MONOGRAPHIE du PROJET SPECIFIQUE CLASSE DE SECONDE

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MONOGRAPHIE du PROJET SPECIFIQUE CLASSE DE SECONDE
Académie de Corse
Lycée Laetitia Bonaparte, Ave Napoléon III BP 845, 20192 Ajaccio Cedex 4
MONOGRAPHIE du
PROJET SPECIFIQUE CLASSE DE SECONDE
Aider les élèves en difficultés et les redynamiser dans leur scolarité au lycée
1- Le constat :
Le lycée Laetitia Bonaparte accueille chaque année une forte proportion d’élèves en
difficultés scolaires. Suite à l’élaboration, par Monsieur le proviseur, du diagnostic du lycée
Laetitia, il apparaît que :
Î Les bilans de conseils de classe de seconde mettent en évidence depuis 2002 : 33% des
élèves ont un bon niveau, 32% ont des résultats moyens et 28% ont un niveau insuffisant
et 7% obtiennent des résultats très insuffisants. La proportion d’élèves en difficulté tend à
augmenter.
Î Le taux de redoublement est en augmentation constante avec un pic à 17,3% en 2004.
Î Les élèves qui redoublent la seconde restent en échec pour plus de la moitié d’entre eux.
Au vu de ce bilan et de l’importance de la classe de seconde dans la scolarité au lycée,
il nous a semblé fondamental d’agir en élaborant un projet spécifique sur une classe, inscrit
dans le projet d’établissement. L’objectif étant d’élaborer des actions concrètes et une
dynamique qui pourraient être, à terme, élargies à une population plus importante d’élèves.
Dans un premier temps, le projet devait viser uniquement une population d’élèves
doublants. Mais très vite, compte tenu des options de détermination, il est apparu difficile
d’établir une classe composée uniquement de doublants. Dans un second temps, le projet s’est
donc orienté vers une classe mixte, composée d’un fort pourcentage de doublants et
complétée par des élèves issus de troisième et à priori en difficulté. Le projet s’est construit
autour d’une équipe pédagogique volontaire. L’objectif était d’agir sur la remotivation des
élèves par le développement de l’interdisciplinarité et du suivi individuel tant au niveau
comportemental que méthodologique. Pour la première année, un des critères de réussite fixé
était d’aboutir à une orientation (ou une réorientation) positive, c’est-à-dire en harmonie avec
les choix et les capacités des élèves, en quelque sorte : rendre les élèves « maîtres » de leur
avenir scolaire.
Le chef d’établissement a donc décidé de lancer un projet de remédiation des difficultés, qui
dans un premier temps ne concernerait qu’une seule classe de seconde « à profil fragile ».
Pour l’année 2004/05, le choix a été fait d’une classe de seconde IGC.
2- Analyse de la situation de départ :
Le tableau synthétique (annexe profils élèves) montre que les élèves de la classe sont
tous, à l’exception de deux, en difficulté scolaire. Ces difficultés sont liées à l’accumulation
de lacunes au cours d’une scolarité souvent chaotique. Quatorze élèves ont déjà doublé une
classe et dix ont redoublé la seconde après avoir « forcé » leur passage l’année précédente.
Cette première analyse fait déjà ressortir deux axes de travail :
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 La prise en charge des redoublants : les remettre au travail après une année de démission
et les faire réfléchir sur leurs choix d’orientation ;
 L’encadrement d’élèves qui n’ont pas acquis les méthodes de travail et les objectifs
cognitifs du collège.
Si beaucoup d’élèves se déclarent « motivés » en début d’année, très peu se fixent de
réels objectifs, les projets professionnels ne sont pas élaborés et dans le cas contraire ils ne
sont pas réalistes. Il faut ajouter à cela les élèves dont les dossiers de réorientation ont été
rejetés et qui se retrouvent en seconde par défaut. Il est donc nécessaire de rendre plus lisible
le système éducatif que ces élèves subissent afin de les rendre « maître » de leur scolarité.
Pour cela nos pratiques quotidiennes et un suivi individualisé devront leur permettre de
répondre à certaines questions en donnant un sens aux apprentissages qui leur sont dispensés.
Enfin, il se dégage de l’ensemble des profils scolaires (à l’exception de trois élèves) un
travail personnel très insuffisant. Cette absence de suivi scolaire à la maison est accentuée par
des contextes familiaux défavorables (familles recomposées, parents divorcés, fragilités
psychologiques, contextes économiques difficiles…). Il est donc nécessaire de surveiller de
près le travail à la maison et de donner, dans le cadre d’un suivi individualisé par exemple,
des pistes méthodologiques concernant l’organisation de son temps de travail personnel.
3- Les objectifs Opérationnels :
Faire acquérir des méthodes de travail :
ƒ Apprendre à gérer son temps et à planifier son travail,
ƒ Savoir prendre un cours et l’exploiter efficacement,
ƒ Restituer ses connaissances et bien communiquer à l’oral comme à l’écrit,
ƒ Identifier ses lacunes ou ses points faibles et trouver le soutien nécessaire.
Remotiver et donner l’envie d’apprendre :
ƒ Apprendre autrement (projets interdisciplinaires),
ƒ Travailler sur l’orientation (intervention du COpsy, groupe de parole et entretiens),
ƒ Offrir une aide psychologique pour une meilleure image de soi,
ƒ Evaluer les compétences et valoriser la progression de l’élève (évaluation formative).
Jeter les bases d’une scolarité réussie : « Faire monter» en classe de première des élèves
ƒ Compétents,
ƒ Motivés : élaboration de projets d’étude (travail sur l’orientation).
Objectif lié au projet d’établissement :
ƒ Construire un projet transposable aux autres « classes fragiles ».
