Revue Romain Rolland
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Revue Romain Rolland
n°03 L’ Lycée Romain Rolland Ivry juin 2015 œil éc out e! Dans ce numéro : Radio Art Théâtre Voyages gratuit Edito L’œil écoute ! Extraordinaire, étrange, décalé et fabuleux... Animateurs de radio aux manettes de l’émission de France Inter le téléphone sonne, photographes au BAL, conteuses tutoyant les fées, plasticiens de l’exposition réalisée pour les portes ouvertes, comédiens de terminale, voyageurs outre-Rhin et outre-Manche, les lycéens réalisent, pour la fin de l’année, un numéro au top ! Sommaire Allo, l’info ................................................................4 Radio en banlieue ............................................................................................4 Impressions en direct .......................................................................................8 D’art, d’art ..................................................................10 L’expo de l’année ! .........................................................................................10 Mon œil, des citoyens regardeurs ...................................................................14 Du théâtre et des fées .................................................16 Fairy Tale ............................................................................................................... 16 En scène ! entre Ivry et Orléans ............................................................................... 18 Voyages, voyages .......................................................20 À Berlin ..................................................................................................................20 Autour de Londres ...................................................................................................22 Ont participé à ce numéro : Les classes de 2nde3, 2nde9, 1èreES1, 1èreL2, Myriam Berrahmoun, Ilda Bihorac, Hannah Cambré, Juliette Chen, Isciane Farigole, Ghulam Haseeb, Ourida Hassoune, Emma Marie, Dihya Moussi, Kristina Rajner, Kazeyline Tan, Adam Ziazni Merci à M. Candela, Mme Camper, M. Ely, Mme Ezzahir Mme Larbi, Mme Logereau, Mme Nallet, Mme Trilles, M. Sguario Un merci à l’ équipe de l’ émission du téléphone sonne et tout particulièrement à Hélène Jouan, Ophélie Vivier et Sylvain Guilbaud pour leur accompagnement chaleureux des élèves lors de la préparation de l’ émission... Photo de couverture : M.Sguario Photographies : 2nde3, Stéphane Bidoc, Ghulam Haseeb Réalisation de ce numéro Maquette : Stéphane Bidoc Coordination : Claire Lafage 2 le journal du lycée Agenda Théâtre Vendredi 12 juin, 19h, Gare au théâtre, Vitry De l’autre côté du miroir d’après Lewis Caroll par les élèves de la classe d’UPE2A Cinéma Vendredi 5 juin de 17h30 à 19h, salle polyvalente les films des élèves de 2nde8 Mardi 9 juin de 17h30 à 19h, salle polyvalente les films de l’Atelier (toutes filières) Vendredi 26 juin de 18h à 20h au LUXY les films des 1ère, terminale L, enseignement de spécialité suivi d’un buffet puis de 21h à 23h, 7 courts métrages sélectionnés par les élèves de 2nde8 lors de l’atelier de programmation Petit message de Anne, l’infirmière du lycée Je suis arrivée à Romain Rolland en septembre 2013. Je vous ai trouvé très accueillants et toujours d’accord pour entreprendre avec moi des activités aux profits des autres (information sur le S.I.D.A., l’alcool et ses risques, la sexualité). Je ne reprendrai pas ma place d’infirmière en septembre car pour moi l’heure de la retraite sera venue. Je profite de votre journal pour vous dire AU REVOIR et MERCI d’être des élèves aussi vifs, brillants et si accueillants avec les élèves un peu handicapés qui sont rayonnants car vous êtes vous tous FORMIDABLES ! Réussite au bac, bien sûr pour les élèves de Terminale ! J’ai de la chance de terminer ma carrière avec vous, restez aussi sympathiques. En scène : La faute à Kader ! ! Petit compte-rendu du spectacle écrit et présenté par les élèves de 1èreES1, vendredi 17 avril, maison de quartier Monmousseau. Les spectateurs, très enthousiastes se sont très vite plongés dans les saynètes, et ont applaudi avec ferveur. A la fin du spectacle, deux élèves jouant dans « Les voisins » ont répondu aux questions des spectateurs, avec l’aide de Martine Derrier, de l’association DAJA et de la sociologue Mandana Azerbeh. Les questions portaient majoritairement sur le cheminement du projet : n’y avait-il pas eu de désaccord par rapport au choix du thème ? Les élèves avaient-ils tous la même opinion sur le sujet ? Etc... Nous, les journalistes avons profité du débat pour distribuer des questionnaires. Tous les spectateurs ayant répondu disent avoir beaucoup apprécié le spectacle. Les jeunes de 11-20 ans ont en grande majorité préféré la saynète « Les voisins » et « Levée de voile », et disent s’être reconnus dans les saynètes. Les 20-30 ans ont eux aussi apprécié « Levée de voile », mais aussi « Le travail des préjugés ». Nous constatons les mêmes résultats chez les 50-70 et plus. L’expérience acquise par les élèves suite à cette prestation leur a permis de créer des liens plus forts entre eux, mais surtout de développer leur esprit critique, et d’extérioriser tout ce qu’ils avaient sur le cœur, de se libérer de toute l’incompréhension, stigmatisation dont ils ont pu être victimes. Ayant eu beaucoup de plaisir à jouer ces saynètes, ils retenteraient bien l’expérience à la fin de l’année, en les présentant au lycée, qui sait ? Kristina Rajter et Dihya Moussi Lycée Eco responsable : choix du logo Dix-huit élèves de la classe de 2nde9 ont planché sur la réalisation d’un logo éco-responsable