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Consommer
durable
Un acte
de résistance
aujourd’hui
www.imagine-magazine.com
Edito
Pour que l’esprit vienne aux choses...
A
u train où nous hyperconsommons – nous,
les Occidentaux – nous avons deux choix
possibles. Soit nous découvrons, dans un
claquement de doigts, quatre planètes supplémentaires comparables à la Terre, ce qui correspond à notre
« empreinte écologique », autrement dit la manière
dont nous dévorons nos écosystèmes. Soit nous
revoyons radicalement notre mode de vie, pour nous
permettre de continuer à (bien) vivre sur terre, en
nous satisfaisant des ressources dont nous disposons.
Sauf si nous nous prenons pour ce que nous ne sommes pas (des dieux, par exemple), nous avons évidemment tout intérêt à tenter de mettre en œuvre la
seconde solution.
Accepter de reconnaître que nous abusons allègrement des écosystèmes terrestres, ainsi que de la position de relative faiblesse des populations du Sud,
est le premier pas d’une démarche d’éveil à la réalité
écologique et sociale sur cette planète. Se demander
ensuite ce que l’on peut faire de concret, dans sa vie
de tous les jours – mais sans se culpabiliser pour
autant – constitue le second pas. Peut-être le début
d’une longue marche en avant vers un mode de développement plus durable.
Joua
Chacun peut contribuer à changer le monde.
Sans nécessairement monter sur les barricades !
Voici trois exemples concrets, tous les trois jouables,
qui montrent que consommer autrement peut avoir
un impact important sur l’environnement, l’économie
et les relations sociales.
L
es lois du marché sont inefficaces pour régler les
tensions qui existent entre économie, éthique et
environnement. Dans notre société d’hyperconsommation mondialisée, aux repères flous, troublés
par les tromperies de la pub, comment savoir jusqu’à
quel point nos simples gestes de consommateurs sont
destructeurs d’écosystèmes et/ou de la dignité de populations entières ? Si les poissons que nous mangeons proviennent de surpêches dévastatrices ? Si
les vêtements bon marché vendus chez Machin sont
fabriqués avec du coton forcé, dont la culture très
exigeante en eau et en pesticides stérilise des régions
entières ? Si ceux qui ont fabriqué ces vêtements disposent des droits sociaux élémentaires reconnus par
l’Organisation internationale du travail ?...
Pour les débutants
Faire un café d’une autre saveur
Pour 25 millions d’agriculteurs du Sud, le café représente la seule source de revenus.
Les organisations actives dans le secteur du commerce équitable versent toujours un
prix minimum garanti aux agriculteurs. Pendant de nombreuses années, ceux qui
vendaient leur café à Oxfam par exemple, recevaient deux fois plus que ce qu’un
marchand ordinaire aurait payé.
Cette année, le prix du café a augmenté d’une manière telle sur le marché mondial que
la différence de prix offerte par les organisations pour le commerce équitable a fortement diminué. « Mais les petits producteurs de café sont toujours plus forts lorsqu’ils
s’associent et coopèrent », explique Tadesse Meskela, de la coopérative éthiopienne
Oromia. Grace à la coopérative, les 75 000 membres d’Oromia peuvent mieux faire
valoir leurs droits face aux intermédiaires. Le producteur de café bénéficie non seulement du meilleur prix proposé par le commerce équitable, mais la coopérative reçoit
une prime de son côté. Nous l’avons investie dans des écoles, dans l’eau et dans des
équipements sociaux. L’argent issu de la vente à l’exportation revient ainsi intégralement aux petits producteurs. Combinée au prix du commerce équitable, cette prime fait
vraiment la différence pour les petits agriculteurs. »
Opter pour le café bio du commerce équitable est assurément le meilleur choix social
et écologique. L’empreinte écologique (1) d’une tasse de café (réchauffement de l’eau
compris) se chiffre à 0,33 m2. Si vous choisissez du café bio, l’empreinte écologique
est réduite de 20 %. N
E
t si l’on réfléchissait avant de remplir son caddie ? « Consommer durable », c’est-à-dire en
pensant plus loin que son strict intérêt personnel à court terme, est devenu un acte de résistance.
Comment y arriver ? En appliquant progressivement
quelques critères de base, comme la durabilité des
produits, la proximité des lieux de production, le respect des droits sociaux et humains des travailleurs...
Les pouvoirs publics qui légifèrent ont pour obligation
d’aider les citoyens à s’y retrouver dans cette jungle
de la consommation. Notamment en établissant des
normes, ainsi que des labels clairs.
Il n’est plus très loin le temps où l’efficacité économique sera indissociable de la capacité à satisfaire les
besoins des hommes aux moindres coûts écologiques
et humains. Appliquer ces critères est aujourd’hui
une question d’éveil des consciences. Demain, ce sera
une question de survie. Ce spécial « consommation
durable » est l’occasion de faire une avancée dans
cette direction. N
(1) Mesure de la pression qu’exerce l’homme sur la nature. Il est éclairant de faire personnellement ce test, par exemple sur l’un des sites suivants :
footprint.ch ; footprint.wwf.be ; ibgebin.be
André Ruwet
Ce dossier a été réalisé en collaboration avec MO* (Mondiaal magazine), notre partenaire flamand, et avec le soutien de la Secrétaire d’Etat au développement durable.
Rédaction et abonnements : rue Pierreuse, 23 - 4000 Liège
Imagine-magazine.com (pour en savoir plus sur Imagine, lire notre charte
rédactionnelle, découvrir la collection de nos 57 numéros déjà parus).
Pour nous contacter : tél 04 380 13 37 - [email protected]
Editeur responsable : André Ruwet - Les textes publiés peuvent être reproduits
moyennant autorisation écrite de la rédaction.
Brecht Goris
Imagine est un magazine belge francophone indépendant,
qui existe depuis 1996. Le magazine de 52 pages, qui paraît
tous les deux mois, ne dépend d’aucun groupe de presse,
d’aucun parti.
Dossier Consommation durable
Brecht Goris
Brecht Goris
ble
Pour tout le monde
Pour les chevronnés
Opter pour l’électricité verte
Les vacances sans l’avion
Diminuer radicalement l’impact de votre consommation d’électricité sur
l’environnement en moins d’une demi-heure, est-ce possible ? Oui, car
c’est à peu près le temps qu’il faut pour remplir les formulaires qui vous
transforment en client d’un fournisseur d’électricité verte, lequel produit son courant électrique grâce à des sources d’énergie renouvelables,
comme le soleil, le bois, le vent et l’eau. En Wallonie et en Flandre, il est
d’ores et déjà possible de changer de fournisseur et d’opter pour l’électricité verte. Les bruxellois devront pour leur part patienter jusqu’au
1er janvier 2007.
Il faut savoir que le courant « gris » habituellement fourni est généré à
partir de matières premières fossiles ou par des centrales nucléaires. Si
ces dernières rejettent moins de CO2, elles nous confrontent toutefois au
problème gigantesque des déchets nucléaires, auquel aucune solution
n’existe à ce jour, ainsi qu’aux risques d’accidents et d’attentats.
L’électricité verte n’est pas nécessairement plus chère que la grise. Le
site de Greenpeace (greenpeace.org/electriciteverte) donne une vue
d’ensemble de tous les fournisseurs d’énergie, classés selon leur degré
de respect de l’environnement : les techniques de production utilisées, la
politique d’investissement de l’entreprise et le service à la clientèle.
Fin septembre, Greenpeace publiera une version papier complètement
réactualisée de son guide des fournisseurs d’électricité. Ce guide sera
joint gratuitement au numéro de novembre d’Imagine.
Le passage à l’électricité verte ne requiert aucune adaptation de votre
installation. Il faut savoir enfin que les énergies renouvelables sont un
secteur d’avenir, porteur d’un grand nombre de nouveaux emplois dans
notre pays.
Economie en kilos de CO2 : 0,62 kg de CO2 par kWh, ce qui, pour une
famille ordinaire, peut déjà atteindre le chiffre faramineux de 3 000 kg
de CO2 par an. N
Les voyages en avion sont, à l’heure actuelle, responsables de la production de 4 % des gaz à effet de serre, mais cette part ne cesse de croître
d’année en année. Elle atteindra le seuil des 15 % dans quarante ans.
Ceci est notamment lié à l’apparition d’opérateurs low cost qui assurent
une rotation rapide des avions sur le tarmac (une demi-heure, pas plus)
et développent une politique de bas salaires.
Les dommages causés à l’environnement par les avions sont loin d’être
négligeables. En effet, la combustion du kérosène en altitude a un impact relatif plus important sur l’effet de serre que la pollution automobile, qui se dégage au niveau du sol. Un vol aller-retour pour Barcelone,
une destination courue, engendre une émission de 230 kg de CO2 par
personne. Pour un vol vers Lima (Pérou), par exemple, le chiffre passe
à 2 390 kg par personne.
Des alternatives existent évidemment pour les courtes distances : le train
à grande vitesse couvre de plus en plus de régions, et un réseau de bus
permet d’arriver partout en Europe. Si l’avion reste aujourd’hui quasi
incontournable pour des destinations plus lointaines, l’emprunter pour
passer un week-end à Prague ou à Rome est un mauvais plan pour
l’environnement.
Beaucoup pensent qu’inviter les gens à voyager volontairement moins
en avion n’apportera guère de résultats probants. Des voix s’élèvent par
conséquent en faveur du recours à des quotas de vol par personne. Chacun pourrait, par exemple, voler 3 000 kilomètres maximum par an et
devrait donc économiser quelques années avant de pouvoir se rendre au
Cap (Afrique du Sud).
Economie en kilos de CO2 : de 150 à 350 kg pour un « citytrip » effectué
en train ou en bus et non en avion (cela dépend de la destination, bien
sûr). Vous générez également moins de bruit et donc moins de désagréments pour les riverains des aéroports. N
[imagine 57] septembre & octobre 2006
III
Margot Wallström, 52 ans,
est vice-présidente de la
Commission européenne,
en charge des relations
institutionnelles et de la
stratégie de communication.
