Revue Romain Rolland

Transcription

Revue Romain Rolland
n°03
L’
Lycée Romain Rolland Ivry juin 2015
œil
éc
out e!
Dans ce numéro :
Radio
Art
Théâtre
Voyages
gratuit
Edito
L’œil écoute !
Extraordinaire, étrange, décalé et fabuleux...
Animateurs de radio aux manettes de l’émission de France Inter le téléphone sonne, photographes
au BAL, conteuses tutoyant les fées, plasticiens de l’exposition réalisée pour les portes ouvertes,
comédiens de terminale, voyageurs outre-Rhin et outre-Manche, les lycéens réalisent, pour la fin
de l’année, un numéro au top !
Sommaire
Allo, l’info ................................................................4
Radio en banlieue ............................................................................................4
Impressions en direct .......................................................................................8
D’art, d’art ..................................................................10
L’expo de l’année ! .........................................................................................10
Mon œil, des citoyens regardeurs ...................................................................14
Du théâtre et des fées .................................................16
Fairy Tale ............................................................................................................... 16
En scène ! entre Ivry et Orléans ............................................................................... 18
Voyages, voyages .......................................................20
À Berlin ..................................................................................................................20
Autour de Londres ...................................................................................................22
Ont participé à ce numéro : Les classes de 2nde3, 2nde9, 1èreES1, 1èreL2, Myriam Berrahmoun, Ilda Bihorac, Hannah Cambré, Juliette Chen, Isciane Farigole,
Ghulam Haseeb, Ourida Hassoune, Emma Marie, Dihya Moussi, Kristina Rajner, Kazeyline Tan, Adam Ziazni
Merci à M. Candela, Mme Camper, M. Ely, Mme Ezzahir Mme Larbi, Mme Logereau, Mme Nallet, Mme Trilles, M. Sguario
Un merci à l’ équipe de l’ émission du téléphone sonne et tout particulièrement à Hélène Jouan, Ophélie Vivier et Sylvain Guilbaud pour leur accompagnement chaleureux
des élèves lors de la préparation de l’ émission...
Photo de couverture : M.Sguario
Photographies : 2nde3, Stéphane Bidoc, Ghulam Haseeb
Réalisation de ce numéro
Maquette : Stéphane Bidoc
Coordination : Claire Lafage
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le journal du lycée
Agenda
Théâtre
Vendredi 12 juin, 19h, Gare au théâtre, Vitry De l’autre côté du miroir d’après Lewis Caroll par les élèves de la
classe d’UPE2A
Cinéma
Vendredi 5 juin de 17h30 à 19h, salle polyvalente les films des élèves de 2nde8
Mardi 9 juin de 17h30 à 19h, salle polyvalente les films de l’Atelier (toutes filières)
Vendredi 26 juin de 18h à 20h au LUXY les films des 1ère, terminale L, enseignement de spécialité suivi d’un
buffet puis de 21h à 23h, 7 courts métrages sélectionnés par les élèves de 2nde8 lors de l’atelier de programmation
Petit message de Anne, l’infirmière du lycée
Je suis arrivée à Romain Rolland en septembre 2013. Je vous ai trouvé très accueillants et toujours d’accord pour entreprendre avec moi des activités aux profits des autres (information sur le S.I.D.A., l’alcool et ses risques, la sexualité). Je ne reprendrai pas ma place d’infirmière en septembre car pour moi l’heure de la retraite sera venue. Je profite
de votre journal pour vous dire AU REVOIR et MERCI d’être des élèves aussi vifs, brillants et si accueillants avec
les élèves un peu handicapés qui sont rayonnants car vous êtes vous tous FORMIDABLES ! Réussite au bac, bien
sûr pour les élèves de Terminale ! J’ai de la chance de terminer ma carrière avec vous, restez aussi sympathiques.
En scène : La faute à Kader ! !
Petit compte-rendu du spectacle écrit et présenté par les élèves
de 1èreES1, vendredi 17 avril, maison de quartier Monmousseau.
Les spectateurs, très enthousiastes se sont très vite plongés dans les saynètes, et ont applaudi avec ferveur. A la
fin du spectacle, deux élèves jouant dans « Les voisins »
ont répondu aux questions des spectateurs, avec l’aide
de Martine Derrier, de l’association DAJA et de la sociologue Mandana Azerbeh. Les questions portaient majoritairement sur le cheminement du projet : n’y avait-il
pas eu de désaccord par rapport au choix du thème ?
Les élèves avaient-ils tous la même opinion sur le sujet ?
Etc...
Nous, les journalistes avons profité du débat pour distribuer des questionnaires. Tous les spectateurs ayant
répondu disent avoir beaucoup apprécié le spectacle.
Les jeunes de 11-20 ans ont en grande majorité préféré
la saynète « Les voisins » et « Levée de voile », et disent
s’être reconnus dans les saynètes. Les 20-30 ans ont eux
aussi apprécié « Levée de voile », mais aussi « Le travail
des préjugés ». Nous constatons les mêmes résultats chez
les 50-70 et plus.
L’expérience acquise par les élèves suite à cette prestation leur a permis de créer des liens plus forts entre eux,
mais surtout de développer leur esprit critique, et d’extérioriser tout ce qu’ils avaient sur le cœur, de se libérer
de toute l’incompréhension, stigmatisation dont ils ont
pu être victimes. Ayant eu beaucoup de plaisir à jouer
ces saynètes, ils retenteraient bien l’expérience à la fin de
l’année, en les présentant au lycée, qui sait ?
