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Gros Plan : Alan Stivell P. 32 Enquête : R&D, comment s’y prennent les PME-PMI ? N° 172 • MAI 2006 • 4,20 € P. 36 D O S S I E R : O R G A N I S AT I O N D U T R AVA I L La flexi-sécurité reste à inventer ! édito sommaire N ACTUALITÉS A L’AFFICHE FOCUS : Quand la Meito perd de ses crédits BRETAGNE EN RÉSEAU : Les états généraux de l’industrie bretonne AILLEURS : Inno Viandes à Clermont-Ferrand 5 12 ................................................................................................................................................................................... ........................................... .................................................... ....................................... 14 19 ENTREPRISES Zundel innove dans les incubateurs et éclosoirs Quénéa, le solaire et l’éolien made in Carhaix Sun Color fonde son développement sur sa politique sociale ............................................ 20 22 ...................................................................................................................................... 23 ................................. DOSSIER L’organisation du travail Entretien : Hervé Serieyx, sociologue et économiste ................. 24 29 ............................................................................................... 32 ................................................................................................................................. GROS PLAN Alan Stivell, barde-ambassadeur RÉGION Des IAA décryptent les mécanismes européens AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE : L’urbanisme commercial, enjeu majeur pour les CCI ................................. 34 ............ 35 PRATIQUES ENQUÊTE : R&D, comment s’y prennent les PME-PMI ? FORMATION : À la découverte des métiers de l’IAA JURIDIQUE : Les baux commerciaux Sudoku ........ ............................................................................... .......................................................................... ................................................................................................................................................................................................. Ce numéro comporte un encart jeté. EDITION « BRETAGNE ECONOMIQUE » CRCI :1,RUE DU GÉNÉRAL GUILLAUDOT CS 14422 • 35044 RENNES CEDEX Assistante rédaction et développement : ANNIE RENAULT Rédaction : Tél.02 99 25 41 37 - Fax 02 99 63 35 28 e-mail :[email protected] B.TERRIEN - C.CHERON - V. MAIGNANT S. MARSHALL - Y.POUCHARD - V.ROLLAND S.SEGUIER - C.VIART Directeur de la publication : JEAN-FRANÇOIS LE TALLEC Publicité : 02 99 25 41 36 Ont collaboré à ce numéro : Couverture : IT STOCK/AGENCEIMAGES Directeur délégué : RÉMI BILGER Comité de rédaction : RÉMI BONNET - FRANÇOIS CLÉMENT VANESSA ERMEL - FRANÇOISE L’HOTELLIER Responsable Publication : VÉRONIQUE MAIGNANT ous avons tous dans notre entourage familial ou amical une connaissance qui s’est mise à son compte. Nous avons tous connu ces réunions familiales où nous ne comprenions pas pourquoi Robert, Jean ou Michelle ne pouvaient se joindre à la fête ou devaient nous quitter plus tôt le week-end pour rattraper le retard accumulé pendant la semaine faute de moyen humains suffisants. En 2003 on dénombrait 2 260 000 TPE de l’industrie, du commerce et des services économiquement actives. Les très petites entreprises, entreprises de moins de 20 salariés, réalisent 27 % de la valeur ajoutée des entreprises du champ ICS et emploient 37,5 % des effectifs occupés. Autant dire l’importance du rôle que peuvent jouer ces TPE, surtout quand on sait que près de 1,2 million de ces entreprises ne compte aucun salarié (données 2003 du Ministère des petites et moyennes entreprises). Eh bien, faites le test au cours des prochaines réunions familiales (les mois de mai et juin s’y prêtent bien) et demandez à vos proches, qui se sont lancés dans la belle aventure de l’entreprise, pourquoi ils hésitent à embaucher ! De l’incertitude du lendemain à la complexité de la législation, les réponses sont aussi variées que le domaine d’activité et la personnalité du chef d’entreprise. Mais le constat général est le même : les freins au recrutement sont trop nombreux ! Alors comment favoriser l’embauche et lutter contre la précarité ? Comment répondre aux besoins de flexibilité des entreprises tout en restant dans les clous du droit du travail ? Des solutions récentes comme les groupements d’employeurs ou le portage salarial existent et ont fait leurs preuves. A nous chefs d’entreprise de les utiliser. A nous également de faire comprendre aux jeunes à la recherche d’un emploi que les chefs d’entreprise ont besoin d’eux et que leur engagement et leurs compétences sont indispensables au développement de l’entreprise. C’est particulièrement vrai pour la TPE. Création, maquette & photogravure : ODÉBI Impression : CALLIGRAPHY PRINT 36 39 40 41 Jean-Claude LE PIERRES Président de la CCI du Pays de Fougères 3 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006 Commandez le fichier des 600 premières entreprises bretonnes Les classements, par chiffre d’affaires et par secteur d’activités ✓ Les coordonnées des entreprises (noms des dirigeants, adresses, téléphones, fax…) ✓ Sur CD-rom PC Tél. 02.99.25.41.37 ABONNEZ-VOUS À BRETAGNE ÉCONOMIQUE 35 € au lieu de 41,20 € Bulletin d’abonnement à retourner à Bretagne Économique 1, rue du Général-Guillaudot - CS 14422 - 35044 RENNES Cedex - Tél. 02 99 25 41 37 1 an d’abonnement = 35 €* Je joins mon règlement à l’ordre de Bretagne Économique - *TVA 5,5 % incluse 8 numéros Société .................................................................................................................................. Destinataire ............................................................................................................................ Adresse ................................................................................................................................. Ville ...................................................................................................................................... Code postal .............................. Tél. .......................................... Fax .......................................... Code APE ................................. Date : .......... / .......... / .......... Signature ou cachet Le réseau des CCI ILLE-ET-VILAINE INTERNATIONAL Sous l’impulsion de la CCI du Pays de Fougères, avec le soutien de nombreux partenaires, les professionnels de la filière Granit associent leurs savoir-faire, afin de promouvoir le granit breton au sein de “ Ouest Granit Innovation ”. Le collectif d’entreprises s’est rendu, au printemps, au cœur du premier bassin granitier chinois. Visite du salon Stone Xiamen, d’usines de tranches, dallages, plans de travail, mosaïques, statues, cheminées… et de carrières de granit à Nan An. Visites à Jinjiang d’entreprises de fabrication de monuments funéraires, de pavés et de bordures de trottoir. Des rendez-vous qui ont permis à la délégation de prendre conscience de la compétitivité de la filière chinoise, de la mondialisation dans leur stratégie individuelle et collective. Une démarche instructive pour les entreprises granitières qui, au sein de SPL, vont passer à l’offensive. CONTACT : CCI du Pays de Fougères - 02 99 94 75 62 À L’AFFICHE Filière Granit : direction la Chine CÔTES-D’ARMOR FORMATION MORBIHAN SALON Les bonnes pratiques numériques En réponse aux nombreuses questions que les nouvelles technologies suscitent dans l’entreprise, mapetiteentreprise.net organise un tour de France des bonnes pratiques numériques en 4 étapes. Pour le Grand Ouest, c’est le Chorus de Vannes qui accueillera l’événement les 19 et 20 juin prochains, en partenariat avec la CCI du Morbihan. Ce salon est dédié aux solutions informatiques, télécoms et internet destinées aux petites et moyennes entreprises. Une cinquantaine d’acteurs majeurs proposeront des solutions sur 10 espaces thématiques. Conférences, démonstrations sont aussi au programme. CONTACT : www.mapetiteentreprise.net Un nouveau Bac +4 à l’IEQT L’Institut européen de la qualité totale (IEQT) de Saint-Brieuc qui a ouvert ses portes en septembre 2004 avec une licence professionnelle “Animateur Qualité”, proposera pour la prochaine rentrée un nouveau diplôme homologué niveau II de Responsable qualité sécurité environnement (RQSE) en apprentissage. La Chambre de commerce et d’industrie des Côtes d’Armor, en partenariat avec le CFAI de Bretagne, entend ainsi répondre à une demande croissante des entreprises en matière de qualité mais également du management du risque industriel pour l’environnement, l’hygiène et la sécurité. Cette formation, principalement destinée à des étudiants ayant un Bac +3, est également portée par l’Union patronale des Côtes d’Armor, et notamment la métallurgie, qui travaille avec la Chambre de commerce et d’industrie pour la promotion du développement durable. CONTACT : CCI des Côtes-d’Armor - 02 96 94 57 14 FINISTÈRE La 17ème promotion parrainée par Jacques Velingues (à droite) a débuté sa formation en décembre 2005 FORMATION “L’École des managers de Bretagne”, au service de la transmission d’entreprise Depuis plus de 15 ans, “l’Ecole des managers de Bretagne”, animée par la CCI de Quimper Cornouaille, forme et accompagne les repreneurs de PME-PMI dans leur nouveau métier de dirigeant. Son objectif est de contribuer à la pérennité de l’activité lors de cette étape cruciale que constitue la transmission et d’en faire une véritable opportunité de développement. Ce cycle est spécifiquement adapté aux repreneurs potentiels internes à l’entreprise (famille du dirigeant, cadres de direction exerçant une fonction technique ou commerciale…). C’est également une réponse particulièrement appropriée aux besoins des repreneurs externes. En effet, sur une durée de 14 mois, les participants se forment à leur nouveau métier, en acquérant les compétences et l’autonomie nécessaires au pilotage de l’entreprise. A raison de deux journées par semaine, grâce à une pédagogie en lien direct avec l’expérience d’entreprise de chacun des stagiaires, cette formation s’avère porteuse de réussite. “L’Ecole des managers de Bretagne” lancera en novembre 2006 sa 18ème promotion. CONTACT : CCI Quimper Cornouaille - 02 98 32 01 00 5 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006 ■ Pemzec Automobiles n’en finit pas de grandir (Brest). L’entreprise familiale, créée en 1976 avec l’ouverture d’un premier garage à Vannes puis d’un second à Redon, connaît un véritable développement à partir des années 2000. A cette époque, Pemzec Automobiles rachète la concession Volvo à Brest. Le succès de la marque suédoise conduit les dirigeants à ouvrir une 2ème concession à Lorient en 2002 puis à Quimper en 2003. L’entreprise, désormais concessionnaire exclusif Volvo sur les départements 29 et 56, amorce un nouveau virage en 2005. Elle décide de commercialiser sur le Finistère deux nouvelles marques, Jaguar et Land-Rover pour s’ancrer définitivement sur le haut de gamme et capter une nouvelle clientèle. Le chiffre d’affaires sur ce département s’élève à 9,5 millions d’euros. Aujourd’hui, entre les cinq affaires, l’entreprise emploie 55 personnes (19 dans le Finistère et 34 dans le Morbihan). Pour répondre aux attentes de ses nouveaux clients, la famille Pemzec vient de doubler la surface de Quimper, passant de 650 m2 à 1 300 m2 pour un investissement total de 1,2 million d’euros et un objectif annuel de ventes toutes marques confondues de 145 voitures neuves et 200 d’occasion. Le projet d’agrandissement à Brest est dans les cartons. Contact : 02 98 41 04 00 ■ L’usine a démarré ! Spécialisée dans le béton contraint, la société SEAC (Grand-Fougeray, 35) intervient pour le marché de la maison individuelle (Queguiner, Point P…), le marché locatif et le tertiaire. Jusqu’alors simple dépôt de poutrelles (3 personnes) et approvisionné par les autres usines du groupe (19 sites en France), le site breton situé sur 11 hectares de terrain devrait employer entre 20 et 30 personnes… d’ici un an pour la fabrication de dalles et poutrelles. Pour l’heure, SEAC est “en plein terrassement”. Contact : 02 99 08 34 12 ■ Actualité chargée pour Oceania Hotels. Le groupe hôtelier finistérien Sofibra (22 hôtels et 370 salariés en France) change d’identité et de nom et devient Oceania Hotels. Cette marque ombrelle chapeautera les 3 marques du groupe : Escale Oceania (ex-Hôtel Mascotte) ; Oceania et Oceania Style (hôtels de caractère souvent associés à l’histoire de leur ville, à l’instar du Continental à Brest). Cette nouvelle stratégie marketing doit donner une meilleure visibilité et une véritable culture d’entreprise au groupe. Elle s’accompagne également d’une politique de développement du parc hôtelier : après l’ouverture de l’Oceania Paris, hôtel 4 étoiles de 250 chambres, et le rachat de l’Hôtel de France à Nantes et de Le Continental à Brest ▼ 6 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006 ▼ ACTUALITÉS DEVELOPPEMENT Nouvelle concession à Quimper pour la famille Pemzec l’Altess’Hôtel à Biarritz en janvier, entre 2005 et 2006, Oceania Hotels aura investi plus de 35 millions d’euros pour mettre en place un vaste programme de rénovation de ses hôtels (Escale Oceania Saint-Malo, Oceania Brest Aéroport, Oceania Nantes et Oceania Quimper, actuellement en cours de rénovation). Contact : 02 98 44 58 09 ■ SMP Radiance investit trois millions d’euros à Rennes. Créée en 1948, la 2ème mutuelle interprofessionnelle des travailleurs indépendants en région adhère au groupe Radiance en 1989. Historiquement implantée à Vannes, elle renforce aujourd’hui sa présence en Ille-et-Vilaine en inaugurant son nouveau siège social : 1 250 m2 de bureaux au cœur de Rennes, achetés et rénovés dans leur intégralité. Stéphane Lebret, directeur régional depuis le 1er janvier 2006, compte sur ses 125 collaborateurs (70 à vannes et 55 Rennes) pour développer l’est de la région, notamment auprès des pme-pmi. SMP Radiance compte déjà 70 000 adhérents en complémentaire santé et 47 000 en régime santé des indépendants pour un CA 2006 (1er avril) de 30 millions d’euros. Pour réussir ce pari, Stéphane Lebret va étoffer son équipe commerciale et annonce l’embauche d’une dizaine de personnes d’ici fin 2006. Contact : 02 97 63 27 18 ■ Deux nouvelles gammes pour Sciences & Mer et vigilance sur les distributeurs. Sans rien négliger de ses deux métiers (développement de lignes pour les centres de Thalasso et travail à façon pour grandes marques), le laboratoire de cosmétiques (70 salariés - Le Relecq-Kerhuon, 29) a lancé Algoane. “Soit 23 produits pour la revente et les soins en cabine, essentiellement destinés à nos circuits professionnels – centres de beauté et spas – à l’étranger.” souligne Didier Le Tannou, président du directoire. Avec 20 % de son CA (7,7 millions d’euros, + 7 %) réalisés à l’export (Allemagne, Russie, USA, Thaïlande, Italie…), le laboratoire cherche aujourd’hui de nouveaux distributeurs pour cette gamme. “Un mauvais importateur peut tuer un bon produit”, poursuit Didier Le Tannou qui a décidé de s’informer via les missions économiques des Ambassades de France. En attendant, développée avec l’Université de Bretagne occidentale, la ligne Sciences & Mer est prête à être lancée en pharmacie cette fois. Contact : 02 98 28 34 29 FACE À LA CONCURRENCE, LA POSTE MODERNISE EN PROFONDEUR SON OUTIL DE PRODUCTION S’inscrivant dans le cadre du programme de modernisation “Cap Qualité” de La Poste, qui mobilise un investissement de 3,4 milliards d’euros pour la période 2003-2010, la direction du Courrier Haute Bretagne (Ille-et-Vilaine et Côtes d’Armor) a laissé sous-entendre l’ouverture en 2008 d’une plate-forme industrielle courrier de dernière génération.D’une surface de 25 000 m2, les travaux pourraient débuter fin 2006 début 2007.Rennes Métropole semble bien placer pour accueillir ce nouvel équiDe gauche à droite : Michel Bernard, directeur exécutif courrier région Ouest, pement dont l’objectif est de traiter Gabriel Hentzen, dg des opérations courriers et Yvon Pinvidic, directeur courrier Haute Bretagne plus de 2 millions de courriers et objets par jour tout en améliorant les conditions de travail des postiers. Comment ? En sibilisation à la santé au travail (1 300 journées en investissant massivement dans la formation : sen- 2005) et à la sécurité ; mais aussi en rénovant pro- gressivement les centres de tri avec un espace spécialisé pour les entreprises. “ Au total,l’engagement industriel régional correspondra à un