Blog : Weblog.jrc.ec.europa.
eu/page/wallstrom.
Carolin Baedeker, 37 ans, est
directrice de recherche à l’Institut
de Wuppertal pour le climat,
l’environnement et l’énergie, en
Allemagne.
Infos : WupperInst.org.
Marcel van der Steen,
33 ans, anime aux Pays-Bas,
sur Radio Een, l’émission
Llinke Soep. Destinée aux
jeunes enthousiastes, elle
est produite par LLiNK, un
organisme public qui utilise
Internet, la radio et la
télévision pour sensibiliser
les néerlandophones au
développement durable.
Infos : Llinkesoep.nl.
Laurent Minguet, 47 ans,
manager de l’année 2004,
est ingénieur physicien et
investisseur dans le secteur
des énergies renouvelables.
Blog : NowFuture.org.
Thérèse Snoy, 54 ans, est
secrétaire générale du Réseau
éco-consommation, qui vise
à promouvoir des modes de
consommation durables et
à informer les citoyens sur
la façon la plus concrète d’y
contribuer.
Infos : EcoConso.be ou
071 300 301.
La consommation est-elle un bon levier
pour rendre le monde plus durable ?
Cette question, nous l’avons posée à cinq personnalités issues des mondes associatif,
SROLWLTXHPpGLDWLTXHLQGXVWULHOHWVFLHQWL¿TXH'HVKRPPHVHWGHVIHPPHVGRQWOH
parcours les a largement sensibilisés à l’impact délétère du mode de vie occidental
sur l’environnement. Car contrairement à ce que la pub s’efforce de nous faire oublier,
consommer est tout sauf innocent.
Propos recueillis par Stefaan Anrys et David Leloup
Margot Wallström
« Consommer notre avenir
ou consommer pour l’avenir ? »
J’
ai récemment pris connaissance du rapport Earth 2004 du Worldwatch Institute
qui traitait notamment de la société de consommation. Les faits et chiffres de
ce rapport sont frappants. Par exemple, les dépenses liées à la consommation
privée ont quadruplé depuis 1960. Cette augmentation s’explique certes en partie par
la croissance démographique, mais surtout par la prospérité croissante des pays en
développement et par les niveaux de consommation toujours plus élevés du monde
occidental.
Qu’implique cette « classe consommante » grandissante ? Une plus grande prospérité
globale, une société plus juste et un développement durable ? Si nous prenons les trois
dimensions du développement durable comme mesures – les critères économique, social et environnemental - il faut admettre que le résultat est mitigé.
Je voudrais être très claire : je ne dis pas que la croissance basée sur la consommation est mauvaise en soi. Nous avons besoin de consommation pour vivre, créer des
emplois, répondre à des besoins primaires et améliorer la qualité de vie. C’est notre
façon de consommer et le genre de croissance que nous mettons en avant que je questionne.
Si nous réfléchissions à ces questions, nous ferions alors la distinction entre la
consommation qui apporte bien-être et qualité de vie et ce qui n’est que consumérisme
aveugle.
Atteindre et maintenir un développement durable concerne la façon dont nous articulons nos préférences éthiques en tant que consommateurs, citoyens et être humains.
En résumé, nous devons apprendre à consommer autrement, plus efficacement et avec
l’objectif d’améliorer la qualité de vie ; pas seulement pour nous mais aussi pour ceux
qui produisent ce que nous consommons, partout dans le monde. ND.L.
IV
[imagine 57] septembre & octobre 2006
Carolin Baedeker
« Consommer “global”
nous rend responsables »
P
our percevoir l’impact de la consommation, il faut étudier tout le
cycle de vie d’un produit. Nous avons créé des kits pédagogiques
qui montrent ce qu’un simple objet peut « coûter à la nature ». On
rassemble tous les matériaux nécessaires pour un produit, de la production au traitement des déchets, et on les met dans un « sac à dos
écologique ». Le sac d’un verre, par exemple, contiendra du sable, de la
chaux vive et de l’énergie. Celui d’une bague en or sera lui beaucoup plus
lourd, car l’or est rare : pour une bague de 5 g, vous porterez 2 000 kg de
matériaux.
Pour changer le modèle de consommation des pays industrialisés, il est
important que toutes les parties prenantes collaborent. J’estime que les
consommateurs pensent moins durablement que les entreprises – ou
à tout le moins qu’un certain nombre d’entre elles. En effet, elles sont
soumises à la pression des autorités et des ONG. Pensez à Nike et au
scandale du travail des enfants. De plus, l’efficience énergétique et le
coût des matériaux ne sont pas des concepts nouveaux pour elles, même
si de nombreuses PME n’ont pas le savoir-faire pour produire de manière
durable. Je ne dis donc pas que tout est rose dans le monde des entreprises, mais nombre d’entre elles sont sur la bonne voie. Elles réfléchissent
au cycle de vie de leurs produits, tant sur le plan social qu’écologique.
Dossier Consommation durable
Marcel van der Steen
« Sensibiliser sans culpabiliser »
J
e crois très fort au pouvoir du consommateur, et je
pense que ce dernier sous-estime fortement son influence. Aujourd’hui, savoir quel produit acheter est tout
sauf clair, parce que le consommateur ne dispose pas
d’informations sur la vraie nature des produits vendus
par les grandes marques. Ecrire à Nike, Adidas ou Puma,
pour leur dire : « J’aime bien vos chaussures, mais qui les
fabrique et que reçoivent ces gens en échange ? », par exemple, est loin
d’être inutile.
Dans la première édition du guide Greenpeace des produits cosmétiques,
une croix rouge figurait à côté du nom de beaucoup d’entreprises, qui
n’avaient communiqué aucune information. Cela a fait bouger les choses : dans la seconde édition (1), on trouve un plus grand nombre d’entreprises marquées d’une croix orange ou verte.
Quand on communique sur le développement durable, il ne faut pas donner le sentiment aux gens qu’ils n’en font pas assez, ne pas les culpabiliser. Parce que de toutes façons, on n’en fait jamais assez. Je me brosse
encore les dents avec une brosse à dents électrique. J’économiserais de
l’énergie si je le faisais manuellement, mais je ne le fais pas. Parce que
j’aime me brosser les dents avec une brosse électrique. Par contre, je
coupe la télévision le soir, au lieu de la laisser en mode veille. Rendre le
monde un peu meilleur, un peu plus honnête et plus durable n’est pas
compliqué. On peut par exemple acheter des bananes Max Havelaar et
pas les autres. On les payera peut-être un euro plus cher, mais on pourra
récupérer cette différence ailleurs.
Cet été, pendant trois semaines, Llinke Soep s’est rendu dans les campings. On y a organisé des barbecues, l’atmosphère était décontractée.
Mais on a bel et bien parlé du commerce équitable ou des réfugiés qui se
battent pour leur avenir. Je suis convaincu qu’il est possible d’interpeller
les gens sur les implications de leur mode de vie. Il est intéressant de
savoir d’où viennent nos vêtements, notre nourriture. Bon nombre d’enfants ne savent même plus que la viande sous cellophane du magasin
provient d’une vache ! Et la plupart des produits que nous achetons sont
fabriqués par des gens qui ne peuvent pas se les payer. Pour nous, c’est
« normal », alors que ça ne l’est évidemment pas... NS.A.
(1) Le guide Cosmétox est disponible au format PDF sur Greenpeace.org/france/press/reports/guide-cosmetox.
Thérèse Snoy
« Consommer moins et mieux »
Laurent Minguet
« Un Etat fort pour assurer
un développement durable »
U
n monde durable, c’est permettre de satisfaire nos besoins tout en permettant aux
générations futures de satisfaire les leurs. La consommation met en évidence les problèmes qu’elle génère. Ainsi, si l’on brûle plus de bois qu’il n’en pousse chaque année,
on provoque la déforestation.
Sur le plan énergétique, la consommation des stocks (pétrole, gaz, charbon, uranium…) n’est
pas non plus un modèle durable. L’homme doit apprendre à se satisfaire des flux d’énergie
renouvelables (solaire, éolien, biomasse…) et des matériaux recyclables.
La planète reçoit chaque année en rayonnement solaire 6 000 fois l’énergie que nous consommons. Il n’y a donc virtuellement pas de problème d’énergie à long terme, à condition d’investir dans les équipements adéquats : la culture de biomasse, la captation par panneaux ou
centrales solaires.
Le vrai challenge sera de nourrir jusqu’à neuf milliards d’individus sans détruire les réserves
de biodiversité que sont les océans et les forêts.
Il faut un Etat assez puissant pour faire respecter des règles collectives visant à préserver les
processus de production durables. Les lois du marché ne suffisent pas : dans leur recherche du
moindre coût, elles ignorent superbement la préservation de l’environnement.
Tant qu’il n’existera pas de règles internationales orchestrant une consommation durable et
une communauté forte pour les faire respecter, la consommation nous permettra seulement de
constater les dysfonctionnements induits par ses abus. ND.L.
O
ui, notre mode de consommation est clairement à l’origine des grands problèmes environnementaux et cautionne la disparité des
ressources entre les peuples. Même les plus hautes
instances internationales se sont fixé comme objectif
de « modifier les modes de consommation ». C’était
un des leitmotive de la conférence des Nations unies
de Johannesbourg en 2002.
« Consommer moins et mieux » devrait être la devise
des citoyens des pays développés, de façon à atténuer
les effets du changement climatique, à préserver le
capital des ressources naturelles dans toute sa diversité, et à mieux partager le bien-être.
Cependant, l’action sur la consommation ne peut se
limiter à des messages appelant les gens à un « héroïsme écocitoyen » individuel. L’expérience montre
que les modifications durables et substantielles de
comportements de consommation sont le fruit d’une
conjonction de mesures portant tant sur le prix des
biens et services que sur la norme, l’éducation et la
sensibilisation du public.
