Fibromyalgie - Département de Médecine de famille et médecine d
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Fibromyalgie - Département de Médecine de famille et médecine d
F IBROMYALGIE La fibromyalgie, un syndrome de douleurs musculosquelettiques chroniques, constitue tout un défi pour les médecins de famille. En effet, plusieurs de ces patients semblent en bonne santé et ne montrent pas d’anomalies évidentes tant au niveau anatomique que physiologique. Même si ce syndrome demeure difficile à diagnostiquer et à traiter, les recherches portant sur la fibromyalgie ont explosé au cours des vingt dernières années et ont amené une meilleure compréhension de ce problème, et plus de possibilités de prise en charge. En outre, un diagnostic précoce et des thérapies fondées sur des données probantes peuvent faire une réelle différence sur la qualité de vie des patients souffrant de fibromyalgie. LES DÉFIS DE LA PRATIQUE 1.En dépit des nombreuses publications et lignes directrices publiées sur ce problème, la fibromyalgie demeure un trouble encore mal compris. 2.La réponse au traitement demeure incertaine et les preuves d’efficacité sont plutôt faibles. 3.En raison des difficultés associées au diagnostic et au traitement de la fibromyalgie, les médecins peuvent être réticents à prendre en charge un tel problème. Les objectifs de ce module sont: 1. de valider la fibromyalgie comme une entité clinique réelle et de ne plus la considérer comme un diagnostic d’exclusion 2. d’aider les médecins en soins de première ligne à bien identifier ce problème tout en tenant compte des autres diagnostics et comorbidités possibles 3. de déployer des stratégies complexes et multidisciplinaires pour prendre en charge la fibromyalgie et ainsi augmenter la confiance des médecins à pouvoir traiter ces patients et mieux consolider leur expérience. MODULE DE FORMATION Vol. 16(14), Novembre 2008 © La Fondation pour l’éducation médicale continue Fibromyalgie Volume 16(14), Novembre 2008 À la revue des systèmes, vous constatez qu’elle n’a pas les caractéristiques extra-articulaires associées au lupus ou à l’arthrite, et qu’elle n’a pas de syndrome de Raynaud, de rash lié à la photosensibilité, d’éruption malaire, d’ulcères buccaux, pas plus que de sécheresse de la bouche et des yeux. Elle n’a pas de psoriasis. Elle n’a pas de fièvre, de sueurs nocturnes, de perte de poids ni de symptômes d’hypothyroïdie. Ses céphalées se situent au niveau frontal, sans douleur ni sensibilité à la région temporale. Sa mère, âgée de 78 ans, a eu des symptômes semblables mais qui ont maintenant disparu. La grille d’évaluation de la dépression suggère que Marlène souffre de dépression majeure. HISTOIRES DE CAS Cas numéro 1: Marlène P., âgée de 48 ans Marlène vous consulte parce qu’elle a mal au dos et au cou depuis longtemps; elle décrit un douleur sourde et localisée, en particulier, dans les régions paravertébrales. Cette douleur persiste depuis environ deux ans et s’est aggravée progressivement au cours des six derniers mois. Un questionnaire approfondi révèle qu’elle a aussi une douleur intermittente dans les deux cuisses et les deux épaules. De plus, elle se plaint de douleurs occasionnelles dans les deux avant-bras avec des paresthésies locales qui ne suivent pas un dermatome. Elle se sent fatiguée la plupart du temps. Depuis six mois, elle se sent déprimée; en fait, depuis qu’elle a été mise à pied de son emploi de caissière, elle a noté que sa douleur est plus intense lorsqu’elle est anxieuse et qu’elle réalise qu’elle n’a plus de travail. Elle se sent aussi moins bien par temps froid. En dépit de ses symptômes, elle a été capable de faire ses activités quotidiennes habituelles et de continuer à travailler jusqu’à ce qu’elle soit mise à pied. À l’examen, ses articulations ne sont pas sensibles et elle n’a pas d’œdème ni de douleur aux articulations. La seule trouvaille significative à l’examen physique est la présence de 11 points d’hypersensibilité à la pression: points bilatéraux à l’occiput, deuxième côte, épicondyle, genou interne et à l’insertion du muscle sus-épineux et au grand trochanter droit. Cette trouvaille est compatible avec un diagnostic de fibromyalgie qui a été mentionné à la patiente comme une des nombreuses possibilités en attendant d’obtenir des compléments d’information. L’histoire médicale révèle qu’elle a fréquemment des céphalées et qu’elle est souvent incommodée par des ballonnements et une douleur abdominale mal définie. Elle prend des analgésiques en vente libre qui améliorent légèrement ses symptômes. Il y a trois mois, on lui a prescrit, dans une clinique sans rendez-vous, un mois de prednisone en prise orale – une stratégie qui n’a pas soulagé sa douleur et qui a probablement aggravé ses symptômes. Elle n’a pas d’autres problèmes de santé qui exigent la prise régulière de médicaments (p.ex., des suppléments de calcium, biphosphonates, statines) et qui pourraient contribuer à ses symptômes. Quelles analyses de laboratoire recommanderiez-vous? Troisième partie La patiente revient deux semaines plus tard pour discuter de ses analyses dont tous les résultats sont normaux. Comment prendriez-vous en charge cette patiente? Quel autre élément à l’histoire pourrait aider au diagnostic? Cas numéro 2: Estelle M., âgée de 50 ans Estelle vient tout juste de déménager dans votre région et c’est une nouvelle patiente qui s’est ajoutée à votre pratique. Il y a quatre ans, elle a reçu un diagnostic de fibromyalgie. Son ancien médecin a documenté très précisément 12 points d’hypersensibilité à la pression à des sites anatomiques spécifiques, et a pris en charge sa douleur chronique diffuse et ses troubles du sommeil avec de l’amitriptyline (50 mg au coucher) en plus de l’ibuprofène, à l’occasion. Lorsque vous la questionnez, elle mentionne que l’amitriptyline a bien fonctionné pendant les deux premières années mais que ses troubles du sommeil se sont aggravés depuis les deux dernières années. Que rechercheriez-vous lors de l’examen physique? Deuxième partie L’histoire médicale détaillée n’a pas révélé de symptômes cardiovasculaires, digestifs ou liés à la ménopause. Sa douleur n’est pas plus intense à un moment particulier de la journée. Elle ne se sent pas bien en se levant le matin, et a l’impression de ne pas s’être bien reposée. Elle n’a pas de raideurs matinales. Elle pense que ses douleurs se situent plutôt aux muscles qu’aux articulations. 