COSMÉTOLOGIE et PLASTURGIE
Transcription
COSMÉTOLOGIE et PLASTURGIE
PLASTILIEN Le magazine d'Allizé-Plasturgie Mai 2010 n°67 Dossier p.12 COSMÉTOLOGIE et PLASTURGIE Des contraintes aux solutions PROFESSION p.42 LA FILIÈRE PLASTURGIE LORRAINE SE RASSEMBLE AU SEIN D’ALLIZÉ-PLASTURGIE LORRAINE FISCALITÉ p.18 LA RÉFORME DE LA TVA IMMOBILIÈRE POINT DE VUE p.26 L’AMBITION RAISONNÉE DU NOUVEAU MÉDIATEUR DE LA SOUS-TRAITANCE Salles blanches à l’échelle internationale. Les techniques médicales, l’industrie pharmaceutique, cosmétique ou agro-alimentaire nécessitent des conditions de production d’une propreté irréprochable et les fabricants exigent une prise en charge complète. L’équipe en charge des projets salles blanches d’ARBURG vous accompagnant à l’échelle internationale couvre un éventail allant de la mise en place de concepts de salles blanches à la sélection des presses et ARBURG S.A.S. Z.I. "Fosse à la Barbière" 1 Rue Louis Saillant 93605 Aulnay-sous-Bois Tél.: +33 (0) 1 48 65 15 07 Fax: +33 (0) 1 48 65 13 54 e-mail: [email protected] www.arburg.fr périphériques adaptés, en passant par un conseil personnalisé sur les techniques d’application. A la « Une » A noter 010 1er Juillet 2 Annuelle Rencontre turgie Allizé-Plas Chaque année, le premier jeudi du mois de juillet, a lieu un évènement important pour les industriels de la filière plasturgie : la « Rencontre Annuelle Allizé-Plasturgie ». Cette année, la Rencontre Annuelle de la Plasturgie se déroulera le Jeudi 1er juillet 2010, à la Cité Internationale de Lyon, Auditorium Lumière. Elle rassemble environ 500 à 600 chefs d’entreprises de la filière plasturgie qui considèrent cet évènement comme LE rendez-vous à ne pas manquer. 15 h 30 - Cité Internationale de Lyon Centre de Congrès - Auditorium Lumière Un moment fort de la Rencontre 2010 : La restitution de l’étude menée aux cours des six premiers mois de l’année 2010 par Allizé-Plasturgie « Pratiques d’affaires dans la plasturgie : comparaison France, Allemagne, Italie ». L’objet de l’étude est d’analyser et de comprendre les pratiques d’affaires en vigueur dans la plasturgie en France, en Allemagne, en Italie, et ce, sur l’ensemble du processus : de la conception d’un produit à sa livraison en passant par sa fabrication, mais également, les usages en matière de relations commerciales, de paiement, de propriété intellectuelle, de financement des investissements, de pratiques sur l’indexation ou non des matières… Pour ce faire des dizaines d’entretiens menés simultanément en France, en Allemagne et en Italie auprès des acteurs de la filière plasturgie et leurs clients. Une étude de terrain très pragmatique afin : - d’en retirer des enseignements sur de «bonnes pratiques», - de mieux comprendre pourquoi, sur certains marchés, les industriels français peinent à se positionner face à leurs homologues allemands ou italiens, - d’en retirer des arguments susceptibles de faire changer les choses en France, avec, le cas échéant, l’appui des Elus et des Pouvoirs Publics. Le FIP devient FIP SOLUTION PLASTIQUE et se tiendra à Lyon en 2011 En 2011, le Forum international de la plasturgie, évolue. Pour sa prochaine édition, qui se tiendra du 24 au 27 mai 2011 à Lyon Eurexpo (Rhône), il devient FIP Solution Plastique. Regroupant toujours l’ensemble des fournisseurs de la filière plasturgie, de la conception à la fabrication, l’exposition organisée par Idice (groupe Infopro Communications) abritera FIP projets, « un salon dans le salon » dédié aux donneurs d'ordres et rassemblant les transformateurs de plastiques et composites, ainsi que les bureaux d’études de conception de pièces et les spécialistes en finition et décoration. De nouvelles formules de stand sont également proposées. Pour suivre l’actualité de l’édition 2011 : http://www.f-i-p.com/ n°67 • Mai 2010 Plastilien 1 Sommaire Plastilien Mai 2010 n°67 ALLIZÉ-PLASTURGIE 01/ A LA UNE 46/ EPOQUE EPIQUE 71/ AGENDA 01 Rencontre annuelle Allizé-Plasturgie 01 Le Fip devient FIP Solution Plastiques 46 Suite du « Petit guide de survie à l’usage des entreprises et des individus aussi » 05/ PROFESSION 49/ INNOVATION 71 Le programme 2010 des journées de l’innovation 71 Le programme 2010 proposé par le PEP 05 Biberons à base de bisphénol A : une application hasardeuse du principe de précaution 05 Projet Leonardo PLASTIGREEN 06 Un répertoire des métiers et des certifications de la Plasturgie 06 Les Concours à l’honneur ! 06 European Network for Plastics and Composites Training 08 La filière Plasturgie Lorraine se rassemble au sein d’Allizé-Plasturgie Lorraine 49 Un super-adhésif pour un assemblage polyamide / aluminium 50 Vers la simulation du procédé d’infusion pour de grandes pièces en composite 51 Le polyamide s’attaque aux deux roues 11/ CHRONIQUE 56 La matière du mois : Le Polyamide 6 11 Mettre l’éco-conception au cœur de l’innovation de la filière plasturgie 20/ FISCALITE 20 La réforme de la TVA immobilière 23/ DROIT DES AFFAIRES 23 Vers des comités stratégiques filières 25/ POINT DE VUE 25 L’ambition raisonnée du nouveau médiateur de la sous-traitance 26/ ENVIRONNEMENT/SÉCURITÉ p.38 52/ TECHNOLOGIE 52 La technologie LPKF-LDSTM, où comment la plasturgie permet à l’électronique d’accéder à la troisième dimension 56/ MATERIAUTECH 59/ REPORTAGE 59 Quand R3M devient R3M CORTINOVIS 60/ ECONOMIE 60 L’approvisionnement en électricité de la plasturgie 63 Plasturgie tendance 66 Evolution des cours des matières plastiques 69 Mercuriale DOSSIER DU MOIS 26 Les produits chimiques, la réglementation évolue. Et vous ? Nouveau ! Plastilien est aussi accessible en ligne pour les adhérents d’Allizé-Plasturgie uniquement. Vous pouvez retrouver les numéros parus pour les télécharger, les transmettre à vos collègues et collaborateurs librement sur : www.plasticway.com, Espace Communauté, Base Economie, critère « Plastilien ». ÌÌ COSMETOLOGIE & PLASTURGIE : des contraintes aux solutions 30/ SOCIAL 30 L’incidence du contexte économique sur la rupture conventionnelle du contrat de travail 32/ PLASTIFAF 32 Formations et aides régionales en 2010 34/ STRATÉGIE 34 Oser… vendre ! 38/ MANAGEMENT 38 L’égo : une qualité ou une prison ? 44 Prendre du recul grâce au coaching p.12 Plastilien est édité par : Cediplast Communication - Plastilien - 39, rue de la Cité - 69441 LYON cedex 03 - Tél. : 04 72 68 28 28 - Fax : 04 72 36 00 80 • Directeur de la publication : Anne de Lansalut • Comité de Rédaction : Dominique Appert / Amandine Authier / Thierry-Guillaume Bardin / Thierry Charles / Valérie Clayton / Christophe Contini / Benoît Dorsemaine / Marion Druet / Justine Ducourtioux / Samir Fodil / Elisabeth Garnier / Guillaume Robert / Emmanuel Rossi / Joris Saint-Jeveint / Yannick Saint Roch / Ulrich Thomir • Secrétariat de rédaction : Christine Poupon • Graphisme, maquette et réalisation PAO : Cécilie Felt, Gérard Alonzo • Service publicité : Cediplast Communication • Impression : Ferréol • Routage : Routage Rhône-Alpes • Diffusion de ce numéro : 1 300 exemplaires - Tous droits réservés. La reproduction partielle ou totale des articles/ illustrations/schémas/ photos est soumise à autorisation écrite préalable de l’éditeur • Crédits photographiques couverture : Photosearch Répertoire des Annonceurs : ACDI (p.72) / Akeoplus (p.68) / Albis (p.4) / Albro (p.24) / Alma (p.65) / Apicil (p.48) / Arburg (2e couv.) / Bewe Plast (p. 21) / Billion (p.37) / Datapaq (p.57) / Engel (p.7) / Farpi (p.64) / Idice (p.58) / Lifocolor (p.62) / Lypsis (p.29) / Martiplast (p.33/p.47) / Mondon (p.70) / Piovan France (3e couv.) / Plastdecor (p.43) / Polymix (p.22) / Reed expo (p.71) / Resin Express France (p.3) / Setaram (p.28) / Sofras-Conseil (p.10) / Sumitomo Demag (p.19) / Uniloy Milacron (4e couv.) 2 Plastilien Mai 2010 • n°67 Z.A. des Lavours - Martignat 01117 Oyonnax Cedex - France Tél.: + 33 474 81 46 46 Fax + 33 474 81 46 47 France Vous recherchez une solution économique RESINEX est également producteur de compounds 1er choix et industriels RESINEX France votre partenaire pour vous accompagner dans le développement de vos projets auprès des plus grands donneurs d’ordres Auprès des constructeurs AUTOMOBILE Référencement officiel chez les équipementiers Homologation au panel PP & PA Recyclés PSA Homologation chez les constructeurs européens : VW, Audi, BMW, Opel... N’hésitez pas à nous contacter Ravalene PE Scolefin/Mafill PP Sicostrirolo PS Sicoran SAN Sicoflex ABS Polyfast ASA Mablex PC/ABS Sicoklar PC Sicoblend PA/ABS Sicoter PPO/PBT Ravamid PA Enflex TPE-V Ensoft TPE-S www.resinex.com Your trusted partner for Ravago Brands NatureWorks ® ® P R O F E S S I O N Suspension de la commercialisation des biberons à base de bisphénol A : une application hasardeuse du principe de précaution © Olly - Fotolia.com travail des agences sanitaires françaises, européenne et internationales. Le Sénat a amendé aujourd’hui la proposition de loi sénatoriale « tendant à interdire le bisphénol A dans les plastiques alimentaires », inscrite à l’ordre du jour après une intense campagne de pression médiatique et politique. Le texte tend désormais « à suspendre la commercialisation de biberons produits à base bisphénol A ». Les sénateurs ont donc limité le champ d’application de la proposition de loi aux seuls biberons et écarté l’option d’une interdiction pour retenir celle d’une suspension, au nom du principe de précaution. Cette rédaction souligne l’embarras du législateur face à une proposition d’interdiction qui apparaît aujourd’hui inadaptée en l’état des connaissances scientifiques, ne prenant pas en compte la question des substituts éventuels et déconnectée du calendrier de En effet, l’AFSSA vient de diffuser, le 23 mars, un communiqué rappelant que « le bisphénol A (BPA) est utilisé depuis plus de 40 ans, dans de très nombreuses applications dont les matériaux au contact des aliments et de l’eau. Des évaluations de risques menées par les agences sanitaires* ont conclu, sur la base des données scientifiques disponibles, à l’absence de risque pour le consommateur dans les conditions d’emploi. » L’association européenne des producteurs de matières plastiques, PlasticsEurope, et le syndicat professionnel des emballages plastiques et des emballages souples, ELIPSO, prennent acte de la décision du Sénat de ne pas interdire « le BPA dans les plastiques alimentaires », mais estiment que la suspension de la commercialisation des biberons n’est qu’une fausse solution qui alimentera les angoisses des consommateurs. ment recommandé « de définir rapidement une méthodologie adaptée à la détection d’une toxicité potentielle, chez l’homme et à basse dose, du BPA mais aussi des produits de substitution et plus largement des perturbateurs endocriniens ». L’AFSSA a souhaité travailler, pour la mise au point de cette méthodologie, avec d’autres agences de sécurité sanitaire au niveau européen, et proposait de faire un point d’étape « d’ici la fin de l’année ». L’agence européenne, l’EFSA, a également lancé des travaux et prévoit un point d’étape en mai prochain. PlasticsEurope et Elipso souhaitent que tous ces travaux puissent continuer de progresser dans la sérénité et permettront de répondre aux interrogations des consommateurs. Pour plus d'informations sur le BPA : www.bisphenol-a-europe.org * En particulier la FDA aux Etats-Unis, PlasticsEurope et Elipso rappellent que l’AFSSA a récem- l’EFSA en Europe en 2008, et Santé Canada (la note est de l’AFSSA) Projet Leonardo PLASTIGREEN La Fédération espagnole ANAIP, représentée par son Délégué Général Enrique Gallego, a accueilli en mars 2010 l’ensemble des partenaires du projet PLASTIGREEN. Menée par la Fédération de la Plasturgie, cette réunion a permis aux partenaires de se coordonner sur les activités du projet (référentiel de formation, création d’un réseau) et aussi d’échanger sur des outils développés pour la profession tels que le DVD de présentation des métiers développé par la Fédération autrichienne FCIO. Les résultats du projet seront présentés à Bruxelles en septembre 2010.Toutes les informations relatives au projet PLASTIGREEN sont disponibles sur le site www.plastigreen.org. n°67 • Mai 2010 Plastilien 5 P R O F E S S I O N Les Concours à l’honneur ! Dans le cadre de la Convention de Coopération signée avec le Ministère de l’Education Nationale, la Fédération de la Plasturgie apporte son soutien à trois concours en 2010. A suivre … • Le Concours général des métiers En 2010, la Plasturgie sera une nouvelle fois représentée au concours général des métiers, qui est ouvert aux 17 spécialités de baccalauréat professionnel. Les différentes épreuves, écrites, pratiques et orales se déroulent du mois de mars au mois de mai et la remise des prix est organisée début juillet. http://eduscol.education.fr/cid47150/leconcours-general-des-lycees-et-des-metiers.html • 2 édition des Plastiques en Débat Au 19 mars, PlasticsEurope clôturait le dépôt de dossiers des élèves de troisième, inscrits au concours des Plastiques en Débat dont la Fédération de la Plasturgie est partenaire. Ce concours a pour objet de proposer aux jeunes et à leurs enseignants de s’interroger sur la contribution des plastiques à l’évolution de notre société et leur impact sur l’environnement. 15 écoles ont répondu à l’appel, soient 30 équipes.Viens à présent l’heure des évaluations pour l’étape du Grand Débat le 7 juin prochain à Paris. ème www.lesplastiquesendebat.com • 3ème édition du Concours Europlastic Pocket Movie La Fédération de la Plasturgie lançait en février dernier la 3ème édition du concours Europlastic Pocket Movie. A la clôture des préinscriptions 6 lycées et 2 CFA ont répondu présent, soient 14 équipes. Les équipes auront jusqu’au 30 juin pour envoyer leurs vidéo à la Fédération de la Plasturgie. www.europlastic-pocketmovie.blog.fr Contact Marina COISSARD Fédération de la Plasturgie T. 01 44 01 16 26 Email : [email protected] 6 Plastilien Mai 2010 • n°67 Un répertoire des métiers et des certifications de la Plasturgie Ce document est en cours de réalisation par l’observatoire national paritaire des métiers : les résultats sont prévus pour juin 2010. L’observatoire national paritaire des métiers de la Plasturgie a lancé, depuis mai 2009, les travaux pour la réalisation d’un répertoire des métiers et des certifications dans la branche, qui sera un véritable outil de gestion des emplois pour les entreprises et pour la branche. Le cabinet ManExpert, qui réalise ce travail, a mené une enquête auprès d’un panel d’entreprises représentatif par sous‐secteurs d’activité, en septembre 2009. Cette enquête a abouti à la réalisation d’une nomenclature des métiers de la Plasturgie. 7 grandes familles professionnelles ont été identifiées : - Production - Laboratoire, Recherche, Développement et Industrialisation - Entretien, Maintenance et Outillage - Qualité / Sécurité / Hygiène / Environnement PREMIÈRE ESTIMATION DES EFFECTIFS 6% 55,7% 6,9% 4% 6,7% 11,6% 9% Production Laboratoire, R&D Entretien, maintenance Qualité, HSE Marketing, Commercialisation Administration générale Supply chain, logistique - Marketing / Commercialisation - Supply chain / Achats / Logistique - Gestion et Administration générale. Ce répertoire des métiers sera complété par un répertoire des certifications professionnelles dans la Plasturgie. 203 certifications ont été répertoriées, à tous les niveaux : 61 métiers au global ont été pré‐répertoriés, dont 43 métiers en dehors de la famille Gestion et Administration générale. - Diplômes : du CAP au diplôme d'ingénieur. - Titres : Ministère Emploi et autre titre professionnel. - Certificats de qualification professionnelle (CQP) : CQP de la branche, CQP de la métallurgie ou CQPI. Des informations seront également fournies : une définition principale pour chacun de ces métiers, les autres appellations de chaque métier, les activités principales, les compétences ainsi que les connaissances requises. Contact Florence BONNET‐TOURE Fédération de la Plasturgie T. 01 44 01 16 19 @ : [email protected] European Network for Plastics and Composites Training Le centre de formation spécialisé en plasturgie de l’Université de Saragosse, TIIP, a accueilli, en mars 2010, les partenaires du Réseau européen pour la formation « plasturgie et composites ». Ce fut l’occasion pour l’ensemble des organisations présentes de mieux comprendre le système de formation espa- gnol lié à ce secteur d’activité et ainsi d’échanger sur les perspectives de coopération pour favoriser la mobilité en Europe des étudiants et des apprentis. Pour plus d’information sur ce réseau, vous pouvez contacter Audrey Noble à la Fédération de la Plasturgie. Contact Audrey NOBLE Chargée de mission Europe Fédération de la Plasturgie T. 01 44 01 16 34 [email protected] La sécurité avec les systèmes. En tant que fournisseur de systèmes nous considérons le sujet dans sa globalité. Et nous protégeons vos intérêts en garantissant que la machine, les moules, l’automatisation, les processus, la formation et les pièces détachées que vous recevez, s’intègrent et interagissent avec fiabilité et précision. De plus, en tant que fournisseur de systèmes, nous sommes aujourd’hui déjà prêt à répondre demain à vos demandes de développements futurs. ENGEL est synonyme de solutions maîtrisées du début à la fin, avec lesquelles vous conserverez la flexibilité même dans le futur. Lorsque cela est nécessaire, de nouveaux composants seront intégrés de manière souple et efficace dans votre système existant ; même des années après l’investissement initial. ENGEL. Un sentiment de sécurité lorsque l’on compte sur des solutions systèmes. be the first. ENGEL FRANCE S.A. 15, Rue Marcelin Berthelot F-91320 Wissous, e-mail: [email protected] tel: +33 1 69 75 12 12, fax: +33 1 60 13 95 39 www.engelglobal.com P R O F E S S I O N La filière Plasturgie Lorraine se rassemble au sein d’Allizé-Plasturgie Lorraine Des industriels de la filière plasturgie Lorraine ont souhaité se fédérer au sein d’une organisation professionnelle structurée et représentative de l’ensemble des acteurs, et pour cela ont créé le syndicat professionnel Allizé-Plasturgie Lorraine. NANCY BESANÇON DIJON CLERMONT -FERRAND OYONNAX LYON MARSEILLE 8 Plastilien Mai 2010 • n°67 Allizé-Plasturgie Lorraine est présidé par Monsieur Jean-Loup SERGENT (Société SPIDELOR), entouré des membres du Bureau : Monsieur Michel BORENS (MIL PLAST) Monsieur Daniel KUBIAK (SOCOTUB) Monsieur François TINELLE (NP VOSGES) Cette organisation s’inscrit dans la dynamique de l’Union Interrégionale de la Plasturgie, Allizé-Plasturgie (Alliance Zone Est de la Plasturgie), qui rassemble d’ores et déjà plus de 700 entreprises au travers des syndicats régionaux déjà constitués depuis 2004 : Allizé-Plasturgie Auvergne Allizé-Plasturgie Arc Méditerranéen Allizé-Plasturgie Bourgogne Allizé-Plasturgie FrancheComté Allizé-Plasturgie Rhône-Alpes. Cette logique de filière rassemble tous les maillons de la chaine de valeur (matières, machines et moules, plasturgistes, entreprises intégrées et celles du secteur des composites, pôles de compétitivité et clusters, centres de recherches, laboratoires et bureaux d’études dédiés à la plasturgie, centres de formation…) ce qui est un atout majeur pour progresser de façon plus compétitive et solidaire notamment sur les marchés internationaux. P R O F E S S I O N Une organisation Professionnelle représentative à tous les niveaux : • Régional, • Interrégional, • National, • Européen EUROPEAN PLASTICS CONVERTERS FÉDÉRATION DE LA PLASTURGIE ALLIZÉ-PLASTURGIE Allizé-Plasturgie Auvergne Allizé-Plasturgie Franche-Comté Allizé-Plasturgie Arc Méditerranéen Allizé-Plasturgie Lorraine Allizé-Plasturgie Bourgogne Allizé-Plasturgie Rhône-Alpes De plus, elle autorise un accès facilité à l’innovation ainsi qu’à l’amélioration des compétences, facteurs déterminants d’une «montée en gamme» des produits conçus et produits en France, permettant de se différencier face à des productions banalisées et mondialisées. Car en Lorraine comme en France et en Europe de l’Ouest, les plasturgistes sont confrontés à la concurrence de fabricants à plus faibles coûts de main-d’œuvre principalement sur le marché des pièces techniques et des produits de consommation. Ainsi, pour pérenniser leur activité, les plasturgistes Lorrains dont le savoir-faire tech- nologique est indéniable, doivent aujourd’hui capter des marchés innovants, développer leur capacité à proposer des produits à plus forte valeur ajoutée, intégrer dans leurs stratégies de développement, l’innovation et la créativité, sous toutes leurs formes. la Materiautech de la Plasturgie, Le Centre de Formation de la Plasturgie, Le Centre Interrégional de Formation Alternée la Plasturgie (Cirfap), Les établissements Lorrains d’enseignements en plasturgie … Pour les accompagner dans cette démarche, Allizé-Plasturgie Lorraine : - Sollicitera l’appui des pouvoirs publics régionaux et de la Direccte, pour accompagner les entreprises dans la mise en œuvre de ces actions, et encourager ainsi le développement de synergies et de partenariats, permettant de dégager de nouvelles marges de manœuvre et des éléments différenciateurs forts. Proposera un plan d’actions en partenariat avec, notamment : Le potentiel technique régional (Pôles et Clusters…), Le Pôle de Compétitivité de la Plasturgie, Plastipolis, Le Pôle Européen de la Plasturgie, Le Plastic Ecodesign Center et Soulignons également que les industriels membres d’Allizé- Plasturgie Lorraine pourront : - compter sur l’appui au quotidien d’une compétence dédiée à la région et basée au sein de la Maison de l’Entreprise Nancy (Maxéville), et aussi sur les 120 collaborateurs d’Allizé-Plasturgie afin de les accompagner dans les domaines suivants : Accompagnement juridique (social, commercial, fiscal, droit des sociétés) Gestion des Ressources Humaines, Environnement, Hygiène, Sécurité, Veille économique, observatoire économique, Actions à l’international, Accompagnement technologique, Organisation de Journées Techniques, Outils d’information et de communication : le portail www.plasticway.com, le magazine Plastilien, les AllizéAwards… - bénéficier du réseau d’Allizé-Plasturgie, Membre actif de la Fédération de la Plasturgie, Membre du MEDEF et de la CGPME. - s’appuyer sur l’expertise en matière de formation initiale et continue du Pôle Formation d’Allizé-Plasturgie (CFP, CIRFAP et Destination Plasturgie) afin de mettre en œuvre des réponses locales aux besoins exprimés par les industriels, et ce avec le partenariat éventuel d’entités complémentaires implantées régionalement. Contact Allizé-Plasturgie Lorraine Maison de L’Entreprise Site Saint Jacques II 8, rue Alfred Kastler 54522 MAXEVILLE CEDEX n°67 • Mai 2010 Plastilien 9 C H R O N I Q U E EMMANUEL ROSSI Délégué Général d’Allizé-Plasturgie Le stress du Patron un problème de santé de PME : publique enfin dévoilé 51 % des dirigeants de PME français se sentent plus stressés que l’an dernier. C’est ce que dévoile l’étude réalisée par le cabinet d’audit Grant Thornton. Ils se situent dans le peloton moyen, aux côtés de la Pologne (51 %), de la Belgique et des Etats-Unis (50 %). Au niveau mondial, 56 % des chefs d’entreprise pensent que leur niveau de stress a augmenté par rapport