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EDITO A l’origine du projet était le génie « Agena », tout droit sorti de sa lampe magique. Seul et armé de son courage, il se lança dans la création d’un premier webzine nommé ASC Mag. Impressionné par la quantité de travail fournie, je décidais de lui apporter mon aide au niveau rédactionnel, et ainsi rejoindre l’aventure. Par la suite, c’est Rapman qui vint nous apporter ses talents de graphiste et son bon sens. Notre ambition est, aujourd’hui, de vous présenter et faire connaître des passionnés de la culture hip hop, qu’ils soient rookies, somophores ou confirmés. A travers des portraits, interviews et chroniques, vous découvrirez leur ambition, les obstacles rencontrés et leur parcours parfois hors norme. Afin de prolonger l’expérience, une nettape sampler vous permettra d’avoir un aperçu de leur travail. Alors, que dire d’autres, si ce n’est de vous souhaiter une bonne lecture !! Peace. Ornicard L'EQUIPE Rédacteur en chef : Ornicard ([email protected]) Direction artistique / Graphisme : Rapman ([email protected]) Communication / Rédaction : Agena ([email protected]) SOMMAIRE 03 NEWS COUVERTURE 04 Pompier INTERVIEW 12 Catharsis 16 Arsa 20 Del'Ar-T PARCOURS 22 Ornicard 23 Martis 24 Bousta Bouzihaine 26 Gorah CULTURE 28 Kero Remediz 32 Omen Graphizm 37 CHRONIQUES REMERCIEMENTS Toute l'équipe remercie Angie pour la relecture (merci beaucoup), Leskor pour son aide, Pompier qui a accepté d'être notre parrain, à tous ceux qui ont participé à ce projet et qui nous ont accordé leur confiance, et pour finir, tous les membres du forum Beatmaker Hip Hop. LA BALLE ARRIVE Beuch Casidi, rappeur marseillais d’origine espagnol, finalise son Street Album qui est prévu pour la rentrée. Le morceau « Tu connais le décor » sur une production de Chè.sko, est en écoute sur son Myspace et sur différents sites internet. Le titre est également présent sur la compilation Underground Sessionz. www.myspace.com/beuchcasidi LE RAP FRANÇAIS EN PÉRIL Après un premier volume sorti il y a 2 ans, le label SINK 9 PROD revient avec un deuxième assaut de la compilation « IL FAUT SAUVER LE RAP FRANÇAIS ». Ce second épisode est disponible depuis le 6 juin 2007 via le site Internet et depuis 19 juin dans les bacs. Le principe reste le même, découvrir la vision du rap français actuel de nombreux artistes, militer et faire avancer les choses, mais également au passage remettre quelques pendules à l’heure. En 20 titres, SINK 9 PROD vous offre un authentique concentré de Hip Hop qui combine les générations, les styles et les messages de façon efficace. Vous passerez des ambiances « Old School » aux ambiances actuelles, ce qui ravira aussi bien les aficionados de la première heure que les auditeurs plus novices. Apportons un peu de fraîcheur et de différence dans ce milieu, loin, très loin, des compilations ou Street CD actuels qui rassemblent constamment les mêmes artistes tournant en rond. A vos oreilles, combinons le fond et la forme pour sauver le rap français une fois de plus. Plus d'informations sur www.sink9prod.com. 100% INSTRUMENTAL « Nettape Beatmaker Volume 1 » est un projet à l’initiative de Seth Gr. Elle est disponible en téléchargement depuis le mois d' août sur son Myspace. Cette compilation 100% instrumental organisé par les membres du forum Beatmaker Hip Hop, est axé sur le hip hop, l’abstract et le trip hop… On retrouve 19 titres avec les participations des producteurs : K’N’K, Arsa, Stigmath, Seth Gr, Sylck, DJ Savoyard, DJ Sphere, Eroprod, Winslow, Lay, Boudzit, Sphere N Lox, Twisted Fingazz et Wadz. Un coup de chapeau à Cleo pour la réalisation de la pochette particulièrement réussite. www.myspace.com/nettapebeatmaker beatmaker-hiphop.forumactif.com 3 SMILE !! Après avoir été reporté du 24 septembre au 8 octobre, le second album d'Hocus Pocus intitulé « Place 54 » est enfin disponible. Pour avoir un avant-goût de ce nouvel opus, vous pouvez d'ores et déjà écouter 2 extraits : « Smile » avec, en featuring, le chanteur soul Omar (UK) et « Vocab! » avec, en featuring, TLove et The Procussions. www.myspace.com/hocuspocushiphop HOMMAGE À LA SOUL MUSIQUE Après avoir coorganisé avec Wadz la tape Guess who's PAC dédié à Tupac Shakur, Rapman nous prépare un projet en hommage à la Soul musique et à ces grands artistes qui nous ont quitté récemment : James Brown, Luther Vandross, Barry White ... Il se présentera sous forme de compilation hip hop en libre téléchargement mêlant à la fois des morceaux inédits et des remixes, entrecoupés d'interludes soulful. La mise en ligne est prévue pour le 16 décembre 2007. www.myspace.com/tributetosoul EN ATTENDANT L' ÉTÉ La série des Summer Session, compilation hip hop orchestrée par Gorah, va bientôt compter un nouveau volume avec les apparitions de Logan (Octobre Rouge), Enigmatik, Le Vrai Ben (Puzzle), Jr Pikk, Redoks et plein d'autres. LE HIP HOP DE L' OUEST Après avoir sorti la street tape de Miz en Abim intitulé Evolution, le label indépendant Fil Rouge Musik prépare le projet solo de Koobilai qui invitera pour l’occasion de nombreux guests parmi lesquels Miz en Abim, DJ Nawash, Asphixie, Master D, Mash, Neo Block, Azim et Skap’1 ... Il recherche, pour l'occasion, de nouveaux producteurs pour diversifier les sonorités de l'album qui sera plutôt orienté sombre façon NY et jazzy. La sortie est prévue début 2008. www.myspace.com/koobilai POMPIER Quand le rap français s'enflamme Présentation de l'artiste Depuis sa plus tendre enfance, Pompier est bercé par la culture Hip Hop. Pourtant, son parcours musical se caractérise par une réelle recherche d'éclectisme, puisqu’il accumule des expériences dans des styles différents et pour lesquels il n'était pas forcement prédestiné. Ainsi, après avoir exploré, durant environ dix ans, des univers aussi différents que le "Ragga Alternatif" (Groupe JOKE) et le "Hardcore Métal" (Groupe Stroll), Pompier revient à ses premiers amours : le Rap. Ses rencontres avec de nombreux musiciens lui ont appris à exploiter au mieux sa créativité, ce qui lui permet, aujourd'hui, de réaliser ses propres compositions à partir de son home-studio. Basé dans le Val de Marne, ses textes se nourrissent de faits de société pour élaborer un rap « conscient », analysant certains aspects du système, soulignant ses pathologies. 5 Avant d'entrer dans le vif du sujet, peux-tu te présenter en quelques mots? Pompier, Alexis de mon prénom, J’ai 30 ans, je suis éducateur PJJ, Protection Judiciaire de la Jeunesse … et pas la Police Judiciaire (rires). Je suis originaire d’Ile de France, un « banlieusard » au sens argotique. Le lieu et le département n’ont aucune importance pour moi. N’étant pas dans un désir d’appartenance, Je suis là, je n’ai pas vraiment choisi. Ton blaze, "Pompier", fait il référence à la profession ? Alors le surnom de POMPIER s’est imposé lorsqu’il a fallu choisir un nom d’artiste. En fait, ça vient des gars avec lesquels j’ai commencé à faire de la musique. Après mon BAC STI, j’ai tenté un IUT pour préparer le concours d’officier des sapeurs pompier pro. Au départ, les potes m’appelaient « Alex le Pompier », puis le Pompier, puis Pompier. Certains, après 10 ans, pensaient que POMPIER était mon nom de famille. Pour tous, j’étais Alex POMPIER. Ca a été un pur délire lorsque mon vrai blaze est sorti. Bref, POMPIER, c’est simple à retenir, c’est décalé, c’est un peu mon métier au quotidien dans les banlieues, un pompier du social. Ca ne rentre pas dans la norme établie, c’est moi ! Petite anecdote, lors d’un concert en 1ere partie du 113, des mecs ont rigolé à l’annonce de mon blaz, à ma sortie de scène, les mêmes n’ont pas capté… Un show carré et propre d’un mec de leur ville qui leur était inconnu… (Tu sais éteindre le feu?) oué j’ai appris ça à l’école… Tu n'as pas uniquement évolué dans le domaine hip hop si je ne me trompe pas. Par où est tu passé avant d’arriver dans ce milieu ? En effet, j’ai touché à pas mal de styles avant de partir en projet solo de rap. Mon frère a joué longtemps d’un instrument, solfège et tout. La musique est présente chez moi depuis toujours. Mon père est fan d’artistes comme Piaf, Brassens, François Béranger. Ma mère, elle, c’est plutôt Simon & Garfunkel, Les Beatles etc. Dans le quartier où j’ai grandi, les potes étaient tous dans ce qui s’appelaient la New Jack (RnB aujourd’hui), la Funk, la Soul, bref, les prémisses du rap. Moi, j’ai fait un rejet de ça un temps, je me suis tourné vers le Punk, le Métal : Metallica, ACDC, Berruriers Noirs, la Mano, Lofofora etc. C’est vers 1988, 1989 que je me suis remis à des trucs plus « urbains », via en fait les premières mixtapes américaines de rap vendues au marché sur K7. Et puis, il y a eu un vrai déclic avec la compilation Rapattitude et la sortie du premier NTM, AUTHENTIK. De toute façon, j’ai toujours été attiré par les musiques et paroles contestataires… Le Punk, le Rap, le Métal. En parallèle, il y avait « H.I.P. H.O.P. » qu’on matait à la télé. Après pour ce qui est de jouer, d’écrire et de composer du son, c’est venu plus tard. Lors d’un concert, j’ai vu un groupe qui faisait une sorte de fusion rap rock reggae, JOKE. A la fin du live, je suis allé voir le chanteur pour lui demander s’il ne connaissait pas un groupe cherchant un chanteur car je commençais à taper des textes (dont j’ai honte maintenant). C’est comme ça que j’ai intégré en 1997 mon premier groupe. Un an après, après la création de notre assoc’ La SAUCE DIBIM, j’ai quitté le groupe JOKE pour un autre plus violent : STROLL (Hardcore métal), d’abord au didjeridoo puis au chant. Il faut savoir que mon chant a toujours été orienté RAP et RAGGA, je n’ai jamais su brailler comme le faisait Ben, l’autre chanteur de STROLL. On a fait 6 ans de répètes, de concerts. On a bien tourné, on s’est bien régalé et puis de nouveau, j’ai quitté mes potes pour fonder une vie de famille, un vrai boulot. C’est à partir de là que mon projet solo a vu le jour. Comme j’écoute du rap depuis longtemps, comme j’écris et que j’aime les chansons à texte, j’ai voulu continuer à développer mon univers musical. Tu sors actuellement ton album « Quand ça s'enflamme », t'es tu fixé un objectif via cet album ? Mon album est l’aboutissement de près de 3 années de travail. « Quand ça s’enflamme » est mon premier projet solo, celui qui me correspond le plus dans ma manière d’être, de vivre. L’objectif était de faire quelque chose de carré, homogène, précis, différent de ce qui tourne sur les ondes. L’album n’est pas une fin en soi, il permet juste de diffuser un nom et de permettre de mettre en scène. Mon truc, c’est la scène, les concerts, l’ambiance d’une salle, le son etc. Le cd n’est qu’une carte de visite, une sorte de clé pour ouvrir les serrures de certains concerts, festivals. A l’origine, étant donné le coût pour sortir un album, « Quand ça s’enflamme » devait être mis en libre téléchargement sur mon site. Et puis, comme j’étais plus que satisfait du final, j’ai décidé de sortir une petite série de disques par pur plaisir car j’aime l’objet CD. Cet album représente une photo, une image de moi et de mes pensées à un instant T. Il n’a pas de vocation professionnelle ou commerciale, l’argent récolté sert à ressortir des disques. On retrouve un style assez sombre dans "Univers sale" ou encore "Danse avec le diable", ainsi que des textes conscients à tendance "Assassin" comme "Un minimum de peur". Comment qualifierais tu ton style ? C’est vrai que le style est sombre. Pour moi, le rap n’est pas un loisir mais un acte de militantisme. Le rap dénonce, critique, capture l’instant. C’est pour moi une musique engagée, révolutionnaire. C’est un moyen de prendre la parole et de l’affirmer haut et fort. Ma musique est mon exutoire. Dans la vie de tous les jours, je suis un homme heureux, comblé, un