decennie internationale de la promotion d`une culture de la paix et
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decennie internationale de la promotion d`une culture de la paix et
Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture REPUBLIQUE TOGOLAISE Travail - Liberté – Patrie DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE 2001 – 2010 BILAN DU TOGO Janvier 2012 COMMISSION NATIONALE TOGOLAISE POUR L’UNESCO 198, Avenue des Nations Unies B.P. 3226 Tél. (228) 22 21 61 54 Fax : (228) 22 22 57 87 email : [email protected] Lomé - TOGO EQUIPE DE CONCEPTION ET DE REALISATION Ce document est réalisé sous la coordination de : Monsieur KOUGBLENOU A. Akoété, Secrétaire général de la Commission nationale pour l’UNESCO (Coordonnateur) assisté de : Monsieur AGBOH Koffi Michel, Chef Division sciences sociales et culture à la Commission nationale pour l’UNESCO (Coordonnateur adjoint) Avec la contribution des représentants des structures ci-après : N° 1 2 Institution/Association Commission nationale pour l’UNESCO Ministère en charge de la sécurité et protection civile Nom et Prénoms Fonction M. AYEDZE Kokou Mawunyo Coordonnateur du Système des écoles associées (SEA) M. SONCY Yawo Chef Division sciences et éducation Cdt BARAGOU Bamana Officier de gendarmerie/ Conseiller du ministre Ministère en charge des enseignements primaire, secondaire et de l’alphabétisation M. GABA M. Kpayedo Ministère en charge de l’enseignement supérieur Prof. AGLO John, Maître de conférences Enseignant chercheur, Chef division des affaires académiques - UL 5 Ministère en charge de la promotion de la femme Mme GOKU Yawa Chef division /Sociologue 6 Ministère en charge de la protection de l’enfant Mme GNANSA Bénédicte Directrice de la protection de l’enfance en difficulté M. TOULASSI A. Kayi Chef division protection de l’enfant M. NOUSSOUGLO Kodjo Cyriaque Directeur régional de la culture – Lomé Golfe M. EWOMSAN Kokou Mawuéna Directeur de la promotion des droits de l’homme M. DJATO Kanda Directeur de la formation civique 3 4 7 8 Ministère en charge de la culture Ministère en charge des droits de l’homme et de la formation civique DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO Inspecteur de l’éducation nationale à la retraite 1 9 10 Ministère en charge des sports et des loisirs Centre régional des nations unies pour la paix et le désarmement en Afrique (UNREC) M. MOUZOU Ali Attaché de cabinet du ministre Mlle AGBOKPE Sandrine Chargée de programme associé à l’UNREC 11 Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) Mme KLU Akuwa Kafui Chargée d’études 12 WiLDAF/FeDDAF Mme DJAHLIN T. Irène 13 Fédération togolaise des associations, centres et clubs UNESCO (FTACU) Stagiaire M. AFANTCHAO BIAKOU Yao Président M. AFFANOUKOE Koffi Albert Secrétaire général 14 GF2D/CRIFF Mme AKPAMA Mawussé Sophie Assistante de programme 15 Ligue togolaise des droits de l’homme (LTDH) M. NAMBEA Talem Stagiaire 16 Association Living valueséducation M. ADETOU Koffi Mensa Coordinateur M. AMEWU YvesMathieu Coordinateur général 17 Cercle de réflexion et d’action pour la cohésion (CRAC) 18 WANEP-Togo M. SOWU Edem Directeur des programmes 19 Eglise catholique : Commission épiscopale nationale justice et paix (CENJP) M. MENSAH K. Isidore Chargé de programme Pasteur AYEDZE Kossi Adiavu Pasteur / Recteur université protestante du Togo 20 21 22 Eglise évangélique presbytérienne du TOGO Union musulmane du Togo (UMT) M. CISSE Alilou Union des chefs traditionnels du Togo Togbui DZIDZOLI DETU X DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO Commissaire chargé l’éducation et de recherche de la Chef canton Aflao-Gakli 2 SOMMAIRE Acronymes et sigles ………………………….……………………………………….….. 5 Préface ………………………………………………………………….………………... 7 CADRE INTRODUCTIF ……………………..…………………….……....……………. 8 1. CONTEXTE HISTORIQUE …………………………………………….………..….. 9 2. UNESCO ET CULTURE DE LA PAIX …………………………………..………… 11 2.1. La défense de la paix au cœur des préoccupations de l’UNESCO ……...... 11 2.2. Les origines de la culture de la paix ……….……….......…..……………… 12 3. FONDEMENT DE LA CULTURE DE LA PAIX …………………………………… 12 3.1. L’éducation …………………………………………….…………………… 12 3.2. Les droits de l’homme et la lutte contre la discrimination et la faim …..….. 13 3.3. Le pluralisme culturel …………………………….……………………….… 13 3.4. Les médias …………………………………………………………………… 13 3.5. Le développement durable …………………………….………..…………… 13 4. CELEBRATION DE L’ANNEE 2000 « ANNEE INTERNATIONALE DE LA CULTURE DE LA PAIX » ……………........………………………………..……… 14 5. OBJECTIF ………………………...………………………………………….………. 14 6. APPROCHE METHODOLOGIQUE …………………....….………….…..………… 14 ACTIVITES MENEES DANS LE CADRE DE LA DECENNIE .……………………... 16 1. Administration ……………………………………………….….……...…… 17 1.1. Ministère en charge de la promotion de la femme ……..….…..….……… 17 1.2. Ministère en charge de la protection des enfants ……………..………….. 19 1.3. Ministère en charge des droits de l’homme de la consolidation de la démocratie et de la formation civique ………………...……..……… 23 DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 3 1.4. Ministère en charge de la sécurité et de la protection civile …….…..……. 27 1.5. Ministère en charge des enseignements primaire et secondaire ……...…… 29 1.6. Ministère en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche ……… 31 1.7. Ministère en charge des arts et de la culture ………………..………..…… 34 1.8. Ministère en charge des sports et des loisirs ……………………………..… 37 2. Institutions …………………………………………………………………… 38 2.1. Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) ………………...… 38 2.2. Centre régional des nations unies pour la paix et le désarmement en Afrique (UNREC) …………………………………………………… 43 3. Associations ……………………………………………………………….…. 47 3.1. West Africa network for peace building (WANEP-TOGO) …….................. 47 3.2. Living values education (LVE-TOGO) …………………..………………… 51 3.3. Groupe de réflexion et d’action femme, démocratie et développement (GF2D) …………………………………………….… 53 3.4. Ligue togolaise des droits de l’homme (LTDH) …………………………... 58 3.5. Fédération togolaise des associations, centres, et clubs UNESCO (FTACU) ……………………………….…….………. 61 3.6. Coordination nationale des écoles associées de l’UNESCO ………………. 64 3.7. Women in law and development in Africa / Femmes droits et développement en Afrique (WiLDAF/FeDDAF-TOGO) …….………..… 68 3.8. Cercle de réflexion et d’action pour la cohésion (CRAC) …………………... 70 4. Confessions religieuses ……………………………………..………...….….. 72 4.1. Eglise catholique : la Commission épiscopale nationale justice et paix (CNJP) …………………………………………….……… 72 4.2. Union musulmane du Togo …………………………...……………...…..… 73 4.3. Eglise évangélique presbytérienne du Togo …..…………………….....…… 74 5. Chefferie traditionnelle …………..……………………………..…..…..…… 76 CONCLUSION GENERALE ………………………………..……………..……….… 78 DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 4 ACRONYMES ET SIGLES 2APJ AFCNDH AG ALPC AMJP APG ARV ASSEREP ATBEF BAC I BAC II BAD BE BEPC CADHP CAP CAPER CAPPA CAREP CASCOST CC CDE CDQ CDRI CEDEAO CEDEF CEEAC CEG CENJP CEPROFORE CIJ CNAD CNDH CNJ CNLPAL COPEA CRAC CRAC CRAPEF CRIFF CRIJ CSA CVD CVJR DFC DGPE DIFOP DRE DUDH ECM ECOSAP EEPT EET EIP-TOGO ENIT EPE EPS EPU : Association des Anciens Parlementaires Junior : Association Francophone des Commissions Nationales des Droits de l’Homme : Assemblée Générale : Armes légères et de Petit Calibre : Association Messagers de la Jarre de la Paix : Accord Politique Global : Aide à la Réduction de la Violence Structurelle et Informelle sur les Enfants en Milieu Scolaire : Programme de réforme du secteur de la sécurité en Afrique : Association Togolaise pour le Bien Etre Familial : Baccalauréat première partie : Baccalauréat deuxième partie : Banque Africaine pour le Développement : Bureau Exécutif : Brevet d’Etudes du Premier Cycle : Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples : Clubs scolaires d’Action de Paix : Coordination des Acteurs et des Protecteurs des Enfants pour leur Rédemption : Renforcement des capacités en désarmement pratique et édification de la paix en Afrique de l’Ouest : Comité d’Action pour la Rédemption des Enfants et pour leur Protection : Collectif des Associations de la Société Civile et des Organisations Syndicales du Togo : Commissariat aux Comptes : Convention relative aux Droits de l’Enfant : Comités de Développement de Quartier : Citoyen Des Rues International : Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest : Convention pour l’Elimination de toute forme de Discrimination à l’Egard des Femmes : Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale : Collège d’Enseignement Général : Commission Episcopale Nationale Justice et Paix : Centre Protestant de Formation et de Rencontre : Commission Internationale des Juristes : Comité National Anti-Drogue : Commission Nationale des Droits de l’Homme : Conseil National de la Jeunesse : Commission Nationale de Lutte contre la Prolifération des Armes Légères : Comités Scolaires de Protection des Enfants contre les Abus : Centre Régional d’Action Culturelle : Cercle de Réflexion et d’Action pour la Cohésion (Association) : Cercle de Réflexion et d’Action pour la Promotion et l’Emancipation de la Femme : Centre de Recherche d’Information et de Formation pour la Femme : Centre de Recherche et d’Information des Jeunes : Collège Saint-Albert-Le-Grand d’Atakpamé : Comités Villageois de Développement : Commission Vérité Justice et Réconciliation : Direction de la Formation Civique : Direction Générale de la Protection de l’Enfant / Ministère des Affaires Sociales et de la Solidarité Nationale : Direction de la Formation Permanente, de l’Action et de la Recherche Pédagogique : Direction Régionale de l’Education : Déclaration Universelle des Droits de l’Homme : Education Civique et Morale : Ecowas Small Arms Project : Eglise Evangélique Presbytérienne du TOGO : Equipes Enseignantes du Togo : Association mondiale Ecole Instrument de Paix – Branche du Togo : Ecole Nouvelle Internationale du Togo : Enfant Pour Enfant : Education Physique et Sportive : Examen Périodique Universel DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 5 ESTBA FDS FIADI FIDH FMACU FPU FTACU FTPS&T GF2D HCDH-Togo IGE INFA IO LTDH LVE – Togo MAEP MDHCDFC MEPS MIR MPF OCDI OCTRIDB OIF OMS ONG ONU ONUDC OSC OUA PAPE PNUD PTF PPLM RCA RDC REESAO RESEAO SDN SEA UCTT UEMOA UIDH UL UMT UNESCO UNFPA UNICEF UNREC WANEP-TOGO WAO-Afrique WiLDAF/FeDDAF WWSF : Ecole Supérieure des Techniques Biologiques et Alimentaires : Forces de Défense et de Sécurité : Femme Initiative et Action pour un Développement Intégral : Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme : Fédération Mondiale des Associations, Centres et Clubs UNESCO : Unité de Police Constituée : Fédération Togolaise des Associations, Centres et Clubs UNESCO : Femmes Togolaises pour la Promotion de la Science et de la Technologie : Groupe de réflexion et d’action Femme, Démocratie et Développement : Haut Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme - Togo : Inspection Générale de l’Education : Institut National de Formation Agricole : Instructions Officielles : Ligue Togolaise des Droits de l’Homme : Association Living Values Education – Togo : Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs : Ministère des Droits de l’Homme, de la Consolidation de la Démocratie et de la Formation Civique : Ministère des Enseignements Primaire et Secondaire : Mouvement International de la Réconciliation : Ministère en charge de la Promotion de la Femme : Organisation de la Charité pour un Développement Intégral : Office Central de Répression et du Trafic Illicite des Drogues et du Blanchiment : Organisation Internationale de la Francophonie : Organisation Mondiale pour la Santé : Organisation Non Gouvernementale : Organisation des Nations Unies : Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime : Organisations de la Société Civile : Organisation de l’Unité Africaine : Projet d’Appui au Processus Electoral : Programme des Nations Unies pour le Développement : Partenaires Techniques et Financiers : Pain pour Le Monde : République Centrafricaine : République Démocratique du Congo : Réseau de l’Enseignement Supérieur de l’Afrique de l’OUEST : Réseau du Système des Ecoles Associées de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest : Société des Nations : Système des Ecoles Associées : Union des Chefs Traditionnels du Togo : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine : Union Interafricaine des Droits de l’Homme : Université de Lomé : Union Musulmane du Togo : Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture : Fonds des Nations Unies pour la Population : Fonds des Nations Unies pour l’Enfance : Centre Régional des Nations Unies pour la Paix et le Désarmement en Afrique : West Africa Network for Peace building -Togo : World Association for Orphans-Afrique : Women in Law and Development in Africa/Femmes, Droit et Développement en Afrique : Sommet Mondial des Femmes DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 6 PREFACE L’Assemblée générale de l’Organisation des nations unies (ONU) dans sa résolution 53/25 du 10 novembre 1998 a proclamé la période 2001-2010, décennie internationale de la promotion d’une culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants du monde. A cet effet, elle a adopté en 1999, la déclaration et le programme d’action sur une culture de la paix. En prélude à la décennie, l’année internationale de la culture de la paix a été célébrée au Togo en 2000. Le présent document, élaboré par la commission nationale togolaise pour l’UNESCO avec la participation active de toutes les parties prenantes, est consacré aux activités réalisées au Togo par l’administration publique, les institutions et les organisations de la société civile, les confessions religieuses et la chefferie traditionnelle au cours de la décennie pour promouvoir une culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants. Le document montre que ce sont les aspects sociétaux, l’éducation à la paix, à la tolérance, aux droits humains, à la démocratie qui ont le plus été appréhendés par tous suivant le préambule de l’UNESCO recommandant « d’élever les défenses de la paix dans l’esprit des hommes ». Tout au long de la décennie, ces divers acteurs se sont efforcés de mettre en œuvre des activités pertinentes au regard des huit domaines du programme d’action que sont : - renforcer une culture de la paix par l’éducation ; - promouvoir le développement économique et social durable ; - promouvoir le respect de tous les droits de l’homme ; - assurer l’égalité entre hommes et femmes ; - favoriser la participation démocratique ; - développer la compréhension, la tolérance et la solidarité ; - soutenir la communication participative et la libre circulation de l’information et des connaissances ; - promouvoir la paix et la sécurité internationale. Les activités des institutions, de la société civile s’inspirent des nouveaux types de risques sociaux et d’autres conflits internes auxquels les populations civiles en général et les enfants en particulier sont confrontés. Il faut du temps pour construire et enraciner une culture de la paix. Par conséquent, ces résultats doivent être renforcés et constitués de bonnes pratiques pour que la culture de la paix devienne une préoccupation permanente de tous les Togolais. GALLEY Agbéviadé François Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Président de la Commission nationale togolaise pour l’UNESCO. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 7 CADRE INTRODUCTIF DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 8 1. CONTEXTE HISTORIQUE Le XXè siècle a connu deux grandes guerres mondiales de 1914 à 1918, et de 1939 à 1945. Celles-ci ont été des périodes de violence, de conflits et de culture de la guerre. A la deuxième guerre mondiale a succédé la guerre froide. Celle-ci a pris fin avec la chute du mur de Berlin en 1989 et la dissolution des deux blocs antagonistes de l’ouest et de l’est. Depuis lors, le monde aspire à la paix, mais celle-ci est perturbée par des éruptions de violence, des massacres d’individus, des tueries et des destructions d’infrastructures socio-économiques. Les droits de l’homme sont ainsi violés. Le continent africain n’échappe pas à ces violences et violations des droits de l’homme. Face à ces tragédies à répétition, nous ne devons pas nous résigner. Nous devons redoubler d’efforts pour bâtir une culture fondée sur la tolérance, la convivialité, le respect des droits de l’homme et la démocratie. C’est dans cet ordre d’idées que les organisations internationales dont l’ONU et l’UNESCO ont décidé d’entreprendre diverses activités de construction de la paix, et le respect des droits de l’homme. De grandes dates jalonnent la lutte pour la paix, le partage et la non-violence : 1899, la conférence de paix de la Haye ; 1919, la naissance de la Société des nations (SDN) ; 1945, création de l’ONU et de son agence spécialisée pour l’éducation, la science, la culture et la communication (UNESCO). Le maintien de la paix relève des prérogatives du Conseil de sécurité de l’organisation des nations unies. Cependant son édification est au cœur des préoccupations de l’UNESCO puisque son acte constitutif lui fait obligation d’élever dans l’esprit des hommes les défenses de la paix. Il stipule en outre qu’une paix fondée sur les seuls accords économiques et politiques des gouvernements ne saurait entraîner l’adhésion unanime, durable et sincère des peuples et, par conséquent, cette paix doit être établie sur le fondement de la solidarité intellectuelle et morale de l’humanité. L’UNESCO, en entreprenant des actions sur plusieurs fronts, n’a qu’une seule mission : la paix. En effet, « l’organisation se propose de contribuer au maintien de la paix et de la sécurité en resserrant par l’éducation, la science et la culture, la collaboration entre nations afin d’assurer le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion ». La culture de la paix est intrinsèquement liée à la prévention et à la résolution non-violente des conflits. C’est une culture fondée sur la tolérance, la convivialité et le partage au quotidien, une culture qui respecte les droits de chacun. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 9 La culture de la paix ne peut devenir une réalité vivante et pérenne que dans un monde interactif qui nécessite l’entière participation de tous. Il appartient aux citoyens de s’organiser en "bâtisseurs de paix" et de se responsabiliser. Les pays doivent coopérer entre eux, les organisations internationales coordonner étroitement leurs différentes actions et les populations participer pleinement au développement de leur société. La culture de la paix est une œuvre de longue haleine qui doit tenir compte du contexte historique, politique, économique, social et culturel dans lequel vit chaque être humain. Elle s’apprend, se cultive, se pratique au quotidien au sein de la famille, de la cité, des confessions religieuses. C’est un acte citoyen qui rejette l’individualisme atomisé, le repli sur soi. Sa construction ne finit jamais. La paix suppose essentiellement la justice, la tolérance, la liberté d’expression, un environnement sain et l’élimination de la misère et de l’ignorance. Il est indéniable que les politiques éducatives doivent contribuer au développement de la compréhension, de la solidarité et de la tolérance entre les individus ainsi qu’entre les groupes ethniques, sociaux, culturels et religieux. Les parents, garants de l’éducation au sein de la cellule familiale, cadre primordial d’acquisition de connaissances chez l’enfant, ont un rôle incontournable dans cette dynamique. Afin d’identifier la mise en place d’un système intégré d’éducation et de formation pour la paix, les droits de l’homme, la citoyenneté, la compréhension interculturelle et la démocratie, l’UNESCO a mis en place de nombreuses initiatives : création de chaires UNESCO dans plusieurs pays membres dont le TOGO, recherche historique et partage des connaissances en histoire, révision de manuels scolaires d’histoire et de géographie et d’éducation civique, production de diverses publications et manuels de formation, élaboration et diffusion de matériels didactiques à travers le réseau de plus de 8.000 écoles associées de l’UNESCO dans 177 pays allant de l’école maternelle à l’institut de formation des enseignants en passant par les écoles primaires et secondaires. La stratégie de l’UNESCO dans ce domaine fut articulée autour de trois axes à savoir : - l’éducation et la formation à la paix, aux droits de l’homme et à la démocratie, à la tolérance, à la non-violence et à la compréhension internationale ; - la promotion du pluralisme culturel et du dialogue interculturel dans nos villes de plus en plus multiculturelles à travers des projets tels que : • "La culture de Quartier" destiné à faciliter l’intégration sociale de jeunes vivant en milieux multiculturels ; • "Le dialogue interculturel au quotidien" visant à encourager la coopération entre associations et ONG de jeunes de nationalités et d’appartenances ethniques différentes ; • la poursuite de l’approfondissement conceptuel des différentes dimensions de la culture de la paix, comme la prévention des conflits, les droits de l’homme ; DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 10 • la lutte contre la discrimination, l’égalité entre les sexes, la tolérance et la démocratie. La paix ne saurait se réduire à la simple absence de guerre. Il ne s’agit pas de subir la paix mais de travailler à la vouloir, la promouvoir et la conduire. 2. UNESCO ET CULTURE DE LA PAIX 2.1 La défense de la paix au cœur des préoccupations de l’UNESCO L’UNESCO, en tant qu’idéal, est née des décombres de la plus effroyable guerre que le monde ait connue et de cet immense espoir qu’incarnait le système des Nations Unies. La guerre devrait céder définitivement la place à une paix fondée sur l’action concertée des Etats afin d’empêcher le recours à la force pour régler leurs différends. Cependant, force est de constater que plus de 65 ans après la création de l’UNESCO (16 novembre 1945), cet objectif est loin d’être atteint. De nos jours, il est à noter que les conflits internes aux nations, dus à l’exclusion, à la xénophobie et au déficit démocratique, prennent le pas sur les conflits entre Etats. Certes, la paix a trouvé des havres, ici et là, mais ses défenses sont encore les armements et, dans de nombreux cas, des armements à destruction massive. La paix a surtout avancé là où les sociétés ont su assurer leur cohésion et leur progrès dans le respect des droits de l’homme, en se dotant de structures démocratiques et en faisant du développement une entreprise commune. Contre la culture de la guerre, l’UNESCO et les nations unies invitent les nations à construire la culture de la paix, la culture de la convivialité, fondée sur les principes de liberté, de justice, de démocratie, de tolérance ainsi que la solidarité et le respect de tous les droits humains. La culture de la paix rejette la violence pour rechercher par la voie du dialogue et de la négociation, une solution aux problèmes. C’est aussi une culture de prévention, qui s’attache à détecter les sources des conflits, à leurs racines même pour les éradiquer et, dans toute la mesure du possible, les éviter. Convaincue que l’éducation doit promouvoir les valeurs qui incarnent la culture de la paix, l’UNESCO, depuis sa création, a institué un certain nombre de mécanismes visant à un changement de comportement et de mentalité qui exigent du temps, des efforts soutenus et une vision à long terme. Il s’agit : du réseau du système des écoles associées de l’UNESCO, un réseau international créé en 1953 qui met en œuvre des initiatives originales afin de renforcer le rôle que joue l’éducation pour "apprendre à vivre ensemble" dans une communauté mondiale, à travers des activités diverses ; des associations, centres et clubs UNESCO qui sont des groupes établis dans des écoles, des universités et aussi dans la société civile. Ils mènent des activités très variées similaires à celles des écoles associées, allant de l’éducation aux droits de l’homme, à la paix et à la compréhension internationale, à la protection et à la promotion du patrimoine culturel et naturel… DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 11 des chaires UNESCO sur les droits de l’homme, la démocratie, la paix et la tolérance créées par le programme de chaires UNESCO/UNITWIN, dont le but est de faciliter le transfert des connaissances ; du projet LINGUAPAX qui vise à promouvoir une culture de la paix à travers l’éducation plurilingue et le respect de la diversité linguistique. 2.2. Les origines de la culture de la paix L’idée de la culture de la paix fut lancée par l’UNESCO en 1989 à Yamoussoukro (Côte d’Ivoire) lors du congrès sur la paix dans l’esprit des hommes. En février 1995, lors du premier forum international sur la culture de la paix à San Salvador (El Salvador), Federico Mayor (alors DG de l’UNESCO) lançait une réflexion internationale sur l’instauration du droit à la paix. En novembre 1995, les Etats membres de l’UNESCO décidèrent d’adopter la culture de la paix comme programme de l’Organisation. Dans le cadre de la stratégie de l’UNESCO à moyen terme (1996-2001) un projet transdisciplinaire intitulé : "Vers une culture de la paix" a été mis en place. Ce projet vise à promouvoir les valeurs, les attitudes et les comportements des gens pour qu’ils puissent chercher des solutions paisibles à leurs problèmes. Le 20 novembre 1997, l’Assemblée générale des nations unies a proclamé l’an 2000 "Année internationale de la culture de la paix" et en 1998, elle décidait de proclamer les années 20012010 "Décennie internationale de la promotion d’une culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants du monde". L’UNESCO a été chargée d’en assurer la coordination. Le 4 mars 1999, a été rendu public le "Manifeste 2000 pour une culture de la paix et de la non-violence élaborée par des prix Nobel de la paix, avec le concours des nations unies et de l’UNESCO". 