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Gros Plan :
Alan Stivell
P. 32
Enquête :
R&D, comment
s’y prennent
les PME-PMI ?
N° 172 • MAI 2006 • 4,20 €
P. 36
D O S S I E R : O R G A N I S AT I O N D U T R AVA I L
La flexi-sécurité reste
à inventer !
édito
sommaire
N
ACTUALITÉS
A L’AFFICHE
FOCUS : Quand la Meito perd de ses crédits
BRETAGNE EN RÉSEAU :
Les états généraux de l’industrie bretonne
AILLEURS : Inno Viandes à Clermont-Ferrand
5
12
...................................................................................................................................................................................
...........................................
....................................................
.......................................
14
19
ENTREPRISES
Zundel innove dans les incubateurs et éclosoirs
Quénéa, le solaire et l’éolien made in Carhaix
Sun Color fonde son développement
sur sa politique sociale
............................................
20
22
......................................................................................................................................
23
.................................
DOSSIER
L’organisation du travail
Entretien : Hervé Serieyx, sociologue et économiste
.................
24
29
...............................................................................................
32
.................................................................................................................................
GROS PLAN
Alan Stivell, barde-ambassadeur
RÉGION
Des IAA décryptent les mécanismes européens
AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE :
L’urbanisme commercial, enjeu majeur pour les CCI
.................................
34
............
35
PRATIQUES
ENQUÊTE : R&D, comment s’y prennent les PME-PMI ?
FORMATION :
À la découverte des métiers de l’IAA
JURIDIQUE : Les baux commerciaux
Sudoku
........
...............................................................................
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Ce numéro comporte un encart jeté.
EDITION « BRETAGNE ECONOMIQUE »
CRCI :1,RUE DU GÉNÉRAL GUILLAUDOT
CS 14422 • 35044 RENNES CEDEX
Assistante rédaction et développement :
ANNIE RENAULT
Rédaction :
Tél.02 99 25 41 37 - Fax 02 99 63 35 28
e-mail :[email protected]
B.TERRIEN - C.CHERON - V. MAIGNANT
S. MARSHALL - Y.POUCHARD - V.ROLLAND
S.SEGUIER - C.VIART
Directeur de la publication :
JEAN-FRANÇOIS LE TALLEC
Publicité : 02 99 25 41 36
Ont collaboré à ce numéro :
Couverture : IT STOCK/AGENCEIMAGES
Directeur délégué :
RÉMI BILGER
Comité de rédaction :
RÉMI BONNET - FRANÇOIS CLÉMENT
VANESSA ERMEL - FRANÇOISE L’HOTELLIER
Responsable Publication :
VÉRONIQUE MAIGNANT
ous avons tous dans notre entourage
familial ou amical une connaissance qui
s’est mise à son compte. Nous avons
tous connu ces réunions familiales où nous ne
comprenions pas pourquoi Robert, Jean ou
Michelle ne pouvaient se joindre à la fête ou
devaient nous quitter plus tôt le week-end pour
rattraper le retard accumulé pendant la semaine
faute de moyen humains suffisants.
En 2003 on dénombrait 2 260 000 TPE de
l’industrie, du commerce et des services
économiquement actives.
Les très petites entreprises, entreprises de
moins de 20 salariés, réalisent 27 % de la valeur
ajoutée des entreprises du champ ICS et
emploient 37,5 % des effectifs occupés. Autant
dire l’importance du rôle que peuvent jouer ces
TPE, surtout quand on sait que près de 1,2
million de ces entreprises ne compte aucun
salarié (données 2003 du Ministère des petites
et moyennes entreprises).
Eh bien, faites le test au cours des prochaines
réunions familiales (les mois de mai et juin s’y prêtent bien) et demandez à vos proches, qui se sont
lancés dans la belle aventure de l’entreprise,
pourquoi ils hésitent à embaucher ! De l’incertitude du lendemain à la complexité de la législation, les réponses sont aussi variées que le
domaine d’activité et la personnalité du chef
d’entreprise. Mais le constat général est le même :
les freins au recrutement sont trop nombreux !
Alors comment favoriser l’embauche et lutter
contre la précarité ? Comment répondre aux
besoins de flexibilité des entreprises tout en
restant dans les clous du droit du travail ? Des
solutions récentes comme les groupements
d’employeurs ou le portage salarial existent et ont
fait leurs preuves. A nous chefs d’entreprise de
les utiliser. A nous également de faire comprendre
aux jeunes à la recherche d’un emploi que les
chefs d’entreprise ont besoin d’eux et que leur
engagement et leurs compétences sont indispensables au développement de l’entreprise.
C’est particulièrement vrai pour la TPE.
Création, maquette & photogravure : ODÉBI
Impression : CALLIGRAPHY PRINT
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39
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Jean-Claude LE PIERRES
Président de la CCI du Pays de Fougères
3
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
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des 600 premières entreprises bretonnes
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numéros
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Signature ou cachet
Le réseau des CCI
ILLE-ET-VILAINE
INTERNATIONAL
Sous l’impulsion de la CCI du Pays de Fougères, avec
le soutien de nombreux partenaires, les professionnels de la filière Granit associent leurs savoir-faire, afin de promouvoir le granit breton au sein de “ Ouest Granit Innovation ”. Le collectif
d’entreprises s’est rendu, au printemps, au cœur du premier bassin granitier chinois. Visite du salon Stone Xiamen, d’usines de
tranches, dallages, plans de travail, mosaïques, statues, cheminées… et de carrières de granit à Nan An. Visites à Jinjiang
d’entreprises de fabrication de monuments funéraires, de pavés
et de bordures de trottoir. Des rendez-vous qui ont permis à la
délégation de prendre conscience de la compétitivité de la
filière chinoise, de la mondialisation dans leur stratégie individuelle et collective. Une démarche instructive pour les entreprises
granitières qui, au sein de SPL, vont passer à l’offensive.
CONTACT : CCI du Pays de Fougères - 02 99 94 75 62
À L’AFFICHE
Filière Granit :
direction la Chine
CÔTES-D’ARMOR
FORMATION
MORBIHAN
SALON
Les bonnes pratiques
numériques
En réponse aux nombreuses questions que les nouvelles technologies suscitent dans l’entreprise, mapetiteentreprise.net organise un tour de France des bonnes pratiques
numériques en 4 étapes. Pour le Grand Ouest, c’est le Chorus
de Vannes qui accueillera l’événement les 19 et 20 juin prochains,
en partenariat avec la CCI du Morbihan. Ce salon est dédié aux
solutions informatiques, télécoms et internet destinées aux
petites et moyennes entreprises. Une cinquantaine d’acteurs
majeurs proposeront des solutions sur 10 espaces thématiques. Conférences, démonstrations sont aussi au programme.
CONTACT : www.mapetiteentreprise.net
Un nouveau Bac +4 à l’IEQT
L’Institut européen de la qualité
totale (IEQT) de Saint-Brieuc qui a ouvert
ses portes en septembre 2004 avec une
licence professionnelle “Animateur
Qualité”, proposera pour la prochaine
rentrée un nouveau diplôme homologué
niveau II de Responsable qualité sécurité
environnement (RQSE) en apprentissage.
La Chambre de commerce et d’industrie
des Côtes d’Armor, en partenariat avec
le CFAI de Bretagne, entend ainsi répondre à une demande croissante
des entreprises en matière de qualité mais également du management
du risque industriel pour l’environnement, l’hygiène et la sécurité.
Cette formation, principalement destinée à des étudiants ayant un Bac
+3, est également portée par l’Union patronale des Côtes d’Armor, et
notamment la métallurgie, qui travaille avec la Chambre de commerce
et d’industrie pour la promotion du développement durable.
CONTACT : CCI des Côtes-d’Armor - 02 96 94 57 14
FINISTÈRE
La 17ème promotion parrainée par Jacques Velingues
(à droite) a débuté sa formation en décembre 2005
FORMATION
“L’École des managers de Bretagne”,
au service de la transmission d’entreprise
Depuis plus de 15 ans, “l’Ecole des managers de Bretagne”, animée par la CCI de Quimper Cornouaille, forme et accompagne les
repreneurs de PME-PMI dans leur nouveau métier de dirigeant. Son objectif est de contribuer à la pérennité de l’activité lors de cette étape cruciale que constitue la transmission et d’en faire une véritable opportunité
de développement. Ce cycle est spécifiquement adapté aux repreneurs
potentiels internes à l’entreprise (famille du dirigeant, cadres de direction
exerçant une fonction technique ou commerciale…). C’est également une
réponse particulièrement appropriée aux besoins des repreneurs externes.
En effet, sur une durée de 14 mois, les participants se forment à leur nouveau métier,
en acquérant les compétences et l’autonomie nécessaires au pilotage de l’entreprise. A raison de deux journées par semaine, grâce à une pédagogie
en lien direct avec l’expérience d’entreprise de chacun des stagiaires, cette
formation s’avère porteuse de réussite. “L’Ecole des managers de
Bretagne” lancera en novembre 2006 sa 18ème promotion.
CONTACT : CCI Quimper Cornouaille - 02 98 32 01 00
5
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
■ Pemzec Automobiles n’en finit pas de grandir (Brest).
L’entreprise familiale, créée en 1976 avec l’ouverture d’un premier
garage à Vannes puis d’un second à Redon, connaît un véritable
développement à partir des années 2000. A cette époque, Pemzec
Automobiles rachète la concession Volvo à Brest. Le succès de la
marque suédoise conduit les dirigeants à ouvrir une 2ème concession
à Lorient en 2002 puis à Quimper en 2003. L’entreprise, désormais
concessionnaire exclusif Volvo sur les départements 29 et 56,
amorce un nouveau virage en 2005. Elle décide de commercialiser
sur le Finistère deux nouvelles marques, Jaguar et Land-Rover pour
s’ancrer définitivement sur le haut de gamme et capter une nouvelle
clientèle. Le chiffre d’affaires sur ce département s’élève à 9,5 millions d’euros. Aujourd’hui, entre les cinq affaires, l’entreprise
emploie 55 personnes (19 dans le Finistère et 34 dans le Morbihan).
Pour répondre aux attentes de ses nouveaux clients, la famille
Pemzec vient de doubler la surface de Quimper, passant de 650 m2
à 1 300 m2 pour un investissement total de 1,2 million d’euros et un
objectif annuel de ventes toutes marques confondues de 145 voitures neuves et 200 d’occasion. Le projet d’agrandissement à Brest
est dans les cartons.
Contact : 02 98 41 04 00
■ L’usine a démarré ! Spécialisée dans le béton contraint, la
société SEAC (Grand-Fougeray, 35) intervient pour le marché de la
maison individuelle (Queguiner, Point P…), le marché locatif et le tertiaire. Jusqu’alors simple dépôt de poutrelles (3 personnes) et
approvisionné par les autres usines du groupe (19 sites en France),
le site breton situé sur 11 hectares de terrain devrait employer entre
20 et 30 personnes… d’ici un an pour la fabrication de dalles et poutrelles. Pour l’heure, SEAC est “en plein terrassement”.
Contact : 02 99 08 34 12
■ Actualité chargée pour Oceania Hotels. Le groupe hôtelier
finistérien Sofibra (22 hôtels et 370 salariés en France) change
d’identité et de nom et devient Oceania Hotels. Cette marque
ombrelle chapeautera les 3 marques du groupe : Escale Oceania
(ex-Hôtel Mascotte) ; Oceania et Oceania Style (hôtels de caractère
souvent associés à l’histoire de leur ville, à l’instar du Continental à
Brest). Cette nouvelle stratégie marketing doit donner une meilleure
visibilité et une véritable culture d’entreprise au groupe. Elle s’accompagne également d’une politique de développement du parc
hôtelier : après l’ouverture de l’Oceania Paris, hôtel 4 étoiles de 250
chambres, et le rachat de l’Hôtel de France à Nantes et de
Le Continental à Brest
▼
6
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
▼
ACTUALITÉS
DEVELOPPEMENT
Nouvelle concession à Quimper pour la famille Pemzec
l’Altess’Hôtel à Biarritz en janvier, entre 2005 et 2006, Oceania
Hotels aura investi plus de 35 millions d’euros pour mettre en place
un vaste programme de rénovation de ses hôtels (Escale Oceania
Saint-Malo, Oceania Brest Aéroport, Oceania Nantes et Oceania
Quimper, actuellement en cours de rénovation).
Contact : 02 98 44 58 09
■ SMP Radiance
investit trois millions
d’euros à Rennes.
Créée en 1948, la 2ème
mutuelle interprofessionnelle des travailleurs
indépendants en région
adhère au groupe
Radiance en 1989.
Historiquement implantée à Vannes, elle renforce aujourd’hui sa présence en Ille-et-Vilaine en inaugurant son nouveau siège social : 1 250 m2 de bureaux au cœur de Rennes, achetés
et rénovés dans leur intégralité. Stéphane Lebret, directeur régional
depuis le 1er janvier 2006, compte sur ses 125 collaborateurs (70 à
vannes et 55 Rennes) pour développer l’est de la région, notamment
auprès des pme-pmi. SMP Radiance compte déjà 70 000 adhérents
en complémentaire santé et 47 000 en régime santé des indépendants pour un CA 2006 (1er avril) de 30 millions d’euros. Pour réussir
ce pari, Stéphane Lebret va étoffer son équipe commerciale et annonce l’embauche d’une dizaine de personnes d’ici fin 2006.
Contact : 02 97 63 27 18
■ Deux nouvelles gammes pour Sciences & Mer et vigilance
sur les distributeurs. Sans rien négliger de ses deux métiers
(développement de lignes pour les centres de Thalasso et travail à
façon pour grandes marques), le laboratoire de cosmétiques (70
salariés - Le Relecq-Kerhuon, 29) a lancé Algoane. “Soit 23 produits pour la revente et les soins en cabine, essentiellement destinés
à nos circuits professionnels – centres de beauté et spas – à l’étranger.” souligne Didier Le Tannou, président du directoire. Avec 20 %
de son CA (7,7 millions d’euros, + 7 %) réalisés à l’export
(Allemagne, Russie, USA, Thaïlande, Italie…), le laboratoire cherche
aujourd’hui de nouveaux distributeurs pour cette gamme. “Un mauvais importateur peut tuer un bon produit”, poursuit Didier Le
Tannou qui a décidé de s’informer via les missions économiques
des Ambassades de France. En attendant, développée avec
l’Université de Bretagne occidentale, la ligne Sciences & Mer est
prête à être lancée en pharmacie cette fois.
Contact : 02 98 28 34 29
FACE À LA CONCURRENCE, LA POSTE MODERNISE EN PROFONDEUR SON OUTIL DE PRODUCTION
S’inscrivant dans le cadre du programme de modernisation “Cap
Qualité” de La Poste, qui mobilise un
investissement de 3,4 milliards d’euros pour la période 2003-2010, la
direction du Courrier Haute Bretagne
(Ille-et-Vilaine et Côtes d’Armor) a
laissé sous-entendre l’ouverture en
2008 d’une plate-forme industrielle
courrier de dernière génération.D’une
surface de 25 000 m2, les travaux
pourraient débuter fin 2006 début
2007.Rennes Métropole semble bien
placer pour accueillir ce nouvel équiDe gauche à droite : Michel Bernard, directeur exécutif courrier région Ouest,
pement dont l’objectif est de traiter
Gabriel Hentzen, dg des opérations courriers
et Yvon Pinvidic, directeur courrier Haute Bretagne
plus de 2 millions de courriers et
objets par jour tout en améliorant les
conditions de travail des postiers. Comment ? En sibilisation à la santé au travail (1 300 journées en
investissant massivement dans la formation : sen- 2005) et à la sécurité ; mais aussi en rénovant pro-
gressivement les centres de tri avec un
espace spécialisé pour les entreprises.
“ Au total,l’engagement industriel régional correspondra à un investissement
d’environ 90 millions d’euros répartis sur
les Directions Haute Bretagne et Ouest
Bretagne (29-56) ” expliquait Gabriel
Hentzen, directeur général des opérations Courrier à La Poste en mars dernier. Avec cet outil ultra moderne
dupliqué dans d’autres régions et peutêtre un jour dans l’Ouest Bretagne, La
Poste ambitionne de devenir “l’opérateur
courrier de référence en Europe d'ici à
la fin de la décennie” et ainsi rattraper
son retard sur ses deux principaux
concurrents, l’Allemagne et la Hollande.
ACTUALITÉS
En 2008, une plate-forme industrielle
devrait voir le jour en Ille-et-Vilaine
■ Véronique Maignant
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BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
ACTUALITÉS
DEVELOPPEMENT
■ Seconde vague d’ouvertures
pour Laot (Guipavas-29). Après le
début des années 2000, l’entreprise
spécialisée dans la fabrication et la
pose de menuiserie PVC et aluminium est dans une nouvelle phase
d’ouvertures. Après Pont-L’Abbé et
Saint-Renan déjà effectuées, c’est
au tour de Brest avec une seconde
agence ouverte ce mois-ci, dévoile
Jean-Philippe Chavane, dirigeant.
