Téléchargez le programme du Festival - Opéra de Saint

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Téléchargez le programme du Festival - Opéra de Saint
THE NEW YORK
MOMENT
FESTIVAL SAINT-ETIENNE
NOUVEAU SIECLE
ARTS VISUELS - MUSIQUE ET DANSE
PROGRAMME
Philip Glass
Joel Shapiro
Peter Halley
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et bien plus encore !
établissement de la Ville de Saint-étienne, l’Opéra Théâtre bénéficie du soutien
du Ministère de la Culture et de la Communication ( Direction Régionale des Affaires
Culturelles ), du Conseil régional Rhône-Alpes et du Conseil général de la Loire
FESTIVAL SAINT-ÉTIENNE NOUVEAU SIÈCLE
THE NEW YORK
MOMENT
INTERviEW CROISÉE
VINCENT BERGEOT, Directeur artistique et général de l'Opéra Théâtre
LORAND HEGYI, Directeur général du Musée d'art moderne
Pour la première fois, le Musée d’art moderne et l’Opéra Théâtre sont
partenaires d’un festival. Est-ce inédit en France ?
V.B. : Que deux institutions culturelles représentant des disciplines différentes
décident ensemble de programmer et d’organiser un événement sur le même
thème, c’est très original en France. Nous avons pensé que l'exploration des
courants artistiques de la fin du XXe siècle était un terrain de dialogue idéal
entre un musée d'art moderne et un opéra.
Comment cette collaboration et le thème du festival sont-ils nés ?
V.B. : Dans les cartons de l’Opéra, il y avait en projet un festival sur Philip
Glass et la musique minimaliste. Le Musée d’art moderne avait aussi projeté
une exposition sur des minimalistes. Nous avons adapté et enrichi nos
programmations pour n'en former qu'une.
L.H. : C’est une heureuse coïncidence. Le Musée avait envie depuis longtemps
de faire venir l’artiste Peter Halley et avait prévu d’exposer Joel Shapiro en
ce début d’année 2014 à côté de sa collection réputée d’art américain des
années 1950 à 1970. C’était donc effectivement une occasion unique pour le
Musée d’art moderne et l’Opéra Théâtre de Saint-Étienne de s’associer.
V.B. : Il est vrai que les courants artistiques de la fin du XXe ont brassé sans
complexe les différentes disciplines artistiques. Ainsi la musique, les arts
visuels, la danse, la vidéo s'interpénètrent comme dans le New York des
années 60-70 dont nous faisons apparaître l'un des visages.
L.H. : New York est une ville mythique, un des lieux les plus emblématiques
pour la culture artistique. Depuis au moins un demi-siècle cette ville produit
une quantité importante d’artistes, de vrais talents.
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Pouvez-vous donner une définition du minimalisme ?
L.H. : Le minimalisme est un courant de l'art contemporain, apparu au
début des années 1960 aux États-Unis, inspiré du célèbre principe de
l’architecte Mies van der Rohe « Less is more » (« Moins c'est plus »).
Il s'est développé dans d'autres arts comme la musique, la danse, et
aussi le design. Le Minimalisme a profondément marqué l’évolution
de l’art contemporain avec des artistes tels que Frank Stella, Donald
Judd, Carl Andre, ainsi que Robert Morris et Sol Le Witt. Pour la jeune
génération comme celle de Peter Halley (post-minimaliste), le chapitre
est fermé. Il veut autre chose, il prend toutes les références mais va audelà, s’inspirant des architectures réelles, de l’art déco new-yorkais, des
couleurs indiennes avec les pigments purs. Alors que le minimalisme
n’utilise pas les couleurs. Joel Shapiro fait partie des minimalistes bien
qu’il ait évolué et ait travaillé aussi dans des formes anthropomorphiques
et pas du tout phénoménologiques, formalistes.
2
V.B. : Ce qu'il y avait en commun entre ces artistes dits “minimalistes“,
c’était une réaction à une époque, à l’explosion de la consommation et
au culte de l'individu. À la différence du Pop Art qui à la même époque
les intègrent complètement. C'est un festival porté par deux maisons, il
est normal qu’il y ait des incursions du Musée à l’Opéra, et de l’Opéra au
Musée. On partage nos lieux, on les met en commun et on rapproche les
oeuvres et les publics.
L.H. : À cette occasion unique, l’Opéra Théâtre s’installe au Musée
d’art moderne et présente, dans la salle centrale, au milieu des
œuvres de Joel Shapiro, le 17 janvier 2014, le concert d’ouverture du
festival de Philip Glass. Joel Shapiro travaille, en effet, beaucoup avec
les opéras et les théâtres. La majorité de ses pièces est installée dans
l’espace public. Il dit d’ailleurs qu’il aime beaucoup qu’il y ait une
activité autour de ses oeuvres. Il est très enthousiaste à cette idée.
À New York c’est un peu une tradition de travailler ainsi.
La jeune génération d’artistes est représentée…
V.B. : Côté musique, c'est Woodkid qui viendra témoigner de l'influence qu'a
eue Philip Glass sur son travail. Ils dialogueront autour d'une table ronde
publique qui se concluera par un court set de Woodkid.
L.H. : Huit jeunes créateurs new-yorkais sont exposés. Peintures, sculptures,
photographies, vidéos et performance offrent un panorama de l’art newyorkais actuel. Ces expositions ont pour ambition de faire découvrir au public
tout un pan de l’histoire de l’art américain à travers plusieurs générations
d’artistes et différents médiums. Parallèlement, nous allons présenter notre
collection d’art américain avec Morris Louis, Franck Stella… Stella était
une figure centrale à New York au début des années 60. Un grand nombre
d’artistes y font référence.
Ce partenariat va perdurer mais aura lieu une année sur deux…
V.B. : À l’Opéra, il nous semblait intéressant de programmer ce festival
Nouveau Siècle en parallèle et en regard de notre biennale Massenet qui
se situe au tournant du XIXe et du XXe. L’idée qu’on essaie de poursuivre
ensemble est de choisir un courant traversant la musique, les arts
plastiques en faisant venir les grands témoins, les artistes encore vivants.
Présenter leurs œuvres et les inviter à évoquer une époque, un continent,
une grande métropole culturelle, est un voyage passionnant, éclairant.
L.H. : Pour Saint-Étienne nous avons besoin chaque année d’un événement
culturel important et si possible multidisciplinaire. L’an passé en 2013
il y a eu la Biennale Internationale de Design Saint-Étienne à laquelle le
Musée participe à chaque fois en présentant une exposition. En 2013 nous
avons présenté l’exposition Charlotte Perriand et le Japon qui a connu un
vif succès, à tel point que nous avons dû la prolonger pendant tout l’été.
Cette année donc en 2014, nous organisons en partenariat avec l’Opéra
Théâtre ce Festival Saint-Étienne Nouveau Siècle. Mais c’est toute la ville
de Saint-Étienne qui sera à l’heure new-yorkaise avec la participation de
nombreuses institutions culturelles de la ville et de l’agglomération, la
Comédie de Saint-Étienne, la Cinémathèque qui présente la trilogie du
réalisateur et cinéaste américain Paul Morrisey ou la Cité du Design
également.
Bon voyage à New York !
Propos recueillis par Le Petit Bulletin
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VENDREDI 17 JANVIER
18h 21h Vernissage des expositions The New york moment
Musée d’art moderne
Glass : A Forty-Year retrospective Concert (Philip glass ensemble) / Musée d’art moderne
p.7
p.7
SAMEDI 18 JANVIER
11h Table ronde
p.11
Théâtre Copeau
18h La Belle et la Bête
p.13
Opéra - cinéma (Philip Glass Ensemble) / Grand Théâtre Massenet
21h Soirée Electro
p.12
Le Fil
Dimanche 19 janvier
15h La Belle et la Bête
p.13
Opéra - cinéma (Philip Glass Ensemble) / Grand Théâtre Massenet
Lundi 20 janvier
20h Amériques
Récital pour piano (David Greilsammer) / Théâtre Copeau
p.19
Mardi 21 janvier
20h Ballet de Lorraine p.23
Danse (Mathilde Monnier - Twyla Tharp) / Grand Théâtre Massenet
Samedi 25 janvier
Aimez-vous la musique américaine ?
p.27
Symphonique (Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire - Ensemble Orchestral Contemporain) / Grand Théâtre Massenet
18h Les expositions au musée d'art moderne
p.31
Biographies
p.35
En écho au festival
p.46
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A FORTY-YEAR
RETROSPECTIVE
THE Philip Glass ensemble
Direction musicale Michael Riesman
Composition Philip Glass
Design sonore Kurt Munkacsi
Philip Glass, claviers
Et le Philip Glass Ensemble
Lisa Bielawa, voix, claviers
David Crowell, saxophones soprano, alto, ténor
Dan Dryden, mixage en direct
Stephen Erb, ingénieur du son sur scène
Jon Gibson, flûte, saxophone soprano
Michael Riesman, claviers
Mick Rossi, claviers
Andrew Sterman, flûte, piccolo, clarinette basse
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Philip Glass
Civil Wars - Cologne Section (1984) - « Civil warS ≠2 »
Music In 12 Parts (1971-1974) - « Parts 1 & 2 »
Koyaanisqatsi (1982) - « The Life Out Balance » - « The Grid »
***
Glassworks (1983) - « Floe », « Façades », « Rubric »
The Photographer (1983) - « Act III »
Musée d’art moderne
Saint-Étienne Métropole
Vendredi 17 janvier : 21h
Durée 2h entracte compris
Vernissage des expositions
The New York Moment
Au Musée d’art moderne
Ven 17 janv 18h
Plus d’informations p.31
Production Management.
