CONTRIBUTION AU RENFORCEMENT
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CONTRIBUTION AU RENFORCEMENT
1 PARTEMARIAT POUR LE DEVELOPPEMENT MUNICIPAL CENTRE AFRICAIN D'ETUDES SUPERIEURES EN GESTION INSTITUT AFRICAIN DES HAUTES ETUDES IIUNICIPALES COTONOU - BENIN DAKAR - SE:NEGAL CYCLE DE FORMA'FION CONTINUE EN GESTION FINANCIERE IIUNICIPALE ANNEE ACADEMIQUE 2003-2004 CONTRIBUTION AU RENFORCEMENT DES RESSOURCES FINANCIERES DES COMMUNES CAMEROUNAISES Mémoire présenté et soutenu publlquement en vue de l'obtention du DESS en Gestion Financière Municipale par Jean- Pierre KUATE Administrateur Civil Sous la direction de Joseph NSIBEUWEULA Directeur Adjoint chargé des Etudes au Centre de Formation po l 'Administration Municipale de Bu<6a -Cameroun Juin 2004 M0004GFM04 2 11111111111111111111111111111111 1 DEDICACE A Monsieur Jean- Pierre ELONG MBASSI, Coordinateur du Partenariat pour le Développement Municipal à Cotonou au Bénin, pour ses efforts dans l'accompagnement des processus de décentralisation en Afrique. II «Toute action significative au niveau des collectivités locales ne peut envisagée sans que soit résolu le problème préalable du ressources renforcement des ». G. BIWOLE, L'institution communale au Cameroun SOPECAM, 1985, P. 26 être III REMERCIEMENTS Ce mémoire est l'aboutissement de plusieurs mois de travail à la fois pénible et passionnant, au cours desquels nous avons bénéficié des précieux concours d'un certain nombre de personnalités. Qu'elles reçoivent ici, l'expression de ma profonde gratitude. Je voudrais citer en premier mon supérieur hiérarchique, Monsieur GOUNOKO HAOUNAYE, Gouverneur de la Province du Littoral, pour sa compréhension et ses encouragements. Vient ensuite Monsieur Joseph NSIBEUWEULA, Directeur- Adjoint chargé des Etudes au Centre de formation pour l'Administration municipale de BUEA, qui n'a ménagé aucun effort pour le suivi et l'encadrement de ce travail. Il me plaît enfin d'exprimer ma reconnaissance à l'Institut National de la Statistique, Madame TODA de tous mes collégues Chefs des Services Provinciaux des Communes, sans oublier mes collaborateurs du Service Provincial des Communes du Littoral, pour leur disponibilité dans 1;3. collecte des données statistiques. A tous, je dis de tout cœur, MERCI. IV SIGLES ET ABREVIATIONS AMAC : Association des Maires d'Afrique Centrale CAC: Centimes Additionnels Communaux CEFAM : Centre de Formation pour l'Administration Municipale CESAG : Centre Africain d'Etudes Supérieures en Gestion CR: Commune Rurale CUD: Communauté Urbaine de Douala CUY: Communauté Urbaine de Yaoundé DGF : Dotation Générale de Fonctionnement DSCN : Direction de la Statistique et de la Comptabilité Nationale ECOLOC : Economies Locales FEJCOM: Fonds Spécial d'Equipement et d'Intervention Intercommunale IRPP: Impôts sur le revenu des Personnes Physiques IS : Impôts sur les Sociétés MINATD : Ministère de l'Administration Territoriale et de la Décentralisation MINVILLE : Ministère de la ville PDM: Partenariat pour le Développement Municipal PIB : Produit Intérieur Brut PLB: Produit Local Brut RFU : Registre Foncier Urbain TVA: Taxe sur la Valeur Ajoutée UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine 1 SOMMAIRE Jl"~Jr- l'lt()l'()~ .............................................................•..............••...•...... ~ INTRODUCTION GENERALE •.•.•••••••••......•.•.••••.•..••...•..•.•••••.•.....•..•••....•.••.• 4 PREMIERE PARTIE : LA FAIBLESSE DES RESSOURCES FINANCIERES COMMUNALES .......•••......•.•.............. 10 CHAPITRE 1 : LE P~IER DES RESSOURCES FIN~CIERES COMMUNALES................................................................... 11 Section 1 : le problème de la classification des recettes ............................. 11 Section II: les recettes de fonctionnement ................................................. 15 Section III: les ressources d'investissement ............................................ 23 CHAPITRE 2 : LE CONSTAT DE LA FAIBLESSE DES RESSOURCES FINANClERES DES COMMUNES....................................... 26 Section 1 : la faiblesse des ressources financières des collectivités locales africaines :un constat général .... ... ........... 26 Section II: la faiblesse au regard des indicateurs macro- économiques ... 27 Section III : la faiblesse des ressources par rapport aux besoins de fonctionnement et d'investissement ................................. 29 CHAPITRE 3 : LES CAUSES DE LA FAIBLESSE DES RESSOURCES FIN~CIERES DES COLLECTIVITES LOCALES ................ 33 Section 1 : les causes liées à l'environnement économique et institutionnel ............•.•••.•........•.•.•................................••... 33 Section Il : les causes liées aux difficultés de mobilisation des ressources ..........•••..........•.....•.....••.....•........·..................• 40 DEUXIEME PARTIE : LE RENFORCEMENT DES RESSOURCES FINANCIERES DES COLLECTIVITES LOCALES ...... 46 CHAPITRE 1: L'AMELIORATION DES RESSOURCES INTERNES ............. 47 Section 1: l'optimisation du rendement de l'existant .................................. 47 Section Il : recherche de nouvelles sources des recettes ........................... 60 CHAPITRE Il : LE RENFORCEMENT DES RESSOURCES EXTERNES ....... 63 Section 1 : les subventions et les dotations publiques .............................. 63 Section II: une solidaritè intercommunale renforcée ................................ 68 Section Ill : les recours aux emprunts .................................................... 72 CONCLUSION GENERALE ..•••••....••..........••••••••••..•••.........•........•.••••..•...•.. 76 2 AVANT-PROPOS Le présent mémoire marque la fin d'une année de formation continue en gestion financière municipale. Elle a été, faut-il le relever, très riche d'enseignements. C'est l'occasion pour nous de témoigner au Partenariat pour le Développement Municipal (PDM) et au Centre d'Etudes Supérieures en Gestion de Dakar(CESAG), aux Bailleurs de Fonds sans l'appui financier desquels nous n'aurions pas pu bénéficier de cette heureuse opportunité, aux différents experts qui nous ont encadré, en particulier Monsieur Martin FINKEN nos sentiments de satisfaction et de profonde gratitude. Hommage au regretté, Joseph Patrick FANOU, Consultant au PDM,chargé de la quatrième session pédagogique, qui nous a quitté avant le terme de ce cycle. Nous gardons de lui le souvenir d'un expert compétent et dévoué. En initiant et en mettant en œuvre les différents cycles de formation (technique, gestion financière et Management), les promoteurs ont véritablement compris que l'un des enjeux de la décentralisation en Afrique est incontestablement la formation des acteurs. Ces formations permettent aux cadres municipaux venant de divers pays, non seulement surtout de se doter de nouveaux outils et connaissances d'échanger.~. mais leur permettant d'intervenir avec plus d'efficacité dans la gestion de leur collectivité locale. Ce cycle de formation aura également donné l'opportunité aux stagiaires de réfléchir sur des thèmes variés. Ce mémoire de fin d'études rentre dans ce cadre. Nous avons en ce qui nous concerne, porté notre intérêt sur les ressources financières des communes. Ne dit -on pas que «l'argent est le nerf de la guerre»? Les moyens financiers des communes camerounaises tout comme ceux des collectivités locales de la plupart des pays africains au sud du Sahara sont faibles. 1 La présente étude, bien qu'elle traite uniquement du cas camerounais, participe à la réflexion sur le renforcement des ressources financières des collectivités locales africaines. Comme nous avons eu à le constater pendant le I Les différents enseignements pédagogiques au CESAG nous ont permis de le constater. De même, les auteurs le soulignent assez dans les ouvrages. 3 cycle de formation, les problèmes sont à quelques variations près les mèmes d'un pays à l'autre. On peut citer entre autres : le problème de la rétention des ressources financières des communes par 1'Etat dans le cadre de l'unicité de caisse ; l'allocation aux communes des impôts et taxes à faible rendement ; la faiblesse des recouvrements des recettes locales; l'insuffisance et parfois l'absence du soutien financier de l'Etat ; Etc Face à ces problèmes, chaque pays essaie de trouver des solutions à sa manière, en tenant compte de son contexte et de son environnement. Mais aussi de ce qui se passe ailleurs. Le Cameroun pour sa part, s'attèle depuis quelques années à rechercher les voies et moyen pour que les communes soient plus viables financièrement. Son expérience de la péréquation financière à travers les centimes additionnels communaux et le FEICOM, .J'option de détachement progressif des communes de la chaîne du trésor public, donnent des résultats satisfaisants si l'on s'en tient à l'évolution des recettes communales ces dernières années. Ces voies dans lesquelles notre pays s'est engagé peuvent inspirer d'autres pays, tout comme il peut également bénéficier des expériences d'autres pays, tels que le RFU au Bénin, le Programme d'ajustement municipal au Sénégal, pour ne citer que ces deux cas. 4 INTRODUCTION GENERALE A/ GENERALITES Les Etats et les collectivités locales africaines souffrent en général du manque de moyens financiers pour assurer convenablement la couverture des charges publiques. Les populations à la base, confrontées quotidiennement aux problèmes de proximité, en ressentent profondément les conséquences et rêvent de voir leur cadre de vie amélioré. B / OBJET DE L'ETUDE Le choix de ce thème de réflexion <<Contribution au renforcement des moyens financiers des communes camerounaises ))' participe à cette quête des citoyens de vivre dans de meilleures conditions. L'étude porte sur les ressources financières des communes. Celles-ci représentent l'ensemble des moyens financiers quelles que soient leur nature et leur origine, mobilisables au profit des communes pour leur permettre de faire face à leurs missions. Elles peuvent être mobilisées dans le territoire de la commune ou provenir de l'extérieur. Par communes, il faut entendre tous les types de collectivités locales existant au Cameroun. Il s'agit des communautés urbaines, les communes urbaines régime spéciall ou non, les communes rurales. La commune est une collectivité territoriale décentralisée et une personne morale de droit public. Dans le contexte camerounais, c'est la seule unité décentralisée opérationnelle. la région prévue par la constitution de 1996, n'est pas encore fonctionnelle. Par conséquent, le terme collectivité locale sera utilisé pour désigner la commune. Nous allons donc tout au long de notre travail, utiliser indistinctement les deux appellations. Le titre du mémoire s'explique par le fait que le manque de moyens financiers est un problème général dans toutes les communes des pays africains au sud du Sahara. De ce fait, l'un des enjeux de la décentralisation territoriale dans cette région est justement la capacité de mobilisation des ressources au profit des collectivités locales. La commune à régime spécial est le statut de certaines grandes communes avec à leur tête un délégué du gouvemement nommé par le pouvoir central et un président du conseil municipal élu au sein de l'organe délibérant 1 5 Face à cette insuffisance des ressources, chaque pays déploie son génie propre pour trouver des solutions adaptées à son contexte socio-politique ; éventuellement avec l'appui des partenaires bilatéraux et multilatéraux. L'échange d'expérience peut à cet égard être bénéfique à tous. participe aussi à cela. Ce mémoire Il se propose de présenter, l'expérience camerounaise, dans cette bataille ardue, il faut le dire, de recherche de financement pour les collectivités de base. Pour améliorer son système , quelles sont les solutions mises en place ou imaginables? En guise de réponse, on peut dire d'ores et déjà que l'expérience camerounaise de détachement des communes de la chaine financière du trésor public et de péréquation financière à travers les centimes additionnels communaux, fait son chemin. Mais les communes ne sont toujours pas sorties de l'étau ; car il y a encore de nombreux obstacles à lever. Cf DELIMITATION DEL 'ETUDE L'ensemble de 339 communes que compte le pays sont prises en compte. Nous avons opté pour un champ national, car à notre connaissance, aucune étude exhaustive récente sur les ressources des communes n'a été faite. Il s'agit là d'une lacune qui gène toute analyse objective sur les finances locales de notre pays et la prise des décisions. Ce travail a donc pour modeste ambition de contribuer à combler ce vide. Nous avons par ailleurs choisi de travailler sur l'année 2000/200 1. Cette option procède du fait qu'elle constitue l'année la plus récente pour laquelle on peut avoir des statistiques plus ou moins complètes. De nombreuses communes n'ayant pas encore voté les comptes administratifs 2001/2002, encore moins 2003. Dl INTERET DU SUJET L'intérêt du sujet peut être appréhendé sur un triple plan : 6 - L'intérêt pour les communes camerounaises Les communes camerounaises ont des difficultés à équilibrer leur budget et à assurer convenablement les missions de service public qui leur incombent. En outre, le peu de recettes disponibles sert généralement à payer les salaires et à régler les dépenses de l'investissement ne sont pas fonctionnement courant. L'équipement et assurés. Les fournisseurs et prestataires de services communaux ont du mal à se faire payer. La commune a la réputation de <<mauvais payeur ••. Face à cette situation, La question des moyens financiers préoccupe les autorités locales. - L'intérêt pour l'Etat du Cameroun Face à la crise de l'Etat providence, et conscientes du rôle des collectivités locales dans le développement. Les autorités étatiques ont montré ces dernières années leur volonté de trouver les voies et moyens d'accroître les revenus des communes. Cette détermination est perceptible à travers les reformes intervenues dont on peut rappeler quelques unes à savoir: la création des recettes municipales, la centralisation et la redistribution des CAC, la revalorisation des taux maxima des taxes communales indirectes, la création d'une agence comptable auprès du FEICOM. Notre étude, qui va dans le même sens, tente d'éclairer davantage les pouvoirs publics dans la quête d'une bonne santé financière pour les communes. - L'intérêt pour le PDM Par ailleurs, notre étude participe des efforts que mène inlassablement le PDM pour accompagner les processus décentralisation en Afrique. Dans la construction de ce vaste chantier qu'est la décentralisation, aucune contribution, n'est de trop. L'intérêt pour moi-même Responsable de la tutelle sur les communes depuis une dizaine d'années et vivant de près la pauvreté des communes, cette étude nous permettra de mieux comprendre cette situation, d'être efficacement nos activités professionnelles. plus outillé afin de mener 7 E/ PROBLEMATIQUE Au regard des développements qui précèdent relatifs à la faiblesse des ressources financières des collectivités locales, la question est donc de savoir qu'est-ce qui est à l'origine de cette situation, quelles sont les voies et moyens pour relever le niveau actuel de leurs ressources? Voilà les questions qui constitueront la trame de fond de notre réflexion. F/ OBJECTIFS DE L'ETUDE A partir de ces deux questionnements, les objectifs consistent tout d'abord à présenter la structuration des ressources, ensuite à identifier les problèmes qui gênent leur mobilisation et enfin à proposer des solutions tendant à leur renforcement. Autrement dit, au terme de ce travail, le lecteur devrait connaître la situation des recettes communales de notre pays, constater leur faiblesse, en identifier les causes et apprécier les propositions envisagées pour remédier à cette carence. G / APPROCHE DU SUJET A la manière du médecin qui a en face de lui un patient qui souffre d'une fatigue généralisée, et qui se préoccupe d'en diagnostiquer la cause pour ensuite lui prescrire un traitement approprié, nous allons examiner les différentes sources de recettes en essayant de prêter une attention particulière aux paramètres affectant le rendement à savoir la matière imposable, l'assiette, les taux d'imposition, les acteurs, les procédures de recouvrement etc. Cette démarche permettra sans doute d'identifier les causes du mal. A partir de celles-ci, on pourrait construire un certain nombre de propositions thérapeutiques pour renflouer progressivement les caisses des communes. H/ METHODE Pour réaliser ce travail, nous avons eu besoin de : Consulter les textes législatifs et réglementaires flxant le régime financier des communes. Rechercher les statistiques sur les communes. ressources financières des C'est ici que nous avons rencontré la plus grande difficulté. En effet, le Cameroun ne dispose pas de structures 8 spécialisées qui traitent des statistiques des communes de façon permanente. Pourtant, c'est un secteur important de la vie nationale qui mérite un traitement particulier. Cette absence de statistiques complètes, régulièrement mises à jour, constitue un handicap sérieux pour la recherche et pour la prise des décisions. Devant cette difficulté, nous avons été tenté, pour contourner la difficulté, de réduire notre champ d'étude à un espace monographique ou régional. Mais les résultats d'une telle étude sur un espace géographique limité, n'auraient pas eu l'impact souhaité, à savoir, faire l'état des lieux au plan national. Nous avons donc été obligé d'aller chercher les données à travers les dix chefs-lieux de provinces de la République, précisément dans les Services Provinciaux des Communes 1 où nous avons pu extraire des comptes administratifs approuvés, les chiffres sur les recettes. Cette collecte a pris une cinquantaine de jours et mobilisé cinq personnes, une opération onéreuse, et menée grâce à nos modestes moyens personnels. Sur le terrain, nous n'avons pas pu disposer de 116 comptes administratifs sur un total de 339. C'est dire que les statistiques consignées dans ce travail ne doivent pas être considérées comme des données officielles. Elles doivent être manipulées avec quelques réserves. Mais celles- ci n'enlèvent rien à la physionomie des recettes communales. Bref, ce qui importe pour nous, c'est moins l'exactitude des chiffres que le cliché global que nous avions l'intention de montrer. En revanche au niveau de la Direction des Impôts, nous avons eu moins de difficultés pour avoir des chiffres sur les recettes fiscales de l'Etat, les données étant informatisées. Par ailleurs, nous avons eu recours aux sources suivantes: Recherche documentaire notamment dans les CESAG bibliothèques du de Dakar, du CEFAM de Buéa, de l'école Doctorale de la Faculté des sciences Juridiques et Politiques de l'Université de Douala. Par ailleurs, les enseignements pédagogiques des deux premières sessions de formation, portant respectivement sur «l'environnement 1 Les Services Provinciau.x des Communes sont des services extérieurs de la direction des collectivités territoriales décentralisées, chargés entre autres, de l'étude des budgets et comptes administratifs communaux avant approbation par l'autorité compétente à savoir le Gouverneur de province. 9 des finances municipales dans le contexte africain ., et << la mobilisation des ressources financières au profit des collectivités locales africaines Nous avons ~~, nous ont été d'un apport déterminant. consulté quelques procès-verbaux des conseils municipaux pour prendre connaissance des débats des élus sur les questions des recettes. Les séminaires, les rapports d'audit que nous faisons régulièrement auprés de nos communes dans le cadre de nos missions réglementaire s. L'analogie qui consiste à faire des détours dans des pays étrangers pour trouver des similitudes ou des différences permettant d'appuyer nos idées. A cet effet, en plus des enseignements des sessions pédagogiques, les différentes publications du PDM auxquelles nous avons eu accès nous ont beaucoup éclairé. I / PLAN DE L'ETUDE Comme nous l'avons précédemment indiqué dans l'approche, notre travail sera bâti en deux parties. La première consiste à examiner les contours de la faiblesse des ressources des communes, la seconde a pour préoccupation la recherche des voies et moyens pour les renforcer. 10 PREMIERE PARTIE LA FAIBLESSE DES RESSOURCES FINANCIERES COMMUNALES Il Nous proposons d'abord de présenter la structure des ressources financières communales( chapitre 1), ensuite de faire le constat de leur faiblesse{ chapitre II) et enfin d'en rechercher les causes (chapitre III). CHAPITRE! LE PANIER DES RESSOURCES FINANCIERES COMMUNALES Le mot panier vient du mot latin << fiscus ,, qui veut dire panier pour recevoir de l'argentl. Le panier des ressources financières est l'ensemble des ressources auxquelles la loi permet à la commune d'accéder. Leur liste est longue. La législation essaie de les classer. Cette classification souffre de quelques insuffisances. C'est la raison pour laquelle nous allons nous arrêter sur cette question (section I) avant d'aborder les différentes rubriques de revenus que nous regrouperons ensuite selon la nomenclature budgétaire en vigueur, c'est-à-dire en recettes de fonctionnement(section II) et en recettes d'investissement( section III). SECTION I : LE PROBLEME DE LA CLASSIFICATION DES RECETTES C'est une question importante pour l'analyse financière. En effet, au cours de l'année 2000/2001, les budgets des communes étaient présentés sur la base d'une contexture budgétaire datant de 1975, qui. n'est plus appliquée depuis janvier 2003 2 • Elle a été abandonnée parce qu'elle recelait de nombreuses lacunes et ne s'accommodait pas de la gestion financière moderne. La difficulté de notre travail était d'analyser des chiffres enregistrés dans un cadre dépassé. Pour la contourner, nous avons pensé qu'il était bon de les reclasser suivant la nouvelle nomenclature. Pierre ALAKA ALAKA. Les difficultés du recouvrement de l'impôt au Cameroun : contribution à l'étude des dysfonctionnements administratifs : thèse, Paris IL 1996 Depuis janvier 2003, les communes appliquent une nouvelle nomenclature budgétaire et un nouveau plan comptable sectoriel communal. 2 12 §1- L'ancienne contexture budgétaire Jusqu'en Janvier 2003, les communes utilisaient une contexture budgétaire flxée par le décret No 75/341 du 19 Mai 1975. Nous verrons le classement des recettes suivant celle-ci avant d'en relever les lacunes. A- Le classement des recettes selon l'ancienne contexture L'ancienne contexture comportait en recettes deux parties : les recettes réalisées au titre des exercices antérieurs et celles propres à l'exercice. 