Avec de nouvelles inaugurations de
points de vente au second semestre, l’objectif de Laot est de passer de 15 à 18 ouvertures
au total “pour un bon maillage sur le 29, le 22 et le 56. Une fois bien en place sur ces
départements, on attaquera le 35” poursuit le dirigeant qui s’est attelé à l’agrandissement
de son agence de Lorient dotée d’une plate-forme technique pour le stock. Laot emploie
actuellement 165 personnes (commerciaux compris).
Contact : 02 98 28 25 68
■ Le Métro de la distribution textile !
C’est en ces termes que Jacques Moreau à
la tête d’Imbretex (Guengat-29) présente son
métier. “Des généralistes au réseau Intersport,
on compte 23 000 clients en France à qui on
propose 28 marques. En 2006, c’est plus facile de faire du négoce que de fabriquer.” Avec
28 salariés et un CA stable de l’ordre de 14,7
millions d’euros, l’entreprise a néanmoins
créé sa propre marque Mer d’Iroise afin de
se doter d’une “identité régionale”. Mais son
créneau reste bien de distribuer
des marques encore
inconnues dans
l’hexagone,
à
l’image de The
Cotton Group,
née en Belgique, dont Imbretex est le
deuxième distributeur à ce jour. Doté d’une
force commerciale efficace (3 personnes),
Imbretex a rentré de nouvelles griffes (Stan
World, arrivée d’Egypte, la licence Pen
Duick…) et reste par ailleurs un grossiste en
pièces textiles pour le marché publicitaire.
Contact : 02 98 91 08 08
■ “La R&D, c’est aujourd’hui deux axes : soit les entreprises
optent pour le low-cost ; dans un contexte sans grande pression
concurrentielle, elles cherchent à baisser les coûts en allant voir du
côté des Peco. Soit, elles font appel à des sociétés de proximité, pour
plus de confidentialité.” C’est parce qu’elle a choisi de se montrer
réactive face à des délais souvent tendus, que Neosoft Services
(Cesson-Sévigné,35) a su se distinguer. Principe de la société créée
en septembre 2005 et qui emploie 45 personnes (nouvelles technologies, électronique) : “proposer les services d’ingénieurs sur des projets
R&D gérés par des grands comptes” poursuit Laurent Florentin, cocréateur qui cite France Telecom, Thomson ou Alcatel parmi ses
clients. “Ils détiennent la maîtrise globale et on intervient sur des tâches
complémentaires, réseau, streaming…” Avec un premier CA de 4,5
millions d’euros (sur 15 mois), la société table cette année sur 65
embauches au total.
■ Sacet à Bruz mise sur les nouveaux standards de transmission. Adossée au groupe I2E (Aix-en-Provence), groupe électronique
qui emploie 400 personnes, l’entreprise (une dizaine de personnes)
intervient pour le compte d’opérateurs et systémiers (Thalès, Alcatel,
Philips semi-conducteurs…) pour qui elle développe “toujours une
technologie sans fil et “radio”, Wifi, bluetooth…” présente Marc
Testard, président. Parce que la “forme de TV mobile met en place
tout un business, nous opérons un gros plan sur la norme Wimax. On
a investi en fonds propres et, via le soutien de centres de recherches
nationaux, on s’apprête à aller voir France Télévision et Canal +”. Et
pour ne pas avoir toutes ses puces dans le même panier, la société
(800 000 euros de CA, + 20 %) participe aux pôles Images & Réseaux
et Automobile haut de gamme.
Contact : 02 99 57 16 56
Nouveaux locaux pour la société A.M.I. à Torcé près de Vitré
▼
■ La société A.M.I. (Atelier de Métallerie Industrielle à Torcé35) spécialisée en tôlerie fine, découpe laser et métallerie industrielle a démarré son activité en 2000 avec un C.A. de 670 000 euros.
Aujourd’hui, après 6 ans d’activité, l’entreprise emploie 20 personnes
et réalise un CA de 2,1 millions d’euros (2005). La récente extension
des locaux, 2 800 m2 dont 2 350 m2 d’atelier et l’acquisition d’un
centre de découpe combiné laser-poinçonnage, va permettre à la
PME de poursuivre son développement avec l’embauche de 8 personnes dans les 3 années à venir. Ses clients, généralement situés
dans l’Ouest de la France, sont issus de secteurs d’activité aussi
variés que : le mobilier urbain, la machine outil, l’électronique, l’agroalimentaire, le stockage, l’automobile, l’agencement de magasins, le
chauffage, l’aéraulique, le matériel aéroportuaire, le bâtiment etc.
Contact : 02 99 49 67 40
8
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
■ Quand le marché des télécommunications connaît de grosses restructurations, Antenessa (Plouzané-29) se
déploie au maximum avec 40 % de son
marché (Antennes et réponses à des
attentes précises pour grands comptes et
PME/ Instruments de mesure pour champs
électromagnétiques) réalisés à l’export.
Europe ( Espagne, Italie, Peco…) mais aussi
Turquie, Asie, de la Corée à la Chine… soit
de nombreux territoires où s’illustre la
▼
■ Positionnée depuis ses débuts sur
le marché des composants et systèmes optiques “future génération”,
Optogone (Plouzané-29) est une jeune
pousse née du département optique de
l’ENST Bretagne et de France Télécom
R&D. Si elle est tombée dans le giron de
Memscap (groupe installé à Grenoble),
trois salariés au départ de la Bretagne
continuent à travailler sur les télécoms
mais développent dorénavant de nouveaux
appareils optiques pour la cosmétique et la
dermatologie.
■ 20 salariés en 2002… 63
aujourd’hui ! Il avait décidé
de prendre le volant de sa
destinée, il a bien fait.
Spécialisé dans le transport
frigorifique au moment de sa
création à Quimper, Frigo
Express (6 millions d’euros de
CA) s’est ouvert au transport
du “sec” confirme Ronan
Fouchet, dirigeant, “toujours
pour les IAA. On descend
beaucoup dans le Sud-Est et
on remonte avec des produits
de là-bas.” Raison de pareille
montée en puissance ? “Une
attention particulière aux RH ;
j’y j’accorde beaucoup d’importance et, de
ce fait, je n’ai pas encore subi de départs – le
signe que les gens se sentent bien ; des outils
à la pointe comme le prochain logiciel de
géo-localisation”. S’il a fallu négocier serré
avec ses clients au moment de la flambée du
gazoil, la PME dotée d’une plate-forme de
transit de 800 m2, pense à se diversifier mais
aussi à une opération de “croissance externe, envisagée courant second semestre…”
Contact : 02 98 57 81 81
société (22 personnes et 2,8 millions d’euros de CA). “Avec les concentrations des
installateurs et opérateurs, le marché s’est
internationalisé, explique Pauline Bernière.
Notre marché suit les normes. Objectif en
2006 : étendre notre réseau de distribution
en Scandinavie, au Moyen-Orient, passer en
Iso 9901 et nous structurer en interne. Notre
deuxième levée de fonds nous a permis une
croissance rapide.”
Contact : 02 98 05 13 34
ACTUALITÉS
DEVELOPPEMENT
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BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
■ + 80 % de progression pour
l’EURL JPG Nettoyage (Saint-Brieuc)
qui intervient notamment sur la Bretagne
et le Grand Ouest pour le secteur du tertiaire, des GMS, de l’IAA ou encore pour
le compte de divers ports bretons. Avec
un CA qui se monte à 370 000 euros,
l’entreprise compte aujourd’hui 18 salariés sur les Côtes d’Armor et 6 sur
Rennes. Après avoir réalisé une opération de croissance externe avec le rachat de Prolari Nettoyage
(Plérin-22), JPG Nettoyage mise déjà sur le rachat au second
semestre d’une autre entreprise spécialisée (45 salariés).
Contact : 02 96 33 16 98
▼
LE CHIFFRE
■ En mars, 325 Logan vendues dans l’Ouest sur un total de
2 000 au niveau national. Après avoir racheté Dacia aux
Roumains, Renault fabrique et commercialise sur place, dès 2004, la
Logan. Si cette dernière n’avait pas vocation à pénétrer le marché
français mais les pays d’Europe de l’Est, son rapport qualité-prix
inédit sur le marché intérieur a provoqué une demande deux fois
supérieure aux objectifs que s’était fixé Renault. Et depuis le lancement d’une motorisation diesel, en mars dernier, cet engouement
pour une voiture économique à l’achat et à l’usage s’est accéléré,
particulièrement en Bretagne, terre traditionnellement très “diésélisée”. Disponible au prix de 9 840 euros TTC pour la version Ambiance
(moyen de gamme), les achats s’orientent à 72 % sur le modèle haut
de gamme, “Lauréate”, au prix de 10 840 euros TTC. Le profil des
acquéreurs ? 74 % sont d’anciens acheteurs d’occasion, roulant
avec un véhicule ayant entre 8 et 12 ans d’âge. Prochaine échéance
pour la Logan : la commercialisation du modèle “break” fin 2006 pour
lequel la demande régionale est, paraît-il, déjà très forte.
Contact : www.renault.com
ou www.daciagroup.com
■ 530 000 visites par mois sur ouestfrance-emploi.com
10
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
“Désormais 60 à 70 % des gens à la recherche d’un emploi utilisent
Internet. Depuis deux ans, le phénomène est tel, que sur une même
période en l’espace d’un an nous avons constaté une progression de
50 % du nombre de visiteurs. Si, au début, seules les personnes issues
du secteur des nouvelles technologies utilisaient ce média, aujourd’hui,
pour tous les postes (commercial, cadre administratif, artisan…), l’ensemble des secteurs d’activité, de la TPE à la très grosse entreprise,
utilise cet outil pour chercher un emploi. Nous gérons quotidiennement
entre 4 et 5 000 offres, chacune ayant une durée de vie maximale de
quatre semaines”, explique Denis Hervé, responsable du projet
Ouestfrance-emploi.com. Pour un coût de 350 euros pour le passage
d’une annonce (180 euros pour dix passages), l’offre est mise en ligne
avec une parfaite délimitation de la zone géographique sur laquelle
l’internaute souhaite travailler. Ce critère est essentiel pour la qualité
des réponses. Tout comme le sont le graphisme et la rubrique formation qui viennent d’être retravaillées.
FINANCE
■ Le chiffre record
De g à d : Alain David, président et Yves Nanquette, dg
des constructions en
Ille-et-Vilaine
en
2005 permet au
Crédit Agricole d’afficher un résultat net
en hausse de 8 %.
Avec une croissance de
30 % des crédits à l’habitat et une centaine
d’embauches, le bilan
de l’année 2005 pour le Crédit Agricole d’Ille-et-Vilaine se présente presque aussi bien que celui de l’année passée (+10 %, 2004/
2003). “Le dynamisme économique du département, un chômage
moins important qu’ailleurs, en particulier chez les jeunes, et une
capacité traditionnelle des bretons à aller de l’avant ont permis d’obtenir un résultat en hausse avec des perspectives sur les deux premiers mois de l’année tout aussi prometteuses” explique Yves
Nanquette, directeur général de la Caisse régionale. “Nous allons
poursuivre notre politique de proximité et suivre les flux de population par l’ouverture de six nouvelles agences en 2006.” Il est vrai que
les onze implantations de 2005, dont une sur le campus de
Villejean, ont permis à la banque de gagner 23 000 nouveaux
clients sur un total de 400 000. Autre sujet évoqué : l’espace libéré
en 2008, lors du déménagement de l’actuel siège social en plein
centre de Rennes, sera destiné à la construction de 330 logements
dont la moitié réservée au des personnes à revenu modéré.
Photo : V. Maignant
ACTUALITÉS
DEVELOPPEMENT
FOCUS
ACTUALITÉS
LA RÉGION PAYS DE LA LOIRE SE DÉSENGAGE DE LA MISSION POUR L’ÉLECTRONIQUE,
L’INFORMATIQUE ET LES TÉLÉCOMMUNICATIONS DE L’OUEST
(Quand la Meito perd de ses crédits
les PME tiquent
C’est officiel. A compter de 2007, la Région mais aussi la Drire des Pays de la Loire vont retirer leur soutien
à la Meito1 qui perd ainsi 400 000 euros. Malgré tout, son discours se veut rassurant. La Meito affirme
se recentrer sur sa vocation première tout en dépassant ses frontières.
“ Entendons-nous bien, la Meito avait jusqu’alors deux missions : l’animation de la filière et l’hébergement des activités
Mégalis haut débit. Dans ce dernier cas, les contrats arrivaient à terme et il était entendu que cette activité serait reprise par un syndicat mixte pour le compte de l’ensemble des
collectivités locales bretonnes. La perte de ces 400 000 euros
va bien sûr nous impacter mais cela ne va pas nous empêcher
de continuer à travailler avec Nantes, Laval ou encore avec le
Centre technique de Normandie. ” Dans la bouche de Michel
Thurel, président de la Meito (1,5 million d’euros de budget
annuel, dont 500 000 euros de la Région Bretagne, près de
100 000 euros de chacune des Drire, 80 000 de celle des Pays
de la Loire), le discours se veut rassurant. “ C’est dommage
pour les acteurs de la filière qui comprennent mal ces notions
territoriales mais, tant du côté académique que de celui des
entreprises, depuis l’annonce de la nouvelle, nous recevons de
multiples témoignages. Tous veulent continuer à bénéficier de
nos services. Néanmoins, nous serons obligés de revoir les
conditions de nos interventions2 en faveur des entreprises
non bretonnes ” ne cache pas Michel Thurel. A suivre.
NexesVisio et la Meito ont contribué
au développement de la visio-conférence
pour Mégalis
Une ouverture moins grande
“ Tout ça est un peu politique et à voir avec la rivalité entre les deux
régions. Mais, bon, ça ne causera pas de grands bouleversements. Ce
recentrage sur la Bretagne est peut-être un bien : à voir trop large, il faut
aussi pouvoir compter sur des moyens solides. ” Co-créateur de Sacet
(technologie sans fil et radio, Rennes), Lionel Le Roux pense que la Meito
est “ bien outillée pour travailler et intervenir auprès des entreprises bretonnes ”. Dans le même temps, il ne cache pas que “ la Meito, en sortant de son territoire géographique, c’était aussi des flux de
communication ascendants et descendants. On peut recevoir des infos
sur des PME qui nous entourent, autant de partenaires et fournisseurs
potentiels… et faire parler de nous quand on veut communiquer sur une
nouvelle technologie… ”
Les Pays de la Loire sont autonomes
“ A Nantes, quand ils mènent des actions, ils savent très bien les réserver à leurs entreprises. Les Pays de la Loire sont autonomes : ils n’ont
12
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
pas à aller bien loin pour trouver ce qui leur convient. ” Créateur de
NexesVisio (Saint-Brieuc), “ assembleur de solutions ”, Frédéric Grange
a travaillé avec la Meito et le correspondant technique de Mégalis dans
le cadre du déploiement visio-conférence, via le réseau, pour le compte de l’Afpa Bretagne. “ La Meito nous a aidé à jauger des besoins et
le correspondant est intervenu pour la mise en place d’une solution sur
les 11 sites bretons avec un serveur multi-points hébergé à Lorient. ”
Rien à redire sur la légitimité des uns et des autres… “ Bon, c’est vrai
qu’on sent un peu de ballotage avec l’arrêt du financement du 44 mais
je pense que les PME bretonnes peuvent s’y retrouver à terme. A trop
s’étendre, les actions peuvent être diluées. ”
Oui au recentrage en Bretagne
“ Je savais que la Région Pays de la Loire allait se recentrer sur son
territoire. Franchement, si notre secteur peut, lui, se renforcer en
Bretagne, ce n’est pas un mal. On a besoin d’interlocuteurs, peut-être
Mieux identifiée des Bretons que des Nantais
Il y a encore un an, Walter Chilou était directeur de Teamlog Nantes
(services informatiques). Il ne s’en cache pas : “ sans vouloir en rien
diminuer le rôle de la Meito, il me semble qu’elle est davantage identifiée des acteurs bretons que nantais avec, de par sa vocation notamment tournée vers l’électronique et les télécoms, un champ d’action
qui me paraît plus parler aux acteurs spécialisés de Lannion et de
Rennes. En ce qui me concerne, quand j’étais basé à Nantes, j’étais
adhérent du Club des responsables informatiques de l’Ouest (Criouest),
un très bon espace d’échanges. ” Aujourd’hui co-créateur de Gen-IP
(près de 10 personnes à Rennes), société spécialisée dans l’intégration de solutions de téléphonie sur IP et de solutions informatiques
Animation de la filière sur les salons
pour centres d’appel, le professionnel et ses deux associés se sont
rapprochés de Rennes Atalante : “ pour un très bon suivi. Nous
venons de nous lancer et nous avons trouvé là des gens pour nous
accompagner. ”
ACTUALITÉS
moins nombreux, mais puissants. ” A la tête de MGDIS, éditeur de logiciels d’aide à la décision pour les collectivités locales et territoriales,
présent à Vannes, Lyon, Paris et Caen (72 salariés/ 4,5 millions d’euros de CA), Jean-Marc Bienvenu continue de s’investir dans la Meito.
