Téléchargez le programme du Festival - Opéra de Saint
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THE NEW YORK MOMENT FESTIVAL SAINT-ETIENNE NOUVEAU SIECLE ARTS VISUELS - MUSIQUE ET DANSE PROGRAMME Philip Glass Joel Shapiro Peter Halley Suivez le festival sur Facebook ! Toutes les infos, photos, vidéos, les coulisses et bien plus encore ! établissement de la Ville de Saint-étienne, l’Opéra Théâtre bénéficie du soutien du Ministère de la Culture et de la Communication ( Direction Régionale des Affaires Culturelles ), du Conseil régional Rhône-Alpes et du Conseil général de la Loire FESTIVAL SAINT-ÉTIENNE NOUVEAU SIÈCLE THE NEW YORK MOMENT INTERviEW CROISÉE VINCENT BERGEOT, Directeur artistique et général de l'Opéra Théâtre LORAND HEGYI, Directeur général du Musée d'art moderne Pour la première fois, le Musée d’art moderne et l’Opéra Théâtre sont partenaires d’un festival. Est-ce inédit en France ? V.B. : Que deux institutions culturelles représentant des disciplines différentes décident ensemble de programmer et d’organiser un événement sur le même thème, c’est très original en France. Nous avons pensé que l'exploration des courants artistiques de la fin du XXe siècle était un terrain de dialogue idéal entre un musée d'art moderne et un opéra. Comment cette collaboration et le thème du festival sont-ils nés ? V.B. : Dans les cartons de l’Opéra, il y avait en projet un festival sur Philip Glass et la musique minimaliste. Le Musée d’art moderne avait aussi projeté une exposition sur des minimalistes. Nous avons adapté et enrichi nos programmations pour n'en former qu'une. L.H. : C’est une heureuse coïncidence. Le Musée avait envie depuis longtemps de faire venir l’artiste Peter Halley et avait prévu d’exposer Joel Shapiro en ce début d’année 2014 à côté de sa collection réputée d’art américain des années 1950 à 1970. C’était donc effectivement une occasion unique pour le Musée d’art moderne et l’Opéra Théâtre de Saint-Étienne de s’associer. V.B. : Il est vrai que les courants artistiques de la fin du XXe ont brassé sans complexe les différentes disciplines artistiques. Ainsi la musique, les arts visuels, la danse, la vidéo s'interpénètrent comme dans le New York des années 60-70 dont nous faisons apparaître l'un des visages. L.H. : New York est une ville mythique, un des lieux les plus emblématiques pour la culture artistique. Depuis au moins un demi-siècle cette ville produit une quantité importante d’artistes, de vrais talents. 1 Pouvez-vous donner une définition du minimalisme ? L.H. : Le minimalisme est un courant de l'art contemporain, apparu au début des années 1960 aux États-Unis, inspiré du célèbre principe de l’architecte Mies van der Rohe « Less is more » (« Moins c'est plus »). Il s'est développé dans d'autres arts comme la musique, la danse, et aussi le design. Le Minimalisme a profondément marqué l’évolution de l’art contemporain avec des artistes tels que Frank Stella, Donald Judd, Carl Andre, ainsi que Robert Morris et Sol Le Witt. Pour la jeune génération comme celle de Peter Halley (post-minimaliste), le chapitre est fermé. Il veut autre chose, il prend toutes les références mais va audelà, s’inspirant des architectures réelles, de l’art déco new-yorkais, des couleurs indiennes avec les pigments purs. Alors que le minimalisme n’utilise pas les couleurs. Joel Shapiro fait partie des minimalistes bien qu’il ait évolué et ait travaillé aussi dans des formes anthropomorphiques et pas du tout phénoménologiques, formalistes. 2 V.B. : Ce qu'il y avait en commun entre ces artistes dits “minimalistes“, c’était une réaction à une époque, à l’explosion de la consommation et au culte de l'individu. À la différence du Pop Art qui à la même époque les intègrent complètement. C'est un festival porté par deux maisons, il est normal qu’il y ait des incursions du Musée à l’Opéra, et de l’Opéra au Musée. On partage nos lieux, on les met en commun et on rapproche les oeuvres et les publics. L.H. : À cette occasion unique, l’Opéra Théâtre s’installe au Musée d’art moderne et présente, dans la salle centrale, au milieu des œuvres de Joel Shapiro, le 17 janvier 2014, le concert d’ouverture du festival de Philip Glass. Joel Shapiro travaille, en effet, beaucoup avec les opéras et les théâtres. La majorité de ses pièces est installée dans l’espace public. Il dit d’ailleurs qu’il aime beaucoup qu’il y ait une activité autour de ses oeuvres. Il est très enthousiaste à cette idée. À New York c’est un peu une tradition de travailler ainsi. La jeune génération d’artistes est représentée… V.B. : Côté musique, c'est Woodkid qui viendra témoigner de l'influence qu'a eue Philip Glass sur son travail. Ils dialogueront autour d'une table ronde publique qui se concluera par un court set de Woodkid. L.H. : Huit jeunes créateurs new-yorkais sont exposés. Peintures, sculptures, photographies, vidéos et performance offrent un panorama de l’art newyorkais actuel. Ces expositions ont pour ambition de faire découvrir au public tout un pan de l’histoire de l’art américain à travers plusieurs générations d’artistes et différents médiums. Parallèlement, nous allons présenter notre collection d’art américain avec Morris Louis, Franck Stella… Stella était une figure centrale à New York au début des années 60. Un grand nombre d’artistes y font référence. Ce partenariat va perdurer mais aura lieu une année sur deux… V.B. : À l’Opéra, il nous semblait intéressant de programmer ce festival Nouveau Siècle en parallèle et en regard de notre biennale Massenet qui se situe au tournant du XIXe et du XXe. L’idée qu’on essaie de poursuivre ensemble est de choisir un courant traversant la musique, les arts plastiques en faisant venir les grands témoins, les artistes encore vivants. Présenter leurs œuvres et les inviter à évoquer une époque, un continent, une grande métropole culturelle, est un voyage passionnant, éclairant. L.H. : Pour Saint-Étienne nous avons besoin chaque année d’un événement culturel important et si possible multidisciplinaire. L’an passé en 2013 il y a eu la Biennale Internationale de Design Saint-Étienne à laquelle le Musée participe à chaque fois en présentant une exposition. En 2013 nous avons présenté l’exposition Charlotte Perriand et le Japon qui a connu un vif succès, à tel point que nous avons dû la prolonger pendant tout l’été. Cette année donc en 2014, nous organisons en partenariat avec l’Opéra Théâtre ce Festival Saint-Étienne Nouveau Siècle. Mais c’est toute la ville de Saint-Étienne qui sera à l’heure new-yorkaise avec la participation de nombreuses institutions culturelles de la ville et de l’agglomération, la Comédie de Saint-Étienne, la Cinémathèque qui présente la trilogie du réalisateur et cinéaste américain Paul Morrisey ou la Cité du Design également. Bon voyage à New York ! Propos recueillis par Le Petit Bulletin 3 4 VENDREDI 17 JANVIER 18h 21h Vernissage des expositions The New york moment Musée d’art moderne Glass : A Forty-Year retrospective Concert (Philip glass ensemble) / Musée d’art moderne p.7 p.7 SAMEDI 18 JANVIER 11h Table ronde p.11 Théâtre Copeau 18h La Belle et la Bête p.13 Opéra - cinéma (Philip Glass Ensemble) / Grand Théâtre Massenet 21h Soirée Electro p.12 Le Fil Dimanche 19 janvier 15h La Belle et la Bête p.13 Opéra - cinéma (Philip Glass Ensemble) / Grand Théâtre Massenet Lundi 20 janvier 20h Amériques Récital pour piano (David Greilsammer) / Théâtre Copeau p.19 Mardi 21 janvier 20h Ballet de Lorraine p.23 Danse (Mathilde Monnier - Twyla Tharp) / Grand Théâtre Massenet Samedi 25 janvier Aimez-vous la musique américaine ? p.27 Symphonique (Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire - Ensemble Orchestral Contemporain) / Grand Théâtre Massenet 18h Les expositions au musée d'art moderne p.31 Biographies p.35 En écho au festival p.46 5 6 A FORTY-YEAR RETROSPECTIVE THE Philip Glass ensemble Direction musicale Michael Riesman Composition Philip Glass Design sonore Kurt Munkacsi Philip Glass, claviers Et le Philip Glass Ensemble Lisa Bielawa, voix, claviers David Crowell, saxophones soprano, alto, ténor Dan Dryden, mixage en direct Stephen Erb, ingénieur du son sur scène Jon Gibson, flûte, saxophone soprano Michael Riesman, claviers Mick Rossi, claviers Andrew Sterman, flûte, piccolo, clarinette basse 7 Philip Glass Civil Wars - Cologne Section (1984) - « Civil warS ≠2 » Music In 12 Parts (1971-1974) - « Parts 1 & 2 » Koyaanisqatsi (1982) - « The Life Out Balance » - « The Grid » *** Glassworks (1983) - « Floe », « Façades », « Rubric » The Photographer (1983) - « Act III » Musée d’art moderne Saint-Étienne Métropole Vendredi 17 janvier : 21h Durée 2h entracte compris Vernissage des expositions The New York Moment Au Musée d’art moderne Ven 17 janv 18h Plus d’informations p.31 Production Management. Pomegranate Arts Inc. / Linda brumbach, producteur En écho au festival, retrouvez Philip Glass en concert solo samedi 18 janvier au Théâtre de la Renaissance à Oullins. www.theatredelarenaissance.com 2014 A Forty-Year Retrospective INTRODUCTION AU SPECTACLE Compositeur américain né en 1937, Philip Glass se dit plus volontiers répétitif que minimaliste. Les processus graduels sur lesquels repose sa musique hybrident des influences indiennes, avec le jazz, le rock, Fauré ou Stravinsky. Il a composé entre autres 24 opéras, 9 ballets, 10 symphonies. 