1 /Les recettes des exercices antérieurs Les recettes recouvrées au titre des exercices antérieurs étaient composées des excédents de recettes sur les dépenses et des restes à recouvrer. a/ Les excédents des recettes Il s'agit des excédents des recettes sur les dépenses tels qu'il ressort du dernier compte administratif approuvé. Ils sont intégrés dans les ressources de l'exercice en cours. Ces excédents, loin de traduire une bonne santé flnancière des communes, cachent en réalité les déficits réels dans la mesure où, d'une manière générale, les communes engagent les dépenses supérieures aux recettes. Une question se pose, comment expliquer ces excédents de recettes dans un contexte de rareté des ressources? On peut trouver au moins deux explications : - La première est liée à la mauvaise gestion de la période complémentaire de trois mois qui allait du premier juillet au 30 septembre par responsables flnanciers communaux. certains Ceux-ci payaient les dépenses de l'exercice précédent avec les recettes de l'exercice propre. Prenons un exemple, un receveur encaisse au 30 septembre 20 millions de francs. Entre temps 10 millions de francs ont été prélevés à tort pour payer certaines dépenses engagées au titre de l'année précédente. A la fin de l'année, si les recettes totales réalisées s'élèvent à 50 millions de francs, il aura à régler les dépenses au titre de l'exercice propre pour 40 millions de francs. Il se dégagerait alors un excédent de recettes sur les dépenses de 10 millions. Cette somme souvent intégrée dans le budget par une délibération municipale, ne se trouve pas dans 13 la caisse. L'excédent de recettes sur les dépenses, mal appréhendé, peut contribuer à déséquilibrer les finances communales. La seconde explication tient au versement tardif ((des impôts mécanisés,, provenant du trésor public, parfois débloqués massivement au cours d'un 1 exercice. La nouvelle nomenclature budgétaire a supprimé la rubrique des recettes des exercices antérieurs, par conséquent, le problème ne se pose plus. b 1Les restes à recouvrer Les restes à recouvrer, résultent des rôles émis par la direction des impôts ou des ordres de recettes émis par le maire, mais qui n'ont pas pu être recouvrés au cours de l'exercice considéré. L'autre composante ce sont les ((restes à réaliser >> 2 . Il s'agit des subventions accordées par l'Etat3, le FEICOM, les emprunts, les dons et legs qui n'ont pas pu être encaissés avant la clôture de l'exercice. Les recettes réalisées au titre des exercices antérieurs s'élèvent à 4,4 milliards de francs, soit 13,93 % des recettes totales. L'ancienne contexture avait donc fait la part des choses entre les ressources recouvrées au titre des exercices antérieurs et les ressources propres à l'exercice, afin d'éviter des confusions, pouvant entraîn~r une erreur d'appréciation de la part des responsables des communes. RECETTES DES EXERCICES ANTERIEURS ( en millions de F CFA 11 Excédents des recettes sur les dépenses 2 Reste à recouvrer TOTAL 1 3 013,40 1 393,60 4 406,99 2/Les recettes propres à l'exercice Elles sont composées de deux ensembles: les produits perçus sur rôles et ordres de recettes, les recettes diverses et accidentelles 1 Impôts et taxes traités par un système mécanographique comme son nom l'indique( mécanique , à l'opposé de manuel). 2 Terme utilisé dans l'instruction pour la présentation du compte administratif. ;J Dans la pratique, l'Etat n'accorde plus de subventions au.x communes depuis plusieurs années. 14 B/ Les lacunes de cette contexture La principale lacune de cette contexture est relevée par certains auteurs en ces termes : les insuffisances de cette classification tiennent : à la non ventilation des reports suivants les rubriques budgétaires, en l'absence de distinction entre opérations de fonctionnement et opérations d'investissement; - au manque de classement par nature économique et par fonction »1 Cette contexture a été abandonnée et remplacée par une nouvelle nomenclature budgétaire. § 2 -La nouvelle nomenclature En 1998, le Premier Ministre signe un décret (( portant approbation du plan comptable sectoriel communal et adoption d'une nouvelle nomenclature budgétaire communale »2 • Une distinction est faite entre les opérations de fonctionnement et celles d'investissement dont il convient de souligner l'intérêt. A/ La distinction entre recettes de fonctionnement et celles d'investissement C'est la grande nouveauté de cette nouvelle nomenclature. Les textes ne donnent pas de définition théorique des deux types de recettes. Ils se limitent à une énumération des différents éléments qui rentrent dans chaque catégorie. Nous emprunterons donc les définitions de Etienne DOUAT et Alain GUENGANT3. «Les recettes de fonctionnement désignent les recettes renouvellent» et pour étayer davantage leur pensée, ils qjoutent que les opérations de la section qui « se toutes fonctionnement sont annuelles et ont donc vocation à se renouveler, ce qui signifie que toute inscription d'un chiffre dans la section de fonctionnement impliquera une très grande difficulté à la remettre en cause ;; En revanche, (( les opérations de la section d'investissement sont celles qui auront un impact sur le patrimoine de la collectivité ;;, --·--··--1 Désiré Joseph ETOUNDI, André LACHUNOU, Luc Roger MBARGA ASSEMBE, Moïse MBELA,Comptabilité communale au Cameroun, ,2003, p. 14. :2 Il s'agit du décret W 98/266 du 21 août 1998 portant approbation du plan compta sectoriel communal! et adoption de la nomenclature budgétaire communale. JE. DOUAT, A. GUENGANT, Leçons de finances locales, Economica paris, 2002, P. 8 15 B/L'intérêt de cette distinction D'après Monsieur Christian GELU «cette distinction revêt une grande importance puisqu'il est mal aisê sinon maladroit de vouloir couvrir des dépenses d'une nature par des recettes de nature différente. Mais pour couvrir chaque dépense, les collectivités locales vont devoir être bénéficiaires de catégories des recettes correspondantes. l'intérêt de cette distinction doit aussi guider dans le choix de 1'affectation des recettes. Les dépenses de fonctionnement, répétitives par nature, nécessitent la mobilisation de recettes ordinaires; Les dépenses d'investissement qui peuvent, mais c'est une situation rare, être financées par l'excèdent des recettes de fonctionnement sur les dépenses de fonctionnement, seront plus généralement couvertes par les recettes exceptionnelles »1 • Par ces nouveaux instruments, la gestion financière prend le train de la modernité. On peut désormais apprécier objectivement la gestion d'une commune, calculer son épargne brute ou nette, apprécier sa capacité d'endettement et sa situation patrimoniale. C'est fort de cette avancée institutionnelle que nous avons cru devoir utiliser ces nouveaux outils. Ce qui nous conduit à un exercice de classement de recettes selon la nouvelle nomenclature. Une approche contraire, qui aurait consisté à utiliser l'ancienne contexture serait en déphasage avec la gestion Qnancière municipale moderne que de nombreux pays africains sont entrain d'appliquer. SECTION II : LES RECETTES DE FONCTIONNEMENT D'après les textes, les recettes de fonctionnement comprennent : les produits des recettes fiscales et taxes diverses ; les produits de l'exploitation du domaine et des services communaux ; les ristournes et redevances consenties par l'Etat ; les produits financiers ; les subventions de fonctionnement reçues ;1 au tres produits et profits divers ; Les reprises sur amortissement ' Ch. GELU." Financement du développement local et fiscalité locale», Série Séminaires PDMIII, P. 35 16 (voir tableau de recettes de fonctionnement indiqué en Annexe V) Nous allons regrouper ces différentes recettes en deux grandes catégories: Les ressources tïscales et ressources non fiscales pour deux raisons principales : - La première est liée au fait que le recouvrement des impôts locaux est assuré par les services financiers de l'Etat. La séparation des ressources fiscales locales des autres, permet donc d'apprécier la performance de ces derniers par rapport au recouvrement des impôts locaux. - La seconde tient au poids prépondérant de la fiscalité locale sur les ressources des collectivités locales. Elle pèse 68,7 % des ressources propres à l'exercice et parfois plus de 80% si nous apprécions les communes individuellement. Elles méritent de ce fait une attention spéciale par rapport aux autres. § 1- Les ressources fiscales Le législateur camerounais regroupe sous l'appellation de recettes fiscales, les impôts perçus sur rôles et ordres de recettes, les taxes communales directes et indirectesl. Il s'agit donc de tous les prélèvements opérés d'autorité chez les particuliers avec une contrepartie ou non. C'est une approche simpliste pour le~ usagers et les élus eux-mêmes, bien qu'il faille reconnaître que du point de vue strictement juridique, ces deux notions sont voisines, mais distinctes. Alors que l'impôt est une prestation pécuniaire, définitive, obligatoire, mis à la charge des personnes physiques ou morales, sans contrepartie, pour la couverture des charges publiques. La taxe quant à elle peut présenter une contrepartie. Par exemple, la taxe d'eau a pour contrepartie la fourniture au public de l'eau. Les nomenclatures budgétaires de 1975 et 1998 vont dans la même logique puisqu'elles mettent ensemble tous les produits perçus sur rôles et ordres de recettes. Toutefois, elles apportent une nuance en essayant de différencier les impôts perçus sur rôles des taxes. 1 Article 13 (nouveau) de la loi communale 17 A/ Les impôts perçus sur rôles On en dénombre quatre: les centimes additionnels communaux, l'impôt libératoire la patente, la licence. 1/ Les centimes additionnels communaux a- Définition des CAC L'article 92 du code général des impôts institue au profit des communes des centimes additionnels à certains impôts d'Etat, à savoir la taxe sur la valeur ajoutée, l'impôt sur les sociétés, l'impôt sur le revenu des personnes physiques, la taxe foncière sur les propriétés immobilières, la taxe sur les jeux de hasard et de divertissement. Le taux est de 10 %. b- La nature juridique des CAC La question se pose de savoir la nature de centimes additionnels communaux. Est- ce un impôt d'Etat ou un impôt local? Comme nous avons déjà eu à le relever dans nos travaux antérieursl, les CAC constituent bel et bien un impôt en ce sens qu'il répond au critère de l'impôt. En effet, c'est un prélèvement obligatoire et sans contrepartie. De plus, « c'est une fiscalité d'Etat en ce sens qu'il est étroitement lié aux impôts d'Etat. S'il n y a pas émission du principal, il ne saurait y avoir d'accessoire. C'est également la fiscalité locale dans la mesure où le produit est destiné aux collectivités locales ; il s'agit en réalité d'une fiscalité partagée. On pourrait dire par abus de langage que les CAC constituent un impôt local par destination"· Nous verrons plus loin les mécanismes de répartition de ce impôt dans les développements relatifs à la péréquation. En terme de rendement, les communes ont perçu 9,5 milliards francs, soit 61,11 % des impôts perçus sur rôles et 34,42 % des recettes propres à l'exercice2. 1 Jean- Pierre KUATE, les centimes additionnels communaux, mémoire de DESS d'Administration Fiscale , Université de Douala, 2003, p . 61 2 Pour en savoir plus sur les centimes additionnels communaux au Cameroun, voir notre étude précitée. 18 2(La Patente La patente est une contribution annuelle et personnelle due par commune, par activité et par établissement pour tou te personne physique ou morale exerçant une activité à but lucratif. Elle occupe le deuxième rang après les centimes additionnels communaux avec 2,9 milliards de francs, soit 18,62 % du total des impôts perçus sur rôles. Notons que 10% du produit sont prélevés au profit du budget du FEICOM. 3/ l'impôt libératoire L'impôt libératoire a été Institué par la loi des finances de l'exercice 19951 1996 en remplacement de l'impôt forfaitaire. Y sont assujettis, les contribuables exerçant une activité commerciale ou industrielle ne relevant ni du régime du bénéfice réel , ni du régime simplifié d'imposition. Le paiement de cet impôt est exclusif du paiement de la patente, de l'impôt sur le revenu des personnes physiques et de la taxe sur le chiffre d'affaires. La liquidation est faite par les services des impôts en application des tarifs arrêtés par les communes bénéficiaires à l'intérieur d'une fourchette fixée par catégorie d'activité. L'impôt libératoire participe de la fiscalisation des petits métiers et du secteur informel, Il constitue la troisième source des impôts perçu~s sur rôles avec 2,1 milliards, soit 13,50 %. Précisons que 10 % du produit de cet impôt alimente le budget du FEICOM. On remarque que cet impôt a un rendement médiocre pour bon nombre de communes rurales. Par exemple, les communes rurales D'EKONDOTITI, NGUTI, AKWAYA dans la province du Sud-Ouest ont recouvré respectivement 20.000 francs et 52.000 francs, 93.000 francs, celles d' AKOM II et BIWONG- BANE dans le Sud, 75.000 F et 22.500F. 41 Les con tribu tions des licences Les contributions des licences sont un prélèvement fiscal auquel est soumise toute personne physique ou morale autorisée à se livrer à la vente en gros ou de détail à un titre quelconque ou à la fabrication des boissons alcooliques, des vins ou des boisons hygiéniques. La contribution des licences vient en dernière position avec 969,2 millions et 6,21 % des produits perçus sur rôles. Les 10% du produit alimentent le budget du FEICOM. 19 En définitive les impôts locaux perçus sur rôles s'élèvent à 15,6 milliard de francs, soit 83, 13 o/o des recettes fiscales. (voir annexe II) STRUCTURE DES IMPOTS PERÇUS SUR ROLES EXERCICE 2000/2001 6%Licences Patentes 19% Bf Les Taxes On distingue les taxes communales directes et les taxes communales directes. 1 1 Les taxes communales directes L'article 96 de la loi communale stipule que le conseil municipal peut instituer des taxes dont le produit est recouvré en même temps que les impôts perçus sur rôles. Ces taxes sont dites taxes communales directes et se présentent sous forme de redevances annuelles exigibles des habitants d'une agglomération. Elles comprennent la taxe d'eau, taxe d'éclairage, la taxe d'enlèvement des ordures ménagères, la taxe de fonctionnement des ambulances, la taxe d'électrification. Ces taxes sont recouvrées par l'Etat sur les DIPE 1, les titres de patentes et les traitements de salaires. Le montant de recouvrement est de 393 754 176 francs, ce qui représente 12,83 °/o des taxes. Ce chiffre, au- delà des réserves déjà émises sur nos statistiques, ne reflète sans doute pas la réalité. Il est fort possible que ces taxes, perçues en même temps que les impôts perçus sur rôles par les services t DIPE : Document informatisé sur le personnel employé. C'est un grand livre dans lequel s'opèrent les retenues à la source en matière d'impôts sur les personnes physiques. 20 de la direction des impôts, soient imputés à tort sur les rubriques patentes et licences. Très peu de communes tirent des revenus de ces taxes. Par exemple .. , dans la province de l'Adamaoua, seule la commune urbaine de GAOUNDERE en tire des recettes. A l'Est, C'est le cas des communes rurales de BERTOUA, NGUELEMENDOUKA, ABONG-MBANG ; Au Sud, On peut citer également les communes rurales D'AMBAM, SANGMELIMA, EBOLOWA. Par ailleurs, ces taxes communales directes profitent principalement aux communes urbaines et aux communes des grandes agglomérations. 2/ Les taxes communales indirectes Le conseil municipal peut voter au profit du budget annuel des droits et taxes dont les taux maxima et les modalités de recouvrement sont fixés par décret. L'assiette et le recouvrement relèvent de la compétence de la commune. Les taxes communales indirectes comprennent dix sept éléments. Ce chiffre peut laisser croire à l'observateur non averti que les communes disposent d'une très grande diversité de ressources. Mais la réalité est tout autre, en effet, à la lecture des statistiques, on se rend compte que nombre de ces taxes sont improductives. C'est le cas des droits de stade, de la taxe sur les lots urbains non mis en valeur, de la taxe de transit, pour ne citer que ces exemples. Par contre, d'autres ont un rendement assez élevé. C'est le cas par ordre d'importance: des droits de place sur les marchés ; des droits sur les permis de bâtir ; la taxe de stationnement; les droits d'occupation temporaire de la voie publique. En définitive, 2,6 milliards de francs ont été recouvré au titre des taxes communales indirectes . Ce qui représente 87,16 % des taxes. Le rendement aurait pu être davantage bon si elles étaient gérées de façon rigoureuse. (Pour les détails sur les taxes communales voir tableau Annexe III) 21 STRUCTUREDESTAXESCOMMUNALES EXERCICE 2000/2001 taxes dirctes m13% 87% Taxes indirectes La structuration des ressources fiscales montre que les impôts perçus sur rôles et ordres de recettes constituent la grosse part de recettes fiscales, avec 83, 13 %, les taxes représentent 16,3 o/o. On notera aussi que les CAC à eux seuls prennent 50,80 o/o des ressources fiscales. Le poids des ressources fiscales des communes par rapport aux ressources fiscales de l'Etat! représente 2,13 o/o. (voir tableau recettes fiscales Annexe IV) RECETTES DE FONCTIONNEMENT Recettes non flisœles 19°/o Recettes fiscales jc1 02 ) § 2- Les recettes_non flscales (Voir tableau annexe VI) Les ressources non fiscales sont constituées des produits de l'exploitation du domaine et des services municipaux, des subventions du FEICOM, de la dotation générale de fonctionnement octroyée aux communes urbaines d'arrondissement par les communautés urbaines de Douala et de Yaoundé et d'autres types de recettes. A/ Les Produits de l'exploitation du domaine et des Services municipaux Les produits de l'exploitation du domaine comprennent toutes les redevances payées pour l'utilisation d'un service public local. A la différence 1 Le montant des ressources fiscales de l'Etat en 2000/2001 est de 874,2 milliards de francs, source : DSCN 22 des taxes, les redevances sont perçues sur l'usager, sur la base des prestations fournies et en fonction du coût de revient de ces prestations. On y retrouve notamment les revenus du domaine public, les revenus du domaine privé mobilier ou immobilier et tous les revenus communaux éventuels. Ils sont alimentés principalement par les loyers d'immeubles, les prestations de services, les revenus provenant des gares routières, les concessions des emplacements publicitaires, les cessions de garage, les locations de chaises. Ils représentent 1,3 milliards de francs, soit 28,8 % des ressources non fiscales. Le rendement de cette rubrique est en général faible, voire nul dans beaucoup de communes. Cela est dû au manque d'esprit d'initiative, au manque d'activités génératrices de revenus, au laxisme dans la collecte et à une absence de contrôle et au caractère social de ces activités. Par exemple, l'exploitation d'un corbillard peut être difficilement rentable d'une part parce que les prix sont souvent en deçà du prix du marché et d'autre part les maires privilégient le côté social de cette activité, ce qui est tout à fait normal car le but de la commune n'est pas la recherche du profit. On peut cependant obtenir un rendement meilleur en changeant le mode de gestion. A cet égard, une gestion déléguée s'accommoderait mieux des activités à caractère industriel ou commercial. B j Les au tres ressources non fiscales 1 /Les produits de l'aliénation des biens communaux. Il peut s'agir de la vente des terrains communaux au cas où la commune disposerait des lotissements, du matériel roulant ou reformé etc. En général, le rendement est très faible. 2/ Les recettes imprévues Evaluées à 2,2 milliards de francs, soit 48,8 % des recettes non fiscales, les recettes imprévues sont des recettes non expressément prévues dans la nomenclature budgétaire, mais que la commune est amenée à recouvrer accidentellement au cours de l'exercice budgétaire. Mais le contenu de cette rubrique est un " fourre tout ». Certaines communes y imputent à tort les 23 arriérés des impôts locaux, débloqués de manière imprévue au cours d'un exercice donné. D'autres y mettent des centimes additionnels provenant du FECOM, parfois la DGF. 3/ Les recettes d'ordre Dans cette rubrique sont imputées faussement certaines recettes telle que la dotation générale de fonctionnement allouée aux communes urbaines d'arrondissement. C'est le cas à Yaoundé. Dans l'impossibilité de connaître le contenu exact de ces deux rubriques, puisque le compte administratif est un document de synthèse, nous avons préféré les ranger dans les recettes de fonctionnement et particulièrement dans les recettes non fiscales. SECTION III : LES RESSOURCES D'INVESTISSEMENT (Voir tableau Annexe VII) Les recettes d'investissement comprennent théoriquement les: fonds de dotation réserves subventions d'équipement reçus emprunts à long et à moyen terme autres dettes à long et à moyen terme Les recettes d'investissement sont très faibles comparativement aux recettes de fonctionnement. Elles proviennent essentiellement du FEICOM et peuvent revêtir la forme de subventions ou d'emprunts. § 1- Les Subventions d'équipement et d'investissement Le FEICOM ne subventionne pas les projets à 100%. La proportion de la subvention dépend du type de projet, ainsi: Les équipements non générateurs de revenus(Ex : hôtel de ville), sont subventionnés aux deux tiers; le tiers est accordé remboursable. sous forme de prêt 24 - Les équipements générateurs de revenus tels que les marchés, les gareroutières, sont subventionnés au tiers. Les deux tiers sont accordés sous forme de prêt remboursable. - Les infrastructures de base telles que les écoles, l'électrification sont subventionnées à 90 o/o. D'après les chiffres obtenus des comptes administratifs exploités, le FEICOM a accordé au communes des subventions d'équipement pour un montant 914 185 458 francs, soit 69,6% des recettes d'investissement. § 2- Les emprunts Le FEICOM à l'heure actuelle est le seul organisme national auprès duquel les collectivités ont emprunté, soit au titre d'une avance de trésorerie( remboursable à 100 °/o) ou pour financer les projets à des proportions variables comme précédemment indiqué. Les collectivités locales ont emprunté auprès du FEICOM 267 419 019 francs. Ce montant est faible au regard des besoins, et compte tenu de la mission d'entraide du FEICOM qui accorde beaucoup de subventions. On note que sur 10 provinces, quatre n'ont pas eu recours à l'emprunt. Il s'agit des provinces de l'Est, Extrême- Nord, Nord, Sud. Les ressources d'investissement représentent 4 °/o des recettes totales. RECETIES TOTALES EXERCICE 2000-2001 5 % Recettes d'investissement 95% Recettes de fonctionnement Au terme de ce chapitre, Nous disons que les communes camerounaises sont fragiles et démunies. leurs ressources sont composées en grande partie 25 par la fiscalité. Les produits domaniaux sont trés faibles, les subventions restent marginales, les emprunts sont exceptionnels. Au total, la compilation des chiffres des 223 comptes administratifs auxquels nous avons eu accés, donne au titre des recettes totales des communes en 2000/2001 31,6 milliards de francs. (Voir tableau annexe VIII) Au niveau de l'institut national de la statistique, organe officiel, on nous a communiqué le chiffre de 39,7 milliards de francs. Ces chiffres nous ont été communiqués sans les détails sur les différentes composantes des recettes. C'est la raison pour laquelle nous avons été obligé de descendre sur le terrain pour les chercher. On observe un écart important de 8,1 milliards de francs. Cette différence est compréhensible compte tenu du fait que nous n'avons exploité que 65, 7 % de comptes administratifs. Dans tous les cas, ce qui nous semble essentiel c'est de constater le niveau extrêmement faible au regard de certains agrégats économiques. 