créer et animer des réseaux en arts plastiques « territoires urbains

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créer et animer des réseaux en arts plastiques « territoires urbains
CRÉER ET ANIMER DES RÉSEAUX
EN ARTS PLASTIQUES
Bassin d’Éducation et de Formation Rouen gauche
« TERRITOIRES URBAINS »
Pistes pédagogiques
Natacha Petit
[email protected] ou [email protected]
SOMMAIRE
Introduction
Définitions
Pistes pédagogiques
1 Foule et multiplicité
2 Lumières artificielles
3 Espaces verts
4 Usines et zones industrielles
5 Photographies urbaines
6 Apocalypse
7 Mutations
8 Cartographie et plan
9 Itinérances
10 Voyage en ville
11 Architecture de fortune
12 Commandes publiques
13 In situ
14 Ville écran
Propositions sollicitations
Citations
Cahier des charges du catalogue
Ressources locales
Arts de la rue et du spectacle
Réseau communication locale
Arts Plastiques
Le coin des curieux
Bibliographie
Introduction
L'Europe est aujourd’hui triomphalement urbaine. L’espace rural et les populations rurales
s’amenuisent alors que se multiplient les villes, mégalopoles, communautés urbaines et technopoles.
La ville prend forme par des urbanistes, architectes, aménageurs, sociologues, paysagistes. La
situation urbaine est l’aboutissement d’une transformation qui a lieu au fil du temps. Pour saisir la
nature et l’histoire de cette mutation qui s'accomplit, il suffit dans notre « civilisation de l’image »
d’en montrer les séquences.
La ville et la rue mènent un double jeu : elles montrent et cachent. Dehors, on affiche et on s'affiche.
Dedans, on mène ses affaires, on vit privé. L'intime habite le ventre de l'architecture et les lieux
collectifs comme les gares, cinémas, collèges, s'activent. La rue est un théâtre où les individus, mais
aussi, la société toute entière, se donne en représentation.
Pour la plupart de nos élèves du Bassin d’Éducation et de Formation Rouen gauche, la ville est la
toile de fond de leurs vies. Les rues, les immeubles, les bâtiments sont familiers mais aussi parfois
menaçants. Ils constituent le cadre non seulement de leurs interactions sociales mais aussi de quelque
chose de plus sombre, plus violent. Les cités s'étendent et deviennent de plus en plus semblables au
point d'être une entité tentaculaire. Quelles sont les conséquences de ce phénomène sur la manière
dont ils appréhendent l’univers urbain et leur rapport au monde ? Quelle vision portent-ils de ces
lieux si familiers que sont leur quartier, leur immeuble ou leur établissement ? Comment exprimentils leur relation à la ville ? La ville-accumulation est-elle un ensemble de souvenirs collectifs ? Se
sentent-ils étranger à cet environnement ?
Nous proposons alors de travailler à partir de cette réflexion commune portée sur les « Territoires
urbains» et d’amener les élèves à proposer une réalisation plastique personnelle à partir de ces
questionnements. Que ce soit au collège ou au lycée, nous favorisons de plus en plus la pratique des
élèves du côté de la recherche, de l'exploration. Les élèves, en situation de problématiser un concept,
tentent des réponses qui mettent en œuvre d'autres procédés que des réalisations bidimensionnelles.
L'espace de la ville, du collège ou du lycée, de la classe peut alors devenir le lieu de réflexion et de
création, composantes essentielle de leur questionnement.
Le travail autour du projet personnel de l'élève l'oblige donc à tenir compte de ces nouveaux
paramètres et de ces interrogations. Il leur faut trouver une cohérence dans l'ensemble de leurs
recherches et leur proposer des pratiques diversifiées : l'installation, les formes provisoires et
éphémères, la déambulation, la construction à partir d’objets de récupération, le ready made, l'action,
le happening,... c'est avec les élèves une manière d'interroger l'espace urbain et décloisonner les
champs d'activité.
