OUTIL n° 1 : COLLECTE DES DONNEES DE BASE 1.1 Objectif
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OUTIL n° 1 : COLLECTE DES DONNEES DE BASE 1.1 Objectif
OUTIL n° 1 : COLLECTE DES DONNEES DE BASE 1.1 Objectif - Synthétiser les données disponibles sur le village dans lequel le diagnostic global sera effectué. 1.2 Méthodologie Types de données à chercher concernant le village démographie (population, ethnies, hommes/femmes, etc.) faits historiques marquants religions ressources naturelles (terres, eau, forêts) cultures et rendements, atouts pastoraux (effectifs du cheptel bovin, ovin, etc.) infrastructures socio-économiques organisations villageoises aspects socio-économiques (jours de marché, fêtes, etc.) autres Sources d'information Plusieurs sources d'information peuvent être utilisées pour faire la synthèse des données, notamment : la monographie villageoise faite par l'agent de base qui encadre le village les cahiers de suivi de l'agent de base pour les différentes cultures les structures spécialisées de la région qui disposent des informations sur l'élevage, la foresterie et les organisations paysannes l’administration (recensement démographique) les services, projets et ONG intervenant au niveau du village les cartes topographiques les cartes thématiques (pédologie, géologie, formations végétales) disponibles auprès des services et des Projets de Gestion des Ressources Naturelles. Présentation des données Les données collectées seront synthétisées et présentées selon un canevas type (cf. annexe 1). La fiche contient une description sommaire : du milieu humain des ressources naturelles de la technicité agricole et du mode de gestion des terres de l'économie Avant d'aller sur le terrain pour faire le diagnostic global, quelques membres de l'équipe d’appui collectent et synthétisent les données disponibles, puis les présentent aux autres membres de l'équipe. Les données doivent figurer dans la fiche de données villageoises. 1.3 Durée approximative La collecte et l'analyse des données secondaires peuvent prendre un à deux jours. 1.4 Matériel Papier, bics. Annexe 1 : FICHE DE DONNEES VILLAGEOISES Nom du village : Secteur Agricole : Sous-préfecture : Département : DONNEES SOCIO-CULTURELLES Population totale : Hommes : Femmes : Nombre de quartiers : Ethnie dominante dans le village : Autres ethnies présentes (par ordre d'importance) : Religions par (ordre d'importance) : Organisations villageoises existantes : Organisations extérieures opérant dans le village : Groupes socioprofessionnels à distinguer : Jours de marché : Marchés fréquentés : Périodes de fêtes et de cérémonies : DONNEES SOCIO-ECONOMIQUES Nombre d'exploitations agricoles : Cultures (par ordre d'importance) : Cultures Superficie (Ha) Rendement Autres activités agricoles : Effectifs des animaux autochtones (bovins, ovins, caprins) : Culture attelée (nombre de paires de bœufs) : Equipements agricoles : Présence des troupeaux transhumants (période, effectifs estimés) : Autres activités pratiquées dans le village (exploitation forestière, pêche, artisanat, transformation produits agricoles, etc. : Infrastructures sociales communautaires (école, centre de santé, magasin, moulin, etc.) PROBLEMES PRIORITAIRES Problèmes prioritaires évoqués par la population au cours des diagnostics antérieurs : 1. 2. 3. 4. 5. OUTIL n° 2 : CARTE DU VILLAGE 2.1 Objectifs - Structurer et visualiser les connaissances des villageois sur le terroir. - Mettre en évidence les perceptions et les centres d'intérêts des différents groupes socioprofessionnels concernant l'utilisation des ressources du village. - Renforcer la confiance en soi des villageois en leur permettant de réaliser des tâches qu’ils pensaient ne pas être en mesure d’accomplir. 2.2 Méthodologie Explication en réunion villageoise et constitution de groupes Explication des objectifs : découverte du village (« photo du village ») et des zones exploitées en retraçant les différentes zones et unités de paysage autour du village. Explication de la méthodologie : travail en groupe puis mise en commun. Constitution de groupes selon les sensibilités socioprofessionnelles (vieux, adultes, jeunes, femmes, éleveurs, etc.) Dessin des cartes par les groupes socioprofessionnels Choix des dessinateurs : faire appel au volontariat. Dessin de la carte sur le sol : les villageois tracent la carte sur le sol avec un bâton en précisant les contours généraux (points cardinaux, villages limitrophes, routes et pistes, cours d'eau, collines…). Dessin sur une grande feuille : les villageois copient la carte tracée sur le sol sur une feuille avec des feutres. D’autres détails (champs, bas-fonds, infrastructures, forêts, etc.) sont ensuite dessinés jusqu'à ce que le groupe soit satisfait du résultat. Veiller au choix des couleurs et des symboles pour les différents éléments (légende). Choix des rapporteurs par groupe et simulation des exposés. Mise en commun en assemblée villageoise des cartes réalisées par les groupes Introduction par l'animateur du jour : expliquer l'objectif de la mise en commun dans un esprit de complémentarité et non de confrontation. Présentation et explication des cartes par les groupes. Questions d'éclaircissements et réactions. Synthèse par l'animateur : montrer que le même village présente des réalités différentes pour les uns et les autres. Choix d'un comité pour l'élaboration de la carte finale : un comité composé de représentants de chacun des groupes se réunit pour élaborer avec l'appui de l'encadrement une carte de synthèse. Cette carte peut aussi être réalisée sur du tissu avec de la peinture pour une meilleure conservation. N.B. Il existe aussi des cas où la carte est élaborée par un seul groupe composé de représentants des divers groupes socioprofessionnels. Un membre du groupe fait alors la restitution en assemblée villageoise. 2.3 Points d'attention Choix des dessinateurs Attirer l'attention des villageois sur le fait que faire un dessin ne demande pas d’être instruit ou alphabétisé. Une personne alphabétisée n'a pas forcément un meilleur sens de l'orientation ou une meilleure connaissance du terroir. Il s'agit donc de réunir les compétences des uns et des autres. Limites du terroir Il n'est pas nécessaire d'indiquer exactement les limites du terroir. Certaines personnes âgées pourraient penser qu'il s'agit de présenter les limites aux jeunes ; d'autres pourraient hésiter à indiquer les limites. Il faut donc éviter de mettre l'accent sur les limites du village, de statuer sur des aspects fonciers et/ou de donner un 'statut juridique' à la carte. Ce n'est pas l'objectif de ce type de carte. Il est possible que les villageois de tous les villages limitrophes se retrouvent pour discuter des limites à l’aide de différentes cartes. L'échelle de cartes Il n'est pas nécessaire d'avoir une carte à l'échelle exacte. Ce qui est important, c'est la matérialisation des éléments marquants et des unités du paysage. En définitive, la carte est un outil qui permet d’organiser les discussions ; peu importe que les différents éléments ne soient pas à l'échelle. 2.4 Durée approximative - Réunion villageoise et constitution de groupes : - Elaboration de la carte du terroir : - Assemblée villageoise de mise en commun : 2.5 Matériel Bâton, feuilles grand format, planches, feutres, punaises. 0.5 heure 2 heures par groupe 1 heure Figure 2.1. Carte de synthèse du terroir villageois de Gogbèdè (Bénin) OUTIL n° 3 : INTERVIEW SEMI-STRUCTUREE AVEC GUIDE D’ENTRETIEN 3.1 Objectifs Compléter les connaissances acquises sur le village en utilisant les autres outils. Faire un inventaire préliminaire des problèmes et des atouts du village selon les perceptions des différents groupes. 3.2 Méthodologie Composition des sous-équipes d’appui Choix des groupes socioprofessionnels ou des individus pour l'interview : prévoir un entretien avec les groupes ou avec d’autres personnes (chef de village, chef de terre, etc.)sur la carte réalisée. Répartition en sous-équipes, éventuellement avec des spécialistes du sujet à traiter avec le groupe ou les autres personnes. Préparation du guide d'entretien Chaque sous-équipe prépare son guide d'entretien en se basant sur les éléments suivants : les données de base (cf. Outil n°1) le guide d'entretien global (cf. Encadré 3.1) les informations spécifiques obtenues par l’application des outils qui méritent un approfondissement les points spécifiques à aborder avec le groupe socioprofessionnel ou les personnes ressources à interviewer. Animation L'interview semi-structurée est conduite par une équipe de deux personnes : un animateur et un rapporteur. L'animateur doit posséder une certaine vivacité d'esprit pour bien enchaîner les questions suite aux réponses données par les villageois. Il fait l'introduction et veille à la bonne conduite de l'interview. Son rôle est d'encourager les différents participants du groupe socioprofessionnel à s'exprimer et d'éviter que la parole soit monopolisée par certains membres influents du groupe. Prise de notes Le rapporteur est le premier responsable de la prise de notes. Il est important de bien gérer le travail : si les interlocuteurs sont tout le temps obligés d'attendre les membres de l'équipe parce qu'ils sont encore en train d'écrire, le dialogue est bloqué et l'entretien tournera plus à l’enquête qu’à la discussion de groupe. Certains interlocuteurs peuvent se sentir mal à l'aise si l’on prend des notes, surtout si l'on discute de sujets délicats (droit foncier, effectif du bétail, feux de brousse). Dans ce cas, on peut expliquer que cela permet de mieux comprendre les phénomènes de façon générale. Dans d'autres cas, certains interlocuteurs peuvent penser qu'ils ne sont pas pris au sérieux si l’on n'écrit pas les informations qu'ils présentent. Il est indispensable de prendre des notes pour ne pas perdre les informations. Il est conseillé de noter ces dernières telle que présentées par les villageois et de ne pas les interpréter ou les traduire en termes techniques. Encadré 3.1. Exemple d'un guide d'entretien pour les interviews de groupes - Les différentes ressources naturelles et les unités du paysage (glacis, versant, sommet/colline, bas-fonds, etc.) - L'état et la qualité des ressources en sols, essences