“ J’ai déjà reçu la visite d’un chargé d’affaires pour une problématique
toujours d’actualité : notre travail à l’international. Je lui ai exposé mes
besoins : trouver des partenaires, en Espagne, en Belgique… des intégrateurs capables de structurer nos produits pour des métiers et
besoins précis. Dans mon métier, je dois être en relation avec ce
type de sociétés. J’attends donc que la Meito puisse se faire rencontrer
tous ces interlocuteurs. ”
■ Serge Marshall
Mission pour l’électronique, l’informatique et les télécom-
1
munications de l’Ouest. 250 adhérents répartis majoritairement
sur les 9 départements des deux régions. Tél : 02 99 84 85 00
La Meito, c’est l’organisation de stands sur des salons,
2
un journal Amplitel, une base de données très renseignées,
des journées techniques et 350 visites/entreprises
réalisées par des chargés d’affaires
13
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
BRETAGNE EN RÉSEAU
ACTUALITÉS
AGENDA
■ Forum du recrutement et
de la formation en alternance
le 17 mai à la Faculté des métiers
de Ker lann à Bruz (35)
Contact : 02 99 05 46 06
■ Les enzymes en alimentaire,
EFF’2006 symposium européen
organisé par CBB développement
les 17 et 18 mai à la Maison
de l’agriculture de Rennes
Contact : 02 99 38 33 30
■ STIM 2006, salon des solutions
techniques innovantes
du 17 au 19 mai - Eurexpo Lyon
Contact : 04 72 22 33 35
■ Terralies
le Salon de l’agriculture
en Côtes d’Armor les 27 et 28 mai
Parc de Brezillet à Saint-Brieuc
Contact : 02 96 79 21 30
■ Festival Etonnants voyageurs
du 3 au 5 juin à Saint-Malo
espace Duguay Trouin
Contact : 02 99 31 05 74
■ Congrès des ITS
(systèmes de transport intelligents)
à Saint-Brieuc les 15 et 16 juin
Contact : 02 96 62 61 02
■ Carrefour international du bois
du 31 mai au 2 juin
Nantes Parc de la Beaujoire
Contact : 02 40 73 60 64
■ Start West 2006, le rendez-vous
de l’innovation et du capital-risque
les 30 et 31 mai 2006
à la Cité des congrès de Nantes
Contact : 02 40 44 63 78
■ 2ème salon européen
de la recherche et de l’innovation
du 8 au 11 juin
à Paris Expo Porte de Versailles
Contact : 01 46 03 55 01
■ Le tour de France des bonnes
pratiques numériques
mapetite entreprise.net – tour 2006
parc Le chorus à Vannes
les 19 et 20 juin
Contact : 02 97 01 27 46
14
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
ÉTATS GÉNÉRAUX DE L’INDUSTRIE BRETONNE
(La4 Bretagne,
région industrielle !
ème
Le 9 juin prochain à la Mézière (35), le GFI Bretagne
(Groupement des fédérations de l’industrie) se propose de rassembler
les industriels de la région pour définir la “charte du bien entreprendre” et les
moyens de faire de la région la référence en matière de développement
industriel, de croissance et d’emploi à l’horizon 2020.
Terre de réseaux, la Bretagne compte à son actif de nombreux exemples où la
mobilisation des acteurs locaux a permis d’innover sur les problématiques majeures de
l’aménagement du territoire (voies express,
TGV,…). C’est maintenant au tour du GFI
Bretagne de rassembler les énergies pour
trouver des solutions nouvelles aux questions transversales qui concernent tous les
secteurs : attractivité des métiers et recrutement, implantation des zones d’activité,
respect des exigences en matière de qualité, sécurité, environnement.
En coopération avec la CRCI1, l’Upib et de
nombreux partenaires, le “ noyau dur ” des
fédérations industrielles bretonnes organise la consultation la plus vaste possible
de leurs membres pour définir des axes de
progrès et redonner à l’industrie son rôle
moteur dans le développement économique.
“ Ouverte au plus grand nombre, cette manifestation se veut l’acte fondateur du GFI
Bretagne. Elle sera l’occasion de donner une
visibilité à l’industrie bretonne, de la rassurer
sur son avenir et de lui rappeler les raisons
d’être fière des progrès qui l’ont amenée en 20
ans au quatrième rang des régions industrielles
en France ”, rappelle Frédéric Lescure, président du GFI Bretagne.
La journée s’organise le matin autour des onze
“ forums de la compétitivité ” 2. Les interventions, très brèves, apporteront les témoignages
d’entreprises référentes sur les sujets débattus “pour fournir le maximum d’information
aux participants et leur donner envie de mettre
en œuvre les outils et méthodes présentés.”
Depuis six mois, vingt et une réunions de
créativité, sur chacun des pays, ont réuni plus
de 300 industriels et leurs partenaires. Leurs
propositions d’orientation seront débattues
et soumises au vote des participants au cours
de l’après-midi. Quatre grands témoins, Franck
Riboud, Pdg du groupe Danone, Jean-Hervé
Lorenzi, professeur à l’université Paris
Dauphine, Hervé Serieyx, sociologue et économiste, et Jean-Yves le Drian, président du
Conseil régional de Bretagne, réagiront aux
propositions et apporteront leur vision au cours
de trois tables rondes. A l’issue du vote, “ le
bilan de la journée, sur lequel se seront engagés tous les participants, permettra de définir
et de légitimer les futurs axes d’action du
GFI ”, conclut le président du GFI Bretagne.
■ Clotilde Chéron
1
Dans le cadre de leur contribution au SRDE,
les cci de Bretagne ont présenté en novembre
dernier 12 propositions en faveur d’une politique industrielle pour la Bretagne. Elles sont
consultables sur www.bretagne.cci.fr
2
Programme encarté dans ce numéro.
ACTUALITÉS
FINANCE
■ Crédit Mutuel : un résultat net en hausse de 40 %. “Ces
résultats sont essentiellement imputables à la banque de détail et non
à une participation au festin des fusions-acquisitions,” a souligné
Jacques Kergoat, directeur général du groupe Arkéa qui réunit trois
fédérations régionales du Crédit Mutuel et une vingtaine de filiales
spécialisées, à l’occasion de la présentation des résultats de l’exercice 2005. Car, dans les trois domaines d’activité du groupe, les progressions sont importantes et expliquent les 238,9 millions de résultat net consolidé. L’encours d’épargne a crû de 8,8 % pour atteindre
37,40 milliards d’euros avec une progression particulièrement élevée
en assurance-vie et en épargne retraite. L’encours de crédits avec
une progression identique s’établit à 22 milliards d’euros dont plus
de la moitié (12 milliards) représentée par les prêts à l’habitat. Enfin,
avec 727 000 contrats d’assurance non-vie, le groupe Arkéa est pour
la première fois le premier bancassureur du Grand Ouest.
■ La BPO se rapproche du Crédit Maritime. En annonçant un
PNB de 210 millions d’euros et un résultat net de 28 millions d’euros en hausse respectivement de 4,3 % et 14 % pour l'année 2005,
Yves Breux, directeur général, a rappelé la prise de participation de
la BPO de 20 % au capital des Caisses du Crédit Maritime du
Finistère et de la Manche. “Nous sommes actionnaires de référence
et donc responDe g à d : Yves Breux, directeur général sables de la bonne
et Pierre Delourmel, président santé de ces établissements. Le secteur
de la pêche et l’activité des ports sont
en pleine évolution, il
est important d’être
présent. Avec 60
agences, ces deux
caisses représentent
15 % du PNB de la
BPO. Nous allons
poursuivre
notre
coopération tant dans la distribution de produits nouveaux que dans
celui de leurs marques et de leur image.” Un ancrage et un maillage
qui se renforcent également dans le milieu agricole avec des effectifs supplémentaires et la création du prix de la Dynamique Agricole.
16
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
“Aujourd’hui nous aidons à financer l’installation d’un agriculteur sur
10 dans l’Ouest.” La poursuite du plan de rénovation de l’ensemble
des agences, la création de 7 autres et l’embauche d’une centaine
de collaborateurs sont les principaux objectifs que s’est fixé la
banque pour poursuivre son développement en 2006.
CRÉATION
■ Spécialisée dans les cours d’informatique à domicile,
@ide-ordinateur est une des premières sociétés de services informatiques à avoir obtenu le label national “Internet Accompagné”
attribué par le gouvernement. Grâce à lui, elle
Jacques Maillard,
inclut une défiscalisation
dirigeant de
@ide-ordinateur
de ses prestations et ses
clients voient ainsi leur facture réduite de moitié.
Créée en 2001, l’entreprise
rayonne sur toute la
France via un réseau de
partenaires aujourd’hui au
nombre de 10 dont deux
sur la Bretagne. Depuis
novembre 2005, Jacques
Maillard a l’exclusivité de
l’enseigne
pour
le
Morbihan et une partie du
Finistère : “Dans cette
phase de démarrage, je
cible essentiellement les personnes qui n’ont pas été confrontées à
l’informatique dans leur milieu personnel ou professionnel en leur
proposant des modules de deux heures au tarif dégressif de 64 à 92
euros. Chaque client élabore ses thèmes en fonction de ses
besoins. Ils peuvent me payer avec un chèque emploi-service et du
coup diviser leur facture par deux.” Première entreprise de service
informatique à bénéficier de cet agrément dans le Morbihan,
Jacques Maillard espère développer bientôt son activité en direction
des TPE et ainsi embaucher. @aide-ordinateur se veut l’antithèse
des hotlines à domicile.
Contact : [email protected]
ou 02 97 53 74 81
Photo : V. Maignant
■ Les acteurs de l’immobilier d’entreprise du bassin rennais
se regroupent et créent l’association Fnaim Entreprises 35.
“Il s’agit d’un lieu d’échanges pour définir ensemble des règles
déontologiques applicables à toute la profession. En constituant ce
syndicat, nous souhaitons être le porte-parole privilégié et l’interlocuteur actif auprès des représentations institutionnelles. La mise en
place d’un observatoire du marché local nous permettra d’informer
régulièrement les entreprises de l’évolution du marché” explique
Jean Kermarrec, le tout nouveau président. Toutes les principales
agences du secteur adhèrent à Fnaim 35, AtisReal AugusteThouard, Blot, DTZ Jean Thouard, Groupe Giboire et Kermarrec
Entreprise. L’année écoulée a été faste pour l’ensemble des secteurs de l’immobilier, bureaux, locaux d’activité et entrepôts,
puisque la surface totale commercialisée a augmenté de 25 % soit
70 000 m2. Si dans l’ensemble les prix sont restés stables, ceux du
neuf se sont envolés avec une hausse de 8 %.
Contact : 02 99 14 45 88
■ La mairie virtuelle ? Avec différents guichets toujours
accessibles en ligne (marchés publics ; information sur la collectivité ; Etat-civil, pour des requêtes et déclarations à effecteur ;
accueil avec un espace Questions ; Urbanisme, pour ses déclarations de travaux…) Une idée tellement simple que personne n’y
avait encore pensé jusqu’à ce qu’Anovia (Conseil et développement
informatique, Loudéac-22) se penche sur la question. Dirigeant,
Denis Louvegnies est parti d’un principe : “beaucoup de petites
communes ne proposent qu’une simple permanence, parfois d’une
demi-journée. Difficile pour les habitants de pouvoir s’y rendre en
semaine et s’y renseigner.” Son idée est donc de proposer un site
Internet aux mairies avec tous les services en ligne. Une solution
qu’il communique en se rendant sur les salons spécialisés et en
“démarchant” les associations de maires de France.
Contact : 02 96 66 44 82
ACTUALITÉS
CRÉATION
Jean Kermarrec,
président de Fnaim Entreprises 35
à l’occasion du forum “immobilier
et développement durable”
■ Avec une activité dans de domaine des TIC et plus particulièrement dans la conception, la réalisation et la vente des circuits
intégrés hyperfréquences et modules optoélectroniques et hyperfréquences, la société par actions simplifiée Adlightec (22) vient
d’être créée. Constituée d’anciens employés de DALightCom/Highwave Optical Technologies, l’entreprise a reçu sa
première commande alors qu’elle était encore en création, témoignage par ses clients de leur confiance. Elle a effectué la livraison
de cette commande tandis que d’autres sont en cours (un CA de
400 000 euros est prévu dès la fin du premier exercice). Une augmentation de capital avec la société iXCore portera les fonds
propres d’Adlightec à 340 000 euros. “Avec la création d’Adlightec,
c’est la compétence hyperfréquences issue de DA-LightCom qui est
sauvegardée”, précise Patrick Jézéquel, directeur de l’Adit. “Ainsi,
progressivement, le secteur optoélectronique lannionais se recompose et nous ne pouvons que souhaiter que cela soit un signe supplémentaire de la nouvelle dynamique du pôle”.
Contact : 02 96 48 21 32
17
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
ACTUALITÉS
CRÉATION
■ “Je suis là pour aider les demandeurs d’emploi, pas pour
faire leur travail à leur place.” En créant Praxéo Formation
(Ploufragan-22), Sylvie Bannie mise sur la nécessité de remobiliser
les personnes dans un moment très délicat à gérer psychologiquement. Bilans de compétence, analyse des expériences, tests d’aptitude figurent au nombre de ses outils afin d’aider les demandeurs
d’emploi à se resituer dans le présent… et l’avenir. Passée par la
pépinière d’entreprises locale, où elle a pu valoriser sa démarche et
la parfaire, elle annonce un premier CA de 35 000 euros pour son
premier exercice.
Contact : 02 96 76 63 63
INTERNATIONAL
■ Quand la Chine s’éveille, Kolorian prend des couleurs.
1er fournisseur homologué pour la marine nationale, l’entreprise de
Lorient revient plus que satisfaite de son second déplacement sur
un salon professionnel de Shanghai. “Le marché de la plaisance va
démarrer plus vite qu’on ne l’espérait avec des choses extraordinaires. Beaucoup de projets émergent avec une volonté politique de
les voir aboutir très vite” révèle Marc Fontaine, dirigeant de Kolorian
(9 salariés). Si la PME a déjà exporté là-bas de la peinture pour
bateaux à passagers, elle voit aussi poindre des attentes pour
vedettes pêche/plaisance “directement sur le marché intérieur.” Une
▼
activité plaisance sur laquelle Kolorian s’illustre chaque année en
Europe (10 % de son CA). Une obligation de diversification même si
les contraintes européennes ne facilitent pas les choses, “même si
on n’a pas attendu 2000 pour développer des peintures de moins en
moins toxiques.”
■ La mission économique veut amener 500 nouvelles PME
bretonnes à prospecter en Inde. “Avec 42 millions d’euros d’exportations réalisés en 2005 par la Bretagne sur un total national de
7,4 milliards d’euros, notre région est très en retard sur ce pays
désormais accessible”, explique Jean Leviol, chef de mission économique à New Delhi. C’est pourquoi, dans le cadre d’un programme mis en place par le ministère du Commerce extérieur, il est venu
début avril présenter aux PME-PMI bretonnes les perspectives de
débouchés commerciaux et rappeler quelques chiffres : “2ème population au monde (après la Chine), 8 % de croissance annuelle avec
des projections à 10,6 millions d’individus capables de consommer
des produits importés de France, une grande accessibilité du fait de
la forte baisse des barrières douanières (15 % sur les produits industriels).” Grâce à ce programme, des entreprises comme Sercia génétique animale -35, Timab -alimentation animale-35, SokaSociété de Kaolin - 22, InnovaSon - 56, Olmix - nutrition animale 56, Le Floch dépollution - 29 ou bien encore Dalic - 35, intéressées
aujourd’hui par le marché indien, bénéficieront de moyens substantiels pour faciliter leur prospection, comme la prise en charge à
80 % de la perte d’exploitation qui en découle.