père de famille. Le rap est mon côté sombre, mon côté agressif, il me permet de décharger ma haine, d’extérioriser mes tensions, ce qui n’est pas toujours facile à faire en société. Mon rap analyse la société, souligne ses pathologies. Je dirais donc un Rap Conscient comme tu le dis, un peu à la manière du groupe Assassin. Tu pars dans un égotrip dans "J'ai mal au crâne". Estce occasionnellement ou assez fréquent ? Je t’avoue que l’égotrip n’est pas trop mon délire. « J’ai mal au crâne » résulte d’un constat tout bête, un mauvais réveil genre gueule de bois. Tout le monde connaît la mauvaise humeur du matin qui perdure toute la journée. La façon de le traiter peut faire penser à de l’égotrip car je parle à la première personne mais c’est transposable à tous. Perso, je suis plus sur du thème, politique ou de société. On retrouve Wira des Zakariens ainsi que Djamal. Tu collabores beaucoup avec ces deux personnalités. Estu sollicité par d'autres artistes ? Wira, c’est un gars que j’ai rencontré dans un cadre professionnel. On a sympathisé et c’est après que j’ai su qui il était, son travail au niveau de la musique, ses connexions etc. J’ai accroché avec la personne avant l’artiste. Du coup, quand je lui ai parlé de mon projet solo, il m’a suivi très gentiment. Il a un univers différent du mien, on n’a pas le même rap, les mêmes références, lui est dans un démarches plus « street », moi je m’adresse à un public différent. Le featuring apporte à l’album une touche plus brute, plus conventionnelle du rap en 2007. Wira est un pur artiste avec un style efficace. Djamal est pour moi un des artistes de rap les plus talentueux. Il est une de mes plus grosses influences. KABAL, son ancien groupe, a sorti un des meilleurs albums de rap français, « Etats d’âmes ». Ca fait presque 10 ans que ce disque est sorti et je l’écoute toujours autant. De plus, de par ses différents projets musicaux (IN VIVO) ou militant (Torapamavoa), Djamal est une personne intéressante. Pour moi, c’est un honneur qu’il ait bien voulu faire le titre « Epoque sordide » avec moi. Merci Myspace. Dans l’absolu j’aimerais enregistrer un morceau avec des artistes comme Hamé et Ekoué de la Rumeur, Casey. 7 Pour sortir un peu de cet univers "propre", quels sont tes projets durant cette année 2007 ? On va essayer de faire un max de concerts, de faire tourner le blaze « POMPIER ». On va tenter un coup, même si l’objectif n’est pas d’en vivre mais juste le plaisir. J’ai aussi en projet, une sorte de mini tournée en milieu carcéral, un tour en prison pour sortir un peu les détenus de leur quotidien. Et puis, là avec Sylvain ingénieur du son du studio « +2GC » (RBS à ANTONY 92) on a commencé quelques prises voix pour d’autres morceaux. Peut-être un deuxième album. Egalement une collaboration avec mon alter ego, ARSA rencontré sur un forum de beatmaking. Et enfin, je voudrais tenter le coup des labels pour pouvoir me diffuser à une plus grande échelle. Ah j’oubliais, un projet de groupe est en train de naître avec Abass, un mc et beatmaker du 78. Que penses tu du rap actuel, comment te placerais tu par rapport à cet "univers sale" ? Mon avis est mitigé. Il y a du bon et beaucoup de mauvais. Je crois que beaucoup se sont égarés, ont oublié les valeurs de notre culture, le Hip Hop. Il émerge de plus en plus de groupe, d’artistes, le niveau monte en terme de mc, dj, beatmaker. Mais c’est comme pour tout, il y a du déchet. En vrai, le « rap game », le biz, je m’en tape. Moi, je fais mon truc dans mon coin, je kiffe, la musique me permet de rencontrer des personnes. « Univers Sale » est un morceau constat. Aujourd’hui, les jeunes artistes veulent griller des étapes. Le vrai Hip Hop c’est la scène, il n’y a pas de filet, c’est du direct, l’objectif est d’être le plus carré possible…c’est une véritable prise de risque. Et puis, le principal n’est pas la réussite mais la passion. J'ai l'impression que, pour percer dans ce domaine, il faut savoir manier le rap à tendance "hardcore" ou "new school". Toi tu restes dans ton "trip", si je peux me permettre. Penses tu toucher un public précis ou plutôt vaste, qui laisserait une faille dans le rap ? Moi, je ne veux pas percer. Je ne veux pas en vivre. Faut payer le chrome de la baraque et c’est pas avec le salaire des intermittents que je vais y arriver. Je n’ai pas calculé mon style, je fais ce que j’aime, je ne suis pas dans une logique commerciale. Je ne vais pas revendiquer la rue, car même si j’ai vécu 20 piges en HLM, j’ai un bac+2, une baraque, des enfants, un statut social très correct. La cité, c’est plus ma vie, les ambiances de quartiers, les délits, ça n’a jamais été mon délire. Les études, le sport et le soutien familial sont autant d’éléments qui ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui. J’ai l’étiquette qu’on me donne. Le seul truc que je revendique, c’est Rap conscient. Mon approche de ce style s’apparente à mes influences. Je suis à fond sur des groupes comme KABAL ou La Rumeur. J’apprécie le style et l’écriture de Casey, qui pour moi est la meilleure rappeuse de France. Elle tue cette femme, acerbe. En gros, j’aime le rap de puriste. Que conseillerais-tu à tes « fans » qui croient en toi et qui, comme toi, veulent percer et être crédible ? Crédible, on l’est avec le travail, l’honnêteté. Percer c’est un autre problème, il y a un facteur chance, les relations, le formatage à un courant et l’effet de mode. Moi j’ai juste envie que les gens se posent et kiffent mes sons. Qu’une réflexion personnelle s’élabore autour de mon disque. Ca peut paraître prétentieux, mais l’important réside dans le texte. Mes rimes sont travaillées, réfléchies, ont du sens. Il n’y a pas de calcul commercial. Faire un tube, je n’ai pas envie. Le seul morceau positif de « Quand ça s’enflamme » est « Ma famille ». C’est la seule porte positive de mon opus. Par ailleurs, il marque beaucoup mes amis qui ne sont pas dans le rap. Et puis, « fan » ne veut rien dire. On est tous accessible, il n’y a pas de « star system » Un petit mot pour finir ? Merci à toi, pour ce moment via Msn. Merci pour ton soutien et les lignes que tu m’offres sur ton fanzine. Merci à ceux qui me soutiennent depuis le début de l’aventure : ma femme et mes filles, les amis, Sylvain B., l’architecte de mon son, Duza des 3PP pour le logo et la pochette, Rapman pour le site web, Tony pour la chronique, Martis pour le rhum, toute la section du Forum Beatmaker Hip Hop, et puis mes ssoc’ éducateurs David (Widda), ABASS (reuf de son). Continuons le combat, perdurons les valeurs du mouvement Hip Hop. Pour tous ceux qui sont intéressés par mon projet, tous ceux qui veulent me faire jouer, on est là, prêt à bouger pour rencontrer du monde. Et puis un peu de promo perso, achetez le livre d’un collègue KABOUNA KEITA, « L’enfant cadeau » aux éditions Belfond. C’est un très bon ouvrage que je vous laisse découvrir. « Quand ça s’enflamme » est toujours dispo via Msn. Paix !! Msn : [email protected] Site officiel : http://pompier.lesite.free.fr Myspace : http://myspace.com/pompier94 Agena « Quand ça s’enflamme » est mon premier projet solo, celui qui me correspond le plus dans ma manière d’être, de vivre. L’objectif était de faire quelque chose de carré, homogène, précis, différent de ce qui tourne sur les ondes. 9 "Quand ça s’enflamme" est le premier album solo à caractère rapologique de Pompier. Il est composé de 14 pistes que nous allons parcourir maintenant. Intro L’introduction nous donne l’atmosphère du CD. Elle nous montre l’univers musical glauque dans lequel va évoluer l’artiste. Les sonorités de l’instrumentale évoquent la naissance de flammes et rappelle le titre de l’Album. El Pomplar Dans la suite logique de l’introduction, on passe à une chanson présentation, très personnelle et emprunte d’une rare sincérité. Le but de ce titre est de montrer que son rap est différant, il veut « bousculer vos idées préconçues comme l’erreur de penser que le rap n’est qu’à la rue ». La voix se mélange parfaitement à l’atmosphère du son étrange mais entraînante avec une distorsion originale et agréable sur la première note du synthé toutes les deux mesures. Cependant, petit bémol : la phrase murmurée au début de chaque refrain est moins intelligible que le reste. Juste un brin pessimiste La mélodie du morceau est basée sur un sample de violons. Le tempo de l’instrumentale est plus rapide, ce qui oblige Pompier à adapter son flow et c’est réussi. Les phrases doublées sur le refrain amplifie la tristesse du morceau et ajoutent une petite toche de dynamisme. Ce morceau a pour sujet : la dure vie qui peut pousser l’homme à la folie, lui fait tout voir en noir alors qu’il « voulait garder les yeux fermés, rester enfant ». Un minimum de peur (Featuring Wira) Cette instrumentale a des sonorités électroniques, mais également des saturations et distorsions proche du métal. Pompier nous délivre ici, un texte conscient, critique et engagé. Il veut dans ce morceau nous ouvrir les yeux sur les manipulations médiatiques dont nous sommes victime. Il nous montre la peur qui nous entoure et le mal social dont souffre la France. Sur le deuxième couplet intervient Wira des Zakariens, avec son flow, sa voix massive et originale et son côté hardcore. Il amplifie le discours de Pompier de façon efficace. J'ai mal au crâne Changement d’ambiance, elle devient jazzy. Trompette et piano viennent rythmer le texte qui nous met dans la peau d’un Pompier de très mauvaise humeur dans une journée sans. Il a également comme le titre l’indique : mal à la tête. Ceci est la conséquence d’une nuit courte et d’une soirée arrosée. Ce qu’il dit dans son refrain « C’est la misère mais comment dire j’aurais dû m’abstenir de boire ». Il nous raconte l’évolution de son état au fil de sa journée. Cela ne s’arrange pas. Le morceau débute quand il se lève et le troisième couplet se ferme lorsqu’il se couche. Danse avec le diable On retourne dans atmosphère sombre qui à nouveau a certaines sonorités proche de la musique électronique, mais cette fois également avec un clap-clap façon « in da club », cela donne un côté dansant au morceau qui est repris dans le titre. Pompier rend le diable responsable de toutes les misères et infamies du monde « les enfants du tiers monde affamé par le diable, travaillent pour enrichir le tiroir caisse du diable… » . La construction de ses paroles est très originale et innovante puisqu’il répète de façon régulière « diable » à presque chaque fin de mesure, de plus quasiment toutes ses rimes sont en « ables». Ce morceau est particulièrement frais et réussi. Epoque sordide (Featuring : Djamal d’In Vivo) L’ambiance devient encore plus obscure que sur le morceau précédant. Les sonorités sont triturées et l’instrumentale stressante. On se croirait dans l’espace, le morceau donne l’impression que deux extraterrestres regardent le monde de leur soucoupe volante et décrivent ce qu’ils voient. Encore une fois un morceau conscient, plein de vérités. L’apparition de Djamal d’In Vivo donne un nouveau souffle au titre. Il dispose d’un flow original, différent et d’une voix qui correspond bien à l’atmosphère du titre. Sur la fin de la chanson, le tempo du beat s’accélère et ajoute encore une fois une petite touche de stress de plus. Univers Sale L’instrumentale est d’influence orientale. Pompier décrit ici le monde de la musique corrompu où il n’y a aucune limite pour faire de l’argent ou pour réussir. On passe des mythomanes, à la promotion canapé, au pacte médiatique... Il compare son rap à tout ce qu’il véhicule aujourd’hui, qu’il rejette et critique. Sur le début du refrain le titre « Univers 11 Sale » est chanté de manière Ragga et de façon originale. dit dans le refrain. Quand ça s'enflamme Voilà le morceau qui a donné son titre à l’album. Pompier, nous donnes