants doivent être reconduits dans leur pays. C'est ainsi que les tuteurs reçoivent de plus en plus d'ordre de reconduire. 9 ordres de reconduire sur 10 ne sont pas exécutables car le jeune n'est pas prêt à retourner dans son pays et que les conditions d'accueil et de prises en charge sur place ne sont pas adéquates. L'OE impose au tuteur une mission irréalisable, ce qui est une forme de "mauvaise administration", ceci décourage le tuteur et met à mal la relation de confiance du tuteur avec son pupille. Les droits de l'enfant d'être protégé sont violés. L'asbl De Grens sollicite une modification rapide de la circulaire et une application humaine des mesures de protection, en respectant le travail difficile des tuteurs. c. Plate-forme Mineurs en exil - Communiqué de presse - 2 octobre 2006 - "Trois mineurs non accompagnés victimes de la traite des êtres humains menacés d'expulsion vers la Chine" La Plate-forme dénonce l'enfermement de trois mineurs non accompagnés chinois, arrivés en Belgique le 30 juillet 2006 et détenus dans des centres fermés aux frontières jusqu'au 3 octobre 2006, jour de leur expulsion. Ils sont arrivés dans un groupe de huit enfants chinois, tous soupçonnés d’être victimes de la traite des êtres humains. Ils ont finalement été tous expulsés vers la Chine alors qu’aucune garantie d’accueil n’a été mise en place pour eux et que les autorités chinoises refusent que quelqu’un les accompagne jusqu’à leur destination finale. Or, des indices sérieux existent que ces enfants sont victimes de la traite des êtres humains et il n’y a donc aucune garantie qu’une expulsion précipitée ne les remettra pas purement et simplement dans les mains des auteurs de cette traite. Les trois mineurs expulsés le 3 octobre avaient déjà fait l’objet de deux tentatives d’expulsion dont la seconde avec usage de violence (menottes en plastique, contrainte physique, violence verbale) au point que pilote de l’avion a décidé de les faire sortir et que leurs tuteurs ont été choqués du traitement qu’on a fait subir à leurs pupilles. Pourtant, un recours a été introduit concernant l’enfermement de ces jeunes qui 1 sont privés de liberté depuis plus de deux mois . Ce recours devait être plaidé le 4 octobre devant la Chambre du conseil, soit un jour après leur expulsion. Depuis que la tutelle des mineurs non accompagnés existe, le tuteur a pour mission de formuler des propositions de solution durable pour chaque pupille. Ici, les tuteurs n’ont pas eu l'occasion de formuler de telles propositions faute d’avoir des garanties suffisantes d’accueil de ces jeunes dans leur pays d’origine. Il semblerait d’ailleurs qu’un de ces jeunes ait de la famille en France. Il est en outre tout à fait anormal que ces jeunes soient détenus en centre fermé depuis plus de deux mois alors qu’il existe en Belgique des centres spécialisés pour l’accueil sécurisé des jeunes victimes de la traite des êtres humains et aussi que le Gouvernement belge a décidé au mois de mai dernier de ne plus détenir de mineurs non accompagnés (la décision politique a en effet été prise, il reste à la couler sous forme de texte de loi). La Plate-forme « mineurs en exil » dénonce une fois de plus : le maintien de l’enfermement des mineurs non accompagnés alors même que la décision a été prise de ne plus les enfermer ; le peu de cas qui est fait du rôle du tuteur qui n’a pas la possibilité de formuler des solutions durables ; l’utilisation de la force et de la violence pour expulser des enfants ; l’expulsion des mineurs sans garantie d’accueil dans le pays d’origine. Et dans ce cas précis, la Plate-forme dénonce de manière virulente l’expulsion de ces jeunes sans qu’il y ait suffisamment de garanties et sans certitude que ce retour soit véritablement dans l’intérêt de ces enfants et demande qu’il ne soit pas procédé à cette expulsion et qu’au contraire, ces MENA soient libérés immédiatement et confiés à un centre d’accueil spécialisé. La Plate-forme demande que la compétence de se prononcer sur la solution durable pour les mineurs non accompagnés soit retirée des mains de l’Office des étrangers qui est incapable de se prononcer dans le respect de l’intérêt des enfants et soit confiée à une instance sociale ou judiciaire compétente en la matière. d. Appel européen contre l'enfermement et l'éloignement des mineurs étrangers Les 22 et 23 novembre 