centre recherche sur diaspora armenienne

Transcription

centre recherche sur diaspora armenienne
Plaquette Final+forme_Mise en page 1 25/04/12 11:45 Page2
Pourquoi
un Centre National de la Mémoire Arménienne ?
epuis bientôt un siècle, les Arméniens en diaspora luttent
pour que leur culture, leur histoire, marquées par le drame du
génocide de 1915, ne disparaissent pas et soient transmises
aux générations futures ainsi qu'aux citoyens des pays dans lesquels ils vivent.
D
Cette diaspora de 7 millions de personnes a besoin d'institutions véhiculant cette mémoire, qui sachent
valoriser et faire connaître, au plus
grand nombre, sa spécificité, et
mettre en perspective le rapport du
particulier à l'universel.
Le génocide de 1915-1918 a en effet éliminé les deux tiers de la population
arménienne de l'Empire ottoman et a déraciné cette culture trimillénaire qui
y fleurissait. L'exode, ainsi que l'effacement historique, culturel et
territorial arméniens, ont engendré, dans la conscience collective des
survivants et de leurs descendants, un véritable traumatisme.
Au déracinement s'est ajoutée une "déculturation" amplifiée par une politique
de négation du génocide, officialisée depuis l'instauration de la République
turque (1923). Ce négationnisme est vécu par les descendants des rescapés
comme un « second génocide». Il en a résulté des difficultés pratiquement
insurmontables dans la transmission de l'héritage culturel arménien.
Toutefois, les Arméniens cherchent à initier des dynamiques « d'intégration
créatrice » permettant de combiner leurs imaginaires d'origine et ceux de
leur terre d’accueil, au bénéfice
des deux cultures.
Au-delà des valeurs universelles
de la République française, avoir
intégré ses racines, connaître son
histoire, celle de l'exode de ses
aïeux, leur mode d'intégration,
aident à vivre sereinement une
double culture.
C'est pourquoi le Centre National de la Mémoire Arménienne se propose de
créer, dans le cadre de l'espace public, une dynamique de valorisation, de
partage de connaissances, de réflexions et de recherches, pour promouvoir la culture arménienne dans un contexte d'échanges interculturels.
Il s'agira également de restituer aux populations d'origine arménienne
de France et d'Europe leur capacité de transmission historique et culturelle.
e l'esprit »
d
lle
e
in
nt
e
s
la
t
s
e
re
oi
ém
« la m
Situé à Décines, sur les lieux historiques d’immigration et d'organisation des
Arméniens de la région Rhône-Alpes, le Centre National de la Mémoire Arménienne
a pour vocation de collecter, archiver, valoriser l'histoire et la culture millénaire
des Arméniens pour la préserver et la transmettre.
Son public : les Français d'origine arménienne, les chercheurs, les étudiants,
les universitaires, les professeurs d'histoire et de sociologie à la recherche de
ressources pédagogiques et toutes les personnes curieuses de culture et d'histoire.
Pour tous, le CNMA offrira un pôle de ressources constamment réactualisé
et validé par un comité scientifique garant de sa qualité.
Conçu par l'équipe de la Maison de la Culture Arménienne dès 2006, le CNMA
est le fruit d'une longue réflexion des acteurs de la communauté arménienne,
désireux d'inscrire leur histoire dans celle de la République française.
Comme le suggère l'alphabet arménien qui orne son bâtiment, le CNMA souhaite
devenir un lieu pédagogique incontournable.
Ce projet a pu voir le jour grâce au soutien financier de la Région Rhône-Alpes,
du Département du Rhône, du Grand Lyon, des villes de Décines et Meyzieu,
de la Fondation Bullukian, de la population et grâce au concours du Ministère
de la Culture.
32, rue du 24 avril 1915
69150 Décines
Tél. 04 78 49 90 42
Contacts
Katia Boudoyan
Daniel Meguerditchian
[email protected]
www.cnma.fr
Graphisme : Rémy Sirope - Conception & réalisation : Publi Concept - www.publiconceptlyon.fr
William Shakespeare
Trois millénaires de culture ;
une histoire contemporaine
marquée par l’exode,
les migrations et
des pratiques culturelles
diasporiques en France
et en Europe.