ici les causes de la crise des banlieues qu’à connue la France. C’est avec rage qu’il dénonce les actions de nos politiques à l’origine de ces problèmes : « tout le monde s’étonne que les voitures brûlent dans les cités. ». Dans le refrain il nous donne les sentiments de la France d’en bas. Le petit effet robotique sur la voix « être » au début du refrain est appréciable et original. L’instrumentale glauque convient parfaitement au texte et au flow tranchant de Pompier. Ma famille Voilà cette fois un morceau très personnel et intime, qu’il consacre à un des piliers de son existence : l’amour pour sa famille. Ce titre est une rupture nette avec les quelques onze autres chansons engagées, conscientes et revendicatives. Les sonorités choisies évoquent le monde de l’enfance, en nous rappellent la musique qui sort d’un jouet. Le texte très bien construit nous raconte de façon chronologique les différentes étapes de la construction de sa famille : la rencontre, les moments difficiles, la naissance d’un enfant, puis d’un second enfant. Entre les couplets et à la fin du morceau, il y ajoutes la voix de sa fille, lors d’une conversation téléphonique. Ce qui ajoute une forte intensité émotionnelle à la chanson. Peu importe Le thème est original. On se retrouve ici au cœur de l’Irak. Dans le premier couplet, il décrit les derniers instants de la vie d’un soldat américain. Il n’est qu’une marionnette du gouvernement américain et c’est par nécessité qu’il est entré dans l’armée, « L’armée comme caution pour financer ses études ». Dans le second couplet, il fait la même chose pour un citoyen iraquien, « des américains, sensé le libérer d’une dictature». Il évoque leur destin tragique et leur mort horrible. Peu importe les morts, ici seul compte l’or noir, remplir la bourse US… voici le message que nous donne Pompier sur une instrumentale sordide, glauque et tendue. Le syndrome de la page blanche Le son que l’on entend seul au début, constitue la base du morceau. C’est comme s’il l’on se trouvait à l’intérieur d’une goutte d’eau. Pompier, nous parle ici du syndrome que connaît tout écrivain, celui de « la page blanche ». Il nous délivre ce que l’on ressent à ces moments la : « de la matière ce n’est pas ça qui me manque. .. terrorisé à l’idée de rien pouvoir exploiter… ». Il arrive à la conclusion suivante : « c’est pourquoi je préfères, réfléchir et me taire.». La ville Des bruits de machine répétitifs ouvrent le morceau et resteront présent tout au long du titre, puis le beat part rapidement. Le rap de Pompier est accompagné par les douces notes d’une flutte qui contrastent avec les crissements et sifflements de la machine, qui donnent l’impression que la ville respire. Pompier la décrit avec précision, rejet et amour. Il n'est pas un de ces rappeurs qui répète son code postal à chaque couplet, chaque refrain, chaque piste, mais cela ne l'a pas empêché d'écrire un texte sur sa ville, qu'il « aime autant qu'il la déteste » comme il le Outro En toute logique, on est dans le même glauque que l'intro. L’effet reverse laisse vouloir dire : que les flammes s’éteignent, mais peuvent se rallumer à tout instant. L’album est vendu au prix de 10 euros. Pour passer commande, il suffit de contacter Pompier par Msn : [email protected]. Chronique réalisée par Ornicard avec l’aide de Tony Hoo CATHARSIS rend hommage à Aznavour Catharsis, beatmaker de Besançon revient sur ses débuts. Puis, il nous fait découvrir son projet album qu’il travaille actuellement avec Dreyf (MC Parisien). 13 Présentation Je m'appelle Catharsis, producteur hip-hop de 25 ans. J'ai travaillé avec des artistes comme Shaolin, Dreyf, le groupe Jade Muz… J'ai également sorti une version remixée du Black Album de Jay-Z en 2004, "13 problems", téléchargeable sur le net. Je bosse actuellement avec Dreyf sur un album que je produis entièrement. Le concept est un peu spécial, puisqu’on construit un disque entièrement basé sur des samples de Charles Aznavour. Pourquoi avoir choisi le pseudonyme Catharsis et avoir voulu le garder bien qu’une poignée de groupes death metal et d’autres beatmakers portent le même nom de scène que toi ? Par paresse et par attachement à ce p'tit nom qui, visiblement, plaît à beaucoup de monde ! Régulièrement, sur Myspace, je tombe sur des profils de musiciens ou d'associations qui s'appellent Catharsis. Et je le vis super mal ! J'aurais bien aimé trouver autre chose, mais au final c'est un nom dont je n'arrive pas me détacher, alors je me fixe comme objectif de devenir LE Catharsis. Un peu comme Highlander : il ne doit en rester qu'un (sourire). La musique, qu’est-ce qui t’as donné envie d’en faire, quel a été le déclic ? Et où puises tu ton inspiration ? Plus jeune, j'ai fait du solfège et de la clarinette, mais à l'époque ce n’était pas une activité qui me faisait rêver. Je préférais vraiment jouer à la Megadrive ou au basket. Puis en 2000, j'ai commencé à bidouiller un logiciel de musique grand public, Hip-Hop E-Jay, et cela m'a vraiment rendu dingue. Depuis, je n’ai pas décroché. J'aurai aimé être un rappeur, mais au final je trouve beaucoup plus épanouissant de s'exprimer uniquement par la musique. Rapper, c'est quand même vachement indécent comme truc. L'inspiration ? Je la puise surtout dans la musique que j'écoute, et principalement le hip-hop. Dernièrement, j'ai entendu une production de Just Blaze, l'une de celles qu'il a réalisé avec un orchestre symphonique – sa lubie du moment. C'est "Return of the Hustle", le son de Fabolous avec Swizz Beatz sur le refrain. Il y a dans ce morceau une énergie et une absence totale de complexe que j'ai trouvé très stimulante. Du coup, cela m'a donné envie de me faire plaisir, je me suis mis au travail, et j'ai complètement réarrangé un son pour Dreyf qui sera d'ailleurs sur notre album. L'inspiration, en général, c'est quelque chose d'implacable, comme un challenge intérieur genre, "vas-y, montres-moi donc ce que tu sais faire". Les premières collaborations avec des MCs (Rappeurs) sur tes productions se sont faites avec qui et quel était le but de ces morceaux ? Shaolin et Dreyf font partie des premières personnes à m'avoir fait confiance, respectivement sur les projets "A l'instinct" et "Son d'automne". J'ai également fait beaucoup de remixes pour commencer, mais surtout parce que je n'avais pas de rappeurs dans mon entourage. Le but de ces premières collaborations, c'était surtout d'avancer, d'être au contact des artistes, et d'apprendre en échangeant avec eux. Dreyf (MC Parisien) et toi, comment vous êtes-vous trouvé ? Qui a fait le premier pas et dit « je veux qu’on travaille ensemble » ? J'aime beaucoup comme tu présentes la chose, ça fait très "comédie romantique" ! J'ai connu Dreyf par le biais d'Internet, on fréquentait les mêmes forums de discussion et il était au même niveau que moi : un MC qui débute et qui cherche à établir des connexions. Il m'a proposé de lui faire des instrumentales, il a kiffé (aimé), et depuis on n'a pas cessé de bosser ensemble. J'ai eu de la chance car c'est quelqu'un qui est très vite monté en puissance et qui a beaucoup de talent. Le morceau “Des ménages” sur le EP “Son d’automne” à Dreyf a été un grand succès, un des titres phares du EP. Il a même été sur l’une des pistes du CD sampleur du magazine Groove n°89, qu’as tu ressentis à cette nouvelle ? Bon, déjà, il faut savoir que quand on fait du son à une échelle minime comme la mienne, être dans le sampleur de Groove, c'est l'équivalent du disque de platine ! Après, de là à parler de "grand succès", je sais pas, mais j'étais super content quand Dreyf me l'a appris. J'étais entrain de me promener avec ma copine, il m'a envoyé un texto, et j'ai couru acheter le magazine, qui pendant un mois a donc été le meilleur magazine de l'histoire de l'humanité ! Même si ça peut paraître dérisoire, c'est le genre de petit événement qui donne envie de s'accrocher et de continuer à bosser. Quelle a été la réaction des gens à l’écoute de ta version remix du black album de Jay-Z ? Es-tu satisfait du nombre de retours et du nombre de téléchargements ? Globalement, les réactions ont été positives, d'autant qu'elles émanaient de France, d'Europe et des Etats-Unis. Je ne pourrais pas vraiment quantifier le nombre de téléchargements, mais j'ai eu des retours un peu surprenants, 15 pour travailler ensemble ? Dreyf t’as t’il laissé libre choix sur les morceaux à sampler ou avez-vous décider ensemble ? Même si l'on n'habite pas au même endroit (il habite Paris, je vis à Besançon), on est en contact quotidiennement pour parler de l'album, de ses détails, de nos envies. Je peux lui proposer des productions spontanément, mais il m'a souvent suggéré des morceaux à sampler. Par exemple, je m'étais interdis de toucher à "La Bohème", qui est un peu Le titre ultime d'Aznavour, mais il m'a poussé dans mes retranchements, et j'ai fini par en faire une instrumentale dont je suis très content. On se voit environ une fois par mois pour aller en studio ensemble : même si Internet est un outil qui gomme les distances, rien ne vaut le monde réel pour travailler efficacement. comme une mère de famille de 50 ans, habitante d'Atlanta, qui m'a envoyé par courrier l'affiche originale de "Fade to Black", le film-concert de Jay-Z, après m'avoir contacté par e-mail. Visiblement, elle était bouleversée. C'était inattendu et assez touchant, je dois dire. Dreyf et toi vous travaillez sur un album qui a pour objectif de rendre hommage à Charles Aznavour. En effet, l’édifice sonore va reposer uniquement sur des samples issus de son répertoire. Où en êtes vous actuellement au niveau de l’avancement du projet ? On a eu l'idée de ce disque il y a maintenant plus d'un an et demi, et chacun de notre côté, on a beaucoup évolué depuis la première maquette de l'album. Donc aujourd'hui, même si l'architecture globale du disque est en place, on se sent capable de créer de nouveaux morceaux et d'apporter encore de nouvelles idées. En plus, le répertoire d'Aznavour est tellement vaste qu’on n’est jamais à l'abri de trouver un nouveau sample qui défonce et de vouloir en faire un titre ! L'album évolue donc en même temps que nous, mais les choses prennent forme tout doucement : un premier extrait circule sur le net, et surtout, on a enfin pris contact avec les éditeurs de Charles Aznavour pour essayer d'obtenir son autorisation. On croise les doigts… Comment vous êtes-vous organisé jusque la, chacun a t’il travaillé de son côté : toi pour les productions et Dreyf pour les textes, où vous êtes vous rencontrez Quels sont les thèmes abordés sur ce projet et combien de titres comptés vous produire ? La concision est une qualité qui manque parfois aux albums rap, donc à priori, on devrait sortir un disque de 12 titres. Et puis, le fait de sampler un seul et même artiste nous incite à la prudence : on n'a pas envie que l'auditeur fasse une overdose d'Aznavour, donc on veille à l'équilibre entre les morceaux et les différentes atmosphères. Au niveau des thèmes, ce sera un disque très personnel, qui évoquera de façon précise ou plus lointaine des choses que l'on ressent ou qui nous touchent : le temps qui passe, les sentiments, le poids du quotidien… Mais on n'a pas envie d'être trop littéraires, le rap c'est aussi le style et l'énergie, et on ne négligera pas ces aspects-là. http://www.myspace.com/catharsisbeatz http://www.myspace.com/dreyfcatharsis http://aznavourdreyfetmoi.wordpress.com Ornicard 17 Avant d’entamer le sujet principal, celui de ta présence au sein du label «L’Âme du temple », peux-tu te présenter en quelques lignes ? J’ai commencé la musique en 1995 en tant que DJ, je mixais dans des soirées MJC et pour l’anniversaire de mes potes. Ensuite, j’ai du revendre mes platines pour étancher la soif d’un huissier de justice. C’est à cette époque