fiche n°1 : introduction aux relations internationales

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fiche n°1 : introduction aux relations internationales
UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP
FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES ET POLITIQUES
Licence2 SCIENCE POLITIQUE
EQUIPE PEDAGOGIQUE RELATIONS INTERNATIONALES
FICHE N°1 : INTRODUCTION AUX RELATIONS
INTERNATIONALES
RESPONSABLES DE L’ENSEIGNEMENT DE LA MATIERE
Chargé du cours : M. Ousmane KHOUMA
Assistante, responsable des Conférences de méthode : Mme Fatoumata Bintou Faye Niang
Année universitaire 2014-2015
1
I-
ENSEIGNEMENT DES RELATIONS INTERNATIONALES
L’enseignement des Relations internationales est distribué en deux volets : un volet, plus ou
moins théorique, appelé le Cours magistral (A) et un volet, plutôt pratique, appelé les
Conférences de Méthode qui sont l’équivalent des Travaux Dirigés (B).
A- Le Cours magistral
En tant que discipline autonome, les Relations internationales sont relativement récentes.
Ainsi, son enseignement peut varier d’un pays à l’autre et d’un auteur à l’autre. Toutefois, le
contenu d’un enseignement des Relations internationales peut être organisé autour des
questions internationales fondamentales (1).
Le cours magistral étant, d’une certaine façon, la matière première de l’étudiant, son
importance est capitale (2).
1- Le contenu du Cours
A l’instar de la science politique en général, les Relations internationales sont une disciplinecarrefour et interdisciplinaire qui empruntent notamment au Droit international, à la
sociologie politique, à l’histoire…
Et, le Cours magistral est conçu, de façon à rendre compte, tant que faire se peut, de la
richesse et de la dynamique d’une discipline jeune, en mouvement, qui pose des problèmes
épistémologiques fondamentaux.
Voici le plan sommaire du cours1 :
Chapitre introductif
Section 1 : Les Relations internationales comme discipline des sciences sociales
Section 2 : Les principaux courants de la discipline des Relations internationales
Partie 1 : L’évolution des relations internationales de 1945 à nos jours
Chapitre 1 : Clivages et contradictions de 1945 à 1990
Chapitre 2 : Evolution centrifuge de la société internationale depuis 1990
Partie 2 : Les acteurs des relations internationales
Chapitre 1 : Les acteurs étatiques : l’Etat comme institution internationale
Chapitre 2 : Les acteurs non étatiques
1
NB : Des références bibliographiques seront insérées dans une prochaine fiche de conférence de méthode
2
Partie 3 : La régulation des relations internationales
Chapitre 1 : La régulation par le droit
Chapitre 2 : La régulation par la puissance
Partie 4 : Les défis des relations internationales
Chapitre 1 : Le défi du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction
massive
Chapitre 2 : Le maintien de la paix et le développement économique et social dans le
cadre de l’ONU
Conclusion : sur la mondialisation et ses perspectives
2- L’importance du cours
Quelques idées suffiront à souligner l’essentiel. Les cours ne sont pas de simples heures de
copie. Il convient de les exploiter pendant (a) et après leur déroulement (b).
a- Pendant le cours
Il est fortement recommandé d’assister au cours. Pour être évident, ce rappel n’en est pas
moins fondamental. L’acquisition des connaissances de base se fait en assistant aux cours.
En effet, le cours est la matière première de l’étudiant, son document de base de travail,
irremplaçable par quelque autre instrument pédagogique que ce soit.
L’exposé oral de l’enseignant, souvent illustré d’exemples, est plus intelligible qu’un
polycopié ou que les notes du voisin que l’on aura photocopiées. En cas de doute, on pourra
poser des questions à l’enseignant, immédiatement ou à la fin du cours. De plus, la distinction
entre les points fondamentaux et les éléments accessoires sera facilitée par le ton de
l’enseignant et éventuellement par ses répétitions. En assistant de façon assidue aux cours,
l’étudiant pourra, en plus de sa mémoire visuelle, utiliser sa mémoire auditive ainsi que la
mémorisation qui résulte de l’écriture. La matière sera ainsi apprise plus facilement.
La chaleur et l’ambiance du cours permettent à l’étudiant d’appréhender les éléments
essentiels de la matière là où une lecture solitaire de n’importe quel outil documentaire ne le
permettrait pas.