à 2009, contre 48 % au niveau européen. Dans le haut du classement, les chinois sont ceux qui ressentent le plus de nervosité dans le cadre de leur travail (76 % considèrent que leur niveau de stress a augmenté), tout comme les mexicains (74 %), les turcs et les vietnamiens (à 72 %). Sur le plan européen, la Grèce et l’Espagne arrivent en tête avec respectivement 68 % et 65 % de dirigeants déclarant se sentir plus anxieux. A l’opposé, les dirigeants suédois (23 %), danois (25 %), finnois (33 %) et australiens (35 %) ont les taux d’augmentation de niveau de stress les moins élevés du monde. Selon Jean-Jacques Pichon, associé chez Grant Thornton, « Ces tendances montrent que le stress en entreprise est devenu un véritable problème de santé publique » De fait, le stress lié au travail est un phénomène qui prend de l’ampleur au niveau international. En effet, les entreprises doivent faire face aux différents changements qu’implique la mondialisation et les obligent à davantage d’adaptabilité et de flexibilité. Une concurrence internationale accrue, un rythme d’innovations en hausse, une pression capitalistique croissante… sont autant de facteurs ayant pour conséquence une augmentation du stress des dirigeants. L’étude a ainsi le mérite de pointer un sujet rarement évoqué, comme une forme de tabou… d’ailleurs, récemment Olivier Torres, (chercheur spécialiste des PME et qui vient de lancer Amarok, le premier observatoire de la santé des dirigeants de PME) confiait récemment le paradoxe suivant : « On a plus d’informations sur l’état de santé des baleines bleues… que sur celui des Patrons de PME… ». Ils ont également été interrogés sur les raisons principales de leur stress. Sans surprise, la raison la plus mentionnée a été le climat économique dégradé (38 % au niveau international, 53 % pour la France), puis une pression sur leur cash flow (26 % contre 25 % pour la France), et une concurrence de plus en plus forte (21 % contre 33 % pour les répondants français). Sans négliger l’importance de l’état de santé de la baleine bleue… il nous semble néanmoins tout aussi important de lever le voile sur ce constat jusqu’alors inédit. Nous en reparlerons donc le 1er juillet, jour de la Rencontre Annuelle d’Allizé-Plasturgie. Enfin, une charge de travail accrue (19 % en moyenne contre 46 % pour la France) a également été un facteur d’augmentation du niveau d’anxiété des dirigeants. Jean-Jacques Pichon conclut : « Une concurrence de plus en plus agressive, des liquidités en baisse, un manque de visibilité à court et moyen termes sont des facteurs qui ont accru la pression des dirigeants, entraînant souvent un manque d’empathie, des prises de décisions non réfléchies et impulsives et donc une gestion au quotidien forcément plus abrupte ». n°67 • Mai 2010 Plastilien 11 DOSSIER Cosmétologie & Plasturgie " Des contraintes aux solutions pour améliorer compatibilité, fonctionnalité et impact environnemental " Cette journée était organisée conjointement par le Centre Européen de Dermocosmétologie (CED) et le Centre de Formation de la Plasturgie (CFP) et a réuni les principaux acteurs de ces secteurs pour une présentation des métiers et savoirfaire et une invitation à coopérer dans un avenir proche. Contact Dominique APPERT CFP T.06 74 14 16 01 [email protected] 12 Plastilien Mai 2010 • n°67 Plasturgistes et formulateurs en cosmétologie n’ont pas d’autres choix que de dialoguer face à un marché devenu très exigeant : le bon produit, beau et de qualité, qui doit être rapidement mis sur le marché. Autour des produits cosmétiques, beaucoup de questions se posent : l’inquiétude sur la sécurité des produits, les réglementations, la progression des produits « bio », les nouvelles mentalités et habitudes de consommation, la mondialisation, … S’unir entre plasturgistes et formulateurs en cosmétologie permettra de mieux répondre à toutes ces questions, plus rapidement et avec des idées nouvelles, et permettra de maintenir le haut niveau de qualité de la cosmétique « made in France » dans le respect des réglementations. S’unir entre les deux professions c’est aussi pouvoir faire des propositions bien en amont des difficultés potentielles pour toujours satisfaire les attentes du donneur d’ordre et séduire le consommateur. C’est enfin résister à la concurrence des bas prix et maintenir une véritable activité en France. Et concernant l’espionnage industriel, mieux vaut aller de l’avant dans le respect mutuel des deux professions, la transparence et l’équité des contributions. Les produits cosmétiques et leur formulation Un produit cosmétique est une substance destinée à être mise en contact avec les parties superficielles du corps humain en vue de les nettoyer, de les parfumer, d’en modifier l’aspect, de les protéger… : shampooing, maquillage, protection solaire, etc. Le produit cosmétique allie l’utilité, le bien être et le plaisir. Il ne s’agit pas d’un médicament. Un produit cosmétique contient souvent de multiples © Solar Impulse - Francis Demange Au cours de la journée du 4 février 2010, deux professions, LA COSMETOLOGIE et LA PLASTURGIE, se sont rencontrées pour échanger, pour exprimer leurs attentes, pour parler de leurs particularités et de leurs contraintes, pour créer des contacts et envisager des projets en commun. n°67 • Mai 2010 Plastilien 13 COSMÉTOLOGIE & PLASTURGIE : DES CONTRAINTES AUX SOLUTIONS polymorphisme lié à différents états cristallins, ce dernier pouvant impacter les propriétés esthétiques du bâton de rouge à lèvres. Sur les lignes automatisées, les cadences de production peuvent atteindre 600 à 6000 bâtons à l’heure. Sur le bâton, les traces de plan de joint du moule sont éliminées par un apport de chaleur en surface du bâton. ingrédients. L’étiquetage permet d’informer le consommateur de la liste des ingrédients classés dans l’ordre des quantités décroissantes. Cette liste donne toujours un cœur de formule comprenant très simplement : - les constituants de la phase grasse : produits offrant une capacité d’étalement, ou apportant une consistance ou un toucher sec, produits contenant des vitamines (huile de soja, d’avocat, de maïs, beurre de karité, …), ou produits riches en acides gras essentiels pour restaurer l’effet barrière de la peau (huile de germe de blé, huile d’onagre, ...). - les constituants de la phase aqueuse : eau déminéralisée, épaississants, humectants. - le système tensioactif qui assure la stabilité des phases et oriente l’émulsion dans le sens huile dans eau ou eau dans huile. Les actifs sont souvent revendiqués par leur action et leur nom sur le packaging ce qui permet de les identifier. La liste des conservateurs et des filtres UV est comprise dans la directive 76/768 et le règlement européen. © Razihusin - Fotolia.com L’étiquetage précise aussi les allergènes contenus dans le produit cosmétique dès que ceux-ci dépassent un seuil quantitatif. 14 Plastilien Mai 2010 • n°67 Photo extraite documentation Université Lyon 1 : Etiquetage des produits cosmétiques : liste des ingrédients, PAO, … La fabrication des produits cosmétiques Un bâton de rouge à lèvres est obtenu par le mélangeage à chaud de divers constituants de forme et de viscosité différentes : huiles, cires, poudres, pigments, antioxydants, parfums si nécessaire. Le bâton est ensuite mis en forme par coulée du mélange chaud dans un moule refroidi. La température du mélange et le temps de maintien en température sont des paramètres essentiels pour la qualité du produit. Il est en effet important d’éviter les risques d’oxydation ou le La fabrication des poudres compactes s’effectue en plusieurs étapes : - le mélangeage de la poudre dans un liant liquide en faible quantité, - le broyage à sec permettant de réduire la taille élémentaire des pigments, - le tamisage de la poudre éliminant les particules de trop grande taille, - le pressage de la poudre. Concernant les crèmes cosmétiques, celles-ci sont le plus souvent mises en œuvre dans des appareils dynamiques de dispersion tournant à très grande vitesse et dont la température peut être réglable pour optimiser l’efficacité des tensioactifs. Il existe aussi des appareils d’émulsion sous haute pression ou utilisant les ultrasons. Les plastiques communément spécifiés pour les emballages cosmétiques Un packaging de produit cosmétique doit assurer les rôles essentiels de protection du ©Margouillat photo - Fotolia.com DOSSIER contenu vis-à-vis des agressions extérieures, de résistance aux contraintes de fabrication, de séduction pour donner l’envie au consommateur d’acheter le produit. Le choix d’une matière plastique pour la réalisation d’un packaging est à étudier avec sérieux car les familles de matière plastique sont nombreuses et ne sont pas toutes équivalentes. 1 Par exemple : - pour la protection du contenu, des propriétés barrières sont obtenues avec certaines matières (EVOH, polyamide). Mais pour d’autres matières, les propriétés barrières ne sont que partielles, ou inexistantes (polystyrène, polycarbonate, ionomères). - La tenue d’un packaging au contact d’un produit cosmétique dépend de la sensibilité du plastique aux constituants du produit cosmétique. 2 3 Photo 1 : Procédé d’injection Photo 2 : Procédé d’extrusion-soufflage Photo 3 : Procédé de thermoformage Source : Mediaplast - La tenue mécanique du packaging sera liée à sa géométrie (angles, épaisseur), à ses paramètres de fabrication, à la température d’utilisation du packaging. - La transparence pour un packaging est synonyme de pureté. La meilleure transmission lumineuse est observée pour le PMMA (92%). Pour une matière dont la transmission lumineuse est de 85%, on recherchera la neutralité de teinte (ionomères, certains PCTA et d’autres polymères). Sur le plan normatif, des directives européennes encadrent la présence de métaux lourds dans les packagings ou la teneur en phtalates du PVC. D’autres normes sont parfois spécifiées par les donneurs d’ordre et se rattachent à la pharmacopée ou aux emballages des produits alimentaires. Sur le plan environnemental, les donneurs d’ordre demandent des avis de recyclabilité des packagings. Les biopolymères pourraient bien prendre un essor dans ce secteur. Sur le plan design, Les plastiques ont le vent en poupe de par leur grande flexibilité de design, leur transparence équivalente à celle du verre et leur grande tenue à la casse en cas de chute. Des solutions existent aussi pour alourdir les packagings et se rapprocher du verre. Les techniques de fabrication des emballages plastiques Une matière thermoplastique est capable de fondre sous l’effet de la chaleur, puis de se solidifier en refroidissant. Lors de la mise en œuvre des matières plastiques, des granulés de matière vont être amenés sur une machine pour être fondus, puis mis en forme dans un moule et enfin solidifiés. Il existe plusieurs types de machine pour la fabrication des packagings selon la forme voulue : - l’injection : la matière est fondue dans un ensemble de plastification constitué d’une vis sans fin. Lorsque qu’une quantité suffisante de matière fondue se trouve à l’avant de la vis, celle-ci joue le rôle de piston et envoie sous haute pression la matière dans le moule refroidi. - l’injection-soufflage : une préforme injectée et ensuite réchauffée puis soufflée dans un moule. - l’extrusion-soufflage : un tube de matière fondue est extrudé puis soufflé à l’intérieur d’un moule. - le thermoformage : une plaque obtenue par extrusion est chauffée puis mise en forme par aspiration à travers le moule pour épouser les formes du moule. L’injection et le thermoformage permettent d’obtenir des objets de types pots, couvercles. L’injection-soufflage et l’extrusionsoufflage permettent de réaliser des formes non démoulables de types flacons. Toutes les matières thermoplastiques peuvent être injectées. En revanche, toutes ne sont pas aptes à être soufflées ou thermoformées. Les performances d’un packaging dépendent du choix de la matière mais aussi de sa conception. Par exemple les fermetures de tubes de type cape, capes service, pompes, capots, bouchons, vont influencer les propriétés de perméabilité. n°67 • Mai 2010 Plastilien 15 DOSSIER COSMÉTOLOGIE & PLASTURGIE : DES CONTRAINTES AUX SOLUTIONS Les cosmétiques : compatibilité et usage Un produit cosmétique doit être maitrisé durant toute sa durée de vie depuis sa fabrication jusqu’à sa fin de vie. Or, il existe trois types de dangers : - le danger physique : verre qui casse ou bords coupants d’un flacon en PET, - le danger chimique : impuretés dans les matières premières utilisées pour la fabrication du produit cosmétique ou du packaging, - le danger microbiologique : contamination par des germes. phénomène de fissuration du packaging au contact du produit cosmétique. Le stress-cracking s’explique par l’attraction par le plastique d’un des constituants du produit cosmétique, puis pénétration de ce constituant qui va libérer les contraintes internes contenues dans le packaging et qui va provoquer sa fissuration. Pour éviter les problèmes de compatibilité contenu-contenant, il faut donc : - anticiper avec une collaboration étroite tripartite: fournisseurs de matériaux / transformateurs / formulateurs de produits cosmétiques), - tester les interactions contenu- contenant, - valider dans les conditions réelles d’utilisation, - mettre en place une veille qualité pour acquérir de l’expérience. Développement durable et réglementation Photo extraite documentation Eastman : stress-cracking sur un packaging de cosmétique La réglementation européenne impose d’indiquer sur le packaging une date limite d’utilisation du produit, sauf pour les produits testés stables plus de 30 mois. Par ailleurs l’indication de la période après ouverture (PAO) renseigne sur la durée d’utilisation du produit sans qu’il y ait détérioration du produit si celui-ci est utilisé dans des conditions normales. La stabilité des produits est étudiée en utilisant la loi d’Arrhenius. Des essais réalisés à 45°C pendant une durée courte (3 mois) représentent ce qui se passerait à température ambiante au bout de 3 ans. Le contenant est au service de la formule. Il doit contenir, être propre et protéger. Il doit délivrer, voire appliquer la formule sans interagir avec celle-ci. Il doit conserver la stabilité du Produit. Il doit de plus être esthétique et informatif. La qualité du contenant doit être testée pour éviter par exemple le stress-cracking, 16 Plastilien Mai 2010 • n°67 éviter le gaspillage de produit. On va s’intéresser aux modes de transport, à la localisation des fournisseurs. On va traiter de la fin de vie du produit : réutilisation d’un packaging, recyclage, valorisation, … Enfin, il sera important d’avoir une vision globale de l’éco-conception, ne pas traiter d’un seul aspect qui peut avoir un impact négatif sur un autre aspect du cycle de vie. Des aides financières existent pour mettre en place des démarches d’éco-conception. Les bioplastiques font leur entrée sur le marché des matières plastiques. Il est important de bien distinguer les différents types : - les matières plastiques fabriquées à partir de produits naturels renouvelables tels que l’amidon, le ricin, le latex. Certaines de ces matières plastiques seront biodégradables (celles issues de l’amidon) et d’autres non (caoutchouc, polyamide 11). Le développement durable, c’est répondre à nos besoins actuels sans compromettre les besoins des générations futures, c’est concilier notre développement économique, le progrès social et protéger l’environnement. - Les matières plastiques biodégradables, c’est-à-dire dégradables puis assimilables sous l’action de micro-organismes. Certaines de ces matières plastiques sont issues de ressources renouvelables et d’autres sont issues du pétrole (polyesters). L’éco-conception est l’un des aspects du développement durable. C’est une démarche préventive, prenant en compte l’environnement dès la conception du produit, et tenant en compte toutes les étapes du cycle de vie du produit (matériaux, procédés de fabrication, transport, usage, fin de vie, …). C’est aussi une analyse multicritères : émissions de CO2, réchauffement climatique, pollution de l’eau, production de déchets… Les matières plastiques issues de ressources renouvelables représentent moins de 1% de la production totale des matières plastiques. Leur production devrait être multipliée par 10 entre 2007 et 2020. Dans une démarche d’éco-conception, on va pouvoir par exemple alléger le produit, utiliser des matériaux recyclés, employer des procédés de fabrication moins consommateurs d’énergie, moins générateurs de déchets. On va par exemple choisir un matériau moins résistant pour un produit à usage unique de courte durée de vie. Pour un packaging de produit cosmétique, on va travailler sur sa forme pour Des études montrent que les bioplastiques pourraient substituer 90 % des plastiques issus du pétrole. Mais il reste à affiner les propriétés des bioplastiques, à traiter les problèmes de disponibilité en terme de volume, à réduire le coût des bioplastiques plus élevé à ce jour que celui de leurs homologues issus du pétrole, et à gérer la fin de vie des bioplastiques en développant des filières de compostage, d’incinération ou de recyclage dédié. Toutefois certaines marques de produits cosmétiques ont développé des packa- gings en bioplastique : tubes de rouge à lèvres en PLA, boitiers de fard dans une matière de Novamont, etc. Le développement durable représente très certainement des opportunités pour innover, pour réduire les coûts, grâce à la réflexion de tous les acteurs d’une entreprise, à la réflexion sur le processus global de conception, à la réflexion sur la relation d’une entreprise avec ses fournisseurs. Mais le développement durable peut être ressenti comme contrainte : - au 1 er janvier 2011, la réglementation imposera l’affichage environnemental des produits sur les packagings. Il sera nécessaire de mesurer l’impact d’un produit sur la consommation d’eau et d’énergie, sur la génération de polluants, etc. - des questions de responsabilité sont soulevées dans les cas de réutilisation de flacons de parfum par le consommateur, ou dans les cas de fabrication de produits cosmétiques par le consommateur tels une recette de cuisine. Des cas pourtant présentés comme étant plus économiques ou plus écologiques. - l’investissement nécessaire pour engager des démarches d’éco-conception est important. Et sur ce point là, il y a à trouver des sources de financement. Tendances green, les implications texture et emballage Aujourd’hui la consommation est axée vers le naturel et le bien-être avec une forte idée de précaution : vivre mieux, plus longtemps et avec toute la technicité qui simplifie la vie. C’est une vraie opportunité pour les gens du marketing qui peuvent exprimer de différentes façons la tendance green appliquée aux produits cosmétiques : - Transversalité entre l’univers alimentaire et celui de la beauté. Les cosmétiques sont élaborés avec des ingrédients alimentaires : citron, concombre tomate, … pressurisés à froid, avec date de fabrication et date de péremption; - Des produits cosmétiques hybrides entre le naturel et la chimie et des résultats prouvés et quantifiés; - Des créations qui mettent en avant la nature : un cosmétique constitué d’un ingrédient rare et précieux, d’une texture sophistiquée, avec un packaging beau; - Des cosmétiques éco-conçus : ingrédients du terroir, localement sourcés, fabrication utilisant par exemple l’énergie éolienne et packaging en bioplastique; - Des cosmétiques élaborés à partir d’ingrédients de contrées lointaines et menacées, avec un engagement fort vis-à-vis des populations de ces contrées; - Des cosmétiques constitués d’ingrédients non agressifs, une texture travaillée et un packaging informatif. La notion éthique est bien présente. © Anna Khomulo - Fotolia.com n°67 • Mai 2010 Plastilien 17 DOSSIER COSMÉTOLOGIE & PLASTURGIE : DES CONTRAINTES AUX SOLUTIONS Nouveaux comportements et modes de vie, influence sur le packaging et ses fonctionnalités Photo extraite documentation Dézinéo : simplicité d’usage du packaging L’observation et le décryptage de l’évolution des marchés a permis d’identifier six tendances socioculturelles qui décrivent des attitudes et des comportements de consommation dont l’orientation générale va vers plus d’imaginaire, d’émotionnel, de relationnel : - la personnalisation, l’affirmation de soi : une manière de dire « j’existe », - la fantaisie : une recherche de plaisir et de jeux, une autre manière de se prouver que la vie a du sens, - la simplicité d’usage : faire plusieurs tâches à la fois, optimiser la gestuelle. Les produits, sous une apparente simplicité, deviennent des concentrés de technologie, - l’allègement de la matière pour réduire les coûts et préserver l’environnement, mais aussi parce que légèreté rime avec mobilité et portabilité, - le plaisir : des matières au toucher doux, des lumières colorées, une envie de bien être, - la responsabilité : recherche de l’authenticité et des vraies valeurs. Conclusion Regrouper deux professions LA COSMETOLOGIE et LA PLASTURGIE est une initiative assez originale montrant la volonté de chacun d’élargir son champ d’actions et sa vision. Cette initiative qui va se poursuivre conduira à : - Innover : l’innovation n’est pas seulement 18 Plastilien Mai 2010 • n°67 un produit. L’innovation est aussi dans l’organisation, les échanges, le partage; - Être acteur dans la filière des produits cosmétiques et ne plus être considéré par les donneurs d’ordre seulement comme des sous-traitants; - Avoir le droit de vote sur notre futur parce que producteurs de matières, transformateurs et formulateurs de cosmétiques auront su être solidaires. A l’issue de cette journée du 4 février 2010, un bon nombre de participants ont exprimé leur souhait de poursuivre les échanges entre les deux professions sous forme de groupe de travail, pour traiter de sujets liés à la formulation et à la compatibilité contenu - contenant, à la fonctionnalité et au design du packaging, à l’emploi des biomatériaux dans le packaging, ... manifester auprès des contacts CFP ou CED rappelés ci-dessous : • CFP, Centre de Formation de la Plasturgie 39 rue de la Cité, 69441 LYON Cedex 03 Tel : 06 74 14 16 01 [email protected] • CED, Centre Européen de Dermocosmétologie Villa Créatis, 2 rue des Mûriers CP 601 69258 LYON Cedex 09 Tel : 04 72 85 07 74 [email protected] Les entreprises désireuses de participer à ces travaux d’échanges entre LA COSMETOLOGIE et LA PLASTURGIE peuvent se Le CFP et le CED remercient vivement les intervenants à la journée du 4 février 2010, par ordre d’intervention : - Mme Dominique BOUVIER Présidente Directoire Strand Cosmetics Europe et Présidente CED, - Mr Yves CHEVALIER Directeur de Recherche à Université Lyon 1, - Mr Jean-Pascal PHILIBERT Chimie des Formulations peintures encres adhésifs cosmétiques à l’ITECH, - Mr Cédric PERBEN Responsable Introduction et Développement des Nouveaux Produits en EMEA EASTMAN, - Mr Pascal HENNEMAN Directeur Innovation PROMENS, - Mme Annick LE BEC MARCHAL Consultante ALM audit & Conseil, - Mr Sylvain-Romain COTTE Consultant SRG Consulting, - Mr Hervé REBOLLO Directeur des Affaires Economiques et