8 Lorsque Glass fonde le Philip Glass Ensemble en 1968, aucun ensemble constitué n’est capable de jouer le répertoire naissant. À ses débuts, l’ensemble se produit dans des musées ou des galeries, à la recherche d’un public plus large que celui ordinairement attiré par la musique contemporaine. Quarante-cinq ans plus tard, Glass, toujours aux claviers, demeure à la tête de son ensemble, un « instrument soudé » au son très caractéristique et puissant (cf. Philip Glass, film de Peter Greenaway, 1983). Formé de six ou sept musiciens, il sonne comme un orchestre entier. La musique acoustique amplifiée de Glass, toujours continue et rapide, exige une endurance et une discipline qui relèvent de la performance physique pour les interprètes. Glass se concentre sur les structures rythmiques – plutôt que sur les structures harmoniques –, et sur les structures répétitives comme substitut des structures narratives – avec lesquelles il renoue cependant après 1976. Sa musique se suffit à elle-même sans viser l’expression. En cela, Glass est héritier du néoclassicisme français, qu’il découvre entre autres avec Nadia Boulanger, et des musiques indiennes, dont il a la révélation en transcrivant dès 1965 des compositions de Ravi Shankar. « La musique avance par instant, c’est une musique du présent » dit-il. À la question « qu’est-ce que la musique ? », Glass aime répondre « La musique est le langage le plus éloquent » ou encore « La musique est un lieu, aussi réel que Chicago ou Minneapolis, quand vous connaissez ce lieu, vous pouvez vous y rendre » (entretien pour la BBC, 4 mai 2012). A Forty-Year Retrospective CIVIL WARS - COLOGNE SECTION (1984) « Civil warS ≠2 » De cette commande à Robert Wilson pour l’ouverture des JO de Los Angeles, Glass compose la deuxième section. Écrite sur des textes de Maita di Nascemi et Wilson (en latin, anglais, italien), cette œuvre scénique avec récitants et solistes emprunte son sous-titre, « A tree is best measured when it is down » (« On mesure mieux un arbre quand il est à terre »), au biographe d’Abraham Lincoln, Carl Sandburg. « And so it is with people » (« Il en est de même pour les gens » ) ajoute le texte. La typographie du titre souligne entre autres la diversité des guerres (warS). 9 MUSIC IN 12 PARTS (1971-1974) « Parts 1 & 2 » Dans cette œuvre majeure – pour trois claviers, deux flûtes, une voix et un saxophone ténor –, Glass développe un contrepoint en superposant des cycles de durées différentes, il varie rythmiquement des patterns mélodiques. Seules les deux premières des douze parties que compte cette œuvre monumentale (d’une durée totale de 4h) sont ici jouées. KOYAANISQATSI (1982) - « The life out balance » « The Grid » (Le réseau ou la grille), Le film sans texte de Godfrey Reggio met en scène des paysages urbains ou naturels américains. La musique instrumentale et vocale de Glass en démultiplie les rythmes trépidants. Elle fonctionne, comme toujours chez Glass, sur les processus d’ajout ou de soustraction (additive ou substractive process). De nombreuses ruptures (harmoniques, de tempi, d’orchestration) en font cependant une musique postminimaliste plus que minimaliste. .../... A Forty-Year Retrospective GLASSWORKS (1983) « Floe », « Façades », « Rubric » Trois des six Glassworks forment ici un triptyque cohérent. « Floe » et « Rubric » (2 et 4), rapides et euphoriques encadrent « Façades » (5) aux allures de mélodie populaire rêveuse. THE PHOTOGRAPHER (1983) « Act III » 10 Consacré à Eadweard Muybridge, The Photographer est multimédia. L’acte III voit revenir pour un ballet les personnages de la pièce de théâtre musical de l’acte I, alors que l’acte 2 est un concerto pour violon couplé à des photos de Muybridge. Béatrice Ramaut-Chevassus Professeure de musicologie à l’Université de Saint-Étienne et membre du Centre Interdisciplinaire d’Études et de Recherches sur l’Expression Contemporaine (CIEREC), Béatrice Ramaut-Chevassus est spécialiste d’histoire, d’analyse et d’esthétique des musiques « savantes » de 1970 à nos jours. Management : Road Manager Jim Woodard Production Manager Doug Witney Live Sound Mix Dan Bora Onstage Audio Engineer Stephen Erb Associate Company Manager Brad Hampton Music Production Kurt Munkacsi Press Representation Sacks & Company Philip Glass and the Philip Glass Ensemble’s live events are produced and booked by Pomegranate Arts : www.pomegranatearts.com / [email protected] Founder and President Linda Brumbach Managing Director, Creative Alisa Regas Managing Director, Operations Kaleb Kilkenny Director of Booking Julia Glawe Associate General Manager Linsey Bostwick Office Manager Susannah Gruder Philip Glass is managed and published by Dunvagen Music Publishers Inc. : www.pomegranatearts.com / [email protected] Director Jim Keller Associate Director Zoe Knight Assistant Drew Smith Plus d'informations sur Philip Glass : www.philipglass.com A Forty-Year Retrospective TABLE RONDE En présence de Philip glass, Joel shapiro, peter halley, woodkid... L’Opéra Théâtre de Saint-Étienne et le Musée d’art moderne ont souhaité profiter de la présence des artistes à l’honneur pour ce festival, grandes figures de l’art minimaliste new-yorkais, en organisant cette table ronde publique. Animée par Marc Zisman, rédacteur en chef de Qobuz WOODKID ACOUSTIQUE Suite à la Table Ronde, Woodkid présentera un set exclusif. Titres interprétés : Brooklyn, Golden Age, I love U, Iron Avec les artistes de l'Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire : Violon I Louis-Jean Perreau Violon II Tigran Toumanian Alto Fabienne Grosset Violoncelle Florence Auclin Contrebasse Daniel Romero Pianiste Junko Fukuda-Gros Opéra Théâtre de Saint-étienne Théâtre Copeau Samedi 18 janvier de 11h à 12h30 Entrée libre dans la limite des places disponibles Réservation indispensable à la billetterie de l’Opéra Théâtre La vidéo de la table ronde sera visible sur le site www.qobuz.com dès mardi 21 janvier. Elle sera complétée par une sélection de la discographie de Philip Glass. 