Par ailleurs, les cours sont l’occasion de faire connaissance avec d’autres étudiants et avec
l’enseignant.
Aussi, bien que non obligatoire, la présence de l’étudiant au cours est fortement
recommandée.
3
Si quelque chose ne vous convient pas, par exemple si le rythme d’élocution vous semble trop
rapide, dites-le avec courtoisie à l’enseignant. Vous pouvez aussi lui déposer un petit mot sur
son bureau pour lui faire part de vos questions ou de vos souhaits.
Contrairement aux apparences, un cours magistral n’est pas un pur monologue. L’enseignant
sent parfaitement les réactions des étudiants et y réagit très rapidement. Une agression
infondée peut l’énerver, un manque d’attention durant des explications qu’il estime
importantes peut le décourager. Ouvert et tolérant au départ, il peut devenir indifférent ou
glacial s’il est déçu. Inversement, l’intérêt des étudiants le stimule, c’est lui qui l’aidera à faire
de bons cours. Sans doute, c’est à lui de vous passionner, mais soyez au moins attentifs. Une
sorte de dialogue se crée, climat de confiance et de respect, ou climat de mépris réciproque.
Cela dépend aussi de vous.
b- Après le cours
Il est important de comprendre avant d’apprendre.
•
Comprendre : C’est indispensable pour apprendre facilement. Un raisonnement est
aisément retenu si l’on en perçoit la logique, une règle est acquise si l’on en connaît la
raison d’être. Trois moyens permettent d’éclaircir les points d’ombre : poser des
questions aux enseignants en cours ou en conférence de méthode, discuter avec les
autres étudiants, et revoir la question sur un ou plusieurs ouvrages. Il ne faut pas
apprendre avant d’avoir au préalable compris.
•
Apprendre : Il est souhaitable de revoir le cours le jour même pour en souligner les
points importants, et d’en faire un résumé détaillé à la fin de chaque chapitre. Il est
vivement conseillé d’apprendre le plan du cours, pour pouvoir être capable de replacer
facilement n’importe quelle question dans l’ensemble de la matière. Les cours doivent
être appris régulièrement, les vacances permettant de vérifier que l’on est à jour dans
toutes les matières. De plus, il est conseillé de suivre les développements du cours sur
un manuel, car le fait de voir une même question abordée de différentes manières
améliore la finesse de l’analyse et aide à s’en souvenir.
B- Les Conférences de Méthode
L’assiduité aux conférences de méthode est exigée, car elle est indispensable pour apprendre à
travailler et pour la notation du contrôle continu. Le travail réalisé sous la direction d’un
assistant a une très grande importance, car il permet d’approfondir et d’appliquer les
connaissances acquises en cours et de faire des exercices pour se préparer à l’examen ainsi
qu’à la vie professionnelle.
4
1- La préparation des conférences de méthode
Avant tout, il est essentiel de bien faire le lien entre le cours et le thème de la séance, afin de
situer le problème étudié dans son contexte. Apprenez parfaitement votre cours, sans quoi
vous ne tirerez aucun profit de la séance. Ensuite, préparez sérieusement le travail demandé
en réalisant les recherches nécessaires, car il est établi que les étudiants qui le font ont des
chances de succès aux examens nettement supérieures aux autres. Etudiez attentivement la
fiche éventuelle qui vous est distribuée, car c’est une base de discussion et les éléments
qu’elle contient seront considérés comme étant connus durant les séances et au moment de
l’examen.
Au total, pour la préparation des CM, vous devez vous acquitter de trois tâches au moins :
•
•
•
Identifier dans le cours, les manuels et éventuellement d’autres sources les éléments
relatifs au thème à traiter.
Extraire les éléments utiles au traitement de l’exercice donné.
Traiter l’exercice de façon exhaustive et le présenter sur une copie correcte au cas où
l’on vous demande de la rendre ou d’exposer le travail en séance.
2- Le déroulement des séances
Les conférences de méthode ne doivent pas être un cours bis, même s’ils permettent de poser
des questions sur des points qui auraient été mal compris.