2006 prochains, la commission des Libertés du Parlement européen se prononcera sur une proposition de directive relative aux normes et procédures communes applicables dans les Etats membres de l'Union européenne au retour des ressortissants de 2 pays tiers en séjour irrégulier . La proposition, en cours de discussion, prévoit la possibilité d’enfermer et d’éloigner des mineurs étrangers, seuls ou avec leurs familles. A l'initiative de l'Anafé3 et de la Cimade4, une pétition circule par laquelle les organisations signataires demandent au Parlement européen et au Conseil de l'Union européenne d'adopter cette directive dans le respect des engagements internationaux souscrits par l'ensemble des Etats membres de l'Union et que l'enfermement des mineurs étrangers soit purement et simplement interdit. Elles lancent un appel européen tendant à ce que ce projet de directive soit amendé en ce sens. Pour plus d'informations sur l'appel, sur la proposition d'amendement de la directive, pour lire le projet de directive et pour signer la pétition : www.nominorsindetention.org e. Accès aux soins de santé : jurisprudence de l' INAMI concernant les MENA 1 Notons un grave manque de diligence de la part des tuteurs de ces mineurs, puisque s’ils avaient introduit une demande de libération immédiatement, ils auraient été libres quelques jours après leur arrivée. Les mineurs en question ne peuvent cependant pas être victimes du manque de sérieux du suivi par leurs tuteurs. 2 COM 2005 (391) Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers (association française); www.anafe.org . 4 Service œcuménique d'entraide (association française), www.cimade.org. 3 Il nous a été confirmé par écrit par la Direction juridique & Accessibilité de l'INAMI que les MENA qui sont en possession d'une déclaration d'arrivée ont accès aux soins de santé en qualité de titulaire résident conformément à l'article 32,15° de la loi relative à l'assurance obligatoire soins de santé et indemnités, coordonnée le 14 juillet 1994. L'INAMI reconnaît en effet la déclaration d'arrivée comme un moyen de preuve suffisant attestant de la résidence en Belgique. Une copie de ce courrier peut être demandée à [email protected]. IV. Actualité législative a. Loi du 15 septembre 2006 modifiant la loi du 15 décembre 1980 sur l'accès au territoire, le séjour, l'établissement et l'éloignement des étrangers (M.B. 6 octobre 2006) b. Loi du 15 septembre 2006 réformant le Conseil d'Etat et créant un Conseil du Contentieux des Etrangers (M.B. 6 octobre 2006) L'entrée en vigueur de ces deux lois se fera en trois phases: 1) Les dispositions concernant la protection subsidiaire sont entrées en vigueur le 10 octobre 2006 er 2) le 1 décembre 2006 entera en vigueur la procédure écrite devant la CPRR 3) A partir du 1er avril 2007 ou plus tard entreront en vigueur toutes les autres dispositions ("grande réforme") Source : journée d'information du CGRA du 6 octobre 2006 "protection subsidiaire & réforme de la procédure d'asile" c. Arrêté royal du 3 octobre 2006 fixant la date d'entrée en vigueur de l'article 77 de la loi du 15 décembre 1980 sur l'accès au territoire, le séjour, l'établissement et l'éloignement des étrangers et fixant les dates visées à cet article 77 et à l'article 235, § 1er, alinéa 2, de la loi du 15 septembre 2006 réformant le Conseil d'Etat et créant un Conseil du Contentieux des Etrangers (M.B. 6 octobre 2006) Cet arrêté royal prévoit que les dispositions relatives au statut de protection subsidiaire entrent en vigueur le 10 septembre 2006. L'article 77 de la loi du 15 décembre 1980 prévoit des dispositions transitoires concernant les dispositions relatives au statut de protection subsidiaire applicables aux demandes d'asile en cours de traitement, aux demandes d'asile clôturée avant le 10 octobre et aux demandes d'asile ayant débouché sur une décision négative du CGRA contenant une clause de non-reconduite. Sources : www.moniteur.be Vluchtelingenwerk Vlaanderen a rédigé un petit guide pratique (en néerlandais) relatif à l'application de la protection subsidiaire pour la période du 10 octobre au 1er décembre 2006. Vous pouvez le consulter sur www.vluchtelingenwerk.be. d. Arrêté royal du 20 juillet 2006 instituant une majoration de supplément d'âge visés aux articles 44 et 44bis des lois coordonnées relatives aux allocations familiales