forestières, points d'eau, etc. - L'utilisation des ressources naturelles par les villageois (hommes, femmes, jeunes, peulhs). - L'utilisation des ressources naturelles par des non villageois. - Prise de décision sur l'utilisation des ressources (différentes zones du terroir, différentes catégories de personnes). - Changements dans l'utilisation des ressources naturelles durant ces 20 dernières années ; raisons de ces changements. - Facteurs favorables et défavorables pour promouvoir l'amélioration des terres. - Les activités agricoles et para-agricoles : . Production végétale : principales cultures ; rotations ; préparation du sol – fumure ; temps de travaux à l'hectare : semis, sarclage, récolte ; calendrier cultural. . Protection des arbres et de la forêt ; reboisement. . Production animale : animaux élevés ; comment se fait l'élevage ; qui décide de la vente ou de l'achat d'un animal ; problèmes et solutions. . Pêche. . Stockage, transformation et commercialisation des produits agricoles. - Types d'exploitations : . Différences entre les exploitations selon, par exemple, l'importance des activités de production (cultures, élevage), l'accès aux moyens de production (terre, équipement, animaux, nombre d'actifs), autres. - Organisations paysannes : . Groupements existants et fonctionnement ; réalisations et problèmes. . Mécanismes de prise de décisions collectives au niveau du village ; exemples de décisions collectives favorisant le développement du village. . Organisations possibles des villageois pour une saine gestion des ressources naturelles et le bon développement socio-économique du village. - Appui technique des structures : . qui interviennent dans le village . Appréciation du travail de ces structures et suggestions d'amélioration. Préparation de l'endroit où aura lieu l’entretien Réaliser l'entretien dans un endroit où les différents interlocuteurs seront à l'aise ; éviter de leur demander de venir vous rejoindre ou de vous mettre dans des conditions spéciales. Pour un bon entretien de groupe, il est important que tous les participants puissent se regarder en face et s'écouter et que la carte du groupe soit visible de tous. Conduite des interviews Démarrage Faire les salutations d'usage et créer une ambiance agréable, détendue, en commençant par une conversation informelle. Introduire l'objectif de l'interview et indiquer la manière dont on va procéder (types de sujets, temps que cela prendra). Faire la connaissance des membres du groupe : si le nombre n'est pas élevé, chacun est invité à se présenter (nom, fonction occupée dans le village). Expliquer pourquoi on a voulu discuter en groupe. Il est important de souligner qu'on aimerait écouter les propos de ce groupe, car les différents groupes du village ayant différents types d'activités, ils ont différentes manières de voir les choses. Entretien proprement dit Commencer par des questions simples et neutres afin de mettre les participants à l'aise ; par la suite, des sujets plus complexes peuvent être abordés. Pour chaque sujet : Explorer les différentes opinions exprimées dans le groupe, les points spécifiques qui méritent d'être approfondis. Il faut être particulièrement attentif aux réponses qui sont fournies et qui servent de point de départ à d'autres questions. Il n'est pas facile de poser les bonnes questions. Quelques conseils sont donnés dans les Encadrés 3.2 et 3.3. Parfois, les membres du groupe peuvent être tentés de donner des réponses socialement acceptables ou pour plaire à certaines personnes. Terminer, avec l'aide du groupe, chaque sujet par une synthèse afin de vérifier sa compréhension (" Si j'ai bien compris, .... ?", "En résumé, on peut donc dire que ...?"). Utiliser des phrases de transition pour introduire un nouveau sujet. Fin de l'interview Annoncer que l'interview se termine et dire que l'on est très satisfait de la discussion. Demander si les interlocuteurs ont des questions à poser ou s'ils veulent ajouter quelque chose. Remercier tous les interlocuteurs pour le temps et les efforts investis. Analyse et évaluation en réunion plénière de l’équipe Après les interviews avec les différents groupes, l'équipe d’appui (en présence des représentants des groupes de villageois) se réunit pour échanger sur les résultats obtenus, tirer les conclusions et formuler les points à retenir pour les travaux suivants. L’équipe élabore ou complète une liste de problèmes et atouts. Encadré 3.2. Mots clés permettant de formuler des questions ouvertes Les mots clés suivants permettent de poser des questions ouvertes ; cela aide l'interlocuteur à développer son point de vue s’il le souhaite. Les mots clés permettent d'enchaîner avec d'autres questions (d'approfondissement) : Qu'est-ce que ? Quel ? Qui ? Quand ? Comment ? Où ? Pourquoi ? Exemple : Si le guide d'entretien contient un point particulier sur les principales cultures du village, l'utilisation des mots clés peut permettre d'approfondir davantage ce sujet en s'interrogeant sur : . la division du travail agricole : (qui) . les différentes variétés pour chacune des cultures : (quel) . les décisions sur le choix des cultures : (pourquoi) . les calendriers culturaux : (quand) . la localisation des différentes cultures : (où) . les techniques culturales et de transformation : (comment) Encadré 3.3. Types de questions à éviter Dans la formulation des questions, éviter les erreurs suivantes : - Les questions fermées : " Faites-vous votre marché à Malanville ?" Alternative : "Où faites-vous votre marché ?" - Les questions orientées : "Cette variété de maïs est bonne, n'est-ce pas ?" Alternative : "Que pensez-vous de cette variété de maïs ?" - Les présomptions implicites : "Qu'avez vous préparé pour dîner, l'igname ou le riz ?" Alternative : "Quel a été votre principal repas de la journée ?" - Les questions vagues : "Est-il dur de piler du mil ? » Alternative : "Combien de temps vous faut-il pour piler le mil pour un repas ?" - Les unités de mesure inconnues : "Combien de kilos d'igname allez-vous préparer ?" Alternative : "Quelle quantité d'igname allez-vous préparer ? » 3.3 Points d'attention Il est bon d'utiliser avec les villageois un langage simple. Il faut s’assurer que la terminologie (technique) est traduite ou expliquée de façon compréhensible. Ainsi, il est conseillé aux animateurs de se concerter avant de faire les interviews pour trouver la bonne formulation. 3.4 Durée approximative Choix des groupes à interviewer et constitution des équipes d’appui : Préparation des guides d'entretien : Exécution des interviews : Réunion plénière de l’équipe d’appui : 15 minutes 30 minutes 1 heure 30 1 heure Au besoin, l'équipe pourra décider d'un deuxième tour d'interviews pour compléter les informations. 3.5 Matériel Cahiers, bics, grandes feuilles de papier, feutres, planches, punaises. OUTIL n° 4 : TRANSECT 4.1 Objectifs - Compléter et vérifier sur place les informations obtenues grâce aux cartes du terroir et aux interviews semi-structurées. - Découvrir la diversité du terroir villageois. - Identifier l'utilisation, les tendances et les problèmes de chaque zone du terroir et les solutions possibles pour une meilleure utilisation. 4.2 Méthodologie Préparation Immédiatement après avoir fait la carte du village, il est demandé aux villageois d'indiquer les axes à parcourir pour la découverte du terroir villageois. Pour chaque axe, on estime la distance à parcourir. Les axes un peu trop longs peuvent être coupés en deux et parcourus par deux groupes. Constitution des groupes de prospection Le transect se fait en groupes de villageois mixtes. Cela permet, en cours de route, de recueillir le point de vue des membres des différents groupes socioprofessionnels. Le nombre de groupes dépend du nombre d'axes à parcourir. Conduite des prospections Le transect se fait à pied. Au cours de la prospection, l'attention est attirée sur les différents éléments des zones à parcourir. Le village est aussi une zone à prospecter. Toutes les informations sont notées par l’encadrement selon un guide préétabli (cf. Figure 4.1). Les villageois signalent les limites et précisent les caractéristiques discriminantes entre deux unités (sols, pente, végétation). Il ne s’agit pas seulement de prospecter le milieu biophysique mais aussi de discuter des conflits liés à l’utilisation des ressources et des infrastructures du village, de l’histoire de leur gestion et de leur utilisation, de l’état des infrastructures, de l’élevage, de l’état des maisons, etc. Dessin des transects et simulation d’exposé De retour au village après la prospection, l'équipe trace le transect exécuté sur une grande feuille de papier. Les dessins sont réalisés par les villageois (éventuellement en langue locale) avec le concours de l'animateur. Un membre de l'équipe se prépare pour l'exposé en assemblée générale. Veiller à ne pas se perdre dans les détails et bien expliquer les aspects intéressants. Réunion de l’équipe A la fin des travaux de transect, l’équipe d’appui (assistée des représentants des groupes de villageois) se réunit pour évaluer et compléter la liste des problèmes et atouts. 4.3 Points d'attention Pour la répartition en équipes, avoir soin d’inviter des villageois qui connaissent bien une certaine zone. Avertir de l'effort physique à fournir. Il faut limiter la marche à 4 ou 5 kilomètres. 4.4 Durée approximative Préparation et constitution des équipes Conduite des prospections Dessin des transects et simulation d’exposé : Réunion d’équipe : 30 minutes : 2 heures 1 heure 30 : 1 heure 4.5 Matériel Cahiers, bics, feutres, grandes feuilles, planches, punaises. Figure 4.1. Exemple d'un transect OUTIL n° 5 : PROFIL HISTORIQUE 5.1 Objectifs - Connaître les événements historiques importants qui ont eu un impact sur la vie du village. 