« France orange mécanique » ou « tapis rouge pour les

« France orange mécanique »
ou « tapis rouge pour les idées
brunes »
Laurent Obertone :
un pur produit intellectuel de l'extrême-droite
Le contenu du livre « France orange mécanique » de Laurent Obertone ne se distingue
guère des habituelles exploitations politiques de la délinquance. Le site médiapart a
procédé à une excellente déconstruction de ce brûlot sécuritaire devenu l'ouvrage de
référence de l'extrême-droite
Ce livre qui avait été annoncé préalablement dans le marigot de la cyber-haine a fait
l'objet d'une opération marketing dans les médias audiovisuels.
Dans ces émissions, les véritables enjeux politiques s'estompent généralement au profit
d'une politique spectacle qui laisse peu de place au débat de fond qui pourrait éclairer le
public.
A l'évidence les journalistes qui ont invité Obertone n'avaient lu que le seul livre, sans
mener un minimum de travail d'investigation concernant les écrits antérieurs du
personnage auquel ils avaient affaire.
Ce travail préalable aurait pourtant permis de casser d'emblée l'image d'observateur
apolitique et neutre, soucieux de l'intérêt des victimes, que l'auteur voulait donner de
lui-même.
Il s'avère que le dénommé Laurent Obertone, préalablement à la parution du livre ,
s'était répandu dans de nombreux articles sur un site internet qui abrite le marigot de la
droite ultra. (le site « surlering ».)
L'extrait ci-dessous devrait introduire tout interview de Laurent Obertone, il résume à lui
seul les publics ciblés par Obertone ainsi que ses opinions politiques.
Pour Obertone, il existerait un camp des minorités surprotégées qu'il oppose à
celui de «l' homme blanc hétérosexuel et catholique ! ».
« raillez une minorité (selon la définition des médias), critiquez une minorité,
pointez du doigt une minorité, vous êtes bon pour le stage de rééducation
citoyenne avec passage au tribunal citoyen, amende citoyenne et marquage
social au fer brun citoyen. Une minorité, ça peut être les homosexuels, les
étrangers, les musulmans, les femmes, comme ça ne peut pas être les
hommes hétérosexuels français catholiques » (1)
Détail du menu indigeste d'un extrémiste de droite :
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9.
Laurent Obertone le peuple et la génétique
Plaidoyer contre l'égalité et pour la sélection
raciale.
Une prose d'où suinte le racisme !
Obertone et la «vidange intellectuelle du
féminisme!»
Après le machiste délirant, l' intégriste chrétien
pro-life.
La nostalgie : Obertone, Pétain, Céline, les Juifs et
le Christ
Guillotine : nostalgie encore !
Homosexualité et trisomie
Ces chômeurs fainéants et profiteurs !
1) Laurent Obertone le peuple et la génétique
Le poids de l'histoire et les lois en vigueur ont conduit l'extrême-droite à modifier son
profil à défaut d'en changer les fondamentaux. Un « racisme culturaliste » s'est ainsi
substitué au « racisme biologique » trop marqué par les drames de l'histoire.
Ce « racisme culturel » est sans doute trop « progressiste » pour Laurent Obertone
puisque dans plusieurs de ses articles parus depuis 3 ans sur le web il retourne aux
fondamentaux biologiques des « grands maîtres » du genre, extrait :
« Tous les mélanges de la France concernaient des peuples génétiquement
proches. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. (2) »
Cette notion de peuple génétique n'est qu'une réécriture des théories raciales sorties de la
naphtaline « Gobineau ». Elle sera bien évidemment contredite par tous les travaux des
généticiens sérieux. Cela ne décourage pas Obertone qui poursuit en associant
étroitement , culture et génétique . La culture n'est plus le fruit d'un brassage permanent
de sociétés en mouvement, Obertone la congèle dans les gènes.
« Vous ne raisonnez qu'en termes "culturels". Pour sa plus grande part,
l'individu ne "s'approprie" rien, il est. La culture est génétique (2)
il ajoute « Je crois que l'identité est une construction culturelle qui dépend
assez fortement du génétique (2) »
Son diagnostic est alors sans appel : le mélange des peuples génétiques , leur
« hétérogénéité », conduit à une société de « ratés » et de « criminels ».