3. FONDEMENT DE LA CULTURE DE LA PAIX Les valeurs dans la société mondiale dont l’instauration constituerait la base d’une culture de la paix sont : la tolérance, les droits de l’homme, la démocratie, la justice et la paix. Toute culture est essentiellement le résultat d’un apprentissage. L’éducation est cet apprentissage préparé et guidé par les valeurs culturelles. 3.1. L’Education Au sens large du terme, l’éducation s’avère le pivot essentiel de toute action en faveur de la culture de la paix : une éducation de base pour tous, tout au long de la vie, dans un cadre à la fois formel et informel, qui doit reposer sur les 4 piliers de la connaissance : "apprendre à connaître’’, "apprendre à faire", "apprendre à être" et "apprendre à vivre ensemble" – selon le rapport "L’éducation, un trésor est caché dedans" (1996), de la Commission internationale sur l’éducation pour le XXIe siècle, présidée par Jacques Delors. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 12 Quelle sorte de personne, d’Etat et de société, une école ou une cellule familiale efficace doitelle chercher à produire ? Si l’objectif consiste à former des citoyens non violents et une société pacifique, l’école ou la cellule familiale doit avoir notamment pour but de favoriser la démocratie, et partant, la cellule de la paix, car celle-ci fournit le meilleur cadre possible pour le règlement des différends et des conflits. Pour enseigner la démocratie, les écoles ou les cellules familiales doivent la pratiquer ellesmêmes. Elles doivent être organisées de manière à développer les compétences et les valeurs démocratiques par l’expérience. Cela implique le transfert d’une parcelle de pouvoir du personnel enseignant aux élèves ou du parent aux enfants, pour une gestion participative. Mais, il faut surtout intensifier la mise en place d’un système intégré d’éducation et de formation pour la paix, les droits de l’homme et la démocratie. Chaque élément de la société peut contribuer à cette éducation. Au titre de ces différents corps de la société, on a : les collectivités locales ; les églises, les temples, les mosquées et des organisations religieuses ; les autorités scolaires ; les parents et les membres d’organisations ou de communautés locales ; les animateurs communautaires, les travailleurs sociaux et les groupes culturels. Le rôle du foyer et de la famille dans la création d’attitudes tolérantes et pacifiques et du respect des droits de l’homme est fondamental. 3.2 Les droits de l’homme et la lutte contre la discrimination et la faim Les droits de l’homme et la lutte contre la discrimination et la faim sont une force mobilisatrice pour l’édification d’une paix juste et durable. Une attention particulière doit être portée à la situation des groupes vulnérables ou défavorisés (femmes, enfants, handicapés, personnes âgées, personnes déplacées, réfugiés, minorités…). Les préoccupations des femmes relatives à la paix sont permanentes. 3.3 Le pluralisme culturel Le pluralisme culturel est un des autres supports de la paix et de la solidarité internationale. Il permet de préserver et valoriser la diversité culturelle, mais également de faciliter le dialogue interculturel et interethnique. 3.4. Les médias Les médias doivent contribuer à la réconciliation, la compréhension interculturelle et l’édification d’une paix durable. 3.5. Le développement durable Il ne peut y avoir de paix à long terme quand des millions d’êtres humains sont privés d’une vie décente. De même, les objectifs de développement ne peuvent être atteints sans une culture de la solidarité humaine. Les nations unies ont reconnu que la réalisation des droits indissociables de chacun à la paix et à la prospérité passait par une double voie essentielle et novatrice : la culture de la paix et le développement durable. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 13 En 2010, au terme de cette décennie qui coïncide avec l’année internationale du rapprochement des cultures, il est indispensable de faire l’évaluation des actions menées et d’en tirer les leçons. 4. CELEBRATION DE L’ANNEE 2000 "ANNEE INTERNATIONALE DE LA CULTURE DE LA PAIX" En prélude à la décennie, les autorités togolaises ont lancé sur le Campus universitaire de Lomé, sous l’égide du ministre des droits de l’homme, les activités commémoratives de l’année 2000 "Année internationale de la culture de la paix ". Au titre de ces activités, nous pouvons citer le colloque international sur les « droits culturels par les droits humains, facteurs de développement » organisé à l’hôtel de la paix de Lomé, du 23 au 25 février 2000 par la CHAIRE UNESCO sur le Développement culturel du Centre régional d’action culturelle (CRAC) basé à Lomé et l’Institut interdisciplinaire d’éthique et des droits de l’homme de l’Université de Fribourg (Suisse). Ce colloque qui a bénéficié de l’appui financier et technique de l’UNESCO a connu la participation des délégués venus de France, de Suisse, de Luxembourg, de Roumanie, du Sénégal, du Bénin et du Togo. 5. OBJECTIF Faire le bilan au plan national de la "Décennie internationale de la promotion d’une culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants du monde" depuis son lancement en 2000 par les autorités togolaises, en vue de définir de nouvelles orientations pour la consolidation de la paix et de la réconciliation. 6. APPROCHE METHODOLOGIQUE La rédaction du bilan national de la "Décennie de la culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants du monde" a mis en évidence l’importance de disposer d’une méthodologie favorisant la collecte des informations tout en permettant à chaque structure intervenant de garder sa spécificité. Des structures relevant de l’administration, des institutions, des associations, des confessions religieuses et de la chefferie traditionnelle ont été saisies par la Commission nationale pour l’UNESCO en vue d’apporter leur contribution à l’élaboration du document bilan de la décennie de la culture de la paix au Togo. Elles ont travaillé sur la base des termes de référence (TDR) qui leur ont été remis. Ces TDR rappellent le programme d’action (résolution A/53/243) qui lance un appel en faveur d’une culture de la paix, non seulement aux gouvernements mais également à la société civile dans son ensemble. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 14 Les huit domaines définis par le programme pour l’établissement et la mise en œuvre d’une culture de la paix ont été diversement pris en compte par les différentes structures. Chaque structure a été invitée à présenter une synthèse contenant une brève présentation de ladite structure, les activités menées, les lieux de leur localisation, les bénéficiaires et enfin les perspectives. Il est évident qu’en fonction des structures, la synthèse n’a pas répondu à la même logique dans la forme et dans le fond. En effet, les structures administratives n’ayant pas les mêmes missions, n’ont pas adopté les mêmes approches de présentation que les institutions et les associations. C’est ce qui a conduit à une présentation du document mettant en relief les structures plutôt que les huit domaines d’action de la décennie. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 15 ACTIVITES MENEES DANS LE CADRE DE LA DECENNIE DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 16 1. ADMINISTRATION 1.1. Ministère en charge de la promotion de la femme Le ministère de la promotion de la femme est créé le 28 mai 2010 et comprend trois directions techniques qui s’occupent des questions de genre et de la promotion de la femme en vue d’une justice sociale et d’une paix durable. Ces directions sont la direction de la coopération et de la promotion des activités économiques de la femme, la direction du genre et des droits de la femme et la direction de la famille et de l’éducation de la jeune fille. Le ministère de la promotion de la femme a pour mission de traduire dans les faits la politique du gouvernement en matière de : - promotion de l’équité et de l’égalité du genre ; promotion des activités économiques de la femme pour son épanouissement et son autonomisation ; lutte contre les violences basées sur le genre ; protection et promotion des droits de la femme ; protection et promotion de la famille ; promotion de la scolarisation de la fille ; lutte contre le VIH chez les femmes. Il est à préciser qu’avant la création du ministère de la promotion de la femme en 2010, cette mission était assurée par la direction générale du genre et de la promotion de la femme qui était au sein du ministère de l’action sociale, de la promotion de la femme, de la protection de l’enfant et des personnes âgées. 1.1.1. Activités réalisées Les femmes togolaises représentent 51,4% de la population générale et 53,7% de la population active. Le taux d’activité féminine est chiffré à 63% contre 58% chez les hommes. Malgré cette représentativité, tous les indicateurs prouvent qu’elles occupent dans presque tous les domaines, des positions marginales : elles ont faiblement accès aux moyens de production, aux ressources et aux opportunités économiques, sociales et accèdent difficilement à une redistribution sociale à parité avec les hommes. Cette situation de vie précaire que connaît la femme, la rend dépendante vis-à-vis de l’homme et peut entrainer un climat de tension. Ce qui peut constituer un obstacle à la culture de la paix. Aujourd’hui, même si des efforts ont été faits partout dans le monde pour corriger cette injustice faite aux femmes, force est de constater que dans les pays du sud, le phénomène reste malheureusement encore visible, surtout dans les milieux ruraux. Pour remédier à cette situation, le gouvernement togolais a accordé, dans son programme, une place de choix à la promotion de la femme et à l’égalité des sexes. A ce titre, les actions suivantes ont été entreprises dans plusieurs domaines en vue d’améliorer la situation de la femme, de renforcer les relations homme-femme pour une culture de la paix au sein de la société. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 17 - - Au plan institutionnel Création en mai 2010 du ministère de la promotion de la femme qui s’occupe uniquement des questions de genre et de la promotion de la femme ; Mise en place des cellules focales genre dans les départements ministériels. Au plan programmatique Elaboration et adoption de la Stratégie nationale d’intégration du genre dans les politiques et programmes au Togo ; Elaboration et adoption de la Politique nationale pour l’équité et l’égalité de genre ; Elaboration de la Stratégie de lutte contre les violences basées sur le genre ; Elaboration du Manuel d’information et de sensibilisation sur les violences basées sur le genre ; Elaboration du Manuel d’initiation à la prise en charge psychologique des victimes de violence basée sur le genre ; Réalisation d’une étude nationale sur les violences basées sur le genre ; Elaboration du Programme de lutte contre le VIH chez les femmes ; Traduction dans les langues nationales du Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatifs aux droits de la femme en Afrique ; Elaboration du document de Stratégie de mobilisation des ressources pour la mise en œuvre de la Politique nationale pour l’équité et l’égalité de genre. Au plan législatif L’ordonnance n° 80-16 du 31 janvier 1980 portant Code des personnes et de la famille a été révisée, validée et adoptée en Conseil des ministres. Le nouveau projet de loi consacre entre autres avantages, l’égalité de l’homme et de la femme en matière successorale. Autres actions Les actions suivantes ont été également menées par le ministère : - - - - - - sensibilisation et vulgarisation des instruments juridiques internationaux et textes protégeant les droits de la femme en l’occurrence la CEDEF (Convention pour l’élimination de toutes formes de discriminations à l’égard des femmes) ; formation des journalistes sur le genre et les droits de la femme ; formation des parlementaires, des cellules focales genres des départements ministériels et des cadres du ministère en charge du genre sur le genre, la planification et la budgétisation sensible au genre ; équipement de 30 groupements de femmes en matériels de transformation et conservation des fruits et légumes dans les communes du millénaire pour améliorer les conditions de vie de la femme ; appuis techniques, financiers et matériels aux groupements féminins et mixtes dans presque toutes les régions du pays pour réduire la pauvreté accrue des femmes surtout en milieu rural et semi urbain ; création des centres informatiques pour les femmes dans toutes les régions du pays pour les initier à l’outil informatique en vue de les rendre plus compétitives sur le marché de l’emploi ; appui à la scolarisation des filles issues des familles démunies en milieu rural, avec le soutien financier de l’UNESCO pour réduire surtout la déperdition scolaire des filles ; sensibilisation sur la prévention du VIH ; mise en place des centres d’écoutes pour la lutte contre les violences faites aux femmes ; DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 18 - - - célébrations des Journées internationales de la femme au cours des quelles les thèmes sur les problèmes des femmes se développent pour inciter les décideurs et faire prendre conscience aux femmes de leur condition de vie ; formation régulière sur le concept "genre et développement" à l’intention des ONG et organisations communautaires pour lutter contre les disparités qui persistent et perdurent surtout en milieu rural, notamment la scolarisation de la jeune fille, le droit de la femme à la terre, à l’héritage ; lancement chaque année des 16 jours de Campagne de lutte contre les violences faites aux femmes. Dans le but de favoriser la participation de la femme à la vie politique, le gouvernement a encouragé les partis politiques à s’imposer un minimum de candidatures féminines aux élections. Dans cette optique lors des élections législatives anticipées de 2007, le décret n° 2007-073/PR du 6 juin 2007 fixant le montant du cautionnement, a accordé une réduction de 25% sur la caution par candidature féminine à toute liste de candidat. Notons également qu’en décembre 2008, les chefs d’Etat et de gouvernement se sont réunis à Addis-Abeba pour la déclaration de la "Décennie de la femme africaine" allant de 2010-2020, qui a pour thème : « Egalité des sexes et responsabilisation des femmes : une approche consultative ascendante de la hiérarchie ». Cette décennie a pour objectif de relancer les engagements pour une mise en œuvre accélérée des promesses mondiales et régionales concernant l’égalité entre les hommes et les femmes et l’autonomisation des femmes, où tous les défis pour l’épanouissement de la femme dans tous les secteurs seront relevés. L’objectif final étant d’éviter au monde une crise sociale dont l’origine serait les injustices faites aux femmes, préservant ainsi la paix sociale et répondant à l’un des plus importants idéaux de l’UNESCO : la Paix. 1.1.2. Perspectives En termes de perspectives, le ministère de la promotion de la femme s’engage à continuer en partenariat avec les autres acteurs les actions en matière de sensibilisation, de formation et d’appui en vue de : - la mise en œuvre effective de la Politique nationale pour l’équité et l’égalité du genre au Togo ; l’accès de la femme à la terre et au crédit ; la jouissance effective des droits par les femmes ; la garantie d’un mieux être socioéconomique de la fille et de la femme. 1.2. Ministère en charge de la protection de l’enfant Partout dans le monde et particulièrement en Afrique, on enregistre très fréquemment des cas de violences exercées sur les enfants, notamment les cas de châtiments corporels, les traitements inhumains et dégradants, de mutilations génitales des filles, de négligences, d’abus sexuels, d’homicides et d’autres formes de violences. La famille, l’école, la communauté, lieux privilégiés de socialisation et d’éducation par excellence de l’enfant, deviennent de plus en plus avec inquiétude le théâtre de scènes de DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 19 violences perpétrées sur des enfants aussi bien par, des parents, des enseignants et des tuteurs que par des enfants eux-mêmes. Conscients de l’ampleur du phénomène, l’Etat togolais, à travers le ministère en charge de la protection des enfants a engagé plusieurs actions et stratégies en faveur de l’interdiction et de l’élimination des violences envers les enfants. Les dispositions prises incluent les actions de prévention, de protection et de réhabilitation des victimes. Ces dispositions sont d’ordre législatif, institutionnel et programmatique. Le ministère de l’action sociale et de la solidarité nationale qui a en charge la protection des enfants a pour mission de traduire dans les faits la politique de l’Etat en matière de développement social, de la protection de l’enfant, des personnes âgées, des personnes en situation de handicap et de toute catégorie de personnes vulnérables. Dans le domaine de la protection des enfants, le ministère, à travers sa direction générale de la protection de l’enfant est chargé de : - - concevoir, élaborer et veiller à la mise en œuvre de la politique de protection de l’enfant destinée à lui assurer la jouissance de ses droits en vue de son plein épanouissement ; concevoir, élaborer, coordonner et évaluer l’ensemble des activités de protection de l’enfant ; veiller à l’application de la législation en matière de protection social de l’enfant ; prévenir et traiter les déviances sociales chez l’enfant ; lutter contre toutes formes de violences et d’exploitation des enfants ; assurer la survie, la protection, le développement et la participation des tous les enfants sans discrimination ; assurer la coordination des actions des différents intervenants en matière de protection et de promotion des droits de l’enfant. 1.2.1. Activités réalisées Au plan législatif Sur la base de la Convention relative au droits de l’enfant (CDE) et de la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant, le gouvernement togolais a enclenché avec l’appui des partenaires au développement, un processus d’harmonisation de la législation togolaise avec les standards internationaux, ce qui a conduit à l’adoption de : - la loi n° 2005-009 du 03 août 2005 portant répression du trafic d’enfants au Togo ; la loi n° 2006-010/PR du 13 décembre 2006 portant code du travail ; la loi n° 2007-017 du 6 juillet 2007 portant code de l’enfant au Togo ; la loi n° 2009-010 de janvier 2009 relative à l’organisation de l’état civil au Togo. On note également la ratification des accords et protocoles de certains textes régionaux et internationaux tels que : - la signature de l’Accord multilatéral de coopération régionale de lutte contre la traite des personnes en particulier des femmes et des enfants en Afrique de l’ouest et du centre (2006) ; DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 20 - - - - - la ratification le 08 mai 2009 du Protocole visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants signé par le Togo le 12 décembre 2000 ; la ratification par le Togo le 22 juin 2004 du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants du 25 mai 2000 ; la ratification par le Togo le 22 juin 2004 du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant l’implication des enfants dans les conflits armés du 25 mai 2000 ; la ratification par le Togo de la Convention des nations unies contre la criminalité transnationale organisée et son Protocole additionnel visant à prévenir, à réprimer et punir la traite des personnes en particulier des femmes et des enfants (Protocole de Palerme) ; la ratification, le 02 Octobre 2009 de la Convention de la Haye sur la protection des enfants et la coopération en matière d’adoption internationale. Au plan institutionnel - la mise en place des commissions spécialisées de protection des enfants dans les communautés, qui en collaboration avec les services sociaux sensibilisent les populations sur la protection de l’enfant ; - l’élaboration avec l’appui financier de l’UNESCO, d’un guide méthodologique à l'usage des personnels éducatifs des centres de rééducation et de réinsertion sociale des enfants en danger moral ; - l’élaboration d’un manuel de procédure pour la prise en charge des enfants victimes ou à risque de traite en 2007 ; - la mise en place du Comité directeur national de lutte contre le travail des enfants (CDN) en 2008 ; - l’installation en janvier 2009 d’un téléphone vert pour la protection de l’enfant au Togo qui permet à toute personne, témoin d’une violence à l’égard d’un enfant de le dénoncer. L’affiche d’information sur la ligne verte pour la protection des enfants - l’adoption de la politique régionale d’assistance aux victimes de traite en Afrique de l’ouest en mai 2009 ; DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 21 - l’élaboration d’un guide de bonnes pratiques pour la protection des mineurs en conflit avec la loi validé en 2010 en collaboration avec le Bureau international catholique pour l’enfance (BICE). Les formations Grace à l’appui technique et financier de l’UNICEF, des séries de formations sur la protection des droits de l’enfant, la lutte contre les violences à l’égard des enfants et sur la Convention relative aux droits de l’enfant ainsi que sur le code de l’enfant, ont été organisées entre 2006 et 2010 à l’intention des acteurs au niveau urbain et rural. Elles ont couvert 816 travailleurs sociaux des ministères, des organisations de la société civile impliqués dans la protection de l’enfant, 616 chefs traditionnels et leaders communautaires, 270 enseignants, 120 journalistes des média publics et privés, 367 parents, 1200 enfants, 66 magistrats et auxiliaires de justice notamment 20 avocats et 15 notaires, 75 officiers de police judiciaire, 30 agents de santé, 45 femmes du secteur informel, 50 membres des syndicats des transporteurs routiers, 35 membres des syndicats des tenanciers des bars, hôtels et maquis. Formation des acteurs sur le manuel de prise en charge des enfants victimes de traite Formation des leaders communautaires sur la protection de l’enfant Les sensibilisations Depuis 2004, le ministère en charge de la protection des enfants, en collaboration avec l’organisation de la société civile, organise des séances de sensibilisation communautaire sur les violences faites aux enfants et sur la protection des enfants. Ces séries de sensibilisation ont touché près de 248 000 personnes ; Organisation en 2006, en collaboration avec l’Association des anciens parlementaires junior (2APJ) du Togo d’une journée de sensibilisation des leaders politiques sur les élections sans violences et la protection des enfants avant, pendant et après les élections ; Élaboration en collaboration avec WAO-Afrique des curricula de formation des agents de sécurité sur les droits et la protection des enfants avant, pendant et après les conflits ; DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 22 En 2009, une campagne nationale de sensibilisation sur la traite des enfants à travers le cinéma numérique ambulant a été organisée avec l’appui de l’ONUDC. Elle a consisté en la projection des films suivie de débats interactifs dans les zones frontalières ; Plan Togo, en collaboration avec le ministère en charge de la protection de l’enfant et celui de l’éducation a initié une campagne dénommée « apprendre sans peur » qui consiste à la mobilisation du monde scolaire sur une éducation non violente. Cette initiative a conduit à l’élaboration d’un module sur les mesures alternatives à la violence qui est dispensé dans les écoles de formation des enseignants ; Des d’émissions radio télévisées ont été animées et ont couvert l’ensemble du territoire national. Par ailleurs, le Togo, à l’instar des autres pays de l’Afrique, commémore chaque année la journée du 16 juin, journée de l’enfant africain instituée en 1990 par l’OUA en souvenir du massacre des enfants de SOWETO en Afrique du Sud. Ces commémorations ne sont qu’un rappel de la défense et de la protection des droits de l’enfant africain. La violence faite à un enfant constitue une des plus graves violations de ses droits fondamentaux et peut mettre un frein à son développement harmonieux et au développement d’un pays. Comme l’a si bien conclu l’étude des nations unies : « Aucune violence à l’encontre des enfants ne peut se justifier, toute violence à l’encontre des enfants peut être prévenue ». 1.3. Ministère en charge des droits de l’homme, de la consolidation, de la démocratie et de la formation civique. Le ministère des droits de l’homme, de la consolidation de la démocratie et de la formation civique, conformément au décret n° 2008-050/PR du 07 mai 2008, a pour mission : - de mettre en œuvre la politique de l’Etat en matière de droits de l’homme, de démocratie et de formation civique ; de veiller de concert avec les institutions et ministères intéressés, à la promotion et à la protection des droits de l’homme, au raffermissement des principes démocratiques et à la consolidation de la participation citoyenne ; de contribuer au renforcement de l’intégration, de la cohésion et de l’unité nationale et aider durablement à la consolidation de la paix pour le développement de la nation ; de veiller en relation avec le ministère des affaires étrangères et de l’intégration régionale à la mise en œuvre des accords internationaux en matière de promotion et de protection des droits humains ; d’assurer l’information, la formation et la sensibilisation des citoyens sur leurs droits ainsi que la vulgarisation des instruments, textes et documents afférents aux droits humains. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 23 1.3.1. Activités réalisées La construction d’une société libre et pacifique nécessite l’adhésion à une manière de penser et de se comporter que définit la citoyenneté démocratique. Or, la démocratie n’est pas séparable des droits de l’homme et de la paix qui en sont la clé de voûte. Ainsi, le ministère des droits de l’homme, de la consolidation de la démocratie et de la formation civique qui est chargé de la mise en œuvre de la politique nationale en matière de droits de l’homme a placé au cœur de ses préoccupations, l’éducation aux droits de l’homme, à la démocratie et à la paix. En effet, c’est par l’éducation que l’on peut acquérir les valeurs et les aptitudes qui fondent le respect des droits de l’homme, la culture démocratique, le rejet de la violence et l’esprit de tolérance. Dans ce contexte, la décennie internationale pour la promotion de la culture de la paix a trouvé un terrain particulièrement favorable au Togo. En effet, le Chef de l’Etat, feu Gnassingbé EYADEMA avait, le 13 novembre 1998, présidé la cérémonie du lancement officiel de l’enseignement de la démocratie et de droits de l’homme dans les établissements scolaires de notre pays et proclamé l’année 1999 « Année des droits de l’homme et du dialogue au Togo ». Les activités réalisées dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de la déclaration universelle des droits de l’homme, de l’année des droits de l’homme et du dialogue au Togo, notamment la campagne nationale d’affichage et de distribution de la déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) et l’atelier de restitution des recherches sur « Les mécanismes de résolution des conflits dans les sociétés traditionnelles du Togo», activité réalisée avec l’appui de l’UNESCO et dont le but est de promouvoir les bonnes pratiques en matière de culture de la paix ont constitué un prélude à la mise en œuvre des objectifs de la décennie. Année 2000 - Lancement officiel de l’Année internationale de la culture de la paix à l’université de Lomé par le ministre des droits de l’homme. Année 2005 - 06 juin 2005 : Atelier de restitution des recherches sur les droits de l’homme et traditions au Togo. Cette activité a pour objectif de promouvoir les bonnes pratiques en matière de droits de l’homme. Année 2006 - 06 octobre 2006 : Conférence sur la culture de la paix et prévention des conflits en Afrique (Centre régional d’action culturelle, Lomé). Année 2007 - 31 mai 2007 : adoption en conseil des ministres d’un plan national et d’un programme de promotion et de protection des droits de l’homme en vue de déterminer un cadre de promotion et de protection des droits de l’homme visant la prise de conscience et l’enracinement d’une culture des droits de l’homme et le renforcement des moyens de protection et d’assistance aux victimes et celle des personnes en situation de risque; - 10 au 14 décembre 2007 : tournée de sensibilisation dans les lycées et collèges des Savanes, de la Kara, Centrale et des Plateaux sur les droits de l’homme, démocratie et culture de la paix. Le but de cette activité est d’éveiller la conscience des élèves sur la DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 24 nécessité de cultiver à l’école les vertus cardinales de la démocratie que sont la tolérance, la non-violence et la résolution pacifique des conflits en vue de créer les conditions d’une culture de la paix. Année 2008 - Avril : lancement des consultations nationales en appui au processus vérité, justice et réconciliation ; - Mai : validation du projet de la stratégie nationale de consolidation de la démocratie et de la Paix pour le développement au Togo élaborée avec le PNUD ; - 05 au 07 novembre : atelier de formation des acteurs culturels sur la thématique des droits de l’homme ; - 12 au 15 novembre : atelier de formation des médias en élaboration et production sur les droits de l’homme ; - 05 au 14 décembre : tournée de sensibilisation nationale dans les lycées et collèges sur la déclaration universelle des droits de l’homme et l’éducation aux droits de l’homme et à la démocratie. Cette activité réalisée grâce à l’appui de l’UNESCO a pour objectif de faire de l’éducation aux droits de l’homme la voie de la prévention des violations des droits de l’homme et de la culture de la paix. Année 2009 - 25 février : adoption du décret n° 2009-046 portant création de la Commission vérité justice et réconciliation (CVJR) ; - 29 mai : contribution à l’installation et au démarrage des activités de la Commission vérité justice et réconciliation; - 10 au 11 novembre : atelier de concertation et d’évaluation des mécanismes pouvant servir de base à la mise en place d’une politique cohérente en matière de droits de l’homme au Togo ; - 24 au 26 novembre : séminaire de formation des médias sur les droits humains, paix et réconciliation ; - 07 au 09 décembre : séminaire de formation des chefs traditionnels sur les droits humains, paix et réconciliation ; - 09, 10, 11 décembre : séminaire de formation des chefs traditionnels sur les droits humains, la paix et la réconciliation ; - 10 au 15 décembre : tournée de sensibilisation dans 50 lycées sur l’importance des élections dans un système démocratique. (Régions : Savanes, Kara, Centrale et Plateaux). - 16 décembre : séminaire de formation des organisations de la société civile (OSC) sur les droits humains, paix et réconciliation. Année 2010 - 15 janvier au 15 février : production et diffusion de programmes médiatiques envers le public sur la paix et le civisme ; 1er février au 04 mars : production de spots et affiches pour la non-violence en période électorale ; Janvier-février : production et diffusion de messages et sketchs sur les droits de l’homme, paix et réconciliation ; 08 au 12 février : tournée de sensibilisation, dans les lycées et collèges de la Région Maritime sur « l’importance des élections dans un système démocratique ». 40 établissements ont été sensibilisés ; DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 25 - - - - - Février : organisation à Kara d’un forum national au profit de 250 chefs traditionnels issus de 27 préfectures du pays sur le thème « Rôle et responsabilité du chef traditionnel dans le processus électoral » ; 09, 11 et 12 Février : ateliers régionaux sur la prévention des conflits en période électorale à l’endroit des responsables locaux, régionaux, militaires, politiques, religieux et OSC. (Sokodé, Atakpamé, et Tsévié) ; 10, 11, et 12 février : séminaire national de la jeunesse au respect de la dignité humaine et des droits fondamentaux de l’homme et à la tolérance (Kpalimé) ; 10 au 12 février : séminaire de sensibilisation et de formation des jeunes leaders d’opinion sur le thème « Education à la citoyenneté et à la participation active des jeunes à la culture démocratique au Togo ». Ce séminaire a regroupé à l’INFA de Tové à Kpalimé, une centaine de jeune issus des partis politiques, du Conseil national de la jeunesse (CNJ), d’associations estudiantines et des représentations régionales de la jeunesse et des sports sur l’étendue du territoire national. Il visait à faire des jeunes des acteurs clés dans la prévention des violences, la promotion de la paix et le renforcement de la cohésion nationale ; La production et la diffusion de spots messages télé et radio pour une élection présidentielle apaisée. Ces messages conçu et produits à Lomé ont été diffusés avant, pendant et après le scrutin présidentiel de 2010 sur les médias publics et privés sur toute l’étendue du territoire national avec pour objectif de sensibiliser les différents acteurs sociopolitiques, y compris les jeunes, à contribuer à une élection sans violence ; La production et la distribution d’affiches de sensibilisation pour un scrutin présidentiel sans violence. Ces affiches conçues et produites à Lomé ont été distribuées dans l’ensemble des préfectures du pays dans le but de sensibiliser les différents acteurs sociopolitiques à œuvrer pour un scrutin libre, transparent et apaisé. Comme résultats, ces activités ont contribué à un bon déroulement du scrutin présidentiel de 2010 et à réduire très sensiblement les violences observées souvent lors des élections dans le pays ; 12-21 juin : organisation de deux séminaires régionaux de formation sur « la rédaction des rapports alternatifs à l’endroit des organes conventionnels à l’intention de 100 représentants des OSC œuvrant dans le domaine des droits de l’homme ; 29-30 juillet : organisation de deux ateliers régionaux sur le « Respect des normes et principes démocratique : Facteur de prévention des conflits en période post électoral » regroupant 135 responsables d’associations de jeunes, de femmes, de comités de développement de quartier, des autorités traditionnelles et religieuses, des forces de sécurité et des média de la Commune de Lomé et de la Préfecture du Golfe ; Sensibilisation des populations sur des comportements citoyens et responsables à adopter avant, pendant et après les élections à travers des spots messages ; 27-29 décembre : organisation d’un forum national d’évaluation /concertation/ échange Etat-média-INDH-OSC sur la situation des droits de l’homme au titre de l’Examen périodique universel (EPU). DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 26 1.3.2. Perspectives Le Togo a engagé des réformes institutionnelles et constitutionnelles afin de consolider les bases de son processus démocratique en vue d’une meilleure prise en compte des droits de l’homme dans tous les aspects de la vie de la nation. Il y a lieu de souligner que l’expérience du Togo au titre de l’Examen périodique universel (EPU) a permis, à travers la présentation d’un rapport élaboré sur la base d’un large processus participatif, de faire l’état de la situation des droits de l’homme en mettant en exergue le droit à l’éducation, l’éducation aux droits de l’homme et ses efforts quant à la mise en œuvre de sa politique de réconciliation nationale en vue de consolider les bases de la culture de la paix. En matière de formation civique, une stratégie nationale de formation civique et d’éducation à la citoyenneté est en cours d’élaboration. Cette stratégie vise à faire de la formation civique un instrument d’émergence d’une communauté civique au service de la paix, de la démocratie et du développement humain durable. 1.4. Ministère en charge de la sécurité et de la protection civile Dans le souci d’assurer efficacement ses missions de paix et de sécurité des citoyens en général et des enfants en particulier, le gouvernement a créé depuis 2005 un département ministériel en charge de la sécurité et de la protection civile. Conformément au décret n° 2008-050/PR du 07 mai 2008, le département a pour attributions, entre autres : - - de mettre en œuvre la politique de l’Etat en matière de protection des personnes et des biens, de sécurité civile, de sûreté des institutions, du maintien de l’ordre public et de la paix ; d’assurer la surveillance du territoire, la police générale, la police de la circulation, la police des stupéfiants et des mœurs ainsi que la police de l’immigration ; de prévenir et lutter contre toutes les formes de criminalités ; de contrôler le régime des armes et munitions civiles ; d’élaborer des plans d’organisation des secours et diriger les opérations de secours en cas de situation d’urgence. Dans le cadre de la Décennie internationale de la promotion d’une culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants du monde (2001 – 2010), diverses actions ont été menées par le ministère. 1.4.1. Les actions réalisées - Aspect sécuritaire et droits de l’homme Au plan national • • Lutte contre la criminalité et le grand banditisme par la mise en place de l’opération "Araignée" couvrant toute la ville de Lomé et opérant 24h/24h Lutte contre les coupeurs de route avec l’escorte des convois sur nos axes routiers et la mise en place de l’opération "solidarité sur la mer " DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 27 • • • • • • • • • • • • • • Lutte contre l’usage et le trafic des stupéfiants : des émissions sont organisées dans les écoles sur les méfaits de la drogue par le Comité national anti-drogue (CNAD) et l’Office central de répression et du trafic illicite des drogues et du blanchiment (OCTRIDB) Appui à l’organisation de sketches par les enfants sur les méfaits de l’usage des stupéfiants Lutte contre la cybercriminalité (sensibilisation des enfants sur l’utilisation néfaste du cyber) Sensibilisation dans les écoles sur la manipulation et l’usage des armes légères par la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères (CNLPAL) Appui à l’organisation des rencontres sportives sur la non-violence sur toute l’étendue du territoire national Création de la Brigade de lutte contre la traite des enfants Participation à la réforme de la Brigade de protection des mineurs Enquête sur les situations conflictuelles en général par les unités de gendarmerie nationale et de police nationale constituant la police judiciaire au sein du ministère de la sécurité et de la protection civile Engagement des procédures et déferrement des présumés majeurs devant les tribunaux pour les cas avérés de maltraitance d’enfants Mise à disposition du public de numéros verts : 1230 à 1261 pour l’opération « Araignée » Lutte contre le travail et le trafic des enfants à travers un soutien permanent au comité national de lutte contre le travail des enfants Collaboration étroite avec le département de l’action sociale dans la prise en charge et le placement en institution des enfants en conflits avec la loi placement en institution de : quarante et trois (43) enfants dont l’âge est compris entre 9 et 10 ans (2009) ; trente et quatre (34) enfants dont 20 filles et 14 garçons (2010) Participation à des ateliers de renforcement des capacités des forces de sécurité contre la traite des enfants (2003, 2005, 2007, 2009) dans le cadre de la protection civile Lutte contre le travail, le trafic et les mauvais traitements infligés aux enfants, en collaboration avec le département de l’action sociale et conformément à la loi n° 2007 du 06 juillet 2007 portant Code de l’enfant. Au plan international • • • Participation du Togo aux Opérations de maintien de la paix des nations unies : Haïti, Tchad, Centrafrique, Libéria, Burundi, République démocratique du Congo (RDC), Côte d’Ivoire, Darfour par l’envoi d’observateurs civils et militaires Déploiement d’une Unité de police constituée (FPU) au Darfour Déploiement de contingent militaire au Libéria, Tchad, Centrafrique, Côte d’Ivoire. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 28 1.5. Ministère en charge des enseignements primaire, secondaire et de l’alphabétisation Aujourd’hui, on note un manque de civisme marqué notamment par des violences verbales, voire physiques malgré l’enseignement de l’éducation civique et morale dans les établissements scolaires. Cette situation s’est aggravée à partir de 1990 avec la crise sociopolitique que le Togo a connue. Au lancement de la Décennie internationale de la promotion de la culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants du monde au Togo en 2000, nombreux sont les acteurs de l’éducation qui ont pensé que la communauté internationale offrait ainsi au Togo l’occasion d’accorder plus d’importance aux valeurs de démocratie, de respect de la personne et des droits humains, de tolérance, de justice, de paix, etc. 1.5.1. Activités réalisées C’est à travers l’ECM (auparavant dénommée morale puis éducation civique et politique) que la culture de la paix a été introduite dans l’enseignement. Pendant la décennie 2001-2010, deux programmes d’ECM initiés par le ministère des enseignements primaire et secondaire à travers l’Inspection générale de l’éducation (IGE) et financés respectivement par l’Ambassade des USA au Togo et le bureau multi pays de l’UNESCO à Accra ont été enseignés au Togo. C’est dans cette optique qu’un certain nombre d’activités ont été menées notamment : - l’élaboration d’un manuel-guide de l’enseignant à l’administration des programmes d’ECM de 2007 ; - l’élaboration d’un module de formation des personnels d’encadrement et des formateurs de formateurs à l’enseignement des valeurs et à la gestion de la classe d’ECM ; - l’organisation de six (06) sessions de formation dans les chefs-lieux des six (06) régions d’éducation (Lomé, Tsévié, Atakpamé, Sokodé, Kara et Dapaong) ; - la formation et l’outillage de 204 inspecteurs du préscolaire et du primaire, inspecteurs du secondaire, conseillers pédagogiques du préscolaire et du primaire, directeurs et directrices de jardin d’enfants, d’école et de collège, proviseurs et censeurs de lycée ; - l’installation des cellules régionales de dynamisation et de promotion de l’ECM. S’agissant des ONG/OSC, il faut distinguer celles qui interviennent auprès des élèves et celles qui le font auprès des enseignants. Pour ce qui concerne les ONG qui interviennent auprès des élèves, elles le font généralement en sous-traitance avec les partenaires institutionnels sur des thèmes relevant de leur domaine d’intervention tels que la lutte contre la maltraitance des enfants, contre le trafic des enfants, contre la discrimination à l’égard des filles, la promotion des droits humains, la scolarisation des filles et des enfants marginalisés ou exclus du système éducatif formel, etc. Leurs activités DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 29 se déroulent généralement dans les écoles et établissements aux heures consacrées aux activités dites de plein air ou lors des semaines culturelles. Les clubs UNESCO sont présents dans plus de 125 lycées et collèges du Togo. A travers leurs activités socioéducatives, ils font la promotion de la culture de la paix et de la non-violence. Ces clubs qui sont encadrés par des enseignants et enseignantes et animés par des élèves parviennent à mobiliser chaque année des milliers de collégiens et lycéens sur des thématiques clés relatives à l’éradication des actes discriminatoires, des clichés et stéréotypes sexistes et ethnocentristes et surtout de la stigmatisation des victimes de la pandémie du VIH et sida. Les clubs UNESCO sont aussi présents dans la gestion de l’environnement (gestion de la salubrité dans et autour des établissements scolaires, aménagement d’espaces verts, hygiène alimentaire, lutte contre la désertification…) et l’animation de la vie scolaire. La branche togolaise du Réseau ouest africain pour l’édification de la paix (West africa network for peace building ou WANEP-TOGO) est quasi permanente dans les établissements scolaires pour éduquer les enfants à la non-violence et les former en gestion des conflits. Il faut noter aussi les actions non négligeables de l’Association Living values education-Togo (LVE-Togo) qui fait la promotion de l’éducation aux valeurs pour mieux vivre. Quant aux ONG qui interviennent auprès des enseignants, elles le font le plus souvent sous forme de sensibilisation et quelques fois aussi sous forme de formation de très courte durée (quelques jours), comme l’Association mondiale école instrument de paix -branche du Togo (EIP-TOGO), l’ONG Femme initiative et action pour un développement intégral (FIADI), etc. L’UNICEF, le UNFPA et plusieurs ONG internationales : Aide et action, Plan Togo, Borne Fonden, Care international, Handicap international… sont très présents dans plusieurs régions du pays, en appui aux actions de développement de l’éducation dans l’ensemble du secteur (éducation préscolaire, enseignements primaire et secondaire, alphabétisation) et avec la collaboration très active des directeurs régionaux de l’éducation et des inspecteurs d’enseignement. Elles interviennent notamment dans les zones rurales et plus particulièrement dans les zones les plus défavorisées. Leurs domaines d’intervention en faveur de l’éducation sont multiples (mobilisation sociale, diversification de l’offre éducative dans le préscolaire et l’enseignement non formel, parrainage, organisation et/ou renforcement communautaire, santé et nutrition scolaire, forage d’eau et construction de puits à grand diamètre), avec un accent particulier sur l’éducation des exclus du système formel, des enfants non scolarisés, des filles, des jeunes déscolarisés et des enfants victimes de la traite pour faire accéder le plus grand nombre possible des enfants togolais à l’éducation. 1.5.2 Perspectives De 2001 à 2010, la crise sociopolitique qu’a connue le Togo n’a pas permis la réalisation de toutes les activités. C’est pourquoi, en termes de perspectives pour la promotion de la culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants du monde au Togo, le système éducatif togolais aura besoin d’appuis conséquents de la part du gouvernement et des PTF pour dupliquer les formations dispensées dans le cadre du Projet Formation des enseignants du préscolaire, du primaire et du secondaire à l’utilisation des nouveaux curricula d’éducation civique et morale, faire élaborer, au niveau des cellules régionales de dynamisation et de promotion les de l’éducation civique et morale, des plans d’actions régionaux de développement de cet enseignement, organiser le suivi des enseignants formés et coordonner DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 30 sa mise en œuvre, coordonner également les activités des cellules régionales et évaluer le projet. Par ailleurs, il faudra institutionnaliser les tâches à accomplir aux niveaux des directions régionales de l’éducation (DRE), des inspections et des écoles et leur prise en compte dans les plans d’actions qui sont élaborés et mis en œuvre à ces différents niveaux. Le plan sectoriel de l’éducation ayant prévu la révision des programmes d’enseignement, il faudra que les administrateurs, techniciens et responsables pédagogiques du secteur veillent à ce que les programmes à venir tiennent compte de la dimension promotion de la paix et de la non-violence et qu’ils intègrent aussi la vision de la CEDEAO et les thèmes et contenus identifiés comme références en matière d’éducation aux droits humains, à la citoyenneté, à la démocratie, à la culture de la paix et à l’intégration régionale. Pour ce qui concerne la formation des enseignants, il faudra faire en sorte que les programmes de formation des écoles normales, des centres de formation professionnelle et de tous les projets de formation professionnelle d’enseignants intègrent les modules de formation en ECM pour permettre à tous les enseignants qui seront passés par ces écoles et centres de formation professionnelle, non seulement d’être en mesure d’enseigner les valeurs de tolérance, de paix, de justice, de non-violence, de démocratie, de solidarité, de respect de l’autre et de la vie humaine… mais aussi pour qu’ils adoptent des comportements qui proscrivent toute forme de violence à l’égard des apprenants. 1.6. Ministère en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche La prise en charge de la culture de la paix par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche se manifeste essentiellement au niveau de l’Université de Lomé, de l’Université de Kara et de l’Ecole normale supérieure d’Atakpamé. Les universités du Togo, comme toute institution d’enseignement supérieur, sont caractérisées d’une façon générale par deux missions essentielles : l’enseignement et la recherche. L’enseignement est à entendre grosso modo comme étant essentiellement une transmission du savoir tandis que la recherche est à prendre comme une découverte, une mise en évidence ou une mise au point de ce savoir à transmettre. C’est donc normalement par rapport à cette mission d’enseignement et de recherche sous-tendue par l’exigence de mettre au point un savoir à transmettre, ou à la rigueur comme une capacitation intellectuelle à cette action, et non pas directement ni nécessairement en tant qu’organisation, planification ou conduite d’action à entreprendre, que doit être envisagée la contribution de l’université au bilan de la décennie internationale des nations unies pour la promotion de la culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants du monde, 2001-2010 au Togo. Il faut tout de suite préciser que si la mission de l’université est l’enseignement et la recherche, avec le soubassement énoncé ci-dessus, il n’est pas évident que la promotion de la culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants du monde soit de façon explicite et directe un objectif déterminé d’enseignement ou de recherche. De même, ce ne devra être que de façon incidente et presque négligeable qu’une unité d’enseignement porte l’intitulé de « Culture de la paix », de « Culture de la paix et de la non-violence » ou même de « Promotion de la culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants du monde ». DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 31 D’ailleurs dans un tel cas, étant donné le soubassement énoncé plus haut caractérisé par l’exigence de transmission du savoir ou de sa découverte ou de sa mise au point, il ne faut pas normalement s’attendre que l’orientation et l’administration d’un tel enseignement soient effectivement une « une promotion sur le terrain » de la culture de la paix et de la nonviolence. 