Pomegranate Arts Inc. / Linda brumbach, producteur
En écho au festival, retrouvez Philip Glass en concert solo samedi 18 janvier
au Théâtre de la Renaissance à Oullins. www.theatredelarenaissance.com
2014
A Forty-Year Retrospective
INTRODUCTION
AU SPECTACLE
Compositeur américain né en 1937, Philip Glass se dit plus volontiers
répétitif que minimaliste. Les processus graduels sur lesquels repose
sa musique hybrident des influences indiennes, avec le jazz, le rock,
Fauré ou Stravinsky. Il a composé entre autres 24 opéras, 9 ballets, 10
symphonies.
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Lorsque Glass fonde le Philip Glass Ensemble en 1968, aucun ensemble constitué n’est capable de jouer le répertoire naissant. À ses
débuts, l’ensemble se produit dans des musées ou des galeries, à la
recherche d’un public plus large que celui ordinairement attiré par
la musique contemporaine. Quarante-cinq ans plus tard, Glass, toujours aux claviers, demeure à la tête de son ensemble, un « instrument
soudé » au son très caractéristique et puissant (cf. Philip Glass, film
de Peter Greenaway, 1983). Formé de six ou sept musiciens, il sonne
comme un orchestre entier. La musique acoustique amplifiée de Glass,
toujours continue et rapide, exige une endurance et une discipline qui
relèvent de la performance physique pour les interprètes.
Glass se concentre sur les structures rythmiques – plutôt que sur les
structures harmoniques –, et sur les structures répétitives comme
substitut des structures narratives – avec lesquelles il renoue cependant après 1976. Sa musique se suffit à elle-même sans viser l’expression. En cela, Glass est héritier du néoclassicisme français, qu’il découvre entre autres avec Nadia Boulanger, et des musiques indiennes,
dont il a la révélation en transcrivant dès 1965 des compositions de
Ravi Shankar. « La musique avance par instant, c’est une musique du
présent » dit-il.
À la question « qu’est-ce que la musique ? », Glass aime répondre
« La musique est le langage le plus éloquent » ou encore « La musique est un lieu, aussi réel que Chicago ou Minneapolis, quand vous
connaissez ce lieu, vous pouvez vous y rendre » (entretien pour la BBC,
4 mai 2012).
A Forty-Year Retrospective
CIVIL WARS - COLOGNE SECTION (1984) « Civil warS ≠2 »
De cette commande à Robert Wilson pour l’ouverture des JO de Los
Angeles, Glass compose la deuxième section. Écrite sur des textes de
Maita di Nascemi et Wilson (en latin, anglais, italien), cette œuvre scénique avec récitants et solistes emprunte son sous-titre, « A tree is best
measured when it is down » (« On mesure mieux un arbre quand il est
à terre »), au biographe d’Abraham Lincoln, Carl Sandburg. « And so it
is with people » (« Il en est de même pour les gens » ) ajoute le texte. La
typographie du titre souligne entre autres la diversité des guerres (warS).
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MUSIC IN 12 PARTS (1971-1974) « Parts 1 & 2 »
Dans cette œuvre majeure – pour trois claviers, deux flûtes, une voix et
un saxophone ténor –, Glass développe un contrepoint en superposant
des cycles de durées différentes, il varie rythmiquement des patterns
mélodiques. Seules les deux premières des douze parties que compte
cette œuvre monumentale (d’une durée totale de 4h) sont ici jouées.
KOYAANISQATSI (1982) - « The life out balance »
« The Grid » (Le réseau ou la grille),
Le film sans texte de Godfrey Reggio met en scène des paysages urbains
ou naturels américains. La musique instrumentale et vocale de Glass
en démultiplie les rythmes trépidants. Elle fonctionne, comme toujours
chez Glass, sur les processus d’ajout ou de soustraction (additive ou
substractive process). De nombreuses ruptures (harmoniques, de
tempi, d’orchestration) en font cependant une musique postminimaliste plus que minimaliste.
.../...
A Forty-Year Retrospective
GLASSWORKS (1983) « Floe », « Façades », « Rubric »
Trois des six Glassworks forment ici un triptyque cohérent. « Floe » et
« Rubric » (2 et 4), rapides et euphoriques encadrent « Façades » (5)
aux allures de mélodie populaire rêveuse.
THE PHOTOGRAPHER (1983) « Act III »
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Consacré à Eadweard Muybridge, The Photographer est multimédia.
L’acte III voit revenir pour un ballet les personnages de la pièce de
théâtre musical de l’acte I, alors que l’acte 2 est un concerto pour violon couplé à des photos de Muybridge.
Béatrice Ramaut-Chevassus
Professeure de musicologie à l’Université de Saint-Étienne et membre du Centre
Interdisciplinaire d’Études et de Recherches sur l’Expression Contemporaine
(CIEREC), Béatrice Ramaut-Chevassus est spécialiste d’histoire, d’analyse et d’esthétique des musiques « savantes » de 1970 à nos jours.
Management :
Road Manager Jim Woodard
Production Manager Doug Witney
Live Sound Mix Dan Bora
Onstage Audio Engineer Stephen Erb
Associate Company Manager Brad Hampton
Music Production Kurt Munkacsi
Press Representation Sacks & Company
Philip Glass and the Philip Glass Ensemble’s live events are produced and booked by Pomegranate Arts :
www.pomegranatearts.com / [email protected]
Founder and President Linda Brumbach
Managing Director, Creative Alisa Regas
Managing Director, Operations Kaleb Kilkenny
Director of Booking Julia Glawe
Associate General Manager Linsey Bostwick
Office Manager Susannah Gruder
Philip Glass is managed and published by Dunvagen Music Publishers Inc. :
www.pomegranatearts.com / [email protected]
Director Jim Keller
Associate Director Zoe Knight
Assistant Drew Smith
Plus d'informations sur Philip Glass : www.philipglass.com
A Forty-Year Retrospective
TABLE RONDE
En présence de
Philip glass, Joel shapiro,
peter halley, woodkid...
L’Opéra Théâtre de Saint-Étienne et le Musée d’art moderne ont
souhaité profiter de la présence des artistes à l’honneur pour
ce festival, grandes figures de l’art minimaliste new-yorkais, en
organisant cette table ronde publique.
Animée par Marc Zisman, rédacteur en chef de Qobuz
WOODKID ACOUSTIQUE
Suite à la Table Ronde, Woodkid présentera un set exclusif.
Titres interprétés :
Brooklyn, Golden Age, I love U, Iron
Avec les artistes de l'Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire :
Violon I Louis-Jean Perreau
Violon II Tigran Toumanian
Alto Fabienne Grosset
Violoncelle Florence Auclin
Contrebasse Daniel Romero
Pianiste Junko Fukuda-Gros
Opéra Théâtre de Saint-étienne
Théâtre Copeau
Samedi 18 janvier de 11h à 12h30
Entrée libre dans la limite des places disponibles
Réservation indispensable à la billetterie de l’Opéra Théâtre
La vidéo de la table ronde sera visible sur le site
www.qobuz.com dès mardi 21 janvier. Elle sera
complétée par une sélection de la discographie
de Philip Glass.
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IN YOUR FACE
PARTY
Soirée électro
Brizz Glass / Habstrakt / Soul Square / Senbeï / Tha New Team /
Everydayz / Smokey Joe & the Kid / Dj Oleg
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Les artistes français de ce Nouveau Siècle puisent leur inspiration dans
les racines du blues ou du rap. En témoigne ce plateau de musiques
électroniques au son totalement actuel : Hip-hop, Trip-hop, Bass Music,
Expérimental ... La création Brizz Glass, pilotée par le compositeur Pierre
Alexis Lavergne, rendra hommage à Philippe Glass. Ce curieux mélange
de textes et de samples fera l’objet d’une création spéciale pour le Festival
Saint-Étienne Nouveau Siècle.
Samedi 18 janvier - de 21h à 3h
Le Fil – 20, boulevard Thiers, 42000 Saint-Étienne
Tarifs 16€ / 14€ / 12€
Filgood et abonnés Opéra Théâtre de Saint-Étienne : 10 €
LA BELLE
ET
LA
BETE
Philip Glass / JEAN COCTEAU
Musique Philip Glass
Film Jean Cocteau
Direction musicale Michael Riesman (le 18 jan.) / Lisa Bielawa (le 19 jan.)