11 IN YOUR FACE PARTY Soirée électro Brizz Glass / Habstrakt / Soul Square / Senbeï / Tha New Team / Everydayz / Smokey Joe & the Kid / Dj Oleg 12 Les artistes français de ce Nouveau Siècle puisent leur inspiration dans les racines du blues ou du rap. En témoigne ce plateau de musiques électroniques au son totalement actuel : Hip-hop, Trip-hop, Bass Music, Expérimental ... La création Brizz Glass, pilotée par le compositeur Pierre Alexis Lavergne, rendra hommage à Philippe Glass. Ce curieux mélange de textes et de samples fera l’objet d’une création spéciale pour le Festival Saint-Étienne Nouveau Siècle. Samedi 18 janvier - de 21h à 3h Le Fil – 20, boulevard Thiers, 42000 Saint-Étienne Tarifs 16€ / 14€ / 12€ Filgood et abonnés Opéra Théâtre de Saint-Étienne : 10 € LA BELLE ET LA BETE Philip Glass / JEAN COCTEAU Musique Philip Glass Film Jean Cocteau Direction musicale Michael Riesman (le 18 jan.) / Lisa Bielawa (le 19 jan.) 13 Philip Glass Ensemble Lisa Bielawa, David Crowell, Stephen Erb, Jon Gibson, Michael Riesman, Mick Rossi, Andrew Sterman La Bête / L’Officier du port/ Avenant/ Ardent Gregory Purnhagen La Belle Hai-Ting Chinn Félicie / Adélaïde Marie Mascari Le Père / Ludovic Peter Stewart Musiciens invités Ted Baker, Nelson Padgett Grand Théâtre Massenet Samedi 18 janvier : 18h Dimanche 19 janvier : 15h Durée 1h40 sans entracte En français surtitré "Impromptu musical" par les élèves du Conservatoire Massenet dans le hall du Grand Théâtre Massenet, samedi 18 janvier à 17h10 (plus d'infos p.46) Production Management Pomegranate Arts, Inc. / Philip Glass est édité par Dunvagen Music Publishers Inc. L’enregistrement de La Belle et la Bête, un opéra de Philip Glass (1995) est disponible exclusivement chez Nonesuch records Retrouvez le spectacle les 21 et 22 janvier 2014 à 20h30 à l’espace Odyssud à Blagnac. www.odyssud.com La Belle et la Bête INTRODUCTION AU SPECTACLE La version originale de La Belle et la Bête, pour laquelle Jean Cocteau réalisa les dialogues et la mise en scène d’après un conte de Mme Leprince de Beaumont, fut produite en 1946. 14 La Belle et la Bête La Bête, Avenant, Ardent Jean Marais La Belle Josette Day Adélaïde Mila Parély Félicie Nane Germon Ludovic Michel Auclair Le Père Raoul Marco Le Marchand Marcel André Conseiller artistique Christian Bérard Conseiller technique René Clément Décors René Moulaert et Carré Costumes Marcel Escoffier et Castillo Réalisés par Paquin Musique originale Georges Auric Images Henri Alekan Maquillages Arakelian Superviseur Claude Iberia Filmé aux studios de Saint Maurice Laboratoires G. M. Films Distribution Pandora, Paris C’est lors de son premier voyage à Paris en 1954, que Glass, alors âgé de 17 ans, découvre la culture française et les films de Jean Cocteau dont il devient grand admirateur. L’univers poétique et les personnages de La Belle et la Bête (1946), Les Enfants terribles ou Orphée (1950) incarnent pour lui la Ville Lumière. Alors qu’il dit en garder un « souvenir émerveillé », il compose quarante ans plus tard une trilogie d’opéras à partir de ces trois chefs-d’œuvre : Orphée (1993), La Belle et la Bête (1994) et Les Enfants terribles (1996). Les liens de Glass avec la musique française se tissent aussi en 1960, auprès de Darius Milhaud, dont Glass alors étudiant à la Juilliard School devient élève en composition à Aspen dans le Colorado ou encore grâce à Nadia Boulanger son professeur et mentor à Paris, dès 1964. Alors que Cocteau tentait dès le début des années 1920 des expériences inédites de théâtralisation musicale de la poésie avec des compositeurs tels Poulenc ou Milhaud – imaginant entre autres pour Les Mariés de la Tour Eiffel (1921) des acteurs-danseurs muets et des voix diffusées par des phonographes –, Glass poursuit à sa manière ces recherches remontant aux années folles. La Belle et la Bête, deuxième film de Cocteau après Le sang d’un poète, se fonde sur un conte bien connu de Madame Leprince de Beaumont publié en 1757. La Belle, dont les sœurs Adelaïde et Félicie sont jalouses et incarnent les "méchantes", est contrainte d’aller vivre dans un château magique habité par l’effrayante mais cependant séduisante Bête. La Belle découvrira, après bien des épreuves, la bonté de la Bête cachée sous sa laideur. La Belle est aussi entourée de son père, qui pour elle avait cueilli une rose dans le jardin de la Bête, de son frère Ludovic et, à la toute fin, du prince Ardent. Cocteau modifie l’histoire initiale et ajoute le personnage d’Avenant, avide de richesse et à la beauté sans cœur. Il invente aussi le pavillon de Diane où la Bête dit resserrer ses "richesses véritables", c’est-à-dire sa sensibilité personnelle et le monde de son enfance. La Bête n’est-elle pas le poète ? Les richesses cachées ne sont-elles pas ses sources d’inspiration ? Tout comme la Bête, le poète pour Cocteau est vulnérable, il frôle la mort et doit subir des transformations pour finalement renaître. Dans le film, Jean Marais incarne à lui seul les rôles opposés de la Bête et d’Avenant, 15 La Belle et la Bête 16 il interprète aussi le prince Ardent. Josette Day joue la Belle. Glass s’attache au symbolisme du film. Il trouve lui aussi dans la Bête une représentation de l’artiste, et perçoit dans cinq autres éléments les secrets de sa puissance : le miroir, la clef, la rose, le cheval et le gant, auxquels s’ajoute l’amour (Philippe Guidat, Interval(le)s, automne 2004). Glass reprend le film très classique en noir et blanc de Cocteau, sans l’altérer. Il en conserve les images et le texte, mais il en supprime la bande sonore comprenant la musique de Georges Auric et les dialogues parlés. Glass compose pour la remplacer des parties vocales chantées sur scène, parfaitement synchronisées avec les images des acteurs visibles à l’écran, suivant précisément le rythme du texte donné par les mouvements des lèvres. Pour l’auditeur-spectateur, les personnages apparaissent ainsi avec leurs doubles alors que le Philip Glass Ensemble tient le premier plan. Cette œuvre d’un genre inédit – ni musique de film, ni opéra filmographique – inaugure un nouveau rapport à la scène. « Sonoriser un film muet, tout le monde l’a fait, mais mettre en musique un film parlant, c’est une idée vraiment étonnante, non ? » (Glass pour les InRocks le 30 nov. 1994). Glass n’emploie le mot « opéra » qu’à contrecœur, il préfère se dire « compositeur de théâtre » (entretien avec Stéphane Lelong, 1996). Les techniques répétitives et minimalistes de Glass, fondées sur l’enchaînement, l’ajout et la soustraction de brèves cellules mélodiques (patterns) portées par une pulsation brève, stable et euphorique ont permis au compositeur de renouer avec le temps long de la grande forme. Le premier "opéra" de Glass, Einstein on the Beach, a été créé en 1976 à Avignon. La Belle et la Bête est composé pour le Philip Glass Ensemble et pour cordes, vents et percussions : une flûte et un piccolo, une clarinette et une clarinette basse, un saxophone soprano et un alto, deux trombones et un trombone basse, une harpe, deux synthétiseurs, des cordes et un percussionniste (triangle, cymbales, glockenspiel, cloche et marimba). La Belle et la Bête L’effectif de 32 musiciens, chanteurs compris, à permis à l’œuvre d’être jouée de très nombreuses fois, le plus souvent en dehors des salles d’opéra que Glass accuse « d’être les lieux les plus hostiles à la création » (Le Monde de la musique, juin 1996) ! Six chanteurs interprètent l’ensemble des personnages. La Belle est une mezzosoprano ; la Bête, l’officier du port, Avenant et Ardent, un baryton ; le père et l’usurier, un autre baryton ; Ludovic, un baryton également ; Félicie et Adélaïde, deux sopranos. Le script du film en français est le plus souvent respecté, cependant le débit parlé, plus rapide que le chanté, impose de raccourcir certaines phrases et interdit toute envolée lyrique. La caméra aide parfois le compositeur, des personnages filmés de dos se trouvant libérés du débit imposé par le mouvement visible des lèvres. Glass privilégie la compréhension du texte chanté et utilise les voix de façon très conventionnelle. Il confie à l’orchestre le développement des thèmes et la conduite harmonique. Glass conforte l’univers étrange de Cocteau par des ambiguïtés harmoniques, des accords qui bien que peu complexes agencent des tensions. Glass, postminimaliste plus que simple minimaliste, fait entendre un grand nombre de thèmes mélodiques, le plus souvent courts et conjoints, liés à des situations ou des objets mais jamais à des personnages. 