Kristina Rajter et Dihya Moussi
Lycée Eco responsable : choix du logo
Dix-huit élèves de la classe de 2nde9 ont planché sur la
réalisation d’un logo éco-responsable pour le lycée
à imprimer sur les gobelets réutilisables de la
MDL. Deux scrutins se sont tenus les samedi
11 avril (journée portes ouvertes) et vendredi
15 mai. Qu’ils soient élèves, personnels
d’entretien, de maintenance, de cuisine,
professeur, chacun a eu la possibilité de
glisser le numéro de son dessin préféré dans
l’urne ! Résultat : sur 233 votants, on dénombre
226 suffrages exprimés et sept bulletins blancs ou
nuls. Si chaque dessin a reçu un ou plusieurs suffrages,
trois d’entre eux se sont nettement détachés avec
un nombre important de voix, mais c’est le
dessin n°6 qui l’a emporté avec douze voix
d’avance sur le deuxième. Que son auteur
reçoive nos félicitations ! Nous remercions
également l’ensemble des contributeurs
pour cet exercice et leur investissement.
Mme Maman
le journal du lycée
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Allo, l’info
Radio en banlieue
Qu'est-ce que « Le Téléphone sonne ? » Une émission de radio,
qui, depuis 30 ans, sollicite les questions des auditeurs sur un
sujet de société ou d'actualité, questions qui s'adressent à des
experts et spécialistes du domaine, invités tout spécialement
au micro. Elle est diffusée de 19h15 à 20H, du lundi au jeudi, sur
l'antenne de France Inter, radio du service public.
Dans le cadre de la Semaine de la Presse, les élèves de 1ES1,
classe « média » cette année, ont été sollicités pour préparer une émission accompagnés et aidés par l'équipe d'Hélène
Jouan, productrice et animatrice du « Téléphone sonne ».
Pourquoi la banlieue est-elle traitée si
négativement par les médias ?
Tel est le thème que les élèves ont choisi d’explorer
avec leurs invités.
Jeudi 7 mai, 19h15 : les 1 ES1, avec Hélène Jouan et son équipe
sont aux manettes du « Téléphone sonne » en direct du lycée
Romain Rolland !
« Notre lycée est un puits de culture et d’origines
mais ce n’est pas l’image qu’on en diffuse ! »
Williams
Première question d’Adel
« Racailles,
voyous, bandits, criminels, gangs ! Des étiquettes qu’on
colle systématiquement à la banlieue et à ses habitants. La faute
à qui ? Aux médias et à la télé, en
particulier. Pourquoi ne montrentils que les aspects négatifs des
banlieues 
? Sont-ils conscients
que c’est un miroir déformant qui
a un impact sur notre vie à nous,
nous, les banlieusards ? Autant de
questions que nous avons envie de
poser ce soir et où nous espérons
bien obtenir des réponses claires ».
et qui avait été reçu avec colère par
les habitants. Mais cela a entraîné
aussi des réactions positives dans un
collège - création d’une classe média, d’un journal- et de nombreuses
initiatives de citoyens qui souhaitent
changer l’image de leur quartier.
Car vous avez raison, (mais pas toujours raison) les médias et les télévisions caricaturent la banlieue.
Je fais aussi de la formation « Reporter citoyen », gratuite pour des
jeunes, en partenariat avec des villes
de banlieue.
http://latelelibre.fr/
http://www.reporter-citoyen.fr/
Axèle présente John Paul Lepers
« John Paul Lepers, vous avez votre
propre magazine d’investigation
Vox Pop sur Arte,vous avez créé
une webtv, LaTéléLibre.fr, un média
citoyen, indépendant et participatif
sur internet. Vous initiez des jeunes
des quartiers populaires en matière d’audiovisuel et tournez actuellement un film sur la banlieue.
Qu’espérez-vous montrer avec
votre reportage ? »
Kelly présente Jérôme Berthaut...
« 
Jérôme Berthaut, jeune sociologue des médias, enseignant-chercheur à l’université de
Bourgogne,vous êtes l’auteur de
« La banlieue du 20 heures ». Pourquoi s’intéresser à la banlieue ? »
JPL Je tourne en effet un film sur
la Villeneuve à Grenoble, film qui
réagit à un reportage d’Envoyé spécial diffusé il y a 2 ans sur France 2
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le journal du lycée
JB Ce questionnement vient des
polémiques sur les reportages vus à
la télé sur les quartiers populaires.
Je souhaitais résoudre ce mystère
pour moi : comment se fait-il que les
journalistes, pourtant conscients des
processus de stigmatisation engendrés par les médias, reproduisent et
produisent malgré tout toujours ce
même type de reportages ?
... et Manuel Tissier
« Manuel
Tissier, vous êtes grand
reporter à la rédaction de France 2
en charge des quartiers populaires
et de la politique de la ville. Pourquoi êtes-vous spécialisé dans ce
domaine. Est-ce un choix ? Ou bien
quelque chose ou quelqu’un a provoqué cette envie ? »
MT Oui, une rencontre à Montreuil
avec des jeunes qui réalisaient un reportage sur Rachid Santaki (issu des
quartiers populaires et auteur de polars sur la banlieue) m’a donné envie
de travailler en prenant en compte le
regard des habitants de la banlieue.
Par ailleurs, j’habite moi-même
Montreuil.
http://rachidsantaki.com/
http://www.acrimed.org/article4205.html
Soraya « Il me semble que « ban- font bouger les choses en banlieue, dias de service public ont la volonté
lieue=jeunes de cité, barbares, racailles » est l’image véhiculée par
les médias. Ces représentations
sont très stéréotypées, dévalorisantes et surtout méprisantes pour
ceux qui y vivent. J’aimerais alors
savoir, pourquoi les médias ont une
telle approche de la banlieue ? En
avez vous conscience ? Comment
l’expliquez vous ? »
MT Souvent, les télés réalisent des
reportages là où ça se passe mal :
là où il y a des problèmes, des tensions, mais cela ne concerne pas que
la banlieue. Dire que l’on ne montre
que ça est faux mais c’est vrai que les
sujets spectaculaires prennent le plus
de place. Des sujets existent autour
de ce qui se passe de positif, j’en fais
moi-même.