Ceci dit, il est aussi important que des groupes pionniers démontrent par leur expérience novatrice qu’il
est possible de vivre autrement – et bien – et qu’ils
soient le levain d’un changement culturel. ND.L.
Aujourd’hui, la plupart des choix des consommateurs s’opèrent sur base du prix et de la qualité. Or on
pourrait aussi choisir des biens et services en fonction de leur impact sur l’environnement. Partir en vacances en avion mais, en contrepartie, ne plus rouler en voiture pendant un an. D’autres valeurs, comme
l’honnêteté et l’égalité, devraient aussi guider nos choix car notre consommation nous lie au monde
entier. Dans un monde globalisé, ce qu’on consomme est produit par de nombreuses personnes à divers
endroits. Cela nous rend responsables. Quand les gens comprennent ce qui se trouve derrière le produit
(qui et quoi), ils sont peut-être prêts à payer un peu plus.
Mais les entreprises doivent offrir ici une plus grande transparence. Le cycle de vie des produits n’est
actuellement pas toujours des plus clairs. Prenez le bois FSC, du bois coupé de manière durable : peu
de gens perçoivent ce que ce label implique. Et il en va de même pour beaucoup d’autres labels. Pour
convaincre les consommateurs, nous avons vraiment besoin de quelques labels fiables et aisément reconnaissables. NS.A.
[imagine 57] septembre & octobre 2006
V
Ethique, bio, équitable, écologique…
Dans la jungle des « labels »
Une foule bigarrée de logos
en tout genre « labellisent »
aujourd’hui une multitude de
produits selon des critères
environnementaux, sociaux
ou économiques. Résultat, les
consommateurs nagent dans
la purée de pois. Le point sur
les labels, outils complexes
GRQWOHÀRXMXULGLTXHDFWXHO
n’arrange rien.
VI
[imagine 57] septembre & octobre 2006
L
e désir de consommer des biens et des services « durables » fait progressivement son chemin dans l’esprit des citoyens consommateurs. Pas surprenant dès lors qu’une foule de labels « écologiques », « bio », « éthiques » ou
« équitables » décorent aujourd’hui les emballages d’un nombre croissant de
produits.
Mais comment se frayer un chemin sûr dans cette jungle de labels officiels
gérés par les pouvoirs publics (la fleur de l’Ecolabel européen, l’épi étoilé de l’agriculture
bio…), de labels privés collectifs (Biogarantie, FSC, Max Havelaar…), de marques privées
contrôlées par un label (Oxfam Fairtrade par Max Havelaar, Bio de Delhaize par Biogarantie…) ou pas (Made in Dignity, Collibri, Citizen Dream…) ? Surtout quand on sait que Max
Havelaar, figure de proue du labelling équitable, fait l’objet d’un tir nourri de critiques dans
un récent livre-enquête sur le commerce équitable (1) et que l’absence de contrôles indépendants est souvent loin de rimer avec « non fiable »...
Un Belge sur trois y croit
Actuellement il n’existe aucun label durable intégré, même si les choses évoluent.
« Aujourd’hui, le bio devient de plus en plus social et l’équitable de plus en plus environnemental, analyse Jean-François Rixen, ancien responsable de la recherche et du partenariat
chez Oxfam-Magasins du monde, devenu consultant pour l’ONG tiers-mondiste. Les deux
© D.Leloup / Seagull
Tout n’est pas labellisable
Les labels sont par ailleurs des instruments
relativement complexes (lire « Labellisation,
mode d’emploi », ci-contre). Les démarches
administratives ne sont pas toujours simples et d’inévitables frais de dossier doivent
être pris en charge par les requérants. Peu de
gens connaissent l’Ecolabel européen, pourtant créé… en 1992. Et trois ans après son
lancement, le Label social belge ne certifie
aujourd’hui… que quatre entreprises. Sur le
front de l’équitable, tout produit qui vient du
Sud n’est pas nécessairement labellisable, insiste Jean-François Rixen. « Chaque produit
Lexique
Ethique. Respect, lors de la production, des
conventions de base de l’Organisation internationale
du travail (OIT) : liberté syndicale, absence de travail
des enfants, de discriminations et de travail forcé
(dimension sociale).
Equitable. Produit éthique pour lequel, en plus, un
prix minimum garanti est assuré au producteur afin de
pallier aux fluctuations du marché (dimensions sociale
et économique).
Ecologique. Un ou plusieurs efforts ont été réalisés
lors de la production en vue de préserver l’environnement (utilisation d’énergies renouvelables, respect des
écosystèmes, etc.).
Bio. Produit garanti sans pesticides ni engrais chimiques lors de la culture (dimension écologique).
Dossier Consommation durable
vont progressivement fusionner, et cela se
fera sans doute via l’Union européenne d’ici
10 ou 15 ans. »
La création d’un tel label durable intégré estelle une bonne idée ? La question fait débat.
« Si le label Max Havelaar et les labels bio
sont connus aujourd’hui, c’est parce que
ces concepts sont dans les magasins depuis
30 ans. Si l’on créait maintenant un label
“bio-équitable”, avec un nouveau logo, il
faudrait sans doute à nouveau 20 ans avant
qu’il ne devienne significatif », estime JeanFrançois Rixen.
Catherine Rousseau, directrice des recherches
au CRIOC (Centre de recherche et d’information des organisations de consommateurs),
reste quant à elle dubitative face au concept
même de label. « Dans le secteur alimentaire,
les études montrent que seul un Belge sur trois
est prêt à faire confiance à ce type d’instrument, explique-t-elle, précisément parce qu’il
ne maîtrise pas ce qu’il y a derrière. Le label
est un instrument exigeant sur le plan intellectuel : il faut le connaître, s’informer sur
sa fiabilité, le débusquer en magasin… Cela
exige de la motivation et du temps. De plus,
il y en a beaucoup, ce qui tend à décrédibiliser même ceux qui seraient fiables. D’autant
que les autorités publiques n’ont toujours
pas mis en place un système qui permettrait
aux consommateurs de repérer ces “bons” labels. »
certifié par Max Havelaar repose sur des critères différents. Un gros travail de réflexion
et de création de critères est donc nécessaire
pour chaque nouveau produit. Ce travail n’est
réalisé que s’il y a un marché à la clé... Chez
Oxfam, c’est plus simple : ses propres critères
s’appliquent aux organisations de producteurs du Sud, pas à leurs produits. »
Mais Oxfam Fairtrade n’est pas un label. C’est
une marque commerciale privée. La grande
majorité de ses produits alimentaires sont labellisés par Max Havelaar, mais pas tous. Et
aucun produit artisanal de la marque Made in
Dignity ne l’est. Tout simplement parce qu’ils
ne sont pas labellisables et ne le seront sans
doute jamais, car trop nombreux.
D’ailleurs, Jean-François Rixen regrette que le
commerce équitable s’oriente de plus en plus,
sous la pression des consommateurs, vers le
contrôle et l’exigence de garanties. « Si l’on
effectuait des contrôles à l’aveugle sur place, on privilégierait in fine ceux qui en ont le
moins besoin. Car les plus faciles à contrôler
sont les mieux organisés, les plus proches de
l’aéroport et des villes. Cela tuerait les petits
artisans ruraux qui font de l’artisanat pour
obtenir un revenu complémentaire à l’agriculture. Et on louperait notre objectif de développement. » Oxfam mise donc sur le partenariat
horizontal plutôt que le contrôle vertical.
Relocaliser l’économie
D’une manière générale, les labels certifient
des produits, rarement des filières. Si Oxfam
maîtrise assez bien la filière de son coton
bio et équitable Made in Dignity, cet exemple reste l’exception qui confirme la règle. Le
transport, très souvent, reste le maillon faible
de la chaîne. Les piètres conditions sociales
des marins battant pavillon de complaisance
sont connues. Tout comme la pollution au CO2
engendrée par les avions cargo. Bref, les trois
piliers du développement durable – le social,
l’économique et l’environnemental – sont très
souvent mis en concurrence. Les roses Max
Havelaar importées du Kenya par avion et
vendues en grandes surfaces où l’on se rend
en voiture sont-elles « durables » ?
Dans ce contexte, de plus en plus de voix plaident pour une relocalisation de l’économie et
l’instauration de filières courtes, intégrées
et durables. Dans cette optique, la fédération d’économie sociale SAW-B (Solidarité
des alternatives wallonnes et bruxelloises),
porte-parole de plus de 300 entreprises du
« troisième secteur » (2), met à la disposition
des consommateurs son répertoire PREFERENCES. Sur son site Internet SAW-B.be, un
moteur de recherche permet de trouver facilement, par secteur d’activité et par province,
des entreprises ou associations proposant des
produits ou services « socialement responsables ».
De même, la filiale « bio » de Colruyt, BioPlanet, vend pour sa part plusieurs produits
biologiques issus de petites entreprises d’économie sociale – pains, quiches, lasagnes,
lapin, etc. – dans ses magasins de Courtrai,
Labellisation,
mode d’emploi
Le processus de labellisation varie quelque peu selon la nature des produits
labellisés, mais le schéma général est le suivant :
å Un producteur P souhaite faire labelliser sa production pour s’ouvrir
de nouveaux marchés. Il s’adresse à une structure S (organisme public,
association, organisation professionnelle, etc.) qui gère un label symbolisé
par un logo (marque privée déposée) et qui a établi un cahier des charges à
respecter pour obtenir son label.
ç S prend contact avec un organisme de certification et de contrôle
C, indépendant de S. C doit lui-même être certifié par un organisme
accréditateur A (public) indépendant de C, selon les critères d’une norme
internationale (ISO 65, par exemple) régulant la manière dont une
certification devrait être faite (transparence sur la nature des contrôles,
indépendance totale, contrôle interne de la qualité des audits, égalité de
traitement des producteurs).
é C effectue un audit de certification chez le producteur P. Si P répond au
cahier des charges de S, il est certifié conforme aux critères du label.
è S autorise alors P à apposer le logo sur ses produits.