Définitions
Dictionnaire historique de la langue française. Éd. Le Robert.
TERRITOIRE n.m est emprunté au latin classique territorium « étendue sur laquelle vit un groupe humain »
et en latin chrétien, « pays, paysage », dérivé de terra, terre dont une forme altérée à donner terroir.
Le mot, avec ses variantes, terretoire, terratoire, teritore, territoire, est rare avant le XVIIIe siècle et se
répand au XVIIIe s. (Montesquieu, Rousseau). Il désigne d’abord une étendue de terrain sur laquelle est
établie une collectivité, spécialement qui relève d’une juridiction (1680), de l’autorité d’un État (1756).
Aujourd’hui, il est employé en éthologie (XXe s.) à propos de l’espace qu’un animal se délimite et dont il
interdit l’accès à certains animaux, sens employé par analogie en parlant des humains. Par métaphore, il
correspond aussi à domaine, en parlant de ce qu’une personne considère comme sien, également en sciences et
en philosophie.
PAYS n.m est issu du latin médiéval pagensis, qui signifie proprement « habitant du canton ». Par la suite, le
mot a pris le sens de « compatriote » et celui de « campagnard ».
En français le mot s’est longtemps écrit païs, il désigne une région géographique habitée, plus ou moins
nettement délimitée, et, selon des critères plus rigoureux, une division territoriale considérée des points de vue
géographique et humain : dès La chanson de Roland (1080), il est employé pour désigner l’Espagne, la
Barbarie (le Maghreb), la France. Dans une acceptation restreinte, pays recouvre la contrée, le territoire auquel
on appartient, dont on est originaire, dont on a la charge, la partie, en particulier dans des expressions et
locutions dont être bien de son pays (1611), péjorativement « être simple, naïf », sortie d’usage, du pays
(1671) « du terroir dont on parle », avoir la maladie du pays (1718) étant remplacée par avoir le mal du pays.
Par extension, le mot s’applique au domaine attribué à diverses réalités ou abstractions : en ancien français, il
désigne ainsi l’enfer, dans doloros païs « pays de douleur » (1140) et, au XVIIIe siècle, il donne lieu à
quelques emplois métaphoriques et allégoriques, comme le Pays du Tendre de Mlle de Scudéry, dont la carte
est célèbre.
ESPACE n .m . Est un emprunt du XII s. Au latin spacium « champs de course, arène », puis « espace libre,
étendue, distance » et aussi « laps de temps, durée ». Le mot est d'origine obscure.
-Espace, indifféremment masculin ou féminin en ancien et en moyen français, s'est introduit avec une valeur
temporelle, la plus fréquente avant le XVIIIe s. (dans, l'espace d'un mois).
-Espace reprend ensuite (v.1200) le sens de « surface déterminée, étendue » puis, en ne considérant qu'une
seule dimension (1314), celui de « distance, intervalle », d'où l'allocution d'espace en espace de « distance en
distance » et des emplois spéciaux en imprimerie (1680), où le féminin est conservée s'est conservé (une
espace), puis en musique (1755) et récemment en journalisme (espace d'annonces). -Espace a eu aussi un sens
figuré, « écart, différence ».
Le mot se dit ensuite (milieu du XVIIIe s, Du Bellay) pour « étendue des airs » et pour « volume déterminé ».
-C'est au XVIIe s. qu'il devient un terme scientifique (1647, Descartes) avec la valeur de « milieu dans lequel
ont lieu les phénomènes observés », désignant en géométrie le milieu abstrait des phénomènes étudiés (1691).
-Par extension du sens « étendues des airs », il est employé pour désigner l'espace céleste (1662, Pascal),
acception sortie d'usage au pluriel (Les espaces), d'où au figuré (XVIIIe s.) espaces imaginaires « rêve,
utopie » et l'expression se perdre dans les espaces imaginaires « se créer des idées chimériques » (av.1778).
-Une valeur récente correspond à « moment, cadre» (une espace de dialogue).