JB Oui, ce qui domine, à la télé, ce
sont les problèmes sociaux dans les
quartiers populaires. Cela n’a pas
toujours été si stéréotypé, les stéréotypes se sont aujourd’hui renforcés :
on parle de plus en plus de faits divers à la télé et depuis 10 ans, c’est en
hausse constante. Les quartiers populaires sont les principaux terrains
où les journalistes vont pour rapporter des faits divers.
Océane « Pourquoi ne pas rendre
visible et spectaculaire tout particulièrement ce qui est joyeux, ce
qui se passe bien, les fêtes, le rôle
des associations et où l’on perçoit
la cohésion ? »
MT Le principe des journaux na-
tionaux comme France 2 est de
s’adresser au plus grand nombre et
de proposer des sujets les plus universels possible.
Des initiatives, des personnes qui
il y en a et le devoir de l’antenne est de faire entrer des boursiers, d’autres
aussi de raconter ce réel là.
parcours (comme les classes égalité
Bondy blog) pour réaliser une mixiJPL C’est vrai que la TV est friande té sociale dans les rédactions.
du drame, c’est clair. Et le joyeux,
les fêtes c’est montré ailleurs : la
http://esj-lille.fr/prepas/prepa-edc/
plupart des journalistes de la télé
ne connaissent ni Ivry, ni Vitry, ni Mohammed à Manuel Tissier
la banlieue, n’y habitent pas et n’y « Y- a t-il des banlieusards dans
viennent qu’en cas de problème. La votre équipe ? »
plupart ont eu les moyens de suivre
une école à bac +5. Fils et filles de MT Dans mon équipe, moi, dans
riches, la banlieue n’est pas leur uni- la rédaction, peu. Mais le fait de vevers.
nir de banlieue n’implique pas forNous, à la télé libre, nous formons cément que l’on va porter un autre
des jeunes des quartiers d’Ile de regard sur l’information.
France, pour ouvrir cette porte à des
gens qui peuvent témoigner de ce Hélène Jouan « Est-ce que le
qu’ils connaissent.
fait de venir de banlieue change
quelque chose 
? Est-ce que la
Djibril à John Paul Lepers
hiérarchie laisse la parole s’expri« Vous êtes né à Neuilly sur Seine, mer ? »
pensez-vous que vous seriez devenu facilement journaliste si vous JB Il y a des essais de diversifier la
étiez né à Vitry ? »
composition des rédactions mais les
jeunes journalistes sont tributaires
JPL J’ai eu la chance d’habiter une du chef de service, dépendent de
banlieue aisée, la banlieue Ouest, la leurs chefs, et finissent par proposer
chance d’aller à l’école, de réussir au le sujet qui plaît pour le voir diffulycée, d’avoir un milieu ouvert d’es- ser. Contrairement à l’idée reçue, le
prit. Mais je n’avais pas de journa- journaliste n’est pas forcément libre
liste autour de moi. J’ai ensuite frap- et autonome dans son métier. Aussi,
pé aux portes mais on me disait que c’est difficile de faire passer des sujets
j’avais une trop mauvaise voix pour nouveaux, un peu alternatifs.
la radio. De colère, j’ai créé en 1980
une radio pirate, J’ai ensuite eu un JPL On peut quand même se battre,
parcours dans les média France In- c’est un sport de combat, c’est ce que
ter, canal, Arte...
je dis à mes élèves, il faut imposer
ses sujets au rédacteur en chef qui ne
MT On a conscience à France Té- connaît pas, c’est un métier risqué !!
lévisions que la reproduction des
élites est nuisible à notre métier,et JB Oui mais en stage, en CDD, c’est
qu’ il y a effectivement une homo- aussi un métier précaire, il faut plaire
généité sociale dans le recrutement à ses responsables si l’on veut durer !
des journalistes. Et cela s’aggrave,
l’éducation reproduisant aussi les MT Cette diversification est relatiélites. France Télévisions et les mé- vement récente et au fur à mesure
le journal du lycée
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les jeunes journalistes vont devenir dans la construction d’un journal,
chefs. Ces regards des quartiers po- on souhaite toujours de l’audience,
pulaires vont infuser les rédactions. car cela valorise le travail d’une rédaction. Un sujet a été fait sur une
HJ À vous de devenir chefs !
radiographie sur Sarcelles de 5min
50 dans le JT de 20h. Les mesures
Question d’Eric (auditeur)
d’audience, très au point mainte« Les médias qui ont de l’audience
nant, ont montré que ce reportage
dans les quartiers populaires sont a intéressé, tout du long, plus de
souvent ceux qui sont à la chasse 50.000 spectateurs. Ce qui déau sensationnel, qui dénigrent les montre le réel intérêt du public pour
quartiers populaires. Comment la banlieue.
casser ce cercle vicieux ? Ne faudrait-il pas développer à l’école une Julien à Manuel Tissier
éducation au regard critique vis à « Ce reportage sur Sarcelles par
vis de ce type de médias ?
exemple, se prépare-t-il comme
Manuel Tissier et John Paul Lepers un reportage classique ? (ce reportémoignent que les jeunes qu’ils ren- tage rappelait les évènements tracontrent regardent en majorité les giques du début d’année) »
chaînes TFI, BFMTV, I-télé, M6,
la TNT, peu ou pas les chaînes pu- MT C’était un reportage pour illusbliques. Et pas les JT mais unique- trer, pour aller voir sur le terrain, ce
ment internet et les réseaux sociaux. qu’avait dit Manuel Valls après les atC’est aussi le cas dans le public du tentats de Charlie Hebdo, qualifiant
lycée mais certains (pour moitié) certaines zones de banlieue d’aparregardent les JT. Adel apprécie les theid social, territorial... le maire de
émissions telles qu’Infrarouge, En- Sarcelles, François Pupponni, avait
voyé spécial, (France2) Mohammed embrayé en disant qu’il existait dans
Capital, Zone interdite, Enquête ex- sa ville des tours de maliens, de paclusive (M6).
kistanais...On va essayer d’aller voir
sur place pour raconter cette réalité.