2 Fibromyalgie Volume 16(14), Novembre 2008 3. La fibromyalgie est plus fréquente chez les personnes qui ont des proches souffrant de fibromyalgie ce qui suggère des facteurs génétiques (c’est-à-dire, probablement polygéniques, mais encore inconnus) et des facteurs environnementaux contributifs chez les patients prédisposés (p.ex., ayant eu un traumatisme mécanique ou un choc émotionnel) 6. Des preuves récentes évoquent que la fibromyalgie implique un dérèglement des voies centrales de la douleur surtout l’axe hypothalamo-hypophysosurrénalien et une «activité modifiée» de la sérotonine et de la noradrénaline et d’autres neurohormones qui peuvent contribuer aux symptômes douloureux de la fibromyalgie et diminuer le seuil douloureux 7. Elle vient vous voir parce que son humeur est dépressive; elle explique qu’elle travaille quatre heures par jour dans un dépanneur et passe le reste de la journée devant la télévision. Elle trouve difficile de fonctionner avec ses symptômes de douleur chronique; elle ne semble pas avoir une bonne compréhension de ce qui se passe. Quelle serait votre approche avec Estelle? Deuxième partie L’histoire médicale, l’examen physique et les résultats des analyses de laboratoire sont tout à fait normaux et donc compatibles avec un diagnostic de fibromyalgie. La patiente révèle qu’elle n’a pas fait d’exercices physiques depuis son diagnostic initial. Elle explique que ses tentatives au début de sa maladie lui ont donné plus de douleurs et l’ont découragée de continuer. Des questions plus précises révèlent qu’elle ne comprend pas comment l’activité physique pourrait l’aider. 4. Même si la fibromyalgie se retrouve un peu partout dans le monde, elle est parfois perçue comme un diagnostic qui a une validité discutable. Même les rhumatologues entre eux ne s’entendent pas sur la réalité de ce concept 8. Toutefois, la fibromyalgie est reconnue comme un problème physique (plutôt que mental) par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) 9 et est considérée par la Société d’arthrite comme une sous-catégorie d’affections rhumatismales 2. Comment prendriez-vous en charge son problème? RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX 5. Certains médecins peuvent trouver difficile de comprendre et accepter la fibromyalgie parce qu’elle remet en question le modèle médical traditionnel. De plus, elle cause une grande détresse et une atteinte de l’état général chez les patients 1. Même dans les pires scénarios (p.ex., tenter d’obtenir une indemnité d’invalidité), «on reconnaît, en général, que [les symptômes de la fibromyalgie] sont bien réels et que les exagérations délibérées ou simulations de la maladie sont extrêmement rares» 10. CONTEXTE 1. La fibromyalgie (anciennement appelée fibrosite ou rhumatisme des tissus mous) se caractérise par une douleur et une hypersensibilité musculosquelettiques, diffuses et chroniques. À date, on n’a pas encore établi d’étiologie précise ni décelé d’anomalie physiopathologique liée à ce problème 1. La fibromyalgie implique, de façon typique, de la douleur à plusieurs sites (incluant une lombalgie qui peut irradier dans les membres inférieurs), de la fatigue et des troubles du sommeil 2. La douleur est chronique et persistante quoiqu’elle peut varier en intensité; elle est souvent aggravée par l’activité physique, le stress ou le manque de sommeil 3. 6. Un diagnostic formel devrait valider la perception des patients et fournir, au minimum, un soulagement temporaire 11;12. Par contre, l’impression d’être stigmatisé peut mener les patients à une profonde détresse allant jusqu’au désespoir 11. DIAGNOSTIC Histoire et examen physique 2. La prévalence de la fibromyalgie se situe autour de 2 à 3% 4 ce qui représente près de 20% de tous les cas de douleur diffuse chronique dans la population générale 5, et est 6 fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes 3. L’âge moyen d’apparition de ce syndrome est de 28 ans 1. Sa prévalence augmente de façon constante jusqu’à l’âge de 80 ans, puis décline 2. 7. Même si le tableau clinique de la fibromyalgie est souvent vague, il ne s’agit pas d’un diagnostic d’exclusion 2. Les critères cardinaux du diagnostic de la fibromyalgie incluent les signes cliniques suivants: douleur diffuse chronique depuis au moins trois mois et présence d’au moins 11 sites sensibles sur les 18 possibles dans les régions anatomiques spécifiques (voir l’annexe 1). 3 Fibromyalgie Volume 16(14), Novembre 2008 a. Ces deux éléments combinés offrent environ 80% de sensibilité et de spécificité à différencier la fibromyalgie des autres maladies chroniques mentionnées au tableau 1 3;7. Les patients souffrant de fibromyalgie peuvent aussi avoir d’autres sites d’hypersensibilité dans d’autres régions anatomiques 13. b. Il est important, d’un point de vue clinique, de différencier les points d’hypersensibilité des points gâchettes. On peut identifier les points d’hypersensibilité avec la technique décrite dans l’annexe 1. Ces points augmentent la probabilité d’un diagnostic de fibromyalgie. Les points gâchettes qui sont distribués dans une région, par exemple, la région de la ceinture scapulaire et de la nuque suggèrent plutôt un syndrome de douleurs régionales des tissus mous souvent appelées syndrome de douleur myofasciale 14. À l’examen, dans le syndrome de douleur myofasciale, on sent des cordons musculaires indurés ou encore une sensation de nœuds dans les muscles. c. La fibromyalgie peut coexister avec d’autres problèmes rhumatologiques (voir la section Renseignements généraux, point 15). 8. La fibromyalgie est aussi associée à des troubles du sommeil, de la fatigue, des céphalées, des déficits cognitifs et de la dépression, le syndrome du côlon irritable, l’urgence mictionnelle, des raideurs matinales, des paresthésies et de l’anxiété 2. Habituellement, la douleur est plus intense le matin mais s’améliore après l’activité physique légère. 9. Le diagnostic de fibromyalgie est souvent retardé; il s’écoule en moyenne 8 années entre l’apparition des symptômes et le diagnostic final 1. Les patients sont souvent frustrés et se sentent isolés alors qu’ils tentent désespérément d’obtenir un diagnostic. 10.Les histoires médicales personnelle et familiale peuvent fournir de l’information qui corrobore le diagnostic de fibromyalgie, car il y a certaines preuves que la fibromyalgie peut être déclenchée Tableau 1: Diagnostic différentiel de la fibromyalgie (information adaptée de 2;16;17) Condition(s) Symptômes/signes qui peuvent se retrouver avec la fibromyalgie Symptômes/signes qui diffèrent, en général, de la fibromyalgie Polyarthrite rhumatoïde, syndrome de Sjögren, lupus érythémateux disséminé Douleurs musculosquelettiques, sécheresse des yeux et de la bouche, fatigue, phénomène de Raynaud Synovite Manifestations systémiques (p.ex., fièvre) Résultats positifs aux tests sérologiques Spondylarthrite ankylosante Douleur squelettique axiale et raideurs Mouvement limité de la colonne vertébrale Trouvailles radiologiques caractéristiques Polymyalgia rheumatica Douleurs et raideurs (en particulier, dans la ceinture scapulaire et pelvienne) Points d’hypersensibilité (mais non retrouvés de façon constante) Histoire médicale Raideur plus marquée que la douleur V.S. élevée chez la plupart des patients Réponse thérapeutique aux corticostéroïdes Artérite temporale (dans 15% des cas) Hypothyroïdie Douleur généralisée, fatigue, troubles du sommeil Signes cliniques de dysfonction thyroïdienne TSH sérique élevée Syndrome douloureux myofascial Douleur et sensibilité Points gâchettes (retrouvés dans un cordon musculaire induré) qui déclenchent une douleur Douleur confinée dans une seule région anatomique Syndrome de fatigue chronique Troubles cognitifs/de l’humeur/du sommeil Céphalées, algies/douleurs musculaires Douleur abdominale soulagée par le transit intestial, selles molles Apparition aiguë Fatigue > douleur Fièvre légère ou frissons Lymphadénopathie Mal de gorge Troubles neurologiques (p.ex., sclérose en plaques, myasthénie, neuropathies périphériques) Fatigue musculaire ou généralisée Engourdissement et fourmillement Absence de douleur diffuse chronique Trouvailles positives à l’examen neurologique 4 Fibromyalgie Volume 16(14), Novembre 2008 après un stress, un problème médical, une chirurgie ou un traumatisme 2. 