que je commence à écrire. Avec quelques amis, je créé le groupe « Tai Chi » en 2000 avec lequel je fais des scènes dans ma région et en Bretagne. En 2004 le groupe se sépare et je décide d’entamer la construction d’un album solo. Sa genèse prendra beaucoup de temps car étant initialement prévu pour un EP, le manque de fonds à cette période de ma vie a fait que l’aventure s’est prolongé un peu, jusqu’à la finalisation du projet : 3 ans et 19 morceaux plus tard. Quand et pourquoi avoir fondé un label ? « L’Âme du temple » est un label structuré en association que nous avons fondé en mai 2005. Il a été créé entre potes, avec deux objectifs : tout d’abord planifier et sortir nos projets artistiques et ensuite promouvoir des groupes locaux. Non structuré et avec une carence au niveau de la logistique, l’accession de notre label est libre. Elle n’est pas limitée à notre cercle d’amis. En effet, n’importe qui peu avoir accès aux locaux. Ensuite, au niveau de projets comme « une sortie complète sur notre label », on étudie les demandes au cas par cas mais l’occasion de le faire ne s’est pas encore présentée. Après l’obtention grâce à la mairie d’une ancienne salle de concerts dans laquelle nous avions déjà joué et slammé plusieurs fois, nous avons commencé à proposer différents ateliers DJ, graff, écritures, danse hip hop, mao ; nous avons également mis à disposition des heures de répétitions pour n’importe quel groupes et aussi des cessions d’enregistrements studio le tout supervisé par mon DJ et ingénieur son « dr. peppa » qui est d’ailleurs depuis le 1er janvier 2007 le premier emploi de l’association ,qui sera suivi bientôt par d’autres. Peux-tu nous donner un aperçu statistique des entrées de ce label ? On dispose de groupes qui répètent régulièrement toutes les semaines chez nous : groupes de reggae, rap, rock, et aussi un jeune qui fait de la batterie dans notre local puisqu’il ne peux pas en faire chez lui. A cela vient s’ajouter des groupes qui ont un besoin ponctuellement calculé en nombre d’heures de répétition (afin de préparer des concerts par exemple.). L’association compte 84 adhérents dont 4 membres actifs plus une présidente et un trésorier. Votre label englobe le hip hop dans toutes ses formes, comment voyez-vous votre travail, quel est selon toi le fruit apporté, est-ce un moyen pour ces jeunes d’avancer dans un milieu beaucoup plus professionnel ou alors ces pratiques ne servent-elles que de « loisirs » ? La plupart des ateliers sont des initiations culturelles avec des jeunes de quartiers entre 8 et 16 ans. Ils sont ponctuels et d’une durée d’une semaine grand maximum mais des ateliers plus longs ont également été envisagés. On est souvent surpris par des jeunes avec de gros potentiels mais il n’y a pas de suivi de chaque élève à moins qu’ils reviennent plus tard lors d’un autre atelier ou qu’il fasse la démarche de nous solliciter pour répéter ou créer dans les locaux de l’association auquel cas on sera la pour les conseiller et les soutenir. Comment vois-tu le label d’ici deux ou trois années ? Est-ce que votre concept est évolutif ? L’objectif à long terme est déjà de créer d’autres emplois. Ensuite, nous voulons continuer les ateliers, les répétitions, les sessions studios, organiser des concerts, de réaliser des clips vidéos, avoir une émission TV locale mensuelle « live » , un fanzine semestriel et augmenter les budgets des différents projets artistiques aussi bien en pressage qu’en communication. Sur le label, tu as sorti ton album : « Asphalte Virulente », quel a été ta principale motivation ? Mon album solo est entièrement produit par l'Ame du temple et était en gestation depuis quatre ans. Il vient sanctionner une période un peu sombre de ma vie, et comme je n'avais plus de groupe j'ai pris cela comme une source de motivation pour éviter que la création artistique ne soit réduite à néant. Est-ce un album personnel ou plus une compilation avec plein de collaborations avec MCs, chanteurs et producteurs ? C’est un album personnel, sombre et en marge du rap français radiodiffusé... Les instrumentales sont réalisées par moi-même et Dr Peppa, les featurings vocaux quand à eux sont avec Evok, Beru, Kiddam, Fouzy pour les locaux et Sept (Olympe Mountain) et Da Gobleen (slameur apparu sur le cd original slam) pour les collaborations plus connus même si ça reste des gens relativement méconnus. 19 un peu dans le centre. Il est également disponible sur le net via stylehiphop, omneo et bluetracks. Sinon, l'album a été enregistré à l'Ame du temple par Dr Peppa et il a été masterisé a "top master", le studio qui s'occupe du mastering de Din Record. Si tu devais vendre ton rap que dirais à tes futurs clients pour motiver leur achat ? Si vous aimez les choses qui sortent de l'ordinaire, des sons à la Def Jux, Anticon et des textes qui sortent du clivage rap commercial et rap hardcore, ou qu'au contraire vous ne connaissez pas trop ce genre de rap et que vous êtes curieux, jetez-vous tout simplement dessus. Pourquoi avoir choisi de te lancer tout seul dans l’aventure de l’album ? Je vois les choses de deux manières : la première c'est que tu disposes donc d’une totale liberté pour créer, beaucoup plus qu'en groupe tu peux vraiment développer les choses de la manière qui te plait, et la seconde c’est un fantastique moyen de rencontrer des gens qui ont du talent et avec lesquels tu as des affinités musicales... Comment qualifierais–tu ton rap par rapport à ton style puis par rapport au rap actuel ? Et bien, je le dirais dense, complexe voir même parfois prise de tête, disons que la où la plus part des gens cherchent à faire dans la simplicité moi je cherche la complexité. Pour moi le fait, qu'un auditeur comprenne mon album à la première écoute, ce n’est vraiment pas ce que je recherche bien au contraire. Si vous voulez comprendre toutes les subtilités de mes rimes, je pense qu’il faut quand même écouter mon album plusieurs fois. C’est tout simple, c’est comme un bon film en fait. Pour moi, il n’a rien de plus décevant qu’un film dont tu as deviné la fin après à peine la moitié du film, c’est la même logique que j’utilise pour mon rap. Où peux t’on se procuré ton album, où l’as tu enregistré et masterisé ? L'album est dans les bacs sur paris, dans l'est de la France, et Un dernier petit mot sur ton album. C’est un album écrit avec les tripes, un truc brut et sans concessions, qui ne cherche ni à faire la morale ni à passer de messages mis à part un constat personnel cynique et ironique. Je n’ai pas l'ego assez fort pour osez croire que je vais changer les choses tout ,juste assez pour vous faire passez un bon moment. Quelques mots pour conclure cette interview. Bientôt la sortie de l’album de Beru produit par « L’Ame du temple » avec du bon son bien hip-hop et bien écris. Je n’ai qu’un conseil, jetez-vous simplement dessus… Asphalte Virulente est disponible sur www.stylehiphop.com et d’autres supports Web ainsi que chez certains points de vente en France (Fnac…). Agena et Ornicard DEL'AR-T « je continuerai à poser et à me diffuser par internet » Après plusieurs apparitions sur des tapes, le jeune rapper signe chez Thamas & co, petit label parisien. Rencontre avec celui qui fait « chanter le rap ». Pour commencer, pourquoi le blaze « Del’Ar-t » ? On peut déjà se dire « à cause de tes origines italiennes ». Puis, présentes toi. Ce blaze m’est venu tout simplement instinctivement, pour moi le rap est un art à part entier et j’essaye d’innover, de ne pas rentrer dans les clichés et c’est la base d’un artiste : être unique. Après mon père est « calabrais » et il a émigré à son plus jeune âge en France et malgré qu’il n’ai pas du tout assumé son rôle de père puisqu’il est parti à ma naissance, son sang est en moi et c’est pour cela que j’ai voulu ajouter cette petite touche italienne. Pour la présentation : j’ai 18 ans, je viens de Paris et j’ai vécu 8 ans dans le 20ème arrondissement et le reste du temps à Porte de saint clou, dans le 16e ce qui m’a coûté pas mal de réflexions bêtes puisque certains m’ont assimilé à un rappeur « bourgeois ». Mais maintenant j’assume complètement et pour moi, le principal c’est : les idées, pas les reflets. Je tiens à ajouter que je n’ai jamais vécu dans le luxe. Ta rencontre avec le hip hop, ça s’est passé comment ? Quand et pourquoi, tu t’es dis : « moi aussi je veux être acteur de ce mouvement avec ma voix, mon flow, mon écriture » ? Rien ne me prédestinait à faire du rap, je suis de Paris même, j’ai connu différents milieux, différentes cultures mais je ne me suis jamais retrouvé dans la misère, donc je ne me servirai pas de cela pour faire du bif. C’est à 10 ans que j’ai découvert le rap avec NTM, IAM, ASSASSIN, FF… autour de moi ça n’écoutait pas trop de rap, mais j’ai tout de suite été attiré par le côté « j’ai des choses à dire, et voilà cela va peut- être choquer ». J’ai écris mon premier texte à 12 ans et j’ai enregistré sur un vieux baladeur cassette. A l’époque j’y connaissais rien mais déjà je me lançais spontanément (rire). Ensuite il y’a eu quelques autres textes mais la passion n’est arrivée que réellement à 15 ans où j’ai vraiment commencé à m’investir et c’est grâce à Internet que j’ai finalement pu progresser, notamment grâce à des rencontres : Tecka, Min’t, Ornicard, Etik, Sangofiv, Mylonite et bien d’autres. J’ai fais grandir mon rap avec moi en décrivant toujours différemment mon regard, mes désirs, mes peines et autres. Ensuite, quelles sont tes motivations et d’où te vient cette énergie, cette rage au microphone comparable à celle d’un grand nom et quelqu’un qui également t’inspire : Eminem ? La comparaison à Eminem est très flatteuse bien que je me sente bien loin du « maître ». On a cette rage commune, et pour ma part elle provient du fait que le rap me permet de 21 me libérer et d’exister. J’ai eu pas mal de soucis familiaux, notamment avec mon beau père, beaucoup trop de tensions. Quand on te traite devant ta mère de « fils de pute », tu pètes un plomb ! Ensuite le rap c’est une façon de me construire sans l’aide d’un père, je grandis grâce à lui. Et pour finir, c’est surtout des messages, des revendications, car je ne suis pas toujours d’accord avec la façon d’agir de certains politiques et de certaines personnes : ça va d’un simple mec au grand ex alcoolo Bush. Au final je ne fais pas dans l’amalgame ou dans le hardcore. Je veux juste faire passer un message conscient quelque soit la manière mais sans qu’il n’y aie de dérives. Je pense que rien que vis-à-vis de sa fierté, il faut savoir se censurer. J’oubliais : la note positive quand même : ça m’arrive bien sûr de taper dans l’égotrip et de faire du son juste pour le délire, mais même là c’est dur pour moi de jouer à l’égocentrique et ça finit parfois très vite en revendication (rire). Je pense que j’ai mis du temps à trouver un équilibre dans mon flow, j’ai une voix assez flexible et maintenant j’arrive à jouer de cela, notamment dans « Ma Planque » ou « Schizophrénie », où certains ont cru à des featurings (des collaborations). Maintenant je dirai que j’ai plus d’assurance vocalement et quand t’entends un mec sûr de ce qu’il fait, cela sonne beaucoup mieux qu’un mec doué mais pas confiant. Donc maintenant les gens m’en disent plutôt du bien, après on ne peut pas plaire à tout le monde sans vouloir faire de la promotion pour l’émission (rire). Le truc dont les gens me complimentent c’est surtout le côté rap chant que j’essaye de rendre unique au maximum. C'est-àdire faire chanter le rap, ça peut paraître louche, mais je pense que c’est ce que j’essaye de faire. D’ailleurs Eminem le fait très bien je trouve, c'est-à-dire des changements d’intonations, des rythmes un peu décalés et parfois je chante carrément mes refrains. Pour l’instant pas de sortie sur disque, mais