Comment utiliser les CFD? - Banque Populaire Côte d`Azur
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AOF « Comment investir en Bourse ? mini-guide bourse Comment utiliser les CFD ? Juillet 2012 Comment utiliser les CFD ? Comment utiliser les CFD ? Sommaire Introduction 1. Qu’est-ce qu’un CFD ? 2. Le fonctionnement des CFD 3. Les avantages des CFD 4. Les risques des CFD 5. A qui s’adressent les CFD et les précautions à prendre 6. Comment les négocier ? 7. Différences entre les CFD et d’autres produits financiers 8. Fiscalité des CFD e e Le bureau d'études et d'analyses d'Option Finance Optionfinance Finance Expertise - 91 bis, rue2012 du Cherche-Midi 75006 Paris - RC 429.986.136 - Tél. : 01 53 63 55 55 - Fax : 01 53 63 55 50 option expertise - juillet Toute reproduction, même partielle et quel qu’en soit le support, même électronique ou informatique, est interdite sans autorisation préalable de l’éditeur. Le bureau d'études et d'analyses d'Option Finance 2. 3. option finance expertise - juillet 2012 Comment utiliser les CFD ? Introduction Plus récents que les warrants et certificats (qui sont apparus en France en 1989), les CFD («contracts for difference») attirent de plus en plus les investisseurs particuliers avertis. Le CFD est un produit dérivé qui permet de parier à la hausse ou à la baisse sur l’évolution du cours d’un sous-jacent (en particulier une action, une devise, un indice, ou une matière première) sans en être le propriétaire. Ce produit permet la «vente à découvert» (ou «short selling»), qui consiste pour l’investisseur à prendre des positions à la vente sur des actifs qu’il ne détient pas. Les contracts for difference sont nés dans les années 1990 en Angleterre. Ils étaient initialement utilisés par les traders anglais pour vendre à découvert des actions. A la fin des années 1990, ces produits sont devenus accessibles aux particuliers grâce à la création des premières plateformes de trading de CFD. Aujourd’hui le Royaume-Uni demeure le pays où ces contrats sont les plus développés. Les CFD ont également bénéficié d’un fort développement en Australie et en Allemagne. En France, l’essor des CFD a été favorisé par l’instauration de la directive MIF (directive des marchés d’instruments financiers), qui est entrée en vigueur le 1er novembre 2007. Cette directive européenne, destinée à mieux protéger l’investisseur particulier, a également libéralisé le secteur boursier. Elle a donc permis à certains acteurs implantés en Europe de proposer une offre de CFD en France. Les particuliers ont de plus en plus accès aux contrats CFD notamment grâce à l’Internet à haut débit et aux plateformes de trading en ligne. Ils peuvent ainsi voir leurs ordres exécutés en temps réel. Les professionnels estiment que, début 2012, 20 000 investisseurs effectuaient des transactions sur le marché français des CFD. Cela correspond à une progression de 48 % sur douze mois. En savoir plus La directive MIF a introduit des modifications importantes dans les relations entre les intermédiaires financiers et leurs clients. De nouvelles règles de bonne conduite et de transparence ont été imposées aux entreprises d’investissement. L’obligation de conseil des intermédiaires à l’égard des clients non professionnels a été renforcée. Avant de traiter des CFD l’investisseur doit recevoir de son courtier : – un document où sont identifiés les risques du CFD et l’effet de levier associé (nous reviendrons plus loin sur ce point). Il est notamment indiqué qu’en cas d’évolution défavorable des marchés, l’investisseur peut être amené à fournir un montant supplémentaire important, dans un délai très court, afin de maintenir ses positions ; – les termes et les conditions du trading, de façon à ce que chacune des parties, notamment l’investisseur, comprenne bien ses obligations. option finance expertise - juillet 2012 4. 5. option finance expertise - juillet 2012 Comment utiliser les CFD ? 