investissement d’environ 90 millions d’euros répartis sur les Directions Haute Bretagne et Ouest Bretagne (29-56) ” expliquait Gabriel Hentzen, directeur général des opérations Courrier à La Poste en mars dernier. Avec cet outil ultra moderne dupliqué dans d’autres régions et peutêtre un jour dans l’Ouest Bretagne, La Poste ambitionne de devenir “l’opérateur courrier de référence en Europe d'ici à la fin de la décennie” et ainsi rattraper son retard sur ses deux principaux concurrents, l’Allemagne et la Hollande. ACTUALITÉS En 2008, une plate-forme industrielle devrait voir le jour en Ille-et-Vilaine ■ Véronique Maignant 7 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006 ACTUALITÉS DEVELOPPEMENT ■ Seconde vague d’ouvertures pour Laot (Guipavas-29). Après le début des années 2000, l’entreprise spécialisée dans la fabrication et la pose de menuiserie PVC et aluminium est dans une nouvelle phase d’ouvertures. Après Pont-L’Abbé et Saint-Renan déjà effectuées, c’est au tour de Brest avec une seconde agence ouverte ce mois-ci, dévoile Jean-Philippe Chavane, dirigeant. Avec de nouvelles inaugurations de points de vente au second semestre, l’objectif de Laot est de passer de 15 à 18 ouvertures au total “pour un bon maillage sur le 29, le 22 et le 56. Une fois bien en place sur ces départements, on attaquera le 35” poursuit le dirigeant qui s’est attelé à l’agrandissement de son agence de Lorient dotée d’une plate-forme technique pour le stock. Laot emploie actuellement 165 personnes (commerciaux compris). Contact : 02 98 28 25 68 ■ Le Métro de la distribution textile ! C’est en ces termes que Jacques Moreau à la tête d’Imbretex (Guengat-29) présente son métier. “Des généralistes au réseau Intersport, on compte 23 000 clients en France à qui on propose 28 marques. En 2006, c’est plus facile de faire du négoce que de fabriquer.” Avec 28 salariés et un CA stable de l’ordre de 14,7 millions d’euros, l’entreprise a néanmoins créé sa propre marque Mer d’Iroise afin de se doter d’une “identité régionale”. Mais son créneau reste bien de distribuer des marques encore inconnues dans l’hexagone, à l’image de The Cotton Group, née en Belgique, dont Imbretex est le deuxième distributeur à ce jour. Doté d’une force commerciale efficace (3 personnes), Imbretex a rentré de nouvelles griffes (Stan World, arrivée d’Egypte, la licence Pen Duick…) et reste par ailleurs un grossiste en pièces textiles pour le marché publicitaire. Contact : 02 98 91 08 08 ■ “La R&D, c’est aujourd’hui deux axes : soit les entreprises optent pour le low-cost ; dans un contexte sans grande pression concurrentielle, elles cherchent à baisser les coûts en allant voir du côté des Peco. Soit, elles font appel à des sociétés de proximité, pour plus de confidentialité.” C’est parce qu’elle a choisi de se montrer réactive face à des délais souvent tendus, que Neosoft Services (Cesson-Sévigné,35) a su se distinguer. Principe de la société créée en septembre 2005 et qui emploie 45 personnes (nouvelles technologies, électronique) : “proposer les services d’ingénieurs sur des projets R&D gérés par des grands comptes” poursuit Laurent Florentin, cocréateur qui cite France Telecom, Thomson ou Alcatel parmi ses clients. “Ils détiennent la maîtrise globale et on intervient sur des tâches complémentaires, réseau, streaming…” Avec un premier CA de 4,5 millions d’euros (sur 15 mois), la société table cette année sur 65 embauches au total. ■ Sacet à Bruz mise sur les nouveaux standards de transmission. Adossée au groupe I2E (Aix-en-Provence), groupe électronique qui emploie 400 personnes, l’entreprise (une dizaine de personnes) intervient pour le compte d’opérateurs et systémiers (Thalès, Alcatel, Philips semi-conducteurs…) pour qui elle développe “toujours une technologie sans fil et “radio”, Wifi, bluetooth…” présente Marc Testard, président. Parce que la “forme de TV mobile met en place tout un business, nous opérons un gros plan sur la norme Wimax. On a investi en fonds propres et, via le soutien de centres de recherches nationaux, on s’apprête à aller voir France Télévision et Canal +”. Et pour ne pas avoir toutes ses puces dans le même panier, la société (800 000 euros de CA, + 20 %) participe aux pôles Images & Réseaux et Automobile haut de gamme. Contact : 02 99 57 16 56 Nouveaux locaux pour la société A.M.I. à Torcé près de Vitré ▼ ■ La société A.M.I. (Atelier de Métallerie Industrielle à Torcé35) spécialisée en tôlerie fine, découpe laser et métallerie industrielle a démarré son activité en 2000 avec un C.A. de 670 000 euros. Aujourd’hui, après 6 ans d’activité, l’entreprise emploie 20 personnes et réalise un CA de 2,1 millions d’euros (2005). La récente extension des locaux, 2 800 m2 dont 2 350 m2 d’atelier et l’acquisition d’un centre de découpe combiné laser-poinçonnage, va permettre à la PME de poursuivre son développement avec l’embauche de 8 personnes dans les 3 années à venir. Ses clients, généralement situés dans l’Ouest de la France, sont issus de secteurs d’activité aussi variés que : le mobilier urbain, la machine outil, l’électronique, l’agroalimentaire, le stockage, l’automobile, l’agencement de magasins, le chauffage, l’aéraulique, le matériel aéroportuaire, le bâtiment etc. Contact : 02 99 49 67 40 8 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006 ■ Quand le marché des télécommunications connaît de grosses restructurations, Antenessa (Plouzané-29) se déploie au maximum avec 40 % de son marché (Antennes et réponses à des attentes précises pour grands comptes et PME/ Instruments de mesure pour champs électromagnétiques) réalisés à l’export. Europe ( Espagne, Italie, Peco…) mais aussi Turquie, Asie, de la Corée à la Chine… soit de nombreux territoires où s’illustre la ▼ ■ Positionnée depuis ses débuts sur le marché des composants et systèmes optiques “future génération”, Optogone (Plouzané-29) est une jeune pousse née du département optique de l’ENST Bretagne et de France Télécom R&D. Si elle est tombée dans le giron de Memscap (groupe installé à Grenoble), trois salariés au départ de la Bretagne continuent à travailler sur les télécoms mais développent dorénavant de nouveaux appareils optiques pour la cosmétique et la dermatologie. ■ 20 salariés en 2002… 63 aujourd’hui ! Il avait décidé de prendre le volant de sa destinée, il a bien fait. Spécialisé dans le transport frigorifique au moment de sa création à Quimper, Frigo Express (6 millions d’euros de CA) s’est ouvert au transport du “sec” confirme Ronan Fouchet, dirigeant, “toujours pour les IAA. On descend beaucoup dans le Sud-Est et on remonte avec des produits de là-bas.” Raison de pareille montée en puissance ? “Une attention particulière aux RH ; j’y j’accorde beaucoup d’importance et, de ce fait, je n’ai pas encore subi de départs – le signe que les gens se sentent bien ; des outils à la pointe comme le prochain logiciel de géo-localisation”. S’il a fallu négocier serré avec ses clients au moment de la flambée du gazoil, la PME dotée d’une plate-forme de transit de 800 m2, pense à se diversifier mais aussi à une opération de “croissance externe, envisagée courant second semestre…” Contact : 02 98 57 81 81 société (22 personnes et 2,8 millions d’euros de CA). “Avec les concentrations des installateurs et opérateurs, le marché s’est internationalisé, explique Pauline Bernière. Notre marché suit les normes. Objectif en 2006 : étendre notre réseau de distribution en Scandinavie, au Moyen-Orient, passer en Iso 9901 et nous structurer en interne. Notre deuxième levée de fonds nous a permis une croissance rapide.” Contact : 02 98 05 13 34 ACTUALITÉS DEVELOPPEMENT 9 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006 ■ + 80 % de progression pour l’EURL JPG Nettoyage (Saint-Brieuc) qui intervient notamment sur la Bretagne et le Grand Ouest pour le secteur du tertiaire, des GMS, de l’IAA ou encore pour le compte de divers ports bretons. Avec un CA qui se monte à 370 000 euros, l’entreprise compte aujourd’hui 18 salariés sur les Côtes d’Armor et 6 sur Rennes. Après avoir réalisé une opération de croissance externe avec le rachat de Prolari Nettoyage (Plérin-22), JPG Nettoyage mise déjà sur le rachat au second semestre d’une autre entreprise spécialisée (45 salariés). Contact : 02 96 33 16 98 ▼ LE CHIFFRE ■ En mars, 325 Logan vendues dans l’Ouest sur un total de 2 000 au niveau national. Après avoir racheté Dacia aux Roumains, Renault fabrique et commercialise sur place, dès 2004, la Logan. Si cette dernière n’avait pas vocation à pénétrer le marché français mais les pays d’Europe de l’Est, son rapport qualité-prix inédit sur le marché intérieur a provoqué une demande deux fois supérieure aux objectifs que s’était fixé Renault. Et depuis le lancement d’une motorisation diesel, en mars dernier, cet engouement pour une voiture économique à l’achat et à l’usage s’est accéléré, particulièrement en Bretagne, terre traditionnellement très “diésélisée”. Disponible au prix de 9 840 euros TTC pour la version Ambiance (moyen de gamme), les achats s’orientent à 72 % sur le modèle haut de gamme, “Lauréate”, au prix de 10 840 euros TTC. Le profil des acquéreurs ? 74 % sont d’anciens acheteurs d’occasion, roulant avec un véhicule ayant entre 8 et 12 ans d’âge. Prochaine échéance pour la Logan : la commercialisation du modèle “break” fin 2006 pour lequel la demande régionale est, paraît-il, déjà très forte. Contact : www.renault.com ou www.daciagroup.com ■ 530 000 visites par mois sur ouestfrance-emploi.com 10 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006 “Désormais 60 à 70 % des gens à la recherche d’un emploi utilisent Internet. Depuis deux ans, le phénomène est tel, que sur une même période en l’espace d’un an nous avons constaté une progression de 50 % du nombre de visiteurs. Si, au début, seules les personnes issues du secteur des nouvelles technologies utilisaient ce média, aujourd’hui, pour tous les postes (commercial, cadre administratif, artisan…), l’ensemble des secteurs d’activité, de la TPE à la très grosse entreprise, utilise cet outil pour chercher un emploi. Nous gérons quotidiennement entre 4 et 5 000 offres, chacune ayant une durée de vie maximale de quatre semaines”, explique Denis Hervé, responsable du projet Ouestfrance-emploi.com. Pour un coût de 350 euros pour le passage d’une annonce (180 euros pour dix passages), l’offre est mise en ligne avec une parfaite délimitation de la zone géographique sur laquelle l’internaute souhaite travailler. Ce critère est essentiel pour la qualité des réponses. Tout comme le sont le graphisme et la rubrique formation qui viennent d’être retravaillées. FINANCE ■ Le chiffre record De g à d : Alain David, président et Yves Nanquette, dg des constructions en Ille-et-Vilaine en 2005 permet au Crédit Agricole d’afficher un résultat net en hausse de 8 %. Avec une croissance de 30 % des crédits à l’habitat et une centaine d’embauches, le bilan de l’année 2005 pour le Crédit Agricole d’Ille-et-Vilaine se présente presque aussi bien que celui de l’année passée (+10 %, 2004/ 2003). “Le dynamisme économique du département, un chômage moins important qu’ailleurs, en particulier chez les jeunes, et une capacité traditionnelle des bretons à aller de l’avant ont permis d’obtenir un résultat en hausse avec des perspectives sur les deux premiers mois de l’année tout aussi prometteuses” explique Yves Nanquette, directeur général de la Caisse régionale. “Nous allons poursuivre notre politique de proximité et suivre les flux de population par l’ouverture de six nouvelles agences en 2006.” Il est vrai que les onze implantations de 2005, dont une sur le campus de Villejean, ont permis à la banque de gagner 23 000 nouveaux clients sur un total de 400 000. Autre sujet évoqué : l’espace libéré en 2008, lors du déménagement de l’actuel siège social en plein centre de Rennes, sera destiné à la construction de 330 logements dont la moitié réservée au des personnes à revenu modéré. Photo : V. Maignant ACTUALITÉS DEVELOPPEMENT FOCUS ACTUALITÉS LA RÉGION PAYS DE LA LOIRE SE DÉSENGAGE DE LA MISSION POUR L’ÉLECTRONIQUE, L’INFORMATIQUE ET LES TÉLÉCOMMUNICATIONS DE L’OUEST (Quand la Meito perd de ses crédits les PME tiquent C’est officiel. A compter de 2007, la Région mais aussi la Drire des Pays de la Loire vont retirer leur soutien à la Meito1 qui perd ainsi 400 000 euros. Malgré tout, son discours se veut rassurant. La Meito affirme se recentrer sur sa vocation première tout en dépassant ses frontières. “ Entendons-nous bien, la Meito avait jusqu’alors deux missions : l’animation de la filière et l’hébergement des activités Mégalis haut débit. Dans ce dernier cas, les contrats arrivaient à terme et il était entendu que cette activité serait reprise par un syndicat mixte pour le compte de l’ensemble des collectivités locales bretonnes. La perte de ces 400 000 euros va bien sûr nous impacter mais cela ne va pas nous empêcher de continuer à travailler avec Nantes, Laval ou encore avec le Centre technique de Normandie. ” Dans la bouche de Michel Thurel, président de la Meito (1,5 million d’euros de budget annuel, dont 500 000 euros de la Région Bretagne, près de 100 000 euros de chacune des Drire, 80 000 de celle des Pays de la Loire), le discours se veut rassurant. “ C’est dommage pour les acteurs de la filière qui comprennent mal ces notions territoriales mais, tant du côté académique que de celui des entreprises, depuis l’annonce de la nouvelle, nous recevons de multiples témoignages. Tous veulent continuer à bénéficier de nos services. Néanmoins, nous serons obligés de revoir les conditions de nos interventions2 en faveur des entreprises non bretonnes ” ne cache pas Michel Thurel. A suivre. NexesVisio et la Meito ont contribué au développement de la visio-conférence pour Mégalis Une ouverture moins grande “ Tout ça est un peu politique et à voir avec la rivalité entre les deux régions. Mais, bon, ça ne causera pas de grands bouleversements. Ce recentrage sur la Bretagne est peut-être un bien : à voir trop large, il faut aussi pouvoir compter sur des moyens solides. ” Co-créateur de Sacet (technologie sans fil et radio, Rennes), Lionel Le Roux pense que la Meito est “ bien outillée pour travailler et intervenir auprès des entreprises bretonnes ”. Dans le même temps, il ne cache pas que “ la Meito, en sortant de son territoire géographique, c’était aussi des flux de communication ascendants et descendants. On peut recevoir des infos sur des PME qui nous entourent, autant de partenaires et fournisseurs potentiels… et faire parler de nous quand on veut communiquer sur une nouvelle technologie… ” Les Pays de la Loire sont autonomes “ A Nantes, quand ils mènent des actions, ils savent très bien les réserver à leurs entreprises. Les Pays de la Loire sont autonomes : ils n’ont 12 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006 pas à aller bien loin pour trouver ce qui leur convient. ” Créateur de NexesVisio (Saint-Brieuc), “ assembleur de solutions ”, Frédéric Grange a travaillé avec la Meito et le correspondant technique de Mégalis dans le cadre du déploiement visio-conférence, via le réseau, pour le compte de l’Afpa Bretagne. “ La Meito nous a aidé à jauger des besoins et le correspondant est intervenu pour la mise en place d’une solution sur les 11 sites bretons avec un serveur multi-points hébergé à Lorient. ” Rien à redire sur la légitimité des uns et des autres… “ Bon, c’est vrai qu’on sent un peu de ballotage avec l’arrêt du financement du 44 mais je pense que les PME bretonnes peuvent s’y retrouver à terme. A trop s’étendre, les actions peuvent être diluées. ” Oui au recentrage en Bretagne “ Je savais que la Région Pays de la Loire allait se recentrer sur son territoire. Franchement, si notre secteur peut, lui, se renforcer en Bretagne, ce n’est pas un mal. On a besoin d’interlocuteurs, peut-être Mieux identifiée des Bretons que des Nantais Il y a encore un an, Walter Chilou était directeur de Teamlog Nantes (services informatiques). Il ne s’en cache pas : “ sans vouloir en rien diminuer le rôle de la Meito, il me semble qu’elle est davantage identifiée des acteurs bretons que nantais avec, de par sa vocation notamment tournée vers l’électronique et les télécoms, un champ d’action qui me paraît plus parler aux acteurs spécialisés de Lannion et de Rennes. En ce qui me concerne, quand j’étais basé à Nantes, j’étais adhérent du Club des responsables informatiques de l’Ouest (Criouest), un très bon espace d’échanges. ” Aujourd’hui co-créateur de Gen-IP (près de 10 personnes à Rennes), société spécialisée dans l’intégration de solutions de téléphonie sur IP et de solutions informatiques Animation de la filière sur les salons pour centres d’appel, le professionnel et ses deux associés se sont rapprochés de Rennes Atalante : “ pour un très bon suivi. Nous venons de nous lancer et nous avons trouvé là des gens pour nous accompagner. ” ACTUALITÉS moins nombreux, mais puissants. ” A la tête de MGDIS, éditeur de logiciels d’aide à la décision pour les collectivités locales et territoriales, présent à Vannes, Lyon, Paris et Caen (72 salariés/ 4,5 millions d’euros de CA), Jean-Marc Bienvenu continue de s’investir dans la Meito. “ J’ai déjà reçu la visite d’un chargé d’affaires pour une problématique toujours d’actualité : notre travail à l’international. Je lui ai exposé mes besoins : trouver des partenaires, en Espagne, en Belgique… des intégrateurs capables de structurer nos produits pour des métiers et besoins précis. Dans mon métier, je dois être en relation avec ce type de sociétés. J’attends donc que la Meito puisse se faire rencontrer tous ces interlocuteurs. ” ■ Serge Marshall Mission pour l’électronique, l’informatique et les télécom- 1 munications de l’Ouest. 