ê P sera ensuite contrôlé annuellement par C (audits de suivi) pour
s’assurer qu’il respecte bien le cahier des charges dans la durée. C contrôle
également les autres acteurs de la filière (l’importateur I, le transformateur
T et le distributeur D, par exemple) pour s’assurer que l’emballage qui porte
le logo de S contient bien un produit issu d’un producteur certifié.
Qui paye quoi (flèches jaunes) ? En général, P paye à C les audits de
certification et de contrôle qu’il subit. Les autres acteurs économiques (I,
T, D…) également. Tous achètent par ailleurs à S une licence pour avoir
le droit d’apposer son logo sur leurs produits. Au final, ces surcoûts sont
répercutés sur le prix du produit. Ainsi, seul le consommateur paye pour
la bonne cause labellisée, mais il bénéficie en revanche de produits qui,
selon le label, respectent mieux sa santé et les écosystèmes de la planète,
ou encore les conditions sociales ou économiques des producteurs. N D.L.
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[imagine 57] septembre & octobre 2006
VII
7URLVTXHVWLRQVj(OV9DQ:HHUWVHFUpWDLUHG¶(WDWDX'pYHORSSHPHQW
durable et à l’Economie sociale
‹
Dilbeek et Gand. Tous ces produits sont livrables dans les 190 Colruyt du royaume si
on les commande par Internet. Si l’enseigne
orange et noire n’envisage pas de les labelliser d’une manière ou d’une autre, elle entend
bien communiquer sur ce nouveau créneau
éthique d’ici novembre. Car les produits aux
reflets « durables » ont le vent en poupe…
L’enjeu des marchés publics
Selon le Baromètre des tendances Belgique/
Pays-Bas 2006, 42 % des Belges affirment
acheter un produit « durable » au moins une
fois par semaine. « Carrefour, qui avait retiré
les détergents ECOVER de ses rayons, les a
récemment réintroduits parce que le chiffre
d’affaires de cette marque a bondi de 26 %
en 2005 – la plus forte croissance dans ce
segment », souligne Catherine Rousseau.
D’après FLO, l’organisation internationale
de labellisation du commerce équitable, les
ventes mondiales de produits certifiés ont
grimpé de 37 % en 2005, atteignant 1,1 milliard d’euros. Certes, le café équitable, produit phare du mouvement, ne représente que
0,009 % du chiffre d’affaires mondial du café.
Mais c’est sa croissance à deux chiffres – et
celle des autres produits « durables » – qui
séduit les distributeurs.
L’automne dernier, Colruyt lançait ainsi sa ligne de produits Collibri, dont 3 à 5 % du prix
de vente servent à soutenir des projets éducatifs au Sud. Un mois plus tôt, c’était l’importateur de café anversois Efico qui lançait son
label de café Sustainable, Fair & Free Trade.
Dans les deux cas, Max Havelaar et d’autres
ONG sont montés au créneau, accusant ces
initiatives de brouiller l’image du commerce
équitable dans l’esprit des consommateurs
car elles ne respectent pas ses principes de
base (3).
Pourquoi ces poids lourds économiques en
bout de filière développent-ils leurs propres
labels privés ? « L’hypothèse la plus crédible réside dans la volonté des entreprises
de continuer à accéder aux marchés publics
et dans leur opposition idéologique au Fair
Trade, estime Pierre Biélande, rédacteur en
chef d’Alter Business News. Elles le font alors
dans le cadre des pratiques de la responsabilité sociale des entreprises et, si possible, à un moindre prix (4). » De l’équitable
« light », en somme, pour décrocher des marchés publics dont le cahier des charges stipule de plus en plus souvent que les produits
ou services sollicités doivent être « durables »
d’une manière ou d’une autre. Pour le café,
l’enjeu est de taille : « Les pouvoirs publics
sont les premiers consommateurs de café en
Belgique », précise Jean-François Rixen...
Le consommateur seul responsable ?
Reste une question de fond, soulevée par
le CRIOC : en promouvant les labels, les
autorités publiques ne délèguent-elles pas
VIII
[imagine 57] septembre & octobre 2006
« Il faut se débarrasser
des cow-boys ! »
De nombreux produits de grande consommation arborent une multitude de labels différents.
Ces derniers ont-ils encore une quelconque utilité ?
Une dizaine de labels existent, mais il faudrait en effet faire la clarté sur ce qu’ils signifient réellement. Un
label doit être fiable et ne doit pas uniquement être un truc de marketing. Certaines entreprises sabordent
tout en inventant elles-mêmes des labels. Il faut se débarrasser de ces cow-boys.
Qu’est-ce qu’un label fiable ?
Un label doit satisfaire à quelques conditions, notamment un contrôle indépendant et une bonne connaissance de la chaîne de production. Il faut en effet étudier tout le cycle de vie d’un produit : le développement, l’extraction des matières premières, la fabrication et la distribution. Chaque étape de cette chaîne
a un impact sur l’environnement et sur les plans économique et social. Il faut ainsi vérifier si de l’énergie
n’a pas été gaspillée, si les producteurs ont été correctement payés et si les droits du travail ont été respectés. Des exemples de « bons » labels ? Le Label social belge, l’Ecolabel européen, Biogarantie, FSC pour
le bois…
Ces labels se concentrent souvent sur une seule dimension…
C’est vrai. Ce serait évidemment une bonne chose de pouvoir disposer d’un label durable intégré au niveau européen, mais notre pays ne doit pas se contenter de l’attendre. En tant que secrétaire d’Etat au
Développement durable, je travaille sur la question d’arrache-pied. Mais c’est très complexe. En attendant,
j’essaie de soutenir le plus possible les bons labels et j’invite tous les services publics fédéraux à acheter un
maximum de produits durables. J’ai co-rédigé le Guide des achats durables dans ce but. Et lors du weekend portes ouvertes Développement durable, les 21 et 22 octobre prochains, les entreprises qui utilisent
ces labels tiendront le haut du pavé. N
au consommateur toute la responsabilité du choix relatif à ce qui est le meilleur
pour l’écologie ou le social ? « Les pouvoirs
publics devraient au contraire prendre leurs
responsabilités, estime Catherine Rousseau.
Comment ? En renforçant les normes sociales
et environnementales des produits mis sur
le marché. En baissant la TVA des produits
les plus respectueux des critères du développement durable, ou en augmentant celle des
produits qui le sont moins. En développant
des étiquetages obligatoires sur les caractéristiques écologiques et sociales des produits,
à l’instar de l’étiquette énergie des appareils
électrodomestiques. Le consommateur pourrait ainsi comparer les performances environnementales ou sociales de deux produits
équivalents, ce qui est actuellement impossible. »
Au cabinet d’Els Van Weert, secrétaire d’Etat
au Développement durable et à l’Economie
sociale (lire interview ci-dessus), on répond
que le gouvernement fédéral montre luimême l’exemple. « Depuis 2005, les services
publics fédéraux sont obligés d’acheter les
produits “durables” recensés dans le Guide
des achats durables que nous avons rédigé.
Etant donné que les pouvoirs publics sont les
premiers consommateurs d’un certain nombre de produits, à l’instar du café, ce guide
a un impact considérable sur le marché de
ces produits, explique Tomas Sweertvaegher,
porte-parole d’Els Van Weert. Il ne faut par
ailleurs pas jeter le bébé avec l’eau du bain.
La réflexion sur un label durable fiable et intégré doit être poursuivie. Un seul label et des
étiquettes claires permettront à chacun de
distinguer facilement les produits durables
des autres. »
En attendant cette machette publique salvatrice, bon périple dans la jungle ! N
David Leloup
(1) Les coulisses du commerce équitable, Christian Jacquiau, Fayard, 2006.
(2) L’économie sociale ou « troisième secteur » se compose d’activités économiques
exercées par des sociétés (principalement coopératives), des mutualités et des associations qui ont pour finalité le service aux membres ou à la collectivité plutôt
que le profit. Ces structures jouissent d’une autonomie de gestion, ont instauré un
processus de décision démocratique et assurent la primauté des personnes et du
travail sur le capital dans la répartition des revenus.
(3) Suite à ces protestations, trois projets de loi (Ecolo, PS-SP.a et cdH) visant à
reconnaître juridiquement le commerce équitable ont vu le jour. Ils sont actuellement sur la table du Parlement fédéral.
(4) « Le Fair Trade sera-t-il victime de son succès ? », dossier disponible sur AlterBusinessNews.be.
-V[I^WQZ
Logos, labels, pictogrammes : comment s’y retrouver ?, CRIOC, 2004 ; disponible sur EcoConso.org.
Eco-Label.com, Social-Label.be, Biogarantie.be/fr/accueil.php, Oxfam.be, Collibri.be, EficoFoundation.org, BioPlanet.be,
SAW-B.be, L-achat-malin.be, FairTradeCenter.be, OIVO-CRIOC.be, CitizenDream.com, CaPasseParMoi.be.
Chiffres à l’appui
Dossier Consommation durable
Quelques
gestes simples,
bons pour la planète… et le portefeuille !
Par David Leloup
Fruits et légumes : en saison
On est foutus, on
mange trop…
de viande
Sources : Changement climatique – Comprendre et agir, Sabine Rabourdin, Delachaux et Niestlé, 2005 ; Réseau Eco-Consommation ; Etopia. Illustrations : D.R.
270 g de bidoche : c’est ce que
le Belge ingurgite en moyenne
chaque jour. Deux à trois fois
plus que ce qui est recommandé par les nutritionnistes !
Des excès qui ne sont pas sans
conséquences pour l’environnement : des chercheurs étasuniens ont montré que pour
produire 450 g de bœuf nourri
aux céréales, il faut l’équivalent
de 3,7 litres d’essence. Sept fois
plus que pour produire la même
quantité de volaille ! Tuyau : alternez viandes rouges, poisson,
volaille, œufs, fromages et protéines végétales (lentilles, soja,
pois chiches…).
Les fruits et légumes de saison sont moins chers, ont un meilleur goût et nécessitent
moins d’énergie à la production. Il faut en effet dépenser près de trois fois plus d’énergie pour produire des tomates en serre que des tomates de pleine terre en saison.