1. Qu’est-ce qu’un CFD ? Un CFD est un instrument financier (ou contrat) à terme, dont l’objet porte sur l’évolution future de la valeur du sous-jacent. A ce titre, comme les warrants, le CFD est un produit dérivé. «A terme», cela signifie que l’achat ou la vente du contrat décidé(e) à un instant t, sera réalisé(e) ultérieurement, à l’instant t + 1. Les CFD tirent leur nom («for difference») du fait que seule la différence entre le prix du contrat à l’instant t + 1 et sa valeur au moment de l’acquisition du CFD (instant t) fait l’objet de la transaction. Sachant que le prix du contrat est directement corrélé à celui de l’actif sous-jacent : il cote exactement comme cet actif et il évolue en fonction de la hausse ou de la baisse du cours de l’actif sous-jacent. Les opérations sur CFD ne sont pas effectuées sur les places boursières. Ce sont les courtiers qui définissent eux-mêmes les cours des contrats et les modalités des transactions. Grâce à un effet de levier élevé les CFD permettent de prendre position sur un actif sous-jacent avec un capital restreint, ce qui constitue un avantage non négligeable. Cette caractéristique du CFD est l’un des facteurs de son succès. Cet effet de levier peut aller jusqu’à 20 fois le montant de votre capital investi. Un effet de levier de 10:1 (10 pour 1) signifie que si votre capital s’élève à 10 000 euros vous pouvez prendre une position pouvant atteindre jusqu’à 100 000 euros. Sur le marché des actions françaises, toutes les valeurs du CAC 40 et toutes celles admises au SRD peuvent faire l’objet de CFD. option finance expertise - juillet 2012 Attention Un CFD sur action ne donne pas les mêmes droits à son détenteur qu’une action car le détenteur d’un CFD ne détient pas physiquement le titre. Aucun transfert de propriété n’a lieu. Le détenteur d’un CFD n’a donc pas de droit de vote aux assemblées générales. En revanche si l’investisseur achète des CFD (position longue), il peut percevoir une partie des dividendes éventuels (normalement entre 75 % et 90 %). Dans le cas où il cède des CFD (position courte) il devra verser ces dividendes et son compte sera débité du montant correspondant. 2. Le fonctionnement des CFD Exemple Si un investisseur parie sur la hausse du cours d’une action en achetant un CFD sur cette action et que le cours s’accroît effectivement alors il recevra la différence entre le prix du contrat CFD à l’instant t + 1 et sa valeur au moment de son acquisition (à l’instant t). Si, au contraire, l’actif perd de sa valeur alors l’investisseur s’engage à payer cette différence. Le montant à verser au final, qui dépend de l’amplitude de la variation de cours, peut être bien supérieur à la somme initialement investie. Supposons que vous pariez sur la progression du CAC 40, alors qu’il se situe actuellement au niveau de 3 000 points. Tenant compte de cette anticipation vous achetez un CFD CAC 40. Si le courtier auquel vous faites appel propose un effet de levier de 20 fois sur les indices, cela signifie que pour prendre position sur un contrat CAC 40 qui vaut 3 000 points (euros), il faut disposer de seulement un vingtième de ce montant sur votre compte, soit 150 euros. Avec 150 euros sur votre compte, vous pouvez donc parier sur le CAC 40 pour un montant en jeu de 3 000 points. La cotation du contrat CFD CAC 40 présente un prix à l’achat et à la vente de : – achat : 3 002 ; – vente : 2 998. Cet écart entre l’achat et la vente, qui représente la rémunération du courtier, est appelé «spread» ou «fourchette». Plus l’écart achat-vente est faible, plus votre courtier est compétitif. Généralement les écarts sur le CAC 40 s’élèvent entre 3 et 4 points. Si vous décidez d’acquérir un CFD, vous allez acheter le contrat CAC 40 à 3 002 points. Bon à savoir Vous devez avoir bien conscience que vous ne détenez pas l’actif sous-jacent en traitant sur un CFD. Par conséquent lorsque vous vendez un CFD vous n’avez pas à livrer l’actif sous-jacent. Comme les CFD sur actions, les CFD sur indices actions sont très prisés des investisseurs car ils autorisent une diversification des risques. En savoir plus Deux prix de cotation sont associés à chaque contrat CFD : un prix d’achat (ask) auquel le courtier est prêt à vous vendre le CFD et un prix de vente (bid), auquel il est prêt à vous l’acheter. La différence entre les deux montants constitue le spread. Le prix bid est toujours inférieur