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DISCIPLINE POSITIVE
INTRODUCTION
Bien qu’ils puissent être séparés par la géographie, les convictions religieuses et les traditions, les
parents de toutes les cultures ont beaucoup de choses en commun. Ils partagent notamment la volonté
universelle de protéger leurs enfants et de les aider à grandir afin qu’ils deviennent des personnes en
santé et qui contribuent à leur société.
En Ontario, ces aspirations pour nos familles sont garanties par la Loi sur les services à l’enfance et à la
famille, qui cherche à favoriser les intérêts des enfants et qui rend obligatoire leur protection. Avec les
conseils de cette Loi, la Société d’aide à l’enfance de Peel plaide également en faveur des enfants dans la
communauté de Peel, et elle a recherché des réponses aux questions concernant la manière dont la
sécurité et la discipline pour les enfants sont des objectifs qui peuvent être réalisés.
Une question importante est posée par de nombreux parents : est-ce que la punition physique des
enfants, parfois appelée punition corporelle, est une stratégie efficace ou même souhaitable pour
guider les enfants et en faire des adultes responsables.
En se basant sur des consultations communautaires et les conclusions tirées par des experts et des
chercheurs dans le domaine, la Société d’aide à l’enfance de Peel ne recommande pas et n’appuie pas la
punition physique des enfants en tant que technique de discipline. Nous estimons qu’elle contribue à
l’acceptation de la violence dans notre société et qu’elle constitue un facteur de risque pour plusieurs
problèmes à long terme chez les enfants.
L’HISTOIRE DE LA PUNITION PHYSIQUE
L’utilisation de la punition physique en tant qu’outil pour discipliner les enfants et contrôler leur
comportement a de profondes racines dans notre culture. Certains adeptes cherchent à justifier son
utilisation aujourd’hui pour cette raison. Toutefois, pendant la plus grande partie de notre histoire, le
recours à la punition physique pour les enfants a été associé à une acceptation semblable de l’utilisation
de la punition physique sur les épouses, les serviteurs et les esclaves. Les lois qui permettaient ces
formes de punition ont été abrogées, et seuls les enfants peuvent encore être disciplinés de cette façon.
D’autres appuient le recours aux punitions physiques, telles que la fessée, pour des raisons religieuses.
Leur interprétation de certains textes sacrés, particulièrement le livre des Proverbes de l’Ancien
Testament, leur indique que ces punitions sont une exigence religieuse, ordonnée par Dieu. D’autres
autorités religieuses interprètent différemment les mêmes versets de la Bible et peuvent faire
remarquer d’autres versets qui encouragent à traiter les enfants avec douceur.
RECHERCHE
Au cours des récentes années, on a observé un changement d’attitude chez les parents canadiens en
général, vers un recours moins fréquent à la discipline physique. Cela est partiellement le résultat
d’études qui ont révélé que les fessées et des actions semblables pouvaient être des facteurs de risque
pour des problèmes à plus long terme. Par exemple, le U.S. Children, Youth and Families Education
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Research Network a constaté que 70 % des cas de violence envers les enfants ont commencé par une
fessée.
Une étude menée en 1995 à l’Université McMaster de Hamilton a constaté que les adultes qui avaient
reçu la fessée pendant leur enfance étaient plus susceptibles d’être victimes de dépression, de
dépendances et d’autres problèmes de santé mentale en tant qu’adultes.
Ceux qui avaient été maltraités en tant qu’enfants n’étaient pas inclus dans l’analyse statistique.
Des études menées par plusieurs chercheurs (y compris Straus, 1997, et Baumrind et Owens, 2001)
semblent indiquer que les enfants qui reçoivent la fessée sont plus susceptibles de se montrer agressifs
envers leurs pairs. D’autres études (University of New Hampshire, 1991) ont découvert que les enfants
qui avaient reçu la fessée étaient plus susceptibles de frapper d’autres personnes, de défier leurs
parents, d’ignorer les règles et de se montrer peu coopératifs lorsqu’ils étaient observés quatre ans plus
tard, et Durrant (1994) a trouvé une corrélation entre la punition physique et la délinquance, la violence
et le crime plus tard dans la vie.
En 1986, Power et Chapieski ont constaté que les bambins qui recevaient la fessée réalisaient des gains
moins importants en matière de développement au cours des sept mois suivants que ceux qui ne
recevaient pas la fessée. Une étude récente (1998) menée par Strauss a découvert que les enfants qui
recevaient la fessée obtenaient en moyenne des scores moins élevés lors de tests d’intelligence. Sa
théorie est que les parents qui décident de ne pas administrer la fessée passent plus de temps à parler à
leurs enfants et à discuter d’un comportement approprié, ce qui entraîne des scores de QI plus élevés.