Pour réaliser ces objectifs, nous développons une série d’actions en nous inspirant largement
des travaux d’André de PERETTI et de François MULLER, ainsi que de différentes
initiatives pédagogiques « glanées » dans le dispositif national d’innovation pédagogique.
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4- Les actions mises en place :
ƒ Constitution d’une équipe pédagogique sur la base du volontariat,
Constat de rentrée :
Nous constatons avec dépit que l’équipe pédagogique, formée au mois de juillet de collègues
volontaires, est éclatée sans qu’il y ait à cela d’explication rationnelle. Cette situation
imprévue est dommageable dans la mesure où :
- Elle écarte des collègues volontaires et porteurs de projets transversaux
- Elle ruine une partie du travail de préparation entamé durant l’été
- Elle oblige les membres de l’équipe initiale à informer leurs collègues de l’existence
même d’un projet…sans garantie d’obtenir l’adhésion de tous, ce qui représente une
grande perte de temps et d’énergie !
Réunions de concertation :
Mises en place dès la rentrée, ces réunions sont indispensables à la cohésion de l’équipe.
La première réunion est particulièrement importante car elle permet de se connaître,
d’échanger nos coordonnées (n° tél., n° portables et clés em@il) et nos emplois du temps
respectifs. C’est la base du bon fonctionnement de l’équipe car cela favorise la
communication spontanée.
Elle est en outre l’occasion d’échanger sur nos pratiques respectives et de fixer les modalités
de « prise en main » de la classe, la façon dont nous comptons créer une dynamique de
groupe.
Pour être efficace, il n’est nul besoin de multiplier les réunions de concertation :
- deux réunions au cours du mois de septembre, l’une dès la rentrée, l’autre en fin de
mois pour un 1° point et pour la mise en place des actions ;
- une réunion en milieu de chaque trimestre suivant peut suffir.
L’efficacité de l’équipe repose sur l’habitude prise en début d’année d’informer ses
collègues, c.a.d de faire circuler l’information entre les membres de l’équipe et aussi sur la
communication informelle.
ƒ La communication vers les parents : Parents-Partenaires.
o Information préalable (recherche de l’adhésion de la famille au projet) : Début
du mois d’octobre, Rencontre Parents-professeurs. Présentation aux
familles des grandes lignes de notre projet. L’objectif est d’informer mais
aussi de recueillir l’adhésion des parents à la démarche.
o Rencontres et communications régulières : l’objectif est de créer un lien avec
les parents afin de les rendre acteurs du projet.
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ƒ Démarche de contrat : recherche de l’adhésion des élèves.
Faute d’une concertation de prérentrée (conséquence de l’éclatement de l’équipe initiale),
nous n’avons pu mettre en commun nos outils. Chacun a donc expérimenté ses propres
supports visant à faire adhérer l’élève à un projet de travail. Malgré le risque de dissonance
et/ou de redondance, nos démarches respectives ont le mérite de montrer à la classe que les
différents professeurs agissent avec la même logique, et affichent la même volonté de
s’occuper de leurs élèves.
L’une des démarches, proposées est la suivante :
Les 3 premières séances de l’année du cours d’I.G.C. y sont consacrées, soit 4h00 de cours :
1°séance : 1h00. Discussion sur le lycée : quelle est l’utilité du lycée ? Que vient-on faire au
lycée ?
Si l’on convient qu’on est au lycée pour y faire une scolarité Æ Que faut-il faire pour réussir
sa scolarité ?
Travailler (en cours ; au lycée, en dehors des cours ; à la maison), être motivé (qu’est-ce qui
fait qu’on est motivé ?), être bien intégré, se sentir bien.
Au fur et à mesure de la discussion le professeur note au tableau les idées forces que les
élèves sont invités à noter, eux aussi.
2° séance : 2h00. Préparation à l’engagement par contrat.
1. Travail sur un article de la revue Phosphore « Quatre questions à Brigitte Prot. Motivatrice
scolaire » n°279 septembre 2004 :
- 1° lecture,
- 2° lecture avec consigne de surligner les idées forces,
- tour de table et explication des passages sélectionnés par les uns et les autres,
- conclusion sur la nécessité de prendre des engagements.
2. Fixer les termes du contrat : les élèves passent sur postes informatiques. Cette séquence
est l’occasion d’initier la classe à l’utilisation du réseau informatique :
- procédure d’identification sur le réseau,
- consultation d’un document-ressource,
- sauvegarde d’un document dans son environnement propre, modification et
impression d’un document.
En document-ressource, les élèves trouvent une base de contrat élaborée par le professeur à
partir des idées retenues lors de la 1° séance. Les élèves le consultent et doivent le valider,
puis le complètent et l’impriment en deux exemplaires (1 pour l’élève, 1 pour le professeur).
Les élèves disposent d’un délai de réflexion avant de prendre formellement leurs
engagements.
3°séance : 1h00. Une partie de la séance est consacrée à la remise des contrats et la
déclaration orale des engagements au travail : l’objectif est de rechercher « l’effet de gel », à
savoir de responsabiliser l’élève par rapport à l’engagement qu’il prend.
