Bioactualités 6|2015

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Bioactualités 6|2015
6 |15
JUIL
ACTION
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Démarrage réussi
avec UFA 455-4
• Adaptation précoce à l'alimentation solide
• Moins de pertes de porcelets
• Décharge la truie
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Éditorial
Nouveaux créneaux commerciaux
en mains des producteurs
Internet et les médias sociaux ont ouvert ces dernières années
de nouvelles voies et possibilités pour la vente directe. Ils permettent de communiquer efficacement et directement avec les
clientes et les clients pour organiser les ventes. La distance géographique entre le producteur et le consommateur perd en importance. Les exemples présentés à la page 19 de ce numéro pour
le secteur de la viande offrent des solutions pour des défis spéciaux dans l’agriculture. Les gérants de www.kuhteilen.ch arrivent
par exemple à vendre des bovins entiers à des clients directs en
moins d’une semaine, et cela avant même que les bêtes soient
abattues.
Dans les deux cas présentés ce ne sont en fait pas les producteurs qui font eux-mêmes la vente directe mais des tiers, ce qui
fait tout de même courir le risque de créer de nouvelles structures
commerciales intermédiaires avec leurs marges et leurs coûts administratifs. Dans certains cas, par exemple pour les boutiques en
ligne, une reprise par de grosses structures commerciales comme
les grands distributeurs du commerce de détail n’est pas totalement exclue en fin de course. La vente directe a cependant pour
objectif principal que les gains de marges et les bénéfices des plusvalues créées – que ce soit dans l’écologie, la régionalité ou la durabilité sociale – reviennent aux producteurs.
Les initiatives «Mein Schwein» (Mon Cochon) ou «Kuhteilen»
(Partager une Vache) montrent à quoi la vente directe de la jeune
génération pourrait ressembler, mais les producteurs doivent aussi s’activer eux-mêmes et développer des idées pour utiliser les
nouveaux médias pour la vente directe.
Markus Spuhler, Rédacteur en chef
Impressum
24ème année 2015
Bioactualités: 10 numéros par an
Numéros doubles: décembre/
janvier et juillet/août
Magazine en allemand: Bioaktuell
Magazine en italien: Bioattualità
Tirage
Allemand: 6846 exemplaires
Français: 765 exemplaires
Italien: 316 exemplaires
(Certifié WEMF en 2014)
Distribution: Aux producteurs et
preneurs de licences Bourgeon
Abonnement annuel Fr. 53.–
Abonnement pour l’étranger Fr. 67.–
Éditeurs
Bio Suisse, Peter Merian-Strasse 34,
CH-4052 Bâle
www.bio-suisse.ch
et
FiBL, Institut de recherche
de l'agriculture biologique,
Ackerstrasse 113, Postfach 219,
CH-5070 Frick
www.fibl.org
Imprimerie
AVD Goldach AG, www.avd.ch
Papier
Refutura, certifié FSC
Label éco: Blauer Engel
Rédaction
Markus Spuhler /spu (rédacteur en
chef), Petra Schwinghammer /psh,
Carmen Büeler /cbu (Bio Suisse),
Adrian Krebs /akr, Theresa Rebholz /tre, Deborah Rentsch /drt
(FiBL)
Mise en page
Simone Bissig (FiBL)
Traduction
Manuel Perret
Concept graphique
Büro Haeberli
www.buerohaeberli.ch
Bien présent grâce à l’engagement local: Le Bourgeon à l’Agrischa 2010. Photo: Andi Schmid, Biogrischun
Publicité
Erika Bayer, FiBL,
Postfach 219, CH-5070 Frick
Tél. +41 (0)62 865 72 00
Fax +41 (0)62 865 72 73
[email protected]
Abonnements et édition
Petra Schwinghammer, Bio Suisse
Peter Merian-Strasse 34,
CH-4052 Bâle
Tél. +41 (0)61 204 66 66
[email protected]
www.bioactualites.ch
Utilisateur: bioactualites-6
Mot de passe: ba6-2015
B I OAC T UA L I T É S 6|2015
Table des matières
Bio Suisse
Transformation et commerce
Commercialisation de la viande
6
Les OM doivent-elles recevoir plus d'argent de Bâle?
18
Professionnalisme grâce à la centralisation ou crédibilité
grâce aux initiatives de la base. Bio Suisse discute en ce
moment pour savoir où se trouve l'équilibre pour la répartition des moyens financiers disponibles.
Les médias sociaux au secours de la vente directe
Les principes du financement participatif sont suceptibles de redynamiser la vente directe. Tour d'horizon.
Représentation d'intérêts
20
Le GI Bio veut des normes pour les résidus
Bio Suisse et FiBL
Bio Suisse
21
Brèves
22
Nombreux produits intéressants primés
Production
FiBL
Grandes cultures
24
10
Est-ce que l'esparcette arrivera à s'imposer?
Une belle Journée des Grandes Cultures Bio 2015
Sélection végétale
11
Rubriques
/DVÒOHFWLRQYÒJÒWDOHELRORJLTXHHVWHQğQGÒğQLH
3
Impressum
5
Brèves
17
Brèves
Obtentions végétales
12
Vitabella fera jurisprudence pour Bio Suisse
Grandes cultures
Politique
14
L'avoine alimentaire est une cuture intéressante
26
Biodiversité: L'OFAG rame à contre-courant
27
Relève
28
Agenda / Petites annonces
29
Brèves
30
Devinette
31
Le dernier mot
Bovins
15
L'abattage au pâturage suscite nombre de réactions
Cochons
16
Porcelets: l’anesthésie remise en question
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4
Brèves
La citation
Le nombre
«Quand le changement de
génération sera terminé, c.-à-d.
dans environ 20 ans,
la production bio sera la norme.»
Marc Güntert du domaine BioCave à Miège VS
Page 27
1
Il faut en général une semaine
à l’équipe de «kuhteilen.ch»
pour vendre directement aux
consommateurs un bœuf
charolais prêt pour l’abattage.
Page 19
La photo
Voyons quelle est la bonne machine! Avec 1800 visiteurs, la Journée suisse des Grandes Cultures Bio 2015 a battu un nouveau
record d'afflluence. La foule était particulièrement compacte lors des démonstrations de machines.
Page 10
Utilisez
l’e-journal
du Bioactualités
L’e-journal du Bioactualités vous donne dès maintenant la possibilité de lire
l’édition imprimée du Bioactualités
dans son layout original sous forme de
ver sion en ligne enrichie. Suivez les
indications suivantes pour ouvrir une
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Mot de passe: ba6-2015
Le mot de passe se trouvera toujours dans
l’impressum de chaque numéro.
Tous avec les jeunes
agriculteurs à Fulda!
Les meilleurs estimateurs sont connus
Le congrès annuel des Jeunes agriculteurs bio se déroulera de nouveau à
Fulda (D) – ce sera du 13 au 15 novembre. «Nous nous préoccuperons des défis que les paysans de demain devront
relever», dit Max Schlarb, un des organisateurs. On trouve parmi les quelque
150 participants non seulement des
jeunes agriculteurs mais aussi des étudiants, des apprentis, des jardiniers, des
fromagers. «Ce serait bien qu’il y ait davantage de jeunes agriculteurs suisses
et autrichiens parmi les participants»,
affirme Schlarb. «Car plus il y aura de
points de vue de personnes et de régions différentes mieux ce sera.» spu
84 086 et 83 925. C’est les nombres de
lettres, de points, de signes et d’espaces
que contiennent respectivement le
Bioaktuell 5/15 et le Bioactualités 4/15.
L’équipe de rédaction avait demandé aux
visiteurs de son stand à la Journée des
Grandes cultures Bio d’estimer ces
nombres. Les meilleurs estimateurs sont
donc maintenant connus, il s’agit d’Anton Bucher de Stüsslingen SO et de Rochus Schmid de Bonfol JU, qui étaient les
plus proches des bons nombres avec 80
000 et 66 666 signes. Les deux gagnants
reçoivent chacun un bon d’achat d’une
valeur de 300 francs de Landi Agro.
L’équipe du Bioactualités félicite les
deux lauréats. drt/spu
www.oeko-junglandwirte-tagung.de
5
B I OAC T UA L I T É S 6|2015
6
Bio Suisse
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excite les convoitises
Après le bon résultat financier réalisé par Bio Suisse en 2014,
les régions veulent plus de moyens pour leur travail. Grisonnais, Glaronnais et Fribourgeois ont pour la prochaine AD une
motion dans ce sens.
Lorsque le Comité de Bio Suisse avait renvoyé lors de la dernière Assemblée des délégués (AD) du printemps une motion qui demandait une augmentation du soutien
pour les régions, l’ambiance devint inhabituellement agitée. Vitus Schafer, le président de Bio Fribourg, avait alors accusé le président Urs Brändli de déni de démocratie. Un reproche que ce dernier n’avait pas pu accepter. Les flots se sont calmés après
un time-out accepté par la majorité des délégués.
Administration centrale ou régionale?
Cette petite collision montre que la question doit absolument être discutée. La fédération basée à Bâle a dernièrement pu comptabiliser de très bons résultats financiers;
des réserves de 650 000 francs ont été créées rien que pour 2014. Les 32 organisations membres (OM), dont une bonne vingtaine d’organisations régionales comme
Progana, Biofarm, Bergheimat ou Bioforum, disposent souvent de budgets assez
maigres qui permettent rarement de payer un secrétariat et imposent beaucoup de
bénévolat. Et en même temps les besoins pour la commercialisation décentralisée
augmentent: les transports courts et le marketing régional font partie des mégatendances du secteur alimentaire. Les OM organisent des marchés et des d’événements
paysans pour promouvoir leurs produits et revendications et convaincre en même
temps de nouveaux consommateurs et de nouveaux producteurs.
Une coalition de mécontents s’est donc formée spontanément ce printemps:
Bio Fribourg, Bio Grischun et Bio Glarus ont rédigé ensemble cette motion (voir
encadré) intitulée «Moins de bureaucratie, plus d’utilité pour les régions». Elle avait
toutefois été déposée trop tard et sera à l’ordre du jour de l’AD de l’automne prochain.
Les motionnaires veulent pour les OM 4 % du budget au lieu de 2
La motion exige que, à partir de 2016, la part du budget de Bio Suisse consacrée au
renforcement des régions et des OM passe de 2 à 4 %. Concrètement, la motion préconise de supprimer les deux fonds de Bio Suisse «montants forfaitaires provenant
des fonds affectés pour le renforcement des organisations membres» et «projets pour
le renforcement des organisations membres» et d’allouer chaque année directement
aux OM l’argent qu’ils contiennent, environ 115 000 francs. Comme le titre le dit
bien, les motionnaires en espèrent une diminution de la bureaucratie. Pour obtenir
de l’argent de ces deux fonds, il faut actuellement déposer une demande l’année
d’avant, ce qui diminue la spontanéité absolument nécessaire pour l’utilisation des
fonds, comme le dit Vitus Schafer à Urs Brändli lors de la conversation retranscrite
aux pages suivants. Urs Brändli trouve en revanche qu’une répartition de ces fonds
sans critères mènerait à un principe de l’arrosoir qui n’aurait nullement pour conséquence automatique une augmentation des activités. Il craint au contraire que
les petites OM qui ont peu de membres en affiliations prioritaires ne puissent plus
obtenir les moyens nécessaires au financement de leurs activités. Adrian Krebs
•
Les organisations membres régionales contribuent fortement à la notoriété du Bourgeon,
p. ex. en organisant des marchés bio régionaux. Photo: Flavia Müller, Bio Suisse
7
Le texte de la motion des Grisonnais, Glaronnais et Fribourgeois
«À partir de 2016, 4 % du budget de
Bio Suisse est utilisé pour le renforcement
des régions / organisations membres
(jusqu’ici env. 2 %). Ces fonds sont attribués aux organisations membres régionales proportionnellement au nombre
d’affiliations prioritaires (montant de base
pour chaque organisation membre:
Fr. 5000.– / jusqu’ici Fr. 3000.–).
Le versement de ces fonds est soumis
aux conditions suivantes:
• Les fonds sont utilisés pour l’encouragement de l'agriculture biologique en tant
que système agricole respectueux de
l’environnement, de l’animal et de
l’homme et pour l’augmentation de la
demande et de l’offre de produits issus
de l'agriculture biologique suisse (par
analogie aux statuts de Bio Suisse).
• Les organisations membres doivent
rendre compte à leurs membres de
l’utilisation de ces fonds.»
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Bio Suisse
%GPVTCNGGPFÅUCEEQTFCXGENCDCUG
Faut-il plus d’argent pour les OM?
Le président de Bio Suisse Urs Brändli et celui de Bio-Fribourg Vitus Schafer en discussion. Photos: Markus Spuhler
Principe de l’arrosoir ou moyens nécessaires contre trop de bénévolat? Urs
Brändli et Vitus Schafer sont en désaccord à propos de la nécessité que les OM
reçoivent davantage d’argent de Bâle.
C’est un point décisif pour la poursuite du développement de
l'agriculture biologique, et même sur le plan international on
nous envie cette force de frappe.
Monsieur Schafer, la prévoyance est une vertu, votre motion
n’enterre-t-elle pas les réflexions économes de Bio Suisse?