Soraya à John Paul Lepers
On a préparé ce reportage comme
« Avez-vous été censuré lorsque
tout reportage en trouvant sur place
vous travailliez à TF1 ? Est-ce pour des interlocuteurs, le maire, des incela que vous avez créé la Télé tervenants associatifs. Trois jours de
libre ? »
tournage en fonction des rencontres
sur le terrain, travail indispensable
JPL j’ai été censuré à TF1 pour une et irremplaçable, et deux jours de
série en Roumanie où j’avais réalisé montage, un vrai investissement de
des reportages nuancés mais où l’on la rédaction !
attendait de moi des reportages très
tranchés. Ils n’ont pas été diffusés et JB François Pupponni est très très
j’ai été viré. On m’a dit également souvent sollicité, non seulement
qu’il y avait trop de noirs et d’arabes pour apparaître dans les sujets, mais
dans mes reportages, que cela ne fai- pour être un intermédiaire des joursait pas d’audience !
nalistes sur place, car ils ont peur d’y
aller seuls.
HJ L’audience est-elle un critère
pour traiter un sujet ?
HJ J’ai vu qu’il y avait des journalistes qui, comme sur les terrains de
MT Pas pour traiter un sujet. Mais guerre, avaient besoin de fixeurs.
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le journal du lycée
Manuel Tissier, travaillez-vous avec
des fixeurs ?
MT Non. Par contre, comme pour
tous les sujets, on a des interlocuteurs qui nous emmènent pour comprendre la réalité du terrain.
JPL Quand la situation est tendue,
dans les quartiers difficiles, avec
une caméra, on est très souvent en
danger : car les gens ont une mauvaise histoire avec la télé et veulent
se venger. Il est souvent difficile de
comprendre la situation, on se sent,
nous, journalistes plus étrangers
qu’ailleurs, et avant de sortir une
caméra, il faut d’abord aborder la situation, la comprendre, parler avec
les gens, leur expliquer ce qu’on fait,
et ensuite, cela se passe bien.
JB C’est aussi une question de pro-
ductivité. Les journalistes non seulement ont peur d’ aller seuls mais
ont aussi très peu de temps. Pour
un fait divers, il faut faire vite et
ils ont besooin d’un intermédiaire
pour une sorte de « visite guidée ».
La conséquence ? C’est qu’une ville,
un quartier sont souvent montrés
de la même façon, car ces intermédiaires amènent toujours les journalistes dans les mêmes endroits ! Par
exemple, Vitry a été beaucoup vue
sur France 2, pour la simple raison
que la fixeuse de France 2 habitait
Vitry.
MT Il n’y a plus de fixeur sur
France 2 ! Il n’y a plus d’intermédiaire rémunéré par les rédactions !
JPL Il y a des progrès :-)…
Julien à John Paul Lepers
« Vous
dites que les touristes ne
viennent pas en banlieue. Mais les
télés en surmédiatisant Paris ne
font-elles pas en sorte d’éloigner
les touristes ? »
JPL Attention, les médias ne sont vivent également des reporters ci- sard : le CSA (Conseil supérieur de
pas responsables de tout ! Paris est
(avec raison) très attractif. Saint
Denis avec la basilique, Vitry avec
le MacVal ont également leurs richesses. Mais vous avez votre part
de responsabilité ! Vous qui regardez
les télés à sensation, vous encouragez ces chaînes qui veulent que vous
soyez devant un poste de télévision
pour vendre plus de pub.
toyens, une journaliste du Figaro
avait titré, suite à une rencontre avec
quelques collégiens : « à Grigny, ville
de Coulibaly, la théorie du complot
va bon train ! ». Les reporters citoyens, furieux, ont décidé de faire
une tribune video diffusée sur Internet : c’est une parole qui est sortie
des quartiers, qui est belle, qui est
formulée, qui dit que non, les gens
de banlieue ne sont pas des graines
Martin (auditeur)
de violence ! C’est le sentiment qu’on
Je souhaiterais défendre les jour- peut avoir quand on regarde les renalistes qui ne sont pas fautifs de portages à la télé, mais sachez que
ce qui se passe en banlieue : ils font c’est une ignorance de la part des
leur job car les faits divers existent, journalistes et que cette parole doit
en raison de la ghettoisation, d’une sortir de vous ! Vous devez prendre
immigration différente des portu- la parole, éventuellement devenir
gais, espagnols, italiens, qui ne cra- journalistes, apprendre à filmer, apchaient pas par terre, qui ne cas- prendre à écrire des textes que tout
saient pas les boîtes aux lettres...
le monde va comprendre. Je vous
encourage à faire sortir la parole qui
Remous dans la salle ! Hélène est en vous !
Jouan donne la parole à Djibril
« Martin,
on insiste sur la façon négative qu’ont les médias d’aborder
la banlieue. Nous qui vivons la banlieue au quotidien de façon conviviale nous n’acceptons pas ce que
la télé renvoie. Mais on ne dit pas
non plus qu’il n’y a aucun problème,
on sait admettre les aspects négatifs ! »
JB Lorsqu’il y a des problèmes dans
les quartiers populaires, les journalistes n’inventent pas mais souvent
illustrent les propos des responsables politiques qui sont alors le
déclencheur de reportages (Valls et
l’apartheid social, l’insécurité, par
exemple). Les effets « sources officielles » pèsent sur les quartiers populaires.
JPL La parole politique est très im-
Hams
« Comment
cette image
maintenant détériorée peut-être à
nouveau positivée ? Pensez-vous
que cela est possible ?
Hélène Jouan : Que peut-on faire ?
On l’a vu, il n’y a pas que des reportages péjoratifs sur la banlieue.
Y-a-t-il des actions à entreprendre
pour changer quelque chose ? »
l’audiovisuel) oblige les rédactions
à apporter un regard positif sur les
banlieues. Mais le risque est de tomber dans un stéréotype, une caricature positive.La question est celleci : comment fait-on du reportage
sur la vie des gens, sur les questions
sociales ?