pour le lycée à imprimer sur les gobelets réutilisables de la MDL. Deux scrutins se sont tenus les samedi 11 avril (journée portes ouvertes) et vendredi 15 mai. Qu’ils soient élèves, personnels d’entretien, de maintenance, de cuisine, professeur, chacun a eu la possibilité de glisser le numéro de son dessin préféré dans l’urne ! Résultat : sur 233 votants, on dénombre 226 suffrages exprimés et sept bulletins blancs ou nuls. Si chaque dessin a reçu un ou plusieurs suffrages, trois d’entre eux se sont nettement détachés avec un nombre important de voix, mais c’est le dessin n°6 qui l’a emporté avec douze voix d’avance sur le deuxième. Que son auteur reçoive nos félicitations ! Nous remercions également l’ensemble des contributeurs pour cet exercice et leur investissement. Mme Maman le journal du lycée 3 Allo, l’info Radio en banlieue Qu'est-ce que « Le Téléphone sonne ? » Une émission de radio, qui, depuis 30 ans, sollicite les questions des auditeurs sur un sujet de société ou d'actualité, questions qui s'adressent à des experts et spécialistes du domaine, invités tout spécialement au micro. Elle est diffusée de 19h15 à 20H, du lundi au jeudi, sur l'antenne de France Inter, radio du service public. Dans le cadre de la Semaine de la Presse, les élèves de 1ES1, classe « média » cette année, ont été sollicités pour préparer une émission accompagnés et aidés par l'équipe d'Hélène Jouan, productrice et animatrice du « Téléphone sonne ». Pourquoi la banlieue est-elle traitée si négativement par les médias ? Tel est le thème que les élèves ont choisi d’explorer avec leurs invités. Jeudi 7 mai, 19h15 : les 1 ES1, avec Hélène Jouan et son équipe sont aux manettes du « Téléphone sonne » en direct du lycée Romain Rolland ! « Notre lycée est un puits de culture et d’origines mais ce n’est pas l’image qu’on en diffuse ! » Williams Première question d’Adel « Racailles, voyous, bandits, criminels, gangs ! Des étiquettes qu’on colle systématiquement à la banlieue et à ses habitants. La faute à qui ? Aux médias et à la télé, en particulier. Pourquoi ne montrentils que les aspects négatifs des banlieues ? Sont-ils conscients que c’est un miroir déformant qui a un impact sur notre vie à nous, nous, les banlieusards ? Autant de questions que nous avons envie de poser ce soir et où nous espérons bien obtenir des réponses claires ». et qui avait été reçu avec colère par les habitants. Mais cela a entraîné aussi des réactions positives dans un collège - création d’une classe média, d’un journal- et de nombreuses initiatives de citoyens qui souhaitent changer l’image de leur quartier. Car vous avez raison, (mais pas toujours raison) les médias et les télévisions caricaturent la banlieue. Je fais aussi de la formation « Reporter citoyen », gratuite pour des jeunes, en partenariat avec des villes de banlieue. http://latelelibre.fr/ http://www.reporter-citoyen.fr/ Axèle présente John Paul Lepers « John Paul Lepers, vous avez votre propre magazine d’investigation Vox Pop sur Arte,vous avez créé une webtv, LaTéléLibre.fr, un média citoyen, indépendant et participatif sur internet. Vous initiez des jeunes des quartiers populaires en matière d’audiovisuel et tournez actuellement un film sur la banlieue. Qu’espérez-vous montrer avec votre reportage ? » Kelly présente Jérôme Berthaut... « Jérôme Berthaut, jeune sociologue des médias, enseignant-chercheur à l’université de Bourgogne,vous êtes l’auteur de « La banlieue du 20 heures ». Pourquoi s’intéresser à la banlieue ? » JPL Je tourne en effet un film sur la Villeneuve à Grenoble, film qui réagit à un reportage d’Envoyé spécial diffusé il y a 2 ans sur France 2 4 le journal du lycée JB Ce questionnement vient des polémiques sur les reportages vus à la télé sur les quartiers populaires. Je souhaitais résoudre ce mystère pour moi : comment se fait-il que les journalistes, pourtant conscients des processus de stigmatisation engendrés par les médias, reproduisent et produisent malgré tout toujours ce même type de reportages ? ... et Manuel Tissier « Manuel Tissier, vous êtes grand reporter à la rédaction de France 2 en charge des quartiers populaires et de la politique de la ville. Pourquoi êtes-vous spécialisé dans ce domaine. Est-ce un choix ? Ou bien quelque chose ou quelqu’un a provoqué cette envie ? » MT Oui, une rencontre à Montreuil avec des jeunes qui réalisaient un reportage sur Rachid Santaki (issu des quartiers populaires et auteur de polars sur la banlieue) m’a donné envie de travailler en prenant en compte le regard des habitants de la banlieue. Par ailleurs, j’habite moi-même Montreuil. http://rachidsantaki.com/ http://www.acrimed.org/article4205.html Soraya « Il me semble que « ban- font bouger les choses en banlieue, dias de service public ont la volonté lieue=jeunes de cité, barbares, racailles » est l’image véhiculée par les médias. Ces représentations sont très stéréotypées, dévalorisantes et surtout méprisantes pour ceux qui y vivent. J’aimerais alors savoir, pourquoi les médias ont une telle approche de la banlieue ? En avez vous conscience ? Comment l’expliquez vous ? » MT Souvent, les télés réalisent des reportages là où ça se passe mal : là où il y a des problèmes, des tensions, mais cela ne concerne pas que la banlieue. Dire que l’on ne montre que ça est faux mais c’est vrai que les sujets spectaculaires prennent le plus de place. Des sujets existent autour de ce qui se passe de positif, j’en fais moi-même. JB Oui, ce qui domine, à la télé, ce sont les problèmes sociaux dans les quartiers populaires. Cela n’a pas toujours été si stéréotypé, les stéréotypes se sont aujourd’hui renforcés : on parle de plus