Interview complète de Sandra Lou
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Interview complète de Sandra Lou
«J’aime l’humanité des Suisses» Monthey De passage dans la région pour dédicacer son livre «Finger in the nose», dont les bénéfices sont reversés pour la lutte contre le cancer chez les enfants, l’animatrice de télévision Française revient sur son projet, ses liens avec notre pays et la nouvelle impulsion qu’elle aimerait donner à sa carrière. Interview. Le Régional: Comment vous est venue l’idée de ce livre? Sandra Lou: Je n’habite pas à Paris, aussi, je fais environ 80'000 kilomètres par an pour aller travailler. Un jour, j’étais prise dans les bouchons et une amie m’a dit de poster une photo de moi avec un doigt dans le nez sur mon compte facebook privé: c’est un geste que font de nombreux automobilistes lorsqu’ils sont coincés dans les embouteillages. J’ai trouvé l’idée amusante alors je l’ai fait. Peu après, de nombreux amis m’ont imitée, toujours avec une expression différente. La nuit suivante, j’en ai rêvé. À 14 ans, j’ai eu un amoureux qui souffrait d’un cancer. Il en est mort dix ans plus tard. C’est peut-être lui qui est venu me souffler cette idée. Au matin, c’était une évidence: il fallait que je publie un livre caritatif où les gens poseraient avec un doigt dans le nez, parce qu’un jour, on combattra le cancer les doigts dans le nez! Mon mari m’a soutenu et j’ai aussitôt déposé l’idée. Comment avez-vous approché les 80 personnalités que l’on voit en photo? Au début, je passais par la voie traditionnelle, en contactant les agents. Mais je me suis vite aperçue que j’étais filtrée et que les personnalités n’avaient même pas reçu mon message! Alors finalement, j’ai agi plus directement et au fil du temps, les artistes se sont passé le mot. J’ai commencé par Alexandre Astier. Il est si exigeant dans son travail artistique que si mon idée avait été mauvaise, il me l’aurait dit! Mais il a tout de suite été très enthousiaste. Ce livre m’a pris deux ans: c’est un travail à plein temps, car il faut organiser les shootings, prendre des rendez-vous, etc… Mais je ne le regrette pas. Un ami m’avait dit que je n’y arriverais jamais. J’ai fait preuve de pugnacité, je n’ai rien lâché et j’y suis parvenue. À la sortie du livre, il y a eu des réactions de surprise. On vous voit souvent dans des émissions plutôt légères, votre image l’est aussi… Pensez-vous que cette démarche va modifier le regard que l’on porte sur vous? J’espère que mon image va changer, même si ce n’est pas pour cette raison que j’ai sorti ce livre. Mais il est vrai que lorsque vous entrez sur M6, on vous colle une étiquette d’emblée et elle n’évolue plus. Toutes les propositions que j’ai pu faire pour des émissions plus sérieuses, des documentaires ou même du divertissement avec davantage de contenu ont été refusées. Je ne dirais pas que j’en ai souffert, car ce côté léger fait aussi partie de moi, mais il y a deux ans –ça coïncide avec les première démarches de mon livre-, j’ai eu envie de passer à un stade supérieur. J’ai dit stop aux émissions de bêtisier et j’ai accepté de participer à un programme sur une petite chaîne baptisée MCS Maison, qui parle de cuisine et déco, où j’aurai une émission en plateau, avec des chroniqueurs passionnés et un vrai contenu. Vous venez dédicacer votre livre à Monthey: quel est votre lien avec la Suisse? Pendant six ans, j’ai couvert le Paléo Festival en collaboration avec la société suisse Mediaprofil. Au fil du temps, de vrais liens d’amitié se sont créés. J’aime l’humanité des Suisses: la mentalité de travail est totalement différente de chez nous, où il n’est question que d’argent. J’ai accepté de devenir la marraine de l’association montheysanne Pako'z' ôtre, par les liens professionnels et d’amitié que j’avais, mais aussi parce que c’est la cause qui me touche. J’ai été la marraine de nombreuses associations, mais je me suis aperçue que je n’étais pas assez concernée dans certains cas. Comme je sais ce qu’est le cancer chez l’enfant et que j’en ai moi-même été proche, je pense que c’est mon combat.