QUAND LA CHINE ELECTRIQUE S`EVEILLE

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QUAND LA CHINE ELECTRIQUE S`EVEILLE
QUAND LA CHINE ELECTRIQUE S’EVEILLE
Michel Derdevet
Maître de Conférences à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris
E
n 1973, Alain Peyrefitte interpellait l’opinion publique française, dans un essai resté célèbre,
sur l’émergence d’un nouvel acteur économique et politique stratégique, la République
Populaire de Chine 1. Plus de trente années plus tard, ses prévisions sont d’ores et déjà
vérifiées dans le domaine énergétique, comme a pu le constater une délégation conjointe des
groupes d’études sur les énergies de l’Assemblée nationale et du Sénat, qui s’est rendue en Chine
du 17 au 24 avril dernier 2.
Cette mission souhaitait mesurer l’ampleur des besoins chinois en matière d’électricité, prendre
connaissance des perspectives de production et de transport, et évaluer l’intérêt du marché chinois
pour les entreprises françaises du secteur de l’énergie.
Trois conclusions essentielles en ressortent :
1. Pour accompagner un développement économique très dynamique, la Chine fait face, depuis
quatre ans, à une véritable explosion de la demande d’énergie, et plus particulièrement de
l’électricité,
2. Elle envisage de répondre à ce défi de la demande en s’inspirant du modèle européen de
marché, et a déjà restructuré en profondeur son secteur électrique en séparant les activités
régulées (notamment le transport d’électricité) des activités en concurrence,
3. Compte tenu de l’ampleur des enjeux, et de l’image positive de notre pays en Chine, il existe de
véritables opportunités pour les entreprises françaises du secteur qui peuvent, à l’avenir, réaliser
dans ce pays une part importante de leur chiffre d’affaires à l’international. Rappelons que
l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) prévoit que dans les 30 prochaines années, la Chine
devrait investir 1910 milliards d’US $ dans le secteur électrique.
1
« Quand la Chine s’éveillera … le monde tremblera » - édition mise à jour – Fayard – Juin 2004
Cette délégation était coprésidée par MM. Claude Gatignol, Président du groupe d’études sur les énergies de
l’Assemblée nationale et Jacques Valade, Vice-Président du groupe d’études sur l’énergie du Sénat. Elle comprenait
pour l’Assemblée nationale, MM. Pierre Ducout, Jean Gaubert, Alain Gest, Francis Hillmeyer, Jean-Claude Lenoir et
Jacques Masdeu-Arus, et pour le Sénat, MM. Philippe Adnot, Jean Besson, Jean-Léonce Dupont, Alain Gérard, Lucien
Lasnier et Gérard Miquel. Elle était par ailleurs accompagnée notamment par M. André Merlin, Directeur de Réseau de
Transport d’Electricité (RTE) et par l’auteur de ces lignes, Directeur de la communication de RTE.
2
2/2
1. LES DEFIS LIES A L’EXPLOSION DE LA DEMANDE D’ELECTRICITE
La Chine connaît, comme chacun sait, une croissance économique soutenue depuis le début des
années 1990 puisque, de 1990 à 2003, son PIB a été multiplié par 6,73.
Même si le Gouvernement a récemment pris des mesures pour « canaliser » cette croissance, le PIB
chinois devrait continuer à progresser de l’ordre de 7,8 % en 2004 et 7,5% en 20054.
La croissance économique de la Chine est largement tirée par le secteur secondaire et permet à une
partie des 1,3 milliards de chinois d’accéder à de nouveaux biens d’équipement courants
(télévisions, climatiseurs….) fortement consommateurs d’électricité.
En conséquence, depuis 1999, cette croissance entraîne une augmentation plus rapide encore des
besoins en électricité. Ainsi, en 2003, si la croissance du PIB chinois fut de 9,3 %, l’augmentation
de la demande d’électricité a atteint, elle, 16,52 %. Rythme confirmé au 1er semestre 2004, avec une
nouvelle progression de 16% environ. Ce « boom électrique » chinois est tiré par des secteurs
fortement consommateurs en énergie, tels l’acier, l’aluminium, le ciment et l’automobile, qui
absorbent à eux seuls entre 30% et 40% de la demande en électricité.
Si l’on regarde près de quinze ans en arrière, la consommation d’électricité chinoise a triplé entre
1990 et 2003 pour atteindre aujourd’hui 1 888 TWh par an (2ème rang mondial).
Cela ne s’est pas fait pas sans heurt ! En 2003, 28 des 31 provinces chinoises ont été touchées par
des délestages du réseau, seul le nord-est étant partiellement épargné. Comme le relatait récemment
« Le Monde », dans certains quartiers de la ville de Changsha, chef-lieu de la province du Hunan,
3
Sur la même période, le PIB français était, lui, multiplié par 1,4.
4
Interview de M. Andy XIE, chef économiste pour l’Asie chez Morgan Stanley – Tableau de bord du Centre de
Prévision de l’Expansion, p.28 – Juillet 2004.
