Institut Béarnais Institut Béarnais
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La lettre de l’ Institut Béarnais & Gascon MJC du Laü - 81 avenue du Loup - BP 60580 - 64010 Pau Cédex Tél. 05 59 14 15 00 E-mail : [email protected] - Site internet : languegasconne.com Octobre 2012 - N°32 SOMMAIRE SOMMAIRE .............................................. LasEditorial sourèques de Yantét....... P.12 ■ Adhésion 2010 ...............................2 Les langues : ça compte !...... P. 3 ■ ■ Emissions en langue béarnaise sur la Voix du Béarn ..................... 3 La Bataille de Lescun ■ Conjuguer en Béarnais ................3 ou Valmy en Béarn................ P. 4 ■ Nouveau site de l’IBG ...................3 ■ Lou téms de la néu ........................4 L’Ausère................................. P. 5 LeCacaraca Béarn .............................................4 des Mousquetaires................. P. 5 ■ Û die de plouye en estiu..............5 ■ Saunéys héns la paloumère....... L’écologie............................... P.56 ■ Petite Vicomtes 6 et 7 .................... poète histoire béarnaisdes qui ont fait le Béarn.............. P. 8 ■ Un aprentis countent ...................8 ■ Roger Lapassade Que Moulîs........................... souy Gascoun… .................... Lous P.88 ■ ■ La rebénche dou courbach ........9 UnPublication chirurgiend’une étude sur àJean-Baptiste la campagne.Bégarie ....................... P.99 ................... ■ Yocs Flouraux 2009 ...................10 Que y a dies . ....................... P. 11 ■ ■ Le camp de Gurs (1939-1945)...................................10 Que-m soubiéni…............... P. 12 ■ Frédéric Mistral et « Mireille » honorés à Bizanos .....................10 Le Conseil général partenaire de l’IBG BEARNAIS ET GASCON, LE CONSEIL SCIENTIFIQUE RECONNAISSANCE OU REHABILITATION ? Par Maurice Triep-Capdeville Une région forte par sa langue et sa culture doit s’ouvrir aux autres et s’enrichir des spécificités de chacune dans la mesure où elle préserve et valorise les siennes. D ans la lettre 30, notre président vous avait informé de la constitution d’un comité scientifique conformément à l’article 13 de nos statuts. Ce conseil, composé d’universitaires éminents, apporte ses connaissances et aide à l’orientation des actions de l’IBG. Notre lettre 31 de son côté a consacré une place importante au Manifeste signé par 21 universitaires de toute la France, linguistes, sociolinguistes et historiens demandant que soient inscrits séparément le béarnais et le gascon dans la liste des langues de France où ils ne figurent pas. Seule est portée pour le sud de la Loire la mention « langue d’oc occitan ». Ce sont une soixantaine de députés, conseillers généraux et maires qui ont à ce jour signé un manifeste de soutien. Si certains d’entre eux l’on fait, c’est également pour répondre aux polémiques et dissiper les malentendus quant au choix de l’identité de nos langues et de leur graphie. De leur côté, les parlementaires signataires ont décidé de soutenir la cause du béarnais et du gascon lors du débat qui ne manquera pas d’avoir lieu à l’Assemblée Nationale au moment du vote sur la ratification. Le contenu du Manifeste devrait peser en notre faveur lors de ce débat. Il est important d’affirmer ici qu’il ne peut y avoir une ratification de la Charte Européenne des Langues Régionales que si celle-ci respecte notre constitution qui dans son article 75 prévoit la reconnaissance de toutes les langues régionales y compris celles qui seraient Modèles Linguistiques initiateur du minoritaires. Manifeste, a estimé que pour légitimer Elles ne sont considérées comme telles le contenu de celui-ci et en retirer le bénéfice jusqu’au plus haut niveau, il que par l’idéologie occitane qui veut fallait obtenir en sa faveur l’appui du usurper leur identité à son seul profit. plus grand nombre d’élus possible. Le Manifeste devrait interpeller Cette inscription s’avère importante dans la perspective de la probable ratification par l’Assemblée nationale de la Charte Européenne des Langues Régionales, non encore signée par la France. J’ai été chargé de coordonner cette particulièrement l’Education Nationale démarche avec le concours de l’IBG et qui depuis plus de trente ans contourne de Biarn Toustem. et interprète la loi et applique des textes (suite page 2) 2 La vie de l’Institut Béarnais et Gascon LasADHESION Sourèques de Yantét 2010 V ous êtes en train de lire le un représentant de l’IBG que vous - L’IBG a tenu son Assemblée numéro 21 de la « lettre « de connaissez Générale le 13 juin à Bidos. BeauLous paysâs qu’an toustém passat per esta endarrerats e Yusèp qui bienè d’entra dap ûe pâ de boutélhes de bî à cade l’Institut Béarnais et Gascon. 2) en parlant de l’IBG à vos pacoup d’entre vous y ont p a rignouréns aus oélhs dou géntou de la bile. ticipé activement. mâ que digou à Yantétrents : « abise-t’y «Capitaine» aquéts céps C’est la première de l’année 2010. et connaissances (parfois Maurice Triepque-s apèren sourèques e nou soun pas boûs loin ! Si bos mau C’est donc le moment du abé Béarn, Capdeville, Lou Yusèp qu’abè û amicdequivous ère hort acapurat ancien héns Maire de Nay, a des enfants partis de béntẹ que bas esta serbit ! » des amis qui découvrent la souhaiter «Bonne Année» «Boune au Serbìci parfois été porté à la ét Présidence. l’Administracioû. Que l’abè counegut militàri, anade sourdat, 2010» l’àutẹ et.... plâ degradat. penser à que-s•aperabe. richesse de notre et de nos L’IBG a participé à l’organisasìmplẹ Yantét Yantét que-u respoungou : « Pràubẹ de tu,langue lous céps que-us renouveler votre cotisation à traditions etc.). Si chacun d’entre tion de conférences, notamment à counéchi touts e aquéts que-s apèren «clitocyhe nebularis» en Trés ouSon quoàtẹ cops per an inchangé à la sasoû douCasteide-Doat, passàdyẹ de lasvillage l’IBG. montant reste recrute un ou plusieurs adlatî !natal Que-ndeèy l’ayguenous à la bouque en pensan que-m en bau becades, qu’ère imbitat enço de Yusèp. Que bienè chéns nade à 8 Euros. hérents, nous serons de plus en Simin Palay et à Lasseubétat. arregoula ! - Doungues Anète hè-us y còsẹ. Més ne bouy pas bergougne dissàttẹ e lou àdiményẹ méy Si vouslou avez adhéré l’IBG,segu d’abé plus nombreux et donc, écoutés. • Lelasite debère l’IBG a été revu. Chaqu’arrés en méy qu’en mìndye c’est que vous partagez ses ana3) en! »n’hésitant pas à vous que adhérent recevra un mot de crampe enta droumi e soegnat coum û curè per la daune Anète lyses, idées, adresser (écrire) vos élus, pour sauen!» seguin y qui sabèses ha dap ço deson caseambition. ûe cousine Ilde laspasse. peludes.Le blog «hique-t’y Que parlèn d’àutẹ cause e louàsoupa que-s passè est donc nécessaire de vous dire leur dire que vous êtes «béarnais» apporte le piment nécessaire. plâ. Quoan lous céps estoun près Anète que-us serbi héns ûe Aquét dissàttẹ brèspẹ qu’ère partit quelques mots de Yantét son activité en dap •l’aynat deevulet que souhaitez qu’ilsque-s déL’IBGBernat édite edesberoye œuvres siéte Yantét qui-s abèvous goardat û cor de boéyt dus « épagneuls » ta coùrrẹ lous arrècs e lous talhis. Yusèp nou 2009. garisation de la langue. Elle fait les objectifs de l’Institut. plégue bìstẹ hèyt toutefendent la paderade. boulè pas méy lous cassadous apermou troubaberadio • L’IBG, par segui ses représentants, desque-s émissions sur La voix Trop d’élus, soumis à la pression pacan mau encamat. «actif Si biéni que-p bau hadu puchèu » citient disè une ! «chronique Que