5.2 Méthodologie Préparation et choix des groupes ou personnes à interviewer L'équipe d’appui discute du type d'informations que l’on souhaite recueillir, puis des personnes ressources du village à inviter pour la discussion. Il est utile d'inviter des personnes âgées (hommes et femmes) qui connaissent le village depuis longtemps, mais aussi des jeunes qui peuvent donner leurs points de vue sur les événements récents. Elaboration du profil historique Demander à l'assistance quels sont les événements importants dans l'histoire du village ou de la région. Il faut surtout chercher les points de repère locaux (famines, sécheresses, guerres, etc.) auxquels les villageois se réfèrent en parlant des événements. Essayer de savoir à quelle date (même approximative) l’événement a eu lieu. Demander aux participants la chronologie des événements (voir figure 5.1) et les changements intervenus dans la société ou dans les activités à la suite de ces événements. On peut aussi demander aux villageois s’ils ont eu la possibilité de s’adapter aux changements ou s'ils ont eu des problèmes. Procéder ensuite à la simulation de l’exposé à présenter lors de la réunion de restitution. Réunion de l’équipe d’appui Suite à l’élaboration du profil historique, l’équipe d’appui (assistée des représentants des groupes de villageois) se réunit pour compléter la liste des problèmes et atouts. 5.3 Points d'attention Il est possible d'utiliser des cartons pour chacun des événements, puis de les classer chronologiquement. Il est aussi possible d’utiliser une grande feuille. 5.4 Durée approximative Préparation et choix des groupes ou personnes à interviewer : 30 minutes Elaboration du profil historique : 1 à 2 heures Réunion de l’équipe d’appui : 1 heure 5.5 Matériel Cahiers, bics, feutres, grandes feuilles, petits cartons, planches, punaises. Figure 5.1 Exemple de profil historique (village de Guéna, Mali) Année Evénement Impact ? - Création du village sous le nom de Niégéma 1900 - Guerre de Samory et destruction du village 1905 - Création du village par Namby Camara 1906 - Naissance de Moriba Camara, premier fondateur de l’actuel Guéna ? - Introduction de l’Islam par Fabou Camara ? - Travaux forcés : construction de la route Mali-Guinée 1936 - Dernière invasion accridienne ? - Intronisation de Morignouma Camara ? - Intronisation de Massaman Camara 1960 - Décès de Lamine Camara, dernier chef de Canton, et transfert du village sur le site actuel 1973 - Grande famine (mil rouge) 1980 - Intronisation de Famba Camara 1981 - Intronisation de Tinto Camara 1984 - Intronisation de l’actuel chef de village : Bokory Camara OUTIL n° 6 : CALENDRIER SAISONNIER 6. 1 Objectifs - Repérer les activités des villageois ou de certains groupes socioprofessionnels au cours de l'année. 6.2 Méthodologie Explication en assemblée générale et répartition en groupes L'animateur du jour explique l'objectif de l’exercice en assemblée générale. Le type de groupes à constituer dépend de l'objectif de l'exercice : si l'objectif est de connaître les activités liées au genre ou celles spécifiques à un groupe de villageois, il vaut mieux former des groupes socioprofessionnels. S'il s'agit des activités de tout le monde (par exemple agriculture), des groupes mixtes peuvent être formés. Elaboration du calendrier saisonnier des activités L'année peut être divisée, selon les habitudes du milieu, en mois (utiliser des noms locaux, des couleurs différentes et/ou des symboles pour mieux visualiser) ou en fonction du climat (les saisons) ou des activités dominantes (semis, récoltes). Le travail peut se faire sur le sol en utilisant des cailloux, du bois, des feuilles (d'arbres), de petits papiers colorés etc. ou sur une grande feuille de papier avec des feutres. Selon les objectifs, les villageois remplissent le tableau en mentionnant les différentes activités. Chaque groupe peut choisir un domaine d'activité différent. Ainsi, ils peuvent mentionner les activités agricoles et para-agricoles, les activités économiques, les périodes de fête et de cérémonies, les périodes de dépenses et de revenus, les périodes de vaccination des animaux, etc. (cf. Figure 6.1) Le groupe analyse le résultat final en faisant ressortir la densité des activités à certaines époques de l’année, en repérant les relations entre les activités, etc. Chaque groupe fait une simulation de l'exposé à présenter lors de la réunion de synthèse. Réunion de l’équipe d’appui Une fois l’élaboration du calendrier saisonnier réalisée, l’équipe d’appui (assistée des représentants des groupes de villageois) se réunit pour compléter la liste des problèmes et atouts. 6.3 Points d'attention L'utilisation de symboles peut beaucoup aider à comprendre le calendrier. Il est parfois bon de commencer par le mois ou la période en cours et de poser ensuite les questions suivantes : Quelles sont les activités que vous avez effectuées aujourd'hui ou pendant les dernières semaines ? Pourquoi faites-vous ces activités à cette période ? Y a-t-il un lien entre ces activités ? Quelle est l'activité qui prend le plus de temps ? - Arrivez-vous à tout faire comme il faut ? Quels problèmes de gestion d temps rencontrez-vous ? 6.4 Durée approximative Explication en assemblée générale et répartition en groupes : 30 minutes Elaboration du calendrier saisonnier : 1 à 2 heures Réunion de l’équipe d’appui : 1 heure 6.5 Matériel Feutres, grandes feuilles de papier, planches, punaises, petits papiers colorés, moyens du bord (cailloux, bâtonnets, feuilles d’arbres). Figure 6.1 : Exemple de calendrier saisonnier OUTIL n° 7 : TABLEAU DE FIGURINES 7.1 Objectifs - Visualiser des situations, informations, idées à l'aide de figurines. 7.2 Méthodologie Préparation des dessins Selon l'objectif de l'exercice, chercher ou élaborer à l’avance des figurines. Il faut définir clairement cet objectif et les différentes étapes de la réflexion. Les figurines doivent être très parlantes et adaptées aux conditions agricoles et socioculturelles de la région. Les figurines doivent être simples et il faut éviter de faire un dessin trop artistique ou impressionniste. Tableau de figurines en assemblée villageoise ou en groupes On peut utiliser le tableau de figurines en assemblée villageoise, ; cela exige de l'animateur de gros efforts s’il veut favoriser la libre expression des idées. Le travail est à réaliser en groupes et doit être suivi d’une mise en commun si l’on veut faire une analyse des divers aspects du sujet : des genres, ethniques ou culturels ou si, simplement, le groupe est trop grand. L'animateur introduit le sujet et commence à poser des questions. Suite aux réponses obtenues, il accroche les figurines sur un support (tableau) et essaie d'assurer une suite logique dans l'emplacement des figurines (cf. Figure 7.1). Si une figurine manque, il peut en dessiner lui-même sur un carton ou demander à l'assistance de le faire afin de compléter. Rappeler toujours la logique de la réflexion : faire parler le maximum de personnes et inviter les villageois à venir au tableau pour expliquer son point de vue. Chaque groupe fait ensuite une simulation de l'exposé à présenter en assemblée générale. Réunion de l’équipe d’appui Une fois terminée l’élaboration des tableaux de figurines, l’équipe d’appui (assistée des représentants des groupes de villageois) se réunit pour compléter la liste des problèmes et atouts. 7.3 Points d'attention Les figurines sont accrochées au tableau conformément aux réponses des villageois et non parce qu'on veut tout y mettre. L'objectif est de discuter et de sensibiliser sur un sujet et non d'obtenir un joli tableau. Il est toujours bon d'inviter des villageois des différents groupes socioprofessionnels à venir au tableau pour rappeler les résultats des discussions. 7.4 Durée approximative Préparation de l’animation et figurines (selon celles disponibles): Tableau des figurines en assemblée villageoise ou en groupes : Réunion de l’équipe d’appui : 7.5 1 à 2 jours 2 heures 1 heure Matériel Figurines, cartons, feutres, punaises, scotch, planche ou tableau noir, punaises. Figure 7.1 Exemple d'un tableau de figurines OUTIL n° 8 : CALENDRIER JOURNALIER 8.1 Objectifs - Connaître l'emploi du temps par genre et par groupe socioprofessionnel pour plusieurs activités d'un ménage. 8.2 Méthodologie Choix des ménages à interviewer On peut choisir au hasard certains des ménages du village. Il est aussi possible de faire une classification par ordre de prospérité ou en utilisant des critères permettant de distinguer les ménages selon leur composition, leurs activités agricoles, leurs autres activités économiques, etc. Interview semi-structurée du ménage Suivant l'objectif ou le temps disponible, l'interview peut être conduit avec tous les membres du ménage ou avec chacun pris individuellement. Il est préférable de choisir cette deuxième alternative et de comparer ensuite les réponses obtenues concernant la répartition du temps. Procéder d'abord à l'inventaire de toutes les activités quotidiennes des membres du ménage. Demander ensuite combien de temps est utilisé par jour pour les différentes activités, éventuellement en précisant la partie de la journée (matin, soir). Toutes les informations sont dessinées sur une grande feuille avec des feutres en faisant attention à la chronologie des activités (cf. Figure 8.1). Poser aussi des questions sur les problèmes de gestion du temps et sur les autres activités que chacun aimerait faire en plus. Au cours de la mise en commun entre les différents membres du ménage, mettre l'accent sur les activités et la gestion du temps de l’ensemble du ménage (cumul des informations), sur les problèmes de gestion du temps, les différences entre genres et classes d'âge, ainsi que sur les autres activités qu'ils aimeraient mener. Un membre du ménage fait une simulation de l'exposé à présenter en assemblée générale. Réunion de l’équipe d’appui A la fin de l’élaboration du calendrier journalier, l’équipe d’appui (assistée des représentants des groupes de villageois) se réunit pour compléter la liste des problèmes et atouts. 8.3 Points d'attention Pendant les interviews, ne pas s’intéresser seulement aux activités économiques ; chercher de l'eau ou du bois de chauffe prend aussi une partie du temps. Amener les membres du ménage pendant la mise en commun à évaluer la répartition du temps des autres. 