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l’électricité fut ainsi coupée un jour sur trois 5. Durant l’été 2004, le gestionnaire du réseau de
transport d’électricité a pulvérisé record de consommation sur record de consommation, la Chine
appelant ainsi, mercredi 21 juillet, 6406 Twh, dépassant de 107 Gwh le précédent record établi le 29
juin, certains quartiers de Pékin devant attendre jusqu’à 47 minutes le rétablissement de l’électricité.
En pratique, il manque à l’heure actuelle à la Chine 20 à 30 Gw de puissance installée pour
satisfaire la demande nationale.
La croissance des besoins devrait se poursuivre à un rythme comparable au cours des années à
venir. Or, un taux de croissance de la demande de quelque 9 % par an signifie un doublement des
besoins en huit ans.
Vu cet accroissement, considérable en valeur absolue,,
le besoin
supplémentaire d’électricité de la Chine devrait représenter trois fois la consommation totale
d’électricité de notre pays.
Répondre à cette explosion des besoins fait manifestement aujourd’hui partie des grands défis
auxquels la Chine doit faire face. Les autorités chinoises en sont parfaitement conscientes et elles
attachent une grande importance à cette question qui a, en réalité, une double dimension :
-
Il faut à l’évidence redimensionner et développer de nouveaux moyens de production,
-
et, corrélativement, renforcer les réseaux pour favoriser les échanges et améliorer la
desserte. 6.
A. LA NECESSITE DE NOUVEAUX MOYENS DE PRODUCTION
Fin 2003, la capacité de production installée représentait une puissance totale de 384,5 GW (pour
138 GW en 1990) ; elle devrait quasiment doubler à l’horizon 2010, pour atteindre ensuite, selon les
estimations de State Grid Corporation of China (SGCC), 900 GW en 2020.
Ce parc de production est très largement dominé par les moyens thermiques classiques (74,6 % de
la capacité installée totale) qui utilisent presque exclusivement du charbon. L’hydraulique
représente environ 24,1 % de la capacité installée et le nucléaire 1,8 %.
Compte tenu de la croissance des besoins, les autorités chinoises entendent développer toutes les
filières. A l’horizon 2030, la Chine devra, en effet, produire environ 4 800 TWh par an (soit près de
dix fois la production française actuelle).
5
« Le Monde » - édition du 25 mai 2004
On pourrait aussi mentionner le fait que le Gouvernement encourage la signature de contrats à moyen long terme pour
mieux anticiper et stabiliser la situation. Ces contrats couvrent à l’heure actuelle 85% des échanges, les 15% restant
étant mis en bourse.
6
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Il est à noter que la consommation chinoise de charbon est de 1,3 milliards TEP, dont 56% pour la
production d’électricité. Les besoins estimés en 2020 seraient de 2,9 milliards TEP et pour 2050 de
5 milliards TEP, supérieurs à la production mondiale actuelle de charbon.
Les autorités chinoises accordent toutefois une place croissante aux préoccupations liées au
développement durable, et en particulier aux problèmes de pollution. La Chine, signataire des
accords de Kyoto, a pour objectif de diminuer ses rejets de dioxyde de soufre. Parallèlement, le
gouvernement chinois a un réel souci d’indépendance énergétique, ce qui le conduit à accorder une
attention particulière aux énergies renouvelables, à l’énergie nucléaire et également aux
technologies « charbon propre »( Lit Fluidisé Circulant, Gazéification voire, à terme, liquéfaction).
Pour cette dernière technologie, il convient de rappeler que l’utilisation du charbon extrait à l’ouest
pour la production électrique, qui répond à des besoins aujourd’hui très massivement localisés sur la
côte est, pose d’importants problèmes de transport. Enfin, le gouvernement chinois souligne les
efforts à réaliser en matière d’efficacité énergétique.
En ce qui concerne les énergies renouvelables, la priorité est donnée à l’hydraulique. Deux raisons
expliquent ce choix :. La première est l’existence de très importants gisements qui ne sont pas
encore exploités. La capacité hydroélectrique exploitée ne représente, en effet, que moins de 20 %
du potentiel techniquement exploitable. Il s’agit, en outre, d’une source d’énergie qui présente
l’avantage d’être économiquement compétitive et de fournir une production largement garantie.
C’est l’absence de ces deux qualités pour les autres énergies renouvelables, et notamment pour
l’éolien, qui fait que les autorités chinoises restent prudentes à leur sujet .
Dans cet esprit, L’Assemblée Nationale Populaire devrait examiner d’ici la fin 2004 un projet de
loi visant à développer les énergies renouvelables, et en particulier l’ « hydroélectricité verte » 7.
Cet engagement résolu en faveur de l’hydroélectricité s’est traduit par le lancement de très grands
projets dont le plus important est celui du barrage des Trois Gorges sur le fleuve Yangtze Kiang.
Ce barrage comprendra trois parties dont l’une est déjà en exploitation alors que les autres sont
encore en cours de construction.