m’estoune ci disè à Yusèp,hésitent més que cau que siat été uneinterlocuteur et efficace Béarn, heb-de tu, des occitans à prendre au Conseil Général, notamment domadaire dans les journaux loposition. Des questions « Tira-p en las idées(1) que-s bederam tau sé, enta soupa ! » ignouréns enta decha pèrdẹ tresau de la gastronomieécrites coum lorsqu’il s’est agi de signalétique caux et publie trimestriellement la plàgni au gouvernement ont cependant aco ! Més enfî ne-m pas, atau que n’èy abut méy ! » Lou brespau que-s passè més la lue n’ère pasmodeste boune e lous dus pour les communes. La menace revue que vous avez en été posées par deux Députés : un cassàyrẹs nou poudoun pas lheba la est méndremain. bèque ! De cap ta miéye-noéyt, après û hourup bite, tout d’une occitanisation générale des P.A., un desd’aygue HautesdePyrénées lou moùndẹ que partinettauun lhéyt chéns tarda pour l’instant Cettedeliste, très incomplète, des Sénateur du méy. Puy de Dôme, En arriban tout écartée. proche de case, héns û bousquét rèchous • L’IBG a mis en place des cours actions menées par l’IBG est desalors que les langues Yantét que troubè û gran cérclẹ de céps blancs qui abèn hère Û pâ d’ores après que y abou û gran batahòri àrégionales la crambe de béarnais dans plusieurs com- Yantét tinéeààBernat vous montrer votre «inscrites la Constitubère mustre. Que soun boûs assegurabe qui de que Yantét : « coAyude !sont Ayude ! Que-m dans bau mouri ! Ça-biét munes du département : Nay, tisation a été bien utilisée dans le tion comme éléments constitutifs boulè dìsẹ que soû pay ne-us amassabe pas. Qu’emplièn bìstẹ ! » Gan, Pau, Pontacq, Gelos, Oloron, cadre et pour les objectifs de l’Insde notre patrimoine». dounc la bèste qui-s abè tirat lou gouyat e herits de coùrrẹ e Anète que-s lhebè e à gran renfort de camise de noéyt e de Arzarcq... D’autres sont envisagés. titut qui continuera, si vous le lui 4) en osant lancer un « adichat » de haudréc(2) descaussèn abans d’entra Il s’agit, bienque-s entendu, du debat béar-dou balét permettez, à défendre le trésor que ou unço« qui-s quiny passabe. te ba ?Yantét » dans un raube de crambe qu’anè bédẹ qu’abè enta dehéns. ou eune réunion ! tout Vous nais authentique que l’on parle constituent notre langue groupe hicat loubéarnaise cap à la hièstre dou soulè que gatilhabe3 çosequi rez surpris de la réaction positive encore dans nos communes, nos et les traditions qui s’y rattachent. La cousine qu’ère caute e que y abè pourét y méy boû au poudè. « Que-m bau mouri ci disè entér dus arrauts. Anatvous car l’attente vallées etdedont écrits menu ! Ço permè,les Yantét quelaissés digou à Anète : « Que-m bas me cerca û medecî ! »que Après abé provoquerez demandat counsélh à Yusèp est grande chez beaucoup de C’est donc, bien, pour vous, le par de grands auteurs comme ha còsẹ lous céps qui abém troubat ! Que-s en hè ahide de-us qui n’abè pas mautat dou soû lhéyt, qu’estou decidat denos ha concitoyens exaspérés par cette Lespy, Palay et plus récemment moment de renouveler votre cogousta ! » bébẹ au malau ûe tasse de lèyt. Miéye-òre après, l’òmi que-s invasion occitane qu’ils refusent. Lapassade, Peyroutet témoignent tisation pour 2010 et même de adroumi coum û frés badut. L’IBG est là pour les accueillir... devenir un adhérent actif. de la richesse et du trésor qu’il reSuite de la page 1 5) si vous faites Il ne vous est pasLendematî demandéYusèp d’as- qu’esdeyoabe présente. après abé partie tirat lad’une lèyt à aslas sociation à la recherche d’animasister à des réunions, loin de chez • L’IBG organise des «cantères» abrogés depuis plusieurs années. Il est pourtant officiellement baques quoan Yandét que debarè de la crambe. Que parechcou tions, suggérez à vos dirigeants vous ou à des débats souvent peu où les chansons béarnaises de recommandé aux rectorats de favoriser l’enseignement des à la porte tout pàllẹ, lous oélhs lagagnous e la raube de crampe d’organiser une conférence sur le productifs mais de saisir toutes toujours reprennent vie grâce à langues régionales tellesMarilis qu’elles sont parlées et écritespourplapade Béarn.... L’IBG, par ses conférenles occasions parler de l’IBG, Jean-Luc Mongaugé. Oriosur où elles sont en usage. YusèpAinsi, que l’espiè trufandèc e quepourra digou : «répondre e dounguesà ciers de qualité, pour leElles fairesont connaître. votred’û àyrẹ naa,chacun pour des sa territoires part, créée de nouignorées au profit du seul occitan et de son idéologie politicoèren bounes sourèques vos ». souhaits. «action» pourrait être guidéelaspar velles compositions qui sont de commerciale. les points suivants : plus en plus appréciées, parfois Joseph de Paysaas A nous tous, maintenant, de par1) payer votre cotisation en rembien au-delà du Béarn. Dans le pays des droits de l’homme où la diversité est gage ticiper à la «reconquête de notre plissant (ou en recopiant) le bulle• L’IBG est présent dans la plu___________ de richesse culturelle, comment accepter pareil nivellement patrimoine» comme l’écrivait notin d’adhésion inséré à la dernière part des salons du livre de la réESPLICS : linguistique. tre nouveau Président dans son page de cette «lettre» et en le rengion. (1) Idées : sous-entendu : envies premier éditorial, dans la « lettre » voyant accompagné d’un chèque • L’IBG organise depuis pluVoilà pourquoi nous affirmons que ce n’est pas la de l’IBG. 8 demandons Euros à : sieurs annéesdules «Yocs Floraus» reconnaissance béarnais et du gascon quede nous (2) Haudréc : boue, humidité INSTITUT BEARNAIS ET et les meilleurs auteurs ont été mais leur réhabilitation. (3) Gatilha : vomir SOYONS CE QUE NOUS GASCON, 29 rue Emile Guichenné récompensés le 21 novembre derPierre Bidau SOMMES ! 64000 PAU ou en vous adressant à nier (lire par ailleurs). Vice-président de l’Institut Béarnais et Gascon La vie de l’Institut Béarnais et Gascon 3 UNESCO Les langues : ça compte ! e d a n A e Boun Langues en danger 2010 « On estime que, si rien n’est fait, la moitié des quelques 6 000 langues parlées aujourd’hui disparaîtront d’ici la fin du siècle. Avec la disparition de langues non écrites et non documentées, l’humanité perdrait non seulement une richesse culturelle, mais aussi d’importantes connaissances ancestrales, contenues en particulier dans les langues indigènes». EMISSIONS CONJUGUER EN BÉARNAIS EN LANGUE Si, à l’instar du gascon du sud, le béarnais se distingue des autres langues romanes par quelque chose, c’est bien par son verbe. Celui-ci joue en effet un rôle tout particulier dans BÉARNAISE Atlas interactif UNESCO des langues en danger dans le monde l’expressivité béarnaise à tel point que les locuteurs naturels le préfèrent bien souvent aux noms savants et abstraits qui rendent nos langues nationales insipides et stéréotypées. SUR LA VOIX http://www.unesco.org/culture/languages-atlas/fr/atlasmap.html Particularité supplémentaire, sur le plan strictement grammatical, le verbe béarnais est préDU BÉARN : http://www.unesco.org/new/fr/culture/themes/endangered-languages/ cédé d’une particule verbale, petit mot qui lui colle à la peau comme l’article au nom : c’est Sur son site Internet, L’Unesco met enentre ligneautres un Atlas interactif« QUÉ des langues en dangeretdans le monde. Pour la France, l’organisation ce fameux » qui charpente pimente les discussions, discours et écrits BIARNÉS » qui sont classées a« PARLÉM inventorié 26 langues suivant 6 niveaux de « vitalité » : sûre, vulnérable, en danger, sérieusement en danger, béarnais si savoureux. Dimanche