11.L’évaluation des capacités physiques est un élément important du recueil de l’histoire parce que les incapacités fonctionnelles sont fréquentes 2. Le Questionnaire de l’impact de la fibromyalgie 15 est un outil pratique à cet effet (voir l’annexe 2). 17.On confond souvent la fibromyalgie avec des troubles neurologiques, par exemple, la sclérose en plaques ou les neuropathies périphériques. Un examen neurologique méticuleux avec une attention particulière aux compressions nerveuses et à la sténose spinale peut différencier la fibromyalgie des troubles neurologiques et ce, sans tests coûteux ni longs délais d’attente 16. 12.La principale composante de l’examen physique est la palpation des 18 sites (voir l’annexe 1). Utiliser un degré modéré de pression (tout juste suffisant pour blanchir les ongles de l’examinateur). En l’absence de fibromyalgie, ce degré de pression ne produira pas de sensibilité ni de douleur significative 2. 18.Les caractéristiques de la fibromyalgie, du syndrome de fatigue chronique, de la dépression, de la migraine et du syndrome du côlon irritable se chevauchent de façon si prononcée qu’on aborde souvent ces maladies comme «un groupe» de troubles associés 16. Analyses de laboratoire 19.La dépression majeure est une comorbidité chez environ 25% des patients souffrant de fibromyalgie alors que la migraine et le syndrome du côlon irritable coexistent avec la fibromyalgie dans 50 à 75% des cas 16. 13.Plusieurs patients qui finalement obtiendront un diagnostic de fibromyalgie ont, pour la plupart, passé une batterie d’analyses de laboratoire et de radiographies qui n’ont rien révélé. Le diagnostic de la fibromyalgie se fonde presqu’exclusivement sur les trouvailles cliniques. À moins que des signes cliniques exigent un test particulier, les analyses de laboratoire de base devraient se limiter à FSC, vitesse de sédimentation (V.S.), TSH, créatinine et enzymes musculaires et hépatiques 3. PRISE EN CHARGE 20.Le traitement de la fibromyalgie exige beaucoup de temps. Certains médecins préfèrent se limiter aux maladies qui correspondent au modèle médical standard et choisissent donc de ne pas prendre en charge les fibromyalgiques; ces derniers peuvent même émettre des avis médicaux inappropriés en mentionnant aux patients «d’apprendre à vivre avec leur maladie» 18. Diagnostic différentiel et comorbidités 14.Chez un patient qui se plaint de symptômes compatibles avec une fibromyalgie, l’approche initiale pour le diagnostic différentiel comprend une histoire médicale détaillée (incluant un questionnaire sur la dépression), un examen physique et un bilan sanguin standard (sauf si d’autres examens sont cliniquement indiqués) 16. 21.En dépit des défis inhérents au traitement de la fibromyalgie, il a été démontré qu’un diagnostic précoce et un plan de prise en charge simple qui inclut de l’activité physique régulière ont amené une rémission des symptômes et l’arrêt des médicaments, deux ans après le diagnostic, chez 50% des patients traités dans une pratique de médecine familiale 18. 15.On peut confondre la fibromyalgie avec plusieurs maladies systémiques et rhumatologiques (voir le tableau 1). En outre, elle coexiste souvent avec ces maladies. Par exemple, tout près de 25% des patients qui ont un diagnostic documenté de maladie rhumatologique, par exemple, polyarthrite rhumatoïde ou lupus érythémateux disséminé présentent aussi les critères d’une fibromyalgie 13. 22.En général, les approches proposant un traitement intégré et holistique donnent de meilleurs résultats 19. Les stratégies prouvées incluent l’activité physique, la thérapie cognitivo-comportementale, la pharmacothérapie et l’éducation du patient (voir le tableau 2) 2;20. Idéalement, le patient devrait recevoir un plan d’autotraitement pour gérer luimême ses symptômes 21. Le traitement optimal non seulement réduit la douleur, mais améliore aussi le fonctionnement et le bien-être. 16.Le diagnostic différentiel de la fibromyalgie peut aussi inclure les myopathies métaboliques et les myosites inflammatoires (qui sont probablement associées à des médicaments), les infections chroniques et la dysfonction temporo-mandibulaire 16. 23.Il est utile de prévoir des visites régulières au bureau même lorsque la fibromyalgie est stable, 5 Fibromyalgie Volume 16(14), Novembre 2008 et de prévoir des visites supplémentaires lors des exacerbations 7. On peut refaire régulièrement le Questionnaire sur l’impact de la fibromyalgie (voir l’annexe 2) pour faire un suivi périodique et évaluer les progrès. particulier, la douleur et la dépression) mais des études plus approfondies sur les exercices de musculation et de flexibilité sont nécessaires 22. 25.Un programme d’activité physique qui convient aux personnes atteintes de fibromyalgie consiste en exercices à faible impact (p.ex., marche, bicyclette, natation) mais à une intensité suffisante pour améliorer la capacité aérobique 21. On conseille une progression lente en visant un objectif réaliste d’au moins 30 minutes d’exercices, trois fois par semaine 23. S’ils sont disponibles, les physiothérapeutes ou les kinésiologues peuvent fournir un encadrement utile 23. Traitements non pharmacologiques 24.Il existe d’excellentes preuves (www.cochranemsk. org) provenant d’essais cliniques contrôlés et randomisés sur l’efficacité des exercices aérobiques supervisés pour réduire les symptômes de la fibromyalgie et améliorer la capacité physique et le fonctionnement (preuves de niveau 1 à 11) 20;22. La thérapie en piscine d’eau chaude s’est aussi révélée efficace (preuves de niveau II) 20. a. Les exercices aérobiques peuvent réduire la douleur de deux points (sur une échelle de douleur allant de 0 à 10), améliorer le bienêtre, et augmenter le degré de pression qui peut être appliqué au point d’hypersensibilité pour le ramener à celui avant l’apparition de la douleur 22. Dans plusieurs essais cliniques, l’activité physique est le traitement qui a procuré le meilleur soulagement de la douleur