Vitus Schafer: Nous sommes bien sûr dans la même situation.
Si nous voulons obtenir de l’argent de la Confédération pour
le marketing, nous devons financer nous-mêmes la moitié
et nous devons avoir pour cela un bon pécule. Si nos caisses
Bio Suisse a pu comptabiliser en 2014 un excédent de
recettes de 1,7 million de francs, à peu près autant que
l’ensemble des cotisations annuelles des paysans. Environ
300 000 francs sont allés aux organisations membres (OM).
Est-ce que ce n’est pas une différence crasse?
Urs Brändli: Bio Suisse a certes un gros budget, mais elle finance ainsi de nombreuses prestations comme la publicité
pour le Bourgeon, le développement du Cahier des charges, le
travail de lobbying politique ou le Bioactualités – des tâches
dont les OM ne doivent plus s’occuper, mais la comparaison
est boiteuse. Les OM ont aussi d’autres recettes comme les
cotisations de leurs membres. Des fonds sont versés par Bio
Suisse directement aux OM seulement depuis 2009. Se pose
donc la question générale de savoir comment obtenir la meilleure efficacité pour l'agriculture biologique. La publicité dans
les médias est à mon avis plus efficiente si elle est coordonnée
par la centrale, sans compter que Bio Suisse a plus facilement
accès aux fonds marketing de la Confédération que les OM.
«J’aimerais quand même qu’on face
un peu confiance dans le
travail fait par les OM pour la base.»
Vitus Schafer
étaient un peu mieux remplies, nous pourrions parfois allouer spontanément de l’argent à une activité régionale et cela
nous permettrait de multiplier les effets de nos activités. La
procédure compliquée que nous devons suivre pour obtenir de
l’argent du fonds de Bio Suisse pour les projets est presque encore plus problématique que le manque de moyens financiers.
Obtenir des fonds prend donc trop de temps?
Schafer: C’est cela. Surtout parce que nous devons annoncer
les projets trop longtemps à l’avance – ça rend le tout très rigide. Ce serait parfois utile de pouvoir utiliser spontanément
1000 francs pour un projet inattendu. Or il n’y a même pas besoin d’essayer puisque les projets doivent être déposés au plus
tard en octobre de l’année d’avant.
Mais ça ne parle pas encore contre une augmentation des
contributions allouées aux OM puisqu'il y a trop d’argent.
Brändli: Toutes les organisations devraient mettre quelque
chose de côté quand ça marche bien. Nous avons un secrétariat avec une cinquantaine d’employés dont nous avons besoin.
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Ne pourrait-on pas simplifier quelque chose?
Brändli: Il est bon que les conditions d’octroi de ces fonds soient identiques pour toutes les OM puisque les moyens sont limités. Le délai de fin octobre pour le dépôt des demandes permet au Comité de décider sur la base d’une présélection pour
que les fonds soient disponibles dès le mois de janvier.
Monsieur Schafer, quelle alternative proposez-vous?
Schafer: Nous proposons de dissoudre ce fonds et d’en distribuer l’argent directement aux OM.
Est-ce que ça ne va pas vers un principe de l’arrosoir?
Schafer: Je ne trouve pas ça uniquement négatif, au jardin on
peut donner de l’eau aux plantes qui en ont besoin. Je serais
pour que la répartition de l’argent de Bio Suisse accorde plus
de poids aux cotisations des membres des différentes OM, car
cela permettrait d’éviter une répartition selon le principe de
l’arrosoir.
Vitus Schafer: «Comment finançons-nous le marché?»
Si Bio Suisse augmente ses contributions sans prestations
préliminaires des OM, elles risquent de diminuer leurs
cotisations sans augmenter leurs activités.
Schafer: J’aimerais quand même qu’on face un peu confiance
aux OM pour le travail qu’elles font pour la base.
grandes OM qui ont des ressources en personnel peuvent mieux rester dans le coup que les petites qui ont souvent des
difficultés même pour se rencontrer régulièrement.
Mais vous refuseriez quand même la motion telle qu’elle?
Brändli: Oui, elle n’est à mon avis pas assez mûre. Le doublement de 2 à 4 % et la dissolution du fonds pour les projets
nous empêchera de soutenir certains projets. Le Comité avait
déjà communiqué à la Conférence des Présidents avant la motion qu’il voulait faire analyser les coûts et les effets du système de répartition des fonds. La HAFL a donc reçu un mandat
d’évaluation dont les résultats ne sont pas attendus avant la
fin de l’année, donc le Comité viendra à l’AD de l’automne avec
une motion de report d’une année pour le vote de la motion.
«Si on procède comme ça,
les actifs auront toujours trop peu et
les passifs trop d’argent.»
Urs Brändli
Brändli: Je comprends bien que les OM engagées manquent
d’argent, mais si on procède comme la motion le propose, les
actifs auront toujours trop peu et les passifs trop d’argent – et
je trouve ça dommage. Je ne veux pas classer les OM entre
actives et passives car il s’agit souvent de vagues d’activités
qui sont fortement influencées par certaines personnes. Les
Monsieur Schafer, pourriez-vous accepter un report?
Schafer: En fait nous devons avoir cet argent tout de suite.
Nous avons des nouveaux jeunes gens motivés dans les comités qui s’attaquent avec enthousiasme au travail, et nous
devons leur donner l’espace et les moyens nécessaires. Les
contributions allouées aux OM en 2009 représentaient certainement un bon 4 % du budget d’alors, mais elles n’ont jamais
été réadaptées. Il serait faux de reporter encore le vote puisque
le rapport entre les revenus des licences Bourgeon et les cotisations des paysans devrait rester à peu près le même.
Brändli: J’espère que les paysans profitent bien du Bourgeon
et des bons prix de vente, je pense que le compte doit y être.
Schafer: Oui, le compte y est, c’est vraiment super que nous
soyons un des rares secteurs de l’agriculture qui marche bien.
On doit exploiter cette dynamique. La régionalité prend toujours plus d’importance. Nous devons convaincre les gens des
avantages de l'agriculture biologique et être présents partout
où des paysans conventionnels apparaissent en public, cela demande beaucoup de travail et nous le faisons gratuitement. Il
en va exactement de même pour les projets développés à Bâle
et réalisés dans les régions comme ProBétail par exemple.
Brändli: C’est justement faux pour ProBétail puisque les paysans sont dédommagés pour les événements.
Schafer: Bon d’accord, mais il y a beaucoup de travail bénévole
jusqu’au déroulement d’un événement.
Urs Brändli: «Comment obtenir la meilleure efficacité?»
Interview: Adrian Krebs
9
B I OAC T UA L I T É S 6|2015
Grandes cultures
Un jour pour les grandes cultures bio
La 4ème Journée des Grandes Cultures
Bio offrait un riche programme.
Démonstrations de machines et visites
de cultures, mais aussi échanges
entre collègues.
l’heure est à la visite de la grange où les firmes et les organisations de tout le secteur bio présentent leur travail. À côté des
stands de Bio Suisse et du FiBL, le Bioactualités avait aussi le
sien. Forte affluence dès la fin du repas de midi – les visiteurs
reçoivent une glace bio du fabricant Luna Llena de Berne offerte par notre magazine.
Discussion souhaitée
Il doit faire chaud aujourd’hui, mais la température est encore agréable. Les derniers préparatifs battent leur plein. On
accroche les posters, on met en place les machines, on prépare les piles de programmes. Et voilà déjà les premiers visiteurs. Quelque 1800 agricultrices et agriculteurs vont venir
aujourd’hui voir la Journée des Grandes Cultures Bio sur le
domaine d’Yvette Fleury à Courtételle JU. Ils sont tous attendus par un riche programme.
Du temps pour les questions
Plusieurs postes thématiques permettent de discuter des
grandes cultures bio. Les experts répondent aux questions des
visiteurs et donnent des renseignements sur les différentes
cultures. Le poste numéro 1 permet de voir des cultures associées: soja et seigle, féverole et avoine, pois et orge… aussi bien
des combinaisons encore à l’étude que celles qui sont déjà à
l’épreuve de la pratique. Les cultures associées sont intéressantes parce que la Confédération encourage dans la PA 14-17
celles qui ont une proportion de légumineuses d’au moins 30
pourcent. Matthias Klaiss et Maurice Clerc du FiBL ainsi que
Sarah Hofmann de DSP mènent à bien leur exposé, puis les
auditeurs commencent par être encouragés à prendre un petit
moment pour aller voir les cultures, et ensuite les trois spécialistes répondent directement à leurs questions. Ces dernières
tournent autour du semis, des différents stades de maturité et
des avantages des cultures associées.
Il est maintenant midi et il fait vraiment chaud. Les visiteurs cherchent de l’ombre sous la tente de fête et se réconfortent avec de l’émincé et du gratin de pommes de terre.
La cantine est très bruyante, on rit et discute beaucoup – la
Journée des grandes cultures bio est aussi une bonne occasion pour échanger avec les collègues. Après ces conversations,
10
L’après-midi se poursuit avec les démonstrations de machines
où les exposants présentent les leurs. Cultivateurs, charrues
et charrues déchaumeuses doivent démontrer les possibilités
de diminuer le travail du sol. Une machine après l’autre, les
visiteurs font la haie et regardent avec intérêt les résultats que
fournissent les différents systèmes. Le tracteur est à peine
passé devant eux qu’ils quittent leur place pour examiner de
plus près comment le sol a été travaillé. Toutes les machines
ne parviennent pas à les convaincre et les opinions divergent
parfois fortement. Le «Geohobel» en est un bon exemple: certains sont impressionnés par son travail car la machine permet
de détruire une prairie sans pour autant la mulcher: l’herbe est
broyée par des lames et mélangée avec de la terre. Ce matériau
finement émincé reste sur place et rend son azote au sol. Le
tapis qui se forme alors a cependant des désavantages, trouve
un visiteur qui pense que, en cas de pluie, l’eau pourrait moins
bien pénétrer dans le sol.
La Journée des Grandes Cultures Bio 2015 se termine
lentement. Certains rentrent à la maison tandis que d’autres
restent encore manger une saucisse grillée. Les visiteurs
sont contents de leur journée et leurs réactions sont positives: «Le programme était moins serré que l’année passée et
on a eu plus de temps pour voir les différents postes, et la
vue d’ensemble était plus claire, ce qui m’a beaucoup plus»,
dit par exemple Sabina Tschumi. Et Daniel Fröhlich, conseiller bio de Thurgovie, trouve lui aussi que la manifestation est
une réussite: «Un nombre appréciable de stands, un bon choix
de présentations de machines et de nombreuses cultures. Il
n’y a guère que la possibilité de discuter de thèmes controversés qui manque un peu», dit-il en ajoutant que «ce serait
pourtant intéressant de discuter du futur développement de
l’agriculture biologique.» Carmen Büeler, Deborah Rentsch
•
Sélection végétale
.CUÅNGEVKQPXÅIÅVCNGDKQNQIKSWG
est enfin officiellement définie
Les cultures de choux rouges utilisent déjà une majorité de variétés totalement bioconformes. Photos: Martin Koller, FiBL
Les directives sur la sélection végétale
biologique entreront en vigueur en
2016. Il faudra encore beaucoup d’engagement pour que les objectifs qu’elles
définissent puissent être atteints.
le Cahier des charges de Bio Suisse puisqu’il ne respecte pas
l’intégrité de la cellule. Le blé est par contre une culture où il
y a déjà de nombreuses variétés conformes aux directives. Les
variétés de la Sélection Céréalière de Peter Kunz mettent en
effet à disposition du matériel qui correspond aux principes
bio depuis la sélection jusqu’à la multiplication. Markus Spuhler•
www.bio-suisse.ch/fr/promulgations.php
Les directives de Bio Suisse sur la sélection végétale biologique entreront en vigueur au début 2016. Elles fournissent
enfin une définition claire pour l’application des principes bio
dans le domaine de la sélection végétale.
Les directives contiennent entre autres des exigences générales comme l’interdiction d’intervenir au niveau de la cellule ou celle du brevetage. Elles définissent aussi les méthodes
autorisées pour la production de variation génétique, la sélection, la multiplication et les types de variétés.
Maraîchage: Déjà beaucoup de variétés EFC
Les fédérations bio allemandes interdisent déjà la fusion
cellulaire pour les choux et les endives. Une telle
interdiction poserait plus de problèmes en Suisse parce
que les exigences du commerce de détail sont plus
grandes (voir le Bioactualités 7/2013). Le FiBL a élaboré
cette année une liste exhaustive des sortes de choux
pour lesquelles on peut déjà recommander la culture de
variétés exemptes de fusion cellulaire (EFC). Un sondage
a révélé que certaines cultures comme le chou rouge
utilisent déjà une majorité de variétés EFC. Pour d’autres
comme le chou-fleur ou le brocoli ce n’est pas encore
le cas. Le FiBL a donc commencé des essais variétaux dans les conditions de la pratique dans le cadre
d’un projet financé par Bio Suisse et d’autres partenaires
(p. ex. la Coop). Les premiers résultats sont attendus
pour la fin de l’année. La proportion de marchandise commercialisable est un grand défi car elle est généralement
plus faible pour les variétés EFC, ce qui augmente les
coûts de production et diminue l’efficience des ressources. spu
Pas encore d’obligation exhaustive
Ces directives n’excluent cependant pas toutes les autres variétés à partir de 2016, mais elles correspondent à un objectif.
