distillation discontinue ternaire
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distillation discontinue ternaire
DISTILLATION DISCONTINUE TERNAIRE T.P. 2A – Septembre 2015 Manip n° 6 ATELIER INTER UNIVERSITAIRE DE GENIE DES PROCEDES 1. Description générale du T.P. L’installation, construite par la société PIGNAT, est entièrement équipée d’appareils antidéflagrants (vannes, timer, ...). Elle est en conséquence placée dans une salle spécifique qui comporte des éléments ATEX, maintenue en dépression par rapport au milieu extérieur grâce à un dispositif d’extraction mécanique de l’air ambiant. L’installation peut être pilotée soit classiquement en mode manuel, soit en mode automatique, via un logiciel de supervision installé sur un micro-ordinateur dans la salle de contrôle attenante. Elle peut être également pilotée à distance via un Weblab. Le mélange à séparer est le ternaire acétone-éthanol-eau, dont la teneur initiale : - en acétone doit se situer autour de 8% massique - en éthanol doit se situer autour de 15% massique. L'installation comporte plusieurs organes, (repérés sur le schéma d'ensemble sur la figure 1 ci-après), dont les principaux sont : - un bouilleur (référencé 3 sur le schéma), chauffé par de la vapeur à 3,5 bar environ au moyen d’une chaudière extérieure, située dans l’AIGEP ; - une colonne de contact gaz-liquide (référencée 2), composée de deux tronçons identiques de 10 plateaux perforés chacun; - un condenseur à serpentin d’eau (référencé 1); - un sous-refroidisseur (référencé 6), garantissant de stocker le distillat à une température raisonnable; - 5 bacs de recette gradués ; - 5 vannes pneumatiques contrôlant l’admission du distillat dans les bacs de recette ; - un débitmètre à flotteur, permettant de mesurer le débit d’eau de refroidissement; - un capteur de pression différentielle (référencé 4), qui permettrait d’asservir le débit de vapeur d’eau, au flux de vapeur circulant dans la colonne; - des thermocouples (notés TI1, TI2, ...), permettant de mesurer les températures au niveau : * du bouilleur, * des plateaux (un plateau sur deux est équipé), * de l’entrée et de la sortie du serpentin d’eau dans le condenseur. 2 Cette colonne peut aussi fonctionner en continu, ce qui nécessite l’utilisation de deux fûts de stockage et d’une pompe d’alimentation, dont les caractéristiques sont fournies, à titre d’information, en annexe 1. Les données thermodynamiques et les propriétés physiques du mélange acétone-éthanol-eau sont fournies en annexe 2. 3 4 Figure 1 : Schéma général de l’installation 2. Caractéristiques des principaux organes de l’installation Le bouilleur est en verre et a une contenance maximale de 50 l. Il est muni d’une règle de mesure de niveau graduée en litres. Il comporte en son centre un piquage permettant des prélèvements de liquide. La mise en ébullition du mélange à séparer est réalisée au moyen d’un échangeur relié en continu au bouilleur avec une chaudière à vapeur. La colonne à distiller est en verre et comporte deux sections de 10 plateaux perforés chacune, comme détaillé sur la figure 2. Elle a un diamètre de 100 mm. Sa hauteur utile est de 2 m. Elle fonctionne à pression atmosphérique. Les plateaux perforés sont aussi en verre. Ils sont espacés de 100 mm les uns des autres. Ils présentent chacun 1150 perforations circulaires verticales et une déverse liquide de 15 mm de diamètre. Cette géométrie assure une bonne distribution du liquide et une retenue maximale de 25 cm3. Figure 2 : Schéma simplifié de la colonne Figure 3 : Vue détaillée des plateaux 5 Pour faire fonctionner la colonne en continu, il est possible de l'alimenter au niveau de certains plateaux grâce aux piquages de prélèvement liquide. Le condenseur est en verre et fonctionne à pression atmosphérique. Il est constitué d'un serpentin en verre de 150 mm de diamètre et de 600 mm de longueur, (surface d'échange de 0,75m2), dans lequel circule de l’eau du réseau de l’ENSIACET. Les bacs de recette sont en verre et gradués en litres. Leur contenance maximale est de 10 litres. La pompe d’alimentation est une pompe doseuse à membrane OBL. Le débit d’eau de refroidissement circulant dans le condenseur est contrôlé au moyen du débitmètre à flotteur H250 M9, décrit ci-dessous. 