de nombreux projets Net tapes et deux Net Street Tapes personnelles ; commences-tu à voir qu’un public se forme et qu’il te suit et te soutient ? Oui, j’ai posé sur pas mal de tapes, ça permet de se faire un peu connaître, de rencontrer des gens et d’avoir une certaine crédibilité. Je ne peux pas dire que je rap pour moi-même, mon premier réflexe quand je finis un son, c’est de l’envoyer partout sur msn (rire). Mais après cela part d’une envie personnelle. En tout cas cela fait plaisir de voir des gens te dirent : « Putain gros, je te grille partout en ce moment ». Maintenant cela reste limité parce que c’est Internet et puis on commence à être beaucoup. Après on verra bien par la suite… Quels sont tes projets en cours et à venir ? J’ai lu que tu as été signé chez Thamas & Co, peux-tu nous présenter le label et les engagements que vous avez pris ensemble ? J’ai donc signé chez eux, c’est un petit label sur Paris géré par Willy Thamas, je ne connais pas encore les autres artistes du label mais tout se passe bien pour l’instant, je choisis mes productions etc. Donc niveau projet, je continuerai à poser et à me diffuser par Internet et en parallèle il devrait y avoir des projets tape et un album dans les deux ans, Donc voilà, je ne peux pas être plus précis mais il y aura dans tous les cas des sorties, on ne va pas se précipiter, et faire cela bien. Sinon, j’ai toujours mon collectif « Xor6 » même si ça ne bouge pas vraiment avec Tecka, Min’t et Etik en ce moment, donc voilà j’espère qu’il y’aura du mouvement. Est-ce que ta famille et tes amis accordent de l’importance à ta passion et te poussent à te surpasser, à toujours avoir plus d’ambitions ? J’ai le soutien de pas mal de gens et d’une partie de ma famille bien sûr, oui. Enfin pour moi ce qui compte c’est d’écouter les critiques mais de ne jamais lâcher si on en a l’envie. Après tout si je fais disque d’or ou pas, je finirais au trou et le disque deviendra une archive (rire). Maintenant c’est sûr que comme tout le monde j’aimerai que mes sons soient plus entendus, mais je laisse le destin faire, mais de mon côté je ferai tout pour et puis qui vivra verra… Y’a une part de chance et surtout une grosse part de travail. Que pensent et disent tes auditeurs de ta voix particulière ? Voilà je passe une petite dédicace à tous ceux qui me soutiennent et à ceux que je soutiens. Je ne commence pas les blazes pour ne pas en oublier (rire). Merci. Ornicard Mais qui est donc or ni car (d) ? Je suis le rappeur au pseudonyme du nom d’une règle de grammaire française connue, utilisée pour retenir les conjonctions de coordination. La question pourquoi « Ornicard », m’est souvent posée « d’où t’es venu cette idée tordue de prendre cela comme nom d’artiste ? ». Je m’explique : enfant j’ai eu quelques difficultés dans l’apprentissage de la langue, un peu comme tout le monde. Ma mère m’a donc acheté un livre d’exercices où un animal, une sorte de chat guide, appelé Ornicar, était représenté page après page pour faciliter l’apprentissage des différentes règles. Il m’a donc accompagné tout au long des exercices et des leçons. Ce personnage m’a marqué, drôle et attachant. Et quand il a fallu choisir un pseudonyme, je ne sais pas pourquoi mais j’ai pensé à lui. Le « D » attaché à Ornicar ne se prononce pas, je l’ai rajouté car lorsque j’ai crée ma page personnelle sur Internet (mon FTP) le site : ornicar.free.fr était déjà attribué. Une dernière chose : la dernière syllabe d’Ornicard rime avec canard, et s’orthographie de la même manière sur les trois dernières lettres : cela caractérise également ma musique car ma voix est spéciale, louche et ressemble à celle d’un canard, c’est ainsi qu’il est parfois possible d’entendre des « Coin-coin » dans mes chansons. Mais d’où est donc ornicard ? Je viens du Nord Est de la France, un petit village du pays de Bitche, situé entre Strasbourg et Metz et proche de la frontière Allemande. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire de vivre dans une grande ville pour faire du rap, la campagne a aussi ses artistes qui disent haut et fort leur Amour pour le hip hop, « one same love !». Pourquoi ? J’ai découvert le rap avec des artistes français comme Manau et MC Solaar, à l’époque très apprécié par le grand public dont je faisais parti. J’étais encore jeune et pas encore passionné ni acteur de cet univers musical qu’est le hip hop. Musique qui actuellement joue un rôle central dans ma vie. Comment en suis-je arrivé là ? L’écriture m’a aidé dans les moments difficiles afin de déverser ma souffrance et me sentir mieux. Très vite j’ai ressenti le besoin d’aller plus loin et de donner vie à mes textes, les interpréter ce qui m’a été rendu possible par le rap. Aujourd’hui chaque expérience vécue, chaque fait important, chaque passage difficile, chaque moment de joie est une invitation à l’écriture et à la musique. ORNICARD Découverte du White MC « L’écriture m’a aidé dans les moments difficiles afin de déverser ma souffrance et me sentir mieux. » 23 MARTIS passionné de hip hop depuis 1 990, et beatmaker depuis 1 997 Parcours Sa vision du rap actuel en France Il a déjà été à l’origine de la sortie d’un Street CD : « Casting 2 choc » qu’il a distribué et vendu à 80 exemplaires. Il a également participé aux projets de Funky Armenico « Microphile », de Futur Porche « Tristesse personnelle », RMythe « Hey Gamin », de Bazhiphop : Street CD « Beauté empoisonnée », de la K-bine « Libérez action Directe ». La France est le deuxième marché du rap mondial, avec des mainstreams sans réelle grande envergure mis à part Oxmo Puccino, Iam et quelques autres, mais avec des talents intéressants tel que Soklak, Flynt, Hocus Pocus. Je n’attends rien comme changement. L’age d’or a été atteint sur la période 1995-2000. Je le dis très sincèrement quitte à passer pour un « vieux con ». Actuellement il travaille sur son album « Guestlist » qu’il produit à cent pour cent. Ces guests prévisionnels sont un cocktail entre « tête d’affiche », groupe confirmé et scène orléanaise : Hardkore et âme, R-mythe, Réel Carter, Kalash, La K-Bine, Futur Proche, Antipode, Manigance… De bons albums sortent encore très régulièrement mais le marché est inondé de rap sans niveau, ou de rap formaté. Aux states, il y de très nombreuses bonnes sorties et toujours énormément de choses à découvrir. Niveau qualité de réalisation, la moindre production indépendante a un son déjà bien patate, et les mainstreams eux, sont de vrai mainstreams. Loin de nos « baltringues made in France ». Son parcours Bousta Bouzihaine est originaire de Mâcon, 71000 Saône et Loire. Petit, il découvre la culture de rue venant des états unis et c’est ainsi qu’il entre dans le mouvement hip hop. Depuis son arrivée en France, il pratique la danse, le chant et le graff. La culture hip hop coule dans ses veines comme si cette dernière l’avait engendré et donné naissance à l'artiste “ Bousta bouzihaine ”. Ensuite, il devient le fondateur et le chanteur du groupe Soul Mafia Click qui a déjà plus de 300 concerts à son actif. Son style est un mélange de rap et de regga. C’est ainsi qu’il est très à l'aise sur des sons rap ou reggae mais il s'adapte également à tout style de musique que ce soit chanson française, rock, pop, fusion ou bien encore musique électronique. Il n'a pas de limite, il aime poser sa voix sur différents styles ce qui montre qu’il est très ouvert, non seulement dans sa musique mais également dans sa vie. Ces textes sont engagés et montrent simplement le visage de la société et tout 25 particulièrement celui des enfants d'immigrés. Le message principal qui ressort de sa musique est le droit de vivre pour tout le monde, quel que soit son origine, sa couleur de peau, ses convictions... Son flow nous entraîne dans un monde harmonique où règne la paix. Sur scène il met le public à l'aise, qui lui rend bien en lui souriant et en portant une écoute attentive à ses textes. Une ambiance chaleureuse est à chaque fois présente tout au long de ses concerts. Le chanteur Bousta Bouzi.N est confiant quant à son avenir, c'est une personne humble, gentil et rempli de connaissance sur la musique. Un rapide C.V. est le suivant : première partie de Stony Bugzy, Cheb Mami, Faudel, Saï Saï, La Brigade, Massilia Sound System, Diam's, Matt Moerdock, Sefyu, Busta Flex, Relic, Cut Killer, Gnawa Diffusion, Skatalite, Sinik, Noyaux Dur ...etc. Les structures En parallèle de Soul Mafia Click, il travaille en solo avec un style différent de ce qu’il fait d’habitude avec son groupe, il y est beaucoup plus rap et plus revendicatif et une petite ambiance reggae se dégage dans certains de ses morceaux. Au niveau de la production de l’Album cela c’est fait sans musiciens mais sur scène, il est accompagné : d'une basse, d’une guitare, d’une batterie, d’un clavier et d’un saxophone alto. A côté de cela, il est également membre de Saltimbank Crew avec Cheb Mounir, Massai Rai, Rabah Dub, Dickson le D-click : c’est du rap west coast, rai et rap ragga français. Il fait parti de ce label en tant que producteur. Ils sont deux associés et avec Hocine ils forment la : Saltimbank productions. Ils disposent d’un studio d'enregistrement, d’une équipe vidéo et d’une équipe chargée du graphisme. En ce moment ils produisent le maxi de Dickson le D-click qui sera suivi de son album, prévu pour 2008. D’autres coproduction sont également en cours. Son groupe Soul Mafia Click est quant à lui composé de deux chanteurs qui sont Rabah Dub et lui même. Ils sont ensuite accompagnés d’une guitare, d’une batterie, d’une basse, d’un clavier, d’un cuivre et d’une percussion. Ce sont donc la deux chanteurs pour six musiciens dans un style reggae ragga hip hop ambiancé par de la musique orientale et de la “ world music ”. Ses apparitions L’album de Soul Mafia Click en 1998. Deux albums du même groupe en 2002. L’album solo d’Hocine en 2004. Son premier album solo en 2006. La mixtape “ à quoi ça rime volume 1 ” en 2006 et également une trentaine de net tapes la même année. Une compilation hip hop espagnole est sortie en 2007. Il également déjà effectué plusieurs featurings avec des apparitions sur des albums d’artistes en France, en Allemagne, en Algérie, au Maroc, et en Pologne. Il est également apparu dans le Groove et le sampler de Rap Mag numéro 20 avec Kenny Arkana, Sniper… Quatre clips à lui ont aussi déjà été diffusés à la télévision sur Zik, M6 Music, Fun TV et également sur Internet sur Dailymotion. Il a également eu l’occasion d’être interviewé sur un reportage d’ARTE "in cité", Ses projets Actuellement il travaille sur le nouvel album de Soul Mafia Click où ils sont entrain d’enregistrer en studio. La sortie est prévue pour courrant 2008. Leur tournée est également en préparation. Un nouvel Album solo d’Hocine est prévu pour fin 2008 et son deuxième album solo est en préparation mais aucune date n’est encore fixée. Il va également encore apparaître sur les différents projets suivants : mixtape “ à quoi ça rime volume 2 ” en 2007, mixtape “ underground connexion volume 2 ” en 2007 ou début 2008, compilation : “ pour les sans papiers ” en 2008, compilation “ rap algérien ” en 2008, mixtape de DJ Wolverine" le rap n’est pas mort volume 2" pour 2008, mixtape “ cranial lump ” de Foulfeux Prod pour octobre 2007, mixtape en Norvège rentrée 2007, maxi de Dickson le D-click 2008, des featurings sont également en cours, des net tapes et ainsi que d’autres mixtapes. Le rap a évolué musicalement mais a toujours gardé les mêmes clichés de rebellions, de banlieue, d’étrangers, de racailles, de musique des baffons etc... Mais c’est ce qu’il aime et il est grave accroché à ce mouvement et à cette culture hip hop. Pour le changement c’est le clash typiquement jamaïcain qui est rentré dans le rap, et pour ceux qui ne le maîtrise pas, cela