8.4 Durée approximative Choix de ménages à interviewer : Interview semi-structurée du ménage : Réunion de l’équipe d’appui : 3 heures (avec classification), 1 heure (au hasard) 1 heure par membre, 1 heure pour la mise en commun entre les membres du ménage 1 heure 8.5 Matériel Bics, cahiers, grandes feuilles de papier, planches, feutres, punaises. Figure 8.1 Exemple de répartition du temps d'un ménage ACTIVITES Chercher de l’eau Préparer les repas Soins des enfants Travail au champ Travail au jardin maraîcher Collecte de bois Ecole Conduite des troupeaux Rencontre sous l’arbre à palabres Total X = 1 heure Homme mati soir n XXX XX Femme mati soir n X X XX XX X X XX XX X Filles mati soir n X X XX XX Garçons mati soir n XX X XX X XXX XX XX X XX 4 4 7 6 6 5 3 5 OUTIL n° 9 : DIAGRAMME DE VENN 9.1 Objectifs - Aider les villageois à identifier les institutions villageoises et les intervenants, à apprécier les relations entre eux et l’importance de celles-ci pour le développement du village. 9.2 Méthodologie Identification des structures externes et internes par groupes socioprofessionnels Les villageois identifient les structures internes et externes au village (l'autorité locale peut être considérée comme une structure villageoise). Faire ensuite l'inventaire des autres organisations villageoises existantes, qui sont importantes pour le développement local. Attribuer un symbole à chaque structure mentionnée sur la liste (cf. Tableau 9.1). Après avoir établi la liste des organisations villageoises prioritaires selon leur l'importance pour le développement du village, les villageois indiquent l'activité principale des structures les plus importantes. Tableau 9.1 : Présentation des organisations villageoises Organisations Symbole Activité principale Groupement villageois Commercialisation du coton Délégué et conseillers Gestion des conflits Groupement féminin Maraîchage ----- Elaboration du diagramme de Venn par groupes socioprofessionnels Le principe de base de ce diagramme est de créer un symbole pour chaque instance sous forme de cercle. La grandeur du cercle reflète l'importance de l'instance (par exemple pour le développement du village). Les interactions entre deux instances sont symbolisées par des flèches. La méthode laisse beaucoup de liberté à la créativité des participants (cf. Figure 9.1). Les conflits peuvent être indiqués par le symbole !>, l'épaisseur des flèches reflétant l'importance de la relation. Le diagramme de Venn est donc à élaborer pour connaître les relations entre les structures internes du village. En ce qui concerne les relations avec l'extérieur pour l'exécution des activités, le diagramme de Venn peut être enrichi par tous les intervenants autour du village. Chaque groupe fait une simulation de l'exposé à présenter en assemblée générale. Réunion de l’équipe d’appui Après l’élaboration des diagrammes de Venn, l’équipe d’appui (assistée des représentants des groupes de villageois) se réunit pour compléter la liste des problèmes et atouts. Figure 9.1 : Exemple de diagramme de Venn (village de Kokey) 9.3 Points d'attention Pour faire l'inventaire des organisations, il est toujours nécessaire de demander à l'assistance de mentionner uniquement les organisations importantes pour le développement du village et non pour eux-mêmes. L'utilisation de papiers de différentes couleurs peut rendre le diagramme plus facile à lire et plus agréable à élaborer. Le diagramme de Venn peut être utilisé pendant le diagnostic mais aussi au moment de la création d'un comité de concertation villageoise (cf. Outil n°15). 9.4 Durée approximative Identification des structures externes et internes par groupes socioprofessionnels : Elaboration du diagramme de Venn par chaque groupe socioprofessionnel : Réunion de l’équipe d’appui : 9.5 Matériel Feutres, grandes feuilles, planches, punaises, ciseaux, petits cartons colorés. 1 heure 1 heure 1 heure OUTIL n° 10 : COMMENT ABORDER LA QUESTION DU VIH/SIDA ET SES IMPLICATIONS Dans les pays au sud du Sahara, l’impact du VIH/SIDA n’est plus à nier. La vie quotidienne des individus, des familles, des communautés et même des nations est affectée structurellement. Cette influence se fait sentir dans la vie sociale, dans l’éducation, dans la santé, dans l’agriculture, tant dans les zones rurales que dans les centres urbains. Les conséquences économiques de l’épidémie sont évidentes : la couche de la population économiquement la plus active et les femmes sont la plus touchées. L’angoisse, la honte et les valeurs culturelles font qu’il est extrêmement difficile d’aborder ce sujet qui touche à la sexualité et à la mort. Les agents de développement rural (quel que soit le secteur) seront de plus en plus souvent appelés à faire face aux problèmes du SIDA et à ses conséquences et auront besoin d’outils leur permettant de discuter de ces délicats sujets. 10.1 Objectifs - Prendre conscience de l’influence du HIV/SIDA sur la vie dans la communauté, et accorder une attention particulière aux différentes perceptions des femmes et des hommes, des jeunes et des adultes. Encourager des discussions entre individus et groupes de personnes sur les relations sexuelles, les risques et le rôle que pourrait jouer la communauté pour la prévention. Favoriser les discussions sur les conséquences du SIDA sur la sécurité alimentaire, l’organisation du village, les soins de santé primaire, les changements dans les systèmes de production, le manque de bras valides, etc. Stimuler les discussions sur les actions concrètes que les communautés pourraient entreprendre dans leur lutte contre la maladie et ses effets. - - 10.2 Méthodologie - Discuter avec la population sur des sujets aussi sensibles que le SIDA exige beaucoup de tact, d’expérience et de conviction de la part des agents. Ils doivent d’abord être convaincus eux-mêmes de la nécessité de discuter de ce sujet avant d'aborder les villageois. Comme la peur ou la honte peuvent rendre ce travail très difficile pour les techniciens, il est important de confier à des volontaires le soin de discuter de ce sujet avec les villageois. - Il faut savoir comment introduire le thème. Au cours des discussions avec la population, il doit être clair que l’objectif n’est pas de trouver des solutions médicales mais plutôt de comprendre la situation (le contexte) du problème ; de discuter de ses conséquences pour la vie familiale, économique, sociale, etc.; de connaître les risques d’infection ; de mettre en contact les différents groupes sociaux et d’élaborer des stratégies de prévention et/ou d'atténuation. - Les outils 1 à 9 présentés ci-dessus peuvent être utilisés dans un programme de discussion sur les maladies sexuellement transmissibles (MST), y compris le SIDA. Les éléments concernant la santé humaine peuvent être inclus dans la recherche des données de base (outil 1) ou dans le guide pour les interviews semi-structurées (outil 3). - Dans la présentation de l’outil n° 7 : Tableau de figurines, un exemple de dessin peutêtre fait pour discuter des MST. - Le profil historique peut être utilisé pour montrer les événements importants de la vie d’une personne (figure 10.1). On peut demander par exemple à un groupe de femmes de présenter individuellement leur vie (sexuelle) en dessinant une ligne d’âge sur laquelle elles indiqueront les événements heureux (la ligne monte) et les événements négatifs (la ligne descend) avec l’utilisation des dessins et figures et de discuter ensuite en groupe sur ces profils historiques et sur les aspects liés à la santé et aux MST. Figure 10.1 : Exemple de profil historique individuel Adapté de : KIT/SAFAIDS, 1998. Facing the challenges of HIV/AIDS/STDs. A gender-based response. La cartographie peut être utilisée dans un groupe social pour indiquer les lieux où il pourrait y avoir des rapports sexuels involontaires et/ou risqués (figure 10.2) et utiliser ces informations pour mener une discussion sur les MST. L’exemple présenté dans la figure 10.2 montre que les femmes indiquent beaucoup plus de lieux «dangereux » que les hommes. L’outil 4 pourrait être utilisé pour faire ce travail. Les membres du groupe discutent des problèmes liés à ces lieux, de ce qu’il faut faire pour améliorer la situation et indiquent ensuite les sujets à traiter en plénière avec les autres groupes sociaux. Figure 10.2 : Exemple de cartes indiquant des lieux à risque (village de Kasesa, Tanzanie) Carte des femmes : Carte des hommes : H = Hôtel B = Bar M = Marché P = Puits Ma = Magasin D = Discothèque F = Forêt Adapté de : Tanzanian Netherlands Support Project on AIDS, 1999. Mobilization of communities for social change through risk behavior mapping. TANESA Project, Mwanza, Tanzania. 10.3 Points d’attention Dans un groupe, le nombre idéal de personnes pour discuter de ce sujet se situe entre 5 et 10. Au début, surtout quand le sujet n’a encore jamais été discuté dans le village, il est essentiel de commencer par des groupes sociaux et par classes d’âge. Par la suite, grâce aux discussions menées dans les groupes sociaux, les gens se sentiront plus à l’aise pour faire part de leurs expériences dans des groupes mixtes. En fonction des traditions locales il peut être intéressant d’inviter des artistes locaux ou des griots à introduire les thèmes de façon non menaçante. Dans ce cas, une préparation préalable approfondie avec ces artistes est importante. Il s’agit d’éviter des messages directifs de leur part. Leur tâche est de stimuler la réflexion en décrivant la vie réelle des villageois. Comme la population est habituée à ce genre de communication, l’atmosphère peut devenir plus détendue et favoriser l'introduction de ce thème. 10.4 Durée approximative Il faut compter une demi-journée par outil. 10.5 Matériel Carte du village, feutres, papier, punaises, planches. OUTIL n° 11 : PRIORITE ET HIERARCHIE DES PROBLEMES 11.1 Objectifs - Se mettre d'accord sur les problèmes et les atouts du village. Etablir une liste des problèmes prioritaires et leur hiérarchie par groupes. 