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LE MAG
EN COUVERTURE
*AGIR
ZAIÇARIA GARTI
PRESIDENT DE TIZI
L'engagell!ent
a de Tavenlr
Bon teint, Zakaria Garti est le très actif
président de Tizi - pour Tariq Ibn Ziyad
Initiative, qu'il a rejoint en 2012. Ce jeune
financier est rentré au Maroc en 2011, en
plein Printemps arabe. "Passionné de la
chose publique'; comme il se définit, il se
cherche une famille politique. En vain. Il
intègre donc Tizi, qui se donne pour but
de former les jeunes à la politique. Une
association "apolitique" dont le but reste
clair: "Un jour, le vote des jeunes vaincra
celui des notables et le Maroc deviendra
une vraie démocratie", prédit-il. Dans le
cadre des rencontres de Tizi, Garti invite
des poids lourds de la politique comme
Benkirane ou El Omari à débattre avec le
public. Dans 10 ans, Garti se voit membre
d'un parti et mener carrière au service de
l'Etat. Dans quel bord? "Disons que mon
côté libéral ne m'empêche pas de penser
à la justice sociale", s'amuse-t-il.
MARWANE NAJI
ACTIVISTE CULTUREL
Livre(aisons) à
domicile
Ce futur enseignant de français lance
en 2015 une campagne originale,
"Dekhla B Kiab" (un livre pour
entrer), visant à collecter des
ouvrages pour créer des bibliothèques dans le Maroc profond. Pour
y arriver, le jeune de 19 ans et son
équipe organisent une série de
rencontres rassemblant poètes et
musiciens. Le principe de payer son
entrée avec un livre séduit. Bilan de
l'opération: 4700 livres collectés et
six bibliothèques créées dans les
régions de Guelmim, Al Hoceïma,
Chaouen et Outat Elhaj. ''Nous
1
i
OTHMAN EL FJ5RDAOUS
DIRECTEUR A MENA MEDIA
CONSULTING
faisons en quelque sorte le boulot de
l'Etat t", commente Marwane Naji.
Le succès de son initiative le pousse à
voir plus grand. Il a constitué une
association et compte organiser une
tournée nationale avec de grands
noms de la musique. Objectif: tripler
le nombre de livres collectés.
NABIL MOULINE, HISTORIEN
Europhile
~~al~~è~l~~~~e~~p~~c~ientLe
Ses revues de presse, suivies par plus de 5000 personnes, lui ont
valu d'être repéré par Karim Bouzida, chargé de mission au
cabinet royal. Ce dernier l'a engagé pour structurer le département de veille stratégique de la boîte de communication, Mena
Media Consulting, fondée par Fouad Ali El Himma et dont il était
directeur général. l'entreprise financera ses études à l'ENA où il
est, à l'heure actuelle, auditeur du cycle des hautes études
européennes. Une formation qui correspond à l'europhilie de
Othman El Ferdaous, qui suit de près le dossier du Maroc auprès
de l'Union européenne. "Je rêve d'une liaison fixe qui relierait le
vieux continent au Maroc à travers le détroit de Gibraltar. Je pense
aussi que nous devrions intégrer /'OTAN", confie-t-il.
d'une institution aujourd'hui revendiquée par Daech. Cet ouvrage, qui
permet de comprendre la rhétorique des mouvements terroristes, est
aussi une lucarne sur le passé du Maroc. Une histoire qu'il a revisitée pour
en éliminer les mythes. Dans un travail sur Ahmad Al Mansour, le
chercheur de 36 ans a sondé le rôle des symboles du Makhzen, comme la
cérémonie d'allégeance ... Un savoir précieux, à l'heure où l'histoire
redevient un enjeu hautement politique. "Il ne faut pas étudier l'histoire
54 TELQUEL N"725 DU 15 AU 21 JUILLET 2016
califat: histoire politique de l'islam, un livre qui remonte aux origines
uniquement pour l'histoire, mais pour participer au renouvellement du
système sociopolitique, en tirant les leçons du passé", précise-t-il. Il
réinvestit aujourd'hui son savoir dans la société civile, aux côtés de Tafra,
récent think tank qui se veut un pont entre la recherche et le plaidoyer
pour la démocratisation et la citoyenneté.