peu devenir très dangereux. Cela crée également une compétitivité entre groupes ou rappeurs solo. Mais pour lui à l’origine le rap reste défendre la paix, être solidaire et rapper contre la société qui nous veut tant de mal, nous fait vivre tant de peines. Agena GORAH a n i m a t e u r d e l' é m i s s i o n radio Wicked Vibz Station de p u i s 2 0 0 3 27 Gorah a 22 ans et il nous vient de Paris 75018. Les origines de sa passion remonte il y a presque 10 ans. Les albums d'IAM et NTM, l'école du micro d'argent et suprême NTM, étaient sortis depuis peu, et il s’est dit : « pourquoi pas moi ? On était au collège, on écrivait nos textes en cours et puis à la récré, on les comparait...voilà pour l'anecdote ». Ce qui lui a vraiment plu dans le rap au début, c'est le côté littéraire qu'on peut développer dans les textes alors que c'est beaucoup plus dur dans d'autres styles musicaux plus pauvres et plus aérés au niveau textuel. Le fait aussi de pouvoir « rentrer dans le son avec une feuille et un stylo » est aussi quelque chose qui l'a séduit. Il a eu deux groupes : Dernier Verdikt, avec lequel il a fait ses classes et sorti deux EP; et l'Exékution Sanz Appel, avec qui il a pas mal maquetté et beaucoup tourné sur scène. Ils se sont séparés mais ils continuent toujours encore de travailler ensemble sur différentes choses. En 2003, il sort son premier EP solo « Le Pro-G » ainsi qu'une compile « Summer Session 2003 » rassemblant plein d'artistes et de styles musicaux différents. Le concept sera repris en 2006 avec « Summer Session 2006 » et sachez que l'édition 2007 se prépare... Avec Junyor Pikk (ex Exekution Sanz Appel) et Dj Bahs, il se lance dans l'animation radio en 2003 avec l'émission WICKED VIBZ STATION. Une émission hebdomadaire rap, reggae, dancehall et autres, qui tourne sur Fréquence Paris Plurielle 106.3FM où sélections, interviews et lives se mélangent. Ils vont bientôt fêter les 4 ans de l'émission. Ensuite, il décide de participer aux scènes slam parisiennes car l'ambiance et la forme du slam lui plaisent beaucoup. « On a plus de liberté au niveau du texte que le rap vu que l'on est pas contraint par un rythme. » Début 2007, il sort son premier maxi vinyle « Edifices » où on le retrouve en feat le rappeur ENZ, la chanteuse soul Laureen Jessika, les Djs Swift (Silmarils) et Kaïssa et le beatboxeur Pozty One. C’est un maxi 3 titres avec instrumentales et acapellas qui est définitivement hip hop pour les Djs, puristes et amateurs. On retrouve une couleur très jazz et soul à la production car il a fait appel à Jr EaKeE (Taste Press), Lastik et Kosi Boy & Ekimoz. Il a essayé de s'imposer sur un format plus court (3 titres) que d'habitude où il a plutôt tendance à faire des Eps ou Lps. Actuellement, il travaille toujours sur la promo et la mise en place de ce maxi car il a décidé de le sortir en totale indépendance et sans distribution ce qui demande beaucoup d'efforts. « Le clip du morceau avec ENZ sortira courant septembre...avis aux amateurs. Un dernier truc : achetez le en double pour vos passe-passe !! ». Il n’y a pas de projets à venir pour l'instant, juste quelques idées, des maquettes, des lives, l'animation de WICKED VIBZ, des passages radiophoniques chez les collègues et toujours de l'entraînement. Gorah quel est ton avis sur le rap d’aujourd’hui ? Que voudrais-tu voir comme changements ? Des changements? Il y'en aurait trop à faire! A la limite, il faudrait carrément refonder un autre mouvement! Non, je déconne, mais sérieusement, je trouve que la qualité des textes se perd et que les sorties sont beaucoup trop nombreuses. Le rap accessible au « grand public » n'est plus d'aussi bonne qualité qu'il y a quelques années. Cela nous porte préjudice et véhicule une très mauvaise image de notre mouvement. Ce qui discrédite alors l'ensemble des rappeurs. Certains semblent avoir oublié les valeurs qui ont fondé le hip hop, à savoir : peace, love, unity & havin' fun. Aujourd'hui ce serait plus : violence, clashs, matérialisme, égotrip... Mais bon, il en faut pour tous les goûts; le seul problème, c'est que ce genre de rap est mis en avant par les médias et les jeunes écoutent beaucoup trop cela. Je pense qu'il y a effectivement « mieux » pour leur éducation musicale et également leur éducation tout court. Ornicard 29 Peux-tu te présenter en mettant en avant les nombreuses années de ta relation intime avec le hip hop et en nous donnant un résumé de ton parcours ? Je suis Solem Akérone, et j’ai 26 ans. La première fois que j’ai entendu un morceau de rap, c’était à l’époque du premier NTM et de leur premier titre : « c’est claire …t’as le touché nique ta mère» Ce morceau était enregistré sur une K7 ramenée par mon frère, « Public Enemy », époque Rapline. Tout cela m’a complètement retourné, car il y’avait une telle énergie, de la nouveauté, un courant de révolution très, très amer. J’ai commencé à raper à 13 ans. Mon premier groupe s’appelait A.C.C. « Au Cœur de la Cité ». Ensuite on a fusionné avec un autre groupe : « Pulsion Lyrics » pour finalement former les « Pose Malfrats ». Avec ces premiers groupes, j’ai découvert l’écriture, eu mes premiers encouragements, fait mes premières scènes et aussi donc eu mes premiers applaudissements. On a mûri et progressé pour finalement nous retrouver en première partie de plusieurs groupes hip hop : Fabe & Koma, Cut Killer avec son fameux « Hip Hop Soul Party 3 », D’Auz System, Les Spécialistes, La Cliqua et cela lors des fêtes de quartiers, fêtes de la musique et autres concerts d’autres groupes de courants musicaux différents : ROCK, REGGAE…On a participé à la vie d’une MJC. Ensuite, je quitte le groupe. L’objectif est de peaufiner mon écriture et mon style en passant par une période en solo. Puis, je rejoins le groupe « Enième Anathème » avec qui j’ai travaillé sur un projet maxi qui ne verra jamais le jour, avec DJ DUKE à la production. Entre temps, j’ai fait des rencontres parmi des stages de dj & de m.a.o. que je mets en place et organise en faisant venir des intervenants de Paname et d’autres villes… Ensuite je continue de mon coté le rap pour finalement former avec un pote un duo nommé Solem & Frisco. On décide également de former une association avec JEY qui s’appellera « IMPOSE TON FLOW ». Deux, trois ans après, enrichi de quelques concerts, connexions, d’un site Internet, d’un clip, de projets, le « crew » éclate et chacun part de son coté. Tout au long de mon parcours, je n’ai pas seulement fait que raper mais je me suis également adonné au graphisme. C’est avec ce bagage que j’ai eu l’idée de travailler sur un projet Streetwear et j’ai donc préparé quelques modèles de vêtements dans l’objectif de lancer une collection appelée « Kéro Wear ». Je me sentais près à entrer dans l’aventure du textile. Ma dernière participation musicale a été au festival MUSIC POPulaire MEDitéranée à Tunis, chaque pays méditerranéen est venu présenter son Hip Hop, sa culture et ses musiques : rencontre avec le Maroc, la Tunisie, l’Algérie, le Portugal , l’Espagne et l’Italie. Je reviens en France plein de souvenirs dans la tête, prends du recul dans la musique et travaille sur ma sape. Je me remets également progressivement à la musique via le Beatmaking. Concernant le MC, il reprend son chemin depuis peu, il n’a pas de projet précis mais maquette déjà dans le Razorlabs ! Pourquoi avoir eu la motivation et l’idée en 2004 de te lancer dans un premier projet Streewear à l’époque appelé « Kéro Wear » ? La motivation est simple, c’est un projet que j’ai en tête depuis l’époque BANGA, WRUNG. Un ami et moi voulions faire quelque chose dans la sape streetwear mais par manque de moyen et d’organisation on a dû laisser cela au stade d’idée. Cependant, nous avons tout de même créé quelques modèles avec mon « blaze » sur le dos comme objectif de les utiliser pour les scènes. Je m’y suis remis plus sérieusement en 2003 en créant quelques modèles pour le plaisir et au fur et à mesure de vrais modèles prenaient formes. Je n’ai pas trouvé d’emplois et au lieu de ne rien faire, j’ai profité de ce temps de libre pour lancer «Kéro ». 2004 : c’est l’année où tout à débuter avec la sortie d’une première série. Le premier problème rencontré a été la recherche de fournisseurs. Cela m’a permis de mieux comprendre le marché et d’engranger de l’expérience. Après c’est la démarche habituelle qu’il faut appliquer lorsqu’on a un projet : c’est un investissement de tous les jours basé sur de bonnes idées, qu’il faut vérifier auprès du public : c’est à dire pour commencer les amis, les hip hopers et tous les autres c’est à dire ceux qui ne calculent pas du tout cette mode mais qui pourront reconnaître un soupçon de talent ou même aimer un modèle chez Kéro Remediz. Ensuite il faut s’entourer de gens compétents pour aboutir à un produit fini qui « claque » et qui est vendable. Une étape importante pour moi est le regard des gens que je connais dans ma ville : je veux qu’ils soient étonnés dans le bon sens c’est à dire qu’ils regardent mes modèles comme ceux d’une belle sape (marque) connue et implanté depuis des années afin que nos vêtements leur donnent envie de s’en procurer un exemplaire et même plus si possible. Comment vous êtes-vous découvert Rasda et toi cette envie commune de créer une marque et quand avezvous décidé de vous lancer dans l’aventure ? D’une, on est de la même région l’Oise le 6.0 comme on l’appelle ici, la « Oise-Coast » si tu préfères. Le cul coincé entre la West- et la East-Coast !! (rires) D’autre part, on s’est rencontré par notre passion commune du Hip Hop, lui le graf et moi le rap. On a également en commun le 31 graphisme, le goût de la sape et les mêmes influences musicales. Tout d’abord, je voulais lancer un concours pour trouver un « writers » afin qu’il travaille avec moi sur quelques modèles. Mais avant cela, j’ai tenté un modèle avec RASDA ; il m’a tout de suite plu, a répondu à mes attentes et son talent a bien sûr parlé de lui-même. En plus RASDA travaillait déjà de son coté sur ses propres modèles on a même pas réfléchit, on n’a constaté qu’on se complétait, on a fusionné nos deux projets pour donner vie à Kéro Remediz avec comme slogan Wicked Project qui en gros veut dire un « putain de projet ». Comme on s’autofinance, on n’a pas cherché à faire des sous donc on développe nos activités, nos modèles à notre rythme et en fonction de nos finances. Ca va faire mal ! Pas mal de modèles ont été travaillés ces dernières années et sans être prétentieux au niveau visuel on espère mettre à l’amende quelque marque qui ont arrêté de réfléchir sur leur ligne. Enfin seul l’avenir nous le dira. Qu’est ce qui vous différencie des autres marques de Streewear, que fait la force de « KERO REMEDIZ » ? On essaye simplement de faire quelque chose qui n’a pas encore été fait. On joue sur la différence sur certains visuels, c’est un réel challenge d’arriver sur un gros marché avec nos modèles ! Deux mecs de province s’unissent par une passion commune et développent leur art dans la même ligne directrice alors qu’il y’a trois ans en arrière, ils ne se connaissaient pas, cela est une force, peut faire la différence. Puis on se complète comme un vieux couple ! (sourire). Comment se présente le futur pour « KERO REMEDIZ » ? Sortie à plus grande échelle, nouveaux modèles, sponsoring d’artistes pour promouvoir la marque de cette manière ? L’avenir se met en place chaque jour. On a posé la première pierre, les prémisses après de longues heures de travail.Niveau échelle, on reste dans de petites séries : un bon modèle doit être presque méconnu, c’est un peu contradictoire mais on préfère rester dans la cour des petits, fidèles à notre approche de la sape. On n’est pas forcément attiré par le pognon, le principal c’est que la sape circule et qu’on rentre dans nos frais