Cet ouvrage, dont l’achèvement emploie encore aujourd’hui plus de 25 000 personnes, est à
l’évidence spectaculaire et impressionnant. Il était prévu à l’origine qu’il comprenne 26 turbines
d’une puissance unitaire de 700 MW. L’ajout de six turbines supplémentaires est déjà décidé. La
puissance totale du barrage atteindra donc à terme, en 2009, 22 400 MW - soit environ 20 % de la
capacité de production totale installée en France - pour une production annuelle d’environ 105
TWh. Ce projet gigantesque présente l’intérêt de favoriser la régulation des crues potentiellement
7
Entretien avec M. Zhu Yuli, ancien Ministre de l’industrie spatiale, Vice-Président de la commission de la production,
de l’environnement et des ressources naturelles de l’Assemblée Nationale Populaire.
5/5
dévastatrices sur le fleuve Yangtze Kiang. Il a généré, en revanche, un important déplacement de
population.
Il faut noter que l’évacuation de l’électricité produite par le barrage des Trois Gorges s’effectue par
deux liaisons à courant continue de 500 kV vers l’est, et notamment Shanghai. Cet ouvrage
participe ainsi à une meilleure interconnexion entre l’est, le sud et le centre du pays.
En ce qui concerne les projets d’hydroélectricité de puissance inférieure à 50 MW, le potentiel
représente environ 120GW. Pour ces projets, la décision peut relever des provinces concernées ; le
financement pourrait alors être conçu avec apports étrangers en encourageant le système par
actionnariat.
En matière d’énergie nucléaire, la Chine compte aujourd’hui 9 réacteurs en exploitation, deux de
conception canadienne (CANDU- 2x728MW), un de conception chinoise (REP 1x300MW), deux
de conception chinoise avec assistance française (REP- 2x600MW) et quatre de conception
française (REP- 4x985 MW). La capacité installée totale est de 6 896 MW. Deux réacteurs de
conception russe (VVER), d’une puissance unitaire de 1 000 MW, sont en fin de construction (mise
en service fin 2004 et 2005).
Il est manifeste que la Chine compte développer de nouveaux moyens de production
électronucléaires dans le cadre d’une filière sûre et économique, en recherchant des partenariats.
Mais si le principe de ce développement est acquis, le nombre de réacteurs prévus ne semble pas
définitivement arrêté. Le vice-président chinois de la commission des réformes et du
développement, Zhang Guobao, a récemment indiqué8 que la Chine envisageait d'augmenter sa
production d'énergie nucléaire à 30 gigawatts au cours des 16 années à venir, compte tenu de
l'expansion industrielle du pays, ce qui porterait la part du nucléaire à 4 % de la capacité de
production totale - 950 000MW – Le Vice-ministre chinois en charge des sciences et de la
technologie, M. Ma Songde, indiquait quant à lui, le 25 mai 2004 à Bruxelles 9, qu’à l’horizon
2035, la part du nucléaire pourrait atteindre 7%. Il convient de rappeler, par comparaison, que la
puissance installée totale du parc nucléaire français est de 63 000 MW.
Face à de tels besoins, le volontarisme des autorités chinoises est patent. Il vise à corriger ce qui
relève à l’évidence d’une erreur de prévision commise fin 99. A cette époque, craignant des
surcapacités dans le secteur électrique, les autorités chinoises avaient tout simplement suspendu les
projets de nouvelles centrales thermiques, ce qui gela toute construction jusqu’en 2002. Le
programme de rattrapage actuel - + 35 000 mégawatts par an - vise ainsi à corriger les effets
négatifs de cette erreur de prévision.
8
Déclaration à l’occasion du Congrès mondial de l'énergie, le 6 septembre 2004 à Sydney
6/6
L’ampleur de ces besoins nécessitera des investissements considérables10, pour lesquels la Chine
devra trouver les ressources nécessaires. De nombreux acteurs politiques et industriels, chinois et
français, estiment que les capacités de financement nécessaires seront disponibles pour de tels
investissements si les tendances économiques actuelles se prolongent.
B. LA QUESTION STRATEGIQUE DU TRANSPORT DE L’ELECTRICITE
La Chine, dont le territoire couvre près de 9,6 millions de km² pour 1,28 milliards d’habitants, est
un Etat à l’échelle d’un continent. En matière électrique, c’est donc davantage aux réseaux de
transport européens qu’au réseau de transport français qu’il faut comparer le réseau chinois ou
plutôt les réseaux chinois. D’où l’intérêt marqué par la Commission européenne à la coopération
énergétique avec la Chine. Pour Loyola de Palacio, Vice-Présidente de la Commission européenne,
«un partenariat stratégique entre l’U.E et la Chine s’impose autour de trois défis communs à relever
: la sécurité d’approvisionnement, l’ouverture des marchés et la construction de lignes
d’interconnexion »11. En effet, la contrainte majeure à laquelle les Chinois doivent faire face réside
dans le fait que les grandes unités de production sont à l’Ouest du pays, alors que les sites majeurs
de consommation sont à l’Est12. Compte tenu des distances, la Chine compte 6 grands réseaux de
transport régionaux qui ne sont reliés que par des interconnexions assez limitées. Alors que la
production totale d’électricité en 2003 a été de 1 908 TWh, la quantité d’électricité échangée entre
ces réseaux régionaux ne fut ainsi, l’an dernier, que de 38,7 TWh. Il convient, en outre, de noter que
tous les réseaux régionaux ne sont pas interconnectés, deux grands réseaux indépendants existant à
l’Ouest du pays, l’un au Nord et l’autre au Sud.