-Espace « étendue» est employé dans quelques expressions du XXe s : espace vital « territoire revendiqué
comme indispensable », espace aérien (v.1960), espace vert, « lieu planté (parc, jardin) dans une ville ». Le
mot est à la mode pour « lieu aménagé » (pour des manifestations spectacles, ...)
Par extension du sens d ' « espace céleste », il désigne aussi au XXe s. le milieu extra-terrestre (la conquête de
l'espace).
-En physique, dans la théorie de la relativité, espace-temps (XXe s) se dit du milieu à quatre dimensions où
quatre variables sont considérées comme nécessaires pour déterminer un phénomène.
LIEU n. m. attesté en ancien français sous les formes loc. (Xe s . ) , leu (1050) puis lieu ( vers 1120) est issu
du latin locus « lieu, place, endroit » qui sert à traduire le grec topos (topo; isotope, topique, utopie) et en a
repris les sens techniques (médecine, littérature) et rhétorique. Locus a également reçu le sens figuré de «
situation, rang ». Son étymologie n'est pas claire.
Lieu, apparu avec son sens général de « portion déterminée d'espace », est aussi pris spécialement dans lieu
saint (v.1150) « temple, église » dont le pluriel les lieux saints est attesté ultérieurement pour désigner les
lieux de la vie de Jésus en Palestine.
La plupart des sens du mot sont apparus au XVIe s. et en langue classique: il entre dans lieu public (v.1538)
employé en géométrie.
SITE n. m. attesté vers 1303, est issu du latin situs « position, situation », spécialement en parlant d'une ville,
et « situation prolongée », d'où « état d'abandon, jachère », aussi « moisissure, rouille », «saleté corporelle ».
Site est d'abord dit pour « place, emplacement ». Il n'est ré attesté qu'en 1347, puis en 1512, spécialisé depuis
le XVIIe s. (1660, d’Aubigné, texte posthume ; site d'une place de guerre) au sens de « configuration d'un
lieu, du terrain, où s'élève une ville, manière dont elle est située au point de vue de son utilisation par
l'homme ».
Par ailleurs, le français de la Renaissance a emprunté à l'italien sito le sens de « partie de pays considéré du
point de vue pittoresque, de l'esthétique », valeur employée depuis le XVIe s. (1580, Montaigne) pour parler
de la disposition générale des éléments d'un paysage.
Au XXe s. le sens classique de « disposition esthétique d'un paysage » a été réactivé, par exemple dans
protection des sites, site classé. Par ailleurs, site archéologique désigne tout lieu où s'effectuent des fouilles.
Site propre (1965) « endroit réservé à la circulation des véhicules de transport en commun » un terme
administratif.
Par calque de l'anglo-américain site, le mot s'applique aux adresses du réseau Internet où l'on peut obtenir des
informations.
En arts plastiques : Comment savoir si c'est de l'art? Ed. BELIN
ESPACE Il existe plusieurs types d'espaces:
Espace en deux dimensions ou bidimensionnel. Sur un support en deux dimensions (espace littéral), il est
possible de représenter la profondeur et l'espace (espace suggéré). L'artiste peut donner l'illusion que ce qu'il
représente est en volume. Il peut également donner l'illusion que des volumes (des corps ou des objets) se
trouvent à différents endroits dans cet espace suggéré, et cela sur une feuille de papier ou tout autre support.
L'espace littéral est, quant à lui, l'espace physique (réel) offert par le support brut. On parle de l'espace littéral
de la feuille de papier ou de d'espace plan. Cet espace limité possède des dimensions et une matérialité propre
qui dépendent totalement du support.
Espace en trois dimensions ou tridimensionnel. L'espace en trois dimensions est physiquement bien réel et les
sculpteurs sont confrontés aux rapports de leurs œuvres avec cet espace. Il en est de même pour les
architectes. L'espace suggéré est la profondeur représentée sur un support (papier, carton, toile, ...) par
différents moyens comme la perspective, la succession des plans)
Au sens général, l'espace est une étendue indéfinie, un milieu sans borne qui contient des étendues finies,
superficielles ou limitées. C'est en arts plastiques le lieu d'investigation de l'artiste.