26 CHAPITRE 2 LE CONSTAT DE LA FAIBLESSE DES RESSOURCES FINANCIERES DES COMMUNES Pour mettre en exergue leur poids financier des collectivités locales, les experts 1 adoptent une démarche consistant à les comparer aux indicateurs telles que la richesse nationale(PIB), la richesse locale( PLB), la population, les ressources budgétaires de l'Etat. En plus de ces indicateurs économiques, on ajouterait les besoins en équipement et en investissement. SECTION 1 : LA FAIBLESSE DES RESSOURCES FINANCIERES DES COLLECTIVITES LOCALES AFRICAINES :UN CONSTAT GENERAL Il y a une abondante littérature sur la question des moyens financiers des collectivités locales, car ils sont au centre des réflexions sur la décentralisation en cours en Afrique. Par ailleurs, tous les types des communes sont concernés. § 1- Une littérature abondante sur la question Les qualificatifs sont variés. Evoquant le cas sénégalais, Dominique - DARBON parlait il y a quelques années de <<l'extrême faiblesse des moyens communaux »2 Jean- Marie communes du Congo de (( ROUSSIGNOL qualifiait globalement faibles les »3 .D'autres recettes soulignent des « la modestie des moyens financiers des communes ••3 ; Paul LACHANCE quant à lui trouve que les ((budgets sont dérisoires)) par rapport à la valeur économique de nos villes, etc. A travers la littérature, on se rend compte que le constat de la faiblesse des ressources est général et que la préoccupation est unanimement partagée aussi bien au Cameroun que d'autres pays. ' Groupe HUIT- BREEF, PDM (programme ECO LOC) Dominique DARBON. " Déconcentration et décentralisation territoriale au Sénégal "· Informations et Documents W 4, IIAP, 1989, p. 22 ·'Gilbert BIWOLK. L'institution communale au Cameroun, SOPECAM, 1985, P. 25 27 § 2- Tous les types de communes sont concernés Quelle que soit la dénomination, communauté urbaine, commune urbaine ou rurale ou rurale, la taille de l'enveloppe financière, la position géographique, la commune camerounaise est pauvre. SECTION II : LA FAIBLESSE AU REGARD DES INDICATEURS MACRO-ECONOMIQUES Parler de faiblesse des ressources financières des communes suppose des indicateurs. Les ressources sont faibles par rapport à quoi ? cette question est essentielle. Trois indicateurs macro-économiques sont couramment utilisés : le produit intérieur brut, les ressources budgétaires de l'Etat, la population § 1- La faiblesse des ressources par rapport au Produit intérieur brut et aux ressources budgétaires de l'Etat Le PIB( richesse nationale) , et les ressources budgétain;s de 1 'Etat sont deux agrégats économiques qui peuvent permettre d'apprécier le niveau de décentralisation financière. A/ Le rapport avec le PIB Rappelons que Les recettes totales des communes s'élèvent à 31, 6 milliards francsl le PIB pour la même année s'élève à 6307,6 milliards 2 • Si on fait le rapport, on constate que les ressources financières des collectivités locales représentent 0,50 % du PIB. Les collectivités locales des pays d'Afrique noire francophone collectent généralement moins de 1% du PIB 3 . Si l'on compare les situations camerounaise et française, on constate qu'en France, les ressources des collectivités françaises représentent 9,23% ( 1987) du PIB. Les ressources de l'Etat représentent 19,51% du PIB 4. Le poids financier des communes camerounaises apparaît très faible comparé à celui des collectivités françaises. Ces données apparaissent encore plus faibles si l Synthèse de 223 comptes administratifs exploités sur 339 communes; Le chiffre de l1nstitut National de la Statistique est de 39,7 milliards. Source : DSCN Yaoundé 3 F. YAITA," Ressources locales et dépenses locales», cours session pédagogique I, cycle de formation continue en gestion financière municipale 4 GOUPE HUIT-BREEF, Finances municipales et perspectives de développement municipal au Cameroun, 1989, V 57 28 l'on considère que les collectivités locales françaises sont elles mêmes parmi les plus dépourvues des pays développés. Le prélèvement des collectivités locales par rapport au PIB atteint 23,1% en RFA, 34,1% au Canada (1982).1 BI Le rapport avec le produit local brut Dans nos pays, Le PIB est un indicateur économique couramment utilisé dans l'analyse financière. S'il est intéressant pour les études à caractère national, il peut paraître insuffisant voire inapproprié dans un contexte local donné. Aussi, le programme ECOLOC du PDM mène des études sur les économies locales de certaines villes d'Afrique de l'Ouest. Il est souhaitable qu'elles s'étendent en Afrique centrale et au Cameroun. Car dans les conditions actuelles, il est difficile de mener une politique de prélèvement fiscal sans connaître la richesse locale. Néanmoins, il est loisible de constater de façon empirique que tout comme au niveau national, les prélèvements locaux au profit des communes sont très faibles au regard de la richesse locale comme le montrent les travaux de l'ECOLOC'2. Si nous revenons au contexte camerounais, considérons la ville de Douala, capitale économique et industrielle du Cameroun, elle produit plus de la moitié des ressources budgétaires de l'Etat. Elle prélève à peine 13.6 milliards de francs 3 pour alimenter son budget. ressources des communes, d'une manière Ce qui est très faible. Les générale sont très faibles comparativement à la richesse locale. § 2- Le rapport avec les ressources budgétaires de rEtat En 2000/2001, les recettes budgétaires de l'Etat s'élèvent à 1301,2 milliards de francs. Cela représente 20,62 % de la richesse nationale. les recettes communales représentent quant à elles 2,42% des recettes de l'Etat. A titre de comparaison les prélèvements de l'Etat sur la richesse nationale représentent 45% en France et en général 40 à 50% dans les pays de l'OCDE, 20à 25 % en Amérique Latine, 10 à 17 % en Afrique." ' Groupe HUIT- BREEF. idem, VI- 57 F. YATIA, op. cit. 3 Recettes réalisées CUD en 200 1/2002 1 F. YATIA, op. cit. 2 29 § 3- Le rapport avec la population La question est de savoir combien chaque citoyen contribue à la constitution des ressources locales. La population camerounaise est estimée à 15 500 000 d'habitants, Si nous rapportons les recettes totales au nombre d'habitants, on aurait 2039,9 francs par habitant. Mais si nous prenons les communes cas par cas, ce montant peut varier en hausse ou en baisse. Avec un tel niveau de contribution, le citoyen attend en retour les routes, l'éclairage public, l'eau, l'électrification, la propreté et l'assainissement de son milieu. SECTION III: LA FAIBLESSE DES RESSOURCES PAR RAPPORT AUX BESOINS DE FONCTIONNEMENT ET D'INVESTISSEMENT Les moyens financiers sont très réduits par rapport aux besoins à satisfaire et aux dépenses de fonctionnement courant. § 1- L'inadéquation entre les moyens et les compétences des collectivités locales Au terme de l'article 1 de la loi communale, la commune a pour mission d'assurer le développement économique social et culturel des populations. C'est une mission noble et exaltante, mais très difficile à réaliser tant les besoins sont considérables. Cela est dû à deux causes : d'une part, les retards accumulés dans l'aménagement urbain et dans la création des équipements publics, d'autre part à la croissance démographique et les besoins correspondant dans l'organisation spatiale des villes. On peut remarquer une distorsion entre les objectifs visés et les moyens indispensables à leur réalisation les ressources des communes ne permettent pas de couvrir les dépenses minima de certaines collectivités locales dans les quelles le paiement des salaires ne se fait pas à date fixe, les cotisations sociales ne sont pas reversées, les fournisseurs ont du mal à se faire payer § 2- Le difficile accès des populations aux services sociaux de base Les responsables locaux doivent évaluer les besoins d'investissement à long et à moyen terme. Cette évaluation manque au niveau des communes. La 30 majorité des populations de nos villes et campagnes vivent dans des conditions précaires. Le thème des dernières assises de (( Africités 2003 »à Yaoundé, portait sur l'accès des populations aux services sociaux de base. Cette question est pertinente à tous égards. En effet, au Cameroun comme dans la plupart des pays africains, les problème1de proximité sont loin d'être résolus, à cause de l'incapacité des communes à offrir à leurs populations ces services. Mais il existe une difficulté réelle, liée au fait que les communes en général n'ont pour reprendre l'expression de Monsieur F. YATIA (( qu'une vague idée des besoins en terme d'investissement et d'entretien >) 1 Si nous prenons le cas de la ville de Douala, il faut des centaines de milliards pour réhabiliter les différentes artères de la ville. Que peut le budget de cette la ville par rapport à ses besoins d'investissement? Et ce n'est pas tout, il faut ramasser les ordures ménagères, assainir l'environnement, assurer l'éclairage public etc. Si on évaluait les besoins d'investissement et · d'équipement ainsi que les besoins d'entretien des équipements existant dans les différentes communes, on se rendrait bien compte que les ressources dont elles disposent sont très insignifiantes pour y faire face. Le même constat et la même analyse peuvent être faits au niveau des villes moyennes et des zones rurales dont les besoins changent de nature et d'importance, (ouverture et entretien des pistes rurales, construction de ponceaux, adduction d'eau, électrification, etc). Mais l'écart entre les moyens et les besoins reste très grand. Quelle que Quelque soient les situations, on notera la faiblesse des moyens par rapport aux besoins de proximité locaux. En conclusion, Il atteint difficilement 4% du budget de l'Etat .2 Ces ratios sont valables pour le Cameroun On pourrait noter par ailleurs que les ratios sont constants. En 19761 1977, les ressources financières des collectivités locales s' élevaient à 12 778, 3 millions de francs. Cela représentait à peu près 1/10 des ressources budgétaires de l'Etat, le total des recettes en 19821 1983 avoisine le 30 milliards, pour les 200 communes existant à l'époque. a -------··----· 1 F. YATIA, op. cit. ·1 G. BIWOLE, op. Cit., P. 24 31 En 19861 1987, les ressources des collectivités locales s'élevaient à 29 milliards, les recettes de l'Etat, 800 milliards, le PIB 3926 milliards de francs CFA. En faisant le rapport entre les ressources des communes et les deux autres indicateurs, les experts ont présenté le tableau suivant : 1 i Ressources collectivités /PIE Ressources collectivités locales Ressources Etat ····--··· f-----···· Ressources Etat/ PIE Cameroun 1 1 0,74%1 3,63% 1 2o,3s <x,: France 9,23% 47,31% ··- 19,51% Source: Rapport Groupe HUIT- BREEF sur les finances communales au Cameroun, 1989 Enfin, la situation en 2000/2001, le PIB est de 6307.6 milliards, les ressources des collectivités locales 39,7 milliards ressources de l'Etat, les ressources budgétaires de l'Etat 1301,2 milliards. En faisant le rapport entre les ressources des communes cette année et les deux autres indicateurs, on obtient le tableau suivant : Ressources collectivités locales/ PIB Ressourc~s collectivités locales 1 ressources Etat Ressources Etat/ PIB ·o,s% 2,29% 19,18% Si l'on compare les situations de 1986/1987 et 2000/2001, on note qu'en 13 ans, les ressources communales ont connu une augmentation de 36,9%. Elle est beaucoup moins rapide que la croissance du PIB et de la population. Le PIB a connu une augmentation de 76%, les ressources étatiques ont connu une évolution de 65,8%. On constate que l'évolution des ressources financières des communes est faible par rapport aux autres agrégats économiques; ce qui explique que leurrressources rapportées aux deux chiffres donnent des ratios plus faible qu'en 1986/1987. 32 Malgré la variation des chiffres à la hausse, en 13 ans, les communes prélèvent toujours moins de 1% de la richesse nationale et moins de 4% des ressources financières budgétaires de l'Etat.l Le manque des ressources a transformé la plupart des communes en institutions bureaucratiques, incapables de satisfaire le moindre besoin de la population. La question qui vient à l'esprit est celle de savoir pourquoi ces ressources sont si faibles, quelles en sont les causes? 1 A titre de comparaison, selon monsieur F. YATIA, Sur l'ensemble de la richesse nationale. l'Etat, les collectivités locales et les établissements publics récupèrent 10 à 17 '){, du PIB en Afrique; en Europe, 40 à 50% du PIB; Amérique latine, 20 à 25 <yo du PIB. Voir son intervention au cours de la session I en gestion financière municipale. 33 CHAPITRE 3 LES CAUSES DE LA FAIBLESSE DES RESSOURCES FINANCIERES DES COLLECTIVITES LOCALES A travers les chapitres précédents, nous avons présenté les ressources financiéres des communes et donné quelques indications sur leur faiblesse. Il est maintenant question d'en rechercher les causes dont les unes sont liées à l'environnement économique et institutionnel, les autres touchent aux opérations de mobilisation de ces ressources. SECTION I : LES CAUSES LIEES A L'ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE ET INSTITUTIONNEL Nous aborderons d'abord les causes liées à l'environnement économique, ensuite celles liées à l'environnement institutionnel. §1- Les causes liées à l'environnement économique Les communes sont des entités infra- étatiques qui subissent à la fois les influences de l'économie nationale et locale. A/ L'environnement économique national Les communes vivent dans un environnement économique mouvant. Il est évident que l'état de l'économie nationale influe sur leurs finances. 11 La crise économique Mais vers le milieu des années 1980, Le Cameroun comme la plupart des pays africains cannait une crise économique dont les conséquences seront dommageables pour l'économie nationale( chute des prix des produits de rente, café, cacao, fermeture de nombreuses sociétés publiques et privées, chômage, etc). 21 L'Etat sous ajustement structurel. Les programmes d'ajustement structurels élaborés par les institutions de BRETION WOODS et leurs corollaires à savoir la diminution drastique des 34 dépenses publiques, le remboursement du service de la dette et du capital ont mis au premier plan la nécessaire redéfinition des interventions de 1'Etat autour de quelques missions essentielles. Selon Monsieur Charles NACH MBACK« Les finances locales ont beaucoup souffert des conséquences de la crise des économies africaines des années 1980 à 1990. Elles ont ensuite fait les frais des reformes économiques destinées à pallier les effets de cette crise. Une tendance a été de supprimer les subventions )) 1 . On pourrait ajouter la difficulté d'accès des communes à leurs ressources disponibles au Trésor Public. B 1 L'environnement économique local C'est un environnement peu connu et pauvre. La création des communes ne tient pas compte des potentialités économiques locales. C'est plus une décision politique ( Voir en annexe 1 le tableau de 12 communes les plus pauvres du Cameroun) 1 1 L'absence d'études sur les économies locales Les indicateurs économiques sont souvent nationaux. Au niveau local, on ne connaît pas le produit local brut de la ville de BERTOUA, BOUDA ou MELONG. 21 La faiblesse des économies locales La faiblesse des économies locales peut être observée particulièrement dans les zones rurales où elle est accentuée du fait de l'exode massif des populations vers les villes d'une part et du fait aussi de la crise des produits de rente d'autre part; bref de l'absence d'un tissu industriel et d'un potentiel fiscal faible. Cette faiblesse des économies locales a une incidence sur les ressources propres. Toutefois on doit admettre des exceptions en ce qui concerne les agglomérations urbanisées, où se développent une abondante activité industrielle et commerciale avec un potentiel fiscal riche, mais insuffisamment exploré, doublé d'un système fiscal qui accorde la plus grosse part des ressources à 1'Etat. l CH. NACH BACK, Démocratisation et décentralisation: Genèse et dynamiques comparés de décentralisation en Afrique subsaharienne, Karthala- PDM, 2003, page 449 35 3/ La faiblesse des prélèvements fiscaux au profit des communes: Cas des villes de Douala et de Yaoundé Evoquant le cas de Douala, Nous avons noté que même là où il y a une économie locale prospère, ce qui revient aux collectivités locales est toujours faible. Présentant la situation des pays de l'UMEOA, Monsieur F. YATIA relevait que les prélèvements des collectivités locales représentaient 0,50 à 0,70 % de la richesse produite localement. Ce constat nous amène à sortir du champ économique pour évoluer sur le terrain institutionnel et politique. §2- Les causes liées à l'environnement institutionnel et politique L'environnement institutionnel se rapporte au régime juridique des communes, il s'agit de voir dans les textes les éléments qui constituent des obstacles au développement de leurs ressources A/ Une décentralisation inachevée Au terme de l'article premier alinéa 2 de la constitution du 18 janvier 1996, le Cameroun est un « Etat unitaire décentralisée n. Parmi les dispositions constitutionnelles décentralisatrices, l'article 55 dispose que «Les collectivités territoriales décentralisées sont des personnes morales de droit public. Elles jouissent de l'au top.omie administrative et financière pour la gestion des intérêts régionaux ou locaux. Elles s'administrent librement par des conseils élus et dans les conditions fixées par la loi ,, Les lois de décentralisation, attendues pour l'examen et le vote du parlement devraient permettre au Cameroun de franchir une étape importante dans le processus de décentralisation. Jusqu'à la fin des années 1980, les discours officiels faisaient très peu cas des finances communales. A travers les circulaires du Président de la République ou du Ministre des finances sur la préparation ou l'exécution du budget de l'Etat, des directives étaient données sur l'exécution des recettes et des dépenses. Mais celles-ci faisaient rarement allusion à la vie financière des communes ; Mais vers la fin des années 1980, la préoccupation des pouvoirs publics sur les finances communales a été constante; d'où de nombreuses reformes intervenues dans le but de l'accroissement de leurs ressources. 36 BI Un mouvement associatif peu efficace La quête des libertés locales avec son corollaire qu'est le partage des moyens financiers entre l'Etat et les collectivités locales est une bataille qui n'est pas facile, les élus doivent s'organiser pour faire entendre leur voix. 1/ L'absence d'une association des élus locaux Jusqu'en 1996 1, les magistrats municipaux étaient des « sans- voix n, c'est-à- dire qu'ils n'avaient pas d'organisation politique structurée, capable de défendre leurs intérêts ou de porter leurs doléances auprès des autorités. Les actions jusque-là menées en matière de décentralisation étaient dans une large mesure le fait des pouvoirs publics. Cette action des pouvoirs publics ne peut qu'être limitée ; comme le disait Monsieur MAMADOU DIOP1 , ancien maire de Dakar, «la décentralisation est avant tout un acte politique, car elle touche au domaine des libertélpolitiques. En matière des libertés, on ne les donne pas, on les conquiert )). Par conséquent, l'absence d'une instance d'expression et de proposition pour les maires est une Lacune préjudiciable à leurs intérêts. 2/ Un mouvement associatif divisé C'est au terme du colloque national des magistrats punicipaux et de la décentralisation tenu à Yaoundé du 23 au 25 juillet 1996 que l'Association des communes et Villes du Cameroun a été mise sur pied. Dès sa naissance, elle est victime de la division. En effet, n'ayant pas pu s'entendre lors de la constitution du bureau exécutif de l'association, les maires de l'opposition ont créé une association à part l' Union des Communes et Villes du Cameroun. Ainsi ont coexisté tout au long du mandat deux associations des Maires au Cameroun. Le mouvement s'est trouvé ainsi fragilisé. Récemment lors du deuxième colloque national des magistrats municipaux et de la décentralisation tenus à Yaoundé du 28 au 29 novembre 2003, les deux associations ont fusionné en une seule dénommée Communes 1 En 1996 se déroulaient les premières élections municipales pluralistes et démocratiques. Avant cette date, Avant cette date . la plupart des magistrats municipaux étaient nommés par les autorités centrales. 2 Conférence lors de la première session de formation continue en gestion fmancîère municipale au CESAG de Dakar, janvier 2003. 37 et Villes Unies du Cameroun. On espère que cette nouvelle association va être porteuse pour les communes. C/ Les obstacles législatifs et réglementaires Une faible décentralisation financière et une marge de manœuvre fiscale réduite. 1/ L'affection des impôts et taxes peu rentables aux communes. Le législateur dans la répartition des ressources entre l'Etat et les collectivités locales, a affecté à ces dernières rentables. L'une des raisons des impôts et taxes peu de l'insuffisance des moyens financiers des collectivités locales semble résider dans le faible rendement des impôts et taxes locaux. 1 Par ailleurs, le faible rendement de l'impôt ne traduit en fait que la faiblesse des revenus eux-mêmes dont disposent les contribuables à faible productivité. Certes le législateur étale une liste variée des rubriques des recettes sensées profiter aux communes. Mais à la vérité, on constate que le rendement de la plupart est faible voir nul. Ce défaut de rentabilité est dû à: - un potentiel fiscal faible ; La matière imposable incertaine, basée essentiellement sur les petits métiers et le secteur informel. 2/ Les taux maxima des taxes communales relativement bas La détermination de la pression fiscale n'appartient pas totalement aux collectivités locales. Les textes réglementaires fixent généralement les taux maxima des impôts et taxes locaux. Les conseils municipaux sont tenus de voter les taux à appliquer dans les communes dans la fourchette réglementaire, ils ne peuvent pas aller au delà. Etienne DOUAT pense qu'il s'agit d' ({une autonomie fiscale réelle, mais encadrée ,, 2 S'agissant des tarifs, on peut citer l'exemple des droits de permis de bâtir qui jusqu'en 2002 était fixé à 2000F pour les constructions et aménagements en matériaux définitifs. On peut ajouter le taux de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères fixé à 10 000 F par an pour les employés du secteur public 1 G. BIWOLE, op. cit. P. 25 E; DOUAT, A. GUENGANT, op. cit., p., 124 38 ou privé soumis à la retenue à la source ayant un salaire supérieur à 500 000 F. Récemment, il y a eu une revalorisation des taux des taxes communales indirectes( voir infra le tableau comparatif des anciens et nouveaux taux des taxes communales indirectes) Cf Le problème de la chaîne fiscale Les opérations d'assiette et de recouvrement des impôts locaux perçus sur rôles sont menées par la directions des impôts et du trésor. Le système présente des avantages certes, mais également des inconvénients. 