Internationales FEBEA, - Mme Charlyse POUTEAU Responsable Ligne Programme Eco-matériaux POLE EUROPEEN de PLASTURGIE, - Mlle Amandine AUTHIER Chef de Projet Eco-conception PLASTIC ECODESIGN CENTER, - Mme Leila ROCHET-PODVIN COSMETICES Inspiration & Creation, - Mr Frédéric BURTIN Fondateur BEAUTY EXPERT, - Mme Dominique WEIZMAN Directeur Général DEZINEO, - Mr Gérard GOUJON PDG PRP Création Président ALLIZE-PLASTURGIE Rhône-Alpes. Une plate-forme puissante 8QHGHVOLJQHVGHSURGXFWLRQPRQGLDOHVOHVSOXVSXLVVDQWHVHWHIÀFLHQWHV au niveau énergétique Lorsque le high-tech japonais rencontre l’engineering allemand, le résultat ne peut être qu’exceptionnel ! Trois technologies d’entraînement – hydraulique, hybride et tout électrique – sont basées sur une plate-forme commune et couvrent une gamme de forces de fermeture de 250 à 20.000 KN. Combinées avec un très large catalogue d’options, elles apportent ODVROXWLRQjFKDFXQHGHYRVGHPDQGHVVSpFLÀTXHVHWjFKDFXQ de vos besoins de production. www.sumitomo-shi-demag.eu F I S C A L I T É Valérie CLAYTON • Allizé-Plasturgie • Loi de Finances Rectificative pour 2010 La réforme de la TVA immobilière en vigueur depuis le 11 mars 2010 Cette première loi de finances rectificative pour 2010 prévoit principalement la réforme de la TVA sur les activités immobilières. Cette réforme était annoncée depuis que, le 20 novembre dernier, la Commission européenne avait menacé la France de sanctions pour non-conformité du dispositif français au droit européen. Prévue dans le cadre de la proposition de loi "Warsmann" de simplification du droit, la réforme de la TVA immobilière a finalement été intégré au projet de loi de finances rectificative pour 2010, les pouvoirs publics souhaitant accélérer son entrée en vigueur. La mise en conformité du droit national avec la directive européenne de 2006 porte notamment sur : - la modification de la définition du terrain à bâtir, - l’inversion du redevable de la TVA, - la fin de l’exonération de TVA pour les terrains à bâtir, - la suppression du régime particulier des marchands de biens. La réforme a également un autre objectif : simplifier le régime de TVA applicable aux opérations immobilières. Ainsi désormais, les même règles de TVA immobilière s’appliquent à l’ensemble des entreprises assujetties à la TVA, qu’elles soient des profession- 20 Plastilien Mai 2010 • n°67 nels de l’immobilier (marchands de biens, lotisseurs, promoteurs) ou non. bles corporels. Cette notion englobe l’ensemble des cessions : apport, échange, etc. Cette nouvelle approche conduit à distinguer deux catégories d’opérations : les opérations réalisées dans le cadre d’une activité économique et les opérations réalisées hors d’une activité économique. La livraison doit être effectuée à titre onéreux par un assujetti agissant en tant que tel. Opérations réalisées par les assujettis dans le cadre de leur activité économique Désormais, les livraisons de biens immeubles effectuées à titre onéreux par un assujetti agissant en tant que tel entrent dans le champ de la TVA et sont taxables de plein droit. La notion de livraison est celle de l’article 256, II du Code Général des Impôts (CGI), c’est-à-dire le transfert du pouvoir de disposer d’un bien corporel comme un propriétaire, telle qu’étendue par la loi à l’ensemble des biens corporels au lieu des seuls biens meu- Sont concernées les opérations suivantes : Les livraisons de terrains à bâtir La définition du terrain à bâtir a été modifiée. Antérieurement, elle reposait sur l’intention déclarée de l’acquéreur ou la constatation a posteriori de l’obtention d’un permis de construire ou le commencement de travaux de construction. La loi retient une définition objective du terrain à bâtir puisqu’est regardé comme tel le terrain que les prescriptions des documents d’urbanisme dans le ressort duquel il se trouve reconnaissent comme constructible. Le champ de la TVA est étendu, par ailleurs, aux livraisons de terrains à bâtir aux personnes physiques, jusqu’ici exclues. Les livraisons d’immeubles neufs Constitue désormais un immeuble neuf l’immeuble qui n’est pas achevé depuis plus de cinq ans, qu’il résulte d’une construction neuve ou de travaux ayant consisté dans une surélévation ou dans la remise à neuf (article 257, I-2 du CGI). Le nouveau régime prévoit l’exonération de certaines opérations telles que les livraisons de terrains autres qu’à bâtir et des immeubles achevés depuis plus de cinq ans, les baux conférant un droit réel. Les assujettis peuvent toutefois opter pour l’application de la TVA à ces opérations. Opérations réalisées hors d’une activité économique Les seules opérations immobilières réalisées hors d’une activité économique imposables à la TVA sont la livraison d’un immeuble neuf acquis en tant qu’immeuble à construire F I S C A L I T É first choice in temperature control et la livraison à soi-même de certains logements « sociaux ». Les autres opérations immobilières réalisées par les particuliers sont hors du champ de la TVA, à commencer par les cessions de terrains à bâtir à un assujetti prenant l’engagement de construire, alors qu’auparavant la TVA était due par ce dernier dans ce cas. Ainsi, les particuliers ne sont plus imposés à la TVA, sauf exceptionnellement. Modalités de taxation L’imposition sur une base réduite à la marge auparavant prévue pour les marchands de biens est désormais applicable à l’ensemble des assujettis, en cas de livraison d’un terrain à bâtir ou de livraison d’immeuble achevé depuis plus de cinq ans imposée sur option à la TVA, si l’acquisition par le cédant n’a pas ouvert droit à déduction de la TVA. La marge correspond à la différence entre : • d’une part, le prix exprimé et les charges qui viennent s’y ajouter ; • d’autre part, selon le cas : - soit les sommes que le cédant a versées, à quelque titre que ce soit, pour l’acquisition du bien; - soit la valeur nominale des actions ou parts reçues en contrepartie des apports en nature qu’il a effectués. Les deux termes de la différence doivent être exprimés hors taxe. Concernant les livraisons à soi-même, la TVA est assise sur le prix de revient total des immeubles, y compris le coût des terrains ou leur valeur d’apport. Pour les livraisons d’immeubles, le fait générateur et la date d’exigibilité se produisent au moment de la livraison, qui au sens de la TVA se situe au moment du transfert du droit de disposer du bien comme un propriétaire. Quant au redevable de la TVA, il s’agit dorénavant de la personne qui réalise l’opération imposable, soit en cas de vente, le vendeur en vertu du principe de droit commun posé par l’article 283, I du CGI. Adaptation des règles relatives aux droits d’enregistrement Les cessions d’immeubles passibles de la TVA entrent également par nature dans le champ d’application des droits d’enregistrement. Comme sous le régime antérieur, les ventes d’immeubles et mutations assimilées sont en principe soumises au droit de vente au taux global de 5,09%. Des mesures spéciales (se traduisant soit par l’application du droit de vente au taux réduit de 0,715%, soit par l’application d’un droit fixe de 125€) sont toutefois prévues lorsque la mutation est obligatoirement soumise à la TVA sur le prix total ou lorsque l’immeuble est acquis par un assujetti qui prend l’engagement de revendre ou de construire. Les pâtes « al dente » demandent à la fois une température de cuisson précise et un timing exact. Ce qui est vrai pour la cuisson des pâtes l‘est également pour la régulation thermique des moules. Les thermorégulateurs SINGLE sont puissants tout en restant peu gourmands en énergie – appareils à eau jusqu‘à 200°C et à huile jusqu‘à 350°C. Ils possèdent un affichage du débit, une commande multilingue ainsi que de nombreuses interfaces et options. Avec SINGLE, prenez goût aux économies. www.single-temp.de Une instruction fiscale du 15 mars 2010 apporte des précisions sur les mesures transitoires dont peuvent se prévaloir les opérateurs pour le traitement des affaires en cours au 11 mars 2010. Actualités sur la Contribution Economique Territoriale La Direction de la Législation Fiscale vient de confirmer que le délai de dépôt des déclarations 1447 (CFE-IFER) et 1330 (CVAE) a été repoussé au 15 juin. Les entreprises qui télédéclarent bénéficient d’un délai de 15 jours supplémentaires, ce qui portera la date limite pour la déclaration 1330 au 30 juin 2010. En revanche, la date de paiement des acomptes de CFE et de CVAE reste fixée au 15 juin 2010. Un communiqué du gouvernement devrait être publié prochainement. ard stand . reils iques o Appa n o m essant. c é t e ntér acts prix i comp lité / a .eu u p q tem ort Rapp www.easi BEWE – PLAST Z.I. 15, rue des Cressonnières B.P. 123 – F-95505 Gonesse Cedex Tél. : +33 (0)1 39 87 06 60 Fax : +33 (0)1 39 87 14 32 [email protected] www.beweplast.com D R O I T Thierry CHARLES D E S A F F A I R E S • Allizé-Plasturgie • Vers des comités stratégiques filières « Et le combat cessa faute de combattants ». Le Cid (1636) IV, 3, Rodrigue Pierre Corneille Lors de son discours du 4 mars 2010 présentant les grandes lignes des Etats généraux de l’Industrie (EGI), quatre grands objectifs ont été dégagés par le chef de l’Etat : augmenter l'activité industrielle de plus de 25 % d'ici à fin 2015 ; pérenniser l'emploi industriel sur le long terme ; retourner à une balance commerciale industrielle - hors énergie - positive d'ici à 2015 ; gagner plus de 2 % de parts dans la production industrielle de l'Europe. Au total, ce sont 23 mesures qui ont été retenues, un peu à la manière des fameuses « leçons de séduction » d’une célèbre marque de lingerie féminine (« Neutraliser toute concurrence »…) , assez loin toutefois de faire chavirer le cœur des PME, et parmi lesquelles la création des « comités stratégiques filières » (sic !), afin de consolider la structuration des filières industrielles françaises (mesure 11). Le dispositif vise à répondre au « déficit de structuration des filières industrielles en France lié à l’absence de stra- tégie de filière partagée entre ses acteurs ». Mais à qui la faute ? Après tant d’années d’opposition, les parties en présence considèrent aujourd’hui que seule une stratégie de filière permet de donner aux acteurs la visibilité nécessaire pour faire leurs investissements structurants, recruter et développer leurs compétences, donc pour gagner en compétitivité. Il était temps, en espérant que ce vide puisse encore être comblé. Aussi, est-il vain de stigmatiser une nouvelle fois ce « déficit de structuration » et d’évoquer tout à tour « des PME trop petites, des Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI) insuffisamment nombreuses et développées par rapport à nos concurrents, parfois insuffisamment modernisées sur des aspects critiques comme le robotisation, les Technologies de l'information et de la communication (TIC) etc. ; un management des « donneurs d’ordre » souvent dicté par la seule logique du prix le plus bas des acheteurs ; un partage des marges qui limite la capacité d’investissement et de R&D des PME ; un climat de défiance et des ressentiments forts de la part des PME et des salariés, se vivant comme des amortisseurs sociaux des fluctuations d’activité des grands groupes et des variables d’ajustement (mouvement accéléré par la crise) ». En tout état d cause, cette mesure vise à créer les conditions d’échanges plus pérennes entre acteurs d’une même filière, en établissant avant fin 2010 notamment pour les filières porteuses de croissance des « comités stratégiques filières », à l'image de celui existant déjà pour les industries de santé (Conseil stratégique des industries de santé). Sous l’impulsion de la « Conférence Nationale de l’Industrie », associant tous les acteurs concernés par l'avenir de l'in- dustrie (et notamment les partenaires sociaux), chargée d'assurer le suivi des actions mises en oeuvre à la suite des états généraux et d'inscrire dans la durée un cadre de concertation sur l'industrie, l’Etat pilotera la création desdits comités. Ils ont ainsi vocation de définir « une feuille de route stratégique de moyen à long terme de la filière, associant les « pôles de compétitivité » concernés, mais également de définir ou améliorer la gouvernance de la filière, de définir un plan de gestion prévisionnelle des compétences (GPEC) au sein de la filière, d’élaborer des codes de bonnes pratiques dans la relation entre grandes et petites entreprises, de suivre les engagements pris, de rapprocher les « pôles de compétitivité » de la filière, et de réunir les partenaires sociaux pour mener des négociations sociales filières en cohérence avec la stratégie retenue ». Que de temps perdu. n°67 • Mai 2010 Plastilien 23 A F F A I R E S Parallèlement à la création de ces « comités stratégiques filières » sera étudiée l’opportunité de mise en place de fonds sectoriels à l’image du Fonds de modernisation des équipementiers automobiles (FMEA) ou InnoBio (dont l’objectif principal est d’investir directement en fonds propres et quasi-fonds propres au capital de sociétés fournissant des produits et services technologiques et innovants dans le domaine de la santé et avec la perspective de générer des plus-values). En effet, la mise en place de tels fonds, cofinancés et gérés par le Fonds Stratégique d’Investissement (FSI) et les principaux grands acteurs des secteurs et filières, s’avère pertinente pour consolider des entreprises à haut potentiel dans les filières porteuses de croissance et multiplier les entreprises leaders françaises (à noter qu’une partie des 300 M€dédiées aux filières dans l’action EGI de l’emprunt national pourrait être investie dans ces fonds). Ils permettront de faire émerger, derrière les grandes entreprises, des entreprises de rang 1 et 2 très solides au niveau mondial et, pour les secteurs qui s'y prêtent, de soutenir le développement des PME et ETI prometteuses (toutefois les investissements seront réalisés dans des entreprises capables d’être ou de devenir parmi les meilleures de leur secteur). Nous vous apportons : t t t notre savoir-faire, le meilleur choix, le service le plus complet du marché... Parmi les nommés outre l’aéronautique, l’automobile et les biotechnologies qui ont déjà un fonds de ce type, on pourrait trouver pêle-mêle en fonction de l’intérêt des co-investisseurs privés : énergie/environnement, transport, TIC Logiciel & Media, agroalimentaire, santé éducation, amont « stratégique » et nouveaux matériaux, biens de consommation-luxe (hors agroalimentaire), chimie, etc. Reste que si beaucoup sont appelés, peu seront sans doute élus. ® u! Nouvea Système de détection des métaux intégré dans la chambre de coupe ® ...dans le domaine du broyage et du recyclage de vos matières plastiques. ALBRO Technologies - ZAC de la Donnière - 69970 France Tél : 04 78 02 66 00 - Fax : 04 78 02 66 13 - e-mail : [email protected] 24 Plastilien Mai 2010 • n°67 L’alliance des compétences D E S L’alliance des compétences D R O I T P O I N T Thierry CHARLES D E V U E • Allizé-Plasturgie • « L’ambition raisonnée » du nouveau médiateur de la sous-traitance « Jamais tant de vertus furent-elles couronnées ? » Racine Dans le cadre des Etats Généraux de l’Industrie (EGI), le Président de la République a annoncé 23 mesures devant être examinées et mises en œuvre prochainement par les Ministres concernés, et notamment l’annonce de la création d’un « Médiateur de la soustraitance » (cf. fiche mesure n°12 désigner un médiateur de la sous-traitance). Partant du constat que les relations entre donneurs d’ordre et sous traitants sont déséquilibrées (les fournisseurs s’y enferment parfois comme le ver à soie s’enferme en l’étoffe qu’il tisse), les comités stratégiques filières (mesure 15 des EGI) et les chartes associées doivent permettre de remédier à cette difficulté. Mais il est nécessaire que les engagements pris par les acteurs industriels soient respectés, que les bonnes pratiques soient mises en valeur et les pratiques abusives évitées. Les médiateurs internes lorsqu’ils existent ne peuvent pas toujours régler les différends les plus lourds, surtout quand ils sont eux même juges et parties… Ainsi la Plateforme de la Filière Automobile (PFA) dispose d’une structure de médiation laquelle n’a vocation à intervenir que sur les points relatifs au Code de performance et de bonnes pratiques (CPBP) signé le 9 février 2009. Cette médiation est destinée à aider un client et son fournisseur à trouver ensemble une solution qu’ils ne parviendraient pas à élaborer eux‐mêmes (à condition qu’ils n’aient pas déjà saisi le juge ou tout autre dispositif de règlement amiable des litiges). Or en pratique, le fournisseur saisit le médiateur désigné par l’entreprise de son client ! Dans ces conditions, on peut comprendre pourquoi les dossiers ne se bousculent pas. Parallèlement à cette plateforme, il existe également un « Centre de médiation » dans la filière automobile relatif à l’ensemble des différends entre clients et fournisseurs. Aussi, il est nécessaire de désigner un Médiateur de la sous-traitance à part entière, placé auprès du ministre de l’industrie. Il sera notamment en charge de veiller à la mise en place des bonnes pratiques permettant d’instaurer des relations durables entre clients et fournisseurs (l’un des avantages de la médiation est l’opportunité de maintenir les relations commerciales entre les parties), en lien avec les comités stratégiques filières et de veiller à la cohésion et à l’évolution des différentes chartes existantes et les promouvoir auprès des donneurs d’ordres, qui font souvent mines de les ignorer quand elles existent. Enfin, il devra également intervenir auprès de grands comptes, si un fournisseur constate des pratiques abusives de façon récurrente et l’inefficacité du médiateur interne au client (sic !). Quant aux modalités de l’intervention du médiateur de la soustraitance, son référentiel sera notamment la charte signée entre le Ministère de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi et la médiation du crédit début février 2010, ainsi que les engagements filières (chartes par exemple) pris par les acteurs. La médiation de proximité sera assurée par le réseau de tiers de confiance de la médiation du crédit, avec un rôle renforcé des Direction régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi (DIRECCTE), outre une intervention au niveau national, par le médiateur lui-même, en cas d’alertes récurrentes. En outre, les comités stratégiques filières pourront contribuer à l’organisation des modalités d’intervention du médiateur dans la filière concernée, un travail qui ne fait que commencer et qui ne manque pas d’écueils. En conclusion si les donneurs d’ordre n’ont sans doute rien à perdre à promouvoir la médiation comme mode de règlement alternatif - et non substitutif- des conflits, rien n’est moins sûr du côté des soustraitants qui devront se méfier de toute manœuvre dilatoire, sans compter que les « spécialistes » sur la question au sein des DIRECCTE risquent de cruellement faire défaut. n°67 • Mai 2010 Plastilien 25 E N V I R O N N E M E N T Marion DRUET/ Gladys FENIOUX - S É C U R I T É • Allizé-Plasturgie • Les produits chimiques, la réglementation évolue. Et vous ? Les produits chimiques circulent et sont employés dans le monde entier. Nous sommes tous confrontés à leurs dangers lors de la mise en œuvre. Pictogrammes, consignes d’utilisation, FDS, phrases de risques, toutes sortes d’informations qui sont censées nous aider à mieux appréhender leurs risques. Ces informations importantes ne sont pas simples et l’on se rend compte qu’elles ne sont pas similaires d’un pays à l’autre. Cet article présente la mise en œuvre du nouveau règlement CLP et de son articulation avec REACH. CLP et SGH Le règlement « CLP » pour Classification, Labelling, Packaging définit les règles nouvelles pour la classification, l’étiquetage et l’emballage des produits chimiques en Europe. Ce règlement met en œuvre les recommandations du système général harmonisé de classification et d’étiquetage des produits chimiques (SGH). Le système SGH a été développé pour mettre en place des recommandations et placer un cadre au niveau international. En effet, plusieurs problématiques liées à l’utilisation des produits chimiques avaient été identifiées : - Risques pour l’homme et l’environnement ; - Divergences entre les lois et règlements des différents pays et secteurs d’activités 26 Plastilien Mai 2010 • n°67 quant à la communication des informations ; - Absence de système de classification ou d’étiquetage. Le SGH propose un cadre harmonisé au niveau international pour améliorer les conditions d’utilisation des produits chimiques en prenant en compte la majorité de ces aspects. Le SGH n’a pas de caractère obligatoire, aussi tous les pays ne sont pas tenus de suivre les recommandations. L’Europe et la France ayant adopté ce système, il a été transcrit dans le règlement européen n°1272/2008 ou «CLP » et est donc applicable en Europe. Le règlement CLP met donc en œuvre les dispositions du SGH au niveau Européen. Ce texte définit les obligations concernant la classification, l’étiquetage et l’emballage des subs- tances et des mélanges. Les informations seront à apporter sur l’étiquette du produit et sur la Fiche de Données de Sécurité (FDS). Distributeurs Les distributeurs doivent s’assurer que l’étiquetage et l’emballage des substances est bien conforme au règlement CLP. Qui est concerné ? Utilisateurs en aval Les utilisateurs ont les mêmes obligations que les fabricants et importateurs, hormis la notification. Ils peuvent employer la classification déjà définie par un autre acteur dans la chaîne d’approvisionnement uniquement si la composition du produit ou de la substance est identique. Tous les acteurs du marché sont concernés à différents niveaux sur la communication des dangers. Fabricants et importateurs Ils doivent organiser le classement, l’étiquetage et l’emballage des substances. Pour cela, ils doivent surveiller les informations scientifiques ou techniques relatives aux produits et procéder à de nouvelles évaluations si nécessaire. Ils ont aussi pour obligation la notification de ces informations auprès de l’agence européenne des produits chimiques. Le lien avec REACH Le règlement REACH a pour but d’améliorer la connaissance des dangers quand à l’utilisation des produits chimiques. Ceci, afin de restreindre voir interdire l’emploi de subs- - S É C U R I T É © Olivier - Fotolia.com E N V I R O N N E M E N T tances dangereuses. Il organise les procédures de gestion des substances au niveau Européen par leur enregistrement, évaluation, autorisation et restriction. Le règlement CLP s’appuie donc sur REACH pour réaliser la classification et l’étiquetage des produits. Qu’est ce qui change ? Le CLP introduit le reclassement des substances et des mélanges. Par conséquent, les produits devront être ré-étiquetés et ré-emballés conformément au CLP. Classes de danger physique - matières et objets explosibles - gaz inflammables - aérosols inflammables - gaz comburants - gaz sous pression - liquides inflammables - matières solides inflammables - matières autoréactives - liquides pyrophoriques - matières solides pyrophoriques - matières auto-échauffantes - matières qui, au contact de l’eau, dégagent des gaz inflammables - liquides comburants - matières solides comburantes - peroxydes organiques - matières corrosives pour les métaux Un peu de terminologie Le terme « substance » est maintenu mais celui de « préparation » est remplacé par « mélange ». La classification des dangers Le règlement CLP comporte 28 classes de dangers (au lieu de 15 actuellement). Ces classes sont regroupées selon leur impact : physique, santé ou environnement (cf tableau). Le terme « catégorie de danger » est remplacé par « classe de danger ». Chaque catégorie de dangers sera associée à des pictogrammes, mentions d’avertis- Classes de danger pour la santé - toxicité aiguë - corrosion cutanée / irritation cutanée - lésions oculaires graves / irritation oculaire - sensibilisation respiratoire ou cutanée - mutagénicité sur les cellules germinales - cancérogénicité - toxicité pour la reproduction - toxicité pour certains organes cibles-exposition unique - toxicité pour certains organes cibles-expositions répétées - danger par aspiration Classes de danger pour l’environnement - danger pour le milieu aquatique (aigus et chroniques) - danger pour la couche d’ozone sement, mention de danger et conseils de prudence. L’étiquetage De nouveaux pictogrammes de dangers (cf encadré) vont remplacer les symboles existants. Ils comporteront un code : « SGH » + « 0 » + un chiffre. Ces pictogrammes sont associés à une catégorie de classe de dangers. Néanmoins, certaines classes de dangers n’ont pas de pictogrammes. De même, des mentions d’avertissement sont prévues « danger » et « attention ». Des mentions de dangers codifiées numéro à 3 chiffres précédés d’un «H» remplaceront n°67 • Mai 2010 Plastilien 27 E N V I R O N N E M E N T - S É C U R I T É les actuelles phrases de risque notifié par un R. Les conseils de prudence Les conseils de prudence ont la même fonction que les phrases « S » utilisées en Europe. Néanmoins, ils diffèrent par leur codification et leur libellé. Ils possèderont un code constitué de la lettre « P » et 3 numéros. Les pictogrammes de danger Les informations supplémentaires La rubrique « phrases de risques complémentaires » des FDS issue de la réglementation actuelle européenne est reprise. Elle devient la section « informations supplémentaires » qui pourra comporter les informations additionnelles sur les dangers. Ces informations seront également codifiées par un trigramme : « EUH » + « 0 » + 2 chiffres. 