Petit Lexique de l’Art Contemporain, Robert Atkins, ABBEVILLE PRESS
In situ : une œuvre in situ est exécutée en fonction du lieu où elle est montrée, pour y jouer un rôle actif. Elle
revêt souvent la forme de l’installation, mais peut se limiter à une intervention plus discrète de l’artiste, telle
que l’apposition d’une plaque sur un mur, voire de quelques coups de pinceau seulement. La notion de
dialogue entre l’acte artistique et son site, développé comme un artiste tel que Daniel Buren, a pris une
extension particulière avec le Land Art.
Installation : dans l’art contemporain, le mot installation désigne des œuvres conçues pour un lieu donné, ou
du moins adapté à ce lieu. Ses divers éléments constituent un environnement qui sollicite une participation
plus active du spectateur. Pour éviter les connotations statiques, certains artistes préfèrent parler de dispositifs.
En règle générale, l’installation échappe au marché de l’art, même si on peut en avoir quelques unes exposées
en permanence dans certaines collections de musées. Elles sont présentées pendant une courte période, puis
démontées et ne subsistent plus que par des documents photographiques
Land-art : le terme anglais de land-art s’est implanté dans le vocabulaire français alors même que les
Américains le troquaient contre earth art. Il recouvre une tendance qui s’est dessinée dans la seconde moitié
des années 1960 autour de deux préoccupations : le refus opposé à l’aspect de plus en plus commercial de
l’art, et l’intérêt pour le tout nouveau mouvement écologique. Tous ces artistes interviennent directement sur
le paysage et affrontent les éléments naturels.
De manière générale, les représentants du Land-art exposent les photographies qui témoignent de leur travail
intransportable par définition.
Foule et multiplicité
La ville est le lieu de l’innombrable et de la multiplicité. Les grandes cités d’aujourd’hui comptent plusieurs
millions d’habitants, liés à l’afflux de population rurale attirée au XIXe siècle par la révolution industrielle et
les « lumières » de la ville. Ce fleuve humain qui s’écoule dans les rues et ce phénomène de saturation est une
source d’inspiration pour un grand nombre d’artistes à commencer par Gustave Doré qui publia en 1872 ses
gravures londoniennes. La ville comme un creuset diabolique, dissout toute individualité. Les visages sont
innombrables, la masse indistincte. La ville est l’œuvre des foules et des solitaires. Comment les élèves
perçoivent-ils l’autre, les autres ? Dans sa quête de définition, sa comparaison à l’autre peut-elle être un
révélateur ?
Albert Birkle,
Leipzigerstrasse, toile
1923
Frans Masereel, Planche
extraite de La Ville,
gravure, Paris, 1925
Edith Tudor Hart, Demonstration,
South Wales, photographie 1935
Gordon Crocker,
Couple en tenue de soirée,
Picadilly Circus, London,
photographie, 1936
Otto Dix,
Rue de Prague, toile
1920
Lenz, Promenade sur le ring,
Toile, 1900
James Ensor,
La Mort pourchassant
les citoyens, ou le
Triomphe, 1892
Gary Winogrand, New York,
photographie
Gustave Doré,
Asile pour les déshérités à East End, toile, 1870
Gary Winogrand, New York,
photographie
Sabine Delcour, photographie
Théophile Steinlein, La Manifestation,
toile, 1905
Gustave Doré,
Traversée de Londres en train, 1872,
esquisse
Robert Doisneau,
Les Deux Frères, 1934, photographie
Lumières artificielles
Les lanternes à huile, les torches, les chandelles, les bougies, la pyrotechnie, les lampadaires, la fée électricité… La
maîtrise de la lumière est le signe de l’originalité technique du monde urbain et peut être, son « artificialité ». Cette
diffusion de la lumière artificielle, liée à l’industrialisation, vient se mêler aux changements du mode de vie, du pouvoir
et de la technique. Et avec la lumière, c’est le panorama urbain qui change. L’éclairage public multiplie les jeux
d’ombres et de lumières, les sources de clarté. Il créé une nébuleuse d’étoiles, alignées ou distribuées de manière plus ou
moins cohérente. Cette nouvelle réalité rencontre des courants artistiques : Fauvisme et Futurisme qui expriment un
même intérêt au mouvement, à la densité des couleurs et des figures. Puis, sous un prétexte urbain, c’est la
décomposition des rayons, le prisme des couleurs qui séduisent Robert et Sonia Delaunay. Avec les tubes et luminaires
fluorescents, le Bauhaus rêve d’une autre architecture à travers l’éclairage. Grâce à la lumière des buildings, la séparation
du dehors et du dedans s’efface et l’aspect formel du bâtiment trouve une nouvelle expression. La vision nocturne se
substitue à celle du jour et redéfinit le paysage urbain. Comment les élèves perçoivent-ils l’espace urbain la nuit
venue. Quel autre regarde porte-t-il sur lui ?