L’essentiel des réseaux de transport et de distribution est géré par une société nationale, State Grid
Corporation of China (SGCC). Cette entreprise, qui emploie 728 000 salariés, a réalisé, en 2003, un
chiffre d’affaires d’environ 41 milliards d’euros. Outre l’entretien et le développement des réseaux
(34 000 km à 500kV, 9610 km à 330kV, 120100 km à 220kV et 488050 km à 35kV) d’une part, et
la gestion des flux d’électricité et de l’équilibre offre-demande, d’autre part, State Grid joue, dans le
système électrique chinois, le rôle d’un acheteur unique revendant à l’ensemble des consommateurs
9
lors de la 5ème Conférence sur l’énergie EU-China
Pour reprendre les estimations de l’AIE, la Chine devra investir 1910 milliards de $ d’ici 2030 dans le secteur de
l’électricité.
11
5th Conférence EU-China Energy Conférence – Bruxelles – 25 mai 2004
10
12
On retrouve la même problématique en matière gazière. La Chine a engagé la construction d’un gazoduc de 4000
kilomètres de long, opérationnel en 2005, allant de la province productrice de Xinjiang (située aux confins de l’Asie
Centrale) jusqu’aux métropoles de la côte Est.
7/7
l’électricité acquise auprès des producteurs n’exploitant pas de réseaux. Comme State Grid et son
homologue du sud, South Grid Corporation, les cinq principaux producteurs sont issus du
démantèlement de l’électricien historique, State Power Corporation (cf. infra).
Une originalité, du point de vue français, est que le gestionnaire du réseau chinois, State Grid, est
également un exploitant de très importants moyens de production. La capacité installée propriété de
State Grid est, en effet, de 29 700 MW. Il s’agit, pour l’essentiel, de moyens destinés à participer à
l’équilibre du réseau. La délégation parlementaire a ainsi visité la station de pompage de Shisanling
qui comprend quatre turbines de 200 MW et qui participe à l’équilibre du réseau de la province du
Hebei, voisine de Pékin. Ces moyens de production facilitent la tâche du gestionnaire de réseau,
mais celui-ci est néanmoins contraint de procéder régulièrement, et de manière croissante, à des
délestages tant l’équilibre offre- demande est tendu. Au niveau de la distribution, les incidents sur le
réseau, hors délestages, restent, en outre, aussi bien à Pékin qu’à Shanghai, nettement plus
nombreux qu’en Europe.
Le renforcement des réseaux est donc nécessaire. Comme le développement des moyens de
production, il nécessite des investissements considérables et State Grid prévoit d’investir dans le
réseau 13 milliards d’euros par an entre 2006 et 2010. Sur le plan technique, on peut également
noter que la mise en service de lignes de 750 kV est prévue dès cette année, ainsi que le transport à
courant continu pour les interconnexions de forte capacité et de longue distance (Cette technologie à
courant continu est employée pour réduire les pertes et pour assurer la stabilité du réseau de
transport. En effet, les distances entre les lieux de consommation et de production et les puissances
transportées sont telles que le réseau ne pourrait fonctionner correctement).
8/8
2
L’EVOLUTION DE L’ORGANISATION DU SECTEUR ELECTRIQUE CHINOIS
A. LE CADRE DE LA REFORME
Pour faire face à l’explosion de la demande d’électricité, et pour dégager les moyens financiers
nécessaires aux investissements, la Chine n’a pas eu d’autre choix que de réformer en profondeur
son secteur électrique.
La première réforme a débuté en 1985. Elle s’est traduite par l’instauration de taxes spécifiques sur
le Kwh et par une libéralisation des prix visant à encourager les investissements dans de nouveaux
moyens de production, à la fois par les Provinces et par des investisseurs étrangers. Au budget de
l’Etat, qui contribuait en 1985 à hauteur de 30% aux investissements dans le secteur, se sont ainsi
substitués des investissements émanant des Provinces (20% des investissements en 96) et des
opérateurs étrangers (10%). Le Ministère de l’électricité, qui s’occupait de toute la filière et de sa
planification a laissé progressivement place à une nouvelle structure basée sur une multitude
d’acteurs locaux et à une entreprise nationale, State Power Corporation, qui fut créée en 1998.
Cette première réforme a permis de résorber l’essentiel du déficit énergétique d’alors. Mais
l’absence d’une régulation forte et le poids des Provinces dans le dispositif contribuaient aussi à
faire augmenter les prix de l’électricité et à créer des distorsions de concurrence.