1/les communes absentes des opérations d'assiette et de recouvrement Comme l'écrivait Monsieur Raymond MUZELLEC à propos de la France, << la détermination de l'assiette fiscale échappe totalement aux collectivités locales ••. C'est un peu la même chose au Cameroun, en ce qui concerne les impôts perçus sur rôles. 2/ Les difficultés d'accès aux ressources Les services des impôts s'occupent de l'émission, le trésor recouvre et les reverse aux communes. On note un manque de volonté de la part des services financiers de !'Etat à jouer à la transparence. Cette situation est bien exprimée par Jacques BAGUENARD qui affirme que «les collectivités locales n'ont pas accès à l'information en ce qui concerne les montants recouvrés sur leur territoire pour leur compte, par les services de l'Etat. Ils n'en savent que ce que les services du trésor général leur en disent et n'ont aucun moyen de vérification. Les versements eHx- mêmes ne sont soumis à aucune périodicité prévisible •• 1 • L'administration communale n'a généralement pas aucun moyen de contrôle sur les services de l'Etat. Il lui est en effet impossible de vérifier l'évolution de la matière imposable. A la limite, elle peut tout au moins simplement moins constater la plus ou bonne qualité des taux de recouvrement. Or l'expérience prouve que le manque à gagner est beaucoup plus important par sous- estimation de cette matière imposable que par défaillance des recouvrements . .. Etat de la décentralisation en Afrique, KARTHALA- PDM, 2003, P. 47 39 D 1 Le problème de l'unicitê de caisse 1/ Dêfinition L'ordonnance de 1962 fixant le rêgime financier de l'Etat, des collectivitês locales et des êtablissements publics prêvoit que les fonds des collectivitês locales sont des deniers publics et de ce fait sont gardês au trêsor public. L'unicitê de caisse a deux significations majeures : - Il n'y a pas d' affectation des recettes aux dêpenses, l'ensemble des fonds disponibles d'une collectivitê locale sert à assurer le paiement de l'ensemble des dêpenses. - La règle du dêpôt des fonds au trêsor, tous les fonds des collectivitês locales sont dêposês au trêsor. Ce système de l'unicitê de caisse est appliquê dans la majoritê des pays d'Afrique noire francophone, notamment au Gabon, Côte d'Ivoire, Bênin, Rêpublique Centrafricaine, Burkina, Mali, etc 2/Les avantages de l'unicitê de caisse L'unicitê de caisse prêsente un avantage, personnel de recouvrement celui de pallier le dêficit de et d'êconomiser les frais liês à cette opêration d'une part, il peut donner droit aux avances de trêsorerie d'autre part. L'unicitê de caisse ne pose pas de problèmes majeurs dans le contexte français, mais il est prêjudiciable aux collectivitês locales en Afrique. 3/ Les inconvênients du principe : Le versement irrêgulier et tardif par l'Etat des recettes dues aux communes Durant les annêes de la crise êconomique les communes ont trop souffert de la rêtention de leurs ressources au trêsor public par l'Etat en proie à des difficultês financières. Non seulement, les produits des impôts locaux recouvrês par le trêsor n'êtaient pas reversês aux communes, mais en plus, même les recettes assurêes par celles- ci, lorsqu'elles étaient déposées au trésor, étaient utilisées pour régler les dêpenses étatiques. Ces inconvênients, tirés de l'expérience camerounaise montrent que l'unicité de caisse et le fait de la responsabilité de l'Etat dans la chaîne de recouvrement des recettes communales peuvent constituer un problème dans 40 le contexte africain où les Etats éprouvent eux- mêmes des difficultés de trésorerie et ont tendance à s'occuper d'abord des problèmes de la nation. E/ Les insuffisances du régime juridique des concours de l'Etat L'article 123 de la loi communale prévoit que peut enregistrer des recettes dites << << le budget des communes recettes diverses et accidentelles " provenant notamment des emprunts, subventions et avances allouées par l'Etat ou tout autre organisme public, des participations et avances de sources privées, des dons et legs 11, A la lecture de cette disposition , deux observations peuvent être faites : La première c'est le caractère facultatif des concours financiers de l'Etat. La seconde observation est que les modalités de ces concours ne sont pas prévues Il n'existe pas un système de subvention ou de dotation de l'Etat aux communes depuis la fin des années 1980. Après avoir relevé les faiblesses liées à l'environnement économique, institutionnel et politique, il s'agit maintenant de voir celles qui touchent aux difficultés de mobilisation de ces ressources. C'est l'aspect opérationnel et pratique du problème:. SECTION II : LES CAUSES LIEES AUX DIFFICULTES DE MOBILISATION DES RESSOURCES La commune ne peut percevoir une recette que si elle est prévue par la loi et autorisée par le conseil municipal. Il s'agit de voir les difficultés qui se posent depuis l'autorisation de l'organe délibérant jusqu 'au recouvrement effectif des recettes. Parmi les problèmes identifiés, on peut citer, Le problème de la formation du personnel , Le manque de stratégie de mobilisation, Le manque de motivation et de moyens de travail pour les agents , L'incivisme fiscal, la perte des recettes, l'absence d'un document cadastral. 41 § 1- Le problème de formation et qualification du personnel L'une des contraintes majeures qui rend actuellement très problématique tout effort visant à améliorer les ressources locales concerne la qualification du personneL Les agents communaux ne sont pas formés à la gestion des impôts locaux. C'est un obstacle majeur à la mobilisation des ressources. Quand on a crée l'impôt libératoire, l'émission relevait de la compétence des services communaux. Mais il a été constaté un certain nombre de faiblesses et l'année d'après, le législateur, leur a retiré cette responsabilité pour la confier à la direction des impôts. Le personnel de l'Etat de son côté, regorge des inspecteurs des impôts et des cadres formés et expérimentés, mais ils manifestent peu d'intérêt pour la fiscalité locale dont les spécificités propres qui échappent parfois à ces cadres. 1 § 2- Les problèmes d'organisation et de management Il y a un problème de management des recettes. Dans de nombreuses communes, les services qui en ont la charge ne sont pas organisés. Dans le, cas où il existe une organisation théorique, les circuits parallèles entravent la bonne marche des services. De même faudrait- il déplorer le manque de stratégie de recouvrement. Enfin, l'absence d'objectif de recouvrement Dès que le budget est voté, les prévisions budgétaires tiennent lieu d'objectif annuel. Mais au courant de l'année, on observe une certaine navigation à vue, rarement on procède aux évaluations périodiques. Ler- responsables et acteurs en charge de la gestion de tel ou tel type de recettes ne se voient pas assigner des objectifs à atteindre. Un exemple concret: un marché dont les prévisions annuelles de recettes sont de 20.000.000 de francs, le régisseur verse le premier mois 500.000 francs, le deuxième mois 700 000, le troisième mois 300.000 Francs. soit au total 1 300 000 francs sur les 5 000 000 francs attendus par trimestre. Personnes ne s'en offusque, il n'est ni blàmé, ni sanctionné, à la fin de l'année il va se retrouver avec disons 40% des recettes de ce marché. ' Nous avons eu à le constater au cours de nos recherches. peu de cadres de la direction des impôts peuvent vous expliquer les mécanismes actuels de gestion sur les centimes additionnels communaux, 42 A l'heure de l'informatique, les recettes sont gérées manuellement dans beaucoup de communes. C'est une lacune, particulièrement dans les communes qui gèrent une masse importante de recettes en ce sens qu'elle est source de lenteur et ne facilite pas le suivi de recouvrement. § 3- La perte des recettes Les communes perdent beaucoup de recettes du fait de l'incivisme fiscal, de l'indélicatesse du personnel communal et enfin du fait de l'Etat. 1/ L' incivisme fiscal L'une des causes de l'incivisme fiscal c'est que la fiscalité est mal acceptée par la population qui n'en sent pas la justification ; En effet, les citoyens faute de constater des réalisations concrètes, fruits de leurs contributions fiscales, adoptent une attitude de rejet de l'impôt. Cependant, cette affirmation devrait être nuancée, car quand bien même il y aurait des réalisations, certains trouveraient toujours le prétexte pour ne pas s'acquitter de leur devoir civique 21 L'indélicatesse des élus et des agents communaux Les élus ont leur part de responsabilité dans la perte de recettes communales. Elle se traduit par l'absence de contrôle, et de sanction, l'absence d'organisation des services financiers, la complaisance voire la complicité vis-àvis des agents véreux, la gestion déléguée des recouvrements mal négociée, qui ne génère pas des recettes compatibles avec le potentiel. Ensuite viennent les agents communaux. A tous les niveaux de la chaîne, on trouve des brebis galeuses dont le souci n'est pas toujours de renflouer les caisses de la commune, mais au contraire de satisfaire leurs intérêts égoïstes. Devant cette situation, on est enclin à penser comme Monsieur Etienne DOUAT que« Parfois perçue comme une entrave à la décentralisation, l'implication de l'administration nationale dans le recouvrement des taxes directes locales apparalt au contraire avantageuse pour le secteur public territorial " ' E. DOUAT. A. GUENGANT, op. cit., p. 113 1 43 3/ Le fait de l'Etat En ce qui concerne les ressources des collectivités locales assurées par l'Etat, celui-ci est le seul a maîtriser le montant réel. De temps en temps, il peut les débloquer au profit des communes, mais pas la totalité, et celles- ci n'ont pas de base de revendication. C'est ainsi que les communes perdent une bonne partie de leurs ressources et cela est favorisé par le fait que les responsables des services financiers de l'Etat accordent en général très peu d'importance aux finances locales. Une autre raison est que les communes ne participent pas aux travaux de la détermination de la base d'imposition. § 4- Les bas taux des recettes votés par le conseil municipal Les taux maxima des impôts et taxes locaux sont bas. Certains conseils municipaux votent à l'intérieur de la fourchette établie des taux encore plus bas que le maximum, parce qu'ils estiment que leurs populations sont pauvres. Ce faisant, l'organe délibérant contribue à réduire d_avantage les prélèvements fiscaux au profit-de la commune. Par ailleurs s'agissant des recettes du domaine et des services, le conseil a la liberté totale de fixer les taux qui lui conviennent peut- être avec pour seule limitation la loi du marché. Malgré cela, il vote souvent des taux bas, sans doute pour des raisons sociales. Mais il nous semble judicieux de fixer des taux raisonnables qui tiennent compte de l'entretien des équipements, des engins, et de la nécessité pour la commune de pouvoir en tirer des recettes. § 5- Autres problèmes Les uns sont liés à l'environnement géographique de la commune, les autres touchent certains types de ressources. A 1 Les difficultés de communication Ces problèmes concernent particulièrement les communes rurales, dans les zones enclavées où le déplacement d'un coin à l'autre est pratiquement impossible en saison de pluie. De nombreux exemples peuvent être trouvés à travers le pays. On peut également penser aux communes insulaires telles que MANOKA, MOUANKO. L'accès dans certains campements est difficile voire 44 risqué en raison des vagues particulièrement violentes à certains moments de l'année. La commune ne disposant pas de moyens de transport appropriés. B/ Les conflits de limites territoriale entre communes 11 En zone rurale ll existe des cas où les limites territoriales entre deux communes ne sont pas bien claires, au point qu'une commune perçoit des ressources parfois audelà de ses limites, au préjudice de l'autre (cas du conflit entre les communes urbaine et rurale de NKONGSAMBA, cas du conflit entre les communes rurales de DIBOMBARI et BONALEA). 2/ En zone Urbaine: cas particulier des communautés urbaines de Douala et Yaoundé. On enregistre des disputes de recettes entre les communes urbaines d'arrondissement. Ceci est dû au fait que les limites ne sont pas toujours faciles à repérer. Parfois c'est la communauté urbaine qui empiète sur les recettes des communes urbaines d'Arrondissement et vice versa. La dotation générale de fonctionnement De par la loi, les communautés urbaines de Douala et Yaoundé doivent verser aux communes urbaines d'arrondissement chaque année une dotation générale de fonctionnement dont le montant est fixé par le Ministre chargé de la tutelle sur les communes. Au cours des trois premières années, elles recevaient en totalité cette dotation. Par la suite , en raison des difficultés financières des deux communautés urbaines, elles ont commencé à éprouver des difficultés pour rentrer dans leurs droits. Ce qui explique les ajustements à la baisse intervenus par la suite. 1 Au cours de cette première partie de notre étude, nous avons présenté les ressources financières des communes en essayant de montrer leur faiblesse et d'en déterminer les causes. Nous avons montré que d'importantes contraintes pèsent actuellement sur les ressources locales. Elles tiennent à un 1 Cas de Douala, le montant de la DG Fest passé de 500 000 000 francs en 19881 1989 à 300 000 000 francs en 1995, puis à 150 000 000 francs et enfin à 200 000 000 francs. Cas de Yaounàé, la DGF est passée de 250 000 000 F à 95 000 000 F. et à 150 000 000 F. 45 environnement institutionnel et économique peu favorable et aux difficultés de leur mobilisation, au manque du soutien de l'Etat au développement local. La conséquence de cette faiblesse c'est la détérioration du cadre de vie des populations. D'où la nécessité de renforcer substantiellement leurs ressources. Des possibilités d'amélioration existent. 46 DEUXIEME PARTIE LE RENFORCEMENT DES RESSOURCES FINANCIERES DES COLLECTIVITES LOCALES ..J7 Une question se pose. Quel est l'objectif à atteindre? Il est difficile pour l'heure d'y répondre. car nous ne disposons d'aucune étude sur les besoins àe fonctionnement et d'investissement des communes à moyen et à long terme. De plus, la notion d'affaires locales utilisée par le législateur ne permet pas de bien cerner les compétences de la commune. Dès lors, n'est- il pas risqué de vouloir se lancer dans une analyse financière prospective ? Une distinction doit être faite entre les ressources internes et les apports extérieurs afin de souligner les efforts que doit déployer la commune elle- même sur son territoire et de mettre l'accent sur les éléments d'origine extérieures nécessaires pour compléter les premières. CHAPITRE 1 L'AMELIORATION DES RESSOURCES INTERNES Les ressources internes sont celles perçues localement. Il s'agit des ressources fiscales, les revenus domaniaux, de ceux que les communes tirent de l'exploitation de leurs services industriels et commerciaux. Sont exclus les emprunts, la dotation générale de fonctionnement, les subventions. Cela dit,l'accroissement de cette catégorie de ressources commence par l'amélioration de l'existant et suivi de l'affectation aux communes des impôts et taxes plus rentables. SECTION 1: L'OPTIMISATION DU RENDEMENT DE L'EXISTANT Selon Monsieur Martin FINKEN, les études ECOLOC du PDM ont montré qu'on peut doubler , voir tripler les ressources fiscales sans augmenter la pression fiscale. 1Il y a donc des efforts à faire pour optimiser le rendement des impôts et taxes ainsi que les autres ressources non fiscales existant, prévus par le législateur. Ce souci d'optimisation résulte du fait que les possibilités financières des communes sont plus importantes que ne le laissent apparaître ' Intervention lors du colloque national des magistrats municipaux et de la décentralisation à Yaoundé, 2003. 48 les chiffres actuels, particulièrement dans les zones urbaines. De ce fait, avant d'envisager l'allocation des ressources supplémentaires, il est logique de s'assurer qu'elles mobilisent entièrement celles auxquelles elles ont droit. Pour ce faire, il faut tout d'abord une volonté politique, ensuite des acteurs efficaces, des stratégies de recouvrement, le détachement des communes de la chaine du trésor public, le relèvement des taux d'imposition, la redynamisation des économies locales et enfin l'élaboration d'une documentation cadastrale. § 1- une volonté politique du gouvernement Compte tenu l'Etat jouent en du rôle actif et important que les services financiers de matière de mobilisation des ressources locales, le gouvernement peut jouer un rôle catalyseur. A cet effet, les directives données dans le sens des performances desdits services, devraient s'étendre aux collectivités locales. Il s'agit d'engager les agents de l'Etat à assister les élus dans la mobilisation de leurs ressources. Les pouvoirs publics doivent affirmer leur volonté de donner des moyens financiers aux communes, en créant des conditions et des structures à cet effet. Cette volonté politique, est perceptible depuis quelques années. Pour s'en convaincre, on peut citer quelques actions très significatives, entre autres : la création du comité national des impôts locaux, cheville ouvrière de la mobili_:;ation des recettes communes, et les reformes remettant en cause le principe de l'unicité de caisse. § 2- des acteurs locaux plus efficaces Ces acteurs comprennent les élus locaux et le personnel financier local d'une part , les membres du comité national des impôts locaux d'autre part. A/ Les élus et le personnel communal 1/ Une volonté politique des élus locaux i< Vouloir c'est pouvoir», dit un adage bien connu. Il ne peut y avoir une amélioration des ressources communales si au départ le maire et son conseil ne sont pas soucieux et déterminés à atteindre de bons résultats. A cet égard, ils doivent montrer l'exemple en faisant preuve de civisme, en évitant toute action tendant à compromettre le devoir fiscal, en veillant à ce que le personnel financier sous leur autorité travaillent avec probité et désintéressement. Dans 49 le cadre de nos activités professionnelles, nous ne cessons de rappeler aux conseillers municipaux que lors des débats sur le budget communal, leur préoccupation première au moment d'examiner les prévisions de recettes , c'est leur augmentation ; pour la seule raison que les moyens sont insuffisants face à une demande sans cesse croissante. 2/ Une association des pouvoirs locaux efficace L'association des maires dénommée Communes et Villes Unies du Cameroun(CVUC}, devrait véritablement devenir pour reprendre l'expression de Monsieur IDRISSA MAIGA << une force de proposition et d'action ii 1. En tout cas, nos communes ont besoin d'une association solide avec à la tête , une personnalité forte, capable de porter haut les préoccupations des communes et de se faire écouter par les hautes instances de l'Etat. L'expérience de l'ancien maire de Dakar est à cet égard édifiant. Il fut un grand dignitaire du parti socialiste au pouvoir, très écouté, très respecté et jouissant de l'estime du Chef de l'Etat. Celui- ci lui accordait régulièrement des audiences. Il en profitait pour lui expliquer de vives voix les problèmes des communes. C'est ainsi que sous sa présidence, l'association des maires du Sénégal a apporté beaucoup au mouvement municipal de son pays. B/ Du personnel formé à la technique fiscale La gestion de l'impôt est une technique Il est bon de la connaître. La psychologie fiscale, l'accueil et le respect du contribuable sont autant d'éléments de la déontologie fiscale. contribuable en principe doit Au Cameroun, l'impôt est déclaratif, le s'acquitter spontanément de ses obligations fiscales. Par conséquent, le recours au recouvrement forcé doit être l'exception. Mais on observe très souvent des maladresses et des abus de toutes sortes sur les contribuables. Ceux- ci réagissent parfois avec violence. 2 Cette formation est importante, si l'on veut accorder l'autonomie fiscale aux communes. ' Intervention au cours du séminaire AMAC, Douala, 1999 Il y a quelques années, on nous a rapporté qu'un percepteur de marché s'est fait mordre le doit par une femme alors qu'il essayait de la contraindre de payer le tiket de marché 2 50 Cj La collaboration et la synergie entre les différents acteurs Compte tenu de la multiplicité des services qui interviennent dans la chaîne fiscale, une mobilisation efficace des recettes communales dépend comme nous le relevions au cours d'un séminaire 1 «d'une part, de la capacité des différents acteurs à comprendre les enjeux du développement urbain, et d'autre part de leur aptitude à se mettre ensemble pour relever les défis qui les interpellent». Dans la dynamique de mobilisation des recettes communales, il appartient au maire de canaliser toutes les forces, les services communaux proprement dits, ceux de l'Etat et autres. On constate malheureusement que les élus locaux ne sont pas toujours conscients de leur position centrale et des enjeux d'un partenariat solide entre eux et les responsables des observé au cours des premières années de administrations d'Etat. Ils évoluent parfois en vase clos. En effet, nous avons 1 'expérience pluraliste et démocratique au niveau local( fin des années 1990), que les élus locaux particulièrement ceux de l'opposition développaient un sentiment de rejet de l'administration. Certains pensaient que l'autonomie des communes signifiait la rupture avec l'Etat. Dans cette logique, les interventions de l'Etat étaient perçues à tort comme une ingérence, comme une entrave à la liberté retrouvée. Il s'agissait là d'une perception des relations entre l'Etat et les collectivités locales qui est regrettable. Les responsables locaux des services financiers de l'Etat de leur côté , ont tendance à ne traiter qu'avec leur hiérarchie. Certains pensent et le disent même qu'ils n'ont rien à voir dans les recettes des communes. Finalement on assiste à une cassure entre les deux entités qui en réalité concourent au même but : l'intérêt général. D 1 Des moyens matériels et financiers adéquats Les différents services doivent être dotés de matériels( moyens de transport, matériel de bureau ) et financiers adéquats. E/Les primes d'encouragement au résultat Le niveau des salaires des agents pu blies en général est très bas. On assiste chaque jour au renchérissement du coût des produits de première 1Jean- Pierre KU ATE, La répartition des compétences, impôts et taxes entre la communauté urbaine et les communes urbaines d'arrondissement, séminaire organisé par le CEFAM à l'intention des élus locaux du département du WOURI en juin 2003 à Douala. 