chez les fibromyalgiques. b. Le renforcement musculaire peut aussi améliorer certains symptômes de la fibromyalgie (en 26.Alors que l’éducation du patient se fait souvent de façon informelle lors des visites au bureau, on a pu documenter l’efficacité des programmes d’éducation bien structurés et qui fournissent de l’information utile pour améliorer les symptômes 2. La combinaison d’exercices et de séances d’éducation en groupe sur la gestion des symptômes semble potentialiser l’effet de l’activité physique (preuves de niveau l-2 à ll) 24. La Société d’arthrite offre des ateliers de prise en charge de la douleur qui peuvent amener des bienfaits aux patients atteints de fibromyalgie (www.arthritis.ca, sous l’onglet «programmes et services»). Tableau 2: Approches de traitement fondées sur des données probantes de la fibromyalgie (information adaptée de 2;20;25;26) Preuves Traitements pharmacologiques Traitements non pharmacologiques Convaincantes Antidépresseurs (les mieux documentés: amitriptyline, 25 à 50 mg au coucher; duloxétine 60 à 120 mg/jour) Cyclobenzaprine (10 à 30 mg au coucher) Anticonvulsivants (les mieux documentés: gabapentine 1200 à 2400mg/jour et prégabaline 150 à 300 mg bid) Exercises aérobiques Éducation du patient et plan de gestion des symptômes Thérapie cognitivo-comportementale Modérées Tramadol (200 à 300 mg/jour) Fluoxétine (10 à 80 mg/jour) Pramipexole Tropisetron Acupuncture, hypnothérapie, biofeedback Exercices de musculation, application de chaleur Faibles Analgésiques (acétaminophène, AINS, opioïdes faibles) Chiropractie, électrothérapie, thérapie manuelle et massage, ultrasons Aucune Benzodiazépines Hypnotiques et sédatifs Hormone thyroïdienne Injections des points de sensibilité Exercices de flexibilité Recommandation de pas utiliser Corticostéroïdes Opioïdes plus puissants AINS (si âgé ou facteurs de risque) 6 Fibromyalgie Volume 16(14), Novembre 2008 27.La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) aide les patients à comprendre comment leurs pensées et leurs attentes peuvent affecter leurs symptômes et leur apprend à gérer leur temps et leurs activités pour en arriver au meilleur équilibre possible 21. Des revues systématiques ont révélé que la TCC améliore la douleur, la fatigue, l’humeur et le fonctionnement chez les patients atteints de fibromyalgie 20;25. Des séances de suivi peuvent aider à prolonger les bénéfices de la TCC 21. 30.Les inhibiteurs du recaptage de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN) notamment, la duloxétine et la milnaciprane, ont montré dans plusieurs études randomisées qu’ils peuvent diminuer la douleur, la fatigue et les raideurs en plus d’améliorer la qualité de vie perçue par le patient (preuves de niveau l-2) 23;26. Les preuves portant sur les ISRS (fluoxétine et paroxétine) dans les cas de fibromyalgie sont moins convaincantes et il semble que des doses plus élevées que celles pour la dépression sont nécessaires pour traiter la douleur (à l’inverse des tricycliques dont des doses faibles sont suffisantes) 26. Il peut y avoir des bienfaits accrus à combiner ces médicaments avec les tricycliques 26. Traitements pharmacologiques 28.Le plan de traitement le plus efficace pour la fibromyalgie comprend à la fois une médication appropriée et les thérapies non pharmacologiques mentionnées ci-dessus (preuves de niveau l-2 à ll). Les médicaments les plus efficaces sont: (1) les antidépresseurs tricycliques; (2) les ISRS; et (3) la gabapentine et la prégabaline (preuves de niveau l-1 à l-2) 20;26. 31.De plus en plus d’études comparatives et randomisées révèlent que les anticonvulsivants (gabapentine, prégabaline) soulagent la douleur et améliorent le fonctionnement chez les patients atteints de fibromyalgie (preuves de niveau l-1) 23;26;27. Dans un essai clinique randomisé et à double insu regroupant 150 patients (90% de femmes) atteints de fibromyalgie, les patients qui prenaient de la gabapentine à des doses de 1,2 à 2,4 g par jour pendant 12 semaines ont rapporté, de façon significative, moins de douleur, une meilleure qualité de sommeil, et moins de fatigue que ceux qui prenaient le placebo. Chez la plupart des participants, ce médicament a été bien toléré. Les effets secondaires les plus souvent rapportés, soit les étourdissements et la somnolence, étaient dans la plupart des cas, d’intensité légère à modérée 28. a. Un essai randomisé et à double insu semblable portant sur la prégabaline (300, 450 ou 600 mg/jour) comparée au placebo, et réalisé chez 750 fibromyalgiques a donné des résultats comparables. Au cours des 14 semaines qu’a duré l’étude, les patients qui recevaient la prégabaline ont rapporté moins de douleur et une meilleure qualité du sommeil. Les patients qui recevaient 450 ou 600 mg de prégabaline montraient aussi des améliorations significatives au Questionnaire sur l’impact de la fibromyalgie 29. 29.En général, on pense que les antidépresseurs tricycliques (notamment, l’amytriptyline) et le relaxant musculaire cyclobenzaprine (Flexeril®) constituent le traitement de première ligne de la fibromyalgie 23. Des méta-analyses ont révélé que ces médicaments augmentent le taux d’amélioration des symptômes d’environ 20% par rapport au placebo (selon l’évaluation globale de la douleur, de la raideur, de la sensibilité, de la fatigue et de la qualité du sommeil perçue par les patients) (preuves de niveau l-1) 23. a. Pour minimiser les effets secondaires, commencer avec une faible dose (p.ex., 10 mg d’amitriptyline plusieurs heures avant le coucher) que l’on augmentera lentement (p.ex., 10 mg par semaine) pour atteindre la dose thérapeutique efficace. b. En général, chez les personnes âgées, on considère la nortriptyline plus sécuritaire que l’amitriptyline mais la plupart des essais contrôlés sur la fibromyalgie ont été réalisés avec l’amitriptyline. Donc, chez les patients plus jeunes, l’amitriptyline devrait être le tricyclique de choix dans les cas de fibromyalgie. c. La structure de la cyclobenzaprine s’apparente à celle des tricycliques et ses effets secondaires les plus fréquents incluent : la somnolence, la dépression, les céphalées, les étourdissements et la vision trouble. Commencer avec 5 mg plusieurs heures avant le coucher et titrer lentement jusqu’à la dose maximale tolérée sans excéder 20 mg/jour 26. 32.Il y a des preuves récentes sur l’efficacité de l’analgésique Tramadol (avec ou sans acétaminophène) à soulager la douleur des fibromyalgiques; toutefois, l’ensemble des données est moins convaincant que pour les antidépresseurs (preuves de niveau l-2) 20;26. Par contre, les antiinflammatoires non stéroïdiens (AINS) ne sont d’aucune utilité s’ils sont employés seuls mais peuvent constituer un traitement d’appoint lorsqu’ils sont combinés aux antidépresseurs tricycliques 25;26. 