Référence bibliographique :
La psychologie de l'engagement
ou l’art d’obtenir sans imposer
Robert-Vincent Joule
Professeur des universités
Directeur de la formation doctorale de psychologie
Université
de
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Provence
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ƒ Les projets transversaux :
L’interdisciplinarité est un axe de travail prioritaire pour l’équipe.
o Le projet justice, qui concerne l’ECJS, le Français et l’IGC,
Discipline : Français + ECJS + IGC
Intervenants : Tribunal de Grande Instance, avocats
Objectifs : Eduquer à la citoyenneté. Exercer sa citoyenneté grâce au savoir
Mise en situation
1. assister à plusieurs audiences publiques au TGI d’Ajaccio
2. visionner des films / documentaires. ex : Depardon , délits flagrants
3. préparer interventions avec le juge et le procureur
4. travailler en ateliers : recherche, écriture, mise en scène, débat argumenté.
o Le projet Montagne, alliant SVT et Géographie,
Fin mars 2005
Objectifs : Etude interdisciplinaire de l’Environnement ;
Actions prévues :
− Séjour dans un site naturel privilégié au cours duquel les élèves réalisent un certain
nombre d’observations et d’expériences.
− Visite de la micro région de l’Alta Rocca, située dans le parc naturel régional de Corse,
avec mise en situation des élèves.
Liens avec les programmes :
− Lecture de paysage (Géographie)
− Etude du milieu naturel , végétation et climat : Géographie + SVT
− Physiologie de l’effort (SVT)
o Le projet sur l’Eau, concernant les SVT, Géographie et l’IGC.
Novembre et décembre 2004
Faute de temps pour une concertation suffisante, ce projet n’a pas été exploité de façon
transversale. Le thème de l’eau a néanmoins été abordé sur chacune des matières citées.
o le projet humanitaire en relation avec la Croix Rouge Française,
concernant l’ECJS et l’IGC :
De janvier à mai 2005. Ce projet se déroule en trois phases :
- répondre à la sollicitation de la CR afin de venir en aide aux victimes du
séisme en Asie, par l’organisation d’un tournoi de foot au sein de
l’établissement : janvier 2005 ;
- la participation à une initiation aux gestes de 1° secours ( lien avec la
sensibilisation dont les élèves ont bénéficié lors de la rencontre avec les
Sapeurs Pompiers volontaires de Lévie : Projet Montagne) : avril 2005
- participation à une journée type des bénévoles de la CR : fin mai 2005.
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o 1°phase : Aider la Croix Rouge à financer son action en faveur des victimes du
séisme en Asie.
Après discussion, les élèves ont choisi de prendre en charge l’organisation d’un tournoi de
football. Ils ont été guidés par deux étudiantes de BTS Assistant de direction, qui tinrent le
rôle de coordonnatrices des différentes initiatives menées au sein du lycée.
Ce travail s’est étalé sur environ 5 semaines (janvier, février), principalement lors des séances
d’IGC (3 heures/semaine).
Les élèves ont exprimé des qualités de sérieux et de fiabilité par rapport à des engagements
pris, par rapport à des échéances à tenir.
Le tournoi s’est déroulé dans d’excellentes conditions, a réuni 32 équipes et a rapporté 800 €
( soit 30 % de la somme globale recueillie par les lycéens au profit de la Croix Rouge). Nous
avons eu le plaisir de voir les élèves prendre vraiment à leur compte de déroulement de cette
longue, longue journée (8h00 – 19h00 non-stop). Chacun y a tenu son rôle et personne n’a
rechigné à participer aux tâches peu gratifiantes comme le chargement du matériel ou le
nettoyage des locaux. Mieux encore, les élèves de la classe non inscrits dans le projet sont
venus spontanément prêter main forte à leurs camarades organisateurs.
o 2° phase : Initiation aux gestes de 1° secours.
Cette phase s’est déroulée fin avril 2005 . Le mois précédent, au cours du séjour dans la micro
région de l’Alta Rocca occasionné par le projet Montagne, les élèves avaient rencontré les
Sapeurs Pompiers volontaires de la commune de Lévie. Ceux-ci les ont sensibilisés à la
nécessité d’apprendre les gestes de 1°secours, en insistant sur le retard de la France dans ce
domaine.
De retour sur Ajaccio, le groupe chargé du projet Humanitaire a exploité le partenariat avec
les membres de la Croix Rouge, leur demandant de venir initier les élèves de la classe aux
gestes de 1° secours.
L’ensemble de la classe s’est prêté à l’expérience, mais la vocation n’aura touché qu’un petit
groupe d’élèves, décidés à poursuivre le partenariat
o 3° phase : participation à une journée type des bénévoles de la CR
Fin mai 2005, le petit groupe de 6 élèves a partagé la journée type des bénévoles de la Croix
Rouge. Leur compte rendu (voir annexe) a été inséré dans le journal des lycéens.
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ƒ Le tutorat :
L’idée est de désigner un adulte référent pour 4 à 5 élèves. Le tuteur organise
l’individualisation des relations, se tient informé des difficultés que rencontrent les
élèves, offre un soutient méthodologique et peut prendre une part active dans les
relations avec la famille.
− Réunion mise en place
Plusieurs questions se posent :
o Sommes-nous d’accord sur : - la notion de tutorat ? – les élèves ciblés ?
o Qui participe ?
o Qui prend qui ?
o Quels créneaux horaires pourrons-nous utiliser ?
o Dans quelles salles allons-nous nous installer ?
o Sur quoi allons-nous travailler ? (remotivation, méthodologie, …certes, mais
avec quels outils ?)