Toutefois, il est également possible que les hormones de stress produites lorsque les enfants sont
effrayés ou blessés par la fessée fassent diminuer l’apprentissage.
Certaines études ont constaté que lorsque les autres compétences parentales sont élevées, les effets
négatifs de la fessée sont réduits. Toutefois, aucune étude n’a révélé que la fessée avait des avantages
globaux par rapport aux approches du rôle parental qui ne comprenaient pas de punitions physiques.
De plus, les enfants peuvent apprendre des messages involontaires lorsque la fessée et des punitions
semblables sont utilisées. Les enfants peuvent en venir à croire qu’il est acceptable de frapper les
personnes qu’on aime et que la force est une façon acceptable d’atteindre son objectif. Ils peuvent se
concentrer davantage sur l’évitement des punitions – par exemple, en ne se faisant pas prendre – que
sur les raisons réelles pour lesquelles le comportement est indésirable. Il est donc plus difficile pour eux
d’apprendre la maîtrise de soi.
QUESTIONS JURIDIQUES
La Suède a été le premier pays à proscrire la punition physique des enfants, en 1979. La loi a été
accompagnée d’une campagne d’éducation vigoureuse pour aider les parents à comprendre les effets
nuisibles de la fessée et pour leur enseigner de nouvelles façons d’élever leurs enfants. Depuis, dix
autres pays ont également adopté des lois proscrivant la fessée.
Aucun de ces pays ne prescrit de pénalités criminelles pour la fessée ou d’autres punitions. En 2000, la
Cour suprême du Canada a entendu un appel visant à abroger l’article 43 du Code criminel du Canada,
qui permet aux parents de recourir à une « force raisonnable » pour discipliner leurs enfants.
Le texte actuel de l’article est le suivant : Tout instituteur, père ou mère, ou toute personne qui remplace
le père ou la mère, a le droit d’employer la force pour corriger un élève ou un enfant, selon le cas, confié
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à ses soins, pourvu que la force ne dépasse pas la mesure raisonnable dans les circonstances. ]
Cela a été utilisé avec succès pour défendre des parents qui ont frappé leurs enfants avec des courroies,
des ceintures et des bâtons, leur causant des ecchymoses, des marques de coups et d’autres blessures.
Cet article, comme tous les articles du Code criminel, est conçu pour permettre de poursuivre des
crimes qui se sont produits. Il n’aborde pas le risque ou ce qui peut être dans l’intérêt de l’enfant. Plutôt
que mettre l’accent sur la poursuite, la Loi sur les services à l’enfance et à la famille cherche à protéger
les enfants, y compris ceux qui courent un risque de subir des maux ou des blessures.
Pendant cette contestation de l’article 43, le juge McCombs a noté que les témoignages d’experts des
deux parties – ceux qui soutenaient la punition corporelle des enfants et ceux qui s’y opposaient –
étaient d’accord sur plusieurs points :
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La punition corporelle des enfants de moins de deux ans est inacceptable et nuisible.
La punition corporelle des adolescents est inutile et elle peut même être nuisible.
Le recours à des objets tels que des ceintures, des règles, etc., peut être dangereux et ne devrait
pas être toléré.
Une gifle ou un coup sur la tête est dangereux et ne devrait jamais se produire.
Aucune donnée n’indique que la fessée a des avantages par rapport à d’autres méthodes de
discipline.
Aucun des experts ne recommande ou ne préconise la fessée de préférence à d’autres
méthodes de discipline.
La « période de réflexion » est universellement recommandée comme solution de rechange
efficace.
La fessée – définie comme l’administration d’une ou deux tapes légères à moyennes, avec la
main ouverte, sur les fesses ou les extrémités et qui ne cause pas de blessure, ne constitue pas
de la violence envers les enfants.
La Société d’aide à l’enfance de Peel n’a aucun mandat ni responsabilité légale d’intervenir dans le cas
d’une famille où les enfants sont occasionnellement punis par une fessée, comme elle est décrite cidessus.
À la lumière des responsabilités de la Société d’aide à l’enfance de Peel, notre rôle consiste à intervenir
dans les situations de discipline où une force excessive est utilisée, où les enfants sont frappés avec des
objets ou où ils sont blessés, par exemple. Nous encourageons les familles à apprendre des approches
de rechange de la discipline qui ne comprennent pas la fessée, car il existe amplement de preuves qui
attestent les risques de cette forme de punition.