1.6.1. Activités réalisées Dès lors, tout bilan en matière de la culture de la paix et de la non-violence ou de leur promotion, ne pourrait se faire à l’université d’une façon générale qu’à partir d’une interprétation ou d’une reconstitution a posteriori des faits. Cette interprétation ou cette reconstitution pourrait s’opérer néanmoins à travers les quatre domaines d’activités suivants : - - - les activités para-universitaires ou socioculturelles ; les structures et cadres institutionnels ou contextuels internationaux sous-tendant les politiques d’enseignement et les nouvelles orientations de l’enseignement supérieur ; les manifestations scientifiques de type institutionnel telles que les journées scientifiques, les journées de réflexion, les colloques, les séminaires, les ateliers, les séminaires-ateliers, etc. ; les activités de recherche individuelles ou d’équipe telles que les dossiers, les mémoires, les thèses, les articles, les livres et d’autres productions ou contributions plus personnelles ; les contenus formels d’enseignements. Dans ces 4 domaines, la culture de la paix peut tantôt prendre une forme directe tantôt une forme indirecte. Les structures para-universitaires et les activités socioculturelles Bien que les structures para-universitaires et les activités socioculturelles auxquelles elles servent de supports et de cadres d’action ne soient pas destinées à une promotion intentionnelle de la culture de la paix et de la non-violence, c’est avec elles que se manifestent de façon plus directe les actions qui mettent en évidence ou qui concourent à la mise en œuvre d’une culture de la paix. En rapport au domaine relatif à « l’égalité entre homme et femme », il est à noter que l’Université de Lomé sert de cadre d’action prioritaire à une association dénommée « Association femmes togolaises pour la promotion de la science et de la technologie » (FTPS&T). Cette association anime divers projets en faveur de la promotion de l’étudiante, par exemple : le Projet « Accès et maintien des jeunes filles dans l’enseignement supérieur à Lomé » et le Programme de tutorat-mentorat en faveur des étudiantes en sciences. Il faut aussi signaler que depuis le 12 mai 2007, l’Université de Lomé dispose d’une cellule genre au sein de l’une de ses écoles spécialisées, Ecole supérieure des techniques biologiques et alimentaires (ESTBA). Pour ce qui est de « la promotion du développement économique et social durable », l’Université de Lomé a un Club « Environnement » qui travaille avec les autres structures universitaires d’étude, de recherche, de traitement et de gestion des déchets. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 32 Les activités sportives universitaires mettent en relief un vécu pratique de la diversité culturelle et du vivre-ensemble et contribuent au développement de la compréhension, de la tolérance et de la solidarité entre les personnes. Il en est de même des semaines de l’étudiant ou des journées culturelles de l’Université organisées chaque année, des activités culturelles et de réjouissances à l’occasion des anniversaires des écoles, instituts et autres institutions de l’Université. En plus de permettre une ambiance de divertissement, ces manifestations sont une véritable école du vivre-ensemble, d’ouverture sur la culture des différents peuples qui constituent la nation togolaise ; cela permet la culture de la tolérance, de connaissance et d’acceptation des différences, pilier d’une culture de la paix. Les structures et cadres institutionnels ou contextuels internationaux ou sous-régionaux sous-tendant les politiques d’enseignement et les nouvelles orientations de l’enseignement supérieur Bien que les enseignements ne soient pas toujours formellement orientés en vue d’une promotion d’une culture de la paix, ils reçoivent pour la plupart un impact de plus en plus croissant des nouvelles donnes du monde. Ces dernières années, l’état du monde transformé en contenu d’information régulièrement mis à jour est de plus en plus disponible grâce aux technologies de l’information et de la communication et aux médias. En outre, les textes internationaux, le droit international et les réactions de la communauté internationale influencent les orientations et les contenus des cours. Enfin, la participation des universités publiques du Togo à des réseaux sous-régionaux tels que le RESAO et l’intérêt d’une institution financière sous-régionale comme l’UEMOA pour l’enseignement supérieur des Etats membres, ont désormais de l’influence non seulement sur les structures et les politiques éducatives, mais aussi sur la détermination des projets de recherche et sur l’organisation et l’élaboration du contenu à enseigner. Les manifestations scientifiques de type institutionnel telles que les journées scientifiques, les journées de réflexion, les colloques, les séminaires, les ateliers, les séminaires-ateliers, etc. ; les activités de recherche individuelles ou d’équipe telles que les dossiers, les mémoires, les thèses, les articles, les ouvrages et d’autres productions ou contributions. C’est par rapport aux travaux de recherche (mémoires, thèses, articles et ouvrages) que l’on voit une plus grande prise en compte des domaines d’action pour l’établissement et la mise en œuvre d’une culture de la paix. En ce domaine, l’Université de Lomé a été très féconde ces dernières années. Diverses manifestations scientifiques portent directement sur des thèmes qui concourent à la promotion de la culture de la paix et la non-violence. Des ateliers, colloques et séminaires ont été consacrés à la « Gouvernance » (1er mars 2007), au « Développement durable » (7 et 8 août 2007), à « L’Etat en Afrique » (avril 2008). Les trois plus récentes éditions des journées scientifiques internationales de Lomé ont des thèmes relatifs à la contribution de la recherche au développement durable ou à la lutte contre la pauvreté. Des thèses et mémoires, tout comme des travaux de recherche, contribuent indirectement à mettre en évidence ou à clarifier les faits dont la maîtrise ou la compréhension concourent de façon inexorable à la culture de la paix. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 33 Parmi les publications qui peuvent être cités comme contribuant à la prise en compte de la problématique de la culture de la paix et de la non-violence même dans le cadre d’une promotion de la culture de la paix et de la non-violence et même lorsqu’elle est faite au profit des enfants du monde, on peut citer l’ouvrage intitulé la Vie et le Vivre-ensemble. Le principe organisateur de la vie dans le Système aɖaŋu du Professeur John Aglo, publié en 2002, chez l’Harmattan (Paris), celui intitulé Pour une paix durable en Afrique. Plaidoyer pour une conscience africaine des conflits armés du Professeur Robert Dussey, publié en 2002 par les éditions Bognini (Abidjan). Comme publication contribuant indirectement à la promotion d’une culture de la paix et de la non-violence, on peut également citer l’ouvrage de M. William Bolouvi publié en 2007 chez l’Harmattan (Paris), et dont le titre est : Quel développement pour l’Afrique subsaharienne ? Un texte des Professeurs Gumedjoe et KoffiTessio sur « Le rôle de la recherche scientifique et technologique dans la réduction de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire en Afrique sub-saharienne » donné à Campus Actualité n° 025 est aussi à classer dans les contributions de l’université à la promotion de la culture de la paix. Les contenus formels d’enseignement C’est normalement au niveau des contenus enseignés que l’université devrait apporter directement sa contribution à la promotion de la culture de la paix et de la non-violence par la formation des esprits et l’éducation à la culture de la paix. Toutefois, compte tenu de la double mission de l’Université annoncée plus haut et du soubassement qui la caractérise, le contenu formel des enseignements de la culture de la paix ne fait pas légion. Malgré cela, force est de remarquer que d’une façon ou d’une autre, toutes les facultés y contribuent. Mais c’est surtout la faculté des lettres et sciences humaines, la faculté de droit, la faculté des sciences économiques et de gestion et la faculté des sciences qui offrent des cours dont le contenu porte explicitement ou implicitement sur la culture de la paix. Même si très rares sont les unités d’enseignement intitulées « Culture de la paix », même si très souvent aucune des unités d’enseignement n’est intitulée « Culture de la paix », les cours intitulés « Ethique », « Ethique sociale », « Théorie analytique du développement », « Philosophie du genre », « Philosophie de la paix », « Philosophie de la culture », ou ceux portant sur l’environnement, le développement, les relations intercommunautaires, les droits de l’homme, l’Etat de droit et la démocratie, les normes, les valeurs, la morale, le droit dans ses divers aspects abordent au moins un des domaines définis par le programme sur la culture de la paix. Au-delà des universités du Togo, l’enseignement de la culture de la paix est également dispensé dans les institutions de formation des formateurs telles que l’Ecole normale supérieure d’Atakpamé où l’éducation civique et morale est enseignée avec les nouvelles notions liées à la citoyenneté, à la démocratie et de l’Etat de droit, aux droits fondamentaux, aux libertés individuelles, au respect des institutions, à la tolérance et à l’environnement. 1.7. Ministère en charge des arts et de la culture Le ministère des arts et de la culture a pour attributions de : - mener la politique de sauvegarde, de protection et de mise en valeur du patrimoine culturel dans toute sa diversité ; DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 34 - encourager la créativité dans les domaines des arts et lettres et favoriser les initiatives culturelles des collectivités locales et de la société civile ; - veiller à la création et au développement des industries culturelles et créatives ; - mettre son expertise à la disposition des autres ministères intéressés en vue du rayonnement de la culture togolaise sur le plan national et international ; - appliquer dans le cadre de la politique d'intégration africaine, les directives communautaires relatives aux arts et à la culture ; - représenter le Togo dans la négociation des accords et conventions de coopération culturelle et auprès des organismes internationaux intervenant dans le secteur des arts et de la culture ; - apporter son appui aux organismes nationaux opérant dans le domaine culturel ; - exercer les pouvoirs de tutelle sur les organismes et institutions qui lui sont rattachés. 1.7.1. Activités réalisées Dans le domaine culturel, les activités menées dans le cadre de la mise en œuvre de la décennie, porte sur le patrimoine et l’internet à travers le projet « Parcours » par lequel le Ministère de la culture a voulu joindre les jeunes, leur permettre de s’ouvrir aux autres cultures et de développer ce faisant la tolérance et la culture de la paix. En effet, par le biais des « Inforoutes du patrimoine » (projet anciennement basé à la direction des arts plastiques) et du musée national de Lomé, le ministère de la culture a collaboré aux côtés de l’Association française « Ethnologues en herbe » et de plusieurs institutions internationales (Musée d’ethnographie du Vietnam, Centre culturel Tjibaou, Musée ethnographique Alexandre Senou Adande de Porto Novo, Institut ethnographique et musée de Sofia (Bulgarie), Centre de technologies et d’informations touristiques de Hanoï, Fédération des écomusées et Musées de société de France) au projet « Parcours ». Il s’agit d’un site internet où les usagers sont invités à parcourir les collections des musées ethnographiques, écomusées et musées de société des pays de la francophonie, et à découvrir comment ces objets se comparent, se répondent, s’éclairent les uns les autres pour former la diversité des cultures des pays de la francophonie. Les utilisateurs découvrent les cultures et modes de vie contemporains des pays de la francophonie à partir des objets d’art, des objets rituels et usuels des diverses communautés. Ces contenus s’adressent à la fois à un public adulte et à un public jeune par le biais d’outils pédagogiques. Les objets d’art, les objets usuels, qui y sont exposés, éclairent les cultures contemporaines, reliant des pratiques artistiques, artisanales, usuelles d’aujourd’hui avec celles d’hier. Ce sont des éléments du patrimoine qui ne sont pas forcément mis en valeur ni utilisés dans les guides touristiques pour expliquer certains traits des sociétés actuelles et qui peuvent permettre la culture de la paix. Ce projet s’est prolongé au travers de « Patrimoine en mouvement » auquel a collaboré l’Association coalition togolaise pour la diversité culturelle jusqu’à 2010. A l’approche des élections en 2007 et 2010, le ministère et les professionnels des arts et de la culture ont organisé des campagnes en faveur de la paix et de la non-violence à travers des activités culturelles notamment des spectacles et des tables rondes. Les débats ont porté sur des thèmes tels que : « Quel type de partition peuvent et doivent jouer les artistes togolais dans la promotion de la paix dans leur pays ou dans le monde, tout en gagnant bien leur vie ? » ou encore : « Quels rôles doivent jouer les artistes pour la promotion de la paix au Togo et dans le monde ? », « Art et paix au Togo : Les artistes togolais ont choisi la paix. La balle est dans le camp des politiques », « Art et paix : rôle des artistes dans la sensibilisation, l’information et l’éducation au désarmement et pour la paix ». DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 35 Les artistes ont été mobilisés dans des concerts de musique, des caravanes, des créations théâtrales, des sketches, des concours de slam et de poésie, de danses traditionnelles et modernes, des chorégraphies… pour véhiculer le message de paix et en appeler à une société de tolérance. Ces manifestations ont été organisées afin d’attirer l’attention des politiques et aussi des populations sur la situation préoccupante de la violence dans notre pays. On sait que l’art en lui-même est un grand moyen de communication et de paix. Il touche le cœur des hommes sans différence de race, de religion, d’origine et d’appartenance politique. Certains artistes à l’instar d’Espoir FADU ont mis en place leur propre structure. Artiste plasticien, promoteur artistique et culturel, Espoir FADU est président de l’Association les « Messagers de la jarre de paix-AMJP ». Depuis 2007, il façonne une approche artistique originale qui a pour ambitions de donner un visage humain à l’art togolais, en le mettant au service de la paix. L’AMJP ne regroupe pas seulement les artistes en son sein mais aussi des communicateurs, des juristes, des représentants de la chefferie traditionnelle, des fonctionnaires et des opérateurs économiques provenant de divers horizons pour promouvoir davantage la paix au Togo, en Afrique et dans le monde. Le concept « Jarre messagère de paix » qui se déploie suivant la thématique : « Artistes unis pour une démocratie apaisée au Togo, en Afrique et dans le monde », fait son chemin pour accomplir sa mission. Au cours de sa dernière manifestation qui a vu la participation de plusieurs ministères comme ceux des arts et de la culture, de la sécurité et de la protection civile, de la défense et des anciens combattants et des organisations de la société civile des œuvres d’art plastique pour la paix ont été exposées. La paix est comme un vaste champ qui demande la contribution de chacun et de tous pour être labouré et entretenu. Le souhait de l’AMJP est que ce concept devienne un prix à décerner chaque année à ceux qui œuvrent pour la paix, non seulement au Togo mais aussi en Afrique et pourquoi pas dans le monde. Une autre initiative qui a cours depuis l’an 2000 est « Tambours de la paix ». Les hommes ont toujours battu des tambours pour partir en guerre, mais les nations unies ayant lancé en 2001 la « Décennie pour la culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants du monde», chaque année, la Journée mondiale poésie-enfance (JMPE) créée à Bruxelles (Belgique) par Madame Moussia HAULOT, inverse la symbolique pour appeler les enfants à battre tambours pour la paix. Ainsi, tous les 21 mars, la JMPE invite les enfants à clamer leurs messages sur les places publiques de leur ville et village à une heure convenue. En battant tambours, ils font entendre leur appel à la paix. Dans le prolongement des tambours pour la paix, a été commémorée entre 2007 et 2009, la Journée mondiale de la paix. Dans la foulée de la décennie, des artistes togolais ont été nommés ambassadeurs de la paix. C’est le cas de Paul AHYI, un éminent artiste plasticien du Togo, nommé artiste de l'UNESCO pour la paix en septembre 2009 par Monsieur Koïchiro MATSUURA alors Directeur général, en reconnaissance « de sa contribution à la promotion des idéaux de l'UNESCO au travers de ses activités artistiques ». Il y a également King MENSAH et Madame Pasteur ABITOR, artistes réputés qui ont été cooptés en 2010 par le Programme des nations unies pour le développement (PNUD) pour être des « Ambassadeurs de la paix ». Ils avaient pour tâche de relayer les messages sur la paix pour des élections présidentielles consensuelles et apaisées. Ils ont entre autres tenu un concert conjoint au stade de Kégué (banlieue nord de Lomé). DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 36 Enfin, Amy COCO, artiste de la chanson togolaise résidant aux Etats-Unis, a été nommée ambassadrice de la paix par Grand Triangle, une organisation qui s’occupe de l’histoire et de la mémoire des peuples assujettis par l’esclavage. Grand triangle a pour objectif d’aider les victimes à assumer ce passé douloureux même si parfois, l’histoire nous rappelle des événements et charrie des souvenirs très difficiles à oublier. Dans cette optique, il convient enfin de relever que chaque année, le Conseil national de la jeunesse (CNJ-Togo) organise une journée nationale de la paix. 1.7.2. Perspectives La mise en œuvre de la politique culturelle nationale et bientôt des politiques culturelles décentralisées, la multiplication des initiatives des acteurs culturels, le renforcement des capacités des professionnels, la mobilisation des moyens matériels, financiers et humains doivent contribuer à démultiplier les actions sur le terrain. Dans cette optique, il faut espérer que les concours, les créations, les tournées de spectacles, la mobilité des professionnels des arts et de la culture, les rencontres et échanges culturels, les festivals et les actions de coopération bilatérale ou multilatérale servent davantage comme vecteurs de la culture de la paix et instruments de rapprochement entre les populations togolaises et les peuples du monde entier. Somme toute, sur le plan culturel, beaucoup d’actions ont été menées dans le cadre de la décennie. Elles n’ont pas eu l’envergure qu’on leur aurait voulue. Mais, ce sont d’importantes contributions en faveur de la paix et de la tolérance qui doivent continuer d’être relayées et renforcées à travers plus d’activités. 1.8. Le ministère en charge des sports et des loisirs Créé depuis 1972, le ministère des sports et des loisirs conformément au décret n° 2008050/PR du 07 mai 2008 a pour missions de : mettre en œuvre la politique de l’Etat en matière des sports et des loisirs ; élaborer, promouvoir et coordonner les programmes de développement du sport, des activités et programmes qui concourent à l’expansion des loisirs ; veiller à la formation des cadres du sport et des loisirs ; suivre et contrôler les activités des fédérations et associations sportives ; assurer l’organisation et le contrôle du mouvement sportif national ; participer au rayonnement sportif du pays ; relever le niveau des équipes sportives ; inciter à la pratique des sports scolaires et universitaires. 1.8.1. Activités réalisées Au Togo, le sport est devenu de nos jours, un canal indispensable et incontournable pour inculquer aux populations, les valeurs de la culture de la paix et de la non-violence. A ce titre, il est de plus en plus utilisé par plusieurs acteurs pour atteindre leur objectif de promotion de la paix. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 37 Ainsi, pour consolider la décennie internationale de la promotion de la culture de la paix et de la non-violence, le ministère en charge des sports a organisé en 2009-2010, un tournoi de football dénommé « tournoi de la non-violence », qui a vu compétir les équipes de toutes les préfectures du pays. Ce tournoi a connu son apothéose le 16 février 2010 à Sokodé avec surtout l’inauguration du nouveau stade municipal de la ville. Le 21 septembre 2010, le ministère des sports a organisé au stade Dr KAOLO de Tsévié, un tournoi de football pour célébrer l’année internationale de la paix décidée par l’ONU. Une sensibilisation a eu lieu au cours du tournoi avec pour thème : « un jour, un but », a l’endroit des scolaires et des extrascolaires pour les amener à promouvoir l’esprit de paix et de non-violence dans leur milieu respectif. En dehors de ces actions, le ministère en charge des sports apporte son soutien matériel ou technique aux différentes fédérations, associations ou ONG qui utilisent le canal du sport pour sensibiliser les populations sur les vertus de la paix et de la non-violence. Avec la collaboration de l’UNESCO et de l’Agence mondiale anti-dopage (AMA), le département des sports a organisé des caravanes ponctuées de séquences de sensibilisation sur la lutte contre le dopage en milieu sportif scolaire et extrascolaire. De même des séminaires de formation ont été organisés à l’endroit des enseignants de l’éducation physique et sportive dans certaines régions du pays sur des thèmes relatifs à la lutte contre le dopage en milieu scolaire. 1.8.2. Perspectives En terme de perspectives pour la promotion de la culture de la paix et de la non-violence au profit des acteurs sportifs au Togo, le ministère des sports et des loisirs aura besoin d’appuis plus importants des partenaires techniques et financiers pour accroître les différents tournois et ceci dans plusieurs disciplines sportives. Il faudra aussi multiplier les séminaires à l’endroit des enseignants d’éducation physique et sportive (EPS) et de tous les autres encadreurs des groupes de jeunes sportifs pour leur inculquer davantage les valeurs de la culture de la paix et de la non-violence. La pratique du sport reposant elle-même sur les fondements de paix et de non-violence, elle doit être encouragée et soutenue dans tous les secteurs d’activités afin que s’enracinent définitivement la culture de la paix et de la non-violence dans nos sociétés. 2. INSTITUTIONS 2.1. Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) est créée par la loi n° 87-09 du 09 juin 1987 comme mécanisme national de promotion et de protection des droits de l’homme. Elle a été érigée au rang des institutions de la République par la Constitution du 14 octobre 1992. Pour répondre aux nouvelles exigences d’organisation et de fonctionnement des institutions nationales de protection et de promotion des droits de l’homme contenues dans les Principes de Paris, elle a été réorganisée par la loi organique n° 96-12 du 11 décembre 1996, modifiée et complétée par la loi organique n° 2005-004 du 09 février 2005. Elle a pour missions : DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 38 - d’assurer la protection et la défense des droits de l’homme sur le territoire de la République togolaise ; de promouvoir les droits de l’homme par tous les moyens ; de procéder à la vérification des cas de violation des droits de l’homme. 