Contact : [email protected]
ou [email protected]
■ Avec 70% de son
résultat réalisés à
l’export, contre 40 % il
y a quelques années,
Géodésis respire le vent
du succès. Après la
Grande-Bretagne, la
Suisse et l’Italie, l’entreprise spécialisée dans
la création de bougies
parfumées et de senteurs d’intérieur (8 personnes à Vannes, 600 m2
de site de production) se lance à l’assaut du marché US “7% de
notre CA, stabilisé à 900 000 euros, mais en progression, détaille
Norbert Hiblot, dirigeant. On travaillait jusqu’à présent avec des
importateurs-distributeurs mais j’ai décidé de reprendre le marché
US en direct, comme pour la France et l’Europe.” Après les tournées
commerciales (Californie, Côte Est et Floride), Géodésis a trouvé un
logisticien “pour assurer la livraison des produits et on va créer une
filiale nord-américaine à Montréal. Les marchés visés : les boutiques de décoration, grands magasins et hôtels de luxe.”
Contact : 02 97 01 08 00
18
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
AILLEURS
( La filière bretonne dans le circuit
Il aurait pu s’appeler Dyna Meat…
On l’a baptisé Inno Viandes, vocable très franco-français
pour une vocation internationale. Considéré comme l’un
des trois pôles mondiaux spécialisés dans la viande bovine,
porcine, mouton et volaille, le pôle interrégional de
Clermont-Ferrand dispose de 80 % des moyens nationaux1
en R&D, formation… Une vocation qui lui vaut de travailler
en collaboration avec le pôle breton Valorial.
“ Notre rôle n’est pas de trouver un vaccin pour contrer la grippe aviaire, mais de flécher vers nous, si cela est de notre ressort, des problématiques évoquées par les professionnels de la filière, en Bretagne
notamment. ” Comme toujours dans pareils cas, l’émergence du pôle
de Clermont-Ferrand ne remonte pas à 2005, date de l’appel à candidature. “ Il y a toute une antériorité, rappelle Jean Sirami, coordinateur
du pôle depuis l’Adiv2, association créée en 1975 pour soutenir le développement de l’Institut de la viande (1974) rattaché à l’Université locale, soit différentes structures qui ont toutes à voir avec la recherche et
la formation. Rien que la station Recherche regroupe une très grosse
concentration de chercheurs de l’Inra3. ”
Résultat : Clermont-Ferrand est aujourd’hui la référence pour tout ce qui
a trait à la viande après abattage. Mais depuis la création d’Inno Viandes,
la vocation de l’Adiv est plus que jamais renforcée du côté des… flux :
“ notre rôle est bien de favoriser les transferts auprès des PME, soit pour
faire aboutir des trouvailles pour une application chez elles, soit pour
entendre leurs différentes problématiques en vue de les remonter vers
la recherche. Je peux vous dire que nos flux fonctionnent. Avec le Gis
Pôle Viande de Limoges, très spécialisé en la matière, le Centre technique
de salaison de Maisons-Alfort et l’Adria de Quimper, nous sommes par
exemple très impliqués du côté de la valorisation des co-produits de la
viande, là où les PME
peuvent encore remonter leurs marges. ” C’est ici qu’entre en scène
Valorial4. Mission ? “ Faire le lien avec les autres pôles IAA de façon à ce
que les PME bretonnes puissent être associées sur des enjeux ” explique
Michel Pinel, son directeur. “ On a mis en évidence qu’en Bretagne il y
avait des spécificités en élevage (aviculture et porc) et en alimentation.
Notre commission viande accueille tous les sujets “ viande ” et s’ils relèvent de la transformation, ils sont transmis à Clermont-Ferrand. Qu’il
s’agisse de rebondir sur la microbiologie animale ou d’y diriger des
équipementiers. ”
ACTUALITÉS
PÔLE DE COMPÉTITIVITÉ INNO VIANDES : CLERMONT-FERRAND PLAQUE TOURNANTE DE LA VIANDE
Véritable “ plaque-tournante ” du pôle, l’Adiv
s’active donc en terme de “ passerelles ”, de
transferts mais aussi de formation : 15 % de
ses actions sont menés à l’étranger (au Brésil
pour une assistance technique en découpe du
côté des PME ; au Cambodge via une étude
pour la remise aux normes de la filière au niveau
de l’abattage…).
Une internationalisation qui n’exclut pas les rapprochements hexagonaux. Au contraire.
L’ouverture sur le monde allant dans le sens des
PME régionales. Avec, dans les cartons de l’Adiv,
le projet d’une halle permanente pour vanter les
savoir-faire techniques français. “ Avec un groupement d’équipementiers, PME et TPE, qui n’ont
pas de visibilité à l’international. Ils sont demandeurs d’un outil comme celui-ci. ”
Lignes de production installées, démonstrations,
soit toute “ une mise en œuvre permanente au
profit des technologies les plus avancées ! ” Mais
à une condition : “ pour démarrer un groupe,
avec une totale complémentarité, il faut que les
PME ne soient pas rivales. Du côté de Quimper,
j’ai repéré deux acteurs compétents en séparation mécanique. Il manque encore une PME qui
s’illustre sur la cuisson traditionnelle… ”
De quoi “ échauffer ” les Bretons ?
■ Serge Marshall
En terme de personnes impliquées,
1
détaille Jean Sirami. L’Adiv emploie de fait
105 personnes dont 70 sont directement
en liaison avec les axes stratégiques du pôle.
Sans négliger les forces vives des partenaires
qui ont rejoint le pôle (Adria à Quimper, Limoges…).
Adiv : Association pour le développement de l’institut de la viande
2
Inra : Institut national de la recherche agronomique
3
Valorial - 02 98 10 18 42 et [email protected]
4
19
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
ENTREPRISES
INCUBATEURS ET ÉCLOSOIRS ZUNDEL
L’innovation pour
dépasser les crises
Unique fabricant français de couveuses industrielles,
Maurice Zundel est installé depuis huit ans
à Plénée-Jugon, dans les Côtes-d'Armor.
Son cheval de bataille : l’innovation.
Après de nombreuses recherches, il vient
de mettre au point des prototypes qui devraient faire
leur petite révolution dans le monde de l’aviculture.
De 1982 à 1998, date à laquelle il a créé sa propre entreprise,
Maurice Zundel s’est forgé une solide expérience de spécialiste.
Technicien chevronné, il n’a eu de cesse d’étudier et de maîtriser parfaitement les techniques de fonctionnement et de fabrication de couveuses pour l’incubation et l’éclosion. “ Après le rachat de la société dans
laquelle je travaillais et sa suite classique de licenciements, je n’ai eu d’autre
choix que de monter moi-même ma propre entreprise, explique Maurice
Zundel. Je suis devenu chef d’entreprise malgré moi. ”
Petit poussin au milieu des grands coqs européens, l’entreprise a misé
sur la qualité et la technique. Son point fort : une grande facilité d’adaptation au matériel existant, offrant quasiment du sur-mesure. “ Etant dans
le métier depuis longtemps, ma connaissance du marché m’a permis de
trouver aisément mes premiers clients. Sinon, cela aurait été impossible. ”
De la mécanique à l’assemblage de panneaux en passant par l’électrotechnique, l’entrepreneur gère le matériel, de son élaboration à sa mise
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BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
en place. Qu’il s’agisse d’œufs de caille ou d’autruche, il fabrique environ 150 unités par an (incubateurs ou éclosoirs), pour une clientèle essentiellement basée dans le Grand Ouest.
“ Notre plus gros client est Eclosion dans le Maine-et-Loire, poursuit
Maurice Zundel, mais il y a également Gibo-Vendée à Chambretaud, probablement le plus grand faiseur de gibiers international ”. Pour autant,
près de 60 % du chiffre d’affaires est réalisé auprès d’accouveurs de
canes, pour le magret et le foie gras. “ De fait, d’une année sur l’autre,
notre chiffre d’affaires varie du simple au double, entre 1 et 2 millions d’euros. Nous sommes sur un marché très aléatoire, ce qui explique notamment que nous sous-traitions la partie métallique de notre production. ”
Un marché devenu d’autant plus sensible depuis l’apparition de la
grippe aviaire.
Faire face à la grippe aviaire
“ Jusqu’à présent, les crises étaient cantonnées à des produits précis.
Aujourd’hui, cela concerne tout ce qui porte une plume ! ” Pour y
répondre, Maurice Zundel base sa stratégie sur l’innovation technique. Il s’agit de réduire les 10 % de pertes généralement observés
avec les techniques actuelles d’incubation. Pour y répondre, un investissement de 150 000 euros a été réalisé afin de mettre au point un nouvel incubateur et 12 nouveaux chariots d’incubation. Ces prototypes
sont actuellement en phase d’essai. “ Si nous pouvons obtenir ne
serait-ce que 3 % de gains, c’est déjà énorme. Il faut savoir qu’un couvoir classique produit 1,5 million de poussins par semaine, avec environ 200 incubateurs ! ” Basé sur le contrôle de la ventilation et de la
température, l’incubateur permet une meilleure homogénéité. Quant aux
chariots, adaptables aux machines actuelles, leur mouvement permet
à chaque œuf de bénéficier des meilleures conditions. “ Nous avons
déposé les brevets et d’ici 6 mois, nos essais seront terminés. Nous saurons alors à quoi nous en tenir. En France, les machines sont vieilles et
fonctionnent sur le même mode depuis plus de 30 ans. Si nous réussissons, cela va changer beaucoup de choses… ” Et ce, non seulement
dans la filière avicole, mais également pour la petite société de 4 salariés, dont le dirigeant se considère plus comme un inventeur que
comme un chef d’entreprise. Très confiant, il se veut néanmoins prudent. Le prix de l’innovation reçu en septembre 2005 pour son nouveau matériel laisse cependant présager de bons augures.
■ Véronique Rolland
ENTREPRISES
QUÉNÉA, SOLAIRE ET ÉOLIEN MADE IN CARHAIX
Quand le soleil a rendez-vous
avec le vent
Pionnier en Centre Bretagne dans les énergies
renouvelables solaire et éolienne, Pascal Quénéa
entend bien garder une longueur d’avance dans un marché
en pleine croissance. Avec des agences à Nantes
et Montpellier, il rayonne bien au-delà de son Carhaix.
De 1984 à 1996, Pascal Quénéa, ingénieur en électronique, vit
loin de son “kreiz Breizh”. Il travaille en Allemagne chez un fabricant d’éléments de panneaux solaires et l’envie de rentrer au pays se fait de plus
en plus grande. “ Il n’y avait pas d’entreprise dans le domaine du solaire en Centre Bretagne et j’ai saisi l’opportunité de créer la première. ”
Seul, il ouvre un bureau à Carhaix avec le souci de tout pionnier :
devoir faire tomber des tabous. “ On m’a regardé avec de grands yeux :
beaucoup de gens étaient persuadés que l’ensoleillement d’ici était insuffisant pour le solaire. Il m’a fallu expliquer et encore expliquer mais aujourd’hui le message est passé : on ne vient plus me voir pour demander
si ça fonctionne mais comment l’adapter à son habitation. ” L’activité,
assurée par seize jeunes ingénieurs et techniciens pour un chiffre d’affaires de 2,5 millions d’euros, en belle croissance, se partage à parts
égales entre la réalisation de projets pour particuliers ou collectivités,
et la distribution de matériel sur toute la France. Pour compléter sa proposition en énergies renouvelables, Pascal Quénéa, 50 ans, lancera en
2001 “Adeol”, spécialisée dans l’éolien.
Un solaire soutenu
Le solaire se divise en deux branches, le thermique et le photovoltaïque, et en deux types d’installation, en couplé réseau et en site isolé.
A chacun, Quénéa apporte ses solutions personnalisées. “ Un particulier peut obtenir 60 % de son eau chaude par le solaire thermique et produire son électricité grâce au photovoltaïque qu’EDF lui rachètera à bon
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BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
prix, 0,225 € le kWh. ” Si l’investissement n’est pas anodin, il bénéficie
de fortes aides de l’Etat sous forme de crédit d’impôt (50 % du matériel TTC) et de primes de collectivités locales (régions, départements, pays,
villes, …). “ Hélas, la Bretagne est moins volontariste que d’autres pour
aider le solaire, déplore Pascal Quénéa. Dans les Pays de la Loire, le Centre
ou en Poitou-Charentes, où du coup nous travaillons de plus en plus, les
incitations financières sont bien plus fortes. C’est un paradoxe quand on
sait que la Bretagne importe 95 % de l’électricité qu’elle consomme ! ”
L’éolien de A à Z
Pour l’éolien, Quénéa propose de petites installations pour particuliers
et est régulièrement sollicité pour des plates-formes pédagogiques que
finance l’Ademe. Mais sept des seize ingénieurs et techniciens se
concentrent surtout sur le grand éolien. “ Nous avons cinq projets importants sur le bureau, 3 en Côtes-d’Armor, un en Finistère et un en
Morbihan, soit une trentaine de grosses éoliennes. De la sélection de sites
au choix du matériel en passant par la recherche d’investisseurs, nous
montons des dossiers complets dans lesquels, selon les cas, nous
resterons ou pas partenaires pour l’exploitation. La première ouverture
se fera en fin d’année et quinze autres projets nous attendent déjà. ” Ce
secteur gros éolien, essentiellement breton, réalise aujourd’hui un tiers
du chiffre d’affaires de la SARL. Pour l’avenir, Pascal Quénéa regarde vers
l’Afrique. “ Il existe un marché énorme, surtout pour le solaire, qui ne
pouvait pas éclater avant que les pays industrialisés n’aient d’abord
développé les techniques pour les fiabiliser et en abaisser les coûts. Nous
y sommes maintenant, mais pour des raisons de logistique et de financements, je crois davantage dans l’export indirect via des ONG, des
jumelages entre villes ou lycées d’ici avec des villages africains. ” Pour
ce marché qui ne représente pour l’instant que 5 % de son CA, Quénéa
compte bien, comme pour la Bretagne et la France, profiter de la
meilleure des publicités, le bouche-à-oreille de ses clients satisfaits.
■ Yves Pouchard
“Il n’y a de richesses
que de
...femmes”
“ Depuis cinq ans que l’entreprise est créée, nous avons fêté dixsept naissances. Douze de nos treize CDI sont ici depuis 2000, et plus de
la moitié des salariées en CDD reviennent d’une saison à l’autre ”, souligne avec satisfaction Olivier Gougeon, le dirigeant de Sun Color à
Romagné (35). Cette PME est spécialisée dans la coloration des verres
ophtalmiques en sous-traitance du fabricant de verres American Optical,
basé à Fougères. Elle porte une attention particulière à la gestion des ressources humaines dont elle a fait un facteur majeur de compétitivité.
“ Le capital de l’entreprise ne réside pas dans des machines mais dans
la qualité de la vision des salariées. C’est elle qui permet de détecter les
défauts du verre teint : couleur, intensité, rayure, appairage, reprend
Olivier Gougeon. Nous recrutons des personnes qui vont être capables
d’acquérir cette gymnastique de l’œil et de s’intégrer de manière satisfaisante à l’équipe. ”
Il n’existe pas de filière pour assurer la formation technique du personnel. Pour intéresser le personnel nécessaire à la production, Sun Color
s’est appuyé sur les caractéristiques du bassin d’emploi de Fougères et
recrute en priorité des jeunes femmes ayant des enfants, “ typiquement
celles qui ne peuvent pas trouver d’emploi dans les grandes entreprises
qui proposent en majorité un travail posté. Nous avons adapté nos horaires,
de 8 h à 16 h, pour tenir compte des contraintes familiales. Nous mettons
Chaque ouvrière teint et contrôle en moyenne 300 verres par jour
aussi l’accent sur le dialogue social car nous avons constaté que le
moindre souci d’ordre privé joue sur la concentration, donc sur la productivité
et la qualité du travail. ” Cette qualité de la concentration doit être préservée,
d’où l’attention portée au moral des troupes, à la polyvalence des opératrices et à un système d’intéressement, fondé sur des critères multiples
(quantité produite, difficulté de la tâche, évaluation au jour le jour, …) qui
permet aux salariées d’augmenter jusqu’à 50 % leur salaire de base.