en situation22h30 critique, éteinte. Parmi les 9 facteurs d’évaluation, le plus important est celui de : « la transmission de la langue Mardi 21h Tout en étant bien plus régulière qu’en français la conjugaison béarnaise nécessite toutefois d’une génération à l’autre ». Jeudi 8h30 un apprentissage assidu et un outil adéquat. Pour vous aider, le manuel Conjuguer en béar15h30 18h40 nais vous propose une quarantaine de pages d’explications grammaticales relatives aux Mercredi 21h00 tion de leur conjugaison. temps, aux et à la métropolitaine, strucPour les régions méridionales du domaine d’ocmodes de la France l’Atlas dénombre dans sa légende les langues ture du verbe béarnais ; 56 verbes suivantes : provençal alpin, auvergnat, gascon, languedocien, limousin, provençal. Toutes ces langues sont classifiées comme: « PASSEYADES e BATALÈRES » modèles conjugués intégralement (par quinzaine) « sérieusement en danger ». Seuls lesous provençal alpin et le gascon, localisé avec une épingle de couleur jaune sur la région de forme de tableau ; 3300 verDimanche 21h00 Pontacq entre Béarn et Bigorre, sont classés: « en danger ». bes béarnais répertoriés en foncMardi 15h30 Un absent de taille, l’occitan. Le nom devenu presque officiel d’une certaine langue romane parlée depuis le Moyen-Âge par André Mariette, co-fondateur du « AU NOÙSTE. LIBIÈ » les fameux troubadours occitans ! Mais sur de l’Atlas, n’est pas référencée en tant que langue propre. Mais c’est en Festival Siros,cette nouslangue a fait l’honMardi 17h00 neur deen préfacer cet le ouvrage dans apparaît comme un « nom alternatif ». Ainsi : occitan cliquant péril que mot occitan Mercredi plus 20h45précisément sur les langues la mesure où celui-ci perpétue Vendredi 15h45 auvergnat ou occitan languedocien. Pour le cas qui nous intéresse, le gascon, on peut lire ceci: l'esprit créatif de la langue béarnai- « MATIADES » se qui souffle encore et nous insNom : gascon. Nom de lapire langue : gascon. Noms : occitan gascon ; local name in Catalonia : Aranese ; Jeudi d’origine 9h15 à 10h00. toujours, depuis le alternatifs fameux Emission préparée et présentée Prouclan de Siros de 1973. dialect : béarnais. Nombre de locuteurs 250 000. Localisation(s) : the departments of Landes, Gers, and Hautes-Pyrénées, the par la Voix du Béarn. eastern parts of Pyrénées-Atlantiques, the western parts of Haute-Garonne and Ariège, and the southern and western parts of Prix : 18,95 euros Radio VOIXFrance; du BEARN 95.10Valley, FM Gironde, the: Aran northwestern Catalonia, Spain. Il est possible d’écouter également la radio sur internet : Cependant, la fiche de renseignements radio-voixdubearn.info précise: « the original ISO code [gsc] for Gascon has been retired on false grounds ». SITEociDE L’IBG Le code ISO-639-gsc original qui existait a été remplacéNOUVEAU par celui de ISO-639-3-oci, pour occitan. Et voilà le nom originel, Pour envoyer vos messages, vos d’une langue remplacée au niveau mondial par une norme ISO alternative. Car mondialisation rime aussi avec normalisation, communiqués, annonces de maniLe nouveau site de l’Institut BéarnaisInternationale et Gascon de estNormalisation). dorénavant accessible à ISO signifiant : International Organization for Standardization (Organisation festations ou autres, notre adresse tous. Avec une moyenne de 50 visites journalières c’est une réussite supée-mail : rieure à toutes nos ambitions. Agréable, fonctionnel, moderne, il se veut [email protected] Une fois de plus, le générique est substituable à l’authentique. l’image de notre Institut : tourné vers l’avenir. N° de téléphone : 05 59 13 60 75 Les informations, les évènements, les publications, un espace réservé aux Possibilité de laisser le message Eth Baretounés. adhérents où sont accessibles nos dernières Lettres et la méthode d’apsur répondeur. prentissage du béarnais. Un lieu d’échange et de discussion. La possibilité Océane BROZOU d’achat de livres, d’adhérer… le tout bien présenté. Journaliste-Directrice d’Antenne U.N.E.S.C.O = United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization L’OrganisationFaites-le des Nationsconnaître Unies pour Nous vous recommandons de le visitersoit régulièrement. et des Programmes l’éducation, la science et la culture. Organisation fondée sous l’égide de l’O.N.U. dont le siège est à Paris. à vos amis et à toutes les personnes qui s’intéressent à l’avenir de notre Radio VOIX DU BEARN 28 rue Henri FAISANS langue régionale. BP 814 http://www.unesco.org/new/fr/unesco/ www.languegasconne.com 64008 PAU Cedex www.languebearnaise.com 05 59 13 60 75 4 Legut dap plasé LA BATAILLE DE LESCUN Lou téms oude la néu Par Léon SAYOUS Q VALMY EN BEARN uoan èri chin en la petite es- en mourgagnan, dap la pòu au bénte. Que-m hiquèy à camina de cap cole, lou téms d’ibèr que-ns de-s ha crida per la may. à l’escole. Lou panteloû lounc « de enteressabe, sustout desemQue-m soubiéni qu’ûe anade, à la golf » qu’empechabe drin la néu La France célèbre victoire de Valmyfî du Au de col42, de Pau les Béarnais couper Quin touteplasé fuite puch la fî dou més la mourt dinqu’au de 20/09/1792. 1941 ou au cap la néu d’entraessayent héns lousdeesclops. Mais de la bataille de Lescun ? cadude à bourroulhs aux Espagnols. La nuit tombe l’épuisement Aspois darrè qui die se desouvient las bacances de Nadau. qu’ère pendén d’esta toutetsoulét : nat òmi,des ni hémne, facilite la fuite des dernières troupes espagnoles vers les Lous dies d’escole, quoan lou cèu la noéyt. Lou matî, de cap à sèt ores, nat souldat aleman tapoc (qu’èren à Le 7 mars 1793, La République déclare la guerre à vallées d’Anso et d’Hecho. Les envahisseurs laissent 900 ère beroy gris dap û petit bén plâ quoan mama e passè daban la mie Sén Yausèp de Nay) nou-s passeyaL’Espagne. Les Gardes Nationaux du 5ème Bataillon des tués contre une centaine pour les défenseurs. Près de 450 fresquét, touts lous maynats de l’es- crambe que nse digou : « Que y a ben. De quoan en quoan, patacs Basses-Pyrénées doivent défendre la frontière. Ils restaurent prisonniers sont pris en charge par les Gardes Nationaux cole que-s pensaben « e dus pams de néu ». Que de néu que cadèn dous téyts dap û le vieux poste du Portalet et établissent de nombreux postes pour échapper à la fureur de la population qui déplore la ba neba ? » Û termomèQu’èri de-m sautèy dou lhéyt coum û brut escanat. de surveillance près des cols et dans le cirque de Lescun. destruction de nombreuses bordes. Le 5èmecountén Bataillon des tre qu’ère penut dehore estaà amaneyat miéye-ore crepaut. Autalèu quilhat, enest cité Basses-Pyrénées l’ordre du enta jour esta de l’Armée des au ras de la porte d’enl’escole. Lou qu’ère dus bire-coudéts, qu’es- abans Pyrénées Occidentales pourà sa victoire dupourtau 7 septembre trade. Que y abè toustém ubèrt, qu’èri lou permè. Sus lafinira partouy bestit. À àlaLescun. taule de 1793 L’un des héros, le Capitaine Laclède, û malî, toutes las dèts guîe de recreacioû, nade mèrque la cousine,saàcarrière grans mousmilitaire avec le grade de Colonel et trouverade la minutes, ta demanda au passàdye câ.àLa soule sècs, quemort minyèy lorsûdutalhuc second siège de Saragosse 1808 l’âge de . d’òmi ouende reyén de poùde. ana pide pâ dap drin(1). d’arrasi- bite qui bedouy, qu’ère dus mèrlous 35 ans cha. Û cop sourtit, qu’esmat dessus qui boussabe ahamiats qui hourucaben debat û piabe en ana e tourna linçòu qu’ère lous hourats dou pâ, e, per banc. Tout aquét blanc J-M. CASAMAYOU oun ère lou petit array blu. Debat dessus, dues petites culherades de enta you. Qu’èri lou permè. Esbizero ou capsus quoàte., n’ère pas créste de lèyt bouride. En dus grans saglat per la blancou de la néu qui boû. Trop rét ou trop caut nou poudè gourrups, lou cafè de chicoréye dap lusibe dap lous permès arrays dou (1) La Bataille de Lescun par le Lieutenant Schmuckel du 18è R.