11.2 Méthodologie Préparation Les villageois, assistés de l'équipe d’appui, vérifient et complètent la liste des problèmes et des atouts en se basant sur les résultats des outils de diagnostic. Pour éviter que la liste ne soit trop longue, il est important de voir si certains problèmes se recoupent. La liste est transcrite sur une grande feuille. Il faut rester objectif et essayer de formuler les problèmes en restant fidèle à ce que disent les populations et en étant le plus précis possible. Il est important de souligner que les atouts du village constituent déjà une base sur laquelle il faut s’appuyer pour favoriser le développement du village. Exposé des listes des problèmes et des atouts en assemblée villageoise Un des villageois présente les listes des problèmes et des atouts et demande l'approbation des différents groupes socioprofessionnels. Les listes sont alors discutées, complétées et amendées. Priorités et hiérarchie des problèmes par groupes Les différents groupes choisissent dans la liste les cinq problèmes prioritaires. Se limiter à citer cinq problèmes prioritaires permet d’éviter une trop longue liste après la mise en commun qui serait difficile de maîtriser. Pour identifier ces cinq problèmes, on peut procéder soit par discussion ouverte, soit par élimination (par exemple, sur les 35 problèmes retenus, en sélectionner d’abord 10 puis, sur ces 10, en choisir 5), soit par vote si le nombre de problèmes ou de membres du groupe est restreint. Les cinq problèmes prioritaires doivent ensuite être hiérarchisés. Plusieurs méthodes peuvent être utilisées : discussion ouverte : s’assurer que l’ensemble du groupe participe ; vote : compter le nombre de votants pour le problème considéré en mettant des cailloux (un ou plusieurs pour chacun des membres du groupe) sur des papiers (ou dans des calebasses, sacs, plats, etc. ) représentant les cinq problèmes ; matrice de préférence : comparer deux problèmes et indiquer l’ordre de préférence entre les deux ; procéder ainsi pour tous les problèmes. Elaborer une matrice de visualisation (cf. Figure 11.1) en utilisant éventuellement des symboles. Compter combien de fois un problème a été préféré à un autre et établir une hiérarchie ; pyramide des problèmes (cf. Figure 11.2). Mise en commun Chaque groupe expose sa liste de problèmes pendant la mise en commun en assemblée villageoise et explique les raisons de son choix et les critères utilisés. L'animateur du jour fait une synthèse ; il indique les problèmes prioritaires communs et ceux qui sont spécifiques à chacun des groupes. 11.3 Points d'attention Il faut éviter toute compétition entre les différents groupes socioprofessionnels : ne pas établir de hiérarchie entre eux ; tous les problèmes mentionnés par les groupes doivent faire partie de la liste du village. Ainsi, les problèmes des groupes marginalisés trouvent également place sur la liste. Il est important de bien formuler le problème de façon à faire comprendre où se situe la difficulté (cf. Encadré 11.1). Il faut éviter de formuler le problème sous forme d'absence de solutions, par exemple 'manque de boucherie' (cf. Encadré 11.2). La formulation sera plus facile si l’on a pu procéder à un approfondissement lors des interviews. Le problème peut aussi être davantage précisé lors de la réunion de synthèse avec les villageois. Encadré 11.1 Formulation des problèmes Formulation vague "Insuffisance d'eau" Formulation plus précise "Insuffisance d'eau potable" Traitement phytosanitaire du niébé "Taux d'infestation élevé de la variété X du niébé", ou "Appareils de traitement ne sont plus en vente", ou "Produits de traitement trop chers par rapport à leur effet sur le rendement » "Manque d'entretien des terres" "Fertilisation insuffisante" Encadré 11.2 Problème ou absence de solution ? Le problème 'manque de boucherie' est défini sous forme d'absence de solution. Solution à quel problème ? Pourquoi le village veut-il avoir une boucherie ? pour résoudre quel problème ? Peut-être que ceux qui vendent de la viande la mettent par terre, qu'il y a trop de mouches, etc. Une fois le vrai problème défini, on se rendra compte que la recherche de solutions est plus facile car il y aura plusieurs alternatives pour résoudre le problème. 11.4 Durée approximative Préparation : Exposé et discussion de la liste des problèmes et atouts en assemblée villageoise (avec présentation des résultats des outils : Etablissement des priorités et hiérarchie par groupe socioprofessionnel Exposé de la liste des problèmes par groupe 11.5 Matériel Feutres, grandes feuilles, planches, punaises. 1 heure 30 minutes 2 heures) 1 heure 30 minutes Figure 11.1 Exemple de matrice de préférence Manque d’eau Baisse de la fertilité Problème de stockage Ensablement de la mare Maladies des animaux Préférences : (1) Baisse de la fertilité (2) Manque d’eau (3) Ensablement de la mare (4) Maladies des animaux (5) Stockage. Figure 11.2 Pyramide de problèmes prioritaires OUTIL n° 12 : ARBRE A PROBLEMES 12.1 Objectifs - Visualiser la complexité des problèmes, leurs causes et conséquences. - Identifier et analyser les causes les plus pertinentes pour la recherche de solutions. 12.2 Méthodologie Choix des problèmes à analyser L'équipe d’appui étudie la liste des problèmes et examine si certains d’entre eux peuvent être regroupés. Chaque groupe aura à analyser un seul problème à l’aide de l'arbre à problèmes ainsi que 2 à 3 autres problèmes sans visualisation. Réunion villageoise d'introduction Explication des objectifs par l'animateur du jour : analyser les problèmes prioritaires, en définir les causes et les effets. Voir ensuite sur quelles causes on peut et veut agir. Faire une analyse plus détaillée de quelques problèmes afin de mettre le doigt sur leurs causes les plus importantes. Sur cette base, chercher des solutions et, par la suite, les actions à entreprendre (cf. Encadré 12.1) Encadré 12.1. Exemple de questions permettant d’identifier les causes, effets, solutions et actions. Causes Effets "A quoi ce problème est-il dû ?" "Où se situe le mal ?" "Que se passe-t-il si le problème, cette situation, persiste ?" "A quoi faut-il s'attendre si rien n’est fait ? » ‘’Quelles sont les conséquences du problème ?’’ Solutions/ Voulons-nous faire quelque chose pour remédier à ce problème ? Activités Si oui, que pouvons-nous faire ? Quelles solutions ont été autrefois tentées mais n'ont pas eu de réussite ? Pour quelles les raisons ? Que pouvons-nous maintenant tenter pour résoudre ce problème ?" Actions "Si nous pensons avoir trouvé des solutions, que devons-nous faire pour les mettre en œuvre ?" Pour faire une analyse détaillée, travailler en groupes. L’expérience a montré qu’il est préférable de constituer des groupes mixtes, car cela permet d'avoir différents points de vue sur les causes du problème et d'associer les différentes parties concernées par le problème et sa résolution. Arbre à problème en groupe Expliquer qu'il faut se faire une idée des causes et des conséquences du problème considéré pour savoir que faire par la suite pour y remédier. L'image de l’arbre permet d’introduire un autre outil : l’arbre à problème ». Faire d’abord l’inventaire des causes et des conséquences pour, ensuite, « construire » ensemble l'arbre. - Inventaire des causes L'animateur note sur le tableau le nom du problème principal. Il demande ensuite à chaque membre du groupe de réfléchir aux causes de ce problème. Il pose la question « A quoi ce problème est-il dû ? » Ensuite, il demande à chacun à tour de rôle de mentionner une cause du problème. Un des villageois écrit les causes énoncées sous forme de mots clés sur un carton, en langue locale ou en langue française (un carton par cause) et demande aux villageois quel est le symbole à utiliser pour chaque cause. Si l’ensemble du groupe est d'accord sur une cause, sur sa formulation et sa représentation, l'animateur met le carton à gauche sous le nom du problème. L'animateur continue à rechercher les causes jusqu'à ce que le groupe n'ait plus rien à proposer. Ainsi, on obtient une longue liste des causes, non encore classées. - Construction des racines de l'arbre Une fois terminée l’identification des causes, l'animateur annonce la construction de l'arbre à problème. Les participants sont invités à choisir parmi les causes du problème celles qui sont directes. L'animateur pose la carte, et lit « le problème existe, parce que .... ». Une fois les causes primaires identifiées, on étudie pour chaque racine les causes secondaires. De nouveaux cartons peuvent être ajoutés pour compléter l'arbre. - Inventaire des effets L'animateur demande ce qui va se passer si le problème persiste. Il pose la question : « Qu'est-ce que ce problème entraîne ? ». Chacun propose à tour de rôle ses idées. Elles sont notées sur des cartons avec un symbole. Après approbation du groupe, ces cartons sont mis au dessus du nom du problème, à gauche. - Construction des branches de l'arbre Pour la construction des branches de l'arbre, on étudie les effets du problème. On adopte la même procédure que pour les causes. Les participants sont invités à choisir parmi « les cartons des effets » ceux qui découlent directement du problème. L'animateur pose la carte, et lit « le problème ... a comme résultat .... ». Ensuite, on étudie si cet effet a encore d'autres conséquences. - Vérification de l’arbre Une fois tous les cartons fixés sur le tableau, l'animateur annonce que l’on va étudier ensemble la logique de l'arbre. Il commence par le bas et lit : « le phénomène A entraîne B, etc. » et, si le public est d'accord, il trace une flèche de bas en haut. - Choix des causes les plus importantes A partir de l'arbre ainsi élaboré, un choix est opéré parmi les causes les plus importantes sur lesquelles on pense que l'on peut et veut agir. Quant aux causes identifiées, on peut en distinguer divers types : - Causes sur lesquelles on ne peut agir : exemple des phénomènes naturels ou des changements intervenus avec le temps qui rendent impossible tout retour à la situation antérieure. - Causes sur lesquelles on peut agir : pour trouver une bonne solution, il est très important de bien formuler la cause. Pour choisir la cause sur laquelle on va agir afin de réduire le problème central, il faut prendre en compte plusieurs critères : - choisir une cause importante, c’est–à-dire celle dont la résolution aura des résultats tangibles, donc un impact sensible sur le problème ; choisir une cause dont les villageois peuvent maîtriser les solutions ; souvent cela demande de considérer une cause qui se situe en bas de l'arbre à problèmes. Analyse des autres problèmes prioritaires Le groupe analyse les autres problèmes prioritaires. Grâce à l’expérience acquise lors de l’analyse du premier problème à l’aide de l’arbre à problèmes, il n’est plus nécessaire de visualiser le résultat. Les causes et effets sont notées sur une grande feuille de papier et ensuite on détermine les causes sur lesquelles on veut et peut agir. Simulation Chaque groupe fait une simulation de l’exposé à présenter en assemblée villageoise. Si la présentation de l’arbre est trop compliquée, il est possible d’exposer uniquement les causes sur lesquelles on veut et peut agir. Assemblée villageoise Après chaque exposé des résultats des travaux en groupe, l’assemblée discute et adopte les causes sur lesquelles on veut et peut agir. 12.3 Points d'attention Veiller à la pertinence des causes à chercher et éviter de trop s'éloigner du problème posé ou de se référer à des causes qui ne sont pas directement liées au problème. D’autre part, en cherchant les racines profondes, on touche à des activités propres aux paysans et donc sur des solutions à leur portée. 