« Je montre dans mon livre que tous les pays hétérogènes ont une criminalité
très forte (entre autres désagréments), contrairement aux pays
homogènes. »(extrait de l'interview accordé généreusement, après la parution
de son livre, à un site d'extrême-droite radicale, ce n'est pas anodin (3).
Et dans ce monde codifié par les gènes, Obertone peut commencer le tri des citoyens
selon leur paraître, on en connaît certaines conséquences dans l'histoire.
« J'appartiens à quoi ? À quelle culture et à quels gènes ? Ensuite il y a le
niveau, la classe, la communauté, la bande, le lieu, la morale, etc. Mettez ça
en ordre (hiérarchisez l'importance des facteurs) et vous aurez l'identité. Donc
bien évidemment, selon ses propres critères, on peut déjà avoir une très
bonne idée de l'individu, rien qu'en jaugeant son paraître. »(2)
Le profil d'Oberton se précise donc, sur les plateaux télévisés il se donne l'apparence du
petit journaliste besogneux, calme et posé, qui collecte les faits divers les plus « gores «
de la presse régionale. Il entend ainsi convaincre le bon peuple que les juges sont
vraiment laxistes avec ces délinquants trop vite relâchés après éteint le « décodeur
canal plus » de leur cellule !!!. Mais dans les coulisses du web ses écrits sont d'une
facture extrémiste beaucoup plus radicale.
La narration des violences, des viols, des agressions diverses, s'inspirent alors d'une
presse accrocheuse style « détective » . Certes l'absence d'image ne permet pas de voir
les mines patibulaires des délinquants ou des criminels , mais Obertone nous invite à les
rechercher prioritairement parmi les populations noires, maghrébines ou tziganes.,
2) Plaidoyer contre l'égalité et pour la sélection raciale.
A l'évidence le triptyque républicain pose des problèmes à Laurent Obertone. A propos de
l'égalité il écrit :
« L'égalité, c'est la légitimation des turpitudes, la promotion de la convoitise, le
culte des ratés et des envieux » (4). « L'égalité est le plus abject des principes
moraux (on flatte avec démagogie l'envie des médiocres - comme les
médiocres sont toujours très nombreux, ça fonctionne-). Pas une vie, pas une
société ne s'est construite ni ne se construira sur l'égalité ». Il appelle alors à
« ne pas marcher contre les lois de la vie. Ne pas chercher à imposer l'égalité
ou le vivre-ensemble. Respecter la duplicité morale des peuples. « (6)
C'est là une version réactionnaire maurassienne assez classique, mais Obertone sait
aussi adopter le ton des soudards d'extrême-droite :
« Non, ce n'est pas un idéal : c'est de la merde. La merde intégrale, absolue,
définitive. L'égalité, ça s'écrit M-E-R-D-E. . .. la justice sociale c'est l'égalité. La
justice n'a jamais été l'égalité ». (5).
Inscrivant l'humanité dans le déterminisme biologique et la sélection naturelle il se
rapproche donc des théories eugénistes. Certes il ne prône pas un eugénisme actif, mais
le tri sélectif passif qui conduit à laisser la nature « éliminer les faibles » , extrait :
C'est pourtant vrai. Simple observation de l'évolution des espèces qui
s'adaptent ou périssent. La vie n'est pas neutre : elle est très incisive. C'est
grâce à cette mise à l'épreuve permanente que nous avons autant évolué. Nos
ancêtres ont été soumis à une impitoyable sélection des forts et des intelligents.
Sans cette compétition permanente, l'humanité n'en serait pas là. (7)
3) Une prose d'où suinte le racisme !
Paradoxalement ce n'est pas le racisme qui constitue l'élément le plus original du livre
d'Obertone. L'équipe de France « black, black, black » de Finfielkraut, les « auvergnats »
d'Hortefeux,
la « délinquance roumaine » de Guéant, « les pains au chocolat » de
Copé, la viande hallal de Marine Le Pen, avaient déjà donné le ton de la stigmatisation
raciale.