au prix ask : le courtier cède un CFD à un prix plus élevé que celui auquel il l’achète, ce qui lui permet de se rémunérer. L’investisseur ne débourse initialement qu’une petite partie du prix du sous-jacent, la marge. Elle correspond au montant minimum pour effectuer une opération et sert de garantie dans le cas où le marché évoluerait défavorablement. Plus le risque associé à l’actif sous-jacent est élevé plus la marge requise sera importante et l’effet de levier sera faible. Les CFD sont particulièrement intéressants, grâce à leur effet de levier, pour traiter sur les actions et indices. Les professionnels les trouvent généralement moins pertinents pour les changes ou des matières premières comme l’or : un investisseur peut déjà traiter les devises avec effet de levier sur le Forex. De même, des courtiers proposent de traiter l’or en bénéficiant d’un effet de levier sur le marché au comptant. 6. 7. Deux scénarios sont possibles – Dans le premier, l’évolution du CAC 40 suit vos pronostics et le CAC 40 s’apprécie pour atteindre 3 100 points. La fourchette du contrat CFD chez votre courtier s’apprécie également pour s’établir à achat (3 102) – vente (3 098). Vous choisissez de céder votre contrat CFD et vous recevez alors (3 098 – 3 002), soit 96 euros. En comparant ce montant au montant initial versé (150 euros), le rendement de votre placement atteint le niveau très attrayant de 64 %. – Dans un second scénario, beaucoup moins option finance expertise - juillet 2012 Comment utiliser les CFD ? favorable à l’investisseur, le CAC 40 se replie pour atteindre 2 900 points. La fourchette achat/vente du contrat CFD devient alors : achat (2 902)/vente (2 898). Vous décidez de céder votre contrat CFD pour stopper vos pertes. Vous supportez alors une perte de (2 898 – 3 002) = 104 euros, soit 69,3 % du montant initial investi. Cet exemple souligne l’intérêt du CFD : un rendement potentiel élevé avec une mise de départ beaucoup plus faible qu’en achetant directement l’actif sous-jacent. Il met également en lumière le risque associé : la perte en capital peut être très élevée. Bon à savoir Pour tout achat ou vente de CFD sur action le courtier prélève une commission, qui correspond généralement à un pourcentage du montant de la valeur nominale de votre position. Ce pourcentage s’inscrit en moyenne dans une fourchette comprise entre 0,1 % et 1 %. En revanche, le courtier ne prélève pas de commission de transaction sur les achats ou ventes de CFD sur indice. Il se rémunère par la différence entre le prix d’achat et de vente du CFD. Si l’investisseur parie sur la baisse du cours de l’actif sous-jacent, il devra effectuer une vente à découvert (qui consiste à vendre des contrats sans les détenir au préalable). L’objectif de l’opération pour l’investisseur est de céder à l’instant t les contrats à un prix plus élevé que celui auquel il va les acquérir à t + 1. En effet, si l’actif sous-jacent se déprécie le prix du contrat option finance expertise - juillet 2012 suit la même tendance. L’intérêt de la vente d’un contrat CFD est que l’investisseur perçoit des intérêts sur la valeur nominale de sa position durant chaque journée supplémentaire au cours de laquelle il conserve sa position courte (à la vente). Le taux de rémunération est généralement égal au taux d’intérêt sur le marché interbancaire diminué d’un certain pourcentage. Les CFD sont des produits financiers plutôt recommandés dans une optique de court terme en jouant sur des marchés volatils pour capter des mouvements de marché brefs. Une utilisation encore plus aboutie des CFD consiste à s’en servir comme d’un outil de couverture de portefeuille (voir partie suivante). 