51 nécessité. Cette situation expose naturellement ces agents aux risques de corruption. C'est pourquoi, il nous semble important d'encourager le personnel chargé de la mobilisation des ressources en leur octroyant des primes aux résultats. Nous avons toujours pensé qu'au lieu qu'un percepteur se fasse corrompre pour 10 F et que la commune perde 90 francs , mieux vaut pour la commune de donner les 10 francs à cet l'agent et gagner les 90 F que de les perdre. F 1 L'action du comité national des impôts locaux Depuis 1996 existe au Cameroun un Comité National des Impôts Locaux. Comme nous l'avions souligné dans un de nos travaux antérieurs!, l'esprit qui a présidé à la création de ce comité, était de trouver un cadre de concertation entre les différents intervenants dans la mobilisation des impôts locaux. Il s'agit donc d'une instance de réflexion, de proposition. Sa contribution à l'amélioration des recettes communales ces dernières années est indéniable. Des comités départementaux ont été crées pour le seconder. Mais ils ne fonctionnent pas encore très bien. Cet organe a une responsabilité importante dans la mobilisation des ressources. § 3- Une politique d'élargissement de l'assiette fiscale Il s'agit globalement de faire en sorte que tout le monde paie l'impôt. L ' élargissement de l'assiette fiscale s'appuie sur la sensibilisation des contribuables, L'étude du potentiel fiscal, le recensement et l'identification des contribuables, La direction par objectif, les réunions périodiques d'évaluation, la réorganisation des structures de recouvrement, la documentation cadastrale. A/ La sensibilisation des contribuables C'est une opération nécessaire car il faut susciter population à l'impôt. Elle doit participer au fonctionnement l'adhésion de la comprendre la nécessité de la payer, afin de de sa commune. Evidemment, cette sensibilisation ne peut avoir de portée que si le contribuable ressent effectivement que sa contribution sert à améliorer ses conditions de vie. 1 Jean- Pierre KUATF., Les centimes additionnels communaux, mémoire de DESS d'administration fiscale, Université de Douala, 2003, P. 61 52 BI L'étude du potentiel fiscal Le potentiel fiscal c'est la ressource normalement attendue. Son étude est à la base de toute stratégie visant l'amélioration des recettes locales. Elle est un préalable à la fixation des objectifs. Cette étude doit être faite sans complaisance, les résultats ne doivent être ni sous- estimés, ni surestimés, car ils constituent des repères de travail pour les services financiers. doit être sincère. Les agents communaux peuvent la réaliser eux Cette base mêmes, mais, il nous semble préférable de la confier à une structure indépendante. Cf Le recensement et l'identification des contribuables C'est une opération hautement stratégique en matière fiscale. En effet, connaître le nombre de contribuables, leurs lieux de travail est un facteur d'accroissement des recettes. Car s'ils ne viennent pas spontanément payer leurs impôts, le fisc a la possibilité de les y contraindre. Il est vrai que ce n'est pas facile quand on a à faire au secteur informel. Dans ce cas , le potentiel peut servir de base de travail pour les percepteurs. D 1 La direction par objectif C'est la stratégie utilisée"au Ministère des Finances et du Budget depuis quelques années. Une fois la loi des finances votée par le parlement, ce département ministériel, fixe les objectifs de rendement périodique à atteindre par les différents services en charge du recouvrement des recettes budgétaires de l'Etat. A cet effet, les objectifs annuels sont divisés par services et en douze mensualités. Le suivi est permanent. Les responsables sont jugés appréciés ou sanctionnés sur des bases objectives. Les responsables à différents niveaux ont une main mise sur leurs collaborateurs subalternes. Le chef n'a pas besoin de crier pour que ses instructions soient appliquées, nous confiait un haut responsable de la Direction des Impôts. Ils peuvent proposer à la hiérarchie des sanctions positives ou négatives à l'encontre de leurs collaborateurs. En somme, la carrière de l'agent dépend de son travail. Pour réussir dans cette stratégie, la hiérarchie ministérielle a mis à la disposition des services compétents des moyens financiers et matériels adéquats. Le matériel ici renvoie au cadre de travail, aux moyens de 53 locomotion, aux fournitures et matériels de bureau etc. En outre, elle a prévu un système d'intéressement du personnel par l'octroi des primes et indemnités. Cette stratégie explique en grande partie les performances obtenues ces dernières années dans les divers services financiers de l'Etat et particulièrement à la direction des impôts. C'est la raison pour laquelle nous pensons que les communes peuvent bien s'en inspirer dans leur quête des moyens financiers. D 1 Les réunions d'évaluation périodiques Elles sont très importantes, car elles permettent le suivi constant et régulier des activités de recouvrement, d'évaluer le chemin parcouru et les résultats obtenus durant la période. si des problèmes sont identifiés, des propositions pourraient être faites pour les résoudre. Cette évaluation peut être interne ou externe. 1/ Les réunions d'évaluation internes Elles peuvent être mensuelles ou trimestrielles sous la présidence du maire ou du secrétaire général. 2/ Les réunions d'évaluation externes A la différence de la première, celles- ci regroupent autour du préfet, autorité de tutelle, toutes les administrations impliquées dans les opérations de mobilisation des recettes locales. C'est l'occasion de lever les blocages et les incompréhensions susceptibles de faire régresser les recettes. Les élus locaux doivent œuvrer pour l'élargissement de l'assiette fiscale. Car le problème de l'impôt c'est aussi de répartir les recettes entre tous, de manière équitable. § 4- Le détachement des communes de la chaîne fiscale du trésor public: la rupture du (( dogme " de l'unicité de caisse Le Cameroun comme la plupart des pays francophones d'Afrique, a hérité le système français des finances publiques, caractérisé par l'unicité de caisse entre l'Etat, les collectivités locales et les établissements publics. Le détachement des communes de la chaîne fiscale et du trésor public signifie en quelque sorte la déconnexion du système financier des collectivités locales de 54 celui de l'Etat. C'est sans doute la solution majeure prise par les autorités camerounaises pour assainir les rapports financiers entre l'Etat et les collectivités locales. Nous allons nous interroger sur les raisons de ce détachement, sa mise en œuvre et ses effets sur les finances locales. A/ Les raisons de ce détachement On peut rechercher les raisons de ce détachement dans les rapports financiers inégalitaires entre l'Etat et la commune, mais aussi dans la crise des finances publiques nationales et locales. 1 j Les rapports financiers inégalitaires entre l'Etat et la commune Dans le système de l'unicité de caisse, c'est l'Etat à travers le trésor public qui est seul gardien des deniers publics. On est en présence des rapports financiers inégalitaires au détriment des communes qui n'ont aucun moyen de pression sur les services du trésor. Cependant, dans les pays riches comme la France, c'est autre chose.' Les relations financières entre l'Etat et les collectivités locales sont moins tumultueuses. Les opérations d'assiette et de recouvrement des impôts locaux sont assurées par les services financiers de l'Etat. Les collectivités locales réalisent leurs budgets de façon satisfaisante. 2/La crise des finances publiques nationales et locales L'une des conséquences de la crise des finances de l'Etat a été le délaissement des communes. Celles- ci avaient des difficultés d'accéder à leurs deniers gardés au trésor public. Les plaintes incessantes des magistrats municipaux ont amené les pouvoirs publics à s'y pencher. C'est ainsi qu'on a abouti au détachement progressif des communes de la chaîne du trésor public. B/La mise en œuvre de ce détachement. 1 1 Une décennie de << combat » La réflexion a été longue. Les responsables des services financiers de l'Etat s'étaient montrés moins réceptifs et même réticents à cette option. Pour eux, il était hors de question de remettre en cause l'option de l'unicité de caisse. Le <<combat)) a duré près d'une décennie. Il aura fallu selon certaines 55 indiscrétions, l'arbitrage personnel du Chef de l'Etat pour qu'on arrive à la séparation de caisse. 21 Le décret de 1994 Le 05 décembre 1994, le Chef de l'Etat signe le décret précisant le statut et les attributions des receveurs municipaux. Cet acte marquera le point de départ du processus. L'article 6 du décret stipule que (( les receveurs municipaux sont nommés par arrêté- conjoint du Ministre chargé de la tutelle sur les communes et du Ministre chargé des finances dans les communes dont le dernier compte administratif accuse des recettes de 250 000 000 francs, et éventuellement dans les communes disposant des capacités financières nécessaires pour assurer le fonctionnement des services d'appui •• 1 A la lecture du texte ci-dessus, on se rend compte que le dispositif est à la fois sélectif et souple. Le critère financier est déterminant. On comprend donc pourquoi toutes les communes ne sont encore dotées de cette structure. Pour mémoire, à jour, 150 recettes municipales existent pour 163 communes(Il y a des cas de cumul de postes). 176 communes continuent de fonctionner suivant l'ancien régime(unité de caisse). Le détachement n'est donc pas total. Il va aller progressivement. Mais la tendance est à la généralisation vu les avantages de proximité et de division du travail qu'offre le système de sépél[ation de caisse 2 • Par ailleurs, il convient de souligner que cette décision hautement bénéfique pour les communes, a été appliquée au FEICOM, leur principal partenaire financier. Avant , les fonds de cet organisme étaient déposés auprès de la trésorerie générale de Yaoundé. L'accès à ses ressources n'était pas non plus aisé. Dans le même sillage, Les pouvoirs publics l'ont doté, d'une agence comptable. ' Guy MELLEREY dans son célèbre ouvrage intitulé la tutelle de l'Etat sur les communes, P. 223 rappelle qu'en France, avant 1941, les communes les plus importantes pouvaient disposer de receveurs municipaux" ~ Dans la plupart des communes ayant une recette municipale autonome, l'immeuble de l'hôtel de ville abrite ce service. Bien plus, le receveur municipal s'occupe uniquement de la gesti0n de la commune et ne s'encombrent pas de la gestion des finances de l'Etat. 56 31 Le mécanisme de la séparation de caisse a- Au niveau de la procédure Le contribuable muni d'un titre de recette au profit de la commune, va payer directement à la recette municipale. S'agissant des impôts partagés comme les centimes additionnels communaux, la direction des impôts établit des bulletins d'émission distincts, l'un destiné au receveur des impôts pour la part de l'Etat, et l'autre destiné au receveur municipal pour la partie émise au profit de la commune. b- Au niveau de la trésorerie Les fonds et valeurs des collectivités locales sont gardés exclusivement à la recette municipale. En outre, les receveurs municipaux sont habilités à ouvrir les comptes au nom de leur commune auprès de l'institut d'émission, des chèques postaux, et éventuellement auprès des établissements bancaires. Par ailleurs, ils recouvrent les recettes et règlent les dépenses ordonnancées par le maire. cl Les effets de cette séparation de caisse La question est de savoir si cette reforme a eu des effets positifs sur les finances locales; e1,1 d'autres termes, estrenforcement ce qu'elle a contribué au et à un accès plus facile des communes à leurs ressources? Nous répondrons par l'affirmative pour des raisons ci- après. 1/ Une solution à l'opacité et au manque de transparence dans la gestion des ressources des communes Il est indéniable que l'expérience de séparation de caisse a permis aux communes concernées de maîtriser, de disposer de leurs ressources. Plus question pour les services financiers communaux de faire des versements à la fin de la journée et que le lendemain, le percepteur du trésor leur dise qu'il n y a pas de liquidités. Le receveur municipal gère désormais de façon séparée les fonds communaux. Mais il existe cependant des problèmes liés au principe de la séparation des ordonnateurs et comptables, se traduisant par le manque de transparence dont font preuve certains receveurs municipaux en communiquant pas régulièrement la situation de trésorerie à l'ordonnateur. ne 57 2/ L'accès plus facile aux ressources Si l'on prend l'exemple des CAC, on peut bien observer q'ils sont débloqués tous les trimestres au profit des communes. C'est une ressource désormais certaine . Les gestionnaires communaux peuvent désormais planifier leur dépenses sur les CAC. Par ailleurs, les montants de versement augmentent au fur et à mesure qu'augmentent les recettes fiscales de l'Etat. En définitive, Le détachement des communes du trésor public dans ce contexte Camerounais est une expérience que l'on peut considérer comme satisfaisante pour le moment dans la mesure où il contribue de façon déterminante au renforcement des ressources des communes. De ce point de vue nous pensons que c'est une expérience dont peuvent s'inspirer d'autres pays. § 5- La revalorisation des taux d'imposition Comme on l'a relevé, les taux d'imposition sont bas. C'est l'une des raisons du faible rendement des impôts locaux. La revalorisation des taux d'imposition est une question sensible qui nécessite l'intervention du gouvernement et du conseil municipal. A/ Une question sensible L'augmentation de l'impôt est une question hautement sensible pour les élus. Il faut l'aborder avec beaucoup de tact et éviter de créer une pression fiscale intenable pour les contribuables dont les revenus de l'écrasante majorité sont faibles, L'augmentation doit être en tout cas raisonnable. Les populations ont besoin d'un mieux être. C'est avec leur contribution que la commune doit pouvoir le leur apporter. Logiquement, si les contributions sont faibles, les ressources de la commune seront également faibles. Par conséquent, les populations doivent faire des efforts supplémentaires pour doter la commune des moyens dont elle a besoin en vue de la réalisation de leur bien être. La question du sort de leurs contributions c'est un autre débat, qui ne doit pas anéantir les efforts requis. 58 B/ L'action réglementaire Elle consiste pour le Gouvernement ayant compétence pour fixer les taux d'imposition maxima de les réviser. Récemment un décret a été pris pour rehausser les taux des taxes communales indirectes. C'est ainsi que les droits de permis de bâtir sont passés de 2000 F à 1 %de la valeur de la construction. Autrement dit , pour un immeuble qui coûterait 20 000 000 F, le propriétaire paierait 200 000 F au lieu de 2000 F comme avant. Il en est de même pour les différentes autres taxes communales indirectes dont les tarifs ont considérablement augmenté. A notre connaissance, le paiement par les usagers ne pose vraiment pas de problème particulier. On se demande pourquoi les pouvoirs publics ont attendu si longtemps (28 ans) pour procéder à ce réajustement des tarifs ; alors que les communes manquent de moyens financiers. Cette augmentation qui aura certainement des retombées positives sur les finances locales, devrait s'étendre aux autres impôts et taxes locales. (Voir en Annexe IX, le tableau comparatif des anciens et nouveaux taux des taxes communales indirectes) Cf L'action du conseil municipal Même si l'Etat relève les taux maxima, il est nécessaire que le conseil municipal siège et adopte les taux convenables à leur localité. Les acteurs politiques ont souvent beaucoup d'appréhension dans ce domaine, ils ont peur d'être rejetés par leurs électeurs en cas d'augmentation des impôts et taxes; C'est normal, mais il ne faut pas tomber dans le piège de ceux- là qui veulent tout et souhaitent ne rien contribuer. Parce que si les élus jouent à leur jeu, ils ne présenteront pas de bilan positif, et ils seront mal appréciés. Par conséquent, il faut être réaliste, tendre la main aux populations et faire le maximum avec les recettes recouvrées. D 1 Eviter les distorsions en matière fiscale Le principe de l'égalité devant l'impôt connaît de particulières distorsions en matière de fiscalité locale ; Il arrive que des collectivités locales voisines ou d'un même département fixent des tarifs des impôts et ta.xes différents les uns des autres. Comme le relève certains auteurs ((des écarts excessifs de taux d'imposition sont contraires à l'équité fiscale et peuvent nuire à l'implantation 59 ou au développement des entreprises locales )) 1 • Le citoyen de la commune où le taux est élevé va se sentir frustré. Il pourrait développer une attitude de refus ou alors décider d'émigrer ailleurs. Cette attitude crée une externalité négative pour les recettes Pour éviter cela, il faudrait que les communes qui vivent dans une même aire géographique, se concertent et fixent des taux communs applicables. C'est plus équitable. Le principe de l'autonomie n'est pas mis en cause, puisque la politique fiscale commune préconisée est volontairement acceptée par les différents conseillers municipaux. Dans ce cas, le relèvement des taux d'imposition peut plutôt créer une externalité positive. § 6- La redynamisation de l'économie locale Le rendement de la fiscalité locale est lié entre autre à la viabilité de l'économie locale, disait un expert2. L'économie locale doit pouvoir être prospère pour favoriser l'emploi et la création des entreprises. A 1 L'emploi des jeunes Le chômage des jeunes est très préoccupant. Il y a quelques années, dans le souci de procurer des emplois aux jeunes, le gouvernement a prescrit aux communes de prévoir chaque année une dotation budgétaire pour l'emploi des jeunes. Il s'agit de recruter des jeunes pour des travaux à haute intensité de main d'œuvre. Dans le même d'ordre d'idées, cette politique d'emploi des jeunes vise aussi à les aider à s'insérer dans le circuit économique local par le biais de la formation, la création des activités agricoles, artisanales ou pastorales. Mais , cette action est aujourd'hui essoufflée. Il est nécessaire de la relancer. B 1 L'aide au développement économique local Une politique d'aide à la création d'entreprises, de soutien aux petites et moyennes entreprises est nécessaire, car développer la vie économique au plan local est à la fois une finalité de la décentralisation et un moyen de la conforter l COULOMB, Anne Mathilde HERBER, Marie- Claire HOMAND, Gestion budgétaire et maîtrise des finances locales, tome 2, Edition Wëka paris, 1999, p. 23 2 KAWOB Aron, maire de la commune rurale de Massok, Intervention au cour d'« Africitës 2000 "· 60 grâce aux ressources fiscales induites H 1 • Les communes doivent s'impliquer dans la promotion du secteur privé local, soutenues en cela par l'Etat notamment par une déconcentration dans la gestion de ses crédits budgétaires. § 7- L'élaboration d'une documentation cadastrale à but financier Il constitue un outil d'amélioration. 11 faut mettre en place un système d'information foncière â but fiscal pour pouvoir repérer les contribuables. L'élaboration d'une documentation cadastrale peut ainsi se révéler une aide efficace, pour la gestion des ressources locales. En effet La structure des recettes communales montre un poids déterminant des recettes fiscales. Or les impôts ont en général l'usage du sol. La connaissance de ceux qui occupent le sol et de l'utilisation qu'ils en font est nécessaire pour améliorer le rendement de la fiscalité locale. La qualité de la fiscalité directe locale est étroitement liée à la fiabilité des informations contenues dans la documentation cadastrale. Pour garder la maîtrise des finances locales, les responsables locaux se doivent de connaître le patrimoine foncier de leur commune. Cette dernière représentée par les plans accompagnés des données littérales qui constituent sa légende, fait l'objet d'une mise à jour annuelle. Un projet de cadastre fiscal est en cours d'élaboration à la Direction des Impôts et contribuera à moyen et long terme à améliorer les recouvrements des recettes . Toutes les mesures que nous venons de développer sont susceptibles de conduire à la réussite. Toutefois, elles sauraient être suffisantes. Il est souhaitable de rechercher de nouvelles sources de recettes. SECTION 2 : RECHERCHE DE NOUVELLES SOURCES DES RECETTES Nous avons vu que la plupart des ressources affectées aux collectivités locales ne sont pas rentables. La responsabilité de cette affectation incombe au législateur. Depuis plusieurs années, des efforts sont faits pour rehausser le niveau des recettes. Mais, les résultats restent faibles. C'est dire que les solutions jusqu'ici adoptées ne sont pas suffisantes. Au delà de la question de mobilisation desdites recettes, il convient de revoir la redistribution des impôts 1 Décentralisation et communalisation en Afrique p. 305 61 et taxes entre l'Etat et les autres entités publiques, en tenant compte des missions de chacune et en leur donnant des moyens adéquats. § 1- Les préalables Il est difficile de tracer les perspectives d'amélioration des ressources des collectivités locales sans savoir les compétences qui leur seront transférées et les besoins financiers nécessaires pour gérer ces compétences. Mais quel qu'en soit le cas, il est impératif d'affecter de nouvelles recettes plus sûres aux communes. § 2- L'affectation totale ou partielle du produit des recettes f"lscales étatiques aux collectivités locales Depuis des décennies, le Cameroun n'a pas beaucoup évolué sur le plan de la fiscalité locale. Il faut sortir des sentiers battus. Il s'agit d'attribuer aux collectivités locales une fraction des impôts d'Etat à fort rendement telle que la TVA. Il faut rappeler qu'en 1995, le législateur avait déjà appliqué une solution de ce genre, en affectant la moitié des droits de mutation à titre onéreux aux communes. En France, une fraction de la TVA est repartie entre les collectivités locales par le biais d'une dotation globale de fonctionnement. Au Sénégal, il existe une taxe sur la distribution d'essence, gasoil. 