La dernière question à Adel
Moi qui aspire à faire carrière dans
le journalisme, et vivant dans
une banlieue, le message que je
comprends en entendant parler
des banlieues à la télévision est
que, nous les « banlieusards » ne
sommes pas promis à de grandes
carrières, à de grandes écoles,
trouvez- vous cela normal de
« détruire les rêves de jeunes de
banlieues qui eux aussi veulent
faire partie des meilleures professions, faire de grandes carrières » ?
JPL C’est très dur de devenir jour-
naliste ! Il y a beaucoup de chômage,
mais si tu veux vraiment y aller, viens
à la Télélibre, nous t’y accueillons : il
y a besoin de gens motivés, qui arrivent à l’heure, qui savent poser des
questions, courageux, qui veulent
bien s’ouvrir aux autres et changer
leurs a priori.
Frappez aux portes, les journalistes
MT Oui, la rédaction de France 2 a aujourd’hui ont envie de vous renaccueilli favorablement l’idée de re- contrer !
garder les quartiers populaires, non
comme des problèmes mais comme
des ressources, qu’on ne doit pas se
cantonner aux faits divers mais essayer aussi de montrer des modèles
valorisants qui ne soient pas que des
footballeurs, ou des rappeurs, d’affirmer qu’on peut bien réussir en
banlieue, que c’est plus difficile mais
que ça peut marcher. Montrer aussi
que l’on peut faire du tourisme dans
le 93 (un de nos sujets).
portante, les journalistes vont dans
le sens de ce qui se dit et souvent
manquent de courage. Par exemple,
à Grigny, ville de Coulibaly et où JB Le bon accueil n’est pas un ha-
le journal du lycée
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Impressions en direct !
Les élèves de 1 ES1
« Les journalistes manient fort bien le langage ! Ils basculent sur un autre sujet afin
de ne pas approfondir quand une question les embarrasse. »
« Bon, John Paul Lepers a raison quand il nous dit que
nous avons tort de regarder seulement les chaînes
qui renvoient une image négative de la banlieue. »
« Une réelle confrontation avec le monde du journalisme. »
« Des invités sympathiques, francs et directs, des questions pertinentes,
des réponses satisfaisantes. Trois invités à l’aise, énergiques
et enthousiastes, maniant l’argumentation avec courtoisie. »
« ll y avait un vrai débat, John Paul Lepers était plutôt là pour critiquer les journalistes alors
que Manuel Tissier les défendait et le sociologue Jérôme Berthaut informait
et complétait, différentes visions du sujet, donc. Les élèves ont très bien joué leur rôle.
J’ai été étonné par la facilité à répondre dont les invités ont fait preuve durant l’émission ! » 
« L’émission était trop courte ! Mais on a pu parler
avec les invités après l’émission, c’était parfait ! »
« Quelques chances de visite et de contacts à certains
de nos camarades avec les invités donc que du bien ! »
« Une expérience unique et impressionnante, une chance sublime de participer à cette
émission de France inter... Cela a été très enrichissant pour nous d’en voir le déroulement
et l’installation au sein du lycée. Le savoir faire d’Hélène Jouan, son aisance et son élocution
m’ont fortement impressionnée ! »
« Après avoir assisté à l’émission de France Inter il me semble que les média ne critiquent
pas tous la banlieue, même si la majorité le fait. Pas mal de découvrir des chaînes moins
connues mais ayant plutôt l’intérêt de montrer le côté positif de la banlieue. »
«C ’était bien de voir des auditeurs réagir sur les réseaux sociaux
et être d’accord avec nos arguments. »
« En direct, ça ne veut pas dire que c’était improvisé :
tout a été minutieusement préparé à l’avance ! »
« J’imaginais la radio avec chacun un casque, seule
l’animatrice en a un. »
8
le journal du lycée
« Une expérience gratifiante pour moi : grâce aux conseils de Madame
Jouan et à la confiance qu’elle a su nous donner j’ai pu parler sans
problème à la radio, écouté par des milliers de personnes ! On sent
une pression arriver lorsque l’on doit parler mais celle-ci s’en va vite
une fois lancé. »
« De l’émotion ! C’est super impressionnant de voir les animateurs,
l’équipe technique, les machines. Une expérience vraiment belle à vivre,
on a pu se glisser dans le rôle de journalistes pendant quelques semaines,
en côtoyer de vrais, et vraiment, j’aime bien parler au micro ! C’était
vraiment génial, on a été écouté par nos proches. Ce qui m’a froissée,
c’est le témoignage de Martin et ses remarques discriminatoires sur les
habitants de banlieue qui selon lui crachent par terre, consomment de
la drogue, etc... ! Les préjugés ne partiront pas en un seul jour, installés
et intériorisés : il va falloir du temps pour éveiller certaines consciences.
Cependant je ne retiens que le bon et les bons moments que j’ai passé
avec l’équipe du Téléphone sonne et ma classe. »
« Pour répondre à Martin, le problème qu’il a évoqué découle en vérité d’un autre.
C’est la vision négative de l’immigration (installée principalement dans les quartiers
populaires) qui le pousse à dire de telles horreurs. Des enfants d’immigrés sont
devenus de grands intellectuels, de grands chercheurs ou encore de grands penseurs.
N’ont-ils pas participé à la reconstruction de la France d’après guerre ? On les appelle
au secours pour à la fin les dénigrer et les rejeter ! Ma mère est immigrée, cependant
elle ne crache pas par terre, Monsieur ! Éveillez votre esprit et élargissez votre champ
de vision. Tout le monde a sa place au sein de NOTRE France. »
« Un regret de ne pas avoir eu plus de public... mais dans la salle régnait le
calme, l’attention tournée vers les paroles des invités. J’ai beaucoup aimé
le sociologue Jérôme Berthaut qui, en justifiant les arguments des deux
journalistes nous a fait comprendre les raisons de cette vue négative portée
par les médias sur la banlieue ; apprécié John Paul Lepers, également pour
son témoignage des difficultés du métier de journaliste.