3. Les avantages des CFD Les CFD présentent plusieurs avantages : – le premier d’entre eux est l’effet de levier. Il permet de mener une stratégie d’investissement, en misant sur l’évolution du cours de l’actif sousjacent, sans immobiliser la totalité de la somme nécessaire. Il permet ainsi de doper les performances d’un portefeuille d’investissement ; – le contrat CFD peut être envisagé comme un instrument de couverture (stratégie de «hedging»). Si un investisseur détient un portefeuille d’actions et que le marché est baissier, il peut céder des contrats CFD sur les actions détenues pour contrebalancer ses positions et limiter ses pertes. Il prend alors une position courte sur un montant équivalent à celui de sa position sur l’actif sous-jacent. Le coût de cette couverture est amoindri par le fait que les positions courtes détenues par l’investisseur lui permettent de percevoir des intérêts, comme indiqué plus haut ; – la simplicité est également l’un des atouts indéniables du CFD. Le cours du CFD réplique exactement celui du sous-jacent. Il n’existe pas de méthode de calcul compliquée pour comprendre la cotation du contrat ; – l’autre avantage est le coût généralement faible des CFD. Il faut toutefois noter que toute position conservée au-delà d’une journée engendre un coût de financement qui peut varier d’un intermédiaire à l’autre. Ce coût inclut le Bon à savoir Sur NYSE Euronext le SRD («service à règlement différé») offre aux investisseurs la possibilité de différer le règlement (encaissement) de leurs opérations d’achats (de ventes). Ce système permet de différer le règlement et la livraison des titres à la fin du mois boursier. Cela représente, comme dans le cas du CFD, une possibilité implicite de vente à découvert. Néanmoins plusieurs différences existent avec le CFD. Tous les titres ne sont pas éligibles au SRD (la valeur doit appartenir à l’indice SBF 120, faire valoir une capitalisation boursière d’au moins 1 milliard d’euros et un volume d’échanges quotidien d’au moins 1 million d’euros). Par conséquent seule une centaine de valeurs sont éligibles au SRD. En revanche plus de 200 actions françaises peuvent faire l’objet d’un contrat CFD. L’autre différence tient au coût de financement généralement moindre dans le cas du CFD. Enfin l’effet de levier est plus important dans le cas d’un contrat CFD (jusqu’à 20) qu’avec le SRD (5 au maximum). 8. 9. taux Euribor un mois + une marge (par exemple de 2,5 % sur un mois) ; – les CFD offrent la possibilité d’investir sur un grand nombre de supports qui ne sont généralement pas très accessibles aux particuliers : les matières premières, les actions internationales, les indices boursiers ou les devises ; – les CFD autorisent les positions courtes sans avoir besoin de détenir au préalable l’actif, ce qui élargit le champ des possibilités d’investissement. Ainsi, si un investisseur anticipe la baisse du cours d’une action il peut vendre des contrats CFD ; – à la différence des warrants et certificats, les CFD n’ont pas de durée de vie limitée (ou échéance) au-delà de laquelle le CFD ne vaudra plus rien. L’investisseur peut donc détenir le CFD aussi longtemps qu’il le souhaite, en tenant compte bien évidemment du risque d’évolution défavorable du marché. Attention Même si, du fait de son absence d’échéance vous pouvez conserver le CFD plusieurs mois sans voir sa valeur s’éroder, il faut prendre en compte les coûts financiers qui sont facturés si vous conservez votre position plus d’une journée. 4. Les risques des CFD En contrepartie de ces avantages, les CFD présentent un risque élevé du fait de l’effet de levier. En effet, le montant des pertes peut être supérieur à celui des sommes engagées. Avec un levier de 20, il suffit d’une variation de seulement 5 % du sous-jacent (dans le sens inverse de celui escompté) pour que l’investisseur perde la totalité de sa mise. option finance expertise - juillet 2012 Comment utiliser les CFD ? Avant d’initier un CFD, le courtier demande habituellement à l’investisseur de déposer des fonds en tant que garantie, ou «marge». Comme nous l’avons vu précédemment cette marge représente souvent une petite partie de la valeur totale du contrat, par exemple 10 %. De par cet effet de levier, la moindre fluctuation défavorable peut engendrer des pertes significatives pour l’investisseur. Tant que ses positions demeurent ouvertes, il doit s’assurer que le solde de son compte, en tenant compte des plus ou moins-values latentes, est au moins égal au montant total de la marge (ou dépôt) demandée par le courtier. Par conséquent si les cours évoluent en défaveur de l’investisseur, il