1.Au Maroc 30 °/o de la TVA vont aux collectivités locales. Plutôt que de donner des subventions ou des dotations, l'affectation partielle est souhaitable. Cette position se rapproche de celle de Monsieur Claude DELAPIERRE. D'après lui, «Les dotations de l'Etat ne sont pas souhaitables parce que ce dernier a d'énormes charges »2 • Vision partagée également par le PDM qui estime, parlant du cas camerounais que (( le problème de transferts des ressources aux collectivités locales reste posé et pourrait s'aggraver avec l'entrée en fonction des régions »~~. Le mécanisme mis en place actuellement avec succès qui tend à ce que les collectivités locales prennent leur quotte part de recettes à travers les bulletins d 'émissions distincts concourt au succès de cette option. Par Voir le code des collectivités locales sénégalaises Table ronde sur le thème " Développement local, Municipalités et décentralisation "• sémin::rire PDM- VI, p. 306. L'état de la décentralisation en Afrique, op. cit. , P. 111 t 2 62 exemple, le gouvernement décide d'attribuer aux collectivités locales 1 milliards de francs en une année, un pourcentage de la TVA ou de l'IS, ou de l'IRPP peut être consacré à cela. ; par le mécanisme des bulletins distincts, les collectivités locales seraient sûres de l'avoir. L'Etat qui dispose du personnel compétent et des moyens matériel et financiers importants, en recouvrant ses recettes, recouvre indirectement ceux des collectivités locales. C'est dire que le détachement des communes de la chaîne du trésor ne vise pas à exclure le personnel de la direction des impôts des opérations fiscales. Il recherche simplement une accessibilité directe des communes à leurs ressources. Le problème des ressources financières locales est d'abord celui de leur assainissement. Il s'agit de faire le tri, l'inventaire des ressources existantes et potentielles. Cette opération est la seule qui permette de savoir les possibilités en matière d'accroissement de ces ressources. Assainir les finances de la commune c'est trouver les voies et moyens pour que l'argent rentre effectivement dans les caisses, pour que tous les contribuables paient leurs impôts et taxes sans exception. La mobilisation des ressources propres des collectivités locales est un objectif primordial, mais la pompe des ressources propres ne peut s'amorcer sans l'impulsion des ressources extérieures. 1 --------·~--- 1 F'. YATTA, op cit. 63 CHAPITRE II LE RENFORCEMENT DES RESSOURCES EXTERNES Les apports extérieurs sont constitués des subventions, des dotations de l'Etat , des ressources de la péréquation et emprunts, Ce sont des ressources dont l'origine est extérieure à la commune. SECTION I: LES SUBVENTIONS ET LES DOTATIONS PUBLIQUES La compensation des inégalités financières entre les collectivités locales est un objectif prioritaire des systèmes de subventions. Elles sont nécessaires pour un développement équilibré des différentes localités. Bien que l'Etat n'accorde plus de dotation, il soutient sous d'autres formes les collectivités locales. Seul le FEICOM leur accorde des subventions. § 1~ le soutien irremplaçable de l'Etat Nous verrons les justifications de ce soutien de l'Etat et son effectivité. A/ Justifications On peut envisager une double raison de l'appui de l'Etat. 1/ Au regard de ses moyens comparativement à ceux des communes La première raison tient au fait que les communes sont démunies et fragiles. Nous avons déjà indiqué le poids dérisoire de leurs ressources. Qui mieux que l'Etat, de surcroît leur tutelle peut les soutenir financièrement. La tutelle de l'Etat sur les communes a été jusqu 'ici vue beaucoup plus sous le prisme du contrôle. La tutelle doit être aussi appréhendée sous l'angle du soutien financier. 2/ Le souci d'une politique d'aménagement du territoire L'appui de l'Etat participe de la politique d'aménagement du territoire et du souci de justice sociale. En effet, tous les citoyens , quelle que soit leur lieu de résidence, aspirent à vivre dans les meilleures conditions possibles. Ils ont besoin de l'eau potable, de l'électricité, des routes et d'autres besoins de proximité. Ces problèmes ne se posent pas avec la même acuité partout et ne 64 sont pas à la portée des communes. Le soutien de l'Etat complète les efforts de la commune. B / L'effectivité de cet appui 1/ Les transferts financiers :L'expérience historique des subventions Petit Equipement Rural {PERl Par le passé, L'Etat accordait des dotations appelées Petit Equipement Rural . pour financer les micro- projets communaux de développement. Mais cet appui a disparu en 1986/1987. De même, L'Etat a mis fin aux subventions versées au FEICOM 1988/1989. 2 / L 'action du Ministère de la ville a- genèse de la création du MINVILLE Il faut remonter à 1996 pour comprendre les fondements politiques de la création du MINVILLE en 1998. En effet, au lendemain des élections municipales de 1996 ,Le parti au pouvoir avait perdu dans la majorité des grandes villes( Douala, Limbe, Garoua, Bafoussam, Bamenda, Nkongsamba, Edéa, Garoua etc. Ce résultat a été perçu par les dirigeants comme un message des populations des villes qui se sentent délaissées et qui ont besoin qu'on s' occupe de leurs problèmes. Face au niveau faible des ressources des communes, l'Etat a opté pour une intervention directe au lieu de renforcer leurs ressources budgétaires. Il s'agit d'un retour à une pratique antérieure à la création du FEICOM qui consistait pour l'Etat d'apporter des concours aux communes par le biais des réalisations des travaux urbains sur financement du budget de l'Etat sans transfert des moyens au profit des collectivités locales b- ,.1 L'intervention dans les villes de plus de 100 000 habitants Le champ d'intervention du MINVILLE ce sont les villes de plus de 100 000 habitants. Leurs domaines de compétence couvrent certaines des compétences dévolues aux communes. A titre d'exemples : entretien et B. KOM TCHUENTE, Développement communal au Cameroun, SOPECAM, Yaoundé, 1996, P. 168 1 65 réhabilitation de la voirie, l'entretien des parcs et jardins, hygiène et salubrité, assainissement et drainage, circulation et transport urbain, etc. De la période transitoire juillet 2002- décembre 2002 à 2004 Le MINVILLE a injecté 36 milliards 1 dans les villes, répartis de la manière suivante : 18 milliards pour Douala, 13 milliards pour Yaoundé et 4 milliards pour les autres villes. Ces fonds ont servi essentiellement à l'entretien et à la réhabilitation de la voirie. Notons que pour les interventions dans les villes de Douala et de Yaoundé, les deux collectivités assurent la maîtrise d'ouvrage. C'est un effort appréciable, dont les villes bénéficiaires ne peuvent que souhaiter la poursuite et 1'accroissement. c- Mais une injustice pour les collectivités de moins de 100.000 habitants Face à la crise financière des communes , l'Etat apporte son appui aux villes de plus de 100 000 habitants par le biais du MINVILLE. Mais les communes de moins de 100 000 habitants qui regroupent la grande majorité et parmi les quelles on retrouve les plus pauvres attendent aussi une marque de générosité de la part du gouvernement. Certes , elles bénéficient des CAC provenant de la péréquation comme toutes les autres communes, mais ce n'est certainement pas suffisant. d- Une entorse à la dynamique décentralisatrice l'Etat apporte ses fonds et gère lui-même au lieu de les déléguer aux collectivités locales. Quelle explication à cette option du Gouvernement? Réflexe de centralisation ou manque de confiance à l'égard des élus? les deux pistes sont probables. Pire encore, il manque de concertation et de cohérence entre le MINVILLE et les responsables des communes où ils interviennent. Autrement dit, c'est le MINVILLE qui décide de l'action à mener dans une localité. En ce sens, le MINVILLE peut paraître comme un moyen pour l'Etat d'intervenir indirectement sur les politiques locales. Dès lors, on peut s'interroger comme le Professeur Michel BOUVIER( en ce qui concerne les dotations) sur ! la question de savoir si les actions du Source : Direction de l'Amélioration du cadre de vie MINVILLE 66 MINVILLE, ne risquent-elles pas de nuire à l'indépendance, à l'autonomie du secteur public local. En définitive, si l'on considère les 36 milliards sus mentionnés au titre des interventions directes de l'Etat dans les villes de plus de 100 000 habitants, on conclut que les chiffres des comptes administratifs ne reflètent pas nécessairement les moyens financiers utilisés pour faire face aux besoins à caractère local, lesquels se multiplient au jour le jour et nécessite en conséquence un accroissement constant de l'enveloppe budgétaire de ce département ministériel. 2/ L'Etat emprunte auprès des bailleurs de fonds extérieurs et fait des dons à certaines collectivités Une autre forme de l'appui de l'Etat, consiste à recourir aux emprunts auprès des bailleurs de fonds multilatéraux ou bilatéraux pour financer des projets de développement des villes. C'est le cas du projet de développement urbain financé par la banque mondiale qui a permis il y a quelques années de doter les villes de Douala et Yaoundé des infrastructures routières. Un autre exemple plus récent, c'est le crédit obtenu auprès de la société financière Internationale( structure de la Banque mondiale), d'un montant de 40 milliards pour la réfection de la voirie de Douala. Pour ce cas, l'Etat emprunte, et cède sous forme de don à la communauté urbaine de Douala. Nous n'avons pas pu disposer des informations pouvant nous situer de manière exhaustive sur ce genre de financement au profit des collectivités locales. En d'autres termes, c'est l'Etat qui rembourse et non la collectivité bénéficiaire. Pour terminer, on peut dire qu'il n y a pas de transfert financier de l'Etat au profit des communes. Cela ne veut pas dire que l'Etat les abandonne. Au contraire il a au cours de ces dernières années beaucoup œuvré dans le renforcement de leurs ressources en mettant en œuvre nouvelles et en appuyant de stratégies de recouvrement. Enfin l'Etat; sans transférer les ressources aux communes, les aide tout de même( les communes de plus de 100 000 habitants) dans la réalisation de leurs besoins d'équipement et d'investissement de façon directe et par là, il fait en sorte que le contribuable national, participe au financement de la vie locale. 67 §2- Des subventions accrues du FEICOM A/ Rappel des missions du FEICOM Produit de la reforme communale de 1974, le FEICOM est une réponse majeure à la faiblesse des ressources financières des communes. Parlant de son organisme, G. BIWOLE, son « fondateur>> le présente comme une caisse de solidarité communale, permettant aux collectivités les plus aisées de venir en aide aux moins nanties par des cotisations annuelles qui sont ensuite redistribuées à l'ensemble sous forme d'avances de trésorerie remboursables ou de subventions. Le FEICOM joue sur ce plan un rôle décisif de régulation du système communal. Par ailleurs, il assume la fonction financement des investissements communaux et d'organisme de propose sur ses fonds propres des subventions d'équipement. B/ Les facteurs d'accroissement des ressources du FEICOM La question est maintenant de savoir comment renforcer ces subventions. Quelques facteurs peuvent concourir à cela: - Tout d'abord le passage du FEICOM de la forme d'une direction administrative du Ministère en charge des communes au statut d' établissement public avec une autonomie financière, dotée d'une agence comptable, d'un conseil d'administration et d'une direction générale est un élément important dans la mesure où l'organisme a vu son autonomie administrative et financière renforcée. Le deuxième facteur c'est la création des structures régionales du FEICOM à travers les dix provinces. Cette déconcentration des structures permet à l'organisme de recouvrer efficacement ses recettes. Ce qui justifie leur accroissement substantiel ces dernières années. - Le troisième facteur touche aux mécanismes mis en place pour déconnecter le circuit de recouvrement de ses recettes de celui du trésor public. Cf La réduction des charges de fonctionnement Tous ces facteurs positifs ont fait du FEICOM l'une des entreprises publiques les plus liquides en ce moment. Mais il faut craindre que ce résultat positif ne soit anéanti par les charges de fonctionnement . Nous pensons que les dirigeants de ce magnifique organisme devraient réduire le train de vie de 68 l'organisme afin de dégager des ressources supplémentaires qui pourront servir à soutenir nos communes. Pour les perspectives d'avenir, la question de transformation du FEICOM en une banque est posée depuis plusieurs années. Cela est possible et peut être souhaitable dans la mesure où un tel statut pourrait faciliter l'accès du FECOM aux marchés financiers et permettre de renforcer ses capacités financières pour un soutien accru aux collectivités locales. Mais les communes telles qu'elles sont gérées aujourd'hui, avec une comptabilité approximative, des tensions permanentes de trésorerie, peuvent-elles s'adapter à la rigueur bancaire ? En attendant, cet organisme continue de jouer son rôle d'organisme d'entraide et de péréquation financière. SECTION II : UNE SOLIDARITE INTERCOMMUNALE RENFORCEE La modicité du niveau de revenu des habitants surtout dans les petites communes, interdit de fondre un grand espoir quant à la mobilisation des ressources financières locales. Pour faire face à l'inégalité des moyens, es autorités camerounaises ont mis en place un mécanisme de péréquation intercommunale consistant à prendre aux communes les plus riches pour les redistribuer à l'ensemble des communes. Il s'agit d'une péréquation horizontale. § 1- La péréquation à travers les fonds propres du FEICOM Les ressources du FEICOM sont prélevées sur les recettes communales ciaprès: - 10 %du produit de l'impôt libératoire, patente, licence et de la taxe sur le bétail ; - 50 % de la taxe de stationnement ; - 50 % de la taxe de transhumance ; 50 % de la taxe de transit sur le bétail ; 20% des centimes additionnels. Ces prélèvements s'opèrent sur toutes les 339 communes que compte le pays, sans exclusive. C'est une ponction importante des ressources 69 communales .L'Efficacité observé ces dernières années dans le recouvrement de ses recettes, permet au FEICOM de multiplier ses interventions en faveur des communes, à travers le territoire national Mais dans un contexte de pauvreté extrême des communes, le FEICOM devrait faire preuve de plus de modestie dans son fonctionnement. § 2- La péréquation à travers les centimes additionnels communaux A/ La gestion des CAC 1/ Avant 1995 Avant 1995, Le produit des CAC bénéficiait uniquement à la commune du lieu de localisation ou du siège des entreprises. Et d'après le système fiscal, celles- ci payaient les impôts dans la ville où se trouvait le siège. De ce fait, la ville de Douala, capitale économique et siège de la grande majorité des sociétés en était le plus grand bénéficiaire à côté de quelques grandes villes industrielles( Yaoundé, Limbe, Edéa, etc). Les villes secondaires où se déroulaient une partie des activités de ces sociétés n'avaient aucune retombée fiscale L'Etat trouve que c'est injuste et décide de prélever et de redistribuer une partie aux autres communes du pays. Les mécanismes ont été mis en place. Il est vrai que les grandes villes comme Douala ont perdu une part importante de leurs recettes d'antan. Mais, la plupart des communes qui tirent actuellement l'essentiel de leurs ressources des centimes additionnels communaux centralisés et redistribués par le FEICOM ont par contre vu leurs ressources s'améliorer. D'ailleurs la plupart des communes ne comptent que sur les CAC redistribués pour vivre. 2/ Après 1995 Les centimes additionnels constituent la première composante des recettes fiscales On remarquera que dans certaines petites communes, ils représentent l'essentiel des recettes. C'est le cas des communes rurales de SOMALOMO avec 95,75% des recettes totales, NDOBIAN avec 67,88%, de MVENGUE avec 68,73 %. Une partie du produit des CAC(20 %) est prélevée pour alimenter le budget du FEICOM et 10% sont également prélevés au profit de l'Etat au titre 70 des frais d'assiette et de recouvrement. les 70% restant sont repartis à l'ensemble des communes, suivant des les mécanismes ci- après: 1/ Service d'assiette du ressort de la communauté urbaine de Douala en abrégé « CUD >> a} Répartition des centimes Part de l'Etat ................... 10% Part du FEICOM ............... 20% Retenue à la base CUD (20% X 70%) ... 14% b) Reliquat centralisé FEICOM.............. 56% Total 100% Etablissement des bulletins d'émission (B.E) B.E No 1 au profit de l'Etat Principal+ 10% centimes B.E.No 2 au profit du CUD ............ 14% centimes B.E.No 3 au profit du FEICOM ....... 76% centimes Dont FEICOM 20% centimes Reliquat centralisé 56% centimes 2/ Services d'assiette du ressort de la Communauté Urbaine de Yaoundé en abrégé (C.U.Y) c) Répartition des centimes part de l'Etat ....... 10% Part du FEICOM ... 20% Retenue à la base CUY (40%X70%) .... 28% Reliquat centralisé FEICOM .................. 42% Total .................. d) 100% Etablissement des bulletins d'émission (B.E) B.E No 1 au profit de l'Etat principal + 10% centimes B.E. No 2 au profit du C.U.Y .............. 28% centimes B.E. No 3 au profit du FEICOM ............ 62% dont FEICOM .......... 20% centimes Reliquat centralisé ..... 42% centimes 70 des frais d'assiette et de recouvrement. les 70% restant sont repartis à l'ensemble des communes, suivant des les mécanismes ci- aprés : 11 Service d'assiette du ressort de la communauté urbaine de Douala en abrégé « CUD ., a) Répartition des centimes Part de l'Etat ................... 10% Part du FEICOM ............... 20% Retenue à la base CUD (20% X 70%)... 14% b) Reliquat centralisé FEICOM.. .. . ... ... ... 56% Total 100% ............... Etablissement des bulletins d'émission (B.El B.E No 1 au profit de l'Etat Principal+ 10% centimes B.E.No 2 au profit du CUD ............ 14% centimes B.E.No 3 au profit du FEICOM ....... 76°/o centimes Dont FEICOM 20% centimes Reliquat centralisé 56% centimes 2/ Services d'assiette du ressort de la Communauté Urbaine de Yaoundé en abrégé (C.U.Y) c) Répartition des centimes part de l'Etat ....... 10% Part du FEICOM ... 20% Retenue à la base CUY (40%X70%} . . . . 28% Reliquat centralisé FEICOM .................. 42°/o Total .................. d) 100% Etablissement des bulletins d'émission (B.El B.E No 1 au profit de l'Etat principal + 10% centimes B.E. No 2 au profit du C.U.Y .............. 28~'o centimes B.E. No 3 au profit du FEICOM ............ 62% dont FEICOM .......... 20<% centimes Reliquat centralisé .... .42% centimes 71 3/Service d'assiette du ressort des communes urbaines ou rurales, en abrégé « CU )) ou e) « CR ,, Réparation des centimes Part de l'Etat . . . . . . . . 10%, Part du FEICOM ....... 20% Retenue à la base C.U ou C.R (36X70%) .... 25,2% Reliquat centralisé FEICOM .......... . Total n 44,8% 100% Etablissement des bulletins d'émission (B.E) - B.E No 1 au profit de l'Etat principal + 10% centimes B.E. No 2 au profit du C.U ou CR.... 25,2% centimes - B.E No 3 au profit du FEICOM....... 64,8% Dont FEICOM ....................... .. Reliquat centralisé 20% centimes 44,8% centimes Pour le financement d'opérations spéciales d'aménagement en faveur des communes frontalières ou en cas de sinistre touchant particulièrement une commune, le Ministre de l'Administration Territoriale peut ordonner le prélèvement d'une fraction des quotes-parts destinées au FEICOM et aux commune, sans que celle- ci puisse excéder 5 % desdites quotes-parts. B/ L'élargissement de la péréquation à d'autres ressources: Les cas des redevances forestières Compte tenu de l'importance des CAC dans les ressources communales et du fait qu'ils servent de ressources de péréquation, un débat a été soulevé sur l'élargissement des ressources de solidarité. A cet effet , les redevances forestières sont convoitées. Au cours du colloque des magistrats municipaux et de la décentralisation tenu à Yaoundé en novembre 2003, un maire soulevait le problème en ces termes (( Pourquoi les redevances forestières ne peuvent pas faire l'objet de la péréquation ? Que les communes qui refusent la péréquation des redevances forestières refusent la péréquation des CAC ,. 1 D'aucuns pensent qu'il faut les mettre dans le panier des ressources de solidarité. Mais ~ Il s'agissait de Monsieur MAKA Daniel, Maire de la commune rurale de Bibombari, localité abritant une importante unité industrielle( Société Camerounaise des Palmeraies -SOCAPALM). dont une partie des CAC est prélevée pour a péréquation. 72 les communes des zones forestières s'y opposent fermement. Un autre maire ,toujours à cette occasion avait émis le vœu que la péréquation touche les recettes pétrolière. Autant des suggestions qui complétées par le recours aux emprunts, peuvent conduire au renforcement des ressources des collectivités locales. SECTION III : LES RECOURS AUX EMPRUNTS Nous avons à travers les chiffres, constaté que les communes font peu recours à l'emprunt. Par rapport à notre thématique, notre préoccupation est de voir comment renforcer les ressources provenant de l'emprunt. Pour cela, il faut un certain nombre de conditions. Les responsables municipaux doivent être conscients de la nécessité de recourir à l'emprunt, y être préparés et enfin disposer d'une structure auprès de laquelle ils peuvent emprunter. § 1- La nécessité de recourir à l'emprunt La nécessité pour les communes de recourir à l'emprunt est indiscutable. C'est la seule option pour renforcer sensiblement les capacités d'investissement, et pour permettre aux collectivités locales de faire face aux besoins financiers liés à leur développement. Point n'est besoin de faire de longs développement sur ce paragraphe. §2- La préparation des communes à l'emprunt Le premier élément à considérer c'est d'abord la culture de l'emprunt , le second c'est la bonne gestion des finances locales. A/ La culture de l'emprunt Pour que les acteurs locaux intègrent dans leur système de financement l'emprunt, il y a une préparation psychologique et matérielle à faire. 11 La préparation Psychologique Cette préparation psychologique est importante car comme le disait si bien Monsieur ELONG MBASSI : " les maires aiment les subventions, et 73 n'aiment pas rembourser les dettes. On tend vers une politique de prêt et vers la disparition des subventions ,, Cette préparation vise non seulement à sensibiliser les élus sur cette forme de financement, mais surtout à leur inculquer la notion de remboursement. On a l'impression que les élus sollicitent souvent les emprunts sans trop se soucier du remboursement. A preuve, la légèreté avec laquelle sont prises afférentes, certaines délibérations y par lesquelles les conseils municipaux autorisent les maires à emprunter sans fixer le plafond de prêt. Les élus se disent peut- être qu'ils ne seront plus là au terme de leur mandat et que la commune en tant qu'entité publique soumise au principe de la continuité du service public, ne court pas de risque de voir son patrimoine saisi du fait du régime juridique privilégié du domaine public. 