Une expérience gratifiante ! On a été privilégiés en échangeant et en
participant à ce genre d’initiative qui nous concerne directement. Merci ! »
le journal du lycée
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D’art, d’art
Exposition
L'
exposition lors des journées portes ouvertes du lycée Romain Rolland se
compose et comporte de nombreuses
œuvres d'art réalisées lors des cours du professeur d'arts plastiques du lycée, M. Ely. Cette
exposition est un savant mélange des points de
vue artistiques des élèves, de seconde, première
et terminale. Les élèves n'ont pas tous la prétention d'être des artistes ou de le devenir, cependant ils osent prétendre à une certaine sensibilité leur offrant l'opportunité d'exprimer leur
point de vue sur l'art, le monde, notre société.
Une expo ce n'est pas seulement des œuvres
mises les unes à côté des autres comme dans
une vulgaire boîte d'œufs. Chaque œuvre répond à une autre œuvre qui lui est proche artistiquement et physiquement. On peut constater,
dans cette salle d'exposition, que la séparation
de base reste celle utilisée dans la plupart des
musées, c'est à dire celle entre les sculptures et
les toiles. On y trouve aussi une installation
utilisant l'espace et la projection lumineuse.
Dans tout ce bazar aux merveilles, on peut, en
guise d'exemple, noter la présence d'un monument de bois posé en équilibre et semblant défier toutes les lois de Newton. Ou de pauvres
soldats miniatures suspendus à des fils de différentes couleurs représentant ainsi la fragilité de leur destin qui ne sera plus jamais entre
leurs mains, lorsqu'ils seront à la guerre. Tout
ce travail n'aurait en rien été possible sans les
cours de spécialité et d'option arts plastiques.
Les cours de Monsieur Ely sont des cours où
chaque élève pourra cultiver son monde intérieur grâce à l'environnement si particulier
qu'offre cette salle et le vieil ermite qui y vit.
Pablo Aniesa et Sarah Yacoub Gorgui
« Vanité » Camélia Behloul
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le journal du lycée
Variations sur l’oeuvre de Courbet
(autoportrait dit du Désepéré)
Dérisoire et spectaculaire Joséphine Lebovici
le journal du lycée
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« Maximilisation » d’après
le balcon E. Manet
Zoé Avot
« De très longues
vacances »
Hugo Lombard
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le journal du lycée
Meutrière fenêtre
Sarah Yacoub Gorgui
Retrouvez d’autres
œuvres des élèves
de l’option arts
plastiques en ligne.
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smartphone ou votre tablette
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navigateur web.
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le journal du lycée
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Les élèves de 2nde3, citoyens regardeurs
Qu’est-ce que le BAL ?
Un lieu d’exposition dédié à la photographie
documentaire et contemporaine, dans le Nord de
Paris, près de la Butte Montmartre.
« Notre rêve est d’ouvrir à Paris un nouveau lieu
dédié à l’image-document, à l’emplacement d’une
ancienne salle de bal derrière la place de Clichy. Un
lieu d’exposition, de confrontation et d’interrogation
des multiples approches possibles du réel, un lieu en
résonnance avec l’histoire en marche »
Raymond Depardon, président du Bal.
Qu’est-ce que « La fabrique du
regard » ?
C’est la plateforme pédagogique du Bal qui mène
4 programmes d’éducation à l’image pour 4000
collégiens et lycéens provenant de 65 établissements
en Ile de France. L’objectif : former des « citoyensregardeurs ». Faire comprendre aux jeunes comment
les images se font et ce qui conditionne notre regard
sur elles.
Le projet photo des élèves de 2nde3
avec le Bal ?
Ce projet s’intitule « Mon œil ! », destiné aux lycéens
de 15 à 18 ans, de classes de seconde et première.
Sur une année, 4 ateliers ont été menés : l’image
exposée, l’image projetée, l’image publiée, l’image
expérimentée. Quatre temps organisés autour d’une
thématique unique : « des dispositifs pour voir »
Mon œil ! Notre regard
panorama du projet
L'image documentaire : les partis pris
Tout d'abord, nous avons travaillé avec une
conférencière spécialiste d’histoire de l’art, Emilie
Houssa. À partir d’images vidéo-projetées, nous
avons découvert des œuvres et des artistes qui nous
14
le journal du lycée
ont fait appréhender les différentes modalités d’une
image documentaire. Nous avons réagi sur des
images aux forts partis pris éditoriaux qui mettaient
en place des conditions de visions des images.
Découverte d'un photographe
et vidéaste : Mark Lewis
Dans un deuxième temps, nous sommes allés visiter
l’exposition temporaire du Bal de Mark Lewis. Nous
avons réfléchi sur sa mise en scène des différents
éléments d’un film : les figurants, le cadrage, les
mouvements de caméra, le décor.
Analyse de courts métrages
documentaires
Dans un troisième temps, nous sommes allés au
cinéma Le Louxor à Paris pour une séance de
projection de courts-métrages documentaires qui
nous ont sensibilisés aux problématiques visuelles.
On se demandait à chaque fois ce que nous disaient
ces images.
Nous, photographes...
Au cours de l’année, nous avons nous-mêmes pris
des photos, principalement avec nos téléphones
portables ou avec des appareils photo.
Un autre regard sur notre quotidien
La première consigne était de photographier notre
univers quotidien avec un regard surprenant et
décalé pour faire ressortir l’étrangeté.
Des « pics up » : l'image dans l'image
La deuxième consigne était de photographier des
« pics up », c’est-à-dire de photographier une photo
à l’intérieur d’une autre photo.
www.le-bal.fr/fr/mh/les-5-ans-du-bal/picsup/pics-up/
le journal du lycée
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Du théâtre et des fées
O
nce upon a time, there was a poor beautiful girl
Who was for her parents a little pearl.
During his daily walks in the forest,
A prince with a voice the sweetest,
Met the girl and fell in love
And since this day our doves,
Met every afternoon
Until the coming of the moon.