peut être amené à fournir une marge supplémentaire importante (à travers des «appels de marge»), dans un délai très court, afin de maintenir ses positions. une décote très significative, pour atteindre 2 800 points. La fourchette achat/vente du contrat CFD s’établit à : achat (2 802)/vente (2 798). L’investisseur cède son contrat CFD pour stopper ses pertes. Il devra alors supporter une perte de (2 798 – 3 002) = 204 euros, soit 136 % du montant initial investi. La perte finale est bien supérieure au montant initialement engagé. Pour éviter à l’investisseur d’avoir à supporter de pertes trop lourdes, les courtiers ont développé des ordres «stop garantis». Lorsque le seuil de déclenchement que l’investisseur a déterminé est atteint ou dépassé alors l’ordre d’achat ou de vente est automatique exécuté pour clore la position. par leur établissement financier (notamment le montant des frais financiers, le régime de garantie en cas de défaillance de l’intermédiaire financier, etc.). Les deux organismes recommandent également de disposer d’une expérience importante dans les produits financiers avant de choisir ces investissements dits «complexes». Attention Il faut noter que les CFD ne sont pas disponibles aux Etats-Unis car le gendarme boursier, la Securities & Exchange Commission (SEC), a émis des restrictions sur les produits financiers OTC (over the counter), négociés directement entre l’investisseur et le courtier. Les contrats CFD appartiennent à cette catégorie de produits financiers. Attention Attention Si l’investisseur ne verse pas les fonds requis, le courtier est autorisé à clôturer une ou plusieurs de ses positions, voire même la totalité. L’investisseur doit alors assumer les éventuelles pertes encourues. Exemple L’exemple suivant souligne qu’une variation importante du cours du sous-jacent dans un sens inverse à celui prévu par l’investisseur peut engendrer des pertes très élevées. Reprenons l’exemple précédent dans lequel un investisseur parie sur la progression du CAC 40 et décide d’acheter un CFD CAC 40 qui cote alors 3 200 points. Il fait un dépôt de 150 euros sur un compte géré par son courtier. Supposons que les anticipations de l’investisseur s’avèrent faussent et que le CAC 40 subisse option finance expertise - juillet 2012 Si un marché est soumis à des évolutions rapides, le cours associé au seuil de votre ordre peut ne pas être disponible et le marché peut s’éloigner du seuil «stop», avec rapidité et de manière significative, avant que l’ordre ne soit exécuté par le courtier. Les délais et les niveaux d’exécution dépendent donc du marché sous-jacent. 5. A qui s’adressent les CFD et les précautions à prendre Etant des produits particulièrement risqués les CFD sont destinés aux investisseurs très avertis. Il est nécessaire de disposer d’une expérience financière suffisante pour y avoir recours. Le démarchage est d’ailleurs interdit pour ce type de produit, en vertu de l’article L. 341-10 du Code monétaire et financier. Le profil type de l’investisseur particulier, qui négocie les CFD, correspond à une personne qui a une bonne connaissance du fonctionnement des marchés financiers, qui dispose d’un patrimoine relativement important et qui souhaite diversifier ses investissements. Vous devez prendre un certain nombre de précautions avant de recourir au CFD : – vous ne devez pas vous diriger vers ce type d’investissement si vous êtes un investisseur En 2009 le Comité des établissements de crédit et des entreprises d’investissement (CECEI) et l’Autorité des marchés financiers (AMF) ont appelé à la vigilance du public à l’égard des CFD, pour lesquels la publicité s’est beaucoup développée. L’AMF et le CECEI ont donc invité toutes les personnes intéressées par ces produits à ne prendre leur décision d’investissement qu’après s’être dûment renseignées sur les prestations fournies 10. 