2/ La préparation matérielle Elle consiste à former les élus et les cadres des collectivités locales à monter des projets pertinents à soumettre aux bailleurs de fonds. C'est important. On peut avoir les possibilités de financement et ne pas savoir comment y avoir accés. L'emprunt c'est un aspect assez technique de la gestion financière. Il faut pouvoir être formé pour bien la maîtriser. L'emprunt est dangereux c'est pour cela qu'il faut préparer le terrain pour les collectivités, locales. BI Une bonne gestion des finances locales Le banquier prête à celui qui est solvable, aux bon gestionnaires. Pour pouvoir tirer avantage des possibilités de communes financement par l'emprunt, les doivent assainir leur gestion. Ceci passe par une mobilisation optimale des ressources, car la capacité d' emprunt d'une commune est fonction de sa capacité à mobiliser ses ressources. Elle nécessite également une rationalisation des dépenses de façon à pouvoir dégager une épargne permettant le remboursement de l'emprunt. A cet effet, des outils de gestion moderne doivent être mis en place à l'instar d'une comptabilité susceptible de rationaliser la gestion. Le nouveau plan comptable sectoriel communal appliqué au Cameroun depuis janvier 74 2003 constituera un puissant facteur de préparation des communes à une gestion plus efficace, susceptible de faciliter le recours à l'emprunt § 2- Les organismes de prêts Ils peuvent être des organismes nationaux, ou internationaux A/ Au niveau national 1/ Le FEICOM Des possibilités sont ouvertes pour l'emprunt au plan national à travers le FEICOM. Le Cameroun a la chance d'avoir un organisme spécialisé avec pour objectif d'apporter des concours financiers aux communes. Il vient au secours des communes en octroyant beaucoup de subventions non remboursables, ce qui explique le niveau relativement bas des ressources empruntées. Il accorde aussi des prêts remboursables particulièrement pour des projets générateurs de revenus. Cet organisme a le privilège d'avoir des garanties à 100 % du remboursement des emprunts, dans la mesure où les CAC y sont centralisés avant d'être redistribués aux communes chaque trimestre .. Le FEICOM peut donc se faire rembourser d'office conformément à l'accord de prêt, en retenant à la source l'annuité de prêt. Ceci lui permet d'être toujours liquide et de répondre en permanence aux besoins de financement des communes. Avec le système de recouvrement mis en place , qui montre son efficacité depuis quelques temps, on devrait s'attendre d'ici quelques années à voir ses capacités financières s'accroître substantiellement. 2/ Les banques commerciales Depuis 1990, le législateur a donné la possibilité aux communes d'ouvrir les comptes bancaires. Ce que beaucoup de communes ont déjà fait. D'ailleurs, les CAC qui leur sont redistribués sont virés directement dans leur comptes bancaires chaque trimestre. Les opérations de retrait se font par signature conjointe du receveur municipal et du maire. Or, à notre connaissance, les communes ne recourt pas à l'emprunt bancaire. Est- ce du fait de la réticence des banques? Ou par manque d'initiative des maires? Nous ne pouvons pas répondre, faute d'avoir examiné profondément la question. Nous tenions tout 75 simplement à signaler que les banques commerciales constituent aussi des opportunités que les collectivités locales peuvent saisir; ce d'autant plus que les CAC virés trimestriellement aux communes par le truchement des banques peuvent constituer des garanties des prêts auprès d'elles. Mais , cette dernière possibilité doit être envisagée avec prudence compte tenu des conditions bancaires moins favorables que celles du FEICOM. BI Les bailleurs de fonds internationaux: le cas de la Banque Mondiale. En 1989, le Gouvernement Camerounais avait signé avec la Banque Mondiale un accord de prêt d'un montant de 1,5 milliards de francs CFA logés au Crédit Foncier du Cameroun, destinés à financer les projets municipaux générateurs de revenus. Malheureusement l'expérience fut de courte durée. Les raisons de cet échec seraient probablement le manque d'information des maires, les difficultés des communes à monter des dossiers de financement et enfin les difficultés de remboursement. Disons que le mécanisme n'était pas très bien huilé. Il est souhaitable que cette mécanismes d'accompagnement. expérience se renouvelle, mais avec des L'expérience d'ajustement structurel municipal en cours au Sénégal, menée par la Banque mondiale pourrait être étendue à notre pays et augmenterait les possibilités de financement des communes. Celles- ci ne peuvent pas réussir dans cette voie de l'emprunt si des mesures ne sont pas prises pour assurer une bonne gestion, sinon l'emprunt devient compromettant tant pour le bailleur de fonds que pour les communes elles-mêmes. 76 CONCLUSION GENERALE L'étude qui s'achève aura permis de présenter les ressources financières des communes camerounaises en 20001 2001. Elles proviennent pour l'essentiel de la fiscalité locale, celle- ci constituée en grande partie des centimes additionnels communaux. Face à la disparition des subventions étatiques, et à la faiblesse d'autres recettes, la fiscalité directe locale apparaît donc comme le principal facteur de croissance des recettes communales. Nous avons également pu nous rendre compte qu'il n y a pas des transferts financiers de l'Etat vers les collectivités locales. Les prélèvements publics en faveur des communes sont dérisoires au regard de la richesse nationale, et dans bien des cas à la richesse locale, des ressources budgétaires étatiques et des besoins de proximité. En effet, les communes éprouvent d'énormes élémentaires des difficultés à répondre aux besoins populations. Ce manque de ressources, dû principalement à des entraves institutionnelles et aux difficultés de mobilisation, constitue l'une des causes majeures de la crise de la décentralisation territoriale dans nombre de pays africains et en particulier le Cameroun. Pour remédier à cet épineux problème, il faudrait un engagement de l'Etat, des élus locaux et des autres partenaires pour une mobilisation accrue des recettes communales C'est l'un des enjeux de la décentralisation, à savoir assurer aux collectivités locales leur autonomie financière. A cet effet, une !(redistribution des cartes» s'impose; c'est-à-dire que les pouvoirs publics doivent non seulement demander plus d'effort de contribution au citoyen, mais également revoir la répartition des prélèvements publics entre l'Etat et les collectivités locales, de manière à rehausser substantiellement la part de ces dernières en vue de les permettre d'assumer convenablement leurs compétences. Par delà cette redistribution et compte tenu de la disparité des richesses à travers le territoire national, la péréquation horizontale, qui a cours depuis quelques années au Cameroun doit être renforcée, en élargissant les ressources de la péréquation ou en augmentant les pourcentages de prélèvement; car il 77 existe de petites communes qui ne disposent que d'un potentiel fiscal nul et qui ne peuvent vivre que grâce à la solidarité intercommunale. Par ailleurs, la solidarité intercommunale que nous venons d'évoquer doit être renforcée par une solidarité nationale. En effet, le soutien de l'Etat est indispensable à travers les dotations pour corriger davantage les inégalités entre les communes. Il est souhaitable que cette dotation de l'Etat soit octroyée aux communes sous forme d'un pourcentage de certains impôts d'Etat. Le mécanisme de recouvrement reposera sur l'émission des bulletins d'émissions distincts, l'un portant la part de l'Etat, l'autre la part des communes. Ainsi, le contribuable, muni des deux bulletins versera la part de l'Etat au trésor public et celle de la commune à la recette municipale ou au FEICOM qui se chargera de la redistribuer aux communes. Si en revanche le produit de la dotation passe par le trésor public, on risque de retomber dans les mêmes difficultés en ce qui concerne le déblocage de ces dotations au profit des budgets communaux. Sur un autre plan, l'existence d'un organisme national comme le FEICOM auprès duquel les communes peuvent emprunter est une chance pour le Cameroun. Mais cet organisme ne peut tout seul , à l'état actuel du niveau de ses ressources prétendre faire face aux besoins d'emprunt de toutes les communes. Le recours aux bailleurs des fonds internationaux est aussi nécessaire. Le programme d'ajustement municipal mis en place au Sénégal par la Banque mondiale dont les mécanismes sont quelque peu similaires aux programmes d'ajustement structurel des Etats, devraient s'étendre à d 'autres pays. Car les communes à l'instar des Etats souffrent aussi des problèmes de gestion. D'où la nécessité d'assainir les finances municipales par des ajustements qui permettent à ce que les fonds mobilisés ne servent pas à régler les dépenses de fonctionnement sans rapport avec l'amélioration du cadre de vie de la population. En définitive, une préoccupation s'impose. A quoi sert de mener cette rêf1exion sur la mobilisation des ressources si l'Etat ne met pas les garde- fous pour contrôler et optimiser les dépenses publiques locales. L'analyse des finances locales montre que les effets positifs attendus de l'accroissement des recettes sont fonctionnement souvent courant annulés au par l'augmentation détriment des des dépenses investissements. de Jacques 78 BAGUENARD titrait un chapitre décentralisation pourquoi faire ? ,,, de son livre 1 en ces termes« la Eh bien, on pourrait conclure notre développement par une autre interrogation du même genre : le renforcement des ressources des collectivités locales pourquoi faire ? C'est sur cette problématique sur la qualité de la dépense locale, corollaire nécessaire de la mobilisation des ressources que nous achevons notre propos. 1 J. BAGUENARD, La décentralisation, collection Que sais- je, PU.F 1996. p.7J 79 BIBLIOGRAPHIE A/ OUVRAGES BAGUENARD J.( 1996), La décerüralisation, collection que sais-je ?, PUF Paris, 124 p. BIWOLE Gilbert( 1985), L'institution communale au Cameroun, SOPECAM Yaoundé, 47 p. 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La carte communale du Cameroun(2004) Le communal, édition spéciale, FEICOM Yaoundé Les comptes administratifs des communes exercice budgétaire 2000/2001. 82 ANNEXES I- LES COMMUNES LES PLUS PAUVRES II IMPOTS SUR ROLES EXERCICE III DES TAXES COMMUNALES EXERCICE IV- DES RECETIES FISCALES EXERCICE V- RECETIES DE FONCTIONNEMENT EXERCICE VI - RECETIES NON FISCALES EXERCICE VII- DES RECETIES D'INVESTISSEMENT EXERCICE VIII- RECETIES TOTALES EXERCICE 83 ANNEXE 1 LES COMMUNES LES PLUS PAUVRES (exercice 2000/2001 (en terme de recettes budgétaires en F CFA) . ~ ·1~: ~:~~~~},~~~~EE:s~ - --.1 -~~;;~-~~ . ~ ÇRWAZA (EXTREME-NORD). . ~--+ - ~1~~~l~::~~~iNTR~=-·~=t3~:~ ' 6 CR LOLODORF (SUD) . 7 CR SOMALOMO (EST) 8 CR NDOBIANJLITTORAL) 9 CR FURU-AWA (NORD OUEST) I ! 7 615 98 __ . 7 766 663 ~- . ·--~---~-~1 9 4 644 . ~~~ 8 094 200 8 555 7511 Il 664 99~ 10 c.R. MAYO BALEO (ADAMAO.UA). 11 CR BANGOU (OUËST) i 11 890 64= 12 JCR GASCHIGA (NORD) J 17 160 479j Classement à partir des données tirées des comptes administratifs ANNEXE II IMPOTS SUR ROLES EXERCICE 2000/2001 1 2 3 4 Impôt libératoire ' Patentes Licences Centimes Additionnels Communaux TOTAL J Source : comptes administratifs 2 108 232 371 2 907 176 216 969 262 855 9 538 675 592 15 523 347 0 84 ANNEXE III TAXES COMMUNALES exercice 2000/2001 LA B 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 i 13 i 14 15 16 7 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 .. ~ c--~· ITa:x.es communale directes 1 ··~~·-·-·-· jTa:x.es communales indirec!~s~~-~~-~--·-·-·-· rraxe d'abattage :raxe d'insp~rtiotl~anitaire--··-~--···--·~-·-·--·-·· 393 754 176! . . ~- ' 1 39 756 90~ 2331877é 62 693 38E 1 124 346 09~ 410 772 772 . 224 945 19C !Droits de fourrières Droit d~ place sur les marchés Droits sur les permis de bâtir Droits d'occupation des parcs de stationnement 1 .. [)roits d'occupation Temporaire Voie Publics===+ _ _ _iL!!~ 35C taxe de stationnement 263 995 731 Taxe sur les spectacles . . . . . . . 23 507 3Hi 1 Droits de stade 1 301 241:. Taxe sur la publicité 102 536 75~ rraxes sur les lots urbains non mis en valeur 9 736 946 Droits de timbre 160 959 91€~ Redevance pour la dégradation des chaussées 33 722 42] Taxe de transhumance 17 854 824 J taxe de transit 55 147 542 ~ Taxe douanière municipale 4 149 80Ç Amende de simple police 37 928 55~ rraxes sur les armes à feu 545 321 4 134 673 rraxes foncières Taxe d'~.;:.c::.~1n1<::<::PmPnt 6 897 105 Taxes sur la pèche 93 175 Taxe sur les produits vivriers 160 OOJ: 1 Taxation immeuble 11 661 2~5 Taxe sur la certification des véhicules 212 821i J Liqueur naturelle licence 2 858 59C 1 360 gog Droit sur le bétail Droit de quai (moto} 1277~ ·~-· 1 1 1 TOTAL Source : comptes administratifs 3 067 576 0 85 ANNEXE IV RECETTES FISCALES (exercice 2000/2001) i 1 1 ! Il 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 Impôt libératoire ·-·-···· Patentes Licences ifaxes sur le [)~ail Centimes Additionnels Communaux Ïfaxes communale directes [faxe d'ab;;lthHYP Ïfaxe d'inspection sanitaire Droits de fourrières Droit de place sur les marchés Droits sur les permis de bâtir Droits d'occupation des parcs de stationnement Droits d'occ. Tempor. Voie Publics taxe de stationnement Ïfaxe sur les spectacles Droits de stade jraxe sur la publicité Ïfaxes sur les lots urbains non mis en valeur Droits de timbre ,Redevance pour la dégradation des chaussées jraxe de transhumance taxe de transit !faxe douanière municipale Amende de simple police Taxes sur les armes à feu Taxes foncières Taxe d'assainissement Taxes sur la pêche rraxe sur les produits vivriers Taxation immeuble Autres recettes fiscales Taxe sur la certification des véhicules Liqueur naturelle licence Droit sur le bétail extraction sable 1Droit de quai (moto} TOTAL Source : comptes administratifs 1 i i ··-~··-· ··~·--·~·--·~-·· 1 i 1 1 2 108 232 371 2 907 176 216 969 262 855 83 816 014 9 538 675 592 393 754 176 39 756 90 23 318 778 62 693 38_6 1 124 346 09 410772 773 224 945 19 47 946 350 263 995 731 23 507 319 1 301 24 102 536 7 9 160 959 916 33 722 423 17 854 824 55 147 542 4 149 800 37 928 553 545 321 4 134 673 6 897 10§ 93 175 160 000 11 661 265 99 338 816 212 825 2 858 590 1 360 900 121 500 1 277 450 18 774 199 37~i 86 ANNEXES V RECETTES DE FONCTIONNEMENT (exercice 2000/2001) llm pôt li})~~tQ_ire_ Patentes Licences Taxes sur le bétail 1 Centimes Additionnels Communaux jfaxes communale directes Taxe d'abattage Taxe d'inspection s~itaire iDroits de fourrières Droit de place sur les t11arc_!1és_ Droits sur les permis de bâtir 1 Droits d'occupation des parcs de stationnement Droits d'occ. Tempor. Voie Publics taxe de stationnement Taxe sur les spectacles Droits de stade Taxe sur la publicité Taxes sur les lots urbains non mis en valeur Droits de timbre Redevance pour la dégradation des chaussées i J'faxe de transhumance taxe de transit Taxe douanière municipale Amende de simple police 1 25 Produits de l'expl. du dom. et des services corn. '-26 Loyers des immeubles communaux 27 Cessions d'eau 28 Cessions d'électricité 29 Cession de garage 30 Cession des ateliers municipaux 31 Produit de la bibliothèque i 32 Retenues pour logements 33 Location des meubles 34 Concessions des empl, publicitaires 35 rrransport du personnel 36. Produits des cimetières ··-·· 37 Revenus de la gare routière 38 Prestation de services 39 Ristoumes sur produits de base 40 Ristoume sur vente de terrains domaniaux 41 Ristoumes forestières 1 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 1 1 1 42 43 44 45 46 47 ~--- Amendesprononcéesparlesjuridictionslcplc~~ives Avances de trésorerie Taxes sur les armes à feu !Taxes foncières rraxe d'assainissement h'axes sur la pêche 1 1 J 1 2 108 232 371 2 907 17{) 216 959 578 964 83 816 014 9 538 675 592 393 754 176 39 756 909 23 318 778 62 693 386 1 124 346 095 410 772 773 224 945 190 47 946 350 263 995 731 23 507 319 1 301 245 102 536 754 9 736 94.(5 160 959 916 33 722 42~ 17 854 82~ 55 147 542: 4 149 800 37 928 553 28 842 73~ 349 881 180 3 068 750 1 132 80Q 35 142 003 7 513 259 188 70_Q 5 135 296. 34 780 290 54 048 746 144 900 3 516 500 77 771 684 137 883 174 83 010 984 22551420 1 443 696 783 1 581 966 21_842 153 545 321' 4 134 673 6 897 105 93 175 87 63 64 Recettes imprévues Recettes d'ordre TOTAL Source : comptes administratifs 88 ANNEXE VI RECETTES NON FISCALES (exercice 2000/2001) 9 Location des meubles Concessions des emp1, publicitaires ransport du personnel_- - - - - - - Produits des cimetières 10 16 17 18 19 20 21 22 23 24 1 Ristourne sur vente de terrains domaniaux Ristournes forestières Amendes prononcées par les juridictions répressives Avances de trésorerie Exploitation carrière Frais lotissement Réserves affectées pour fonctionnement riveraine Remboursement Droit de bail 1 83 010 2 255 1 443 696 1 581 21 842 435 112 8 990 3 877 984 142 783 966 153 000 000 00 00 26 Revenus des porte-feuilles 27 Recettes imprévues 28 Recettes d'ordre TOTAL Source: comptes administratifs 5 079 722 84 89 ANNEXE VII RECETTES D'INVESTISSEMENT (exercice 2000/2001) 530 415 25 des biens communaux TOTAL 81 039 11 49 181 85 1 311 825 44 90 ANNEXE VIII RECETTES TOTALES (exercice 2000/2001) 1 !Excédents des ~c<-cllc:s sur les dépenses 2 !Reste à recouvrer 3 !Impôt libér;.ttoire 4 IP<li:_ei1tes 5 iTi c-Pn C"f' s 6 jTaxes sur le bétail 7 iCe 1es Additionnels Communaux 8 }faxes commnnAlP directes f- 1 1 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 ~- ! 3 013 396 543 1 393 5Çj_7 798 2 108 232 371 2 907 176 216 J 959 578 _9()~ 83 816 014 9 538 675 592 393 754 176 39756909 23 318 778 62 693 386 1 124 346 09$ 410 772 773 224 945 199 . ----: 47 946 350 i 263 995 7311 ·- ·--· 23 507 319 1 301 245 102 536 754 9 736 946 160 959 916 33 722 423 17 854 824 55 147 542 4 149 80C 37 928 553 i 28 842 73~ 349 881 18C ·-· 3 068 750 i 1 132 8Q_O 35 142 003 7 513 250 188 700 5 135 296 34 780 290 54 048 746 144 909 3 516 500 77 771 684 ·137 883 174 83 010 984. 22 551 420 1 443 696 78:3 267 419 019 383 770 202! 530 415 256 i lfaxe d'abattage jfaxe d'in :uull "Anitaire Droits de fourrières Droit de Elace sur les marchés Droits sur les Eermis de bâtir Droits d'occupation des parcs de stationnement Droits d'occ. TemEor. Voie Publics taxe de stationnement Taxe sur les ~ectacles Droits de stade Taxe sur la publicité Taxes sur les lots urbains non mis en valeur 'Droits de timbre !Redevance pour la dégradation des chaussées l'faxe de transhumance !taxe de transit Ffaxe douanière municipale Amende de simple police Produits de l'expl. du dom. et des services corn. Loyers des immeubles communaux Cessions d'eau Cessions d'électricité Cession de garage Cession des ateliers municipaux Produit de la bibliothèque ·-· Retenues _pour logements Location des meubles Concessions des empl, publicitaires lfransport du personnel Produits des cimetière Revenus de la gare routière --· Prestation de services Ristournes sur produits de base Ristourne sur vente de terrains domaniaux Ristournes forestières Em_prunts Subventions et avances allouées par l'Etat Subventions accordées par le FEICOM jPartirinAtinn et avances de source pu""'" Dons et legs ·-·-··-· Aliénation des biens communaux Amendes Erononcées Ear les juridictions réEressives Avances de trésorerie ---·· !Recettes imprévues · - - ···-··· Recettes d'ordre ··-·-··· !Taxes sur les armes à feu 1 + 1 1 1 i 1 i i •.--1- 81 039 1~ 49 181 850 1 581 966 21 842 1531 1 2 210 303- 638 ·561 114 728 545 321 -- 91 véhicules 91 ANNEXES IX TABLEAU COMPARATIF DES ANCIENS ET NOUVEAUX TAUX DES TAXES COMMUNALES INDIRECTES TAXES~~~;!~-· --=r~::~:::~!:R,'.~~· 771220 1 1400 F par tête et par jour 1000 F par tête et par jour 1000 F par tête et par jour 3000 F par jour et/ véhicule 2000 F par jour et/ véhicule [---DE at.'1r~~~~~ti~N DES _ 1OO_E_par jOIJ!_~ar obje~------- · _1.9..QQ_E_par jour_~.j)§~~~:-. _ _ ~ 1000 par mois 2000 par mois 3000 par mois 4000 par mois 5000 par mois 6000 par mois 7000 par mois 8000 par mois 9000 par mois 10000 par mois 11000 par mois 12000 par mois 15000 par mois 400 F par tête de bétail , 250 F par tête de bétail -,. - porcins ovins _Elt_~':!ll_s_ _ ~·~ 00::-:0::c:I=Ts=-=D=E-==FOURR lERE - gros bétail - petit bétail - chiens, chats, singes - camions et engins lourds 1 autres véhicules BOUTIQUES DANS LES MARCHES -jusqu'à 4 m 2 2 -de 4,01 à 6m 2 -de 6,01 à 8m -de 8,01 à 10m2 2 -de 10,01 à 12m -de 12,01 à 14m2 2 -de 14,01 à 16m 2 -de 16,01 à 18m 2 -de 18,01 à 20m 2 -de 20,01 à 22m 2 de 22,01 à 24m 2 - de plus de 26 m 180 F par tète de bétail 125 F par tête de bétail 1~oo:7!~=~~:~.:~~~~!o~' 5000 F par tête et par JOUr 2000 F par tête et par jour 2000 F par tête et par jour 10000 F par jour et/ véhicule 5000 F par jour et/ véhicule 1 · 1 1 1 5000 par mois 10000 par mois 15000 par mois 20000 par mois 25000 par mois 30000 par mois 35000 par mois 40000 par mois 45000 par mois 50000 par mois 55000 par mois 60000 par mois i Droits sur les permis de batir EN MATERIAUX PROVISOIRES Comme rurales : 1.000 francs (pour les constructions situés dans le centre urbain de ces communes) Communes urbaines 1. 500 francs à l'usage d'habitation personnelle Communes rurales: 1000 francs Communes urbaines : 2000 francs 1% de la valeur de la construction cette valeur est appréciée sur la base du devis estimatif approuvé par les services techniques communaux ou le cas échant, ceux en tenant lieu CONSTRUCTIONS ET -à l'usage locatif, commercial, artisanal AMENAGEMENTS IMPORTANTS ou industriel. EN MATERIAUX DEFINITIFS. Communes rurales : 0,5 % de la valeur de l'immeuble. Communes urbaines : 01 % de la valeur , de l'immeuble. , -Centres urbains:· 50 F par m2 ét·par--r--2-600 par jour/m 2 ·-· jour le défaut d'autorisation ou la DROITS D'OCCUPATION - Zones rurales : 30 F par m2 et par jour minoration de la surface occupée TEMPORAIRE DE LA VOIE entraîne le patement d'un droit PUBLIQUE 2 supplémentaire de 2000 francs par m , et ar ·our a) Taxe-=d.;-e-s-:t-at:-:-io_n_n_e_m_e-.n7t -:- - - - - j a) Taxe de stationnement: Taxis . 5.000 francs par trimestre et par Taxis : 1. 000 francs par trimestre et tax1 par taxi Bus : 7. 000 francs par trimestre et par Bus · 15.000 francs par trimestre et bus parbus TAXE ET DROITS D'OCCUPATION DES PARCS DE Les droits de stationnement sont fixés STATIONNEMENT b) Droits d'occupation des parcs de à 1. 000 francs par jour et par véhicule stationnement pour camions camionnettes et cars Cars : 10.000 francs par trimestre et par car · 9.000 francs par tnmestre et 92 Les spectacles, les bals et autres lle-tarlf de la taxesuries-~--~ réjouissances, organisés, soit , divertissements habituels est fixé habituellement, soit occasionnellement, en fonction du type de dans le but lucratif, sont soumis à une divertissement par délibération du taxe sur les spectacles, fixées à 10% conseil municipal et son taux du montant des recettes brutes maximum est de 100.000 francs par ; réalisées par les organisateurs trimestre et par établissement i ' TAXE SUR LES SPECTACLES Le tarif de la taxe sur les divertissements occastonnels est fixé en fonction du type de divertissement par délibération du conseil municipal et son taux maximum est de 50.000 francs par journée de représentatiOn --j c--------------------·--·-----t--:-:--:::c--·-·---·--·-·-·-·-·-·--· 1) Communes urbaines j1) - Communes urbaines 1 - panneaux-réclames, calicots · panneaux-réclames, calicots enseignes lummeuses: 1.500 Flan, par ensei~nes lumineuses: 1.500 Flan, 2 TAXE SUR LA PUBLICITE: TAXE POUR LA DEGRADATION DES CHAUSSEES m et par face: par m et par face 1 véhicules avec diffuseur ' véhicules avec diffuseur a) non-résidents. 