quelles solutions pour le calcul des surfaces en foret

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quelles solutions pour le calcul des surfaces en foret
QUELLES SOLUTIONS
POUR LE CALCUL DES SURFACES EN FORET ?
Le calcul d’une surface est un problème récurrent en foresterie comme dans d’autres domaines.
Calculer une surface présente d’abord une difficulté technique mais se heurte aussi à un problème de
définition.
En effet, la valeur réelle d’une surface suppose de tenir compte de la pente. Or celle-ci est rarement
homogène. On est donc toujours amené à considérer une pente moyenne et à calculer une valeur de
surface simplifiée et inexacte. Pour couper court à ce flou, on considère le plus souvent comme
référence la surface projetée, c’est à dire la zone d’emprise « à plat » sans tenir compte de la pente.
Cette méthode a l’avantage de permettre des superpositions géographiques cohérentes avec d’autres
sources de données (cartes IGN ou autre) mais présente l’inconvénient de sous-estimer la surface
réelle, ce qui pose problème quand on extrapole des valeurs d’inventaire (densités, volumes, etc) à la
surface.
D’un point de vue technique, plusieurs méthodes s’offrent à l’opérateur forestier pour calculer une
surface. Le choix est dicté par les paramètres suivants : la facilité de mise en œuvre (rapidité), la
précision et le coût.
LES CLASSIQUES
LE CADASTRE
C’est une des sources d’information les plus immédiates et les plus couramment utilisées. L’information
est gratuite. Le cadastre donne la surface projetée des parcelles cadastrales.
Mais cette source d’information n’est plus valable dès lors qu’on s’intéresse à des peuplements ou des
chablis qui ne suivent pas les limites parcellaires.
Notons également que dans le cas d’une plantation, la
surface cadastrale est souvent supérieure à la surface
plantée et cette dernière supérieure ou égale à la
surface réelle de plantation s’il y a eu des trouées ou
des chablis.
Une expérimentation récente menée par l’AFOCEL a
montré que l’écart entre une surface réelle de plantation
d’eucalyptus et la surface cadastrale correspondante
était compris dans une fourchette de 2 à 100 % avec
une moyenne sur 12 parcelles de près de 40 %.
Les informations cadastrales constituent une référence
intéressante pour des peuplements qui suivent les limites
parcellaires.
L’ARPENTAGE
Les forestiers utilisent souvent le topofil et la boussole, qui sont les outils les plus simples et les moins
onéreux, pour estimer la surface réelle.
La méthode est assez efficace et précise pourvu que l’on s’intéresse à de petites surfaces, mais
relativement longue à mettre en œuvre (report des distances et angles puis calcul, bien que celui-ci
puisse être automatisé sur un tableur) et éventuellement fastidieuse dans des zones difficilement
pénétrables (ronces, etc.).
L’usage d’un théodolythe amène un gain considérable en précision et fiabilité mais c’est un outil
onéreux et qui rallonge encore le temps de mesure sur le terrain.
APPORT DES NOUVELLES TECHNOLOGIES
LES RECEPTEURS GPS
Ils permettent de calculer directement des surfaces sur le terrain. Il s’agit d’une surface projetée.
Ces appareils ont l’avantage d’être faciles d’utilisation. Par contre, ils dépendent des conditions de
réception des satellites : ils sont notamment sensibles au couvert forestier et capteront éventuellement
mal le signal GPS dans des zones encaissées.
On distinguera deux types de récepteurs :
Les récepteurs grand public
Ce sont des appareils bon-marché (de l’ordre de 400 €uros). Certains modèles permettent le calcul de
surface (par exemple Garmin 12 XL, Garmin 72).
Une récente étude menée par l’AFOCEL montre que dans des conditions de réception optimales,
l’erreur sur la surface en situation découverte est inférieure à 5 % alors que sous un couvert de pin
pignon, elle est de l’ordre de 15 %.
A noter que ces récepteurs ne permettent pas de contrôler la qualité de la mesure et risquent de ne pas
être fiables dans de mauvaises conditions de réception.
Les récepteurs haut de gamme
Ils sont beaucoup plus chers à l’acquisition (à partir de 5 000 €uros) mais offre à l’opérateur une plus
grande fiabilité dans la prise de mesure et une plus grande précision. Les appareils les plus
sophistiqués intègrent des filtres permettant d’atténuer l’effet du couvert. Par ailleurs, ils offrent toutes
les possibilités de transfert des informations géographiques vers un SIG pour faire du report sur carte,
etc.
L’EXPLOITATION D’IMAGES SOUS SIG
Posséder une image « vue du ciel » d’un peuplement permet d’appréhender au mieux sa surface en
tenant compte des trouées ou des irrégularités. Il s’agit de surface projetée.
L’exploitation d’images suppose néanmoins de pouvoir les exploiter au moyen d’un SIG, ce qui
suppose un investissement en matériel plus important.
On distingue principalement deux types d’images :
Les images aériennes (prises par avion)
L’IGN propose par exemple sur tout le territoire national une couverture de photos aériennes
numériques à 50 cm de résolution (BD Ortho) vendue à partir de 27 €uros/km² (dégressif avec la
surface).
Les images satellitales
Ce sont pour la plupart des images moins précises
en résolution mais qui sont moins chères au km²,
ce qui permet de couvrir des surfaces plus
importantes. La tendance va cependant vers des
résolutions toujours plus hautes (SPOT 5, 2.5 m ;
Ikonos, 1 m) jusqu’à concurrencer la photographie
aérienne.
Plantation d’eucalyptus dont la surface a été délimitée en
rouge à partir d’une photo aérienne Dans le cas de cette
plantation, l’écart entre la surface délimitée par photointerprétation grâce à cette image BD Ortho (tracé rouge) et
la surface acquise par un GPS grand-public (tracé bleu) est
de 10 %. L’écart avec la surface cadastrale de la parcelle
correspondante est de 59 %.
EN CONCLUSION
Les récepteurs GPS offrent un bon compromis
entre la simplicité d’usage, la rapidité de mesure
et la précision.
Les
récepteurs
grand-public
présentent
notamment des atouts non négligeables pourvu
que l’on respecte bien leurs limites d’utilisation et
les procédures pour optimiser la qualité de la
mesure.
Contact :
AFOCEL Publications
Domaine de l’Etançon – 77370 NANGIS
Tél. : 01.60.67.00.37 – Fax : 01.60.67.00.40
E-mail : [email protected]
L’AFOCEL a realisé de nombreux tests d’application et
peut vous conseiller sur l’utilisation et la mise en œuvre
de ces outils.
(1)
(2)
GPS : Global Positioning System
SIG : Système d’Information Géographique
Cette Fiche a été réalisée avec le soutien
financier du Ministère de l’Agriculture, de
l’Alimentation, de la Pêche et des Affaires
Rurales (Direction Générale de la Forêt et
des Affaires Rurales)