Une démarche atypique
Issu d’un parcours atypique (publicité, communication, enseignement),
Olivier Gougeon préparait un DESS en ressources humaines quand il
a saisi l’opportunité d’utiliser ses qualités d’organisateur en proposant
au fabricant de verres fougerais de sous-traiter la coloration des verres
solaires. La fabrication des verres solaires est très marquée par la sai-
ENTREPRISES
SUN COLOR FONDE SON DÉVELOPPEMENT SUR SA POLITIQUE SOCIALE
Une gamme de 65 teintes
qui exige soin, attention
et dextérité
sonnalité. “ Ce sont quasiment des achats d’impulsion, aux premiers
rayons du soleil. Notre donneur d’ordre nous livre quatre fois par jour et
nous lui renvoyons les pièces prêtes à être taillées dans un délai de six
heures en moyenne. ”
Sun Color démarre avec son créateur et un technicien dans un hangar
aménagé au plus simple. “ Après un mois de test, nous avons fait la preuve de la qualité de notre prestation (absence de casse, respect des délais,
qualité de la coloration) et nous sommes montés en puissance, passant
en 6 mois, et de 2 à 25 personnes, et de 600 à 4 500 verres par jour. ”
Le travail exige du soin, de l’attention et de la dextérité. Il existe 65 teintes
différentes et le passage dans un bain colorant à 89° dépend de la couleur choisie et des caractéristiques du verre. Des améliorations pratiques
ont permis à l’atelier, d’abord simple hangar de terre battue, de devenir
un outil performant : ventilation, éclairage, salle de formation, espace de
détente, ont été conçus à partir des échanges avec les opératrices. Dans
l’atelier, éclairé de néons en “ lumière naturelle ”, l’ambiance musicale et
la souplesse de l’organisation ne doivent pas cacher une incroyable efficacité : en moyenne chaque ouvrière teint et contrôle plus de 300 verres
par jour. Avec des résultats exceptionnels : “ la différence de coloration
entre les verres droit et gauche ne dépasse pas 0,5 % en moyenne
quand le marché français, l’un des plus exigeants, admet un taux de 3 à
4 %. Compte tenu de nos résultats, American Optical nous a chargés de
livrer directement les opticiens pour une partie de notre production. ”
Sun Color affiche des résultats positifs et un chiffre d’affaires annuel de
1 million d'euros.
■ Clotilde Chéron
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BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
DOSSIER
ORGANISATION DU TRAVAIL
flexi-sécu
La
reste à inventer !
24
rité
Les entreprises peuvent-elles être
plus flexibles (sans pousser les gens
dans la précarité), plus rentables et créer
plus d’emplois ? Oui. Du portage salarial,
aux groupements d’employeurs, en passant
par des idées avant-gardistes (allocation
pour tous, semaine de trois jours)…
des solutions innovantes se profilent.
Mais on n’y fait pas attention. Les jeunes
crient dans la rue leur angoisse d’avenir
et les entreprises, leurs contraintes.
Un élément fort émerge du brouhaha :
l’organisation du temps de travail.
Cette variable temps semble être La clé
pour gérer les mutations à venir :
plus de rentabilité mais avec moins d’hommes,
moins de travail effectif… Les 35 heures
n’ont pas eu l’effet miracle escompté.
Il faut inventer d’autres choses.
Dans la tête des précurseurs,
une notion plane : la flexi-sécurité
et l’économie redistributive.
E
n 100 ans, avec un nombre d’actifs quasi équivalent (20 millions de personnes en 1900 contre 24 en 2000), le temps de
travail a chuté de 40 %. Dans ce laps de temps, la rentabilité a été décuplée !
Il va falloir s’y résoudre : le temps évoluant, les entreprises, tendues sur d’énormes élastiques, auront besoin de souplesse, de
moins de monde, moins longtemps. Elles devront pouvoir se
servir en ressources humaines où elles veulent, quand elles veulent. Un signe : leurs énormes besoins en temps partiels. Petits bouts de temps
et d’hommes, utilisés en fonction du cahier de commande. Car le problème est
là : flexibilité équivaut à précarité et à déchirure sociale.
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BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
Photo : Le Mutualiste Breton
DOSSIER
Les plus affranchis ont bien perçu que la composante Temps était
essentielle –Yves Rocher, Bonduelle ont vite surfé sur la tendance et su
se saisir des opportunités de la loi de Robien pour passer aux 32 heures
bien avant les autres. Leur productivité s’est accrue.
Les compétences vont valser
Chacun trouve ses recettes. “ Chez nous, on peut injecter une pièce le
samedi et être sûr qu’elle sera livrée le dimanche par avion.L’instauration des
horaires à la carte a été déterminante.Elle a boosté l’esprit d’équipe,la motivation et la polyvalence ! ” explique Ronan Pérennou, Dg d’Actuaplast
(Saint-Evarzec, 29), fabricant de prototypes en matière plastique.
Ici, des dessinateurs sont programmeurs ; il y a des programmeurs-fraiseurs sur commande numérique ; des ajusteurs-électro-érodeurs ; des
maquettistes-ajusteurs… tout le monde est formé aux NTIC. On réfléchit au télétravail. Le temps se consomme un peu en self-service et ça
fonctionne bien !
Dans la GMS, où l’on jongle avec le temps en permanence, certains ont
parié sur la délégation. Exemple, le Super U de Plobannalec où le
gérant a instauré une direction collégiale : tous les lundis, une réunion
permet de savoir quel agent de maîtrise endossera telle ou telle responsabilité pour la semaine. Dans un autre domaine, celui du transport
“ le moindre grain de sable dans l’organisation du temps peut faire dérailler
toute la machine ” explique René Le Grand de la société de transport
TECL de Châteaulin. “ Toutes les personnes de notre entrepôt font 35
heures pile poil. Par rapport à nos 35 conducteurs, dont certains partent à la
semaine,d’autres le week-end,d’autres à la journée,il a fallu mettre en place
une autre organisation ”. Depuis, TECL fonctionne en navettes avec
des relais régionaux. “ Nous avions de trop grosses consommations d’heures
supplémentaires des chauffeurs ” explique René Le Grand, “ et nous avons
eu recours à Bretagne ressources humaines + pour trouver des solutions.Cela
était d’autant plus urgent que nous sommes dans le Finistère et pénalisés de
6 à 8 heures supplémentaires par semaine par rapport à d’autres régions. ”
L’hôtel-restaurant Ar Milin’ est, lui, passé de 43 à 39 heures en repensant toute l’organisation et en décalant les arrivées des uns et des autres.
Le travail y a gagné en qualité.
Les 35 heures ont eu du bon. Surtout pour ceux qui ont repensé l’organisation du travail en posant tout à plat. On sait qu’elles ne sont pas
une panacée.
Synesia promeut le portage salarial
Synesia (Caudan, 56), spécialité, le
Thierry Girard, directeur de Synesia
“ portage salarial ”, a été créée par
Thierry Girard. La mission de cette
structure :répondre à la demande de
personnes qui souhaitent s’installer
en indépendant, mais en leur offrant
un cadre juridique infiniment moins
casse tête ! Synesia s’occupe de tout
l’aspect administratif et propose un
statut de salarié.Créer une entreprise
libérale n’est pas si simple.Beaucoup
de temps passé (Ursaff,impôts…) au
détriment de la prospection commerciale… Synesia, elle, salarie la
personne qui peut chercher son client toute “ L’avantage pour l’entreprise ? Elle peut disposer
seule, tranquillement.
de ressources nouvelles qui n’existent pas en inter-
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BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°171 • AVRIL 2006
ne ou de missions trop complexes faisant appel à des compétences pointues ”, explique Thierry Girard.
L’entreprise s’offre aussi une
flexibilité maximale sans augmenter sa masse salariale. “ Les
gens sont autonomes.Leur relation
au management ou au DRH est
quasi nulle. Ca libère du temps
pour tout le monde ”.
Un angle très intéressant à exploiter pour lutter contre la précarité des 40,50 ans voire plus,ayant
des compétences non valorisées,
et pour favoriser la flexibilité d’entreprises qui
ne pourraient pas se les payer autrement.
Photo : Le Mutualiste Breton
Chez Actuaplast,
les horaires à la carte
ont boosté la motivation et la polyvalence
“ Côté législatif,on arrive à une balkanisation des situations avec des accords
de branches,d’entreprises …bref un nombre de situations tel qu’on y perd son
latin.Chacun se débrouille ”, note Michel Dupaquier, sociologue, directeur du Cerieme (Centre d’études et de recherches sur l’intégration, l’emploi et la modernisation de l’entreprise). Dans l’entreprise, la vie peut
devenir ubuesque quand la charge de travail est mal calculée : d’un côté
des actifs surchargés de travail et stressés (absentéisme), de l’autre côté
des chômeurs dépensant une énergie folle pour pénétrer, même à la
marge, le marché du travail ! Le risque : la déchirure sociale.
gens aussi.Les entreprises vont devoir jouer sur la polyvalence des tâches et des
lieux de travail, augmenter les possibilités de remplacement dans des équipes
poly-compétentes,booster les systèmes d’information entre les gens ”, poursuit
Michel Dupaquier.
“ Il faut miser sur l’inventivité, la polycompétence et l’intelligence collective,
estime Jean-Ange Lallican, président de l’Association des DRH. Nous
sommes de plus en plus sur la mesure individuelle et c’est pour cela que l’on
doit développer l’intelligence collective de travail.
Pays nordiques :
promoteurs de l’économie redistributive
“ Une des idées prospectives est de mettre en place une allocation universelle
(AU) assortie d’une réduction de la durée du travail. On appelle ça l’économie redistributive. Celle qui classe régulièrement les pays scandinaves au
World Economic Forum parmi les plus dynamiques en assurant des garanties sociales après la production de richesse collective, pas avant comme nous
le faisons avec la logique Rmiste. En poussant cette logique plus loin,le salarié type pourrait se retrouver dans la situation suivante : il perçoit l’AU qui
est acquise,qu’il ait une activité rémunérée ou pas.Il peut aussi avoir un revenu tiré d’un salaire conventionnel ou contractuel en plus ” explique Liam
Fauchard, de l’institut de recherches prospectives Futurouest (35 personnes - Lorient).
Que supprime-t-on en échange ? “ Une grande partie des allocations chômage,les RMI-RMA,les allocations familiales,la retraite de base du régime
général.Les dépenses de santé ? Elles seraient financées via un prélèvement de
type CSG. ”
Qu’advient-il de la RTT ? “ En même temps,nous réduisons le temps de travail à 30 heures/semaine sous forme de 3 jours de travail de 9 heures chacun
+ 3 heures pour des activités diverses.Les effets de ces mécanismes croisés :faire
baisser le coût et le temps de travail, relancer la consommation sans contrarier la productivité car l’entreprise pourra fonctionner plus longtemps (54
heures/semaine) en réduisant les concentrations de mouvement donc la pollution ” précise Liam Fauchard. Utopie ou réalité à venir ? …
Bouger en misant sur l’intelligence collective
“ Dans les années 80,on a pensé que les conditions de travail allaient s’améliorer mais aucune progression n’a été linéaire.Les grandes tendances vont vers
toujours plus de productivité,un réseau de sous-traitants plus complexe,un recours
aux entreprises d’intérim accentué,une plus grande invisibilité du travail des
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BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
DOSSIER
“Il faut miser sur l’inventivité, la polycompétence
et l’intelligence collective” estime Jean-Ange
Lallican, président de l’Association des DRH.
(Photo de droite)
Les 35 heures ? Le problème est que l’on n’a
pas su les aménager : on parlait hier de
l’aménagement du temps de travail, on
parle aujourd’hui de réduction du temps de
travail. Comme ce temps n’a pas été bien
aménagé, on n’a pas assez travaillé sur la
délégation.Nous sommes en retard par rapport aux pays scandinaves qui ont beaucoup
raisonné sur des solutions innovantes en
termes de service social. Normal : quand ils sont bloqués par la neige l’hiver,
eux sont obligés d’imaginer des logiques de rapprochement,de s’adapter et d’être
créatifs… ”, préconise le président de l’Association des DRH.
Photo : A. Renault
En un mot, s’adapter en bougeant tout le temps. La flexibilité est une
nécessité. Notre système français est figé. Il faut inventer la souplesse,
garantir la cohésion sociale, la productivité et l’environnement… Tout
un programme, mais il faut savoir ce que l’on veut.
■ Sylvie Séguier
POINT DE VUE D’UNE COMMERÇANTE
Photo : V. Maignant
“La réduction du temps de travail n’a été que source de contraintes”
Anna Lessard, responsable des achats et du
personnel, dirige avec son mari vingt-et-un
magasins de vêtements haut de gamme, répartis sur tout l’Ouest. De Rennes, où est installé le siège social, ils gèrent plus d’une centaine
de personnes employées à 95 % dans le cadre
d’un CDI.
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BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
“ Le passage des 39 heures aux 37 heures (35 h
+2 heures majorées) a été source de grandes difficultés. Financière bien sûr, avec 11 % de coûts
salariaux en plus sur une année, sans aucune
aide car nos commerces sont des SARL employant
moins de 20 salariés. Mais surtout commerciale,
car la récupération d’1,5 à 2 jours de repos et RTT
par semaine oblige un roulement de personnel très
préjudiciable pour le suivi de la clientèle. Et dans
le haut de gamme, ça ne pardonne pas : une
vente se fait en deux ou trois visites,le conseil et la
relation de confiance sont primordiaux pour déclencher l’acte d’achat.Nous n’avions pas anticipé ce
phénomène mais très vite il a fallu réagir :mieux
fidéliser nos clients avec davantage de système de
bons d’achat (au détriment de la marge) et inciter notre force de vente à personnaliser la relation
client en laissant sa carte de visite avec jours de présence. Dans le haut de gamme, ce suivi individualisé est un minimum.Mon impression générale
sur la RTT est qu’elle a tendance à vider les
centres villes le week-end mais surtout à donner plus
de temps aux gens de comparer les prix, même
s’agissant d’achat plaisir.Et puis les achats de vêtement sur Internet se développent très vite. Les
clients essayent en boutique et achètent via internet. Qui sait, dans une dizaine d’années, nous
serons juste des centres de conseil rétribués par les
marques pour leur servir de vitrines ! ”
■ Propos recueillis par
Véronique Maignant
VENETIS, GROUPEMENT D’EMPLOYEURS
“Nous avons créé 500 CDI depuis 1997 sur Vannes.
Imaginez que toutes les villes
de 50 000 habitants
en fassent autant !”
Vénétis (Vannes) est le premier groupement d’employeurs multi-sectoriels. Cette association à but économique créée en 1997 est devenue,
depuis, une vraie entreprise (2,3 millions de CA). Ses adhérents ? 135
sociétés implantées sur le pays de Vannes qui se regroupent pour
embaucher des salariés afin de répondre à leurs besoins en ressources
humaines. Les besoins peuvent être de saisonnalité (tourisme, chocolaterie en période de fêtes, nautisme l’été). “ Vénétis emploie souvent
des gens qui travaillent sur deux secteurs différents,ils ont un CDI et un seul
contrat de travail délivré parVénétis.L’entreprise qui utilise leurs services tourne souvent avec les mêmes personnes ”, explique Franck Delalande, directeur du groupement. En répondant à ce besoin en main-d’oeuvre
saisonnière, Vénétis satisfait le besoin croissant de compétences à
temps partiel, de flexibilité et permet ainsi de lutter contre la précarité. La personne recrutée partage son temps de travail sur deux ou trois
entreprises différentes mais n’a qu’un seul employeur :Vénétis.
“ AVannes,nous formons des ingénieurs à bac + 8 voire 9 qui partent à Paris
ou à l’étranger.Notre groupement d’employeurs constitue un véritable outil
pour les garder,leur permettre de développer leurs compétences et d’avoir une
rémunération à la hauteur. ”
L’idée de créer Vénétis est venue à Franck Delalande après avoir expérimenté la mise en place d’un groupement d’entreprises au Québec :
Franck Delalande,
directeur du groupement Vénétis
“ La problématique là-bas est la suivante :les gens diplômés partent du Québec
car ils savent qu’ils peuvent multiplier par deux leur salaire aux EtatsUnis.Même phénomène en Bretagne en termes de développement économique.
Nous avons en France 3 millions de chômeurs et plein d’offres d’emploi mais
à temps partiel qui ne satisfont personne pour des raisons financières.Il existe un vivier important d’emplois par rapport à ces temps partiels.Les groupements d’employeurs qui ne bénéficient pas d’une bonne communication
nationale constituent une solution observée par plusieurs pays européens.Depuis
la création deVénétis,nous avons créé 500 CDI sur la ville deVannes.Imaginez
que chaque ville française de 50 000 habitants en fasse autant ! ”
ENTRETIEN AVEC HERVÉ SERIEYX1,
SOCIOLOGUE ET ÉCONOMISTE
Mieux faire comprendre à la société
les mécanismes économiques
Vous dites aussi
que la “ financiarisation ”
de l’économie contribue
à cette mutation.
Pouvez-vous expliquer ?
Les transformations de l’emploi doivent être considérées au
regard, d’abord, de la macro économie et de la mondialisation qui
accentue la concurrence. La voiture chinoise qui arrivera en Europe à
3 000 euros transformera chez nous les entreprises de Montbéliard ou
de Sochaux, leurs sous-traitants… Romano Prodi, il y a peu de temps,
a dit : “ le problème de la France, ce n’est pas la gauche ni la droite, c’est
la Chine ! ” Je pense qu’il a raison.