C’est pourquoi, tirant les enseignements de cette première vague de mutations, le Gouvernement
chinois lançait, début 2002, une nouvelle réforme aboutissant à l’organisation du secteur électrique
suivante :
Un régulateur central, State Electricity Regulatory Commission, dont les responsables se sont
rendus en Europe, et plus particulièrement en France, en septembre 2003, pour rencontrer la
Commission de Régulation de l’Energie et Réseau de Transport d’Electricité, et s’inspirer du
travail accompli depuis quatre ans dans notre pays,
-
11 entreprises issues du démembrement de l’entreprise d’Etat, State Power Corporation
(SPC) :
9/9
-
2 entreprises gestionnaires de réseaux, State Grid Corporation of China (SGCC), qui
couvre l’essentiel du pays, et South Grid Corporation, réseau régional pour le sud du pays,
-
5 entreprises de production, Hua-neng, Da-tang, Hua-dian, State power, China Power
Investment
-
2 groupements en charge du conseil et des études, Electricity Engineering Consulting
Group et Hydroelectricity Engineering Consulting Group,
-
2 groupements en charge de la coopération et de la conduite des travaux, Hydroelectricity
Construction Group et Gezhongba Group.
La séparation, au plan juridique, économique et financier des activités de production d’une part et
de transport et de distribution d’autre part est ainsi effective depuis le début 2003. Il existe 6
sociétés régionales chargées des réseaux qui sont des filiales de SGCC.
B. ENTRE PLAN ET MARCHE
Si l’on analyse les conditions de l’ouverture des marchés énergétiques, ce qui apparaît en première
approche, c’est que les dirigeants chinois ont avant tout une démarche « pragmatique » : ils
considèrent qu’il faut combiner l’économie de marché, et ses fondamentaux, avec les
caractéristiques très particulières du marché de l’électricité. Au terme de missions effectuées dans
ces deux pays, le Président d’East China Grid 13, Shao Shiwei, estime ainsi que « l’approche de la
France est plus adaptée que celle de la Grande-Bretagne en matière d’ouverture des marchés
électriques ». Les chinois souhaitent s’inspirer des réformes engagées en France depuis 2000, tout
en tenant compte des réalités internes à leur pays, pour planifier cette ouverture. Actuellement, ils
procèdent à des simulations. Mais ils reconnaissent volontiers que la coexistence entre l’ancien
modèle régulé et l’économie de marché trouve ses limites. Shao Shiwei souligne ainsi les difficultés
liées au passage d’une économie planifiée, où l’Etat fixait notamment le cadre des investissements
de production, à une nouvelle approche où l’Etat n’enregistre qu’ex post les choix d’investissements
des différents producteurs. Autre exemple, la fixation des prix de l’électricité. Elle relève encore de
décisions du Gouvernement Central, qui fixe des tarifs différents en fonction des provinces, sans
que le régulateur n’intervienne dans le processus. La concurrence ne bénéficie donc pas, pour
l’instant, à la clientèle finale. N’ont été à ce stade engagées que des études sur la satisfaction de la
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clientèle industrielle et ses prévisions de consommation. Mais l’évaluation de la satisfaction du
client particulier, desservi par les réseaux de distribution, incombe aux parlementaires, aux délégués
du peuple.
Ce système combinant concurrence à la production et régulation des prix par l’Etat est sans doute
une étape intermédiaire, mais il présente deux inconvénients majeurs :
-
La libéralisation du prix du charbon destiné aux centrales thermiques fait « flamber » les
cours, et met sous contrainte les producteurs, dont certains ne peuvent plus
s’approvisionner, le charbon devenant trop cher pour eux ;
-
Parallèlement, le strict contrôle étatique sur le prix final de l’électricité, crainte de
l’inflation oblige, empêche de dégager les recettes permettant d’investir suffisamment
dans la construction de nouveaux moyens de production.
Est-il utile de rappeler que ces « ingrédients » sont typiquement ceux qui ont été à l’origine, en
2001, des dysfonctionnements majeurs du système électrique californien ? Pour contourner ce piège
né du « télescopage » entre l’ancien (le plan) et le nouveau système (le marché), la Chine appelle de
ses vœux des investissements nouveaux. De ce point de vue, il est à noter que pour les projets dont
la décision finale peut être prise par une province, les Chinois encouragent des financements assurés
par des partenaires étrangers, notamment par le recours à l’actionnariat.
3. LES ENTREPRISES FRANÇAISES DU SECTEUR DE L’ENERGIE ET LE MARCHE CHINOIS
De nombreuses grandes entreprises françaises sont présentes en Chine. Cette présence française est
particulièrement forte dans le secteur de l’énergie et se traduit par la présence de trois grands
groupes, dont la délégation a rencontré les responsables en Chine, EDF, Alstom et Areva. Chacune
de ces entreprises bénéficie d’une présence ancienne et d’expériences locales réussies. Dans un
secteur proche, la délégation a aussi rencontré les responsables de Veolia Water qui, pour sa part,
distribue avec succès l’eau dans une partie de la ville de Shanghai
Alstom, outre son activité ferroviaire, développée en Chine dès les années 1950 par des ventes de
locomotives dont certaines sont encore en service, est très présente sur le marché énergétique
13
ECG est l’une des 6 sociétés régionales appartenant à SGCC. Elle dessert 230 millions d’habitants, et en particulier
les 5 provinces entourant la ville de Shanghaï, zone marquée par un PNB équivalent au tiers du total chinois.