en plus de faits divers à la télé et depuis 10 ans, c’est en hausse constante. Les quartiers populaires sont les principaux terrains où les journalistes vont pour rapporter des faits divers. Océane « Pourquoi ne pas rendre visible et spectaculaire tout particulièrement ce qui est joyeux, ce qui se passe bien, les fêtes, le rôle des associations et où l’on perçoit la cohésion ? » MT Le principe des journaux na- tionaux comme France 2 est de s’adresser au plus grand nombre et de proposer des sujets les plus universels possible. Des initiatives, des personnes qui il y en a et le devoir de l’antenne est de faire entrer des boursiers, d’autres aussi de raconter ce réel là. parcours (comme les classes égalité Bondy blog) pour réaliser une mixiJPL C’est vrai que la TV est friande té sociale dans les rédactions. du drame, c’est clair. Et le joyeux, les fêtes c’est montré ailleurs : la http://esj-lille.fr/prepas/prepa-edc/ plupart des journalistes de la télé ne connaissent ni Ivry, ni Vitry, ni Mohammed à Manuel Tissier la banlieue, n’y habitent pas et n’y « Y- a t-il des banlieusards dans viennent qu’en cas de problème. La votre équipe ? » plupart ont eu les moyens de suivre une école à bac +5. Fils et filles de MT Dans mon équipe, moi, dans riches, la banlieue n’est pas leur uni- la rédaction, peu. Mais le fait de vevers. nir de banlieue n’implique pas forNous, à la télé libre, nous formons cément que l’on va porter un autre des jeunes des quartiers d’Ile de regard sur l’information. France, pour ouvrir cette porte à des gens qui peuvent témoigner de ce Hélène Jouan « Est-ce que le qu’ils connaissent. fait de venir de banlieue change quelque chose ? Est-ce que la Djibril à John Paul Lepers hiérarchie laisse la parole s’expri« Vous êtes né à Neuilly sur Seine, mer ? » pensez-vous que vous seriez devenu facilement journaliste si vous JB Il y a des essais de diversifier la étiez né à Vitry ? » composition des rédactions mais les jeunes journalistes sont tributaires JPL J’ai eu la chance d’habiter une du chef de service, dépendent de banlieue aisée, la banlieue Ouest, la leurs chefs, et finissent par proposer chance d’aller à l’école, de réussir au le sujet qui plaît pour le voir diffulycée, d’avoir un milieu ouvert d’es- ser. Contrairement à l’idée reçue, le prit. Mais je n’avais pas de journa- journaliste n’est pas forcément libre liste autour de moi. J’ai ensuite frap- et autonome dans son métier. Aussi, pé aux portes mais on me disait que c’est difficile de faire passer des sujets j’avais une trop mauvaise voix pour nouveaux, un peu alternatifs. la radio. De colère, j’ai créé en 1980 une radio pirate, J’ai ensuite eu un JPL On peut quand même se battre, parcours dans les média France In- c’est un sport de combat, c’est ce que ter, canal, Arte... je dis à mes élèves, il faut imposer ses sujets au rédacteur en chef qui ne MT On a conscience à France Té- connaît pas, c’est un métier risqué !! lévisions que la reproduction des élites est nuisible à notre métier,et JB Oui mais en stage, en CDD, c’est qu’ il y a effectivement une homo- aussi un métier précaire, il faut plaire généité sociale dans le recrutement à ses responsables si l’on veut durer ! des journalistes. Et cela s’aggrave, l’éducation reproduisant aussi les MT Cette diversification est relatiélites. France Télévisions et les mé- vement récente et au fur à mesure le journal du lycée 5 les jeunes journalistes vont devenir dans la construction d’un journal, chefs. Ces regards des quartiers po- on souhaite toujours de l’audience, pulaires vont infuser les rédactions. car cela valorise le travail d’une rédaction. Un sujet a été fait sur une HJ À vous de devenir chefs ! radiographie sur Sarcelles de 5min 50 dans le JT de 20h. Les mesures Question d’Eric (auditeur) d’audience, très au point mainte« Les médias qui ont de l’audience nant, ont montré que ce reportage dans les quartiers populaires sont a intéressé, tout du long, plus de souvent ceux qui sont à la chasse 50.000 spectateurs. Ce qui déau sensationnel, qui dénigrent les montre le réel intérêt du public pour quartiers populaires. Comment la banlieue. casser ce cercle vicieux ? Ne faudrait-il pas développer à l’école une Julien à Manuel Tissier éducation au regard critique vis à « Ce reportage sur Sarcelles par vis de ce type de médias ? exemple, se prépare-t-il comme Manuel Tissier et John Paul Lepers un reportage classique ? (ce reportémoignent que les jeunes qu’ils ren- tage rappelait les évènements tracontrent regardent en majorité les giques du début d’année) » chaînes TFI, BFMTV, I-télé, M6, la TNT, peu ou pas les chaînes pu- MT C’était un reportage pour illusbliques. Et pas les JT mais unique- trer, pour aller voir sur le terrain, ce ment internet et les réseaux sociaux. qu’avait dit Manuel Valls après les atC’est aussi le cas dans le public du tentats de Charlie Hebdo, qualifiant lycée mais certains (pour moitié) certaines zones de banlieue d’aparregardent les JT. Adel apprécie les theid social, territorial... le maire de émissions telles qu’Infrarouge, En- Sarcelles, François Pupponni, avait voyé spécial, (France2) Mohammed embrayé en disant qu’il existait dans Capital, Zone interdite, Enquête ex- sa ville des tours de maliens, de paclusive (M6). kistanais...On va essayer d’aller voir sur place pour raconter cette réalité. Soraya à John Paul Lepers On a préparé ce reportage comme « Avez-vous été censuré lorsque tout reportage en trouvant sur place vous travailliez à TF1 ? Est-ce pour des interlocuteurs, le maire, des incela que vous avez créé la Télé tervenants associatifs. Trois jours de libre ? » tournage en fonction des rencontres sur le terrain, travail indispensable JPL j’ai été censuré à TF1 pour une et irremplaçable, et deux jours de série en Roumanie où j’avais réalisé montage, un vrai investissement de des reportages nuancés mais où l’on la rédaction ! attendait de moi des reportages très tranchés. Ils n’ont pas été diffusés et JB François Pupponni est très très j’ai été viré. On m’a dit également souvent sollicité, non seulement qu’il y avait trop de noirs et d’arabes pour apparaître dans les sujets, mais dans mes reportages, que cela ne fai- pour être un intermédiaire des joursait pas d’audience ! nalistes sur place, car ils ont peur d’y aller seuls. HJ L’audience est-elle un critère pour traiter un sujet ? HJ J’ai vu qu’il y avait des journalistes qui, comme sur les terrains de MT Pas pour traiter un sujet. Mais guerre, avaient besoin de fixeurs. 