250 adhérents répartis majoritairement sur les 9 départements des deux régions. Tél : 02 99 84 85 00 La Meito, c’est l’organisation de stands sur des salons, 2 un journal Amplitel, une base de données très renseignées, des journées techniques et 350 visites/entreprises réalisées par des chargés d’affaires 13 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006 BRETAGNE EN RÉSEAU ACTUALITÉS AGENDA ■ Forum du recrutement et de la formation en alternance le 17 mai à la Faculté des métiers de Ker lann à Bruz (35) Contact : 02 99 05 46 06 ■ Les enzymes en alimentaire, EFF’2006 symposium européen organisé par CBB développement les 17 et 18 mai à la Maison de l’agriculture de Rennes Contact : 02 99 38 33 30 ■ STIM 2006, salon des solutions techniques innovantes du 17 au 19 mai - Eurexpo Lyon Contact : 04 72 22 33 35 ■ Terralies le Salon de l’agriculture en Côtes d’Armor les 27 et 28 mai Parc de Brezillet à Saint-Brieuc Contact : 02 96 79 21 30 ■ Festival Etonnants voyageurs du 3 au 5 juin à Saint-Malo espace Duguay Trouin Contact : 02 99 31 05 74 ■ Congrès des ITS (systèmes de transport intelligents) à Saint-Brieuc les 15 et 16 juin Contact : 02 96 62 61 02 ■ Carrefour international du bois du 31 mai au 2 juin Nantes Parc de la Beaujoire Contact : 02 40 73 60 64 ■ Start West 2006, le rendez-vous de l’innovation et du capital-risque les 30 et 31 mai 2006 à la Cité des congrès de Nantes Contact : 02 40 44 63 78 ■ 2ème salon européen de la recherche et de l’innovation du 8 au 11 juin à Paris Expo Porte de Versailles Contact : 01 46 03 55 01 ■ Le tour de France des bonnes pratiques numériques mapetite entreprise.net – tour 2006 parc Le chorus à Vannes les 19 et 20 juin Contact : 02 97 01 27 46 14 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006 ÉTATS GÉNÉRAUX DE L’INDUSTRIE BRETONNE (La4 Bretagne, région industrielle ! ème Le 9 juin prochain à la Mézière (35), le GFI Bretagne (Groupement des fédérations de l’industrie) se propose de rassembler les industriels de la région pour définir la “charte du bien entreprendre” et les moyens de faire de la région la référence en matière de développement industriel, de croissance et d’emploi à l’horizon 2020. Terre de réseaux, la Bretagne compte à son actif de nombreux exemples où la mobilisation des acteurs locaux a permis d’innover sur les problématiques majeures de l’aménagement du territoire (voies express, TGV,…). C’est maintenant au tour du GFI Bretagne de rassembler les énergies pour trouver des solutions nouvelles aux questions transversales qui concernent tous les secteurs : attractivité des métiers et recrutement, implantation des zones d’activité, respect des exigences en matière de qualité, sécurité, environnement. En coopération avec la CRCI1, l’Upib et de nombreux partenaires, le “ noyau dur ” des fédérations industrielles bretonnes organise la consultation la plus vaste possible de leurs membres pour définir des axes de progrès et redonner à l’industrie son rôle moteur dans le développement économique. “ Ouverte au plus grand nombre, cette manifestation se veut l’acte fondateur du GFI Bretagne. Elle sera l’occasion de donner une visibilité à l’industrie bretonne, de la rassurer sur son avenir et de lui rappeler les raisons d’être fière des progrès qui l’ont amenée en 20 ans au quatrième rang des régions industrielles en France ”, rappelle Frédéric Lescure, président du GFI Bretagne. La journée s’organise le matin autour des onze “ forums de la compétitivité ” 2. Les interventions, très brèves, apporteront les témoignages d’entreprises référentes sur les sujets débattus “pour fournir le maximum d’information aux participants et leur donner envie de mettre en œuvre les outils et méthodes présentés.” Depuis six mois, vingt et une réunions de créativité, sur chacun des pays, ont réuni plus de 300 industriels et leurs partenaires. Leurs propositions d’orientation seront débattues et soumises au vote des participants au cours de l’après-midi. Quatre grands témoins, Franck Riboud, Pdg du groupe Danone, Jean-Hervé Lorenzi, professeur à l’université Paris Dauphine, Hervé Serieyx, sociologue et économiste, et Jean-Yves le Drian, président du Conseil régional de Bretagne, réagiront aux propositions et apporteront leur vision au cours de trois tables rondes. A l’issue du vote, “ le bilan de la journée, sur lequel se seront engagés tous les participants, permettra de définir et de légitimer les futurs axes d’action du GFI ”, conclut le président du GFI Bretagne. ■ Clotilde Chéron 1 Dans le cadre de leur contribution au SRDE, les cci de Bretagne ont présenté en novembre dernier 12 propositions en faveur d’une politique industrielle pour la Bretagne. Elles sont consultables sur www.bretagne.cci.fr 2 Programme encarté dans ce numéro. ACTUALITÉS FINANCE ■ Crédit Mutuel : un résultat net en hausse de 40 %. “Ces résultats sont essentiellement imputables à la banque de détail et non à une participation au festin des fusions-acquisitions,” a souligné Jacques Kergoat, directeur général du groupe Arkéa qui réunit trois fédérations régionales du Crédit Mutuel et une vingtaine de filiales spécialisées, à l’occasion de la présentation des résultats de l’exercice 2005. Car, dans les trois domaines d’activité du groupe, les progressions sont importantes et expliquent les 238,9 millions de résultat net consolidé. L’encours d’épargne a crû de 8,8 % pour atteindre 37,40 milliards d’euros avec une progression particulièrement élevée en assurance-vie et en épargne retraite. L’encours de crédits avec une progression identique s’établit à 22 milliards d’euros dont plus de la moitié (12 milliards) représentée par les prêts à l’habitat. Enfin, avec 727 000 contrats d’assurance non-vie, le groupe Arkéa est pour la première fois le premier bancassureur du Grand Ouest. ■ La BPO se rapproche du Crédit Maritime. En annonçant un PNB de 210 millions d’euros et un résultat net de 28 millions d’euros en hausse respectivement de 4,3 % et 14 % pour l'année 2005, Yves Breux, directeur général, a rappelé la prise de participation de la BPO de 20 % au capital des Caisses du Crédit Maritime du Finistère et de la Manche. “Nous sommes actionnaires de référence et donc responDe g à d : Yves Breux, directeur général sables de la bonne et Pierre Delourmel, président santé de ces établissements. Le secteur de la pêche et l’activité des ports sont en pleine évolution, il est important d’être présent. Avec 60 agences, ces deux caisses représentent 15 % du PNB de la BPO. Nous allons poursuivre notre coopération tant dans la distribution de produits nouveaux que dans celui de leurs marques et de leur image.” Un ancrage et un maillage qui se renforcent également dans le milieu agricole avec des effectifs supplémentaires et la création du prix de la Dynamique Agricole. 16 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006 “Aujourd’hui nous aidons à financer l’installation d’un agriculteur sur 10 dans l’Ouest.” La poursuite du plan de rénovation de l’ensemble des agences, la création de 7 autres et l’embauche d’une centaine de collaborateurs sont les principaux objectifs que s’est fixé la banque pour poursuivre son développement en 2006. CRÉATION ■ Spécialisée dans les cours d’informatique à domicile, @ide-ordinateur est une des premières sociétés de services informatiques à avoir obtenu le label national “Internet Accompagné” attribué par le gouvernement. Grâce à lui, elle Jacques Maillard, inclut une défiscalisation dirigeant de @ide-ordinateur de ses prestations et ses clients voient ainsi leur facture réduite de moitié. Créée en 2001, l’entreprise rayonne sur toute la France via un réseau de partenaires aujourd’hui au nombre de 10 dont deux sur la Bretagne. Depuis novembre 2005, Jacques Maillard a l’exclusivité de l’enseigne pour le Morbihan et une partie du Finistère : “Dans cette phase de démarrage, je cible essentiellement les personnes qui n’ont pas été confrontées à l’informatique dans leur milieu personnel ou professionnel en leur proposant des modules de deux heures au tarif dégressif de 64 à 92 euros. Chaque client élabore ses thèmes en fonction de ses besoins. Ils peuvent me payer avec un chèque emploi-service et du coup diviser leur facture par deux.” Première entreprise de service informatique à bénéficier de cet agrément dans le Morbihan, Jacques Maillard espère développer bientôt son activité en direction des TPE et ainsi embaucher. @aide-ordinateur se veut l’antithèse des hotlines à domicile. Contact : [email protected] ou 02 97 53 74 81 Photo : V. Maignant ■ Les acteurs de l’immobilier d’entreprise du bassin rennais se regroupent et créent l’association Fnaim Entreprises 35. “Il s’agit d’un lieu d’échanges pour définir ensemble des règles déontologiques applicables à toute la profession. En constituant ce syndicat, nous souhaitons être le porte-parole privilégié et l’interlocuteur actif auprès des représentations institutionnelles. La mise en place d’un observatoire du marché local nous permettra d’informer régulièrement les entreprises de l’évolution du marché” explique Jean Kermarrec, le tout nouveau président. Toutes les principales agences du secteur adhèrent à Fnaim 35, AtisReal AugusteThouard, Blot, DTZ Jean Thouard, Groupe Giboire et Kermarrec Entreprise. L’année écoulée a été faste pour l’ensemble des secteurs de l’immobilier, bureaux, locaux d’activité et entrepôts, puisque la surface totale commercialisée a augmenté de 25 % soit 70 000 m2. Si dans l’ensemble les prix sont restés stables, ceux du neuf se sont envolés avec une hausse de 8 %. Contact : 02 99 14 45 88 ■ La mairie virtuelle ? Avec différents guichets toujours accessibles en ligne (marchés publics ; information sur la collectivité ; Etat-civil, pour des requêtes et déclarations à effecteur ; accueil avec un espace Questions ; Urbanisme, pour ses déclarations de travaux…) Une idée tellement simple que personne n’y avait encore pensé jusqu’à ce qu’Anovia (Conseil et développement informatique, Loudéac-22) se penche sur la question. Dirigeant, Denis Louvegnies est parti d’un principe : “beaucoup de petites communes ne proposent qu’une simple permanence, parfois d’une demi-journée. Difficile pour les habitants de pouvoir s’y rendre en semaine et s’y renseigner.” Son idée est donc de proposer un site Internet aux mairies avec tous les services en ligne. Une solution qu’il communique en se rendant sur les salons spécialisés et en “démarchant” les associations de maires de France. Contact : 02 96 66 44 82 ACTUALITÉS CRÉATION Jean Kermarrec, président de Fnaim Entreprises 35 à l’occasion du forum “immobilier et développement durable” ■ Avec une activité dans de domaine des TIC et plus particulièrement dans la conception, la réalisation et la vente des circuits intégrés hyperfréquences et modules optoélectroniques et hyperfréquences, la société par actions simplifiée Adlightec (22) vient d’être créée. Constituée d’anciens employés de DALightCom/Highwave Optical Technologies, l’entreprise a reçu sa première commande alors qu’elle était encore en création, témoignage par ses clients de leur confiance. Elle a effectué la livraison de cette commande tandis que d’autres sont en cours (un CA de 400 000 euros est prévu dès la fin du premier exercice). Une augmentation de capital avec la société iXCore portera les fonds propres d’Adlightec à 340 000 euros. “Avec la création d’Adlightec, c’est la compétence hyperfréquences issue de DA-LightCom qui est sauvegardée”, précise Patrick Jézéquel, directeur de l’Adit. “Ainsi, progressivement, le secteur optoélectronique lannionais se recompose et nous ne pouvons que souhaiter que cela soit un signe supplémentaire de la nouvelle dynamique du pôle”. Contact : 02 96 48 21 32 17 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006 ACTUALITÉS CRÉATION ■ “Je suis là pour aider les demandeurs d’emploi, pas pour faire leur travail à leur place.” En créant Praxéo Formation (Ploufragan-22), Sylvie Bannie mise sur la nécessité de remobiliser les personnes dans un moment très délicat à gérer psychologiquement. Bilans de compétence, analyse des expériences, tests d’aptitude figurent au nombre de ses outils afin d’aider les demandeurs d’emploi à se resituer dans le présent… et l’avenir. Passée par la pépinière d’entreprises locale, où elle a pu valoriser sa démarche et la parfaire, elle annonce un premier CA de 35 000 euros pour son premier exercice. Contact : 02 96 76 63 63 INTERNATIONAL ■ Quand la Chine s’éveille, Kolorian prend des couleurs. 1er fournisseur homologué pour la marine nationale, l’entreprise de Lorient revient plus que satisfaite de son second déplacement sur un salon professionnel de Shanghai. “Le marché de la plaisance va démarrer plus vite qu’on ne l’espérait avec des choses extraordinaires. Beaucoup de projets émergent avec une volonté politique de les voir aboutir très vite” révèle Marc Fontaine, dirigeant de Kolorian (9 salariés). Si la PME a déjà exporté là-bas de la peinture pour bateaux à passagers, elle voit aussi poindre des attentes pour vedettes pêche/plaisance “directement sur le marché intérieur.” Une ▼ activité plaisance sur laquelle Kolorian s’illustre chaque année en Europe (10 % de son CA). Une obligation de diversification même si les contraintes européennes ne facilitent pas les choses, “même si on n’a pas attendu 2000 pour développer des peintures de moins en moins toxiques.” ■ La mission économique veut amener 500 nouvelles PME bretonnes à prospecter en Inde. “Avec 42 millions d’euros d’exportations réalisés en 2005 par la Bretagne sur un total national de 7,4 milliards d’euros, notre région est très en retard sur ce pays désormais accessible”, explique Jean Leviol, chef de mission économique à New Delhi. C’est pourquoi, dans le cadre d’un programme mis en place par le ministère du Commerce extérieur, il est venu début avril présenter aux PME-PMI bretonnes les perspectives de débouchés commerciaux et rappeler quelques chiffres : “2ème population au monde (après la Chine), 8 % de croissance annuelle avec des projections à 10,6 millions d’individus capables de consommer des produits importés de France, une grande accessibilité du fait de la forte baisse des barrières douanières (15 % sur les produits industriels).” Grâce à ce programme, des entreprises comme Sercia génétique animale -35, Timab -alimentation animale-35, SokaSociété de Kaolin - 22, InnovaSon - 56, Olmix - nutrition animale 56, Le Floch dépollution - 29 ou bien encore Dalic - 35, intéressées aujourd’hui par le marché indien, bénéficieront de moyens substantiels pour faciliter leur prospection, comme la prise en charge à 80 % de la perte d’exploitation qui en découle. Contact : [email protected] ou [email protected] ■ Avec 70% de son résultat réalisés à l’export, contre 40 % il y a quelques années, Géodésis respire le vent du succès. Après la Grande-Bretagne, la Suisse et l’Italie, l’entreprise spécialisée dans la création de bougies parfumées et de senteurs d’intérieur (8 personnes à Vannes, 600 m2 de site de production) se lance à l’assaut du marché US “7% de notre CA, stabilisé à 900 000 euros, mais en progression, détaille Norbert Hiblot, dirigeant. On travaillait jusqu’à présent avec des importateurs-distributeurs mais j’ai décidé de reprendre le marché US en direct, comme pour la France et l’Europe.” Après les tournées commerciales (Californie, Côte Est et Floride), Géodésis a trouvé un logisticien “pour assurer la livraison des produits et on va créer une filiale nord-américaine à Montréal. Les marchés visés : les boutiques de décoration, grands magasins et hôtels de luxe.” Contact : 02 97 01 08 00 18 