Le logement et le sans-abrisme des migrants sans
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Le logement et le sans-abrisme des migrants sans
ATELIER INTERNATIONAL Le logement et le sans-abrisme des migrants sanspapiers en Europe: Créer des alliances et construire des stratégies Bruxelles, vendredi 28 juin 2013 Lieu: International Auditorium, 5 Boulevard du Roi Albert II, 1210 Bruxelles (Métro: Rogier) Langues de travail: Anglais, français et espagnol et portugais en langue passive Evènement public #housingaccess Co-organisé par PICUM – La Plate-forme pour la Coopération Internationale sur les Sans-papiers FEANTSA – La Fédération Européenne des Associations Nationales Travaillant avec les Sansabris EAPN –Plate-forme de Lutte Contre la Pauvreté Contexte Les migrants sans-papiers en Europe sont exclus des logements subventionnés par l’Etat ou ne bénéficient d’aucun soutien en raison du fait qu’ils ne possèdent pas de permis de résidence. Ils deviennent en conséquence relégués en marge du marché privé, du fait de leur situation économique et sociale particulière. Cependant, ils sont souvent confrontés à des prix au-dessus du marché, et cela pour des logements inadéquats à cause des contraintes légales, économiques et sociales qui pèsent sur eux. En l’absence de possession de permis de travail officiel et d’accès à la protection sociale, les migrants sans-papiers n’ont de choix que de travailler dans le secteur informel afin de subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille, dans lequel ils sont soumis à des risques d’être sous-payés, exploités et abusés. Ces conditions économiques difficiles ont un impact dramatique sur leurs conditions de vie. Au sein du marché privé, les migrants sans-papiers qui louent leur logement sont très vulnérables, possèdent peu de pouvoir de négociation et ont un accès restreint aux mécanismes leur permettant de déposer plainte et d’exiger réparation, en cas d’exploitation et de violation de leurs droits de locataire. Leur position est encore plus aggravée dans certains pays, lorsqu’un permis de résidence est exigé afin de pouvoir légalement louer un logement dans le marché privé et lorsque les propriétaires peuvent être exposés à des sanctions s’ils louent leur logement à des migrants sans-papiers. Dans ces contextes, beaucoup de migrants sans-papiers doivent faire face à des logements aux conditions de vie extrêmement difficiles, souvent surpeuplés et bien en-dessous des standards de vie, à des montants abusifs. De plus, les logements sont précaires et beaucoup de migrants sans-papiers et leur famille ne peuvent avoir accès à un logement régulier, digne et en sécurité, doivent changer régulièrement de L’organisation de cet évènement est rendue possible grâce au généreux soutien de: Ce projet a bénéficié du financement de la Communauté européenne, dans le cadre du Fonds PRGRESS. L’information diffusée est la seule responsabilité de l’auteur et la Commission se décharge de toute responsabilité concernant l’usage qui pourrait en être fait. logement et n’ont d’autre choix que de compter sur le soutien d’autres personnes, de vivre dans des squats ou simplement de devoir vivre sans logement. Dans la plupart des pays, l’accès aux refuges pour les sans-abris n’est pas garanti pour les migrants sans-papiers, et ce problème ne cesse de prendre de l’importance puisque de nombreux prestataires de services font face à de plus en plus de demandes de migrants sans-papiers pour être hébergé et pour avoir accès à leurs services. Des associations caritatives belges ont ainsi signalé qu’entre 80 et 90 pourcent des personnes ayant recours à un abri pour l’hiver sont des sans-papiers. Les conditions s’appliquant aux abris mis à disposition par l’Etat pour le long-terme requièrent souvent d’être en possession d’un statut de résidence régulier ou bien d’être enregistré à la sécurité sociale afin de pouvoir en avoir accès. De manière similaire, les établissements privés sont réticents au fait d’accepter