6 le journal du lycée Manuel Tissier, travaillez-vous avec des fixeurs ? MT Non. Par contre, comme pour tous les sujets, on a des interlocuteurs qui nous emmènent pour comprendre la réalité du terrain. JPL Quand la situation est tendue, dans les quartiers difficiles, avec une caméra, on est très souvent en danger : car les gens ont une mauvaise histoire avec la télé et veulent se venger. Il est souvent difficile de comprendre la situation, on se sent, nous, journalistes plus étrangers qu’ailleurs, et avant de sortir une caméra, il faut d’abord aborder la situation, la comprendre, parler avec les gens, leur expliquer ce qu’on fait, et ensuite, cela se passe bien. JB C’est aussi une question de pro- ductivité. Les journalistes non seulement ont peur d’ aller seuls mais ont aussi très peu de temps. Pour un fait divers, il faut faire vite et ils ont besooin d’un intermédiaire pour une sorte de « visite guidée ». La conséquence ? C’est qu’une ville, un quartier sont souvent montrés de la même façon, car ces intermédiaires amènent toujours les journalistes dans les mêmes endroits ! Par exemple, Vitry a été beaucoup vue sur France 2, pour la simple raison que la fixeuse de France 2 habitait Vitry. MT Il n’y a plus de fixeur sur France 2 ! Il n’y a plus d’intermédiaire rémunéré par les rédactions ! JPL Il y a des progrès :-)… Julien à John Paul Lepers « Vous dites que les touristes ne viennent pas en banlieue. Mais les télés en surmédiatisant Paris ne font-elles pas en sorte d’éloigner les touristes ? » JPL Attention, les médias ne sont vivent également des reporters ci- sard : le CSA (Conseil supérieur de pas responsables de tout ! Paris est (avec raison) très attractif. Saint Denis avec la basilique, Vitry avec le MacVal ont également leurs richesses. Mais vous avez votre part de responsabilité ! Vous qui regardez les télés à sensation, vous encouragez ces chaînes qui veulent que vous soyez devant un poste de télévision pour vendre plus de pub. toyens, une journaliste du Figaro avait titré, suite à une rencontre avec quelques collégiens : « à Grigny, ville de Coulibaly, la théorie du complot va bon train ! ». Les reporters citoyens, furieux, ont décidé de faire une tribune video diffusée sur Internet : c’est une parole qui est sortie des quartiers, qui est belle, qui est formulée, qui dit que non, les gens de banlieue ne sont pas des graines Martin (auditeur) de violence ! C’est le sentiment qu’on Je souhaiterais défendre les jour- peut avoir quand on regarde les renalistes qui ne sont pas fautifs de portages à la télé, mais sachez que ce qui se passe en banlieue : ils font c’est une ignorance de la part des leur job car les faits divers existent, journalistes et que cette parole doit en raison de la ghettoisation, d’une sortir de vous ! Vous devez prendre immigration différente des portu- la parole, éventuellement devenir gais, espagnols, italiens, qui ne cra- journalistes, apprendre à filmer, apchaient pas par terre, qui ne cas- prendre à écrire des textes que tout saient pas les boîtes aux lettres... le monde va comprendre. Je vous encourage à faire sortir la parole qui Remous dans la salle ! Hélène est en vous ! Jouan donne la parole à Djibril « Martin, on insiste sur la façon négative qu’ont les médias d’aborder la banlieue. Nous qui vivons la banlieue au quotidien de façon conviviale nous n’acceptons pas ce que la télé renvoie. Mais on ne dit pas non plus qu’il n’y a aucun problème, on sait admettre les aspects négatifs ! » JB Lorsqu’il y a des problèmes dans les quartiers populaires, les journalistes n’inventent pas mais souvent illustrent les propos des responsables politiques qui sont alors le déclencheur de reportages (Valls et l’apartheid social, l’insécurité, par exemple). Les effets « sources officielles » pèsent sur les quartiers populaires. JPL La parole politique est très im- Hams « Comment cette image maintenant détériorée peut-être à nouveau positivée ? Pensez-vous que cela est possible ? Hélène Jouan : Que peut-on faire ? On l’a vu, il n’y a pas que des reportages péjoratifs sur la banlieue. Y-a-t-il des actions à entreprendre pour changer quelque chose ? » l’audiovisuel) oblige les rédactions à apporter un regard positif sur les banlieues. Mais le risque est de tomber dans un stéréotype, une caricature positive.La question est celleci : comment fait-on du reportage sur la vie des gens, sur les questions sociales ? La dernière question à Adel Moi qui aspire à faire carrière dans le journalisme, et vivant dans une banlieue, le message que je comprends en entendant parler des banlieues à la télévision est que, nous les « banlieusards » ne sommes pas promis à de grandes carrières, à de grandes écoles, trouvez- vous cela normal de « détruire les rêves de jeunes de banlieues qui eux aussi veulent faire partie des meilleures