Alain BUBLEX, Plan voisin de Paris
(V2 circulaire secteur 20), 2008
Charles Lacoste, Café, la
nuit à Bordeaux, 1896
Franz Radziwill, La Rue, 1928
Jacob Steinhardt, La Ville,
1913
André Devambez, La Charge,
toile, 1902
Atkinson Grimshaw,
Reflets sur la Tamise, toile, 1880
Lewis Baltz,, Piazza Sigmund
Freud, 1989
Lionel Feininger, Ville au
clair de lune, 1916
Carel Willink, Vue de ville, toile,
1934
Sonia Delaunay, Etude de la
lumière, Boulevard Saint Michel,
1913
Louis Hayet, Fête foraine la nuit,
toile, 1888
Pierre Jahan, Luna-park la
nuit, Paris, Porte Maillot, 1933
Christian Schud, Rue en
été, 1916
Alvin Coburn, Les quais de la
Tamise, la nuit, gravure, 1905
Carl Saltzmann, Premier
éclairage électrique de rue à
Berlin, 1884
Robert Doisneau, Arcueil la nuit,
photographie, 1946
Sonia Delaunay, Prismes
électriques, toile, 1914
Espaces verts
La végétation a toujours fait partie intégrante de l’espace urbain : les maraîchers, les jardins monastiques,
royaux ou patriciens, les parcs paysagers, les squares… Mais la fréquentation des espaces verts au XIXe siècle
était l’apanage de la haute société et aux plus populaires étaient les lieux de plaisirs jardinés. Les bois péri
urbains, comme les jardins et squares, sont les lieux de promenades où se confrontent dans l’anonymat toutes
les classes de la société, se rassemblent différentes générations et se socialisent les enfants. Si les élèves ont
joués enfants dans ces squares, comment perçoivent-ils aujourd’hui ce poumon de verdure de l’espace
urbain ?
Arman, Long Term Parking,
1982, accumulation Fondation
Cartier, Jouy-en-Josas
Bernard Leitner, Le Cylindre
sonore, 1987, jardin des Bambous,
parc de la Villette
Jean Dubuffet, L'arbre aux
figures, 1988, Parc d'Issy les
Moulineaux
Charles Lacoste, Promeneurs dans
un jardin public, toile, 1899
Claes Oldenburg, La Bicyclette ensevelie, 1990, Parc de la Villette, Paris
Jean-Pierre Raynaud, 1000 pots
bétonnés et peints pour une serre
ancienne, 1986, FRAC Bretagne.