28 Plastilien Mai 2010 • n°67 Mise en application et calendrier Le règlement CLP est entré en vigueur en France en janvier 2009. Il va remplacer progressivement les systèmes préexistants relatifs à l’emballage, l’étiquetage et la classification (directive 67/548 CE et directive 1999/45 CE). Une période de transition est prévue dans laquelle l’ancien et le nouveau système coexisteront. La mise en application du nouveau règlement deviendra obligatoire à partir du 1 er décembre 2010 pour les substances et du 1er juin 2015 pour les mélanges. Ces changements vont permettre d’assurer la sécurité des utilisateurs et de l’environnement. Ils faciliteront les échanges au niveau international en harmonisant les règles relatives à l’information en se basant sur une classification harmonisée. C’est l’occasion pour les industriels de revoir l’organisation de l’information et de la formation aux risques chimiques auxquels sont exposés leurs salariés. Ils ont tout intérêt à prendre en considération dès à présent ces évolutions pour mieux appréhender les obligations futures. S T R A T É G I E n°67 • Mai 2010 Plastilien 29 S O C I A L Justine DUCOURTIOUX • Allizé-Plasturgie • L’incidence d’un contexte économique difficile sur la rupture conventionnelle du contrat de travail Créée par la loi de modernisation du marché du travail du 11 janvier 2008, la rupture conventionnelle est un nouveau mode de rupture du contrat de travail. La rupture conventionnelle n'est ni un licenciement, ni une démission, mais se présente comme une rupture du contrat d'un commun accord entre le salarié et l'employeur. 30 Elle obéit à une procédure spécifique : elle résulte d'une convention signée par les parties et dont la validité est subordonnée à son homologation par le directeur départemental du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle (DDTEFP). La rupture conventionnelle est également entourée d'un certain nombre de garanties pour le salarié (notamment une indemnité de rupture qui ne peut être inférieure à l’indemnité légale ou conventionnelle de licenciement) et lui ouvre droit, dans les conditions de droit commun, au bénéfice des allocations d'assurance chômage. conventionnelle n’a pas cessé d’augmenter. Selon les chiffres du ministère du Travail, environ 20 000 salariés y ont désormais recours chaque mois. Sur l’ensemble de l’année 2009, un peu plus de 190 000 ruptures conventionnelles auront, ainsi, été homologuées par les directions du travail, ce qui représente près de 8 % des ruptures de CDI. Depuis l’introduction du dispositif, le nombre de rupture En effet la loi est claire : « Les dispositions légales relatives Plastilien Mai 2010 • n°67 Mais attention, ce nouveau mode de rupture qui peut paraître « attractif » est fortement encadré et n’est notamment pas applicable aux ruptures résultant d’un licenciement pour motif économique. aux licenciements économiques ne s'appliquent pas aux ruptures conventionnelles » .(article L. 1233-3, al. 2 du code du travail). En cas de contournement des règles du licenciement économique, l’administration doit refuser l’homologation de la rupture conventionnelle, précise la Direction Générale du Travail. En effet, la Direction générale du travail rappelle dans une instruction datée du 23 mars 2010 « que la rupture conventionnelle ne doit pas conduire à contourner les règles du licenciement collectif pour motif économique ». Selon l’article L. 1233-3 du Code du travail, les dispositions légales relatives au licenciement économique ne s’appliquent pas à la rupture conventionnelle. « La rupture conventionnelle résulte de la seule volonté des parties au contrat de travail, sans qu’il ait lieu d’en rechercher le motif ». Mais la Direction Générale du Travail précise que la rupture conventionnelle peut donc intervenir alors même que l’entreprise rencontre des difficultés économiques qui l’amènent à se séparer de certains de ses salariés. L’administration n’a pas, en principe, à chercher la motivation de l’employeur dans le cadre de la rupture conven- S O C I A L Tomasz Trojanwski - Fotolia.com tionnelle, puisque la rupture conventionnelle procède de la volonté des parties. L’instruction ministérielle du 23 mars 2010 rappelle à cet égard que le salarié a toujours la possibilité de ne pas opter pour une rupture conventionnelle, par exemple lorsqu’il est susceptible de bénéficier d’une CRP(convention de reclassement personnalisé) ou d’un CTP (contrat de transition professionnelle). D’ailleurs l’instruction précise également « qu’un effort d’information des salariés sur l’étendue de leurs droits sera une priorité de l’administration du travail, sans pour autant devenir un point de contrôle au stade de l’homologation ». Toujours selon l’instruction ministérielle, la rupture conventionnelle ne peut être utilisée pour éviter d’appliquer les règles de licenciement écono- mique collectif, et donc priver, de ce fait, les salariés des garanties attachées aux accords de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) et aux plans de sauvegarde de l’emploi (PSE). Aussi, dès lors que le recours à la rupture conventionnelle concerne un nombre important de salariés et que cela a pour effet de priver ces salariés du bénéfice des garanties attachées aux licenciements collectifs, l’autorité administrative devra vérifier l’existence ou non d’un contournement des procédures de licenciement collectif justifiant un refus d’homologation. Le contournement peut être caractérisé par un recours massif à la rupture conventionnelle dans une entreprise ou un groupe confronté à un contexte économique difficile, qui serait susceptible, à court terme, de conduire à la mise en œuvre d’un PSE. Ainsi, constitue selon la Direction Générale du Travail, un indice les dépassements des seuils suivants : - 10 demandes d’homologation de rupture conventionnelle sur une même période de 30 jours; - au moins une demande sur une période de trois mois, faisant suite à 10 demandes s’étant échelonnées sur la période de trois mois immédiatement antérieurs ; - une demande au cours des trois premiers mois de l’année faisant suite à plus de 18 demandes au cours de l’année civile précédente. La combinaison de ces demandes d’homologation de rupture conventionnelle avec des licenciements pour motif économique aboutissant aux dépassements des mêmes seuils peut aussi constituer un indice. Selon la DGT, l’appréciation du contexte économique difficile peut ressortir de documents de l’entreprise faisant état de difficultés économiques : comptes rendus de réunions du CE, expertises économiques, extraits du registre des DP, demandes d’indemnisation au titre du chômage partiel, demandes d’autorisation de licenciement de salariés protégés, etc. Concernant les entreprises qui comportent plusieurs filiales ou établissements installés dans des départements différents, la DGT précise que le bien-fondé du recours aux ruptures conventionnelles doit être apprécié au niveau de l’ensemble de l’entreprise, et recommande aux services déconcentrés de s’échanger les informations nécessaires. Instruction DGT n° 02 du 23 mars 2010 n°67 • Mai 2010 Plastilien 31 P L A S T I F A F Formation et Aides régionales en 2010 : Franche Comté & Rhône-Alpes Le Conseil Régional de Franche Comté aide la formation des entreprises de moins de 50 salariés PLASTIFAF et le Conseil Régional de Franche Comté ont signé fin 2009 une convention, permettant d’accompagner l’effort de formation des entreprises ayant un effectif inférieur à 50 salariés. Une quinzaine d’entreprises éligibles ont déjà bénéficié de cette subvention. Un avenant à cette convention vient d’être signé, prolongeant la couverture des actions jusqu’au 31 décembre 2010. PLASTIFAF invite toutes les entreprises Franc Comtoises de moins de 50 salariés ayant un plan de formation prévisionnel dépassant l’obligation légale, ou ayant des projets de périodes de professionnali- sation, à prendre contact avec l’antenne régionale Bourgogne Franche Comté : • Vincent TESTORI, Délégué Régional • Catherine BONNOTTE, Assistante Régionale Tel : 03 80 77 85 88 ADEC FSE en Rhône-Alpes... c'est parti pour une deuxième édition PLASTIFAF et Allizé-Plasturgie RhôneAlpes proposent à nouveau aux entreprises plasturgistes, un large éventail de formations permettant une élévation des niveaux de compétences des personnels. Certaines actions ciblent prioritairement les femmes et les bas niveaux de qualification : 1) les certificats de qualification professionnelle de premier niveau en injection, extrusion, thermoformage, décoration, de deuxième niveau en injection, extrusion et thermoformage. 2) les parcours "compétences clés" pour des remises à niveau en français, mathématique, bureautique. D'autres actions visent le premier niveau d'encadrement : management de proximité (35h) , amélioration continue (35h), bilan de compétences. Contact pour plus d'informations François BRAILLON, Délégué régional T.04 72 68 28 29 (Lyon) T.04 74 12 19 35 (Oyonnax). Toute entreprise est éligible. L’État, et le FSE dans certains cas, peuvent prendre en charge de 50 à 70 % des coûts pédagogiques et des rémunérations. PLASTIFAF apporte un financement au titre de la Période de Professionnalisation pour les parcours les plus longs, de 12 à 18 € par heure sur les coûts pédagogiques. Projet en cours d'élaboration en PACA Allizé Arc Méditerranéen et PLASTIFAF sont en relation avec la DIRECCTE PACA pour la signature d'un accord cadre EDEC couvrant la période 2010/2012. 32 Plastilien Mai 2010 • n°67 P L A S T I F A F Les brèves financements, et les aider à mettre en place les dossiers administratifs. Conjoitement à votre antenne Plastifaf Marie BESSOUD est à votre service au 06 19 36 96 00 ou par mail : [email protected] LES PROCHAINS STAGES "TUTEUR EN PLASTURGIE" ORGANISÉS EN RÉGION : • Marseille les 7-8-9 juillet • Oyonnax les 22-23-24 juin • Lyon les 8-9-10 juin PROMOTION DES CONTRATS EN ALTERNANCE Marie BESSOUD a rejoint PLASTIFAF en qualité de Développeur de l'Alternance, pour promouvoir les contrats de professionnalisation sur les régions Alsace, Lorraine, Bourgogne, Franche Comté, Rhône-Alpes, Auvergne, PACA, Languedoc Roussillon. Elle visitera les entreprises, notamment les TPE, pour les sensibiliser aux recrutements en alternance, les informer sur les A N A LY S E T H E R M I Q U E P O U R L A C A R A C T E R I S AT I O N D E S M AT I E R E S P L A S T I Q U E S Fusion Cristallisation Polymérisation Tr a n s i t i o n Te m p s i n d u c t i o n o x y d a t i o n Stabilité thermique Décomposition Réticulation P o u r t o u t b e s o i n d e F O R M AT I O N o u d e P R E S TAT I O N D ’ A N A LY S E n’hésitez pas à nous contacter I n s p i r i n g I m a g i n a t i o n f o r SETARAM INSTRUMENTATION 7 rue de l’Oratoire 69300 Caluire - France Téléphone : 04 72 10 25 25 Fax : 04 78 28 63 55 [email protected] www.setaram.fr M a t e r i a l S c i e n c e n°67 • Mai 2010 Plastilien 33 S T R A T É G I E Christian FABRE / Thérèse HEMERY • Go Between / Actéa Développement • Oser… Vendre ! Coup de gueule… coup de pouce Vous vous êtes certainement retrouvé un jour dans cette situation : vous avez eu l'impression d'avoir parfaitement expliqué votre offre, proposé la solution idéale, les spécificités de votre outil de production, le savoir-faire de votre entreprise, et les compétences de vos équipes... Et pourtant, votre prospect a poliment décliné votre proposition (officiellement, pour des raisons de budget). Par ailleurs, vous multipliez les devis et propositions d’affaires. Vous avez même peut-être parfois l'impression de déranger le client... Très modestement, nombreux sont les chefs d’entreprises qui ont trouvé de nouvelles sources de chiffre d’affaires, simplement parce qu’ils ont osé VENDRE ! Et non seulement ils ont osé, mais ils y ont pris du plaisir ! Même en ces temps de crise, et d’omniprésence du facteur prix. attendre des mois pour avoir enfin droit au sésame que nous leur proposons ! Coup de gueule ! Autre piste de rêve : la niche de marché encore jamais exploitée, et à tant faire, sur laquelle nous resterions tout seuls pendant des années ! « Vendre des salades ! », « Vendre père et mère », « Vendeur costume-cravate-malette », « le vendeur, c’est celui qui passe par la fenêtre quand on le jette par la porte »… Certes cela sous-entend alors d’avoir des moyens de communication énormes, mais surtout, de détenir une très forte innovation de rupture, et qui apporte un véritable bénéfice client différenciant. “ Vendre est la première voie, et l’unique porte d’entrée pour donner satisfaction au client.“ A combien de sous-entendus négatifs ce mot « vendre » estil associé ? Et pourtant « Monsieur l’industriel, vous produisez parce que vous vendez 1». Alors certes, nous rêvons tous de l’I-Phone, la Wi, ou la Mini de BMW, et de voir les clients 34 Plastilien Mai 2010 • n°67 Et pour autant, il y a de belles réussites d’entreprises sans innovation de rupture forte, sur des marchés concurrentiels, simplement parce qu’elles ont cultivé patiemment, régulièrement, et professionnellement, la VENTE de leurs produits et prestations. © Ioannis Kounadeas- Fotolia.com Oublions donc tous ces clichés, et OSONS intégrer le fait que VENDRE est la première voie, l’unique porte d’entrée, pour donner satisfaction au client. VENDRE, c’est écouter, comprendre les éléments déclenchants, convaincre, et obtenir. Pourquoi bloquez-vous ? « Pour vendre, il faut savoir parler et baratiner. » FAUX Vendre, c’est écouter deux fois plus qu’on ne parle. Un bon vendeur, et vous en S T R A T É G I E connaissez certainement, vous fait d’abord parler de vos besoins, de votre situation, de vos critères d’achats… Il capte dans vos mots mais aussi vos gestes, vos intonations, les quelques éléments qui vont lui permettre de construire l’argumentation qui VOUS convaincra. L’homme est doté de 2 oreilles et une bouche, c’est pour écouter deux fois plus qu’il ne parle. « Pour pouvoir convaincre, il faut oser poser des questions indiscrètes ». FAUX, c’est la « justesse » des questions qui importe. Vendre, c’est d’abord s’intéresser à l’Autre, à la problématique qu’il a à solutionner, à la situation dans laquelle il est. Votre interlocuteur, qu’il soit acheteur professionnel ou acheteur d’un jour, a un agenda chargé lui aussi. S’il prend du temps pour vous recevoir, ou simplement pour s’entretenir avec vous au téléphone, c’est qu’il pense que vous pouvez peut-être lui apporter quelque chose. Ensuite, c’est à vous de trouver quoi, pas à lui de tout dévoiler si cela ne vous intéresse pas ! Donc, intéressezvous à lui ! « Vendre, ça coûte cher, et ça prend du temps ! » VRAI Et ce serait un mauvais calcul d’économiser cette fonction. Une bonne démarche commerciale, qui vend un produit qui a des vrais atouts, avec une vraie stratégie de cible clients, rapporte beaucoup plus qu’elle ne coûte. Certes, c’est un investissement au départ. Mais, dans combien de machines avez-vous investi “ Si un acheteur prend du temps pour vous recevoir, ou simplement pour s’entretenir avec vous au téléphone, c’est qu’il pense que vous pouvez peut-être lui apporter quelque chose.“ sans avoir la certitude d’avoir des marchés pour occuper ces machines ? Certes, les banques ne prêtent pas pour ce type d’investissement commercial. Il existe alors des commerciaux qui ne sont payés qu’à la commission, ils ne coûtent donc que quand ils on déjà rapporté. Vendre, ça coûte cher… mais ça peut rapporter gros. « Vendre, c’est trop dur, c’est savoir encaisser trop d’échecs ». VRAI et FAUX Vrai, c’est un métier dans lequel il faut savoir regarder le verre à moitié plein ! En effet, compte tenu de la concurrence, de la multiplicité des interlocuteurs pour une même vente, un taux de réussite de 50 % est déjà un objectif très ambitieux. Seriez-vous satisfait de ne fabriquer que 50 % « Pour vendre, il faut avoir du toupet ! » FAUX Pour bien vendre, il faut d’abord avoir de l’humilité et de la simplicité. Forcer les portes chez des prospects qui n’ont aucun besoin, aucune envie de travailler avec vous, voire pas d’argent, c’est clairement perdre son temps. « Le prix, il n’y a plus que le prix qui compte pour les acheteurs ! » A cela, nous répondons d’abord par 3 questions ? 1. Si les acheteurs n’achetaient que du prix pensez vous qu’il serait nécessaire de les former pendant des mois, pensez-vous qu’il serait nécessaire de créer des études longues (type master) d’achat ? 2. Si les acheteurs n’achetaient que du prix, y aurait-il des produits haut de gamme ? 3. Si les acheteurs n’achetaient que du prix, prendraient-ils le temps de recevoir un vendeur ? Le prix c’est le pain béni de l’acheteur, l’arbre qui cache la forêt de ses attentes et “ Si les acheteurs n’achetaient que du prix ? - Prendraient-ils le temps de recevoir les commerciaux ? - Auraient-ils besoin d’être formés ? - Y aurait-il des produits haut de gamme ?“ de pièces bonnes ! Non, et vous auriez raison, parce que dans les métiers techniques, on peut viser du « presque zéro défaut ». Mais en commercial, il faut savoir accepter l’échec. Faux, les réussites sont de vrais moteurs de performance, parce que vous savez toutes les stratégies, l’énergie, la persévérance… que vous y avez mises. besoins. Si vous voulez comprendre le comportement des acheteurs regardez-vous, vous-même en train d’acheter. Choisissez-vous systématiquement le produit le moins cher ? Si non pourquoi ? La réponse à cette question vous fournira quelques bonnes raisons pour retourner voir vos acheteurs. 1 Ensuite, 2 réponses que nous laissons à votre libre arbitre : 1. C’est vrai, il n’y a plus que le prix … alors « stop », on ferme boutique et on fait autre chose. 