Son image est celle d'une France menacée par les immigrés et leurs enfants qui
violeraient et pilleraient les biens (¾ de la criminalité nous dit-il!), sans oublier les
appels du Muezzin qui se substitueront bientôt au carillon rassurant des cloches « la
valise ou la mosquée » ajoute t-il !. Tout ceci n'apporte pas grand chose de nouveau, ce
genre d'écrits nauséabonds écumait déjà l'internet de la haine.
La vraie originalité d'Obertone réside plutôt dans un discours combinant tous les
ingrédients de l'extrémisme de droite : le racisme biologique, le sexisme , l'homophobie, le
culte de l'inégalité, la peine de mort , le tout agrémenté d'une pincée d'amertume quand il
déplore que Céline et Pétain disparaissent des plaques indicatives de nos rues.
Quelques extraits racistes méritent d'être relevées :
Obertone procède d'une théorie du complot que Thierry Meyssan ne renierait pas .Pour
lui. MRAP , LDH, SOS RACISME, LICRA et leurs homologues européens complotent pour
la submersion de l'Europe par les masses immigrés et donc sa disparition..
Leur arme fatale : le multiculturalisme.
La réalité, c'est que les antiracistes, ..., pensent que l'Europe est tellement
coupable de son passé qu'elle doit être condamnée à mort. C'est l'objectif
terminal de leur militantisme : faire disparaître l'Europe sous un flux migratoire
continu. (8)
Et pour mieux faire disparaître l'Europe blanche, les organisations antiracistes bénéficient
du soutien de l'ONU, qui elle aussi entend soumettre le continent au multiculturalisme
génocidaire.
Qu'attendent les journalistes pour s'inquiéter des exigences paradoxales de
l'ONU, qui demande aux Européens de se plier sans réserve au
multiculturalisme (8)
Obertone nous précise même que ces multitudes étrangères, notamment musulmanes,
ont déjà réussi à squatter les rangs de notre 14juillet .
La France doit s'abaisser, se prosterner, s'humilier. Pas question de faire le
moindre défilé du 14 juillet sans inviter des délégations étrangères pour le
"symbole". Pas question de célébrer on ne sait quel événement historique sans
rappeler que les "musulmans en étaient". (9)
Il pose alors l'angoissante question :
En cas de guerre, de quel côté se rangeront ces gens ?(8)
Laurent Obertone continue alors la projection de son film de sciences-fiction raciste. Les
envahisseurs sont déjà dans la place, et ces malheureux européens fidèles à leurs
« racines biologiques » doivent se poser cette angoissante question « la valise ou la
mosquée ! ».
Comment en serait-il autrement ? Comment pourrait-on assimiler 120 000
immigrés supplémentaires -officiels- par an ? Dans les grandes villes, c'est
souvent à l'autochtone de s'intégrer ou de partir. La valise ou la mosquée. …
(8)
Mais Obertone propose cependant un sursaut : permettre à chaque bon citoyen de
dénoncer l'envahisseur immigré ou musulman qui profite du « buffet gratuit». Pour ce
faire, il propose d'en finir avec ses lois antiracistes et anti-discriminations qui brident la
parole de tout bon délateur raciste.
Pour ce qui est des solutions contre "l'islamisation", cesser de jouer au
buffet-gratuit-à-volonté-tout-compris réduirait déjà sacrément les nuisances
publiques. Permettre à chaque citoyen d'exposer les dites nuisances sans le
menacer d'exactions serait également une bonne chose. Cela passe par une
pluralisation urgente des médias. (10)
Mais Obertone n'oublie pas les populations tziganes, lorsqu'il invite à faire jouer le « vieil
l'instinct de survie ! » contre elles.
On sait par exemple que 40 000 des 120 000 gens du voyage recensés en
France en 1992 étaient des délinquants pour la gendarmerie (imaginez le
nombre avec ceux qui ne se sont jamais fait prendre...) …..si connaissez ces
statistiques et qu'un camp de gens du voyage s'installe à côté de chez vous,
vous aurez tendance (heureusement !) à généraliser en vous inquiétant... Vieil
instinct de survie. (11)
Dès lors plus rien n'arrête Obertone qui affirme que le multiculturalisme engendre le
terrorisme et la délinquance. Attestant ainsi que sa démarche pseudo-journalistique ne
poursuivait qu'une seule cible : la diversité de la société française.