-I. neba. Au cap d’û moumén, gn’àute. lèyt qu’esté fenit. Lou màntou e lou sou, que trauquèy la parguîe ta ana Editions PyréMonde - Princi Negue. qu’abè ûe hàmi de picha « météo- berrét en cap, qu’èri prèst. Que ne- de béde Réédition de l’ouvrage 1900.. lou gàbe.. À cade pas, la néu rologique » e que mirabe l’utis. Dap buchabe à petits plumalhs e que ca- que cricabe debat lous esclops. Ad lous dits de la mâ ensegnats beroy lou prega mama de-m decha parti. aquét téms qu’èri prim, ni espallut ni haut, que sabèm touts autalèu lou Que passèy la porte dou magasî, hort, e drin pauruc, permou d’aco e rét de dehore. Trop rét que disèm lou sacot d’escole sus las espalles. d’àute.s causes, n’èri pas lou purmè « Si-s adoucéch, que ba neba. » Dap Nat brut dehore, lou màntou de néu de la classe. Més, per û cop, qu’èri û téms atau, qu’èrem coum boussa- qu’aprigabe la carrère. Û poutoû à tout urous d’esta lou purmè à trauca loûs en cuyole. Lou reyén que tru- mama, û cop d’oélh capbat dus cops –le anaPALAY e tourna – aquét la gran En feuilletant : becabe dap la soûe règle sus la taule place : moussu curè que y passabe, roy linçòu de néu. E bedét ? nou cau enta-ns ha escouta. Pensat-pe be- pressat. pas granatteindre cause enta estaune urous ! abé; v. – Avoir, posséder, ; tirer chose roy, qu’èrem deya gahats dou cap d’où elle était ; lasser, mettre sur les dents, maîtriser per ço quiespagnole anàbem ha en sourtin deen Aragon, est dirigée L’armée établie à Hecho, réduire à l’impuissance. Abé sét, avoir soif ; abé caloù, l’escole. À la permère crit :ordres de Charles IV. par le comte de Castelpeluse, Francoûaux ; abé de-qué, avoir de quoi, posséder ; Quoan laavoir noéytchaud e s’acabe, « Que nébe forte ! » Labéts qu’ère la houLa division de 9000 hommes se met en marche Quoan le 6 s’estégn abé dequés, avoir lou lugrâ, des biens des terres, de la fortune ; lie dinque l’ore de parti. septembre au soir et atteint les premiers postes français. E quoanabé-n l’aubede e puntéye, cla en avoir du net, du clair, du disponible ; À la sourtide, passat, L’armée ennemielou est pourtau accrochée par les Aspois près duQu’éy col lou crit dou n’ayàt pashasâ pòu,: n’ayez pas peur ; noû n’èy pas, je quePau, gahàbem lou trot cerca Mais elle réussit de de Larraille et deenta Lacouarde. En àestiran lou cot, en quilhan n’en ai point se ; abét hàmila ?halhe, avez-vous faim ? Qu’en néu, oun s’ère drin amassade, descendre sur Lescun et Lhers.sus Leslacombats sont vifs.Plâ Lepitat sus lous pès, desbélhe la pouralhe. aberàt, vous en aurez ; qu’en èy abùt, j’en ai eu ; e chef Guipouy disposeQue de 950 soldats organisés yèrbedeoubataillon las murralhes baches. En France, hique tout soun ?coAtendiàt qu’en . ausèt lounoùste dròlle, en a ?que Et l’enfant en a-t-il en 8 compagnies dirigées parsarrades leurs capitaines : Laclède hasèm boles de néu beroy Tade canta blu, blanc, rouy, que hè COCORICO ! àyẹ, attendez qu’il en ait ; qu’en aberà, il en aura ; Bedous, Minvielle d’Accous, Anchou e la peléye que coumençabe. Que d’Aramits, Troussilh En Espagne, lou gàlhou qu’a lou caquét méy fî : quehort bam plouje, allons avoir de la pluie ; d’Etsaut, Minvielle Ferrandou n’y abè d’adréts ded’Arette, loégn enla, més d’Aramits, Pélissié Qu’aprime louabé bèc, que hènous quiquiriqui. as lou sac ? As-tu le sac ? Que l’èy, je l’ai ; aquére et Castaing du Gers. d’àute. s que cercaben à touca darrè Lou hasâ biarnés que-s déu de plâ canta : que la bau abé,û ce lièvre, je vais l’atteindre ; lou cot enta ha entra û pugn de néu Coum û lèbẹ, cop de claroû, qu’éy CACARACA. Devant une telle résistance, l’armée espagnole surprise ne à tu, que t’aberèy, toi, je t’aurai, je te réduirai, je te sus la pèt de l’arrée, de que refrespeut concentrer ses forces et ses arrières sont harcelés par vaincrai ; aquére poume, en m’estirà que l’aberèy, qui l’ardou guerrière. Après aco, plâ les Aspois. Coupée de ses arrières et encerclée, les troupes cette pomme, en faisant effort, je l’atteindrai. chaupit dinque-u houns dous curennemies reçoivent de leur chef l’ordre de la retraite. roûs, que se-n calè tourna ta case CACARACA Legut dap plasé Û die L’AUSÈRE 5 de plouye en Le estiu Béarn des Mousquetaires Par Laurent CAMGUILHEM (Pomps) Qu’èy birat lou cap quoan l’èy biste arriba. ou Yan dou Plantè qu’a parlatflourade dou paysâ qui Soun port de princésse déns sa raube hè bìbe lou moùnde dap lou soû tribalh, ço Que-m dé coum . û tesic ; moun . co que s’embala. qui yeslugarnat a de méyper beroy e demaynade. méy gran dou soû Qu’estouy la bère mestié. Qu’éy lou réy de la tèrre. Lou mé paysâ louû sé, medich, més Qu’èy gausat da-uqu’éy de cap, qu’èrem de hèste. qu’éy déns las coéntes qui l’arriben tout Que l’èy hèyte dansa, l’èy panat û poutoû die oun la diferénce. B’èri fièréy de-m senti « lou qui arré n’arrèste » Lous dies toquen, més nou-s Més n’èri arréque-s méy que feau serbidou. sémblen pas. Aquéste. matî lou die qu’éy tout bach, tout embrumat. Pas û pét Que s’a nidat lou cap mantû cop coùntrẹ you. d’èr, las garîes que soun demourades à Mantû cop ce m’a miat per las bies dou cèu. la pouralhère, lou hasâ ne dits pas arré, Chéns que poudoùssẹ bén, tounèrre ou nèu, lou câ qu’éy demourat s’ou palhat, las Biénẹ-m desliura de sa tan douce presoû. auringles, s’ous hius electriques que-s L soun alignades e sarrades, birades de cap au meO, qu’èy birat loudie cap, entapot noupas pasesclari, la bédẹ,que-s aschan téms. Lou ne-s Ana-s en ûpurmè matî, leuyère coum yaméy. soupéch que de-s lheba. En« guise qu’abè barrat la cléde, Que-sd’adichat y prepare quauqu’arré, que ba plàbe., » E lou camî qu’ère nut quoan m’arrebirèy. ce-s digou lou paysâ. Qu’éy p’ou tour de dèts ores qui lou téms e-s descide. Lou cap déns las mâs audourénques encoèrelou paysâ Assedut debat la clacassère, à l’endos, D’aquét aramcàde tan.boû qui y abèQue dechat ; qu’espiabe la plouye. cadè dréte, sarEstros, n’abi sabut apribausa l’ausère,per terre. « Aciu rade, que hasè esquires en arriban que-ns’ou y a p’ou die »dece-s pensa. Sedut pourtalè, rauye qu’èyQu’ère plourat.plâ, que-s hica en pensades e que-s trouba urous. Aquéste. téms qu’arribabe prepaus, coum calè.bisàdyẹ, En se graQu’èy relhebat louàcap, fresqueyat moun ta lou cap,enne poudou pas ha die doudouma ! ménch que de … « Haut aban Yantét ! Hera pensa : ço qui arranye lous ûs que poudè desranya Aném garçoû, bè-t en loégn d’aci-tour ! Biadye !... » lous àute s e aquéste téms n’ère pas boû enta touts. . . Alabéts souy partit enta-m la desbroumba. Aquéths pràube. s bacanciès qu’abèn lou nas à la frinèstedatdedel’oustau, biratspassat de cap à la ma. Cadû Qu’èy cap las biles ; ribères. las soûes coéntes, e coéntes que-nahamiats, abè lou pràube. Més troubat trop soubén maynàdyẹs paysâ, méy que d’escuts. Més qui aberé Trop de familhes murtrides per las guèrres, pensat à plàgne û paysâ pendén las bacances ? Tan de. malaus chéns soégns, de touts abandounats. N’abè pas besougn d’esta plagnut. Lou téms tad éth n’éy pas ûe coénte, que sap bìbe. dap éth. Que De tan de malurous nou poudém ha mistèri, prén lou lasé d’espia, senti, escouta. Que la couQuoan soun per la noùstẹ tèrre ? Diu soul at sap. néch tan plâ la