2. C’est faux, le prix est une donnée essentielle aujourd’hui, mais l’homme (je commence volontairement par cette variable là), le savoirfaire, le travail en commun pour plus de compétitivité (que l’on appelle « partenariat », ou « connaissance de l’environnement client » ou…) sont de vraies variables différenciantes. Et alors « go », on y croit, on cherche les marchés et les clients prêts à investir dans ces variables, et on OSE VENDRE, comme un vrai vendeur sait et doit le faire ! En fait, il est temps d’affirmer haut et fort que VENDRE est un métier, avec ses techniques, ses savoir-faire, ses compétences clés, au même titre que produire, gérer… Alors, si c’est un métier, c’est qu’il s’apprend, et que dans ce domaine aussi les talents se cultivent. N’oublions pas que les acheteurs ont, ces dernières années professionnalisé leur métier… il faut donc professionnaliser la vente. C’est une chance formidable pour tous. Elle devrait permettre d’assainir les relations acheteur/vendeur. Quoi de plus sécurisant pour chaque partie que de parler de professionnel à professionnel. Comment OSER VENDRE ? Oser vendre qu’est ce que cela veut dire ? Quittez votre peau de technicien, acceptez de revêtir celle du vendeur il n’y a aucune honte à cela. : Phrase forte qui introduit l’ouvrage de Dominique Balland « Et Pourquoi pas des commerciaux payés à la commission ? » n°67 • Mai 2010 Plastilien 35 S T R A T É G I E “ Notre propos est simplement de vous donner envie d’aller vendre“ ! Vendre c’est aimer convaincre, expliquer, découvrir, comprendre, analyser, gagner, patienter… C’est aussi et surtout aimer l’autre. Avec tout ce que nous venons de dire, il serait bien prétentieux de vouloir ici donner une recette miracle pour vendre. D’ailleurs notre propos est simplement de vous donner l’envie d’aller VENDRE, au sens le plus positif que l’on puisse donner à ce mot. Car enfin, qui, mieux que vous, sait ce qui convient très exactement à votre client ? C'est toute votre expertise que vous mettez en balance, en osant vous positionner franchement. Oubliez le mot vendre, avec lequel vous ne vous sentez pas à l'aise. Ensuite, à moins que la vente vous rebute par principe (et dans ce cas, je pense que vous n’en seriez pas encore arrivé à ce stade de la lecture de cet article) vous avez en vous un potentiel certain que vous pouvez explorer. Vous pouvez apprendre à découvrir les besoins de votre interlocuteur, à repérer ce qu'il ne vous dit pas clairement, à argumenter et à le convaincre, à vivre avec lui un échange gagnant de part et d'autre. Oser VENDRE, c’est comprendre et intégrer quelques idées fondamentales : - Quand j’appelle un prospect et qu’il ne me connaît pas encore, je lui fais gagner du temps dans sa recherche de fournisseur potentiel. Combien de fois avez-vous été soulagé de voir passer le commercial des produits d’hygiène et entretien des locaux (on peut parler des outils coupants…), parce que cela vous a évité de rechercher ses coordonnées, son catalogue, de chercher les bons critères de choix, de faire des comparatifs longs et fastidieux, de remplir le bon de commande, de le transmettre à votre assistante… ? La veille fournisseur est une des responsabilités premières d’un acheteur professionnel. Il se doit d’avoir et de connaitre un panel de fournisseurs suffisamment important pour couvrir l’ensemble de ses besoins courants et exceptionnels. « Vous faire connaître » est de votre responsabilité, « vous connaître » est de la sienne. Dites vous donc que vos objectifs convergent. - Quand l’assistante fait un « barrage » au téléphone, elle fait son travail, et elle le fait bien. A vous de la convaincre que votre appel vaut le coup pour son patron. Donc à vous d’avoir préparé un argumentaire séduisant. - Quand un prospect émet une objection, c’est que les premiers arguments que je lui ai donnés l’intéressent, mais qu’il n’est pas encore suffisamment rassuré. L’objection est avant tout une marque d’intérêt pour vous et votre produit ou service. Souvenez-vous la dernière fois que vous avez acheté un téléviseur écran plat. Vous étiez face à deux modèles d’intérêts proches. Alors vous avez appelé un vendeur et avez commencé à émettre des objections pour collecter des informations et consolider votre conviction. Vous avez émis des objections non pas parce que vous n’aimiez pas le produit mais bel et bien parce qu’il vous intéressait… Votre acheteur fait la même chose. - Quand je rappelle mon client qui m’a promis une réponse, je lui rends service. Il a un agenda chargé, et il préfère qu’on le rappelle plutôt que de se dire qu’il a manqué à ses engagements. - Ne suivez pas le client sur la piste du prix… Parlez-lui produit, services, force de l’entreprise. Le moment de parler du prix viendra plus tard. Regardez comment font les vendeurs de voiture… ils vous montrent le produit, vous le font essayer, sentir (ça sent bon une voiture neuve), écouter (le son d’une porte qui claque..). Ce n’est que lorsque vous en avez fait plusieurs fois le tour qu’ils abordent le prix, et récapitulent à la fois les avantages offerts. FICHE PRATIQUE Comment conduire un entretien de vente ? La préparation prime l’action. Connaître son client, son marché, la concurrence, les produits, la situation d’achat, l’historique de la relation,… Collecter le plus de renseignements possibles, les avoir formalisés dans un dossier client est un point de départ obligatoire… Face au client, prenez le temps de le comprendre, faites le parler (on aime parler de soi), reformulez ses réponses et demandez-lui si vous avez bien compris. Parlez produit, service, mettez en avant les avantages de votre offre, ouvrez lui les yeux sur ce qu’il gagne. Ayez un discours positif. Montrez lui que le produit vaut le prix que vous lui proposez. S’il achète… bravo vous n’avez pas gagné une guerre, tout au plus une bataille (n’oublions pas que rien n’est jamais acquis), remerciez-le, rassurez-le et mettez tout en œuvre pour respecter vos engagements de qualité, de prix et de délais. N’oubliez pas que vendre une fois est une chose relativement aisée. Vendre plusieurs fois est plus complexe, on appelle cela la fidélité. S’il n’achète pas, vous avez simplement perdu une bataille. Remerciez-le, soyez beau joueur, replacez-vous pour le prochain round, relancez-le régulièrement pour connaitre de nouveaux éventuels projets… 36 Plastilien Mai 2010 • n°67 Contact • Actéa Développement Mme Thérèse Hemery [email protected] T.06.08.18.25.90 • Go Between Mr Christian Fabre [email protected] T.06.89.23.26.82 Labellisés Réseau Expert/ Allizé Plasturgie M A N A G E M E N T Jean-Olivier ALLÈGRE • PARRHESIA / Membre du Réseau Experts Allizé-Plasturgie • L’ego, une qualité indispensable pour diriger… mais qui peut devenir une « prison » Le dirigeant que je rencontrais ce jour là était âgé de 75 ans. L’expert-comptable qui avait fait appel à nos services m’avait simplement parlé d’une situation compliquée tant financièrement, que relationnellement et managérialement parlant. Effectivement, je ne fus pas au bout de mes surprises lors de ce rendez-vous. L’homme qui était en face de moi me raconta d’abord longuement ses années glorieuses : il s’était lancé à son compte lorsqu’il avait 25 ans, avec pour ambition de devenir la référence dans le domaine dans lequel il exerçait. Les années étaient passées, et l’entreprise s’était structurée autour de son dirigeant en gagnant des clients, de la notoriété et des effectifs. Le dirigeant me parlait posément, humblement, à la fois de ses succès et de ses échecs, mettant en avant un rêve, une ambition qui s’était réalisée. Puis arriva le moment délicat, au cœur de ses préoccupa- 38 Plastilien Mai 2010 • n°67 tions : la succession… Le dirigeant m’expliqua s’être retiré une première fois alors qu’il avait un peu moins de 65 ans pour transmettre l’entreprise à son fils aîné. Il avait dû revenir à la rescousse de la société 3 ans après car la santé financière avait pris un sérieux coup de « moins bien ». participer à la détresse d’un dirigeant effondré et en larmes en comprenant que son entreprise, à laquelle il avait consacré tant de temps et d’énergie, risquait de disparaître définitivement, car cette fois-ci, l’énergie lui faisait défaut et l’état des finances avait dépassé la cote d’alerte. Comme au début, me racontat-il, il se retroussa les manches pour aller chercher et rassurer les clients, organiser au quotidien les plannings de travail de chacun, faire les offres commerciales, etc… Aussi, même s’il s’était attelé, une nouvelle fois à la tâche, allant jusqu’à effectuer des interventions, la mission lui paraissait cette fois (et sans mauvais jeu de mots) impossible. Comme je le disais, il est rare, pour un consultant de vivre un moment comme celuici avec un dirigeant qui ne joue plus, qui ne se cache pas derrière des attitudes de façade pour masquer sa peur, sa détresse ou son désarroi. Ici tout était brut, sans masque. Cela lui avait coûté, car il n’avait « plus 20 ans », et les efforts répétés lui pesaient. Les choses s’étaient remises en ordre, et il avait une fois de plus expliqué à son fils comment gérer les affaires, les clients et le personnel. Il était à nouveau parti, lui confiant les rênes de l’entreprise. Bien sûr, il dut revenir une seconde fois pour les mêmes raisons, puis une troisième fois… Je vécus alors un moment rare dans une vie de consultant : Au-delà de l’anecdote et du caractère fort de cette rencontre, cette situation met en relief des dimensions intéressantes dans la relation d’un dirigeant ou d’un manager à son ego. J’aimerais en mettre quelques unes (les plus fortes) en avant pour montrer toute l’ambivalence de cet ego (à la fois qualité et « prison ») dans le management d’une équipe ou d’une entreprise… L’ego, cette capacité à dire « je » Tout d’abord ce dirigeant n’est pas un « monstre », il n’est pas non plus un tyran plus ou moins violent. Cela ne l’empêche pas d’avoir un fort ego, c'est-à-dire une capacité à exister et à dire « je ». Voilà un aspect non négligeable dans la personnalité de tout un chacun, mais qui prend une dimension essentielle dans la pratique du management. En effet, partant du principe que manager c’est « diriger » (une équipe ou une entreprise), il est compliqué de diriger sans être capable de s’affirmer et d’être reconnu comme une référence. Autrement dit, loin de la caricature du sergent-chef militaire conduisant ses troupes d’une M A N A G E M E N T © Olly- Fotolia.com poigne de fer, la capacité à s’affirmer et à dire « je », peut se rapprocher en ce sens du « charisme », c'est-à-dire de la capacité possédée par une personne capable de créer autour d’elle et avec elle une dynamique collective, une envie et une capacité de réaliser des ambitions ensemble. Il faut alors parler d’un ego faisant « autorité », au sens plein du terme, c'est-à-dire reconnu comme une référence éclairée auprès de laquelle on prend conseil pour avancer de façon pertinente. Ici encore, il faut éloigner les malentendus : être porteur d’une autorité n’a rien à voir avec le fait d’être autoritaire. L’autoritaire se fait « obéir » par la force ou la contrainte; l’autorité est reconnue de manière « spontanée » et en tout cas sans contrainte. Ici l’ego qui fait autorité est un atout majeur du dirigeant et du manager dans la possibilité de mettre un groupe en mouvement, en énergie pour réaliser des ambitions fortes. Le dirigeant dont je parlais possède sans conteste cette qualité de l’ego : il en a fallu de l’énergie pour faire reconnaître l’entreprise comme une référence auprès des clients, pour faire adhérer les salariés au projet de qualité de service. Il a fallu fédérer et entraîner pour faire face aux projets, aux demandes des clients, aux évolutions de contexte, au revirement de marchés, etc… Sans un ego capable de porter ces ambitions, l’entreprise serait restée au stade initial. L’ego : image sociale & réputation Mais cet ego, qui, dans la dimension que nous venons d’aborder est une qualité indé- niable peut aussi se retourner en une contrainte, voire une « prison »… En effet, si je n’y prends garde, mon ego peut m’enfermer dans des comportements « étranges », … Je ne veux plus alors porter les ambitions d’un groupe, mais être à la hauteur, coûte que coûte, de ma réputation. Je perds alors de vue l’essentiel pour me tourner (uniquement) vers moi. Ainsi dans notre exemple, le dirigeant s’est construit l’image d’un homme à qui « tout réussit », et qui ne peut donc se permettre d’échouer. n°67 • Mai 2010 Plastilien 39 M A N A G E M E N T Or pour ne pas connaître l’échec, son ego l’a conduit à prendre des décisions dorant son blason personnel sans nécessairement servir l’entreprise. Ainsi, lorsque son fils a rejoint la société, il fut rapidement assez clair qu’il ne serait pas à la hauteur pour la diriger (voire simplement pour manager des équipes), et, cerise sur le gâteau : ce n’était ni sa « tasse de thé », ni son désir ou son projet. management, l’organisation, le marketing, le commercial, etc… Il faut entendre ici le terme de « compétences » au sens large : un savoir-faire pratique porteur de résultats et d’efficacité. Ils nous assurent une maîtrise certaine de notre environnement. Mais… Quels que soient notre valeur et le champ de nos compétences, nous avons des manques : ce sont les fameux contraire, faisant preuve d’humilité et de sagesse en reconnaissant que nul n’est omniscient et que chacun possède ses domaines de compétences et aussi d’incompétences. L’hyperdirigeant ou l’hypermanager devient clairement ici un danger non seulement pour lui-même mais aussi et surtout pour l’ensemble des personnes qui travaillent avec lui. organisation différente devait voir le jour, etc… Mais, et c’est ici qu’apparaît la seconde piste évoquée : « le chemin tabou » (correspondant dans notre exemple à la place du fils au sein de l’entreprise). Il n’est pas dans notre objectif de rentrer dans le détail de cette dimension de l’ego ; mais ne pas l’évoquer serait passer à côté d’un point important et qui constitue une Mais comment se dédire lorsque l’on a annoncé haut et fort que l’entreprise familiale serait dirigée par son fils ? Il a fallu alors camoufler les manques et les erreurs du fils pour garder profil haut et l’objectif intact. Il a aussi fallu prendre sur soi pour compenser par des heures de travail ces mêmes lacunes ; l’important n’était plus l’entreprise et son projet, ses ambitions, mais de ne pas se décevoir et de ne pas faire marche arrière sur une décision annoncée comme irrévocable… L’angle mort et le chemin tabou Cette dimension de l’ego nous conduit à 2 pistes récurrentes dans la vie d’un dirigeant ou d’un manager. La première, la plus simple à aborder et à mettre de côté s’appelle « l’angle mort ». De par notre vécu, notre histoire, nous possédons des compétences spécifiques qui nous ont permis d’arriver au niveau où nous sommes. Nous les avons bien identifiées et nous savons les mettre en œuvre au moment opportun. Il peut s’agir de compétences techniques dans un métier, dans la gestion, dans le 40 Plastilien Mai 2010 • n°67 © Olly- Fotolia.com « angles morts ». Ici notre ego va se révéler dans une première dimension : en prendre conscience et savoir s’entourer pour y pallier ou, au contraire, faire « comme si » ce n’était pas important, ou « comme si » nous les maîtrisions quand même… Combien de managers, de dirigeants se révèlent sur cette question : soit en jouant à être ce qu’ils ne sont pas ou, au Le dirigeant de notre histoire a été (en partie) victime de cet angle mort. Il aurait pu s’entourer de conseils pour faciliter sa transition. Mais, sans même aller jusque là, il aurait pu être à l’écoute des personnes qui, en interne, venaient lui dire que les choses ne seraient pas aussi simples que cela pour réussir la transition, et que le management devait être amélioré, des relais mis en place, une « prison de l’ego » plus ou moins visible mais des plus fortes et des plus tenaces. Le chemin tabou est une action ou un ensemble d’actions qu’une personne (dans notre cas un dirigeant ou un manager) ne peut pas réaliser : cela lui est interdit (non pas légalement ou par manque de compétences) parce qu’il n’a pas les ressources psychologiques pour le faire. M A N A G E M E N T Dans notre cas, le chemin tabou de notre dirigeant est assez « évident » à visualiser : il ne peut dire à son fils qu’il n’est pas capable de diriger l’entreprise. Partant de ce fait, il ne peut choisir un successeur pour reprendre sa suite et diriger l’entreprise pour lui assurer un avenir puisque ce serait non seulement désavouer son fils, mais surtout se déjuger (et devoir affronter le regard du reste de la famille). La société est sur un marché porteur, elle est reconnue, les salariés sont compétents (et encore motivés). Autrement dit, un successeur (fut-il repreneur ou Directeur Général) capable de bien gérer l’entreprise, de développer la partie commerciale assurerait un avenir à l’ensemble des salariés. Mais pour cela, il faut « désavouer » le fils. Ce qui a été impossible. Dans notre cas, le « chemin tabou » est extrême, mais, soyons modestes, car nous en avons tous un, et s’il est facile de visualiser celui des autres, le nôtre est plus difficile à appréhender. La possibilité de sortie de ce chemin tabou demande une vraie connaissance de soi et surtout, précisément, de quitter une dimension de notre ego : celle qui nous conduit à agir mécaniquement en étant « dominé » par lui, notre image sociale et notre réputation, autrement de faire preuve de détachement et d’humilité. Le syndrome du « schtroumpf » Sans cette humilité nécessaire et cette absence de référence constante à notre ego, nous risquons de basculer non seu- lement dans la dérive mortifère de l’omni-dirigeant ou de l’omni-manager (celui qui veut tout faire, tout voir, tout savoir, tout décider seul), mais aussi et surtout dans ce qu’il est convenu d’appeler de manière humoristique, le « syndrome du schtroumpf ». Le concept (et la pratique plus encore) sont assez faciles à cerner : le dirigeant ou le manager victime du « syndrome du schtroumpf » est celui qui veut repeindre toutes les personnes à sa couleur (bleu dans le cas des schtroumpfs). Autrement dit, il veut étendre l’emprise de son ego sur un maximum de personnes travaillant avec lui. Le point culminant de cette dérive est atteint dans les opérations de fusion, de rapprochement d’entreprises ou de sites, où celui qui « signe le chèque » désire ardemment (et rapidement) voir l’entreprise rachetée ou l’équipe intégrée repeintes à ses couleurs (c'est-à-dire cohérentes avec ses valeurs, ses métiers, ses pratiques, son organisation, etc…). Cette approche des rapprochements révèlent une méconnaissance forte des mécanismes humains à l’œuvre… C’est ainsi que 70% des rapprochements échouent sur la base de l’humain qui a été mal (ou pas) managé… Mais si l’on sort de cette dimension exacerbante du « syndrome du schtroumpf », combien de dirigeants construisent (ou désirent construire) une équipe de managers « à leur main », c'est-à-dire avec des personnes partageant leurs façons de voir, d’être, de décider, etc… L’ego ici se révèle dans toute sa splendeur, et les dérives monarchiques ou paternalistes sont patentes (aussi bien dans les entreprises familiales que dans des grands groupes d’ailleurs). Heureusement, nombreux sont les managers et les dirigeants capables d’utiliser au quotidien leur ego comme une qualité, c'est-à-dire en refusant cette illusion d’un pouvoir « absolu » (relevant de l’immaturité) pour solliciter le côté positif de leur ego. En effet, je pense à ce cas, pas si rare, d’un DG m’expliquant sa logique de recrutement : « Je veux intégrer uniquement des gens dont je sens qu’ils ont la capacité de me dépasser ». Sa pratique s’appuyait non seulement sur le fait de vouloir disposer de personnes apporteuses au sein de l’entreprise, mais surtout sur le fait de se vouloir « titiller » (passez moi l’expression) par des collaborateurs qui allaient le pousser dans ses derniers retranchements. Il voulait ainsi rester en dynamique et ne pas s’endormir sur ses lauriers, et surtout, qualité essentielle non seulement de l’ego mais d’un dirigeant qui voit loin, ne pas s’enfermer dans ce qu’il connaissait bien et trouver des personnes capables de challenger ses décisions en posant des arguments forts dans le débat, bref de créer une véritable émulation. Nous sommes ici bien loin de l’ego prison, uniquement désireux de trouver la cooptation et les approbations de ses subordonnés fussent-elles fausses et empreintes de flatterie. Ouverture et fermeture Nous sommes ici au cœur de la problématique de l’ego, que ce soit sur le sujet du projet d’entreprise, de ses valeurs ou de la prise de décision. L’ego n’est pas un problème en luimême, fut-il très expansif. La « qualité » ou la « prison » s’articule autour des notions d’ouverture et de fermeture, c'est-à-dire la capacité du dirigeant, du manager d’être à l’écoute de ce que peut lui exprimer son environnement (collègues, salariés, cadres, conseils, etc…). Certains dirigeants et managers pratiquent cette ouverture à l’autre ; ils prennent des avis, des conseils, pour enrichir leur vision et surtout augmenter leur angle de vision. Le point de rupture entre capacité d’ouverture ou non se situe généralement sur la dimension de la prise de décision. En effet, un manager, et plus encore un dirigeant se définit par sa capacité de décider. Certains se ferment aux avis et conseils extérieurs de manière franche ou, dans le cadre du management faussement participatif prennent des avis sans les entendre ni en tenir compte. Derrière cette attitude se cache le plus souvent la crainte de ne plus rester le décisionnaire final ou de subir des influences. Cela est dommageable, car les dirigeants et les managers créateurs non seulement de performance mais surtout de motivation durables, sont précisément ceux qui réussiront non pas à faire tourner leur équipe ou leur entreprise autour d’eux, mais avec eux. n°67 • Mai 2010 Plastilien 41 M A N A G E M E N T Projet pour soi et/ou avec les autres ? Il est nécessaire, par exemple, d’avoir une belle ambition pour mettre à jour et porter un projet d’entreprise ou d’équipe. En effet, une énergie phénoménale est nécessaire pour sortir de la routine et de la répétition du quotidien qui peut nous happer et nous conduire insidieusement vers la démotivation dans ce sentiment de répétition où chaque jour passé ressemble à hier et, où demain aussi sera encore semblable… Trouver un objectif réaliste et porteur, ambitieux et accompagné d’énergie : quelle gageure ! Et le réaliser, quelle gageure plus grande encore ! Ici l’ego, dans son expression et sa volonté, est un moteur puissant. Et dans le cas abordé en préambule, il en a fallu de l’énergie et de l’ambition pour créer l’entreprise et la faire reconnaître. Mais… Un projet pour soi tout seul, ou pour l’entreprise, l’équipe ? Si le projet est uniquement porteur de l’ego et des ambitions (aussi louables soient-elles) de celui qui l’a mis à jour, il risque soit de ne jamais se concrétiser, soit de demander une énergie colossale pour sa réalisation. Mais si le projet est un au-delà du dirigeant ou du manager, qu’il parvient à créer une dynamique collective, capable de trouver et de mettre en œuvre les sources de motivation de chaque personne de l’équipe ou de l’entreprise, alors il acquiert tout son sens et sa puissance réelle. Ainsi l’ego (dans sa dimension d’affirmation de soi) atteint sa 42 Plastilien Mai 2010 • n°67 pleine puissance dans une sorte de paradoxe : en pensant au collectif, à la réussite de l’ensemble, et donc en mettant mon ego personnel en retrait, je donne toutes ses chances au projet que je lance. Sinon le risque d’épuisement (et de frustrations, de colère) est grand ; ainsi que nous pouvons le constater dans nombre de cas de dirigeants se retrouvant dans des situations d’impasse car ils sont seuls à porter leur vision, leur projet (même dans des univers prestigieux où d’aucuns penseraient que la motivation et l’implication vont « de soi »). L’ego et les valeurs Comme nous l’avons analysé avec le « syndrome du schtroumpf », la thématique des valeurs peut-elle aussi révéler un « ego prison » en voulant transformer les autres en clones de soi-même, ou en les forçant à partager ses valeurs. Mais, en sens inverse, et pour illustrer une nouvelle fois cette pratique de l’ouverture ou de la fermeture, l’ego peut aussi exister dans une logique de valeurs partagées et enrichies : faire partager ses valeurs en partant du fait qu’un groupe humain crée ses propres valeurs, s’émancipant (pour le meilleur ou pour le pire) de celle de son dirigeant, fut-il le fondateur. Savoir ainsi affirmer ses valeurs et prendre en compte celles du collectif promet une histoire partagée riche de succès. Ceci est bien sûr vrai (et criant, comme nous l’avons déjà évoqué) dans les opérations de fusions, de rachats, ou de rapprochements de sites ou d’entreprises, mais bien plus encore dans le management au quotidien. Il ne s’agit pas de se renier, mais de trouver le point d’équilibre entre ses valeurs personnelles et celles des personnes dont on partage le quotidien. hypermanager ? La question n’est donc plus ici de savoir si cela « fonctionne » quand le manager est là (il y aurait déjà beaucoup à dire), mais ce qui se passe quand il n’est pas là ou quand il ne sera plus là… Ainsi dans notre illustration, le dirigeant, tant sur la perspective du projet que sur le partage des valeurs ne s’est jamais soucié de partage et d’enrichissement. Il a simplement imposé les choses, de fait, sans forcément en prendre conscience. Jusqu’au jour où les échéances l’ont placé devant l’inéluctable… Un ego « prison » conduit quasi nécessairement à placer entreprise ou équipe en dépendance plus ou moins totale. Et il va de soi qu’alors la notion de performance reste liée non seulement à la présence du manager, mais aussi à sa capacité (ou non) de la générer. La relation au temps, la pérennité Ici se situe certainement le critère ultime pour séparer l’ego dans sa dimension de « qualité » ou de « prison ». En effet, l’ego « prison », celui qui enferme en soi, dans sa vision unique des situations, dans sa maîtrise