L’organisation des séances peut sensiblement varier en fonction des consignes données par
l’enseignant qui assure le cours magistral, lesquelles permettent d’assurer une harmonisation
entre tous les groupes. Divers types d’exercices peuvent être demandés pour la séance ou
réalisés durant la séance : rédaction d’un devoir, un plan détaillé, recherche bibliographique,
synthèse sur des définitions ou des questions de cours, présentation de l’actualité relative à la
matière, interrogations écrites ou orales, exposés…
Concrètement, cette année, les conférences de méthode en Relations internationales se
dérouleront de la façon suivante :
•
Présentation par un ou plusieurs étudiant (s) (volontaire ou désigné
discrétionnairement par l’assistant) de l’exercice demandé (dissertation ou
commentaire de texte), pendant environ 15 minutes, suivie d’une discussion avec la
salle pendant 10 à 15 minutes ; et la séance se termine par la correction de l’assistant
et l’indication du travail à accomplir pour la séance suivante.
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NB : Quelques conseils pour l’exposé oral 2:
L’exposé en conférence de méthode est relativement succinct, la durée impartie étant souvent
brève. N’importe quel type de sujet peut donner lieu à un exposé (dissertation, commentaire
de texte, dossiers d’actualité…). Il s’agit le plus souvent d’un problème précis, et parfois d’un
sujet de synthèse. Vos auditeurs sont censés connaître le cours, ne le rabâchez pas, vous les
endormiriez. Rappelez néanmoins les éléments essentiels à la compréhension du sujet, situezle par rapport au cours. Il faut apprendre quelque chose au public soit en éclairant un point
délicat du cours, soit en approfondissant des notions connues de manière superficielle. Plus
que jamais, votre approche sera originale, critique et synthétique.
Pour trouver « le ton juste », votre attitude est ici très importante. Soyez calme et restez
naturel pour trouver le ton adéquat. Voûté, les mains nerveusement nouées sous la table, le
ton faible et hésitant, le regard timidement rivé à vos notes, vous n’inspirerez aucune
confiance, tout au plus de la pitié. Le menton dressé à la hauteur du nez, le regard méprisant,
le ton péremptoire, vous serez odieux de suffisance. Soyez vous-même. Ferme mais pas
arrogant. Détendu mais pas décontracté. Calme mais pas mou. Sérieux mais pas sinistre. Sûr
de vous et non pédant. Ambitieux et non prétentieux. Simple et accessible mais jamais
méprisant. Soyez éloquent, songez à la maïeutique de Socrate, aux vertus de la rhétorique
classique, goûtez et partagez le plaisir du verbe, mais gardez-vous du sophisme et d’envolées
lyriques empruntes de pédantisme. Ne sacrifiez pas la forme au fond.
D’un point de vue technique, un exposé clair et percutant permettant de faire comprendre
une question parce qu’il est présenté avec très peu de notes (juste une introduction et un plan
très détaillé) est nettement préférable à un exposé dont le contenu sera plus dense parce qu’il
est lu, mais qui n’apprendra rien car l’auditoire ne sera pas attentif. Evidemment, dans le
cadre des conférences de méthode, vous rédigerez intégralement votre devoir afin d’une part
de vous entrainer pour l’examen final, et d’autre part pour permettre une meilleure évaluation
de votre travail dans l’hypothèse où l’assistant décide de le corriger. Mais, lorsque vous avez
à l’exposer oralement, servez vous uniquement du plan détaillé que vous expliquez au lieu de
faire une séance de lecture qui ne captivera pas l’auditoire.
II-
RAPPEL METHODOLOGIQUE : LA DISSERTATION3
Il s’agit d’un simple rappel puisque vous adopterez la même démarche que celle acquise en
première année. D’ailleurs, l’ensemble de cette fiche et en particulier les lignes qui suivent
s’inspire de la méthodologie proposée en droit constitutionnel par le Pr Ismaïla Madior
FALL et de l’ouvrage précité de Mme Marie-Anne COHENDET (les épreuves en droit
public, conseils et modèles).
2
ème
Marie-Anne Cohendet, Les épreuves en droit public, conseils et modèles, Paris, LGDJ, 4
260 et s.
3
NB : une autre fiche sera consacrée au commentaire de texte.
édition, 2009, p.