soûe tèrre que yaméy nou hera cauLuce, Yan tu Bernat. ses qui neecau pas : la« Per tèrreSénte soûe Quiteyrie » ; que l’a aprés hère Secourim lous ! Ne poudém pas bira lou cap. de causes. - à bouya quoan ère lou moumén ta que l’esplinYan semiat. dé Lagourgue gou nou cùri pas lou milhoc û cop - lou boû moumén ta planta las patates, ta que la lue rousse ne las brùsli pas dap las tourrades. - la sesoû de coupa lou boy ta que brùsli dap ûe eslame clare e caute e chéns hum. - ta basti, que counechè la lue ta coupa lou bèr, ço qui hasè qu’ère autan hort que lou càssou. - tòrse. lou bencilh d’agrouagnère (coudrier) en lue nabe, e lou bencilh de càssou en lue biélhe. - ha tisane de cascabèt (rhinante) ta soegna las Tout le monde s’est approprié ces Mousquetaires couliques dous boéus à la sesoû dou gran tribalh. de Qu’abè la légende, ilstabé sontque universellement connus, mais aprés ta-s at bira que calè ha de il manquetout. uneQue documentation sur la réalité cibade. de ces semiabe milhoc, roumén, héros Ils S’ous sort régulièrement abè nouvelle toustem adaptation û ou dus trés que-n y une cinématographique sur ce sujet, on fait référence sus qui poudèn counta. Û ycasau dap pata-à toute occasion. tes, toumates, cauléts, mounyétes, habes grosses. Tout ço qui calè ta bìbe.. Û porc à la sout ta la pelère, ûe galère (galése) dap lous bitoûs. Quoan abèn besougn de mounéde qu’ous anaben béne. au marcat de Pau. Tout aco amassat que hasè que-s at biraben à puch près plâ. Tout aco n’at abè pas aprés héns lou lìbe.s, nou, qu’ère lou pay qui at abè aprés dou soû pay, qui at abè aprés dou soû pay… e qu’anabe hère loégn en darrè. Se lou soû hilh boulè esta paysâ e countinua à ha ço qui hasè eth, au soû tour qu’ou hesoùre. counéche. touts aquéths petits secréts qui û boû paysâ… més ne-n èm pas encoère aquiu. Que countinuabe à plàbe., mieydie n’ère pas loégn. Lou cap estabanit de pensades que-s apoudya de cap ta la garbure. Saunéys héns la paloumère Soulét au miéy deu cassourra Quoan lou bén desglare la hoélhe Dab la héus au pugn de-s tourra Lous glans que-m plouren à l’aurélhe… Mais en dehors de d’Artagnan dont on a tout dit et écrit, que connaît-on des autres étaient béarnais ? Joseph Apourricat sus uqui secalh, Lou réy-petit que-s approfondie, esganurre… tout d’abord Miqueu a entrepris une étude Lous courbachs en û bèth ahoalh du capitaine, le Comte de Tréville dans une biographie, Qu’an coacat per dessus la cure… sortie en 2008 par les éditions du C.H.A.R. Û esquiròu esbarjat Aujourd’hui, et avec tout l’aide de nombreux passionnés Qu’a garrapat sus la d’histoire régionale, il sort uncassourre, nouveau livre sur le Darrède d’ûcebranc s’éysiècle, estujatet grâce à toutes contexte local 17me En s’esliupan au méy à coùrr … sortes de documents notariés anciens ete.autres, il sépare la réalité deAtau la légende qui entoure ces personnages. houléyen en pinnan qui passe De plus, et Coussirats tant qu’il ydab était,lou il abén rajouté des chapitres sur Lous saunéys d’û pràube. escriban d’autres militaires béarnais qui se sont fait remarquer à Héns deu cabanot de la casse… la même époque, comme le Maréchal de Gassion, le Baron de Saint-Castin, Las paloumesetc… héns deu cèu blu Truquen à hoéc cap à l’Espagne ; Voilà un ouvrage qui vient à point pour valoriser le Més autalèu qu’éy noéyt-escu : patrimoineLou immatériel béarnais, à l’heure où on veut guèhus miaule sa coumpagne… être « Pays d’Art et d’Histoire ». Yantin deu Chapelot 6 L’ecologie Quin aymabe léyẹ, lou Pierrin de la Castagnère, assegut au pè d’û castagn, à decha lou tribalh cade cop qui-s troubabe daban û lìbẹ. Aco n’ère pas trop dou gous dous de case e que-s troubabe tranquìlẹ quoan anabe goarda las baques. Més qu’èren toustém lous mèmes lìbẹs qui tringaleyabe en lou sacot dou bresperoû : la bite dous sénts ! Que-u hasè bisca de léyẹ aquéres beroyes istoères oun lou moùndẹ hasèn tout de plâ, chéns se-n bédẹ. Si boulèn à case que-s semblèssẹ ad aquét moùndẹ, ne-n gahabe pas lou camî ! que pensat ço qui arribè. Lous permès téms que calou sauta barats e trauca sègues enta ha besite ; en seguin, que-s y hasou û passadé. Enta feni, ni sègues ni passadé. Tout lis ! Atau que-s en abiengoun e la gouyate que-s atrassè lou diplomate à case. Moussu lou màyrẹ e moussu curè que hasoun cadû lou lou predic, e lou Crèdit Agricole la benediccioû finale. Tout aco daban lous oélhs abisats dou mèstẹ de ceremounie : la bèlemay. Que-s ère gahade au gouyat coum û bioc sus la pèt d’û câ ! N’anabe pas decha escapa û tan beroy aha. Que-s abè dechat parti lou soû òmi… que l’y abè aydat prou plâ en lou han tribalha à noû méy poudé-n. Dinque qu’ét nou bedoùssẹ pas méy qu’û endrét oun poudoùssẹ repausa-s en pats ! Qu’arribèn lous estùdis, que calou ana-se-n de case. Aco n’ère pas lou màyẹ degrèu permou qu’éy lou pèys oun s’y pot léyẹ e aprénẹ. E qu’aprengou, Serafine dinque anglés e latî, engoè que dou latî, en estan serbidou, que-n counechè quàuquẹs que-s aperabe, Adare, daune, que hasè coumèrce, patèr-nòstẹs. Més, quoan arribaben las à la soûe fayçou, segu. Qu’éy à dìsẹ Serafine que bacances, la cansoû que cambiabe. Fièr de qu’escarrabe tout ço qui cadè e qu’at tout ço qui abè aprés que hartabe toute la demourabe. benè. Qu’arribè atau que, per bèt die, que familhe dap lou soû latî. Per, bèt die, pénsi cayou de la borde en escouban quàuquẹs lou cap plé de ço qui n’ère entad ét que fouterioles, soû escarradis. Quin malur ! Lous besîs qu’anèn aberti lou pay que-u demandè : yéndrẹ, e noùstẹ bràbẹ gouyat qu’arribè en coùrrẹn. - Quin se dits en latî : la mâ ? - Manus, si respounou « Nou-t abourrésques pas atau, ci-u digoun, que y éy lou Pierrin lou medecî ! » - « E qu’éy permou d’aco qui coùrri, - E la hourque ? – Horcus. ci respounou, que la mé ba sauba ! » E qu’éy ço qui - E lou héms ? – Humus. arriba. Beyat quin la medecine a hèyt prougrès ! De - E lou car ? – Carrus. malìci, lou yéndrẹ que hasou paga la Securitat Sociale - E lou cam ? – Campus. dinqu’au darrè so. - E doungues, que bas gaha la hourcus dap la manus, que bas carga lou humus sus lou carrus e que-u bas Desempuch aquét téms, de guèrlẹ (1) qui ère deya, la espàrzẹ en lou campus ! » bèle-may que-n debiengou drin méy, si-s poudè. Tout ço qui bedè de drét, qu’at hicabe de trubès, e que-s y Aco que-s apère passa de la teorie à la pratique ! brounibe hort à la maysoû. E la hémne qu’ère soubén dou coustat de la soûe may. Per bounur, que y abè place Atau que passè lou téms e qu’arribè lou moumén per dehore e prou de qué ha enta cambia-s las idées. oun calou ana-se-n drin méy loégn, dinqu’à Toulouse. Estudia enta esta paysâ ! Ûe nabère mode ! E méy, si-s Atau qu’anabe lou menàdyẹ, cadû de soun coustat. poudè ; perqué pas engeniur ? Que-s abèn partadyat lou tribalh : l’òmi de cap au benedou de materièl agricole, la hémne de cap au Crèdit Be soun beroys lous diplòmẹs, sustout si, héns lou Agricole. Lous sos qui l’ûe apielabe, l’àutẹ que-us hasè besiàdyẹ e y a ûe gouyate enta-us espia dap oélhs brouni. Enta-u ha plasé, û die, lou Pierrin que-s hasou amourous ! E, per quin hasar ? Que se-n’y troubabe ûe, segui la Serafine enço d’û benedou de materièl. Quoan que-s aperabe Serafine. Lous besîs que disèn : « Fine que countè la besite, la Serafine que hasou arrìdẹ tout lou sera ». La may que-s aperabe Josefine, quàsi ûe mèrque pèys, à-s en escana : « E sabét quin éy counegut lou mé de fabrique. La maysoû oun bibè la familhe d’aquéste òmi ? ci disè. Quoan arribe, las portes que-s aubréchin eretère que-s