De plus en plus, ce qui compte pour les donneurs d’ordre, ce n’est
plus la durée de l’entreprise mais le retour sur actions car plus de
50 % des sociétés du Cac 40 sont déterminés par des fonds d’entreprises américaines. Si l’on veut obtenir un résultat par exemple de
40 %, il faut localiser la société là où cela rapporte le plus.
▲
▲
Vous avez beaucoup réfléchi sur l’évolution
du travail, en France, en Europe et dans le monde.
Votre constat est que les emplois changent
de nature. A quoi, selon vous, sont dues
ces mutations ?
29
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
DOSSIER
bien meilleures, bien plus à l’aise dans ce mode
de fonctionnement, alors que les hommes,
eux, marquent leur territoire. Cela a une incidence sur l’emploi : on recherche surtout des
“ managers multiplicateurs ” ; dans le taylorisme, la logique est celle de 10 + 10 + 10 = 30,
les Chinois travaillent comme cela mais sont
moins chers. Aujourd’hui, nous avons besoin de
multiplicateurs d’intelligence et d’un management fonctionnant sur la base de 10 x 10 x 10.
C’est au prix de ce nouveau fonctionnement
multiplicateur que l’on peut passer par rapport
aux pays émergents. On a besoin de moins de
monde et pas des mêmes.
Selon vous, la mutation des salariés compte aussi pour beaucoup
dans l’évolution de l’organisation
du travail ?
Photo : Info DB 22
▲
▲
Ce sont les délocalisations. Il faut aussi qu’elle sous-traite ce qui
est mieux fait au moins cher possible (Nike !). Ainsi, entre fusions, délocalisations et externalisations, on en arrive à une entreprise éclatée. Ceci
concerne toutes les grandes entreprises mais aussi toute la chaîne des
PME PMI à qui on dit : “ Tu me feras tout, tout, tout, pour moins cher. ”
Les effets de ces phénomènes sur l’emploi ?
C’est la fin des emplois assurés, la fin des carrières linéaires,
la fin des métiers durables. En France, il existe un écart de plus en plus
important entre le mouvement économique mondial (dont on ne sait où
il va) et notre contrat social, notre monde à statuts. Le CDI par exemple
évoque une notion d’infini alors que le monde évolue vers quelque chose
d’incertain. Cette culture typiquement française ne facilite pas les
choses. De plus, avec les NTIC, un salarié doit savoir conceptualiser,
décrypter des symboles, et ça c’est une catastrophe pour les non-qualifiés ou les niveaux bac mal digérés. Dans cette mutation, les perdants
sont tous ceux qui n’ont pas de spécialité et pas de background
conceptuel. Les plus à l’abri sont ceux qui ont appris à vivre dans ce
monde où tout bouge et où tout change.
La transformation de l’emploi est-elle aussi liée
à la mutation des organisations ?
Oui. Avant, il y avait les structures pyramidales, avec des gens
qui concevaient, des animateurs et des gens qui faisaient le boulot en
prenant beaucoup d’initiatives. Maintenant, les structures sont plates.
Il y a de moins en moins de jobs de cadres intermédiaires car on n’en
a plus besoin. Sur le terrain, un ouvrier d’une centrale nucléaire a beaucoup plus de responsabilités à la base.
En clair, c’est la fin des petits chefs ?
Oui, d’autant que les entreprises fonctionnent de plus en plus
de façon transversale. La direction des études, des ventes, …qui marquaient hier chacune leur territoire, doivent travailler ensemble de façon
transversale, donc il ne faut plus de chef de service. C’est la fin des
hommes de pouvoir. Le recueil “ Le bal des dirigeantes ” montre que
l’on nomme de plus de plus de femmes dans ces postes car elles sont
30
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
Oui, les hommes et les femmes ont
changé. Les salariés sont de plus en plus distants par rapport à l’entreprise ; les seniors qui
ont des compétences que l’on n’utilise pas
sont désabusés ; les jeunes sont sceptiques par
rapport à ce que peut leur apporter l’entreprise. Ajoutez à cela le fait que le marché n’est pas compris et qu’il a une
très mauvaise image de marque, en gros ce qui est bien c’est l’Etat, ce
qui est mal c’est le marché. Le problème est de savoir comment, à partir de toutes ces données, créer de l’intelligence collective.
Quelles seraient selon vous les voies de progrès
dans ce contexte ?
Rapprocher l’école et l’entreprise en améliorant l’enseignement par alternance. Favoriser la formation tout au long de la vie et surtout favoriser ce que j’appelle la flexi-sécurité.
Qu’est-ce que la flexi-sécurité ?
C’est le fait de promouvoir l’organisation de groupements
d’employeurs pour offrir du travail en CDI à ceux qui n’en ont pas et qui
ont des compétences à faire valoir, répondre aux besoins de flexibilité
des entreprises et créer une dynamique économique, le tout en restant
dans les clous du droit du travail.
Si les groupements d’employeurs sont une réponse
aussi évidente, pourquoi en entend-on aussi
peu parler ?
J’ai rencontré récemment Jean-Louis Borloo et nous préparons
justement un plan de communication national de même qu’un texte de
loi pour mieux faire comprendre les enjeux liés à ces groupements. Je
rajouterai une voie de progrès : celle de mieux faire comprendre à la
société les mécanismes économiques. Enfin, celle de mieux former les
managers. On ne peut plus s’offrir des “ petits de Villepin ” qui passent
en force. Ces gens élevés hors-sol font trop de mal.
■ Propos recueillis par Sylvie Séguier
Auteur d’une vingtaine d’ouvrages,
1
Hervé Sérieyx est le président
de la Fédération nationale
des groupements d’employeurs.
ALAN STIVELL, BARDE-AMBASSADEUR
De la pointe d’un ongle ou d’une paume ouverte vers l’ailleurs,
ses mains font exhaler de ses harpes des sonorités au-delà
de toutes les frontières, tant musicales que territoriales.
A 62 ans, Alan Stivell, homme libre, savoure d’avoir
encore des milliers de musiques à mettre au monde.
Il y a bien longtemps que le titre “Explore”,
celui du 22ème album qui vient de sortir, aurait
pu figurer sur une pochette d’Alan Stivell tant
l’artiste s’est évertué à défricher des champs
où personne n’attendait la musique bretonne. Le premier à constituer une formation
rock, à distiller des sons électro, à investir la
world-music, à rivaliser avec les rappeurs…
A chaque fois, des musiciens se sont engagés dans la brèche qu’il ouvrait tandis que lui
partait à l’assaut d’autres
citadelles. “ Je n’ai plus
besoin de prouver que j’ai
les bases de la musique traditionnelle, sourit Alan. Il y a
encore des milliers de
choses à faire pour une
musique bretonne d’aujourd’hui et surtout de demain.
Quand je suis devant mon
home studio, je ne sais pas
d’avance ce qui va en sortir et c’est un aiguillon fantastique qui me motive
chaque jour, et pour longtemps j’espère. ”
Plus électro-rock que ses précédents albums,
cet “ Explore ” est une démonstration de
maîtrise : un son peaufiné à l’extrême, des
textes ciselés pour la révolte ou la tendresse. Peut-être aussi le disque le plus sombre
avec en ouverture “ miz tu ”, réflexion sur
les événements violents de l’automne dernier
dans les banlieues parisiennes. “ Alors que
je travaillais cet album, je ne voyais que ces
images à la télé en sortant du studio.
Forcément cela m’a influencé. Sur le coup, je
n’y ai pas pensé mais c’est vrai que ces banlieues eurent pour premiers habitants les
Bretons qui fuyaient aussi la misère de leur
pays pour rencontrer souvent la discrimination. A mes débuts, moi aussi, j’ai subi le
racisme anti Breton. ”
Photo : P. Lavieille
De Paris…
32
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
En effet quand à 9 ans, le petit Alain
Cochevelou, son vrai nom, donne son premier concert à la Maison de la Bretagne à
Paris, il a tout d’un Omni, objet musical non
identifié. Nous sommes en 1953 et son père
Photo : JB Millot
GROS PLAN
La Bretagne au bout des doigts
Jord vient de recréer d’après des gravures
l’ancestrale harpe celtique. “ C’est un vrai
Stradivarius qu’avait construit mon père et
j’étais sous le charme de ses sonorités. J’ai
abandonné le piano pour prendre des cours
de harpe classique afin d’être prêt à servir de
cobaye quand l’instrument serait achevé. ”
On salue la virtuosité du gamin et l’année
suivante, il est invité à jouer à l’Unesco, puis
c’est l’Olympia en 1957 en première partie
de… Line Renaud. Devenu Alan Stivell,
(“ source ” en breton), il y reviendra en vedette en 1972, sonnant la reconnaissance nationale et internationale de la musique made in
Breizh. Son morceau “ Suite sud-armoricaine ” est 3ème au hit-parade d’Europe 1, l’album
“ à l’Olympia ” se vendra à 2 millions et demi
d’exemplaires. Performance inégalée, trois
disques de Stivell, “ Renaissance de la harpe
celtique ”, “ à l’Olympia ” et “ Chemins de
terre ”, font partie en 1973 des dix meilleures
ventes d’albums en France. Les tournées
s’enchaînent sur la planète devant des milliers
de spectateurs enthousiastes. Mais l’homme
n’est pas du genre à se satisfaire de cette gloire. A contresens de ce qu’attend une partie
GROS PLAN
le feu à des assistances d’Australiens en chantant en breton, une langue où ils ne pouvaient rien comprendre. ” Même performance
en 1980, lors d’une tournée dans les stades
de football d’Italie. “ De ces concerts à l’étranger, je garde un souvenir particulier pour le
Mexique : nous avons joué devant un public
enthousiaste au milieu des pyramides de l’état
de Santa-Cruz. Une vision inoubliable ! ”
C’était en 2001, et à cette date la carrière
d’Alan Stivell avait déjà trouvé un second
souffle avec la parution quelques années
auparavant de “ Again ”, un album de ses
grands titres revisités. Plus que jamais ensuite, ses disques, qui dans les boutiques sont
passés des bacs folk à ceux de world-music,
exploreront de nouveaux horizons. Option
confirmée donc cette année avec le bien
nommé “ Explore ” que l’on va pouvoir
entendre sur scène, entre autres, le 12 août
à Crozon au Festival du Bout du Monde, un
nom qui sied bien à l’artiste. “ Pour cette
nouvelle tournée, quatre musiciens m’accompagnent pour un répertoire composé à
50 % du nouveau disque et à 50 % de morceaux plus anciens. ” Il est vrai qu’Alan Stivell
risquerait l’émeute s’il n’entonnait pas ses “ Tri
martolod ” ou “ Brian Boru ” !
Repères
Photo : Ad Lib
Fervent européen
Repères
1944 : Naissance à Riom (Puy-de-Dôme)
1953 : Recréation de la harpe celtique
par Jord Cochevelou, son père
1957 : À 13 ans, passage à l’Olympia
en 1ère partie de Line Renaud 1970 :
1er vrai album “Reflets”
1972 : En vedette à l’Olympia. Le disque “live”
se vend à 2,5 millions
1973 : 3 albums de Stivell font partie
des 10 meilleures ventes françaises
1979 : Album “La symphonie celtique”,
sur scène l’année suivante
au Festival interceltique de Lorient
1993 : Album “Again”, ses succès relookés
font un tabac.
2000 : En vedette aux “Vieilles Charrues”
de Carhaix
2006 : Le 22ème album “Explore”
de son public, il sort des disques instrumentaux plus confidentiels et surtout, il consacre
beaucoup de son temps à faire évoluer l’instrument sorti des mains paternelles. “ Des
cordes nylon dont l’invention avait permis à
mon père de concrétiser la première harpe, je
suis passé aux cordes métalliques, aux micros
incorporés et aux pédales d’effets. J’ai rêvé
des harpes électriques du futur et je les ai
concrétisées avec des luthiers aussi fous que
moi. ” Avec le déclin de la vague folk à la fin
des années 70, on verra moins Alan dans
l’Hexagone : il est parti parcourir le monde
pour la promotion de la harpe et de la
Bretagne.
…au bout du monde
“ Déjà en 1977, une longue tournée en
Australie m’avait définitivement convaincu
que la rencontre peut se faire avec les gens les
plus éloignés, pas seulement par la distance,
de notre culture. Sans modestie, tous les
concerts furent triomphaux : nous avons mis
Par les charmes qu’Alan Stivell a su en
démontrer, la harpe celtique a aujourd’hui
conquis le monde. Si plus de 2 000 pratiquants s’y adonnent en Bretagne, ils sont
plusieurs centaines en région lyonnaise et
dans le Nord, deux régions françaises où
l’engouement ne s’explique pas, mais surtout
l’instrument a conquis en particulier la Chine
et la Californie, riche de 200 harpistes celtiques. Au total, dix-sept pays en revendiquent
la pratique. Pour en retracer l’aventure, Alan
Stivell a écrit en 2005, avec Jean-Noël Verdier,
“ Telenn-la harpe bretonne ”, aux éditions Le
Télégramme.
Quand il n’est pas plongé dans ses créations, Stivell, fervent européen, regarde
évoluer une Bretagne qu’il a marquée à tout
jamais de son empreinte. “ Je reste quelqu’un d’optimiste mais nous sommes dans
une période d’incertitude. Je ne vois pas comment la Bretagne avancera sans l’Europe : il
faut vite construire une constitution acceptable
par les peuples s’appuyant, entre autres, sur
la richesse culturelle des régions. ”
■ Yves Pouchard
33
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
À L’INITIATIVE DE L’EURO INFO CENTRE BRETAGNE (EIC) ET DE L’ADRIA,
DES IAA BRETONNES DÉCRYPTENT LES MÉCANISMES EUROPÉENS
Bruxelles à portée de main !
RÉGION
Comment mieux comprendre le processus législatif européen ? Comment
et par qui sont défendus les intérêts de
la filière agro-alimentaire à Bruxelles ?
Bref, qui tire les ficelles ? Huit IAA
bretonnes, confrontées à la nécessité
d’appliquer des règlementations européennes nombreuses et complexes,
ont eu l’occasion d’en débattre, les 22
et 23 mars à Bruxelles, avec neuf
experts européens mais aussi quelques
Moment privilégié pour des échanges d’informations
lobbyistes. Ainsi, sur les sujets juridiques pointus comme la sécurité
alimentaire, l’étiquetage des denrées, les ajouts “Représentation Permanente” de la France
d’additifs et d’arômes ou bien encore la circu- auprès de l’UE, qu’elles ont découvert les jeux
lation des marchandises, les entreprises ont d’influence qui peuvent s’opérer sur des dossiers
eu des réponses concrètes à des questions majeurs ou à l’occasion de crises graves comme
d’application de loi. Mais c’est au cours de celle de la grippe aviaire. “Très franchement,
moments plus conviviaux avec l’un des cette mission est à renouveler, car son approche
responsables de la Confédération européenne très innovante nous a permis de “dédiaboliser”
des IAA ou encore l’attaché agricole à la les relations avec les institutions européennes et
Photo : V. Maignant
De gauche à droite :
M. Edouard-Leborgne,
S. Bouva, P. Wattecamps
et M. Besnéhard
▲
■ Le CJD s’associe aux Cre’Act de
Bretagne. L’édition 2006 des Cre’Act de
Bretagne, organisée par la Banque populaire de l’Ouest (BPO) et l’ESC Rennes School
of Business, invite tous les jeunes diplômés, créateurs ou repreneurs d’entreprise à
concourir pour tenter de décrocher des prix
susceptibles de leur donner un sérieux
coup de pouce financier ou logistique. Ces
jeunes dîplomés ne représentant que 8 %
des créateurs, les organisateurs et les partenaires (l’agence Autrement, KPMG,
Précom et le CJD) s’engagent à récompenser les lauréats à travers des aides financières (jusqu’à 50 000 euros) ou des prestations comme “Parcours créateur” du CJD
qui accompagnera humainement le jeune
pendant deux ans. Pour être un des huit
nominés cette année, il suffit de retirer son
dossier de candidature dans toutes les
34
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
agences BPO de Bretagne, les établissements de niveau bac +2 et plus, ainsi
qu’auprès des organismes d’aide à la création d’entreprise.
Date limite d’inscription : 30 juin 2006
Contact : www.cre-act.com
ou 02 99 54 63 36
■ Air France augmente le nombre de
ses fréquences au départ de Rennes…
Avec 80 % de sièges en plus sur la liaison
Rennes-Charles de Gaulle (CDG), Air France
accroit sensiblement son offre au départ de
l’aéroport de Rennes Saint-Jacques.
Désormais, 3 vols, sous franchise Brit’Air,
décolleront 7 jours sur 7 pour CDG. Une fréquence supplémentaire sur Lyon et l’ouverture à l’essai d’une ligne saisonnière Rennes
Biarritz complètent ce nouveau programme.
