Magaly Terretaz. Soins aux plantes

Transcription

Magaly Terretaz. Soins aux plantes
Terre d’Elle
Vendredi 24 juillet 2015
ENTRAIDE
Kovive s’engage en faveur
d’enfants défavorisés
Marianne Baechler
Offrir durant la période
estivale un intermède
de détente à
des enfants en détresse,
tel est l’objectif
de Kovive. L’Association
suisse d’entraide
en faveur de familles
défavorisées bénéficie
d’un réseau d’accueil
bénévole en milieu
rural et citadin.
L
’article 31 de la Convention
internationale des droits
de l’enfant, adoptée par l’Organisation des Nations unies
(ONU), stipule que «chaque
enfant a droit au repos, au jeu
et aux loisirs. Et chaque enfant
a le droit de participer librement à la vie culturelle et artistique». Idéal qui laisse encore trop d’enfants socialement désavantagés sur l’arrière de la scène. Pour combler ce manque, l’association
suisse Kovive s’engage, par
ses buts et l’engagement social de bénévoles agréés, à
leur offrir hospitalité et bienêtre durant les vacances d’été.
A leur donner la possibilité de
prendre conscience de leur
propre valeur, de leur état
d’êtres humains capables de
confiance en soi, de joie de vivre et pour qui de nouvelles
perspectives d’avenir s’ouvrent. Kovive stimule les relations durables de compréhension mutuelle et de tolérance.
Et favorise les échanges sociaux au-delà des frontières
culturelles et géographiques.
Sensibilisé par l’appel lancé
durant le terrible hiver 1954
par l’Abbé Pierre, le Suisse
Pierre Kuhn fonde Kovive.
L’association déploie ses activités en France, en Allemagne
et également en Suisse. Basée
à Lucerne, l’administration gé-
nérale gère les 26 groupes régionaux comptant 2000 bénévoles. Dons de privés et de
fondations alimentent les ressources financières de l’institution philanthropique labellisée ZEWO pour sa bonne gestion des donations. Elle est
soutenue par de nombreuses
personnalités politiques, sportives et artistiques.
CONTACT
Kovive
Unterlachenstrasse 12
6005 Lucerne
Tél. 041 249 20 80
[email protected]
Portrait
MAGALY TERRETAZ
Productrice de plantes médicinales
La Garde/Sembrancher (VS)
Soins aux plantes
Magaly Terretaz cultive 25 000 m2 de plantes médicinales en Entremont. Depuis près de dix ans, elle
siège au comité de la coopérative Valplantes qui valorise sa production et celle d’une quarantaine d’autres
cultivateurs valaisans: «Notre coopérative a livré l’an
dernier près de 140 tonnes d’herbes séchées pour la
production des bonbons Ricola, de thés froids ou encore de produits cosmétiques».
Près de ses filles
C’est un peu par hasard que Magaly, employée de
commerce de formation, a débuté dans le monde des
plantes médicinales. C’était il y a bientôt dix-huit ans:
«Mes trois filles avaient alors deux, quatre et six ans.
Elles grandissaient déjà un peu et je souhaitais trouver une occupation qui me permettait de passer du
temps près d’elles. Depuis plusieurs années, je m’acquittais d’une cotisation de soutien à Valplantes».
Prendre un bol d’air à la campagne
Les vacances se profilent.
Dans la banlieue parisienne,
de l’Ille et en Allemagne, Elia,
Karim, Kama et les autres
âgés de 4 à 14 ans préparent
leurs baluchons, impatients
de prendre un bol d’air en
Suisse. Bientôt ils seront aux
petits soins de familles d’accueil citadines et paysannes.
Kama, 4 ans.
SP
A l’image de la famille d’Antoinette et Louis Bapst-Jemmely,
exploitants agricoles à Autafond (FR).
Un bail de plus de vingt ans
la lie à Kovive. A ce jour, une
dizaine d’enfants parisiens a
profité de l’hébergement et du
panorama de la ferme du Verdet. Aide familiale de formation et maman de jour indépendante agréée, Antoinette
se plaît au milieu des enfants.
Sa longue expérience fait dire
à la quinquagénaire que «les
enfants accueillis sont demandeurs affectivement et curieux de leur nouvel environnement. Il faut prendre l’enfant dans son entier et ne pas
imaginer le métamorphoser à
sa vision éducative. Même si
une chambre individuelle lui
est attribuée, il se glisse avec
sa couette dans le lit de vos
enfants. Il n’a pas l’habitude
de dormir seul», explique la
maman de Chantal, Delphine
et Christophe et grand-maman d’Alexis et Mathilde.
Magaly Terretaz devant un de ses champs de menthe.
Elle cultive aussi entre autres du thym. B. GABBUD-QUARROZ
Antoinette Bapst-Jemmely, exploitante à Autafond.
Séparation
et retrouvailles
Au début août, elle tiendra
à nouveau la main à Kama (4
ans). Issue d’une famille française d’origine africaine, elle
est la seule fille d’une fratrie
de six garçons. «La rencontre
avec sa maman à Paris a été
un moment émouvant et riche
d’enseignement.» L’an dernier,
sur le chemin du retour, l’accompagnement des enfants a
M. BAECHLER
laissé une forte impression
chez la Sarinoise. «A Paris, la
séparation et les retrouvailles
dégagent une intense émotion
de part et d’autre.»