après le reste c’est du bonus. Nous voulons également développer d’autres séries et des outils de communication derrière. On travaille pour manger donc on ne compte pas là dessus pour vivre cela reste une passion comme la musique ou bien le graphisme. Au niveau des sponsorings, on a déjà fait cela pour le clip de Hikhtheb un groupe local qui a sorti son deuxième album et qui nous porte dans leur premier clip. Après, il y’a d’autres contacts qui se font en dehors de nos frontières picarde mais avant, il faut voir ce que cela peut nous donner comme retombées, si c’est juste pour être vu, cela ne sert a rien. Il y’aura sans doute un partenariat sur des projets musicaux et avec le monde du graf, on reste ouvert mais dans cette même ligne directrice. Niveau distribution, comment procédez-vous ? Au niveau de la distribution nous procédons de la façon suivante : de main en main pendant les concerts (par exemple au concert des 2BAL) et nous disposons d’une plate-forme qui nous donne un retour neutre c’est un « deal » signé avec notre SPORT 2000 local. Malheureusement, il n’y a pas de shops hip hop dans ma ville. Ensuite, on développe le coté Internet, c’est à dire site avec paiement facile et sécurisé par « pay pal ». Nous entrons également en contact avec des shops sur Paris, affaire à suivre. Tout se met en place tranquillement et les prochains modèles arrivent bientôt. Big Up à ma petite famille, mon home boy RASDA et sa famille aussi, longue vie à Kéro Remédiz et à nos futurs projets, aux potes et à ceux qui nous supportent ! Peace et longue vie à ce genre d’initiatives ! www.myspace.com/solemakerone Ornicard OMEN GRAPHIZM Graphiste indépendant, dès l'âge de 19 ans Mathieu aka Nemo, 21 ans, de Nancy, est graphiste free-lance depuis deux ans. Il est également un gros passionné de musique, d'image au sens large, et de voyages. Il réalise vos travaux de communication visuelle : graphisme, artwok, identité visuelle, publicité, édition, webdesign… 33 Avant de te spécialiser dans le graphisme quelle était ta relation avec le hip hop : as-tu déjà été producteur, tagueur, rappeur… ? Et actuellement as-tu d’autres activités liées au hip hop excepté le graphisme ? J’ai commencé le graffiti et le rap à peu près en même temps, vers 14/15 ans… Comme je n’avais pas vraiment de potes dans ce délire à ce moment là, je me suis essayé un peu à tout : rap, production, tag, graffiti… Un peu moins la danse (faute de carrure) et le djing (faute de matos) mais à l’époque j’étais à fond dans tout cela, avant de rencontrer des gens dans le milieu ou bien encore de convertir mes potes... Du coup, aujourd’hui je pratique encore ces disciplines et j’y ai rajouté le graphisme et la musique au sens plus large (cratedigging, instruments…). Niveau graphisme quel est ton parcours ? As-tu fait des études dans ce domaine ou as-tu appris cela de façon autodidacte ? J’ai fait des études de graphisme (un BTS) mais ça ne m’a servi qu’à avoir un diplôme, un bagage concret pour travailler après, mais j’ai vraiment appris 90% du métier tout seul, en bidouillant des centaines d’heures quand j’étais sensé faire des exos de maths (ah ah)… Ce qui m’a valu pas mal d’emmerdes dans mon parcours scolaire. Mais aucun regret à ce niveau là, quand je vois les ex-premiers de la classe galérer pour trouver un job, je me dis que j’étais pas si à côté de la plaque que ça. Attention, je reste une exception et certainement pas la règle. Dans un premier temps : tu as travaillé sur des projets hip hop sous le blaze « Nemo SK » : le EP à Dreyf, l’instinct de Shaolin, zone sacrée de Pomerium… puis tu t’es diversifié, pourquoi ? Ces projets ont été faits avant que je me lance officiellement, quand j’étais encore à l’école justement. Je n’avais donc pas encore de statut, ni même d’entreprise, donc je signais simplement de mon nom de graffeur (le SK a disparu depuis d’ailleurs). J’ai trouvé « Omen Graphizm » quand j’ai monté ma boite et que j’ai voulu faire une distinction entre mes travaux de commande et ce que je peux faire dans la rue ou ailleurs. Quel as été le déclic pour que tu te dises : « j’ouvres mon entreprise de graphisme, me met à mon propre compte » ? En fait je travaillais déjà pas mal au black à côté des études, donc quand je les ai finies, cela m’a paru assez évident de profiter de cet embryon de réseau et des bons retours que j’avais pu avoir, et ainsi de me lancer en solo. Le marché étant assez saturé, je n’aurais sans doute pas trouvé de place en agence tout de suite, donc je n'avais de toute façon pas grand-chose à perdre, à part peut-être mon temps. Quelles sont les difficultés que tu as rencontrées en te lançant dans ce projet professionnel et si c’était à refaire ? Quels conseils donnerais-tu à ceux qui veulent faire comme toi ? Comme c’était prévisible, les premiers mois ont été assez calmes, et puis après un peu de démarchage, un ou deux appels d’offre, un peu de chance et d’acharnement, cela s’est mis en place assez rapidement. Les avantages tu les devines : je suis mon propre patron, je gère mon temps comme je le veux et j’ai souvent un rapport plus personnel avec les clients que dans une agence où il y a une personne par élément de la chaîne. Les inconvénients : je ne sais pas du tout si j’aurais du boulot le mois d’après et je ne touche pas de chômage ou quoi que ce soit si je n’en ai pas, je dois rester disponible presque 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 puisque c’est une des raisons pourquoi on fait appel à moi et pas à une agence, et je dois gérer la communication, la comptabilité et d’autres aspects beaucoup moins marrants. Mais rien de bien méchant au final, et si c’était à refaire je préférerais toujours cette indépendance au confort du salarié. Pour le moment en tout cas. Des conseils à donner, c’est pas évident puisque chacun a des capacités et des opportunités différentes, et mon parcours n’est pas du tout standard… mais dans tous les cas, beaucoup travailler au début pour se faire des skills (outils) et un nom, connaître sa valeur tout en se remettant en question, et ne pas avoir peur des nuits blanches ni des mois de vaches maigres. En fait le plus dur est peut-être de doser la confiance en soi et le réalisme, puisque personne ne va te pousser ou te raisonner si tu t’égares. Comment est perçu ton travail auprès du public de tes clients, as-tu des retours : encouragements, félicitations, critiques ? Cela dépend des projets, mais la plupart du temps j’ai de bons retours, les gens voient bien que je m’investis dans mon travail et que j’hésite pas à en faire un peu plus si je n’en suis pas content. En fait pas mal de clients sont venus me voir parce qu’ils avaient tilté sur un job que j’avais fait précédemment ou même par le bouche-à-oreille, donc c’est très positif… Il y a aussi des fois ou cela marche moins bien, ou on est pas forcément sur la même longueur d’onde, mais jusqu’ici c’est rare et j’essaye de prendre les critiques de 35 façon constructive et d’avancer avec. Une dernière question : niveau relation avec tes clients, as-tu la liberté de leur donner ton avis et leur dire « si vous faites comme ça, cela ne va pas plaire !» et ainsi as-tu la liberté d’apporter ta vision personnelle pour une remise en question de l’idée globale et repartir ensemble dans une autre direction, cela est t’il déjà arrivé ? Oui, je donne systématiquement mon avis sur les idées et les directions suggérées, mais c’est toujours le client qui décide au final. Il y a des projets où j’ai carte blanche et que je suis libre d’illustrer comme je le sens, et d’autres où j’ai des consignes très strictes sur ce que je dois faire. La plupart se situent entre les deux, c’est un travail en parallèle entre le client et moi. La nuance qui n’est pas évidente à cerner dans ce genre de métier qui comporte de l’artistique, c’est que ça reste de la commande quoi qu’il en soit. Contrairement à ce que je peux faire dans la musique ou le graffiti, ce qui paye mes factures ce n’est pas de l’art mais plutôt de l’artisanat, cela signifie utiliser ma fibre artistique pour répondre à une demande, en faisant des concessions si besoin est. A partir du moment où tu comprends cela, tu t’évites pas mal de prises de tête et de dilemmes, même si il m’arrive de tiquer un peu quand je dois faire quelque chose que je ne sens vraiment pas, je me dis que c’est de l’alimentaire et que j’ai d’autres disciplines à côté qui me permettent de m’exprimer sans obéir à un grief ou des contraintes commerciales. Pour entrer en contact avec Omen-graphizm et voir une plus large palette de son travail il se suffit de se rendre sur son site internet www.omen-graphizm.com et prochainement sur son myspace. Ornicard Del'Ar-T Larmes au coeur Le 14 Février 2007, Del’Ar-t sort son second street album composé de 6 titres en téléchargement gratuit. delart75.free.fr www.myspace.com/delartop Débarque Morceau d’ouverture, de présentation, freestyle égotrip, qui annonce l’Album dans la lignée et la qualité de ce Net Projet. Jolie mélanges de voix grâce à la participation de ses amis et collègues rappeurs. Ma planque Morceau mélancolique mais qui porte en lui l’espoir. Montée en puissance de la voix, on sent la hargne, la rage dans chacune de ses intonations. Del’Ar-t fait le point sur sa vie et le mal-être que l’on a tous déjà ressenti « trahisons, déceptions, chaque jour j’en apprends un peu plus… Le bonheur est un atout qui peut très vite te dire adieu...» Ce morceau a une âme et une telle force, qu’il est capable de faire ressortir nos propres sentiments, émotions de nos expériences qui sont si différentes mais finalement : elles se ressemblent tellement, il nous le fait remarquer dans une sorte de conclusion vers la fin du morceau « On croit que notre histoire est unique, différente de celle d’autrui, mais tout se rejoint.. ». Va fanculo Sur un sample de guitare, Del’Ar-t fait ici des prouesses avec son flow, en accélérant et en enchaînant les mots à une vitesse impressionnante. Instrumentale à nouveau entraînante, énergique et originale car accompagnée de détonations. Délire egotrip critique, pas égoïste «TF1 t’as retourné l’esprit… Del’Ar-t flow tranchant comme un silex… juste ma voix pas de chaîne en or sincère je le resterai et ce jusqu’à la mort… ». Schizophrénie De la pluie et du vent pour introduire les voix qui tombent telles des gouttes et soufflent des mots. Del’Ar-t joue tellement bien avec sa voix et arrive à la modifier, que l’on a l’impression que le titre est un featuring, mais non. Le morceau traite de l’avenir, celui qui se rattache à ses futurs emplois et ainsi il évoque plusieurs métiers et solutions possibles pour gagner sa vie : architecte, vendeur de voiture, dealer, chirurgien, journaliste, acteur, paparazzi, jardinier, dentiste, paysans, ouvrier, chauffeur de taxi, vendeur à carrefour, mathématicien, astronaute, peintre, informaticien, judoka… La schizophrénie s’exprime ici dans la peur des différents postes, différentes situations dans lesquelles il pourrait se retrouver plus tard. Tous ce qu’il cite ne lui plait pas vraiment : excepté une seule chose, son rêve de rappeur ; il manifeste son envie de vivre de sa passion, mais dès le début il est réaliste : « je sais que j’peux pas compter sur le rap… » Del’Ar-t montre encore une fois son habilité et son talent tout au long du morceau en changeant plusieurs fois de flow. Il a conscience de la difficulté d’atteindre son objectif, son rêve, ce qu’il exprime sur le refrain accrocheur et énergique « Le chemin de la réussite est un peu long… » Plus tard dans le morceau il évoque le succès : « La gloire ne se calcule pas comme deux et deux font quatre ». De part l’écriture, l’originalité du thème et l’énergie déployée voilà bien ici le tube du Net Projet. L’homme à abattre On change d’ambiance pour un