professions, faire de grandes carrières » ? JPL C’est très dur de devenir jour- naliste ! Il y a beaucoup de chômage, mais si tu veux vraiment y aller, viens à la Télélibre, nous t’y accueillons : il y a besoin de gens motivés, qui arrivent à l’heure, qui savent poser des questions, courageux, qui veulent bien s’ouvrir aux autres et changer leurs a priori. Frappez aux portes, les journalistes MT Oui, la rédaction de France 2 a aujourd’hui ont envie de vous renaccueilli favorablement l’idée de re- contrer ! garder les quartiers populaires, non comme des problèmes mais comme des ressources, qu’on ne doit pas se cantonner aux faits divers mais essayer aussi de montrer des modèles valorisants qui ne soient pas que des footballeurs, ou des rappeurs, d’affirmer qu’on peut bien réussir en banlieue, que c’est plus difficile mais que ça peut marcher. Montrer aussi que l’on peut faire du tourisme dans le 93 (un de nos sujets). portante, les journalistes vont dans le sens de ce qui se dit et souvent manquent de courage. Par exemple, à Grigny, ville de Coulibaly et où JB Le bon accueil n’est pas un ha- le journal du lycée 7 Impressions en direct ! Les élèves de 1 ES1 « Les journalistes manient fort bien le langage ! Ils basculent sur un autre sujet afin de ne pas approfondir quand une question les embarrasse. » « Bon, John Paul Lepers a raison quand il nous dit que nous avons tort de regarder seulement les chaînes qui renvoient une image négative de la banlieue. » « Une réelle confrontation avec le monde du journalisme. » « Des invités sympathiques, francs et directs, des questions pertinentes, des réponses satisfaisantes. Trois invités à l’aise, énergiques et enthousiastes, maniant l’argumentation avec courtoisie. » « ll y avait un vrai débat, John Paul Lepers était plutôt là pour critiquer les journalistes alors que Manuel Tissier les défendait et le sociologue Jérôme Berthaut informait et complétait, différentes visions du sujet, donc. Les élèves ont très bien joué leur rôle. J’ai été étonné par la facilité à répondre dont les invités ont fait preuve durant l’émission ! » « L’émission était trop courte ! Mais on a pu parler avec les invités après l’émission, c’était parfait ! » « Quelques chances de visite et de contacts à certains de nos camarades avec les invités donc que du bien ! » « Une expérience unique et impressionnante, une chance sublime de participer à cette émission de France inter... Cela a été très enrichissant pour nous d’en voir le déroulement et l’installation au sein du lycée. Le savoir faire d’Hélène Jouan, son aisance et son élocution m’ont fortement impressionnée ! » « Après avoir assisté à l’émission de France Inter il me semble que les média ne critiquent pas tous la banlieue, même si la majorité le fait. Pas mal de découvrir des chaînes moins connues mais ayant plutôt l’intérêt de montrer le côté positif de la banlieue. » «C ’était bien de voir des auditeurs réagir sur les réseaux sociaux et être d’accord avec nos arguments. » « En direct, ça ne veut pas dire que c’était improvisé : tout a été minutieusement préparé à l’avance ! » « J’imaginais la radio avec chacun un casque, seule l’animatrice en a un. » 8 le journal du lycée « Une expérience gratifiante pour moi : grâce aux conseils de Madame Jouan et à la confiance qu’elle a su nous donner j’ai pu parler sans problème à la radio, écouté par des milliers de personnes ! On sent une pression arriver lorsque l’on doit parler mais celle-ci s’en va vite une fois lancé. » « De l’émotion ! C’est super impressionnant de voir les animateurs, l’équipe technique, les machines. Une expérience vraiment belle à vivre, on a pu se glisser dans le rôle de journalistes pendant quelques semaines, en côtoyer de vrais, et vraiment, j’aime bien parler au micro ! C’était vraiment génial, on a été écouté par nos proches. Ce qui m’a froissée, c’est le témoignage de Martin et ses remarques discriminatoires sur les habitants de banlieue qui selon lui crachent par terre, consomment de la drogue, etc... ! Les préjugés ne partiront pas en un seul jour, installés et intériorisés : il va falloir du temps pour éveiller certaines consciences. Cependant je ne retiens que le bon et les bons moments que j’ai passé avec l’équipe du Téléphone sonne et ma classe. » « Pour répondre à Martin, le problème qu’il a évoqué découle en vérité d’un autre. C’est la vision négative de l’immigration (installée principalement dans les quartiers populaires) qui le pousse à dire de telles horreurs. Des enfants d’immigrés sont devenus de grands intellectuels, de grands chercheurs ou encore de grands penseurs. N’ont-ils pas participé à la reconstruction de la France d’après guerre ? On les appelle au secours pour à la fin les dénigrer et les rejeter ! Ma mère est immigrée, cependant elle ne crache pas par terre, Monsieur ! Éveillez votre esprit et élargissez votre champ de vision. Tout le monde a sa place au sein de NOTRE France. » « Un regret de ne pas avoir eu plus de public... mais dans la salle régnait le calme, l’attention tournée vers les paroles des invités. J’ai beaucoup aimé le sociologue Jérôme Berthaut qui, en justifiant les arguments des deux journalistes nous a fait comprendre les raisons de cette vue négative portée par les médias sur la banlieue ; apprécié John Paul Lepers, également pour son témoignage des difficultés du métier de journaliste. Une expérience gratifiante ! On a été privilégiés en échangeant et en participant à ce genre d’initiative qui nous concerne directement. Merci ! » le journal du lycée 9 D’art, d’art Exposition L' exposition lors des journées portes ouvertes du lycée Romain Rolland se compose et comporte