aperabe « Lous Arrebiréts », e tout lou toutes soules ! » Serafine que-s aperabe, Serafine que moùndẹ à l’entour que disè : « Ben-y si n’as besougn, demourabe. sinoû, tire de l’àutẹ part ! » Beroye reputacioû ! Nou mancabe pas d’arrougagna cade cop qui Pierrin Dap la prouprietat qui toucabe quàsi la dou Pierrin, e boulè croumpa û nabèt utis. Més, de sabé que lous 7 besîs espièssẹn aco dap oélhs drin yelous, de-us ha bisca que-u hasè debèrzẹ la facture. Permou d’aco, que demandabe tout ço qui-s poudè sabé sus la mecanique : ta qué serbéch, quin tribalhe, quoan de téms e hè gagna, sustout quoan coste. E que-s en empliabe lou cap. Nou pas enta aprénẹ, més enta-s en poùdẹ perbàlẹ daban lous besîs, e sustout las besîes. Qu’éy ço qui arribabe : Quoan lou Pierrin e sourtibe p’ou permè cop, tout lou parsâ qu’espiabe, e la hémne que hasè lou soû predic, quilhade coum ûe pouloye. A cade sourtide, qu’ère la mème istoère. Las hémnes, hartes d’aquét cinema, que hasoun lou lou. Au loc de-s presenta toutes amasse, qu’arribaben l’ûe au darrè de l’àutẹ, en aténdẹn cadûe que la de daban aboùssẹ acabat d’at enténẹ tout. Tout lou bilàdyẹ que-s en arridè ! Per la fî, la hémne que-s en apercebou e que dechè de sourti quoan lou soû òmi e passeyabe ûe nabère atrune. Més lou machantè que-u gahabe toustém lou dessus, e nou boulou pas que lou soû òmi anèssẹ tribalha enço dous besîs, mème en estan pagat. ère hèyt, e ta nou pas l’enténẹ que gahabe soubén de l’àudẹ part. Lous qui èren enteressats p’ous sos de la maysoû qu’abèn û gn’àutẹ discours, tout dous, quàsi coum méu. Més dap lou téms, lou Pierrin qu’abè pergut tout plasé enta-u gousta e que-s en bedè de méy en méy enta-u debèrzẹ, permou que n’abè que chic de bertadè. e la hémne que hasè lou soû predic, quilhade coum ûe pouloye Moùndẹ charman, coum at poudét bédẹ ! Més, besîs, que-n abè de tout oùrdi. Sustout û qui-s en arridè de-u bédẹ passeya ûe courdiole d’utis de toute coulou. Mantû cop, en l’espian à passa, que disè : « Tè, lou Pierrin que partéch en pelerinàdyẹ ». E lous àudẹs que-s en arridèn. Que cau dìsẹ qu’aquét qu’ère méy abisat enta-s trufa de ço qui bedè que enta tribalha lous cams. Quoan abè acabat de semia lou milhoc, que barrabe la cléde en disén : « Qu’èy hèyt lou mé tribalh. Que lou Boun Diu hàcie lou soû ! » Qu’éy de crédẹ que lou Boun Diu n’aberé pas leyut touts lous lìbẹs d’agriculture. Segu que la fayçou de tribalha dou Pierrin, dap utis qui proubasseyaben en toute sasoû, n’ère pas dou gous de touts. Sustout d’û, nabèt coumbertit ad aquére mode de l’ecologie. Cade cop qui-u poudè gaha en trî d’espàrzẹ quàuquẹ nabèt engrèch ou poutingue pudénte, que-u hasè lou soû catechìsmẹ, més pas prou enta-u bira lou cap. Que boulét ? L’û que passeyabe catabes granes coum otobus cargades de sacs d’engrèch, e l’àudẹ en aquét moumén que miabe û herrat dap ûe gahe enta engrecha lous pechedés. Que cau crédẹ que coumbienè au bestia permou que lou beterinàri e lou marchan d’engrèch ne counechèn qu’ûe direccioû : la dou Pierrin. E lou besî nou mancabe pas de-s en perbàlẹ. Lou Pierrin, estirat de touts coustats, à case per la hémne e la bèle-may, dehore per lous benedous de tout oùrdi qui hasèn la coude daban lou pourtau, que coumençabe de-n abé hartère. Passe engoè l’arrougagnadis de case, que-s y E adare qu’arribabe aquét busoc de besî dap lou soû nabèt chapìtrẹ sus l’agriculture chéns engrèch, chéns pousoû, ni drogue de tout oùrdi. Nou sabè parla que dou respèc de la nature, de la santat dou bestia, dous pastouris, de la pouralhe e de las abélhes. E dou desoùrdi qui mie la fayçou de tribalha chéns tiénẹ coùntẹ de tout aco. Si abè abut tout ço qui hasè la soûe bite à l’entour d’ét, lou Pierrin que seré estat aysit à cambia d’abis, e de fayçoû de ha. Més aco que seré gn’àutẹ istoère ! Per bèt die d’estiu, die de grane calou, de caumas, oun touts aletaben en cercan drin de frescure, oun lou bestia mousqueyabe, oun tout brounibe de mau-esta, lous dus besîs que-s troubèn quàsi nas à nas au cap d’û camî. Be pensat ço qui arriba : û bounyour drin eschuc, permou de la calou… e l’ataque dou besî : « E bédẹs quin éy debiengut lou téms ? Trop de calou d’û cop ! N’éy pas normal ! La nature ne pot pas supourta tout ço qui hèm chéns tiénẹ nat coùntẹ d’ére. Que-s y cau hica touts, enta que las causes e càmbiẹn déns lou boû séns ». E que-n embiè lou mout magique, lou qui recitabe coum qui prègue dap û chapelét : « Que cau segui ço qui-ns aprén l’ecologie… » N’abou pas lou téms d’ana dinqu’au cap de la soûe frase. Au mout d’ecologie, lou Pierrin que-u se quilhe daban e que-u te lance ; « Puch qu’aymes tan lou naturèl, que-t boy dìsẹ ûe cause : que-m hès ca… dap la toûe ecologie ! De toute fayçoû, que-t pouch dìsẹ : you que-n èy méy que tu, de l’ecologie ! - Aco que bouleri sabé quin ? - Que-t at bouy dìsẹ. A noùstẹ, à case, quoan la hémne e cride – entad ére qu’éy ûe abitude – la bèle-may que-s y hique autalèu darrè e que hè “ l’echo ”. Qu’éy « l’écho au logis » toute la semmane ! » Que boulét respoùnẹ ad aco ? __________ Guèrlẹ : maladroite Maynat 8 Petite histoire des Vicomtes du Béarn Lous moulîs Àutẹs-cops e dinque las anades mile nau céns cinquante à pus près, lous noùstẹs moulîs de campagne qu’abèn û ròllẹ impourtén. Cade paysâ que hasè biénẹ lou grâ ta neuri familhe e pastouris. Cade maysoû qu’abè û hour, que hasè ûe hournade de pâ per semmane, en prénẹ soégn de goarda lou bouridé de û cop à l’àutẹ ! Déns aquéstẹ parsâ lous moulîs qu’èren en cantère dou Lées, soùnquẹ à Anoye que-n y abè û sus l’arriu. Abans guèrre, la requisicioû nou-s abè pas encoère tirat las mountures, lous mouliès que hasèn tournades, qu’amassaben lou grâ e que tournaben harîe, rése, e brén. Lou couliè de la mule ou dou chibau cargat d’esquiroûs, lou passàdyẹ de la carréte dou mouliè que tirabe lou moùndẹ de dehéns ! De 820 à 1620 soit approximativement durant huit siècles, les vicomtes de Béarn ont façonné ce petit territoire d’à peine plus de 4000 km2. Ces obscurs vicomtes ont su pourtant, à force de ténacité, d’entêtement et d’ambition, bâtir un étatmodèle, conserver contre vents, marées et grandes puissances l’indépendance du Béarn, réussir (pour peu de temps, hélas !) à asseoir un état transpyrénéen entre France et Espagne, pour finir, au terme d’une histoire prestigieuse, par conquérir la couronne de France avec Henri-IV. Racontée simplement et pour le plus grand nombre, voici une petite histoire du Béarn, à travers ses vicomtes souverains, enfin à la portée de tous. _______________ Pierre Barneteix est né le 4 juillet 1938. Sa famille, paternelle et maternelle, est originaire d’Arudy. Il est le secrétaire général du RÉVEIL BASCO-BÉARNAIS, association qui a pour vocation la promotion du Pays Basque et du Béarn ainsi que le maintien et l’approfondissement de leurs valeurs culturelles respectives. Il a déjà publié de nombreux ouvrages sur le Béarn et son histoire : - Petite histoire d’Arudy - Marguerite d’Angoulême, Reine de Navarre - Gérard Roussel, évêque d’Oloron Toutû quàuquẹs pratiques ne mancaben pas ûe aucasioû d’ana au moulî. Abans de hica lou grâ à moùlẹ, lou mouliè qu’ou pesabe e que fixabe lou pés à tourna en tiénẹ coùntẹ de la pugnère : la pugnère qu’ère lou pagamén dou mouliè ! De quoan en quoan, û estabanit que-s presentabe au darrè moumén e que-s atendè la harîe tout en discuti dap lou mouliè de las darrères benalèyes, en lheban la bouts au dessus dou tic-tac de la moule e dou bataclam de la barite, e tabé de bébẹ û cop ! Lou boulan de harîe