11. débutant. Selon la directive MIF, l’intermédiaire financier doit s’assurer au préalable de votre expérience en matière financière avant de vous recommander ce type d’investissement ; – vérifiez que l’établissement qui vous vend ce produit est agréé en tant que «prestataire de services d’investissement» (PSI) par un régulateur financier (en France le CECEI/Banque de France) ; – identifiez les différents responsables du CFD s’il en existe plusieurs. Il est nécessaire de connaître entre autres les obligations respectives de celui qui commercialise le produit, de celui qui tient votre compte, de celui qui fabrique le produit. Cela vous permettra d’effectuer une réclamation ultérieurement en cas de besoin ; – n’hésitez pas à recourir au médiateur de l’AMF si vous ne parvenez pas à régler un litige directement avec le prestataire et si ce dernier est installé en France ou s’il dispose d’une succursale sur notre territoire. Vous pouvez vous former, plus spécifiquement, au mécanisme de ces produits. Les émetteurs de CFD proposent des modules de formation par Internet, des séminaires en ligne ou en réunion, et même des livres. Des comptes de démonstration gratuits et des mini-contrats sont proposés par certains courtiers, qui permettent de vous sensibiliser à ce produit. 6. Comment les négocier ? Les CFD ne sont pas traités sur un marché réglementé, comme c’est le cas par exemple pour les warrants. Les CFD sont donc négociés sur des plateformes techniques qui ne dépendent pas de NYSE Euronext. Pour pouvoir traiter (acheter ou vendre) des CFD, il est nécessaire d’ouvrir un compte spécifique option finance expertise - juillet 2012 Comment utiliser les CFD ? chez l’un des émetteurs spécialisés ou bien chez un courtier en ligne. Les plateformes techniques sont construites et gérées par les opérateurs financiers, qui ont noué des partenariats avec des courtiers en ligne. Chacun des intervenants gère ses tarifs, ses conditions en termes de surface financière de l’investisseur et ses modules de formation. Les CFD sont traités de gré à gré («over the counter», ou OTC) en France entre un promoteur de CFD et un investisseur en direct. Cela permet de mettre en place des stratégies sur mesure. A suivre… NYSE Euronext pense créer un marché électronique pour CFD. Dans certains pays les CFD se traitent déjà sur des marchés organisés. C’est le cas à Londres et à Sydney. favorable à l’investisseur, le courtier déclenche un «appel de marge», qui indique que l’investisseur a utilisé sa marge au maximum et qu’il ne peut plus prendre de positions supplémentaires. Trois possibilités s’offrent alors à l’investisseur : – soit il décide de clôturer ses positions pour ne pas avoir à courir le risque d’accroître potentiellement ses pertes. Il peut aussi couper en partie ses positions de façon à retrouver un niveau de marge suffisant ; – soit il choisit de réalimenter son compte en liquidités et de conserver ainsi ses positions ; – soit il maintient ses positions en espérant que le marché se retourne. Mais si le marché continue à évoluer dans le mauvais sens alors le courtier clôture automatiquement ses positions s’il ne respecte pas les conditions de marge requises. France ces dernières années. De la même façon qu’un CFD, la cotation d’un tracker va répliquer fidèlement celle de l’actif sous-jacent (l’indice). Au-delà de ces points communs les CFD et les warrants sont différents car : – les CFD se traitent de gré à gré alors que les warrants sont négociés sur le marché réglementé de NYSE Euronext, sur le segment dédié «NextWarrants» ; – à la différence des warrants, les CFD n’ont pas de date d’échéance ce qui implique une plus grande flexibilité car l’investisseur ne doit pas se préoccuper de savoir s’il doit clôturer sa position. Notons toutefois que, du fait des risques liés à l’effet de levier du CFD, le détenteur de ce type de contrat doit bien suivre l’évolution de ses positions pour ne pas avoir à supporter des pertes trop élevées ; – le prix d’un CFD, qui est directement corrélé à celui du sous-jacent, est simple alors que le prix d’un warrant est établi d’après une formule complexe (qui dépend de la valeur temps et de la valeur intrinsèque), ce qui rend plus compliquée l’évaluation de ses gains-pertes pour l’investisseur ; – différence de taille : alors qu’avec des warrants l’investisseur ne perd que sa mise initiale, avec les CFD il peut perdre plus (et même beaucoup plus !) si les marchés n’évoluent