Il y a un lien évident entre le multiculturalisme et le terrorisme, tout comme il y a
un lien évident entre le multiculturalisme et la délinquance. (8)
Un petit détour par l'Afrique du Sud s'impose afin de situer encore mieux le
positionnement politique d'Obertone.
Alors que plus personne, hormis parmi les secteurs les plus radicaux de l'extrême-droite
n'oserait atténuer l'horreur du régime d'apartheid, Obertone délivre une prose sans
ambiguïté : Prétoria c'était mieux avant !
Le paragraphe ci-dessous se passe de commentaire .
le message sera passé : l'union, c'est beau, le vivre-ensemble, il n'y a que ça
qui marche. Regardez donc ce pays exemplaire, qui a su triompher des
insupportables colons : c'est écrit noir sur blanc dans tout bon manuel d'Histoire
: l'apartheid, c'était le IVième Reich, Mandela, c'est Paradise Island. Sur le
papier, qui le contesterait ? Dans les faits, le pays s'est enterré dans une
corruption à toutes les échelles administratives du pays, du moins ce qu'il en
reste. Alors pourquoi c'était mieux après ? Parce que. Après ? Quoi, après ?...
L'homme a marché sur la Lune, le progressiste a marché sur Soweto. (12)
=
4) Obertone et la «vidange intellectuelle du féminisme!»
Le plus scandaleux dans les prestations télévisées d'Obertone, réside dans l 'exploitation
éhontée du drame du viol.
Le journaliste apparaît comme le « plumitif-vautour » qui tourne autour des femmes
abusées. Il exploite cyniquement le drame qu'elles ont subit afin de susciter le réflexe
sécuritaire de son lectorat. Mais comment accorder le moindre crédit a un personnage
qui sur le site « surlering », antérieurement à son livre racoleur, manifestait un mépris
absolu pour les droits de la femme.
Chez Obertone c'est non seulement la femme mais la féminité elle-même qui est
stigmatisée.
L'auteur de « France organe mécanique » revendique en effet, le droit pour « l'homme
blanc catholique hétérosexuel » de pouvoir « critiquer » et « pointer du doigt » les femmes
coupables du laxisme de la société.
Les lois qui répriment les discriminations , notamment sexistes , lui sont insupportables.
Les femmes aux côtés des arabes, des noirs, des tziganes, des immigrés, des musulmans
sont présentées comme une minorité surprotégée. La femme est accusée d'avoir
imprégné toute la société de son laxisme.
Si des adolescents se saoulent dans les apéro-géants c'est la faute à la société « mère
permissive ». Seul l'homme « blanc catholique et hétérosexuel » pourra manier la bâton
pour remettre les adolescents turbulents sur le droit chemin.
À leur mère permissive, ils prétendent agir pour eux, ils répètent à l'envi que
leur apparence outrancière ne regarde qu'eux. En réalité, ceux que notre
société matriarcale condamne à demeurer adolescents veulent s'imposer aux
foules. …
Amusez-vous, faites ce que voulez, lance la maman, tout en se rongeant les
ongles de peur qu'il n'arrive quelque chose à ses chérubins qui la méprisent,
sur qui elle n'a plus aucune prise. On ne doit donc pas interdire.(13)
Tout le mépris de Laurent d'Obertone pour les femmes se résume ensuite dans le
jugement qu'il porte sur le forum Elle organisé à Sciences-Po, forum qui devient
« une sorte de vidange intellectuelle du féminisme » (14)
Obertone nous rappelle dans le même article que le mot hystérie vient du mot grec
hustera. Les femmes qui luttent contre les inégalités hommes-femmes, deviennent alors
des « idiotes » hystériques.
Combattre les préjugés et les inégalités frappant les femmes lui semble une aberration,
tout comme l'existence d' un ministère des Droits des femmes,.