De son long mandat de responsable régionale, qu’elle a
transmis à Maryline Vial-Pittet, Antoinette garde le souvenir de rencontres constructives et amicales avec les encadrantes de Suisse romande.
MB
Recherche de familles d’accueil
«Kovive place en moyenne
500 enfants par année dont 35
dans le canton de Fribourg»,
dénombre Maryline Vial-Pittet
qui coiffe deux chapeaux:
celui de responsable régionale bénévole (canton de Fribourg) et de maman d’accueil.
Habitant Le Crêt en Veveyse,
elle estime que 10% des familles d’accueil romandes
sont paysannes, précisant que
le réseau est davantage développé en zone rurale. Soutenue par quatre collaboratrices volontaires, elle planifie
deux comités par année pour
faire le point au printemps et
le bilan en automne.
Les critères de sélection
des familles demandent une
lecture sélective. «Etre en
bonne santé physique et psychique. Un enfant de plus modifie la dynamique de la famille. C’est un élément supplémentaire de conflits entre
les enfants, de prise de pouvoir. Et l’accueil d’un adolescent requiert un encadrement
différent», illustre la maman
de Lenny (8 ans) et Alanis
Désirée, Lenny, Marie-Marcelle et Alanis.
SP
(4 ans) qui reçoit Marie-Marcelle (14 ans) depuis une dizaine d’années. «Elle fait partie de la famille. Au-delà du séjour de cinq semaines en été,
Noël est l’occasion de nous
revoir.» Les deux familles entretiennent des liens dans l’esprit de Kovive.
Visite de la responsable
Le recrutement des familles et enfants se fait par le
biais de la Croix-Rouge et du
Secours populaire en France
et par Caritas et trois institutions de protection de l’enfance en Allemagne, tandis
que Kovive recherche les familles suisses prêtes à leur
tendre les bras. Le taux de réinvitation est évalué à environ
70% et toute nouvelle candidature reçoit la visite de la
responsable. A sa connaissance, seuls deux enfants, gagnés
par l’ennui, sont rentrés.
Qu’entendre par «enfant
défavorisé»? «C’est un mélange de précarité et de détresse
sociale avec un dénominateur
commun, le manque de logement, d’encadrement des en-
Une rencontre avec Laurent Tornay, un des initiateurs et des plus grands fournisseurs de la coopérative, a été décisive: «Il m’a encouragée à cultiver des
plantes, ma qualité de membre de la coopérative me
permettant de devenir productrice. J’ai débuté avec
1000 m2 de menthe et de thym tout près de mon domicile familial. La chance a été au rendez-vous, la récolte excellente et le revenu tiré de cette exploitation
très intéressant. L’année suivante, j’ai doublé ma surface de production. Tout le travail se faisait manuellement et nous récoltions les plantes à la faucille, ce qui
prenait un temps considérable». Chaque année Magaly agrandit progressivement son exploitation.
Agrandissement significatif
Un tournant décisif a été pris il y a dix ans avec l’arrivée d’un nouveau gérant à la tête de la coopérative
Valpantes: «Il devait faire face au départ à la retraite
d’une partie de petits cultivateurs. Pour attirer de
jeunes producteurs, il trouvait indispensable d’acquérir des machines permettant de mécaniser la production. Cela nous a permis d’agrandir de manière significative nos surfaces». Aujourd’hui Magaly produit de
la menthe, de l’hysope, plusieurs sortes de thym, de la
mélisse et d’autres spécialités uniquement aidée d’une
employée à temps partiel, de ses enfants et de son
compagnon Patrick, qui lui tendent volontiers un coup
de main. Avec son ami, qui occupe un emploi à 80%
hors de l’exploitation familiale, ils élèvent aussi un
troupeau de 26 Highlands. Ils veillent durant une partie
de l’année sur les moutons d’un des frères de Magaly.
Malgré ces multiples occupations, Magaly a trouvé
le temps l’an dernier de participer au Dîner à la ferme
de la RTS: «C’est ma fille Célia qui nous a inscrits. Tout
est parti d’une boutade à la fin de la saison 4. Nous ne
pensions jamais être retenus. Nous avons ensuite insisté pour ne pas être pris, puis nous nous sommes
laissés convaincre. L’expérience fut enrichissante. Les
concurrents très sympathiques. Nous avons toujours
des contacts», souligne la lauréate du Prix du meilleur
BRIGITTE GABBUD-QUARROZ
accueil.
Dates clés
Maryline Vial-Pittet, responsable régionale dans le canton
M. BAECHLER
de Fribourg.
fants, de reconnaissance, des
parents peu présents, travaillant à l’extérieur. Il semble
même qu’aujourd’hui des
gens ont de nouveau faim.» Et
en Suisse? «Kovive intervient
également. Mais contrairement aux pays voisins, d’autres réseaux assurent les loisirs. Par exemple dans le cadre scolaire par des camps
verts ou des colonies de vacances.»
MB
1988 Découverte de la race d’Hérens à Vollèges.
L’exploitation familiale compte 15 têtes de bétail. Un
plaisir pour la jeune femme qui a toujours aimé aider
son grand-père éleveur de vaches laitières.
1997 Magaly plante 1000 m2 de menthe et de thym
près de sa maison.
1998 Elle s’occupe d’un troupeau de mouton avec
son compagnon.
2011 Le couple constitue un troupeau de vaches
Highland, «une race facile à élever que nous apprécions».
2014 La famille participe au Dîner à la ferme de la
Radio télévision suisse.
B. GABBUD-QUARROZ
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