“Ces nouveaux horaires vont permettre aux
passagers qui font l’aller et retour dans la
journée de passer 7 heures sur place. Ils
assurent une bonne connexion avec les hubs
de Roissy et de Lyon qui des▲
servent 18 villes européennes
et 20 villes françaises” explique
Daniel Lambert, directeur des
équipements à la CCI de
Rennes. Réalisant 90 % de
son trafic avec Air France, l’aéroport de Rennes a gagné
42 000 passagers sur le der-
d’identifier des personnes au sein de la commission aujourd’hui susceptibles de répondre
directement à nos questions,témoigne Gwenaelle
Joubrel, responsable nutrition chez Triballat(35).
L’accessibilité des fonctionnaires européens m’a
étonnée. Ils nous ont tous confié leur
courriel et invité à les contacter. Leur
grande compétence et leur haut niveau
nous ont permis de comprendre le
cheminement intellectuel qui amène à
la révision d’une loi comme celle sur les
arômes et les additifs annoncée à
partir de 2007. Je sais maintenant de
quoi demain sera fait. Cette rencontre
nous donne une vision à moyen terme
sur les dossiers préalablement sélectionnés ” renchérit David Cassin en
charge de la veille règlementaire chez
Cecab et tout aussi désireux de renouveler
l’opération. Sentiment également partagé par les
fonctionnaires de Bruxelles qui, éloignés du
terrain, ont pu mesurer à travers les questions
de leurs interlocuteurs la difficulté d’appliquer le
droit européen au sein d’une PME-PMI.
Véronique Maignant
nier exercice pour atteindre au 31 mars 2006
un total de 450 000.
■ …mais également au départ de Brest
et Quimper durant la période estivale
La compagnie nationale offre, depuis le 1er
avril, 8 % de sièges en plus au départ de
Brest, notamment sur les vols desservant
Roissy Charles de Gaulle. Du 7 juillet au 8
septembre, les vols sur Marseille seront
quotidiens. Air France augmente de 20 %
sa capacité de sièges vers Nantes et de
11 % vers Nice. En tout, cet été et jusqu’au
28 octobre, 97 vols vers 6 destinations sont
programmés au départ de l’aéroport Brest
Bretagne. Une nouvelle liaison à destination
d’Ajaccio est également annoncée au
départ de Quimper, du 16 avril au 24 septembre. Concernant les tarifs, Air France
annonce des prix très attractifs pour les
voyageurs réservant leur billet au moins 42
jours à l’avance et ce pour les deux aéroports bretons.
L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
Photo : A. Renault
L’urbanisme commercial,
un enjeu majeur pour les CCI
Comment fonctionne une CDEC ?
“ Trois élus politiques et trois élus économiques
constituent le tour de table de la commission,
chacun comptant pour une voix, ce qui fait un
total de six. Dans la première catégorie, on
retrouve le maire de la commune concernée par
le projet d’implantation, le président de l’EPCI
(la communauté d’agglomération) et le maire de
la ville la plus peuplée de l’arrondissement
administratif. La seconde catégorie se compose
des trois représentants socio-économiques ; les
présidents de la CCI, de la Chambre des
Métiers et d’une association de consommateurs, s’explique André Bouet, président de la
commission CDEC à la CCI des Côtes d’Armor.
Les intérêts des uns et des autres étant divergents, c’est souvent la quatrième voix qui fait
adopter ou refuser un dossier (il faut quatre
voix pour adopter un dossier). Les politiques
sont d’une manière générale favorables à toute
nouvelle implantation car ils pensent réduire
en partie le chômage sur le territoire.
Malheureusement, on le constate fréquemment, les emplois créés à ces occasions se font
au détriment des emplois déjà existants. Si la
directive Bolkestein est votée en l’état, elle
remet en cause la légitimité des consulaires à
siéger dans les instances d’autorisation et surtout favorise l’implantation des grandes surfaces
en périphérie au détriment des commerces de
centre ville et centre bourg. ”
Autres témoignages, ceux de Françoise
L’Hotellier, présidente de la commission
Commerce à la CCI de Rennes et de François
Eveillard, membre du Bureau.
“ Depuis plus de 30 ans (depuis la loi Royer de
décembre 73), la législation française s’est attachée à réglementer l’ouverture des commerces
dans le cadre du code du commerce.
Aujourd’hui, la pression communautaire vient
remettre en cause cette orientation constante.
On peut y voir un recul de la protection des
“ petits commerçants ” et le déplorer. On peut
aussi se saisir de cette nouvelle donne pour intégrer la question du développement des commerces dans le code de l’urbanisme,
c’est-à-dire dans les Plu (Plans locaux urbains)
qui régissent les doits à occuper le sol dans
toutes les communes françaises. L’évolution
de la réglementation nationale nous en donne
les moyens juridiques et techniques ; la loi SRU
de Décembre 2000 instaure les Scot (Schéma
de cohérence territoriale), un document d’orientation qui intègre un volet Commerce, et qui
trouve sa traduction concrète dans les Plu.
Depuis 10 ans, à la CCI de Rennes, nous avons
travaillé à la mise en œuvre de chartes de développement commercial sur les 5 pays de notre
circonscription. Aujourd’hui, ces chartes ont
l’opportunité de venir constituer le volet
Commerce des Scot. Une manière de faire
passer la question de l’urbanisme commercial
du code du Commerce au code de l’Urbanisme
– hors d’atteinte de Bruxelles. ”
■ Véronique Maignant
Photo : A. Renault
“ Aux yeux de Bruxelles, la nécessité de présenter
une étude d’impact devant une CDEC pour
ouvrir un commerce de plus de 300 m2 en France
est une restriction à la liberté d’entreprendre ”,
explique Yannick Salmon, responsable du service Urbanisme commercial à la CCI de Rennes.
“ D’où cette mise en demeure ”.
Parallèlement à celle-ci, la directive européenne relative au marché intérieur des services, (dite
directive Bolkestein), poursuit sa vie parlementaire. Adoptée après amendements par la
Commission le 16 février dernier, elle supprime
en sa forme actuelle l’application au cas par cas
d’un “test économique préalable” ou d’une
étude de marché pour être autorisé à ouvrir une
surface commerciale. Le système français
fondé sur une analyse économique est donc
clairement remis en cause.
Allant au-delà de cette notion de test économique, Bruxelles vise aussi la légitimité des
Chambres consulaires à siéger dans les instances décisionnaires (la CDEC notamment).
On touche là au rôle qu’auront à l’avenir les CCI
dans l’octroi des autorisations d’ouverture d’un
commerce, si la directive est adoptée en l’état.
Cela peut aller jusqu’à la fin de la présence
consulaire (Chambres de commerce et d’industrie, Chambres de Métiers) dans les CDEC.
Juillet 2005 : la France fait l’objet d’une mise en demeure de la part
de la Commission européenne qui lui reproche d’entretenir
une réglementation trop restrictive en matière d’implantations commerciales.
En un mot, la France est sommée de s’ouvrir plus largement à la liberté
d’entreprendre. L’un des enjeux pour les CCI : l’avenir des Commissions
départementales d’équipement commercial (CDEC) et leur rôle
au sein de ces commissions.
RÉGION
BRUXELLES REMET EN CAUSE LE SYSTÈME D’AUTORISATIONS COMMERCIALES
35
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
Enquête
INTÉGRÉE OU EXTERNALISÉE, UNE BONNE R&D, CELA SE PRÉPARE
PRATIQUES
S’entourer pour innover
Avec 1,1 milliard d’euros de dépenses
et près de 13 000 emplois1, la recherche
et développement (R&D) n’a pas à rougir
en Bretagne, 4ème région à se faire remarquer
en termes de dépôts de brevets.
“ La R&D ? Vaste sujet. Encore faut-il différencier le développement et l’innovation qui portent sur les process et les services des PME,
de la recherche non finalisée, plus lointaine, avec des ambitions de marché moins rapides, à 3 ou 4 ans… ”
Pour Guy Vals, directeur régional de
l’Anvar2, pas question de douter
pour autant : “ du côté de la R&D à
court terme, avec un horizon à 18/24
mois, je note une bonne implication
et un dynamisme sérieux de la part
des PME bretonnes. Mes indicateurs ? Le poids relatif des aides à l’innovation, de l’ordre de 4 à 5 %, ce qui équivaut au poids national de la
Bretagne au niveau économique, ou encore le nombre de projets lauréats au niveau national au concours de création d’entreprises innovantes,
au 3ème ou 4ème rang l’an dernier. ”
la bouche même des entreprises sondées : “ manque d’informations,
méconnaissance des partenaires potentiels ; manque de temps ; individualisme des entreprises ; difficultés de collaboration entre les organismes publics et les TPE-PME ; coopérations difficiles entre les
TPE-PME et les grandes entreprises du fait de leurs différences (moyens
humains, financiers) ; manque de confidentialité ”.
Et c’est ainsi que le désir de R&D se dégonfle comme un ballon de
baudruche… Un risque que ne court pas Outils Océan. Il y a quelques
années, l’entreprise (Saint-Evarzec-29) se distinguait avec une navette à courrier très innovante, devenue une référence nationale. Même
si la PME de 24 salariés reconnaît réaliser une partie de son chiffre sur
le négoce en provenance de Chine, Vianney Ancelin, dirigeant, insiste sur la nécessité de continuer à
innover “ avec une personne
employée à plein temps pour le
développement de nos échantillons.
Un coût, mais c’est à ce prix que
nous resterons le n° 1 de l’installation
“ Service courrier sur le sac ”.
Les craintes naissent de l’ignorance… Pour le directeur de l’Anvar, “ pas
question de se lancer dans l’innovation de façon naïve. Les pôles de compétitivité ? Bien sûr que c’est une porte à pousser ! C’est tout l’intérêt
Un bon encadrement R&D
peut avoir un sacré effet de levier !
Il donne tout simplement la capacité
à la PME de s’inscrire dans le paysage.
Donc, si la R&D non finalisée nécessite une “ vraie taille critique, une capacité à se projeter et une bonne surface financière ”, la “ petite ” R&D, celle
qui vise à produire un nouveau produit, à lancer un concept innovant,
à faire briller une idée nouvelle, reste bien à la portée… des bonnes volontés. Et pas uniquement dans l’électronique et les télécommunications
ou dans l’agro-alimentaire, via les équipementiers, secteurs les plus engagés… “ A la différence de la région Rhône-Alpes, tournée vers la chimie
ou Paca, spécialisée dans les NTIC, on note ici des dépôts de brevets
assez généralistes, relève Christian Petton de l’Arist Bretagne3 : en
mécanique générale, automobile, machine agricole ; en recherche biomédicale ; du côté des chantiers navals… Jusqu’au filet de pêche ! ”
Encore faut-il savoir s’y préparer. Cellule “Géotrouvetout” en interne
pour une meilleure gestation et protection des idées… ou recours à des
compétences extérieures ? Et alors, quels liens tisser, avec qui, pour
quelles garanties et protection ? “ Attention, dans ce dernier cas, les
entreprises doivent se renforcer en interlocuteurs en… interne. Innover
ouvre de multiples dimensions, économiques, financières, juridiques…
Il faut se doter de tous les moyens afin de mieux appréhender le marché final. Faute de quoi, la PME va se trouver isolée. ”
Conclusion : une PME-PMI doit avoir quelqu’un sachant dialoguer
avec un environnement complexe, “ sinon, c’est le Dg de l’entreprise
qui va devoir tout endosser et entre les problèmes de gestion au quotidien et la nécessité de se projeter… il ne pourra pas tout assumer. ”
Autant de freins qu’une étude4 menée par CCI-29 a bien identifiés, de
36
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
ATC : double sphère
à révélation d’image
interne (à gauche) et
décor pour défilé de
mode (ci-dessous)
De la toiture au portail, en passant
par l’échelle ou… le chariot de mise
à eau pour un dériveur, CI Profiles
(Marpiré-35) innove avec succès dans
tout ce qui est “ 100 % profilés ”.
Chariot dériveur insensible à
la corrosion de l’eau de mer
Développer des produits nouveaux ne
consiste pas à tenir uniquement son crayon,
fût-il assisté par des logiciels de calculs et
une CAO 3D. Responsable Innovation au
sein de cette holding de 15 personnes, Yann
Le Guyader, technicien supérieur en conception de produits industriels a eu le temps de
se rôder… “ En 2001, on a séparé les deux
activités. On faisait des
circuits imprimés ? On
a décidé de se lancer
dans les profilés, des
tubes en plastique. ” Avec
400 000 euros de CA
rien que pour CI
Composites, qui vient de
dégager des bénéfices,
l’idée de disposer à
demeure d’un “ inventeur ” est donc payante.
“ De la recherche de staEchelles à crinoline à base
giaires pour l’assistance
de plat pultrudé, cintré
technique au dépôt de
brevets, je fais tout… tout
seul. Au début, je me suis appuyé sur l’Arist du bateau (d’où l’idée du chariot !) le défend :
pour faire de la recherche d’antériorité sur un “ consacrer des capitaux à la R&D est une éviprojet de passerelle, et sur un cabinet de pro- dence dans notre milieu. C’est une particulapriété intellectuelle qui aide à se garantir côté rité par rapport à nos concurrents qui vendent
brevets. Aujourd’hui, mon guide en mains, j’ai toujours les mêmes produits. Comme on ne
appris la méthodologie pour la mise en forme s’attaque pas à l’acier ou à l’alu, on acquiert une
des brevets. Rien que la rédaction peut prendre vraie image sur le plastique ! ” De quoi déga3 à 5 jours ! ” Pragmatique, ce garçon qui fait ger de la marge…
PRATIQUES
Innover ? “Un vrai métier” chez CI Profiles
d’amener différents acteurs à se rapprocher, à s’inscrire dans des
réseaux et à favoriser les échanges croisés. Avec identification du
potentiel de certains partenariats. Quand on veut se lancer dans l’innovation, il faut très vite appréhender les notions de protection des droits
et de la bonne exploitation des droits partagés, mais aussi les notions
de conseils en propriété intellectuelle... Pourquoi de tels coûts ? Sontils justifiés ? ” Bref ! Il reste encore trop d’idées reçues – sur la facilité
à innover comme sur la difficulté à s’inscrire dans un réseau – “ qu’il
faut combattre. Rien de tel que de rencontrer une PME inscrite dans une
dynamique de progrès pour vous booster ! défend Guy Vals. Ce n’est
certes pas René Leblanc, délégué régional de l’Inpi de Rennes qui le
contredira : “ les décideurs doivent considérer la propriété industrielle
comme une valorisation du patrimoine intellectuel de l’entreprise. ”
■ Benoît Terrien
Témoignages
R&D gonflée pour ATC
Il sentait une “émergence du textile” sur le marché du décor événementiel : il a décidé de s’accrocher aux voiles ! A la tête
d’ATC (Air et Toiles Concept) à Plougoumelen (56), Pierre
Laugier vit l’innovation au quotidien.
“ Tout en restant à l’écoute de nos clients, nous essayons de proposer des choses innovantes, étonnantes et inédites. ” Et si
c’était la meilleure définition d’une bonne R&D ? “ Pour nous,
l’innovation part de la R&D de nouveaux matériaux et de nouveaux
procédés de formage et de gonflage. Notre objectif : dépasser
les contraintes techniques qui se posent dans la réalisation et le
montage de ces structures. ” C’est ainsi qu’après avoir habillé
les Champs Elysées de 14 km de tissus et avoir travaillé sur
37
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
PRATIQUES
la cérémonie d’ouverture du Mondial de football de 1998, ATC a reçu
le prix de l’innovation décerné par l’Anae5 “ pour la conception d’un
plafond gonflable à double paroi, une extérieure grise qui servait de surface de projection, une intérieure en PVC translucide pour des jeux de
lumière. ” Client ? le Festival de Deauville. “ Une belle vitrine pour
nous qui sommes toujours dans l’ombre ” se félicite le créateur déjà attelé à un autre défi : “ le développement d’un procédé qui permet de gonfler des bulles miroirs, sans aucun pli, très résistantes et imperméables. ”
De quoi prouver que “ le gonflable, c’est chic, pas kitsch ! ”
Euromatic dit “oui” à la R&D
Du chef d’élevage aux grosses coopératives régionales, Euromatic
(Hénansal-22) fait tourner deux cerveaux et des systèmes
de réduction de pollution.
C’est en 1995 que tout a commencé. Avec l’idée d’un séchoir économique innovant. Baptisée Séconov, l’invention qui peut faire 85 m
de long pour 4 m de hauteur, permet de réduire en granules les
fientes de poules asséchées, avant de les valoriser. Fini les mouches !