sans partage des prises de décisions va s’évaluer dans le rapport au temps. Combien de fois avons-nous pu voir des entreprises liées au sort d’un dirigeant ? Combien d’équipes sous la coupe d’un manager omniprésent et désireux de tout faire, de tout maîtriser, sont incapables de fonctionner sans lui… Situation éminent valorisante pour un ego centré sur lui-même et sur un (faux) pouvoir, mais situation ô combien dangereuse pour une entreprise, pour une équipe. Combien d’entreprises se trouvent ainsi en difficulté lorsque le dirigeant subit un accident ou est victime d’un problème de santé ? Combien d’équipes sont en dépendance d’un Ainsi le rapport au temps, à la pérennité, autrement dit une capacité à construire de l’autonomie sont, avec la capacité à entraîner un collectif, les critères essentiels de l’évaluation de la capacité d’un « ego » à générer une performance durable et, au-delà à créer une motivation qui ne dépend plus uniquement du manager… L’ego et la mise en autonomie La solution n’est pas dans le renoncement à son ego pour savoir s’il est une « qualité » ou une « prison ». C’est, à nouveau en regardant au loin, dans la pratique de la pérennité que se trouve peut-être l’élément le plus frappant… Transmettre… Un savoir-faire, une vision, un savoir-être, des compétences… Ici soit mon ego s’affirme tel qu’en lui-même, comme un « JE » ne faisant référence qu’à lui, et là, bien sûr, il dépasse le stade de la prison pour devenir une tombe. Au contraire, il peut aussi, tout en s’affirmant, porter de l’avenir au-delà de luimême. M A N A G E M E N T Cela s’appelle « mettre en autonomie ». Pas seulement déléguer, qui est le premier pas : confier des tâches, des missions. Mais, au-delà, apprendre aux personnes qui m’entourent à devenir autonomes, à prendre des décisions par elles-mêmes et à les assumer (que l’issue soit une réussite ou un échec). Le plus bel accomplissement pour un manager, dans la dimension humaine, n’est-il pas précisément ici. Accompagner une personne pour qu’elle ne soit plus (ou pas seulement) dépendante de nous, de nos décisions, et de nos projets, etc… Mais qu’elle soit capable de construire son projet, de prendre ses responsabilités et de faire de sa différence au sein du collectif une ressource forte et non un handicap. Le manager, le dirigeant rejoint une dimension humaine essentielle : permettre à chacun d’accéder à ses potentialités. Bien sûr, nous ne tombons pas dans un angélisme naïf : chacun est différent, et n’aura ni les mêmes capacités, ni les mêmes ambitions. manage et qui est capable, tel un chef d’orchestre non seulement de permettre à chacun de donner le meilleur de luimême mais aussi de jouer au sein d’un collectif ? personnes qui l’accompagne ne confond plus la crédibilité avec l’autoritarisme ou la manipulation. Il ouvre alors un champs de possibilités nouvelles tant pour les individus que pour le collectif. Conclusion : ego et crédibilité Peu importe au final si, en tant que manager, dirigeant j’ai permis aux personnes dont j’ai eu la responsabilité de pouvoir accéder à des talents dont ils se pensaient dépourvus. En conclusion l’ego du manager ou du dirigeant devient une prison lorsqu’il confond sa réussite avec celle du groupe, lorsqu’il est centré sur luimême au point de vouloir imposer partout et avec tout le monde sa vision, ses valeurs, ses projets, ses décisions, sa volonté. Après tout, le manager n’est-il pas, profondément, quelqu'un qui a confiance dans le(s) talent(s) des personnes qu’il Au contraire, débarrassé du stade infantile de son ego, le manager ou le dirigeant qui sait l’articuler avec celui des Plastdecor SECOND-HAND PLASTIC MACHINERY • ACHAT • VENTE DE MATÉRIEL D’OCCASION ASION POUR LA TRANSFORMATION DES MATIÈRES PLASTIQUES • IMPORT / EXPORT PLASTDECOR / ZI Sud – 741 Rue de l’ange / 01100 Bellignat / Tel : 00 33 (4) 74 81 80 98 / Fax : 00 33 (4) 74 77 93 90 / Mail : [email protected] n°67 • Mai 2010 Plastilien 43 M A N A G E M E N T Jérôme BROCHIER • Coach certifié par l’Académie du Coaching (Paris) • Prendre du recul grâce au Coaching D’où vient le coaching ? Les entraineurs de sportif de haut niveau sont devenus de véritables professionnels de l’accompagnement, travaillant avec leur champion à l’optimisation de ses performances tout au long de sa carrière. Considérant qu’un manager est lui aussi dans son genre un champion tourné vers l’excellence, Vincent Lenhardt développa ce concept auprès des entreprises quelques années plus tard. Il proposa aux cadres de les aider à faire progresser leur potentiel et à se sentir mieux dans l’accomplissement de leur carrière. C’est ainsi qu’est née en France la fonction de coach professionnel. Le coaching, qu’est-ce que c’est ? C’est « l’art d’aider une personne à trouver ses propres solutions » , selon François Delivré, auteur du livre « Le métier de coach », ouvrage référence de la profession du 44 Plastilien Mai 2010 • n°67 Motiver montrer par l’exemple Inspirer manager travail en equipe Coach vision © Stephen VanHorn - Fotolia.com Cette pratique, est apparue en France à partir des années 1980 dans le monde du sport. gagner coaching professionnel. Il s’agit donc pour le coach de cheminer avec son client, de l’aider à apprendre par luimême, plutôt que de lui donner des conseils ou des solutions toutes faites. Comment cela se passe pratiquement ? Un manager désire, à un moment donné, travailler sur sa posture professionnelle, que ce soit dans le but de l’améliorer, ou de faire le point. Il peut aussi être confronté à une situation particulière qui lui pose problème et ressentir le besoin d’être soutenu, par exemple à l’occasion d’une prise de poste, d’un changement d’actionnaire, d’une décision importante, d’un conflit avec une personne ou d’une situation de crise, etc… Il peut alors décider de faire appel à un professionnel pour l’accompagner dans cette démarche. Il contacte un coach et le rencontre pour lui exposer sa demande. Après l’avoir écouté, et si le courant passe bien entre eux, le coach lui propose de convenir d’un contrat précisant clairement les objectifs, les règles et le cadre de leur future collaboration : M A N A G E M E N T - Sur quoi portera le travail et quel objectif est attendu ? - Comment se passeront les séances de travail ? - Le lieu des rencontres (si possible en dehors de l’entreprise;) - La durée de chaque séance (entre 1h30 et 2h00); - Le nombre de séances prévu (selon le sujet , de 7 à 10 en général); - La fréquence (toutes les deux ou trois semaines); - Le coût (horaire ou forfaitaire); - Les règles et modalités pratiques entre les deux participants (retard, préavis d’annulation de séance, arrêt en cours de contrat, etc…); - L’engagement du coach à respecter les règles déontologiques de la profession. Ils vont alors construire ensemble une relation de confiance, une « alliance », fondée sur l’écoute, la bienveillance et l’exigence, et cela dans la plus totale confidentialité : - l’écoute pour être complètement présent dans l’attention à l’autre, - la bienveillance excluant tout jugement, acceptant l’autre comme il est, - l’exigence d’un travail dans lequel les deux doivent s’investir pour obtenir un résultat. Au début de chaque séance, le manager et le coach décident ensemble du sujet qu’ils vont aborder. Ce peut être en ligne directe avec les séances précédentes, ou bien issu d’une expérience vécue par le client depuis la dernière séance. Ce sera leur contrat de séance. Le travail consiste principalement à revenir sur des situations réelles et concrètes vécues par le client, soit parce qu’elles lui posent problème ou font question, soit parce qu’il voudrait imaginer d’autres scenarii possibles plus satisfaisants pour lui. Au cours de cet échange, le manager peut aussi bien mettre le doigt sur des questions de fond, de contenu, que de forme ou de processus. Cela peut tenir à sa personne même, ou à sa relation avec une ou des personnes de l’entreprise, voire à l’organisation de l’entreprise. Le coach doit connaître suffisamment le monde de l’entreprise pour comprendre très rapidement le contexte qui lui est décrit, même s’il ne connaît pas le métier exact de son client. Il doit surtout être présent avec toute sa personne, à l’écoute de son client. Car c’est dans la qualité de la relation qui se noue entre eux que se trouve la ressource principale du processus qui va permettre au client de percevoir de nouvelles solutions, de nouveaux regards sur son potentiel et sur lui-même. A tout moment, l’un comme l’autre sont libres d’interrompre le travail en cours pour exprimer leur sentiment sur la façon dont celui-ci se déroule pour faire part d’une remarque ou d’un malaise sur tel ou tel sujet. Le coach est particulièrement en éveil sur cet aspect et n’hésite pas à demander régulièrement au cours de la séance à son client si tout va bien, si la façon dont ils procèdent ensemble est ok pour lui. Le temps qui s’écoule entre deux séances (deux ou trois semaines) fait partie du processus de maturation des questions abordées pendant les séances. C’est pour cela qu’un accompagnement de coaching s’étale sur trois à six mois. Lorsqu’arrive la dernière séance prévue par le contrat, le coach et le manager font le bilan du travail effectué ensemble. Le manager essaie de se replacer dans sa situation de départ et d’évaluer ce qui a bougé pour lui depuis cette date. A-t-il l’impression d’avoir progressé ? Est-ce bien là où il l’attendait ? A quel moment at-il senti que son regard bougeait ? Que va-t-il conserver de ce travail ? Espérait-il quelque chose qui ne s’est pas passé comme il le souhaitait ? Et quel est son sentiment sur cela ? etc… le manager et son entreprise, en vue d’une meilleure performance. C’est aussi pour lui un moment « entre parenthèse », une opportunité pour souffler, et pourquoi pas de réfléchir au sens de sa vie professionnelle. Auteur Jérôme Brochier Coach certifié par l’Académie du Coaching (Paris) Ancien dirigeant de la société de plasturgie CAPI à Brignais (69) Prendre du recul sur soi-même ? Pour le manager confronté au quotidien toujours prégnant, prendre la décision de travailler régulièrement avec un « étranger » pendant deux heures n’est pas chose facile. C’est accepter le regard d’un autre sur soi, c’est accorder une priorité à sa propre personne plutôt qu’à la montagne de problèmes qui s’accumulent tout autour. Mais cet « arrêt sur l’image » à un moment donné de sa vie professionnelle, ce tour d’hélicoptère pour s’observer soimême d’un peu plus haut avec l’aide d’un autre, n’est pas seulement un investissement pour n°67 • Mai 2010 Plastilien 45 E P O Q U E Yvon MOUGIN E P I Q U E • CAP Entreprise • Epoque épique ... « Nous vivons une époque épique et nous n’avons plus rien d’épique.» Léo FERRE Bienvenue dans un monde de risques. Nous qui voulons aujourd’hui le risque zéro parce que nous pensons que c’est inadmissible que des accidents de la vie nous arrivent nous exagérons un peu (parfois). Bien entendu que l’accident est inadmissible. Nous vivons dans le risque permanent sans que nous en ayons conscience aujourd'hui et ce que nous refusons surtout ce sont les erreurs des autres, ceux quoi font des métiers à risques. Les chauffeurs de camions, les chirurgiens, les pompiers, les entrepreneurs. Il n’y a pas de risque zéro nous le savons mais nous voulons un minimum ce qui à mon humble avis est une erreur. Nous devons toujours viser le meilleur compromis entre risque à cours terme et risque à long terme. Les entreprises qui disparaissent sont souvent des sociétés qui se sont installées dans une routine confortable. On y produit la même chose depuis des décennies, on n’accepte plus (parce qu’en général on gagne bien sa vie (je parle de l’entreprise et de son profit)) 46 Plastilien Mai 2010 • n°67 ide Suite du « Petit gudes de survie à l’usage idus div entreprises et des in é aussi » Résum … des chapitres 7 et 8 de prendre des risques pour faire des choses difficiles. On y vit confortablement (je parle des salariés) sans stress et sans surprise, et on se bat uniquement pour préserver ses conditions de travail. Les entreprises qui durent sont souvent celles qui, par nature ou par culture, acceptent de produire des moutons, comme on dit, à cinq pattes, c'est-à-dire de prendre des affaires à risques. C’est dangereux me dites-vous ? Oui, c’est vrai, les affaires à risques sont risquées. Il ne s’agit pas de relever le défi du siècle chaque semaine et de mettre l’entreprise sur le flanc à chaque nouvelle affaire, mais il s’agit seulement quelquefois de s’engager à fabriquer quelque chose que l’on n’est pas certain de savoir faire totalement. Vive l’innovation Nous entendons ou lisons partout que l’innovation est la planche de salut de notre économie. Comme nos coûts de main-d’œuvre sont plus chers © Andres Rodriguez- Fotolia.com Vive les risques que la plupart des pays émergents, nous devons apporter un peu plus de valeur ajoutée qu’eux. Une de ces valeurs ajoutées peut être apportée via l’innovation : produire des objets et des services nouveaux, auxquels personne avant vous n’a pensé. Cela nous le savons depuis belle lurette, cependant l’innovation a un peu de mal à pénétrer dans les mentalités communes et surtout dans celle des PME et des TPE qui pensent que cela ne les concerne pas. Il est certain que dans Vous cherchez un système performant de broyage ? cinq ans, nous ne vivrons pas comme aujourd'hui. Il est certain que les produits vont évoluer, que les habitudes des consommateurs vont changer, que le monde bougera encore et encore. Il est donc quasiment certain que les activités des entreprises seront différentes. A nous de ne pas prendre de retard, à nous de ne pas nous laisser distancer par la concurrence. Aujourd'hui que l’innovation est revenue à l’avant de la scène économique, il me semble que nous la prenons encore par le mauvais bout. Ou plutôt que nous ne prenons pas en compte tous les bouts qui la constituent. Chaque fois que l’on cherche des meilleures pratiques pour innover dans les entreprises, on nous répond « créativité. C’est bien et il faut commencer par là bien entendu. Cependant, il semblerait que la difficulté à innover ne réside pas dans cette phase primordiale et nécessaire, certes, mais non suffisante. L’innovation doit permettre de produire des idées certes mais aussi de produire des idées qui soient « fabricables » par l’entreprise et qui utilisent ses savoir-faire particuliers. Nous avons la solution ! Et puis, l’innovation ne concerne pas forcément uniquement les produits. Si vous êtes sous-traitant, vous pouvez travailler sur de l’innovation relative aux procédés de production. Il est possible également d’innover dans les relations avec les clients. Tout le monde songe à la vente sur le net qui est une opportunité bien entendu, mais on peut imaginer aussi d’autres façons de vendre ses produits. Il convient d’accepter l’idée qu’une innovation bien conçue ne provoque pas nécessairement une rupture avec les produits et avec l’activité de l’entreprise. Un nouveau produit, un nouveau procédé, une nouvelle méthode de vente peut s’intégrer gentiment dans le métier traditionnel. Il convient donc de proposer des idées d’innovation qui entrent dans les savoir-faire de nos entreprises et qui peuvent entrer sur le marché existant ou sur un marché proche de celui de l’entreprise. Cela ne veut pas dire qu’il faille abandonner toute idée nouvelle révolutionnaire, mais je suis certain qu’il existe tout un tas de pistes intéressantes à explorer dans des contrées proches de celles que l’on pratique tous les jours. Contact Yvon Mougin - CAP Entreprise Mail : [email protected] Blog : http://yvonmougin.blogspot.com Quelle que soit la technologie utilisée : • broyeurs à couteaux • vitesse lente • monorotor à poussoir • déchiqueteur Quel que soit votre budget : • haute technologie • standard • low cost La maîtrise des solutions de l’ingénierie du broyage TRANSPORTER - BROYER - DEPOUSSIERER Z.A. - 121, rue des Lavours • 01100 Martignat (France) Tél. 04 74 81 13 20 • Fax 04 74 81 10 12 e-mail : [email protected] www.martiplast.com n°67 • Mai 2010 Plastilien 47 I N N O V A T I O N Un super-adhésif pour un assemblage polyamide / aluminium L’utilisation d’un silicone liquide pour l’assemblage étanche d’un carter d’huile en polyamide et d’un bloc moteur en aluminium se traduit par une diminution de 20 à 25 % du coût d’une carte. Par rapport à leurs homologues en métal, les cartes d’huiles en matière plastique offrent des avantages en termes de poids et de coût. Ces avantages sont encore plus évidents dans les véhicules à moteur, lorsque l’on remplace le joint rigide par un joint adhésif approprié. Le fait d’utiliser moins de vis pour l’assemblage se traduit par une économie de 20 à 25 % sur le coût de revient d’un carter. de ces deux matériaux permettrait également de remplacer les joints rigides couvreculasses et des séparateurs d’huile. S'affranchir des contraintes géométriques Les deux entreprises chimiques BASF et Wacker ont réussi à développer un système bi-composant parfaitement adapté : l’adhérence est tellement forte entre le silicone liquide Elastosil 76540 A/B de WACKER et l’Ultramid A3HG7 Q17, un polyamide 66 GF35 spécial de BASF, que l’intégrité du joint de carter d’huile est garantie dans toutes les conditions d’essais habituelles. La combinaison Inpro Innovationsgesellschaft mbH à Berlin a procédé à des essais comportant notamment une immersion prolongée dans de l’huile et dans des gaz de carter (un condensat présent dans le carter moteur des motorisations à essence), ainsi que des chocs thermiques sur une plage comprise entre – 40 et +150 °C. blage avec une pièce en l’aluminium. Cet adhésif de la gamme Elastosil est un élastomère silicone bi-composant RTV (Room Temperature Vulcanizing), réticulant à température ambiante, particulièrement adapté pour éviter durablement toute fuite entre le carter d’huile en Ultramid et le bloc moteur en aluminium. De plus, il permet de s’affranchir des contraintes géométriques au niveau de l’interface carter / bloc moteur puisque aucune force ne s’exerce en compression lorsque l’on utilise un joint réticulable in-situ. Ces tests ont prouvé qu’aucune autre combinaison adhésif / matière plastique ne présentait un tel degré d’adhérence lors d’un assem- n°67 • Mai 2010 Plastilien 49 I N N O V A T I O N Vers la simulation du procédé d’infusion pour de grandes pièces en composite Actuellement, les pièces aéronautiques en composite sont fabriquées principalement par un procédé de dépose de bandes pré-imprégnées en raison de la grande rigidité, de la résistance et du comportement en fatigue des résines durcies et des matériaux à teneur en fibres élevée. Néanmoins, les inconvénients de cette technologie sont le coût élevé des matériaux, les contraintes géométriques de mise en forme, la complexité, le coût et le temps de fabrication, et la durée de vie réduite des matériaux. En conséquence, des technologies alternatives basées sur le procédé LCM (Liquid Composites Molding) de fibres sèches font leur apparition. En effet, le but à long terme est de développer des technologies d’infusion pouvant concurrencer les pièces composites pré-imprégnées. Toutefois, les procédés de fabrication ne sont pas encore entièrement industrialisés et reposent aujourd’hui sur des prototypages coûteux du fait du manque d’outils de simulation validés. 50 Plastilien Mai 2010 • n°67 Vers une chaîne complète de simulation... L’objectif scientifique du consortium INFUCOMP est de bâtir une chaîne complète de simulation spécifique à la fabrication de grandes pièces composites pour l’aérospatiale utilisant le procédé d’infusion de résines liquides LRI (Liquid Resin Infusion) et dédiée aux solutions requises par l’industrie aérospatiale européenne. Cette simulation minimisera le recours aux procédés "d’essais-erreurs", longs et coûteux et permettra la fabrication de pièces de haute qualité, plus rapidement et à un coût moindre. Ce projet d’un montant de 5 millions d’euros sur 4 ans va contribuer positivement à un usage plus répandu des composites textiles dans le secteur aéronautique, à une réduction des coûts, à une amélioration des performances, à une augmentation des charges utiles et à une réduction des émissions de carburant. Bien que la recherche projetée porte sur les applications aérospatiales, ces résultats pourront être adaptés à d’autres secteurs. Une solution de prototypage virtuel de A à Z L’approche technique utilisée pour la réalisation du projet INFUCOMP a pour but d’obtenir une solution de prototypage virtuel de A à Z, de la conception de la préforme à la fabrication LRI, et d’optimiser le processus pour prédire les déformations de la pièce finale et ses performances mécaniques. Un intérêt plus poussé sera porté au procédé d’infusion. avec des partenaires leaders de l’industrie et de la recherche dans les domaines de l’aérospatiale et de l’aéronautique. La solution complète de simulation développée au cours du consortium INFUCOMP s’achèvera avec l’intégration d’un outil logiciel d’estimation des coûts de fabrication fourni par l’Université de Patras. " Le projet INFUCOMP est un élément essentiel Ce projet couvrira toutes les méthodes communes de type LRI d’usage répandu, actuellement utilisées dans l’industrie aérospatiale, et débouchera sur des technologies autorisant la fabrication économique de structures composites à hautes performances, intégrées et de grande taille. d’un ensemble de solutions pour le développement de matériaux composites intégrés, et représente une opportunité unique de faire évoluer la simulation dans le domaine des matériaux composites et de développer de nouveaux outils en collaboration Pour permettre d’atteindre ces objectifs, le programme de recherche européen Framework VII soutient financièrement les 14 partenaires du projet. Le consortium sera dirigé par ESI, pionnier des solutions de prototypage et de fabrication virtuelles, de pair avec des partenaires leaders de la recherche et de l’industrie aérospatiale ", a déclaré le Dr. Anthony Pickett, directeur scientifique d’ESI GmbH. I N N O V A T I O N Le polyamide s’attaque aux deux roues Pour la moto la plus sportive et la plus puissante de BMW, le groupe allemand Mahle a conçu et fabrique un système d’admission d’air à filtre intégré avec un polyamide de BASF d’une extrême stabilité dimensionnelle. Dans l’industrie automobile européenne, les collecteurs d’admission d’air en polyamide sont désormais relativement courants. Ce n’était pas le cas dans le secteur de la moto où ces composants se différencient notamment par la longueur réduite des tubulures et un encombrement restreint. Les usines de Stuttgart et Öhringen du groupe allemand Mahle ont franchi le pas en mettant au point et en fabriquant un système d’admission d’air à filtre intégré en Ultramid B3WGM24 HP, un grade de polyamide BASF dimensionnellement stable. Cette « boîte à air » dotée de conduits d’admission dont la longueur s’ajuste par électronique et qui combine légèreté Moto S1000RR de BMW et efficacité, est destinée à la moto la plus sportive et la plus puissante de BMW, la nouvelle S 1000 RR. Composée de 3 éléments moulés par injection, cette boîte