La majorité des parents le reconnaissent. Dans une étude publiée en 1996 (Graziano, Hamblen, Platte),
85 % des parents qui donnaient la fessée à leurs enfants ont affirmé qu’ils préféreraient ne pas le faire
s’ils avaient une bonne solution de rechange. Discipline
n’est pas synonyme de punition.
INTERVENTION DES SOCIÉTÉS D’AIDE À L’ENFANCE
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Le mot discipline est dérivé du mot « disciple », ce qui signifie une personne qui suit une autre personne
ou qui apprend d’elle, et cela inclut tout ce que font les parents pour enseigner à leurs enfants ou les
guider. Un parent qui donne le bon exemple discipline ses enfants, tout comme le parent qui offre à
l’enfant des choix ou qui le laisse vivre avec les conséquences de son comportement.
On peut considérer la punition comme un continuum. À une extrémité, on retrouve les parents qui ne
punissent pas du tout leurs enfants; à l’autre, les parents qui infligent de mauvais traitements physiques
à leurs enfants et qui causent des blessures graves au nom de la discipline.
Voici quelques situations qui ne justifient pas une enquête de la part d’une société d’aide à l’enfance :
1. Aucune discipline
2. Discipline telle que le retrait de privilèges, les périodes de réflexion, les interdictions de sortir et
autres, qui ne font pas de mal à l’enfant.
3. Discipline physique qui n’est pas excessive, par exemple une ou deux tapes avec la main ouverte sur
les fesses vêtues de l’enfant, administrées peu fréquemment. Le but de la discipline est de symboliser la
désapprobation, et non de faire mal à l’enfant, de lui infliger de la douleur ou de le blesser.
Voici quelques situations pour lesquelles une intervention d’une société d’aide à l’enfance est
justifiée :
1. Discipline excessive ou inappropriée
2. Discipline inappropriée entraînant des blessures
Un exemple de discipline physique qui n’est pas excessive pourrait être une situation où un jeune enfant
s’apprête à traverser une rue à forte circulation en courant, et le parent le retient et lui donne la fessée
sur ses fesses vêtues. Il s’agit d’une réaction courante pour de nombreux parents, et une intervention de
la société d’aide à l’enfance serait inappropriée. Toutefois, les parents pourraient être intéressés
d’apprendre que les études ont révélé que les bambins et les enfants d’âge préscolaire
qui ont reçu la fessée pour avoir traversé la rue sont PLUS susceptibles de le refaire, par rapport
aux jeunes enfants qui ont été emmenés à un endroit plus sécuritaire pour jouer et à qui l’on a expliqué
les règles du jeu sécuritaire (McCord, 1996; Embry, 1977).
Lorsque les parents ne se limitent pas à une discipline physique occasionnelle et légère, il peut y avoir
lieu d’être plus inquiet. Le recours fréquent à de telles méthodes disciplinaires (p. ex., fessée,
tapes sur la main, tirer par le bras, etc.) ne cause peut-être pas de blessures, mais il est considéré par les
professionnels de la protection de l’enfance comme étant inapproprié.
Des études (Straus, 1996; McCord, 1996) ont constaté que plus les enfants reçoivent la fessée souvent,
plus ils sont susceptibles d’être en colère en tant qu’adultes, de frapper leur conjoint et d’avoir des
relations conflictuelles.
Les parents qui donnent souvent la fessée sont plus susceptibles de passer à des formes plus nuisibles
de punition corporelle (par exemple en utilisant une ceinture ou un autre objet) et de recourir à la
violence verbale (McCord, 1996).
McCord a également découvert que les parents qui donnent souvent la fessée ont tendance à
augmenter l’intensité de la punition lorsque le comportement de l’enfant ne s’améliore pas, plutôt que
changer de stratégie. Une autre étude (Wilson, Lyman 1982) a découvert que lorsque les parents
donnent la fessée, d’autres stratégies telles que la période de réflexion, le renforcement positif ou le
retrait de privilèges sont moins efficaces.
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Nous estimons que tous les professionnels qui travaillent avec les enfants et les familles doivent discuter
de la discipline avec les parents qui ont recours aux punitions physiques, afin de tenter de les
encourager à faire appel à des services qui pourraient les aider à apprendre des méthodes de discipline
plus efficaces. Nous ne considérons pas que le problème communautaire présenté par des pratiques
parentales inappropriées relève exclusivement d’une société d’aide à l’enfance.
Pour déterminer lorsque la discipline est très inappropriée, un travailleur social examine plusieurs
composantes de la situation. Il existe un motif raisonnable de croire qu’un enfant a besoin de protection
lorsque les parents ont recours à une discipline physique très inappropriée, et un plan d’intervention
doit être dressé.