Alors, asperges, courges, myrtilles, rhubarbe… stop ou encore ? Réponses dans ce
calendrier des fruits et légumes : ConsoDurable.org/dossiers_detail.php?id=21.
Terroir, mon beau
terroir...
Importer 1 kg d’agneau de
Nouvelle-Zélande nécessite
3 litres de kérosène, faire venir
1 kg d’ananas frais du Ghana en
engloutit 2. Ce qui représente respectivement 7,5 et 5 kg de CO2…
Même topo pour les haricots du
Kenya qui, pour une même quantité produite, nécessitent 12 fois
plus d’énergie que des haricots
belges… Mangeons local !
Pas n’importe quel
poisson !
Sacs réutilisables
Comparé aux sachets en plastique classique, en plastique
biodégradable ou en papier, le cabas plastifié réutilisable
présente le meilleur bilan environnemental après quelques
utilisations.
A vos couvercles !
Ferme ta boîte !
Pour faire passer un litre d’eau de 14 à 100° C,
100 Wh sont nécessaires : l’équivalent de 10 ampoules basse conso allumées pendant une heure.
Mettre un couvercle sur la casserole pendant la
cuisson permet d’économiser 30 % de « combustible », quel qu’il soit !
Un particulier reçoit en moyenne 50 kg de publicités dans
sa boîte aux lettres chaque année. Une montagne de papier inutilement produit, transporté, puis brûlé ou recyclé.
Comme 1 kg de papier non produit économise 1,9 kg de CO2, il est
possible d’économiser 95 kg de CO2 chaque année en apposant un
simple autocollant « Pas de pub, merci » sur sa boîte aux lettres.
Un petit degré qui
fait une
différence
grosse
PC : ogre énergétique inside
L’énergie dépensée sur 4 ans par un ordinateur moyen de
gamme avec écran plat LCD représente quatre fois moins
d’énergie qu’il n’en a fallu pour fabriquer ledit PC (extraction des minerais, fabrication des composants, assemblages, transports, etc.).
L’ozone oui, le climat non
Si effectivement les aérosols qui affichent ce logo
ne contiennent pas de CFC (chlorofluorocarbure),
gaz nocif pour la couche d’ozone, ils renferment
en revanche un de ses cousins : le HFC (hydrofluorocarbure). Or ce dernier
favorise l’effet de serre : inscrit sur la liste rouge du protocole de Kyoto, il est
1 300 fois plus réchauffant que le CO2 ! Préférez donc les vaporisateurs manuels,
sticks et autres roll-on…
Réduire la température d’1° C sur votre thermostat général diminue votre
consommation de 7 à 10 %. Bon à
savoir, non ?
Vannes
thermostatiques à
tous les étages
Equiper tous les radiateurs d’une habitation d’une vanne thermostatique
permet d’économiser jusqu’à 15 % sur la
facture de chauffage.
-V[I^WQZ
EcoConso.be
Crioc.be
ConsoDurable.org.
Environ 80 % du poisson consommé est issu de
la pêche. Or l’homme surpêche et les réserves
de poisson s’amenuisent dangereusement...
L’aquaculture ? Pas encore vraiment durable.
Préférons donc des poissons labellisés MSC
(Marine Stewardship
Council) ou Fish Forever,
garantie d’une pêche
respectueuse des écosystèmes marins.
Imprimer « laser » revient cher
Imprimer une page avec une imprimante laser consomme
cinq fois plus d’électricité qu’avec un modèle à jet d’encre.
Et en mode veille, la laser engloutira sept fois plus d’énergie que la jet d’encre. Bref, préférez ces dernières équipées de
cartouches rechargeables et
économisez le papier en utilisant les deux faces.
Chasser les chasses
inutiles
Passer d’une chasse d’eau de 9 litres à une double
chasse (3 litres/6 litres) permet, pour une famille de
4 personnes, d’épargner quelque 40 m3 d’eau par an (environ 100 €). Cerise sur le gâteau : une économie d’environ
4 kg de CO2, car capter, purifier, transporter l’eau et la traiter comme rejet consomme aussi de l’énergie. Mais le plus écolo, c’est… l’urinoir, qui
avale moins d’1 litre d’eau par chasse. Classique ou design, il revient en
force dans les salles de bains.
[imagine 57] septembre & octobre 2006
IX
Sur la ligne de front
Entre épicerie bio
et supermarché
Sans radicalisme, mais en tentant de
trouver du sens à sa consommation,
la famille Noirhomme navigue entre
épicerie bio et supermarché.
Françoise passe trois fois par semaine à l’épicerie bio dont elle est devenue
coopératrice.
D
ans la famille Noirhomme nous trouvons le père, Marc, ingénieur architecte salarié (47 ans), bricoleur et cuisinier,
la mère, Françoise (45 ans), assistante sociale travaillant
dans le secteur de l’aide à la jeunesse et enseignante en
promotion sociale, responsable des achats dans la maison, et les trois filles, Lise (10 ans), Clara (15 ans) et Fanny (17 ans
et demi). Ils occupent une petite maison à deux façades proche du
centre de Liège, essayant de concilier écologie, santé, portefeuille... et
envies.
La voiture
Pour aller faire ses courses, Françoise prend sa petite voiture, la seconde de la famille, la première étant une camionnette. « Nous avons
vécu dix ans avec un seul véhicule, mais avec trois enfants, et des emplois fort éloignés de notre domicile – je travaille dans une ville voisine
et effectue des visites à domicile –, ça devenait impossible. » Le couple
X
[imagine 57] septembre & octobre 2006
tente alors de limiter au maximum l’usage de ses voitures. Françoise
fait du covoiturage une à deux fois par semaine, la camionnette est
une diesel qui sert aux différentes associations dont ils font partie, et
permet de transporter les vélos…
Les courses au magasin bio
Première étape, Le Temps des cerises, épicerie bio du quartier du
Laveu, où Françoise vient trois fois par semaine. Elle a commencé par
y acheter son pain, et en est aujourd’hui coopératrice. Ici, elle achète
du sucre en gros, des pâtes (« elles sont très bonnes, à un prix tout à
fait compétitif »), des chips, des crackers au sel pour les petits creux,
de la sauce spaghetti végétale bio (« pour les occasions où je n’ai pas
le temps de la faire moi-même »), du jus de pomme en bouteilles de
verre, des pâtés à tartiner (« chacun fait la veille au soir ses tartines
pour midi »), des œufs, un peu de charcuterie et de fromage puis ses
légumes (« de saison, et bio, pas bourrés de pesticides ! »). Une petite
Les courses au supermarché
Françoise ne passe en grande surface que deux fois par mois pour
remplir son chariot. Elle a choisi le Delhaize à cause de la présence de
nombreux produits bio. En règle générale, elle achète ces derniers ou,
s’ils ne sont pas disponibles, des produits de la marque du magasin.
« Je suis certaine qu’une grande partie de mon caddie est pour les
filles. Ne fût-ce qu’avec les collations… »
A l’entrée, rayon vin – « nous avons essayé tout ce qui était bio, tout
est bon ! » – elle prend un peu de cidre. Ensuite, rayon produits laitiers : de la crème fraîche, divers yaourts, du lait demi-écrémé (« on
n’en trouve pas au Temps des cerises »), un rouleau de pâte feuilletée,
le tout bio. Pour les boissons, c’est un peu exceptionnel aujourd’hui :
Françoise a conservé un bon-cadeau (« C’est très rare, je les oublie
toujours et ça donne du travail inutile aux vendeuses »), et sa plus
jeune fille Lise est bien tentée par l’essai de la bouteille d’Oasis qu’il
propose… Pour le reste, rayon boissons, pas de Coca par exemple
(« J’aime pas ça », dit Lise), mais quelques « petits jus », même si
Paul n’apprécie pas : « Il trouve que ce n’est que du sucre ! ».
Françoise achète ici un peu de viande bio, tout en trouvant horribles
les emballages, avec barquette et film plastique. Elle craque aussi pour
du jambon d’Aoste, sachant que sa fille l’adore. Dans les céréales pour
petit déjeuner, c’est pareil, les Kellogg’s ou Nestlé étant nettement plus
au goût de ses filles que les mueslis bio, « mais la condition – pas
toujours respectée – c’est qu’elles se lavent les dents après les avoir
mangés ». Par contre, pour choisir un pot de choco à tartiner, Lise
hésite entre le bio de Delhaize et celui d’Oxfam. Le message et les
habitudes semblent transmis ! La fillette veut également un paquet de
Prince Start, des biscuits pour petit déjeuner, mais Françoise refuse
net : « Ces biscuits sont emballés par paquets de quatre, ce qui incite
évidemment à les manger tous les quatre, alors que c’est trop. »
Enfin, dernière étape, les cosmétiques et produits d’entretien. « Depuis
des années, Marc veut que j’abandonne mon assouplissant classique,
mais il n’y a rien à faire… Je mets des boules dans ma machine pour
assouplir le linge, mais à mon sens ce n’est pas suffisant. J’achète
la même marque depuis des décennies, et je ne parviens pas à m’en
passer. » Françoise achète aussi un démaquillant pour les yeux :
« Nous avons essayé tout un temps de boycotter Nivea, mais c’est
très difficile. Un produit pareil, au Temps des cerises, c’est 17 euros !