11/11
(hydraulique et nucléaire) notamment pour fournir des turbines. Ainsi, les turbines de la première
tranche du barrage des trois gorges ainsi que de nombreux équipements de contrôle de cette
installation ont été fournis par cette Société. Alstom emploie en Chine 2.200 personnes dans 11 coentreprises et une entreprise détenue à 100%. Son vice-président exécutif, Philippe Joubert,
indiquait récemment que la Chine «figurait toujours en tête de la liste des pays où son groupe allait
investir dans les années à venir » 14.
Pour sa part, EDF exerce, depuis plusieurs décennies, une activité de conseil en Chine, qui se traduit
aujourd’hui, notamment, par six projets de consultance en matière hydraulique. En outre, EDF
exploite, dans des entreprises incluant des partenaires, trois centrales à charbon, une centrale
supplémentaire étant en fin de construction.
C’est toutefois dans le secteur nucléaire que la présence d’EDF, et naturellement d’Areva, est la
plus importante puisque quatre des réacteurs nucléaires chinois en activité sont de conception
française et deux autres ont été conçus par les Chinois avec l’assistance des entreprises françaises.
Ces installations ont fonctionné de manière remarquable jusqu’à présent et constituent des vitrines
technologiques pour nos entreprises. Celles-ci bénéficient, en outre, de l’ancienneté et de
l’étroitesse des liens existants, d’une part, entre EDF et les électriciens chinois et, d’autre part, entre
les institutions publiques françaises du secteur nucléaire (CEA, DGSNR, IRSN) et leurs
homologues chinois.
Nos entreprises bénéficient donc d’atouts importants pour participer à la satisfaction des besoins
chinois. Ceux-ci sont d’une telle importance que le marché chinois va, au cours des prochaines
années, représenter une part croissante et très importante du marché mondial. Pour certains biens
d’équipement liés à l’hydroélectricité, la Chine représentera à l’avenir jusqu’à 90 % du marché
mondial.
De même, dans les quinze ans qui viennent, 90% des nouveaux projets nucléaires et 80% des
nouvelles centrales à charbon verront le jour en Chine. C’est dire le poids gigantesque du marché
chinois dans le commerce énergétique mondial, d’autant plus que la volonté des autorités chinoises
semble être le développement de parcs standardisés. Sur ce marché, il est clair que la décision de
construire une tête de série du réacteur EPR en France est de nature à consolider la position de nos
entreprises, sachant que la concurrence est rude (USA, Japon, Corée).
Pour tous les projets d’importance, aujourd’hui pour le barrage des Trois Gorges et, demain, pour ce
qui concerne le parc électronucléaire, le gouvernement chinois souhaite obtenir des transferts de
technologie de sorte qu’une part très importante de la fabrication puisse être réalisée en Chine. Ces
14
« China Daily » - 6 septembre 2004
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exigences compréhensibles posent à terme la question de l’éventuelle concurrence de nos
entreprises avec les entreprises chinoises ayant bénéficié de ces transferts de technologie. Mais ce
risque doit être nuancé, dans la mesure où les efforts de recherche-développement se poursuivant en
France devraient permettre à nos entreprises de proposer, demain, des technologies plus avancées
que celles transférées.
En matière nucléaire, EDF plaide pour l’émergence d’un « architecte ensemblier chinois », tout à la
fois concepteur, maître d’œuvre, fournisseur et exploitant des nouvelles centrales. Ce modèle,
pratiqué dans notre pays depuis trente ans, placerait demain l’exploitant chinois, et lui seul, en
charge du pilotage et de la maîtrise industrielle de son outil de production. Pour ce faire, elle
privilégie la constitution de « coentreprises » avec des partenaires chinois. A l’évidence, une telle
option s’éloigne du modèle « clés en main », qui faisait hier du vendeur d’équipements étranger le
« maître des lieux ».
Cette stratégie commence à porter ses fruits. EDF vient en effet de signer un accord d’intention
visant à une mission d’assistance technique pour les phases de conception, de construction et de
mise en service de la deuxième phase de la centrale nucléaire de Ling Ao. Le Conseil d’Etat chinois
a en effet décidé, le 21 juillet 2004, de lancer la construction de deux nouveaux réacteurs de 1000
MW chacun, qui devraient être construits sur un nouveau site baptisé Ling Dong, à côté des 2 x
1000 MW déjà en place à Ling Ao.
Parallèlement, les autorités chinoises ont décidé de lancer sur le site de Sanmen, dans le Zhejiang,
une nouvelle génération de centrales nucléaires susceptible de les aider à disposer rapidement de
leur propre filière. Le choix de Sanmen ouvre la voie à la mise en concurrence de l’EPR européen
face à l’AP-100 américain, toujours en attente d’homologation.
Autant dire que les décideurs chinois, en bons gestionnaires, confirment par-là même leur stratégie
de « benchmark », comparant les qualités et les points faibles des différents modèles disponibles sur
le marché … et suscitant une réelle émulation parmi les compétiteurs !
Enfin, dans le domaine du transport de l’électricité, des partenariats sont envisageables. RTE va
ainsi signer, d’ici la fin 2004, avec son homologue, SGCC, un accord de partenariat. Cet accord
permettra à RTE de valoriser toute l’expérience acquise sur l’espace européen, et servira son
développement à l’international, dans le cadre de la vente de services.