Il n’y a en effet de loin pas pour toutes les cultures des variétés qui remplissent les critères. L’article 2.2.2 de la partie
II du Cahier des charges contient une liste de priorités pour
l’utilisation du matériel de multiplication. L’idéal, s’il y en a,
sont les semences Bourgeon suisses de variétés issues de sélection biologique, et dans le cas le plus extrême le matériel
non bio étranger est autorisé en cas de preuve de l’absence
d’alternatives.
Problèmes surtout dans les cultures maraîchères
Certaines cultures de légumes utilisent encore de nombreuses
variétés créées à l’aide de la fusion cellulaire (voir le Bioactualités 6/2013 et ci-contre). Ce procédé est depuis deux ans sous
le feu de la critique. Le public le considère souvent comme
très proche des manipulations génétiques. Il ne respecte pas
Fiche technique «Variétés exemptes de fusion cellulaire
pour les crucifères»:
www.shop.fibl.org Numéro de commande 1672
11
B I OAC T UA L I T É S 6|2015
Obtentions végétales
8KVCDGNNCLa polémique enfle
mais n’ira pas jusqu’à l’explosion
Bio Suisse étudie actuellement comment la nouvelle directive sur l’exclusivité des obtentions végétales va être
appliquée. Le cas de la variété de pomme
de terre Vitabella fera jurisprudence.
délégués (AD) de ce printemps. «Rappelons aussi qu’une nouvelle variété doit être testée pendant au moins deux ans avant
qu’elle puisse figurer sur la liste des variétés recommandées
par Swisspatat», complète Hansueli Dierauer du FiBL. Ce n’est
qu’ensuite que tous les obstacles peuvent être levés pour une
multiplication en Suisse.
Cette variété est-elle vraiment aussi bonne que ça?
La variété de pomme de terre Vitabella, ou plutôt sa commercialisation exclusive par la société Terralog, a échauffé l’année
passée les esprits dans le secteur de la pomme de terre bio.
L’histoire a finalement débouché sur une modification du
Cahier des charges du Bourgeon qui exige que le matériel de
multiplication doit être à disposition de tous les producteurs
Bourgeon. Cette clause entrera en vigueur au début 2016.
On ne sait pas encore comment cette règle devra être appliquée et contrôlée dans la pratique. La Commission de labellisation agricole (CLA) de Bio Suisse élabore en ce moment les
règlements correspondants. Il n’y aura certainement pas de
solution praticable avant 2017. Difficile donc d’évaluer quelle
influence la nouvelle directive aura sur la commercialisation
de la variété de pomme de terre Vitabella et sur la disponibilité
des plantons de cette variété. Le cas de Vitabella fera cependant jurisprudence pour l’application pratique de la directive.
Ces essais variétaux se font aussi de nouveau chez des producteurs de Biogroupe, la concurrence directe de Rathgeb Bio.
Biogroupe aura l’accord de Terralog pour commercialiser la récolte de ces essais variétaux. La question de l’intérêt futur de
Biogroupe pour Vitabella est encore ouverte. «Nous allons observer comment la variété se comporte dans nos conditions»,
explique Martin Lichtenhahn, conseiller agricole de Biogroupe et directeur de l'Association des producteurs de légumes
bio APLbio.
«Une nouvelle variété
doit être testée pendant
au moins deux ans
avant de pouvoir figurer
sur la liste.»
Hansueli Dierauer, FiBL
«Nous n’excluons pas
d’élargir plus tard
la commercialisation
de Vitabella.»
La société Rathgeb Bio est quant à elle toujours intéressée
par la variété. «Jusqu’ici elle fournit des bons résultats, mais
elle a quand même quelques problèmes», dit Christian Rathgeb. «Nous ne misons donc pas tout sur ce même cheval, nous
continuons de tester aussi d’autres variétés.» L’exclusivité de
la culture et de la commercialisation n’est en poutre pas un
critère important pour lui. «Cette variété nous intéresse pour
des raisons agronomiques. Qu’il y en ait ou non d’autres qui
en produisent ou en commercialisent n’a pas d’importance
pour nous. C’est l’affaire de la société Terralog.»
Ernst Arn, directeur de Terralog
Une exclusivité qui n’est pas gravée dans le marbre
Comment la culture et la commercialisation de Vitabella vont
évoluer jusque-là a été le thème d’une table ronde qui a réuni
ce printemps le secteur de la pomme de terre bio.
La société Terralog détient le monopole d’importation
de Vitabella en Suisse. «Le fait que la société Rathgeb ait été
jusqu’ici la seule a recevoir des plantons a entre autres quelque chose à voir avec le peu de marchandise à disposition
et avec le fait que Rathgeb s’intéresse à cette variété depuis
plusieurs années», affirme Ernst Arn, le directeur de Terralog,
qui n’exclut cependant pas d’écouler plus tard Vitabella aussi
dans d’autres canaux si le marché l’exige et si c’est judicieux
du point de vue stratégique pour Terralog AG.
Vitabella doit cependant encore prouver sa vraie valeur
dans les conditions pratiques de l'agriculture biologique suisse. Contrairement à ce qui avait pu être annoncé auparavant,
le FiBL étudie de nouveau Vitabella cette année dans ses essais variétaux. Ce revirement a été motivé par la décision attendue contre l’exclusivité variétale prise par l’Assemblée des
B I OAC T UA L I T É S 6|2015
«Cette variété doit
d’abord faire ses
preuves dans les conditions agricoles suisses.»
Martin Lichtenhahn
Association des producteurs de légumes bio
La Fédération suisse des producteurs de semences Swisssem
est fondamentalement critique à l’égard des variétés dont la
commercialisation fait l’objet d’exclusivités. Dans le cas de Vitabella, l’essentiel serait que – si cette variétés doit vraiment
être cultivée à grande échelle – la multiplication des plantons
12
Le FiBL teste la variété de pommes de terre controversée Vitabella une année de plus dans ses essais variétaux. Photo: René Stefani
la marque «VITABELLA» ne serait même pas vraiment gênant
pour Terralog. Un tel cas de jurisprudence pourrait en effet
aussi faire vaciller la protection des marques d’autres variétés
comme Celtiane ou Amandine. Markus Spuhler
•
se fasse en Suisse. Dans le cas d’autres variétés protégées par
une marque comme Amandine ou Celtiane, cela est possible
grâce à un accord avec la représentante des variétés, Appnal
(Association des producteurs de pommes de terre nouvelles
de l'arc lémanique). «Le point décisif sera les résultats de Vitabella dans les essais variétaux», dit aussi Adrian Krähenbühl
de Swisssem.
L’attitude à adopter à l’égard des variétés protégées est en
cours de discussion au sein de l’interprofession Swisspatat.
Pas d’actions juridiques en vue
Bien qu’il y ait des chances de réussite, aucun des concernés
ne semble actuellement intéressé à déposer plainte contre le
dépôt de la marque Vitabella. Il semble que personne n’ait envie de soulever davantage de poussière.
Or, Terralog a le monopole sur le matériel de multiplication
de Vitabella même sans marque protégée puisqu’elle se base
en dernier recours sur l’enregistrement de la protection de la
variété dans l’Union européenne. Grâce à ses bonnes relations
avec le sélectionneur KWS et le multiplicateur Plantera, Terralog a de facto le droit exclusif d’importer du matériel de multiplication de Vitabella. Un recours en annulation du dépôt de
13
B I OAC T UA L I T É S 6|2015
Grandes cultures
Son utilisation alimentaire rend la
culture de l’avoine intéressante
L’avoine alimentaire est attractive: elle
est peu exigeante, très demandée et
ne transmet pas de maladies de rotation.
grosse augmentation de la demande», explique Dieterich Bögli, product manager Céréales chez Biofarm. Des 100 tonnes
vendues en 2012, les ventes d’avoine alimentaire sont passées
à 400 tonnes en 2014.
Le champ est encore vert, à fin mai les panicules ne sont pas
encore visibles. «Je m’étonne toujours de la lenteur du développement de l’avoine par rapport à d’autres cultures de céréales», dit Andreas Buri. Propriétaire du champ d’avoine, ce paysan bio de Grafenried BE est cependant globalement satisfait
de l’état du développement de la culture: «Elle suit le calendrier.» Et fin juillet on y sera, l’avoine pourra être moissonnée.
Plus de 100 hectares supplémentaires nécessaires
Une alternative pour remplacer le blé
L’avoine de Buri ne sera pas utilisée pour le bétail ou la semence mais transformée en flocons. Pour atteindre la qualité nécessaire, l’avoine doit présenter un poids à l’hectolitre
d’au minimum 54 kilogrammes. «La variété d’automne Wiland marche bien», dit Buri. Et il s’y connaît en avoine, tant
il est vrai qu’il en cultive depuis dix ans. Il en vend depuis
deux ans à Biofarm comme avoine alimentaire. La coopérative
de Kleindietwil a fortement contribué au développement de
la production d’avoine en Suisse. Biofarm est le lien entre le
producteur et le consommateur. Elle conclut avec les paysans
des contrats de prise en charge de leurs produits et mène les
négociations avec les grands distributeurs. Un des buts de Biofarm est d’encourager la culture de l’avoine pour contribuer à
l’augmentation de la diversité des cultures de céréales. Elle a
conclu des contrats avec 60 agriculteurs qui lui fournissent au
total dans les 400 tonnes d’avoine par année.
Avant, Biofarm vendait les produits à base d’avoine uniquement sous sa propre marque dans le commerce biologique spécialisé, mais la coopérative fournit aussi la Migros depuis 2012.
Ce grand distributeur a en effet des flocons d’avoine bio de
production suisse à son assortiment. «Cela a provoqué une
Le producteur d’avoine alimentaire Andreas Buri.
Le gruau d’avoine bio, un autre produit de la Migros, était
jusqu’ici fabriqué avec de l’avoine importée. Le grand distributeur veut aussi utiliser de l’avoine biologique suisse pour
ce produit à partir de 2016. «Cela signifie que nous devrons
produire plus du double d’avoine alimentaire», calcule Bögli.
Il faudra donc cultiver plus de 100 hectares d’avoine alimentaire supplémentaires pour couvrir cette demande. «Nous
cherchons des producteurs et des surfaces», annonce Bögli.
L’augmentation des surfaces doit être assurée par des producteurs actuels d’avoine fourragère qui passent à l’avoine alimentaire, mais aussi par de nouveaux producteurs. «L’avoine
est une culture assainissante», fait encore remarquer Bögli.
Cela signifie que l’avoine ne transmet pas de maladies de rotation. La décision de cultiver ou non de l’avoine peut aussi dépendre du prix: «Avec 77 francs par décitonne d’avoine,
l’agriculteur reçoit moins d’argent qu’avec du blé», explique
Bögli. Le calcul n’est toutefois pas si simple. «L’avoine est une
culture intéressante qui offre une alternative au blé.» L’avoine
est par exemple peu exigeante et peut être cultivée dans des
régions où le blé ne pousse pas. Elle a besoin de peu d’éléments
nutritifs. «Je n’achète jamais d’engrais pour l’avoine», confirme Buri. Il couvre une partie des besoins de la culture avec du
fumier de cheval de la ferme et le reste avec un engrais vert.
La Suisse ne produit pas assez d’avoine alimentaire de qualité bio. Il en faudrait 1000 hectares pour couvrir l’ensemble
de la demande. Or il n’y a en Suisse que 120 hectares d’avoine
alimentaire bio. «Nous voulons clairement une augmentation», explique Bögli. Deborah Rentsch
•
Buri examine le stade de développement de son avoine bio. Photos: drt
14
Bovins
Nils Müller est convaincu des avantages de l’abattage au pâturage
pour les animaux et pour la qualité de la viande. Photo: G. Müller
.GEQWRFoGPXQKFGNoCDCVVCIGCWR¾VWTCIG
Suscite énormément de réactions
La présentation du projet d’abattage
au pâturage du paysan bio Nils Müller,
du FiBL et de Quatre Pattes remue
l’opinion publique, mais les médias ont
dans l’ensemble réagi très positivement.
d’actualités et a suscité plus de 20 000 clics en 24 heures. Ce
film devrait avoir contribué à l’accueil positif réservé par le
public à l’abattage au pâturage car il réfute les arguments
avancés par les opposants. Il ne s’agit en effet pas de tirer sur
des bovins ensauvagés comme dans l’Ouest sauvage mais de
recourir, dans un environnement contrôlé et avec beaucoup
de concentration, à un procédé qui ne peut fonctionner que
si la relation homme-animal est bonne.
Il est rare que des histoires venues de l’agriculture biologique
fassent les unes des quotidiens nationaux et se taillent une
place à l’édition principale du journal télévisé de la SSR. Or il
y a eu les deux quand les producteurs de la ferme «Zur Chalte
Hose» de Forch ZH, Nils Müller et Claudia Wanger, ont présenté récemment aux médias leur projet d’abattage au pâturage, qui est depuis le début suivi par le FiBL et cofinancé par
Quatre Pattes. On en a depuis beaucoup dit et écrit sur l’étourdissement par un coup de fusil tiré dans un enclos spécial.