Ce n’est pas possible. » Un dernier achat, des tampons hygiéniques :
l’une des filles refuse les produits « de base » que Françoise prend
Dossier Consommation durable
gâterie aussi, comme du sirop d’érable qu’elle trouve horriblement
cher mais que sa fille réclame depuis qu’elle a eu un cours sur le sujet. « J’ai essayé les galettes de riz ou les céréales d’ici, mais elles
sont toujours dans l’armoire, les filles n’en veulent pas. C’est pareil
pour les sauces, elles ne parviennent pas à concurrencer les DevosLemmens ! » En ce qui concerne l’eau, tout le monde boit celle du
robinet, mais Françoise achète de temps à autre une petite bouteille
pour servir de gourde : « Elles sont en plastique mais très solides et
peuvent être réutilisées longtemps ! »
Côté viande, les Noirhomme en consomment assez peu, deux fois par
semaine tout au plus. « Malheureusement, c’est souvent de la viande
hachée, car c’est ce que je trouve ici. Il faudrait commander, mais moi
je prends juste ce qu’il y a. Et puis la viande est tellement chère… »
Le Temps des cerises ne vend pas que de l’alimentaire. Françoise y
trouve aussi certains produits de beauté, « des crèmes composées de
produits naturels sans substituts de pétrole, etc., elles sont très bien.
Mais ça ne fonctionne pas toujours : l’an dernier nous avons essayé
la crème solaire, nous étions blancs avec des traînées brunes ! » Le
magasin vend également en vrac les produits d’entretien. Cette fois,
c’est son flacon de gel douche qu’elle remplit.
En tant que coopératrice, la famille Noirhomme a droit à 4 % de
ristourne, remise en début d’année. Une ristourne qui se montait à
105 euros l’an dernier, sur 2 625 euros de dépenses. « Il est évident
que les courses sont un gros poste dans notre budget. Si nous achetions tout en grande surface il diminuerait, mais c’est un choix. »
habituellement, elle veut un applicateur. La consommation va parfois
se nicher dans les détails…
Les vêtements
« Là, c’est vraiment un poste compliqué. Il faudrait tout aller chercher
chez Oxfam et en seconde main. » Et si les filles n’achètent pas de vêtements de marque, elles vont chez H&M. « Nous essayons d’utiliser
le plus longtemps possible nos affaires, nous regardons vraiment dans
nos armoires pour voir ce qu’elle contiennent – pour ne pas acheter des
choses inutiles. Lorsqu’on achète un vêtement pour Lise, la plus jeune,
il sera un peu ample la première année, à la bonne taille la seconde
et un peu petit la troisième ! Lise récupère aussi des vêtements de
ses aînées, mais celles-ci changent beaucoup et vite, et comme elles
n’ont pas du tout le même gabarit elles ne peuvent pas se refiler leur
affaires… »
L’énergie
En acquérant une maison de ville, les Noirhomme voulaient faire un
choix raisonnable. Un chauffage au gaz étant déjà installé, ils se sont
contentés de remplacer la vieille chaudière. « Mais nous contrôlons
nos radiateurs : quand nous quittons la maison le chauffage se met à
basse température, les chambres ne sont pas chauffées, le soir nous
coupons tout sauf dans les pièces où nous serons le matin – salle de
bains, cuisine, hall. » Les toits ont été progressivement bien isolés.
Lors de l’installation d’une deuxième salle de bains pour les filles, la
question du chauffe-eau solaire s’est posée : « L’investissement était
important, et nécessitait d’effectuer à nouveau des travaux sur un
toit qui venait d’être refait… Alors nous avons laissé tombé, explique
Marc. Mais le gaz n’était pas possible non plus, du coup c’est un boiler
électrique, et notre facture a augmenté d’un tiers ! Notre électricité
est verte, d’accord, nous avons changé de fournisseur, mais tout de
même… » La question n’est donc pas tout à fait tranchée.
N Laure de Hesselle
L’achat :
entre plaisir et consolation
Nous avons tous connu, un jour ou l’autre, ce moment de plaisir fort que procure le simple fait… d’acheter. Après une longue semaine de stress, ce pénible dossier enfin rendu, l’envie devient pressante : pour
vous récompenser de votre effort, vous méritez bien de vous offrir un petit cadeau ! Un vêtement, un CD,
un bouquin, un outil de jardin, un vieux meuble, tout peut faire l’affaire. Ce qui compte, c’est que l’objet
ne vous soit pas « nécessaire » ou « utile ». Le phénomène se reproduit plus ou moins souvent, en cas de
stress chez les uns, de petit coup de déprime chez les autres, histoire de se faire plaisir.
« Acheter, commente Michel Lejoyeux, chef du service psychiatrique des hôpitaux Bichat et PerrayVaucluse, professeur à la faculté de médecine de Paris VII (1), c’est bien entendu acquérir un objet, mais
aussi de la puissance. Dans une société de consommation comme la nôtre, acheter c’est se prouver que
l’on fait partie de cette communauté, c’est rassurant. C’est aussi un piège : car le vrai besoin est celui de la
réassurance et non de l’objet réel. »
Il existe deux types d’objets : les utilitaires, puis ceux qui recèlent une promesse. Grâce à ces derniers,
nous allons changer de vie, c’est le ressort sur lequel joue bien sûr la publicité. « Si je m’achète une nouvelle veste alors que j’en ai plein mon placard, continue le psychiatre, c’est parce que je suis convaincu que
les autres vont me regarder différemment lorsque je la porterai. Les achats sont souvent associés à notre
narcissisme, à l’image que les autres ont de nous. » Du coup, plus nous allons mal, plus nous sommes
souvent victimes de « l’achat consolateur ».
« Mais un achat peut aussi nous permettre de nous projeter dans un futur meilleur, d’ouvrir une fenêtre.
Comme beaucoup d’autres, je me suis par exemple offert l’intégrale Mozart. Je ne l’écouterai sans doute
jamais en entier, mais ces CD m’offrent un potentiel, le projet hypothétique de passer de bonnes soirées
à écouter du Mozart. Ajoutez à cela la peur de manquer une bonne affaire – l’idée marketing de cette
opération – et vous obtenez un achat plaisir très réussi ! » NL.d.H.
(1) La fièvre des achats, Michel Lejoyeux et Jean Adès, Ed. Les Empêcheurs de penser en rond, 2002. Dernier ouvrage paru : Overdose d’info,
guérir des névroses médiatiques, Michel Lejoyeux, Seuil, 2006.
[imagine 57] septembre & octobre 2006
XI
Consomm’action
Vincent
D.R.
Du solaire pour la planète
Marc
D.R.
Objectif « zéro CO2 » pour 2007
L
a filiale gantoise du constructeur suédois de camions Volvo, la plus importante du groupe, a surpris tout le monde en étant
la première grande entreprise belge à promettre de ne plus produire de CO2 . Marc Seghers, directeur de l’infrastructure de
Volvo Europa Trucks, a fixé la date limite à fin 2007.
« Nous avons choisi de remplacer l’énergie dont nous avons besoin pour notre chauffage, à savoir le gaz naturel, par de la biomasse.
En 2005, les chaudières à gaz de notre entreprise rejetaient encore 4 020 tonnes de CO2 , ce qui correspond à la consommation
d’environ 1 100 familles. De plus, l’électricité qui nous est fournie par Electrabel générait elle aussi une importante quantité de CO2 :
quelque 6 800 tonnes en 2005. En tout, Volvo Gand produisait donc près de 11 000 tonnes de CO2 pour construire les camions.
Avec les nouvelles centrales fonctionnant à partir de biomasse, les émissions locales sont réduites à zéro. Une seule chaudière est
supprimée, une est conservée en guise de sauvegarde et une installation existante a été transformée pour pouvoir brûler du biogaz.
Electrabel pourra également construire sur notre terrain une nouvelle installation de chauffage qui fonctionnera à partir de granulés
de bois, faits de sciure et de copeaux comprimés.
L’énergie est pour nous une préoccupation de longue date. A côté de la qualité et de la sécurité, l’environnement constitue une des
valeurs essentielles au sein du groupe. Entre 2001 et 2005, nous avons diminué la consommation d’énergie de 23 % à Gand, alors
que la production augmentait de 15 à 20 % au cours de la même période.
60 % de notre consommation d’électricité sont consacrés à l’éclairage. A Volvo Parts, l’éclairage fait l’objet d’une révision qui va nous
permettre d’économiser 20 % d’électricité. A Volvo Trucks, nous installons, dans la structure faîtière, des lanterneaux de 20 mètres sur
5. Ce qui d’une part améliore le confort de notre personnel, et d’autre part nous permet de travailler sans éclairage de 8 à 18 heures,
de mai à septembre. La moitié de l’entreprise sera bientôt équipée de la sorte. Dès que les licences seront en ordre, Electrabel pourra
également installer trois éoliennes sur notre terrain. Celles-ci doivent couvrir 50 % de notre consommation. Pour les 50 % restants,
nous achèterons, toujours à Electrabel, de l’électricité dotée d’un certificat vert. Ce qui ramènera à zéro nos émissions de CO2.
Mais nous avons bel et bien l’intention de faire baisser le chiffre de 50 % d’électricité achetée. Outre les éoliennes, des tests de cellules
solaires photovoltaïques sont en cours. Et nous avons lancé un projet visant à produire de l’eau chaude pour nos sanitaires grâce à
des panneaux solaires thermiques.
L’investissement dans les turbines et dans les installations de chauffage s’élève à environ 10 millions d’euros. Il y a trois ans, nous
pensions que ceci ne serait bénéfique que sur le plan technico-environnemental, mais avec la montée en flèche constante du coût
de l’énergie, nous y voyons maintenant également un projet rentable. J’estime que nous pouvons récupérer notre investissement
d’ici cinq ans, peut-être même trois. Le fournisseur de nos radiateurs installe par ailleurs beaucoup d’appareils dans l’horticulture.
Apparemment, les petites et moyennes entreprises voient aussi le bénéfice à retirer de la biomasse. » N Stefaan Anrys
V
incent Courtejoie est un passionné de longue date.