12.4 Durée approximative Choix des problèmes à analyser : Réunion villageoise d'introduction : Construction de l’arbre à problèmes en groupe : Analyse des autres problèmes : Assemblée villageoise : 12.5 1 heure 30 minutes 1 heure 1 heure 1 heure Matériel Feutres, grandes feuilles de papiers, planches, punaises, ciseaux, petits cartons colorés. Figure 12.1 Exemple d'un arbre à problèmes (Bénin) OUTIL n° 13 : 13.1 - ARBRE A OBJECTIFS Objectifs Formuler les problèmes sous forme d’objectifs. Inventorier les actions qui permettent d'atteindre les objectifs à partir des causes de l'arbre à problèmes. Donner un aperçu des actions préalables et des conditions nécessaires pour arriver à une planification réaliste des actions. Déterminer les actions qui ont des chances de réussir. 13.2 Méthodologie L‘arbre à objectifs est élaboré en groupes mixtes de villageois, si possible les mêmes groupes que ceux qui ont travaillé sur l’arbre à problèmes. Introduction en assemblée villageoise L’animateur du jour explique les objectifs de la séance puis demande aux participants s’ils veulent faire quelque chose pour résoudre les problèmes. Cela permet de susciter un débat sur les motivations et la volonté d’agir des villageois Elaboration de l’arbre à objectifs pour chaque problème en groupes mixtes L’animateur demande aux membres du groupe si l’on peut et veut faire quelque chose pour résoudre le problème central et quelle est la nouvelle situation souhaitée. Le problème est ainsi reformulé sous forme d’objectif (de même, éventuellement, que certaines causes). Si les participants pensent que des actions peuvent être entreprises l’animateur leur demande de faire des propositions. Il rappelle également les atouts du village, les points forts sur lesquels on peut déjà s’appuyer. En face des causes (et de certains effets) identifiées lors de l’analyse des problèmes, on note les actions potentielles proposées par les villageois, donc les actions qui permettent d’atteindre l’objectif (encadré 12.1). La difficulté de traduire les problèmes en objectifs montre que le problème n'est pas bien formulé. Il faut aussi noter que certaines causes ne peuvent être traduites en objectifs. Par exemple, la cause « insuffisance de pluie » ne peut être traduite en « suffisance de pluie » car c’est un objectif irréalisable. Dans ce cas, il faut chercher un objectif qui diminue les conséquences de l'insuffisance de pluie, par exemple comment mieux utiliser les eaux de pluie. Encadré 13.1 Questions permettant d'orienter l'analyse des actions et des objectifs - - L’action A mène-t-elle de façon logique à l'objectif B ? Quelles sont les conditions à remplir, quelles sont les propositions pour que l’action A mène à l'objectif B ? Vérifier : l’action A mène à B seulement si ..... Il faut donc faire une liste des conditions et des propositions. Ces conditions et propositions sont-elles réalisables ? Si oui, que faire pour parvenir à atteindre l’objectif ? Quelles sont les actions à planifier pour l'atteindre ? Si non, il vaut mieux abandonner l’action car elle a peu de chance d'aboutir. Pour faire l’inventaire des conditions et propositions, il est important de se baser sur les expériences des agents d'encadrement et sur les études déjà effectuées (par exemple, sur l'adoption des technologies, sur les possibilités de réduire la dégradation des sols, etc.). Simulation Chaque groupe fait une simulation de l’exposé sur l’arbre à objectifs à réaliser en assemblée du village. Assemblée villageoise Chaque groupe expose les résultats de ses travaux. Puis l’animateur du jour explique la suite des travaux : une équipe restreinte des membres de l’équipe d’appui étudie les actions proposées avec des représentants des groupes socioprofessionnels du village pour vérifier leur faisabilité et en proposer éventuellement d’autres pour atteindre les objectifs. Revue des actions par l’équipe d’appui et des représentants des villageois Les objectifs sont répartis en fonction du mandat et du domaine de compétence de chacun des services. A cette fin, des sous-équipes sont constituées. Chaque équipe travaille sur plusieurs objectifs, complète et amende les actions proposées par les villageois avec l’accord des représentants des villageois. Chaque sous-équipe effectue une vérification technique des actions proposées et analyse leur faisabilité afin de ne pas donner de faux espoirs aux villageois et éviter de planifier des actions qui ne seraient pas réalisables. Pour les mêmes raisons, les actions qui ne seraient pas couvertes par les services représentés et ne peuvent donc être planifiées en détail sans l’accord des services impliqués sont signalées. Mise en commun du travail des sous-équipes Chaque sous-équipe présente les résultats de ses réflexions à l'ensemble de l'équipe afin de rester proche du problème posé et de respecter l'approche des intervenants. Les représentants des villageois procèdent à une simulation en vue de la restitution en assemblée générale. 13.3 Points d'attention La révision des actions proposées par les villageois par l’équipe d’appui et les représentants des villageois évite qu’une discussion (parfois très technique) entre partenaires soit menée devant les villageois et évite aussi de proposer des actions irréalisables. 13.4 Durée approximative Introduction en assemblée villageoise : Elaboration des arbres à objectifs en groupes mixtes : Assemblée villageoise : Révision des actions par l’équipe d’appui et les représentants des villageois (répartition des objectifs et travail en sous-équipe) : Mise en commun en équipe : 13.5 Matériel Feutres, grandes feuilles de papier, planches, punaises. Figure 13.1 Exemple d’arbre à objectifs 30 minutes 2 heures 1 heure 2 heures 2 heures OUTIL n° 14 : TABLEAU DE PLANIFICATION VILLAGEOISE 14.1 Objectifs - Planifier les actions à mener. - Obtenir l’accord des villageois et de l’encadrement pour les actions à entreprendre et les responsabilités de chacun. - Définir d’un commun accord la poursuite du travail. 14.2 Méthodologie Introduction en assemblée villageoise Les représentants des villageois membres de l’équipe restreinte font un exposé des travaux effectués. L'animateur du jour explique ensuite les objectifs de la séance de planification. Elaboration des tableaux de planification par groupes mixtes Les objectifs sont répartis entre les différents groupes. Pour chaque objectif les villageois réfléchissent sur les actions, les préalables et conditions d’exécution telles que présentées suite à leur révision par l’équipe restreinte Les actions sont classées de manière chronologique sur un tableau de planification (cf. Tableau 14.1) et regroupées en actions : à court terme (programme de la première campagne), à moyen terme et à long terme. Il faut s’assurer que les actions à programmer pour la première campagne sont effectivement réalisables pour ne pas décourager les populations. Dans ce cadre, mentionner dans la colonne « moyens » qui va les fournir. Analyser ensuite la faisabilité (moyens financiers, matériels et en personnel). Pour des raisons d'efficacité, on peut, dans un premier temps, donner les détails des seules actions à court terme et mentionner simplement les actions à moyen et à long terme sur les tableaux. Tableau 14.1 Tableau de planification La colonne « indicateurs » demande une attention spéciale : les paysans jugent selon des critères différents l'avancement des travaux et les résultats. Les indicateurs vont leur permettre d'avoir une base de comparaison pour échanger et convaincre des résultats avancés. Il ne s'agit pas toujours de comparaisons chiffrées, mais il faut veiller à ce que les critères soient objectifs et surtout quantitatifs quand cela est possible (cf. Encadré 14.1). Encadré 14.1 Exemple d’indicateurs villageois pour la culture de maïs amélioré Actions Indicateurs Réunion villageoise (inventaire des besoins) Réunion exécutée ou non, nombre de paysans intéressés, nombre de sacs de semences et d’intrants demandés Prendre contact avec le fournisseur de semences améliorées Contact établi ou non Prendre contact avec le fournisseur d’engrais Contact établi ou non Elaborer les demandes Demandes élaborées ou non, nombre de sacs commandés Envoi des demandes Demandes envoyées ou non Réception des semences et engrais Nombre de sacs reçus Démonstration par groupe de contact Démonstration exécutée ou non Installation des champs Nombre de paysans Rendements Sacs par corde Les villageois ont parfois des unités de mesure différentes. Par exemple dans certaines zones du Bénin pour estimer les rendements on ne parle pas de Kg/ha mais de ‘sacs par corde’. Des symboles peuvent faciliter la compréhension des villageois. Ceci est valable pour toutes les données du tableau. Une simulation est à prévoir pour la présentation en assemblée villageoise. Mise en commun en assemblée villageoise Chaque groupe présente les résultats de ses travaux. Il faut obtenir l’accord de l’assemblée sur les actions à entreprendre. L’animateur du jour fait une synthèse du programme retenu et demande aux membres de l’assemblée s'ils trouvent tous leur part dans le programme et s'ils sont prêts à s'engager pour sa réussite. 