Comme le montre les très nombreuses réactions sur tous
les canaux et les centaines de commentaires postés sur les
forums en ligne, cette méthode d’abattage – qui est encore
interdite dans notre pays – semble avoir touché un nerf sensible chez les consommateurs et dans les médias. Alors que
l’opinion publique se focalisait jusqu’ici sur les conditions
d’élevage des animaux dont on mange les produits, l’abattage
au pâturage pratiqué à Forch a réveillé l’intérêt pour les derniers instants des animaux agricoles.
Prochaine étape: une autorisation permanente
Le procédé semble évident et naturel, mais il ne convient pas
partout ni à tout le monde. La ferme doit être équipée des
infrastructures nécessaires.
En plus de l’enclos et de l’affût perché, il faut aussi une remorque spécialement construite pour le transport de l’animal
abattu et saigné. Le tireur doit en outre être en possession
d’une formation de chasseur. Et même après avoir réuni toutes ces conditions, Nils Müller et le vulgarisateur du FiBL Eric
Meili ont dû faire un immense travail de persuasion jusqu’à ce
que le service vétérinaire du canton de Zurich finisse par délivrer une autorisation tout d’abord limitée. Il a par exemple
fallu fournir une description du procédé de 40 pages qui règle
jusque dans les moindres détails le déroulement de l’abattage
au pâturage.
Les partenaires du projet espèrent que plus rien ne
s’opposera à une autorisation permanente si les prochains
abattages se déroulement aussi bien que les trois premiers.
Dans le but de rendre les expériences qui ont été faites accessibles à d’autres producteurs intéressés et de leur aplanir
le chemin qui mène à cette méthode d’abattage très respectueuse des animaux, Müller et Meili prévoient de créer prochainement un groupe d’intérêts pour l’abattage au pâturage.
Adrian Krebs
•
Bonne concentration nécessaire
Vu que les médias n’ont pas pu assister à l’opération par égard
pour les animaux et pour assurer la tranquillité de l’abattage,
Thomas Alföldi, du FiBL, a tourné pour eux lors du troisième
abattage sur les dix autorisés un petit film qui montre la motivation du chef d’exploitation et le déroulement de la chose.
Ce film a été diffusé intégralement par de nombreux portails
www.bioaktuell.ch
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Filme (Le film est en suisse-allemand)
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Cochons
Après l’anesthésie par injection, les porcelets sont hébétés et doivent être placés dans un nid
à porcelets protégé et chauffé jusqu’à ce qu’ils soient complètement réveillés. Photo: Barbara Früh
2QTEGNGVUAnesthésies critiquées
Le Cahier des charges du Bourgeon est
très exigeant en matière de bien-être
animal, mais une étude montre que
les producteurs de porc bio peuvent se
retrouver sous le feu de la critique.
butorphanole (0,2 mg/kg) et de kétamine (15 mg/kg) permet
d’effectuer une castration sans douleur), écrit-il dans une réponse à un éleveur de truies bio intéressé.
Doser correctement l’anesthésiant
Les porcelets doivent être pesés avec précision pour que
l’anesthésiant puisse être dosé correctement. «Et un endroit
chaud pour la phase de réveil d’environ trois heures devrait
aussi aller de soi», précise Goldinger. Un surdosage peut avoir
de lourdes conséquences: «Si les porcelets ne se réveillent pas
à temps ils ne peuvent pas boire assez – ils sont en général
allaités toutes les heures», explique l’éleveur de cochons Peter
Haldemann de la Commission technique Viande. Il a donc été
un des premiers producteurs à acheter un inhalateur en 2008,
parce que cette méthode d’anesthésie est plus maniable, plus
flexible et moins invasive pour les porcelets. Michèle Hürner
•
Dans le cadre d’une thèse de doctorat, Andrea Enz a étudié à la faculté Vetsuisse de l’université de Zurich l’effet de
l’anesthésie lors d’une narcose par inhalation pour la castration des porcelets. Elle a constaté que 14 pourcent des porcelets
avaient des mouvements de défense pendant la castration et
qu’ils émettaient des sons vocaux bien qu’ils aient été anesthésiés avec du gaz isoflurane. Et l’anesthésie était même insuffisante dans 34 pourcent des narcoses par injection.
Pour la Protection suisse des animaux, ces fortes proportions de porcelets mal anesthésiés ne sont plus compatibles
avec les dispositions légales. Or les petits producteurs préfèrent la narcose par injection parce que l’acquisition d’un inhalateur n’entre pas en ligne de compte pour eux. Il y a en agriculture biologique de nombreux producteurs qui n'élèvent
qu'un petit nombre de truies (voir encadré). Il se peut donc
qu’il y ait des anesthésies insuffisantes même dans les fermes bio. La castration chimique est interdite en agriculture
biologique et l’engraissement des verrats n’est actuellement
praticable que par un petit nombre de producteurs qui font
de la vente directe.
Beaucoup de petits producteurs
41 pourcent des producteurs de porcelets bio n’ont qu’une ou
deux truies, et les trois quarts des éleveurs de truies bio ne
possèdent qu’un quart des truies bio. Il n’y a que 17 fermes
bio (10 pourcent) qui ont plus de 40 truies, mais cela représente plus de la moitié de l’ensemble des truies bio.
L’engraissement des verrats régresse dans l’UE
En Suisse, la castration des porcelets n’est plus permise
depuis 2010 que sous anesthésie. L’interdiction doit aussi
venir dans l’UE à fin 2018. Selon un journal spécialisé,
l’engraissement des verrats régresse pourtant de nouveau à
cause des difficultés de commercialisation. Selon le LID il en
va de même en Hollande bien que les Pays-Bas soient
considérés comme les pionniers de l’engraissement des
verrats. L’année passée, environ un tiers des producteurs en
sont revenus à la castration chirurgicale parce que leurs
acheteurs avaient des difficultés à l’exportation. mh
La protection des animaux est alarmée
L’anesthésie par injection ne peut être faite que par un vétérinaire. Les vétérinaires ont la stricte interdiction de fournir le narcotique aux agriculteurs. Selon le vétérinaire Felix
Goldinger, la dose d’anesthésiant recommandée pour la castration des porcelets doit absolument être respectée: «Seule l’utilisation combinée d’azapérone (Stresnil 5 mg/kg), de
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Brèves
Mahrer succède à Held
chez Bio Test Agro AG
Les maraîchers exigent-ils une réglementation
douanière plus stricte à cause de Rathgeb Bio?
Il y a eu un changement de personnel au sein de l’organisme de contrôle Bio Test Agro AG. Le membre de la
direction Hans-Ulrich Held a quitté
l’organisation à la fin juin. Après 15 années passées dans les contrôles et 13 années chez Bio Test Agro AG, il cherche
de nouveaux défis professionnels et
souhaite se consacrer provisoirement
à son propre domaine agricole. Dominique Mahrer lui a succédé le 1 juillet 2015 en reprenant la direction du
secteur de l’agriculture. Elle travaille
depuis avril 2014 au secrétariat de Bio
Test Agro en tant que vice-directrice de
secteur. spu
Les légumes cultivés à l’étranger en
zone frontalière ne doivent plus être
considérés comme suisses. Une motion
allant dans ce sens a été suivie fin avril
par la majorité des délégués qui participaient à l’Assemblée des délégués de
l'Union maraîchère suisse UMS. Les
légumes produits dans les fameuses
zones frontalières ne devraient donc
plus pouvoir être vendus avec le logo
de Suisse-Garantie. La décision finale
devra cependant être prise par la propriétaire de la marque, la société AgroMarketing Suisse (AMS). Mais pourquoi
la majorité des producteurs suisses de
légumes veut-elle justement maintenant être plus stricte? Le journal local «Landbote» écrit que la motion vise
avant tout la plus grande entreprise de
la section zurichoise de l’UMS, Rathgeb
Bio à Unterstammheim ZH. La société
loue en effet quelque 60 hectares sur sol
allemand pour cultiver des légumes et
des pommes de terre bio. Un maraîcher
zurichois a affirmé au «Landbote» que
les consommateurs ne comprennent
pas que des légumes Suisse-Garantie
soient cultivés en Allemagne. «Il s’agit
en fait de produits allemands qui sont
naturalisés.» Et il s’agit quand même
aussi un peu d’embêter la concurrence.
Walter Koch, chef de projet chez Rathgeb, oppose à cela que le niveau un peu
plus bas qu’ici des loyers payés en Allemagne est insignifiant par rapport aux
coûts de production importants des légumes. Et les plants, les engrais et tous
les autres intrants viennent de Suisse.
«L’ensemble du personnel est engagé à
Unterstammheim», souligne Koch. Les
seules choses qui viennent d’Allemagne
sont le sol et l’eau. spu
Les prix des céréales fourragères ne changent pas
Dominique Mahrer Photo: adi
Création d’un forum
de la recherche bio
Une plateforme nationale va fonctionner comme instance consultative
pour les institutions de recherches
qui sont actives dans le domaine de
l'agriculture biologique. Les objectifs de
cette nouvelle plateforme sont d’éviter
les doublons et de profiter des synergies. Ce forum de la recherche bio doit
regrouper une quarantaine de membres de la recherche, de la pratique, de
l’administration et l’agriculture. Un
service de coordination est prévu dans
lequel Bio Suisse sera représentée par
Urs Guyer, le responsable de la formation, de la recherche et de l’innovation
au secrétariat de notre Fédération. La
Commission de direction est constituée d’Urs Niggli pour le FiBL, de Paul
Steffen pour Agroscope et de Daniel
Bärtschi pour Bio Suisse. Ce sera une
direction tournante. spu
Grâce aux bons rendements, les céréales fourragères biologiques suisses ont
atteint en 2014 une part de marché de
près de 50 %. Les céréales fourragères
restent donc très recherchées. Les prix
de référence des céréales fourragères
Bourgeon restent pour la moisson 2015
au même haut niveau que l’année passée. Les prix des céréales fourragères
bio sont à peu près deux fois plus élevés
que ceux des céréales conventionnelles. Les conditions de prise en charge
2015 correspondent aux dispositions de
l’interprofession swiss granum.
À cause des mauvaises conditions
météorologiques pendant la récolte
2014, la proportion de céréales germées
était exceptionnellement haute avec
plus de 2 800 tonnes. Le soutien des
cultures de légumineuses à graines a
permis une nouvelle augmentation des
17
quantités récoltées. Les contributions
d’encouragement pour les légumineuses restent pour 2015 au même niveau
que l’année passée, 10.– Fr./dt pour la
féverole et le pois protéagineux et 15.–
Fr./dt pour le soja et le lupin.
Prix de référence à la production, Fr./dt:
Orge
83.–
Avoine
67.–
Triticale
82.–
Blé fourrager
86.–
Maïs grain
86.–
Pois ptotéagineux
98.– 1
Féverole
87.– 2
1
88.– Prix réf. + 10.– contribution
77.– Prix réf. + 10.– contribution comm.
2
www.bioactualites.ch
Céréales fourragères
Grandes cultures
Prix
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Vendre les bêtes avant
qu’elles soient pendues
au crochet du boucher
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Commercialisation de la viande
La fidélisation à long terme des clients aide à commercialiser
les bêtes comme prévu. Les médias en ligne peuvent aider à
surmonter la distance entre la ville et la campagne.
Pour ceux qui font de la vente directe, une période agitée commence quand la bête
part chez le boucher. Ils doivent livrer rapidement une grande quantité de viande
aux clients, et pas seulement les filets et les côtelettes, mais tout: cou, jarrets, tripaille – toute la bête doit loin. Et il n’est pas rare que, à la fin, quelques kilos finissent
dans le congélateur déjà trop plein de la ferme. L’idéal serait de pouvoir vendre les
bêtes du groin à la queue avant même qu’elles soient tuées. Une bonne planification
avec listes de téléphones, circulaires informatiques et formulaires de commande en
ligne y contribue – de même bien sûr qu’une vaste clientèle bien fidélisée
«Nous offrons aux clients un contact étroit avec leur nourriture»
L’entrepreneur de Suisse orientale Guido Leutenegger vend depuis des années ses
bêtes avant l’abattage. Les propriétaires de ses «actions nommées Lotti» ont droit
à une certaine partie des veaux de la vache mère qui porte ce nom. Des gens pleins
d’idées ont depuis lors développé d’autres systèmes novateurs qui visent le même
but: vendre la viande avant qu’elle soit pendue au crochet de la boucherie. Il y a par
exemple le désigner industriel Fabio Müller avec son concept «Mein Schwein» (mon
cochon): Les consommateurs «conquièrent» leur propre porc de plein air – en février les porcelets pour les grillades de l’été et en juillet les «porcs d’automne» pour
le rôti de la St-Martin. Leurs «propres» porcs engraissent chez un des trois agriculteurs qui font actuellement partie du projet. Ils mettent chacun un demi-hectare
de terrain à disposition et surveillent la quinzaine de cochons qui s’y ébattent. Les
«propriétaires» peuvent venir voir leurs cochons quand ils veulent et même assister
à leur abattage. «Nous offrons aux clients un contact étroit avec leur nourriture qui
s’est perdu dans le monde actuel de la consommation anonyme», dit Fabio Müller.