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Philip Glass Ensemble Lisa Bielawa, David Crowell, Stephen Erb, Jon
Gibson, Michael Riesman, Mick Rossi, Andrew Sterman
La Bête / L’Officier du port/ Avenant/ Ardent Gregory Purnhagen
La Belle Hai-Ting Chinn
Félicie / Adélaïde Marie Mascari
Le Père / Ludovic Peter Stewart
Musiciens invités
Ted Baker, Nelson Padgett
Grand Théâtre Massenet
Samedi 18 janvier : 18h
Dimanche 19 janvier : 15h
Durée 1h40 sans entracte
En français surtitré
"Impromptu musical" par les élèves du
Conservatoire Massenet dans le hall
du Grand Théâtre Massenet,
samedi 18 janvier à 17h10
(plus d'infos p.46)
Production Management Pomegranate Arts, Inc. / Philip Glass est édité par Dunvagen Music Publishers
Inc. L’enregistrement de La Belle et la Bête, un opéra de Philip Glass (1995) est disponible exclusivement
chez Nonesuch records
Retrouvez le spectacle les 21 et 22 janvier 2014 à 20h30 à l’espace Odyssud à Blagnac. www.odyssud.com
La Belle et la Bête
INTRODUCTION
AU SPECTACLE
La version originale de La Belle et la Bête, pour laquelle Jean Cocteau
réalisa les dialogues et la mise en scène d’après un conte de Mme
Leprince de Beaumont, fut produite en 1946.
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La Belle et la Bête
La Bête, Avenant, Ardent
Jean Marais
La Belle Josette Day
Adélaïde Mila Parély
Félicie Nane Germon
Ludovic Michel Auclair
Le Père Raoul Marco
Le Marchand Marcel André
Conseiller artistique
Christian Bérard
Conseiller technique
René Clément
Décors René Moulaert et Carré
Costumes Marcel Escoffier et
Castillo
Réalisés par Paquin
Musique originale Georges Auric
Images Henri Alekan
Maquillages Arakelian
Superviseur Claude Iberia
Filmé aux studios de Saint Maurice
Laboratoires G. M. Films
Distribution Pandora, Paris
C’est lors de son premier voyage à Paris en 1954, que Glass, alors
âgé de 17 ans, découvre la culture française et les films de Jean
Cocteau dont il devient grand admirateur. L’univers poétique et les
personnages de La Belle et la Bête (1946), Les Enfants terribles ou
Orphée (1950) incarnent pour lui la Ville Lumière. Alors qu’il dit en
garder un « souvenir émerveillé », il compose quarante ans plus
tard une trilogie d’opéras à partir de ces trois chefs-d’œuvre : Orphée
(1993), La Belle et la Bête (1994) et Les Enfants terribles (1996). Les liens
de Glass avec la musique française se tissent aussi en 1960, auprès de
Darius Milhaud, dont Glass alors étudiant à la Juilliard School devient
élève en composition à Aspen dans le Colorado ou encore grâce à
Nadia Boulanger son professeur et mentor à Paris, dès 1964. Alors que
Cocteau tentait dès le début des années 1920 des expériences inédites
de théâtralisation musicale de la poésie avec des compositeurs tels
Poulenc ou Milhaud – imaginant entre autres pour Les Mariés de la
Tour Eiffel (1921) des acteurs-danseurs muets et des voix diffusées
par des phonographes –, Glass poursuit à sa manière ces recherches
remontant aux années folles.
La Belle et la Bête, deuxième film de Cocteau après Le sang d’un poète,
se fonde sur un conte bien connu de Madame Leprince de Beaumont
publié en 1757. La Belle, dont les sœurs Adelaïde et Félicie sont
jalouses et incarnent les "méchantes", est contrainte d’aller vivre dans
un château magique habité par l’effrayante mais cependant séduisante
Bête. La Belle découvrira, après bien des épreuves, la bonté de la Bête
cachée sous sa laideur. La Belle est aussi entourée de son père, qui pour
elle avait cueilli une rose dans le jardin de la Bête, de son frère Ludovic
et, à la toute fin, du prince Ardent. Cocteau modifie l’histoire initiale
et ajoute le personnage d’Avenant, avide de richesse et à la beauté
sans cœur. Il invente aussi le pavillon de Diane où la Bête dit resserrer
ses "richesses véritables", c’est-à-dire sa sensibilité personnelle et le
monde de son enfance. La Bête n’est-elle pas le poète ? Les richesses
cachées ne sont-elles pas ses sources d’inspiration ? Tout comme
la Bête, le poète pour Cocteau est vulnérable, il frôle la mort et doit
subir des transformations pour finalement renaître. Dans le film, Jean
Marais incarne à lui seul les rôles opposés de la Bête et d’Avenant,
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La Belle et la Bête
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il interprète aussi le prince Ardent. Josette Day joue la Belle. Glass
s’attache au symbolisme du film. Il trouve lui aussi dans la Bête une
représentation de l’artiste, et perçoit dans cinq autres éléments les
secrets de sa puissance : le miroir, la clef, la rose, le cheval et le gant,
auxquels s’ajoute l’amour (Philippe Guidat, Interval(le)s, automne
2004).
Glass reprend le film très classique en noir et blanc de Cocteau, sans
l’altérer. Il en conserve les images et le texte, mais il en supprime
la bande sonore comprenant la musique de Georges Auric et les
dialogues parlés. Glass compose pour la remplacer des parties vocales
chantées sur scène, parfaitement synchronisées avec les images des
acteurs visibles à l’écran, suivant précisément le rythme du texte
donné par les mouvements des lèvres. Pour l’auditeur-spectateur, les
personnages apparaissent ainsi avec leurs doubles alors que le Philip
Glass Ensemble tient le premier plan. Cette œuvre d’un genre inédit
– ni musique de film, ni opéra filmographique – inaugure un nouveau
rapport à la scène. « Sonoriser un film muet, tout le monde l’a fait,
mais mettre en musique un film parlant, c’est une idée vraiment
étonnante, non ? » (Glass pour les InRocks le 30 nov. 1994).
Glass n’emploie le mot « opéra » qu’à contrecœur, il préfère se dire
« compositeur de théâtre » (entretien avec Stéphane Lelong, 1996).
Les techniques répétitives et minimalistes de Glass, fondées sur
l’enchaînement, l’ajout et la soustraction de brèves cellules mélodiques
(patterns) portées par une pulsation brève, stable et euphorique ont
permis au compositeur de renouer avec le temps long de la grande
forme. Le premier "opéra" de Glass, Einstein on the Beach, a été créé
en 1976 à Avignon. La Belle et la Bête est composé pour le Philip
Glass Ensemble et pour cordes, vents et percussions : une flûte et un
piccolo, une clarinette et une clarinette basse, un saxophone soprano
et un alto, deux trombones et un trombone basse, une harpe, deux
synthétiseurs, des cordes et un percussionniste (triangle, cymbales,
glockenspiel, cloche et marimba).
La Belle et la Bête
L’effectif de 32 musiciens, chanteurs compris, à permis à l’œuvre
d’être jouée de très nombreuses fois, le plus souvent en dehors des
salles d’opéra que Glass accuse « d’être les lieux les plus hostiles à
la création » (Le Monde de la musique, juin 1996) ! Six chanteurs
interprètent l’ensemble des personnages. La Belle est une mezzosoprano ; la Bête, l’officier du port, Avenant et Ardent, un baryton ; le
père et l’usurier, un autre baryton ; Ludovic, un baryton également ;
Félicie et Adélaïde, deux sopranos. Le script du film en français est
le plus souvent respecté, cependant le débit parlé, plus rapide que le
chanté, impose de raccourcir certaines phrases et interdit toute envolée
lyrique. La caméra aide parfois le compositeur, des personnages
filmés de dos se trouvant libérés du débit imposé par le mouvement
visible des lèvres. Glass privilégie la compréhension du texte chanté et
utilise les voix de façon très conventionnelle. Il confie à l’orchestre le
développement des thèmes et la conduite harmonique. Glass conforte
l’univers étrange de Cocteau par des ambiguïtés harmoniques, des
accords qui bien que peu complexes agencent des tensions. Glass,
postminimaliste plus que simple minimaliste, fait entendre un grand
nombre de thèmes mélodiques, le plus souvent courts et conjoints,
liés à des situations ou des objets mais jamais à des personnages.
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Avec La Belle et la Bête, Glass signe un hommage à Cocteau et à la
culture française musicale et filmique. Cet "opéra" qui a remporté un
immense succès ne peut cependant être entendu qu’en pensant que
Glass lui-même explique : « ce que je fais, ce n’est pas de la musique
française, ni anglaise, ni allemande. C’est vraiment de la musique
américaine » (Glass en entretien avec Luc Lagarde, Écouter voir, juinjuillet 1997).
Béatrice Ramaut-Chevassus
Professeure de musicologie à l’Université de Saint-Étienne et membre du Centre
Interdisciplinaire d’Études et de Recherches sur l’Expression Contemporaine
(CIEREC), Béatrice Ramaut-Chevassus est spécialiste d’histoire, d’analyse et d’esthétique des musiques « savantes » de 1970 à nos jours.