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006 AILLEURS ( La filière bretonne dans le circuit Il aurait pu s’appeler Dyna Meat… On l’a baptisé Inno Viandes, vocable très franco-français pour une vocation internationale. Considéré comme l’un des trois pôles mondiaux spécialisés dans la viande bovine, porcine, mouton et volaille, le pôle interrégional de Clermont-Ferrand dispose de 80 % des moyens nationaux1 en R&D, formation… Une vocation qui lui vaut de travailler en collaboration avec le pôle breton Valorial. “ Notre rôle n’est pas de trouver un vaccin pour contrer la grippe aviaire, mais de flécher vers nous, si cela est de notre ressort, des problématiques évoquées par les professionnels de la filière, en Bretagne notamment. ” Comme toujours dans pareils cas, l’émergence du pôle de Clermont-Ferrand ne remonte pas à 2005, date de l’appel à candidature. “ Il y a toute une antériorité, rappelle Jean Sirami, coordinateur du pôle depuis l’Adiv2, association créée en 1975 pour soutenir le développement de l’Institut de la viande (1974) rattaché à l’Université locale, soit différentes structures qui ont toutes à voir avec la recherche et la formation. Rien que la station Recherche regroupe une très grosse concentration de chercheurs de l’Inra3. ” Résultat : Clermont-Ferrand est aujourd’hui la référence pour tout ce qui a trait à la viande après abattage. Mais depuis la création d’Inno Viandes, la vocation de l’Adiv est plus que jamais renforcée du côté des… flux : “ notre rôle est bien de favoriser les transferts auprès des PME, soit pour faire aboutir des trouvailles pour une application chez elles, soit pour entendre leurs différentes problématiques en vue de les remonter vers la recherche. Je peux vous dire que nos flux fonctionnent. Avec le Gis Pôle Viande de Limoges, très spécialisé en la matière, le Centre technique de salaison de Maisons-Alfort et l’Adria de Quimper, nous sommes par exemple très impliqués du côté de la valorisation des co-produits de la viande, là où les PME peuvent encore remonter leurs marges. ” C’est ici qu’entre en scène Valorial4. Mission ? “ Faire le lien avec les autres pôles IAA de façon à ce que les PME bretonnes puissent être associées sur des enjeux ” explique Michel Pinel, son directeur. “ On a mis en évidence qu’en Bretagne il y avait des spécificités en élevage (aviculture et porc) et en alimentation. Notre commission viande accueille tous les sujets “ viande ” et s’ils relèvent de la transformation, ils sont transmis à Clermont-Ferrand. Qu’il s’agisse de rebondir sur la microbiologie animale ou d’y diriger des équipementiers. ” ACTUALITÉS PÔLE DE COMPÉTITIVITÉ INNO VIANDES : CLERMONT-FERRAND PLAQUE TOURNANTE DE LA VIANDE Véritable “ plaque-tournante ” du pôle, l’Adiv s’active donc en terme de “ passerelles ”, de transferts mais aussi de formation : 15 % de ses actions sont menés à l’étranger (au Brésil pour une assistance technique en découpe du côté des PME ; au Cambodge via une étude pour la remise aux normes de la filière au niveau de l’abattage…). Une internationalisation qui n’exclut pas les rapprochements hexagonaux. Au contraire. L’ouverture sur le monde allant dans le sens des PME régionales. Avec, dans les cartons de l’Adiv, le projet d’une halle permanente pour vanter les savoir-faire techniques français. “ Avec un groupement d’équipementiers, PME et TPE, qui n’ont pas de visibilité à l’international. Ils sont demandeurs d’un outil comme celui-ci. ” Lignes de production installées, démonstrations, soit toute “ une mise en œuvre permanente au profit des technologies les plus avancées ! ” Mais à une condition : “ pour démarrer un groupe, avec une totale complémentarité, il faut que les PME ne soient pas rivales. Du côté de Quimper, j’ai repéré deux acteurs compétents en séparation mécanique. Il manque encore une PME qui s’illustre sur la cuisson traditionnelle… ” De quoi “ échauffer ” les Bretons ? ■ Serge Marshall En terme de personnes impliquées, 1 détaille Jean Sirami. L’Adiv emploie de fait 105 personnes dont 70 sont directement en liaison avec les axes stratégiques du pôle. Sans négliger les forces vives des partenaires qui ont rejoint le pôle (Adria à Quimper, Limoges…). Adiv : Association pour le développement de l’institut de la viande 2 Inra : Institut national de la recherche agronomique 3 Valorial - 02 98 10 18 42 et [email protected] 4 19 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006 ENTREPRISES INCUBATEURS ET ÉCLOSOIRS ZUNDEL L’innovation pour dépasser les crises Unique fabricant français de couveuses industrielles, Maurice Zundel est installé depuis huit ans à Plénée-Jugon, dans les Côtes-d'Armor. Son cheval de bataille : l’innovation. Après de nombreuses recherches, il vient de mettre au point des prototypes qui devraient faire leur petite révolution dans le monde de l’aviculture. De 1982 à 1998, date à laquelle il a créé sa propre entreprise, Maurice Zundel s’est forgé une solide expérience de spécialiste. Technicien chevronné, il n’a eu de cesse d’étudier et de maîtriser parfaitement les techniques de fonctionnement et de fabrication de couveuses pour l’incubation et l’éclosion. “ Après le rachat de la société dans laquelle je travaillais et sa suite classique de licenciements, je n’ai eu d’autre choix que de monter moi-même ma propre entreprise, explique Maurice Zundel. Je suis devenu chef d’entreprise malgré moi. ” Petit poussin au milieu des grands coqs européens, l’entreprise a misé sur la qualité et la technique. Son point fort : une grande facilité d’adaptation au matériel existant, offrant quasiment du sur-mesure. “ Etant dans le métier depuis longtemps, ma connaissance du marché m’a permis de trouver aisément mes premiers clients. Sinon, cela aurait été impossible. ” De la mécanique à l’assemblage de panneaux en passant par l’électrotechnique, l’entrepreneur gère le matériel, de son élaboration à sa mise 20 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006 en place. Qu’il s’agisse d’œufs de caille ou d’autruche, il fabrique environ 150 unités par an (incubateurs ou éclosoirs), pour une clientèle essentiellement basée dans le Grand Ouest. “ Notre plus gros client est Eclosion dans le Maine-et-Loire, poursuit Maurice Zundel, mais il y a également Gibo-Vendée à Chambretaud, probablement le plus grand faiseur de gibiers international ”. Pour autant, près de 60 % du chiffre d’affaires est réalisé auprès d’accouveurs de canes, pour le magret et le foie gras. “ De fait, d’une année sur l’autre, notre chiffre d’affaires varie du simple au double, entre 1 et 2 millions d’euros. Nous sommes sur un marché très aléatoire, ce qui explique notamment que nous sous-traitions la partie métallique de notre production. ” Un marché devenu d’autant plus sensible depuis l’apparition de la grippe aviaire. Faire face à la grippe aviaire “ Jusqu’à présent, les crises étaient cantonnées à des produits précis. Aujourd’hui, cela concerne tout ce qui porte une plume ! ” Pour y répondre, Maurice Zundel base sa stratégie sur l’innovation technique. Il s’agit de réduire les 10 % de pertes généralement observés avec les techniques actuelles d’incubation. Pour y répondre, un investissement de 150 000 euros a été réalisé afin de mettre au point un nouvel incubateur et 12 nouveaux chariots d’incubation. Ces prototypes sont actuellement en phase d’essai. “ Si nous pouvons obtenir ne serait-ce que 3 % de gains, c’est déjà énorme. Il faut savoir qu’un couvoir classique produit 1,5 million de poussins par semaine, avec environ 200 incubateurs ! ” Basé sur le contrôle de la ventilation et de la température, l’incubateur permet une meilleure homogénéité. Quant aux chariots, adaptables aux machines actuelles, leur mouvement permet à chaque œuf de bénéficier des meilleures conditions. “ Nous avons déposé les brevets et d’ici 6 mois, nos essais seront terminés. Nous saurons alors à quoi nous en tenir. En France, les machines sont vieilles et fonctionnent sur le même mode depuis plus de 30 ans. Si nous réussissons, cela va changer beaucoup de choses… ” Et ce, non seulement dans la filière avicole, mais également pour la petite société de 4 salariés, dont le dirigeant se considère plus comme un inventeur que comme un chef d’entreprise. Très confiant, il se veut néanmoins prudent. Le prix de l’innovation reçu en septembre 2005 pour son nouveau matériel laisse cependant présager de bons augures. ■ Véronique Rolland ENTREPRISES QUÉNÉA, SOLAIRE ET ÉOLIEN MADE IN CARHAIX Quand le soleil a rendez-vous avec le vent Pionnier en Centre Bretagne dans les énergies renouvelables solaire et éolienne, Pascal Quénéa entend bien garder une longueur d’avance dans un marché en pleine croissance. Avec des agences à Nantes et Montpellier, il rayonne bien au-delà de son Carhaix. De 1984 à 1996, Pascal Quénéa, ingénieur en électronique, vit loin de son “kreiz Breizh”. Il travaille en Allemagne chez un fabricant d’éléments de panneaux solaires et l’envie de rentrer au pays se fait de plus en plus grande. “ Il n’y avait pas d’entreprise dans le domaine du solaire en Centre Bretagne et j’ai saisi l’opportunité de créer la première. ” Seul, il ouvre un bureau à Carhaix avec le souci de tout pionnier : devoir faire tomber des tabous. “ On m’a regardé avec de grands yeux : beaucoup de gens étaient persuadés que l’ensoleillement d’ici était insuffisant pour le solaire. Il m’a fallu expliquer et encore expliquer mais aujourd’hui le message est passé : on ne vient plus me voir pour demander si ça fonctionne mais comment l’adapter à son habitation. ” L’activité, assurée par seize jeunes ingénieurs et techniciens pour un chiffre d’affaires de 2,5 millions d’euros, en belle croissance, se partage à parts égales entre la réalisation de projets pour particuliers ou collectivités, et la distribution de matériel sur toute la France. Pour compléter sa proposition en énergies renouvelables, Pascal Quénéa, 50 ans, lancera en 2001 “Adeol”, spécialisée dans l’éolien. Un solaire soutenu Le solaire se divise en deux branches, le thermique et le photovoltaïque, et en deux types d’installation, en couplé réseau et en site isolé. A chacun, Quénéa apporte ses solutions personnalisées. “ Un particulier peut obtenir 60 % de son eau chaude par le solaire thermique et produire son électricité grâce au photovoltaïque qu’EDF lui rachètera à bon 22 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006 prix, 0,225 € le kWh. ” Si l’investissement n’est pas anodin, il bénéficie de fortes aides de l’Etat sous forme de crédit d’impôt (50 % du matériel TTC) et de primes de collectivités locales (régions, départements, pays, villes, …). “ Hélas, la Bretagne est moins volontariste que d’autres pour aider le solaire, déplore Pascal Quénéa. Dans les Pays de la Loire, le Centre ou en Poitou-Charentes, où du coup nous travaillons de plus en plus, les incitations financières sont bien plus fortes. C’est un paradoxe quand on sait que la Bretagne importe 95 % de l’électricité qu’elle consomme ! ” L’éolien de A à Z Pour l’éolien, Quénéa propose de petites installations pour particuliers et est régulièrement sollicité pour des plates-formes pédagogiques que finance l’Ademe. Mais sept des seize ingénieurs et techniciens se concentrent surtout sur le grand éolien. “ Nous avons cinq projets importants sur le bureau, 3 en Côtes-d’Armor, un en Finistère et un en Morbihan, soit une trentaine de grosses éoliennes. De la sélection de sites au choix du matériel en passant par la recherche d’investisseurs, nous montons des dossiers complets dans lesquels, selon les cas, nous resterons ou pas partenaires pour l’exploitation. La première ouverture se fera en fin d’année et quinze autres projets nous attendent déjà. ” Ce secteur gros éolien, essentiellement breton, réalise aujourd’hui un tiers du chiffre d’affaires de la SARL. Pour l’avenir, Pascal Quénéa regarde vers l’Afrique. “ Il existe un marché énorme, surtout pour le solaire, qui ne pouvait pas éclater avant que les pays industrialisés n’aient d’abord développé les techniques pour les fiabiliser et en abaisser les coûts. Nous y sommes maintenant, mais pour des raisons de logistique et de financements, je crois davantage dans l’export indirect via des ONG, des jumelages entre villes ou lycées d’ici avec des villages africains. ” Pour ce marché qui ne représente pour l’instant que 5 % de son CA, Quénéa compte bien, comme pour la Bretagne et la France, profiter de la meilleure des publicités, le bouche-à-oreille de ses clients satisfaits. ■ Yves Pouchard “Il n’y a de richesses que de ...femmes” “ Depuis cinq ans que l’entreprise est créée, nous avons fêté dixsept naissances. Douze de nos treize CDI sont ici depuis 2000, et plus de la moitié des salariées en CDD reviennent d’une saison à l’autre ”, souligne avec satisfaction Olivier Gougeon, le dirigeant de Sun Color à Romagné (35). Cette PME est spécialisée dans la coloration des verres ophtalmiques en sous-traitance du fabricant de verres American Optical, basé à Fougères. Elle porte une attention particulière à la gestion des ressources humaines dont elle a fait un facteur majeur de compétitivité. “ Le capital de l’entreprise ne réside pas dans des machines mais dans la qualité de la vision des salariées. C’est elle qui permet de détecter les défauts du verre teint : couleur, intensité, rayure, appairage, reprend Olivier Gougeon. Nous recrutons des personnes qui vont être capables d’acquérir cette gymnastique de l’œil et de s’intégrer de manière satisfaisante à l’équipe. ” Il n’existe pas de filière pour assurer la formation technique du personnel. Pour intéresser le personnel nécessaire à la production, Sun Color s’est appuyé sur les caractéristiques du bassin d’emploi de Fougères et recrute en priorité des jeunes femmes ayant des enfants, “ typiquement celles qui ne peuvent pas trouver d’emploi dans les grandes entreprises qui proposent en majorité un travail posté. Nous avons adapté nos horaires, de 8 h à 16 h, pour tenir compte des contraintes familiales. Nous mettons Chaque ouvrière teint et contrôle en moyenne 300 verres par jour aussi l’accent sur le dialogue social car nous avons constaté que le moindre souci d’ordre privé joue sur la concentration, donc sur la productivité et la qualité du travail. ” Cette qualité de la concentration doit être préservée, d’où l’attention portée au moral des troupes, à la polyvalence des opératrices et à un système d’intéressement, fondé sur des critères multiples (quantité produite, difficulté de la tâche, évaluation au jour le jour, …) qui permet aux salariées d’augmenter jusqu’à 50 % leur salaire de base. Une démarche atypique Issu d’un parcours atypique (publicité, communication, enseignement), Olivier Gougeon préparait un DESS en ressources humaines quand il a saisi l’opportunité d’utiliser ses qualités d’organisateur en proposant au fabricant de verres fougerais de sous-traiter la coloration des verres solaires. La fabrication des verres solaires est très marquée par la sai- ENTREPRISES SUN COLOR FONDE SON DÉVELOPPEMENT SUR SA POLITIQUE SOCIALE Une gamme de 65 teintes qui exige soin, attention et dextérité sonnalité. “ Ce sont quasiment des achats d’impulsion, aux premiers rayons du soleil. Notre donneur d’ordre nous livre quatre fois par jour et nous lui renvoyons les pièces prêtes à être taillées dans un délai de six heures en moyenne. ” Sun Color démarre avec son créateur et un technicien dans un hangar aménagé au plus simple. “ Après un mois de test, nous avons fait la preuve de la qualité de notre prestation (absence de casse, respect des délais, qualité de la coloration) et nous sommes montés en puissance, passant en 6 mois, et de 2 à 25 personnes, et de 600 à 4 500 verres par jour. ” Le travail exige du soin, de l’attention et de la dextérité. Il existe 65 teintes différentes et le passage dans un bain colorant à 89° dépend de la couleur choisie et des caractéristiques du verre. Des améliorations pratiques ont permis à l’atelier, d’abord simple hangar de terre battue, de devenir un outil performant : ventilation, éclairage, salle de formation, espace de détente, ont été conçus à partir des échanges avec les opératrices. Dans l’atelier, éclairé de néons en “ lumière naturelle ”, l’ambiance musicale et la souplesse de l’organisation ne doivent pas cacher une incroyable efficacité : en moyenne chaque ouvrière teint et contrôle plus de 300 verres par jour. Avec des résultats exceptionnels : “ la différence de coloration entre les verres droit et gauche ne dépasse pas 0,5 % en moyenne quand le marché français, l’un des plus exigeants, admet un taux de 3 à 4 %. Compte tenu de nos résultats, American Optical nous a chargés de livrer directement les opticiens pour une partie de notre production. ” Sun Color affiche des résultats positifs et un chiffre d’affaires annuel de 1 million d'euros. ■ Clotilde Chéron 23 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006 DOSSIER ORGANISATION DU TRAVAIL flexi-sécu La reste à inventer ! 