à air est constituée d’une partie supérieure et d’une partie inférieure soudées l’une à l’autre. La commande destinée à faire varier la longueur du conduit, ce qui permet d’optimiser la courbe de couple sur une large plage de régimes, est fixée à la partie inférieure avant l’étape de soudage. « Comme la précision dimensionnelle des éléments du boîtier joue sur l’exactitude du réglage des tubulures d’admission, il est essentiel que les pièces en matière plastique ne subissent aucune déformation », explique Nicole Berg, planificatrice de production chez Mahle. face de soudure. En outre, la teneur minérale de la résine contribue à réduire considérablement le bruit. Les caractéristiques de soudage du matériau revêtent également une grande importance, car le peu de place disponible n’offre qu’une très petite sur- Source : Techniques de l’ingénieur http://www.techniques-ingenieurs.fr n°67 • Mai 2010 Plastilien 51 T E C H N O L O G I E Maël MOGUEDET • Pôle Européen de la Plasturgie • La technologie LPKFTM LDS où comment la plasturgie permet à l’électronique d’accéder à la troisième dimension Afin de rester compétitif et faire face à la concurrence grandissante des pays low cost, l’amélioration des performances des produits via l’intégration de fonctions « intelligentes » est aujourd’hui une problématique que rencontre une majorité d’entreprises françaises. En effet, beaucoup de produits conçus sur la base des technologies standards deviennent des structures dites « commodity » sur lesquels les acteurs français et européens ne peuvent répondre à armes égales face à leurs concurrents asiatiques. Ainsi le salut de l’industrie française ne peut être envisagé qu’au travers du développement de nouvelles technologies telles que la mécatronique (association de fonctions mécaniques, informatiques et électroniques). Qu’est-ce qu’un MID ? Un MID (Molded Interconnect Devices – Composant Moulé Interconnecté) est défini comme étant un substrat thermoplastique injecté avec à sa surface des pistes conductrices, intégrant ainsi à la fois des fonctions mécaniques et électriques. Une très grande variété de procédés permet d’ajouter ces pistes. L’objectif des technologies MID est d’obtenir des fonctions électriques et mécaniques dans un seul et même support, afin de remplacer les circuits imprimés PCB (Printed Circuit Board) classiques, généralement plats. Les MID peuvent présenter des pistes seules, comme dans le cas d’antennes ou switchs, ou intégrer des composants électroniques reportés par soudure. Les principaux intérêts sont alors : 52 Plastilien Mai 2010 • n°67 • Couplage des fonctions électriques et mécaniques • Elimination des étapes d’assemblage secondaires / réduction du nombre d’éléments à assembler • Réduction de la taille du produit final • Réduction du poids • Augmentation de la qualité et de la fiabilité du produit final • Réduction du coût de production du produit final • Conceptions complexes 3D jusqu’alors impossibles à réaliser en PCB • Réduction des temps de développement et mise sur le marché • Recyclabilité du substrat thermoplastique La technologie LPKF-LDSTM Le procédé ayant montré le plus de potentiel ces dernières années est le LPKF-LDSTM (Laser Direct Structuring – Structuration Directe par Laser), breveté par la société allemande LPKF. Il se décompose en quatre étapes principales (Cf Figure 1 ci-contre) : plus de l’activation, le laser crée des microrugosités dans lesquelles le cuivre pourra s’ancrer mécaniquement pendant la phase métallisation 1. Injection-moulage : les pièces qui devront être actives par laser sont produites par injection standard de thermoplastiques dopés, disponibles commercialement. Les matières compatibles LPKFLDS sont présentées dans le tableau 1 3. Métallisation par cuivre chimique (« electroless ») : Cette étape commence par un nettoyage de la surface. Ensuite, la piste se construit progressivement par dépôt de cuivre chimique dans des bains (épaisseur max environ 8 microns). Si le design l’accepte, une croissance électrolytique permet d’augmenter cette épaisseur de cuivre. 2. Activation laser : le thermoplastique activable par laser est chargé avec un additif de type organométallique (de palladium ou de cuivre) : au passage d’une certaine longueur d’onde laser, la liaison organométallique va être rompue, permettant ainsi une activation physico-chimique de la surface, créant ainsi des sites catalytiques d’une réaction de cuivre chimique. En Cette couche de cuivre peut être protégée par des dépôts supplémentaires de nickel et d’or pour éviter l’oxydation et la passivation de la piste. Pour des applications spécifiques, d’autres métaux peuvent être déposés : étain, argent, palladium,… T E C H N O L O G I E 1 2 3 4 Illustrations des étapes du procédé LPKF-LDS TM 1 : injection 2 : activation laser 3 : métallisation 4 : report et soudure de composants Liste des grades commerciaux disponibles, compatibles LPKF-LDS TM BASF Ultramid® T 4381 LDS (PA 6/6T) Ultradur® B4300GM24 LDS High Speed (PBT) LANXESS Pocan® DP7102 LDS (PBT) Pocan® DPT7140 LDS (PET/PBT) TICONA Vectra® E820i LDS (LCP) Vectra® E840i LDS (LCP) RTP Co. RTP 2599 X 113384 C (PC/ABS) RTP 2599 X 113384 D (PC/ABS) RTP 399 X 113385 B (PC) RTP 3499-3 X 113393 A (LCP) RTP 4099 X 117359 D (PPA) DSM Engineering Plastics Xantar® RC 3710 (PC/ABS) Xantar® RC 3711 (PC/ABS) Xantar® RC 3712 (PC/ABS) Xantar® RC 3720 (PC/ABS) Mitsubishi Engineering Lupilon MTB1000R 8920F (PC) Plastics Corporation EVONIK INDUSTRIES Vestodur® X9423 (PBT) WAH HONG Industrial Corp. TPJF231F (PC/ABS) SABIC Innovative Plastics NX07354P (PC/ABS) UX08325 (PPA) Schéma de principe de l’activation laser 4. Assemblage/report et soudures de composants : la stabilité en température de certains thermoplastiques (LCP, PA 6/6T or PBT/PET) permet de supporter une soudure de composants, et rend ainsi compatible les pièces avec la plupart des technologies SMT (« Surface Mount Technologies ») utilisés en électronique traditionnelle. Les avantages de cette technologie sont la versatilité (un seul process pour prototypage et production), la diversité des designs et la réalisation de pistes jusqu’à 50 microns avec possibilité de créer des vias. Les inconvénients restent l’investissement de départ (laser et licence sur les matières), l’utilisation de bains chimiques, et la limitation des géométries par la nécessité du parcours du laser. Les systèmes disponibles : Le LPFK MicroLine3D et LPFK Fusion3D LPKF MicroLine3D est un système laser mis au point spécia- n°67 • Mai 2010 Plastilien 53 T E C H N O L O G I E Données techniques du LPKF Microline 3D Surface activable 160 mm x 160 mm x 24 mm Précision de positionnement ±25 µm, avec compensation de la dérive le système de vision Vitesse maximale de passage laser 4 m/s Format des données d’entrée HPGL, DXF, 3D-DXF, IGES, STEP Longueur d’onde du laser 1064 nm Fréquence de pulsation du laser 20 kHz –100 kHz Dimensions de la machine 1,95 m x 1,05 m x 1,6 m (longueur, largeur, hauteur) Poids de la machine 750 kg PLATEAU ROTATIF Le LPKF Microline 3D lement pour la production de grands volumes de dispositifs MID. A partir de données FAO, le système inscrit les configurations d’interconnexion sur un composant moulé. Il est équipé : - D’un plateau rotatif à deux postes pour diminuer le temps de cycle (manipulation des pièces sur un poste pendant que l’autre active); - D’un système de rotation sur le plateau, pour tourner les pièces et ainsi activer sur des surfaces courbes 3D; - D’un système de contrôle en ligne, qui gère les données process, les affectations machine, le repérage sur la pièce ainsi que le suivi du routage laser. Le système laser MicroLine3D convient également pour la gravure en 3D de couches métalliques, le découpage de circuits imprimés flexibles et rigides ainsi que pour la gravure de circuits ultra fins en cuivre stratifié ou en résines. Il peut également créer des marquages et des gravures au laser résistants à 54 Plastilien Mai 2010 • n°67 l’abrasion. Les données techniques du système sont décrites dans le tableau ci-contre. Plus récemment, LPKF a développé le LPFK Fusion3D pour la production de masse de composants MID. Conçu pour fonctionner 24 sur 24, 7 jours sur 7, le LPKF Fusion3D est entièrement équipé pour la gravure par laser de MID. Le système permet la gravure de composants 1 Diamètre 500 mm Nombre de logements de supports activables / Positions 2 Dimensions maximales du logement 160 mm x 160 mm Temps de cycle pour rotation de 180° Diamètre <1s 500 mm CONDITIONS DE FONCTIONNEMENT Alimentation électrique Refroidissement Température ambiante 3 x 400 V + N + PE, 50/60 Hz, 2,5 kVA air 20 °C ± 2 °C EVACUATION Débit Refroidissement 320 m3/h, max. succion 21000 PA Filtres Filtres à charbon actif Filtres fins de classe F8 électroniques tridimensionnels complexes, sur plusieurs faces simultanément, avec quatre têtes laser. Cela réduit le temps de gravure par laser et élimine le temps nécessaire pour faire tourner les composants. Le procédé assure ainsi une rapidité, une précision et une répétabilité de la gravure accrues, grâce notamment à : - L’installation et le passage à un autre composant par un robot de transfert, - La distribution automatique des données de traitement à chaque tête individuelle par le logiciel de la machine, - La suppression du mécanisme de montage sur un gabarit et des mouvements de la pièce au cours des gravures. Une technologie mature et fiable De nombreux observateurs industriels pensent que les MID sont arrivés à maturité, et en particulier grâce à la technologie LPKF-LDSTM. Selon l’association 3D-MID (Erlangen-Allemagne), le marché est en croissance de 20% par an, avec un marché total estimé à 56M€en 2008 contre 10,7M€ en 2004 (données Nexus). T E C H N O L O G I E 3 Fax: +33-1-43397621 Email: [email protected] Web: http://www.lpkf.fr • Auteur Maël MOGUEDET, Responsable Ligne Programme Plastronique Pole Européen de Plasturgie, Bellignat [email protected] 2 4 Photo 1: Secteur de la santé Switch en LCP pour une prothèse auditive (Source Siemens) Photo 2 : Secteur automobile Volant multifonction (Source : TRW) Photo 3 : Secteur des télécommunications – Antenne GSM (Source : Motorola) Photo 4 : Secteur industrie capteur de pression (Source : Harting Mitronics) Comme l’illustrent les applications industrielles des figures 1, 2, 3 et 4, l’intégration de systèmes électroniques plus complexes, plus petits et plus légers est un challenge pour l’ensemble des secteurs de marchés. Vis à vis du contexte européen & international, l’Allemagne est aujourd’hui le leader dans les domaines de la mécatronique et la technologie LPKFLDS en est une brique de base. technologies en production notamment pour réaliser les antennes des solutions mobiles. L’assemblage des systèmes est une composante importante dans leur coût final. Le Japon, les Etats-Unis et la Chine ont également développé les technologies MID et sont actuellement très proches de rattraper les précurseurs allemands dans ce domaine. Les acteurs des télécom implantés en Chine et dans les pays émergeants d’Asie, utilisent déjà ces Contact • LPKF France S.A.R.L. Dipl.-Ing. Michel Mezri Sandid Directeur Général Créteil Parc 16 Rue Paul Séjourné 94000 Créteil France Tél.: +33-1-41941967 Retrouvez toutes les informations du PEP sur : www.poleplasturgie.com Découvrez notre portail de veille plasturgie : www.plasturgienet.com Vous avez une question technique sur les matières, les process, les applications…? Vous recherchez un fournisseur, un partenaire pour développer un projet ? Un seul numéro : 0820 48 24 48 (0,09€/mn) Nos Consultants sont à votre écoute et à même de vous orienter vers la compétence technique qui saura vous accompagner dans vos développements. Vous pouvez également poser vos questions par E.mail [email protected] Service mis en place par Allizé-Plasturgie avec le soutien de la Communauté de Communes d’Oyonnax. 0820.48.24.48 n°67 • Mai 2010 Plastilien 55 M A T E R I A U T E C H Samir FODIL • Materiautech • Le Polyamide 6 (PA 6) Le polyamide 6, représenté par l’abréviation PA 6, est un polymère aliphatique thermoplastique semi-cristallin de la famille des polyamides. Il est utilisé dans de nombreux secteurs d’activités comme l’automobile, l’électroménager, l’industrie ou bien encore les sports et loisirs. Le PA 6 est généralement polymérisé à partir d’un monomère amide cyclique appelé caprolactame. En effet, l’ouverture du cycle du Ɛ-caprolactame fournit le PA 6 plus connu sous l’appellation nylon. Le chiffre 6 correspond au nombre d’atomes de carbones dans le motif répété n fois. Cela permet d’obtenir un PA 6 ayant de bonnes propriétés mécaniques, un bon comportement à la chaleur et au froid, aux produits chimiques et aux hydrocarbures. Il possède également de bonnes propriétés d’isolation électrique. C’est un matériau qui présente toutefois quelques inconvénients comme l’absorption à l’eau, une stabilité dimensionnelle faible et nécessite un étuvage avant transformation. C’est un matériau qui peut être recyclé. Le symbole que l’on retrouve généralement sur les produits commercialisés est Propriétés mécaniques Le PA 6 possède de bonnes propriétés mécaniques avec un module d’élasticité en traction compris entre 1000 et 3500 MPa, un allongement entre 50 et 200 %, une contrainte à la rupture en traction d’environ 80 MPa et une résistance au choc Charpy de l’ordre de 4 kJ/m2. Ces propriétés dépendent du taux d’humidité dans le matériau. Il présente également une bonne résistance à la fatigue, à l’usure et à un faible coefficient de frottement. Propriétés thermiques La température de fusion du PA 6 est de l’ordre de 215 – 225°C et sa température de transition vitreuse est d’environ 50 – 60°C. 56 Plastilien Mai 2010 • n°67 Son coefficient de dilatation linéaire est de l’ordre de 0,7 à 1,4.10-4 mm/°C. Le PA 6 possède une température de fléchissement sous charge entre 150 à 190°C. Sa température d’usage en continu est comprise entre 105° et 180°C. Propriétés chimiques Le PA 6 présente en général une bonne résistance aux produits chimiques tels que les hydrocarbures aliphatiques, les carburants, les peintures, les cétones ou les éthers. Il possède d’excellentes propriétés barrières aux gaz comme l’oxygène d’où son utilisation dans le secteur de l’emballage alimentaire. Toutefois, le PA 6 présente quelques inconvénients. En effet, il peut gonfler en présence d’hydrocarbures aromatiques. Sa résistance est faible vis-à-vis des radiations gamma et des UV et possède une très faible résistance en présence d’acides minéraux forts, de solvants polaires et chlorés. M A T E R I A U T E C H Echantillon GEM® de la Matériautech® en polyamide 6 moulé par injection Propriétés électriques Le PA 6 peut être utilisé comme isolant du fait de ses bonnes propriétés d’isolation électrique. N O U VE A U Sa rigidité diélectrique est comprise entre 10 et 35 kV/mm, sa résistance à l’arc est de l’ordre de 125 à 140 secondes et sa résistivité électrique est comprise entre 1012 et 1015 Ω.cm. Ces propriétés peuvent être toutefois altérées en fonction de la teneur en humidité dans le matériau. facilement transformé par des technologies de transformation standard : - Injection (Un étuvage est nécessaire et il est recommandé des buses à obturation en raison de la grande fluidité des polyamides à l’état fondu) ; - Injection-soufflage ; - Extrusion de tubes, profilés, film et feuilles ; - Extrusion-soufflage ; - Thermoformage ; - Rotomoulage. Le PA 6 est également utilisé pour le revêtement de pièces métalliques par projection électrostatique, par trempage ou par poudrage. Mise en œuvre Applications Comme la plupart des thermoplastiques, le PA 6 peut être Grâce à ses nombreuses propriétés, on retrouve le PA 6 dans différents domaines d’activités : - Automobile (poignée de porte, carter moteur, grille radiateur, ventilateur,…); - Electrique / Electronique (connecteur, contacteur, porte-fusible, gainage de câbles et fils,…); - Biens de consommation ; - Electroménager ; - Industrie ; - Emballage alimentaire. -… Noms commerciaux Le polyamide 6 est fabriqué par de nombreux producteurs de matières plastiques, en voici quelques exemples : Aquamid®, Durethan®, Grilon®, Latamid®, Novamid®, Radilon®, Technyl®, Ultramid®, Zytel®,… Système RotoPaq Profils thermiques pour le rotomoulage Système embarqué pour mesurer la température lors des cycles de chauffe et de refroidissement dans les phases de transformation de la matière • Précision ± 0,3°C • Dix voies de mesure max. • Lecture et analyse en direct par transmission radio • Protection thermique • Léger et compact • Optimisation des procédés de rotomoulage Mesurexpo 2010 • Hall 7.1 Stand E1 CONTACTEZ-NOUS : Datapaq Ltd, Deanland House, 160 Cowley Road, Cambridge, CB4 0GU, UK Tel: +44 1223 423141 • E-mail: [email protected] • www.datapaq.fr n°67 • Mai 2010 Plastilien 57 Pour plus d’informations : 04 74 73 42 33 ou [email protected] R E P O R T A G E Stéphane CORTINOVIS •R3M CORTINOVIS • Quand R3M devient R3M CORTINOVIS Le 1er septembre 2009, Stéphane Cortinovis rachète le fond de commerce de Maurice Mandrillon, R3M. Après avoir travaillé pendant 17 ans dans la société familiale Joseph Cortinovis SA, Stéphane Cortinovis prend un nouveau départ. Implantés au cœur de la Plastics Vallée, à Veyziat, les Etablissements R3M Cortinovis sont fabricants de moules métalliques pour des pièces en thermoplastiques, extrusion soufflage, thermodurcissable, zamak, bi-matières, surmoulage insert, Lsr ainsi que toutes les opérations se rattachant à la mécanique générale. R3M Cortinovis devient dès lors un acteur de premier plan dans la fabrication d’outillages de précision pour l’injection. de moulage, assure compétence et savoir-faire permettant ainsi à la société de proposer des prestations de qualités à des prix compétitifs. Afin de répondre aux contraintes techniques, R3M Cortinovis a investi dans des technologies de pointes et dans un parc machines à commandes numériques. Conscient de l’importance de faire partie d’un réseau, Stéphane Cortinovis a intégré depuis le début de l’année Allizé-Plasturgie Rhône-Alpes. Entreprise : R3M Cortinovis Dirigeant : Stéphane Cortinovis Adresse : 90 bis Impasse POLLET – 01100 Veyziat T. 04 74 73 07 40 Activité : Mouliste Effectif : 8 salariés Site web : www.r3m.fr La société est en mesure d’effectuer les essais d’outillage jusqu’à la production. L’entreprise travaille principalement pour les marchés de la cosmétique, du médical, de la connectique, de l’automobile et de l’emballage. R3M Cortinovis a fait le choix de se diversifier en proposant également des prestations de service comme la modification, la réparation et la mise au point d’outillage, la réception d’outillage Low Cost ainsi que l’entretien et la maintenance des outillages. Une équipe dynamique forte de 8 personnes rodée aux méthodes et aux techniques n°67 • Mai 2010 Plastilien 59 E C O N O M I E Sylvie DOMENECH • Fédération de la Plasturgie • L’approvisionnement en électricité de l’industrie de la Plasturgie Cette synthèse a été réalisée à partir d’une enquête auprès de 87 entreprises de plasturgie interrogées entre 15 février et le 15 mars 2010. Structure du marché de la Plasturgie selon le type de contrat souscrit - 9,5 % ont choisi un fournisseur alternatif (Vattenfall – Electrabel – Vialis – Snet). une hausse du prix unitaire du kWh de leur contrat. La hausse est en moyenne de 10 %. 93 % des entreprises de plasturgie interrogées ont un contrat soumis à un tarif réglementé1 et 63 % des entreprises sont au tarif vert. Evolution à la hausse du coût de l’électricité dans l’industrie de la plasturgie Abonnement 64 % des entreprises ont déclaré une hausse du coût de leur abonnement. 60 % des hausses déclarées ont eu lieu sur la période 2009 comparée à 2008. La hausse moyenne du coût de l’abonnement constatée par les entreprises est estimée à 7 %. les pouvoirs publics. Les prix des tarifs réglementés de l’électricité sont fixés par les pouvoirs publics par arrêté. Le dernier arrêt est en date du 13 août 20092. Les hausses moyennes au 13/08/2009 sont de : - 1,9 % pour le tarif bleu (+ 2 % au 12/08/20083), - 4 % pour le tarif jaune (+ 6 % au 12/08/2008), - 5 % pour le tarif vert (+ 8 % au 12/08/2008). Ces évolutions moyennes sont relativement supérieures à l’évolution globale évaluée par Ces augmentations moyennes ne permettent pas d’apprécier des disparités qui semblent Tarif vert 63,1 % TARTAM 19,0 % Tarif de marché 7,1 % Tarif bleu 1,2 % Structure de l’évolution du prix au kWh Source : Fédération de la Plasturgie Sur l’ensemble des fournisseurs déclarés : - 81 % des entreprises ont pour fournisseur EDF, - 9,5 % sont chez un fournisseur historique (Energies Strasbourg – Enalp – Energies Services Bitche), 60 Plastilien Mai 2010 • n°67 Evolution des prix de l’électricité pour les entreprises ayant un contrat avec un tarif réglementé (hors Tartam) Prix au kWh Sur la période 2009/2008, 81 % des entreprises ont constaté Amplitude des hausses observées 45% 40% 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% % des répondants Tarif jaune 9,5 % 42 % 33 % 4,10% 16 % de +1% à + 5% 9% de +5% à + 10% de +10% Source : Fédération de la Plasturgie (43 réponses) à + 15% de +15% à + 30% E C O N O M I E Les hausses déclarées sont de +15 % - +58 % et +65 %. EDF est le fournisseur de l’ensemble de ces entreprises. Structure de l’évolution du prix de l’abonnement 40% 35% 30% % des répondants Amplitude des évolutions observées 25% 20% 15% 19 % 22 % 32% 8% 0% de -14% à 0% 8% 11 % 10% 5% 4,10% de +3% à + 5% de +1% à +2% de +5% à + 10% de 30% à + 35% de +10% à + 20% Source : Fédération de la Plasturgie (37 réponses) Evolution des prix de l’électricité pour les entreprises ayant un contrat au Tartam Prix au kWh * Les entreprises au Tartam ont enregistré une hausse du prix unitaire du kWh de 6 %. Ces augmentations sont comprises entre +3 et + 12 % et ont été relevées par 87 % des répondants (Ces chiffres sont donnés à titre indicatif compte tenu du faible nombre de 17 réponses pour les entreprises au Tartam). A noter que selon les données officielles le prix de vente moyen du Tartam n’a pas augmenté en août 2009 après avoir cru de 8 % le 12 août 2008. des hausses est située entre +8 et +10 %. Elles concernent 60 % des répondants. Parmi les entreprises de plasturgie au tarif Tartam : - 6 le sont avec EDF, - 2 avec le fournisseur historique Energies Strasbourg, - 8 avec des opérateurs privés (Alpiq – Vattenfall – Hew (fililale de Vatttenfall) – Electrabel – Vialis – SNET). Evolution des prix de l’électricité pour les entreprises ayant un contrat au prix de marché Abonnement 3 entreprises sur les 6 répondants ont enregistré une hausse de leur abonnement. Parmi les entreprises enregistrant une baisse de leur consommation, 22 % des entreprises ont demandé un ajustement de leur contrat de fourniture d’électricité. En réponse à cette demande, les entreprises déclarent : - pour moitié avoir obtenu un ajustement de la puissance souscrite, - pour environ 30 % être satisfaites de la solution proposée - pour 20 % n’être pas du tout satisfaites. Structure de l’évolution de la consommation d’électricité 2008/2009 Amplitude des évolutions observées 25% 20% 15% 10% 16 % Abonnement Dans le même temps, le prix moyen de l’abonnement des entreprises au Tartam s’est accru de 9 % sur la période 2009 / 2008. La quasi-totalité Prix au kWh L’ensemble des répondants indique une hausse du prix unitaire du kWh sur 2009/2008. Ces hausses sont hétérogènes avec +5 %, +10 % et +17 % pour deux autres entreprises (Ces chiffres sont donnés à titre indicatif compte tenu du faible nombre de 6 réponses pour les entreprises au prix de marché). % des répondants relativement marquées en fonction des options été – hiver /heures creuses, pleines, de pointe et des puissances souscrites. Evolution de la consommation d’électricité en 2009 Conséquence de la contraction de l’activité, la consommation d’électricité est en baisse dans 84 % des entreprises en 2009. Cette baisse est estimée à - 8 % comparée à 2008. A noter que celle-ci est moins marquée que la baisse de la production enregistrée sur la même période dans l’industrie de la Plasturgie (-10 % en volume). 