6 3. Description du logiciel de supervision Le logiciel de supervision WINCC, installé sur le PC de la salle de contrôle, permet, (si les boutons du tableau électrique du pilote sont en position AUTO) : - la mise en route (ou l’arrêt) du débit d’eau de refroidissement. La vanne d’admission de l’eau est automatiquement programmée pour s’ouvrir à 100% de sa valeur maximale, ce qui correspond à un débit d’environ 730 l/h ; - l’admission (ou l’arrêt) du fluide caloporteur, (CHAUFFE, Marche/Arrêt), via l’ouverture en mode Tout ou Rien de la vanne pneumatique d’admission de la vapeur ; - la visualisation en continu des diverses températures et de la perte de charge dans la colonne. Sur le synoptique général, Temp permet de connaître en temps réel l’évolution en temps réel des températures le long de la colonne. Histo1 et Histo2 permettent de suivre l’évolution au cours du temps des températures de l’installation, du débit d’eau de refroidissement et de la perte de charge dans la colonne. - le réglage et la mise en route (ou l’arrêt) du reflux dans la colonne. Dans le menu Gestion du timer, le bouton Cycle Timer permet de lancer (CYCLE) ou d’arrêter (ARRET) le reflux. Deux options sont proposées : * un reflux fixe, (Timer régulé sur FIXE), dont la valeur est réglée en imposant le rapport du Temps de Reflux (en s) divisé par le Temps de Soutirage (en s); * un reflux régulé automatiquement par le logiciel, et asservi soit à la température de tête, soit à celle d’autres plateaux. Cette option, disponible via la Gestion du Timer, permet d’optimiser l’évolution de la concentration du distillat au cours du temps, comme expliqué plus en détail au paragraphe 5.2.4. - l’ouverture (ou la fermeture) des diverses vannes contrôlant l’admission du distillat dans les bacs de recette. Deux options sont à nouveau proposées : * les vannes peuvent être ouvertes ou fermées directement par l’opérateur via le logiciel, en cliquant sur V2, V3, ... sur le synoptique général ; * en mode Automatique, elles peuvent être asservies à l’évolution de la température de tête de la colonne, via l’option Gestion des Vannes, comme expliqué au paragraphe 5.2.5. 7 Précisons que la plupart de ces opérations peuvent être aussi réalisées en mode Manuel directement sur l’installation. 4. Prélèvements possibles Des prélèvements de liquide peuvent être effectués au niveau : - du bouilleur, grâce au piquage vertical (qui doit être purgé avant tout prélèvement à analyser) ; - des plateaux le long de la colonne, grâce à des seringues (seul un plateau sur deux en est équipé) ; - du distillat, via la vanne notée V1 sur le tableau électrique près de l’installation, (Bouton sur Manuel pour ouvrir la vanne et sur 0 pour la fermer) ; - des bacs de recette, par leur vanne de vidange. Les teneurs des différents constituants sont mesurées par CPG (voir annexe 3). 5. Protocole de manipulation 5.1. Démarrage (toujours en présence d’un enseignant) - Mettre en route le circuit de refroidissement en ouvrant la vanne d’arrivée et de retour située contre le mur à droite de l’installation ; - Mettre la chaudière en route selon le protocole suivant : * Contrôler ou ouvrir si nécessaire la vanne d’arrivée d’eau ; * Contrôler que le niveau d’eau dans la chaudière est suffisant ; * Contrôler que la vanne de vidange V2 est fermée ; * Mettre l’interrupteur générale électrique sur ON ; * Mettre en service la chaudière en appuyant sur le bouton Marche/Arrêt ; * Mettre en service les résistances électriques ; * Attendre que la pression indiquée sur le manomètre atteigne 3,5 bars ; * Contrôler que la vanne V3 de sortie vapeur soit ouverte ; 8 - Démarrer le logiciel WINCC sur l’ordinateur ; - Ouvrir