24 rité Les entreprises peuvent-elles être plus flexibles (sans pousser les gens dans la précarité), plus rentables et créer plus d’emplois ? Oui. Du portage salarial, aux groupements d’employeurs, en passant par des idées avant-gardistes (allocation pour tous, semaine de trois jours)… des solutions innovantes se profilent. Mais on n’y fait pas attention. Les jeunes crient dans la rue leur angoisse d’avenir et les entreprises, leurs contraintes. Un élément fort émerge du brouhaha : l’organisation du temps de travail. Cette variable temps semble être La clé pour gérer les mutations à venir : plus de rentabilité mais avec moins d’hommes, moins de travail effectif… Les 35 heures n’ont pas eu l’effet miracle escompté. Il faut inventer d’autres choses. Dans la tête des précurseurs, une notion plane : la flexi-sécurité et l’économie redistributive. E n 100 ans, avec un nombre d’actifs quasi équivalent (20 millions de personnes en 1900 contre 24 en 2000), le temps de travail a chuté de 40 %. Dans ce laps de temps, la rentabilité a été décuplée ! Il va falloir s’y résoudre : le temps évoluant, les entreprises, tendues sur d’énormes élastiques, auront besoin de souplesse, de moins de monde, moins longtemps. Elles devront pouvoir se servir en ressources humaines où elles veulent, quand elles veulent. Un signe : leurs énormes besoins en temps partiels. Petits bouts de temps et d’hommes, utilisés en fonction du cahier de commande. Car le problème est là : flexibilité équivaut à précarité et à déchirure sociale. 25 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006 Photo : Le Mutualiste Breton DOSSIER Les plus affranchis ont bien perçu que la composante Temps était essentielle –Yves Rocher, Bonduelle ont vite surfé sur la tendance et su se saisir des opportunités de la loi de Robien pour passer aux 32 heures bien avant les autres. Leur productivité s’est accrue. Les compétences vont valser Chacun trouve ses recettes. “ Chez nous, on peut injecter une pièce le samedi et être sûr qu’elle sera livrée le dimanche par avion.L’instauration des horaires à la carte a été déterminante.Elle a boosté l’esprit d’équipe,la motivation et la polyvalence ! ” explique Ronan Pérennou, Dg d’Actuaplast (Saint-Evarzec, 29), fabricant de prototypes en matière plastique. Ici, des dessinateurs sont programmeurs ; il y a des programmeurs-fraiseurs sur commande numérique ; des ajusteurs-électro-érodeurs ; des maquettistes-ajusteurs… tout le monde est formé aux NTIC. On réfléchit au télétravail. Le temps se consomme un peu en self-service et ça fonctionne bien ! Dans la GMS, où l’on jongle avec le temps en permanence, certains ont parié sur la délégation. Exemple, le Super U de Plobannalec où le gérant a instauré une direction collégiale : tous les lundis, une réunion permet de savoir quel agent de maîtrise endossera telle ou telle responsabilité pour la semaine. Dans un autre domaine, celui du transport “ le moindre grain de sable dans l’organisation du temps peut faire dérailler toute la machine ” explique René Le Grand de la société de transport TECL de Châteaulin. “ Toutes les personnes de notre entrepôt font 35 heures pile poil. Par rapport à nos 35 conducteurs, dont certains partent à la semaine,d’autres le week-end,d’autres à la journée,il a fallu mettre en place une autre organisation ”. Depuis, TECL fonctionne en navettes avec des relais régionaux. “ Nous avions de trop grosses consommations d’heures supplémentaires des chauffeurs ” explique René Le Grand, “ et nous avons eu recours à Bretagne ressources humaines + pour trouver des solutions.Cela était d’autant plus urgent que nous sommes dans le Finistère et pénalisés de 6 à 8 heures supplémentaires par semaine par rapport à d’autres régions. ” L’hôtel-restaurant Ar Milin’ est, lui, passé de 43 à 39 heures en repensant toute l’organisation et en décalant les arrivées des uns et des autres. Le travail y a gagné en qualité. Les 35 heures ont eu du bon. Surtout pour ceux qui ont repensé l’organisation du travail en posant tout à plat. On sait qu’elles ne sont pas une panacée. Synesia promeut le portage salarial Synesia (Caudan, 56), spécialité, le Thierry Girard, directeur de Synesia “ portage salarial ”, a été créée par Thierry Girard. La mission de cette structure :répondre à la demande de personnes qui souhaitent s’installer en indépendant, mais en leur offrant un cadre juridique infiniment moins casse tête ! Synesia s’occupe de tout l’aspect administratif et propose un statut de salarié.Créer une entreprise libérale n’est pas si simple.Beaucoup de temps passé (Ursaff,impôts…) au détriment de la prospection commerciale… Synesia, elle, salarie la personne qui peut chercher son client toute “ L’avantage pour l’entreprise ? Elle peut disposer seule, tranquillement. de ressources nouvelles qui n’existent pas en inter- 26 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°171 • AVRIL 2006 ne ou de missions trop complexes faisant appel à des compétences pointues ”, explique Thierry Girard. L’entreprise s’offre aussi une flexibilité maximale sans augmenter sa masse salariale. “ Les gens sont autonomes.Leur relation au management ou au DRH est quasi nulle. Ca libère du temps pour tout le monde ”. Un angle très intéressant à exploiter pour lutter contre la précarité des 40,50 ans voire plus,ayant des compétences non valorisées, et pour favoriser la flexibilité d’entreprises qui ne pourraient pas se les payer autrement. Photo : Le Mutualiste Breton Chez Actuaplast, les horaires à la carte ont boosté la motivation et la polyvalence “ Côté législatif,on arrive à une balkanisation des situations avec des accords de branches,d’entreprises …bref un nombre de situations tel qu’on y perd son latin.Chacun se débrouille ”, note Michel Dupaquier, sociologue, directeur du Cerieme (Centre d’études et de recherches sur l’intégration, l’emploi et la modernisation de l’entreprise). Dans l’entreprise, la vie peut devenir ubuesque quand la charge de travail est mal calculée : d’un côté des actifs surchargés de travail et stressés (absentéisme), de l’autre côté des chômeurs dépensant une énergie folle pour pénétrer, même à la marge, le marché du travail ! Le risque : la déchirure sociale. gens aussi.Les entreprises vont devoir jouer sur la polyvalence des tâches et des lieux de travail, augmenter les possibilités de remplacement dans des équipes poly-compétentes,booster les systèmes d’information entre les gens ”, poursuit Michel Dupaquier. “ Il faut miser sur l’inventivité, la polycompétence et l’intelligence collective, estime Jean-Ange Lallican, président de l’Association des DRH. Nous sommes de plus en plus sur la mesure individuelle et c’est pour cela que l’on doit développer l’intelligence collective de travail. Pays nordiques : promoteurs de l’économie redistributive “ Une des idées prospectives est de mettre en place une allocation universelle (AU) assortie d’une réduction de la durée du travail. On appelle ça l’économie redistributive. Celle qui classe régulièrement les pays scandinaves au World Economic Forum parmi les plus dynamiques en assurant des garanties sociales après la production de richesse collective, pas avant comme nous le faisons avec la logique Rmiste. En poussant cette logique plus loin,le salarié type pourrait se retrouver dans la situation suivante : il perçoit l’AU qui est acquise,qu’il ait une activité rémunérée ou pas.Il peut aussi avoir un revenu tiré d’un salaire conventionnel ou contractuel en plus ” explique Liam Fauchard, de l’institut de recherches prospectives Futurouest (35 personnes - Lorient). Que supprime-t-on en échange ? “ Une grande partie des allocations chômage,les RMI-RMA,les allocations familiales,la retraite de base du régime général.Les dépenses de santé ? Elles seraient financées via un prélèvement de type CSG. ” Qu’advient-il de la RTT ? “ En même temps,nous réduisons le temps de travail à 30 heures/semaine sous forme de 3 jours de travail de 9 heures chacun + 3 heures pour des activités diverses.Les effets de ces mécanismes croisés :faire baisser le coût et le temps de travail, relancer la consommation sans contrarier la productivité car l’entreprise pourra fonctionner plus longtemps (54 heures/semaine) en réduisant les concentrations de mouvement donc la pollution ” précise Liam Fauchard. Utopie ou réalité à venir ? … Bouger en misant sur l’intelligence collective “ Dans les années 80,on a pensé que les conditions de travail allaient s’améliorer mais aucune progression n’a été linéaire.Les grandes tendances vont vers toujours plus de productivité,un réseau de sous-traitants plus complexe,un recours aux entreprises d’intérim accentué,une plus grande invisibilité du travail des 27 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006 DOSSIER “Il faut miser sur l’inventivité, la polycompétence et l’intelligence collective” estime Jean-Ange Lallican, président de l’Association des DRH. (Photo de droite) Les 35 heures ? Le problème est que l’on n’a pas su les aménager : on parlait hier de l’aménagement du temps de travail, on parle aujourd’hui de réduction du temps de travail. Comme ce temps n’a pas été bien aménagé, on n’a pas assez travaillé sur la délégation.Nous sommes en retard par rapport aux pays scandinaves qui ont beaucoup raisonné sur des solutions innovantes en termes de service social. Normal : quand ils sont bloqués par la neige l’hiver, eux sont obligés d’imaginer des logiques de rapprochement,de s’adapter et d’être créatifs… ”, préconise le président de l’Association des DRH. Photo : A. Renault En un mot, s’adapter en bougeant tout le temps. La flexibilité est une nécessité. Notre système français est figé. Il faut inventer la souplesse, garantir la cohésion sociale, la productivité et l’environnement… Tout un programme, mais il faut savoir ce que l’on veut. ■ Sylvie Séguier POINT DE VUE D’UNE COMMERÇANTE Photo : V. Maignant “La réduction du temps de travail n’a été que source de contraintes” Anna Lessard, responsable des achats et du personnel, dirige avec son mari vingt-et-un magasins de vêtements haut de gamme, répartis sur tout l’Ouest. De Rennes, où est installé le siège social, ils gèrent plus d’une centaine de personnes employées à 95 % dans le cadre d’un CDI. 28 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006 “ Le passage des 39 heures aux 37 heures (35 h +2 heures majorées) a été source de grandes difficultés. Financière bien sûr, avec 11 % de coûts salariaux en plus sur une année, sans aucune aide car nos commerces sont des SARL employant moins de 20 salariés. Mais surtout commerciale, car la récupération d’1,5 à 2 jours de repos et RTT par semaine oblige un roulement de personnel très préjudiciable pour le suivi de la clientèle. Et dans le haut de gamme, ça ne pardonne pas : une vente se fait en deux ou trois visites,le conseil et la relation de confiance sont primordiaux pour déclencher l’acte d’achat.Nous n’avions pas anticipé ce phénomène mais très vite il a fallu réagir :mieux fidéliser nos clients avec davantage de système de bons d’achat (au détriment de la marge) et inciter notre force de vente à personnaliser la relation client en laissant sa carte de visite avec jours de présence. Dans le haut de gamme, ce suivi individualisé est un minimum.Mon impression générale sur la RTT est qu’elle a tendance à vider les centres villes le week-end mais surtout à donner plus de temps aux gens de comparer les prix, même s’agissant d’achat plaisir.Et puis les achats de vêtement sur Internet se développent très vite. Les clients essayent en boutique et achètent via internet. Qui sait, dans une dizaine d’années, nous serons juste des centres de conseil rétribués par les marques pour leur servir de vitrines ! ” ■ Propos recueillis par Véronique Maignant VENETIS, GROUPEMENT D’EMPLOYEURS “Nous avons créé 500 CDI depuis 1997 sur Vannes. Imaginez que toutes les villes de 50 000 habitants en fassent autant !” Vénétis (Vannes) est le premier groupement d’employeurs multi-sectoriels. Cette association à but économique créée en 1997 est devenue, depuis, une vraie entreprise (2,3 millions de CA). Ses adhérents ? 135 sociétés implantées sur le pays de Vannes qui se regroupent pour embaucher des salariés afin de répondre à leurs besoins en ressources humaines. Les besoins peuvent être de saisonnalité (tourisme, chocolaterie en période de fêtes, nautisme l’été). “ Vénétis emploie souvent des gens qui travaillent sur deux secteurs différents,ils ont un CDI et un seul contrat de travail délivré parVénétis.L’entreprise qui utilise leurs services tourne souvent avec les mêmes personnes ”, explique Franck Delalande, directeur du groupement. En répondant à ce besoin en main-d’oeuvre saisonnière, Vénétis satisfait le besoin croissant de compétences à temps partiel, de flexibilité et permet ainsi de lutter contre la précarité. La personne recrutée partage son temps de travail sur deux ou trois entreprises différentes mais n’a qu’un seul employeur :Vénétis. “ AVannes,nous formons des ingénieurs à bac + 8 voire 9 qui partent à Paris ou à l’étranger.Notre groupement d’employeurs constitue un véritable outil pour les garder,leur permettre de développer leurs compétences et d’avoir une rémunération à la hauteur. ” L’idée de créer Vénétis est venue à Franck Delalande après avoir expérimenté la mise en place d’un groupement d’entreprises au Québec : Franck Delalande, directeur du groupement Vénétis “ La problématique là-bas est la suivante :les gens diplômés partent du Québec car ils savent qu’ils peuvent multiplier par deux leur salaire aux EtatsUnis.Même phénomène en Bretagne en termes de développement économique. Nous avons en France 3 millions de chômeurs et plein d’offres d’emploi mais à temps partiel qui ne satisfont personne pour des raisons financières.Il existe un vivier important d’emplois par rapport à ces temps partiels.Les groupements d’employeurs qui ne bénéficient pas d’une bonne communication nationale constituent une solution observée par plusieurs pays européens.Depuis la création deVénétis,nous avons créé 500 CDI sur la ville deVannes.Imaginez que chaque ville française de 50 000 habitants en fasse autant ! ” ENTRETIEN AVEC HERVÉ SERIEYX1, SOCIOLOGUE ET ÉCONOMISTE Mieux faire comprendre à la société les mécanismes économiques Vous dites aussi que la “ financiarisation ” de l’économie contribue à cette mutation. Pouvez-vous expliquer ? Les transformations de l’emploi doivent être considérées au regard, d’abord, de la macro économie et de la mondialisation qui accentue la concurrence. La voiture chinoise qui arrivera en Europe à 3 000 euros transformera chez nous les entreprises de Montbéliard ou de Sochaux, leurs sous-traitants… Romano Prodi, il y a peu de temps, a dit : “ le problème de la France, ce n’est pas la gauche ni la droite, c’est la Chine ! ” Je pense qu’il a raison. De plus en plus, ce qui compte pour les donneurs d’ordre, ce n’est plus la durée de l’entreprise mais le retour sur actions car plus de 50 % des sociétés du Cac 40 sont déterminés par des fonds d’entreprises américaines. Si l’on veut obtenir un résultat par exemple de 40 %, il faut localiser la société là où cela rapporte le plus. ▲ ▲ Vous avez beaucoup réfléchi sur l’évolution du travail, en France, en Europe et dans le monde. Votre constat est que les emplois changent de nature. A quoi, selon vous, sont dues ces mutations ? 