qu’assecabe la ganurre, lou barricot de bî n’ère yamés hère esloegnat de las moules. Soubén l’òmi que sourtibe de la potche û sacot en estofe blangue balhat per la soûe hémne, ta prénẹ drin d’eslou de harîe de blat, ta ha crespères, coques ou boulies ! Lous moulîs que biraben à plé regìmẹ tan qui l’aygue ère aboundouse. L’estiu quoan lou briu dou Lées e-s achicabe, que calè estaubia l’aygue, e à bèts cops aténdẹ l’esclause ta ha bira la moule ! La barite que la calè bira à la mâ e tiénẹ lou boû rìtmẹ, sinoû lou tribalh ne-s hasè pas plâ. Dehéns la barite en permè que cayè l’eslou, la harîe la méy fine, en segoun la harîe, puch la rése e en fî, lou brén. Per téms de sequère, lou baniu boéyt, la tempourade qu’ère mauayside, més en fî plabiengude. Lous mouliès que-n proufitaben ta lheba e pica las moules. Lheba e pica la pèyre-moule qu’ère û sabé-ha tout à feyt especiau. Suite à la page 10 9 La chronique ci-dessous a été publié dans le Cahier N° 10 (1er semestre 2012) de l’association « Histoire et Mémoire d’Ossau » (1) C’est avec leur aimable autorisation que nous l’insérons dans notre bulletin. Un chirurgien à la campagne Récit d’Albert Mouluquet : Un épisode de la vie en vallée d’Ossau dans les années trente. Né à Bielle le 6 juin 1928, Albert Mouluquet a fréquenté l’école de Bielle et a eu comme instituteurs Monsieur et Madame Gay. Instituteur lui-même, une fois à la retraite, il a réalisé un recueil de ses souvenirs pour ses petitsenfants. _____________ Extrait : J’avais sept - huit ans. Un jeudi de février, je m’étais levé assez tôt comme d’habitude pour profiter de ma journée. En m’habillant je me demandais : « que vas-tu faire aujourd’hui ? » Descendu à la cuisine, je fus surpris d’y trouver quelqu’un attablé avec mon grand-père. Ils discutaient du temps autour d’un verre de vin. « Qui c’est maman ? Qui c’est ? C’est Jean-Baptiste Bezincq, de Bilhères. Il vient pour les cochons ». Elle ne m’en dit pas davantage et se mit à faire la vaisselle. Et moi j’attaquais mon petit déjeûner. Nous avions en effet une portée de jeunes cochons. Il y en avait huit, déjà grandets, dans une loge, séparés de leur mère qui n’avait plus de lait. Chez nous, vu que nous avions un moulin, nous faisions ce petit élevage. Il y avait trois loges, dans la basse-cour, près du poulailler, au pied de la maison. Quand ces petits cochons étaient nés, j’allais tous les jours leur rendre visite, surtout sans ouvrir la porte. Leur mère, la truie n’était pas commode et ne voulait pas être dérangée. Je profitais de la tétée que ces petits diables prenaient en commun pêle-mêle, contre la mère couchée sur le flanc. Ils se piétinaient les uns les autres, chacun empoignant une grosse tétine et avalant jusqu’à s’étouffer le bon lait nourrissant. Touts petits, ils étaient si mignons que c’en était attendrissant. A cet âge là, il ne fallait surtout pas que la mère en écrase un en se couchant. Pardi, c’était une bête qui faisait bien 200 kilos. C’aurait été dommage. Les deux buveurs se levèrent enfin et je les suivis dans la basse-cour. Jean-Baptiste avait dans les mains une trousse noire qu’il posa sur une pierre devant la porcherie. Il prit ses lunettes et ouvrit la trousse. J’eus le temps d’y voir une grosse aiguille, à la pointe recourbée, déjà enfilée de fil blanc, une grande fiole pleine de liquide et un joli petit couteau à manche court, à la lame tranchante, de forme arrondie. Mon grand-père ouvrit la loge des petits et vite, en saisit un par la pate de derrière, d’une poigne vigoureuse. On entendit aussitôt des cris perçants qui retentirent dans tout le quartier. Il le passa à Jean-Baptiste en lui disant : « c’est un mâle ». Jean-Baptiste, aussi sec, renversa le goret sur le flanc gauche et brutalement le maintint plaqué au sol sous son sabot. Malgré les cris du pauvre petit, d’un geste vif de sa lancette, il lui fit une entaille au creux du flanc droit, plongea deux doigts dans ses entrailles et sortit une glande grosse comme un noyau de pêche, la fendit avec son couteau, la vida et jeta au loin son contenu. Un vieux canard passant par là n’en fit qu’une bouchée. Ce n’était pourtant pas bien appétissant. Sans perdre un instant, notre chirurgien retira une seconde glande du ventre du petit et fit de même. Et le canard, encore lui, en fit profit. Tandis que le goret hurlait toujours, le temps de s’essuyer les doigts, il saisit l’aiguille toute enfilée, prête à servir et, en deux temps trois mouvements, il fit trois gros points sur la boutonnière béante. Un nœud pour arrêter le fil, un peu de liquide de la fiole vite ouverte et voilà le travail. L’homme leva le pied ; le porcelet se mit debout, tout dolent, assommé d’avoir tant souffert et, tout autant d’avoir tant crié. Moi aussi, j’avais souffert devant tant de brutalité mais j’avais serré les dents. C’était nouveau et je voulais voir la suite. 10 C’est ainsi que j’assistais à toutes les interventions avec cette différence que, quand c’était une jeune truie, notre « boucher » chirurgien prélevait dans les tripes, un joli bout de boyau rose et tendre où, délicatement il faisait un petit nœud bien serré. Le surplus du boyau était tranché et jeté aux poules plus rapides cette fois-ci que les canards et tout aussi voraces. maisons. Ils castraient surtout les chevaux, taureaux, ânes mais également les autres animaux domestiques porcs, poulets, chats. Comme chaque commune avait son territoire en Espagne ou au Portugal. Grâce à leur savoir faire, ils faisaient face aux autres concurrents, notamment les gitans et les ouvriers agricoles qui tentaient d’exercer cette activité. Ils avaient acquis la confiance des propriétaires ibériques. Ils ont résisté jusqu’à la guerre de 1914 et même un peu après à la concurrence des vétérinaires de plus en plus nombreux et attirés par cette activité lucrative. (1) HISTOIRE ET MÉMOIRE D’OSSAU adresse postale : Maison Souverbie Quartier de Ourdos 64260 BILHÈRES Site internet : www.bilheres.com Jean-Baptiste TRÉSARIEU-BESINQ vers 1950 avec son fils Eugène et sa fille Joséphine. Pendant les jours suivants nos jeunes pensionnaires furent mis à la diète. J’allais les voir quand ils sortaient. Je ne pouvais détacher mon regard de cette vilaine cicatrice que chacun portait à son flanc. Elle était rouge et enflammée et je vous assure qu’aucun d’eux ne faisaient des galipettes après les poules. Ils marchaient tous dans la cour avec beaucoup de précautions, comme sur des œufs. Les jours passèrent et tout rentra dans l’ordre, ce n’était plus qu’un mauvais souvenir. ____________ Les derniers « crestadous » bilhèrois Le mot hongreur (en béarnais crestadous) dérive de « hongre », cheval castré. Initialement ceux qui exerçaient cette spécialité étaient aussi appelé « châtreurs ». Les Ossalois, qui avaient acquis une grande dextérité dans cette spécialité, se la transmettaient de génération en génération. Les hongreurs apportaient un revenu complémentaire très substantiel et leurs familles étaient parmi les plus aisées de la vallée et avaient les plus belles Suite de la page 8 Lous moulîs qu’abèn dûes moules, l’ûe tau blat e l’àutẹ tau milhoc e àutẹs grâs. A la sesoû dous péleporcs que calè harîe de milhoc passade au sedas ta ha miques e escautoû. L’escautoû que-s minyabe caut dap salat ou rét en gourmantè roustit dap sùcrẹ. Lou mestié de mouliè, coum tan d’àutẹs mestiés qui hasèn lou cimén de la poupulacioû, qu’an desparescut chic à chic au proufit d’ûe fayçoû de bìbẹ diferénte. Denise Plandé – Hilhe de mouliè 11 QUE