La Belle et la Bête
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AMERIQUES
DAVID GREILSAMMER
Piano David Greilsammer
Morton Feldman (1926-1987) Piano Piece
Jean-Sébastien Bach (1685-1750) Prélude et fugue en si majeur,
livre I du « clavier bien tempéré »
John Adams (1947-) China Gates
Domenico Scarlatti (1685-1757) Sonate en mi majeur
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John Cage (1912-1992) Piece for Piano 1946
Francois Couperin (1668-1733) Les Barricades Mystérieuses
Nico Muhly (1981-) Skip Town
Johann Jakob Froberger (1616-1667) Le Tombeau de Monsieur Blanchec
Garrett Byrnes (1971-) Abstra
Georg Friedrich Haendel (1685-1759) Suite n°3 en ré mineur
Philip Glass (1937-) Metamorphosis Two
Jean-Philippe Rameau (1683-1764) Gavotte et six doubles
Théâtre Copeau
Lundi 20 janvier : 20h
Durée 1h30 sans entracte
Amériques
INTRODUCTION AU
SPECTACLE
20
Le programme Amériques de David Greilsammer offre un jeu de six
sets, associant chacun un compositeur américain contemporain à
un compositeur européen baroque. Une "conversation" musicale est
ainsi mise en scène entre deux continents, deux époques mais aussi
le répertoire du piano et celui de divers claviers anciens (clavecin,
orgue). Les allers et retours entre des territoires géographiquement
et chronologiquement éloignés stimulent l’écoute. Les passages,
« entre création et voix du passé » (Greilsammer, 2010) donnent à
entendre que la modernité n’est pas une exclusivité de notre temps.
Ils raffinent notre sensibilité aux différences mais révèlent également
des ressemblances. Une même énergie rythmique circule, extatique
ou euphorique, primitive ou virtuose. Les mêmes flux d’ondes, de
boucles, de vagues s’imposent, qu’il s’agisse de patterns des musiques
répétitives, de thèmes baroques variés, de formes binaires à reprises,
de fugues qui font tournoyer les mêmes sujets.
Les cinq associations ne retracent pas des généalogies ou des filiations,
elles s’inscrivent dans le présent d’un goût partagé.
Béatrice Ramaut-Chevassus
Professeure de musicologie à l’Université de Saint-Étienne et membre du Centre
Interdisciplinaire d’Études et de Recherches sur l’Expression Contemporaine
(CIEREC), Béatrice Ramaut-Chevassus est spécialiste d’histoire, d’analyse et d’esthétique des musiques « savantes » de 1970 à nos jours.
Amériques
NOTE D'INTENTION
Ce récital présente une rencontre entre le monde rayonnant de la
musique américaine et le l’univers lointain et mystérieux du baroque.
Ces deux mondes trouveront, au fil du concert, des points en commun
inattendus, dans le cadre d’un dialogue lumineux, libre avec d’esprit
"pop". Voici une rencontre entre des compositeurs vivants et ceux qui
ne le sont plus, entre des sons du piano et des sons venus d’ailleurs,
entre des idées d’aujourd’hui et les voix du passé qui se réveillent
soudainement. Au delà de d’un voyage dans le monde féérique du
minimalisme américain, ce programme propose d’explorer l’étrange
vie d’un son, sa naissance, sa métamorphose, son épanouissement,
ses peurs et sa folie.
21
David Greilsammer
Amériques
22
CCN - BALLET
DE
LORRAINE
Direction Petter Jacobsson
Mathilde Monnier / Philip Glass & Twyla Tharp
OBJETS RE-TROUVéS
Chorégraphie Mathilde Monnier
Scénographie Annie Tolleter
Conseiller artistique Christophe Wavelet
Lumières Éric Wurtz
Réalisation sonore Olivier Renouf
Répétiteur Thomas Caley
Travail voix Dalila Khatir
Remerciements aux assistants Christophe Béranger et Thomas Caley
Les extraits musicaux sont choisis au sein des pièces chorégraphiques du
répertoire du CCN-Ballet de Lorraine : A.S. Tüür, I. Stravinsky, E. Lalo,
J.-S. Bach, W. Riegger, D. Shea
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Danseurs du CCN-Ballet de Lorraine
IN THE UPPER ROOM
Chorégraphie Philip Glass & Twyla Tharp
Remonté par Stacy Caddell
Costumes Norma Kamali
Lumières Jennifer Tipton
Répétitrice Isabelle Bourgeais
Musique Philip Glass – In the Upper Room (commande de la Twyla Tharp
Dance Compagny)
Danseurs du CCN-Ballet de Lorraine
Grand Théâtre Massenet
Mardi 21 Janvier : 20h
Durée 1h55 entracte compris
"Impromptu théâtral" par les élèves du
Conservatoire Massenet dans le hall
du Grand Théâtre Massenet, mardi 21
janvier à 19h10 (plus d'infos p.46)
Production CCN-Ballet de Lorraine
Objets re-trouvés : Créé le 24 novembre 2012 à l’Opéra National de Lorraine
In the Upper Room : Création mondiale le 28 août 1986 par la Twyla Tharp Dance Company au Festival de Ravinia
Productions réalisées par le Centre Chorégraphique National Ballet de Lorraine. Le CCN Ballet de Lorraine est
soutenu par le Ministère de la Culture et de la Communication - DRAC lorraine, le Conseil régional de Lorraine
et la Ville de Nancy
CCN-Ballet de Lorraine
NOTES D'INTENTION
Objets re-trouvés
Danseurs du CCN-Ballet de Lorraine
Jonathan Archambault, Agnès Boulanger, Guillaume Busillet, Justin
Cumine, Morgan De Quelen, Fabio Dolce, Dmitri Domojirov, Phanuel
Erdmann, Valérie Ferrando, Tristan Ihne, Vivien Ingrams, Amandine
Biancherin, Laure Lescoffy, Valérie Ly-Cuong, Sakiko Oishi, Joris
Pérez, Marion Rastouil, Elisa Ribes, Yoann Rifosta et Ligia Saldanha
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Les danseurs sont des capteurs de réel, ils se saisissent d’une part
du monde, et nous la retraduisent dans leurs corps et à travers leurs
danses. Ils ont développé des capacités insensées d’enregistrement
et de stockage de mémoires gestuelles et imaginaires. Depuis toutes
ces années où j’ai commencé à danser, je n’ai eu de cesse d’observer
les danseurs (dont je fais partie) et de tenter de comprendre leurs
mécanismes de perception, leurs stratégies d’approche, leurs
incroyables capacités mimétiques.
Le projet s’articule sur ce que possèdent en propre les danseurs de cette
compagnie, à savoir un répertoire commun, une part du patrimoine de
l’histoire de la danse. Comment à partir de là faire émerger la part
subjective et créative de chacun ? Comment un interprète fait-il pour
re-vivre son rôle, que se raconte-t-il pour ré-activer une chorégraphie,
que s’invente-t-il comme fiction ? Quelle est cette part non nommée
à côté de l’écriture chorégraphique ? Au Ballet de Lorraine, certains
danseurs sont détenteurs de plus de cinquante rôles dans des pièces
la plupart contemporaines.
Le répertoire, leur répertoire, c’est une partie de leur histoire
d’interprètes et c’est une richesse insensée. C’est donc autour de ce
matériau que j’ai pensé et articulé cette création. Que se racontent les
danseurs quand ils dansent pour la énième fois une pièce de répertoire ?
Il nous faut entrer dans la tête et dans l’imaginaire des danseurs.
Il nous faut lire dans leur corps cet incroyable voyage d’une poétique
de la danse. Cette création est un hommage aux danseurs, à leur force,
à leur puissance créatrice.
CCN-Ballet de Lorraine
Remerciements à tous les chorégraphes qui ont contribué à construire
le répertoire du CCN-Ballet de Lorraine, par ordre d'apparition dans
la pièce : Paulo Ribeiro, Joëlle Bouvier, William Forsythe, Martha
Graham, Merce Cunningham, Jean-Claude Gallotta, Joëlle Bouvier et
Régis Obadia, Yuval Pick, Mathilde Monnier et Jean François Duroure,
Karole Armitage.
Mathilde Monnier
***
In the upper Room
Danseurs du CCN-Ballet de Lorraine
Marion Rastouil, Laure Lescoffy, Vivien Ingrams, Elisa Ribes,
Fabio Dolce, Phanuel Erdmann, Joris Perez, Sakiko Oishi, Agnès
Boulanger, Amandine Biancherin, Dmitri Domojirov, Justin Cumine
et Jonathan Archambault
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In the Upper Room est un magnifique ballet de quarante minutes qui
nécessite une énergie inépuisable et capte l'urgence et la vigueur du
paysage contemporain avec un style merveilleusement unique.
La chorégraphie associe le vocabulaire classique avec des inflexions
modernes et athlétiques.
TwYla Tharp
CCN-Ballet de Lorraine
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AIMEZ-VOUS LA
MUSIQUE AMERICAINE ?
Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire
Ensemble Orchestral Contemporain
Présentation Laurent Campellone
Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire
Direction Laurent Campellone
John Stafford Smith - The Star Spangled Banner (Hymne américain)
George Gershwin - Ouverture Cubaine
Leonard Bernstein - « Mambo » de West Side Story
Elliott Carter - Variations symphoniques - « Thème », « Variation I»,
« Variation V »
Roy Harris - Symphonie N°3 (extrait)
Aaron Copland - Appalachian Spring (extraits)
John Williams - « Raiders march » des Aventuriers de l'Arche perdue
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Ensemble Orchestral Contemporain
Direction Daniel Kawka
John Adams - Chamber symphony
Mongrel Airs, Aria with Walking Bass, Roadrunner
Steve Reich - City Life (extraits)
Check it out, Pile driver/alarms, It’s been a honeymoon - can’t take no
mo’ , Heartbeats/boats and buoys, Heavy smoke
Grand Théâtre Massenet
Samedi 25 Janvier : 18h
Durée 2h40
entracte compris
"Impromptu musical" par les élèves du
Conservatoire Massenet dans le hall
du Grand Théâtre Massenet, samedi
25 janvier à 17h10 (plus d'infos p.46)
Aimez-vous la musique américaine ?
PANORAMA
LA MUSIQUE AMéRICAINE
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Pendant la période coloniale, la musique américaine était principalement religieuse. Le premier compositeur qu'on puisse identifier
comme américain, William Billings (Psautier de la Nouvelle-Angleterre,
1770), était un tanneur bostonien. Après la guerre d'indépendance, la
musique profane a commencé à se répandre sous la forme de mélodies
et de pièces instrumentales grâce à des compositeurs venus d'Angleterre. C'est aussi à cette époque que remontent les débuts du théâtre
musical américain. Les premières grandes institutions musicales apparaissent au siècle suivant (Boston Academy of Music,1833 ; New
York Philharmonic Symphonic Society, 1842), tandis que la Leonora
(1845) du Philadelphien William Henry Fry est considérée comme le
premier opéra américain. Le grand compositeur de la période est Louis
Moreau Gottschalk (1829-1869) : né à La Nouvelle-Orléans, formé en
France, il puise son inspiration dans le folklore noir et créole, qui donne
leur charme aux chansons toujours populaires de son contemporain
Stephen Foster (1826-1864). Nommé directeur du Conservatoire de
New York en 1892, Dvorák ne devait-il pas déclarer que l'avenir de la
musique américaine était à chercher dans les chants des noirs et des
Indiens ? Élève de Dvorák, Will Marion Cook (1869-1944), pionnier du
théâtre musical afro-américain (In Dahomey, 1902-1903), aura à son
tour pour élèves, entre autres, Paul Robeson et Duke Ellington.
Cette fin de siècle est dominée par les noms d'Edward MacDowell
(1860-1908), de Horatio Parker (1863-1919) et de George Whitfield
Chadwick (1854-1931) : avec eux commencent à se tisser les liens entre
la composition et les grandes universités (Harvard, Yale, Columbia).
Aujourd'hui tenu pour le premier compositeur américain du début du
vingtième siècle, Charles Ives, élève de Parker, est une exception à cette
tradition naissante : businessman, il compose dans ses moments de
loisir.
Après la Première Guerre mondiale vient à maturité une brillante
génération de compositeurs modernistes, soutenus notamment par
Serge Koussevitzky, Directeur musical de l'Orchestre symphonique de
Boston, et qui ont presque tous étudié à Paris avec Nadia Boulanger :
le New-Yorkais Aaron Copland (1900-1990), qui développera un idiome
reconnaissable entre tous, associant le néoclassicisme stravinskien
Aimez-vous la musique américaine ?
à une couleur spécifiquement américaine (Rodéo, 1942 ; Appalachian
Spring, 1944) ; Virgil Thomson (1896-1989), collaborateur de Gertrude
Stein pour ses opéras Four Saints in Three Acts (1934) et The Mother
of Us All (1947) ; Walter Piston (1894-1976), élève de Dukas comme
de Boulanger, auteur de huit symphonies et de musique de chambre ;
Roy Harris (1898-1979), originaire du Nebraska, et que ses treize symphonies permettent de considérer comme un maître du genre ; et
enfin Roger Sessions (1896-1985), le seul à ne pas avoir étudié avec
Boulanger mais avec Ernest Bloch, auteur de trois opéras, de neuf symphonies, de trois sonates pour piano et de musique de chambre et chorale. Mais ils ne peuvent rivaliser avec le succès de George Gershwin,
qui, parti de Broadway, conquiert la salle de concert avec son « concerto jazz » Rhapsody in Blue (1924) et l'opéra avec Porgy and Bess (1935).
L'installation aux États-Unis, à la fin des années trente et au début des
années quarante, de quelques grandes figures du modernisme européen (Stravinsky, Schoenberg, Bartók, Hindemith, mais aussi Darius
Milhaud et avant lui Edgard Varèse) confirme la place grandissante de
l'Amérique comme l'un des principaux centres de la musique vivante.
L'une des conséquences en est une extraordinaire vague d'expérimentation, annoncée avant la guerre par des pionniers tels que Henry Cowell
(1897-1965), élève de Schoenberg à Berlin, et inventeur des tone-clusters. Le plus grand nom à cet égard est son étudiant le Californien John
Cage (1912-1992), également élève de Schoenberg à Los Angeles, et
dont l'influence ne peut se comparer qu'à celle de Marcel Duchamp
dans les arts visuels : parmi ses innovations, on mentionnera l'usage
d'instruments non conventionnels et de sons enregistrés, le recours
systématique au hasard, l'incorporation du bruit et du silence comme
matériaux musicaux, l'abandon de presque toutes les formes traditionnelles, et l'influence de la pensée non-occidentale.
L'après-guerre voit également se développer la personnalité artistique d'Elliott Carter (1908-2012). Élève de Piston et de Boulanger, il
s'illustre dans le ballet (Pocahontas, 1938), la musique symphonique
(Symphonie, 1942-1954 ; Concerto pour orchestre, 1969), la musique
concertante, la musique vocale et chorale, et la musique de chambre
(avec notamment cinq quatuors à cordes très admirés) ; son premier
29
Aimez-vous la musique américaine ?
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opéra, What Next ? (1998), est créé à Berlin pour son quatre-vingtdixième anniversaire, et il composait encore l'année de sa mort à plus
de 103 ans. Si Carter s'éloignait du dodécaphonisme et du sérialisme
au profit d'un langage à la fois moderne et personnel, son cadet Milton
Babbitt (1916-2011), qui a longtemps enseigné à Princeton, s'est révélé le principal disciple américain de Schoenberg ; il s'est toutefois
intéressé aussi à la musique électro-acoustique, comme le montre son
Concerto pour violon, orchestre et bande magnétique (1976).
Les dernières décennies ont été marquées notamment par l'apparition
et le développement du minimalisme, mouvement que l'on peut comparer au Pop Art d'Andy Warhol et qui se caractérise par un retour à
une harmonie plus traditionnelle et la répétition parfois hypnotique de
courtes formules mélodiques ou rythmiques. Ses principaux tenants
sont Steve Reich (né en 1936), percussionniste de formation, et dont
l'inspiration intègre la bande magnétique et des instruments ou formes
de la musique populaire contemporaine, comme les deux synthétiseurs (samplers) qui interviennent dans City Life (1995), œuvre créée à
Metz par l'Ensemble Intercontemporain ; et Philip Glass (né en 1937),
encore un étudiant de Boulanger, et justement célèbre pour ses collaborations avec Robert Wilson (Einstein on the Beach, créé à Avignon
en 1976 ; The CIVIL warS, 1984) ou Doris Lessing (The Making of the
Representative for Planet 8, 1988). Se rattache aussi à ce courant John
Adams (né en 1947), initialement clarinettiste, et dont l'opéra Nixon in
China (1987), conçu en collaboration avec le metteur en scène Peter
Sellars, a fait le tour du monde ; mais il est également connu pour sa
musique orchestrale, comme sa Chamber Symphony (1993), créée par
le Schœnberg Ensemble à La Haye.
Ce panorama serait incomplet sans mention de Leonard Bernstein
(1918-1990), disciple de Piston (et de Koussevitzky pour la direction
d'orchestre), personnalité inclassable à la jonction de la musique classique traditionnelle et de la musique populaire, avec ses trois symphonies, ses ballets (Fancy Free, 1944) ses opéras et comédies musicales
(On the Town, 1944, West Side Story, 1957) et dont la personnalité généreuse a tant fait pour le rayonnement de la musique de son pays.
Vincent Giroud
Vincent Giroud est ancien élève de l’École Normale Supérieure, diplômé d’Oxford et
docteur en littérature comparée. Il est professeur à l’Université de Franche-Comté et
a enseigné notamment à l’Université Yale, où il a également exercé les fonctions de
conservateur des livres et manuscrits modernes à la Beinecke Library.
Aimez-vous la musique américaine ?