Volatilisé les odeurs ! “ Avec mon père, on a tout conçu d’un bout à
l’autre, se souvient Samuel Briend. Cela nous a pris 4 ans. Le système a été breveté pour les USA, le Canada, l’Europe et le Japon. ”
Aujourd’hui encore, Euromatic reste l’unique PME de Bretagne à s’illustrer en la matière avec sept salariés polyvalents et 120 machines première génération qui “ tournent ” dans le monde. “ Au début, il
s’agissait de répondre à une demande du milieu de l’aviculture. En fait,
de cette première invention découlent de nouvelles applications.
Aujourd’hui, des fientes de poules au lisier de porc, on fait de la R&D pour
sécher différents types de produits. Avec des économies à la clef : le lisier,
c’est 3,7 % de matière seulement. En évaporant l’eau, on gagne sur le
poids, donc sur le transport. On travaille aussi sur la résorption de
déchets pour la GMS. ” Aidée à ses débuts par l’Anvar, elle travaille
désormais sur audits, cahiers des charges et acomptes pour la mise
en route de tout prototype “ jusqu’à sa validation et le suivi technique. ”
RECHERCHE PUBLIQUE
Lancement de Bretagne Valorisation,
interface entre l’université et les entreprises
Initiée par les quatre universités de Bretagne, l’Ecole nationale supérieure de chimie et l’Insa de Rennes, Bretagne Valorisation entend promouvoir les résultats de recherche publique auprès des PME-PMI et des
grands groupes, en France et à l'étranger. Pour ce faire, elle dispose de
chargés d'affaires implantés sur les sites de recherche, d’un portefeuille
commun de titres de propriété intellectuelle et de l’appui financier
d’Oséo Anvar.
Contact : 02 99 14 11 33
1
Largement au-dessus de la moyenne des autres régions (+35 %),
la dépense bretonne en R&D dépasse de 25% le montant moyen
enregistré dans les autres régions, hors Ile-de-France.
62 % des investissements bretons de R&D sont financés
par les entreprises (650 millions d’euros), 38 % par
les administrations dont 45 % par les universités
2
3
Agence nationale de la valorisation de la recherche
L’opération nationale Prédiagnostics Propriété Industrielle illustre les
dispositifs efficaces proposés aux PME afin d’appréhender les avantages concurrentiels qu’elles peuvent tirer de la PI. Cette opération à
l’initiative de l’Inpi associe également les Arist, services des Chambres
Régionales. Elle a donné lieu depuis sa création en Bretagne en 2004 à
près de 30 pré-diagnostics par an.
4
Entreprises et recherche privée en Finistère
– Synthèse de l’étude Cocef – Juillet 2005
5
Association nationale des agences événementielles.
Emily mise sur de nouveaux axes de travail
Proche de la production,
son bureau d’études travaille
à l’amélioration de ses godets,
tandis que sa R&D développe
des produits pour d’autres
secteurs.
Godet aérateur de compost
Chez Emily (Tréflévénez-29), la R&D
c’est “ un vrai service avec trois personnes, un technicien-responsable
et deux autres à la conception ”, se
réjouit Nicolas Le Bars, directeur
commercial et marketing de cette
PME de 70 salariés (10 millions d’euros de CA) connue pour ses godets
à vis et autres chargeurs qui s’adaptent aux tracteurs. Avantage de cette R&D
intégrée qui vient compléter le bureau d’études
(trois stations CAO, un atelier prototypes) ?
“ Concevoir des produits faciles, développés
en quelques mois seulement qui vont rapporter du CA très vite ” mais aussi des inno-
38
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
vations plus lourdes. Parmi les gros projets
réalisés : un godet aérateur de compost (2 ans
de R&D !) entrepris via un partenariat avec un
bureau d’ingénierie extérieur. “ On a rebondi
sur l’étude pour élargir l’idée aux stations
d’épuration qui ont besoin de traiter les boues,
développe Nicolas Le Bars qui cite
un autre exemple d’innovation “ une
lame de déneigement pour les
grandes surfaces de la GMS qui ont
des problèmes quand la neige gêne
les parkings. ” Une idée (déjà 16 %
du CA) qui n’aura pris “ que deux
mois pour la sortir. Son avantage,
c’est que la lame peut être fixée sur
leurs chariots élévateurs… ” De ces
croisements de recherches et d’expertise dans son métier, Emily,
“ positionnée à 100 % sur l’agriculture il y a 4 ans ” a su se diversifier. “ 1/3 des affaires dans
l’agriculture, un autre dans l’industrie et le dernier dans le BTP Environnement,
c’est comme ça que je vois notre activité. ”
Encore faut-il se donner les moyens de sa
politique : “ oui, la R&D c’est un investissement, 3 % de notre CA, mais on a maintenant
plus d’un an de travail assuré. ”
Formation - emploi
JOURNÉE DÉCOUVERTE DES MÉTIERS
A l’initiative de la CRCI et de l’Abea
(Association bretonne des entreprises agroalimentaires), dans le cadre d’une convention
avec la cellule académique des relations avec
les entreprises, huit professeurs et conseillers
d’orientation ont participé à la journée
Découverte des métiers organisée par
Stalaven le 29 mars dernier.
“ Il est absolument nécessaire d’actualiser
nos représentations des métiers. Nous effectuons entre cinq et dix visites d’entreprise
chaque année, rappelle Alain Tourbot, directeur du CIO de Saint-Brieuc. C’est une occasion d’approfondir notre connaissance du
tissu économique et de repérer les évolutions
pour donner une image concrète de l’activité
de l’industrie aux jeunes qui nous interrogent. ”
“ Nous avons ainsi découvert l’importance
des métiers de la logistique, de la maintenance et du commercial, précise Marie Paule
Aude-Drouin, directrice du CIO de Guingamp.
En production, nous avons constaté la place
prise par le pilotage de machines et la satisfaction du personnel à travailler dans un secteur bien organisé, malgré des conditions de
température difficiles. ”
■ “Quand on évoque la traduction, les PME du 22 tendent
l’oreille, un peu interloquées.” Avec une expertise qui vise le marché
international (80 % anglais, 20 % distribués entre le marché allemand,
italien, espagnol…), Liberty Consulting (Saint-Brieuc) connaît un développement encourageant (500 000 euros de CA, 5 personnes).
“Intervenant tout à la fois pour la pharmacie, à qui elle propose des services ciblés aux laboratoires de France et de Navarre (près de 50 clients
nationaux), la société a décidé de se diversifier dans l’accompagnement
des PME, explique Patrick Mack. Qu’il s’agisse de faire traduire le manuel
d’une machine, avec son jargon spécifique, des normes, des brevets…
ou d’envisager le marché des Peco, avec ses procédures…” Plus-value
de la société ? “Lancer des requêtes selon les domaines spécialisés et ne
travailler qu’avec des traducteurs installés dans le pays-même visé. C’est
à ce prix qu’on garantit une parfaite connaissance des marchés.”
Contact : 02 96 61 38 42
■ Clotilde Chéron
de travaux, a mis en avant la très grande diversité des métiers, une
autonomie bien appréciable et l’ouverture de la profession aux
femmes. Pour l’éducation nationale, ces portes ouvertes, qui entrent
dans le cadre du dispositif expérimental de découverte professionnelle, sont plus une ouverture sur le monde du travail que destinées à
déterminer des voies d’orientation.
■ Le Conseil général du Morbihan a officiellement lancé une
nouvelle aide aux entreprises désireuses d’investir dans l’amélioration
des conditions de travail. Cette aide dénommée Actem, vise toutes les
entreprises artisanales et industrielles de production dont l’effectif est
au moins égal à 5 salariés. Une participation financière est prévue pour
la partie Etudes et pour la partie Investissements. L’Anact Bretagne
intervient aux côtés de la CRAM, la MSA et l’OPPBTP pour rendre un
avis technique sur l’effectivité du projet.
Pour en savoir plus : jean-franç[email protected]
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Photo : A. Renault
■ Travaux publics –
travaux pratiques.
Tisser très tôt des liens
avec le monde de
l’éducation nationale –
faire découvrir les activités, la profession et
les filières de formation du CAP aux
écoles d’ingénieurs : la
Fédération bretonne
des travaux publics
est en “campagne”.
Du 3 au 14 avril, 43 entreprises de travaux publics se sont mobilisé pour
ouvrir leurs chantiers à 1 100 collégiens de 57 classes. Travaux pratiques donc pour l’entreprise Amec Spie qui recevait le 3 avril au Rheu
une classe de 3ème du collège de l’Adoration. Vincent Hue, conducteur
“ C’est d’ailleurs sur ces
postes que nous constatons les besoins les plus
criants, souligne Paul
Marie Fonteneau, directeur de l’espace formation chez Stalaven. Nous
avons pu faire valoir
l’existence de postes
intéressants, qualifiés,
non répétitifs et les principes de notre politique
sociale. Cette journée
s’inscrit dans un programme d’ouverture aux jeunes et aux enseignants (notamment à travers les visites et les
stages), visant à donner une image réaliste de
nos métiers. ”
PRATIQUES
Stalaven accueille les conseillers d’orientation
39
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
Juridique
Maître Patrick Boquet
Maître Alain Gouranton
BAILLEURS ET LOCATAIRES COMMERCIAUX
PRATIQUES
Quelques questions à se poser
Entretien entre Maître Patrick Boquet – avocat –
et Maître Alain Gouranton – notaire.
En matière de loyer commercial, il y a des villes sinistrées ; la
valeur locative dépend de la santé économique du local. A Rennes, les
deux derniers mois ont été dramatiques pour les commerçants, et nous
sommes dans le “glauque”, comme disait récemment B.H.L. : on ne
sait guère où l’on va. Trois points forts orientent l’analyse en matière
de baux commerciaux : la détermination du loyer, l’importance des
clauses du bail, et le renouvellement de ce bail. Sur le premier point,
le bailleur ne dispose pas toujours des éléments de surface pondérée
qui lui seraient nécessaires pour discuter du loyer.
On devrait toujours avoir fait établir une expertise de valeur pondérée
avant de discuter du loyer.
Exact. Il faut avoir un rapport d’expertise et tenir compte de
l’importance économique du quartier. A Rennes, le Nord et le Sud de
la Vilaine ont quasiment inversé la situation d’il y a quarante ans, le Nord
ayant beaucoup perdu de sa valeur au profit du Sud.
Le bailleur doit être réactif en invoquant une amélioration des facteurs
locaux de commercialité lors de la conclusion du premier bail ultérieur.
40
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
Le bailleur peut améliorer son bail en transformant une négociation pécuniaire en une négociation sur telle ou telle clause, par exemple pour obtenir une clause concernant la charge des travaux exigés par l’autorité
administrative.
Et cela va jusqu’aux mises aux normes induites par l’exercice de l’activité, et concerne toutes les clauses de travaux. Mieux vaut
savoir lâcher un peu d’argent pour négocier les clauses du bail.
Avec les clauses d’exclusivité en usage dans les centres commerciaux,
on aboutit parfois à des situations ubuesques… Les clauses d’exclusivité sont d’ailleurs parfois écartées, avec un mécanisme de recours
en garantie du bénéficiaire de la clause contre le bailleur, et du bailleur
contre celui de ses locataires qui a fait écarter cette clause d’exclusivité, pour pouvoir exercer la même activité.
Une clause d’exclusivité est destinée à lancer un centre commercial, et doit donc être limitée dans le temps : en gros, deux périodes
triennales ou la durée d’un bail. Il ne faut pas oublier que la même clause peut servir, puis desservir, les intérêts d’une partie. Il faut se méfier,
dans les centres commerciaux, des contrats déséquilibrés au profit du
bailleur, et le preneur ne doit pas signer sans l’avis de son conseil, afin
de ne pas être aveuglé par l’attractivité d’un centre commercial.
C’est le cas notamment en matière de pas-de-porte avec un retour de
bâton ultérieur pour le bailleur au bail suivant, le pas-de-porte étant
considéré comme un surloyer.
Beaucoup de bailleurs ne comprennent pas cela, car peu
d’entre eux pensent à calculer l’incidence du pas-de-porte. Pour le
renouvellement, le premier conseil à donner aux locataires est de ne
pas laisser filer la durée du bail jusqu’à plus de douze ans, ce qui entraîne le déplafonnement
En rappelant que le bailleur sera irrecevable à invoquer une cause de
déplafonnement s’il ne le fait pas dès le premier bail suivant l’événement
qu’il invoque, exemple : création de parking ou de voie piétonne.
Tout à fait. Le parking Hoche a provoqué d’importants déplafonnements au profit de certains, alors que d’autres semblent ne pas
avoir invoqué sa création.
La jurisprudence fait un sort privilégié au preneur quant à la valeur locative et à son incidence sur la fixation du loyer. On peut se demander
si cette discrimination est justifiée au regard du droit positif, puisqu’un bailleur qui n’évoque pas en temps utile une clause de déplafonnement ne pourra pas faire appliquer la valeur locative, tandis
qu’un locataire qui a pourtant accepté en connaissance de cause un
certain montant de loyer à son entrée dans les lieux pourra ensuite évoquer la valeur locative lors du renouvellement du bail.
Vous voyez apparaître ce problème parce qu’il y a eu une action
en justice. Le propriétaire s’évite bien des ennuis en soupesant le
poids d’une transaction et en sachant discuter avec son locataire. Les
propriétaires ont tout intérêt à composer.
Une rupture des pourparlers peut aboutir à de très mauvaises surprises,
c’est-à-dire l’application de la valeur locative.
Nous en avons des exemples locaux, et la valeur locative peut
aboutir à faire diminuer le loyer lors d’un renouvellement. Enfin, on doit
rappeler aux commerçants de ne pas oublier les déclarations régulières
de TVA., ainsi que l’imputation des loyers déductibles fiscalement,
portant sur la partie commerciale et non pas la partie habitation.
■ La surprenante histoire de Claude-Jean
Desvignes, jeune dirigeant, retrace l’histoire d'un
entrepreneur dans une économie mondialisée et
concurrentielle. Ce journal est le récit d'une quête pour
entreprendre autrement et développer une autre vision
de la performance. Claude-Jean, dirigeant d’une
entreprise de packaging, est amené à se remettre en
cause à la suite de la perte d’un de ses principaux
clients. Il s’interroge sur son mode de management,
son rôle de dirigeant, ses rapports avec ses salariés,
ses clients, ses fournisseurs mais aussi sur ses responsabilités face à ceux qui l’entourent. Publié par le CJD aux
éditions d’Organisation, cet ouvrage a été adapté à la scène pour une tournée nationale qui
s’est achevée fin avril au casino du Val André dans les Côtes d’Armor.
Contact : CJD Côtes d’Armor : 02 96 79 17 90
■ L’économie bretonne en 14 indicateurs vient de paraître.
Publiée par la Conférence des chambres économiques de Bretagne
(Coceb), cette nouvelle édition synthétise les principales données
régionales de l’agriculture, de l’artisanat, du commerce, de l’industrie
et des services et ce, à travers 14 indicateurs clés. C’est ainsi qu’au
fil des pages nous découvrons le nombre d’entreprises par secteur
d’activité, leur poids et leur évolution dans l’ensemble national; le flux
de créations, reprises et défaillances d’entreprise, l’emploi détaillé et
comparé à l’échelon national, les investissements corporels, ceux en
formation continue et bien sûr le CA et la valeur ajoutée des entreprises bretonnes par grand secteur d’activité. Ce véritable panorama de
l’économie bretonne s’adresse à tous les décideurs politiques et économiques. Il est disponible auprès du service information économique et prospectif de la CRCI Bretagne.
Contact : 02 99 25 41 04
■ Trop forts les
Bretons ! “Ah, vous êtes
Breton !” En des temps
pas si lointains, l’exclamation valait son pesant
de condescendance
ironique. Les temps ont
changé. La Bretagne
s’est modernisée sans
renier sa culture. Elle a imposé son originalité sans rompre avec son authenticité.
Scarlette Le Corre, Hervé Bellec, MichelEdouard Leclerc, Patrick Poivre d’Arvor et
les autres… Ils sont 25 Bretons audacieux à
avoir livré leurs souvenirs d’enfance et “leur
Bretagne” au journaliste Paul Burel.
Témoignage émouvant pour Danièle
Evenou, humoristique pour Yves Coppens
qui à 11 ans découvrait son premier squelette… de vache sur une plage ou Rozenn
Milin qui à 7 ans voulait devenir “bonne
sœur”… Des portraits étonnants, émaillés
d’anecdotes et de bons mots que les dessins de Nono ont croqués avec délectation.
Editions Ouest France : 02 99 32 58 29
PRATIQUES
Culture
Le sudoku n°172 D’ALAIN LE BORGNE
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Solution dans le numéro 173 - Juin 2006
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BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
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BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006
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Solutions des jeux D’ALAIN LE BORGNE numéro 171
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