6
Quelques considérations d’ordre général : sauf dans le cas de certaines interrogations
écrites ou orales, on ne vous demande pas de faire une récitation pure et simple mais une
démonstration. Il est bien évident que le cours doit être su parfaitement, et que dans votre
démonstration vous devez utiliser tous les éléments du cours utiles pour traiter le sujet. Mais il
ne s’agit pas seulement de réciter, il faut avant tout démontrer une idée.
Dans une dissertation, le plus difficile est d’apprendre à formuler une problématique : il s’agit
de démontrer quel est le problème majeur qui se pose pour tel sujet. Cette problématique
impose un choix méthodologique : « c’est parce que le problème majeur se présente de telle
façon qu’il convient de l’étudier de telle manière ». La problématique devra être « amenée »,
expliquée, formulée dans l’introduction, puis tout le plan sera articulé autour de sa
démonstration.
Vous devez toujours chercher à vous exprimer de manière simple et claire. Organisez votre
argumentation avec logique et cohérence, autour d’un plan structuré, et en guidant le lecteur
au moyen de transitions entre chaque partie. Faites preuve de rigueur, tant dans le
raisonnement et les analyses que dans les références citées. Pour juger une copie d’examen,
on prend avant tout en compte la qualité du raisonnement. Mais, celui-ci doit être fondé sur
des connaissances solides.
Tout travail en Relations internationales (et même au-delà : en science politique et en droit
public) peut être décomposé en quatre phases successives à élaborer au brouillon. Nous
vous recommandons vivement d’adopter cette démarche, en tout cas en ce qui concerne les
Relations internationales :
•
•
•
•
Analyse du sujet
Recherche d’idées (et de documents)
Plan (élaboration et construction)
Exposé (écrit ou oral)
NB : Ces quatre étapes se suivent en principe, mais ne sont pas totalement cloisonnées. En
effet, la découverte de certains documents ou l’élaboration du plan pourront révéler le fait que
le sujet avait été mal abordé au départ et qu’il convient de l’analyser à nouveau.
A- Analyse du sujet et ébauche de l’introduction
L’introduction ne devrait être rédigée qu’en dernier lieu, c’est-à-dire après que l’on ait fait au
brouillon le plan très détaillé du devoir. L’explication d’une telle exigence est simple :
l’introduction ayant notamment pour objet, dans sa dernière partie, d’annoncer le plan, il
serait absurde de vouloir annoncer ce que l’on ne sait pas encore.
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Toutefois, l’ébauche (l’esquisse) de l’introduction peut se faire dès le départ, car elle permet
de définir et de délimiter strictement le sujet. Rappelons que très souvent les mauvaises notes
s’expliquent par le fait que l’étudiant a mal cerné le sujet. Précisons comment se font le
premier contact avec le sujet (1) et l’esquisse de l’introduction (2).
1- Premier contact avec le sujet
Cette phase, primordiale, est trop souvent négligée. On devrait lui consacrer au moins un
quart d’heure pour un examen.
•
Lecture du sujet :
Il faut d’abord lire le sujet assez rapidement pour en avoir une compréhension synthétique
globale. Ensuite, lire à nouveau le sujet, mot à mot, cette fois, afin de s’interroger sur la portée
de chaque mot. Souligner les idées importantes. C’est ici que s’exerce, en premier lieu, votre
esprit d’analyse : disséquez et décortiquez chacun des éléments du sujet. Il faut de nouveau
vérifier sa compréhension du sujet, l’affiner et s’assurer qu’on s’est livré à une interprétation
correcte du sujet.
•
Premières réflexions « à chaud » :
Afin de vous « vider la tête » pour être en mesure de réfléchir calmement par la suite, notez
« en vrac » sur une seule page toutes les idées que vous inspire a priori le sujet, même si elles
en paraissent trop éloignées. Une fois que vous avez « fait le vide » dans votre esprit, vous
pouvez commencer à approfondir cette première approche. Quand vous aurez esquissé
l’introduction, vous pourrez faire le tri entre toutes ces idées, en écartant celles qui ne sont pas
pertinentes et en plaçant les autres dans l’introduction ou dans le corps du devoir.