22 % 16% 23 % 5% 9% 0% -4 0% à -25 % -25% à -15 % 4,10% -15% à -11 % -10% à -6 % -5% à0% 10 % 3% à6% 6% 10% à 15 % 3% 30% à 40 % Source : Fédération de la Plasturgie (72 réponses) n°67 • Mai 2010 Plastilien 61 E C O N O M I E Structure du poids de la consommation dans les chiffres d’affaires de 0 à 2 % de 2 à 5 % 47% 45% 8% de 5 à 8 % Source : Fédération de la Plasturgie (72 réponses) Poids de la consommation d’électricité / CAHT en 2009 2,8 % en moyenne avec une valeur médiane 4 à 2,3 %, un minimum de 0,4 % et un maximum de 8%. Appréciation des relations avec le fournisseur d’électricité 30 % des entreprises, soit 25 répondants, déclarent avoir rencontré des difficultés avec leur fournisseur d’électricité en 2009 (un tiers si l’on inclut celles qui n’ont pas reçu de réponse positive à leur souhait d’ajustement de leur contrat de fourniture d’électricité). Les problèmes exprimés portent pour : - 55 % sur la qualité des relations commerciales, - 10 % sur des demandes de dépôts de garantie, - 14 % sur la lisibilité des factures, - 21 % autres (essentiellement ruptures d’approvisionnement). Les entreprises dénoncent notamment : - l’absence de négociation commerciale (avec des « rela- tions commerciales nulles » l’injonction à « aller voir la concurrence si pas satisfait »), - l’absence d’écoute (pas de référent, difficile d’avoir un contact...), - un « SAV » incompétent, - le manque de transparence dans les modes de facturation et dans l’évolution des coûts (peu ou pas d’explications ou « réponses toutes faites sur les investissements nécessaires pour le parc nucléaire »). 1 : On dénombre 4 types de tarifs réglementés : les Tarifs bleus (puissance souscrite inférieure à 36 kVA)- les Tarifs jaunes (36 kVA <P<250 kVA) – les Tarifs verts (puissance souscrite supérieure à 250 kVA) et le TARTAM (Tarif réglementé destiné aux entreprises ayant précédemment souscrit une offre au prix de marché). Ces tarifs sont fixés chaque année par arrêté ministériel. 2 : Pour accéder au texte : http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=20090814&numTexte=1&pageDeb ut=13487&pageFin=13506# http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=20090822&numTexte=20&pageDe but=13781&pageFin=13781 3 : Pour accéder au texte : http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=20080814&numTexte=12&pageDe but=12882&pageFin=12882 Tél. : 00 33 4 74 77 26 97 - Fax : 00 33 4 74 77 46 12 - www.lifocolor.fr Où que vous soyez nous avons la solution pour vos idées LIFOCOLOR 01100 Bellignat - 62 Appareils Électriques Articles de Jardin Articles Ménagers Automobile Bâtiment & Construction Électrique / Électronique Emballage Film Jouet Mobilier Plastilien Mai 2010 • n°67 LIFOCOLOR FARBEN Lichtenfels, Allemagne LIFOCOLOR FARBPLAST Bydgoszcz, Pologne LIFOCOLOR s.r.o Brno, République Tchèque E C O N O M I E Sylvie DOMENECH • Fédération de la Plasturgie • Plasturgie Tendance 20% 10% 0% -10% -20% -30% -40% janv 09 A l’opposé, après 2 mois légèrement positifs à un an d’intervalle, le secteur des éléments pour la construction est de nouveau en recul : ‐15 % par rapport à janvier 2009 lequel était déjà en baisse de 12 % par rapport à 2008. Ces difficultés tiennent pour partie à des conditions climatiques particulièrement dégradées. Evolution des livraisons de la Plasturgie (à un an d’intervalle) fév 09 mars 09 avr 09 mai 09 Demi- produits Produits divers jui 09 juil 09 aout 09 sept 09 Emballage Pièces techniques oct 09 nov 09 déc 09 janv 10 Construction Total Plasturgie Dans l’emballage, le mois de janvier a été relativement stable avec une production en volume inférieure de 0,6 % celle de janvier 2009. Source : Fédération de la Plasturgie selon INSEE à partir de données brutes en volume Relative atonie de la Plasturgie en janvier et février 2010, mais poursuite de la croissance pour le secteur des pièces techniques. 80% 73 Sur le mois de février 2010, il semble que l’activité du secteur des éléments pour la construction soit demeurée peu dynamique par rapport à février 2009. 70% 60% Pour le troisième mois consécutif, le secteur des pièces techniques connaît une évolution plus favorable que les autres secteurs de la Plasturgie (+21 % et +2 % pour l’ensemble des secteurs en janvier 2010 par rapport à janvier 2009). Ce début d’année contraste bien évidemment avec la situation de l’année dernière où la contraction de l’activité avait été de 32 % pour les pièces techniques et de 21 % pour la moyenne de la Plasturgie par rapport à janvier 2008. De même, le secteur des demi‐produits s’inscrit en baisse par rapport à l’année précédente. La diminution est cependant plus modérée : ‐2,8 % par rapport à janvier 2009. 50% 40% 25 25 30% 20% 10% 13 11 11 22 17 18 4 2 2 0% Procédure garde de sauve ent Redressem e judiciair 2010 Janv-Fev n Liquidatio Judiciaire 9 200 Janv-Fev Radiation Janv-Fev 2008 Source : Fédération de la Plasturgie selon l’Observatoire de la Plasturgie Pour les autres secteurs, on devrait de nouveau enregistrer des hausses à un an d’intervalle, même si la production a peu évolué comparée à janvier 2010. Le taux d’utilisation des capacités de production est stable par rapport à janvier. Il est évalué à 75 % (78 % pour les biens de consommations n°67 • Mai 2010 Plastilien 63 E C O N O M I E divers et 72 % pour les plaques, feuilles, tubes et profilés). Evolution de la conjoncture en Europe A noter que l’industrie de la Plasturgie est confrontée à des hausses du coût des principales matières plastiques. Au cours du dernier trimestre 2009, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et le Royaume‐Uni ont, à l’instar de la France, enregistré une baisse de leur production à un mois d’intervalle. Cette tendance impacte la rentabilité d’entreprises qui demeurent fragilisées par la crise et ce d’autant que la répercussion sur les prix de vente reste difficile. En revanche, la production de produits plastiques au Royaume‐Uni s’est établie à un niveau inférieur à celui de janvier 2009 (‐4 %). Selon une enquête menée par EuPC, la Confédération Européenne de la Plasturgie, les premières estimations relatives au 1er trimestre 2010 indiquent : ‐ une situation économique qui reste globalement tendue même si l’activité sur le 1er tri- mestre 2010 devrait être plus favorable que celle du 4ème trimestre 2009, ‐ une évolution des exportations plus favorable pour les emballages industriels et l’automobile, ‐ des revenus plutôt baissiers, ‐ des matières plastiques à la hausse. Contact Sylvie DOMENECH Responsable Economie T. 01 44 01 16 12 [email protected] Consommation d'énergie (kWh) Pour plus d’informations, se reporter à la note de conjoncture, jointe en annexe, sur l’évolution des cours des matières plastiques. En janvier 2010, l’ensemble des pays ont bénéficié d’une reprise de la production par rapport au mois de décembre. La hausse a été plus marquée en France et en Italie (respectivement +17 et +18 %) que dans les 3 autres pays (+13 % pour l’Espagne, + 10 % pour l’Allemagne et +7 % pour le Royaume‐Uni). Comparée à son niveau de janvier 2009, la production est également en hausse de 11 % en Italie, de 7 % en Allemagne, de 6 % en Espagne et de 4 % en France. 64 Plastilien Mai 2010 • n°67 5,0 4,0 3,816 3,0 2,0 0,879 1,0 0,0 Presse Hydraulique Presse électrique (J75EIII) (J85AD) Vos économies d'aujourd'hui sont vos investissements de demain Notre objectif est d'aider les dirigeants d'entreprises à améliorer leur rentabilité sans remettre en cause leur organisation ni leurs effectifs. Alma Consulting Group vous propose d'agir directement sur vos leviers de croissance par département : • Finance, fiscalité et comptabilité Optimisation des impôts, taxes et redevances, génération de liquidités • Ressources Humaines Réduction des coûts sociaux, gestion des risques professionnels et de l'absentéisme, maîtrise des enjeux de la protection sociale • Achats Rationnalisation du coût des frais de fonctionnement • Recherche & Développement Développement des alliances scientifiques et financement des projets innovants Pour nous contacter Tél : 01 41 49 41 00 www.almacg.com CA 2008 : 252 M€ 1500 collaborateurs 23 années d’expérience 10 implantations à l’international Alma Consulting Group s’engage, chaque fois que cela s’avère nécessaire et aux fins d’impératifs techniques ou légaux, à faire appel à tout cabinet d’avocats ou d’experts indépendants choisi en accord avec ses clients. E C O N O M I E Sylvie DOMENECH • Fédération de la Plasturgie • Evolution des cours des matières plastiques 1er trimestre 2010 / 2009 2010, un premier trimestre marqué par les hausses des principales matières plastiques A fin mars 2010, les augmentations par rapport à décembre 2009 sont estimées entre +12 % et +21 % pour les polyoléfines et le polystyrène. Seul le PVC a enregistré une évolution plus modérée avec une progression de 5 %. Pour les polyoléfines, les fortes hausses observées tiennent pour partie à la faiblesse des importations et à une offre des producteurs européens ajustée au plus près de la demande. Le niveau de l’offre a notamment été impacté par l’annonce de forces majeures et de fermetures de sites. Une tendance déjà haussière en 2009 Comparée à leur niveau de janvier 2009, les cours des principales commodités étaient en décembre 2009 en hausse de : - 33 à 34 % pour les PEHD - 42 % pour le PEBD - 28 à 32 % pour le PP - 32 % pour le PS - 13 % pour le PVC Si l’on n’est pas revenu au point haut d’août 2008, les PE ont enregistré des hausses comprises entre 8 et 10 % à un mois d’intervalle en début d’année (février – mars) et au cours de l’été (juillet – septembre). En revanche, ils sont restés relativement stables sur le dernier trimestre 2009. de l’été 2008 et en dépit de l’effondrement des cours des matières à l’automne, les cours des commodités en 2009 ont été en moyenne inférieurs de l’ordre de 25 % à leur L’évolution a été relativement similaire pour le PP et le PVC qui n’avaient toutefois pas enregistré de hausses importantes en début d’année. Evolution 2010/2009 des matières techniques Enfin, le PS a augmenté assez fortement en avril, en juillet et en août avant de connaître également une accalmie. Compte tenu des très fortes hausses intervenues au cours Selon Icis Pricing, par rapport à décembre 2009, l’évolution des cours des matières techniques à fin mars 2010 est la suivante : - PC : +4 % - ABS : +14 % Evolution des cours en Europe (base 100 : déc.2003) 230 210 190 170 Sur le 1 er trimestre 2010, les cours des matières sont supérieurs à leur niveau de 2009 sur la même période. L’écart est estimé entre 29 % et 55 % selon les matières. 150 130 110 Pour le mois d’avril 2010, les tensions restent globalement vives tant sur les prix que sur les capacités d’approvisionnement. de c 2 fé 00 vr 3 . av -04 r.ju 04 in ao -04 ût oc -04 t dé .-0 4 c fé .-0 vr 4 .av 05 r.ju 05 in ao -05 ût oc -05 t dé .-0 5 c fé .-0 vr 5 .av 06 r.ju 06 i ao n-0 ût 6 oc -06 t dé .-0 6 c fé .-06 vr . av -07 r.ju 07 i ao n-0 ût 7 oc -07 t dé .-0 7 c fé .-0 vr 7 .av 08 r.ju 08 in ao -08 ût oc -08 t dé .-0 8 c fé . - 0 vr 8 .av 09 r.ju 09 in ao -09 ût oc -09 t dé .-0 9 c fé .-09 vr .-1 0 90 PEHD Inj PEHD-S PEBD Source : Fédération de la Plasturgie selon IcisPricing 66 Plastilien Mai 2010 • n°67 PEBDL PPH PPC PS PVC E C O N O M I E 42 %. Le cours moyen du baril sur 2009 s’établit à 61,4 $ le baril, soit une contraction de 36 % par rapport à 2008. Evolution des cours des plastiques techniques 140 130 120 Evolution des cours des monomères (prix spots $/t) 110 100 Au cours du mois de janvier, les hausses ont été particulièrement importantes pour le benzène, le styrène et l’éthylène (+15 à 20 % par rapport au mois de décembre). En revanche, le naphta a connu une hausse nettement moins forte de +6 % sur cette même période. A l’exception du propylène (+7 %), l’orientation était à la baisse ou à la stabilité sur le mois de février. 90 80 70 dé c fé 200 vr 5 20 0 av 6 r.0 ju 6 in -0 ao 6 ût -0 oc 6 t.dé 0 6 c. fé -06 vr .0 av 7 r.0 ju 7 in -0 ao 7 ût -0 oc 7 t.dé 0 7 c. fé 07 vr .- 0 av 8 r.0 ju 8 in -0 ao 8 ût -0 oc 8 t.dé 0 8 c. fé 08 vr .- 0 av 9 r.0 ju 9 in -0 ao 9 ût -0 oc 9 t.dé 0 9 c. fé 09 vr .- 1 0 60 PC transparent ABS naturel PA 6 naturel PA 66 naturel Source : Fédération de la Plasturgie selon IcisPricing - PA6 (naturel) : + 15 % - PA 66 (naturel) : stable (+ 5 % selon l’indice PIE1) Sur l’ensemble de l’année 2009, les cours du PC sont inférieurs de 12 % à leur moyenne sur 2008. Sur le 1 er trimestre 2010, ils se situent au même niveau qu’en 2009. Entre avril 2009 et mars 2010, les cours de l’ABS se sont accrus de près de 29 %. La moyenne des cours sur 2009 était inférieure de 9 % à celle de 2008. Toutefois, on notera que l’indice de l’ABS est à son plus haut niveau depuis décembre 2005. Après 9 mois au cours desquels les cours du PA 66 ont été orientés à la baisse puis stables, ils se sont fortement appréciés en octobre 2009 (+15 %) puis se sont stabilisés sur les derniers mois de l’année et le début 2010. La tendance actuelle est à un regain de tension sur les prix et sur l’approvisionnement. 1 : PIE : Plastics Information Europe Les cours du PA 6 ont été sur 2009 inférieurs de 33 % à leur moyenne de 2008 en dépit d’une progression de 23 % des cours entre avril et décembre 2009. Début 2010, la tendance est très nettement haussière avec des approvisionnements tendus. Evolution du cours du Brent Sur les 2 premiers mois de 2010, les cours sont à 74,9 $ le baril en moyenne, soit une hausse de 73 % par rapport à 2009 sur la même période. La valeur du baril sur le début de l’année est néanmoins proche de celle observée sur le dernier trimestre 2009. Au cours de l’année 2009, les cours du pétrole se sont accrus régulièrement passant de 43,3 $ le baril en Janvier à 74,5 $ le baril en décembre 2009 soit une progression de Suivant l’évolution du brent et du naphta, les principaux monomères ont vu leurs cours progresser régulièrement en 2009. Entre janvier et décembre 2009 selon l’indice PIE, les cours spots ont progressé de : - 85 % pour l’éthylène - 113 % pour le propylène - 196 % pour le benzène - 69 % pour le styrène - 94 % pour le naphta. Cours du BRENT daté ($/dl) 160 140 120 100 80 60 40 20 0 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Source : Fédération de la Plasturgie selon Reuters - DGEC n°67 • Mai 2010 Plastilien 67 E C O N O M I E Sur l’ensemble de l’année 2009, ils sont à un niveau inférieur à celui de 2008 (de 30 à 40 % selon les monomères). Evolution des cours en Asie2 En 2009, les grandes tendances ont été similaires en Asie avec une année 2009 au cours de laquelle on a constaté un renchérissement du coût des matières avec au global un cours annuel moyen inférieur à 2008. En janvier, les prix spots des polyoléfines en Asie ont augmenté de 7 à 11 % par rapport à décembre. La progression a été respectivement de 12 % et de 8 % pour le PS et le PVC. Le mois de février a été plutôt stable ou baissier. La comparaison des prix spots sur l’année 2009 révèle un avantage prix pour l’Asie de l’ordre de : - 9 à 11 % pour le PEHD et le PS - 4 % pour le PEBD - 5 à 6 % pour le PP - 17 % pour le PVC Evolution des cours aux Etats Unis3 Comparés à leur niveau de janvier 2009, les cours des principales commodités étaient en décembre 2009 en hausse de : - 33 à 34 % pour les PEHD et le PEBD - 76 à 80 % pour le PP - 36 % pour le PS - 23 % pour le PVC du polystyrène étaient en moyenne inférieurs de 30 % à 2008. En 2009, la comparaison des prix de contrat en $ en Europe et aux Etats‐Unis montre un avantage prix pour ces derniers de l’ordre de 16 % pour le PEHD et de 5 % pour le PEBD et le PP. En revanche, la moyenne des cours est semblable pour le PS. 2 : Source : Fédération de la Plasturgie selon IcisPricing – A noter que les cotations des prix spots en $ pour l’Europe sont des prix DDP (Deliver y Duty Paid) tandis que les cotations pour l’Asie sont CFR (Cost and Freignt). 3 : Source : Fédération de la Plasturgie selon IcisPricing – A noter que les cotations des prix de contrat en Europe comme aux USA sont DDP Contact Pour plus d’informations ou pour recevoir le dossier de conjoncture complet : sylvie.domenech@fed‐plasturgie.fr Sur l’ensemble de l’année 2009, les cours des polyoléfines et Améliorer vos compétences qhf zefji ef dhzfhushd Améliorer votre performance industrielle de vos produits et de vos procédés ! "# $ Directeur d'entreprise: Responsable de bureau d'études: Responsable Qualité: ( % & * & +$ $ , -&# , # 0 () & , .1,*$+$ - % Responsable de production: ! "# $ % & Responsable de maintenance: " & ' # ) www.akeoplus.com Une synergie pour & ./ $ 0+ $',- ' - , '' .! ,# * &-' " , - 1&. / $,-+$ 2.-/034565470(0 118 2.-(9/*.:(0(0 8 2(9955(:(/22(456(0(0 12 68 Plastilien Mai 2010 • n°67 LA PLASTURGIE Créateurs du futur Mercuriales prix matières Source : Fédération de la Plasturgie selon ICISLOR Évolution des cours du PEBD (indice base 100 décembre 2003) Évolution des cours du PEHD (indice base 100 décembre 2003) 180 180 168 168 170 159 157 160 130 128 127 123 122 120 129 126 146 146 140 130 115 117 110 110 123 133 129 115 117 mai09 juin09 156 145 144 140 140 162 151 144 150 127 120 158 160 164 155 147 147 146 149 156 142 131 127 127 149 154 144 140 164 154 160 148 150 134 133 100 100 90 mars09 avr.09 mai09 juin09 juil.09 août- sept.09 09 oct.09 nov.09 PEHD Inj déc.- janv.- févr.- mars09 10 10 10 mars- avr.09 09 PEHD-S juil.09 août- sept.- oct.09 09 09 nov.- déc.- janv.- févr.- mars09 09 10 10 10 PEBD Évolution des cours du Polypropylène (indice base 100 décembre 2003) PEBDL Évolution des cours du Polystyrène (indice base 100 décembre 2003) 180 180 167 170 167 170 160 150 160 134 145 134 130 111 116 107 100 111 107 108 110 110 138 135 120 116 120 124 111 136 125 131 111 140 136 140 142 135 160 150 140 143 128 130 140 142 137 140 154 148 150 163 160 160 120 173 167 170 100 107 mars- avr.-09 mai-09 juin-09 juil.-09 août09 09 sept.- oct.-09 nov.09 09 déc.09 janv.10 févr.- mars10 10 90 80 PP homopolymère mars09 PP copolymère avr.- mai-09 juin-09 juil.-09 août09 09 sept.- oct.-09 nov.09 09 déc.09 janv.10 févr.- mars10 10 Évolution des cours du Polycarbonate (indice trimestriel base 100 4ème trimestre 2003) Évolution des cours du PVC (indice base 100 décembre 2003) 150 113 139 140 112 137 135 131 131 128 130 135 130 112 111 123 110 120 109 110 108 110 100 108 108 108 103 100 112 107 100 106 105 90 mars- avr.09 09 mai09 juin09 juil.09 août- sept.- oct.09 09 09 nov.- déc.- janv.- févr.- mars09 09 10 10 10 1er trim 2009 Évolution des cours du PA 6 (indice base 100 janvier 2004) 2e trim. 2009 3e trim. 2009 4e trim. 2009 1er trim 2010 Évolution des cours du PA 6.6 (indice base 100 janvier 2004) 120 160 115 107 110 104 105 100 95 95 85 77 80 75 70 95 95 95 101 101 104 90 90 80 95 104 71 74 82 76 92 84 92 91 91 91 85 151 140 151 151 151 151 145 150 135 135 130 126 126 126 126 126 115 120 110 115 115 115 115 110 103 79 100 103 96 96 96 96 96 90 65 mars- avr-09 mai-09 juin-09 juil-09 août09 09 sept- oct-09 nov-09 déc-09 janv- févr-10 mars09 10 10 mars09 avr-09 mai-09 juin-09 juil-09 août-09 sept-09 oct-09 nov-09 déc-09 janv-10 févr-10 Série1 PA 6 chargé 30% fibres de verre mars10 Série2 PA 6 non chargé n°67 • Mai 2010 Plastilien 69 SAS MONDON ZI de Courtanne 2 F- 43620 SAINT-PAL-DE-MONS Tél. : +33 (0)4 71 75 14 50 Fax : +33 (0)4 71 66 18 36 A G E N D A Les journées de l’innovation 2010 Les Journées de l’Innovation du CFP sont destinées aux dirigeants, acheteurs, ingénieurs, concepteurs de produits, chefs de projet, techniciens, plasturgistes des entreprises « donneurs d’ordre », des entreprises transformatrices de matières plastiques, des entreprises productrices de matériaux polymères et des bureaux d’étude, chercheurs, étudiants, enseignants. Pour en savoir plus : www.plasturgie-formation.com/journees-innovation.html 2 > 5 NOVEMBRE Le N°1 mondial des salons de sous-traitance industrielle • Conjuguer plasturgie et eco-conception - Dijon, 8 juin Concevoir, re-concevoir, fabriquer des produits plastiques innovants et respectueux de l’environnement • Matériaux polymères et transport - Oyonnax, 14 septembre Innovations matériaux et procédés au service de ce secteur. Journée co-organisée CFP et ARDI • Matériaux polymères et emballage - Lyon, 5 octobre Innovations matériaux et procédés au service de ce secteur. Journée co-organisée CFP et ARDI • Matériaux polymères et électricité/ électronique Dijon, 23 novembre Innovations matériaux et procédés au service de ce secteur. Les journées techniques du Pôle Européen de Plasturgie Le PEP organise une Journée Technique en lien avec chacune des thématiques de ses lignes programmes qui constituent ses axes prioritaires de R&D et d’expertise. • 21 octobre : Plastronique • 9 décembre : Bioplastiques Pour tout contact et inscription aux Journées Techniques du PEP : Tél. : 04 74 81 92 60 [email protected] A noter 010 1er Juillet 2 Annuelle Rencontre turgie Allizé-Plas MIDEST : 40 ans au service du développement et de la diversification des marchés de votre entreprise En 2009, MIDEST a confirmé sa position de n°1 mondial des salons de sous-traitance industrielle : 1 700 exposants venus de 37 pays. 39 710 professionnels de tous les secteurs d’activité issus de 78 pays. des donneurs d’ordres qualifiés porteurs de projets concrets. MIDEST, c’est… 4 jours de rencontres en face à face avec les décideurs. Un levier indispensable pour diversifier vos marchés clients. Le lieu pour élargir votre portefeuille de prospects. ...et une offre globale Transformation des métaux / Transformation des plastiques, caoutchouc, composites / Électronique et électricité / Microtechniques / Traitements de surfaces / Fixations industrielles / Services à l’industrie. www.midest.com Simultanément avec L’agenda mondial des salons professionnels est en ligne sur : www.eventseye.com/salons.html n°67 • Mai 2010 Plastilien 71 ERLYS sas - 320, Avenue Berthelot - F - 69371 Lyon cedex 08 T +33 678 920 627 - email : [email protected]
Documents pareils
les matériaux polymères - Allizé
Plastilien est édité par : Cediplast Communication - Plastilien - 39, rue de la Cité - 69441 LYON cedex 03 - Tél. : 04 72 68 28 28 - Fax : 04 72 36 00 80 • Directeur de
la publication : Anne de Lan...