But one day, the prince disappeared,
She decided to investigate, worried,
For his mysterious vanishing.
She took his usual riding,
To ask some bystander.
First, she caught sight of the seven Dwarves who seemed clever.
And then she rushed to them and said :
“Did you see the prince with the sweetest voice ? ”
“Sorry young lady but for our help you have to pay !”
Furious, she left the place because she refused the invoice.
Far away, she met Goldilocks who was picking flowers.
“Did you see the prince with the sweetest voice ? ”
“Sorry, young lady, but I’ve only been here for four hours”.
Disappointed, she left the place and she did not rejoice.
She continued her way and came across the wolf
Who had a peculiar attitude, he seemed to loaf
“Did you see the prince with the sweetest voice ? ”
“NO!” answered the wolf violently
And he took flight suddenly.
The young lady had no choice
16
le journal du lycée
She had to pursue him through the forest
And after this running, she arrested
Because she was in front of a tower
Where the prince seemed the screamer
She needed help so she hid behind a tree
And called the Little Red Riding Hood
Who arrived very quickly.
She was not afraid because she knew the worst wolves of this wood
So, she got a move on a wolf behind the door of the tower
She wimped a pistol from her sneaker
And BANG BANG BANG, she shot his head
The strange wolf fell, he was dead !
Miss Hood opened the door followed by the young lady,
They climbed the stairs and joined the prince,
Now, they stayed together all the time and had a baby,
And the Little Red Riding Hood had a new wolf skin since.
Myriam Berrahmoun et Hannah Cambré
le journal du lycée
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Une journée particulière !
RENCONTRE ENTRE LES ÉLÈVES DE SPÉCIALITÉ THÉÂTRE DU LYCÉE
VOLTAIRE D’ORLÉANS ET DU LYCÉE ROMAIN ROLLAND D’IVRY
C
e jeudi 19 mars 2015, nous nous préparons à
recevoir la classe de spécialité théâtre du lycée
Voltaire d’Orléans. Deux élèves de notre classe,
Marion et Luz, en spécialité cinéma, filmeront la rencontre afin de réaliser un petit documentaire.
Les orléanais, plus nombreux que nous, arrivent, chargés de caisses et de gros sacs débordant d’accessoires,
costumes et décors. Une fois le matériel débarqué de leur
mini bus et tout le monde réuni dans la salle polyvalente, Mme Durban et Mme Pignon, nos professeures,
proposent, pour nous permettre de lier connaissance,
quelques jeux facilitant la prise de contact, car nous
nous retrouvons un peu intimidés. Après ces jeux plutôt
drôles nous partageons les gâteaux apportés par chacun
dans une convivialité naissante et la bonne humeur.
d’entrée. Leur présentation commence et nous sommes
impressionnés par le jeu de la plupart d’entre eux. Leur
choix de scènes diffère des nôtres, ce qui est assez intéressant puisqu’ils mettent en scène plutôt le début de la
pièce et s’arrêtent à peu près là où nous commençons.
Nous voyons les mêmes personnages mais différemment
interprétés et à différents moments. Nous rions beaucoup devant leur petit spectacle, le rythme est tenu et
les costumes parfaits. Le comique vient notamment
du choix de faire jouer Fernand de Bois d’Enghien par
une fille, et la baronne, le rôle qui nous a le plus à la
fois fait rire et séduit, par un garçon. D’autre part, un
élément qui a retenu notre attention à tous est le fait
qu’ils ont visiblement énormément travaillé sur le corps
ce qui donne la sensation d’une implication totale de
chacun et accentue le côté comique et farcesque de la
Présentation de nos mises en scènes
pièce. Comme nous, certains ont souffert de trous de
respectives
mémoire mais rien qui puisse vraiment nuire au rythme
Chaque classe a déjà étudié deux pièces, Un fil à la patte de leur scène. Voir une autre présentation de cette pièce,
de G. Feydeau et Cendrillon de J. Pommerat pour eux et bien qu’il ne s’agisse pas des mêmes scènes nous permet
Un fil à la patte et Les Bacchantes d’Euripide pour nous. à tous de porter un autre œil sur cette œuvre que nous
avons tant étudiée et vue uniquement interprétée par
Un fil à la patte
des comédiens professionnels.
Nous commençons, car nos accessoires sont en place,
par leur montrer notre Feydeau. N’ayant pas rejoué les Des échanges fructueux
scènes depuis un certain temps et jamais devant un Après avoir amplement félicité nos camarades nous avons
vrai public, nous sommes tous un peu stressés. Nous des échanges très intéressants sur les moyens d’adaptane nous en sortons pas trop mal bien que le rythme soit tion de chacun ou sur le ressenti d’interprétation entre
toujours notre problème et malgré des oublis de texte deux élèves jouant le même personnage. Comme les
relevant sans doute davantage du stress qu’à un mauvais deux groupes ont terminé l’étude de cette pièce, chacun
apprentissage. C’est en effet intimidant de présenter nos peut puiser des conseils ou des exemples qui seront utiles
scènes non seulement à un public mais à un public de tant pour le passage au bac que pour l’entretien, l’écrit
lycéens, comme nous, qui connaît parfaitement la pièce théorique et surtout notre enrichissement personnel.
et la joue aussi. Et ce, devant la caméra ! A la fin de notre
passage, nos invités nous félicitent et c’est à eux de nous « Les Bacchantes »
présenter leur travail.