Malcom Drummond, Au parc Saint
James, toile, 1912
William Degouve de Nuncques,
Nocturne au Parc Royal de
Bruxelles, toile, 1897
Charles Marville, le Bois de
Boulogne à Paris, photographie,
1858
Giono Severini, Printemps à
Montmartre, 1908
Félix Vallotton, Jardins du
Luxembourg, toile, 1895
Guiseppe Penone, Arbres des
Voyelles, 1999, Paris, Jardins des
Tuileries
James Macintosh Patrick,
The City Garden, 1940
Robert Irwin, Nine spaces, nine
trees, 1983, Publics Savety
Building Plaza, Seattle
Robert Irwin, The Central Garden,
1997, Photographie du jardin du
J.Paul Getty Museum
Usines et zones industrielles
Les peintres fascinés par la ville s’intéressent également à l’animation des faubourgs et des périphéries. Les
toiles sont ponctuées de cheminées d’usines symbolisant le travail et non la pollution. La ville-champignon
s’inscrit dans ce nouveau paysage qui a tant fasciné Van Gogh. Comment repérer les limites de la cité, cette
clôture qui détermine les zones industrielles ? L’intrusion de l’usine, nouveau château fort hérissé de
cheminées comme autant d’oriflammes, symbolise la modernité, la fièvre économique et la production.
L’économie a investi le paysage. Comment l’élève perçoit-il cet autre visage de la ville ?
Albert Renger-Patzsch, Paysage
industriel de la Ruhr,
photographie, 1930
Bert Hardy, En descendant vers la rivière
Tyne, Newcastle, photographie, 1950
Christopher Nevinson, Le Chemin de
Halage à Camdem Town, la nuit,
1912, toile
Bernd et Hilla Becher, Fours à chaux,
photographies, 1984-1994
Fernand Léger, Les disques dans la ville,
toile, 1920
Claude Lévêque, Down the Street, 2008, 10ans du FRAC de Sotteville
Juan Gris, Maisons à Paris,
toile, 1911
Gino Severini, Le Train de banlieue
arrivant à Paris, 1915
Frans Masereel, Planche
extraite de l'ouvrage La Ville,
Paris, 1925
Léopold Survage, Les Usines,
huile sur toile, 1914
Mario Sironi, Paysage urbain,
1922
Maximilien Luce, Le Faubourg à
Montmartre, 1887
Otto Möller, Les vacarme de la rue,
Huile sur toile, 1920
Melvin Charney, Fragments de la ville
oubliée, N6, 1984
Lyonel Feininger, Gasometer in Berlin
Schöneberg, 1912
Théophile Steinlein, Paysages d'usines,
Huile sur toile, 1895
Wassily Kandinsky, Ville
industrielle, huile sur
toile, 1912
Marianne Werefkin, Ville
industrielle, huile sur toile1912
Yves Tanguy, Rue de la Santé, 1925
Photographies urbaines
Depuis son invention, la photographie a changé notre perception au monde et a été l’instrument d’expression
visuelle rapidement investi d’une mission scientifique, documentaire, archéologique et historique. La ville,
modèle statique qui autorise des longs temps de pause, est devenue un des sujets de prédilections des
photographes. Une des premières photographies de Daguerre en 1839 représente le boulevard du Temple à
Paris. Grâce au négatif papier, la diffusion de l’image a lieu et la photographie apparait seule capable de
suivre le rythme des transformations de la ville. Elle est la mémoire de tout ce qui donne un nouveau visage à
la cité, et ainsi garde le souvenir des constructions éphémères, des manifestations. Dans la conquête du
mouvement, la photographie est relayée, dès 1895, par le cinéma des frères Lumière : Tramways place des
Cordeliers à Lyon, Arrivée d’un train en gare de La Ciotat qui traduisent l’effervescence de la ville. Entre les
années trente et cinquante la place de la photographie urbaine est modeste avec la « photographie humaniste ».