Avoir connu la bête qu’on mange est un souhait important pour de plus en plus de
consommateurs. Le succès de «Mein Schwein» lui donne raison: ses porcs de plein
air sont toujours plus demandés, et Müller cherche des pâturages supplémentaires
pour l’année prochaine. Une petite cinquantaine de porcs d’été se rapprochent en
ce moment de l’abattage – et les commandes pour les porcs d’automne battent
leur plein.
Des bœufs qui ne sont tués que quand il sont entièrement vendus
Ce que Müller fait avec des cochons, deux jeunes Bernois le font avec les bœufs
Charolais d’un producteur Bourgeon de la région. Moritz Maier et Xavier Thoné se
partagent des vaches. Voilà comment ça se passe: les bêtes à partager se succèdent
sur le site www.kuhteilen.ch. En ce moment c’est au tour du bœuf «Joke». Les personnes intéressées peuvent commander de la viande de «Joke» par paquets de mélange d’au moins 4 kg. Un graphique animé montre que «Joke» est vendu à 85 pourcent.
Il sera abattu lorsque les clients se le seront entièrement réparti, et chacun recevra
sa part par la poste. Puis ça redémarre avec la prochaine bête. Les deux Bernois ont
ainsi réparti plus d’une dizaine de bovins depuis le démarrage en automne passé. Ils
appellent leur modèle «Crowdbutchering»: l’abattage («butchering») se fait quand la
quantité de clients («crowd») est assez grande. Grâce aux nouveaux médias comme
Facebook ou Twitter, il ne faut en général pas plus d’une semaine pour partager un
bœuf. Il n’y a donc pas de problèmes pour prévoir la date de l’abattage.
Que ce soit avec des titres de participation, les médias sociaux ou les relations
classiques avec la clientèle, les exemples de commercialisation de la viande montrent
qu’une bonne planification fait plus de la moitié de la vente. Ursina Galbusera
•
Les amateurs de viande de porc peuvent acheter à Fabio Müller un porcelet
qu’il va faire engraisser chez un agriculteur. Photo: www.mein-schwein.ch
Vente directe: Vue d’ensemble
Crowdbutchering
Fonctionne par Internet comme le crowdfunding. Un projet – ici l’abattage – n’est
réalisé que quand suffisamment de gens
se sont engagés en ligne pour le financement.
Titres de participation
Ils aident à trouver des fonds et à assurer
l’écoulement des produits. Vu que les
intérêts sont payés en nature, les investisseurs profitent d’une relativement forte
rentabilité et les producteurs d’une meilleure garantie d’écouler leurs produits.
Achat anticipé
Les animaux sont vendus (entièrement ou
partagés) avant leur installation dans la
ferme. Les propriétaires peuvent aller les
voir quand ils veulent à la ferme.
Clients clés
La commercialisation passe par des clients
essentiels comme des restaurants ou des
cantines. Les entreprises adaptent mutuellement leur production. Les relations avec
les clients sont assurées par un dialogue
personnel.
Autres possibilités
Vente à la ferme, service de livraison, par la
poste. Communication et commandes
toujours via un shop, une circulaire, une
lettre, etc. ug
www.mein-schwein.ch
www.kuhteilen.ch
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Représentation d’intérêts
Le GI Bio veut des valeurs limites pour
les contaminations par des résidus
Le GI Bio – le groupement d'intérêts du
marché alimentaire suisse bio – fondé
par des transformateurs est en train
d’élaborer une convention collective
qui doit définir des valeurs limites
contraignantes pour les résidus.
Un groupement d’intérêts des transformateurs, importateurs
et distributeurs bio a récemment été créé au niveau suisse
(voir le Bioactualités 5/15). Sa création a été motivée par les
incertitudes au sujet des valeurs limites pour les résidus des
substances interdites dans les produits bio. L’Ordonnance bio
dit seulement que les produits bio doivent être exempts de
certaines substances. L’augmentation de la précision des appareils d’analyse et la petitesse du territoire suisse font cependant qu’il est quasiment impossible de garantir que les produits bio soient totalement exempts de résidus.
Les chimistes cantonaux veulent de la clarté
Les chimistes cantonaux traitaient les cas de résidus dans les
produits bio assez diversement à cause du manque de réglementation. C’est pourquoi la Conférence des chimistes cantonaux a pressé la Confédération de trouver une solution uniforme, ou plutôt de définir des valeurs limites contraignantes.
La branche a maintenant décidé de s’attaquer proactivement
à ce problème et de ne pas attendre que la Confédération impose une réglementation, comme le dit sur demande Daniel
Bärtschi, le directeur de Bio Suisse.
Tout a démarré par une discussion entre Ueli Steiner (bio.
inspecta), Urs Niggli (FiBL), Christian Burtscher (Demeter) et
Daniel Bärtschi. Il a ensuite été décidé lors d’une réunion de
lancement de créer un groupement d'intérêts, le GI Bio. Il regroupe plus de 40 entreprises. L’organisation repose déjà sur
des bases assez larges, dit Bärtschi. Le GI compte de nombreuses PME du secteur bio, mais aussi entre autres les entreprises
de transformation de la Coop et de la Migros. bio.inspecta, Bio
Suisse et Demeter ne sont pas membres mais sont montées à
bord en tant qu’observatrices.
La première tâche du GI est maintenant, sous la présidence
de Niklaus Iten (Bio-Familia), d’élaborer une convention collective contenant des valeurs limites contraignantes et de la
soumettre aux chimistes cantonaux.
Selon Bärtschi, les différents scandales de ces derrières années prouvent bien que la principale problématique est celle
des céréales – surtout importées. Voilà pourquoi les meuniers
et les grandes boulangeries sont très bien représentés dans le
GI, mais la liste des membres comprend aussi des transformateurs de lait et de viande.
Bärtschi mentionne les alcaloïdes tropaniques dans le millet comme exemple de substance problématique sans valeur
limite définie. Cette substance provient par exemple du datura
B I OAC T UA L I T É S 6|2015
Les matières premières bio doivent être exemptes de
substances interdites. La pratique a besoin d’avoir des
valeurs limites pour les résidus. Photo: oekolandbau.de
stramoine. Lorsque l’orge est moissonnée, le poison passe des
adventices sur la céréale et finalement dans les produits transformés.
Le directeur de Bio Suisse précise qu’il y a bien sûr aussi
des problèmes avec des résidus de pesticides car on ne peut
pas partir de l’idée que la contamination des champs bio par
les productions conventionnelles voisines soit égale à zéro.
Les paysans n’y sont pas mais peuvent en profiter
Il est expressément prévu que les transformateurs fermiers
ne siègent pas dans cette nouvelle instance. Ce n’est pas
dans l’intention de les exclure des processus décisionnels, dit
Bärtschi, mais il y a un déséquilibre entre les coûts et les bénéfices. La cotisation annuelle se monte en effet à 800 francs,
ce qui est considérable. Bärtschi souligne que, à l’inverse,
les paysans pourront profiter des résultats du travail du GI.
Adrian Krebs
•
20
Brèves
Déposer les projets de
recherche maraîchère
Le Comité de Bio Suisse
réorganise ses dicastères
Les producteurs de légumes ont
juaqu'au 01.09.2015 pour déposer des
demandes de projets auprès du Forum
Recherches Légumes (FRL) pour le
programme de recherche 2016. Les demandes peuvent porter sur des thèmes
concernant les cultures en plein air ou
sous abri ou sur des questions qui se posent avant ou après les récoltes. En plus
des problèmes phytosanitaires (usages
mineurs) et des demandes générales de
la pratique (extension), les thèmes peuvent aussi être économiques. Le FRL est
le service de contact et de coordination
pour les demandes de la production, du
commerce, de la transformation et de la
vulgarisation pour la recherche dans le
domaine du maraîchage, donc aussi du
maraîchage bio. Ilona Meier
Lors de sa séance de fin mai, le Comité
de Bio Suisse a redéfini les dicastères et
réorganisé leur répartition. Le nouveau
dicastère de la communication a été attribué à la nouvelle membre Christina
de Raad Iseli. Christian Butscher reprend le dicastère de la qualité et Wen-
del Odermatt celui du savoir. Le marché
est repris par Milo Stoecklin, et Claudio Gregori s’occupera du dicastère des
membres. Les finances vont à Monika
Rytz – et Christina de Raad Iseli reprend la vice-présidence. Le Président
est toujours Urs Brändli. spu
www.szg.ch Prestations
Forum Recherches Légumes
Collaborer avec le réseau
d'agriculture urbaine
Le réseau bâlois d'agriculture urbaine
(RBAU) et Bio Suisse aimeraient se soutenir mutuellement dans le domaine
de la communication. C’est ce que les
deux organisations ont décidé dans le
cadre d’une convention orale. Le réseau
bâlois d'agriculture urbaine réseaute et
réalise à Bâle une série de projets dans
le domaine de l’agriculture écologiquement et socialement durable, dont
entre autres différentes initiatives de
production de légumes, une coopérative d’achat de denrées alimentaire ou un
bistrot bio. Ce genre d’initiatives sont
importantes pour favoriser la compréhension de la population citadine pour
l’agriculture et continuer le développement de la commercialisation régionale», dit Daniel Bärtschi, le directeur
de Bio Suisse. Le RBAU est une initiative citoyenne indépendante organisée
en association qui mise sur le bio: ses
statuts stipulent que les membres qui
produisent des denrées alimentaires
doivent respecter le Cahier des charges
de Bio Suisse. spu
www.urbanagriculturebasel.ch
De gauche à droite: Milo Stoecklin, Danielle Rouiller (remplacée par Christina de Raad Iseli),
Claudio Gregori, Monika Rytz, Urs Brändli, Wendel Odermatt et Christian Butscher. Photo: Bio Suisse
Délai de recours contre
les nouveaux règlements
Le matériel d’enseignement bio se fait attendre
Diverses adaptations et compléments
de la réglementation du Bourgeon entreront en vigueur au début 2016. Toutes les modifications prévues dans les
règlements seront postées sur le site
internet de Bio Suisse à partir de fin
juillet. Les organisations membres de
Bio Suisse peuvent déposer des recours
contre ces modifications, et les membres peuvent agir individuellement en
motivant leur organisation membre à
faire recours. Un recours doit être déposé par au moins trois organisations
membres pour prendre effet. Le délai
de recours est fixé au début octobre. spu
La parution du nouveau support
d’enseignement pour la formation de
base en agriculture biologique prend
du retard. Il est à moitié réalisé pour la
premère et la deuxième année, nous a
répondu par écrit la LMZ. Pas une ligne
n’a encore été écrite pour la troisième
année. Cela est dû à une révision partielle du plan de formation pour la
formation agricole de base qui pourrait provoquer des modifications de la
répartition des leçons. «La répartition
des leçons sera assez bien clarifiée en
automne pour que le travail de rédaction et de réalisation du nouveau support d’enseignement puisse reprendre»,
écrit encore la LMZ. Ce nouveau support d’enseignement est cofinancé par
la LMZ, Bio Suisse et les cantons. spu
www.bio-suisse.ch Producteurs
Cahier des charges & règlements
Promulgations
21
B I OAC T UA L I T É S 6|2015
Bourgeon Gourmet
Pour eux la qualité est quelque chose qui va de soi: les lauréats
du Bourgeon Bio Gourmet 2015. Photos: Dominik Baur
2CKPXKCPFGGVRQKUUQP
sur la table du jury
Petit artisan ou grande multinationale –
le concours de distinction de la qualité
de Bio Suisse est ouvert à tous ceux
qui transforment des produits bio selon
les directives du Bourgeon.
son pain au levain le maximum de six points et même une des
sept distinctions spéciales du Bourgeon Bio Gourmet lors du
concours de distinction de la qualité de Bio Suisse.
… Bio en grand, quatre d’un coup
Un autre lauréat des distinctions spéciales a eu tout autant
de succès tout en étant structuré de manière toute différente.
Le groupe Bell fait partie des leaders européens de la transformation de viande. Dans des emplacements bien desservis
en Europe, quelque 6300 personnes transforment la viande
en produits frais et de convenience. Un tel groupe exploite
l’efficience et les effets d’échelle, des processus mûrement
réfléchis et une multitude de professions, de cerveaux et de
bras engagés. Le chiffre d’affaires annuel de cette entreprise
cotée en bourse atteint fièrement 2,6 milliards de francs. Mais
même ici on s’y connaît en artisanat bio, et c’est pas moins
de quatre produits fabriqués par Bell qui peuvent maintenant
porter le Bourgeon Bio Gourmet – et sa saucisse à rôtir de
veau a rapporté à Bell une des sept distinctions spéciales.
Lieli est un paisible village paysan dans le Seetal lucernois.
Prairies, vergers haute-tige, du maïs et un peu de céréales marquent le paysage du versant ouest du Lindenberg. Les quelque
200 habitants vivent avant tout de l’agriculture.
Bio en petit, un à la fois …
Comme d’ailleurs la famille d’Andreas Peter sur la Bachhalde.
Ici, il faut se montrer novateur si on veut pouvoir vivre correctement d’une ferme de grandeur moyenne de 18 hectares.