pour travailleurs salariés (M.B. 27 juillet 2006) e. Arrêté royal du 20 juillet 2006 instaurant un supplément aux allocations familiales dans le régime des prestations familiales en faveur des travailleurs indépendants (M.B. 27 juillet 2006) f. Arrêté royal modifiant l'arrêté royal du 9 juin 1999 relatif au compte de gestion et à la réserve administrative des caisses d'allocations familiales (M.B. 27 juillet 2006) g. Arrêté royal instituant une majoration des suppléments d'âge visés aux articles 44 et 44bis des lois coordonnées relatives aux allocations familiales pour travailleurs salariés et modifiant l'arrêté royal du 25 octobre 1971 portant exécution de la loi du 20 juillet 1971 instituant des prestations familiales garanties (M.B. 27 juillet 2006) Ces 4 arrêtés royaux visent à accorder aux familles, dès le mois d'août 2006, un supplément aux allocations familiales destiné à soutenir et à stimuler leur pouvoir d'achat à une période de l'année où les frais particulièrement liés au soin et à l'éducation des enfants se multiplient. C'est ce qu'on appelle la "prime de rentrée scolaire". Cette prime est octroyée soit via la caisse d'allocations familiales, soit via le CPAS s'il s'agit d'une famille qui bénéficie de l'aide du CPAS et qui ne bénéficie pas des allocations familiales de l'ONAFTS. Les MENA accueilli chez un membre de la famille élargie qui ouvre le droit aux allocations familiales ou qui bénéficie de l'aide d'un CPAS et les MENA qui bénéficient de l'aide sociale d'un CPAS ont droit à cette prime de rentrée scolaire. Les MENA accueillis dans un centre d'accueil ou dans une Initiative locale d'accueil (ILA) dépendant d'un CPAS verront en principe leurs frais scolaires payés directement par la structure d'accueil. Cette prime de rentrée scolaire consiste en un paiement annuel unique et bénéficie aux enfants âgés de 6 ans au moins et de 17 ans au plus en 2006. Celui qui a droit à cette prime la reçoit en principe de manière automatique sous forme de majoration de supplément d'âge relatif au mois de juillet (50 € pour les enfants de 6 à 12 ans, 70 € pour les enfants de 12 à 17 ans). Sources : www.moniteur.be et www.vmc.be. h. Circulaire du 1er septembre 2006 du SPP Intégration Sociale aux CPAS concernant l'octroi d'une prime de rentrée scolaire par les CPAS aux étrangers bénéficiant de l'aide sociale Selon cette circulaire, les étrangers qui bénéficient de l'aide sociale du CPAS et qui ne reçoivent pas d'allocations familiales de l'ONAFTS ont donc également droit à la prime de rentrée scolaire. Les CPAS peuvent se voir rembourser cette prime par l'Etat fédéral. Source : www.mi-is.be V. Actualité jurisprudentielle a. Juge de Paix du 3ème canton de Bruxelles, 19 juillet 2005, R.G. 05B218 et 05B219 Conformément à l'article 20 de la Loi tutelle, deux MENA, résidant au Petit Château, ont déposé une requête auprès du juge de paix de leur résidence afin de se voir désigner un autre tuteur. Ils reprochaient à leur tuteur "de ne leur avoir rendu que de très rares visites et de ne même pas se donner la peine de répondre à leurs appels téléphoniques alors que d'autres mineurs étrangers non accompagnés, se trouvant dans la même situation qu'eux, trouvent auprès de leur tuteur l'appui qu'ils estiment être en droit d'attendre". Le tuteur se défend en disant "qu'il ne peut lui être fait grief d'avoir manqué à sa mission en tant que tuteur et qu'il ne peut être considéré comme le "parrain" du mineur, d'autant qu'une surcharge de travail ne lui permet pas de consacrer davantage de temps à chaque cas dont il a à s'occuper". Le juge de paix, estimant que "des considérations humaines imposent que le mineur se sente soutenu sur le plan psychologique, voire affectif, alors qu'il se trouve confronté à un désarroi dû à l'incertitude de son avenir" et que "le climat de confiance entre les mineurs et le tuteur n'existe plus", met fin à la mission du tuteur et désigne comme nouveau tuteur le tuteur ad hoc désigné pendant la procédure. Ces ordonnances peuvent être consultées sur www.sdj.be. b. Cour de Cassation, 23 août 2006, R.G. P061068F La Cour de Cassation a décidé que "en omettant de préciser s'il avait été statué sur la demande d'autorisation de séjour du demandeur avant que lui fût notifié l'ordre de quitter le territoire, l'arrêt (de la Chambre des mises en accusation), qui, pour