Plaquette Final+forme_Mise en page 1 25/04/12 11:45 Page3
Rester
soi en
devenant autre
Activités
du Centre National de la Mémoire Arménienne
ou l'intégration créatrice.
e génocide de 1915-1918 a non
seulement éliminé dans l'Empire
ottoman les deux tiers de la population
arménienne mais a également éradiqué
l'originale culture d'Arménie occidentale qui
s'est construite durant près de trois millénaires
sur le plateau arménien.
L
L'exode, ainsi que le triple effacement historique,
culturel et territorial arméniens, a engendré dans la
conscience commune des survivants et de leurs
descendants un trauma et une perte de sens
collective : il y a donc un risque préjudiciable de gel
du deuil qui supprime la conscience de cette privation.
La prévention de ce péril nécessite, d’une part la
reconnaissance témoignée qui induit la confiance,
le respect et l’estime de soi, et d’autre part,
la construction d'une identité collective vivante « rester soi en devenant autre » - combinant
le désir de continuité de la culture d'origine et la
réceptivité aux différences nées de rencontres avec
d'autres peuples.
Afin de favoriser le lien générateur de sens entre
le passé, le présent et le futur, le CNMA a établi
son programme d'activités sur le schéma de
l'« intégration créatrice ». Ce modèle de la consolidation psychique et sociale permet d'associer
les deux appartenances d'origine et d'accueil à
travers leurs imaginaires socioculturels respectifs,
pour aboutir à une « co-création de sens » au bénéfice
des deux cultures.
Cette approche positive écarte la ghettoïsation de
repli (oubli du présent) et l'assimilation de déni
amnésique (oubli des origines).
Le Centre National de la
Mémoire Arménienne
propose donc :
- de s'adresser aux citoyens français et européens ayant un sentiment d’appartenance ou
d'attachement à cette culture engagée à différentes périodes de son histoire dans un processus
de civilisation.
- de susciter un intérêt collectif déterminant et de
créer des conditions optimums pour la réappropriation de l'histoire et de la culture arméniennes
dans un contexte d'échanges interculturels.
- de restituer à cette population sa capacité de
transmission, à travers ses connaissances et ses
traits d'identité culturelle plurielle.
En conséquence,
les missions du CNMA
sont les suivantes :
1. Collecter, inventorier et décrypter les archives
et les documents afin de rendre compte de
la réalité du passé arménien avec toutes
ses conséquences.
Retracer la présence arménienne et son évolution
socioculturelle en France et en Europe.
2. Transmettre aux populations européennes
d'origine arménienne et diffuser aux citoyens
des États de l'Union ces connaissances sur l’histoire,
l'exode, les migrations et les pratiques culturelles
diasporiques, par, entre autres, la création
d’un centre d’enseignement supérieur d’histoire,
de langue et de culture arméniennes.
3. Contribuer à la prise de conscience, et au respect,
par tous, des valeurs de la diversité culturelle ;
ceci en particulier à travers la création des conditions
nécessaires à l'épanouissement de la culture
arménienne dans le cadre d’échanges interculturels
européens, équilibrés entre les partenaires.
2. Études et recherches
1. Base documentaire
et réseau européen
-
-
-
Mise en place du centre de documentation :
bibliothèque (dont une partie en prêt),
photothèque, vidéothèque concernant les
thématiques arméniennes contemporaines,
dans les domaines historique, mémoriel,
migratoire, social, sociétal, culturel, artistique
et traditionnel. Le champ documentaire
s’étendra à toute la zone géographique,
aux nations et peuples voisins de
l’Arménie historique.
Enrichissement permanent des sources
documentaires du CNMA en langues française,
arménienne, anglaise, russe, turque et
arabe, langues maitrisées par le personnel
du Centre.
Développement d'un réseau documentaire
européen numérisé des centres partenaires
sur les thématiques du CNMA.