2- Esquisse de l’introduction
Nous insistons : l’introduction ne doit être rédigée que lorsque vous aurez fini de préparer
votre devoir, en particulier lorsque vous aurez élaboré un plan détaillé. Néanmoins, vous
pouvez faire, au brouillon, une ébauche d’introduction assez tôt. Cela a le mérite de vous
contraindre à bien réfléchir à ce que l’on vous demande de faire. Puisque la fonction
première d’une introduction est de définir, de délimiter le sujet et surtout de construire la
problématique. Nous y reviendrons plus en détail.
B- Recherches d’idées (et de documents)
Après avoir noté les observations que vous inspirez le sujet a priori, instinctivement, et après
avoir commencé à réfléchir à l’objet et aux limites du sujet, il convient de faire des recherches
systématiques sur les éléments (cours, doctrine, actualité…) qui seront nécessaires à votre
réflexion.
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Le jour de l’examen, recensez et analysez tous les éléments du cours, des conférences de
méthode, de l’actualité, et des connaissances que vous avez acquises par ailleurs, qui semblent
pouvoir être utiles. Si c’est un sujet de synthèse en particulier, prenez quelques minutes pour
noter le plan du cours sur une page, afin de vérifier que vous ne négligez aucun de ses aspects
importants sur le sujet. Souvenez-vous des thèmes traités en conférence de méthode. En effet,
si l’on ne vous demande pas de réciter purement et simplement le cours, du moins vous
donne-t-on des sujets qui vous permettent d’appliquer les connaissances acquises. Vous devez
aussi montrer que vous maîtrisez parfaitement le cours.
En réunissant toutes vos idées spontanées et plus rationnelles, vous commencerez à avoir une
perception du sujet plus précise. Par une nouvelle étape d’analyse et de synthèse, vous pouvez
à présent faire le tri entre ces idées et les regrouper.
Faites tout d’abord un travail d’élagage. Ecartez tous les éléments qui ne correspondent pas au
contenu du sujet, parce qu’ils sont superflus, peu intéressants, hors sujet. Notez à part ceux
qui seront utiles à l’introduction. Ensuite, essayez de regrouper les éléments utiles par thème
(s). Quelques idées majeures apparaissent, vous êtes à présent en mesure de construire le plan.
C- L’élaboration du plan
Le plan est l’armature, le « squelette » de la pensée. Il structure la démonstration, lui donne la
tenue. N’importe quelle question, en science politique ou en droit, aussi complexe soit elle,
peut être traitée dans une démonstration, en deux parties, organisées autour d’une ou deux
idées centrales. Pour ce faire, vous devez organiser vos idées, les associer par affinités, et les
classer par rapprochement autour de deux grandes masses qui seront les deux parties de la
dissertation.
Le plan ne doit pas être collé artificiellement sur le sujet, mais c’est le sujet lui-même et
surtout l’approche que l’on en a, qui va imposer le plan. Le plan est l’ossature et le reflet de
votre réflexion sur le sujet. Il sera tout entier orienté sur la démonstration de votre
problématique.
Concrètement, comme en première année, votre plan prendra la forme suivante :
I.
A.
B.
II.
A.
B.
Première grande idée
Première idée de la grande idée
Deuxième idée de la grande idée
Deuxième grande idée
Première idée de la grande idée
Deuxième idée de la grande idée
Les titres doivent être clairs et percutants. Rien qu’en lisant vos titres, on doit avoir envie
de découvrir votre pensée. Rien qu’en les lisant, on doit comprendre votre problématique.
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Pensez au correcteur qui a devant lui une pile de 60, 200 voire 900 copies. Son premier
réflexe lorsqu’il prend un devoir est de lire l’introduction et le plan. Il faut attirer son
attention.
Pour être percutants, les titres doivent être brefs. Pour être évocateur, ils doivent contenir une
idée. Difficile conciliation. Certains professeurs estiment que les titres sans verbe sont plats.
D’autres affirment que les titres contenant un verbe sont trop lourds. Les uns et les autres ont
raison. Alors, on optera chaque fois que possible pour des titres contenant un verbe sousentendu. Tout au long de l’année, vous aurez des corrigés lors des séances de conférence de
méthode, dont vous pourrez vous inspirer.