2.1.1. Activités réalisées La CNDH mène, dans le cadre de ses missions, des actions qui concourent à promouvoir la culture de la paix. Des actions en faveur de l’enfant Activités de sensibilisation dans les établissements scolaires et mise en place des clubs des droits de l’homme Dans le souci de faire des jeunes élèves des citoyens responsables, respectueux et porteurs des valeurs des droits de l’homme, la CNDH a organisé des tournées de sensibilisation et d’éducation aux droits de l’homme en milieu scolaire dans les préfectures d’Agou, Kozah, Kloto et dans la Sous-préfecture de Kpélé Akata en 2003 et 2004. Le thème de ces tournées portait sur la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) et sur la composition, l’organisation, le fonctionnement, les attributions et les activités de la CNDH. Ces rencontres ont suscité chez les élèves une prise de conscience de la double facette que comportent les droits de l’homme associant à la fois droits, devoirs et responsabilités. Dans le cadre de la commémoration du 60ème anniversaire de la DUDH, la CNDH a fait des élèves un des groupes cibles privilégiés sur lesquels ont porté ses activités. Ce choix répond au souhait de l’Assemblée générale des nations unies qui demandait aux Etats membres « de publier le texte de la DUDH et » de faire en sorte qu’il soit distribué, affiché, lu et commenté principalement dans les écoles et autres établissements d’enseignement, sans distinction fondée sur le statut politique des pays ou territoires ». A Lomé, ces séances de sensibilisation ont conduit la Commission les 03, 05 et 12 décembre 2008 dans certains établissements du secondaire de la capitale dont les collèges d’enseignement général de Tokoin Nord et d’Agoènyivé Centre, les lycées de Nyékonakpoè et de Hédzranawoè. Dans tous ces établissements, les apprenants ont été entretenus sur les valeurs fondamentales des droits de l’homme à travers le thème général de l’année : « Dignité et justice pour nous tous ». Cette sensibilisation a été suivie de l’installation des clubs des droits de l’homme. A Kara, la CNDH a visité cinq (05) établissements du secondaire à savoir les collèges d’enseignement général Lassa-Elimdè, Camp Général AMEYI, Kara ville, le collège Chaminade et le lycée de Kara Sud. Les élèves ont été entretenus sur la Convention relative aux droits de l’enfant et sur la CNDH. Le choix de ce thème est guidé par le souci de faire prendre conscience aux apprenants et aux éducateurs des causes et des conséquences du trafic et de l’exploitation des enfants. Dans la Région des Plateaux, trois (03) établissements en l’occurrence le collège Saint Albert, le CEG de Nyékonakpoè à Atakpamé et le CEG de Hihéatro dans la préfecture d’Amou ont été retenus. Si le CEG de Hihéatro a bénéficié de la mise en place d’un club des droits de DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 39 l’homme et d’une formation sur la DUDH, les deux autres ont bénéficié du renforcement des capacités en éducation civique et morale (ECM). Suivi des clubs des droits de l’homme dans les établissements scolaires de Lomé • Formation des membres du club des droits de l’homme du CEG de Tokoin Nord : Elle s’est déroulée à la CNDH et a porté sur la présentation de la CNDH, l’historique de la DUDH, les principes qu’elle renferme et les mécanismes de promotion et de protection des droits de l’enfant. • Formation des membres du club des droits de l’homme du lycée de Hédzranawoè : Elle a été faite dans l’enceinte du lycée et a porté sur le même message. Ces deux clubs ont reçu l’appui de la CNDH pour mener une activité au cours de la semaine culturelle à travers des séances de questions-réponses dotées de prix. Commémoration du 20ème anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant en 2009 Dans le cadre de la célébration de la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE), la Commission a organisé, en collaboration avec l’Association francophone des commissions nationales des droits de l’homme (AFCNDH) et avec l’appui financier de l’OIF et du gouvernement togolais, le 3ème congrès des institutions nationales des droits de l’homme de l’espace francophone. Placé sous le thème « Les droits de l’enfant », ce congrès avait pour but d’élaborer un plan d’action pour une meilleure protection de l’enfant dans l’espace francophone. C’est dans ce cadre que la CNDH a réalisé un projet à trois phases comprenant : • l’état des lieux de la mise en œuvre de cette convention : cette rencontre s’est tenue du 26 au 28 octobre 2009 à Kpalimé. Elle a regroupé aussi bien les partenaires internationaux que locaux impliqués dans la problématique des droits de l’enfant au Togo. L’objectif dudit atelier était d’évaluer le niveau de mise en œuvre de la CDE, de collecter des informations et d’élaborer un document pouvant refléter la situation des droits de l’enfant au Togo ; • l’atelier de renforcement des capacités des commissaires et du personnel de la CNDH sur les mécanismes et principes de protection des droits de l’enfant en décembre 2009 au siège de la CNDH ; • l’étude sur la protection judiciaire des mineurs au Togo est de faire une analyse de la situation en vue de s’assurer de l’effectivité des droits de l’enfant. A travers cette étude, la CNDH voudrait sensibiliser les praticiens sur les droits de l’enfant et relever les insuffisances dans l’administration de la justice en vue de formuler des réponses appropriées. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 40 Actions pour la promotion de la culture de la paix en général Contribution de la CNDH à l’organisation des législatives d’octobre 2007 La CNDH, en vue d’éduquer les citoyens sur le comportement à adopter afin d’éviter les violations surtout en période électorale, a confectionné, dans le cadre des élections législatives du 14 octobre 2007, un manuel intitulé « Le processus électoral en 53 questions-réponses » et un dépliant sur le scrutin proportionnel : « Législatives 2007 : mode de scrutin et procédure de règlement du contentieux électoral ». En plus de ces deux documents, elle a effectué une tournée nationale de sensibilisation sur « Le respect des droits de l’homme en période électorale ». Cette priorité accordée au respect des droits de l’homme en période électorale procède de la ferme volonté de la CNDH de contribuer à créer les conditions nécessaires au maintien de la justice et de la paix sociale avant, pendant et après les élections. L’exécution du plan d’action de la CNDH pour les élections législatives s’est poursuivie avec des émissions télévisées et radiodiffusées aussi bien à Lomé qu’à l’intérieur du pays afin d’éclairer la population sur certains aspects liés au processus électoral. Journée de sensibilisation à Afagnan A l’occasion de la célébration du 59ème anniversaire de la DUDH et eu égard aux incidents qui se sont produits dans la Sous-préfecture d’Afagnan au cours du scrutin législatif du 14 octobre 2007, la Commission a organisé le 11 décembre 2007 dans cette localité une journée de sensibilisation à l’intention des chefs traditionnels, des organisations syndicales et des jeunes sur le thème : « Le respect des droits de l’homme, facteur de paix sociale ». Par ce thème, la Commission entend apporter sa contribution à la pérennité de la paix sociale retrouvée au Togo. Tournée de sensibilisation sur la phase des dépositions de la Commission vérité, justice et réconciliation (CVJR) Dans la perspective du démarrage de la phase des dépositions de la Commission vérité, justice et réconciliation (CVJR), la CNDH a été mandatée pour mobiliser les populations des préfectures de la Kozah et de l’Ogou à prendre part à cette importante mission de la CVJR. Les activités de sensibilisation et de mobilisation des populations de la préfecture de l’Ogou qui se sont déroulées du 13 au 19 août 2010, ont couvert plusieurs localités notamment les cantons de : Gléi, Datcha, Glitto, Atchinédji, Adogbénou, Kolokopé, Pallakoko, Anié, Katoré, Ountivou, Akparé et la ville d’Atakpamé. Outre la préfecture de l’Ogou, la CNDH a également effectué du 20 au 27 août 2010 une tournée de sensibilisation dans la préfecture de la Kozah en vue d’inciter les populations à faire leurs dépositions à la CVJR. Au total, seize (16) localités ont été visitées. Il s’agit de Kouméa, Pya, Tcharè, Sarakawa, Yadè, Bohou, Landa, Soundina, Lassa, Tchitchao, Atchangbadè, Awandjélo, Djamdè, Kpinzindè, Lama et la ville de Kara. Campagne de sensibilisation sur la non-violence La CNDH a initié et exécuté un programme de sensibilisation de septembre 2009 à mars 2010 sous le thème « Carton rouge à la violence ». Cette activité a été réalisée dans la ville DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 41 d’Atakpamé puis à Hihéatro dans la préfecture d’Amou. Les populations de ces deux villes ont été informées et sensibilisées sur les vertus de la non violence et au respect des droits humains. L’exécution de ce programme a été relayée par des émissions en langues locales sur la Radio Catholique Virgo Potens (RCVP). Les élèves de l’Institut technique Sacré-Cœur de Jésus d’Atakpamé ont été, eux aussi, sensibilisés sur « Le rôle de la jeunesse dans la lutte contre la violence ». Apport de la CNDH au processus électoral de 2010 Le Togo a eu à organiser des élections législatives et présidentielles émaillées de violences avec pour conséquences des atteintes aux droits de l’homme et à la paix. La Commission dont la mission est de promouvoir et de protéger les droits de l’homme dans le pays a eu l’impérieux devoir de jouer sa partition en contribuant à la réussite des échéances présidentielles de 2010. A cet effet, elle a entrepris un certain nombre d’actions tendant à sécuriser le scrutin et préserver la paix : - - l’élaboration d’un guide de formation en vue de permettre à tous les acteurs impliqués dans le processus électoral de maitriser tous les contours de ce processus afin de jouer convenablement leur rôle ; la rencontre d’échanges avec les partis politiques placée sous le thème « Comment aborder les élections présidentielles de 2010 sans violence ». Cette séance a été organisée le 17 septembre 2009 au Relais de la Caisse à Lomé en vue d’examiner le code de bonne conduite contenu dans l’Accord politique global (APG). Il s’agit pour la CNDH d’échanger avec les acteurs politiques sur l’aspect droit de l’homme avant d’entrer dans la phase décisive du processus électoral. Ces activités qui ont commencé en 2009 se sont poursuivies en 2010 par : - des émissions radiodiffusées et télévisées ; une tournée dans les états-majors des candidats à l’élection présidentielle du 04 mars 2010 ; une rencontre avec les préfets et représentants des partis politiques à Notsé ; une formation des délégués des candidats ; un atelier de formation des membres et du personnel de la CNDH sur l’observation des scrutins ; l’observation de la campagne électorale et du déroulement du scrutin sur toute l’étendue du territoire. 2.1.2. Perspectives Le désir ardent de l’homme est de se prémunir des maux qui rendent inconfortable son existence. Cet idéal ne saurait être atteint que si les droits de l’homme sont respectés en toute circonstance. La CNDH dont la mission est la promotion et la protection des droits de l’homme, compte accentuer ses activités d’éducation à la culture de la paix et de la nonviolence dans les écoles et les centres de formation dans notre pays pour la réalisation des droits de l’homme. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 42 2.2. Centre régional des nations unies pour la paix et le désarmement en Afrique (UNREC) Basé à Lomé (Togo), le Centre régional des nations unies pour la paix et le désarmement en Afrique (UNREC) a pour mandat de soutenir les efforts des Etats africains dans les domaines de la paix, de la sécurité, du désarmement et autres problématiques transversales comme les droits humains, le genre et la bonne gouvernance. Il a été établi en 1986 en application de la Résolution 40/151 G du 16 décembre 1985 de l’Assemblé général des nations unies en réponse à une demande des chefs d’Etats de l’Organisation de l’unité africaine (OUA). Les activités majeures de l’UNREC se déclinent en termes de plaidoyer, formulation, mise en œuvre et suivi de politiques de renforcement des capacités ou de sensibilisation au profit de partenaires diversifiés que sont les Etats, les communautés économiques régionales ainsi que les organisations de la société civile. L’UNREC s’intéresse également aux recherches, fait des publications relativement à ses domaines d’intervention et collabore à cet effet avec diverses institutions à travers le monde. 2.2.1. Activités réalisées La décennie internationale de la promotion de la culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants du monde, lancée par les autorités togolaises en 2000, s’insère à divers niveaux dans le mandat de l’UNREC. Le tableau ci-dessous souligne quelques activités majeures menées durant cette décennie. Projets Activités menées Bénéficiaires Localisation Résultats des activités Programme Relations CiviloMilitaires Promotion de relation de confiance et de respect mutuel entre les civils et les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) Forces de défense et de sécurité Togo (2001 – 2009) Parlementaires Perspectives Adoption d’un ASSEREP code conduite (Suite du pour les FDS programme Relations CiviloMilitaires) Organisation de la Société civile Formation des commissions Défense et de Sécurité de l’Afrique de l’Ouest DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 43 Programme réforme secteur de sécurité AfriqueASSEREP de du la en (2007 – 2011) Formation forces défense et sécurité Sur sécurisation processus électoraux des Forces de de défense et de de sécurité Bénin, Burkina Faso, CapVert, Côte la d’Ivoire, des Gambie, Ghana, Guinée, GuinéeElaboration Forces de Bissau, d’un guide du défense et de Liberia, Mali, Niger, maintien de sécurité Nigeria, l’ordre en Sénégal, période Sierra électorale Leone, Togo Réalisation Forces de Togo d’une vidéo sur défense et de les techniques sécurité de maintien de l’ordre en période électorale Mise en œuvre des résolutions 1325 et 1820 du Conseil de Sécurité des Nations Elaboration Pérenniser le d’un guide du renforcement maintien de des capacités l’ordre en des FDS période électorale Décentraliser les activités Vidéo sur les hors de Lomé techniques de (populations et maintien de garnisons de l’ordre en l’intérieur) période électorale Etendre le projet en Renforcement Afrique de des capacités l’Est et en des FDS, des Afrique Parlementaires Centrale , et des OSC Forces de Togo défense et de sécurité Associations et réseau de Femmes Renforcement Parlementaires des capacités des parlementaires Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Togo DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 44 Renforcement des relations civilo-militaires (campagne médiatique de sensibilisation) Forces de Togo défense et de sécurité Réglementation du courtage des ALPC en Afrique de l’est (2008 2011) -Analyse de la législation nationale existante sur le courtage des armes légères et comparaison des législations nationales avec les dispositions du Protocole de Nairobi -Aide aux pays dans l’identification des courtiers -Le développement de registres électroniques nationaux des courtiers et le courtage licences - assistance aux autorités nationales dans l’élaboration de registres électroniques pour courtiers Ministères de Burundi, l’intérieur et de Kenya, défense Rwanda, Tanzanie, Points focaux Uganda nationaux sur les ALPC Renforcement des capacités en désarmement pratique et édification de la paix- Formation des Organisations OSC en matière de la société de civile désarmement pratique et d’édification de la Paix dans les Organisation de la Société civile Bénin, Burkina Faso, CapVert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO Réalisation de 5 enquêtes nationales, d’un logiciel de gestion des courtiers en ALPC et installation du logiciel dans 5 pays Etendre le projet aux 6 Etats restants de la sousrégion, aux pays d’Afrique centrale et de l’ouest Elaboration et publication d’un curriculum et d’un manuel de formation de formateurs ; Poursuivre la formation des formateurs Etendre projet Afrique le en de 45 CAPPA pays d’Afrique de l’Ouest (2007 – 2011) Mise en œuvre des mesures de désarmement pratique en Afrique de l’Ouest : Appui technique à l’Unité des ALPC de la CEDEAO et à l’ECOSAP Elaboration et adoption d’un instrument juridique pour le contrôle des ALPC en Afrique centrale (2007-2011) Guinée, GuinéeBissau, Liberia, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Togo Assistance légale Juridique l’est et Formation de Afrique plus de 150 centrale formateurs en Etendre projet Afrique l’est et Afrique centrale le en de en Unité des Bénin, et ALPC Burkina CEDEAO, Faso, CapECOSAP Vert, Côte Harmonisation d’Ivoire, de législations Gambie, Ghana, Guinée, GuinéeBissau, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Togo Un Guide d’harmonisatio n de législations nationales des Armes légères et de Petit Calibre (ALPC) en Afrique de l’ouest Organisation de Gouvernement réunions s d’experts gouvernementa ux Une convention sur le contrôle des armes légères et de petit calibre (ALPC) en Afrique centrale Elaboration de la convention de Kinshasa sur le contrôle des armes légères et de petit calibre (ALPC) en Angola, Burundi, Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, RCA, RDC, São Tomé et Principe, Tchad, Rwanda DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO Une base de données informatique des législations nationales des Armes légères et de Petit Calibre (ALPC) en Afrique de l’ouest Renforcement des capacités techniques des Institutions de la Communauté des Etats de l’Afrique Centrale Faire une campagne de plaidoyer en 46 Afrique centrale faveur de la ratification de la convention de Kinshasa en Afrique centrale Renforcer les capacités des Etats membres de la CEEAC et de la société civile pour la mise en œuvre de la convention de Kinshasa Appui aux Etats partis de la Convention dans la revue l’actualisation et l’harmonisatio n des législations nationales 3. ASSOCIATIONS 3.1. West africa network for peace building (WANEP-TOGO) WANEP-Togo est un réseau ouest africain actif dans les pays de la CEDEAO dont le bureau régional est à Accra (GHANA). Au Togo, le réseau regroupe 17 organisations et a démarré ses activités en 2002. Le siège de WANEP-Togo est situé à Lomé. Vision, Mission et Valeurs partagées Vision : un Togo où tous les citoyens, éduqués à la non-violence, à la tolérance et au respect de la dignité humaine, contribuent à créer une société plus juste et paisible. Mission : Renforcer les capacités de ses membres, des citoyens, des différentes institutions étatiques et des organisations de la société civile en matière de non violence, de tolérance et de respect de la dignité humaine à travers l’éducation et la conscientisation pour une société libre, prospère et épanouie. Valeurs partagées : culture de l’excellence ; tolérance ; esprit d’équipe ; leadership responsable. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 47 Programmes Les activités de WANEP-Togo se répartissent dans quatre programmes : alerte précoce (WARN) ; éducation à la paix et à la non-violence ; démocratie et bonne gouvernance ; droits humains. 3.1.1. Activités réalisées Les activités principales menées par WANEP-Togo se rapportent aux quatre domaines suivants : i) Renforcer la culture de la paix par l’éducation ; ii) Promouvoir le respect de tous les droits de l’homme ; iii) Favoriser la participation démocratique ; iv) Promouvoir la paix et la sécurité internationale. Renforcer la culture de la paix par l’éducation Action / Période / Localisation Partenaire Objectif Bénéficiaires Résultats Atelier de formation sur l’implication des organisations locales dans la prévention des conflits pour la consolidation de la paix dans les communautés (2009) / Tsévié et Bocco (préfecture de l’Ogou) Programme des nations unies pour le développement (PNUD) Consolider la paix sociale dans les localités de Tsévié et de Bocco Membres des CVD, syndicats, confessions religieuses, groupements de femmes, associations des parents d’élèves Les capacités de 64 membres des communautés renforcées sur les principes démocratiques, la culture de la paix et le rôle des femmes dans la prévention des conflits ; 705 personnes sensibilisées Les spécialistes de la psychologie de l’enfant affirment que « tout se joue avant six ans »1. WANEP-Togo pense donc que par le « Programme d’éducation à la paix et à la nonviolence dans le préscolaire », l’on travaille à créer une nouvelle génération de citoyens épris de paix pour le Togo de demain. 1 Dr FITZHUGH DODSON, Best seller. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 48 Action Période Localisation Partenaire Objectif Bénéficiaires Résultats Perspectives / / Programme d’éducation à la paix et à la non-violence (2009 – 2013) / Kpalimé Pain pour le monde (PPLM), Allemagne Promouvoir la culture de paix dans le préscolaire Environ 2000 enfants de 53 jardins d’enfants de la ville de Kpalimé ; 53 éducatrices ; 106 parents d’élèves ; Les enfants ont acquis des attitudes non violentes ; les parents sont sensibilisés à la culture de la paix et au respect des droits humains fondamentaux Etendre l’action au niveau des écoles primaires ; Plaidoyer pour l’intégration de l’enseignement de la paix dans le préscolaire et dans les écoles primaires et pour une réglementation des films violents à la télévision togolaise. « La paix » brandie par un enfant de 3 ans Enfants au cours d’un sketch sur la paix et la non-violence Promouvoir le respect de tous les droits : Le projet « Education citoyenne des jeunes des lycées de la région maritime » a été exécuté d’août 2010 à août 2011. Il est l’aboutissement d’un processus d’identification mené au cours de l’année 2009. Le projet a duré 12 mois. Action / Période / Education citoyenne des jeunes des Localisation lycées (2010– 2011) / Région maritime Union européenne dans le cadre du Partenaire Projet d’appui à la réforme de la justice et à la promotion des droits de l’homme Eduquer les jeunes des lycées de la Objectif région maritime à la connaissance de leurs droits et des procédures adéquates de valorisation de ces droits devants les juridictions ; Jeunes des lycées de Tsévié, Bénéficiaires Agbelouvé, Adétikopé, Gbatopé, Tchekpo-Dedekpoe, Tabligbo, Tokpli, Dzrekpo, Vogan, Togoville, Hahotoé, Zébévi, Aklakou, Afagnan, Masséda, Attitogon, Aképé-Noèpé et Kévé. 60210 personnes touchées ; 20070 Résultats élèves sensibilisés ; 18000 dépliants sur l’accès au droit distribués ; 18 Membres des clubs scolaires en atelier Un club en pleine conférence au lycée DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 49 Perspectives clubs de médiation juridique installés dans les lycées. Etendre l’action aux autres lycées du pays ; Intégrer l’enseignement des droits humains aux programmes des lycées. Vue partielle de l’assistance lors de l’installation d’un club Favoriser la participation démocratique Action / Période Gestion pacifique du processus électoral (2007) / Lomé / Localisation British high commission au Ghana Partenaires Sensibiliser les jeunes des partis politiques à la gestion pacifique du Objectif processus électoral Délégués des partis politiques Bénéficiaires Les capacités de 34 délégués jeunes des partis politiques renforcées Résultats Action / Période / Localisation Partenaires Objectif Bénéficiaires Résultats Sensibilisation et éducation civique des populations pour l’élection présidentielle de 2010 (2010) / Préfectures de Bassar, Blitta, Ogou, Sotouboua, Tchamba, Tchaoudjo et Wawa PNUD ; UE ; CENI ; USA ; France ; Allemagne Contribuer à la réduction des violences en période électorale Membres des organisations à base communautaire Les capacités de 350 membres d’organisations à base communautaire renforcées ; 5862 personnes sensibilisées dans les communautés Promouvoir la paix et la sécurité internationale Pour promouvoir la paix nationale, il convient de créer partout où des tensions existent, les conditions d’un dialogue permanent et durable entre tous les acteurs. C’est à cette mission que WANEP-Togo s’est attelé dans la zone d’exploitation du phosphate avec le projet « Dialogue su l’extraction du phosphate au Togo ». S’il est vrai que les activités du projet n’ont démarré qu’en juin 2011, il faut avouer que ce projet est le fruit d’une longue phase d’identification qui a démarré en 2007 au sein des cantons de Kpomé, Hahotoé, Akoumapé et Agbodrafo lors des sensibilisations menées dans le cadre des élections législatives de 2007. Le diagnostic auprès des populations de zone minière s’est poursuivi en 2010 et a révélé que des tensions persistent toujours suite aux incompréhensions entre le gouvernement, la société extractive et les populations riveraines. La nécessité s’est imposé à WANEP-Togo alors d’initier une action en vue de la réduction des tensions et de la consolidation de la paix sociale. C’est ainsi que le projet « Dialogue sur l’extraction du phosphate au Togo » a vu le jour en 2011. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 50 3.1.2. Difficultés rencontrées Les difficultés rencontrées sont de trois ordres : détérioration de la confiance entre les communautés et l’Etat : Les populations ne font plus confiance au gouvernement. Elles doutent des résultats des actions en faveur de la paix. Elles attendent que l’Etat pose des actes qui confirment sa bonne volonté ; absence d’un suivi rigoureux des actions de promotion de la paix : Les actions de promotion de la paix sont trop épisodiques et isolées. Il faut que l’on mette en place un mécanisme de suivi impliquant effectivement les bénéficiaires eux-mêmes ; faiblesse des soutiens à la société civile : La mise en place de tels mécanismes de suivi nécessitent des soutiens financiers que la Société civile n’a pas toujours. 3.1.3. Perspectives En vue de consolider la paix, WANEP-Togo souhaite que le gouvernement et les partenaires techniques et financiers mettent en place un programme de promotion de la paix sociale. Toutes les actions de la société civile devront s’inscrire dans ce programme. Ceci permettra d’évaluer de façon objective toutes les actions de promotion de la paix au Togo. 3.2. Living values education (LVE – TOGO) Living values education - Togo est un programme éducatif appuyé par l’UNESCO dont les bases ont été jetées au Togo le 3 janvier 2005. Il a pour objectifs : - - - d’inspirer les enfants et les adolescents à choisir leurs propres valeurs en permettent aux enseignants et éducateurs d’intégrer les valeurs universelles aux programmes existants ; d’encourager toute personne concernée par l’éducation à la considérer comme un moyen de mettre à la disposition des apprenants, étudiants, apprentis, un approche de la vie fondée sur les valeurs ; de promouvoir les activités pratiques de « vivre ses valeurs » auprès des jeunes en dehors du système scolaire, auprès des enfants des rues, des enfants dans les prisons, dans les camps de refugiés, ou plus généralement des enfants en situation difficile. 