Voici quelques facteurs à prendre en considération lors de l’évaluation de la situation :
1)
MÉTHODE
Aucun parent ou parent-substitut ne doit utiliser d’arme sur une partie du corps d’un enfant. Les
ceintures, les bâtons, les cordons électriques, les brosses à cheveux, les cuillers en bois et
d’autres ustensiles sont tous des exemples d’« armes ».
Le risque de causer une blessure grave augmente considérablement lorsque de tels objets sont
utilisés, parce qu’il est plus difficile pour les parents de juger avec quelle force l’enfant est
frappé. De même, un enfant auquel des coups de poing, des coups de pied ou des gifles dures
sont assénés de façon répétée, ou un bébé secoué par un adulte, sont des causes d’inquiétude
graves.
ii)
GRAVITÉ
La force utilisée par le parent-substitut et la partie du corps de l’enfant qui est frappée
déterminent la gravité. La discipline physique peut être considérée comme étant grave et très
inappropriée dans certaines situations, même si une force minimale est utilisée.
Par exemple, le fait de frapper ou de gifler un enfant sur la tête, le visage ou le cou est considéré
comme un geste grave et très inquiétant, quelle que soit la force utilisée, en raison du risque de
blessures. De plus, si l’enfant a des marques ou des blessures visibles ou internes, si
superficielles soient-elles, la situation doit être déclarée.
iii)
FRÉQUENCE
Un schéma de discipline physique fréquente et continue augmente le niveau d’inquiétude pour
le bien-être d’un enfant, en raison du potentiel accru de blessure et de problèmes
psychologiques à long terme pour l’enfant.
iv)
ÂGE
Le potentiel que des blessures soient causées par la discipline à un jeune enfant est
particulièrement élevé. Les bébés, les bambins et les enfants d’âge préscolaire sont
particulièrement vulnérables. Les preuves médicales indiquent clairement que des blessures
internes graves, et même la mort, peuvent être causées à un bébé s’il est secoué, traîné ou
lancé.
v)
CONTEXTE
Si d’autres facteurs de risque ou indices de mauvais traitements sont présents, le risque de
blessures infligées lors de punitions physiques est plus élevé et la situation est plus grave.
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PUNITION PHYSIQUE ET ENFANTS PRIS EN CHARGE
Lorsque les enfants sont placés au sein d’une famille d’accueil ou résident dans un foyer de groupe, la
société d’aide à l’enfance adopte le rôle des parents. Nous assumons la responsabilité de voir à ce que
des comportements appropriés soient enseignés aux enfants pris en charge, mais nous adoptons une
position cohérente en ce qui concerne la punition physique : il est interdit aux parents d’accueil et au
personnel des foyers de groupe de donner la fessée ou d’administrer d’autres punitions physiques aux
enfants dont ils s’occupent.
APPRENDRE À ÉLEVER DES ENFANTS SANS PUNITION PHYSIQUE
Lorsque les parents utilisent des punitions physiques pour gérer leurs enfants, il peut être difficile pour
eux d’apprendre de nouvelles approches. Les travailleurs de la Société d’aide à l’enfance de Peel
peuvent conseiller les parents au sujet de leurs préoccupations, peuvent les aiguiller vers des
programmes dans la communauté ou ayant un lien avec l’agence, ou ils peuvent proposer des
techniques ou des idées.
La recherche (Dix 1991) souligne l’importance de relations chaleureuses et affectueuses entre
les parents et les enfants en tant que base pour toutes les formes de discipline. L’identification et le
soutien des comportements positifs sont également importants, y compris les comportements
appropriés démontrés par les parents (Kohlberg, 1964).
Des stratégies permettant de faire face au comportement inapproprié ont également été évaluées dans
le cadre d’études. En voici quelques-unes dont l’efficacité a été démontrée le plus souvent :
•
•



•
Une période de réflexion, où l’enfant est sorti de la pièce et donc privé de l’attention de ses
parents et d’autres personnes et d’interactions avec eux pendant une période adaptée à l’âge,
est une technique qui a été beaucoup étudiée. Dans certains cas, l’enfant peut être assis sur une
chaise ou à un autre endroit prédéterminé.
Les études ont découvert que cela permettrait d’améliorer considérablement le respect des
attentes des parents (Scarboro, Forehand 1975).
La période de réflexion est moins efficace si les parents grondent l’enfant en même temps
(Roberts, Powers 1990).
Les périodes de réflexion ne changent pas nécessairement le comportement immédiatement,
mais elles sont considérées comme une stratégie à long terme très efficace (Wilson, Lyman
1982).