réformer l'ordonnance entreprise (de la Chambre du Conseil), contredit celle-ci en considérant que " tant la mesure privative de liberté que la mesure d'éloignement du territoire (...) sont revêtues d'une motivation adéquate", met la Cour dans l'impossibilité d'exercer sur cette décision le contrôle de légalité qui lui est confié. On peut donc en déduire qu'une mesure de détention et un ordre de quitter le territoire sont illégaux s'ils ont été pris par l'Office des Etrangers alors qu'une demande de régularisation introduite préalablement sur la base de l'art. 9 alinéa 3 de la loi du 15 décembre 1980 est restée sans réponse. Dans cette affaire, la Chambre du conseil avait libéré l'étranger parce que la décision de l'OE n'était pas motivée sur ce point. Le parquet a fait appel auprès de la Chambre des mises en accusation qui a réformé le jugement, en considérant que la détention et l'OQT était bel et bien légale. L'arrêt de la Chambre des mises a donc été cassé par la Cour de cassation et la personne a donc pu être libérée. En réalité, la Cour de cassation ne fait que répéter une jurisprudence constante du conseil d'Etat : un OQT est illégal s'il est pris par l'OE avant de répondre aux arguments figurant dans la demande 9.3. Cette jurisprudence peut bien entendu également être appliquée à des MENA qui ont introduit une demande de régularisation de séjour sur la base de l'article 9 alinéa 3 et dont les tuteurs se sont vus délivrer un ordre de reconduire avant que l'OE ne se soit prononcé sur leur demande. Cet arrêt peut être consulté sur www.juridat.be/cgi_juris/jurf.pl VI. Publications européennes et internationales a. Programme en faveur des enfants séparés en Europe, "Position Paper on the Use of Biometric Data", octobre 2006 Ce rapport sur l'utilisation des données biométriques dans le cadre de la détermination de l'âge et de l'identification d'un enfant mentionne une procédure recommandée dans la prise de ces données biométriques, un aperçu des conséquences positives et négatives des tests médicaux sur l'enfant, ainsi que différents principes et droits de l'enfant à respecter dans cette procédure, tels que le principe de l'intérêt supérieur de l'enfant, le principe de non-discrimination, le droit d'être entendu. Ce rapport mentionne également les différentes techniques utilisées, telles que la prise d'empreintes digitales, des rayons X, le scanner de l'iris, le test ADN. Ce document peut être obtenu chez [email protected] b. Asociación Pro Derechos Humanos de Andalucía (APDHA), "Mineurs Etrangers Non Accompagnés en Andalousie : entre la répression et la protection", juin 2006 Ce rapport contient une évaluation des besoins des mineurs non accompagnés et des recommandations quant aux politiques à adopter. Ce rapport est disponible sur : www.apdha.org. c. Lettre d'information du SCEP (Separated Children in Europe programm) (en anglais) Cette lettre d'information contient des informations venant de plusieurs pays européens concernant les mineurs séparés sur les thèmes suivants : la détention, la détermination de l'âge, la tutelle, l'accueil, les mineurs disparus, les pratiques du Règlement de Dublin II, les procédures, la recherche de la famille, le regroupement familial, … Cette lettre d'information est disponible sur www.mena.be. VII. Agenda (formations - activités - journées d'étude) a. Formation "Travailler avec des interprètes" (en néerlandais) à Anvers Le Vluchtelingenteam de De Acht organise une formation gratuite pour les travailleurs sociaux sur la manière de travailler avec les interprètes. Les aspects déontologiques du travail avec les interprètes seront abordés. Les participants auront en outre une présentation détaillée des services d'interprétariat. Date : 30 novembre 2006 de 13h30 à 16h30 Lieu : De Loodsen, Sint-Jacobsmarkt 43 à Anvers Inscriptions : [email protected] ou 03/270.33.32 b. Midi d'information sur l'arrêt Tabitha La section MENA du BAJ de Bruxelles organise en collaboration avec le Service droit des jeunes de Bruxelles un midi d'information sur l'arrêt Tabitha. Date : 14 novembre 2006 de 12h30 à 14h Lieu : BAJ ou Palais de Justice de Bruxelles (à confirmer) Plus d'information : Charlotte van Zeebroeck (02/210.94.91) VIII. Bon à savoir a. CGRA : procédure particulière pour les demandeurs d'asile souffrant de problèmes psychiatriques Il existe depuis peu au