des migrants sans-papiers sans-abri dans les programmes d’hébergement sur le long terme.1 Pourtant, des possibilités existent pour les migrants sans-papiers d’avoir accès aux centres d’hébergement d’urgence dans beaucoup de pays, même si de nombreux obstacles demeurent. Parmi les obstacles auxquels les migrants sans-papiers et les prestataires de services font face, l’obligation d’échanger les données avec les autorités chargées de l’immigration ou le recours à la détention existent dans beaucoup de pays, ce qui affecte gravement les droits fondamentaux des migrants sans-papiers. Dans la plupart des Etats membres de l’UE, en dépit des politiques et des obligations existantes dans le chef des autorités publiques de devoir respecter les droits des enfants, la situation des familles sanspapiers demeure différente. Seulement quelques Etats membres octroient la possibilité de fournir un hébergement temporaire pour les familles sans-papiers qui ont entrepris les démarches de régularisation auprès des autorités de l’Immigration, mais cette possibilité est trop souvent restreinte, et ne convient généralement pas pour les enfants. Les femmes migrantes sans-papiers sont exposées à des risques particuliers de violence basée sur le genre et se voient souvent refuser l’accès à des abris spécialisés et aux services pour les femmes ayant subi ou subissant des violences. Partout en Europe, ce manque sévère d’abris spécialisés, poussent les femmes ayant échappé à des situations de violence à se réfugier dans des centres d’accueil pour les sans-abris2. Le statut irrégulier des migrants les empêche d’avoir accès aux centres d’hébergement d’urgence et aux solutions d’hébergement temporaire, les laissant sans aucune autre solution que de devoir dormir dans les lieux publics ou dans la rue. L’extrême gravité de ces situations dans lesquelles des familles entières de migrants sans-papiers doivent dormir dehors, ont mené à ce que les organisations de la société civile aux Pays-Bas, à remettre en cause les autorités néerlandaises. Plusieurs cas emblématiques concernant l’accès aux logements pour les migrants sans-papiers. Objectifs principaux de l’atelier Le droit au logement est un droit englobant plusieurs aspects, dont l’accès à un logement qui soit approprié, sûr et durable. Ceci doit être distingué du droit à un abri, qui représente une solution intermédiaire de logement temporaire. L’Atelier a pour but de renforcer le dialogue entre les prestataires de services, les organisations luttant contre la pauvreté, des organisations de migrants, des autorités locales et responsables politiques, en se concentrant sur les secteurs et thématiques suivants : 1. Droits légaux 1 Agence européenne des droits fondamentaux, Les Droits fondamentaux des migrants en situation irrégulière dans l’Union européenne, 2011, p.64 2 Dans son rapport par pays de 2010, le réseau WAVE démontre que seulement six pays dans l’UE fournissent au nombre adéquat de places pour les femmes dans les centres pour les sans-abris ; dans quatre pays, un manque sévère de places existe, ainsi que très peu de services spécialisés et dans trois pays, aucuns services n’existent. http://78.142.150.50/sites/wave.local/files/WAVE_COUNTRY%20REPORT%202010_NEU.pdf Quelles sont les implications légales et pratiques du droit au logement pour les migrants sanspapiers ? Secteur privé: - Quelles sont les difficultés principales auxquelles les migrants sans-papiers font face dans le marché de location privé ? Comment renforcer les droits des locataires à accéder aux mécanismes leur permettant de porter plainte? Quelles sont les bonnes pratiques pour que les migrants sans-papiers puissent exercer le droit au logement et pour améliorer leurs conditions de vie ? Les abris: - Quels sont les obstacles principaux empêchant les migrants d’accéder aux centres d’hébergement d’urgence et de long-terme? Quels sont les défis majeurs identifiés par les prestataires de services et les utilisateurs de services? Quelles sont les bonnes pratiques permettant de surmonter les obstacles pour accéder aux abris ? 