17 Avec La Belle et la Bête, Glass signe un hommage à Cocteau et à la culture française musicale et filmique. Cet "opéra" qui a remporté un immense succès ne peut cependant être entendu qu’en pensant que Glass lui-même explique : « ce que je fais, ce n’est pas de la musique française, ni anglaise, ni allemande. C’est vraiment de la musique américaine » (Glass en entretien avec Luc Lagarde, Écouter voir, juinjuillet 1997). Béatrice Ramaut-Chevassus Professeure de musicologie à l’Université de Saint-Étienne et membre du Centre Interdisciplinaire d’Études et de Recherches sur l’Expression Contemporaine (CIEREC), Béatrice Ramaut-Chevassus est spécialiste d’histoire, d’analyse et d’esthétique des musiques « savantes » de 1970 à nos jours. La Belle et la Bête 18 AMERIQUES DAVID GREILSAMMER Piano David Greilsammer Morton Feldman (1926-1987) Piano Piece Jean-Sébastien Bach (1685-1750) Prélude et fugue en si majeur, livre I du « clavier bien tempéré » John Adams (1947-) China Gates Domenico Scarlatti (1685-1757) Sonate en mi majeur 19 John Cage (1912-1992) Piece for Piano 1946 Francois Couperin (1668-1733) Les Barricades Mystérieuses Nico Muhly (1981-) Skip Town Johann Jakob Froberger (1616-1667) Le Tombeau de Monsieur Blanchec Garrett Byrnes (1971-) Abstra Georg Friedrich Haendel (1685-1759) Suite n°3 en ré mineur Philip Glass (1937-) Metamorphosis Two Jean-Philippe Rameau (1683-1764) Gavotte et six doubles Théâtre Copeau Lundi 20 janvier : 20h Durée 1h30 sans entracte Amériques INTRODUCTION AU SPECTACLE 20 Le programme Amériques de David Greilsammer offre un jeu de six sets, associant chacun un compositeur américain contemporain à un compositeur européen baroque. Une "conversation" musicale est ainsi mise en scène entre deux continents, deux époques mais aussi le répertoire du piano et celui de divers claviers anciens (clavecin, orgue). Les allers et retours entre des territoires géographiquement et chronologiquement éloignés stimulent l’écoute. Les passages, « entre création et voix du passé » (Greilsammer, 2010) donnent à entendre que la modernité n’est pas une exclusivité de notre temps. Ils raffinent notre sensibilité aux différences mais révèlent également des ressemblances. Une même énergie rythmique circule, extatique ou euphorique, primitive ou virtuose. Les mêmes flux d’ondes, de boucles, de vagues s’imposent, qu’il s’agisse de patterns des musiques répétitives, de thèmes baroques variés, de formes binaires à reprises, de fugues qui font tournoyer les mêmes sujets. Les cinq associations ne retracent pas des généalogies ou des filiations, elles s’inscrivent dans le présent d’un goût partagé. Béatrice Ramaut-Chevassus Professeure de musicologie à l’Université de Saint-Étienne et membre du Centre Interdisciplinaire d’Études et de Recherches sur l’Expression Contemporaine (CIEREC), Béatrice Ramaut-Chevassus est spécialiste d’histoire, d’analyse et d’esthétique des musiques « savantes » de 1970 à nos jours. Amériques NOTE D'INTENTION Ce récital présente une rencontre entre le monde rayonnant de la musique américaine et le l’univers lointain et mystérieux du baroque. Ces deux mondes trouveront, au fil du concert, des points en commun inattendus, dans le cadre d’un dialogue lumineux, libre avec d’esprit "pop". Voici une rencontre entre des compositeurs vivants et ceux qui ne le sont plus, entre des sons du piano et des sons venus d’ailleurs, entre des idées d’aujourd’hui et les voix du passé qui se réveillent soudainement. Au delà de d’un voyage dans le monde féérique du minimalisme américain, ce programme propose d’explorer l’étrange vie d’un son, sa naissance, sa métamorphose, son épanouissement, ses peurs et sa folie. 21 David Greilsammer Amériques 22 CCN - BALLET DE LORRAINE Direction Petter Jacobsson Mathilde Monnier / Philip Glass & Twyla Tharp OBJETS RE-TROUVéS Chorégraphie Mathilde Monnier Scénographie Annie Tolleter Conseiller artistique Christophe Wavelet Lumières Éric Wurtz Réalisation sonore Olivier Renouf Répétiteur Thomas Caley Travail voix Dalila Khatir Remerciements aux assistants Christophe Béranger et Thomas Caley Les extraits musicaux sont choisis au sein des pièces chorégraphiques du répertoire du CCN-Ballet de Lorraine : A.S. Tüür, I. Stravinsky, E. Lalo, J.-S. Bach, W. Riegger, D. Shea 23 Danseurs du CCN-Ballet de Lorraine IN THE UPPER ROOM Chorégraphie Philip Glass & Twyla Tharp Remonté par Stacy Caddell Costumes Norma Kamali Lumières Jennifer Tipton Répétitrice Isabelle Bourgeais Musique Philip Glass – In the Upper Room (commande de la Twyla Tharp Dance Compagny) Danseurs du CCN-Ballet de Lorraine Grand Théâtre Massenet Mardi 21 Janvier : 20h Durée 1h55 entracte compris "Impromptu théâtral" par les élèves du Conservatoire Massenet dans le hall du Grand Théâtre Massenet, mardi 21 janvier à 19h10 (plus d'infos p.46) Production CCN-Ballet de Lorraine Objets re-trouvés : Créé le 24 novembre 2012 à l’Opéra National de Lorraine In the Upper Room : Création mondiale le 28 août 1986 par la Twyla Tharp Dance Company au Festival de Ravinia Productions réalisées par le Centre Chorégraphique National Ballet de Lorraine. Le CCN Ballet de Lorraine est soutenu par le Ministère de la Culture et de la Communication - DRAC lorraine, le Conseil régional de Lorraine et la Ville de Nancy CCN-Ballet de Lorraine NOTES D'INTENTION Objets re-trouvés Danseurs du CCN-Ballet de Lorraine Jonathan Archambault, Agnès Boulanger, Guillaume Busillet, Justin Cumine, Morgan De Quelen, Fabio Dolce, Dmitri Domojirov, Phanuel Erdmann, Valérie Ferrando, Tristan Ihne, Vivien Ingrams, Amandine Biancherin, Laure Lescoffy, Valérie Ly-Cuong, Sakiko Oishi, Joris Pérez, Marion Rastouil, Elisa Ribes, Yoann Rifosta et Ligia Saldanha 24 Les danseurs sont des capteurs de réel, ils se saisissent d’une part du monde, et nous la retraduisent dans leurs corps et à travers leurs danses. Ils ont développé des capacités insensées d’enregistrement et de stockage de mémoires gestuelles et imaginaires. Depuis toutes ces années où j’ai commencé à danser, je n’ai eu de cesse d’observer les danseurs (dont je fais partie) et de tenter de comprendre leurs mécanismes de perception, leurs stratégies d’approche, leurs incroyables capacités mimétiques. Le projet s’articule sur ce que possèdent en propre les danseurs de cette compagnie, à savoir un répertoire commun, une part du patrimoine de l’histoire de la danse. Comment à partir de là faire émerger la part subjective et créative de chacun ? Comment un interprète fait-il pour re-vivre son rôle, que se raconte-t-il pour ré-activer une chorégraphie, que s’invente-t-il comme fiction ? Quelle est cette part non nommée à côté de l’écriture chorégraphique ? Au Ballet de Lorraine, certains danseurs sont détenteurs de plus de cinquante rôles dans des pièces la plupart contemporaines. Le répertoire, leur répertoire, c’est une partie de leur histoire d’interprètes et c’est une richesse insensée. C’est donc autour de ce matériau que j’ai pensé et articulé cette création. Que se racontent les danseurs quand ils dansent pour la énième fois une pièce de répertoire ? Il nous faut entrer dans la tête et dans l’imaginaire des danseurs. Il nous faut lire dans leur corps cet incroyable voyage d’une poétique de la danse. Cette création est un hommage aux danseurs, à leur force, à leur puissance créatrice. CCN-Ballet de Lorraine Remerciements à tous les chorégraphes qui ont contribué à construire le répertoire du CCN-Ballet de Lorraine, par ordre d'apparition dans la pièce : Paulo Ribeiro, Joëlle Bouvier, William Forsythe, Martha Graham, Merce Cunningham, Jean-Claude Gallotta, Joëlle Bouvier et Régis Obadia, Yuval Pick, Mathilde Monnier et Jean François Duroure, Karole Armitage. Mathilde Monnier *** In the upper Room Danseurs du CCN-Ballet de Lorraine Marion Rastouil, Laure Lescoffy, Vivien Ingrams, Elisa Ribes, Fabio Dolce, Phanuel Erdmann, Joris Perez, Sakiko Oishi, Agnès Boulanger, Amandine Biancherin, Dmitri Domojirov, Justin Cumine et Jonathan Archambault 25 In the Upper Room est un magnifique ballet de quarante minutes qui nécessite une énergie inépuisable et capte l'urgence et la vigueur du paysage contemporain avec un style merveilleusement unique. La chorégraphie associe le vocabulaire classique avec des inflexions modernes et athlétiques. TwYla Tharp CCN-Ballet de Lorraine 26 AIMEZ-VOUS LA MUSIQUE AMERICAINE ? Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire Ensemble Orchestral Contemporain Présentation Laurent Campellone Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire Direction Laurent Campellone John Stafford Smith - The Star Spangled Banner (Hymne américain) George Gershwin - Ouverture Cubaine Leonard Bernstein - « Mambo » de West Side Story Elliott Carter - Variations symphoniques - « Thème », « Variation I», « Variation V » Roy Harris - Symphonie N°3 (extrait) Aaron Copland - Appalachian Spring (extraits) John Williams - « Raiders march » des Aventuriers de l'Arche perdue 27 Ensemble Orchestral Contemporain Direction Daniel Kawka John Adams - Chamber symphony Mongrel Airs, Aria with Walking Bass, Roadrunner Steve Reich - City Life (extraits) Check it out, Pile driver/alarms, It’s been a honeymoon - can’t take no mo’ , Heartbeats/boats and buoys, Heavy smoke Grand Théâtre Massenet Samedi 25 Janvier : 18h Durée 2h40 entracte compris "Impromptu musical" par les élèves du Conservatoire Massenet dans le hall du Grand Théâtre Massenet, samedi 25 janvier à 17h10 (plus d'infos p.46) Aimez-vous la musique américaine ? PANORAMA LA MUSIQUE AMéRICAINE 28 Pendant la période coloniale, la musique américaine était principalement religieuse. Le premier compositeur qu'on puisse identifier comme américain, William Billings (Psautier de la Nouvelle-Angleterre, 1770), était un tanneur bostonien. Après la guerre d'indépendance, la musique profane a commencé à se répandre sous la forme de mélodies et de pièces instrumentales grâce à des compositeurs venus d'Angleterre. C'est aussi à cette époque que remontent les débuts du théâtre musical américain. Les premières grandes institutions musicales apparaissent au siècle suivant (Boston Academy of Music,1833 ; New York Philharmonic Symphonic Society, 1842), tandis que la Leonora (1845) du Philadelphien William Henry Fry est considérée comme le premier opéra américain. Le grand compositeur de la période est Louis Moreau Gottschalk (1829-1869) : né à La Nouvelle-Orléans, formé en France, il puise son inspiration dans le folklore noir et créole, qui donne leur charme aux chansons toujours populaires de son contemporain Stephen Foster (1826-1864). Nommé directeur du Conservatoire de New York en 1892, Dvorák ne devait-il pas déclarer que l'avenir de la musique américaine était à chercher dans les chants des noirs et des Indiens ? Élève de Dvorák, Will Marion Cook (1869-1944), pionnier du théâtre musical afro-américain (In Dahomey, 1902-1903), aura à son tour pour élèves, entre autres, Paul Robeson et Duke Ellington. Cette fin de siècle est dominée par les noms d'Edward MacDowell (1860-1908), de Horatio Parker (1863-1919) et de George Whitfield Chadwick (1854-1931) : avec eux commencent à se tisser les liens entre la composition et les grandes universités (Harvard, Yale, Columbia). Aujourd'hui tenu pour le premier compositeur américain du début du vingtième siècle, Charles Ives, élève de Parker, est une exception à cette tradition naissante : businessman, il compose dans ses moments de loisir. Après la Première Guerre mondiale vient à maturité une brillante génération de compositeurs modernistes, soutenus notamment par Serge Koussevitzky, Directeur musical de l'Orchestre symphonique de Boston, et qui ont presque tous étudié à Paris avec Nadia Boulanger : le New-Yorkais Aaron Copland (1900-1990), qui développera un idiome reconnaissable entre tous, associant le néoclassicisme stravinskien Aimez-vous la musique américaine ? à une couleur spécifiquement américaine (Rodéo, 1942 ; Appalachian Spring, 1944) ; Virgil Thomson (1896-1989), collaborateur de Gertrude Stein pour ses opéras Four Saints in Three Acts (1934) et The Mother of Us All (1947) ; Walter Piston (1894-1976), élève de Dukas comme de Boulanger, auteur de huit symphonies et de musique de chambre ; Roy Harris (1898-1979), originaire du Nebraska, et que ses treize symphonies permettent de considérer comme un maître du genre ; et enfin Roger Sessions (1896-1985), le seul à ne pas avoir étudié avec Boulanger mais avec Ernest Bloch, auteur de trois opéras, de neuf symphonies, de trois sonates pour piano et de musique de chambre et chorale. Mais ils ne peuvent rivaliser avec le succès de George Gershwin, qui, parti de Broadway, conquiert la salle de concert avec son « concerto jazz » Rhapsody in Blue (1924) et l'opéra avec Porgy and Bess (1935). L'installation aux États-Unis, à la fin des années trente et au début des années quarante, de quelques grandes figures du modernisme européen (Stravinsky, Schoenberg, Bartók, Hindemith, mais aussi Darius Milhaud et avant lui Edgard Varèse) confirme la place grandissante de l'Amérique comme l'un des principaux centres de la musique vivante. L'une des conséquences en est une extraordinaire vague d'expérimentation, annoncée avant la guerre par des pionniers tels que Henry Cowell (1897-1965), élève de Schoenberg à Berlin, et inventeur des tone-clusters. Le plus grand nom à cet égard est son étudiant le Californien John Cage (1912-1992), également élève de Schoenberg à Los Angeles, et dont l'influence ne peut se comparer qu'à celle de Marcel Duchamp dans les arts visuels : parmi ses innovations, on mentionnera l'usage d'instruments non conventionnels et de sons enregistrés, le recours systématique au hasard, l'incorporation du bruit et du silence comme matériaux musicaux, l'abandon de presque toutes les formes traditionnelles, et l'influence de la pensée non-occidentale. L'après-guerre voit également se développer la personnalité artistique d'Elliott Carter (1908-2012). Élève de Piston et de Boulanger, il s'illustre dans le ballet (Pocahontas, 1938), la musique symphonique (Symphonie, 1942-1954 ; Concerto pour orchestre, 1969), la musique concertante, la musique vocale et chorale, et la musique de chambre (avec notamment cinq quatuors à cordes très admirés) ; son premier 29 Aimez-vous la musique américaine ? 30 opéra, What Next ? (1998), est créé à Berlin pour son quatre-vingtdixième anniversaire, et il composait encore l'année de sa mort à plus de 103 ans. Si Carter s'éloignait du dodécaphonisme et du sérialisme au profit d'un langage à la fois moderne et personnel, son cadet Milton Babbitt (1916-2011), qui a longtemps enseigné à Princeton, s'est révélé le principal disciple américain de Schoenberg ; il s'est toutefois intéressé aussi à la musique électro-acoustique, comme le montre son Concerto pour violon, orchestre et bande magnétique (1976). Les dernières décennies ont été marquées notamment par l'apparition et le développement du minimalisme, mouvement que l'on peut comparer au Pop Art d'Andy Warhol et qui se caractérise par un retour à une harmonie plus traditionnelle et la répétition parfois hypnotique de courtes formules mélodiques ou rythmiques. Ses principaux tenants sont Steve Reich (né en 1936), percussionniste de formation, et dont l'inspiration intègre la bande magnétique et des instruments ou formes de la musique populaire contemporaine, comme les deux synthétiseurs (samplers) qui interviennent dans City Life (1995), œuvre créée à Metz par l'Ensemble Intercontemporain ; et Philip Glass (né en 1937), encore un étudiant de Boulanger, et justement célèbre pour ses collaborations avec Robert Wilson (Einstein on the Beach, créé à Avignon en 1976 ; The CIVIL warS, 1984) ou Doris Lessing (The Making of the Representative for Planet 8, 1988). Se rattache aussi à ce courant John Adams (né en 1947), initialement clarinettiste, et dont l'opéra Nixon in China (1987), conçu en collaboration avec le metteur en scène Peter Sellars, a fait le tour du monde ; mais il est également connu pour sa musique orchestrale, comme sa Chamber Symphony (1993), créée par le Schœnberg Ensemble à La Haye. Ce panorama serait incomplet sans mention de Leonard Bernstein (1918-1990), disciple de Piston (et de Koussevitzky pour la direction d'orchestre), personnalité inclassable à la jonction de la musique classique traditionnelle et de la musique populaire, avec ses trois symphonies, ses ballets (Fancy Free, 1944) ses opéras et comédies musicales (On the Town, 1944, West Side Story, 1957) et dont la personnalité généreuse a tant fait pour le rayonnement de la musique de son pays. Vincent Giroud Vincent Giroud est ancien élève de l’École Normale Supérieure, diplômé d’Oxford et docteur en littérature comparée. Il est professeur à l’Université de Franche-Comté et a enseigné notamment à l’Université