3.2.1. Activités réalisées Une quinzaine d’invités, militants d’ONG, ont reçu des informations sur les valeurs dans la nouvelle approche d’une culture de la non-violence et de la paix pour les enfants du monde entier. Ensuite, une formation a été donnée à une cinquantaine de personnes : inspecteurs et enseignants des préscolaires, des primaires et des secondaires, de même que des chefs d’ateliers et d’entreprises ainsi que des représentants d’ONG. Cette formation a été faite à la Direction de la formation permanente, de l’action et de la recherche pédagogiques (DIFOP) sur le Campus universitaire de Lomé du 04 au 06 septembre 2006. Ainsi, le ministère des enseignements primaire et secondaire de même que la Commission nationale pour l’UNESCO se sont fortement impliqués. Ce qui a fait d’eux des partenaires privilégiés de Living values education-Togo. Un comité ad’hoc fut mis en place. Des DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 51 formations complémentaires ont été données à d’autres membres à Téma et à Winneba au Ghana. Dans le cadre de la décennie internationale de la non-violence et de la paix au profit des enfants du monde, LVE-TOGO a formulé son entretien avec les élèves sur le thème : « Comment créer une atmosphère favorable à la paix en milieu scolaire ». LVE- Togo a sillonné plus 50 établissements scolaires avec le même thème et en dix (10) étapes. a. La Carte de visite permet d’apprendre à DIALOGUER et à déceler les valeurs ou qualités dans son prochain. b. La causerie permet d’expliquer comment par « un mot, tout est détruit » et comment par « un mot, tout est rétabli ». c. Les exercices à faire ensemble sur des thèmes comme : « Quelles sont les valeurs qui se conjuguent au cours d’un match de football pour marquer des buts ? » d. Les valeurs qui facilitent les relations humaines. e. Les valeurs qui créent l’harmonie avec l’environnement physique et humain. f. Les compliments en cinq points. g. La culture de la paix. h. Ce qu’il faut semer dans la vie (il s’agit d’une semence morale). Qui veut une paix durable, sème la justice, la tolérance, la coopération, le sourire, le dialogue, la salutation, … « pour récolter la paix ». i. Les cartes de Valeur. j. La chanson de la Paix La Paix, elle aura tous les âges, La Paix elle aura tous visages La Paix sera toi, sera moi, sera nous Et la Paix sera chacun de nous. A ce jour, 5.520 élèves ont été formés aux valeurs de la paix dans les établissements scolaires. 3.2.2. Perspectives En 2011-2012 Living values Togo a programmé mener des activités dans 25 établissements dans la Région Maritime et recherche du financement pour réaliser ce programme. En ces périodes sensibles de notre pays où nous sommes appelés à vivre ensemble, Living values education-Togo pense que vivre ses valeurs constitue le fondement de la reconciliation par la tolérance, le dialogue, le pardon, la justice, l’humilité, l’honnêteté, le partage pour un Togo paisible, accessible à tous et où il fait bon vivre. C’est pourquoi, il est projeté la formation des responsables d’établissements scolaires, des chefs d’entreprises et d’ateliers, des journalistes, des parlementaires, pour faire asseoir les grandes valeurs en vue de faciliter la paix au Togo. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 52 3.3. Groupe de réflexion et d’action femme, démocratie et développement (GF2D) Le Groupe de réflexion et d’action femme, démocratie et développement (GF2D) est une Organisation non gouvernementale (ONG) à but non lucratif créée en 1992. La vision du GF2D est celle d’un Togo, d’une Afrique et d’un monde où les femmes connaissent leurs droits et en jouissent pleinement ; où les femmes libérées des contraintes et pesanteurs socioculturelles apportent leur contribution au développement de la société et participent aux prises de décision sur un pied d’égalité avec les hommes et dans un esprit de partenariat. Dès lors, convaincu que l’amélioration de la situation juridique des femmes au Togo constitue un élément clé pour assurer un développement durable et démocratique, le GF2D s’est fixé les objectifs suivants : • oeuvrer pour l’émergence de femmes décideurs dans tous les domaines de la vie nationale ; • faire prendre conscience aux femmes en général de leurs droits en tant qu’être humain • faire admettre aux hommes et aux femmes l’intégration des femmes à la vie publique au plan national, régional et international ; • promouvoir le bien-être de la femme au Togo, de l’enfant, et de l’être humain en général, en milieu rural comme en milieu urbain. Le fonctionnement du GF2D est assuré par divers organes chargés de missions spécifiques. Il s’agit de l’Assemblée générale, du Conseil d’administration du Bureau exécutif et du Centre de recherche d’information et de formation pour la femme (CRIFF). 3.3.1. Activités réalisées Selon la Résolution A/53/243 qui a lancé le programme d’action sur la culture de la paix, le programme doit porter sur huit domaines. Les activités réalisées par le GF2D se retrouvent dans quatre domaines que sont : - le renforcement de la culture de la paix par l’éducation ; la promotion de l’égalité entre hommes et femmes ; la favorisation de la participation démocratique ; le développement de la compréhension, de la tolérance et de la solidarité. Les activités menées dans le cadre du renforcement de la culture de la paix par l’éducation - Le projet « Rôle des femmes dans le processus de prévention, de résolution des conflits et de consolidation de la paix » réalisé en 2009 Ce projet réalisé dans les 6 régions administratives du pays avait pour objectif le renforcement de la démocratie au Togo par la promotion d’un processus électoral sans violence et respectueux des normes juridiques. Dans le cadre de ce projet, le GF2D a veillé à l’élaboration, par des consultants, et à la diffusion d’outils didactiques de formation et de sensibilisation à l’endroit des femmes et de la population en général. Pour certains aspects du DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 53 travail, notamment les sketches audio visuels, le GF2D/CRIFF a reçu l’appui technique des experts de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Dans le cadre de ce projet, il y a eu 3 sketches produits et diffusés, 3 théâtres fora réalisés, 5 affiches élaborées et imprimées et le manuel : « Guide de l’électeur et de l’électrice » actualisé, le manuel : « Homme ou femme, la vie de la nation, c’est mon affaire » revu et réédité et 6 sessions de formation de 180 animateurs et animatrices d’éducation civique réalisées. Ces formations se sont déroulées à Lomé, à Bagbé, à Atakpamé, à Sokodé, à Kara et à Dapaong et ont été suivies de séances de sensibilisation. Les activités menées dans le cadre de la promotion de l’égalité entre hommes et femmes - La formation des parajuristes pour la promotion des droits des femmes Plus de 600 parajuristes répartis en 33 réseaux préfectoraux formés à ce jour font des sensibilisations dans les villes et les villages sur les droits de la femme et aident les populations à résoudre leurs problèmes d’ordre juridique. - Le Projet «Trois ans pour réduire les violences, liées aux rites de veuvage faites aux femmes pour une réduction de la vulnérabilité des femmes au VIH/SIDA» débuté en 2009 en collaboration avec l’ONG ALAFIA. La première étape de la mise en œuvre de ce projet a consisté à commanditer une étude diagnostique des différents rites de veuvage en cours dans toutes les régions du Togo. Cette étude fut validée par les spécialistes de la question des droits de la femme qui sont venus de toutes les régions du Togo. Les activités proprement dites du projet ont débuté avec le plaidoyer auprès des chefs traditionnels pour une réduction voire l’éradication des rites de veuvages néfastes et propagateurs du VIH/SIDA dans les régions maritime et des savanes où le projet est mis en œuvre. De 2009 à 2010, les autorités administratives, traditionnelles et religieuses des préfectures de l’Avé, des Lacs, de la Sous-préfecture d’Afagnan, du Zio, du Golfe et de Vo dans la région maritime ont été informées des problèmes liés aux droits successoraux des femmes en vue d’une meilleure participation de leur part à la sensibilisation de leurs populations. Des cérémonies d’abolition des rites de veuvage ont été réalisées dans ces préfectures. - Projet « participation égalitaire des femmes et des hommes à la vie publique et politique » réalisé en janvier 2010. Les objectifs généraux de ce projet ont été d’une part de contribuer à la participation équitable des hommes et des femmes à la vie politique et publique notamment aux élections locales et d’autre part de promouvoir l’esprit civique chez les femmes pour une égale participation à l’exercice de la citoyenneté et les candidatures féminines aux élections locales. Le projet a permis de former 58 femmes membres de partis politiques et leaders communautaires. - Le projet « participation des femmes aux élections locales au Togo » réalisé en novembre 2010. Le projet a eu pour objectif de renforcer les capacités de 60 femmes potentielles candidates aux élections locales pour les amener à s’impliquer davantage dans la gestion des affaires de la cité et dans la consolidation de la démocratie à la base pour le succès du processus de décentralisation en cours. Il a permis aux futures candidates d’approfondir leurs DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 54 connaissances en ce qui concerne la décentralisation, la gouvernance locale et les enjeux de leur participation à la vie publique et politique. - Projet « Croisées des chemins » et la vulgarisation du protocole à la charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits de la femme en Afrique démarré en 2010. L’objectif général du projet est de contribuer à l’acceptation universelle des droits des femmes africaines et de leur concrétisation dans la vie de chaque femme et de chaque fille. Il s’agit spécifiquement d’accroitre la connaissance des populations sur le Protocole à travers l’usage efficace des médias en créant une plate-forme de discussion sur les dispositions du Protocole et sur les droits de la femme africaine en général. A cet effet Les Six (6) épisodes d’une série théâtrale radiophonique titrée « Croisées des chemins » ont été diffusés par les onze stations de radios communautaires dans les préfectures de Tone, Oti, Kéran, Kara, Sotouboua, Tchaoudjo, Wawa, Kloto, Vo, Golfe (Canton d’Aflao) et Lomé commune. - Les centres d’écoute et d’assistance juridique. Le GF2D offre une assistance juridique aux populations à travers six (6) centres d’écoute localisés dans les préfectures de Golfe, Zio, Kloto, Ogou, Tchaoudjo et Assoli. Le CRIFF abrite le plus grand centre d’écoute du GF2D qui traite en moyenne 1400 cas par an. Les consultations au centre d’écoute portent entre autres sur les violences basées sur le genre (le viol, l’inceste, la violence conjugale, le harcèlement) la succession, l’abandon de famille, mésentente entre époux, le divorce, la contribution aux charges du ménage. - Les recherches et les publications. Le GF2D a déjà produit et publié à ce jour, plusieurs documents notamment : le manuel des parajuristes, le Guide juridique de la femme togolaise, le Livre blanc : Femme togolaise aujourd’hui et demain ; le guide de l’électeur et de l’électrice, le manuel de formation des femmes candidates aux élections locales : homme ou femme, la vie de la nation c’est mon affaire et un journal trimestriel dénommé « Femme autrement ». Les activités menées pour favoriser la participation démocratique - Le projet : « Promotion de femmes leaders en milieu rural » Ce projet a pour objectif général l’accroissement de la participation efficace des femmes aux prises de décisions au sein des Comités villageois de développement (CVD) et Comités de développement de quartier (CDQ) dans les communautés rurales de la région maritime du Togo. Le GF2D a mis en œuvre le projet de promotion de femmes leaders en milieu rural de 2007 à 2009 à travers des formations de femmes leaders et de membres des bureaux de CVD/CDQ. Il a concerné directement Cent soixante huit (168) femmes et hommes, membres de trente six (36) CVD/CDQ. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 55 - Le projet électoral : « Implication des femmes pour un scrutin présidentiel apaisé et libre au Togo» Ledit projet a été mis en œuvre pour accompagner l’élection présidentielle du 4 mars 2010. Il a contribué au renforcement de la démocratie au Togo à travers la promotion d’un processus électoral sans violence et respectueux des normes juridiques et également par une participation massive des citoyens, surtout des femmes, aux élections présidentielles de 2010. Ce projet a été réalisé dans les 6 régions administratives du pays. Divers outils de sensibilisation ont été élaborés. Il s’agit de 10 000 exemplaires du guide de l’électeur et de l’électrice et 500 exemplaires du manuel de formation « Homme ou femme, la vie de la nation, c’est mon affaire » qui ont été actualisés et produits. Ces outils ont servi de supports de formation des animateurs et animatrices d’éducation civique. 5000 affiches moyennes et 15 affiches géantes ont été conçues, produites et ont été placardées dans les endroits stratégiques des grandes villes du pays et dans toutes les préfectures. Elles ont véhiculé des messages de paix et de non-violence Des sketchs visuels ont également été réalisés sur CD et DVD par la compagnie KALAMBANI avec l’appui technique de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ainsi que des sketchs audio par la troupe Carré jeune. Il s’agit de trois sketchs intitulés respectivement « L’élection n’est pas la guerre, c’est un débat d’idées » ; « Comment voter ? » et « La proclamation des résultats et les recours » ont été produits en français, en éwé et en kabyè. Ils ont été reproduits en 150 exemplaires. 185 animateurs et animatrices d’éducation civique de toutes les régions du pays ont effectivement été formés lors des 6 ateliers de renforcement des capacités qui ont eu lieu du 18 janvier au 05 février 2010. Trois télévisions (TV2, RTDS, TV7) ont fait 43 diffusions des sketchs en français, éwé et kabyè. De même, 25 radios recrutées dans les 5 régions du pays et à Lomé ont effectué 68 diffusions des sketchs audio dans les trois langues. - Projet « plaidoyer et lobbying pour la participation des femmes à la vie publique et politique » Les objectifs de projet lancé en octobre 2010 sont les suivants : - obtenir du gouvernement togolais l’adoption de lois sur le quota pour la participation des femmes aux postes nominatifs et électifs à un taux de 30% au moins ; - sensibiliser la population sur l’impact de la participation des femmes à la vie publique ; - créer un cadre de réflexion en vue de revendiquer la promotion et l’implication des femmes dans la vie publique ; - instaurer un suivi de la participation effective des femmes à la vie publique et politique. En partenariat avec le WILDAF- Togo deux manuels ont été produits. Il s’agit du manuel de formation des femmes à la gouvernance au Togo : les droits humains de la femme ; les processus de planification, programmation, budgétisation, analyse du budget et intégration du genre au budget et du manuel de formation des femmes à la gouvernance au Togo : plaidoyer, lobbying, réseautage, mise en coalition et négociation. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 56 3 ateliers de formation de 90 femmes leaders communautaires et membres de partis politiques en technique de plaidoyers ont été d’octobre à novembre 2010 à Lomé, Kara et à Kpalimé. Le GF2D s’est positionné également comme un interlocuteur de premier ordre dans le processus de réforme de l’état civil au Togo et des questions liées aux droits successoraux des femmes. Les activités menées pour le développement de la compréhension, la tolérance et la solidarité Depuis 2004, le GF2D est fortement impliqué dans les différentes étapes du processus de démocratisation du pays initié par le gouvernement depuis la prise des 22 engagements par le Togo vis-à-vis de l’Union européenne. Le GF2D participe en tant que représentant de la société civile au dialogue inter togolais qui a abouti à, la signature le 20 août 2006 d’un accord politique global. Le GF2D mène d’autres actions ponctuelles de promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance à savoir : la participation à l’Accord politique global et au Cadre permanent de dialogue et de concertation. 3.3.2. Les perspectives Dans le cadre des objectifs de la décennie de l’UNESCO, le GF2D entend intensifier les actions déjà menées pour le renforcement de la culture de la paix par l’éducation, la promotion de l’égalité entre hommes et femmes, la favorisation de la participation démocratique, le développement de la compréhension, de la tolérance et de la solidarité. Il s’agira spécifiquement : - - de renforcer et de multiplier les réseaux de parajuristes ainsi que les centres d’écoute et d’assistance juridique ; d’œuvrer pour l’amélioration de l’accès des femmes à la justice ; de créer des abris temporaires pour les femmes victimes de violence ; d’intensifier les actions de plaidoyers envers les autorités publiques et les partis politiques pour plus de participation de la femme à la vie publique et politique au Togo ; avec le programme en direction de la jeune fille démarré en 2008, le GF2D prépare des jeunes à la promotion des droits et du leadership de la femme. WiLDAF-Togo a continué le programme APENEFA (Paix dans la communauté) réalisé en 2009 avec un second volet en 2011. Le programme APENEFA de 2011 a couvert 12 villages choisis dans quatre des régions du Togo à savoir la Région Maritime, la Région des Plateaux, la Région de la Kara et la Région des Savanes. Des leaders communautaires (femmes, chefs de villages, responsables CVD…) sur la d’édification de la paix dans les familles, les quartiers et les villages. Une nouvelle phase du programme sera réalisée en 2012. Elle prendra en compte la Région Centrale et une partie de la Région Maritime, spécialement la Préfecture du Golfe et la Préfecture du Zio. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 57 3.4. Ligue togolaise des droits de l’homme (LTDH) La Ligue togolaise des droits de l’homme (LTDH) est une association à but non lucratif, créée le 20 juillet 1990 à Lomé par des Avocats, des professeurs d’université et autres acteurs de la vie socio-économique du pays. Elle s’est assignée pour mission fondamentale de contribuer à l’édification d’un état de droit au Togo par la promotion, la protection et la défense des droits humains et des libertés publiques. Première organisation indépendante en matière des droits de l’homme au Togo, la LTDH n’a cessé d’apporter sa pierre à la construction démocratique de notre pays et à la promotion du respect de la dignité humaine sur toute l’étendue du territoire togolais. Pour son fonctionnement, la LTDH s’est dotée de trois (3) organes : une Assemblée générale (AG), un Bureau exécutif (BE) et un Commissariat aux comptes (CC). Le Bureau exécutif est assisté d’un personnel d’appui au programme. La LTDH compte 30 sections locales réparties dans 30 préfectures du pays. Aujourd’hui, l’association compte plus de cinq mille (5000) membres, répartis en trente sections sur toute l’étendue du territoire national. Elle est affiliée à la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), à l’Union interafricaine des droits de l’homme (UIDH) et à la Commission internationale des juristes (CIJ). Depuis octobre 2010, la LTDH est représentée, à la Commission du mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP). 3.4.1. Activités réalisées Depuis sa création, la LTDH conduit des actions de promotion et de protection des droits des citoyens sur le plan national et international à travers : - des séminaires de formation et de renforcement des capacités de la société civile, des forces de l’ordre et de sécurité en droits de l’homme et libertés fondamentales ; - des campagnes d’éducation et de formation à la citoyenneté sur des radios de proximité ; - des actions de protection et d’assistance aux victimes de violations des droits de l’homme ; - des sensibilisations de masse aux populations sur la démocratie et les élections ; - la publication de rapports périodiques sur la situation des droits humains au Togo. ► Ses actions en faveur de la protection de la dignité humaine lui ont valu le prix de la Commission consultative des droits de l’homme de la République Française et le prix de l’Edit de Nantes en 1993. Promotion et protection des droits de l’homme La promotion d’une culture de la paix et de la non-violence passe par la promotion du respect des droits de la personne comme l’a énoncé l’UNESCO dans les huit domaines d’action qu’elle a défini. La LTDH fidèle à sa mission de promotion des droits humains, a réalisé au cours de la période 2001-2010 des actions à l’endroit des différentes couches sociales de la population togolaise. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 58 Des activités sont essentiellement caractérisées par des séminaires et ateliers de formation ; des émissions radiodiffusées qui couvrent une masse importante de la population togolaise et d’autres activités dont le but est de former et d’éduquer la masse sur les notions de citoyenneté, de solidarité et de tolérance. Quelques actions répertoriées ci-dessous démontrent de l’engagement de la LTDH à œuvrer pour une culture de la paix au Togo. Du 02 au 06 mars 2009 : à Dapaong et à Sokodé, dans le cadre de la réalisation du projet ACT, phase 5 intitulé « Education aux droits de l’homme en milieux scolaire », une délégation de la LTDH a entretenu les élèves dans lesdites localités sur les thèmes : - les droits et devoirs de l’enfant en milieu scolaire ; - les droits de l’homme et le VIH SIDA ; - les dangers de l’excision sur la vie d’une jeune fille. A Kpalimé, ville située à 120 kilomètres au sud-ouest de Lomé, la section locale de la LTDH a organisé en collaboration avec le Bureau national, et ce, dans le cadre de la double célébration des 50 ans de l’adoption de la convention relative aux droits de l’enfant et des 61 ans de la DUDH, des causeries-débats sur le thème : « Droits et devoirs de l’enfant en milieux scolaires ». Ces causeries-débats qui ont eu lieu ; la première le 10 décembre 2009 au Collège d’enseignement général de Kpodzi et la seconde, le 15 décembre 2009 au Collège Protestant d’Agomé Kpalimé, et ont rassemblé des élèves de plusieurs établissements de la localité. Le 08 mars 2009 : dans le cadre des activités marquant la journée mondiale de la femme, la LTDH a organisé en collaboration avec WiLDAF-TOGO et en partenariat avec la FIDH, une caravane qui a sillonné les grandes artères de la ville de Lomé, dans le but de faire valoir les droits de la femme, de lancer un appel pour leur promotion et de dénoncer les cas de violations desdits droits. Cette caravane marquait aussi le début de la campagne mondiale pour la promotion des droits de la femme initiée par la FIDH et dénommé « l’Afrique pour les droits de la femme : ratifier et respecter ». Renforcement des capacités des acteurs impliqués dans le processus électoral En mai 2009, la LTDH a été sollicitée par le HCDH-Togo dans le cadre d’un atelier de formation organisé à l’intention des représentants des organisations de la société civile, des partis politiques et des agents de sécurité, pour donner une formation sur le thème « Le rôle et la responsabilité des Organisations de la société civile en matière de sécurisation du processus électoral au Togo ». Dans le cadre de l’élection présidentielle d’avril 2005, la Ligue a mené une vaste campagne de mobilisation citoyenne, de sensibilisation au vote pacifique, et d’éducation civique. Des équipes de la Ligue en collaboration avec le collectif des associations de la société civile et des organisations syndicales du Togo (CASCOST), ont fait des tournées dans plusieurs villes du Togo pour sensibiliser les populations et surtout les jeunes à la mobilisation générale en faveur de l’élection présidentielle. C’est ainsi que dès le mois de mars 2005, des actions d’éducation civique ont été menées durant la période de révision des listes électorales, en direction des populations afin de les inciter à aller retirer leurs cartes d’électeur, et exhorter d’autres citoyens à s’inscrire sur les listes électorales pour aller accomplir leur devoir civique le jour du scrutin. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 59 Dans le cadre de la Journée internationale des droits de l’homme et des activités marquant le 61ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, la LTDH a tenu à son siège à Lomé, le 10 décembre 2010, une conférence de presse ayant pour thème : « 10 décembre 1948 - 10 décembre 2009, 61 ans de Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) pour une présidentielle libre, démocratique, transparente et sans violence au Togo ». Ce thème qui avait été inscrit sur des banderoles affichées à des lieux publics dans les chefslieux des cinq régions du Togo, est inspiré par la forte préoccupation de la LTDH de voir pour une fois dans notre pays, se dérouler une élection présidentielle honnête. Ce thème pose la problématique du respect des droits humains en période électorale. Elle a été développée à travers des émissions radiophoniques animées en français, en mina et en ewé à Lomé par la LTDH le 09 décembre 2009 sur les radios Kanal fm, Nana fm et Métropolys. Le but principal de ces émissions est d’exhorter les acteurs du processus électoral tant civils, politiques que militaires à œuvrer pour des élections apaisées et sans violences. Dans le cadre de l’exécution du projet « PEACE » relatif à la sensibilisation des populations dans les trente (30) préfectures du Togo sur le processus électoral, une délégation de la LTDH, a sillonné le territoire du 23 juillet au 25 août 2007 pour exhorter les populations à faire preuve de tolérance et de respect mutuel, de respect des autorités et de la loi, des institutions et des biens publics et privés et à cultiver un climat de quiétude avant, pendant et après le processus électoral. Ces activités ont été faites aussi à travers des thèmes en ateliers de formation et des émissions radiophoniques en langues locales. En février 2010, à la veille de l’élection présidentielle du 04 mars 2010, le Projet d’Appui au processus électoral « Projet PAPE », piloté par la LTDH, a permis a deux équipes composées aussi bien de membres du bureau exécutif que de membres actifs de la LTDH, de parcourir les trente (30) préfectures du Togo, en 30 jours, soit 1 jour par préfecture et 15 jours pour chaque équipe, pour informer et sensibiliser les citoyens et les militants des partis politiques aux élections, à la compréhension des règles de la vie démocratiques, leurs fondements pour une campagne électorale non violente et des élections libres et transparentes. Cette tournée a été aussi l’occasion pour la LTDH d’éduquer la population à la citoyenneté, aux règles minima de la démocratie, aux droits et devoirs de vote, de susciter des solutions alternatives afin de favoriser une élection réellement démocratique et surtout sans violence. Au total, 3000 personnes en âge de voter ont été formées, informées et sensibilisées, soit 100 personnes par préfecture. Au quotidien, la LTDH œuvre dans la résolution des conflits entre les particuliers, les particuliers et l’administration, à travers ses conseils et ses médiations. 