1.000F/jour et par a) non-résidents: 1.000Fijour et par véhicule véhtcule b) résidents: 30 OOOFian et par b) résidents : 30.000Fian et par véhicule véhicule - véhicules sans diffuseur - véhicules sans diffuseur a) non-résidents: 100 Fljour et par a) non-résidents: 100 Fljour et par véhicule véhicule b) résidents: 10.000 Flan et par b) résidents: 10.000 Flan et par véhicule véhicule - sonorisation des magasins · 500 sonorisation des magasins : 500 F/jour. Fljour. 2}- Communes rurales - panneaux-réclames, calicots enseignes lumineuses: 1.000 Flm2, par an et par face véhicules avec diffuseur a) non-résidents : 200 Fljour et par véhicule b) résidents· 20.000Fian et par véhicule véhicules sans diffuseur a) non-résidents : 50 Fljour et par véhicule b) résidents : 5.000 Flan et par véhicule - sonorisation des magasins : 200 Fljour. 1) route bitumée 4.500 Flm2 2} tranchée route de terre 1.500 Flm2 3) ornière route de terre1.500 Flm2 4) dégradation causée par un engin à chenilles roulant sans porte-char 2} Communes rurales - panneaux-réclames, calicots enseignes lumineuses : 1. 000 F1m2, par an et par face - véhicules avec diffuseur a) non-résidents: 200 Fljour et par véhicule b) résidents: 20 OOOFian et par véhicule - véhicules sans diffuseur a) non-résidents: 50 Fljour et par véhicule b) résidents : 5.000 Flan et par véhicule - sonorisation des magasins : 200 1 , F/jour. J route enrobée grave bitume 90.000 1 F/m2 route revêtue de bitume 45.000 Flm2 route de terre 15.000 F/m2 1 dégradation causée par un engin à chenilles roulant sans porte-char : - route bitumée 5.000 F/m2 3.000 Flm2 - route de terre 2.000 route bitumée 1-------------------------1' _-_cr_,o:...:u::..:.te-"-"d.cce...::t-=-e'-rr-=-e~--- ___.!. 000 F1m2 F/m2 les taux de taxes de transhumance sont iestaux de taxes de trans-t1um-a;:;ce-l fixés dans les limites maximales cisont fixés dans les limites maximales 1 après· ci-après : bovins et équins. 500F par tête ! bovins et équins . 500F par tête ovins et caprins. 120F par tête i ovins et caprins : 120F par tête TAXE DE TRANSHUMANCE ET TRANSIT Les taux de la taxe de transit sont fixés Les taux de la taxe de transit sont fixés dans les limites maximales cidans les lim1tes maximales ci-après : -bovins etéquins150 F/tête après • ovins et caprins 80 F/tête bovins et équins150 F/tête -ovins et caprins 80 F/tête 1 93 DEDICACE .................................................................................................. . REMERCIEMENTS........................................................................................ SIGLES ET ABREVIATIONS.......................................................................... SOMMAIRE .................................................................................................... AVANT-PROPOS .................................. , ......................................................... INTRODUCTION GENERALE.......................................................................... A/ GENERALITES.................................................................................. B / OBJET DE L'ETUDE....................................................................... Cf DELIMITATION DE L'ETUDE............................................................. D/ INTERET DU SUJET......................................................................... E/ PROBLEMATIQUE.................................................................. .. ... . .... F / OBJECTIFS DE L'ETUDE.................................................................. Gj APPROCHE DU SUJET..................................................................... H/ METHODE..................................................................................... 1 / PLAN DE L'ETUDE............................................................................ III IV 1 2 4 4 4 5 5 7 7 7 7 9 PREMIERE PARTIE : LA FAIBLESSE DES RESSOURCES FINANCIERES COMMUNALES........................................................................ 10 CHAPITRE 1 : LE PANIER DES RESSOURCES FINANCIERES COMMUNALES....................................................................... 11 SECTION 1 : LE PROBLEME DE LA CLASSIFICATION DES RECETTES ................................................................. 11 §1- L'ancienne contexture budgétaire......................................................... 12 A/Le classement des recettes selon l'ancienne contexture ................... :-..... 1/Les recettes des exercices antérieurs................................................. a/ Les excédents des recettes...................................................... bjLes restes à recouvrer. ............................................................ . 2/Les recettes propres à l'exercice ...................................................... . B/ Les lacunes de cette contexture ...................................................... . 12 12 12 13 13 14 § 2 -La nouvelle nomenclature .................................................................. . 14 A/ La distinction entre recettes de fonctionnement et celles d'investissement .................................................................... . ,. . d d' . . B/L Interet e cette IStinction ............................................................ . 14 15 SECTION II : LES RECETTES DE FONCTIONNEMENT ............................... . 15 §1- Les ressources fiscales ........................................................................ . 16 17 17 17 17 18 ~ A/ Les impôts perçus sur rôles ............................................................ . 1j Les centimes additionnels communaux ............................................ . a- Définition des CAC ................................................................. . b~ La nature juridique des CAC .................................................. . 2/ La Patente ..................................................................................... . 94 3/l'impôt libératoire.............................................................................. 4/ Les contributions des licences ............................................................ B/ Les Taxes......................................................................................... 1/ Les taxes communales directes.......................................................... 2/ Les taxes communales indirect~s....... ...... ........ ... ............................. 18 18 19 19 20 § 2- Les recettes non fiscales ...................................................................... 21 A/ Les Produits de l'exploitation du domaine et des Services municipaux.................................................................... B/ Les autres ressources non fiscales..................................................... 1 /Les produits de l'aliénation des biens communaux. ............................ 2/ Les recettes imprévues...................................................................... 3/ Les recettes d'ordre........................................................................... SECTION III : LES RESSOURCES D'INVESTISSEMENT............................... 21 22 22 22 23 23 § 1- Les Subventions d'équipement et d'investissement.............................. 23 § 2- Les emprunts......................................................................................... 24 CHAPITRE 2: LE CONSTAT DE LA FAIBLESSE DES RESSOURCES FINANCIERES DES COMMUNES .......................... "·····--·········· 26 SECTION 1 : LA FAIBLESSE DES RESSOURCES FINANCIERES DES COLLECTIVITES LOCALES AFRICAINES : UN CONSTAT GENERAL................................................................................ 26 § 1- Une littérature abondante sur la question ............................................. 26 § 2- Tous les types de communes sont concernés....................................... 27 SECTION II : LA FAIBLESSE AU REGARD DES INDICATEURS MACRO- ECONOMIQUES ........................................................ 27 § 1- La faiblesse des ressources par rapport au Produit intérieur brut et aux ressources budgétaires de l'Etat.................................. 27 A/ Le rapport avec le PIB................... ... ... .. .. . . . .. .. . .. .. . . .. .. . . ... . .. .. .. .. .... .. .. .. . 27 B/ Le rapport avec le produit local brut.................................................. 28 § 2- Le rapport avec les ressources budgétaires de l'Etat . .. . . .. . .. . . . .. . . .. . .. . . . . .. 28 § 3- Le rapport avec la population................................................................ 29 SECTION III : LA FAIBLESSE DES RESSOURCES PAR RAPPORT AUX BESOINS DE FONCTIONNEMENT ET D'INVESTISSEMENT.................................................................................... § 1- L'inadéquation entre les moyens et les compétences des collectivités locales............................................................................... 29 § 2- Le difficile accès des populations aux services 29 29 95 sociaux de base ........................................................................................... . CHAPITRE 3: LES CAUSES DE LA FAIBLESSE DES RESSOURCES FINANClERES DES COLLECTIVITES LOCALES.................... 33 SECTION 1 : LES CAUSES LIEES A L'ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE ET INSTITUTIONNEL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 33 A/ L'environnement économique national.............................................. 33 11 La crise économique.......................................................................... 33 2/ L'Etat sous ajustement structurel. ............. .......... ............................. 33 8 j L'environnement économique local.. .................................................. 34 1/ L'absence d'études sur les économies locales ..................................... 34 2 j La faiblesse des économies locales..................................................... 34 3 j La faiblesse des prélèvements fiscaux au profit des communes : Cas des villes de Douala et de Yaoundé.......................... 35 §1- Les causes liées à l'environnement économique................................... §2- Les causes liées à l'environnement institutionnel et politique.............. A/ Une décentralisation inachevée......................................................... 8/ Un mouvement associatif peu efficace................................................ 1 j L'absence d'une association des élus locaux........................................ 2/ Un mouvement associatif divisé .......................................................... Cf Les obstacles législatifs et réglementaires.......................................... 1/ L'affection des impôts et taxes peu rentables aux communes. ............ 2/Les taux maxima des taxes communales relativement bas.................. Cf Le problème de la chaîne fiscale......................................................... -1 j les communes absentes des opérations d'assiette et de recouvrement... 2/ Les difficultés d'accès aux ressources................................................. D1 Le problème de l'unicité de caisse..................................................... 11 Définition......................................................................................... 2/Les avantages de l'unicité de caisse................................................... . 3/ Les inconvénients du principe : Le versement irrégulier et tardif par l'Etat des recettes dues aux communes................................................... E/ Les insuffisances du régime juridique des concours de l'Etat.............. 35 35 36 36 36 37 37 37 38 38 38 39 39 39 39 40 SECTION II : LES CAUSES LIEES AUX DIFFICULTES DE MOBILISATION DES RESSOURCES............................................................... 40 § 1- Le problème de formation et qualification du personnel.......................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 § 2- Les problèmes d'organisation et de management ................................... 41 § 3- La perte des recettes.............................................................................. 42 1/ L'incivisme fiscal............................................................................ 42 21 L'indélicatesse des élus et des agents communaux.............................. 42 3/ Le fait de l'Etat................................................................................. 43 96 § 4- Les bas taux des recettes votés par le conseil municipal................... 43 § 5- Autres problèmes.................................................................................. 43 A 1 Les difficultés de communication..................................................... B/ Les conflits de limites territoriale entre communes............................. 11 En zone rurale................................................................................. 2/ En zone Urbaine cas particulier: des communautés urbaines de Douala et Yaoundé............................................................. La dotation générale de fonctionnement..................................................................................... 43 44 44 44 44 DEUXIEME PARTIE: LE RENFORCEMENT DES RESSOURCES FINANCIERES DES COLLECTIVITES LOCALES............. 46 CHAPITRE I: L'AMELIORATION DES RESSOURCES INTERNES................. 47 SECTION 1: L'OPTIMISATION DU RENDEMENT DE L'EXISTANT............... 47 § 1- une volonté politique du gouvernement................................................. 48 § 2- des acteurs locaux plus efficaces ............................................ :.............. A/ Les élus et le personnel communal.................................................... 1/ Une volonté politique des élus locaux................................................. 2/ Une association des pouvoirs locaux efficace ....................................... B/ Du personnel formé à la technique fiscale.......................................... Cf La collaboration et la synergie entre les différents acteurs .................... D1 Des moyens matériels et financiers adéquats ......................:............... E/Les primes d'encouragement au résultat.. ............................................ F 1 L'action du comité national des impôts locaux.................................... 48 48 48 49 49 50 50 50 51 § 3- Une politique ,:1 élargissement de l'assiette fiscale................................ 51 A/ La sensibilisation des contribuables................................................... B/ L'étude du potentiel fiscal................................................................ Cf Le recensement et l'identification des contribuables........................... D1 La direction par objectif.................................................................... E 1 Les réunions d'évaluation périodiques................................................ 51 52 52 52 53 11 Les réunions d'évaluation internes..................................................... 53 2/ Les réunions d'évaluation externes..................................................... 53 § 4- Le détachement des communes de la chaîne fiscale du trésor public : la rupture du 11 dogme n de l'unicité de caisse ..................................................................................... 53 A/ Les raisons de ce détachement ........................................................... 54 11 Les rapports financiers inégalitaires entre l'Etat et la commune ...................................................................... 54 2/La crise des finances publiques nationales et 54 97 locales ................................................................................................. . B/La mise en œuvre de ce détachement. ............................................ . 11 Une décennie de c< combat •• ................... .... .. ................................... 21 Le décret de 1994.......................................................................... 3 j Le mécanisme de la séparation ,de caisse......................................... a- Au niveau de la procédure..................................................... b-Au niveau de la trésorerie...................................................... c- Les effets de cette séparation de caisse................................... 11 Une solution à l'opacité et au manque de transparence dans la gestion des ressources des communes........................................................... 2/ L'accès plus facile aux ressources................................................ § 5- La revalorisation des taux d'imposition............................................. A/ Une question sensible..................................................................... B/ L'action réglementaire.................................................................... Cf L'action du conseil municipal......................................................... D / Eviter les distorsions en matière fiscale.......................................... § 6- La redynamisation de l'économie locale............................................. A / L'emploi des jeunes....................................................................... B j L'aide au développement économique local...................................... 54 55 56 56 56 56 56 57 57 57 58 58 58 59 59 59 § 7- L'élaboration d'une documentation cadastrale à but financier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 SECTION 2 : RECHERCHE DE NOUVELLES SOURCES DES RECETTES................................................................................................ 60 § 1- Les préalables.................................................................................... 60 § 2- L'affectation totale ou partielle du produit des recettes fiscales étatiques aux collectivités locales............................. 60 CHAPITRE II :LE RENFORCEMENT DES RESSOURCES EXTERNES............. 63 SECTION I : LES SUBVENTIONS ET LES DOTATIONS PUBLIQUES................ 63 § 1- le soutien irremplaçable de l'Etat...................................................... 63 63 A/ Justifications................................................................................. 11 Au regard de ses moyens comparativement à ceux des communes.......................................................................................... 2/ Le souci d'une politique d'aménagement du territoire............................................................................................. Bj L'effectivité de cet appui................................................................. 11 Les transferts financiers :L'expérience historique des subventions Petit Equipement Rural (PER) .. .. ...... .... ..... ................. 2 j L'action du Ministère de la ville................................................... a- genèse de la création du MINVILLE.............................................. ... 63 63 64 64 64 64 98 b- L'intervention dans les villes de plus de 100 000 habitants.......................................................................................... c- Mais une injustice pour les collectivités de moins de 100.000 habitants.......................................................................................... d- Une entorse à la dynamique décentralisatrice............................................................................ 2/ L'Etat emprunte auprès des bailleurs de fonds extérieurs et fait des dons à certaines collectivités............................................................ §2- Des subventions accrues du FEICOM.................................................. A/ Rappel des missions du FEI CO M..................................................... B/ Les facteurs d'accroissement des ressources du FEICOM................... Cf La réduction des charges de fonctionnement.................................... 64 65 65 66 67 67 67 67 SECTION Il : UNE SOLIDARITE INTERCOMMUNALE RENFORCEE.............................................................................................. 68 § 1- La péréquation à travers les fonds propres du FEICOM......................... 68 69 A/ La gestion des CAC........................................................................... 69 1/ Avant 1995........... .. ..... ..... ......... ... ......... ...... ...... ...... ...... ...... ........ ... . . 69 ·2; Après 1995................. ...... .. ....... ... .. . ... .. ...... ... .... ..... ............. ........ ... .. 69 B/ L'élargissement de la péréquation à d'autres ressources: L.es cas des redevances Forestières......................................................... 71 § 2- La péréquation à travers les centimes additionnels communaux......... SECTION Ill : LES RECOURS AUX EMPRUNTS .......................... . § 1- _La nécessité de recourir à l'emprunt................................................... §2- 72 72 La préparation des communes à l'emprunt........................................... 72 A/ 1/ 2/ B/ La culture de l'emprunt ..................................................................... La préparation Psychologique............................................................ La préparation matérielle ................................................................. .' Une bonne gestion des finances locales.............................................. 72 72 73 73 74 A/ Au niveau nationaL......................................................................... 74 1/ Le FEICOM....... ....... ..... ...... ....... ...... ...... ........ ... . . ....... .... .. .......... .. ..... 74 2/ Les banques commerciales ................................................................ 74 B/ Les bailleurs de fonds internationaux: le cas de la Banque Mondiale. .. .... .... ... ............. ... .. ... ... .... ......... ..... ...... .. 75 § 2- Les organismes de prêts.................................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CONCLUSION GENERALE........................................................................... 76 BIBLIOGRAPHIE.......................................................................................... 79 ANNEXES................................................................................................... 82 99 I - LES COMMUNES LES PLUS PAUVRES............................................. II- IMPOTS SUR ROLES .......... ....... .. . .. ........ .. .. ... . ... ... .. ... .... .. . ... .. .... .. ... III- DES TAXES COMMUNALES . . ......... .. ...... .... .. . ... . . ....... ...... .. ... . ......... IV - DES RECETTES FISCALES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . V - RECETTES DE FONCTIONNEMENT . . .. . ... . . . .. . .. . . . . ... ... .. ... ... ... . .. ... ... . .. VI - RECETTES NON FISCALES . . .. ... .. . . . ... . .. . .. . .. . ... . . .. . . .. . .. . ... .. ... .... ....... VII - DES RECETTES D'INVESTISSEMENT . . . . . . . . . . .. . . . . . .. . .. . . . . . . . . . ... . ... .. ..... VIII - RECETTES TOTALES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IX- TABLEAU COMPARATIF DES ANCIENS ET NOUVEAUX TAUX DES TAXES COMMUNALES INDIRECTES...................................................... 83 83 84 85 86 88 89 89 91