D- L’exposé de la démonstration :
• La rédaction de l’introduction exige un soin particulier et obéit au respect des étapes
suivantes :
1. Amener (ou poser) le sujet : La première phrase dite « d’attaque » est
capitale en ce qu’elle établit le premier contact entre l’auteur et le lecteur. Dans
cette première phrase, il s’agit « d’accrocher » l’attention du lecteur, de lui faire
comprendre que l’on a une approche critique, dynamique, originale, bref,
intéressante du sujet.
Amener le sujet consiste à entamer le devoir par exemple en partant d’un contexte général
auquel on peut le rattacher, en allant du général au particulier ou par le rappel du
cheminement historique de la notion ou du phénomène à étudier. On peut aussi commencer un
devoir par une citation. Cela peut même être élégant, à la condition que la citation soit bien
choisie et si l’on établit correctement sa relation avec le sujet.
2. Définir les termes du sujet : C’est une étape capitale pour la compréhension
et la délimitation du sujet. La définition consiste à préciser le sens de chaque terme
pris isolément mais aussi le sens de la combinaison des termes du sujet. C’est
pourquoi, il est recommandé de définir d’abord mot à mot, puis de définir le sujet
dans son ensemble. Plus que jamais, la connaissance du cours est ici nécessaire.
3. Délimitation du champ du sujet : C’est une étape importante, et une erreur
sur ce point explique la plupart des mauvaises notes. Il est indispensable de traiter
tout le sujet, dans tous ses aspects, mais rien que le sujet. Par exemple, vous n’avez
pas le droit de restreindre le sujet à votre convenance, selon vos connaissances.
Vous avez l’obligation de le traiter dans toute son étendue et l’interdiction de le
redéfinir à votre guise (vous feriez alors hors-sujet). Parfois, plusieurs
délimitations du sujet semblent possibles. Il convient alors de procéder à un choix
rationnel et justifié entre elles. Vous devez, dans ce cas, expliquer quelles sont les
délimitations envisageables et surtout pourquoi celle que vous choisissez est la
plus pertinente. Bref, concrètement, la délimitation à pour finalité de circonscrire
le champ des développements. C’est une opération intellectuelle par laquelle, dans
un premier temps, on évoque rapidement les éléments de réponse possibles ; puis,
dans un second temps, on privilégie les éléments les plus importants qui seront
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développés dans le corps du devoir. En délimitant attentivement le sujet, vous
évitez les accidents majeurs que sont le hors-sujet ou le sujet partiellement traité.
4. Problématique du sujet : L’élaboration de la problématique est
particulièrement importante et délicate. Par « problématique », nous entendrons
tout simplement le fait de se demander « quel est le problème ? » et d’y apporter
une réponse. Il s’agit ainsi de donner un sens, le plus pertinent, au sujet. De
l’acuité, de la pertinence de votre vision dépendra l’intérêt de la démonstration et
de la solution. L’analyse du sujet, la recherche d’idées ont permis de mettre en
lumière les aspects centraux du sujet, le ou les principaux thèmes, il s’agit
maintenant de les regrouper autour d’une idée majeure. Cette « problématique »
doit permettre de traiter tout le sujet, dans tous ses aspects, mais rien que le sujet,
et cela de manière convaincante. Il s’agit de persuader que votre problématique est
pertinente, en ce qu’elle permet de souligner les aspects essentiels du sujet en
démontrant de manière cohérente le lien qui existe entre eux. En somme, il s’agit
d’identifier la ou les question (s) importante(s) expressément ou implicitement
posée(s).
5. Intérêt du sujet : Si vous voulez être intéressant, commencez par être intéressé.
Pour être convaincant, il faut être convaincu. Evoquer l’intérêt du sujet, c’est
exalter son importance. Le sujet a nécessairement un intérêt. Autrement, on
perdrait son temps à le traiter. L’intérêt du sujet peut tenir à sa dimension
théorique, à sa portée pratique, à son actualité…
6. Annonce du plan : C’est l’aboutissement logique de l’enchainement des
étapes précédentes. Vous devez annoncer d’une façon sobre et claire, en une
phrase, les deux principales parties (I et II) de votre devoir.
•
La rédaction des deux parties du devoir : Rien ne change, par rapport à l’année
passée.
« La forme, c’est le fond qui remonte à la surface », disait Victor Hugo. La qualité de
votre rédaction reflète généralement celle de votre analyse.