Des quotas, le refus des préjugés, la lutte contre les inégalités, un ministère
des Droits des femmes, etc. Depuis des années, on nous rabat les oreilles avec
le potentiel créatif du nouveau féminisme en constant renouvellement…
Vivement le beau monde où l'on pourra enfin confondre père et mère, enfant et
adulte, fou et sain d'esprit. Quoi, c'est déjà le cas ? "En mai, fais ce qu’il te
plaît ! (14)
Obertone résolument contre l'égalité des sexes.
la féminisation est une catastrophe pour la société (tertiarisation, réduction
psychologique, infantilisation, société matriarcale, perte des bases sociales,
détestation de la société). Je suis donc tout à fait subjectivement contre l'égalité
des sexes. Puisque nous sommes fondamentalement différents. De manière
générale, l'égalité est une arnaque absolue.(15)
Quand la femme est accusée de castrer le modèle d'Obertone : « l'homme blanc
catholique hétérosexuel »... et fumeur.
Le discours d'Obertone relève du grotesque des « beaufs primaires » lorsqu'il assimile les
campagnes anti-tabac à une offensive castratrice des femmes permissives contre son
idéal masculin.
Le morceau d'anthologie machiste ci-dessous devrait à lui seul discréditer tout le fatras
sécuritaire d'Obertone.
Pour le petit journaliste, un front uni des arabes, des noirs, des musulmans, des
homos ,des femmes, tous suppôts d'un multiculturalisme destructeur, veut émasculer un
superman blanc, catholique, hétérosexuel dont la « clope » symbolise toute la virilité.
Vous l'avez tous vu. La clope devient une pipe. Évidemment, il y a l'idée de
contrainte sexuelle dans le message. Une cigarette, c'est un viol.
C'est clair : le mal, la cigarette, devient un pénis, qui nous fait nous interroger…
Que faut-il couper en définitive ? La cigarette ou le pénis ?
Outre cette allusion claire à la vision qu'ont les publicitaires et les progressistes
du mal absolu (ce mâle qui empêche encore notre société de sombrer dans un
bonheur sans fin), il faut relever une fois de plus le durcissement de la croisade
contre les libertés individuelles. (16)
Après la cigarette, il manquait cependant un autre attribut de virilité dans la panoplie
machiste de Superman-Obertone , sa voiture :
L'homme blanc catholique et hétérosexuel serait en effet menacé par une société
matriarcale qui entend le réduire à l'état de « bébé dans le ventre de sa mère ! » en le
privant de son volant, symbole de sa puissance virile.
La cigarette est un ennemi, la voiture en est un autre. Peut-être le plus
spectaculaire.
...Nous entendons chaque jour les nouvelles promesses de radars, les
possibilités de voitures durables... le tout à grand renfort de taxes, de
contraventions et d'augmentations des coûts de circulation.
Quant aux citoyens, ils connaîtront enfin le bonheur absolu de la dépendance
… hagards et hébétés, enfin libérés de la pensée et bientôt de la vie, tels des
bébés dans le ventre de leur mère. (16)
5) Après le machiste délirant, l' intégriste pro-life.
Traitant de l'euthanasie et du déni de grossesse, graves problèmes qui impliquent d'être
traités avec toute la sagesse d'une société, il exige une sanction maximum et n'a qu'une
réponse : la prison.
Une prison qui devrait aussi s'appliquer à l'IVG considérée comme un infanticide.
On ne peut que constater qu'avec ces histoires d'euthanasie, l'avortement et
les infanticides dépénalisés (une mère infanticide prend en moyenne un an de
prison ferme par enfant tué), décidément, le champ de la vie se réduit. La
plupart du temps, ce sont les gens bien vivants qui souhaitent que l'on légalise
l'euthanasie. (17)
Mais Obertone va plus loin encore concernant l'IVG. Les mots qu'il emploie pour qualifier
Simone Veil apparaissent alors comme une résurgence du déferlement de haine sexiste
de l'année 1975 à l'égard de celle qui fit voter la loi.
Pour Obertone Simone Veil est la « femme fœtale » « l 'IVG Woman » .
Alors Simone, ...elle a typiquement le CV qui calme un DRH expérimenté. Oui,
survivre à Auschwitz, tous les marginaux séquents ne peuvent pas en dire
autant. ...Doit-on y voir d'abord la rescapée militante ou l'interruptrice
engagée ? Bon, on se dit que des rescapées, il y en a eu d'autres, et que
comme les Français en période de crise en ont plein le cul de leurs heures les
plus sombres, il doit s'agir de l'IVG-woman. les hommes n'ont manifestement
pas grand chose à foutre de la femme fœtale, puisqu'ils la relèguent quelque
part entre Dany Boon et Florence Foresti, alors qu'elle est deuxième chez les
femmes. (18)
On s'interroge alors !... comment des chaînes de télévision, de radio, ont-elles participé à
la campagne promotionnelle du livre d'Obertone en ignorant ses antécédents. Son livre
sécuritaire n'étant que l'écume d'un égout où le sexisme le plus ignoble le dispute au
racisme et à l'homophobie.