LES EXPOSITIONS
The new york moment
JOEL Shapiro,
PETER Halley,
et les jeunes créateurs à New York
Expositions The New York Moment
Du 18 janvier au 19 mai 2014
Musée d'art moderne Saint-Étienne Métropole
Rue Fernand Léger - 42270 Saint-Priest-en-Jarez
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www.mam-st-etienne.fr
Expositions The New York Moment
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Le Festival Saint-Étienne Nouveau Siècle est l’occasion pour le Musée
d’art moderne et l’Opéra Théâtre de Saint-Étienne de s’associer pour
la première fois. Les deux institutions partagent une programmation
orientée vers la création américaine d’après-guerre, une plongée dans
l’art contemporain new-yorkais des années 70. Cet événement est
une occasion rare de voir réunies de grandes figures de ce courant
influent : Philip Glass, Joel Shapiro ou encore Peter Halley. À cette
occasion unique, l’Opéra Théâtre s’installe au Musée d’art moderne
et présente, dans la salle centrale, au milieu des œuvres de Joel
Shapiro, le 17 janvier 2014, le concert d’ouverture du festival de Philip
Glass.
À côté d’une présentation de sa collection réputée d’art américain
historique des années 1950 à 1970, le Musée d’art moderne de
Saint-Étienne Métropole accueille trois générations d’artistes, trois
expositions qui présentent des figures emblématiques de la scène
contemporaine new-yorkaise : Joel Shapiro, Peter Halley et huit jeunes
créateurs. Ces expositions ont pour ambition de faire découvrir au
public tout un pan de l’histoire de l’art américain à travers plusieurs
générations d’artistes et différents médiums.
L’exposition des œuvres américaines de la collection du Musée révèle
toute la richesse de ce fonds et plonge le visiteur dans l’art minimal,
courant artistique né au début des années 60. L’exposition rassemble
les grandes figures de ce mouvement, Donald Judd, Sol LeWitt,
Robert Morris et Frank Stella entre autres.
Expositions The New York Moment
Dans la salle centrale du Musée, Joel Shapiro déploie deux sculptures
monumentales en acier. Les morceaux de métal s’articulent entre eux
pour donner à cette forme apparemment abstraite les contours d’une
figure ou d’un objet sur le point de se mouvoir dans l’espace.
Le mouvement est également l’un des éléments essentiels dans les
peintures de Peter Halley ; les conduits, canaux et canalisations parcourent les toiles colorées et relient parfois entre elles des cellules,
permettant à l’énergie de circuler dans l’image. L’artiste propose une
peinture lumineuse, inspirée des espaces urbains, réalisée avec des
matériaux industriels et faite de références provocatrices.
L’exposition Jeunes créateurs à New York permet de découvrir toute
la vivacité de cette scène artistique à travers l’œuvre d’une dizaine
de jeunes artistes originaires de la ville où ayant choisi de s’y établir.
Peintures, sculptures, photographies, vidéos et performance offrent
un panorama de l’art new-yorkais actuel.
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Expositions The New York Moment
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BIOGRAPHIES
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Philip Glass
Compositeur
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Né en 1937, à Baltimore, Philip Glass poursuit
ses études à l’Université de Chicago, à la Juilliard
School et à Aspen. Dans les années 60, il se rend
en Europe où il étudie avec Nadia Boulanger et
travaille en étroite collaboration avec Ravi Shankar,
traduisant sa musique dans le système de notation musicale européenne.
Il retourne à New York en 1967 et fonde le Philip Glass Ensemble – sept
musiciens (claviers et instruments à vent amplifiés).
Le nouveau style musical développé par Glass fut par la suite qualifié
de minimalisme. Glass n’a jamais aimé ce terme et préféra se définir
comme un compositeur de musique à structures répétitives. Beaucoup
de ses premières œuvres étaient basées sur la répétition de fragments
mélodiques brefs et élégants qui ondulent comme une tapisserie sonore.
Durant les vingt-cinq dernières années, Glass a composé plus de vingt
opéras, huit symphonies, deux concertos pour piano et des concertos pour
violon, piano, timbales, saxophone et orchestre ; ainsi que les bandes-sons
de films (du style classique de Jean Cocteau au documentaire d'Errol Morris
sur l'ancien Secrétaire à la Défense Robert McNamara), des quatuors à
cordes, la structure d’une œuvre pour piano et orgue.
Les opéras Einstein on the Beach, Satyagraha, Akhnaten et Le Voyage, pour ne
citer qu’eux, sont joués avec succès dans les principales maisons d’opéra
internationales. Pour sa part, Koyaanisqatsi peut être considéré comme le
plus radical et le plus novateur mariage de sons et d’image depuis Fantasia.
Ses collaborations, personnelles et professionnelles, avec des vedettes
du rock, du pop et des musiques du monde sont antérieures à 1960, y
compris le début de sa relation avec Robert Wilson.
Enfin, parmi les travaux les plus récents, se trouvent La Symphonie n° 9
(2011), commandée et créée le 1er janvier 2012 par le Bruckner Orchester
de Linz, la Symphonie n° 10 (2012), commandée et créée le 9 août 2012 par
l'Orchestre français des jeunes au Grand Théâtre de Provence, The Perfect
American et The Lost, deux nouveaux opéras dont les créations ont eu lieu
en avril 2013.
Philip Glass Ensemble
Réuni par le compositeur Philip Glass, le
Philip Glass Ensemble (PGE) s’est produit
pour la première fois en mai 1969 au Whitney
Museum of American Art à New York.
Adoptés tout d’abord par la communauté d’art
visuel travaillant à Soho au début des années 70,
les premiers concerts du Philip Glass Ensemble
étaient considérés comme des événements autant visuels que musicaux
et avaient souvent lieu dans des galeries d’art, des ateliers d’artistes et des
musées plutôt que dans des salles de concert traditionnelles.
Depuis cette époque, les membres du Philip Glass Ensemble sont
connus comme les premiers interprètes de la musique de Philip Glass
et continuent à être une source d’inspiration. Tout au long de ces trente
dernières années, le groupe s’est produit sur quatre continents dans les
plus prestigieuses salles de concert et les festivals de musique les plus
réputés. Il a participé à l’opéra Einstein on the Beach ainsi qu’aux projets
de théâtre musical Hydrogen Jukebox, 1000 Airplanes on the Roof, The
Photographer, La Belle et la Bête et Monsters of Grace.
En juin 2004, à Athènes, Glass donne la première d’Orion, une nouvelle
œuvre commandée par le Comité culturel olympique, pour l’Ensemble et
des musiciens de divers pays. Après la première représentation à Athènes,
Orion est donné en Grèce, en Italie, en France, à Londres, en Australie et
dans plusieurs villes des États-Unis.
Le Philip Glass Ensemble interprète régulièrement en tournée Music
in Twelve Parts, Koyaanisqatsi, Powaqqatsi, La Belle et la Bête, Dracula. Il
a fréquemment participé à la reprise internationale de l’opéra fleuve de
Robert Wilson et Philip Glass, Einstein on the Beach, remonté en l’honneur
des 75 ans du compositeur.
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Michael Riesman
Direction musicale (les 17 et 18 janvier)
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Compositeur, chef d’orchestre, claviériste,
producteur de disques et membre du Philip Glass
Ensemble depuis 1974, Michael Riesman a dirigé
de nombreuses œuvres de Glass dont Einstein On
The Beach, Glassworks, The Photographer, Songs
From Liquid Days, Dance Pieces, Music in 12 Parts,
Mishima, Powaqqatsi, The Thin Blue Line, Anima Mundi, A Brief History Of
Time, Candyman, Kundun et The Truman Show.
Il a reçu deux nominations aux Grammy Awards en tant que chef d’orchestre
pour The Photographer et Kundun. Il a dirigé et joué sur des albums de Paul
Simon (Hearts and Bones), Scott Johnson (Patty Hearst), Mike Oldfield
(Platinum), Ray Manzarek (Carmina Burana), David Bowie (Black Tie /
White Noise), et Gavin Bryars (Jesus Blood Never Failed Me Yet).
Michael Riesman a sorti un album, Formal Abandon, sur le label Rizzoli,
commande de la chorégraphe Lucinda Childs. Riesman a étudié au Mains
College of Music et à l’ Université d’Harvard où il a soutenu une thèse de
doctorat. Il a enseigné à Harvard et Suny-Purchase et a été compositeur en
résidence au Marlboro Music Festival et au Tanglewood Festival où il a dirigé
des interprétations de ses propres œuvres.
Lisa Bielawa
Direction musicale (le 19 janvier)
Compositeur et chanteuse, Lisa Bielawa est
lauréate du Prix de Rome en composition musicale
en 2009. Elle a commencé à travailler avec le Philip
Glass Ensemble en 1992 , et en 1997 a co-fondé le
Festival MATA. Elle est nommée directeur artistique
du Chœur de filels de San Francisco en 2013. Elle
donne en mai 2013 Airfield Broadcasts, une création de 60 minutes à plus de
600 musiciens créée sur le tarmac de l'ancien aéroport de Tempelhof à Berlin
et à Crissy Field - San Francisco (octobre 2013).