14.3 Points d'attention Lors de la discussion sur les actions, il faut veiller à ce que l'exécution d'une action par un groupe socioprofessionnel n'ait pas d'effets négatifs sur un autre groupe et à ce que toutes les actions soient exécutées de manière concertée entre les divers groupes de villageois. Le nombre d’actions à planifier doit être réaliste. Si les actions ne semblent pas maîtrisables par la population, il faut établir une liste d’actions prioritaires. 14.4 Durée approximative Introduction en assemblée villageoise : Elaboration des tableaux de planification par groupes mixtes : Mise en commun en assemblée villageoise : 1 heure 1 heure 30 1 heure 14.5 Matériel Feutres, grandes feuilles de papier, planches, punaises. OUTIL n° 15 : MISE SUR PIED D’UNE STRUCTURE VILLAGEOISE DE COORDINATION 15.1 Objectifs - Créer une structure villageoise destinée à représenter tous les villageois auprès des intervenants externes. - Responsabiliser les villageois grâce à une structure qui coordonne les activités de développement. - Mettre en place une structure « de couverture » reconnue par toutes les autres structures et les divers groupes socioprofessionnels comme l'institution suprême du village pour tous les problèmes et questions touchant au développement du village. - Analyser avec les populations les organisations villageoises existantes ainsi que les relations entre ces organisations et l'extérieur afin de les aider à comprendre ce que l'on attend d'une telle structure de coordination. 15.2 Méthodologie Analyse de la planification par groupes socioprofessionnels Les groupes socioprofessionnels analysent les tableaux de planification : l'ensemble des actions prévues (pas assez ou trop), les organisations ou groupes sociaux impliqués, le calendrier des actions. Elaboration du diagramme de Venn Si ce travail a déjà été fait (cf. Outil n°9), il est bon de le présenter et d’en rappeler les résultats. Discussion par groupes sur les organisations existantes Une analyse suit la présentation du diagramme de Venn. L'outil choisi est l'interview semistructurée avec les mêmes groupes socioprofessionnels. Chaque groupe analyse les trois organisations les plus importantes de leur diagramme de Venn à partir des questions clés suivantes : Pourquoi cette organisation est-elle importante pour le développement du village ? Quelles sont les tâches de l'organisation ? Quelles sont ses ressources (personnel, équipement, infrastructures, finances, sources d'information) ? Quelles sont les relations de l'organisation avec les autres organisations internes et externes au village ? Comment l'organisation fonctionne-t-elle (réunions, information, formation, personnel) ? Quelles sont les personnes membres de l'organisation ? Tous les groupes socioprofessionnels sont–ils représentés ? Si non, pourquoi ? Création d’une structure de coordination ou renforcement des organisation(s) existante(s) A cette étape, il s'agit de faire le lien entre les exigences de la planification et les capacités des organisations villageoises. Demander d'abord au groupe de repérer les tâches de coordination et les relations avec l'extérieur d’une structure de coordination (liées à une bonne exécution de la planification). Les questions suivantes doivent aider à la prise de décisions : - Une ou plusieurs des organisations existantes que vous venez d'analyser peuvent–elles jouer le rôle qu’exige la planification ? Si oui : Quelles tâches ces organisations peuvent-elles exécuter ? Comment renforcer les capacités des organisations pour une bonne exécution des tâches ? La composition des organisations leur permet-elle d’être représentatives pour tout le village ? Si non : Quel type de structure villageoise de coordination faut-il mettre en place ? Quelle doit être sa composition (organisations villageoises, groupes socioprofessionnels représentés) ? Quelles tâches la structure doit-elle exécuter ? Cette structure villageoise doit être positionnée sur le diagramme de Venn par rapport aux autres structures pour faire ressortir ses relations avec celles-ci. Mise en commun en assemblée villageoise Après une synthèse des propositions des différents groupes, l'assemblée villageoise prend une décision quant à la création d’une structure de coordination ou le renforcement d'une structure existante pour gérer les actions de développement, sa composition et ses tâches. Par la suite, quand la structure est installée, l'agent de base peut assister à la première réunion de cette structure pour, par exemple, l'aider à répartir les tâches en son sein, à formuler les besoins en information et en formation et à fixer la périodicité des réunions. 15.3 Points d'attention Il faut respecter le rythme des villageois lors du travail de réflexion et de l'installation éventuelle d’une structure : les villageois doivent ressentir le besoin d’une telle structure pour bien exécuter, suivre et évaluer les activités. 15.4 Durée approximative Analyse de la planification en groupes socioprofessionnels : Elaboration du diagramme de Venn (outil 9) : Discussion de groupe sur les organisations existantes : Création d’une structure ou renforcement de l’organisation existante : Mise en commun en assemblée villageoise : 15.5 30 minutes 2 heures 1 heure 30 minutes 1 heure Matériel Feutres, grandes feuilles de papier, cahiers, bics, planches, punaises, petits cartons colorés. OUTIL n° 16 : CAHIER DE SUIVI 16.1 Objectifs - Suivre dans le temps les activités du village. - Enregistrer les informations. 16.2 Méthodologie Préparation L'équipe d’appui organise la formation des membres de la Structure Villageoise de Coordination (SVC) sous forme de suivi participatif. Par la suite, lors d'une réunion avec les partenaires, le comité détermine, avec l'appui de l'équipe et sur la base de la planification et des recommandations antérieures, les activités à suivre, la périodicité du suivi, les dates et la méthodologie à appliquer. Les groupes cibles et les indicateurs de suivi ont normalement déjà été déterminés lors de la planification. Conduite du suivi Le suivi se fait par : des entretiens avec les participants de l'activité concernée sur les lieux des réalisations, la consultation de documents s'il y en a et l'évaluation de la prise en compte des recommandations ou des résolutions antérieures. Synthèse des données dans un cahier de suivi Résumé et présentation des constats et des recommandations aux personnes concernées par le suivi ou par l'exécution de l'activité ; Le secrétaire les note dans un cahier de suivi (cf. Tableau16.1). Une restitution aux membres du comité de coordination absents doit être par la suite assurée. Tableau Activité 16.3 16.1 : Suivi de la période......., Prévu (indicateur) Réalisé (indicateur) Ecart Observations (actions à entreprendre) Points d’attention Si possible, prévoir un espace dans le cahier de suivi pour enregistrer les données imprévues. Si le niveau d’alphabétisation est peu élevé, les inscriptions écrites peuvent être remplacées par des dessins et les chiffres par des traits au crayon. 16.4 Durée approximative Le suivi est une activité permanente durant toute la campagne. Pour la formation, compter une demi- journée, de même pour l’élaboration des guides. 16.5 Matériel Cahiers, bics Outil n° 17 : GRILLE D’EVALUATION 17.1 Objectifs Permettre à la Structure Villageoise de Coordination (SVC) de : - Apprécier l'avancement des activités par rapport à la planification. - Apprécier les résultats des actions menées ou l'impact des innovations introduites dans leur milieu. - Identifier les principaux problèmes d'exécution de la planification, les nouvelles contraintes et actualiser la problématique du village. - Préparer la réunion de bilan. 17.2 Méthodologie Préparation L'équipe d’appui organise la formation des membres de la SVC à l'évaluation et à l’utilisation des guides d'entretien. La SVC détermine ensuite la date, le lieu et la liste des participants à l'évaluation. Elle s'assure des moyens matériels et pédagogiques nécessaires, vérifie si les cahiers de suivi sont à jour et élabore les guides d’entretien (voir exemple en annexe). La SVC détermine également le contenu et la présentation des résultats. Elle s'assure que les indicateurs existent et permettent de montrer les variations (s’il y a lieu à comparaison, comme dans le cas des essais). Entretiens de groupes Lorsque ces conditions préalables sont établies, les membres de la SVC et de l’équipe d’appui vont sur le terrain pour évaluer les réalisations avec les groupes qui ont conduit les actions et/ou les essais. Cette évaluation se fait sous forme d'entretiens de groupes à l’aide d’un guide d’entretien. Le secrétaire de la SVC (avec l'appui de l'équipe) produit un rapport pour les différentes interviews et veille à ce que chaque groupe désigne un rapporteur pour la réunion de bilan. Pour terminer, les tableaux de bilan annuel (cf. Tableau 17.1) sont remplis en présence des rapporteurs. Il faut utiliser ici beaucoup de symboles et écrire en langue locale pour faciliter le suivi de l'exposé par les villageois. Tableau 17.1 Exemple de tableau de bilan annuel Activité Prévu Réalisé Appréciation Difficultés Solutions proposées N.B.: L'évaluation portera sur les résultats selon les critères suivants : médiocres, moyens, satisfaisants. 17.3 Points d’attention Au cours de la première année l’équipe d’appui doit davantage soutenir la SVC. Par la suite, grâce à l’expérience acquise, les villageois seront davantage aptes à réaliser seuls leur propre évaluation. 17.4 Durée approximative Préparation : Entretien de groupes : Elaboration des tableaux de bilan annuel : 17.5 1 demi-journée 2 heures par groupe 1 demi-journée Matériel Cahiers, bics, feuilles de grand format, planches, punaises, feutres. ANNEXE : EXEMPLE D’UN GUIDE D’ENTRETIEN POUR L’EVALUATION 1 Guide d'entretien avec la Structure Villageoise de Coordination (SVC) : Il s'agit du guide d'entretien à utiliser par les membres de la SVC (avec l'appui de l'équipe) pour évaluer son fonctionnement. 1.1 - Fonctionnement de la SVC Quelles sont les tâches de la SVC pour la campagne ? Comment ces tâches sont-elles réparties entre les membres ? - Ses membres se sont-ils réunis ? Combien de fois ? Etaient-ils tous présents ? Quelle est la périodicité des réunions ? - Pouvez-vous montrer le tableau de planification ? - Comment suivez-vous les différentes activités (cahier) ? - Quelles sont vos relations de travail avec l'agent de base ? - Etes-vous en contact avec les différents groupes socioprofessionnels, les diverses organisations villageoises ? Comment ? - Quels contacts avez-vous avec les différents partenaires (informations, financement, suivi, etc.) ? - Quelles formations avez-vous reçues ? Quelle formation souhaiteriez-vous recevoir ? 