7 Fibromyalgie Volume 16(14), Novembre 2008 33.Même si quelques études n’ont montré aucun bénéfice marqué sur la douleur, d’autres recherches ont conclu que certains symptômes de la fibromyalgie peuvent s’améliorer si les troubles du sommeil sont résolus. Les hypnotiques, zopiclone et zolpidem, aux doses recommandées améliorent le sommeil des patients atteints de fibromyalgie 30;31. COMMENTAIRES DES HISTOIRES DE CAS Cas numéro 1: Marlène P., âgée de 48 ans Quel autre élément à l’histoire pourrait aider au diagnostic? Thérapies supplémentaires et alternatives L’information détaillée sur la nature et les sites douleureux pourraient aider à différencier la fibromyalgie des autres problèmes rhumatologiques (voir le tableau 1). La polymyalgia rheumatica implique fréquemment de la douleur et des raideurs dans les régions des ceintures scapulaire et pelvienne et la spondylite ankylosante implique une douleur squelettique axiale. Les troubles du sommeil seraient compatibles avec un diagnostic de fibromyalgie (voir la section Renseignements généraux, point 1). Une grille d’évaluation formelle de la dépression ou des questions informelles pourraient révéler si Marlène est dépressive (voir la section Renseignements généraux, points 14 et 18). En tenant compte de l’âge de cette patiente, des questions plus pointues au niveau gynécologique pourraient préciser si elle présente des symptômes en rapport avec un début de ménopause et qui expliqueraient son état. On doit aussi vérifier les symptômes associés à l’hypothyroïdie. L’histoire familiale pourrait révéler la présence de symptômes semblables chez ses proches. 34.Certaines études montrent l’efficacité de l’acupuncture et du biofeedback (preuves de niveau l-2) 2. Les preuves au sujet de la chiropractie sont plus faibles même si une étude comparative randomisée a révélé des effets positifs (preuves de niveau l-2) 32. Pronostic 35.Le pronostic de la fibromyalgie varie énormément. Les résultats d’études longitudinales (réalisées dans des centres spécialisés tertiaires) ont révélé que la condition du patient demeure essentiellement inchangée sur une période de 8 ans, mais que les patients traités dans leur communauté et par leur médecin de famille ont tendance a obtenir de meilleures résultats 23. Les facteurs psychologiques associés à un meilleur pronostic sont: l’impression d’avoir un meilleur contrôle sur la douleur, et la conviction que le syndrome n’est pas invalidant et que la douleur n’est pas un signe de blessures 23. Que rechercheriez-vous lors de l’examen physique? Les points d’hypersensibilité peuvent confirmer le diagnostic de fibromyalgie (voir l’annexe 1) alors que les points gâchettes qui ressemblent plus à des nodules palpables dans la masse des fibres musculaires (c.à-d. «nœuds musculaires») suggèrent plus un syndrome de douleur myofasciale (voir le tableau 1). Un examen musculosquelettique peut aider à identifier de la douleur ou des limitations d’amplitude des articulations et toute perte de masse musculaire. L’examen neurologique peut éliminer les neuropathies périphériques et d’autres troubles neurologiques, et ainsi éviter le recours à des examens neurologiques compliqués. Si on suspecte une polymyalgia rheumatica, on peut vérifier la sensibilité du cuir chevelu dans la région temporale (signe clinique qu’on retrouve dans les cas d’artérite temporale) (voir le tableau 1). LES ÉLÉMENTS CLÉS • La fibromyalgie a des répercussions profondes sur le bien-être et la qualité de vie des patients. • La fibromyalgie n’est pas un «diagnostic d’exclusion» et les signes cliniques sont les éléments clés pour poser ce diagnostic. • La fibromyalgie coexiste souvent avec d’autres troubles qui ont des symptômes communs comme la douleur, la fatigue et(ou) les troubles de l’humeur. • Les plans de traitement qui incorporent à la fois des thérapies comportementales et pharmacologiques ont tendance à donner de meilleurs résultats. Deuxième partie La présence de symptômes de dépression n’exclut pas la possibilité de fibromyalgie puisque la fibromyalgie coexiste souvent avec d’autres problèmes médicaux (voir la section Renseignements généraux, points 15, 18 et 19). 8 Fibromyalgie Volume 16(14), Novembre 2008 Il est important d’informer la patiente des bénéfices d’un programme régulier d’activité physique (par exemple, la marche, la natation ou des exercices sur appareil) dont on augmentera lentement l’intensité pour atteindre un niveau modéré d’entraînement aérobique (voir la section Renseignements généraux, point 25). Chez la plupart des patients récemment diagnostiqués fibromyalgiques, un essai thérapeutique avec une faible dose d’amitriptyline (10 mg à 19 h 00) ou de cyclobenzaprine (Flexeril® 10 mg, ½ à 1 comprimé à 19 h 00) serait justifié (voir la section Renseignements généraux, points 28 et 29, et le tableau 2). Ces médicaments pourraient corriger son sommeil non réparateur (voir la section Renseignements généraux, point 33). Suggérer de prendre le médicament plusieurs heures avant le coucher pour éviter l’effet «d’endormissement diurne». Quelles analyses de laboratoire recommanderiez-vous? Dans un contexte de trouvailles positives confirmant la fibromyalgie à l’examen physique, et en l’absence de signes cliniques suggérant un autre problème, les analyses de laboratoire nécessaires devraient se limiter à la FSC avec différentielle, V.S., créatinine, TSH, enzymes musculaires, et bilan hépatique (CK, AST, LDH et phosphatase alcaline) puisque les tests supplémentaires ont tendance à être inutiles (voir la section Renseignements généraux, point 13). En l’absence de raideurs matinales et de trouvailles au niveau articulaire tout comme en l’absence de caractéristiques extra-articulaires de la sclérose en plaques/de la polyarthrite rhumatoïde, la recherche du facteur rhumatoïde et des anticorps anti-nucléaires n’est probablement pas indiquée en raison de leur très faible valeur prédictive. De plus, la recherche du CCP (citric citrullinated peptide) pour identifier un stade précoce de polyarthrite rhumatoïde n’est pas justifiée. Si, après une évaluation plus poussée, on détermine que Marlène souffre de dépression majeure, elle devra prendre la dose de médication nécessaire pour traiter la dépression. Des visites fréquentes de suivi (c.