de nombreuses œuvres d'art réalisées lors des cours du professeur d'arts plastiques du lycée, M. Ely. Cette exposition est un savant mélange des points de vue artistiques des élèves, de seconde, première et terminale. Les élèves n'ont pas tous la prétention d'être des artistes ou de le devenir, cependant ils osent prétendre à une certaine sensibilité leur offrant l'opportunité d'exprimer leur point de vue sur l'art, le monde, notre société. Une expo ce n'est pas seulement des œuvres mises les unes à côté des autres comme dans une vulgaire boîte d'œufs. Chaque œuvre répond à une autre œuvre qui lui est proche artistiquement et physiquement. On peut constater, dans cette salle d'exposition, que la séparation de base reste celle utilisée dans la plupart des musées, c'est à dire celle entre les sculptures et les toiles. On y trouve aussi une installation utilisant l'espace et la projection lumineuse. Dans tout ce bazar aux merveilles, on peut, en guise d'exemple, noter la présence d'un monument de bois posé en équilibre et semblant défier toutes les lois de Newton. Ou de pauvres soldats miniatures suspendus à des fils de différentes couleurs représentant ainsi la fragilité de leur destin qui ne sera plus jamais entre leurs mains, lorsqu'ils seront à la guerre. Tout ce travail n'aurait en rien été possible sans les cours de spécialité et d'option arts plastiques. Les cours de Monsieur Ely sont des cours où chaque élève pourra cultiver son monde intérieur grâce à l'environnement si particulier qu'offre cette salle et le vieil ermite qui y vit. Pablo Aniesa et Sarah Yacoub Gorgui « Vanité » Camélia Behloul 10 le journal du lycée Variations sur l’oeuvre de Courbet (autoportrait dit du Désepéré) Dérisoire et spectaculaire Joséphine Lebovici le journal du lycée 11 « Maximilisation » d’après le balcon E. Manet Zoé Avot « De très longues vacances » Hugo Lombard 12 le journal du lycée Meutrière fenêtre Sarah Yacoub Gorgui Retrouvez d’autres œuvres des élèves de l’option arts plastiques en ligne. Flashez ce QRcode avec votre smartphone ou votre tablette ou entrez l’url suivant dans votre navigateur web. http://tinyurl.com/ocfkf8x le journal du lycée 13 Les élèves de 2nde3, citoyens regardeurs Qu’est-ce que le BAL ? Un lieu d’exposition dédié à la photographie documentaire et contemporaine, dans le Nord de Paris, près de la Butte Montmartre. « Notre rêve est d’ouvrir à Paris un nouveau lieu dédié à l’image-document, à l’emplacement d’une ancienne salle de bal derrière la place de Clichy. Un lieu d’exposition, de confrontation et d’interrogation des multiples approches possibles du réel, un lieu en résonnance avec l’histoire en marche » Raymond Depardon, président du Bal. Qu’est-ce que « La fabrique du regard » ? C’est la plateforme pédagogique du Bal qui mène 4 programmes d’éducation à l’image pour 4000 collégiens et lycéens provenant de 65 établissements en Ile de France. L’objectif : former des « citoyensregardeurs ». Faire comprendre aux jeunes comment les images se font et ce qui conditionne notre regard sur elles. Le projet photo des élèves de 2nde3 avec le Bal ? Ce projet s’intitule « Mon œil ! », destiné aux lycéens de 15 à 18 ans, de classes de seconde et première. Sur une année, 4 ateliers ont été menés : l’image exposée, l’image projetée, l’image publiée, l’image expérimentée. Quatre temps organisés autour d’une thématique unique : « des dispositifs pour voir » Mon œil ! Notre regard panorama du projet L'image documentaire : les partis pris Tout d'abord, nous avons travaillé avec une conférencière spécialiste d’histoire de l’art, Emilie Houssa. À partir d’images vidéo-projetées, nous avons découvert des œuvres et des artistes qui nous 14 le journal du lycée ont fait appréhender les différentes modalités d’une image documentaire. Nous avons réagi sur des images aux forts partis pris éditoriaux qui mettaient en place des conditions de visions des images. Découverte d'un photographe et vidéaste : Mark Lewis Dans un deuxième temps, nous sommes allés visiter l’exposition temporaire du Bal de Mark Lewis. Nous avons réfléchi sur sa mise en scène des différents éléments d’un film : les figurants, le cadrage, les mouvements de caméra, le décor. Analyse de courts métrages documentaires Dans un troisième temps, nous sommes allés au cinéma Le Louxor à Paris pour une séance de projection de courts-métrages documentaires qui nous ont sensibilisés aux problématiques visuelles. On se demandait à chaque fois ce que nous disaient ces images. Nous, photographes... Au cours de l’année, nous avons nous-mêmes pris des photos, principalement avec nos téléphones portables ou avec des appareils photo. Un autre regard sur notre quotidien La première consigne était de photographier notre univers quotidien avec un regard surprenant et décalé pour faire ressortir l’étrangeté. Des « pics up » : l'image dans l'image La deuxième consigne était de photographier des « pics up », c’est-à-dire de photographier une photo à l’intérieur d’une autre photo. www.le-bal.fr/fr/mh/les-5-ans-du-bal/picsup/pics-up/ le journal du lycée 15 Du théâtre et des fées O nce upon a time, there was a poor beautiful girl Who was for her parents a little pearl. During his daily walks in the forest, A prince with a voice the sweetest, Met the girl and fell in love And since this day our doves, Met every afternoon Until the coming of the moon. But one day, the prince disappeared, She decided to investigate, worried, For his mysterious vanishing. She took his usual riding, To ask some bystander. First, she caught sight of the seven Dwarves who seemed clever. And then she rushed to them and said : “Did you see the