2. Outils et stratégies pour accroître la responsabilité - Stratégies légales (Conseil de l’Europe, niveau national) Stratégies politiques (Nations Unies, Union européenne) Alliances stratégiques (association de locataire, prestataires de services, autorités locales) Participants Autorités locales, responsables politiques, organisations de la société civile, prestataires de services, institutions européennes, académiques, organisations professionnelles, utilisateurs de services, organisations de migrants. Résultats attendus Un rapport global écrit comprenant les recommandations clés. PROGRAMME 8:30 – 9:00 9:00 – 9:30 Inscription MOTS DE BIENVENUE Michele Levoy, Directrice, PICUM Sonia Olea Ferreras, Directrice du groupe de travail sur les migrations de FEANTSA Fintan Farrell, Directeur, EAPN 9:30 – 9:45 DISCOURS D'OUVERTURE La situation du logement et de l’abri pour les Migrants Sans-papiers en Europe - Ann-Charlotte Nygard, Responsable de programmes, Agence européenne des droits fondamentaux (FRA) 9:45 – 11:00 SESSION PLENIERE 1: L’accès aux centres d’hébergement pour les sans-abris pour les migrants sans-papiers André Gachet, Conseiller technique, FAPIL-Fédération des Associations et des Acteurs pour la Promotion et l’Insertion par le Logement, France Thomas Maeseele, Service publique d’aide sociale de la Ville de Gand, Belgique et Thijl Meheus, Street Corner Work, City of Ghent, Belgique Adrian Berry, Avocat, Garden Court Chambers, Royaume Uni Liliana Osipov, ACCEM, Espagne Discussion Modérateur: Lara Natale, Coordinatrice, Réseau européen des femmes migrantes 11:00 – 11:30 Pause-café 11:30- 13:00 SESSION PLENIERE 2: Le logement dans le secteur privé pour les Migrants Sanspapiers Edgardo Legaspi, TRUSTED NL, Pays-Bas Albert Arnau, Fédération des associations de logements sociaux et de voisins de la Catalogne (FAVIBC) / Fédération Association Internationale des Locataires, Espagne María José Aldanas, Provivienda, Espagne Nicolas Bernard, Membre du Réseau Housing Rights Watch et Professeur à l’Université Saint-Louis Bruxelles, Belgique Discussion Modérateur: Paul D’Auchamp, Adjoint du Représentant régional du Haut-commissariat aux Droits de l’Homme (OHCHR) à Bruxelles 13:00 - 14:30 Déjeuner 13:30-14:00 Diffusion du documentaire web de PICUM “Undocumentary” dans la salle de la séance plénière 14:30-16:30 Langues de travail: GROUPES DE TRAVAIL PARALLELES 1. Les migrants sans-papiers, le logement et le sans- abrisme dans les programmes de lutte contre la pauvreté aux niveaux national et européen Anglais et espagnol Modérateur: Vincent Caron, Chargé de politique, EAPN Orateurs: Graciela Malgesini, EAPN Espagne Maaika Santana, Pigment, Belgique Rapporteur: Kadri Soova, Chargée de plaidoyer, PICUM Langue de 2. Sans-abrisme et accès aux abris pour les migrants sans-papiers travail: Anglais Modérateur: Jean Demars, Praxis Community Projects, Royaume Uni Orateurs: Birgit Neufert et Michael Westrich, BAG Asyl in der Kirche e.V., Allemagne Wayne Stanley, Chercheur et Analyste de Politiques, Focus Irlande Bo Jochimsen, Travailleur social, Projekt Udenfor, Danemark Rapporteur: Mauro Striano, Chargé de politiques, FEANTSA Langues de 3. Le logement dans le secteur privé pour les migrants sans-papiers travail: Anglais et Modérateur: Rian Ederveen, Stichting LOS, Pays Bas français avec portugais en Orateurs: Beatriz Camargo, Abraço, Belgique Angèle Ngo Moussi et Catherine Levy, Association de familles victimes du saturnisme (AFSV), France langue passive Rapporteur: Lilana Keith, Chargée de Programmes, PICUM 16:30-17:00 Pause-café 17:00-17:30 REMARQUES DES RAPPORTEURS Présidente: Sheena McLoughlin, Chargée de Programmes, Programme Européen pour l’Intégration et la Migration (EPIM) ALLOCATION DE CLÔTURE 17:30-17:45 La voie à suivre Heather Roy, Présidente, Plate-forme Sociale 17:45- 18:00 Remarques de clôture Don Flynn, Président de PICUM 18:00 FIN DE L’ATELIER