-à-d. toutes les deux semaines durant les deux premiers mois) dans la période suivant immédiatement le diagnostic permettraient d’atténuer l’anxiété de la patiente. Ces visites permettront au médecin traitant de vérifier la fidélité de la patiente au traitement, d’encourager ses efforts et de revoir ses progrès au niveau de l’activité physique. L’emploi périodique du Questionnaire de l’impact de la fibromyalgie peut fournir de la rétroaction utile à la fois pour la patiente et le médecin (voir l’annexe 2). Truc clinique: Le fait de poser des questions au sujet de la variation diurne de la douleur et de découvrir que la douleur n’est pas plus intense le matin et que les raideurs matinales ne se prolongent pas, aide à faire la différence entre l’arthrite inflammatoire et une maladie non inflammatoire. De plus, l’absence de céphalées ou de raideurs matinales diminue les chances de polymyalgia rheumatica puisqu’elle se situe à l’âge limite d’apparition de ce problème. En outre, l’absence de réponse thérapeutique à la prednisone permet d’éliminer l’arthrite inflammatoire et la polymyalgia rheumatica. En fonction de la réponse thérapeutique de Marlène, d’autres choix de traitement pourraient être envisagés. Si Marlène en a les capacités financières, une approche avec thérapie cognitivo-comportementale pourrait l’aider à mieux gérer les facteurs de stress dans sa vie. Troisième partie Comment prendriez-vous en charge cette patiente? Cas numéro 2: Estelle M., âgée de 50 ans Il faudrait expliquer à Marlène que son tableau clinique et ses résultats négatifs aux analyses de laboratoire sont plus compatibles avec la fibromyalgie. Elle n’a aucun signe caractéristique de polyarthrite rhumatoïde ni de lupus. Il faut lui expliquer que la fibromyalgie n’est pas une maladie sérieuse. Même si certains symptômes sont désagréables, la fibromyalgie peut être contrôlée et les personnes atteintes peuvent continuer à travailler et à fonctionner en dépit des symptômes. Certaines brochures éducatives peuvent être utiles (voir le feuillet d’information destiné aux patients). Quelle serait votre approche avec Estelle? Un bon point de départ pourrait être de la réévaluer par une histoire médicale approfondie, un examen physique des points d’hypersensibilité et un bilan sanguin minimal pour s’assurer du diagnostic. Une fois son diagnostic confirmé, il serait utile de revoir ce qu’elle connaît et ne connaît pas au sujet de sa maladie, et de compléter toute information manquante. Il serait aussi important de déterminer si Estelle suit un quelconque programme d’activité physique et de lui donner les conseils appropriés (voir la section Renseignements généraux, points 24 et 25). 9 Fibromyalgie Volume 16(14), Novembre 2008 Les visites de suivi, au départ à toutes les deux à quatre semaines, et qui seront ensuite espacées en fonction de l’amélioration constatée (tout en conservant, au minimum, une visite tous les trois à six mois pour vérifier les effets secondaires des médicaments) permettront au médecin traitant d’évaluer la progression d’Estelle et sa fidélité, à la fois, aux médicaments et à son programme d’activité physique. Si son programme d’activité physique fonctionne bien, elle pourrait tenter différentes activités aérobiques et probablement en augmenter l’intensité (voir la section Renseignements généraux, point 25). Deuxième partie Comment prendriez-vous en charge son problème? La dépression est fréquente dans les cas de fibromyalgie et s’inscrit souvent dans le cercle vicieux de troubles de l’humeur, d’anxiété et de douleur. La plupart du temps, il est difficile d’établir ce qui est apparu en premier, la douleur ou la dépression. Puisqu’on connaît l’efficacité décroissante de l’amitriptyline, il serait approprié de réévaluer et d’envisager de changer la posologie ou, carrément, de médicament. Un choix possible est d’augmenter à 75 mg l’amitriptyline ou d’ajouter 10 mg de Flexeril® (cyclobenzaprine) avant le coucher. Les autres possibilités seraient notamment, le sevrage de l’amitriptyline pour la remplacer par la duloxétine (voir la section Renseignements généraux, point 30), l’ajout de la fluoxétine (voir la section Renseignements généraux, point 30), ou encore l’ajout du tramodol ou le remplacement par ce dernier (voir la section Renseignements généraux, point 31). Des problèmes d’incapacité peuvent survenir chez certains patients atteints de fibromyalgie (voir la section Renseignements généraux, points 1 et 4) et c’est alors tout un défi d’obtenir une indemnité d’invalidité pour ce problème. L’incapacité liée à la fibromyalgie se fonde sur l’évaluation subjective des symptômes rapportés par le patient. Puisque le but recherché est de tenter de garder les patients le plus possible au travail, certains patients auront besoin de ralentir leur cadence, et(ou) d’ajuster ou de réduire leurs heures de travail. Revoir ce qu’elle connaît de la fibromyalgie pour la rassurer sur les points suivants: il ne s’agit pas d’une maladie évolutive et elle peut espérer une bonne qualité de vie en dépit de ce diagnostic. On pourrait l’informer des bénéfices de l’activité physique (voir la section Renseignements généraux, points 24 et 25) et l’encourager à essayer ces modalités de traitement. On devrait discuter de façon plus détaillée du type d’exercices physiques souhaitables pour s’assurer que la patiente comprend bien les caractéristiques d’un programme d’activité physique qui «convient à une fibromyalgique» c’est-à-dire un programme à faible impact et d’intensité modérée (voir la section Renseignements généraux, point 25). On devrait aborder la possibilité d’exercices supervisés et offrir les ressources disponibles. De plus, on pourrait l’encourager à participer à un groupe d’entraide et à communiquer avec la Société d’arthrite (voir le feuillet d’information destiné aux patients). Si l’isolement social se révèle un problème, encourager la patiente à augmenter ses interactions sociales et lui fournir des stratégies et des ressources (p.ex., des groupes d’entraide ou la section locale d’organismes professionnels reconnus) pour l’aider à atteindre ses objectifs (voir la section Renseignements généraux, point 26). L’emploi du Questionnaire de l’impact de la fibromyalgie (voir l’annexe 2) à intervalle régulier pourrait aider la patiente à réaliser, de façon objective, ses propres progrès (voir la section Renseignements généraux, point 23). Si sa douleur ne s’améliore pas, envisager d’ajouter la prégabaline (Lyrica®), en commençant probablement par 25 mg au coucher qu’on augmentera lentement de 25 mg toutes les semaines jusqu’à une dose maximale possible de 75 mg bid (voir la section Renseignements généraux, points 28 et 31, et le tableau 2). La possibilité de TCC pourrait être abordée, si cette thérapie n’a pas déjà été tentée (voir la section Renseignements généraux, point 27). Les patients atteints de fibromyalgie évaluent souvent leur qualité de vie pire que celle des patients qui souffrent de polyarthrite rhumatoïde. Les patients qui ont une meilleure introspection sur la nature bénigne de la fibromyalgie et qui ont tendance à voir «le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide» vivent mieux avec la fibromyalgie. C’est ce genre d’approche cognitive avec une pensée positive qui peut grandement aider les patients atteints de fibromyalgie. © La Fondation pour l’éducation médicale continue Vol. 16(14), Novembre 2008 10 Fibromyalgie Volume 16(14), Novembre 2008 Auteurs: Dr Juan Antonio Garcia-Rodriquez, CCFP, Dip Sports Med Family and Sports Medicine Physician Calgary, Alberta Réviseurs: Dre Kate Lafferty, CCFP Médecin de famille Corner