-
-
Recueillir des témoignages, collecter et
préserver les traces de l'histoire de la présence
arménienne en France et en Europe, ainsi
que celles de son évolution socioculturelle
et artistique.
-
Faire partager et vivre cet héritage en le mettant
en perspective avec des questions de société
actuelles.
-
-
Approfondir la recherche sur les thèmes
suivants : histoire, culture, arts, traditions,
sociologie, massacres, génocide, exodes
arméniens du XIXe siècle à nos jours,
en insistant sur les conséquences individuelles
et collectives aux niveaux psychique (trauma
collectif...), identitaire, social, culturel, etc.
-
-
Élaborer, dans le cadre « comment enseigner
les génocides du XXe siècle », une approche
pédagogique explicitant la redoutable
singularité de la violence génocidaire et les
spécificités de chacun de ces crimes.
appropriée. À cette fin, définir avec
des spécialistes les meilleurs modes de
communication et d'acquisition de ces savoirs.
3. Activités
en direction du public.
Analyser l'évolution complexe, en Europe et
plus particulièrement en France, des identités
culturelles, individuelles et collectives, des
Français d’origine arménienne : acculturation,
« déculturation », mémoire collective transgénérationnelle, réinterprétation des cultures,
intégration, pluri-identités, créativité culturelle,
perturbations psychiques...
Mettre en œuvre, avec le soutien de l'UNESCO,
de l'Union Européenne et de la France,
les procédures pour une diffusion effective
de la culture arménienne en France et
en Europe, en interaction avec les autres
cultures de proximité afin qu'elles
s'enrichissent mutuellement.
Déterminer, via une étude pluridisciplinaire,
les moyens à mettre en œuvre afin d'intéresser
les Français d'origine arménienne (enfants,
adolescents, adultes) à acquérir des
connaissances sur l'histoire, la langue et
la culture arméniennes.
-
Mettre à disposition les différents documents
(ouvrages, photos, films...) en réseau,
via des ordinateurs ou en consultation dans
la salle de lecture, et en prêt pour certains
ouvrages.
-
Créer une exposition permanente : histoire
et culture arméniennes contemporaines,
génocide, exode, dynamiques migratoires
et pratiques socioculturelles en France et
en Europe.
-
Proposer deux expositions temporaires
annuelles.
-
-
Organiser onze conférences-débats et/
ou évènements culturels en partenariat avec
des institutions culturelles sur des sujets
en lien direct ou indirect avec les thématiques
du Centre. Invitation d'experts, de chercheurs
et de spécialistes.
Transmettre et diffuser les thématiques du
Centre grâce à une médiation culturelle
informatique, sécurité, gestion des fournitures
et du petit matériel, entretien des locaux, etc.
-
-
Solliciter la création, par le Ministère français
de l’Éducation Nationale, d’une filière
universitaire et d’un corps professoral pour
l'histoire, la langue et la culture arméniennes.
L'objectif est de préparer des professeurs
pour les écoles, collèges, lycées, maisons
de la culture arménienne et de dispenser
des cours de civilisation arménienne dans
l'enseignement supérieur.
4. Services
généraux,
communication
et finances.
-
-
Communication : plan de communication
pour les manifestations, études, collectes ;
gestion quotidienne d'un site web ; éditions
de brochures pour les études et articles.
Équipe logistique : maintenance technique,
Services administratif et comptable : secrétariat,
comptabilité, administration générale.
Personnel en déploiement optimal :
3 documentalistes pour la base documentaire
et le réseau,
2 historiens pour les études et recherches,
1 sociologue pour les études et recherches,
2 psychosociologues pour les études et recherches,
1 spécialiste de la civilisation arménienne,
1 spécialiste pour expositions et conférences,
3 techniciens pour la logistique,
1 spécialiste de la communication,
1 administratif.
15 personnes au total dont un certain nombre
en temps partiel.
Coût annuel du fonctionnement
du Centre en déploiement optimal :
Salaires et charges : 383 000 € (70 %)
Autres dépenses : 163 500 € (30%)
Coût annuel total : 546 500 € (100%)