Andreas Peter, qui a reconverti sa ferme au bio en 2011, a bien
un peu plus de travail pour ses 2,5 hectares de céréales, mais
il en obtient un prix bien meilleur. Son fils Simon a décidé de
franchir un pas de plus pour augmenter la création de valeur
ajoutée sur le domaine, et il s’est installé un petit fournil dans
la ferme bio de ses parents. Il vend le pain qu’il fait directement dans la région. Et ce jeune boulanger-pâtissier semble
bien connaître son métier: Simon Peter a en effet obtenu avec
B I OAC T UA L I T É S 6|2015
Petits et grands créent de la valeur ajoutée
Ces deux entreprises sont typiques du secteur biologique suisse. Toutes deux transforment des marchandises Bourgeon en
respectant le Cahier des charges de Bio Suisse, qui n’autorise
par exemple ni colorants ni arômes artificiels. Toutes deux uti22
notre cuisine.» Et pour Fabian Fuchs, d’Equitable St.Meinrad
à Zurich, les produits bio vont de toute façon de soi «et c’est
génial s’ils sont de cette qualité».
lisent les plus-values du bio pour créer davantage de valeur
ajouté dans un secteur toujours sous pression malgré la protection douanière. Et toutes deux fabriquent des produits de
haute qualité capables de convaincre à l’aveugle des analystes
sensoriels professionnels et indépendants.
82 produits avaient été déposés pour cette distinction de la
qualité. Les spécialistes des denrées alimentaires placés sous
la direction de l’analyste sensoriel et journaliste gastro Patrick
Zbinden ont commencé par une dégustation à l’aveugle de
tous les produits selon les critères suivants: apparence, goût,
odeur et impression générale. Et le millésime 2015 a encore
dépassé le haut niveau des années précédentes puisque 43 des
82 produits candidats ont rempli les hauts critères de qualité
du Bourgeon Gourmet et peuvent maintenant porter ce label
complémentaire pendant trois ans.
Remise des prix avec la cuisinière bio Vreni Giger
De nombreuses personnalités de la restauration et de la
transformation ont participé à la remise des prix à la salle des
événements escherwyss de Zurich. La manifestation a été
animée par Dominik Flammer, qui s’occupe depuis 30 ans de
l’histoire de l’alimentation et dont les livres invitent à redécouvrir des spécialités régionales. La célèbre cuisinière Vreni
Giger, 17 points Gault et Millau, a régalé les invités avec un
menu exclusif pour lequel elle a utilisé une sélection de produits Bourgeon Gourmet. Bio Suisse a présenté et fait déguster les nouveaux produits Bourgeon Gourmet du 19 au 21 juin
au Bio Marché de Zofingue, le plus grand marché bio de Suisse. Stephan Jaun, Bio Suisse
•
Sept distinctions spéciales ont été octroyées
Lors d’un deuxième tour, quatre cuisiniers célèbres et le directeur de l’édition de «Salz & Pfeffer», Stefan Schramm, ont
redégusté – toujours sous la direction de Patrick Zbinden – les
produits primés qui ont eu la note maximale et ont attribué
les sept distinctions spéciales suivantes:
• Bell AG, Bâle: Saucisse à rôtir de veau Bourgeon Naturaplan
Commentaire du jury: Très belle couleur et forme, arôme harmonieux et goût équilibré.
• Fleischtrocknerei, Churwalden: Jambon cru
Commentaire du jury: Très bon produit, aromatique et de bonne
préparation.
• Lukas Meier, Hägglingen:
1 Jambon cru séché à l’air
Commentaire du jury: Très belle couleur et forme, parfum intense.
2
Fromage d’Italie à cuire soi-même
Commentaire du jury: Arôme équilibré, tendre, parfum équilibré.
• Panetteria Mella, Brione: Treccia al Burro (tresse au beurre)
Commentaire du jury: Tressage régulier, parfum de beurre frais avec
un léger arôme de vanille.
Le président du jury et expert en analyse sensorielle
Patrick Zbinden explique comment on déguste du pain.
• Regio Fair, Zell: Viande séchée
Commentaire du jury: Arôme frais de viande avec une note discrète
de levure, consistance fine, bien fondante.
• Simon Peter, Lieli: Pain au levain
Commentaire du jury: Forme régulière avec une belle croûte dorée,
odeur de grillé avec une légère note de miel et un arôme acidulé
doux et équilibré.
Le Bourgeon Bio Gourmet
Cornelius Speinle, du restaurant Dreizehn Sinne im Huuswurz à Schlattingen TG, a été enthousiasmé par les deux
jambons crus Bourgeon. «Ils n’ont absolument rien à envier
aux bons jambons de Parme», affirme la découverte Gault et
Millau de l’année 2014. Sven Wassmer, du restaurant Silver
de l’Hotel 7132 à Vals GR, est particulièrement séduit par le
pain au levain. «Il a une consistance excellente et une douce acidité.» Et le chef de cuisine décoré de 17 points Gault et
Millau Nenad Mlinarevic, du restaurant Focus du Parkhotel de
Vitznau LU, loue les produits Bourgeon Bio Gourmet: «Nous
pourrions utiliser chacune de ces distinctions spéciales dans
Bio Suisse décerne chaque année son Bourgeon Bio
Gourmet pour attirer l’attention des consommateurs sur
des produits particulièrement délicieux. Ce label
garantit la haute qualité gustative et la transformation
douce des produits qu’il distingue, et les produits
particulièrement excellents reçoivent une distinction
spéciale. Cette année ce sont des produits des
secteurs du pain, de la viande et du poisson qui ont
participé au concours. sja
www.bio-suisse.ch/fr/produitsprims.php
23
B I OAC T UA L I T É S 6|2015
FiBL
.oGURCTEGVVGest bonne contre les
parasites mais difficile à cultiver
Sept paysans bio cultivent de l’esparcette en Suisse depuis 2014, dont deux
en vendent sous forme de granulés ou
de foin. Cette plante fourragère agit
contre les parasites gastro-intestinaux.
ficile. L’esparcette est en effet peu concurrentielle pendant la
première année. «Il faut la cultiver seulement dans des sols
calcaires avec une faible pression des mauvaises herbes», explique Matthias Klaiss, collaborateur du FiBL et du projet.
Max Stalder le sait aussi: «Il faut traiter cette plante comme des œufs crus», dit-il. Ce paysan bio de Viège VS en cultive
sur quatre hectares. Il participe à l’actuel projet du FiBL avec
les autres paysans de sa communauté d’exploitations. Comme le dit Stalder, les sols plutôt secs conviennent bien pour
la culture de cette plante délicate. Il a une bonne opinion
de l’esparcette et il loue ses effets. «Nous en donnons à nos
veaux et nous sommes très contents du résultat», dit Stalder.
La pression parasitaire de ses bêtes a diminué. Stalder est un
des deux seuls producteurs biologiques suisses qui cultivent
et commercialisent cette plante fourragère à grande échelle. Les autres agriculteurs qui participent au projet utilisent
eux-mêmes l’esparcette qu’ils produisent. Foin, ensilage ou
granulés sont analysés par le FiBL avant leur utilisation pour
connaître leur teneur en tannins. Vu que – en tout cas selon
L’esparcette était anciennement utilisée comme plante fourragère importante et nutritive pour les chevaux de trait. Elle
est depuis lors quelque peu tombée en désuétude. Cette plante étonnante suscite pourtant de nouveau plus d’attention.
Dans les projets de longue durée auxquels le FiBL a participé, les chercheurs ont trouvé que les tannins contenus dans
l’esparcette ont un effet inhibiteur sur les parasites gastrointestinaux des petits ruminants. En tant que partie d’une
stratégie globale, l’esparcette peut contribuer à faire diminuer
la pression des parasites dans un troupeau. Cette plante fourragère offre la possibilité de diminuer l’utilisation des vermifuges chimiques contre lesquels de plus en plus de parasites
sont résistants.
Fermes spécialisées dans cette culture
Le projet du FiBL et de Mediplant «L’esparcette, une plante
fourragère importante pour l’agriculture suisse» a pour but,
en collaboration avec les cantons de Fribourg, du Valais et
des Grisons et avec le soutien financier de l’Office fédéral de
l’agriculture et d’autres sponsors, d’encourager cette alternative végétale aux vermifuges chimiques. Le projet a démarré en
2014 avec sept agriculteurs bio. Il s’agit d’une part de mettre
sur pied une production indigène d’esparcette de bonne qualité par des producteurs spécialisés pour développer un commerce régional, et d’autre part les paysans qui donneront de
l’esparcette à leurs bêtes seront suivis par des petits essais
d’affouragement. Car l’intégration dans la gestion de la ferme
«L’esparcette
aime nos sols qui ne sont
pas trop acides.»
Sylvie Bonvin
les connaissances que nous avons actuellement – l’efficacité
dépend du dosage, on peut s’attendre à un meilleur effet avec
les fortes teneurs. Voilà pourquoi l’esparcette devrait être cultivée en culture pure. Max Stalder fournit de l’esparcette dans
toute la région. Cette approche est recommandée par le collaborateur du FiBL responsable du projet, Steffen Werne: «Cette
spécialisation est une bonne chose vu que c’est une culture
difficile.» L’année passée, Stalder a vendu quasiment toute sa
récolte d’esparcette sous forme de foin à d’autres agriculteurs
du Valais. Cette année il a déjà fait la première coupe. Cette
récolte va aussi être vendue. De nombreux agriculteurs sont
intéressés, «mais le marché doit encore s’organiser», dit Stalder.
«Nous avons retourné
le foin quand il était
plein de rosée pour perdre
moins de feuilles.»
Produire des granulés au lieu de foin
Max Stalder
Sylvie Bonvin est la deuxième productrice qui commercialise
de l’esparcette. Cette paysanne bio de Rueyres-les-Prés dans
le canton de Fribourg a aussi eu cette idée grâce au projet
du FiBL. Son exemple montre qu’une bonne intégration de
la production et de l’affouragement de l’esparcette peut être
intéressante. L’année passée elle a fait des balles d’ensilage
avec toute la récolte de ses deux hectares d’esparcette. Les
grosses balles n’ayant cependant pas trouvé preneur, elle les a
affouragées à ses propres chevaux et a été contente du résul-
est importante. Ça ne marche pas partout. Par exemple, Reto
Fivian, de Villarepos FR, a renoncé à affourager de l’esparcette
à ses bêtes. Ce paysan bio avait participé à un précédant essai d’affouragement. «J’élève des moutons mais ne fais pas de
grandes cultures. Je dois donc pouvoir faucher mes prairies
et y faire pâturer les moutons», explique Fivian. S’il achète
de l’esparcette en plus, il a trop de fourrage et sa gestion des
pâtures ne joue plus. Et cultiver soi-même cette plante est dif-
B I OAC T UA L I T É S 6|2015
24
Le meilleur moment pour récolter l’esparcette est quand elle est en pleine floraison. Photo: Matthias Klaiss
tat: «Ça a très bien marché.» Cette année elle veut par contre
produire des granulés d’esparcette. Elle espère que ça se vendra mieux sous cette forme plus concentrée et plus maniable.
La première coupe de cette année lui a déjà permis d’en produire 8300 kilos qu'elle a pu vendre à un paysan qui les utilise
pour son troupeau de moutons et de brebis laitières. Elle n’a
jusqu’ici pas eu de difficultés avec les exigences particulières
de l’esparcette. «Je n’ai eu aucun problème avec cette culture.
L’esparcette aime nos sols qui ne sont pas trop acides», explique-t-elle. Ce printemps, elle a même augmenté sa surface
d’esparcette de 0,6 hectare.
Des bonnes teneurs en tannins ont été trouvées dans les
granulés malgré les fortes températures qui règnent pendant
la fabrication. Les collaborateurs du projet pensent donc que
l’efficacité des tannins reste intacte dans les granulés. Ce produit pourrait donc être une alternative au foin et au silo. En
effet, le silo n’entre pas en ligne de compte pour de nombreux
producteurs de lait, et la fenaison et le pressage de l’esparcette
provoquent des pertes de feuilles. Vu que les tannins et les
éléments nutritifs se trouvent surtout dans les feuilles, cela
signifie une grosse diminution de la qualité. L’année passée,
Max Stalder a souvent travaillé de nuit pour cette raison.
«Nous avons retourné le foin quand il était plein de rosée pour
perdre moins de feuilles», explique-t-il. Puis le foin a fini de
sécher dans le séchage en grange. Mais, cette année, Stalder
produira aussi des granulés.
La plante
L’esparcette est une légumineuse fourragère avec des
valeurs nutritives comme celles de la luzerne. Elle
contient en plus une certaine quantité de tannins qui
dépend notamment de la variété et de la date de la
fauche. Les tannins se trouvent surtout dans les feuilles.
Ils n’agissent pas seulement contre les parasites mais
peuvent aussi diminuer les émissions de méthane des
ruminants et empêcher le tympanisme. Steffen Werne
Contre les parasites
Les tannins font diminuer le nombre d’œufs pondus dans
leur hôte par les parasites adultes et empêchent les
larves nouvellement ingérées de s’installer facilement.
Une partie des parasites peuvent être détruits après une
longue période d’affouragement avec de fortes teneurs
en tannins. La meilleure efficacité est obtenue en
combinant pâturage et affouragement d’esparcette. Pour
les chèvres et les brebis laitières, cela peut se faire en
donnant des granulés dans la salle de traite. Il est aussi
possible de donner du foin ou du silo quand les bêtes
sont dans la stabulation. Ce sont les pâturages proches
des stabulations qui sont le plus infestés de parasites.