Puis, elle est tirée entre 2 pôles, le surréalisme avec Boiffard pour Nadja d’André Breton, et le cubisme qui
exalte les structures métalliques de l’environnement moderne. En 1933, Brassaï publie Paris la nuit, sa vision
poétique de la ville comme décor magique pour piéton rêveur. En 1956, Roland Barthes écrit Mythologies,
Robert Franck photographie les États-Unis, William Klein publie New-York, un livre qui frappe avec la
brutalité des mégalopoles, lui-même inspiré par Bill Brandt, pénétré de surréalisme et fasciné par la
monumentalité des docks noirs de Londres. Dans les années 70, la vision insolente de Lee Friedlander et de
Gary Winogrand montre l’anarchie des banlieues. Cette influence rejoint Henri Cartier Bresson Moscou,
1955. Devant la croissance exponentielle des mégalopoles modernes, la photographie interroge la société et
nombreux sont ceux pour qui la ville devient l’occasion de constructions visuelles : Bernard Plossu, Gabriele
Basilico, Jean-Philippe Charbonnier, … Proposer aux élèves de photographier leur ville, c’est leur permettre
d’exprimer leur perception de l’espace urbain et donc leur perception au monde. Comment peut-il le
questionner, le commenter et s’inscrire dans cet espace ?
Alex Jordan, Sans-abris à Belleville,
rue Julien Lacroix, 1987
Anonyme, La Cité de la Muette
à Drancy, 1936
Charles Marville, Les Halles
centrales à Paris, 1868
Alfred Stieglitz, Instantané à
Paris, 1911
Bernard Plossu, Banlieue de
Grenoble, 1970
Charles Marville, Percement de
l'avenue de l'Opéra à Paris, 1877
Anonyme, Barricade, chaussée
Ménilmontant pendant la
Commune de paris, 1871
Bill Brandt, Novembre en
banlieue, 1935
Charles Marville, Place de
Vintimille à Paris, 1874
Anonyme, Chantier du
métropolitain, place Saint
Michel, Paris, 1907
Charles Marville, Boulevard
Hausmann à Paris, 1876
Charles Marville, Vespasienne
devant le théâtre de l'Ambigu à
Paris, 1874
Elisabeth Lennard, Le mur de
Berlin vus de l'Ouest, 1980
Eugène Atget, La Zone extramuros, Porte d'Ivry, 1910
Werner Mantz, Siedlung KölnKalkerfeld, 1930
Leonard Freed, La Cité de nudistes
au Cap d'Agde, 1980
Francis Frith, Blackpool, la ville
balnéaire, 1897
Gabriel Basiloco, Le Havre, les
abords de la Maison de la culture,
1984
Henri Cartier Bresson, Bidonville à
Nanterre, 1968
Joachim Bonnemaison, Le Très Grand
Chantier de la ville, Cosmomorphose,
1993
René-Jacques, Zone d'habitat
pavillonnaire à Forbach, 1950
John Davies, La Ville de Virgo,
Espagne, 1992
Waldemar Titzenthaler,
Reichskanzlerplatz, Berlin, 1909
Robert Demachy, Péniches sur le
canal Saint Martin, Paris, 1916
Walter Benington, Sur les toits,
1903
Apocalypse
Lors de la Première guerre mondiale, l’imagerie urbaine des artistes d’avant-garde témoigne de la corrélation
entre la scène urbaine et les représentations d'apocalypse : Ludwig Meidner, Otto Dix, Georges Grosz … Les
forces de destruction et les détails architecturaux s’y confrontent. La Seconde Guerre mondiale ajoute à la
toponymie des lieux de guerre les noms de sites urbains. Guernica de Picasso ouvre cette liste en avril 1937,
bouclée par Oradour-sur-Glane de Fautrier. L’allégorie, comme Rotterdam de Zadkine, ne s’impose pas pour
les artistes qui évoquent les villes détruites et massacres perpétrés sur les populations urbaines, les noms des
lieux absorbent à eux seuls le sens et le nom des œuvres. 2 164 pierres, monument contre le racisme, de
Jochen Gerz, 1993, est une installation, à Sarrebruck, qui se réduit aux noms des localités allemandes où se
trouvaient un cimetière juif, noms gravés sous la face enfouie des pavés. Cette démarche marque une étape
dans la conscience collective et l’expression de l’indicible. Comment l’élève peut se saisir de l’évènement
historique lié à la toponymie ? En quoi le nom de la ville induit-il l’œuvre ?