Pour les enfants plus âgés, le retrait de privilèges ou la limitation de la participation à des
activités qu’ils aiment sont des techniques efficaces de modification du comportement. Par
exemple, pas de télé ou de jeux d’ordinateur pendant une soirée complète, ne pas pouvoir sortir
jouer avec ses amis pendant une certaine période, etc. (Davies, McMahon, Flessati, Tiedemann,
1984).
Fournir une conséquence logique, quelque chose qui a un lien avec la mauvaise conduite, est
également une technique efficace. Par exemple, si un enfant monte à bicyclette sans casque, la
bicyclette pourrait lui être enlevée pour le reste de la journée. Si un enfant qui fait des dessins
sur le mur, ses crayons pourraient lui être enlevés et il pourrait également devoir aider à
nettoyer (Parke, 1996).
Le fait d’expliquer à l’enfant pourquoi son comportement n’est pas acceptable et quels
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comportements seraient appropriés à la place l’aide à comprendre et améliore l’acquiescement
global (Parke, 1969).
Voici quelques conseils supplémentaires de la part d’éducateurs de parents pour aider ceux-ci à
discipliner leurs enfants sans punition corporelle :
• Bon nombre de parents ont des attentes peu réalistes relativement à leurs jeunes enfants. Par
exemple, ils peuvent s’attendre à ce qu’un enfant d’âge préscolaire puisse nettoyer sa chambre
sans aide. Ils peuvent également devenir irrités ou se mettre en colère lorsqu’un enfant oublie
une règle ou une instruction qu’il a reçue. Il peut être utile de se renseigner sur le
développement des enfants et de comprendre que ceux-ci ont besoin de répétition pour
apprendre.
• Les parents peuvent créer un environnement à la maison qui aide l’enfant à bien se conduire.
Par exemple, mettre les objets cassants hors de la portée d’un bambin est une mesure simple
qui peut s’avérer utile. Aider les enfants à dormir suffisamment et à manger lorsqu’ils ont faim
contribue à réduire les crises de colère et les comportements peu coopératifs. Si un enfant a de
la difficulté à être prêt à temps pour l’école, tout préparer le soir permettra peut-être d’éliminer
les batailles le matin.
• « Fais » est généralement plus efficace que « ne fais pas ». Il est plus efficace, surtout avec de
jeunes enfants, de dire : « Tu peux courir dehors » que de dire : « Ne cours pas dans le salon ».
Les parents peuvent montrer à l’enfant comment caresser le chiot doucement, plutôt que de lui
dire : « Ne sois pas aussi dur. »
• Les parents peuvent offrir des choix aux enfants lorsque c’est possible.
• Avec les bambins et les jeunes enfants, les parents doivent parfois clarifier leur message en
intervenant physiquement.
• Par exemple, si un enfant commence à se précipiter dans la rue, le parent peut devoir le prendre
dans ses bras et l’emmener dans la maison ou la cour arrière, où il pourra jouer sans danger. Si
un enfant en frappe un autre, le parent devra peut-être s’insérer entre les deux et prendre celui
qui a été blessé.
• Lorsque c’est possible, les parents peuvent laisser leurs enfants vivre des conséquences
naturelles. Si un enfant arrive en retard pour souper, il pourrait devoir faire réchauffer son repas
ou le manger froid. Si un enfant d’âge préscolaire refuse d’enfiler ses mitaines, il aura froid aux
mains lorsqu’il ira dehors et il devra rentrer chercher ses mitaines.
• Les parents peuvent demander à l’enfant de faire une « reprise » ou de résoudre le problème
causé par son comportement.
• Si l’enfant colorie sur le mur, il devra aider à nettoyer ses « œuvres d’art ». S’il frappe un autre
enfant et le fait pleurer, il devra apporter un jouet pour partager avec cet enfant afin qu’il se
sente mieux.
• Il est également important que les parents soient conscients de leurs propres sentiments. Les
parents qui sont stressés pour d’autres raisons sont plus susceptibles de se mettre en colère
contre leurs enfants et de les frapper ou leur donner la fessée.
CONCLUSION
Parce que les enfants sont vulnérables, notre société fait des efforts spéciaux pour les protéger. Bien
que les parents aient parfois recours aux punitions physiques dans l’intention d’enseigner aux enfants
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et de les guider, le risque de maux – psychologiques, développementaux et physiques – est important,
et il existe d’autres approches de rechange dont l’efficacité est avérée. La position de la Société d’aide à
l’enfance de Peel sur cette question est claire. Nous ne recommandons pas et n’appuyons pas la
punition physique des enfants, et nous encourageons les parents à examiner les approches de rechange
permettant de guider leurs enfants pour en faire des adultes responsables.
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