Concernant la notion de tutorat, nous nous entendons sur la définition de plusieurs axes de
travail, que chaque collègue adaptera selon son ressenti. (Voir alinéa suivant)
Nous procédons ensuite à l’examen des cas individuels : ce que nous avions appelé le
« ciblage des priorités ». 18 élèves sont ainsi recensés. Après nous être interrogés sur
l’opportunité d’opérer des regroupements logiques, nous décidons finalement d’une
répartition …plutôt arbitraire :
Mise en place du tutorat – Classe de 2°12
tuteur
Nom des élèves
Nathalie GALLIANO
Eric GAVALDON
Marie OTTAVI
Martine PLISSON
Françoise TOMASINI
G. Franck
M. Marina
Z. Anthony
G. Marilyn
F. Thomas
H. Samir
M. Johan
G. Laura
P. Emilie
P. Marion
V. Sébastien
G. Aurélie
N. Maurice
O. Najib
B. Nicolas
C. Guillaume
G. Anthony
L’élève Justine P., qui fait l’objet d’un placement en foyer, est concernée par le tutorat. Mais,
considérant qu’il ne serait pas bon de « multiplier les tuteurs », nous fournissons un cahier des
charges à son éducatrice, lors d’un entretien provoqué à l’issue de la réunion.
Le professeur principal avertit les familles par courrier en expliquant le fonctionnement du
dispositif et fait une information orale à la classe.
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− Concept de tutorat :
LE TUTORAT
1. Un Adulte référent et Une Relation de confiance :
ƒ
Doit être informé par l’élève lui-même :
- Des notes
- Des difficultés
- Des retards & absences
- Des Sanctions qui le frappent
- De son programme de travail
ƒ
Doit coller à l’élève :
- Demander des comptes
- Avoir ses coordonnées : maison, portable, email
ƒ
Faire le lien avec les autres professeurs, Copsy, CPE,Assistante Sociale,
Proviseur…
2. Un Soutien psychologique :
ƒ Entretien
ƒ Ecoute active
ƒ Remotivation
3. Un Lien avec les familles :
ƒ Faire adhérer
ƒ Informer régulièrement : idée de Parents-Partenaires
(Un appel par mois, par exemple)
ƒ Valoriser les réussites de l’élève auprès des siens
4. Un Soutien méthodologique :
ƒ La gestion du temps
ƒ La tenue des cours
ƒ Les révisions : Placer l’élève dans une stratégie de restitution
Solution évoquée lors de notre dernière réunion :
Utiliser le créneau horaire de l’Aide Individualisée de Maths et de Français pour les séances de
soutien dans le cadre du tutorat.
− Information des familles : courrier transmis aux familles
− Information des collègues-tuteurs par le Professeur principal :
• Fiche tutorat
• Contrat : le double de l’engagement signé par l’élève est transmis au tuteur
par le professeur principal
• Bulletins : - autoévaluation : bulletin vierge rempli par l’élève avant
chaque conseil ;
- bulletin trimestriel
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ƒ Mise en place d’ateliers méthodologiques : « Améliorer les moyens
d’apprendre »
Sans aménagement des emplois du temps, il n’est pas possible de mettre en place ces
ateliers. De plus, les conditions de départ nous contraignent à fonctionner « à flux
tendus », c’est à dire sans trouver le temps de mettre en commun nos outils.
o Faire prendre conscience aux élèves de leur manière d’apprendre :
ƒ Tests – Phosphore, n°279 de septembre 2004
ƒ Questionnaire « Muller »
o Apprendre à gérer son temps et à planifier son travail :
o Savoir prendre un cours et l’exploiter efficacement,
o Restituer ses connaissances et bien communiquer à l’oral comme à l’écrit,
o Savoir lire efficacement une consigne
o Conduire une recherche…
Les séquences de travail ont lieu lors des séances de travaux dirigés (en demi-groupe) et dans
le cadre du tutorat, chaque tuteur définissant pour son groupe les objectifs et le déroulement
de la séance.
Nous avons travaillé sur ces axes méthodologiques de décembre 2004 à mars 2005. Compte
tenu de l’absence de travail personnel et du manque de suivi scolaire à la maison, nous avons
mis l’accent sur les deux premiers points énoncés ci-dessus. Deux à trois séances ont été
consacrées à la prise de conscience de son profil cognitif ; quatre à cinq séances, à la gestion
du temps et de son travail personnel.
Des entretiens individuels s’avèrent incontournables pour le lancement de ce travail. Ensuite
peuvent démarrer des séances collectives en petits groupes, au cours desquelles de fructueux
échanges entre élèves peuvent avoir lieu.
Face à l’absence de savoir faire des élèves, face au poids des « mauvaises habitudes » prises
depuis longtemps, nous avons entrepris un travail d’instituteurs :
• qu’est-ce qu’un agenda ? Comment l’utiliser ?
• Comment s’en servir pour programmer son travail ?
• Comment préparer chaque journée de travail ?
• Préparer ses affaires et son matériel scolaire ? (que mettre dans ma trousse ?)…etc.
• Comment suivre ma progression dans les différentes matières et pouvoir reconstituer
mes moyennes ?
Malgré les engagements pris par les élèves en début d’année, lors de la démarche de contrat,
nous nous sommes heurtés à leur incrédulité quant aux efforts qu’il fallait réellement
entreprendre pour y parvenir. A l’issue du 2° trimestre, malgré le suivi et les
recommandations réitérées, certains (essentiellement des doublants) n’avaient toujours pas
d’agenda, oubliaient leur matériel scolaire, se faisant exclure des cours concernés et ne
relevaient pas dans leur carnet de liaison les notes obtenues dans les différentes matières.
Quant au travail à la maison !!!…
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5- le Bilan des actions menées :
¾ Le fonctionnement de l’équipe :
Le fonctionnement de l’équipe dépend essentiellement de l’adhésion des collègues au
projet. L’expérience montre que l’on peut ne pas être volontaire et s’intégrer parfaitement
dans la démarche, en y effectuant un travail très efficace. Elle démontre aussi que l’inverse est vrai.
L’ambition d’un tel projet est que l’ensemble des membres de l’équipe travaille de concert.