13/13
Conclusion
Il semble loin le temps où, pour donner une preuve éclatante de son dynamisme et de sa modernité,
les autorités chinoises faisaient visiter à Alain Peyrefitte une usine de fabrication de …balles de
ping-pong ! En quelques années, la Chine est devenue une puissance économique et industrielle
majeure, et elle a pleinement conscience que la condition de son développement rapide passe par
des investissements substantiels dans l’électricité.
Dans cette perspective, les entreprises françaises ont à l’évidence des atouts importants à faire
valoir. En effet, la Chine a infléchi la pensée de Mao Zedong, selon laquelle le pays ne devait
« compter que sur ses propres forces ». L’aide extérieure, pour autant qu’elle soit respectueuse de la
culture chinoise et puisse s’accompagner à terme d’un transfert de compétences, est la bienvenue.
EDF, premier investisseur étranger dans la production électrique, l’a bien compris.
Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue le fait que la notion du temps n’est pas la même en
Occident et dans l’Empire du milieu. La Chine a décidé de rattraper son retard sur les pays les plus
développés, et elle prendra pour cela le temps et mettra les moyens qu’il faut.
S’inspirant de la pensée confucéenne, Mao disait qu’il fallait toujours « marcher sur ses deux
jambes ». Il pensait alors que la Chine, nation de paysans, devait s’appuyer autant sur son
agriculture que sur son industrie. Les dirigeants actuels du pays ont gardé cette formule mais ont
adapté son sens à la situation actuelle de leur pays : elle signifie désormais que la Chine, pour
favoriser son développement, doit avoir recours tant aux capitaux publics qu’aux capitaux privés.
L’intérêt national de cet immense pays et la nécessité d’assurer un équilibre entre des régions aux
niveaux de développement si contrastés ont renforcé, chez un peuple très sensible aux inégalités,
l’attachement à la responsabilité collective vis-à-vis des citoyens.
Cette notion d’intérêt national est également au cœur de la mission de service public qui est celle de
notre entreprise, ce qui constitue pour nous un atout indéniable face à nos concurrents.
Mais ne nous leurrons pas ! Les industriels français ne sont pas les seuls à avoir pris conscience des
immenses possibilités de développement que recèle le marché chinois. Nos voisins allemands et
italiens sont, entre autres nations, également très présents en Chine. Pour s’implanter de manière
profonde et durable dans ce pays grand comme un continent, ne faut-il pas moins raisonner à une
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échelle nationale et considérer que la meilleure réponse aux besoins de ce pays doit se faire, non pas
dans la concurrence, mais dans la complémentarité avec nos partenaires européens ? Il y a là sans
doute plus qu’une piste à explorer. Compte tenu des effets de taille et de population comparés,
l’Europe, et une véritable politique industrielle commune, pourrait être à même de mieux répondre,
demain, aux défis d’une coopération économique et industrielle réussie avec la République
Populaire de Chine. Ce pourrait être un des défis que la nouvelle Commission européenne se fixe
pour les cinq années à venir.
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Pièces jointes :
- Chiffres et dates clés
page 17
- Les centrales nucléaires en Chine
page 18
- Carte des implantations de centrales nucléaires
page 19
- Consommation par source énergétique première
page 20
- Evolution du PIB et de la production d’électricité
page 21
- Evolution de la production d’électricité en Chine par source d’énergie primaire page 22
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Chiffres et dates clés
La Chine en quelques chiffres
GENERALITES
Population : 1,28 Milliards
Densité :
133 hab/km²
Taux de change : 1 € = 9,6 RMB
1 US$ = 8,28 RMB
ECONOMIE en 2003
PIB
: 1409 Md US$
Croissance du PIB : +9,1%
Prévision pour les années à venir : +7%/an (objectif
fixé par le PCC : quadruplement du PIB entre 2000 et
2020)
Inflation
SECTEUR ELECTRIQUE
Capacité installée
En 1990 : 138 000 MW
En 2003 : 384 500 MW
Prévisions 2004 : +37 GW
Production d'électricité
En 1990 : 621 TWh
En 2003: Thermique = 1562 TWh (82.8%)
Hydraulique = 284 TWh (15%)
Nucléaire = 42 TWh (2.2%)
Total
= 1888 TWh
Prévisions 2004-2006: +11%/an
: +1,2% en 2003
Exportations
: 26% du PIB (en 2002)
Importations
: 23,4% du PIB (en 2002)
Solde commercial : 25,5 Mds US$
(Source : Service Nucléaire de l'Ambassade de France en Chine, State Power Corporation et China Statistical Year Book 2003 )
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Les centrales nucléaires en Chine
source : Service Nucléaire de l'Ambassade de France en Chine
Province
Puissance
Technologie
Mise en service
En fonctionnement
QINSHAN I
Zhejiang
1 x 300 MW
DAYA BAY
Guangdong
2 x 985 MW