Outre la question de l'IVG, ce paragraphe traitant de Simone Veil comporte quelques mots
qui lèvent le voile sur un autre aspect du personnage. Il manquait un parfum
d'antisémitisme dans la démonstration, on le trouvera dans l'extrait ci-dessous
« on se dit que des rescapées, il y en a eu d'autres, et que comme les
Français en période de crise en ont plein le cul de leurs heures les plus
sombres »(18).
6) La nostalgie : Obertone, Pétain, Céline, les Juifs et le Christ
On l'a compris Obertone en a « plein le cul des heures les plus sombres » , c'est
pourquoi il considère que l'antisémitisme de Céline est somme toute un détail dans son
œuvre littéraire, le « génie » prenant le pas sur l'antisémite.
Céline était peut-être un ignoble antisémite mais il était surtout un authentique
génie. Depuis quand doit-on choisir ? (19)
Dès lors le subtil distinguo entre le génie créateur du docteur Jekyll et le crime antisémite
du mister Hyde de « je suis partout » conduit Obertone à déplorer l'épuration qui fait
disparaître Pétain et Céline des plaques indicatives des rues de nos villes
Qu'on se rassure, la France, qui épure toujours, est venue à bout des dernières
rues Philippe Pétain du pays : elle viendra à bout de Céline. L'histoire est
repoussée, encore, au profit de la mémoire. N'avons-nous pas encore
compris ? Pour combien de temps encore doit-on confier notre libre-arbitre au
Ministère de la culture ? (19)
Dans la foulée il nous rappelle aussi que les juifs n'y sont pas pour rien dans la mort du
Christ
Tout de même, ce Jésus aurait pu avoir la décence d'absoudre les Juifs de sa
propre crucifixion… (20)
7) Guillotine : nostalgie encore !
Dans son article consacré à l'euthanasie qu'il met en parallèle avec la peine de mort, on
sent chez Obertone comme un parfum de nostalgie pour la guillotine.
La peine de mort était d'une autre trempe : elle cherchait à punir définitivement
la faute grave, en quelque sorte, d'un individu à l'encontre de la société.
Pourtant, le résultat serait le même : on peut et on doit mettre à mort l'individu.
Seule la raison diffère : dans le premier cas, on considère que la mort, au delà
de l'enfermement simple, est la punition suprême pour le criminel. Dans le
second cas, on considère que la mort est la libération suprême de ce qu'il est
devenu.(17)
8) Homosexualité et trisomie
Sans doute convaincu par l'obscurantisme de la pro-life Sarah Palin, Obertone s'indigne
d'une intervention pré-natale concernant les cas de trisomie.
On sélectionne déjà en pré-natalité (90% des trisomiques sont avortés) sans
qu'on s'en émeuve, pourquoi ne pas se débarrasser des accidentés de la vie ?
(17)
La biologie, les gènes, faisant les êtres humains inégaux, il faut en effet respecter cette
inégalité naturelle dans la cadre d'une société inégale, donc refuser l'IVG, y compris dans
ces cas extrêmement douloureux de trisomie.
Et c'est alors qu'il se livre à une effarante comparaison en assimilant les homosexuels
aux fœtus porteurs d'un cas de trisomie.
Je pense que la plupart des parents n'attendront pas l'avis d'Act Up pour
l'assimiler (l'homosexualité) à une tare ou à un handicap social. On ne peut
pas nier que ça ne facilite pas l'existence. Par conséquent, une certaine
sélection génétique prénatale pourrait se mettre en place à l'encontre des
homosexuels. Les trisomiques représentent 0,14% des naissances (hors
suppressions). Les homosexuels entre 1 et 3%. Imaginez, dans un futur
proche, dans une société où chacun sera
toujours-plus-libre-de-disposer-de-son-corps, qu'un couple sur trois ou sur
quatre décide de "faire dépister" l'homosexualité prénatale. (22)
Mais la générosité d'Obertone pour les homosexuels s'arrête là : le droit à la vie oui ..
mais pas l'égalité !. Les homosexuels comme les femmes ne sauraient en effet réclamer
l'égalité des droits avec « l'homme blanc, catholique et hétérosexuel ».