Vu que l’effet dépend de la dose, la proportion d’esparcette dans la ration ne devrait pas être trop petite, et
l’affouragement des granulés ne doit pas trop diminuer
les fourrages grossiers afin de garantir un bon fonctionnement de la panse et une bonne rumination. Pour les
petits ruminants adultes, on recommande une dose
journalière d’environ 800 g. Diminuer la dose en fonction
des quantités de fourrages ingérés par les jeunes bêtes
d’engraissement ou d’élevage. Il est difficile de recommander une durée de traitement car on manque encore
de données expérimentales. Steffen Werne
Soutenir une alternative
Les deux producteurs d’esparcette Sylvie Bonvin et Max
Stalder ont fait œuvre pionnière en adoptant la production
d’esparcette de qualité comme branche de production. Stalder
est en fait producteur de luzerne. Il a fait de bonnes expériences avec cette plante qui est semblable à l’esparcette, mais il
n’avait encore jamais essayé cette dernière avant le lancement
du projet. «Je trouve qu’il est important de diminuer les vermifuges chimiques en agriculture biologique, donc je veux
soutenir activement la culture de cette alternative végétale»,
dit-il pour expliquer sa motivation. Sylvie Bonvin trouve que
c’est une culture intéressante, et elle s’est volontiers embarquée dans cet essai pour développer ce créneau. «Et en plus,
les champs d’esparcette en fleur sont très beaux», trouve-telle. Deborah Rentsch
•
Pour en savoir plus
Sylvie Bonvin, tél. 079 778 38 21
[email protected]
Max Stalder, tél. 079 220 73 24
[email protected]
www.esparsette.ch
25
B I OAC T UA L I T É S 6|2015
Politique
'PEQWTCIGOGPVFGNCDKQFKXGTUKVÅ–
l’OFAG rame à contre-courant
Les banderoles de la PA 14-17 proclamaient qu’il fallait davantage de biodiversité. Or l’ordonnance doit de nouveau être modifiée – dans le sens d’une
nette régression de la biodiversité.
Pour Lukas Pfiffner, expert de la biodiversité au FiBL, les
diminutions prévues sont incompréhensibles. «Les mesures
de la PA 14–17 sont un pilier important. Cette approche orientée vers davantage de qualité est décisive pour le maintien
de la diversité des espèces et des multiples prestations écosystémiques.» Ce concept détaillé d’encouragement a été développé en permanence au point de devenir un modèle pour
l’Europe, explique Pfiffner. «Les multiples prestations sociétales de l’agriculture doivent être honorées équitablement et
d’après les résultats.»
Marcel Liner, de Pro Natura, critique lui aussi acerbement
non seulement les modifications mais également le procédé:
«Les paysans ont le droit que les conditions légales ne changent pas chaque année.» Il dénonce aussi le fait que la modification de l’ordonnance ne soit pas passée comme d’habitude
par une consultation des offices avant l’audition générale.
«Sans compter que les modifications proposées sont insuffisamment fondées et qu’elles agissent contre la décision du
Parlement de renforcer les régions de montagne.»
La politique agricole 2014-2017 (PA 14 -17) est appliquée depuis une bonne année. Elle avait été présentée entre autres
comme ayant pour but de protéger plus efficacement les ressources vitales naturelles et les paysages cultivés et d’orienter
les paiements davantage vers les prestations non commerciales de l’agriculture. Or l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG)
revient en arrière. Le paquet automnal des modifications des
ordonnances propose en effet de diminuer de 10 % les contributions pour les surfaces de promotion de la biodiversité
(SPB) du niveau de qualité I – et même de 30 % dans les régions
d’estivage. Car les buts de la PA 14-17 pour les SPB de basse
qualité seraient déjà atteints selon l’OFAG.
Un domaine ne pourra en outre toucher des contributions
pour la biodiversité que sur au maximum 50 % de ses surfaces.
Cela permettrait d’économiser 30 millions de francs dans le
domaine de l’encouragement de la biodiversité.
Exploitations en fin de course
Les plans de l’OFAG sont un rude coup pour les producteurs
qui se sont spécialisés dans la création et l’entretien des SPB.
«Il va nous manquer 40 000 francs si nous recevons des contributions seulement pour la moitié de nos surfaces», explique Peter Bösiger du Landschaftshof Sutz au bord du lac de
Bienne. Cela signifierait la mort de notre ferme.» Voilà 20 ans
que le domaine cultive des surfaces de biodiversité. Les animaux et les machines y sont adaptés et le savoir-faire s’est
développé au fil des ans. «Nous venons de faire des investissements considérables», raconte Bösiger, «et bien sûr en tenant
compte des paiements directs.» Selon Marcel Liner, la clause
des 50 % touchera 1830 producteurs. Le Conseil fédéral décidera au début de l’automne s’ils devront subir ces énormes
pertes. Theresa Rebholz
•
État insatisfaisant de la biodiversité
Les plans de l’OFAG sont à l’opposé du rapport sur l’état de la
biodiversité en Suisse en 2014, dans lequel les scientifiques de
30 institutions suisses de renom attestent d’un état insatisfaisant de la biodiversité dans notre pays.
Rapport sur l’état de la biodiversité en Suisse
www.sciencesnaturelles.ch Organisations
Forum Biodiversité Publications
État de la biodiversité en Suisse en 2014
Les modifications prévues dans l'ordonnance
• Limitation des surfaces de promotion de la biodiversité
(SPB) à 50 % des surfaces d’une exploitation qui auraient droit aux contributions (OPD, art. 55 al. 4bis)
• Diminution des paiements directs pour les SPB de
niveau de qualité I de 10 % en général et de 30 % dans
les régions d’estivage (OPD, Annexe 7). tre
Le domaine du Landschaftshof Sutz s’est spécialisé dans
la culture des surfaces de biodiversité. Photo: Regina Bösiger
B I OAC T UA L I T É S 6|2015
www.ofag.admin.ch Thèmes Train d’ordonnances
agricoles d’automne 2015
26
Relève
On voit souvent Marc Güntert dans les vignes, mais il laisse volontiers la cave à son père. Photo: m. à d.
De menuisier à vigneron
Marc Güntert est au milieu de sa
formation de technicien viticole HES. Il
pourra bientôt utiliser ses nouvelles
connaissances puisque le domaine paternel va changer de génération.
aucoup de lui car elle porte non seulement sur la vigne et la
vinification, mais aussi sur le marketing, la vente et la gestion.
En tout cas il sera bien préparé pour la reprise de l’entreprise.
Production de vins véganes
Marc Güntert est déjà fortement impliqué dans l’entreprise
familiale. On le voit souvent dans les vignes alors qu’il laisse volontiers la cave à son père. Ça lui a toujours plu d’être
dehors et de suivre les différentes étapes de la planification
à la récolte en passant par les plantations. La plupart des vignes sont sur des terrains en pente. À propos de la fertilisation
des sols de ces pentes raides, Marc Güntert répond qu’ils ont
«passé toute leur production de vin en mode végane depuis le
millésime 2014.» La viti-viniculture végane renonce à toutes
les substances d’origine animale, donc on ne peut pas mettre
des animaux dans les vignes ni utiliser des engrais contenant
des produits animaux.
Le domaine viticole de Marc Güntert et de ses parents se trouve à Miège, dans les environs de Sierre VS. À 28 ans il raconte
fièrement que le domaine «BioCave» respecte le Cahier des
charges de Bio Suisse depuis 1989. Les Güntert cultivent ainsi
trois hectares de vigne répartis dans tout le Valais central. Ils
vinifient tout eux-mêmes et élèvent 21 vins. La plus grande
partie de leurs vignes sont du Pinot noir. «Rien qu’avec ce
cépage nous faisons neuf vins différents», explique Marc Güntert en ajoutant que «nous allons faire davantage de Cornalin,
d’Humagne rouge et d’autres cépages intéressants.» Il n’a pas
de cépage préféré, mais il apprécie les anciens cépages valaisans.
«Le bio sera la norme dans 20 ans»
Quand Marc Güntert reprendra totalement l’entreprise, probablement en 2017, il conservera l’orientation du domaine. «Il
y aura peut-être quand-même quelques ajustements de détail,
par exemple dans la vente ou à la cave», ajoute-t-il. Il est évident pour lui que son père a misé sur le bon cheval en choisissant le bio il y a plus de 25 ans. Même s’il sera à peu près le seul
vigneron bio des environs.
Et pourtant ses collègues de formation s’intéressent réellement au bio, mais ils manquent bien-sûr de savoir-faire. «Les
opinions sont en train de changer et la production bio n’est
plus rejetée comme avant.» Et il rajoute après une pause: «Je
suis certain que, quand le changement de génération sera
terminé, c.-à-d. dans environ 20 ans, la production bio sera la
norme.» Carmen Büeler
•
Une profession de rêve et un vignoble
«J’ai toujours voulu être ébéniste, c’était la profession dont je
rêvais.» Mais la vie en va souvent autrement. Après ce premier
apprentissage, il a fait la maturité professionnelle en un an.
Il travaillait de temps en temps sur le domaine paternel et a
trouvé plaisir à ce travail. Et le fait qu’un changement de génération est bientôt nécessaire et que la succession doit être
réglée a confirmé Marc Güntert dans sa décision de suivre une
formation accélérée de vigneron CFC.
Pour pouvoir diriger correctement le domaine, à 25 ans il
s’est décidé à suivre une formation en cours d’emploi de technicien viticole HES. Cette formation de quatre ans exige be27
B I OAC T UA L I T É S 6|2015
Agenda / Petites annonces
Agenda
Nous publions volontiers vos
événements dans le magazine et
sur www.bioactualites.ch. Prière
de s’adresser au secrétariat des
cours du FiBL pour tout renseignement:
tél. 062 865 72 74,
[email protected].
Visites de terrain
sur la biodiversité
Région: Fribourg
Dates, horaires et lieux
Jeudi 13 août 2015, 09.30 h
Chez Stéphane et
Sylvie Vial- Colliard
Chemin de la Gurla 41
1618 Châtel-St-Denis FR
Région: Vaud
Dates, horaires et lieux
Mardi 18 août 2015, 09.30 h
Chez Corentin Tissot
Rue du Café des Chasseurs 1
1304 Allens VD
Thèmes
Quels éléments structurels
choisir pour la revalorisation des
surfaces de compensation
écologique?
À quoi est-ce que je dois faire
attention lors des nouveaux semis
de prairies fleuries riches en
espèces? Quelles autres mesures
du catalogue de Bio Suisse
peuvent être réalisées?
Ces questions et de nombreuses
autres seront abordées lors de
la visite sur le terrain puis
discutées entre collègues: Les
participant-e-s pourront échanger
leurs trucs et astuces pour la
réalisation des mesures d’encouragement de la biodiversité,
pour les programmes cantonaux
d’encouragement de la biodiversité et pour le catalogue de
Bio Suisse.
Après la visite, les participants
sont invités à un petit en-cas.
Intervenant-e-s
Chef-fe d’exploitation
du domaine modèle
Véronique Chevillat (FiBL)
Pascal Olivier (Bio Suisse)
Lisa Pagani (Conseillère agricole)
Inscriptions
Une inscription n’est pas
nécessaire
Renseignements
Auprès de Sara Gomez, Bio Suisse
[email protected]
Pour en savoir plus
www.bio-suisse.ch/fr/
producteurs/biodiversite/
B I OAC T UA L I T É S 6|2015
Agro-Forum 2015
Thema
Innovation vs. Tradition
In der Lebensmittelproduktion
ist Innovationsmanagement
von entscheidender Bedeutung.
Der Anlass richtet sich an alle
Interessierten der Agrar- und
Lebensmittelbranche und
dient neben der persönlichen
Weiterbildung auch dem Networking.
Wann und wo
Freitag, 4. September 2015
Feusi-Bildungszentrum, Bern
Information
OK Agro-Forum
www.swissagroforum.ch
Matthias Zurflüh
Tel. 078 803 92 45
[email protected]
Obstbau, Beeren
Erfahrungsaustausch Bioring
Hochstamm
Betriebsbesuch auf verschiedenen
Betrieben im Raume Wädenswil.
Themen
Feuerbrand- und Mäusestrategie
im Hochstammobstbau, Projekt
«1000 Biomostbirnbäume»,
Hochstammobstbau in der AP
2014–17, Informationen aus dem
FiBL, der FK Bioobst und dem
Produktezentrum Mostobst SOV,
Mostobsternte 2015.
Wann und wo
Montag, 24. August
9.15 bis 16 Uhr
Treffpunkt Bahnhof Wädenswil
Leitung
Andi Häseli, FiBL
Information, Anmeldung
Hans Brunner, Hauptstr. 2,
Steinmaur, Tel. 044 853 15 55
PermakulturObstgarten-Woche
Obstplantagen einmal anders –
ganz natürlich. Eine neue
Dimension in Permakultur,
Biolandbau und Vertragslandwirtschaft. Mit Stefan Sobkowiak aus Kanada.
Wann und wo
Freitag, 13. November bis
Donnerstag, 19. November
Vortrag: 13. November,
19.10 bis 21.30 Uhr,
Workshop:
Für Laien: 14./15. November
Für Profis: 18./19. November
Uni Luzern und Malters LU.