Yale, où il a également exercé les fonctions de conservateur des livres et manuscrits modernes à la Beinecke Library. Aimez-vous la musique américaine ? LES EXPOSITIONS The new york moment JOEL Shapiro, PETER Halley, et les jeunes créateurs à New York Expositions The New York Moment Du 18 janvier au 19 mai 2014 Musée d'art moderne Saint-Étienne Métropole Rue Fernand Léger - 42270 Saint-Priest-en-Jarez 31 www.mam-st-etienne.fr Expositions The New York Moment 32 Le Festival Saint-Étienne Nouveau Siècle est l’occasion pour le Musée d’art moderne et l’Opéra Théâtre de Saint-Étienne de s’associer pour la première fois. Les deux institutions partagent une programmation orientée vers la création américaine d’après-guerre, une plongée dans l’art contemporain new-yorkais des années 70. Cet événement est une occasion rare de voir réunies de grandes figures de ce courant influent : Philip Glass, Joel Shapiro ou encore Peter Halley. À cette occasion unique, l’Opéra Théâtre s’installe au Musée d’art moderne et présente, dans la salle centrale, au milieu des œuvres de Joel Shapiro, le 17 janvier 2014, le concert d’ouverture du festival de Philip Glass. À côté d’une présentation de sa collection réputée d’art américain historique des années 1950 à 1970, le Musée d’art moderne de Saint-Étienne Métropole accueille trois générations d’artistes, trois expositions qui présentent des figures emblématiques de la scène contemporaine new-yorkaise : Joel Shapiro, Peter Halley et huit jeunes créateurs. Ces expositions ont pour ambition de faire découvrir au public tout un pan de l’histoire de l’art américain à travers plusieurs générations d’artistes et différents médiums. L’exposition des œuvres américaines de la collection du Musée révèle toute la richesse de ce fonds et plonge le visiteur dans l’art minimal, courant artistique né au début des années 60. L’exposition rassemble les grandes figures de ce mouvement, Donald Judd, Sol LeWitt, Robert Morris et Frank Stella entre autres. Expositions The New York Moment Dans la salle centrale du Musée, Joel Shapiro déploie deux sculptures monumentales en acier. Les morceaux de métal s’articulent entre eux pour donner à cette forme apparemment abstraite les contours d’une figure ou d’un objet sur le point de se mouvoir dans l’espace. Le mouvement est également l’un des éléments essentiels dans les peintures de Peter Halley ; les conduits, canaux et canalisations parcourent les toiles colorées et relient parfois entre elles des cellules, permettant à l’énergie de circuler dans l’image. L’artiste propose une peinture lumineuse, inspirée des espaces urbains, réalisée avec des matériaux industriels et faite de références provocatrices. L’exposition Jeunes créateurs à New York permet de découvrir toute la vivacité de cette scène artistique à travers l’œuvre d’une dizaine de jeunes artistes originaires de la ville où ayant choisi de s’y établir. Peintures, sculptures, photographies, vidéos et performance offrent un panorama de l’art new-yorkais actuel. 33 Expositions The New York Moment 34 BIOGRAPHIES 35 Philip Glass Compositeur 36 Né en 1937, à Baltimore, Philip Glass poursuit ses études à l’Université de Chicago, à la Juilliard School et à Aspen. Dans les années 60, il se rend en Europe où il étudie avec Nadia Boulanger et travaille en étroite collaboration avec Ravi Shankar, traduisant sa musique dans le système de notation musicale européenne. Il retourne à New York en 1967 et fonde le Philip Glass Ensemble – sept musiciens (claviers et instruments à vent amplifiés). Le nouveau style musical développé par Glass fut par la suite qualifié de minimalisme. Glass n’a jamais aimé ce terme et préféra se définir comme un compositeur de musique à structures répétitives. Beaucoup de ses premières œuvres étaient basées sur la répétition de fragments mélodiques brefs et élégants qui ondulent comme une tapisserie sonore. Durant les vingt-cinq dernières années, Glass a composé plus de vingt opéras, huit symphonies, deux concertos pour piano et des concertos pour violon, piano, timbales, saxophone et orchestre ; ainsi que les bandes-sons de films (du style classique de Jean Cocteau au documentaire d'Errol Morris sur l'ancien Secrétaire à la Défense Robert McNamara), des quatuors à cordes, la structure d’une œuvre pour piano et orgue. Les opéras Einstein on the Beach, Satyagraha, Akhnaten et Le Voyage, pour ne citer qu’eux, sont joués avec succès dans les principales maisons d’opéra internationales. Pour sa part, Koyaanisqatsi peut être considéré comme le plus radical et le plus novateur mariage de sons et d’image depuis Fantasia. Ses collaborations, personnelles et professionnelles, avec des vedettes du rock, du pop et des musiques du monde sont antérieures à 1960, y compris le début de sa relation avec Robert Wilson. Enfin, parmi les travaux les plus récents, se trouvent La Symphonie n° 9 (2011), commandée et créée le 1er janvier 2012 par le Bruckner Orchester de Linz, la Symphonie n° 10 (2012), commandée et créée le 9 août 2012 par l'Orchestre français des jeunes au Grand Théâtre de Provence, The Perfect American et The Lost, deux nouveaux opéras dont les créations ont eu lieu en avril 2013. Philip Glass Ensemble Réuni par le compositeur Philip Glass, le Philip Glass Ensemble (PGE) s’est produit pour la première fois en mai 1969 au Whitney Museum of American Art à New York. Adoptés tout d’abord par la communauté d’art visuel travaillant à Soho au début des années 70, les premiers concerts du Philip Glass Ensemble étaient considérés comme des événements autant visuels que musicaux et avaient souvent lieu dans des galeries d’art, des ateliers d’artistes et des musées plutôt que dans des salles de concert traditionnelles. Depuis cette époque, les membres du Philip Glass Ensemble sont connus comme les premiers interprètes de la musique de Philip Glass et continuent à être une source d’inspiration. Tout au long de ces trente dernières années, le groupe s’est produit sur quatre continents dans les plus prestigieuses salles de concert et les festivals de musique les plus réputés. Il a participé à l’opéra Einstein on the Beach ainsi qu’aux projets de théâtre musical Hydrogen Jukebox, 1000 Airplanes on the Roof, The Photographer, La Belle et la Bête et Monsters of Grace. En juin 2004, à Athènes, Glass donne la première d’Orion, une nouvelle œuvre commandée par le Comité culturel olympique, pour l’Ensemble et des musiciens de divers pays. Après la première représentation à Athènes, Orion est donné en Grèce, en Italie, en France, à Londres, en Australie et dans plusieurs villes des États-Unis. Le Philip Glass Ensemble interprète régulièrement en tournée Music in Twelve Parts, Koyaanisqatsi, Powaqqatsi, La Belle et la Bête, Dracula. Il a fréquemment participé à la reprise internationale de l’opéra fleuve de Robert Wilson et Philip Glass, Einstein on the Beach, remonté en l’honneur des 75 ans du compositeur. 