Le Professeur principal joue un rôle d’animateur d’équipe. Il s’agit d’un exercice délicat
car il faut dynamiser sans agresser, ni solliciter de façon excessive ; exercice contraignant
aussi, car l’animateur est le garant de la bonne circulation de l’information au sein de l’équipe
au sens large : enseignants, CPE, CoPsy, Proviseur, AS, Infirmière. Ce rôle oblige à faire
preuve du réflexe de répercuter systématiquement les informations à toutes les personnes
concernées, et réclame une bonne organisation personnelle pour en trouver le temps.
La communication entre collègues doit être améliorée. Les échanges ont été réguliers mais
pas suffisamment nourris : trop peu de coups de tél. et trop peu de messages em@il.
En outre, le travail en interdisciplinarité réclame que chaque collègue concerné connaisse les
programmes des autres matières. Il faut donc systématiser la lecture de l’ensemble du
référentiel de seconde afin d’exploiter les pistes de projets tranversaux.
¾ La communication vers les parents :
o Information préalable : en début d’année, la rencontre Parents-professeurs a
été l’occasion de présenter aux familles les grandes lignes de notre projet et ses ambitions.
L’objectif était bien évidemment d’informer mais aussi de recueillir l’adhésion des parents
à la démarche. La limite de cette information préalable tient dans le maigre succès de la
rencontre : moins de 10 familles présentes pour 31 élèves inscrits.
o Rencontres et communications régulières : comme il se fait de façon classique,
les membres de l’équipe (enseignants, CPE, CoPsy) ont eu des entretiens avec les parents
d’élèves (suivi des absences, indiscipline, orientation, difficulté d’intégration, rencontre
souhaitée par la famille…). Le tutorat a permis de rendre plus réguliers les échanges avec
les parents. Il a permis de nouer le dialogue avec des familles qui avait adopté une posture
défensive voire fuyante à l’égard de l’institution scolaire.
¾ La démarche de contrat :
Chacun a expérimenté ses propres supports visant à faire adhérer l’élève à un projet de travail.
Cependant, l’engagement de l’élève reste de pure forme s’il n’est pas suivi très rapidement
par la fixation d’objectifs à court terme, réalistes et atteignables.
Faute d’un travail de ce type qui aurait dû se faire avec le tuteur, des élèves ont oublié
leurs bonnes dispositions et ont assez rapidement décroché sans qu’il eut été possible par
la suite de les remettre en selle : cas des doublants, notamment.
Le suivi individualisé de l’élève par le tutorat doit donner du sens et de la force à
l’engagement par contrat de l’élève.
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¾ Les projets transversaux :
La pédagogie de projets permet une réelle implication des élèves.
Pour le projet Montagne, l’ensemble de la classe a été sollicité. En revanche, nous avons lancé
en parallèle les projets Justice et Humanitaire, en demandant aux élèves de s’investir sur l’un
ou sur l’autre.
Le travail interdisciplinaire répond à la nécessité pour ces élèves d’apprendre autrement.
Les déplacements hors lycée sont le prétexte de rencontres enrichissantes avec d’autres
intervenants que les professeurs.
Il permet en outre de souder l’équipe autour de la préparation de temps forts dans l’année
(enrichissement entre collègues) et d’en donner une image positive à la classe.
Les projets nous fournissent l’occasion de développer avec les élèves des relations basées sur
la confiance et des échanges que le cadre scolaire traditionnel ne permet pas.
Au travers de ces projets, les élèves ont exprimé des qualités de sérieux, de fiabilité (respect
des engagements pris et des échéances à tenir) et pour certains d’entre eux, une motivation
que nous n’avions pas eu le plaisir de remarquer auparavant. La mise en action permet donc à
l’élève d’exprimer ses propres compétences et de les mettre au service du groupe ; de
gagner en confiance et en estime de soi.
¾ Le tutorat et les ateliers méthodologiques :
Nous manquons de savoir faire dans les domaines de la psychologie de l’adolescent, des
techniques d’entretien et notamment l’écoute active, mais aussi concernant l’apprentissage
méthodologique. D’où nos besoins en formation.
Le tutorat doit soutenir la démarche de contrat par la définition d’objectifs personnels entre
le tuteur et l’élève, un suivi centré sur la réalisation de ces objectifs et une évaluation des
résultats. Nous devrons effectuer ce travail avec plus de rigueur les années à venir.
Le lien avec les familles a bien fonctionné mais n’a pas été assez développé. Les parents
doivent adhérer à la démarche et en être les partenaires actifs le plus tôt possible dans l’année.
Mais les choses ne se font pas spontanément, et il incombe au tuteur de faire un lourd
effort de communication vers les familles afin de créer ce lien.
Les conditions de départ déjà évoquées ne nous ont pas permis de définir des outils communs.
Afin de donner de la cohérence à notre action, il sera nécessaire de le faire à la rentrée
prochaine. Les premières réunions de concertation pourraient servir à un échange de pratiques
entre collègues et à la définition de ces outils méthodologiques.
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¾ Bilan scolaire :
o La maîtrise du groupe classe :
Les sorties de début d’année permettent de créer une dynamique de groupe et de nouer des
relations de confiance entre les élèves et leurs professeurs. Le rejet de notre initiative de début
d’année nous a fait perdre en temps et en qualité relationnelle.
Le travail d’encadrement des élèves par le tutorat et de concertation régulière nous a permis
de maintenir la classe. Sans cet investissement, elle serait devenue aussi ingérable que
d’autres classes de seconde qui ont eu à faire parler d’elles au cours de l’année.
o Le bilan scolaire en fin d’année :
Le conseil de classe du 3° trimestre fait apparaître les résultats suivants :
sur les 28 élèves,
18 passent en 1°,
2 élèves sont invités à doubler,
7 élèves se réorientent soit vers les LP, soit vers l’apprentissage.