Y A DIES… Que-m souy maridade que y a cinquante ans. Que souy de la darrère generacioû de gouyates qui ne boulèn pas méy demoura à la campagne, ta nou pas bìbẹ coum las loues mays. La bile qu’ère û loc qui atirabe la yoenésse. De’quéth téms, lou certificat d’estùdi qu’ère lou soul diplòmẹ qui abi. Que calè qu’anèssi ha aulhou ? Ne counechi pas arré sus la countabilitat, e gestioû ne s’en y parlabe pas, qu’enteni soubén dìsẹ : Ta qué sabé méy, ta ha ûe paysane que-n sàbẹn toustém prou ». Que bibèm dap lous paréns, dounc qu’èren éths qui coumandaben, qui at miaben tout, e à nousauts de ha ço qui calè. Qu’ère quàuqu’arré qui pesabe û drin. aprenèm. Que coumprenèm que quàuqu’arré qu’ère en trî de cambia déns lou mestiè de paysâ, e que, û die, la noùstẹ ayude qu’estérẹ utìlẹ. Que seguìbi lous cours regulieremén. Que-n parlaben soubén à taule enta que touts qu’estéssẹn au courén. Dinc’aquiu lou bèu-pay n’abè pas dit arré, més quoan bi que preni plasé à ço qui hasi, e que continuàbi à ana taus cours, que sabouy de la manière qui-m at digou que n’ère pas d’acor : Û bèth die, que troubèy s’ou yournau ûe hoélhe d’inscripcioû, qui proupousabe û estàdyẹ de fourmacioû au mestiè de paysane… Labéts qu’éy tu qui bas coumanda, qui bas ha marcha l’endrét, aucupa-t dous engrèchs, adare aci ? Que coumpreni que troubèssẹ lou cambiamén drin hort, you, ûe hémne Û bèth die, que troubèy s’ou passa deban l’òmi, més que sabi que yournau ûe hoélhe d’inscripcioû, qui l’òmi e la bèle-may qu’èren d’acor de proupousabe û estàdyẹ de fourmacioû ço qui hasi, labéts que dechèy dìsẹ, e au mestiè de paysane, d’ûe durade de que hasouy semblans de nou pas abé 200 ores. Que hiquèy aquére hoélhe entenut. Ço qui ère demandat en ûe de coustat e ni pensèy pas méy. Û die hémne qu’ère la mediche cause despuch au marcat d’Ortès, que rencountrèy ûe generacioûs, ha la cousine, tribalha, ha amigue e que parlèm d’aquéth estàdyẹ, e eslheba lous maynàdyẹs. N’ère pas ére que-u hasè. Que-m digou qu’ère à la hémne d’ana segui las reunioûs, hère interessén. Tournade à case, e dap abança-s à descida ço qui sembleré plâ l’abis dou mé òmi ; que-m descidèy e enta la familhe. La bèle-may que-m que parti enta d’aquét estàdyẹ. disè qu’ère toustém estade ûe gouye. Que-m troubèy dap 18 yoénes You n’at preni pas atau. Que bouli que paysanes à Piéts. Que boulèm counéchẹ e aprénẹ y aboùssẹ û cambiamén, e qui éy estat, en ha miélhẹ. Si àutẹ cause que d’apastura pouralhe ou lapîs. Que-s ne debisàbi pas dou mé estàdyẹ, n’éy pas lou bèu-pay troubàbem toutes semmanes, e aco pendén quoàtẹ més. qui-m pausabe questioûs. Quoàtẹ més ? Quin at ban prénẹ à case ? Que prenouy ahide à ço qui hasi, e que bi bìstẹ que Lou purmè die qu’esté de prou mau ha e hère l’estàdyẹ qui abi hèyt, n’ère pas téms pergut. Qu’èri lounc, que-m semblabe esta tournade à l’escole. Lou abituade à tribalha, que countinuèy. Més que-m proufessou n’arrestabe pas de parla : estatistiques, rendouy hort utìlẹ déns ço qui abèn l’abitude d’apera bilans, perspectives, rendeméns, ne sabi pas qu’existabe la paperasserie. Qu’éy atau qui abém toustém marchat tout aco. Ne-m enteressabe pas dehèt. Que-m semblabe amasses dap lou mé òmi, tau bê de touts. pèrdẹ téms. Lou noùstẹ formatou qu’ère pacién, hère Poùdẹ parti de case pendén û die per semmane coumòdẹ e coumpetén. Û gran merite qui a abut, qu’éy qu’esté ûe tirade en daban tarrìblẹ déns las fayçoûs de d’arriba a-s ha coumprénẹ toutes aquéres leçoûs dap lou sourire. Qu’éy û hort boû soubenì d’aquéth òmi. ha de la yoenésse qui arribabe. Qu’éy estat û bounur Per mouméns, que-ns arribabe d’esta û drin distrèytes, ta you. Que-m arribe encoère de-s tourna trouba entér que pensàbem au tribalh de case, aus maynàdyẹs qui « stagières », que-ns abém toutes goardat û soubenis èren sus la surbelhénse de la bèle-may, à l’òmi qui hasè qui ne-s desbroumbera pas yaméy. chéns nousàutẹs. Maugrat lous àdyẹs diferéns, que-s en entenèm plâ amasses. N’abèm pas qu’ûe idée au cap : Sylviane CAMGUILHEM coumprénẹ ço qui anabe debiénẹ ûe exploitacioû enta poùdẹ ayda lous noùstẹs òmis, p’ou mouyén de ço qui 12 Que-m soubiéni… Que-m soubiéni dou bal oun estés aban-hèyte, Permou d’abé cregut qu’abi lou co pesan, D’abitude pourtan qu’ères purmè retrèyte, Més aquét sé l’amou que-t baylabe en passan... Tu qu’abès héns lous oélhs coum ûe gourgue blue... Si n’abi hèyt repè, que m’y seri negat… Permou qu’èri deya lou pescàyrẹ de lue E lou drin auruguè qui souy toustém estat… Lhèu qu’abi sus lou froun quàuquẹ crum de tristèsse ? Lhèu qu’abi l’èr d’esta quàuquẹ drin estranyè ? Tu labéts que rebès que dab drin de tendrèsse, Que-m poudès counsoula dou moùndẹ mensounyè… Qu’ères tout coùntrẹ you, à mieytat susmetude, Prèste à-m proumétẹ tout chéns passa per l’auta… Més you, de-m pèrdẹ loégn qu’abi prés l’abitude, Quoan cén mile saunéys e-m bienèn empounta… Pourtan, b’ères beroye en la toûe inoucénce ! Que-t bedi coum la flou dou lìri qui s’ourbéch… E lou co partadyat d’ûe estrànyẹ doulénce Que-m disè : « Qu’as lou choès : Demoure-t ou partéch ! » Tu, que m’aurés ploumat enta debiénẹ sàyẹ Ou qu’aberés sayat… Més quin trouba la pats Quoan se soun palherats à l’abenture màyẹ, E quoan se crédin hèyts enta d’àutẹs coumbats… ? E l’ausèt blu, aurés poudut que nou-m reguèssẹ ? Lou saunéy d’û gouyat, e-s pot encayoula ? E lou mé co, b’aurés soufèrt que s’en anèssẹ, Adescops loégn de tu, loégn de tout, per dela… Que m’an toustém yumpat las cantes las méy holes, E n’èy poudut au gran yaméy, ha-les cara ! E s’abès debinat las mies ninaroles, Que souy segu que t’aberén hèyte ploura… E d’abé pressentit d’abance aquéres larmes N’èy pas boulut de tu, counéchẹ arré de méy, E que m’en souy anat, arnesat d’àutẹs armes, Sus lou camî pergut d’oun nou tournen yaméy. E pourtan, empensat drin méy à cade die, Quoan lou sourélh s’abache à plasé sus la bat, Chéns tesic ni degrèu, presqu’au cap de la bie, Ço qui-m boulès balha, n’at èy pas desbroumbat… Alexis Lou bin e cinc d’Aoust 2012, à Moumas. Reprise des cours pour apprendre le gascon / béarnais COURS DE GASCON PARIS : Maison de l’Aquitaine, 21 rue des Pyramides, Métro Pyramides, le mardi de 17 h 30 (début de rencontre) ou 18 h (début du cours proprement dit) à 19 h 30, à partir du 16 octobre; renseignements au 01.47.02.03.20. __________ COURS DE BÉARNAIS OLORON : tous les mercredis de 17 à 19 h (débutants à 17 h et confirmés à 18 h) à la salle n° 3 du Centre Municipal d’Animation de Notre Dame, rue de Sègues. Contact : 06 85 18 10 54 GAN : tous les jeudis à la zone artisanale de la tuilerie, salle N° 3 ou salle bleu, de 18 h 30 à 20 h. Contact : 06 83 96 56 22 NAVARRENX tous les jeudis de 17 h 30 à 19 h 00 à la salle n°5 de la mairie. Contact : 05 59 66 01 81 PAU tous les jeudis de 18 h. à 19 h. 30 à la MJC du Laü – avenue du Loup – 64 Pau Contact : 05.59.14.15.00 ARZACQ : tous les lundis de 20 h à 21 h. 30 à la Maison des formations. LEMBEYE : un jeudi sur deux de 20 h à 21 h 30 au Presbytère PONTACQ : tous les vendredis de 18 h à 19 h 30 à la Maison Rey NAY : tous les mardis de 18 h à 19 h 30 (confirmés) tous les mercredis de 18 h à 19 h 30 (perfectionnement) ________ DANSES BÉARNAISES OLORON : un lundi sur deux, de 20 h 30 à 22 h à la salle n° 3 du Centre Municipal d’Animation de Notre Dame, rue de Sègues. Contact : 06 85 18 10 54 __________ CHANTS TRADITIONNELS BÉARNAIS OLORON un lundi sur deux, de 20 h 30 à 22 h à la salle de spectacle du Centre Social « La Haut » 25 place Saint-Pierre - 64400 Oloron. Contact : 06 85 18 10 54