37 Michael Riesman Direction musicale (les 17 et 18 janvier) 38 Compositeur, chef d’orchestre, claviériste, producteur de disques et membre du Philip Glass Ensemble depuis 1974, Michael Riesman a dirigé de nombreuses œuvres de Glass dont Einstein On The Beach, Glassworks, The Photographer, Songs From Liquid Days, Dance Pieces, Music in 12 Parts, Mishima, Powaqqatsi, The Thin Blue Line, Anima Mundi, A Brief History Of Time, Candyman, Kundun et The Truman Show. Il a reçu deux nominations aux Grammy Awards en tant que chef d’orchestre pour The Photographer et Kundun. Il a dirigé et joué sur des albums de Paul Simon (Hearts and Bones), Scott Johnson (Patty Hearst), Mike Oldfield (Platinum), Ray Manzarek (Carmina Burana), David Bowie (Black Tie / White Noise), et Gavin Bryars (Jesus Blood Never Failed Me Yet). Michael Riesman a sorti un album, Formal Abandon, sur le label Rizzoli, commande de la chorégraphe Lucinda Childs. Riesman a étudié au Mains College of Music et à l’ Université d’Harvard où il a soutenu une thèse de doctorat. Il a enseigné à Harvard et Suny-Purchase et a été compositeur en résidence au Marlboro Music Festival et au Tanglewood Festival où il a dirigé des interprétations de ses propres œuvres. Lisa Bielawa Direction musicale (le 19 janvier) Compositeur et chanteuse, Lisa Bielawa est lauréate du Prix de Rome en composition musicale en 2009. Elle a commencé à travailler avec le Philip Glass Ensemble en 1992 , et en 1997 a co-fondé le Festival MATA. Elle est nommée directeur artistique du Chœur de filels de San Francisco en 2013. Elle donne en mai 2013 Airfield Broadcasts, une création de 60 minutes à plus de 600 musiciens créée sur le tarmac de l'ancien aéroport de Tempelhof à Berlin et à Crissy Field - San Francisco (octobre 2013). David Greilsammer Pianiste Né à Jérusalem et diplômé de la Juilliard School, David Greilsammer crée l’événement 2008 en interprétant en une journée "marathon" l’intégrale des sonates pour piano de Mozart à Paris, une performance qu’il a renouvelée en tournée européenne. Durant la saison 2012-2013, il interprète les vingt-sept concertos pour piano de Mozart qu’il joue et dirige lors de neuf concerts exceptionnels avec L’Orchestre de Chambre de Genève, formation dont il a été le Directeur Musical de 2009 à l’été 2013. En 2011, David Greilsammer signe un contrat d’exclusivité avec le label Sony Classical et enregistre Baroque Conversations. En 2012, il publie Mozart In-Between, et en 2014 il sortira son nouveau disque avec un programme inédit alternant sans interruption quinze sonates de John Cage et de Domenico Scarlatti. David Greilsammer a également enregistré quatre disques pour le label Naïve, notamment deux albums en tant que chef et pianiste avec le Suedama Ensemble, dont il est le Directeur Artistique à New York. Parmi ses engagements en tant que chef d’orchestre, David Greilsammer a dirigé l'Israel Symphony Orchestra, le Filarmonica di Torino, l’Orchestra della Svizzera Italiana, L’Orchestre National du Mexique, le Milwaukee Symphony, le Philharmonique de Slovénie, le Kanagawa Philharmonic, l’Orchestre Symphonique de Thessalonique, le Kammerakademie Potsdam, l’Orchestre de Tromso et le Taipei Philharmonic. David Greilsammer est invité dans les grands festivals américains et se produit également à New York, Londres, Tokyo, Paris, Lisbonne, Pékin... Sacré "Révélation" aux Victoires de la musique classique en 2008, David Greilsammer est reconnu comme l’un des artistes les plus audacieux et visionnaires de sa génération. Chef d’orchestre, pianiste, chambriste et créateur de nombreux projets musicaux innovants, David Greilsammer est salué par la presse et le public pour ses interprétations captivantes et son approche musicale singulière. 39 Mathilde Monnier Chorégraphe Mathilde Monnier occupe une place de référence dans le paysage de la danse contemporaine française et internationale. de pièce en pièce, elle déjoue les attentes en présentant un travail en constant renouvellement. Sa nomination à la tête du Centre Chorégraphique de Montpellier Languedoc-Roussillon en 1994 marque le début d’une série de collaborations avec des personnalités venant de divers champs artistiques (Jean-Luc Nancy, Katerine, Christine Angot, La Ribot, Heiner Goebbels...) et une équipe de création fidèle (Annie Tolleter, Eric Wurtz, Olivier Renouf, I-Fang Lin, Julien Gallée-Ferré...). 40 Twyla Tharp Chorégraphe Twyla Tharp fonde en 1965 sa compagnie, la Twyla Tharp dance. Elle crée également des pièces pour l’American Ballet Theatre, l’Opéra de Paris, le Royal Ballet, le New York City Ballet, le Boston Ballet, le Ballet australien, la Martha Graham dance Company, le Miami City Ballet, le Ballet d’Atlanta, le royal Winnipeg Ballet... Ses travaux apparaissent pour la première fois à Broadway en 1980 avec When were very young, suivis par sa collaboration avec le musicien David Byrne pour The Catherine Wheel et plus tard pour Singin’in the rain. En 2002, elle crée la comédie musicale Movin’out, sur la musique et les paroles de Billy Joel. Puis elle travaille sur la musique et les textes de Bob Dylan dans The times they are a-changing et sur les chansons de Frank Sinatra dans Come Fly Away. Au cinéma, Twyla Tharp a collaboré avec le réalisateur Milos Forman sur Hair, Ragtime et Amadeus. Au total, Twyla Tharp a créé plus de cent soixante œuvres (créations chorégraphiques, projets pour la télévision, pour des films hollywoodiens, pour Broadway...). Elle a reçu de nombreux prix dont un Tony Award, deux Emmy Awards, dix-neuf Honorary doctorates. Elle est membre de l’Académie américaine des Arts et Sciences et membre d’honneur de l’Académie américaine des Arts et Lettres. Ballet de Lorraine Installé à Nancy, le Ballet de Lorraine n'est pas une compagnie comme les autres. Son vaste répertoire - avec un goût très prononcé pour les remontages de pièces historiques mais aussi pour les nouvelles pièces toutes fraîches - fait de cet ensemble un cas unique dans le paysage de la danse française. Les danseurs abordent avec brio des époques et des styles très différents : une traversée depuis la pure danse made in USA jusqu'à une récente production signée par l'un des espoirs de la chorégraphie sud-africaine, Boyzie Cekwana. Le point en commun ? La fabrication de la danse, justement - comme souligné par le titre de la pièce du maître Merce Cunningham. Comment la danse est-elle "fabriquée" ? Le solo signé en 1964 par Meredith Monk, en pleine période d'explosion de la post modern dance à New York, les procédés de hasard utilisés par Cunningham dans Fabrications et le mélange de danse-théâtre-rêve-provoc' de Cekwana font de cette soirée très diversifiée un périple empreint de plaisir et de découverte dans le monde de la danse. À Nancy, le ballet n'est définitivement pas comme les autres. 41 Laurent Campellone Directeur musical 42 Après des études de chant, violon, tuba, percussions et philosophie, Laurent Campellone se tourne vers la direction d’orchestre. En 2004, Laurent Campellone est nommé Directeur musical de l’Opéra Théâtre de Saint-Étienne et de l’Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire, où il a lancé une politique de redécouverte du répertoire lyrique français du XIXe siècle. Régulièrement invité par les plus grandes maisons lyriques internationales, Laurent Campellone se produit également à la tête d’orchestres prestigieux tels que l’Orchestre National du Brésil, le New Russia State Orchestra, l’Orchestre Philharmonique de Dublin, l’Orchestre National du Capitole de Toulouse... Il a ainsi dirigé près de 250 œuvres symphoniques et plus de 50 partitions lyriques en Europe et dans le monde. Depuis septembre 2009, il est Chef principal invité de l’Opéra National de Sofia. En janvier 2012, il est nommé Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres. L’Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire Créé en 1987, l’OSSEL a su s’élever au rang des grands orchestres français. En devenant Directeur musical de l’orchestre en 2003, Laurent Campellone entreprend un travail en profondeur sur la qualité artistique de cet ensemble. L’OSSEL est un acteur culturel incontournable qui accomplit une mission essentielle d’éducation et de diffusion du répertoire symphonique et lyrique. L’Orchestre a su acquérir une solide réputation, en particulier dans le répertoire romantique français. En septembre 2010, le Conseil général de la Loire confirme son attachement à l’Orchestre en signant avec la Ville de Saint-Étienne une convention visant notamment à développer l’action artistique et pédagogique de l’OSSEL sur l’ensemble du département. En 2013, l’enregistrement par l’OSSEL du Mage de Massenet, fruit d’une collaboration entre le Palazzetto Bru Zane et l’Opéra Théâtre de SaintÉtienne, se voit triplement récompensé : Choc de Classica, Diapason découverte et Diamant d’Opéra Magazine. Daniel Kawka Directeur musical Invité par les plus grands orchestres symphoniques européens, Daniel Kawka, Directeur musical de l’Ensemble Orchestral Contemporain, s’impose comme l’un des grands interprètes de la musique du XXe siècle ainsi que du répertoire romantique, de Beethoven à Strauss. Son vaste répertoire s’élargit au domaine de l’opéra ainsi qu’aux grandes formes symphoniques avec chœur. Il dirige les grandes fresques romantiques (le Requiem de Verdi, le Requiem allemand