Suite à cela nous mettons fin au débat sur Feydeau,
Cet exercice est cependant plus difficile encore pour eux chaises et caméra se retournent vers la scène où nous
que pour nous car ils doivent adapter leur mise en scène commençons Les Bacchantes. Notre présentation nous
à un espace qui n’est pas le leur et offre moins de pos- semble de l’intérieur être relativement désastreuse, le
sibilités. En effet, leur salle de théâtre, grâce à ses nom- texte n’est pas su et quand ce ne sont pas d’intermibreuses portes permet de mettre en avant l’importance nables blancs gênants nous reformulons totalement le
des claquements de portes dans le théâtre de Georges texte ! Nous étions conscients de n’être absolument pas
Feydeau. Afin de se rapprocher au maximum de leur prêts mais cette présentation nous conforte dans cette
configuration habituelle, ils préfèrent jouer dans le fond idée. Pourtant, les orléanais ne sont pas d’accord avec
de la salle polyvalente, prenant pour coulisses le hall notre désarroi et nous félicitent tout de même. Malgré
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le journal du lycée
l’instabilité de notre proposition ils trouvent notre mise
en scène intéressante et sont ravis car cela leur permet
une première approche de ce texte dont ils n’ont pas
commencé l’étude. Politesse ou sincérité ? Nous ne le
saurons jamais…
« Cendrillon »
Place à Cendrillon de Joël Pommerat ! Les orléanais
nous proposent une mise en scène construite et juste que
nous apprécions particulièrement ! Les narratrices sont
des sortes de magiciennes, elles sont toutes deux vêtues
de longs habits souples. Elles articulent leurs mains de
manière symétrique comme si elles jetaient un sort aux
personnages. D’autre part, l’interprétation du prince
et de Cendrillon ont aussi été une force de leur mise
en scène. Les deux acteurs rendent très attachants leurs
personnages. Mais c’est la scène de la danse qui retiendra l’attention de la plupart d’entre nous. En somme,
leur proposition est très juste et sincère. Malheureusement, le temps nous empêche de voir l’extrait de Cendrillon entièrement car à 18h, nous avons rendez vous
avec Maïa Sandoz, la metteure en scène de Le Moche et
Perplexe de Marius Von Mayenburg.
Quelques imprévus de rangement de matériel, de clés
et nous arrivons en retard au théâtre pour la rencontre.
Celle-ci est donc déplacée à la fin de la pièce. Nous décidons donc de manger nos pique-niques tous ensemble.
Nous prolongeons avec grand plaisir cette rencontre
avant de nous installer dans la salle du TQI.
Cendrillon J. Pommerat (Théâtre de l’Odéon)
Adam Ziazni et Isciane Farigole
Un fil à la patte G. Feydeau (Comédie Française)
le journal du lycée
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Voyages, voyages
Des français à Berlin
Le Mardi 7 Avril 2015, les deux classes de 1ère de Madame Ngyuen
sont parties en voyage scolaire à Berlin durant quatre jours accompagnés de M. Prost et M. Crispel. Deux heures avec « Easyjet », et nous
voilà à l'aéroport de Berlin Schoenefeld, à 8h35. Nous avons visité des
monuments historiques, monuments qui font partie du patrimoine allemand : le Reichstag et sa coupole, le musée « The story of Berlin », la
Gedachtniskirche, l'East Side Gallery, et vu une partie du mur de Berlin
aujourd'hui conservée (où, soit dit en passant, Eloi nous a fait un très
beau dessin !).
Nous avons passé nos nuits dans l'auberge de jeunesse de Berlin qui nous
fournissait les repas et l’accès libre à la salle de jeu avec Baby Foot, billard, tables de ping pong. Pour circuler dans la ville Mme Nguyen nous
a procuré des tickets, un par groupe de cinq, nous donnant la possibilité
de nous mouvoir dans la ville toute la journée. Nous avons aussi visité, le
dernier jour, le zoo de Berlin, un des tous premiers zoo d'Allemagne et
aussi le plus grand, mais, soyons francs, le moins bien entretenu. C'est un
Zoo accueillant un très grand nombre d'animaux. Mais pour ma part, ce
qui m'a le plus marqué est la visite de la coupole du Reichstag. Construction en verre qui culmine à 75 mètres dont le but est de diffuser la lumière
naturelle dans la salle des séances. Cette coupole est visuellement très
attractive, beaucoup visitée, devenue aujourd'hui un lieu incontournable
pour les touristes.
Un autre fait m'a beaucoup tenu à cœur : un mendiant âgé, demandant
de quoi subsister est devenu un ami : Chadi et moi lui avons montré un
tour de magie qui consistait à faire disparaître une pièce de monnaie de
mes deux mains pour ensuite la faire réapparaître dans celles de Chadi.
Le vieillard ne se doutant de rien a beaucoup apprécié mon tour.
Ghulam Haseeb
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le journal du lycée
La coupole du Reichstag
Eloi dessinant sur le mur de Berlin
Les élèves participants au voyage
le journal du lycée
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Our trip in England
This trip enabled us to discover some places of England, such as the
capital ; London and its surroundings. First of all it was exhausting,
we spent a good part of our trip in the bus between going back and
forth from our family. We also had a long walking time in the town.
The families were quite differents, we were lucky or not ! For us, our
two families were nice, we liked them !
For the trip itself, our activities were very physical. When we arived
in London, after one hour and half in the Ferry, we started walking
throught The City which is a buisiness district.
The second day was certainly the best ! We went to the countryside,
with a guide called Tony ; a man with so much humour and pulse.
He made us test « the blue experience », which consist in relaxing. It
was very pleasant ! The Seven Sisters Country Side was amazing ! The
landscape is so beautiful !
Seven Sisters
The third day, we went to the Tate Modern and we have visited the
Shakespeare's Globe.
We spent the fourth day in London, we were finaly released to shop !
We could go to Primark, Forever 21, Boots...
The last day we went to a farm, we saw duck, horses, rabbits... But, in
the evening, we went to a restaurant to eat fish and chips ! It was so
cool ! The ambiance was very good, we had so much fun ! Then, at 9
pm we were back in our bus to come back to France.
This trip was amazing ! It enabled us to make new friends, to meet
nice people we didn't know the existence until now, which is quite
enriching, and of course to visit London !
Emma Marie, Ourida Hassoune,Ilda Bihorac, Juliette Chen
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le journal du lycée
The Seven Sisters cliffs
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