3.4.2. Difficultés L’ignorance est la première cause du non respect des principes démocratiques, ce qui peut conduire à la violence. Cette situation est plus accentuée à l’intérieur du pays qu’à Lomé, et encore plus dans les villages. En dépit des efforts de l’Etat, il faut admettre qu’il reste beaucoup à faire en matière de respect des droits humains. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 60 3.4.3. Perspectives Eu égard aux difficultés rencontrées et aux constats faits sur le terrain, il y a lieu d’orienter les actions en vue de la consolidation de la paix sociale par : - l’intensification de l’action de la société civile ; - le renforcement de capacités de la société civile ; - le renforcement des actions de l’Etat en faveur de la protection des droits humains. 3.5. Fédération togolaise des associations, centres et clubs UNESCO (FTACU) La Fédération togolaise des associations, centres et clubs UNESCO (FTACU), portée sur les fonts baptismaux en 1986 est une organisation qui compte 150 clubs affiliés. Elle a son siège à Lomé et est affiliée à la Fédération Mondiale des Associations, Centres et Clubs UNESCO (FMACU) en 1987. La FTACU a reçu en 1987 la distinction de Messager de la Paix décernée par l’UNESCO. A partir de 2005, la FTACU s’est engagée dans un processus participatif de refondation du mouvement des clubs UNESCO du Togo. Pour promouvoir une meilleure visibilité de ses actions, la FTACU s’est engagée à rompre avec le saupoudrage, c'est-à-dire la réalisation d’actions ponctuelles, hautement médiatiques sans changements durables dans le comportement des bénéficiaires. Elle est entrée dans une phase de refondation marquée par l’élaboration de son plan stratégique 2005 – 2015. Ce plan repose sur une mission, une vision, un engagement et quatre axes stratégiques : La vision : “Elever dans l’esprit des hommes, les défenses de la paix” La mission : travailler pour que “Le citoyen togolais joue un rôle actif dans la société avec comme principes : l’égalité, la justice, la tolérance, le refus global de la violence et la recherche de solution pacifique à toutes formes de désaccord ou de conflit’’. L’engagement : pour ce faire il faut ‘’Aider le citoyen à se structurer l’esprit et à se donner une charpente mentale qui le place à un carrefour non pas de distribution de contenu, mais de la création, tournée vers la participation et l’action”. Quatre axes d’orientation stratégique ont été identifiés en termes de défis à relever : le défi des offres alternatives de formation et d’éducation pour la vie et tout au long de la vie ; le défi de la bonne gouvernance du mouvement des Clubs UNESCO ; le défi de la diversification des sources de financement ; et, le défi de l’accès à l’information. Toute cette nouvelle dynamique enclenchée vise, la promotion d’un changement de comportement responsable des militants. La FTACU a alors choisi de s’inscrire dans un processus de formation permanente hiérarchisée qui permette au militant de suivre à un rythme digeste, une transformation citoyenne faisant de l’être une personne épanouie qui incarne la vision du mouvement des clubs UNESCO du Togo. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 61 Pour ce faire, dans le cadre de son processus de refondation, un cursus de formation doté de curricula et d’un référentiel de formation est en cours d’élaboration au profit des militants des clubs à la base. Elle est l’une des premières organisations à s’approprier le concept de culture de la paix. 3.5.1. Activités réalisées Dès la proclamation de l’année internationale de la culture de la paix, la FTACU a instauré une quinzaine de la tolérance qu’elle célèbre chaque année depuis 2001 entre le 15 et le 30 novembre. La quinzaine de la tolérance La quinzaine de la tolérance est un cadre d’échange culturelle, d’intégration et de célébration de la paix par des activités qui sont fortement médiatisées. Elle mobilise plus de 10 000 élèves des 145 clubs UNESCO scolaires du Togo autour des activités suivantes : Un tournoi de l’intégration autour du basketball qui réunit en un weekend une dizaine de collèges et lycées de la capitale. Le cadre pavé des emblèmes de la culture de la paix et de banderoles véhiculant des messages de paix mobilise en moyenne 2000 jeunes spectateurs. Dans d’autres régions du pays, il est organisé des activités récréatives (soirées théâtrales, de poésies, de chansons et de sketchs) et sportives (athlétisme, tournois de football interclasses ou inter collèges) en faveur de la paix, la tolérance et l’intégration. Il est aussi organisé des projections de film sur la culture de la paix suivi de débat dans certains collèges et lycées du Togo, le vernissage d’expositions d’outils et d’ouvrage sur les droits de l’homme, la démocratie et la paix. Notons au passage qu’à travers toutes ces activités, les acteurs véhiculent des messages de paix, de tolérance et mettent en exergue des valeurs traditionnelles de paix, de concorde et de solidarité mutuelle. Enfin dans le cadre de cette décennie, la FTACU a participé plus d’une fois à une caravane de la paix organisée par le gouvernement en collaboration avec les organisations de promotion de la décennie au Togo. Projet de renforcement de la paix par l’éducation - Alphabétisation fonctionnelle Grâce à l’appui de partenaires canadiens, la FTACU a initié un projet national d’alphabétisation fonctionnelle à l’intention de 2 150 jeunes femmes identifiées dans les 5 régions économiques du Togo. Le but de cette activité est de lutter contre l’isolement intellectuel de la femme. Le projet a touché les groupes organisés de femmes dont des commerçantes, des artisanes de différents corps de métiers, les agricultrices… au-delà de l’apprentissage de la lecture, de l’écriture, du calcul et de l’expression orale. Les apprenantes ont bénéficié d’une alphabétisation fonctionnelle en langues locales ou en français en fonction des desiderata des groupes cibles et des localités. Ainsi, les bénéficiaires ont été initiées dans divers domaines à savoir : DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 62 le domaine de la santé : les thèmes ont porté sur la santé sexuelle et de la reproduction avec la prévention en matière des IST, du VIH et du sida, l’hygiène alimentaire, la lutte contre l’automédication, la santé pré et post natale de la mère et de l’enfant. Le domaine des droits de la femme et de l’enfant : les femmes ont été initiées aux principes de réduction des inégalités sociales entre hommes et femmes et leurs capacités à se rendre économiquement et culturellement autonomes. Le projet a été développé chez des femmes leaders des compétences pour accompagner leurs pairs dans la lutte contre les pressions sociales. La promotion de l’établissement de l’acte de naissance dès la naissance aux enfants et les droits essentiels de l’enfant (droit à la vie, à l’alimentation, à l’éducation, à la santé…) ont été largement promus. Cet apprentissage a mobilisé plusieurs acteurs étatiques et non étatiques (ONG et associations à base communautaire). Il a été sanctionné par un certificat de fin de formation. - La formation des enseignants à l’enseignement de l’éducation civique Dans le cadre du recyclage des enseignements, la FTACU a organisé des sessions de formations en 2005 sur la dimension éducation aux droits humains et aux valeurs humaines à l’intention des professeurs de français et de d’histoire géographie qui ont la charge de dispenser les cours d’ECM. Ce projet a permis de former au moins 150 enseignants de plus de 50 collèges et lycées du Togo. - L’éducation à l’environnement et en matière de santé de la reproduction En partenariat avec l’UNFPA, la FTACU a organisé sur trois ans, en moyenne 03 ateliers de formation par an sur les questions environnementales et 05 sessions annuelles sur la sexualité des jeunes, les IST, le VIH et le sida. Plus de 360 militants des clubs UNESCO ont été formés dans le domaine de la protection et de la gestion de l’environnement, 1500 en matière de sexualité et de lutte contre la pandémie du sida. Le programme VIH et sida a été aussi soutenu par l’OMS et l’Association togolaise pour le bien être familial (ATBEF). - L’éducation à la culture de la tolérance, de la paix, aux respects des droits humains et à l’égalité entre les genres. La thématique culture de la paix et la tolérance, a été largement disséquée dans les clubs. Elle a fait l’objet d’une éducation citoyenne pratique à travers la vie des clubs. Chaque club scolaire en fonction des réalités locales organise une activité socioéducative pratique pour développer des valeurs pour vivre ensemble. L’ethnocentrisme, la stigmatisation des personnes victimes de la pandémie le VIH, l’entretien de stéréotypes et clichés sexistes, le harcèlement… sont d’autant d’écart de comportements qui ont fait l’objet d’apprentissage pour la compréhension mutuelle. La promotion du leadership féminin a fait l’objet d’une attention particulière. De 2001 à 2003 il a été initié un projet dénommé projet femme de la FTACU. Ce projet a mobilisé la quasitotalité des jeunes filles et femmes militantes, membres des clubs UNESCO soit 357 jeunes filles et jeunes femmes. Cette activité a été une opportunité pour promouvoir la jeune fille à des postes de responsabilité dans les comités d’écoles et dans les instances dirigeantes des clubs affiliés, au sein des bureaux des conseils régionaux et du bureau national de la FTACU. Aujourd’hui, tous les efforts sont faits pour que la parité soit respectée dans le choix des acteurs au sein des instances du mouvement des clubs UNESCO. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 63 • Les actions transversales - Les camps chantiers En prélude à la décennie, la FTACU a organisé des camps chantiers de développement communautaire sur des thèmes de culture de la paix, de l’intercompréhension, l’amitié et la concorde entre les peuples. Tous les deux ans et d’une région du Togo à l’autre, la FTACU dans le cadre de ses chantiers internationaux a reboisé plus de 2000 ha d’espace urbain et ruraux évalué à plus de 45.000 plants mis en terre, construit des bâtiments scolaires et accessoires. Ces chantiers ont regroupé par édition plus de 250 militants du mouvement des clubs UNESCO venant d’Europe, d’Afrique, d’Amérique et du Togo. 3.5.2. Difficultés rencontrées La FTACU, à l’image de la Fédération mondiale des associations centres et clubs UNESCO (FMACU), a traversé une période de crise il y a quelques années. Cette crise principalement d’ordre financier a réduit ses activités de façon générale. 3.5.3. Perspectives L’éducation à la culture de la paix doit faire l’objet d’une action au quotidien. A ce titre la FTACU est en discussion avec ses partenaires pour lancer le programme intitulé Aide à la Réduction de la Violence Structurelle et Informelle sur les Enfants en Milieu Scolaire (ARVS) Le bilan est pour les militants et acteurs du mouvement du Togo un nouveau départ pour faire des acquis de la décennie le ferment de la politique de refondation dans laquelle la FTACU s’est inscrite. 3.6. Coordination nationale des Ecoles Associées de l’UNESCO Les écoles associées de l’UNESCO sont instituées en 1953. Après leur lancement en Afrique en 1969, les premières écoles associées du Togo ont vu le jour dans les années 80 ; mais ce n’est qu’à partir de 1990 que le système a gagné un bon nombre d’établissements scolaires, surtout à compter de 1992 avec l’érection d’une division des écoles associées et des clubs Unesco au sein du Secrétariat général de la Commission nationale pour l’UNESCO. Une école associée de l’UNESCO est un établissement scolaire (maternel, primaire, secondaire d’enseignement général ou technique, ou de formation d’enseignants) ancré dans le système éducatif national, considéré comme des laboratoires et des porte-drapeaux de l’innovation pédagogique au service de la paix et du développement durable, où les jeunes venus, d’horizons divers, appartenant à des groupes ethniques différents apprennent à vivre ensemble et à construire un avenir viable. En dehors des programmes officiels d’enseignement, les écoles associées de l’UNESCO mènent des activités qui répondent à des enjeux vitaux tels que : renforcer le dialogue entre différentes cultures, assurer le respect des droits de l’homme, faire face au phénomène du changement climatique et aux catastrophes naturelles, prévenir la dissémination du VIH/SIDA, promouvoir le développement durable et préserver le patrimoine mondial. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 64 Aujourd’hui, le réseau togolais du système des écoles associées de l’UNESCO compte 98 établissements scolaires répartis sur toute l’étendue du territoire national à savoir : • • • • • • 03 écoles maternelles ; 38 écoles primaires ; 54 établissements secondaires d’enseignement général ; 01 institut d’enseignement technique confessionnel ; 01 centre régional d’enseignement technique et de formation professionnelle ; 01 école normale supérieure (formation de professeurs de collège d’enseignement général). Dans le cadre de la décennie internationale en question, les écoles associées du Togo ont mené diverses activités ainsi que d’autres ont été initiées par le truchement de la coordination nationale des écoles associées de l’UNESCO au sein de la dite commission nationale. Il faut rappeler en passant qu’au Togo, compte tenu des crises sociopolitiques que le pays a connues, les autorités d’alors avaient décidé d’introduire dans les programmes scolaires, l’enseignement de la démocratie et des droits de l’homme dans les établissements scolaires et proclamé l’année 1999 « Année des droits de l’homme et du dialogue au Togo » afin de cultiver déjà dès le bas âge, dans l’esprit des scolaires, les valeurs de la paix. 3.6.1. Activités réalisées Ces activités ne sont que la suite logique de celles entreprises déjà et qui embrassent les grands thèmes d’études retenus à savoir : les problèmes mondiaux et le rôle du système des nations unies ; l’éducation au développement durable ; la paix et les droits de l’homme ; les IST/SIDA ; la lutte contre l’usage des drogues en milieu scolaire et l’apprentissage interculturel. Elles se tiennent le plus souvent lors des semaines culturelles, la célébration des journées internationales, la fin de l’année scolaire pour fêter le départ en vacances. Ce sont des conférences-débats sur divers thèmes liés à la culture de la paix et aux droits de l’homme’, animées par des enseignants ou par des personnes ressources invitées pour la circonstance. Ce sont aussi le théâtre, des projections de films, des ballets et des danses chorégraphiques, des rencontres sportives, des excursions, la protection de l’environnement qui meublent ces journées. Dans toutes les écoles et de façon formelle, l’accent est mis sur le respect réciproque et l’acceptation de l’autre quelles que soient ses différences. Ainsi, la tolérance est-elle devenue une vertu qui se traduit chaque jour dans le comportement des jeunes scolaires. A son tour, la Commission nationale pour l’Unesco a depuis lors initié et entrepris des activités allant dans le sens des objectifs assignés à la décennie internationale des nations unies pour la promotion de la culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants du monde. Ces activités sont axées sur le théâtre, le chant choral et le sport. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 65 • Tournoi national interscolaire de théâtre Le tournoi national interscolaire de théâtre, a eu pour thème : « Rencontre de la culture de la paix », et vise à favoriser le brassage culturel, l’amitié, la fraternité entre les jeunes scolaires et a connu plusieurs éditions. La première édition a rassemblé 15 lycées et collèges des 6 régions pédagogiques du Togo sur les 18 invités. Elle a connu une phase régionale le 7 avril 2001 simultanément dans les chefslieux des régions et la finale nationale à Lomé, le 14 avril 2001. Etaient en lice à la finale de Lomé, le lycée Nassablé de Dapaong, le lycée de Bassar, le lycée moderne de Sokodé, le lycée d’Agou, le lycée de Tabligbo, le lycée de Tokoin et l’institut technique notre Dame de l’Eglise. Les prestations ont porté sur des titres évocateurs comme : « Chansons pour la paix », « Trône royal », « Richesse et violence riment-elles avec la paix ? », « Victime de l’ignorance », etc. Au-delà des prix gagnés par les établissements, ce tournoi national de théâtre aura permis de développer dans l’esprit des jeunes élèves les valeurs qu’incarne la culture de la paix que sont la paix elle-même, l’amour, la tolérance, la démocratie, la justice, la compréhension, etc. Le tournoi national de théâtre a connu sa 2è édition le 29 mars 2003 dans le grand amphithéâtre de la faculté des sciences de l’université de Lomé. Y avaient participé le lycée 2 février d’Agbalepedogan Lomé, le collège St Joseph de Lomé, le collège ENIT, le lycée de Tokoin. Les participants ont pu à leur tour s’imprégner des valeurs de la culture de la paix. Les activités théâtrales se sont donc poursuivies dans plusieurs établissements du réseau des écoles associées du Togo et d’autres éditions eurent lieus respectivement le 19 mars 2005 et le 31 mars 2007 avec la même ferveur et le même engouement. En dehors du théâtre pour promouvoir la culture de la paix, il y eut aussi le chant choral. • Rencontre sous-régionale interscolaire de chant choral entre les élèves des écoles associées de l’UNESCO pour l’Afrique de l’ouest, RESEAO Le RESEAO : Le Réseau du système des écoles associées de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest à sa création à Lomé en juillet 2003 s’est fixé comme objectif entre autre de promouvoir les échanges interculturels entre les coordinations nationales des écoles associées et notamment entre les jeunes scolaires de la sous-région : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée, Mali, Niger, Nigéria, Sénégal et Togo. La stratégie était de mettre en œuvre des activités socioculturelles visant à renforcer la culture de la paix, et parmi les multitudes activités prévues, le Togo a choisi et initié le chant choral pour mettre en exergue le dialogue interculturel, l’amitié, la fraternité, la justice, la liberté d’expression entre les différentes écoles appartenant au RESEAO. Aujourd’hui, le chant choral a déjà connu 4 éditions. Le tableau ci-dessous récapitule toutes les 4 éditions avec les écoles ayant participé à chaque édition. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 66 Date et édition 8 au 12 août 2005 1ere édition 7 au 10 août 2007 2è edition 3 au 7 août 2009 3è édition 1er au 5 août 2011 4è édition Nom des pays Bénin Ghana Togo Bénin Ghana Nigéria Togo Bénin Ghana Nigéria Togo Bénin Burkina Faso Ghana Nigéria Togo Nom des établissements participants Ecole secondaire des arts et métiers, Abomey Calavi Armed forces basic school, Accra Collège Protestant Lomé, Tokoin Ecole secondaire des arts et métiers, Abomey Calavi St John junior secondary school, Accra Lagos state model college Kankon, Badagry Groupe scolaire du Collège St Joseph, Lomé Collège Notre Dame de Lourdes, Porto-Novo Crown Prince Academy, Accra Federal Government College Ijanikin, Lagos Institut Technique Notre Dame de l’Eglise, Lomé Lycée Mathieu Bouké, Parakou Lycée mixte de Gounghin, Ouagadougou Anglogold Ashanti School, Obuasi King’s College, Lagos Lycée 2 Février d’Agbalepedogan, Lomé Les délégations se composent habituellement d’environ 20 personnes y compris les encadreurs et le maître de chant. Les élèves sont âgés de 15 à 21 ans. Somme toute, plus de 350 élèves venus des écoles du RESEAO ont bénéficié de ces 4 éditions de chant choral. Outre le chant choral, les élèves échangent aussi leurs connaissances sur l’UNESCO et le RESEAO ; communiquent sur le changement climatique dans leur milieu respectif et le comportement qu’ils adoptent puis font une sortie touristique sous l’encadrement des organisateurs. Les écoles associées sont aussi passées par le sport pour inculquer les valeurs de paix et de tolérance aux élèves. Les jeux de la fraternité : le sport au service de la paix Ces jeux se sont déroulés à Lomé du 6 au 20 décembre 2008 à travers un tournoi interscolaire de basketball (masculin et féminin) entre les élèves de 8 établissements appartenant au réseau (CEG Kodjoviakopé, CEG Ablogame, CEG Tokoin centre, Collège Protestant de Lomé Tokoin, Collège St Joseph, Lycée de Tokoin, Lycée 2 Février d’Agbalepedogan, Institut technique Notre Dame de l’Eglise) avec l’appui technique de la Direction nationale des sports et de la Fédération togolaise des arbitres de basketball. Il s’est dégagé de ce tournoi un esprit de convivialité, d’enthousiasme et des relations d’amitiés qui se sont tissées entre les élèves. 3.6.2. Perspectives Toutes les activités initiées dans le cadre de la décennie internationale des nations unies pour la promotion de la culture de la paix et de la non- violence au profit des enfants du monde ont pu se dérouler non sans difficultés. En effet, au niveau des écoles associées, il y a un besoin de formation appropriée des enseignants en matière d’encadrement dans les écoles associées DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 67 afin de leur impulser de nouvelles dynamiques. Aussi auront-elles besoin d’accompagnement financier pour soutenir l’exécution des activités. Quant à la commission nationale, plus de moyens financiers lui permettraient d’atteindre plus de bénéficiaires dans l’exécution de ses activités. 3.7. Women in law and development in Africa/Femme droits et développement en Afrique (WiLDAF/FeDDAF) TOGO Women in law and development in Africa/Femmes, droit et développement en Afrique (WiLDAF/FeDDAF) est un réseau panafricain non gouvernemental et à but non lucratif pour les droits des femmes, destiné à promouvoir et à renforcer les stratégies qui lient le droit au développement afin d’accroître la participation et l’influence des femmes aux niveaux local, national et international. Le réseau a été officiellement créé en février 1990 et son siège se trouve à Harare au Zimbabwe. Il est opérationnel aujourd’hui dans 27 pays d’Afrique dont le Togo. WiLDAF/FeDDAF-TOGO membre du WiLDAF/FeDDAF, a commencé à mener des actions dès 1997 mais a été officiellement reconnu le 16 avril 1999. Son siège est basé à Lomé et il intervient sur toute l’étendue du territoire national. Aujourd’hui, WiLDAF/FeDDAF-TOGO compte 55 ONG membres et 84 membres individuels. La mission de WiLDAF/FeDDAF-TOGO est de rendre effective la jouissance des droits humains aux femmes au Togo. La vision de WiLDAF/FeDDAF-TOGO est l’avènement d’un Togo où toutes les femmes jouissent de leurs droits civils et politiques, sociaux, économiques et culturels et de ce fait, participent activement à leur propre développement et à celui de leur pays. WiLDA/FeDDAF-TOGO œuvre pour un Togo où la femme : - connaît ses droits et en jouit ; - participe aux prises de décision ; - est affranchie de toute discrimination et contrainte liées à son sexe ; - est libérée de la violence basée sur le sexe. Les domaines d’intervention de WiLDAF/FeDDAF-TOGO - Domaines juridique et législatif - Droits civils et politiques de la femme - Droits sociaux, économiques et culturels - Lutte contre la violence faite aux femmes - Renforcement de capacités par la sensibilisation, l’information et l’éducation - Formation des formateurs - Participation de la femme à la prise de décision - Développement communautaire. Le réseau mène des activités de sensibilisation, d’information et de formation à l’endroit des femmes, des communautés à la base et du grand public. Il réalise des actions de plaidoyer à l’endroit des décideurs (gouvernants, partenaires techniques et financiers) pour la prise en compte des besoins et préoccupations des femmes dans les politiques, programmes et projets de développement. Il a également un programme de lutte contre la violence faite aux femmes. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 68 3.7.1. Activités réalisées Durant la période 2001-2010, le réseau a réalisé un certain nombre d’activités dont la campagne annuelle des 16 jours pour la lutte contre la violence faite aux femmes, le programme dénommé "APENEFA" (Paix dans la communauté), une session de formation avec l’ONG FLORAISON, le projet de 30 mois (2009-2011) intitulé « Utiliser la loi comme un outil d’autonomisation des femmes rurales en Afrique de l’Ouest ». Les activités de la campagne annuelle des 16 jours (du 25 novembre au 10 décembre) pour la lutte contre la violence faite aux femmes ont porté sur les thèmes suivants : 2001 : le harcèlement sexuel en milieu scolaire, universitaire et d’apprentissage 2002 : le viol 2003 : le viol et l’inceste 2004 : le mariage précoce 2005 : le mariage précoce et les fistules 2006 : les mutilations génitales féminines 2007 : l’inceste phénomène qui blesse la fille et détruit la famille 2008 : environnement scolaire et social sans violences pour les jeunes et petites filles 2009 : importance du mariage civil dans la lutte contre les violences faites aux femmes 2010 : le mariage précoce et/ou forcé de la jeune et petite fille : l’une des causes de la fistule obstétricale. Le programme dénommé "APENEFA" (Paix dans la communauté) est un programme de formation dans les communautés de base qui a été mis en œuvre dans le Sud-Est du Togo. Il a permis de former des leaders communautaires (femmes, chefs de village, responsables CVD…) sur les valeurs d’édification de la paix dans les familles, les quartiers et les villages. Les activités de la première phase de ce programme se sont déroulées au cours du dernier trimestre de l’année 2009. WiLDAF-Togo a accompagné l’ONG FLORAISON à organiser un atelier de formation sur l’édification de la paix en octobre 2008. Cette formation est le fruit du partenariat entre FLORAISON et le Programme des femmes édificatrices de paix (WPP en anglais). L’atelier a permis de former les membres de FLORAISON et d’autres organisations de femmes basées à Lomé. Un projet de 30 mois (2009-2011) intitulé « Utiliser la loi comme un outil d’autonomisation des femmes rurales en Afrique de l’Ouest » est en cours d’exécution ; il s’agit de permettre aux femmes membres des coordinations d’organisations paysannes et des milieux ruraux des cinq pays couverts par le projet de connaître leurs droits, de les revendiquer afin d’en jouir au même titre que les hommes et de les faire appliquer au profit des femmes de leurs milieux respectifs. 3.7.2. Perspectives Sur la base des acquis obtenus avec le programme APENEFA dans les Régions Maritime, des Plateaux, de la Kara et des Savanes, une nouvelle phase sera réalisée en 2012 et prendra en compte la Région Centrale et une partie de la Région Maritime, spécialement les Préfectures du Golfe et du Zio. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 69 3.8. Cercle de réflexion et d’action pour la cohésion (CRAC) Le Cercle de réflexion et d’action pour la cohésion (CRAC) est une association de prévention et de protection contre les abus et violences envers les enfants, de promotion de l’enfance, de la paix et du développement communautaire au profit des enfants et des veuves. Il est en activité depuis novembre 2000. Lauréat du Prix international Sommet Mondial des Femmes WWSF 2006. Les zones d’intervention du CRAC sont les suivantes : - la Région des Plateaux ; - la Région Maritime ; - la Région Centrale. Les domaines d’intervention du CRAC sont les suivants : - non-violence et Paix au profit des enfants des rues, enfants orphelins et vulnérables ; - émergence des enfants des rues et enfants orphelins et vulnérables ; - émancipation des veuves ; - santé des enfants des rues et des veuves ; - développement communautaire à partir des réseaux CRAC. Le siège du CRAC est à Atakpamé. 3.8.1. Activités réalisées Projet de lutte contre le trafic des enfants Il s’agit de préserver les enfants de toute forme d’exploitation et contribuer à leur épanouissement. Ce projet qui a couvert les localités de l’Akébou, de l’Est-Mono a permis d’organiser la sensibilisation dans 14 villages dont 12 de l’Akébou et 2 de l’Est-Mono. En outre 14 Comités de soutien et 14 Foyers de protection ont été installés et sont opérationnels. Projet de prévention et de lutte contre les abus et violences envers les enfants Le projet a permis la création d’un cadre propice à la tolérance zéro envers toute violence commise sur les enfants. Les enfants de la Commune d’Atakpamé et de ses environs sont les principaux bénéficiaires du projet. Le CRAC a organisé des journées d’activités en collaboration avec d’autres ONG à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre les abus et violences envers les enfants. Entre autres activités, on peut citer des kermesses, des compétitions sportives, des caravanes… ponctuées de messages de sensibilisation sur les thèmes de la journée. Le projet de prévention et de lutte contre les abus et violences envers les enfants est en cours d’exécution et se consolide avec le Projet Parrainage - Centre d’accueil. En effet, au stade actuel, nous œuvrons aussi auprès des familles d’accueil des orphelins parrainés pour que les enfants soient mieux traités. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 70 A l’issue de ces journées d’activités menées, le CRAC a pu créer : - une Commission diocésaine dénommée Comité d’action pour la rédemption des enfants et pour leur protection (CAREP) ; - une structure de Coordination des acteurs et des protecteurs des enfants pour leur rédemption (CAPER) ; - des Comités scolaires de protection des enfants contre les abus (COPEA). Le CAREP veille à la sécurité physique, psychologique, sanitaire et éducative des tout-petits (jardins d’enfants) par la médiation, le dialogue, la sensibilisation, la négociation, l’aide juridique et le secours d’urgence. Il agit dans la zone d’Atakapmé et ses environs. Les COPEA quant à eux agissent essentiellement au niveau scolaire primaire grâce à des actions de protection et de pacification. Ces Comités qui œuvrent pour une tolérance zéro à l’égard des abus et violences envers les enfants de la commune d’Atakpamé et des agglomérations voisines sont coordonnés par le CAPER. Projet d’éducation à la non-violence et à la paix Le but du projet est de promouvoir l’éducation à la non-violence et à la paix à l’école. Il s’inscrit dans le programme de la décennie. Les principaux bénéficiaires sont les élèves du Collège Saint-Albert-Le-Grand d’Atakpamé (CSA). Il prend donc en compte environ 700 élèves (de façon directe) et leurs familles (de façon indirecte). Le projet a permis l’installation de dix clubs scolaires d’action de paix (CAP). Le Programme est en cours d’exécution en lien avec le Mouvement international de la réconciliation-branche togolaise (MIR-Togo). 30 jeunes et 15 de leurs parents sont formés à la médiation scolaire. Les dates anniversaires de Gandhi et Jean Goss sont également célébrées. Pièce de théâtre sur la non-violence jouée par des jeunes formés par CRAC Les résultats obtenus : 3.8.2. Perspectives En dehors du soutien matériel des enfants, le projet prévoit dans sa continuité de faire de ceux-ci des acteurs conscients, informés et équilibrés. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 71 4. CONFESSIONS RELIGIEUSES 4.1. Eglise catholique : Commission épiscopale nationale justice et paix (CENJP) La Commission épiscopale nationale justice et paix, est une organisation de la Conférence des Evêques du Togo mise en place le 21 février 2005. Elle travaille à l’émergence d’une société plus juste au sein de laquelle la personne humaine créée à l’image de Dieu, retrouve sa dignité, une société où les hommes, les femmes et les enfants jouissent de leurs droits fondamentaux, condition préalable à la paix. Pour ce faire, elle s’évertue à : - aider les individus et les groupes humains à devenir conscients de la souffrance générée par l’injustice, les divisions et la violence dans la société ; - faire découvrir aux gens quelles en sont les causes et pourquoi leur foi demande qu’ils s’impliquent davantage sur le plan social ; - rendre les gens capables de travailler pour une société plus juste où sont respectés les droits de l’homme tels que le droit à l’alimentation, à l’éducation, à la santé, à l’emploi, à l’habitat, droit à la participation à la gouvernance du pays. Sur le plan structurel, la Commission épiscopale nationale justice et paix est composée de 7 commissions diocésaines implantées dans les sept diocèses du Togo où beaucoup de jeunes s’engagent avec des formations diverses à promouvoir le bien social. Il s’agit des commissions diocésaines d’Aného, d’Atakpamé, de Kpalimé, de Sokodé, de Kara, de Dapaong et de Lomé. 4.1.1. Actions réalisées Dans le domaine du renforcement d’une culture de la paix par l’éducation : Initiation des plus jeunes aux valeurs de tolérance, de paix et de réconciliation. *Former les formateurs Conscient du fait que les enseignants et les formateurs jouent un rôle très important dans la vie des enfants et aussi des adultes, la Commission justice et paix, en lien avec les membres des Equipes Enseignantes du Togo (EET) a initié et élaboré un manuel d’éducation à la paix actuellement en pré test dans certaines écoles primaires. Ce manuel comporte trois modules intitulés : - éducation à la tolérance et à l’acceptation de la différence : facteurs de paix ; dialogue et réconciliation : sources de paix durable ; culture, religion et croyances : chemins de paix. *Les tam-tams pour la paix Depuis bientôt trois ans, durant le mois de mars, la bibliothèque Saint Augustin de l’Archidiocèse de Lomé, organise en collaboration avec les écoles primaires confessionnelles catholiques du diocèse, le concours de poèmes et de sketchs, dénommé tam-tams pour la DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 72 paix. Ce concours est toujours soutenu par la Commission épiscopale nationale justice et paix qui met ainsi la paix au cœur de ses premières préoccupations. Dans le domaine de la promotion du respect des droits de l’homme L’exigence de dignité pour chacun, enfant ou adulte est un préalable à la paix. C’est dans ce sens que la CENJP a fait organiser des audiences foraines à l’intention des enfants pour établir des jugements supplétifs à ceux qui n’en n’ont pas dans les diocèses de Kpalimé, Aného, Dapaong, Sokodé et Atakpamé. A ce jour, 786 enfants des régions rurales précitées du Togo ont bénéficié de ces audiences foraines. Par ailleurs, la paix sociale devant passer par la libre expression des libertés de mouvement, la CENJP a organisé des journées de réflexion avec les autorités administratives, judicaires, religieuses, les prêtres vodous, les chefs de canton, les journalistes et agents de sécurité sur la pratique de la journée de repos nommée "KLIN" en milieu Ouatchi. Dans le domaine de la participation démocratique : Participation de façon responsable aux choix de nos dirigeants La CENJP a contribué à former et à déployer 1953 observateurs nationaux dans les zones rurales du pays dans le cadre de l’élection présidentielle de 2010. Des fidèles des diocèses ont été formés pour sensibiliser les citoyennes et les citoyens à participer massivement et de manière très avisée dans le calme et le respect des principes démocratiques aux échéances électorales. En outre, la CENJP a observé l’élection présidentielle de mars 2010. 4.1.2. Perspectives Comme on peut le constater, bien qu’étant née après la proclamation de la décennie de la promotion de culture de la paix et la non-violence, la CENJP est restée active car l’église catholique, fidèle à sa mission et à sa vocation de paix, a apporté sa modeste contribution à la réalisation de cette noble mission de l’UNESCO. C’est pourquoi, il est souhaitable : - que ce travail entamé dans les Organisations de la société civile (OSC) puisse continuer et être soutenu par l’UNESCO ; - qu’un suivi se fasse dans les OSC pour permettre à la commission nationale de l’UNESCO de s’imprégner des réalités du pays avant une évaluation ; - qu’une évaluation à mi parcours se fasse pour permettre aux populations et aux OSC d’avoir une idée du travail abattu et de l’existence d’une telle décennie afin d’y participer. 4.2. Union musulmane du Togo L'Union musulmane du Togo a été créée en août 1963 pour répondre au souci de la communauté musulmane du Togo de se regrouper dans une structure pour résoudre les problèmes de la religion et des musulmans au Togo. L'Union musulmane a pour objectifs : - d’œuvrer pour la promotion de l’islam au Togo ; - d’aider les membres à se prendre en charge ; DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 73 - d’organiser des activités sociales, culturelles, religieuses et sportives dans l'intérêt des musulmans par la mise en place d’infrastructures adéquates, de centres de formation et d'apprentissage pour les jeunes ; - d’aider et protéger les nouveaux venus à l'islam contre les exclusions de toutes sortes afin de garantir une existence religieuse pacifique dans le pays ; - de tendre la main à d'autres confessions religieuses dans le cadre d'un dialogue inter religieux ne mettant pas en cause les principes de l'islam. Tous ces objectifs n'ont qu'un seul but, celui de véhiculer le message de l'islam, message permanent et universel d'amour, de paix, de tolérance, de justice, de liberté, d'égalité, de fraternité, de solidarité, de charité et de monothéisme sous la forme la plus pure qui exige de l'homme sa soumission totale à Allah. 4.2.1. Activités réalisées Dans le cadre de la mise en œuvre de la décennie des nations unies pour la culture de la paix, des actions ci-après sont menées : le recrutement des enseignants et des élèves dans les écoles islamiques sans discrimination de religion et de sexe ; l’organisation des semaines culturelles dans les établissements scolaires où s'exprime la diversité culturelle ; le rappel aux élèves, lors des ruptures collectives du jeûne du Ramadan, l'esprit de convivialité, de partage, de solidarité, de tolérance et de cohésion entre les jeunes. 4.3. Eglise évangélique presbytérienne du Togo L’Eglise évangélique presbytérienne du Togo (EEPT), des origines (1893) à nos jours, occupe une place non négligeable dans la nation togolaise et y joue un rôle particulier d’éducation et d’édification dans tous les domaines ayant rapport à la vie telle que voulue par Dieu. Elle fait partie des églises dites historiques, en ce sens qu’elle est née de l’œuvre d’évangélisation des missionnaires européens, en particulier Luthériens et Calvinistes envoyés principalement d’Allemagne et de Suisse, d’abord par la Mission de Brême (1847 – 1921), puis, à la suite de la première guerre mondiale, de France et de Suisse par la Société des Missions de Paris (1929 – 1959). L’EEPT est donc de « tradition réformée ». C’est pour cela, qu’en plus de sa culture des valeurs bibliques d’amour, de paix, de tolérance, de réconciliation, de solidarité et de fraternité entre les humains, elle attache beaucoup d’importance aux valeurs des droits de l’homme, de démocratie, de libertés individuelles. L’EEPT est apolitique. Elle s’interdit toute activité visant la conquête et l’exercice du pouvoir d’Etat. Elle peut, toutefois, à la lumière de l’évangile, prendre position sur la conduite des affaires de la nation et les événements politiques ou socio-économiques dont elle est témoin. Ainsi, face aux différents soubresauts politiques ayant provoqué des crises et déchirures sociales au Togo, l’EEPT s’est toujours sentie fortement interpellée à jouer son rôle prophétique dans la nation togolaise. En tant qu’église, sa mission consiste à : • veiller sur la vie des uns et des autres, car elle en est tout aussi responsable devant Dieu, en proclamant l’évangile de Paix tel que voulu par Dieu à travers l’œuvre de réconciliation du Seigneur Jésus-Christ ; DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 74 • • • œuvrer à la réalisation du projet de Dieu pour l’humanité par la proclamation de tout l’évangile a tout l’homme ; veiller à la mise en application des enseignements d’amour et de paix selon l’évangile dans l’organisation de la vie en société ; éveiller les consciences à vivre en paix les unes avec les autres et poser des actes en vue de l'amélioration des conditions de vie de l'homme et de la sauvegarde de la création. 4.3.1. Activités réalisées L’EEPT a salué l’heureuse initiative prise par l’Assemblée générale des nations unies d’avoir fait de l’année 2000 l’année internationale de culture de la paix et de déclarer la période 20012010 « Décennie internationale de la promotion d’une culture de paix et de la non-violence au profit des enfants du monde » dont la coordination est confiée à l’UNESCO. L’écho de cette initiative s’est fait entendre dans toutes les paroisses de l’EEPT du Togo et des formations ont été données aux jeunes, aux moniteurs et monitrices de cultes d’enfants (écoles de dimanche) sur la culture de la paix et de la non-violence à l’endroit des enfants. Après les violences qui ont accompagnées le décès du Chef d’Etat d’alors et l’élection présidentielle de 2005, l’EEPT a décidé de proclamer "la vie" en choisissant pour son Synode d’avril 2005 à DZOLO, dans la préfecture de l’AVE, le thème : « La vie… la vie en abondance ». Dès lors, en plus des prédications dans les cultes matinaux et hebdomadaires, les camps annuels des différentes associations (femmes, jeunes, moniteurs de culte d’enfants et autres groupes), les compositions de nouveaux chants sur la Paix, l’EEPT a mis à la disposition de ses fidèles et des hommes et femmes de bonnes volontés des outils et des études bibliques en les invitant à s’impliquer positivement dans ce processus de culture de la paix pour une vraie guérison et une vraie réconciliation gages d’une paix sociale durable. L’EEPT est en train de former une nouvelle génération d’hommes et de femmes en inculquant aux enfants dès le bas âge des notions de paix et de communication non-violente avec l’appui de West African network for peacebuilding (WANEP). Des émissions radiophoniques sont animées sur sa station radio EPHATA tous les samedis à l’endroit des enfants. Le Collectif protestant des femmes-enfants pour la solidarité et le développement est orienté dans le sens de la paix, la non-violence, la solidarité et le droit des enfants à travers l’approche « Enfant pour enfant » (EPE). De 2005 à 2010, les différents synodes de l’église tenus dans diverses localités du pays, ont porté sur le thème : « La Vie… la vie en abondance » avec, à chaque fois des variantes axées sur la tolérance et la paix En 2006, le Centre protestant de formation et de rencontre d’Atakpamé (CEPROFORE) est déclaré Centre de formation des jeunes de la Ceeva (Eglises en Mission) en droits de l’homme, culture de la paix et communication non-violente. Il a reçu, de juillet 2006 à octobre 2011, des experts nationaux et internationaux pour la formation des pasteurs, catéchistes et DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 75 des fidèles à la culture de la paix et la communication non-violente afin qu’ils soient des messagers de paix dans leurs paroisses auprès des enfants. En 2007, la Division femmes et enfants de l’église a organisé une caravane de la paix sur toute l’étendue du territoire togolais avec pour thème : « La Paix est possible : tu en es la clé » En 2008, l’église a produit un document à l’endroit de la population intitulé Contribution de l’EEPT au processus de vérité, justice et réconciliation. 4.3.2. Perspectives La mission de l’église est d’éveiller les consciences pour une vie dans la paix. Et, c’est de cette manière que modestement l’Eglise évangélique presbytérienne du Togo, fidèle à sa tradition et à sa ligne théologique, s’engage à accompagner le Togo dans le processus décennal de culture de la paix, selon les Saintes Ecritures et dans la prière en vue de : • • • • • l’expression de la vérité ; l’administration de la justice ; l’assurance de la guérison ; la manifestation de la réconciliation ; l’instauration de la paix sociale. 5. CHEFFERIE TRADITIONNELLE La chefferie traditionnelle au Togo, dans le cadre de la mission à elle assignée a inscrit plusieurs actions dans son programme pour la mise en œuvre de la décennie internationale de la promotion d’une culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants du monde. La chefferie traditionnelle, comme le précise la Constitution togolaise du 14 octobre 1992 en son article 143, est reconnue par l’Etat togolais comme gardienne des us et coutumes. La loi n° 2007-002 du 08 janvier 2007 relative à la chefferie traditionnelle et au statut des chefs traditionnels au Togo, dispose en son article 1er que « la chefferie traditionnelle est une institution de l’administration territoriale. » La chefferie traditionnelle est animée par le chef traditionnel chargé de veiller à l’harmonie et à la cohésion sociale. Ainsi, le chef traditionnel dispose d’un pouvoir d’arbitrage et de conciliation. Il convient de préciser que le chef traditionnel au Togo représente les populations de son ressort territorial (quartier, village, canton) dans leurs rapports avec l’Etat, les collectivités territoriales et les autres acteurs institutionnels et sociaux en matière des us et coutumes. C’est à ce titre que le chef traditionnel est consulté par les autorités administratives, les collectivités décentralisées et les services déconcentrés de l’Etat sur les questions de développement local. 5.1. Activités réalisées Fort de ses attributions constitutionnelles et législatives, la chefferie traditionnelle participe à la sauvegarde de la paix dans la cité et au renforcement de la cohésion sociale en organisant des séminaires et campagnes de sensibilisation en direction des chefs traditionnels, des leaders d’opinion, des leaders religieux traditionnels et des populations de leurs cantons. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 76 Les chefs traditionnels organisent des séances de conciliation dans les chefferies lorsque surviennent des désaccords, des disputes conjugales, des querelles ou conflits souvent liés au foncier, au partage de l’héritage ou à la jouissance des droits successoraux dans les familles. Le chef traditionnel, garant des us et coutumes, joue un rôle important dans la régulation ou le bannissement de certaines pratiques ancestrales ou culturelles qui pourraient tendre à nuire à la promotion et au respect des droits humains. C’est le cas des cérémonies de veuvage et d’initiation des jeunes ou enfants dans les couvents traditionnels qui sont supprimées ou réduites à leur simple expression dans certaines localités du pays grâce au concours des prêtres sacrificateurs traditionnels qui ont été sensibilisés au respect des droits de la personne humaine. Il faut rappeler enfin que des chefs traditionnels siègent aujourd’hui dans quelques institutions de la République notamment la Commission nationale des droits de l’homme, la Commission vérité justice et réconciliation, le Cadre permanent de dialogue et de concertation où ils apportent leurs contributions et leurs avis sur tous les sujets qui concourent à l’édification d’un Etat de droit et de démocratie au Togo. Somme toute, le chef traditionnel dans sa communauté, est une personnalité chargée de réguler les relations de bon voisinage, de fraternité et de solidarité entre les citoyens. Il est essentiellement le représentant de sa communauté ou de sa population auprès des institutions de l’Etat. 5.2. Perspectives Rassemblés dans une association nationale depuis les années 70, dénommée l’Union des chefs traditionnels du Togo (UCTT), les chefs traditionnels entendent poursuivre leur rôle dans le processus d’apaisement du pays et l’enracinement de la démocratie, la promotion des droits de l’homme et la bonne gouvernance, facteurs indispensables pour un développement économique et social durable de la nation. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 77 CONCLUSION GENERALE DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 78 Dans la mise en œuvre de la décennie internationale de la promotion d’une culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants du monde, diverses actions ont été menées dans un cadre multisectoriel tant au niveau de l’éducation formelle, non formelle qu’informelle. Au niveau de l’éducation formelle, on a observé dans les enseignements primaire et secondaire que depuis 1997, l’Education civique et morale (ECM) est devenue une discipline à part entière au Togo dispensée dans tous les cycles d’enseignement. Cette discipline connaîtra une refonte en 2007, au cours de la décennie, en vue de la prise en compte des contenus en matière d’éducation à la culture de la paix en plus des notions des droits humains, de la démocratie et de la non-violence que véhiculait le programme. Dans l’enseignement supérieur et de la recherche, le contenu formel des enseignements de la culture de la paix n’est pas clairement exprimé. Cependant, toutes les facultés d’une façon générale y contribuent. Et c’est surtout la faculté des lettres et sciences humaines, la faculté de droit, la faculté des sciences économiques et de gestion et la faculté des sciences qui offrent des cours dont le contenu porte explicitement ou implicitement ou débouche sur la culture de la paix. Par ailleurs, on retrouve dans les travaux de recherche, les mémoires et les thèses, des thématiques de la culture de la paix et de la non-violence. S’agissant de l’éducation non formelle ou informelle, les ministères en charge des droits humains, de la Sécurité, de la protection de l’Enfant, de la promotion de la femme, des arts et de la culture ont diversement, en partenariat avec les institutions de coopération bilatérale ou multilatérale ainsi que la société civile, contribué par des activités de formation et de sensibilisation à l’atteinte des objectifs assignés à la décennie dans notre pays. Des dispositions institutionnelles, des textes législatifs et réglementaires ont été également pris en vue de faire face à la violence faite aux enfants. Des organisations non gouvernementales et associations, la chefferie traditionnelle et les confessions religieuses ont contribué également à travers des activités de formation, de sensibilisation et d’assistance aux enfants, à la mise en œuvre des objectifs de la décennie. En définitive, il faut se féliciter de la diversité et de la richesse des actions entreprises pour le compte de la décennie par toutes les composantes de la société togolaise. Ces acquis doivent être renforcés en vue de l’enracinement des idéaux de paix, de non-violence, des droits de l’homme, de bonne gouvernance au sein de la population togolaise. DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010) BILAN DU TOGO 79
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