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EXPOSE : L’ENRUBANNAGE EN CONTINU
Définition : Le fait d’appliquer un film plastique étirable (le même utilisé pour les
enrubanneuses monoballes) sur des balles rondes ou carrées de fourrages pressés entre 40 et
60 % de matière sèche, mis bout à bout afin de constituer un silo de balles.
I) L’historique et l’implantation géographique mondiale
•
L’historique
Inventé et breveté par un éleveur écossais MR David WINTON ANDERSON en 1988, cette
technique a
vite provoqué un vif intérêt de la part de constructeurs en Europe du Nord, Canada.
En 1995, on comptait
En Europe
Au Canada
: 4 fabricants •
GRAYS
•
POMI
•
ELHO
: 4 fabricants -
EBKO
BEAUDOIN
•
ATM
•
TARDIFF
•
TUBELINE
(ANDERSON)
Auxquels on peut ajouter : en 1997 : 2 engaineuses :
- SILATUBE
- LUCAS
(Cette technique utilisant des gaines plastiques et non du film
avait disparu du marché au bout de 3 ans, dû essentiellement à
des gros problèmes de conservation).
En 1995, on peut noter qu’un double record du monde d’enrubannage a été établi dans la
Sarthe :
- 126 balles rondes enrubannées en 1 heure,
- + de 2000 balles enrubannées en 24 heures soit 90 HA.
Aujourd’hui après 20 ans d’évolution, les enrubanneuses en continu ont atteint une maturité
technique et une grande fiabilité, seuls 3 fabricants subsistent, 2 en Amérique du Nord et 1 en
Europe
Amérique du Nord
Europe
- TUBELINE
- ELHO
- BEAUDOIN / ANDERSON
Par contre, la technique se développe sur tous les continents, on peut dénombrer toutes
marques confondues
- Etats Unis / Canada :
- France
prés de 10000 machines
: + moins 900 machines
- Pays du Nord de l’Europe : + ou moins 500 machines
La distribution existe aujourd’hui dans les pays à l’Est de l’Europe et notamment en Russie ,
plusieurs centaines de machines, en Amérique du Sud (+ ou moins de 100 machines) au
Japon, en Afrique du Sud et même en Espagne + ou moins 20 machines.
II) Les avantages et les inconvénients de la technique
•
Inconvénients
•
Surface de stockage
Occupe plus d’espace au sol pour le stockage que l’ensilage ou l’enrubannage monoballe
stocké en hauteur.
•
Contrainte de reprise
Afin d’éviter l’échauffement du front d’attaque, il faut reprendre au moins une balle par
semaine.
•
Les intérêts
Ils sont très nombreux
•
La vitesse
Toutes les enrubanneuses en continu, quelque soit la marque permettent d’enrubanner une
balle toutes les 30 secondes, soit une centaine de balles à l’heure, soit 30 à 40 HA par jour /
débit comparable à une ensileuse automotrice voir supérieur. Sa vitesse permet d’être
beaucoup moins dépendant de la météo et d’avoir des fourrages récoltés au bon stade sur de
grande surface.
•
L’économie de plastique
Là aussi, quelque soit la marque, l’économie de plastique réalisée par une enrubanneuse en
continu oscille entre 40 et 50 % de plastique par rapport à une enrubanneuse monoballe ou
une presse enrubanneuse soit 1,50 à 2 € d’économie par balle suivant le diamètre.
•
La polyvalence
Selon les marques et les modèles, il est possible d’enrubanner des balles rondes jusqu’à 1,60
m de diamètre et des balles carrées jusqu’à 1,70 m de longueur.
•
Un stockage très souple
Pas d’investissement dans des silos bétonnés ou des cuves de récupération de jus, pas de jus
donc pas de pollution des nappes phréatiques.
•
Pas d’équipement particulier
Evite l’achat de pinces pour la reprise des balles (1500 à 2000 €).
•
Une excellente conservation sur 2 ans
- L’enrubannage se réalise sur l’arrondi de la balle
- Les balles enrubannées ne sont pas manipulées, si ce n’est lors de la distribution
- Permet, les années humides, de faire du stockage pour les années sèches
- Surtout très peu de perte par rapport au foin séché au sol et à l’ensilage d’herbe.
•
Un investissement limité
- Entre 30 et 40000 € HT, amortissement sur moins de 70 HA sur 7 ans
•
Un entretien très faible
- De 50 à 100 € par an
•
Grande souplesse d’utilisation
La même machine peut être utilisée sur des gros chantiers, 30 à 40 HA, 600 à 800 balles ou
sur des petits chantiers : 20 balles
Cet avantage est essentiel : il permet d’utiliser ce matériel plusieurs fois dans l’année sur une
même parcelle (1ière, 2ième ; 3ième coupe) et par là, même, de cultiver une prairie (luzerne) pour
produire des protéines. Ce que certaines techniques de récolte ne permettent pas. De plus, il
permet d’uniformiser la ration tout au long de l’année ou d’identifier des silos par stade, par
coupe ou par variété.