Enfin, 1 élève a démissionné en début de 3° trimestre.
Les évaluations de fin d’année (devoir commun à toutes les classes de seconde mis en place
dans le cadre du projet d’établissement) et les moyennes par matières montrent que le niveau
général de la classe reste trop moyen, voire faible dans les matières scientifiques.
Ceci dit, le niveau des 18 élèves promus en classe de 1° est globalement convenable.
o La remotivation des élèves :
Assez clairement, cet objectif n’est pas atteint, si l’on considère la situation des 10 élèves
doublants dont se composait l’effectif en début d’année. En effet, un seul d’entre eux a profité
de son redoublement et a pu accéder à la 1° de son choix.
Nous n’avons donc pas réussi à remettre en selle ces élèves doublants.
Mais avons-nous réellement échoué ?
Tout d’abord, il est à signaler que ces élèves se sont impliqués, parfois avec plus de volonté
que les autres, dans les projets interdisciplinaires et y ont exprimé de réelles compétences.
Mais tous cumulaient les lacunes scolaires, le peu d’estime de soi, le manque d’habitudes et
de méthodes de travail et l’absence de projet d’études (ou professionnel). Le suivi
individualisé n’a pas suffi à les remotiver pour affronter les exigences du lycée, mais a permis
de mettre en évidence, grâce aux entretiens, que leurs besoins ne trouveraient pas satisfaction
dans l’enseignement général. Le dispositif de tutorat a alors servi à préparer les dossiers de
réorientation en concertation avec les parents, le plus souvent désemparés (ce qui se traduit
par plusieurs types de réactions). Mais les échanges francs et sincères avec les élèves et leurs
familles ont abouti à des réorientations positives : réfléchies et en cohérence avec un projet
personnel. Cette remarque vaut pour le cas de l’élève démissionnaire.
La déception vient de 3 élèves qui se réorientent par dépit, la cause étant, semble-t-il, le
manque de dialogue avec les familles qui ont joué la fuite en avant, espérant pouvoir forcer le
passage en 1°.
o jeter les bases d’une scolarité réussie :
Comme signalé plus haut, le niveau des 18 élèves promus est globalement convenable.
Nous avons la prétention de croire que notre action a permis à ces élèves d’acquérir les
compétences et la motivation nécessaire à la réussite de leur parcours jusqu’au baccalauréat.
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o Bilan par élève :
travail
élèves
attitude
En
classe
A la maison
Jessica
Problème de concentration. Bavardages
irrégulier
Peu de travail
Andréa
Ines
Nicolas B
Kevin
bonne
attentive
bonne
bonne
Assez bien. Dégradation au 3ème trimestre
(bavardages, moins attentif)
oui
oui
oui
oui
régulier
Peu de travail
régulier
Peu de travail
Peu de travail.
Irrégulier
Proposition de redoublement.
Passage avec contrat en 1ère STG
1ère STG (encouragement)
Proposition de redoublement
1ère STG
1ère STG
Refus 1ère ES. 1ère STG avec
contrat
Jalal
oui
Décision du conseil
Guillaume
(doublant)
Sandra
Mohamed
Thomas
(doublant)
Bonne (tutorat)
oui
Peu de travail
1ère STG
Problème de concentration. Bavardages
bonne
irrégulier
oui
Peu de travail
régulier
1ère STG
1ère STG
Absent. Peu motivé
faible
aucun
CFA
Franck
Bonne. Elève « parrainé » par Anthony Z
Suit
les
consignes
Peu de travail
Absente. Effet négatif sur Anthony P
faible
aucun
CFA
bonne
oui
régulier
1ère LV3 (félicitation)
Peu motivée
irrégulier
faible
Réorientation pas définie
bonne
Oui .régulier
1ère STG
bonne
Oui. régulier
1ère LV3
irrégulier
faible
Proposition de redoublement.
Passage avec contrat en 1ère STG
irrégulier
aucun
CFA
Marilyn
(doublant)
Manon
Laura
doublante
Johan
(doublant)
Bonne. Une maturation au cours de
l’année (tutorat)
Bonne.
Meilleure
implication.
« Parraine » Marina au 3ème trimestre
Bavardages. Dégradation au 3ème trimestre.
Influencé par Johan au 1er trimestre. Effet
négatif sur quelques élèves (tutorat arrêté à
sa demande)
Peu motivé. Absent . Effet négatif sur
quelques élèves
Marina
(doublant)
Absente. « Parrainée » par aurélie au 3ème
trimestre (tutorat)
Maurice
Najib
(doublant)
Emilie
doublante
bonne
Influençable. Dégradation
d’année. Effet négatif
Anthony P
Anthony G
Aurélie G
Samir
Marion
Ann-tuyen
Sébastien
(doublant)
Anthony Z
1ère STG
Irrégulier.
Améliorat
ion au 3ème
trimestre
oui
faible
LP
faible
1ère STG
irrégulier
aucun
LP
Peu motivée. Effet négatif sur Laura
irrégulier
aucun
LP
Dégradation en cours d’année. Absences
irrégulier
aucun
e
cours
Proposition de redoublement.
Passage avec contrat en 1ère STG
1ère ES avec contrat
1ère LV3 (encouragement)
Des absences. (tutorat)
oui
faible
bonne
oui
Oui. régulier
Peu motivé. Des progrès au 3ème trimestre
oui
aucun
Réorientation mal acceptée
(tutorat)
Bonne progression. Elève impliqué . «
oui
oui
1ère STG
Parraine » Franck (tutorat)
Rq : Parrainage entre élève = entre aide spontanée reposant sur l’amitié ; des relations amicales qui semblent
s’être épanouies lors des projets transversaux.