29 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006 DOSSIER bien meilleures, bien plus à l’aise dans ce mode de fonctionnement, alors que les hommes, eux, marquent leur territoire. Cela a une incidence sur l’emploi : on recherche surtout des “ managers multiplicateurs ” ; dans le taylorisme, la logique est celle de 10 + 10 + 10 = 30, les Chinois travaillent comme cela mais sont moins chers. Aujourd’hui, nous avons besoin de multiplicateurs d’intelligence et d’un management fonctionnant sur la base de 10 x 10 x 10. C’est au prix de ce nouveau fonctionnement multiplicateur que l’on peut passer par rapport aux pays émergents. On a besoin de moins de monde et pas des mêmes. Selon vous, la mutation des salariés compte aussi pour beaucoup dans l’évolution de l’organisation du travail ? Photo : Info DB 22 ▲ ▲ Ce sont les délocalisations. Il faut aussi qu’elle sous-traite ce qui est mieux fait au moins cher possible (Nike !). Ainsi, entre fusions, délocalisations et externalisations, on en arrive à une entreprise éclatée. Ceci concerne toutes les grandes entreprises mais aussi toute la chaîne des PME PMI à qui on dit : “ Tu me feras tout, tout, tout, pour moins cher. ” Les effets de ces phénomènes sur l’emploi ? C’est la fin des emplois assurés, la fin des carrières linéaires, la fin des métiers durables. En France, il existe un écart de plus en plus important entre le mouvement économique mondial (dont on ne sait où il va) et notre contrat social, notre monde à statuts. Le CDI par exemple évoque une notion d’infini alors que le monde évolue vers quelque chose d’incertain. Cette culture typiquement française ne facilite pas les choses. De plus, avec les NTIC, un salarié doit savoir conceptualiser, décrypter des symboles, et ça c’est une catastrophe pour les non-qualifiés ou les niveaux bac mal digérés. Dans cette mutation, les perdants sont tous ceux qui n’ont pas de spécialité et pas de background conceptuel. Les plus à l’abri sont ceux qui ont appris à vivre dans ce monde où tout bouge et où tout change. La transformation de l’emploi est-elle aussi liée à la mutation des organisations ? Oui. Avant, il y avait les structures pyramidales, avec des gens qui concevaient, des animateurs et des gens qui faisaient le boulot en prenant beaucoup d’initiatives. Maintenant, les structures sont plates. Il y a de moins en moins de jobs de cadres intermédiaires car on n’en a plus besoin. Sur le terrain, un ouvrier d’une centrale nucléaire a beaucoup plus de responsabilités à la base. En clair, c’est la fin des petits chefs ? Oui, d’autant que les entreprises fonctionnent de plus en plus de façon transversale. La direction des études, des ventes, …qui marquaient hier chacune leur territoire, doivent travailler ensemble de façon transversale, donc il ne faut plus de chef de service. C’est la fin des hommes de pouvoir. Le recueil “ Le bal des dirigeantes ” montre que l’on nomme de plus de plus de femmes dans ces postes car elles sont 30 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006 Oui, les hommes et les femmes ont changé. Les salariés sont de plus en plus distants par rapport à l’entreprise ; les seniors qui ont des compétences que l’on n’utilise pas sont désabusés ; les jeunes sont sceptiques par rapport à ce que peut leur apporter l’entreprise. Ajoutez à cela le fait que le marché n’est pas compris et qu’il a une très mauvaise image de marque, en gros ce qui est bien c’est l’Etat, ce qui est mal c’est le marché. Le problème est de savoir comment, à partir de toutes ces données, créer de l’intelligence collective. Quelles seraient selon vous les voies de progrès dans ce contexte ? Rapprocher l’école et l’entreprise en améliorant l’enseignement par alternance. Favoriser la formation tout au long de la vie et surtout favoriser ce que j’appelle la flexi-sécurité. Qu’est-ce que la flexi-sécurité ? C’est le fait de promouvoir l’organisation de groupements d’employeurs pour offrir du travail en CDI à ceux qui n’en ont pas et qui ont des compétences à faire valoir, répondre aux besoins de flexibilité des entreprises et créer une dynamique économique, le tout en restant dans les clous du droit du travail. Si les groupements d’employeurs sont une réponse aussi évidente, pourquoi en entend-on aussi peu parler ? J’ai rencontré récemment Jean-Louis Borloo et nous préparons justement un plan de communication national de même qu’un texte de loi pour mieux faire comprendre les enjeux liés à ces groupements. Je rajouterai une voie de progrès : celle de mieux faire comprendre à la société les mécanismes économiques. Enfin, celle de mieux former les managers. On ne peut plus s’offrir des “ petits de Villepin ” qui passent en force. Ces gens élevés hors-sol font trop de mal. ■ Propos recueillis par Sylvie Séguier Auteur d’une vingtaine d’ouvrages, 1 Hervé Sérieyx est le président de la Fédération nationale des groupements d’employeurs. ALAN STIVELL, BARDE-AMBASSADEUR De la pointe d’un ongle ou d’une paume ouverte vers l’ailleurs, ses mains font exhaler de ses harpes des sonorités au-delà de toutes les frontières, tant musicales que territoriales. A 62 ans, Alan Stivell, homme libre, savoure d’avoir encore des milliers de musiques à mettre au monde. Il y a bien longtemps que le titre “Explore”, celui du 22ème album qui vient de sortir, aurait pu figurer sur une pochette d’Alan Stivell tant l’artiste s’est évertué à défricher des champs où personne n’attendait la musique bretonne. Le premier à constituer une formation rock, à distiller des sons électro, à investir la world-music, à rivaliser avec les rappeurs… A chaque fois, des musiciens se sont engagés dans la brèche qu’il ouvrait tandis que lui partait à l’assaut d’autres citadelles. “ Je n’ai plus besoin de prouver que j’ai les bases de la musique traditionnelle, sourit Alan. Il y a encore des milliers de choses à faire pour une musique bretonne d’aujourd’hui et surtout de demain. Quand je suis devant mon home studio, je ne sais pas d’avance ce qui va en sortir et c’est un aiguillon fantastique qui me motive chaque jour, et pour longtemps j’espère. ” Plus électro-rock que ses précédents albums, cet “ Explore ” est une démonstration de maîtrise : un son peaufiné à l’extrême, des textes ciselés pour la révolte ou la tendresse. Peut-être aussi le disque le plus sombre avec en ouverture “ miz tu ”, réflexion sur les événements violents de l’automne dernier dans les banlieues parisiennes. “ Alors que je travaillais cet album, je ne voyais que ces images à la télé en sortant du studio. Forcément cela m’a influencé. Sur le coup, je n’y ai pas pensé mais c’est vrai que ces banlieues eurent pour premiers habitants les Bretons qui fuyaient aussi la misère de leur pays pour rencontrer souvent la discrimination. A mes débuts, moi aussi, j’ai subi le racisme anti Breton. ” Photo : P. Lavieille De Paris… 32 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006 En effet quand à 9 ans, le petit Alain Cochevelou, son vrai nom, donne son premier concert à la Maison de la Bretagne à Paris, il a tout d’un Omni, objet musical non identifié. Nous sommes en 1953 et son père Photo : JB Millot GROS PLAN La Bretagne au bout des doigts Jord vient de recréer d’après des gravures l’ancestrale harpe celtique. “ C’est un vrai Stradivarius qu’avait construit mon père et j’étais sous le charme de ses sonorités. J’ai abandonné le piano pour prendre des cours de harpe classique afin d’être prêt à servir de cobaye quand l’instrument serait achevé. ” On salue la virtuosité du gamin et l’année suivante, il est invité à jouer à l’Unesco, puis c’est l’Olympia en 1957 en première partie de… Line Renaud. Devenu Alan Stivell, (“ source ” en breton), il y reviendra en vedette en 1972, sonnant la reconnaissance nationale et internationale de la musique made in Breizh. Son morceau “ Suite sud-armoricaine ” est 3ème au hit-parade d’Europe 1, l’album “ à l’Olympia ” se vendra à 2 millions et demi d’exemplaires. Performance inégalée, trois disques de Stivell, “ Renaissance de la harpe celtique ”, “ à l’Olympia ” et “ Chemins de terre ”, font partie en 1973 des dix meilleures ventes d’albums en France. Les tournées s’enchaînent sur la planète devant des milliers de spectateurs enthousiastes. Mais l’homme n’est pas du genre à se satisfaire de cette gloire. A contresens de ce qu’attend une partie GROS PLAN le feu à des assistances d’Australiens en chantant en breton, une langue où ils ne pouvaient rien comprendre. ” Même performance en 1980, lors d’une tournée dans les stades de football d’Italie. “ De ces concerts à l’étranger, je garde un souvenir particulier pour le Mexique : nous avons joué devant un public enthousiaste au milieu des pyramides de l’état de Santa-Cruz. Une vision inoubliable ! ” C’était en 2001, et à cette date la carrière d’Alan Stivell avait déjà trouvé un second souffle avec la parution quelques années auparavant de “ Again ”, un album de ses grands titres revisités. Plus que jamais ensuite, ses disques, qui dans les boutiques sont passés des bacs folk à ceux de world-music, exploreront de nouveaux horizons. Option confirmée donc cette année avec le bien nommé “ Explore ” que l’on va pouvoir entendre sur scène, entre autres, le 12 août à Crozon au Festival du Bout du Monde, un nom qui sied bien à l’artiste. “ Pour cette nouvelle tournée, quatre musiciens m’accompagnent pour un répertoire composé à 50 % du nouveau disque et à 50 % de morceaux plus anciens. ” Il est vrai qu’Alan Stivell risquerait l’émeute s’il n’entonnait pas ses “ Tri martolod ” ou “ Brian Boru ” ! Repères Photo : Ad Lib Fervent européen Repères 1944 : Naissance à Riom (Puy-de-Dôme) 1953 : Recréation de la harpe celtique par Jord Cochevelou, son père 1957 : À 13 ans, passage à l’Olympia en 1ère partie de Line Renaud 1970 : 1er vrai album “Reflets” 1972 : En vedette à l’Olympia. Le disque “live” se vend à 2,5 millions 1973 : 3 albums de Stivell font partie des 10 meilleures ventes françaises 1979 : Album “La symphonie celtique”, sur scène l’année suivante au Festival interceltique de Lorient 1993 : Album “Again”, ses succès relookés font un tabac. 2000 : En vedette aux “Vieilles Charrues” de Carhaix 2006 : Le 22ème album “Explore” de son public, il sort des disques instrumentaux plus confidentiels et surtout, il consacre beaucoup de son temps à faire évoluer l’instrument sorti des mains paternelles. “ Des cordes nylon dont l’invention avait permis à mon père de concrétiser la première harpe, je suis passé aux cordes métalliques, aux micros incorporés et aux pédales d’effets. J’ai rêvé des harpes électriques du futur et je les ai concrétisées avec des luthiers aussi fous que moi. ” Avec le déclin de la vague folk à la fin des années 70, on verra moins Alan dans l’Hexagone : il est parti parcourir le monde pour la promotion de la harpe et de la Bretagne. …au bout du monde “ Déjà en 1977, une longue tournée en Australie m’avait définitivement convaincu que la rencontre peut se faire avec les gens les plus éloignés, pas seulement par la distance, de notre culture. Sans modestie, tous les concerts furent triomphaux : nous avons mis Par les charmes qu’Alan Stivell a su en démontrer, la harpe celtique a aujourd’hui conquis le monde. Si plus de 2 000 pratiquants s’y adonnent en Bretagne, ils sont plusieurs centaines en région lyonnaise et dans le Nord, deux régions françaises où l’engouement ne s’explique pas, mais surtout l’instrument a conquis en particulier la Chine et la Californie, riche de 200 harpistes celtiques. Au total, dix-sept pays en revendiquent la pratique. Pour en retracer l’aventure, Alan Stivell a écrit en 2005, avec Jean-Noël Verdier, “ Telenn-la harpe bretonne ”, aux éditions Le Télégramme. Quand il n’est pas plongé dans ses créations, Stivell, fervent européen, regarde évoluer une Bretagne qu’il a marquée à tout jamais de son empreinte. “ Je reste quelqu’un d’optimiste mais nous sommes dans une période d’incertitude. Je ne vois pas comment la Bretagne avancera sans l’Europe : il faut vite construire une constitution acceptable par les peuples s’appuyant, entre autres, sur la richesse culturelle des régions. ” ■ Yves Pouchard 33 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006 À L’INITIATIVE DE L’EURO INFO CENTRE BRETAGNE (EIC) ET DE L’ADRIA, DES IAA BRETONNES DÉCRYPTENT LES MÉCANISMES EUROPÉENS Bruxelles à portée de main ! RÉGION Comment mieux comprendre le processus législatif européen ? Comment et par qui sont défendus les intérêts de la filière agro-alimentaire à Bruxelles ? Bref, qui tire les ficelles ? Huit IAA bretonnes, confrontées à la nécessité d’appliquer des règlementations européennes nombreuses et complexes, ont eu l’occasion d’en débattre, les 22 et 23 mars à Bruxelles, avec neuf experts européens mais aussi quelques Moment privilégié pour des échanges d’informations lobbyistes. Ainsi, sur les sujets juridiques pointus comme la sécurité alimentaire, l’étiquetage des denrées, les ajouts “Représentation Permanente” de la France d’additifs et d’arômes ou bien encore la circu- auprès de l’UE, qu’elles ont découvert les jeux lation des marchandises, les entreprises ont d’influence qui peuvent s’opérer sur des dossiers eu des réponses concrètes à des questions majeurs ou à l’occasion de crises graves comme d’application de loi. Mais c’est au cours de celle de la grippe aviaire. “Très franchement, moments plus conviviaux avec l’un des cette mission est à renouveler, car son approche responsables de la Confédération européenne très innovante nous a permis de “dédiaboliser” des IAA ou encore l’attaché agricole à la les relations avec les institutions européennes et Photo : V. Maignant De gauche à droite : M. Edouard-Leborgne, S. Bouva, P. Wattecamps et M. Besnéhard ▲ ■ Le CJD s’associe aux Cre’Act de Bretagne. L’édition 2006 des Cre’Act de Bretagne, organisée par la Banque populaire de l’Ouest (BPO) et l’ESC Rennes School of Business, invite tous les jeunes diplômés, créateurs ou repreneurs d’entreprise à concourir pour tenter de décrocher des prix susceptibles de leur donner un sérieux coup de pouce financier ou logistique. Ces jeunes dîplomés ne représentant que 8 % des créateurs, les organisateurs et les partenaires (l’agence Autrement, KPMG, Précom et le CJD) s’engagent à récompenser les lauréats à travers des aides financières (jusqu’à 50 000 euros) ou des prestations comme “Parcours créateur” du CJD qui accompagnera humainement le jeune pendant deux ans. Pour être un des huit nominés cette année, il suffit de retirer son dossier de candidature dans toutes les 34 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006 agences BPO de Bretagne, les établissements de niveau bac +2 et plus, ainsi qu’auprès des organismes d’aide à la création d’entreprise. Date limite d’inscription : 30 juin 2006 Contact : www.cre-act.com ou 02 99 54 63 36 ■ Air France augmente le nombre de ses fréquences au départ de Rennes… Avec 80 % de sièges en plus sur la liaison Rennes-Charles de Gaulle (CDG), Air France accroit sensiblement son offre au départ de l’aéroport de Rennes Saint-Jacques. Désormais, 3 vols, sous franchise Brit’Air, décolleront 7 jours sur 7 pour CDG. Une fréquence supplémentaire sur Lyon et l’ouverture à l’essai d’une ligne saisonnière Rennes Biarritz complètent ce nouveau programme. “Ces nouveaux horaires vont permettre aux passagers qui font l’aller et retour dans la journée de passer 7 heures sur place. Ils assurent une bonne connexion avec les hubs de Roissy et de Lyon qui des▲ servent 18 villes européennes et 20 villes françaises” explique Daniel Lambert, directeur des équipements à la CCI de Rennes. Réalisant 90 % de son trafic avec Air France, l’aéroport de Rennes a gagné 42 000 passagers sur le der- d’identifier des personnes au sein de la commission aujourd’hui susceptibles de répondre directement à nos questions,témoigne Gwenaelle Joubrel, responsable nutrition chez Triballat(35). L’accessibilité des fonctionnaires européens m’a étonnée. Ils nous ont tous confié leur courriel et invité à les contacter. Leur grande compétence et leur haut niveau nous ont permis de comprendre le cheminement intellectuel qui amène à la révision d’une loi comme celle sur les arômes et les additifs annoncée à partir de 2007. Je sais maintenant de quoi demain sera fait. Cette rencontre nous donne une vision à moyen terme sur les dossiers préalablement sélectionnés ” renchérit David Cassin en charge de la veille règlementaire chez Cecab et tout aussi désireux de renouveler l’opération. Sentiment également partagé par les fonctionnaires de Bruxelles qui, éloignés du terrain, ont pu mesurer à travers les questions de leurs interlocuteurs la difficulté d’appliquer le droit européen au sein d’une PME-PMI. Véronique Maignant nier exercice pour atteindre au 31 mars 2006 un total de 450 000. ■ …mais également au départ de Brest et Quimper durant la période estivale La compagnie nationale offre, depuis le 1er avril, 8 % de sièges en plus au départ de Brest, notamment sur les vols desservant Roissy Charles de Gaulle. Du 7 juillet au 8 septembre, les vols sur Marseille seront quotidiens. Air France augmente de 20 % sa capacité de sièges vers Nantes et de 11 % vers Nice. En tout, cet été et jusqu’au 28 octobre, 97 vols vers 6 destinations sont programmés au départ de l’aéroport Brest Bretagne. Une nouvelle liaison à destination d’Ajaccio est également annoncée au départ de Quimper, du 16 avril au 24 septembre. Concernant les tarifs, Air France annonce des prix très attractifs pour les voyageurs réservant leur billet au moins 42 jours à l’avance et ce pour les deux aéroports bretons. L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE Photo : A. Renault L’urbanisme commercial, un enjeu majeur