David Greilsammer
Pianiste
Né à Jérusalem et diplômé de la Juilliard School,
David Greilsammer crée l’événement 2008 en
interprétant en une journée "marathon" l’intégrale
des sonates pour piano de Mozart à Paris, une
performance qu’il a renouvelée en tournée
européenne. Durant la saison 2012-2013, il
interprète les vingt-sept concertos pour piano de Mozart qu’il joue et dirige
lors de neuf concerts exceptionnels avec L’Orchestre de Chambre de Genève,
formation dont il a été le Directeur Musical de 2009 à l’été 2013.
En 2011, David Greilsammer signe un contrat d’exclusivité avec le label
Sony Classical et enregistre Baroque Conversations. En 2012, il publie
Mozart In-Between, et en 2014 il sortira son nouveau disque avec un
programme inédit alternant sans interruption quinze sonates de John
Cage et de Domenico Scarlatti. David Greilsammer a également enregistré
quatre disques pour le label Naïve, notamment deux albums en tant
que chef et pianiste avec le Suedama Ensemble, dont il est le Directeur
Artistique à New York.
Parmi ses engagements en tant que chef d’orchestre, David Greilsammer
a dirigé l'Israel Symphony Orchestra, le Filarmonica di Torino, l’Orchestra
della Svizzera Italiana, L’Orchestre National du Mexique, le Milwaukee
Symphony, le Philharmonique de Slovénie, le Kanagawa Philharmonic,
l’Orchestre Symphonique de Thessalonique, le Kammerakademie
Potsdam, l’Orchestre de Tromso et le Taipei Philharmonic.
David Greilsammer est invité dans les grands festivals américains et se
produit également à New York, Londres, Tokyo, Paris, Lisbonne, Pékin...
Sacré "Révélation" aux Victoires de la musique classique en 2008, David
Greilsammer est reconnu comme l’un des artistes les plus audacieux et
visionnaires de sa génération. Chef d’orchestre, pianiste, chambriste et
créateur de nombreux projets musicaux innovants, David Greilsammer est
salué par la presse et le public pour ses interprétations captivantes et son
approche musicale singulière.
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Mathilde Monnier
Chorégraphe
Mathilde Monnier occupe une place de référence
dans le paysage de la danse contemporaine
française et internationale. de pièce en pièce,
elle déjoue les attentes en présentant un travail
en constant renouvellement. Sa nomination à la
tête du Centre Chorégraphique de Montpellier
Languedoc-Roussillon en 1994 marque le début d’une série de
collaborations avec des personnalités venant de divers champs artistiques
(Jean-Luc Nancy, Katerine, Christine Angot, La Ribot, Heiner Goebbels...)
et une équipe de création fidèle (Annie Tolleter, Eric Wurtz, Olivier Renouf,
I-Fang Lin, Julien Gallée-Ferré...).
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Twyla Tharp
Chorégraphe
Twyla Tharp fonde en 1965 sa compagnie, la
Twyla Tharp dance. Elle crée également des pièces
pour l’American Ballet Theatre, l’Opéra de Paris,
le Royal Ballet, le New York City Ballet, le Boston
Ballet, le Ballet australien, la Martha Graham dance
Company, le Miami City Ballet, le Ballet d’Atlanta, le
royal Winnipeg Ballet... Ses travaux apparaissent pour la première fois à
Broadway en 1980 avec When were very young, suivis par sa collaboration
avec le musicien David Byrne pour The Catherine Wheel et plus tard pour
Singin’in the rain. En 2002, elle crée la comédie musicale Movin’out, sur la
musique et les paroles de Billy Joel. Puis elle travaille sur la musique et les
textes de Bob Dylan dans The times they are a-changing et sur les chansons
de Frank Sinatra dans Come Fly Away. Au cinéma, Twyla Tharp a collaboré
avec le réalisateur Milos Forman sur Hair, Ragtime et Amadeus.
Au total, Twyla Tharp a créé plus de cent soixante œuvres (créations chorégraphiques, projets pour la télévision, pour des films hollywoodiens,
pour Broadway...). Elle a reçu de nombreux prix dont un Tony Award, deux
Emmy Awards, dix-neuf Honorary doctorates. Elle est membre de l’Académie américaine des Arts et Sciences et membre d’honneur de l’Académie
américaine des Arts et Lettres.
Ballet de Lorraine
Installé à Nancy, le Ballet de Lorraine n'est pas
une compagnie comme les autres. Son vaste
répertoire - avec un goût très prononcé pour les
remontages de pièces historiques mais aussi pour
les nouvelles pièces toutes fraîches - fait de cet
ensemble un cas unique dans le paysage de la
danse française. Les danseurs abordent avec brio
des époques et des styles très différents : une traversée depuis la pure
danse made in USA jusqu'à une récente production signée par l'un des
espoirs de la chorégraphie sud-africaine, Boyzie Cekwana. Le point en
commun ? La fabrication de la danse, justement - comme souligné par le
titre de la pièce du maître Merce Cunningham. Comment la danse est-elle
"fabriquée" ?
Le solo signé en 1964 par Meredith Monk, en pleine période d'explosion
de la post modern dance à New York, les procédés de hasard utilisés par
Cunningham dans Fabrications et le mélange de danse-théâtre-rêve-provoc'
de Cekwana font de cette soirée très diversifiée un périple empreint de
plaisir et de découverte dans le monde de la danse.
À Nancy, le ballet n'est définitivement pas comme les autres.
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Laurent Campellone
Directeur musical
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Après des études de chant, violon, tuba, percussions
et philosophie, Laurent Campellone se tourne vers la
direction d’orchestre. En 2004, Laurent Campellone
est nommé Directeur musical de l’Opéra Théâtre
de Saint-Étienne et de l’Orchestre Symphonique
Saint-Étienne Loire, où il a lancé une politique de
redécouverte du répertoire lyrique français du XIXe siècle. Régulièrement
invité par les plus grandes maisons lyriques internationales, Laurent
Campellone se produit également à la tête d’orchestres prestigieux tels que
l’Orchestre National du Brésil, le New Russia State Orchestra, l’Orchestre
Philharmonique de Dublin, l’Orchestre National du Capitole de Toulouse...
Il a ainsi dirigé près de 250 œuvres symphoniques et plus de 50 partitions
lyriques en Europe et dans le monde. Depuis septembre 2009, il est Chef
principal invité de l’Opéra National de Sofia. En janvier 2012, il est nommé
Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres.
L’Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire
Créé en 1987, l’OSSEL a su s’élever au rang
des grands orchestres français. En devenant
Directeur musical de l’orchestre en 2003, Laurent
Campellone entreprend un travail en profondeur
sur la qualité artistique de cet ensemble. L’OSSEL
est un acteur culturel incontournable qui accomplit
une mission essentielle d’éducation et de diffusion
du répertoire symphonique et lyrique. L’Orchestre a su acquérir une solide
réputation, en particulier dans le répertoire romantique français. En
septembre 2010, le Conseil général de la Loire confirme son attachement à
l’Orchestre en signant avec la Ville de Saint-Étienne une convention visant
notamment à développer l’action artistique et pédagogique de l’OSSEL sur
l’ensemble du département.
En 2013, l’enregistrement par l’OSSEL du Mage de Massenet, fruit d’une
collaboration entre le Palazzetto Bru Zane et l’Opéra Théâtre de SaintÉtienne, se voit triplement récompensé : Choc de Classica, Diapason
découverte et Diamant d’Opéra Magazine.
Daniel Kawka
Directeur musical
Invité par les plus grands orchestres symphoniques
européens, Daniel Kawka, Directeur musical de
l’Ensemble Orchestral Contemporain, s’impose
comme l’un des grands interprètes de la musique
du XXe siècle ainsi que du répertoire romantique,
de Beethoven à Strauss. Son vaste répertoire
s’élargit au domaine de l’opéra ainsi qu’aux grandes formes symphoniques
avec chœur. Il dirige les grandes fresques romantiques (le Requiem de
Verdi, le Requiem allemand de Brahms...) et donne en première création
des opéras comme Le vase de parfum de S. Giraud... Il s’inscrit dans
cette génération de chefs pour qui l’idée de "spécialisation" est un moyen
d’ouverture à l’ensemble du répertoire, toutes périodes confondues, avec
cependant une prédilection marquée pour la musique française (Dutilleux,
Boulez), allemande (Beethoven, Wagner, Strauss, Bruckner, Mahler) russe
(Chostakovitch, Prokofiev, Stravinsky) et américaine (Adams, Reich, Barber).
Ensemble Orchestral Contemporain
Fondé en 1992 par Daniel Kawka, l’Ensemble
Orchestral Contemporain est une formation de
musiciens de haut niveau. Sa structure constitutive
(cordes, bois, vents, percussions, piano) se décline
en formations modulables. Il a à son actif près de
quatre cents œuvres et soixante-quinze créations
de cent quatre-vingts compositeurs et développe
avec pertinence et passion une approche diverse et originale de la musique
des XXe et XXIe siècles.