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o analyse :
critères
Travail en classe
Aspects positifs
17 élèves
Travail à la maison
Quelques élèves sous tutorat
Une maturation de
6 élèves
l’élève
Assiduité
15 élèves
Aspects négatifs
10 élèves
doublants
19 élèves
doublants
.
tous
tous
- Mettre en place une épreuve commune aux principales
disciplines.
Evaluer les élèves sur leurs capacités
les
d’analyse et de méthodologie
- travail interdisciplinaire
Evolution du fonctionnement de l’établissement
- reconduction du tutorat : donner des habitudes de travail
- suivi de quelques élèves
les - mise en place d’une étude en fin de journée. Plage
horaire présente dans l’emploi du temps. L’associer à
l’horaire de l’aide individualisée ?
Evolution du fonctionnement de l’établissement
7 élèves : Doublants
- imposer un contrat au doublant dès la rentrée
(5/9)et leurs amis
- orientation réfléchie :Manon modification
en cours d’année (de scientifique à littéraire,
Aide à l’orientation
à l’occasion du projet humanitaire)
démission
et à la construction
- pour les doublants : 3 CFA (Johan
du projet élève
demandait 1ère STT) et 5 LP (Marina, Emilie
demandaient 1er STG)
Intégration
groupe
.
perspectives
-
travail avec la Co-psy
suivi de quelques élèves en 1°
- dynamique : Anthony Z qui stimule Franck
Difficultés crées par deux
au - autonomie : Anthony G
- mise en place d’une étude en fin de journée.
élèves perturbateurs et
- reconduction des projets : humanitaire, montagne
- sur des élèves peu impliqués en début
démissionnaires
d’année
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¾ Le poids de l’effectif :
Plusieurs collègues ont déjà souligné ce problème. Nous travaillons sur un type de classe qui
concentre les difficultés. Le travail d’apprentissage est mécaniquement plus difficile : il y a
plus d’élèves à soutenir !
Si nous pensons que la remédiation de ces difficultés réside dans l’individualisation du suivi
des élèves, il faut alléger l’effectif et prévoir des classes à 25 élèves par exemple et non plus à
31 comme ce fut le cas pour la 2°12.
La question de l’effectif représente un problème pour les séances en classe entière, quelque
soient les matières. Trop souvent, le professeur utilise une bonne partie de son temps et de son
énergie à discipliner le groupe au lieu de dispenser son enseignement.
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6- les propositions pour la poursuite de l’expérience :
A. L’emploi du temps :
Les élèves concernés par le dispositif présentent des capacités de travail et de
concentration limitées. Certains aménagements de l’emploi du temps nous semblent donc
indispensables (voir annexe « Emploi du temps commenté») :
- Cohérence de l’emploi du temps des élèves et des services des professeurs
impliqués dans les dispositifs de suivi individualisé (voir chapitres « tutorat » et
« étude ») ;
- Répartition équilibrée des enseignements tout au long de la semaine. En effet, il
nous semble inapproprié de libérer une demi-journée dans l’emploi du temps pour
ce type de classe. Ces élèves n’exploitent pas ce temps libre (ni travail, ni activités
extrascolaires pour la plupart). De plus, la libération d’une demi-journée implique
des journées de travail très chargées (8h-12h, 13h-18h) que ces élèves ne
parviennent pas à assumer. On a pu observer un absentéisme (journée entière ou
absences perlées) plus important ces jours-là et une démotivation des élèves
présents (fatigue, déconcentration, mauvaise implication dans le travail en classe).
- Il faut également éviter les regroupements d’horaires pour une même discipline.
Une heure pour chaque matière suffit à ces élèves (à l’exception des TP dans les
matières expérimentales).
B. L’implication des redoublants dans le dispositif : le contrat pour les
doublants :
L’échec concernant les doublants nous montre qu’il faut impliquer plus explicitement
ces élèves dans le dispositif dès la rentrée. Un entretien préalable et la signature d’un contrat
lors de l’inscription des doublants dans la classe nous semblent indispensable. Le contrat
établi, entre l’élève et l’équipe pédagogique au sens large (professeurs, vie scolaire et
COPSY), doit permettre à l’élève d’analyser les raisons de sa présence en seconde générale et
les objectifs fixés. En réponse, l’équipe pédagogique lui impose des moyens de remédiation
qu’il se doit de respecter (voir annexe : Contrat à établir avec un doublant).
C. Les dispositifs de suivi individualisé :
1. La reconduction du tutorat :
La principale difficulté concernait la cohérence de l’emploi du temps des élèves et des
services des professeurs. Il sera nécessaire d’intégrer l’heure de tutorat dans l’emploi du
temps de l’élève, par exemple en parallèle des heures d’aides individualisées (français et
maths). De plus, il sera indispensable que les professeurs de l’équipe pédagogique impliqués
dans le tutorat soient déchargés de cours sur ces deux plages horaires.
2. La mise en place d’une étude au sein de l’établissement :
Pour la quasi totalité des élèves, on a constaté une absence de travail personnel et de
suivi scolaire en dehors de l’établissement. Il apparaît donc indispensable d’organiser à
l’intérieur de l’établissement un temps de travail qu’ils n’effectuent pas à la maison. Il serait
bon que tous les élèves de la classe puissent en bénéficier, au moins une heure dans la
semaine sur deux salles (en fin de journée : 16 h ou 17h). L’encadrement des heures d’études
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se ferait par les professeurs de la classe à tour de rôle, qui pourraient également être secondés
par un autre membre de la communauté scolaire. Pour les élèves habitant près du lycée, il
nous semble intéressant de pouvoir les intégrer à l’étude des internes.