LING'AO
Guangdong
2 x 985 MW
Zhejiang
2 x 600 MW
Zhejiang
2 x 728 MW
REP, conception chinoise
REP, conception
française
REP, conception
française
REP, conception chinoise
avec assistance française
CANDU, conception
canadienne
Décembre 1991
Février et
mai 1994
Mai 2002 et
janvier 2003
Avril 2002 et
mai 2004
Décembre 2002
et juillet 2003
VVER, conception russe
Fin 2004 et
fin 2005
QINSHAN II, tr1 et
tr2
QINSHAN III, tr1
et tr2
Total = 6900 MW
En construction
TIANWAN
Jiangsu
2 x 1000 MW
Total = 2000 MW
Projets envisagés
LING DONG
(ou LING AO 3 et 4)
Guangdong
2 x 1000 MW
SANMEN
Zhejiang
2 x 1000 MW
YANGJIANG
Guangdong
2 à 6 x 1000 MW
HAIYANG
Shandong
2 à 4 x 1000 MW
TIANWAN n° 3-4
Jiangsu
2 x 1000 MW
QINSHAN II n°3-4
Zhejiang
2 x 600 MW ou
2 x 1000MW
Dossier site déposé et dossier technique en
attente de décision à la CEDR (travaux de site
effectués)
Dossier site déposé et dossier technique en
attente de décision à la CEDR (travaux de site
en cours)
Suite du programme nucléaire du Guangdong
envisagée par CGNPC
Evoqué lors de l'adoption du 10ème Plan
Suite vraisemblable de Tianwan 1-2 avec
technologie VVER
Evoqué
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Carte des installations nucléaires
source : Service Nucléaire de l'Ambassade de France en Chine
Centrales nucléaires
En fonctionnement
Cycle du combustible
Zones principales de production d’uranium
En construction
Conversion
En projet
Enrichissement
Fabrication du combustible
Centres de recherche
Retraitement
Stockage
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Consommation par source énergétique primaire
Consommation par source en Mtep (% par rapport à la
consommation totale)
Source
1200,0: State Power Corporation ; China Statistical Yearbook 2003
1031 MTep
1000,0
800,0
681.9 (66.1%)
600,0
723.4 (74.7%)
524.2 (76.2%)
400,0
241.4 (23.4%)
200,0
174.3 (18.0%)
114.2 (16.6%)
80.5 (7.8%)
0,0
1990
27.9 (2.7%)
1991
1992
1993
1994
Gaz naturel
•
•
•
•
•
1995
1996
1997
Hydraulique et nucléaire
1998
1999
Pétrole brut
2000
2001
2002
Charbon
Croissance régulière avant 1996
Baisse amorcée en 1996 imputable à la diminution de la consommation de charbon
résultant d’orientations du 9ème plan :
désir de diversification des ressources énergétiques
économie d’énergie primaire
fermeture de petites mines peu rentables
Depuis l’année 2000, une forte reprise de la consommation de toutes les énergies y
compris le charbon.
Part majoritaire du charbon : 66%.
Augmentation de la consommation de pétrole, mais stabilisation de sa proportion
aux alentours de 24%.
20/20
PIB et Production d’électricité
PIB en Md de RMB
(constants de 1990)
7000
Production en TWh
3000
6140
6000
2500
5628
5211
5000
2000
1888
4000
1640
3895
1500
1471
3000
2956
1134
2000
1000
927
1855
621
500
1000
0
0
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
PIB
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
Production d'électricité
Source : China Statistical Yearbook 2003 et Service Nucléaire de l'Ambassade de France en Chine
PIB :
•
•
•
Croissance régulière suite aux réformes engagées au début des années 80.
Taux moyen de croissance annuelle dans les années 90 : +10 %
Prévision pour les prochaines années : +7 %
PRODUCTION D’ELECTRICITE :
•
•
•
Croissance régulière avec un ralentissement en 1997/98 dû à :
crise asiatique (baisse de la croissance des exportations)
restructuration industrielle (fermeture de conglomérats, amélioration de la
productivité)
Taux moyen de croissance annuelle ces dernières années : +7 %
Prévision pour cette décennie : +7%
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Production par technologie en TWh (% par rapport à la production
totale)
Evolution de la Production d’électricité en Chine
2000
1888 TWh
1800
1600
1400
1200
1562
804.3 (79.9%)
1000
800
600
494.5 (79.6%)
400
189.3 (18.8%)
126.7 (20.4%)
200
284
12.8 (1.3%)
0
0
1990
1991
1992
1993
1994
1995
Nucléaire
42
1996
1997
Hydraulique
1998
1999
2000
2001
2002
2003
Thermique classique
Source : State Power, China Statistical Yearbook 2003 et Service Nucléaire de l'Ambassade de France en Chine
•
•
•
•
•
Production de 1888TWh en 2003 (2ème rang mondial)
Reprise d’une croissance soutenue après le fléchissement de 1998
Part du charbon majoritaire (83% de la production totale)
Faible facteur de charge pour l’hydraulique (15 % de la production pour 24% de la
capacité installée) car :
protectionnisme local en faveur du charbon
seulement 3000 heures d’utilisation par an des ouvrages
Demande > Offre dans les zones à fort développement économique
Prévisions pour les années à venir :
croissance de 11% par an de la consommation d’électricité de 2004 à 2006
efforts financiers pour l’interconnexion des réseaux provinciaux et
interprovinciaux, pour le transport de l’électricité et pour la construction de
nouvelles centrales.
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