Attention, le jour de l’examen, vous n’aurez pas le temps de faire un brouillon, sauf
pour l’introduction. Si l’on a lourdement insisté sur la nécessité de bien préparer un
plan très détaillé, c’est justement parce que le temps qui vous est imparti vous impose
une rédaction directe. Lorsqu’elle est achevée, vous devez disposer encore d’un peu de
temps pour relire la copie et éventuellement apporter les corrections nécessaires.
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Le style et l’orthographe sont pris en compte dans la notation. Ils vous permettent
d’exprimer clairement ce que vous avez bien conçu. L’aisance et l’élégance de votre
langage rendront votre démonstration claire, percutante, convaincante. Si vous avez un
problème d’expression, vous devez faire un travail de fond pour vous améliorer. Les
recettes sont très connues : lisez beaucoup, en particulier, les grands romans classiques
et écrivez beaucoup aussi. Ne vous prenez pas pour Hugo ou Proust, faites des phrases
courtes, recherchez avant tout la clarté et la simplicité.
OBJETS DES PROCHAINES SEANCES :
Quels sont les outils conceptuels à la disposition de l’étudiant dans son travail
d’analyse des Relations internationales ?
La question est très souvent ignorée, elle n’en demeure pas moins
fondamentale. Plusieurs approches existent pour analyser les relations internationales
et aucune d’elles ne mène aux mêmes interprétations des phénomènes internationaux.
Réalisme, libéralisme, marxisme, constructivisme constituent les principales théories
des relations internationales à l’époque contemporaine.
L’objet des prochaines séances sera de s’efforcer, à l’aide de ces théories, de dégager
des modèles d’interprétations et de compréhension des relations internationales.
A la fin des CM donc, l’étudiant devrait être en mesure d’avoir à sa disposition le
bagage théorique nécessaire et une grille de lecture suffisante des évènements
internationaux. De le convaincre également de l’utilité des théories pour se « faire une
idée plus rigoureuse des réponses à donner aux grandes questions de l’actualité »
(Dario Batistellla).
III- EXERCICES :
•
1ère séance : Prise de contact et lecture commentée de la présente fiche introductive
et définition des termes suivants employés en relations internationales : Relations
internationales, relations internationales, réalisme, marxisme, transnationalisme,
puissance, realpolitik, impérialisme, multilatéralisme, plan Marshall, Tiers monde,
mondialisation, géopolitique, terrorisme
•
2ème séance
Thème : L’interdisciplinarité des Relations internationales
Sujet1 : « Les paradigmes ne s’entretuent pas, ils s’enrichissent.» Que vous- inspirent
ces propos de Bertrand Badie ?
Sujet2 : La discipline des Relations internationales permet-elle toujours d’appréhender
les objets d’étude de celle-ci ?
12
•
3ème séance
Thème : Les approches conflictuelles des relations internationales
Sujet1: Le réalisme en théorie des relations internationales est-il dépassé ?
Sujet2 : Peut-on parler de l’obsolescence de la guerre ?
4ème séance
Thème : Les approches conflictuelles des relations internationales
Sujet1 : Le paradigme marxiste constitue-t-il une grille de lecture pertinente de la
politique africaine dans les années 70?
Sujet2 : La théorie de la dépendance est-elle crédible dans les relations internationales
contemporaines ?
•
5ème Séance
Thème : Les approches solidaristes ou de l’interdépendance des Relations
internationales
Sujet1 : Quels sont les principaux axes autour desquels se focalisent l’école fédéraliste et
les courants systémiques?
Sujet2 : En quoi la thèse de l’interdépendance des relations internationales éclaire-t-elle
l’analyse des nouveaux phénomènes (le terrorisme, le crime organisé transnational) apparus
sur la scène internationale ?
•
6ème Séance
Thème : Les acteurs non-étatiques
Sujet1 : Les nouveaux acteurs mettent-ils en péril l’Etat ?
Sujet2 : La mondialisation signifie-t-elle la fin des Etats ?
13
Indications bibliographiques
-
Cette bibliographie générale se limite à des travaux de caractère universitaire, et
publiés en langue française.