•
Autonomie
Fonctionne sans tracteur car équipé d’un moteur technique
•
Facilité de déplacement
Peut se déplacer tractée par un tracteur ou sur un plateau surbaissé derrière un véhicule
utilitaire
III L’avenir de l’enrubannage en continu en France
Malgré de très nombreux avantages, le développement de cette technique, notamment en
France, est relativement lent, pourquoi ?
•
Les freins au développement
•
Une offre limitée
- 2 marques sur le marché français, une seule réellement mise en avant : BEAUDOIN
•
Le poids des full liner et de leur réseau de distribution
•
Développe les matériels de la marque : ensileuse, autochargeuse,
enrubanneuse monoballe, presse enrubanneuse.
•
détachées.
•
Développe des matériels demandant plus d’entretien et de pièces
Les fabricants de plastique et leurs réseaux de distributions
Ils voient d’un très mauvais œil une technique permettant de diminuer de moitié la
consommation de plastique. Dans leur documentation technique, les enrubanneuses en
continu sont très rarement mentionnées.
•
La PAC
Favorise d’autres cultures que l’herbe depuis plus de 30 ans
Très peu de prime pour la culture de l’herbe
•
L’enseignement
Alors que cette technique existe depuis plus de 20 ans, elle n’apparait toujours pas ou très peu
dans les livres destinés aux futurs agriculteurs.
•
La reconnaissance du terme « enrubannage
Alors que l’ensilage et le foin sont clairement identifiés et qu’il existe plus de 25000
enrubanneuses monoballes et près de 900 enrubanneuses en continu en France, on parle de
fourrages préfanés, de fourrages fermentés, d’ensilage brin long mais très rarement de
fourrages enrubannés, ou tout simplement d’enrubannage dans les revues agricoles et
scientifiques françaises.
•
La résistance au changement dans l’agriculture française
L’herbe dans beaucoup d’élevages (notamment dans l’Ouest de la France) n’est toujours
pas considérée comme un aliment.
•
Les éléments favorables à son développement
•
L’économie de plastique :
•
Raison économique : Le prix du plastique (issu du pétrole) étant amené
à augmenter, une technique réalisant 50 % d’économie devrait intéresser de plus en
plus d’éleveurs soucieux de diminuer leur coût de production.
•
Raison environnementale : La pression environnementale (éco
participation, cahier des charges, actualité,….) devrait intéresser de plus en plus
d’éleveurs soucieux de l’environnement.
•
Les nouveaux matériels de fenaison
Depuis 10 ans, tous les matériels de fenaison ont énormément évolués : faucheuse, faneuse et
andaîneur, presse balle ronde.
Au bout de la chaîne de fenaison, une enrubanneuse en continu a le potentiel pour absorber 4
à 5 Ha / heure et donc parfaitement adaptée pour la production de ces matériels plus
performants.
•
Des exploitations plus grandes
Matériel plus performant, pour des surfaces plus importantes, là encore le débit des
enrubanneuses en continu, répond parfaitement à cette tendance.
•
Le coût des protéines
Pourquoi acheter des protéines à 12000 km alors qu’elles peuvent être produites en grande
partie chez chaque éleveur à moindre coût et avec une parfaite traçabilité en valorisant mieux
les prairies ?
•
Le développement des prairies
•
Les contraintes environnementales : Implantation de prairies le long
des cours d’eau et sur certains bassins, par arrêté préfectoral.
•
Les cahiers des charges : Beaucoup de production laitière ou viande
imposent à leurs producteurs une part importante d’herbe dans la ration quotidienne
(roquefort, camemberts,…)
•
La nouvelle PAC : Depuis 2 à 3 ans, des aides à l’hectare sont
distribuées aux éleveurs implantant des prairies. Il semblerait que ses aides soient
augmentées dans la nouvelle PAC pour inciter plus d’implantations.
•
Les connaissances techniques : Les études réalisées par nos
chercheurs démontrent de manière unanime (INRA, Institut de l’Elevage……) que les
techniques de conservation de l’herbe les plus performantes (ayant le moins de perte)
sont : - le séchage en grange
- l’enrubannage
Or, plus des 2/3 des éleveurs français continuent à utiliser des techniques de conservation peu
Performantes (20 % de perte).
•
La santé
L’importance des OMEGA 3 pour la santé humaine et les taux supérieurs en OMEGA 3 dans
les productions à base d’herbe, donc dans son développement et dans sa valorisation
meilleure.
CONCLUSION
Pour conclure de la manière la plus objective possible, je reprendrais la conclusion d’un
rapport sur l’enrubannage en continu de février 1997 écrit par MR CORROT de l’institut de
l’élevage.
« L’enrubannage en continu est dans l’ensemble bien jugé par leurs utilisateurs. Il apparaît
que cette technique permet d’atténuer sensiblement les principaux reproches faits à
l’enrubannage monoballe : faible débit de chantier, coût élevé, forte consommation de
plastique… sans pour cela céder sur ses principaux avantages : chantier souple, simple et
individuel, facilité de stockage, souplesse d’utilisation.
Sous réserve que les campagnes à venir confirment ces observations, l’enrubannage en
continu semble pouvoir être une alternative à l’ensilage classique. Cette technique peut être
aussi associée de façon très complémentaire à l’ensilage coupe fine ou au foin ».