1.2 - Activités Quelles sont les activités antérieures (terminées, poursuivies) ? - Quel est le niveau des réalisations par rapport à la planification ? - Quels indicateurs vous permettent d'apprécier ce niveau ? - Pour chaque activité la démarche prévue est-elle respectée ? Qu'est-ce qui a été fait ? Comment expliquez-vous les écarts ? Quelles sont vos propositions pour la suite ? - Quelles activités n'ont pas été exécutées ? Pourquoi ? - Comment appréciez-vous la participation et l'appui des différents partenaires : les appuis techniques, le suivi, l’appui financier, l’information, etc. ? - Quels autres types d’appui souhaiteriez-vous recevoir des différents partenaires ? - Que pensez-vous de l'implication des différentes couches socioprofessionnelles dans l'exécution du programme ? 2. Guide d'entretien pour la démonstration de technologies avec les groupes de contact et les paysans chercheurs 2.1 Evaluation par technologie et améliorations - Quelle contrainte la technologie cherche-t-elle à résoudre ? Y a-t-il eu un effet ? Lequel ? Quels indicateurs vous permettent d'évaluer la performance de la technologie (rendements, taux de survie des animaux, importance de la population de striga, etc.) ? Qu'est-ce qui a été réalisé ? Quelles étaient les prévisions ? Comment expliquez-vous les écarts ? Comment appréciez-vous la répartition des pluies, le calendrier des activités et leurs effets sur les résultats ? Quelles sont vos observations sur la technologie par rapport à vos propres techniques ? Aspects positifs et négatifs ? Comment appréciez-vous les intrants utilisés par rapport au résultat obtenu (quantité, qualité, moment de mise en place) ? Que pensez-vous des cultures introduites (utilité, écoulement, consommation, etc.) ? Quelles améliorations proposez-vous pour la technologie (intrants, calendrier, travaux, etc.) ? Quelles sont les nouvelles technologies que vous souhaiteriez introduire sur vos exploitations ? Pour les introduire, quelles difficultés prévoyez-vous (semences, engrais, plants, insuffisance de terre, etc.) ? - 2.2 Fonctionnement des groupes de contact - Sur quels thèmes les groupes de contact ont-ils travaillé ? Comment les thèmes ont-ils été choisis ? Les thèmes reflètent-ils des intérêts communs aux membres du groupe de contact ? Quels conseils a donnés l'agent de base ? Sur quels autres thèmes souhaiteriezvous travailler ? Tous les membres du groupe de contact participent-ils aux rencontres ? Si certains ne participent pas, pourquoi ? En dehors des rencontres communes avez-vous des contacts personnels avec l'agent de base ? Pour quoi faire ? Les thèmes vulgarisés correspondent-ils aux activités prévues dans le tableau de planification ? En quoi vous aident-ils ? Comment évaluez-vous les thèmes ? Pensez-vous pouvoir les appliquer chez vous ? Voulez-vous les adapter ? Pourquoi ? Votre groupe de contact a-t-il été en relation avec le comité de concertation, les autres groupes de la population ? Y a-t-il eu des relations entre les divers groupes de contact ? Quel est le rôle et la composition des groupes de contact dans le village ? Quelles améliorations pourrait-on apporter à la création des groupes de contact et au choix des thèmes ? -. - 3. Guide d'entretien avec les autres groupes ou organisations villageoises (groupements de femmes, comités puits, etc.) 3.1 Activités - Quelles activités avez-vous menées ? - Quelle contrainte l'activité cherche-t-elle à résoudre ? Résultats obtenus ou impact de l'activité ? - Quels indicateurs vous permettent d'évaluer la performance de l'activité ? - Qu'est-ce qui a été réalisé ? Quelles étaient les prévisions ? Comment expliquez-vous les écarts ? - Quelles observations faites-vous sur ces activités (aspects positifs et négatifs) ? 3.2 Organisation locale - L’organisation de votre village vous permet-elle de suivre et d'évaluer correctement les activités ? Si non, quelles améliorations proposez-vous ? 3.3 Perspectives - Les activités en cours peuvent-elles contribuer à résoudre vos problèmes prioritaires ? - Y a-t-il actuellement un autre problème urgent à prendre en compte dans le programme ? Quelles autres activités voudriez-vous inclure dans le programme ? - Que faut-il pour un plus grand engagement des membres du groupe ? - Avez-vous l'impression d'avoir gagné franchement quelque chose ? quoi par exemple ? 4 Guide d'entretien avec les groupes socioprofessionnels Des questions identiques à celles mentionnées ci-dessus (2) pourront être posées. La précision (technique) dépend des connaissances que les groupes ont sur les activités en cours. Il faut mettre l'accent, non seulement sur les aspects techniques, mais aussi sur les innovations non techniques et sur les perspectives du programme. Les questions à poser sont les suivantes : - Implication des différents groupes Etes-vous au courant des différentes activités en cours dans le village ? - Comment avez-vous reçu les informations sur les activités en cours (réunion villageoise, visite ou passage près des réalisations, sur votre exploitation, au marché, etc.) ? - Si vous n'avez pas, ou très peu entendu parler de ces activités, comment peut-on améliorer cette situation ? - Vous sentez-vous concernés par le programme ? - A quelle activité avez-vous participé ? A quelle activité pensez-vous participer ? OUTIL n° 18 : REUNION DE BILAN 18.1 Objectifs Permettre aux populations de : - Evaluer l'avancement des activités par rapport à la planification. - Evaluer les résultats des actions menées ou l'impact des innovations introduites dans leur milieu. - Identifier les principaux problèmes d'exécution de la planification, les nouvelles contraintes et actualiser la problématique du village. - Evaluer le fonctionnement de la SVC et des autres organisations villageoises responsables du bon déroulement des activités. - Evaluer l'appui reçu par la SVC des partenaires au développement. - Diffuser les technologies/actions aux autres villageois de la même zone agro-écologique. 18.2 Méthodologie Préparation de la réunion bilan La SVC, avec l'aide de l’équipe d'appui, discute de la méthodologie à suivre et du cheminement de la réunion villageoise. Compte tenu des observations faites sur le terrain, des discussions et des tableaux réalisés, déterminer les sujets à aborder en priorité pendant la réunion. Les rapporteurs des groupes font une simulation des exposés. La réunion villageoise de bilan annuel Introduction par l'animateur du jour (membre de l’équipe d’appui ou de la SVC) : objectifs de la réunion, bilan annuel des actions programmées en commun. Il explique ensuite le travail à faire : exposé sur les réalisations et les résultats, analyse des résultats, discussion sur les problèmes d'exécution, actualisation du diagnostic, nouvelles orientations pour la programmation de la prochaine campagne. Présentation de(s) tableau(x) de bilan annuel et analyse : un membre de la SVC se charge d’informer l'assemblée sur : - les différents domaines d'activités l'approche méthodologique d'évaluation Les rapporteurs des groupes commentent les résultats en comparant, action par action, les prévisions et les réalisations actuelles (tableaux de bilan annuel). S'il s'agit d'une action passée, ils rappellent également la réalisation antérieure. Après chaque exposé la parole est laissée à l'auditoire pour qu’il fasse part de son analyse et de ses observations : tel que l'on évolue, l'action pourra-t-elle résoudre le problème visé ? s'il y a des écarts (positifs ou négatifs) comment les expliquer ? y a-t-il eu respect des modalités d'exécution prévues ou a-t-il été nécessaire de les adapter ? quelle est la valeur des résultats, l'impact des actions ? Si, à la fin des débats, des points méritent d'être approfondis, les discuter avec l’aide de l'équipe d'appui. Celle-ci peut, à ce stade, donner son point de vue sur les différentes actions et l’équipe de recherche peut restituer les résultats de ses essais. Elle peut discuter les problèmes d'exécution rencontrés, rechercher les solutions réalistes et maîtrisables par les villageois, souligner les besoins en formation identifiés. Exposé des résultats d'entretien avec les groupes socioprofessionnels Un membre du comité commente ensuite l’implication des différents groupes socioprofessionnels et leurs impressions, l’organisation du village, le fonctionnement des groupes de contact et des comités de concertation. Révision de la problématique de développement du village (actualisation du diagnostic ), préparation de la nouvelle programmation Après le bilan annuel, s'il reste de nouveaux problèmes à résoudre, s’interroger, de façon réaliste, sur ce qu’il convient d’entreprendre et de délaisser. Faire part des nouvelles activités observées lors de la préparation ou avec les groupes (s'il y en a eu). Discuter en même temps des solutions et activités à entreprendre pour résoudre les nouveaux problèmes à traiter. L'équipe d’appui présente ensuite une synthèse des nouvelles actions identifiées à l’issue du bilan annuel et de l'actualisation du diagnostic. Elle souligne que ces nouvelles actions (s'il y en a) seront prises en compte dans la programmation de la campagne suivante. Si nécessaire prévoir des diagnostics approfondis. Clôture de l'assemblée. Un membre de la SVC annonce la suite des activités : programmation des actions de la prochaine campagne par les soins de la SVC. La parole est donnée à un responsable villageois pour que, au nom du village, il évalue globalement le bilan annuel qui vient d'être fait et prodigue des conseils à l'assistance. 18.3 Points d’attention La première année, l’équipe d’appui aura un rôle plus important à jouer pendant la réunion. Par la suite, la préparation et l’animation de la réunion seront faites par les seuls villageois. 18.4 Durée approximative Préparation (et formation) : Réunion de bilan : 18.5 Matériel Cahiers, bics, grandes feuilles de papier, feutres, planches. 1 demi-journée 3 heures