pour les CCI Comment fonctionne une CDEC ? “ Trois élus politiques et trois élus économiques constituent le tour de table de la commission, chacun comptant pour une voix, ce qui fait un total de six. Dans la première catégorie, on retrouve le maire de la commune concernée par le projet d’implantation, le président de l’EPCI (la communauté d’agglomération) et le maire de la ville la plus peuplée de l’arrondissement administratif. La seconde catégorie se compose des trois représentants socio-économiques ; les présidents de la CCI, de la Chambre des Métiers et d’une association de consommateurs, s’explique André Bouet, président de la commission CDEC à la CCI des Côtes d’Armor. Les intérêts des uns et des autres étant divergents, c’est souvent la quatrième voix qui fait adopter ou refuser un dossier (il faut quatre voix pour adopter un dossier). Les politiques sont d’une manière générale favorables à toute nouvelle implantation car ils pensent réduire en partie le chômage sur le territoire. Malheureusement, on le constate fréquemment, les emplois créés à ces occasions se font au détriment des emplois déjà existants. Si la directive Bolkestein est votée en l’état, elle remet en cause la légitimité des consulaires à siéger dans les instances d’autorisation et surtout favorise l’implantation des grandes surfaces en périphérie au détriment des commerces de centre ville et centre bourg. ” Autres témoignages, ceux de Françoise L’Hotellier, présidente de la commission Commerce à la CCI de Rennes et de François Eveillard, membre du Bureau. “ Depuis plus de 30 ans (depuis la loi Royer de décembre 73), la législation française s’est attachée à réglementer l’ouverture des commerces dans le cadre du code du commerce. Aujourd’hui, la pression communautaire vient remettre en cause cette orientation constante. On peut y voir un recul de la protection des “ petits commerçants ” et le déplorer. On peut aussi se saisir de cette nouvelle donne pour intégrer la question du développement des commerces dans le code de l’urbanisme, c’est-à-dire dans les Plu (Plans locaux urbains) qui régissent les doits à occuper le sol dans toutes les communes françaises. L’évolution de la réglementation nationale nous en donne les moyens juridiques et techniques ; la loi SRU de Décembre 2000 instaure les Scot (Schéma de cohérence territoriale), un document d’orientation qui intègre un volet Commerce, et qui trouve sa traduction concrète dans les Plu. Depuis 10 ans, à la CCI de Rennes, nous avons travaillé à la mise en œuvre de chartes de développement commercial sur les 5 pays de notre circonscription. Aujourd’hui, ces chartes ont l’opportunité de venir constituer le volet Commerce des Scot. Une manière de faire passer la question de l’urbanisme commercial du code du Commerce au code de l’Urbanisme – hors d’atteinte de Bruxelles. ” ■ Véronique Maignant Photo : A. Renault “ Aux yeux de Bruxelles, la nécessité de présenter une étude d’impact devant une CDEC pour ouvrir un commerce de plus de 300 m2 en France est une restriction à la liberté d’entreprendre ”, explique Yannick Salmon, responsable du service Urbanisme commercial à la CCI de Rennes. “ D’où cette mise en demeure ”. Parallèlement à celle-ci, la directive européenne relative au marché intérieur des services, (dite directive Bolkestein), poursuit sa vie parlementaire. Adoptée après amendements par la Commission le 16 février dernier, elle supprime en sa forme actuelle l’application au cas par cas d’un “test économique préalable” ou d’une étude de marché pour être autorisé à ouvrir une surface commerciale. Le système français fondé sur une analyse économique est donc clairement remis en cause. Allant au-delà de cette notion de test économique, Bruxelles vise aussi la légitimité des Chambres consulaires à siéger dans les instances décisionnaires (la CDEC notamment). On touche là au rôle qu’auront à l’avenir les CCI dans l’octroi des autorisations d’ouverture d’un commerce, si la directive est adoptée en l’état. Cela peut aller jusqu’à la fin de la présence consulaire (Chambres de commerce et d’industrie, Chambres de Métiers) dans les CDEC. Juillet 2005 : la France fait l’objet d’une mise en demeure de la part de la Commission européenne qui lui reproche d’entretenir une réglementation trop restrictive en matière d’implantations commerciales. En un mot, la France est sommée de s’ouvrir plus largement à la liberté d’entreprendre. L’un des enjeux pour les CCI : l’avenir des Commissions départementales d’équipement commercial (CDEC) et leur rôle au sein de ces commissions. RÉGION BRUXELLES REMET EN CAUSE LE SYSTÈME D’AUTORISATIONS COMMERCIALES 35 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006 Enquête INTÉGRÉE OU EXTERNALISÉE, UNE BONNE R&D, CELA SE PRÉPARE PRATIQUES S’entourer pour innover Avec 1,1 milliard d’euros de dépenses et près de 13 000 emplois1, la recherche et développement (R&D) n’a pas à rougir en Bretagne, 4ème région à se faire remarquer en termes de dépôts de brevets. “ La R&D ? Vaste sujet. Encore faut-il différencier le développement et l’innovation qui portent sur les process et les services des PME, de la recherche non finalisée, plus lointaine, avec des ambitions de marché moins rapides, à 3 ou 4 ans… ” Pour Guy Vals, directeur régional de l’Anvar2, pas question de douter pour autant : “ du côté de la R&D à court terme, avec un horizon à 18/24 mois, je note une bonne implication et un dynamisme sérieux de la part des PME bretonnes. Mes indicateurs ? Le poids relatif des aides à l’innovation, de l’ordre de 4 à 5 %, ce qui équivaut au poids national de la Bretagne au niveau économique, ou encore le nombre de projets lauréats au niveau national au concours de création d’entreprises innovantes, au 3ème ou 4ème rang l’an dernier. ” la bouche même des entreprises sondées : “ manque d’informations, méconnaissance des partenaires potentiels ; manque de temps ; individualisme des entreprises ; difficultés de collaboration entre les organismes publics et les TPE-PME ; coopérations difficiles entre les TPE-PME et les grandes entreprises du fait de leurs différences (moyens humains, financiers) ; manque de confidentialité ”. Et c’est ainsi que le désir de R&D se dégonfle comme un ballon de baudruche… Un risque que ne court pas Outils Océan. Il y a quelques années, l’entreprise (Saint-Evarzec-29) se distinguait avec une navette à courrier très innovante, devenue une référence nationale. Même si la PME de 24 salariés reconnaît réaliser une partie de son chiffre sur le négoce en provenance de Chine, Vianney Ancelin, dirigeant, insiste sur la nécessité de continuer à innover “ avec une personne employée à plein temps pour le développement de nos échantillons. Un coût, mais c’est à ce prix que nous resterons le n° 1 de l’installation “ Service courrier sur le sac ”. Les craintes naissent de l’ignorance… Pour le directeur de l’Anvar, “ pas question de se lancer dans l’innovation de façon naïve. Les pôles de compétitivité ? Bien sûr que c’est une porte à pousser ! C’est tout l’intérêt Un bon encadrement R&D peut avoir un sacré effet de levier ! Il donne tout simplement la capacité à la PME de s’inscrire dans le paysage. Donc, si la R&D non finalisée nécessite une “ vraie taille critique, une capacité à se projeter et une bonne surface financière ”, la “ petite ” R&D, celle qui vise à produire un nouveau produit, à lancer un concept innovant, à faire briller une idée nouvelle, reste bien à la portée… des bonnes volontés. Et pas uniquement dans l’électronique et les télécommunications ou dans l’agro-alimentaire, via les équipementiers, secteurs les plus engagés… “ A la différence de la région Rhône-Alpes, tournée vers la chimie ou Paca, spécialisée dans les NTIC, on note ici des dépôts de brevets assez généralistes, relève Christian Petton de l’Arist Bretagne3 : en mécanique générale, automobile, machine agricole ; en recherche biomédicale ; du côté des chantiers navals… Jusqu’au filet de pêche ! ” Encore faut-il savoir s’y préparer. Cellule “Géotrouvetout” en interne pour une meilleure gestation et protection des idées… ou recours à des compétences extérieures ? Et alors, quels liens tisser, avec qui, pour quelles garanties et protection ? “ Attention, dans ce dernier cas, les entreprises doivent se renforcer en interlocuteurs en… interne. Innover ouvre de multiples dimensions, économiques, financières, juridiques… Il faut se doter de tous les moyens afin de mieux appréhender le marché final. Faute de quoi, la PME va se trouver isolée. ” Conclusion : une PME-PMI doit avoir quelqu’un sachant dialoguer avec un environnement complexe, “ sinon, c’est le Dg de l’entreprise qui va devoir tout endosser et entre les problèmes de gestion au quotidien et la nécessité de se projeter… il ne pourra pas tout assumer. ” Autant de freins qu’une étude4 menée par CCI-29 a bien identifiés, de 36 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006 ATC : double sphère à révélation d’image interne (à gauche) et décor pour défilé de mode (ci-dessous) De la toiture au portail, en passant par l’échelle ou… le chariot de mise à eau pour un dériveur, CI Profiles (Marpiré-35) innove avec succès dans tout ce qui est “ 100 % profilés ”. Chariot dériveur insensible à la corrosion de l’eau de mer Développer des produits nouveaux ne consiste pas à tenir uniquement son crayon, fût-il assisté par des logiciels de calculs et une CAO 3D. Responsable Innovation au sein de cette holding de 15 personnes, Yann Le Guyader, technicien supérieur en conception de produits industriels a eu le temps de se rôder… “ En 2001, on a séparé les deux activités. On faisait des circuits imprimés ? On a décidé de se lancer dans les profilés, des tubes en plastique. ” Avec 400 000 euros de CA rien que pour CI Composites, qui vient de dégager des bénéfices, l’idée de disposer à demeure d’un “ inventeur ” est donc payante. “ De la recherche de staEchelles à crinoline à base giaires pour l’assistance de plat pultrudé, cintré technique au dépôt de brevets, je fais tout… tout seul. Au début, je me suis appuyé sur l’Arist du bateau (d’où l’idée du chariot !) le défend : pour faire de la recherche d’antériorité sur un “ consacrer des capitaux à la R&D est une éviprojet de passerelle, et sur un cabinet de pro- dence dans notre milieu. C’est une particulapriété intellectuelle qui aide à se garantir côté rité par rapport à nos concurrents qui vendent brevets. Aujourd’hui, mon guide en mains, j’ai toujours les mêmes produits. Comme on ne appris la méthodologie pour la mise en forme s’attaque pas à l’acier ou à l’alu, on acquiert une des brevets. Rien que la rédaction peut prendre vraie image sur le plastique ! ” De quoi déga3 à 5 jours ! ” Pragmatique, ce garçon qui fait ger de la marge… PRATIQUES Innover ? “Un vrai métier” chez CI Profiles d’amener différents acteurs à se rapprocher, à s’inscrire dans des réseaux et à favoriser les échanges croisés. Avec identification du potentiel de certains partenariats. Quand on veut se lancer dans l’innovation, il faut très vite appréhender les notions de protection des droits et de la bonne exploitation des droits partagés, mais aussi les notions de conseils en propriété intellectuelle... Pourquoi de tels coûts ? Sontils justifiés ? ” Bref ! Il reste encore trop d’idées reçues – sur la facilité à innover comme sur la difficulté à s’inscrire dans un réseau – “ qu’il faut combattre. Rien de tel que de rencontrer une PME inscrite dans une dynamique de progrès pour vous booster ! défend Guy Vals. Ce n’est certes pas René Leblanc, délégué régional de l’Inpi de Rennes qui le contredira : “ les décideurs doivent considérer la propriété industrielle comme une valorisation du patrimoine intellectuel de l’entreprise. ” ■ Benoît Terrien Témoignages R&D gonflée pour ATC Il sentait une “émergence du textile” sur le marché du décor événementiel : il a décidé de s’accrocher aux voiles ! A la tête d’ATC (Air et Toiles Concept) à Plougoumelen (56), Pierre Laugier vit l’innovation au quotidien. “ Tout en restant à l’écoute de nos clients, nous essayons de proposer des choses innovantes, étonnantes et inédites. ” Et si c’était la meilleure définition d’une bonne R&D ? “ Pour nous, l’innovation part de la R&D de nouveaux matériaux et de nouveaux procédés de formage et de gonflage. Notre objectif : dépasser les contraintes techniques qui se posent dans la réalisation et le montage de ces structures. ” C’est ainsi qu’après avoir habillé les Champs Elysées de 14 km de tissus et avoir travaillé sur 37 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006 PRATIQUES la cérémonie d’ouverture du Mondial de football de 1998, ATC a reçu le prix de l’innovation décerné par l’Anae5 “ pour la conception d’un plafond gonflable à double paroi, une extérieure grise qui servait de surface de projection, une intérieure en PVC translucide pour des jeux de lumière. ” Client ? le Festival de Deauville. “ Une belle vitrine pour nous qui sommes toujours dans l’ombre ” se félicite le créateur déjà attelé à un autre défi : “ le développement d’un procédé qui permet de gonfler des bulles miroirs, sans aucun pli, très résistantes et imperméables. ” De quoi prouver que “ le gonflable, c’est chic, pas kitsch ! ” Euromatic dit “oui” à la R&D Du chef d’élevage aux grosses coopératives régionales, Euromatic (Hénansal-22) fait tourner deux cerveaux et des systèmes de réduction de pollution. C’est en 1995 que tout a commencé. Avec l’idée d’un séchoir économique innovant. Baptisée Séconov, l’invention qui peut faire 85 m de long pour 4 m de hauteur, permet de réduire en granules les fientes de poules asséchées, avant de les valoriser. Fini les mouches ! Volatilisé les odeurs ! “ Avec mon père, on a tout conçu d’un bout à l’autre, se souvient Samuel Briend. Cela nous a pris 4 ans. Le système a été breveté pour les USA, le Canada, l’Europe et le Japon. ” Aujourd’hui encore, Euromatic reste l’unique PME de Bretagne à s’illustrer en la matière avec sept salariés polyvalents et 120 machines première génération qui “ tournent ” dans le monde. “ Au début, il s’agissait de répondre à une demande du milieu de l’aviculture. En fait, de cette première invention découlent de nouvelles applications. Aujourd’hui, des fientes de poules au lisier de porc, on fait de la R&D pour sécher différents types de produits. Avec des économies à la clef : le lisier, c’est 3,7 % de matière seulement. En évaporant l’eau, on gagne sur le poids, donc sur le transport. On travaille aussi sur la résorption de déchets pour la GMS. ” Aidée à ses débuts par l’Anvar, elle travaille désormais sur audits, cahiers des charges et acomptes pour la mise en route de tout prototype “ jusqu’à sa validation et le suivi technique. ” RECHERCHE PUBLIQUE Lancement de Bretagne Valorisation, interface entre l’université et les entreprises Initiée par les quatre universités de Bretagne, l’Ecole nationale supérieure de chimie et l’Insa de Rennes, Bretagne Valorisation entend promouvoir les résultats de recherche publique auprès des PME-PMI et des grands groupes, en France et à l'étranger. Pour ce faire, elle dispose de chargés d'affaires implantés sur les sites de recherche, d’un portefeuille commun de titres de propriété intellectuelle et de l’appui financier d’Oséo Anvar. Contact : 02 99 14 11 33 1 Largement au-dessus de la moyenne des autres régions (+35 %), la dépense bretonne en R&D dépasse de 25% le montant moyen enregistré dans les autres régions, hors Ile-de-France. 