Dès les années 70, « cheveux longs et retour à la
nature », il découvre ce qu’on n’appelle pas encore
l’écologie et devient un féru de l’énergie solaire. Grâce à
un « Que sais-je ? », il bricole son premier capteur avec un
vieux radiateur. « J’étais à l’époque garagiste, mais je voulais
changer de métier. J’ai rencontré quelqu’un qui fabriquait
des maisons solaires et je me suis lancé dans l’aventure avec
lui, en potassant comme un fou. » Mais alors que la crise du
pétrole s’éloigne, les clients deviennent rares. Aujourd’hui,
heureusement, le solaire est à nouveau « dans l’air du
temps ». « Les mentalités ont changé, les gens commencent
à réfléchir à l’énergie qu’ils consomment. Ceci dit, ce n’est
que grâce aux subsides régionaux que le solaire trouve des
clients, très majoritairement ceux qui veulent “faire quelque
chose pour la planète”. Mais souvent, s’ils désirent installer
un chauffe-eau solaire, ils n’ont par contre pas bien isolé leur
toit ou règlent mal leur thermostat, etc. » Vincent Courtejoie
se transforme alors en « bureau d’études » et conseille
diverses améliorations.
« Ce que j’aime dans ce métier, c’est de tout faire de A à Z,
c’est d’ailleurs pour cela que je ne m’occupe que de petites
infrastructures. J’installais du solaire avant même que des
fournisseurs existent ! J’aime découvrir des choses nouvelles,
me documenter sans cesse. Ici, en plus, c’est utile à la planète,
ce qui est extrêmement important pour moi. Je refuse catégoriquement d’installer des choses qui produiront du gaspillage.
Par contre, j’aime poser de petits gestes, comme placer une
feuille réfléchissante et isolante derrière les radiateurs. Je
trouve ça vraiment utile. » N L.d.H
Titof
L’alternative jusqu’au bout des pédales
XII
[imagine 57] septembre & octobre 2006
D.R.
«J
e suis un propagandiste de l’alternative », rigole Titof. Dans le couple qu’il forme avec sa femme Dora, chacun joue son rôle. Elle
développe l’idéologie. Lui porte le verbe haut. Ensemble, ils réinventent une société qu’ils jugent trop étriquée. Un boulot fou,
qui ne laisse guère de temps pour un emploi rémunéré : la famille, forte de cinq enfants, vit du chômage. « Nos revenus ne nous
empêchent pas de faire des choix, poursuit-il. Nous mangeons bio et sans viande. Le tout est de diversifier correctement les repas. Avec un petit
moulin, nous broyons les céréales, achetées en vrac à bon marché. Nous faisons notre pain, même si la moitié de la famille n’en consomme pas.
Nous avons également un petit appareil pour faire du lait végétal que nous sucrons à notre goût. »
Consommer bio reste rentable même si c’est, avant tout, un choix de vie. « Les enfants ont leur pédiatre, mais Dora et moi ne voyons jamais
de médecin. A 37 ans, nous sommes rarement malades. » La viande ? « Ma femme ne l’aime pas, je m’y suis fait. J’ai un sommeil plus court
depuis que j’y ai renoncé. » Une aubaine, car dans l’appartement familial de Bruxelles, composé d’une gigantesque pièce unique, il est
difficile de traîner au lit.
Dora coud les pantalons de la famille. Le reste vient des magasins de seconde main. Ces comptes bien serrés dégagent un surplus pour
les dépenses culturelles. « Les enfants suivent des cours de danse et de chant. Je m’initie au cinéma d’animation. » Quant aux déplacements,
ils se font à vélo. Pour la santé et le plaisir. « Un cycliste fait corps avec son vélo, qui devient une prolongation de ses propres membres. »
Propagandiste toujours. Jusqu’au bout de la pédale.NJ.-F.P.
Titof (à gauche) avec un ami. Cinéaste amateur,
mais surtout photographe confirmé, Titof
trouve également des combines pour se
procurer de la pellicule à bon marché.
Dossier Consommation durable
Kathleen,
directrice... et fan du train
D.R.
E
lle le dit elle-même : Kathleen Steel, directrice générale du marketing et
de la communication chez Fortis Banque, est une fan des transports en
commun. Il y a vingt ans, elle a choisi de vivre en ville pour ne pas dépendre
de la voiture. Aujourd’hui, elle habite tout près de la gare de Gand-Saint-Pierre.
En fait, Kathleen dispose bel et bien d’un véhicule de fonction, mais elle le laisse
le plus souvent au garage. « Pour moi, disposer d’un chauffeur est tout à fait dépassé. J’aurais également pu refuser la voiture de fonction, mais alors je n’aurais
pas eu de voiture du tout. En fait, je l’utilise peu, car je me déplace toujours à vélo en
ville. Et, pour mon travail, je prends toujours le train. Même si je dois aller à Liège,
à Courtrai ou à Anvers. Je paie par conséquent mes voyages en train de mes propres deniers. Lorsque vous avez une
voiture de fonction, l’entreprise paie vos déplacements et votre parking, mais vous devez payer vous-même vos frais
de train. Le système fiscal est par ailleurs très pervers en la matière. Je peux m’imaginer que de nombreux cadres chez
Fortis sont prêts à prendre le train... mais pas s’ils doivent payer eux-mêmes tous les frais de déplacement, comme c’est
le cas actuellement. Si vous avez une voiture de fonction, vous devez en fait l’utiliser, peu importe le coût. Ou alors vous
la refusez et votre abonnement de train vous est remboursé. Comme il m’arrive d’avoir besoin d’une voiture, j’ai accepté
le véhicule de fonction... mais je paie le train.
Il est bien évidemment attendu d’une directrice générale qu’elle vienne avec son propre véhicule, voire avec un chauffeur.
Mais j’ai consciemment opté pour les transports en commun. Si nécessaire, je trouve toujours bien un chauffeur à la
banque. Je fais un peu figure d’exception, mais il y en a d’autres. Nous formons un réseau informel, parce que nous nous
rencontrons régulièrement sur le quai ou dans le train. Je connais des banquiers qui prennent uniquement le train sur la
ligne Gand-Bruxelles, parce que cela va plus vite. Je prends également le train parce que j’y apprends beaucoup. J’y vois
nos clients dans des conditions dans lesquelles mes collègues ne les verront jamais. J’observe les tendances et les évolutions. C’est dans la rue que l’on perçoit cela, pas au bureau et encore moins en voiture. Mes collègues disent alors “Voilà,
Kathleen a encore capté quelque chose dans le train”, mais quelques idées que j’ai lancées en marketing viennent de
mes voyages en train.
Tant de préjugés circulent sur les transports en commun. Je suis rarement en retard. Les trains sont à l’heure, du moins
dans les grandes villes. Les trains roulent très tard aussi et, le matin, j’ai un train toutes les cinq minutes pour Bruxelles.
C’est presque comme le tram. Et souvent ce sont des trains à double étage : ils sont confortables, vous n’y avez pas froid,
vous pouvez lire, vous n’êtes pas confronté aux embarras de la circulation, vous pouvez même déstresser. Si je reçois un
coup de fil confidentiel, je ne réponds pas ou alors je ne fais qu’écouter. Avec mon Blackberry (1), je peux envoyer des
courriels depuis le train et la connexion ne se coupe pratiquement plus jamais. Je ne souhaiterais absolument pas me
rendre à Bruxelles tous les jours en voiture. Chaque matin, je suis à huit heures au bureau. Et lorsque je le quitte, je sais
à la minute près à quelle heure je serai à la maison. Parfois, il m’arrive de rentrer en voiture avec un collègue, après une
réunion. Ou alors, s’il m’est impossible de rentrer chez moi, je dors à Bruxelles. Je suis en effet une véritable fan du train. »
Ingrid
Le GAC, pour savoir d’où
provient ce que l’on mange
NStefaan Anrys
(1) Système de courriel sans fil
www.natpro.be
(1) Repas pris en commun en partageant les plats apportés par les convives.
www.voedselteams.be
[imagine 57] septembre & octobre 2006
XIII
D.R.
«J
e suis une citadine, explique Ingrid Muller, cheville ouvrière du Groupe d’achat commun (GAC) de Pierreuse, à
Liège. Le GAC m’a permis de découvrir les saisons, les méthodes de conservation des aliments et, ce qui est le plus
nouveau pour moi, la réalité de l’agriculture. »
L’idée d’organiser des coopératives d’achat est vieille comme les mouvements sociaux. Depuis une petite dizaine d’années,
des citadins réinventent la formule sous divers noms : « Groupes d’achat solidaire », « Groupes d’achat anticapitaliste »
ou « Groupes d’achat commun ». On compte une vingtaine de ces groupes dans la partie francophone du pays. Et depuis
un an, l’association Nature & Progrès, tente de les fédérer pour dynamiser l’agriculture paysanne (en opposition avec
l’agriculture industrielle). En Flandre, les groupements d’achat locaux appelés voedselteams sont presque une centaine
« Auparavant, je compostais des aliments dans mon frigo »,
et collaborent beaucoup entre eux pour négocier avec leurs fournisseurs.
raconte Ingrid Muller, la cheville ouvrière du Groupe d’achat
A Pierreuse-Liège, où 15 à 20 commandes passent par le GAC, toutes les denrées alimentaires distribuées par le réseau
commun (GAC) de Pierreuse, à Liège. Elle utilise cette
(fruits et légumes, pain, lait, yaourt, fromages...) proviennent de petites structures de production régionales, travaillant
image drôle pour témoigner à quel point elle gérait mal sa
en bio. Le fonctionnement du GAC est simple : chacun des membres passe le lundi entre 19 et 20 heures afin à la fois
nourriture. Aujourd’hui, le bio, la fraîcheur, les saisons, lui
d’enlever sa commande et de réserver ses produits pour la semaine suivante. Un petit règlement d’ordre intérieur prévoit
ont fait découvrir tout un monde : le lien « élémenterre »
que chacun tient « la boutique » (étaler les produits, s’occuper de la caisse) une fois par mois. A l’issue de la soirée, toutes
entre l’alimentation et l’agriculture.
les commandes sont faxées aux producteurs. Une fois par mois également, tous participent à une auberge espagnole (1),
histoire de mieux se connaître, de faire le point et de rencontrer des producteurs.
Et les prix dans tous ça ? « Le principe est de demander une réduction de 10 % par rapport au prix de livraison dans les magasins bio, explique Ingrid.