Manuels, ouvrages de référence
Aron, Raymond, Paix et guerre entre les nations, Calmann-Lévy (1962), nouv. Ed.,
2004
Battistella Dario, Théories des relations internationales, Presses de Sciences Po, 2006
Braillard Philippe, Djalili M. R., Les Relations internationales, PUF, Que-sais-je ?,
2006
Ndre, Paul Yao, Relations internationales, Abidjan, PUCI, 1999, 290 p.
Cordellier S. (dir.), Le dictionnaire historique et géopolitique du 20e siècle, La
découverte, 2007
Chagnollaud Jean-Paul, Relations internationales contemporaines, un monde en perte
de repères, L’Harmattan, 1999
Colard Daniel, Les Relations internationales de 1945 à nos jours, Armand Colin, 2002
Duroselle Jean Baptiste, Tout Empire périra. Théorie des Relations internationales,
Armand Colin, 2007
Gazano Antoine, L’essentiel des Relations internationales, Gualino, 2011
Gounelle Max, Relations internationales, Mémento Dalloz, 2010
Guilhaudis J.F., Relations internationales contemporaines, Litec, 2010
Huntzinger Joseph, Introduction aux Relations internationales, Seuil, 1987
Lefebvre M., Le jeu du droit et de la puissance : précis de Relations internationales,
PUF, 2007
Lorot P. (dir.), Dictionnaire de la mondialisation, Ellipses, 2001
Macleod Axel (dir.), Relations internationales, Théories et concepts, Athéna éd., 2002
Merle Marcel, Bilan des relations internationales contemporaines, Economica, 1995
14
-
Mélanges Marcel Merle : Les relations internationales à l’épreuve de la science
politique, Economica, 1993
Moreau Defarges, Philippe, Relations internationales, Seuil, 2010.
Moreau Defarges, Philippe, La Mondialisation, Paris, PUF, 8ème éd., 2010.
Renouvin, Pierre et Duroselle, Jean-Basptiste, Introduction à l’histoire des relations
internationales, Paris, Pocket, 1997.
Roche Jean-Jacques, Relations internationales, LGDJ, 2010
Roche J-J., Théories des relations internationales, Montchrestien, 2010
Roosens Cl. (dir.), La politique étrangère, le modèle classique à l’épreuve, Presses
interuniversitaires européennes, 2004.
Badie, Bertrand et Smouts, Marie-Claude (dir.), Les nouvelles relations
internationales. Pratiques et théories, Paris, Presses de Sciences Po, 1998.
Sur, Serge, Relations internationales, Montchrestien, 2011
Soccol B. et Drain M., Relations internationales, Paradigme, 2009
De Senarclens, Pierre, La mondialisation – Théories, enjeux et débats, Armand Colin,
2005
Vaisse, Maurice, Les relations internationales depuis 1945, Armand Colin 2008
Zarka Jean Claude, Relations internationales, Ellipses, 2007
Zorgbibe Charles, Les Relations internationales, Thémis, 2001
Publications périodiques :
1- Presse et revues
- Courrier international (hebdomadaire)
- Critique internationale, CERI (Trimestriel)
- Défense Nationale (mensuel)
- Etudes internationales (Trimestriel/Canada)
- Documents d’actualité internationale (D.A.I., Bimensuel)
- Etudes polémologiques (Mensuel)
- Géopolitique (Trimestriel)
- Hérodote (Trimestriel)
- Le Monde diplomatique (Mensuel)
- Politique étrangère (IFRI, Trimestriel)
- Politique internationale (Trimestriel)
- Questions internationales (Bimestriel)
- Relations internationales (Trimestriel)
- Revue française de science politique (R.F.S.P., Bimestriel)
- Revue générale de droit international public (R.G.D.I.P., Trimestriel)
- Relations internationales et stratégiques (IRIS, Trimestriel)
- Le Trimestre du Monde (Trimestriel)
2- Annuaires :
-
Annuaire Français de Droit International (AFDI)
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-
Annuaire Français de Relations Internationales (AFRI, Centre Thucydide)
L’année diplomatique, Gualino éd.
L’état du monde, annuaire économique et géopolitique mondial, La Découverte
3- Atlas :
-
Atlas des Relations internationales, Hatier 2008
Petit Atlas stratégique, Fayard 2008
Atlas géopolitique, Larousse, 2007
Sites internet
Annuaire français de Relations internationales : http://www.afri-ct.org
Institut français de Relations internationales : http://www.ifri.org
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