Alors qu'un joueur de football s’est vu refuser un licence en raison de son homosexualité
Obertone s'indigne.
« Une triste vérité dans cette affaire, c'est qu'il n'est pas possible de licencier un
homosexuel sans devenir homophobe.(21)
9) Ces chômeurs fainéants et profiteurs !
Il manquait un autre autre catégorie de la population parmi les cibles d'Obertone : les
chômeurs.
On la trouvera ci-dessous et cela se passe de commentaire :
Ajoutez à cela une bonne dose de rêve vendue aux jeunes (vous pourrez faire
le métier que vous voulez, c'est-à-dire professeur de philosophie, chanteur ou
mannequin) qui les pousse à se croiser les bras et les doigts en attendant
indéfiniment l'instant t où tout leur tombe tout cuit… Bref, vous n'y êtes pour
rien, si vous n'irez pas au travail, le travail finira bien par venir à vous.
Confiance... Des centaines de milliers de Français gagnent leur vie sans
travailler, grâce au travail de ceux qui ne gagnent souvent pas grand chose de
plus, si ce n'est le prestige moral.(23)
En conclusion : La pensée d'Obertone s'inscrit dans l'héritage de l'extrême-droite la
plus radicale. Elle apparaît comme une résurgence des théories de l'inégalité raciale et de
l'inégalité des sexes théorisées par les grands maîtres réactionnaires du genre..
Il y a aussi comme un parfum de pétainisme dans cette idéologie raciste et ce sexisme
poussiéreux et rétrograde.
(1) surlering : 2010, l'année des dérapages
(2) surlering : La réalité fait-elle le jeu de l'extrême droite ?
(3) le bréviaire des patriotes interview d'Obertone. Ce site est maurrassien, pro-life et aux
forts relents antisémites ». Il n'est pas anodin, juste après la parution de son livre ,
qu'Obertone aille vautrer sa plume dans un cloaque virtuel où l'on trouve ce genre
ignominie !
« Pour reprendre l’expression de Maurice Barres, les juifs et musulmans non-assimilés
sont aujourd’hui, avec d’autres, un des états confédérés de l’Anti-France qui poursuivent
des intérêts communautaires et non nationaux et sont un véritable gouvernement de
l’étranger ». ==>
(4) surlering : voyage dans l'intellect d'un fromage
(5) surlering : Et si le Diable était anglais ? Commentaire 43
(6) surlering : Et si le Diable était anglais ? Commentaire 41
(7) surlering : Et si le Diable était anglais ? Commentaire 62
(8) surlering : Et si le Diable était anglais
(9) surlering : Céline rattrapé par la mémoire
(10) surlering : Assises islamisation : c'est la lutte prime-time, commentaire 10
(11) surlering : La réalité fait-elle le jeu de l'extrême droite ? Commentaire 31
(12) surlering : World Cup : il va falloir trouver un DJ à la hauteur
(13) surlering : Apéros géants : un mort et des milliers de zombies
(14) surlering Forum Elle à Sciences Po, gang bang du politiquement correct
(15) surlering Forum Elle à Sciences Po, gang bang du politiquement correct,
commentaire 10
(16) surlering : La Liberté, un risque acceptable
(17) surlering : Y a-t-il un futur euthanasié par ici ?
(18) surlering : Le superbe top 50 des Français
(19) surlering : Céline rattrapé par la mémoire
(20) surlering : Corpus Christi : douze heures pour tuer le Christ
(21) surlering L'affaire Lemaire ou l'homophobie des ploucs
(22) surlering : Et si le Diable était anglais ? Commentaire 66
(23) surlering : Et si les chômeurs ne chômaient plus ?
(24) le site « lebréviaire est un site maurrassien, pro-life et aux forts relents
antisémites »(3).
On notera qu'il n'est pas anodin de vautrer sa plume dans un cloaque virtuel où l'on trouve
ce genre ignominie !