prince with the sweetest voice ? ” “Sorry young lady but for our help you have to pay !” Furious, she left the place because she refused the invoice. Far away, she met Goldilocks who was picking flowers. “Did you see the prince with the sweetest voice ? ” “Sorry, young lady, but I’ve only been here for four hours”. Disappointed, she left the place and she did not rejoice. She continued her way and came across the wolf Who had a peculiar attitude, he seemed to loaf “Did you see the prince with the sweetest voice ? ” “NO!” answered the wolf violently And he took flight suddenly. The young lady had no choice 16 le journal du lycée She had to pursue him through the forest And after this running, she arrested Because she was in front of a tower Where the prince seemed the screamer She needed help so she hid behind a tree And called the Little Red Riding Hood Who arrived very quickly. She was not afraid because she knew the worst wolves of this wood So, she got a move on a wolf behind the door of the tower She wimped a pistol from her sneaker And BANG BANG BANG, she shot his head The strange wolf fell, he was dead ! Miss Hood opened the door followed by the young lady, They climbed the stairs and joined the prince, Now, they stayed together all the time and had a baby, And the Little Red Riding Hood had a new wolf skin since. Myriam Berrahmoun et Hannah Cambré le journal du lycée 17 Une journée particulière ! RENCONTRE ENTRE LES ÉLÈVES DE SPÉCIALITÉ THÉÂTRE DU LYCÉE VOLTAIRE D’ORLÉANS ET DU LYCÉE ROMAIN ROLLAND D’IVRY C e jeudi 19 mars 2015, nous nous préparons à recevoir la classe de spécialité théâtre du lycée Voltaire d’Orléans. Deux élèves de notre classe, Marion et Luz, en spécialité cinéma, filmeront la rencontre afin de réaliser un petit documentaire. Les orléanais, plus nombreux que nous, arrivent, chargés de caisses et de gros sacs débordant d’accessoires, costumes et décors. Une fois le matériel débarqué de leur mini bus et tout le monde réuni dans la salle polyvalente, Mme Durban et Mme Pignon, nos professeures, proposent, pour nous permettre de lier connaissance, quelques jeux facilitant la prise de contact, car nous nous retrouvons un peu intimidés. Après ces jeux plutôt drôles nous partageons les gâteaux apportés par chacun dans une convivialité naissante et la bonne humeur. d’entrée. Leur présentation commence et nous sommes impressionnés par le jeu de la plupart d’entre eux. Leur choix de scènes diffère des nôtres, ce qui est assez intéressant puisqu’ils mettent en scène plutôt le début de la pièce et s’arrêtent à peu près là où nous commençons. Nous voyons les mêmes personnages mais différemment interprétés et à différents moments. Nous rions beaucoup devant leur petit spectacle, le rythme est tenu et les costumes parfaits. Le comique vient notamment du choix de faire jouer Fernand de Bois d’Enghien par une fille, et la baronne, le rôle qui nous a le plus à la fois fait rire et séduit, par un garçon. D’autre part, un élément qui a retenu notre attention à tous est le fait qu’ils ont visiblement énormément travaillé sur le corps ce qui donne la sensation d’une implication totale de chacun et accentue le côté comique et farcesque de la Présentation de nos mises en scènes pièce. Comme nous, certains ont souffert de trous de respectives mémoire mais rien qui puisse vraiment nuire au rythme Chaque classe a déjà étudié deux pièces, Un fil à la patte de leur scène. Voir une autre présentation de cette pièce, de G. Feydeau et Cendrillon de J. Pommerat pour eux et bien qu’il ne s’agisse pas des mêmes scènes nous permet Un fil à la patte et Les Bacchantes d’Euripide pour nous. à tous de porter un autre œil sur cette œuvre que nous avons tant étudiée et vue uniquement interprétée par Un fil à la patte des comédiens professionnels. Nous commençons, car nos accessoires sont en place, par leur montrer notre Feydeau. N’ayant pas rejoué les Des échanges fructueux scènes depuis un certain temps et jamais devant un Après avoir amplement félicité nos camarades nous avons vrai public, nous sommes tous un peu stressés. Nous des échanges très intéressants sur les moyens d’adaptane nous en sortons pas trop mal bien que le rythme soit tion de chacun ou sur le ressenti d’interprétation entre toujours notre problème et malgré des oublis de texte deux élèves jouant le même personnage. Comme les relevant sans doute davantage du stress qu’à un mauvais deux groupes ont terminé l’étude de cette pièce, chacun apprentissage. C’est en effet intimidant de présenter nos peut puiser des conseils ou des exemples qui seront utiles scènes non seulement à un public mais à un public de tant pour le passage au bac que pour l’entretien, l’écrit lycéens, comme nous, qui connaît parfaitement la pièce théorique et surtout notre enrichissement personnel. et la joue aussi. Et ce, devant la caméra ! A la fin de notre passage, nos invités nous félicitent et c’est à eux de nous « Les Bacchantes » présenter leur travail. Suite à cela nous mettons fin au débat sur Feydeau, Cet exercice est cependant plus difficile encore pour eux chaises et caméra se retournent vers la scène où nous que pour nous car ils doivent adapter leur mise en scène commençons Les Bacchantes. Notre présentation nous à un espace qui n’est pas le leur et offre moins de pos- semble de l’intérieur être relativement désastreuse, le sibilités. En effet, leur salle de théâtre, grâce à ses nom- texte n’est pas su et quand ce ne sont pas d’intermibreuses portes permet de mettre en avant l’importance nables blancs gênants nous reformulons totalement le des claquements de portes dans le théâtre de Georges texte ! Nous étions