titre règlement de compte, encore une fois sur une superbe production, très sombre. Tout de suite Del’Ar-t nous donne le ton dès les premiers mots du couplet : « J’croyais pas en Satan mais maintenant j’ai la preuve qu’il existe… » Il laisse s’exprimer ses pulsions meurtrières « je brûlerai ton corps…, ta souffrance ma délivrance… je préfère le tuer avant d’être un martyre…» et peu à peu l’on comprend que les paroles du morceau sont adressées à son beau père : « ma mère est sous ta putain d’emprise… t’as créé la zizanie dans ma belle famille... ». Il déverse dans ce titre toute la colère qui brûle en lui et il y met même une touche d’humour : « dommage t’as pas l’argent, tu pourrais faire un long voyage en navette 37 spatiale… ». Cœur intact Pour finir la Street Tape en beauté, Del’Ar-t nous montre ici une autre facette de son rap : en parlant à cœur ouvert et avec sincérité de ses sentiments amoureux : « T’étais tout pour moi et tu le restes encore… je t’aime encore…» Il déverse toute la souffrance qu’engendre l’amour quand il s’évade. L’amour qu’il lui porte ne s’efface pas, il montre ici son côté éternel : « N’oublies pas qu’on s’aimait, qu’on s’aime… Je sais bien que tout est fini, mais t’as toujours ta place… J’vais pas faire la racaille car je t’aime et c’est comme ça, mais j’ai confiance, je sais qu’un jour je te retrouverai… » Il heurte ici un mur devant l’incertitude des sentiments et prend plutôt bien et avec du recul le fait que les sentiments de l’être aimé ce sont reportés sur quelqu’un d’autre « c’est un autre qui t’as volé, mais t’es grande pour savoir… » Le refrain est mélodieux, chantonné et après plusieurs écoutes on se prend vite au jeu et on se met à chanter avec Del’Ar-t. Le morceau est très bien écrit, poétique avec de belles métaphores « Je rêve encore de l’étoile que j’effleurais de mes dix doigts… le soleil de ma vie… ». Ornicard Ornicard Regards Ornicard, MC de Moselle, nous fait découvrir son street CD « Regards » sorti en août 2006. ornicard.free.fr La pochette ? Un œil dont l’iris est le monde. Serait-ce le monde qui regarde les hommes, Dieu, ou bien le monde qui se reflète dans nos yeux c’est à dire que les hommes regardent le monde ? Nous vivons tous sur la même terre, vivons tous des choses semblables, partageons la même condition humaine, pourtant nos regards sur le monde, sur nos vies sont différents. merveilleux. Le dernier morceau « Point final » rappelle qu’il ne sert à rien de courir après les plaisirs matériels car notre destinée finale est la même c’est à dire : la mort. La mort ne doit pas nous faire peur, elle fait partie intégrante de notre vie et c’est pour cela que je trouve important qu’on la retrouve sur mon disque. Sur ce Street CD de 17 titres c’est mon regard qui vous est donné lui même subdivisé en plusieurs regards : à la fois sur ma propre vie et ses bouleversements sur des titres comme : « Un homme », « Sorry », « Understand me », « Posityves », mais également un regard sur le monde et ses événements qui m’interpellent : « Idéal », « Valeurs », « Dark night », un regard plus spirituel sur : « Les rêves », « Musique », « Bonheur », « Plaisir », critique sur : « Love game », « Aimes toi », joyeux : « Y’a de la joie » et dramatique sur « Nouvelle vie ». Le CD montre aussi le long cheminement menant au bonheur, avec la nécessité de passer par des moments difficiles à vivre et tristes pour mieux apprécier les Productions : Seth, Ludocavic, Kirk Call Away (Karl Colson), Martis, Necta Kid, Flow-beats (DJ Flown), Tiro Prod, Cuttinvibz. Sont également présents : Numéro (Producteur), DJ Wicked Matrix (Scratch) et Loky (Artwork). Ce CD a été l’occasion de faire quelque chose d’organisé et de concret et de ma passion, c’est une carte de visite : produite en petit nombre. Je travaille actuellement sur un nouveau disque dont le titre sera « Ephémère ». Amdiaz Introfusion Amdiaz sort un maxi 5 titres en téléchargement gratuit, avec la participation de Karl Colson, CHI et Yamada. amdiaz.free.fr www.myspace.com/amdiaz Ange Rouge Le premier morceau du Net Maxi est plein d’énergie. L’instrumentale produite par Karl Colson est accompagnée tout au long du titre par un chœur de voix aiguës que l’on peut assimiler au chant des âmes prisonnières de l’ange rouge. La batterie accompagne efficacement les voix et donne la pêche au morceau. Amdiaz aborde un thème original et s’exprime avec hargne et rage, l’apogée de l’énergie déployée est atteinte sur le refrain avec l’apparition de la mélodie jouée au piano : « c’est l’ange rouge… » L’instrumentale prend petit à petit une atmosphère médiévale. La voix et le flow du MC sont en parfaite harmonie avec la production. Le texte est mis en valeur : les comparaisons, métaphores s’enchaînent habillement et le côté technique de l’écriture ressort également « activité illicite et statut immortel, la science du mal il en a le prix Nobel… La vie ne tient qu’à un fil et il aime le tricoter, sème la folie, récolte les péchés et les trient d’côté… ». Marcher Seul Dès les premières notes, le thème et le titre du morceau nous sont donnés sous la forme d’une voix scratchée par DJ Aydree : « marcher seul dans la vie ». Amdiaz nous montre le lourd poids de la solitude « à une époque où sur le sol des hommes seuls décèdent… Isolé pour s’en sortir le seul moyen c’est le combat » et la nécessité d’y recourir pour aller au bout de ses objectifs « j’avance seul…Pour passer tous ces sales barrages, pour avancer faut ramer fort, mec c’est la rage… ». Sur le refrain DJ Aydree est à nouveau aux platines sur une ambiance sonore caractérisée par le tintement d’une sirène. Le MC revient plusieurs fois sur le thème qui est l’abandon, le renoncement : « combien de potes lâchent dès que ça foire… ». Il tire également les conclusions de la trahison « ça part de la vengeance pour finir aux pierres tombales ». Il nous fait également remarquer dans ce morceau que l’on ne peut réellement compter que sur soi même : « ne fait confiance à personne ma mère me l’a dit, du coup j’ai fait de la solitude ma meilleure amie… La réalité c’est chacun pour soi et dieu pour tous. » Le titre se referme comme il a commencé sur des scratches. Karl Colson signe encore une fois une somptueuse production, avec de merveilleuses variations : après le deuxième couplet le beat s’arrête puis le morceau repart plus fort encore ! American Dream Que reste-t-il du rêve américain ? Il est toujours bien encré dans nos têtes, nous en avons ici la preuve en musique sur une production à CHI. L’instrumentale est entraînante et une voix répète tout au long du morceau « Yeah » pour bien que l’on plonge dans l’ambiance « Show Time » de « l’American Dream ». Le MC ne donne pas que les côtés positifs de la vie qu’il imagine aux Etats-Unis, en effet : « oublies la politique, les merdes qu’ils nous font inhaler… L’oseille est reine, mais la pauvreté y règne… Me faire du cash me fatiguant dans un sale petit job… » Il nous rappelle également que le hip hop est né aux USA : « le berceau du hip hop c’est par ici…». Derrière les sourires L’instrumental est de Karl Colson. Le morceau est construit autour d’un sample de guitare : mélancolique. Les paroles sont conscientes et expriment toute la peine et la déchéance qui peut se cacher derrière les sourires qu’on peut ici qualifier de trompeurs ! Le morceau commence avec le refrain qui tout de suite donne le ton : « derrière les sourires, il y’a des cœurs qui pourrissent, ici le bonheur n’est qu’un touriste… » Le morceau est très bien écrit et déverse tristesse, souffrance et fatalité : « le poids lourd sur les épaules, blessé par l’école, blessé par l’alcool, guidé par des idées connes… Quand une fille est violée elle peut perdre sa beauté… La vie donne de grosses baffes dures d’esquiver… 39 » Les multi-syllabiques s’enchaînent : «imagines le vécu d’un séropositif et pendant ce temps là que font ces héros politiques, t’as beau parler on zappe ton pauvre litige… ». Aller-Retour Le morceau a pour sujet les longs « allers-retours » entre son pays natal : le Maroc et la France. Il évoque son départ et ses origines « à 14 ans, je quitte l’Afrique pour l’Europe et la France… Je suis né au bled…» et le retour joyeux l’été pour passer ses grandes vacances chez sa famille au Maroc « comment expliquer le bonheur, la joie et l’effet que ça crée, l’amour s’accroît… ». Ensuite il énonce les particularités du voyage « le soleil tape la caisse est au raz du sol, 7 heures du mat la route est vide : on aura du bol… Premier dodo même si c’est pas très relax… ». Ensuite, il évoque la joie qu’il prend à ramener de la musique de France et la faire écouter à ses cousins et également le plaisir de jouer au football et de faire la fête ensemble. Il ne reste pas cloîtré dans son bonheur mais a également une pensée à tous ceux qui ont souffert de la séparation « le mal du pays » et à tous ceux qui y sont restés dans une relative pauvreté. La production est de Yamada et convient parfaitement à l’ambiance positive et bonne enfant du titre. Ornicard Dreyf & Catharsis Comme un coin du Bronx Premier titre de l’album dédié à Aznavour en téléchargement. www.myspace.com/dreyfcatharsis Ce premier extrait de l’album montre la qualité et l’aboutissement du projet à venir : tant au niveau de l’instrumentale, du texte, du flow que de l’ambiance générale qui s’en dégage. C’est sur des notes de clavier que s’ouvre le morceau, puis c’est après un passage scratché, que Dreyf’ dépose ses proses sur le son rythmé, mélancolique et sombre : « Moi j’ai beaucoup de cœur, le truc c’est que je suis malin aussi… ». Sur des coups d’épées musicales espacées Dreyf fait un constat amer de son existence à travers son expérience : en cherchant les similitudes de sa vie en région parisienne avec celle de quelqu’un dans un coin du Bronx : « Les beaux jours se meurent... On en a vu des vertes et des pas mûres… j’ai traîné mes bulles d’air dans bien des rues de merde… dans le temps j’aurai put devenir taré… je rap comme dans un coin du Bronx » et donne un sens et une valeur, à leur musique : « Ecrire contre l’oublie ou la routine… j’suis pas dans la course à qui terrorisera les groupies… » Le refrain original est construit comme une sorte d’interview : après chaque « Toi » Dreyf se pose lui même des questions et leur apporte des réponses à travers son, le « Moi » : « (TOI) Pourquoi tu chantes comme si tu volais dans les airs ? (MOI) pour pas que je dégante à force d’arpenter le désert… ». Le texte allie poésie et technicité : les images, métaphores et multi-syllabiques s’enchaînent habillement : « Libre n’est pas celui qui pense l’être, garde ça en tête, si tu veux croquer la vie avec des dents d’laits… Après quelques vodkas bullred, les mots me manquent, les maux me hantent, comme si j’avais rotca une vielle... » Après le deuxième refrain : un passage au violon accompagne le piano et la voix de miel de Dreyf. Le morceau se referme avec une voix grave rappelant le titre et thème du morceau : « Comme dans un coin du Bronx ». Ornicard Rejoins notre équipe Tu aimerais participer au webzine régulièrement ou ponctuellement ? Tu as une bonne écriture et l’âme d’un journaliste ou d’un chroniqueur ? Tu es passionné par le hip hop et tu aimerais faire partager ta passion ? Alors, envoie nous une interview complète (visuel, titre, sous-titre, introduction et texte) ou une chronique (cd, mixtape, nettape …) au format Word. 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Exemples de prix : > Création d’une page simple à partir d’une pochette existante : 5 euros Réf. Guess who’s PAC (p. I), Tribute to Soul (p. 14) > Création d’une page complexe pour de la vente par correspondance : 50 euros Réf. Pimp your shoes (p. 40) Contact : Rapman ([email protected])
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