D. Travail interdisciplinaire :
1. La pédagogie de projets :
Reconduction des projets interdisciplinaires. Le projet « montagne » est cette année
programmé en début d’année afin d’impulser une dynamique de groupe entre les élèves, mais
aussi avec les professeurs impliqués.
2. Une cohérence interdisciplinaire des pratiques méthodologiques :
Il nous faut accentuer la cohérence de nos pratiques pédagogiques et les rendre plus
lisibles aux élèves en travaillant sur des supports communs. Ceci peut se traduire par un
tableau de compétences (voir tableau en annexe) commun et une évaluation régulière de ces
compétences dans les différentes matières (HG, SVT, Physique-Chimie, IGC, Français et
Maths).
Ceci nous donne un support d’évaluation commune des compétences
méthodologiques et nous permet de déterminer et de faire évoluer les groupes de travail et les
axes de travail dans le suivi individuel.
3. Mise en place d’une épreuve commune :
Une évaluation des compétences méthodologiques, affranchie de toute exigence
cognitive, en début d’année nous permettra à travers une seule épreuve de cibler des élèves
devant bénéficier de l’aide individualisée, du tutorat et de l’étude. Cette épreuve viendrait
compléter les évaluations de maths et de français en établissant un diagnostic méthodologique
exploitable dans l’ensemble des matières. Elle permettrait d’introduire la méthode de travail
par compétence (explicitée dans le paragraphe précédent) permettant aux élèves de cibler
leurs difficultés et leurs points forts. Pour l’équipe, cette évaluation permettrait de déterminer
et de hiérarchiser les besoins immédiats pour la mise en place d’une pédagogie différenciée
dans le cadre du tutorat et de l’étude.
Une épreuve du même type, en fin d’année, permettrait d’évaluer les progrès des
élèves dans l’acquisition des compétences méthodologiques.
ƒ
ƒ
ƒ
E. La formation de l’équipe pédagogique :
L’Equipe pédagogique doit être formée :
au diagnostic des méthodes de travail de l’élève et de son profil cognitif,
à l’écoute active et à la psychologie de l’adolescent
au travail en équipe
ƒ
aux techniques d’apprentissages : apprendre à apprendre ((voir page 19).
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G. Le rôle du Professeur Principal :
1. Animation de l’équipe en début d’année :
•
réunir régulièrement l’équipe,
•
invitation à communiquer
•
informer l’ensemble des collègues de la signature de contrats de doublants
•
réclamer le signalement par écrit de toute incartade d’élève, notamment pour les
élèves sous contrat : rapport écrit transmis à la CPE + information systématique du
PP.
•
inciter les collègues à utiliser l’intranet et à alimenter un cahier de texte en ligne.
2. le suivi de l’Aide Individualisée et des modules :
•
réclamer de façon très régulière des comptes rendus écrits sur le travail effectué en
AI et en modules, avec des précisions sur l’attitude et la progression de chaque
élève.
•
mettre en synergie l’AI et les modules avec le suivi individualisé (tutorat).
3. la transmission d’informations :
•
information systématique des PP qui accueillent les élèves de la classe l’année
suivante par la transmission d’un dossier complet : fiche individuelle de l’élève +
les 3 bulletins trimestriels + décision du conseil de classe,
•
information synthétique sous forme d’une grille récapitulative, transmise à chaque
professeur
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7- les moyens nécessaires :
La réussite de ce projet repose sur l’engagement d’une équipe structurée et formée.
Cet engagement se traduit par un investissement plus important dans la finalisation des cours,
mais également par une présence accrue au sein de l’établissement. Il doit donc être reconnu
par la rémunération sous forme d’HSE.
a- Les besoins en heures-professeurs : (estimation à l’échelle d’une classe)
Concertation :
2 réunions de pré-rentrée :
2 heures
2 réunions par trimestre :
6 heures.
Soit pour une équipe de 10 enseignants, 80 heures à l’année.
Tutorat :
8 heures à l’année, par professeur engagé dans ce processus (de façon schématique, 1 heure
par mois d’octobre à mai).
Nombre de professeurs concernés : 6, soit 48 heures à l’année.
Estimation globale : 128 heures
Ces heures seraient payées en HSE, sur la base d’un comptage précis des heures (fiches
d’émargement des réunions et de compte-rendu d’activité dans le cadre du tutorat).
b- la formation des enseignants :
L’Equipe pédagogique doit être formée :
ƒ au diagnostic des méthodes de travail de l’élève et de son profil cognitif,
ƒ à l’écoute active et à la psychologie de l’adolescent
ƒ au travail en équipe
ƒ aux techniques d’apprentissages : apprendre à apprendre.
La spécificité de nos besoins nous amène à faire valoir une demande de « formation établissement » mais qui ne sera inscrite au P.A.F. qu’en 2006. Dès lors, la question se pose
du financement des formations pour l’année 2005/2006.
Le choix des intervenants est particulièrement important, et il nous paraîtrait intéressant de
solliciter des collègues d’autres académies qui auraient travaillé sur des projets similaires :
ainsi nous feraient-ils profiter de leurs expériences.
Concernant l’approche psychologique des adolescents, l’équipe pourrait profiter des modules
de formation des « cellules d’écoute » mises en place dans chaque établissement de
l’académie.
Enfin, dans un soucis de rentabilisation des dépenses de formation, il serait souhaitable de
convier aux modules prévus des collègues d’autres classes de seconde, les professeurs
principaux en priorité : il s’agirait de faire du prosélytisme au profit de l’élargissement du
projet au sein de l’établissement.
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