Situant naturellement l’épicentre de ses activités en Rhône-Alpes, l’Ensemble
Orchestral Contemporain rayonne sur l’ensemble du territoire français
et à l’étranger, et est régulièrement invité dans des festivals de musique
contemporaine ou généraliste. L’Ensemble Orchestral Contemporain est
subventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication-DRAC
Rhône-Alpes, la Région Rhône-Alpes, le Département de la Loire, la Ville de
Saint-Étienne, la Spedidam et la Sacem.
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ORCHESTRE SYMPHONIQUE SAINT-ÉTIENNE LOIRE
Violons I
Louis-Jean Perreau
soliste
Françoise Chignec
soliste
Virginie Fioriti
Isabelle Reynaud
Agnès Pereira
Tigran Toumanian
Frédéric Piat
Raphaëlle Gourbeix
Murielle Charbonnier
Isabelle Weisse
Alain Arias
Sanda Boac
Violons II
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François Vuilleumier
soliste
Florence Veniant
Alain Meunier
Hubert Zrihen
Solange Becqueriaux
Béatrice Meunier
Aurélie Alibert-Dupuy
Christophe Gerboud
Françoise Guiriec
Moïra Le Luron
Altos
NN soliste
Marc Rousselet
Geneviève Rigot
Fabienne Grosset
Toinon Lambert
Anne-Lise Binard
Cécile Costa-Coquelard
Julia Robert
Violoncelles
Florence Auclin soliste
Ludovic Le Touzé
Marianne Pey
Louis Bonnard
Nicolas Seigle
Romain Hugon
Contrebasses
Jérôme Bertrand soliste
Daniel Romero
Marie Allemand
Dominique Rochet
Maxime Bertrand
Bassons
Pierre-Michel Rivoire
soliste
Charles Villard
Contrebasson
Laurent Apruzzese
soliste
Saxophone alto
Damien Gomez
Cors
Marion Sicouly
Frédéric Hechler soliste
Serge Badol
Thierry Gaillard
Philippe Constant
Piano
Trompettes
Harpe
Cyril Goujon
Flûtes
Denis Forchard soliste
Christine Comtet
Didier Martin soliste
Jérôme Prince
Stéphane Fyon
Trombones
Piccolo
Gilles Bauer soliste
Nicolas Vazquez soliste
Gilbert Bonnet
Joël Castaingts
Hautbois
Tuba
Sébastien Giebler soliste Éric Varion soliste
François Sales
Cor anglais
Mylène Coïmbra
Clarinettes
Bernard Gaviot-Blanc
soliste
André Guillaume
Clarinette basse
Taeko Yokomichi
Timbales
Philippe Boisson soliste
Percussions
François-Xavier
Plancqueel soliste
Patrick Gagne
Benoît Maurin
Nicolas Cousin
ENSEMBLE ORCHESTRAL CONTEMPORAIN
Flûtes
Fabrice Jünger
Christine Comtet
Hautbois
François Salès
Sébastien Giebler
Clarinettes
Hervé Cligniez
Christophe Lac
Basson
Trompette
Gilles Peseyre
Trombone
Marc Gadave
Vibraphones
Romain Rougé
Cor
Didier Muhleisen
Violon I
Gaël Rassaert
Jean-Luc Rimey-Meille
Claudio Bettinelli
Violon II
Percussions
Alto
Claudio Bettinelli
Romeo Monteiro
Laurent Apruzzese
Contrebasson
Synthétiseurs
Roland Meillier
Marc-David Sanchez
Pianos
Roland Meillier
Éric Beaufocher
Céline Lagoutière
Brice Duval
Violoncelle
Valérie Dulac
Contrebasse
Michaël Chanu
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EN ECHO
AU FESTIVAL
Le Conservatoire à rayonnement régional
de Saint-Étienne
Impromptus
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Pendant le Festival Saint-Étienne Nouveau Siècle, des ponctuations
musicales et théâtrales "Impromptus", jouées par des élèves
musiciens et comédiens du Conservatoire à Rayonnement Régional
de Saint-Étienne, auront lieu au Café Jules et dans le hall du Grand
Théâtre Massenet et sa mezzanine, quarante minutes avant l’entrée
du public en salle lors de certaines représentations.
L’incroyable spatialité de l’Opéra Théâtre, son architecture
monumentale et les multiples perspectives et espaces qu’elle crée,
offre l’occasion pour ces élèves du Conservatoire de se confronter, de
manière essentielle, à un autre rapport à l’espace et aux spectateurs
tout en mêlant un jeu de dialogues, d’échos et de rebonds entre l’art
du théâtre et celui de la musique.
Sous la direction de Lynda Devanneaux, professeur d’Art dramatique,
et de Philippe Boisson, professeur de Percussions du Conservatoire à
Rayonnement Régional de Saint-Étienne.
Hall du Grand Théâtre Massenet
Samedi 18 janvier (musique) de 17h10 à 17h50
Mardi 21 janvier (théâtre) de 19h10 à 19h50
Samedi 25 janvier (musique et théâtre) de 17h10 à 17h50
Impromptus musique
Traversant des œuvres majeures de compositeurs américains du
XXe siècle, la classe de percussions s’est attachée à explorer quatre
esthétiques différentes de la musique contemporaine, passant de
Steve Reich à Larry Spivack, comme autant de manières de faire
entendre les morcellements de notre univers, l’influence d’autres
continents ou la réminiscence de mondes anciens.
.../...
Larry Spivack, Valse
Gareth Farr Kembang Sulling
Steve Reich Nagoya Marimba
Elliott Carter March
Marimbaphones Élise Rouchouse, Clément Lapeyre
Timbales et vibraphone Élise Rouchouse
Flûte Pierre Mendola
Impromptus théâtre
Bernard-Marie Koltès (1948-1989) est un dramaturge français repéré
très tôt par Patrice Chéreau dans les années 80. Il a 20 ans lorsqu’il
fait son premier voyage à New York. L’originalité de son œuvre tient
à l’invention d’une langue particulièrement musicale, rythmique et
dissonante, métaphore d’une urgence à dire ce qui ne cesse de se
dérober à la conscience et nous fait nous battre et nous débattre à la
surface des choses.
Textes Bernard-Marie Koltès
« Tentative de séduction » - Extrait de Combat de Nègres et de Chiens
Cal Gautier Marchado
Léone Juliette Fouquier d’Hérouël
« Passe là-dedans ! » - Extrait de Quai Ouest
Fak Yann Mercier
Claire Rose Chaussavoine
« Exposé d’un grand entrepreneur sur la réorganisation du monde » Extrait de Combat de Nègres et de Chiens
Horn Matthieu Rey
« Les rondeurs… » - Extrait de Roberto Zucco
La Gamine Juliette Fouquier d’Hérouël
La Patronne Aurélie de Foresta
« Le baiser » - Extrait des Voix sourdes
Anna Lucile Heitzmann
Stevan Damien Ladeveze
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Le Conservatoire à rayonnement régional
de Saint-Étienne
Les musiciens de l’EOC et leur chef, Daniel Kawka, proposent une
lecture de Chamber Symphony de John Adams, où sera montré le travail
de mise en place et d’interprétation d’une œuvre contemporaine.
Vendredi 17 janvier à 17h au Conservatoire Massenet, salle Boulez.
Réservé aux étudiants du conservatoire et aux adhérents de l’EOC
Infos et réservation : 04 72 10 90 48
La Comédie de Saint-Étienne et la Cinémathèque
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La Comédie de Saint-Étienne et la Cinémathèque proposent la diffusion
de la Trilogie de Paul Morrissey (Flesh, Trash et Heat), pour découvrir
d’autres facettes de la vie artistique new-yorkaise.
À la Cinémathèque
Trilogie de Paul Morrissey, produite par Andy Warhol
Les films seront présentés par un professeur de l’ENSADSE et Alain
Renaud. Ces projections seront complétées par un documentaire de
Karim Zeriahen, en présence du réalisateur.
Flesh
Jeudi 30 janvier - 18h
Trash
Vendredi 31 janvier - 18h
Heat
Vendredi 31 janvier - 20h
En partenariat avec La Comédie et Plans-libres, le ciné-club des écoles supérieures d’art.
Renseignements : Cinémathèque 04 77 43 09 95
À La Comédie
Little Joe de Pierre Maillet
Spectacle en hommage aux films Flesh et Trash de Paul Morrissey.
Mercredi 5 février - 20h
Jeudi 6 février - 20h
Renseignements : La Comédie 04 77 25 14 14
Opéra Théâtre de Saint-étienne
Jardin des Plantes – BP 237
42013 Saint-étienne cedex 2
www.operatheatredesaintetienne.fr
Locations / réservations
du lundi au vendredi de 12h à 19h
04 77 47 83 40
[email protected]
Conception graphique : Et d’eau fraîche / Opéra Théâtre de Saint-Étienne
Réalisation : Opéra Théâtre de Saint-Étienne - Licences n°1028383-1028384-1028385
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