Information
www.permakultur-beratung.ch
Anmeldung
www.swissagroforum.ch zum
Anmeldeformular
Ackerbau
Feldrundgang mit
Friedrich Wenz
Feldrundgang mit Friedrich Wenz
und kleine Maschinendemos
(Direktsaat, Stoppelbearbeitung,
Umbruch, Ansäen von Grün düngungen).
Wann und wo
Dienstag, 11. August
9 bis 16.30 Uhr
Hof am Stei, Siblingen SH
Information
Anno Lutke Schipholt
Tel. 078 828 47 66
www.ackerbauring.ch
Plantahof-Feldtag
Themen
In den Bergwiesen von Obermutten zeigen wir Mäher, die
für sehr steile Lagen geeignet
sind. Pro Natura stellt
die Zusammen arbeit mit den
Land-wirten vor. Ausserdem
werden Heuschieber und
Seilwinden für die Futter bergung
hangaufwärts demonstriert.
Wann und wo
Donnerstag, 20. August, 10 Uhr
Plantahof, Obermutten GR
Information, Anmeldung
www.plantahof.ch
Teilnahme ist kostenlos,
keine Anmeldung erforderlich
Ici vos annonces
gratuites!
Les petites annonces publiée
sur cette «Place du marché»
sont limitées à 400 signes y.
c. espaces et ne coûtent rien.
Prière d’envoyer les textes de
vos annonces à:
Erika Bayer, FiBL,
Ackerstrasse 113,
Postfach 219, 5070 Frick,
ou par courriel à
[email protected]
tél. 062 865 72 72
Bourse Bio
Vous trouverez sur
www.boursebio.ch de nombreuses autres annonces
concernant l’agriculture
biologique, et vous pouvez
aussi y mettre gratuitement
des annonces.
OFFRE
A louer dans une ferme bio à
la Chaux-de-fonds: appartement de 140 m2 5 pces avec
possibilité d'avoir des animaux (chevaux ou autres).
Anouk et Christian Marchon
La Joux-Perret 27
2300 La Chaux-de-Fonds
tél. 032 968 2060
Possibilités publicitaires
gratuites pour la vente
directe, l’agriculture contractuelle, les abonnements bio,
les magasins bio, les trucs
écologiques: L’association
BioConsommActeurs, bientôt
2000 membres et un site
internet très visité, veut faire
savoir où se trouvent les
produits bio.
Renseignez-vous!
tél. 024 435 10 61
fax 024 435 10 63
[email protected]
www.bioconsommacteurs.ch
CHERCHE
La Fondation des fermes
communautaires libres
cherche pour la Bergerie de
Froidevaux, dans le Clos du
Doubs, 2887 Soubey, plusieurs personnes responsables
pour les projets autour
D’une agriculture en bio-dyn
D’un troupeau de mouton
D’une tannerie
De la rénovation des bâtiments
On se réjouit! Till et Claudia
tél. 032 955 15 04
079 953 55 95
[email protected]
Brèves
La banane est le fruit
bio que les consommateurs préfèrent
Selon le Bulletin du marché de l’office
fédéral de l’agriculture, il s’est vendu en
2014 dans le commerce de détail suisse 32 874 tonnes de fruits bio pour une
valeur de 153 millions de francs. Par rapport au marché des fruits de table, ces
chiffres correspondent à une proportion
de quelque 10 % du chiffre d’affaires total et de près de 9 % des quantités vendues. C’est la banane qui caracole en
tête du classement des fruits bio: 17 145
tonnes en ont été vendues l’année passée, ce qui représente plus de la moitié
des fruits bio de l’ensemble du commerce de détail suisse. On trouve au deuxième rang les pommes (3950 tonnes), suivies par les citrons (2080
(2080 tonnes)
tonnes) et les
oranges (1516 tonnes).
(1516 tonnes). drt
Un changement dans
l’équipe de rédaction
Rathgeb Bio en fête
La société Rathgeb Bio, un des plus
grands acteurs du marché suisse des
légumes bio, fête plusieurs jalons:
20 ans de reconversion au bio, 40 ans
de déménagement au nouveau siège
de l’entreprise, 10 ans de création des
sociétés Rathgeb BioLog et Rathgeb
BioFresh, et enfin l’agrandissement
de l’entreprise après 10 ans de planification. Ces journées festives des portes ouvertes se dérouleront les 29 et
30 août. spu
La directrice adjointe
du FiBL s’en va
www.rathgeb-bio.ch
La directrice adjointe du FiBL, Dominique Barjolle, quitte le FiBL pour
des raisons personnelles et travaillera depuis début octobre 2015 pour le
service de l’agriculture du canton de
Vaud où elle reprendra la direction de
la division des paiements directs et de
l’agroécologie. Dominique Barjolle avait
repris de nombreuses tâches de la direction du FiBL. Elle a aussi développé les
activités de recherche et de vulgarisation dans plusieurs régions francophones
et fait avancer la collaboration avec des
instituts de recherches français. Il a par
exemple été possible de passer un contrat avec l’INRA (Institut national de la
recherche agronomique). Le développement de la collaboration au Maroc, des
mandats d’expertises pour le Bioeconomy Panel de la Commission européenne
et la direction de projets de l’UE et de
la FAO ont été d’autres de ses activités
importantes. akr/drt
Essai DOC:
Plus on continue plus il est précis
Voilà maintenant 37 ans que l’essai
DOC compare entre eux les trois systèmes agricoles biodynamique, organobiologique et conventionnel. Cet essai
de longue durée conserve toute son
actualité. Il s’est transformé en plateforme internationale de recherche et
continue de fournir des résultats. Le
FiBL organise chaque année avec Agroscope une Journée DOC pour informer
sur les plus récents essais et projets.
Hans-Martin Krause (sur la photo) participe à l’un des 16 projets actuellement
en cours. Doctorant au FiBL, il étudie
Après six mois de congé maternité, Theresa Rebholz a réintégré en juin l’équipe
du Bioactualités. Elle renforce donc de
nouveau la rédaction de notre magazine
et elle écrit des articles pour le journal.
En plus de son travail pour le Bioactualités, elle œuvre aussi au FiBL pour la
rédaction internet. Le travail pour le
Bioactualités prend par contre fin pour
Carmen Büeler, qui a terminé son stage
et va maintenant faire à l’université de
Bâle un master en sociologie et en sciences des médias. L’équipe du Bioactualités leur souhaite tout de bon. réd
comment l’incorporation des résidus
de récolte de la culture précédente influence les émissions de gaz hilarant de
la culture suivante. Le rapport carboneazote des résidus de récolte influence
les émissions de gaz hilarant, expliquet-il. «Si une grande quantité de matière
organique rapidement dégradable est
enfouie dans le sol, il faudrait suivre
avec des cultures qui absorbent rapidement l’azote libéré», conseille-t-il. drt
www.filme.bioaktuell.ch
29
B I OAC T UA L I T É S 6|2015
Devinette
&GXKPGVVGGPKOCIGU
Quel paysan va avec quelle paysanne?
1
2
3
4
A
B
C
D
Solution à la page 31. Photos: Petra Schwinghammer
Je m’abonne au Bioactualités pour une année, 10 numéros, Fr. 53.– / étranger Fr. 67.–
J’aimerais un exemplaire d’essai gratuit du Bioactualités
J’aimerais recevoir la newsletter gratuite du Bioactualités
Je suis en formation et reçois le Bioactualités au tarif réduit de Fr. 43.– par année (seulement en
Suisse, au max. 3 ans). Prière de joindre un justificatif.
Prénom / nom
Adresse
NPA / localité / pays
Courriel
Date
Signature
Découper le talon et l’envoyer à:
Bio Suisse, Édition du Bioactualités, Peter Merian-Strasse 34, CH-4052 Bâle
Tél. +41 (0)61 204 66 66, courriel [email protected]
30
Offres spéciales sur www.bioactualites.ch
Le dernier mot
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«Plus de régionalité,
plus de Bio Suisse, moins de bureau»
À propos de l’encouragement des activités régionales de Bio Suisse
«Je suis au stand de Bio Suisse», dit dans son portable une visiteuse de l’Agrischa de cette année bien qu’elle soit en fait au
stand de Bio Grischun (voir la photo). Voilà qui montre bien que
l’engagement des organisations membres (OM) sert à la notoriété de Bio Suisse. Beaucoup de choses se sont passées dans la
région depuis l’introduction du soutien financier des OM par
Bio Suisse en 2009. Ces contributions ont par exemple permis
d’encourager la production sans antibiotiques, d’augmenter
les surfaces de grandes cultures bio, de faire avancer la sélection de vaches laitières adaptées aux conditions locales ou
d’intensifier les relations publiques. On peut dire en résumé
que beaucoup a été fait avec relativement peu de moyens financiers pour la poursuite du développement du Bourgeon et
pour l’amélioration de son ancrage dans les régions.
Le renforcement des régions a actuellement deux défauts qu’il
s’agira de supprimer lors de la prochaine Assemblée des délégués.
Premièrement, une quantité d’argent beaucoup trop faible revient dans les régions alors que c’est là que bat le pouls du bio et là
qu’il doit continuer de battre de plus en plus fort. Une augmentation des contributions de 2 à 4 pourcent du budget de Bio Suisse
est supportable, raisonnable et nécessaire.
Deuxièmement, le travail bureaucratique nécessaire pour obtenir des fonds est trop important. L’effort bureaucratique devrait en fait être considéré comme accompli dès lors que les fonds
sont utilisés pour la promotion de l'agriculture biologique et
l’augmentation de la demande pour les produits Bourgeon suisses. Le principe «plus de responsabilité et moins de paperasserie»
déchargerait les OM et le secrétariat d’une grande quantité de
travail administratif. La révision proposée permettrait aux OM
de ne pas se triturer le chou pour concevoir des projets et de lancer rapidement et simplement des actions pour renforcer la production Bourgeon dans leur région. Que les fonds soient ensuite
utilisés pour la publicité pour les produits bio de la région, pour
un projet de recherche visant à résoudre un problème régional ou
comme fonds propres obligatoires pour les projets de promotion
des ventes, leur utilisation devrait être laissée à la responsabilité
de la base – donc des OM. En effet, de même que la base accorde
à la centrale lors de chaque Assemblée des délégués d’automne
sa confiance pour son gros budget, la centrale devrait aussi nous
accorder sa confiance pour nos petits budgets.
Andi Schmid, Directeur de Bio Grischun
Solution de la devinette
Domaine agro-viticole en biodynamie
cherche successeurs
Nous cherchons des successeurs pour notre domaine
vitivinicole implanté de longue date à Mergoscia:
environ 7 ha de terrain plus 2 ha de forêt,
avec plusieurs „rustici“ à louer aux touristes ou pour
des projets sociothérapeutiques ou communautaires.
Nous garantissons une bonne introduction dans
notre exploitation.
Documentation détaillée et contact:
www.andrej-schindler.de/ca-di-ciser
31
1C Stefan et Helen Schreiber,
Wegenstetten AG
2D Beatrice et Erwin Kalt avec
3A Käthi et Hans Metzger,
Möhlin AG
4B Käthi et Edi Hilpert,
leur petite-fille, Zuzgen AG
Möhlin AG
B I OAC T UA L I T É S 6|2015
VFK|QKRO]HU DJ
contient: Coniothyrium minitans
DJURELR
ZZZDJURELRVFK|QKRO]HUFK
FOURRAGE
Foin de luzerne BIO en grosses balles carrées:
protéines et fibres digestibles améliorent les rations,
contenu de MA sélectionnable (4ème à 6ème coupe)
«Misto» BIO: mélange luzerne/ray-grass déshydraté
Foin/Regain BIO: ventilé, déshydraté, séché au sol
Foin d’épeautre/avoine BIO: pour jeune bétail,
vaches taries, chevaux - ventilé ou déshydraté, coupé
Produits de maïs BIO: ensilage ou déshydraté
Cubes de céréale plante entière BIO: blé ou
épeautre, contenu constant, équilibré, énergie rapide
Cubes de luzerne BIO: pellets de 15-16% en MA, et
GLVSRQLEOHFKH]QRXVHQH[FOXVLYLWpPower Pellets
d’environ 20% et High Power Pellets de 23-24% –
fourrages grossiers “concentrés”
Pulpe de betterave BIO: deshydratée, en granulés
Pommes de terre et carottes fourragères
CONCENTRÉS
Tourteaux de lin, tournesol, colza BIO: protéines savoureux de la pression d’huile à froid suisse
Contans WG
®
La force de la nature contre
le sclérotinia
Maïs-grain BIO
Aliment d’élevage «Projunior» BIO: sans soja
Mélasse de betterave BIO: énergie visquese
PAILLE
%,2 e FRQYHQWLRQQHOOH
Andermatt Biocontrol SA
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téléphone 062 917 50 05 · www.biocontrol.ch
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Pots en verre avec couvercle
Bouteilles avec fermeture à étrier
Pour toutes sortes d’aliments:
Marmelades, fruits, légumes, …
Bocaux de formes et de grandeurs différentes
de 0,4 dl jusqu’à 1 litre.
Bouteilles avec fermeture à étrier 2,5 dl jusqu’à 1 litre.
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