Brook, Terre-neuve NIVEAUX DE PREUVES Dre Rhonda Shuckett, FRCPC, ABIM Internal Medicine, Rheumatology Vancouver, Colombie-Britannique Dre Karen Schultz, CCFP, FCFP Médecin de famille Kingston, Ontario Rédactrice médicale en chef: Dre Jacqueline Wakefield, CCFP, FCFP Médecin de famille Hamilton, Ontario Rédactrice médicale: Gabrielle Bauer, BSc Toronto, Ontario Recherchiste: Dawnelle Hawes, BA, Bkin, MEd Hamilton, Ontario Traduction: Biograph I-1 Preuves obtenues dans le cadre de méta-analyses, revues systématiques ou études comparatives randomisées d’envergure. I-2 Preuves obtenues dans le cadre d’au moins une étude comparative convenablement randomisée. II-1 Preuves obtenues dans le cadre d’études comparatives non randomisées bien conçues. II-2 Preuves obtenues dans le cadre de cohortes ou d’études analytiques cas-témoins bien conçues, réalisées de préférence dans plus d’un centre ou par plus d’un groupe de recherche. II-3 Preuves découlant de comparaisons à différents moments ou selon qu’on a recours ou non à une intervention. Résultats de première importance obtenus dans le cadre d’études non comparatives. III Opinions exprimées par des sommités dans le domaine, fondées sur l’expérience clinique, études descriptives ou rapports de comités d’experts. The Canadian Task Force on the Periodic Health Examination. www.ctfphc.org/ctfphc&methods.htm Accès vérifié le 28 novembre 2003. Harris RP, Helfand M, Woolf SH, Lohr KN, Mulrow CD, Teutsch SM, et al. Current methods of the US Preventive Services Task Force: a review of the process. Am J Prev Med 2001;20(3S):2135. PMID: 11306229 L’équipe de rédaction du module de La Fondation tient à remercier les groupes-pilotes PGBP facilités par Dr Robin Bustin (Burwick, Nouvelle-Écosse), et Dr Michael West (Dundas, Ontario), qui ont testé ce module de formation. Divulgation de conflits d’intérêts: Juan Antonio Garcia-Rodriquez, Kate Lafferty, Rhonda Shuckett, Karen Schultz, Jacqueline Wakefield et Gabrielle Bauer n’en ont déclaré aucun. Même si le plus grand soin a été apporté à la préparation des informations contenues dans ce module, le Programme ne peut en garantir la pertinence dans des cas cliniques particuliers ou chez certains patients. Les médecins et les autres professionnels de la santé doivent utiliser leur propre jugement clinique, fondé sur les circonstances particulières de chaque cas, pour décider de la prise en charge et du traitement de leur patient. Quiconque utilise ces renseignements, le fait à ses risques, et ne peut tenir pour responsable La Fondation pour l’éducation médicale continue ni le Programme d’apprentissage en petit groupe basé sur la pratique d’aucun incident ou dommage qui pourrait découler de cet usage. 11 Fibromyalgie Volume 16(14), Novembre 2008 Références bibliographiques (1) Raymond MC, Brown JB. Experience of fibromyalgia. Qualitative study. Can Fam Physician 2000; 46:1100-1106. PM:10845136 (2) Chakrabarty S, Zoorob R. Fibromyalgia. Am Fam Physician 2007; 76(2):247-254. PM:17695569 (3) Goldenberg DL. Clinical manifestations and diagnosis of fibromyalgia in adults. UpToDate 2007; 15.3. (4) Endresen GK. Fibromyalgia: a rheumatologic diagnosis? Rheumatol Int 2007; 27(11):999-1004. PM:17641896 (5) Mease P. Fibromyalgia syndrome: review of clinical presentation, pathogenesis, outcome measures, and treatment. J Rheumatol Suppl 2005; 75:6-21. 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PM:12122929 12 ANNEXE 1: Localisation des points d’hypersensibilité de la fibromyalgie OCCIPUT à l’insertion des muscles sous-occipitaux TRAPÈZE tiers moyen du bord supérieur du trapèze OCCIPUT MUSCLES SUS-ÉPINEUX au-dessus de l’épine de l’omoplate, près du bord médial SUS-ÉPINEUX RÉGION GLUTÉALE quandrant supéroexterne GRAND TROCHANTER postérieur à la saillie du grand trochanter CERVICAL BAS TRAPÈZE 2e CÔTE ÉPICONDYLE EXTERNE RÉGION GLUTÉALE GENOUX CERVICAL BAS espace entre les apophyses transverses C5-C7 2e CÔTE supérieur et interne à la seconde jonction chondrocostale ÉPICONDYLE EXTERNE 2 cm distalement des épicondyles GENOUX à la patte d’oie GRAND TROCHANTER 1 et 2: Occiput – à l’insertion des muscles sous-occipitaux 3 et 4: Cervical bas – espace entre les apophyses transverses C5-C7 5 et 6: Trapèze – tiers moyen du bord supérieur du trapèze 7 et 8: Muscles sus-épineux – au-dessus de l’épine de l’omoplate, près du bord médial 9 et 10: 2e côte – supérieur et externe à la seconde jonction chondrocostale 11 et 12: Épicondyle externe – 2 cm distalement des épicondyles 13 et 14: Région glutéale – quandrant supéro-externe 15 et 16: Grand trochanter – postérieur à la saillie du grand trochanter 17 et 18: Genoux – à la patte d’oie Principes pour l’examen des points d’hypersensibilité: • La pression doit être appliquée avec le coussinet du pouce de la main dominante de l’examinateur pour lui permettre de bien sentir les indices tactiles; • On doit tout d’abord localiser visuellement les sites puis y appliquer une légère palpation; • La pression avec le coussinet du pouce doit être appliquée perpendiculairement à chaque site; • La pression est appliquée une seule fois à chaque site pour un total de 4 secondes (pour éviter une possible sensibilisation en raison de palpations répétées); • La pression est augmentée à 1 kg par seconde jusqu’à atteindre 4 kg (une pression suffisante pour faire blanchir l’ongle de l’examinateur); • On demande au patient s’il ressent de la douleur à chaque site; il doit répondre uniquement par «oui» ou «non»; et, • Le patient évalue l’intensité de la douleur à chaque site sur une échelle de 0 à 10 (le score de gravité de la fibromyalgie est déterminée en additionnant les valeurs d’intensité ressenties par le patient et en divisant par 18). Adapté de: • Wolfe F, Smythe HA, Yunus MB, Bennett RM, Bombardier C, Goldenberg DL et al. The American College of Rheumatology 1990 Criteria for the Classification of Fibromyalgia. Report of the Multicenter Criteria Committee. Arthritis Rheum 1990; 33(2):160-172. • Sinclair D. The manual tender point survey. University of Pittsburg School of Medicine (Center for Continuing Education in the Health Sciences) (2008). www.bh-cfs-fms.myip.org/Links_at_Top/Related_Links/Miscellaneous/Misc_manual_tender_point_survey.htm © La Fondation pour l’éducation médicale continue, www.fmpe.org Novembre 2008 13 ANNEXE 2: Questionnaire de l’impact de la fibromyalgie* Date: ________________________ Nom:___________________________________________ Directives: Pour les questions 1 à 11, veuillez encercler le nombre qui correspond le mieux à ce que vous avez pu accomplir, en général, dans la dernière semaine. Si, habituellement, vous ne faites pas l’activité mentionnée, barrez la question. Avez-vous été capable: Toujours Assez souvent À l’occasion Jamais 1. de magasiner? 0 1 2 3 2. de faire le lavage à la machine? 0 1 2 3 3. de cuisiner les repas? 