CGRA une procédure particulière pour les demandeurs d'asile qui ne peuvent que très difficilement ou pas du tout être auditionnés en raison de problèmes psychiatriques graves. Ces dossiers bénéficient d'un traitement plus personnalisé. Ils ne feront pas l'objet d'un refus technique si le candidat ne se présente pas et la décision finale est prise en concertation avec le médecin traitant, le psychologue-conseil du CGRA, les gestionnaires de dossier du CGRA et de l'OE, l'assistant social du centre d'accueil ou de l'ILA, ainsi que d'autres parties éventuelles. Si la demande d'asile est refusée, une clause humanitaire peut être insérée dans la motivation Source : lettre d'information médicale n° 4 - octobre 2006 de Medimmigrant. b. Le contentieux des étrangers au Conseil d'Etat Dans une lettre envoyée par le président du Conseil d'Etat au bâtonnier de l'ordre français des avocats de Bruxelles, le président l'informe que les recours introduits par fax sous le bénéfice de l'extrême urgence non revêtus de la signature du requérant ou de son avocat ne seront plus enrôlés par le greffe. Il est suggéré aux avocats d'adopter le modus operandi suivant : 1. les avocats qui introduisent une requête selon la procédure d'extrême urgence par fax préviendront le greffe par téléphone de l'envoi du fax et veilleront à ce que la transmission s'effectue correctement. Dans la requête, il prendront soin d'indiquer expressément la date et l'heure mentionnées dans la décision comme étant celles prévues pour son exécution. Ils faxeront une copie de la requête signée aux parties adverses, qui à leur tour, informeront le greffe, dès que possible, de la date et de l'heure auxquelles elle sera effectivement effectuée. 2. Lorsqu'une requête introduite selon la procédure d'extrême urgence est faxée en fin d'après-midi (après 16h30 = heure de garde assurée par le service de conciergerie) ou durant la nuit et que le risque d'exécution de la décision est imminent, l'avocat téléphonera au concierge de garde (tél.: 02/234.96.11) afin que celui-ci puisse prendre les mesures nécessaires pour prévenir à temps les magistrats du Conseil et de l'Auditorat ainsi que les greffiers de garde. Source : le Forum (revue bi-mensuelle du Barreau de Bruxelles) c. Offres d'emploi i. Aïcha recherche, pour engagement immédiat, un tuteur professionnel à temps plein (ou deux mi-temps), pour accompagner des MENA. Aïcha est une nouvelle association qui a commencé ses activités en septembre 2005. A côté de l’activité de tutelle, Aïcha organise pour les MENA des permanences d’accueil et d’expression créatrice multiforme, au départ desquelles des démarches d’accompagnement et relais peuvent être effectuées, pour répondre aux besoins et désirs exprimés. Entrée en fonction souhaitée : 01/11/06 au plus tard. Candidatures pour le 15/10/06 : CV et lettre de motivation à envoyer par e-mail à [email protected]. ii. Mentor Escale, établie à Ixelles, cherche un responsable de projets. Cette organisation assure l'accompagnement social et pédagogique de jeunes réfugiés non accompagnés voulant vivre en autonomie en région bruxelloise. Plus d'infos et candidatures : François Casier, directeur, Rue Souveraine 19 à 1050 Bruxelles ou [email protected]. iii. Dans le cadre de l'expansion de son centre d'accueil, Minor n'Dako engage un accompagnateur en chef à temps plein et un assistant de direction. Pour plus d'infos, contactez Minor-Ndako vzw, Margot Margot, Vogelenzangstraat 76, te 1070 Anderlecht , [email protected] (avant le 2 novembre 2006). d. Appel à projet i. La Fondation Roi Baudouin lance la 4ème édition de son appel à projets "Accueil et entraides migrant(e)s". Dans le cadre de cette campagne, la Fondation soutiendra des projets qui visent à remédier aux situations de vulnérabilité concrètes vécues par des migrant(e)s arrivé(e)s en Belgique après 1996 (accès au logement, soins de santé physique et mentale, formations et informations concernant les services et les procédures, …). Les projets seront initiés et réalisés par des groupements ou des associations de nouveaux migrants (F/H), qui pourront s’appuyer sur d’autres organisations qui veulent les assister dans la mise sur pied de leur initiative. Introduction des candidatures jusqu'au 6 novembre 2006b inclus. Plus d'infos: http://www.fondationroibaudouin.com/code/page.cfm?id_page=125&ID=1037