conscients de n’être absolument pas Feydeau. Afin de se rapprocher au maximum de leur prêts mais cette présentation nous conforte dans cette configuration habituelle, ils préfèrent jouer dans le fond idée. Pourtant, les orléanais ne sont pas d’accord avec de la salle polyvalente, prenant pour coulisses le hall notre désarroi et nous félicitent tout de même. Malgré 18 le journal du lycée l’instabilité de notre proposition ils trouvent notre mise en scène intéressante et sont ravis car cela leur permet une première approche de ce texte dont ils n’ont pas commencé l’étude. Politesse ou sincérité ? Nous ne le saurons jamais… « Cendrillon » Place à Cendrillon de Joël Pommerat ! Les orléanais nous proposent une mise en scène construite et juste que nous apprécions particulièrement ! Les narratrices sont des sortes de magiciennes, elles sont toutes deux vêtues de longs habits souples. Elles articulent leurs mains de manière symétrique comme si elles jetaient un sort aux personnages. D’autre part, l’interprétation du prince et de Cendrillon ont aussi été une force de leur mise en scène. Les deux acteurs rendent très attachants leurs personnages. Mais c’est la scène de la danse qui retiendra l’attention de la plupart d’entre nous. En somme, leur proposition est très juste et sincère. Malheureusement, le temps nous empêche de voir l’extrait de Cendrillon entièrement car à 18h, nous avons rendez vous avec Maïa Sandoz, la metteure en scène de Le Moche et Perplexe de Marius Von Mayenburg. Quelques imprévus de rangement de matériel, de clés et nous arrivons en retard au théâtre pour la rencontre. Celle-ci est donc déplacée à la fin de la pièce. Nous décidons donc de manger nos pique-niques tous ensemble. Nous prolongeons avec grand plaisir cette rencontre avant de nous installer dans la salle du TQI. Cendrillon J. Pommerat (Théâtre de l’Odéon) Adam Ziazni et Isciane Farigole Un fil à la patte G. Feydeau (Comédie Française) le journal du lycée 19 Voyages, voyages Des français à Berlin Le Mardi 7 Avril 2015, les deux classes de 1ère de Madame Ngyuen sont parties en voyage scolaire à Berlin durant quatre jours accompagnés de M. Prost et M. Crispel. Deux heures avec « Easyjet », et nous voilà à l'aéroport de Berlin Schoenefeld, à 8h35. Nous avons visité des monuments historiques, monuments qui font partie du patrimoine allemand : le Reichstag et sa coupole, le musée « The story of Berlin », la Gedachtniskirche, l'East Side Gallery, et vu une partie du mur de Berlin aujourd'hui conservée (où, soit dit en passant, Eloi nous a fait un très beau dessin !). Nous avons passé nos nuits dans l'auberge de jeunesse de Berlin qui nous fournissait les repas et l’accès libre à la salle de jeu avec Baby Foot, billard, tables de ping pong. Pour circuler dans la ville Mme Nguyen nous a procuré des tickets, un par groupe de cinq, nous donnant la possibilité de nous mouvoir dans la ville toute la journée. Nous avons aussi visité, le dernier jour, le zoo de Berlin, un des tous premiers zoo d'Allemagne et aussi le plus grand, mais, soyons francs, le moins bien entretenu. C'est un Zoo accueillant un très grand nombre d'animaux. Mais pour ma part, ce qui m'a le plus marqué est la visite de la coupole du Reichstag. Construction en verre qui culmine à 75 mètres dont le but est de diffuser la lumière naturelle dans la salle des séances. Cette coupole est visuellement très attractive, beaucoup visitée, devenue aujourd'hui un lieu incontournable pour les touristes. Un autre fait m'a beaucoup tenu à cœur : un mendiant âgé, demandant de quoi subsister est devenu un ami : Chadi et moi lui avons montré un tour de magie qui consistait à faire disparaître une pièce de monnaie de mes deux mains pour ensuite la faire réapparaître dans celles de Chadi. Le vieillard ne se doutant de rien a beaucoup apprécié mon tour. Ghulam Haseeb 20 le journal du lycée La coupole du Reichstag Eloi dessinant sur le mur de Berlin Les élèves participants au voyage le journal du lycée 21 Our trip in England This trip enabled us to discover some places of England, such as the capital ; London and its surroundings. First of all it was exhausting, we spent a good part of our trip in the bus between going back and forth from our family. We also had a long walking time in the town. The families were quite differents, we were lucky or not ! For us, our two families were nice, we liked them ! For the trip itself, our activities were very physical. When we arived in London, after one hour and half in the Ferry, we started walking throught The City which is a buisiness district. The second day was certainly the best ! We went to the countryside, with a guide called Tony ; a man with so much humour and pulse. He made us test « the blue experience », which consist in relaxing. It was very pleasant ! The Seven Sisters Country Side was amazing ! The landscape is so beautiful ! Seven Sisters The third day, we went to the Tate Modern and we have visited the Shakespeare's Globe. We spent the fourth day in London, we were finaly released to shop ! We could go to Primark, Forever 21, Boots... The last day we went to a farm, we saw duck, horses, rabbits... But, in the evening, we went to a restaurant to eat fish and chips ! It was so cool ! The ambiance was very good, we had so much fun ! Then, at 9 pm we were back in our bus to come back to France. This trip was amazing ! It enabled us to make new friends, to meet nice people we didn't know the existence until now, which is quite enriching, and of course to visit London ! Emma Marie, Ourida Hassoune,Ilda Bihorac, Juliette Chen 22 le journal du lycée The Seven Sisters cliffs le journal du lycée 23