0 1 2 3 4. de laver la vaisselle/les ustensiles de cuisine à la main? 0 1 2 3 5. de passer l’aspirateur sur les tapis? 0 1 2 3 6. de faire les lits? 0 1 2 3 7. de marcher plusieurs pâtés de maison? 0 1 2 3 8. de visiter des amis ou de la famille? 0 1 2 3 9. de faire du jardinage? 0 1 2 3 10. de conduire l’automobile? 0 1 2 3 11. de monter des escaliers? 0 1 2 3 12. Au cours des 7 derniers jours, combien de jours vous êtes-vous senti(e) bien? 0 1 2 3 4 5 6 7 (encerclez un chiffre) 13. Combien de jours au cours de la dernière semaine, avez-vous été incapable de faire votre travail (incluant les tâches domestiques) à cause de la fibromyalgie? 0 1 2 3 4 5 6 7 (encerclez un chiffre) Directives: Pour les questions suivantes, faire un point sur la ligne qui indique le mieux comment vous vous sentiez, en général, durant la dernière semaine. (Remarque: L’extrémité gauche (0) signifie que votre problème ou vos symptômes ne vous ont causé aucune difficulté alors que l’extrémité droite (10) signifie qu’ils vous ont causé de grandes difficultés.) 17. Comment vous sentiez-vous au lever? 14. Lorsque vous avez travaillé, à quel point la douleur ou les symptômes de votre fibromyalgie ont interféré avec votre capacité à faire votre travail, incluant les tâches domestiques? 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 7 8 9 10 18. Comment étaient vos raideurs? 10 0 1 2 3 4 5 6 15. À quel point votre douleur était importante? 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 19. 10 0 16. À quel point vous sentiez-vous fatigué(e)? 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 À quel point vous sentiez-vous nerveux(nerveuse) ou anxieux(anxieuse)? 1 2 3 4 5 6 7 8 tendu(e), 9 10 20. À quel point vous sentiez-vous déprimé(e) ou aviezvous «les bleus»? Reproduit avec la permission 0 1 2 Sources Internet: • http://www.drlowe.com/clincare/clinicalforms/fiq.pdf, accès vérifié en novembre 2008; • http://www.myalgia.com/FIQ/FIQ_questionnaire.pdf, accès vérifié en novembre 2008; • www.aafp.org/afp/20070715/afp20070715p247-of1.pdf, accès vérifié en novembre 2008. * NDT Le questionnaire original existe en anglais uniquement. © La Fondation pour l’éducation continue, www.fmpe.org Novembre 2008 14 3 4 5 6 7 8 9 10 © 1997 Carol S. Burckhardt FEUILLET D’INFORMATION DESTINÉ AUX PATIENTS - Vous pouvez copier ce feuillet FIBROMYALGIE – QUOI SAVOIR, QUOI FAIRE Qu’est-ce que la fibromyalgie et quels en sont les symptômes? La fibromyalgie est un problème qui cause de la douleur et de la sensibilité dans les muscles, les articulations, les ligaments et les tendons. La douleur apparaît dans des endroits appelés «points d’hypersensibilité» qui se situent dans les genoux, les coudes, les articulations des hanches et la région du cou. La fibromyalgie affecte tout près de 5% de la population et semble se retrouver chez les autres membres d’une même famille. La douleur peut s’aggraver suite à un stress, à une activité, à des changements de température et en lien avec d’autres facteurs. Même si les symptômes peuvent être très inconfortables, la fibromyalgie ne cause pas de dommages permanents à votre corps et s’améliore parfois toute seule. La fibromyalgie n’a pas tendance à progresser avec le temps. Elle peut partir puis revenir après quelques temps. La plupart des patients atteints de fibromyalgie mènent une vie équilibrée et productive. Aperçu des symptômes fréquents de la fibromyalgie • Douleur diffuse, sensibilité • Fatigue • Troubles du sommeil • Tension et crampes musculaires • Engourdissement et fourmillement • Brûlements d’estomac, gaz, crampes • Dépression, anxiété abdominales, troubles intestinaux Existe-t-il des médicaments qui peuvent soulager mes symptômes? Plusieurs médicaments peuvent améliorer la douleur et les troubles du sommeil de la fibromyalgie même si aucun ne peut la guérir. Certains médicaments causent des effets secondaires notamment, la sécheresse de la bouche et la constipation, mais en général, ces effets diminuent ou disparaissent avec le temps. Quoi d’autre pourrait m’aider à me sentir mieux? Une des façons prouvées d’améliorer la douleur, la mobilité et le bien-être est l’activité physique aérobique à faible impact, par exemple, marcher, nager ou faire de la bicyclette. Commencer lentement et augmenter progressivement la durée et la fréquence de vos sessions d’exercices pour viser 30 à 60 minutes au moins 4 fois par semaine. Rendu à cette étape, vous pourrez augmenter la fréquence et la durée de votre activité ou, si vous le souhaitez, en choisir une autre plus intense (par exemple, la course à pied ou le tennis). Planifiez aussi vos activités physiques lorsqu’il fait froid (p.ex., marcher dans un centre d’achats, faire de la bicyclette stationnaire). Si vous préparez à l’avance un plan concret pour faire face à la douleur de la fibromyalgie, vous vivrez mieux les jours difficiles. Votre plan peut comprendre les éléments suivants: • Lorsque vous avez une journée difficile, faites-en part à quelqu’un sans trop insister sur vos symptômes; • Faites une liste des gens qui peuvent vous aider et demandez-leur leur soutien; • Connaissez les ressources dans votre communauté, par exemple, les groupes d’entraide, les possibilités de transport public ou les services d’aide pour les tâches domestiques et le jardinage; • Faites chaque jour une liste des tâches que vous devez ou souhaitez faire; • Trouvez les moyens (par exemple, marcher ou sortir) pour éviter de penser uniquement à la douleur; et, • Réservez-vous du temps à chaque jour pour des activités relaxantes qui peuvent améliorer votre sensation de bien-être, par exemple, méditer, rédiger un journal, écouter de la musique ou prendre un bain. Sources d’information en ligne • www.arthritis.ca: Le site bilingue de la Société de l’Arthrite est une source d’information qui regroupe autant de l’information pertinente que des conseils pour mieux vivre et obtenir du soutien. Pour de l’information plus spécifique, cliquer sur «Formes d’arthrite», puis sélectionner l’onglet «Fibromyalgie» dans la liste alphabétique de gauche. • http://familydoctor.org/online/famdocen/home/common/pain/disorders/070.html: Cette page Web donne un aperçu des symptômes et des traitements de la fibromyalgie (site américain, disponible en anglais et en espagnol). • http://familydoctor.org/online/famdocen/home/common/pain/treatment/061.html: Cette page Web explique comment les bons exercices peuvent aider à soulager les symptômes de la fibromyalgie (site américain, disponible en anglais et en espagnol). • http://mayoclinic.com/health/fibromyalgia/DS00079: Ce site Web (en anglais) comprenant plusieurs sections vulgarise tous les aspects de la fibromyalgie. • http://mayoclinic.com/health/fibromyalgia-pain/AR00055: Ce site Web, en anglais, explique comment «élaborer un plan» pour prendre en charge la douleur de la fibromyalgie. Adapté de: • Fibromyalgia pain: create a plan for coping. 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