pas conformément à ses prévisions. Examinons maintenant les différences avec les trackers : – les trackers sont négociés sur le marché réglementé de NYSE Euronext, sur le segment dédié «Next-Track» ; – il n’existe pas d’effet de levier avec les trackers : l’investisseur ne court donc le risque que de perdre sa mise initiale ; – les trackers ne permettent pas la vente à dé- Bon à savoir Différents types d’ordres existent : – l’ordre au marché. C’est le plus simple des ordres, et aussi le plus utilisé par les investisseurs. Il implique une exécution immédiate au prix du marché dès qu’il est rajouté au carnet d’ordres. Il doit préciser s’il s’agit d’un achat ou d’une vente et les quantités de contrats concernés. Mais aucun prix n’est indiqué ; – les ordres connexes («limite» ou «stop») servent à clôturer une position déjà ouverte. Les ordres «limite» permettent à l’investisseur de récupérer ses gains et les ordres «stop» de limiter ses pertes. Ils peuvent être exercés à l’achat comme à la vente ; – les ordres non connexes («limite» ou «stop») servent à ouvrir une position, avec l’objectif d’acheter ou de céder un CFD au meilleur moment en fonction des anticipations du marché. Lorsque les marchés évoluent dans un sens déoption finance expertise - juillet 2012 Les courtiers clôturent généralement les positions quand la marge est utilisée à plus de 125 %. 7. Différences entre les CFD et d’autres produits financiers Les contrats CFD présentent des similitudes avec les warrants et les trackers (ou ETF – exchange traded funds). Comme un CFD, un warrant est un produit dérivé, qui permet de parier à la hausse ou à la baisse sur l’évolution du cours d’un sous-jacent. Similaire à une option, le warrant permet de parier à la hausse dans le cas d’un call warrant et à la baisse avec un put warrant. Les trackers (ou ETF) sont des produits indiciels cotés en bourse qui répliquent la performance d’un indice. Ils se sont beaucoup développés en 12. 13. couvert : profiter des marchés baissiers est donc beaucoup plus compliqué ; – les frais de transactions sont généralement moins élevés dans le cas des CFD ; – l’offre de CFD sur indices est encore très limitée au contraire des trackers cotés sur NYSE Euronext. 8. Fiscalité des CFD Les plus-values sur CFD sont imposées, dès le premier euro, au taux forfaitaire de 21 % depuis 2012, plus 13,5 % de prélèvements sociaux. Les moins-values réalisées sur des CFD peuvent s’imputer sur des plus-values réalisées sur des actions ou des Sicav. La réciproque est aussi valable. Par ailleurs, les pertes constatées peuvent être reportées pendant dix ans. Conclusion Les CFD présentent un certain nombre d’avantages mais leur utilisation requiert au préalable des connaissances financières. Ils doivent être utilisés très prudemment car leur puissant effet de levier constitue leur principal danger, même s’il est aussi le corollaire de gains importants et rapides. Les ordres «stop» permettent toutefois de limiter la casse si les cours évoluent dans le mauvais sens. De manière générale, l’investisseur qui souhaite recourir à de forts leviers doit veiller à détenir suffisamment de liquidités pour pouvoir faire face aux appels de marge potentiels. Attention à ne pas abuser de l’effet de levier après avoir débuté modestement sur ces produits. Les conséquences financières risquent d’être très lourdes ! Si l’investisseur privilégie des niveaux de leviers option finance expertise - juillet 2012 Comment utiliser les CFD ? faibles, il pourra davantage maîtriser le risque de perte en capital. Les CFD sont recommandés dans une optique de court terme et peuvent être utilisés comme instruments de couverture. Si le produit en lui-même requiert beaucoup de vigilance, ses modalités de négociation doivent option finance expertise - juillet 2012 également être bien suivies car le CFD n’est pas échangé sur un marché réglementé. L’investisseur doit donc vérifier que son courtier est fiable et que l’exécution des ordres est fluide. L’utilisation des CFD requiert donc beaucoup de prudence et de réflexion de la part d’un investisseur… averti ! 14.
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