Nous ajoutons 6 % à ce prix de base, pour couvrir les frais de fonctionnement du GAC, comme les transports ou l’impression de documents. » Mais là
n’est pas le plus important. Ce qui compte le plus pour les « Gaceurs » (prononcer ga-queur), comme ils s’appellent eux-mêmes, c’est la fraîcheur
et la qualité des produits, ainsi que le contact avec les producteurs. Au point que la caisse, alimentée par les fameux 6 %, peut aussi servir de
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fonds de solidarité avec eux.
« Vous allez rire, termine Ingrid, mais le GAC m’a rendu la terre accessible, il m’a donné l’audace de faire un potager. Grâce au GAC, je ne cuisine plus de
[email protected]
la même manière, j’ai appris à faire du pain... et même à traire. » Chouette GAC, en effet ! NA.R.
Week-end portes ouvertes de
21 & 22 octobre 2006
Lors de ce week-end portes ouvertes, des dizaines d’entreprises et associations de votre
région vous proposeront de consommer durablement – et parfois même savoureusement !
Bloquez dès à présent ces dates dans votre agenda !
Bruxelles
QSalon du tourisme durable
L’ASBL Tourisme Autrement promeut le développement d’un tourisme durable, respectueux
des populations locales et de l’environnement,
et qui engendre une répartition plus juste des
bénéfices liés aux activités touristiques. Dans
cette optique, elle organise sur le site de Tour
& Taxis le premier salon international et interactif du tourisme durable. Venez découvrir
comment vous faire du bien tout en en faisant
aux autres !
Avenue du Port, 86c – 1000 Bruxelles
QWWF
QNature & Progrès
Faites connaissance avec le développement
durable au Nord comme au Sud, grâce à des
stands interactifs. Vous voulez en savoir plus
sur la vie marine, calculer votre empreinte
écologique, ou encore découvrir les projets du
Fonds mondial pour la nature (WWF) sur le
terrain ? Vous êtes tous bienvenus, petits et
grands !
Après l’énergie, l’habitat : visite d’une
construction à ossature en bois et murs de
paille. Pourquoi et comment ? A découvrir sur
place !
Samedi 21 et dimanche 22 octobre de 10 à 17 h
WWF.be
Namur
(entrée : 8 `, étudiants, seniors et groupes de
plus de 10 personnes : 5`)
Tourisme-Autrement.be
QPEFC
Visites guidées des bureaux, informations interactives et jeux de questions pour découvrir
ce qu’est une banque durable. Afin que votre
épargne rapporte autant au monde dans lequel
vous vivez qu’à votre portefeuille !
Découvrez comment protéger nos forêts en
privilégiant le bois d’origine durable, grâce au
label PEFC. Une agréable promenade guidée
dans une forêt privée vous est proposée.
Famille Desclée.
Les Quartiers, 7 – 5330 Sart-Bernard
Dimanche 22 octobre à 10 et à 14 h
Triodos.be
QOxfam Solidarité
Un magasin de seconde main, mais aussi des
ateliers de recyclage informatique, des voyages aux « Carrefours du Monde », ainsi que
l’expo sur le développement durable avec des
partenaires du Sud : de quoi un peu mieux découvrir ce qui se passe au bout du monde… et
dans son propre quartier !
Rue de la Colonne, 56 – 1080 Molenbeek
Samedi 21 et dimanche 22 octobre de 10 à 18 h
OxfamSol.be
XIV
[imagine 57] septembre & octobre 2006
NatPro.be
Q&LWL]HQ'UHDPFondation
pour les Générations Futures
Derrière chaque produit artisanal qui se trouve sur les présentoirs de la boutique : une
histoire, des vies… Venez découvrir comment
contribuer à un futur meilleur en faisant ses
achats !
Rue Saint-Jean, 12 – 5000 Namur
Samedi 21 octobre de 11 à 18 h
FGF.be et CitizenDream.com
Liège
PEFC.be
Rue Haute, 139/3 – 1000 Bruxelles
Samedi 21 et dimanche 22 octobre de 14 à 17 h
Samedi 21 octobre de 8 h 30 à 15 h 30
Boulevard E. Jacqmain, 90 – 1000 Bruxelles
Samedi 21 et dimanche 22 octobre de 10 à 18 h
QTriodos
Rue de Dave, 520 – 5100 Namur
QVR & Tech
Des spécialistes pour répondre à vos questions sur les énergies renouvelables. Comment
mieux vivre demain grâce à ce que la nature
nous offre. Trucs et astuces en direct.
Rue Trou du Sart, 5 – 5380 Fernelmont
Samedi 21 et dimanche 22 octobre de 10 à 16 h
VRTech.be
Q6DORQGX'pYHORSSHPHQW
durable
Diverses associations et entreprises de différents secteurs s’associent pour vous inviter à
leur salon du développement durable. Dans
un site vert, à deux pas de la ville, venez découvrir les animations, conférences, échanges, jeux, balades à vélo, ou encore cuisine
du terroir, sans oublier la visite de la centrale
hydroélectrique de Merytherm.
Promenade du Déversoir, 26 – 4130 Méry-Tilff
Samedi 21 et dimanche 22 octobre de 10h à 18h
EcoHom.be, Merytherm.be,
Mocka.be/lecoteau,
Membres.Lycos.fr/pariasbl, etc.
Dossier Consommation durable
la consommation durable
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me complet, ou téléphonez au 02 277 50 13. En attendant, voici quelques suggestions
d’escapades pour vous mettre l’eau à la bouche…
QASBL Terre
Que deviennent les vêtements que vous
donnez ? Servent-ils uniquement à habiller
d’autres personnes ? Venez découvrir, au parc
industriel des Hauts-Sarts, les installations de
tri, celles de fabrication des panneaux d’isolation, goûter les produits de la ferme bio de
la Strijk (Aubel), ou encore faire du shopping
durable dans la boutique… Il y en a pour tous
les goûts !
4e avenue, 45 – 4040 Herstal
De Charleroi à Tintigny
De Mons à Mouscron
QEspace Environnement
QComité des Collines
Découvrez tous les trucs et astuces pour réduire la quantité de déchets que vous produisez.
Compostage à domicile, eau 200 fois moins
chère et autres idées d’« achats malins » : des
petits gestes pour vivre mieux en participant,
chacun à son échelle, à un monde meilleur
pour tous, aujourd’hui et demain.
Une ASBL de pédagogie du développement durable pour animer des débats sur la consommation avec différents partenaires. L’occasion
de découvrir de quoi il s’agit, derrière des mots
de plus en plus entendus mais encore souvent
flous. Et aussi l’occasion de participer !
7800 Ath (lieu et heures à déterminer)
Samedi 21 octobre de 10 à 17 h
Rue de Montigny, 29 – 6000 Charleroi
Samedi 21 octobre et dimanche 22 octobre
Terre.be et Strijk.be
Samedi 21 octobre de 14 à 18 h
CDCH.be ou 068 44 50 99
Espace-Environnement.be
QCluster Eco-Construction
Aux Hauts-Sarts également, retrouvez sur un
site unique différents acteurs de l’écoconstruction. Matériaux écologiques, isolation acoustique, gestion énergétique, bioélectricité, puits
canadiens, mobilier écologique, etc. Un tour
d’horizon passionnant, sans devoir courir aux
quatre coins de la ville !
1e avenue, 25 – 4040 Herstal
Samedi 21 et dimanche 22 octobre de 10 à 18 h
EcoConstruction.be, Acoustix.be,
EtudesEtVie.be, Eco-Energie.be, Wool.be,
NaturHome.net, PSO.be, etc.
QLe Monde des Possibles
Envolez-vous vers des destinations méconnues avec les meilleurs des guides : des femmes et des hommes qui tisseront, avec vous,
les couleurs de leurs expériences diverses d’ici
et d’ailleurs, à travers contes, chants, jeux et
récits. Embarquez-vous pour l’ailleurs !
Rue Thone, 5 – 4020 Liège (Bressoux)
Samedi 21 octobre de 13 à 17 h
LeMondeDesPossibles.com
Q/¶(SL'RUp
Joindre l’utile à l’agréable en faisant la fête : le
bal folk de Léglise, au profit d’une ONG pour
réfugiés (ADPM.be), avec restauration bio
et équitable assurée par la boulangerie L’Epi
Doré. Les initiatives pour un futur plus respirable et plus juste méritent bien une fête !
Q'URLWHW'HYRLU
Comment concilier à la fois des intérêts sociaux, environnementaux et économiques ?
Un exemple concret avec Droit et Devoir, une
entreprise de formation par le travail (EFT)
dans le secteur du reconditionnement des ordinateurs. Toutes les idées sont bienvenues !
Rue du Fish Club, 6 – 7000 Mons
Rue des Anciens Combattants, 44 – 6860 Léglise
Samedi 21 octobre de 10 à 14 h
Samedi 21 octobre à 20 h et dimanche 22 octobre à 6 h
DroitEtDevoir.com
Lepidore.be
QPasseport sans Frontières
Venez découvrir des ateliers créatifs, rencontrer de nombreux acteurs locaux (producteurs
du terroir, spécialistes du jardinage écologique, experts en traitement de l’eau...), ou encore assister à une conférence ou à la remise
du prix des écoles…
QELEA
Une association active dans la promotion de la
construction durable et l’utilisation des énergies renouvelables, à votre disposition pour
explorer les secteurs de la production individuelle d’énergie et de l’agriculture bio, autour
d’animations et de dégustations. Un moyen
bien plaisant pour s’informer ou découvrir de
nouveaux horizons !
Rue des Saucettes, 90 – 6730 Tintigny
Samedi 21 et dimanche 22 octobre de 10 à 17 h
Rue de la Rousselerie, 101 – 7712 Herseaux
Samedi 21 et dimanche 22 octobre de 10 à 16 h
LaNatureMaMaison.be
Ce Week-end portes ouvertes est une initiative de la secrétaire d’Etat au Développement durable et à l’Economie sociale.
[imagine 57] septembre & octobre 2006
XV
Les amis de la planète ne sont plus
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