la vanne d’arrivée d’air près de l’installation (après avoir vérifié que le compresseur est en route) ; - Vérifier que les commandes, sur le tableau électrique, près de la colonne, sont en mode AUTO ; - Ouvrir la vanne d’admission de l’eau sur l’ordinateur. Vérifier sur le débitmètre que le débit d’eau est de l’ordre de 730 l/h. - Transvaser éventuellement les recettes dans le bouilleur ; - Vérifier que : * Le volume de liquide dans le bouilleur est environ à 35 l (sinon rajouter du mélange) ; * La concentration en acétone et en méthanol dans l’eau sont respectivement d’environ 8% et 15% massique, par dosage CPG ; - Via le logiciel WINCC, dans le menu Gestion du timer, imposer un reflux total (Temps de soutirage = 0, Temps de reflux quelconque, Cycle timer sur CYCLE, et Timer régulé sur FIXE) ; - Mettre en route la chauffe en mode MANUEL à 100% puis baisser la chauffe à 50% lorsque l’ébullition démarre. Une fois que la perte de charge atteint 20 mbar passer la chauffe en mode AUTO. - Attendre la stabilisation des températures, (et donc des concentrations) le long de la colonne. 5.2. Expériences à réaliser 5.2.1. Reflux total Ce mode de fonctionnement constitue obligatoirement le point de départ de toute expérience à reflux fini, d’une part pour initier convenablement le processus de distillation, (remplissage de la colonne et enrichissement du plateau de tête), et d’autre part afin de ré-homogénéiser les concentrations le long de la colonne, entre deux expériences. Lorsque le régime permanent est atteint, des prélèvements peuvent être réalisés au bouilleur et à différents plateaux de la colonne. Il est aussi possible d’estimer les pertes thermiques de la colonne, en évaluant la puissance au bouilleur, via le compteur électrique de la chaudière. 9 5.2.2. Reflux fixe (entre 0,1 et 5) - Une fois le régime permanent atteint à reflux total, régler la valeur désirée du reflux. Dans la Gestion du timer, régler les temps de soutirage et de reflux (inférieur à 10 secondes pour le soutirage), puis mettre le Cycle timer sur CYCLE, le Timer régulé étant toujours sur FIXE. - Relever le volume de liquide au bouilleur, le titre au bouilleur, et les températures au bouilleur et en tête de colonne. - Réaliser une seule fois au cours de l’expérience, des prélèvements de liquide aux différents plateaux le long de la colonne, et les doser par CPG. - Se fixer un critère de fin d'expérience, qui peut être soit le titre moyen de la recette, ou la température de tête de colonne, ... - A la fin de l'expérience, relever le volume de liquide au bouilleur, le titre au bouilleur, le niveau du bac de recette, le titre au distillat. 5.2.3. Taux de reflux variable L’objectif est ici de maintenir tout d’abord un titre en acétone constant au distillat. - Une fois le régime permanent atteint à reflux total, faire varier le taux de reflux au cours du temps, en fonction de l’évolution de la température de tête de colonne. Commencer par des taux de reflux faibles, inférieurs à 1, et se fixer un titre minimal de 75% en acétone au distillat. Dans le menu Gestion du timer, maintenir le Cycle timer sur CYCLE, le Timer régulé étant toujours sur FIXE, et régler les temps de reflux et de soutirage aux valeurs souhaitées. - Au temps initial, relever le volume de liquide au bouilleur, le titre au bouilleur, et les températures au bouilleur et en tête de colonne. - Toutes les 10 minutes, (modifier éventuellement cette période suivant la valeur du taux de reflux), prélever un échantillon au bouilleur et un échantillon au distillat, et doser leur concentration par CPG. 10 - Réaliser une seule fois au cours de l’expérience, des prélèvements de liquide aux différents plateaux le long de la colonne, et les doser par CPG. - Lorsque la valeur du reflux devient élevée (R > 10), relever le volume de liquide au bouilleur, le niveau du bac de recette, prélever ensuite un échantillon au bouilleur, au distillat et dans le bac de recette et doser leur