de Brahms...) et donne en première création des opéras comme Le vase de parfum de S. Giraud... Il s’inscrit dans cette génération de chefs pour qui l’idée de "spécialisation" est un moyen d’ouverture à l’ensemble du répertoire, toutes périodes confondues, avec cependant une prédilection marquée pour la musique française (Dutilleux, Boulez), allemande (Beethoven, Wagner, Strauss, Bruckner, Mahler) russe (Chostakovitch, Prokofiev, Stravinsky) et américaine (Adams, Reich, Barber). Ensemble Orchestral Contemporain Fondé en 1992 par Daniel Kawka, l’Ensemble Orchestral Contemporain est une formation de musiciens de haut niveau. Sa structure constitutive (cordes, bois, vents, percussions, piano) se décline en formations modulables. Il a à son actif près de quatre cents œuvres et soixante-quinze créations de cent quatre-vingts compositeurs et développe avec pertinence et passion une approche diverse et originale de la musique des XXe et XXIe siècles. Situant naturellement l’épicentre de ses activités en Rhône-Alpes, l’Ensemble Orchestral Contemporain rayonne sur l’ensemble du territoire français et à l’étranger, et est régulièrement invité dans des festivals de musique contemporaine ou généraliste. L’Ensemble Orchestral Contemporain est subventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication-DRAC Rhône-Alpes, la Région Rhône-Alpes, le Département de la Loire, la Ville de Saint-Étienne, la Spedidam et la Sacem. 43 ORCHESTRE SYMPHONIQUE SAINT-ÉTIENNE LOIRE Violons I Louis-Jean Perreau soliste Françoise Chignec soliste Virginie Fioriti Isabelle Reynaud Agnès Pereira Tigran Toumanian Frédéric Piat Raphaëlle Gourbeix Murielle Charbonnier Isabelle Weisse Alain Arias Sanda Boac Violons II 44 François Vuilleumier soliste Florence Veniant Alain Meunier Hubert Zrihen Solange Becqueriaux Béatrice Meunier Aurélie Alibert-Dupuy Christophe Gerboud Françoise Guiriec Moïra Le Luron Altos NN soliste Marc Rousselet Geneviève Rigot Fabienne Grosset Toinon Lambert Anne-Lise Binard Cécile Costa-Coquelard Julia Robert Violoncelles Florence Auclin soliste Ludovic Le Touzé Marianne Pey Louis Bonnard Nicolas Seigle Romain Hugon Contrebasses Jérôme Bertrand soliste Daniel Romero Marie Allemand Dominique Rochet Maxime Bertrand Bassons Pierre-Michel Rivoire soliste Charles Villard Contrebasson Laurent Apruzzese soliste Saxophone alto Damien Gomez Cors Marion Sicouly Frédéric Hechler soliste Serge Badol Thierry Gaillard Philippe Constant Piano Trompettes Harpe Cyril Goujon Flûtes Denis Forchard soliste Christine Comtet Didier Martin soliste Jérôme Prince Stéphane Fyon Trombones Piccolo Gilles Bauer soliste Nicolas Vazquez soliste Gilbert Bonnet Joël Castaingts Hautbois Tuba Sébastien Giebler soliste Éric Varion soliste François Sales Cor anglais Mylène Coïmbra Clarinettes Bernard Gaviot-Blanc soliste André Guillaume Clarinette basse Taeko Yokomichi Timbales Philippe Boisson soliste Percussions François-Xavier Plancqueel soliste Patrick Gagne Benoît Maurin Nicolas Cousin ENSEMBLE ORCHESTRAL CONTEMPORAIN Flûtes Fabrice Jünger Christine Comtet Hautbois François Salès Sébastien Giebler Clarinettes Hervé Cligniez Christophe Lac Basson Trompette Gilles Peseyre Trombone Marc Gadave Vibraphones Romain Rougé Cor Didier Muhleisen Violon I Gaël Rassaert Jean-Luc Rimey-Meille Claudio Bettinelli Violon II Percussions Alto Claudio Bettinelli Romeo Monteiro Laurent Apruzzese Contrebasson Synthétiseurs Roland Meillier Marc-David Sanchez Pianos Roland Meillier Éric Beaufocher Céline Lagoutière Brice Duval Violoncelle Valérie Dulac Contrebasse Michaël Chanu 45 EN ECHO AU FESTIVAL Le Conservatoire à rayonnement régional de Saint-Étienne Impromptus 46 Pendant le Festival Saint-Étienne Nouveau Siècle, des ponctuations musicales et théâtrales "Impromptus", jouées par des élèves musiciens et comédiens du Conservatoire à Rayonnement Régional de Saint-Étienne, auront lieu au Café Jules et dans le hall du Grand Théâtre Massenet et sa mezzanine, quarante minutes avant l’entrée du public en salle lors de certaines représentations. L’incroyable spatialité de l’Opéra Théâtre, son architecture monumentale et les multiples perspectives et espaces qu’elle crée, offre l’occasion pour ces élèves du Conservatoire de se confronter, de manière essentielle, à un autre rapport à l’espace et aux spectateurs tout en mêlant un jeu de dialogues, d’échos et de rebonds entre l’art du théâtre et celui de la musique. Sous la direction de Lynda Devanneaux, professeur d’Art dramatique, et de Philippe Boisson, professeur de Percussions du Conservatoire à Rayonnement Régional de Saint-Étienne. Hall du Grand Théâtre Massenet Samedi 18 janvier (musique) de 17h10 à 17h50 Mardi 21 janvier (théâtre) de 19h10 à 19h50 Samedi 25 janvier (musique et théâtre) de 17h10 à 17h50 Impromptus musique Traversant des œuvres majeures de compositeurs américains du XXe siècle, la classe de percussions s’est attachée à explorer quatre esthétiques différentes de la musique contemporaine, passant de Steve Reich à Larry Spivack, comme autant de manières de faire entendre les morcellements de notre univers, l’influence d’autres continents ou la réminiscence de mondes anciens. .../... Larry Spivack, Valse Gareth Farr Kembang Sulling Steve Reich Nagoya Marimba Elliott Carter March Marimbaphones Élise Rouchouse, Clément Lapeyre Timbales et vibraphone Élise Rouchouse Flûte Pierre Mendola Impromptus théâtre Bernard-Marie Koltès (1948-1989) est un dramaturge français repéré très tôt par Patrice Chéreau dans les années 80. Il a 20 ans lorsqu’il fait son premier voyage à New York. L’originalité de son œuvre tient à l’invention d’une langue particulièrement musicale, rythmique et dissonante, métaphore d’une urgence à dire ce qui ne cesse de se dérober à la conscience et nous fait nous battre et nous débattre à la surface des choses. Textes Bernard-Marie Koltès « Tentative de séduction » - Extrait de Combat de Nègres et de Chiens Cal Gautier Marchado Léone Juliette Fouquier d’Hérouël « Passe là-dedans ! » - Extrait de Quai Ouest Fak Yann Mercier Claire Rose Chaussavoine « Exposé d’un grand entrepreneur sur la réorganisation du monde » Extrait de Combat de Nègres et de Chiens Horn Matthieu Rey « Les rondeurs… » - Extrait de Roberto Zucco La Gamine Juliette Fouquier d’Hérouël La Patronne Aurélie de Foresta « Le baiser » - Extrait des Voix sourdes Anna Lucile Heitzmann Stevan Damien Ladeveze 47 Le Conservatoire à rayonnement régional de Saint-Étienne Les musiciens de l’EOC et leur chef, Daniel Kawka, proposent une lecture de Chamber Symphony de John Adams, où sera montré le travail de mise en place et d’interprétation d’une œuvre contemporaine. Vendredi 17 janvier à 17h au Conservatoire Massenet, salle Boulez. Réservé aux étudiants du conservatoire et aux adhérents de l’EOC Infos et réservation : 04 72 10 90 48 La Comédie de Saint-Étienne et la Cinémathèque 48 La Comédie de Saint-Étienne et la Cinémathèque proposent la diffusion de la Trilogie de Paul Morrissey (Flesh, Trash et Heat), pour découvrir d’autres facettes de la vie artistique new-yorkaise. À la Cinémathèque Trilogie de Paul Morrissey, produite par Andy Warhol Les films seront présentés par un professeur de l’ENSADSE et Alain Renaud. Ces projections seront complétées par un documentaire de Karim Zeriahen, en présence du réalisateur. Flesh Jeudi 30 janvier - 18h Trash Vendredi 31 janvier - 18h Heat Vendredi 31 janvier - 20h En partenariat avec La Comédie et Plans-libres, le ciné-club des écoles supérieures d’art. Renseignements : Cinémathèque 04 77 43 09 95 À La Comédie Little Joe de Pierre Maillet Spectacle en hommage aux films Flesh et Trash de Paul Morrissey. Mercredi 5 février - 20h Jeudi 6 février - 20h Renseignements : La Comédie 04 77 25 14 14 Opéra Théâtre de Saint-étienne Jardin des Plantes – BP 237 42013 Saint-étienne cedex 2 www.operatheatredesaintetienne.fr Locations / réservations du lundi au vendredi de 12h à 19h 04 77 47 83 40 [email protected] Conception graphique : Et d’eau fraîche / Opéra Théâtre de Saint-Étienne Réalisation : Opéra Théâtre de Saint-Étienne - Licences n°1028383-1028384-1028385 Merci à nos partenaires :