62 % des investissements bretons de R&D sont financés par les entreprises (650 millions d’euros), 38 % par les administrations dont 45 % par les universités 2 3 Agence nationale de la valorisation de la recherche L’opération nationale Prédiagnostics Propriété Industrielle illustre les dispositifs efficaces proposés aux PME afin d’appréhender les avantages concurrentiels qu’elles peuvent tirer de la PI. Cette opération à l’initiative de l’Inpi associe également les Arist, services des Chambres Régionales. Elle a donné lieu depuis sa création en Bretagne en 2004 à près de 30 pré-diagnostics par an. 4 Entreprises et recherche privée en Finistère – Synthèse de l’étude Cocef – Juillet 2005 5 Association nationale des agences événementielles. Emily mise sur de nouveaux axes de travail Proche de la production, son bureau d’études travaille à l’amélioration de ses godets, tandis que sa R&D développe des produits pour d’autres secteurs. Godet aérateur de compost Chez Emily (Tréflévénez-29), la R&D c’est “ un vrai service avec trois personnes, un technicien-responsable et deux autres à la conception ”, se réjouit Nicolas Le Bars, directeur commercial et marketing de cette PME de 70 salariés (10 millions d’euros de CA) connue pour ses godets à vis et autres chargeurs qui s’adaptent aux tracteurs. Avantage de cette R&D intégrée qui vient compléter le bureau d’études (trois stations CAO, un atelier prototypes) ? “ Concevoir des produits faciles, développés en quelques mois seulement qui vont rapporter du CA très vite ” mais aussi des inno- 38 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006 vations plus lourdes. Parmi les gros projets réalisés : un godet aérateur de compost (2 ans de R&D !) entrepris via un partenariat avec un bureau d’ingénierie extérieur. “ On a rebondi sur l’étude pour élargir l’idée aux stations d’épuration qui ont besoin de traiter les boues, développe Nicolas Le Bars qui cite un autre exemple d’innovation “ une lame de déneigement pour les grandes surfaces de la GMS qui ont des problèmes quand la neige gêne les parkings. ” Une idée (déjà 16 % du CA) qui n’aura pris “ que deux mois pour la sortir. Son avantage, c’est que la lame peut être fixée sur leurs chariots élévateurs… ” De ces croisements de recherches et d’expertise dans son métier, Emily, “ positionnée à 100 % sur l’agriculture il y a 4 ans ” a su se diversifier. “ 1/3 des affaires dans l’agriculture, un autre dans l’industrie et le dernier dans le BTP Environnement, c’est comme ça que je vois notre activité. ” Encore faut-il se donner les moyens de sa politique : “ oui, la R&D c’est un investissement, 3 % de notre CA, mais on a maintenant plus d’un an de travail assuré. ” Formation - emploi JOURNÉE DÉCOUVERTE DES MÉTIERS A l’initiative de la CRCI et de l’Abea (Association bretonne des entreprises agroalimentaires), dans le cadre d’une convention avec la cellule académique des relations avec les entreprises, huit professeurs et conseillers d’orientation ont participé à la journée Découverte des métiers organisée par Stalaven le 29 mars dernier. “ Il est absolument nécessaire d’actualiser nos représentations des métiers. Nous effectuons entre cinq et dix visites d’entreprise chaque année, rappelle Alain Tourbot, directeur du CIO de Saint-Brieuc. C’est une occasion d’approfondir notre connaissance du tissu économique et de repérer les évolutions pour donner une image concrète de l’activité de l’industrie aux jeunes qui nous interrogent. ” “ Nous avons ainsi découvert l’importance des métiers de la logistique, de la maintenance et du commercial, précise Marie Paule Aude-Drouin, directrice du CIO de Guingamp. En production, nous avons constaté la place prise par le pilotage de machines et la satisfaction du personnel à travailler dans un secteur bien organisé, malgré des conditions de température difficiles. ” ■ “Quand on évoque la traduction, les PME du 22 tendent l’oreille, un peu interloquées.” Avec une expertise qui vise le marché international (80 % anglais, 20 % distribués entre le marché allemand, italien, espagnol…), Liberty Consulting (Saint-Brieuc) connaît un développement encourageant (500 000 euros de CA, 5 personnes). “Intervenant tout à la fois pour la pharmacie, à qui elle propose des services ciblés aux laboratoires de France et de Navarre (près de 50 clients nationaux), la société a décidé de se diversifier dans l’accompagnement des PME, explique Patrick Mack. Qu’il s’agisse de faire traduire le manuel d’une machine, avec son jargon spécifique, des normes, des brevets… ou d’envisager le marché des Peco, avec ses procédures…” Plus-value de la société ? “Lancer des requêtes selon les domaines spécialisés et ne travailler qu’avec des traducteurs installés dans le pays-même visé. C’est à ce prix qu’on garantit une parfaite connaissance des marchés.” Contact : 02 96 61 38 42 ■ Clotilde Chéron de travaux, a mis en avant la très grande diversité des métiers, une autonomie bien appréciable et l’ouverture de la profession aux femmes. Pour l’éducation nationale, ces portes ouvertes, qui entrent dans le cadre du dispositif expérimental de découverte professionnelle, sont plus une ouverture sur le monde du travail que destinées à déterminer des voies d’orientation. ■ Le Conseil général du Morbihan a officiellement lancé une nouvelle aide aux entreprises désireuses d’investir dans l’amélioration des conditions de travail. Cette aide dénommée Actem, vise toutes les entreprises artisanales et industrielles de production dont l’effectif est au moins égal à 5 salariés. Une participation financière est prévue pour la partie Etudes et pour la partie Investissements. L’Anact Bretagne intervient aux côtés de la CRAM, la MSA et l’OPPBTP pour rendre un avis technique sur l’effectivité du projet. Pour en savoir plus : jean-franç[email protected] Votre Agence Locale partenaire de vos recrutements Photo : A. Renault ■ Travaux publics – travaux pratiques. Tisser très tôt des liens avec le monde de l’éducation nationale – faire découvrir les activités, la profession et les filières de formation du CAP aux écoles d’ingénieurs : la Fédération bretonne des travaux publics est en “campagne”. Du 3 au 14 avril, 43 entreprises de travaux publics se sont mobilisé pour ouvrir leurs chantiers à 1 100 collégiens de 57 classes. Travaux pratiques donc pour l’entreprise Amec Spie qui recevait le 3 avril au Rheu une classe de 3ème du collège de l’Adoration. Vincent Hue, conducteur “ C’est d’ailleurs sur ces postes que nous constatons les besoins les plus criants, souligne Paul Marie Fonteneau, directeur de l’espace formation chez Stalaven. Nous avons pu faire valoir l’existence de postes intéressants, qualifiés, non répétitifs et les principes de notre politique sociale. Cette journée s’inscrit dans un programme d’ouverture aux jeunes et aux enseignants (notamment à travers les visites et les stages), visant à donner une image réaliste de nos métiers. ” PRATIQUES Stalaven accueille les conseillers d’orientation 39 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006 Juridique Maître Patrick Boquet Maître Alain Gouranton BAILLEURS ET LOCATAIRES COMMERCIAUX PRATIQUES Quelques questions à se poser Entretien entre Maître Patrick Boquet – avocat – et Maître Alain Gouranton – notaire. En matière de loyer commercial, il y a des villes sinistrées ; la valeur locative dépend de la santé économique du local. A Rennes, les deux derniers mois ont été dramatiques pour les commerçants, et nous sommes dans le “glauque”, comme disait récemment B.H.L. : on ne sait guère où l’on va. Trois points forts orientent l’analyse en matière de baux commerciaux : la détermination du loyer, l’importance des clauses du bail, et le renouvellement de ce bail. Sur le premier point, le bailleur ne dispose pas toujours des éléments de surface pondérée qui lui seraient nécessaires pour discuter du loyer. On devrait toujours avoir fait établir une expertise de valeur pondérée avant de discuter du loyer. Exact. Il faut avoir un rapport d’expertise et tenir compte de l’importance économique du quartier. A Rennes, le Nord et le Sud de la Vilaine ont quasiment inversé la situation d’il y a quarante ans, le Nord ayant beaucoup perdu de sa valeur au profit du Sud. Le bailleur doit être réactif en invoquant une amélioration des facteurs locaux de commercialité lors de la conclusion du premier bail ultérieur. 40 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006 Le bailleur peut améliorer son bail en transformant une négociation pécuniaire en une négociation sur telle ou telle clause, par exemple pour obtenir une clause concernant la charge des travaux exigés par l’autorité administrative. Et cela va jusqu’aux mises aux normes induites par l’exercice de l’activité, et concerne toutes les clauses de travaux. Mieux vaut savoir lâcher un peu d’argent pour négocier les clauses du bail. Avec les clauses d’exclusivité en usage dans les centres commerciaux, on aboutit parfois à des situations ubuesques… Les clauses d’exclusivité sont d’ailleurs parfois écartées, avec un mécanisme de recours en garantie du bénéficiaire de la clause contre le bailleur, et du bailleur contre celui de ses locataires qui a fait écarter cette clause d’exclusivité, pour pouvoir exercer la même activité. Une clause d’exclusivité est destinée à lancer un centre commercial, et doit donc être limitée dans le temps : en gros, deux périodes triennales ou la durée d’un bail. Il ne faut pas oublier que la même clause peut servir, puis desservir, les intérêts d’une partie. Il faut se méfier, dans les centres commerciaux, des contrats déséquilibrés au profit du bailleur, et le preneur ne doit pas signer sans l’avis de son conseil, afin de ne pas être aveuglé par l’attractivité d’un centre commercial. C’est le cas notamment en matière de pas-de-porte avec un retour de bâton ultérieur pour le bailleur au bail suivant, le pas-de-porte étant considéré comme un surloyer. Beaucoup de bailleurs ne comprennent pas cela, car peu d’entre eux pensent à calculer l’incidence du pas-de-porte. Pour le renouvellement, le premier conseil à donner aux locataires est de ne pas laisser filer la durée du bail jusqu’à plus de douze ans, ce qui entraîne le déplafonnement En rappelant que le bailleur sera irrecevable à invoquer une cause de déplafonnement s’il ne le fait pas dès le premier bail suivant l’événement qu’il invoque, exemple : création de parking ou de voie piétonne. Tout à fait. Le parking Hoche a provoqué d’importants déplafonnements au profit de certains, alors que d’autres semblent ne pas avoir invoqué sa création. La jurisprudence fait un sort privilégié au preneur quant à la valeur locative et à son incidence sur la fixation du loyer. On peut se demander si cette discrimination est justifiée au regard du droit positif, puisqu’un bailleur qui n’évoque pas en temps utile une clause de déplafonnement ne pourra pas faire appliquer la valeur locative, tandis qu’un locataire qui a pourtant accepté en connaissance de cause un certain montant de loyer à son entrée dans les lieux pourra ensuite évoquer la valeur locative lors du renouvellement du bail. Vous voyez apparaître ce problème parce qu’il y a eu une action en justice. Le propriétaire s’évite bien des ennuis en soupesant le poids d’une transaction et en sachant discuter avec son locataire. Les propriétaires ont tout intérêt à composer. Une rupture des pourparlers peut aboutir à de très mauvaises surprises, c’est-à-dire l’application de la valeur locative. Nous en avons des exemples locaux, et la valeur locative peut aboutir à faire diminuer le loyer lors d’un renouvellement. Enfin, on doit rappeler aux commerçants de ne pas oublier les déclarations régulières de TVA., ainsi que l’imputation des loyers déductibles fiscalement, portant sur la partie commerciale et non pas la partie habitation. ■ La surprenante histoire de Claude-Jean Desvignes, jeune dirigeant, retrace l’histoire d'un entrepreneur dans une économie mondialisée et concurrentielle. Ce journal est le récit d'une quête pour entreprendre autrement et développer une autre vision de la performance. Claude-Jean, dirigeant d’une entreprise de packaging, est amené à se remettre en cause à la suite de la perte d’un de ses principaux clients. Il s’interroge sur son mode de management, son rôle de dirigeant, ses rapports avec ses salariés, ses clients, ses fournisseurs mais aussi sur ses responsabilités face à ceux qui l’entourent. Publié par le CJD aux éditions d’Organisation, cet ouvrage a été adapté à la scène pour une tournée nationale qui s’est achevée fin avril au casino du Val André dans les Côtes d’Armor. Contact : CJD Côtes d’Armor : 02 96 79 17 90 ■ L’économie bretonne en 14 indicateurs vient de paraître. Publiée par la Conférence des chambres économiques de Bretagne (Coceb), cette nouvelle édition synthétise les principales données régionales de l’agriculture, de l’artisanat, du commerce, de l’industrie et des services et ce, à travers 14 indicateurs clés. C’est ainsi qu’au fil des pages nous découvrons le nombre d’entreprises par secteur d’activité, leur poids et leur évolution dans l’ensemble national; le flux de créations, reprises et défaillances d’entreprise, l’emploi détaillé et comparé à l’échelon national, les investissements corporels, ceux en formation continue et bien sûr le CA et la valeur ajoutée des entreprises bretonnes par grand secteur d’activité. Ce véritable panorama de l’économie bretonne s’adresse à tous les décideurs politiques et économiques. Il est disponible auprès du service information économique et prospectif de la CRCI Bretagne. Contact : 02 99 25 41 04 ■ Trop forts les Bretons ! “Ah, vous êtes Breton !” En des temps pas si lointains, l’exclamation valait son pesant de condescendance ironique. Les temps ont changé. La Bretagne s’est modernisée sans renier sa culture. Elle a imposé son originalité sans rompre avec son authenticité. Scarlette Le Corre, Hervé Bellec, MichelEdouard Leclerc, Patrick Poivre d’Arvor et les autres… Ils sont 25 Bretons audacieux à avoir livré leurs souvenirs d’enfance et “leur Bretagne” au journaliste Paul Burel. Témoignage émouvant pour Danièle Evenou, humoristique pour Yves Coppens qui à 11 ans découvrait son premier squelette… de vache sur une plage ou Rozenn Milin qui à 7 ans voulait devenir “bonne sœur”… Des portraits étonnants, émaillés d’anecdotes et de bons mots que les dessins de Nono ont croqués avec délectation. Editions Ouest France : 02 99 32 58 29 PRATIQUES Culture Le sudoku n°172 D’ALAIN LE BORGNE 9 2 2 7 3 6 5 8 3 8 6 2 1 4 7 5 4 1 8 6 4 5 3 6 7 9 Solution dans le numéro 173 - Juin 2006 41 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006 Annonces > 35 – Rennes et environs PRATIQUES ■ ■ 02 99 79 33 34 > 44 – Nantes et environs Bâtiment industriel 2.000 m2 de stockage et 300 m2 de bureaux - hauteur 8 m 2 portes à quai et 1 porte à niveau A VENDRE RENNES - LA POTERIE - Bureaux : 2 plateaux de 245 m2 bruts de béton - Aménagements en fonction des besoins du preneur. A LOUER ■ ■ AU CŒUR DE LA ZI SUD EST Entrepôt 1.740 m2 - 200 m2 bureaux 1.540 m2 d’entrepôt isolé et chauffé. 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Mail : [email protected] - [email protected] Négoce de mobiliers et produits de décoration de jardin Affaires à céder (Grand Ouest) 1. Exploitation forestière, scierie, fabrication d’emballages en bois C.A. : 3,2 M€ KP : 1,5 M€ France et international Clientèle : Grandes surfaces spécialisées ou de bricolage sans référencement national Répartition des ventes : 72 % marché français ; 13 % point de vente en propre ; 10 % export ; 5 % internet C.A. 31/12/2004 : 1.700 K€ Résultat d’exploitation : 5 % Effectif moyen : 3 personnes Entreprise représentant une base commerciale solide pour développer l’offre produits à partir d’un sourcing élargi. Développement points de vente ouverts aux particuliers et internet. 2. Distribution peintures industrielles (carrosseries) C.A. : 2,8 M€ PRATIQUES S E L E C T I O N S IMMEUBLES BUREAUX AUTONOMES • 113 m2 - RENNES NORD - Rdc 3 parkings - Libre rapidement • 161 m2 - CESSON 4 parkings - Libre fin 2006 • 400 m2 + 12 parkings - RENNES NORD - Libre - A VENDRE • 205 - 237 m2 - Rdc Immeuble neuf avec 15 parkings - RENNES OUEST 3. Négoce de mobilier de bureaux auprès de professionnels C.A. : 1,0 M€ Service aux industries Entreprises recherchées (Région Ouest) Investisseur national recherche toutes entreprises exerçant une activité proche du bâtiment “In Bonis” : . serrurerie, . couverture, étanchéité, . plomberie, . électricité, . peinture, . cloisons, . maintenance, . menuiserie bois. Ces entreprises devront être situées près de l’agglomération nantaise. Clientèle : Industries 31/12/2005 31/12/2004 C.A. > 6 800 K€ > 5 600 K€ RN retraité 5% 5% Effectif moyen : 7 personnes Activité positionnée en niche. Possibilité de développement par croissance externe sur le territoire national. Accompagnement possible d’un des associés. Cause : départ d’un des dirigeants pour raison de santé Cession : 100% des titres Pour toute demande de renseignement, achat, cession JTB ENTREPRISES : RENNES Félix JOLIVET Le Quirinal • 16, mail Anne-Catherine 35000 Rennes Tél 02 23 400 400 - Fax 02 23 400 403 E-mail : [email protected] NANTES Jacques THIÉBAUT 16, rue Marie-Anne du Boccage 44 000 Nantes Tél 02 40 69 29 90 ou 06 11 88 75 24 E-mail : [email protected] Solutions des jeux D’ALAIN LE BORGNE numéro 171 9 2 7 5 6 4 1 8 3 3 5 8 1 2 9 6 7 4 6 4 1 3 7 8 2 9 5 4 6 9 8 1 5 7 3 2 7 1 2 6 4 3 8 5 9 8 3 5 2 9 7 4 1 6 2 9 4 7 3 1 5 6 8 1 8 6 9 5 2 3 4 7 5 7 3 4 8 6 9 2 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9 I B O O M E R A N G II A B A C E R E E III G E N T L E M E N IV A R E A L U V R A I D I VI R G A R VII E P E L VIII U L U L IX S A X E X E N XI S E N E R E R D E R A E E S E R L P I O I E S E N G L U E S U E L L E 43 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006