concentration par CPG. On peut poursuivre l’expérience afin de maintenir maintenant un titre en éthanol constant au distillat. - Ouvrir la vanne du bac de recette suivant et fermer celle de la recette contenant la coupe d’acétone. - Faire varier le taux de reflux au cours du temps, en fonction de l’évolution de la température de tête de colonne. Commencer par des taux de reflux faibles, inférieurs ou égal à 1, et se fixer maintenant un titre minimal de 85% en éthanol au distillat. - A la fin de l’expérience (reflux supérieur à 10), relever le volume de liquide au bouilleur, le niveau du bac de recette, prélever ensuite un échantillon au bouilleur, au distillat et dans le bac de recette et doser leur concentration par CPG. 5.2.4. Asservissement automatique du taux de reflux à la température de tête Comme au paragraphe précédent, il s’agit de maintenir tout d’abord la teneur en acétone au distillat constante au cours du temps, mais de façon automatique, grâce au logiciel de supervision. - Une fois le régime permanent atteint à reflux total, dans le menu Gestion du timer, cliquer sur Timer régulé afin de la mettre sur REGULE, et choisir la température de référence de l’asservissement, en cliquant sur TIC1/TIC3-TIC7 ou TIC3/TIC7. Cliquer ensuite sur TIC1 (ou TIC3 ou TIC7) pour fixer la température de consigne du plateau considéré. Elle se modifie en cliquant sur la valeur notée en rouge. En vert, s’affiche la valeur réelle, et en bleu le pourcentage d’ouverture instantané de la vanne de soutirage du distillat. 11 - Répéter ensuite le protocole opératoire des expériences précédentes. On pourra réaliser une seconde coupe pour maintenir maintenant la teneur en éthanol au distillat constante au cours du temps, mais de façon automatique, grâce au logiciel de supervision. - Ouvrir la vanne du bac de recette suivant et fermer celle de la recette contenant la coupe d’acétone. - Cliquer sur TIC1 (ou TIC3 ou TIC7) pour modifier la température de consigne pour la régulation. - Répéter ensuite le protocole opératoire des expériences précédentes. 5.3. Arrêt de l’installation - Se replacer à reflux total. - Couper la chauffe sur le logiciel. - Eteindre la chaudière en coupant les résistances électriques puis en appuyant sur le bouton Marche/Arrêt puis en coupant le bouton d’alimentation électrique générale. - Après refroidissement complet de la colonne, couper l’eau du condenseur et fermer les vannes d’arrivée d’air et d’eau. 6. Etudes théoriques possibles Lors des expériences en épuisement, il est possible d’effectuer les traitements théoriques suivants : • a) Suivi et analyse de l’évolution des phénomènes au cours du temps : - Température aux différents plateaux, - Concentration au bouilleur et au distillat, - Plus ponctuellement, profil de concentration le long de la colonne. • b) Ecriture et vérification des bilans matière global et partiel, après avoir : 12 - Listé les hypothèses nécessaires, - Calculé les moyennes au cours du temps des masses volumiques et de la concentration au distillat. Déterminer les origines des erreurs expérimentales éventuelles. • c) Analyse commentée de l’influence du reflux sur les divers paramètres caractérisant le fonctionnement de la colonne (NET, Efficacité, Températures, x D, D, ...). • d) Simulation des expériences réalisées grâce au logiciel ProSimBatch (installé sur les ordinateurs de la Salle Informatique de l’AIGEP). Sujets de réflexion supplémentaires : - Quelles sont les conséquences des pertes thermiques sur le fonctionnement de la colonne ? - Le reflux fixé sur l’ordinateur correspond-il réellement au reflux existant dans la colonne ? - Il est aussi possible d’approcher l’écart à l’idéalité du fonctionnement de la colonne, en utilisant les températures et/ou les concentrations aux différents plateaux, et les diagrammes d’équilibre liquide-vapeur ... Commentaires. 13 ANNEXE 1 Données thermodynamiques et propriétés physiques des constituants du mélange 14 15 16 17 18 19 20