Felix Nüssbaum, Les damnés,
toile, 1944
Jacques Monory, Hommage à Caspar
David Friedrich, 1975
Natalia Gontcharova, La
Ville damnée, lithographie,
1914
Ludwig Meidner, Paysage
Apocalyptique, 1913
Pablo Picasso, Mère avec enfant mort,
étude préparatoire pour Guernica, 1937
Heinrich
M.Davringhausen, La
Guerre, toile, 1914
Tullio Crali, En piqué sur la ville, toile,
1939
Reggie Speller, Livraison du lait
pendant les bombardements de
Londres, 1940
Ludwig Meidner, Rue,
encre, 1913
Léa Grundig, La Bombe
atomique, dessin, 1948
Otto Dix, Crépuscule à
Ypres, toile, 1918
Willi Beulter, Vue prise de l'Eglise
de la Réconciliation, 1947
Ossip Zadkine, La Ville
détruite, bronze, 1947
George Grosz, Explosion,
encre, 1917
Mutation
A travers ses mutations, ses transformations et ses bouleversements, passages à des états successifs, la ville se
redéfinit. Tiraillée entre la bureaucratisation et la commercialisation à outrance, l’amoncellement des grands
ensembles de tours et de barres et l’individualisme pavillonnaire des lotissements, vouée au culte du
gigantisme et de la planification, la ville s’écartèle entre son centre et sa périphérie et développe ses propres
pollutions. Un dialogue entre la ville et les artistes s’instaure. Cet échange entre créativité et ville apparait
dans des œuvres et des interventions d’artistes qui se posent davantage comme témoins et acteurs que comme
simples visionnaires : ils perçoivent et représentent la situation urbaine dans ses fonctionnements et
dysfonctionnements, du rêve au réel.
H.A. Schult, Laboratoire bio
cinétique, collage, tech mixtes, 1972
Michel Down, Chemical Sunset,
collage objets et peinture, 1986
Robert Combas, La Tour de Babel,
1990
Schulz-Neudamm,
Affiche pour Métropolis
de Fritz Lang, 1926
Horst Von Harbou, maquette
simulant l'espace urbain de
Metropolis, 1926
Miquel Navarro, La Ville, terre
cuite et zinc, environnement, 1984
Umberto Boccioni, La ville qui monte,
peinture, 1910
Maryvonne Arnaud,
Tchernobyl, assemblage de
tirages cibachrome, 1993
Patrick Tosani, Hauteville, Cibachrome 1983
Wolf Vostel, Basel in Beton, photographie
aérienne de Bâle, crayon et plâtre 1970
Alain Blondel et Laurent Sully-Jaulmes,
Photos constat triple ; l'image du temps
dans le paysage urbain 1905
Idem, Place Victor Hugo, 1972
Giacomo Balla, Profondeurs
dynamiques, fusain, 1912
Idem, Place Victor Hugo, 1993
François Kollar, Saint Etienne,
photomontage, 1930
Gilbert et Georges, Flat Man, 1991, extrait
Gerhard Richter, Paysage urbain,
toile, 1969
François Schuiten, Panorama de la ville de
Calvani; archéologie d'une cité imaginaire
du cycle des Cités obscures. 1989
Gilbert Fatsenaekens, Essai pour une
archéologie imaginaire, photo, 1984
Jean Dubuffet, Rues et immeubles de la
ville, époxy peint au polyuréthane, 1969
Guergui Lakoulov, Métropole, huile,
1912
Anne et Patrick Poirier, Mnémosyme, la ville
introuvable du silence, de la mémoire et de l'oubli,
Bois collé, 1991
Jurg Kreienbühl, Les HLM de
Nanterre, acrylique, 1968
Coop Himmelblau, Cities that beat like a
heart, maquette plastique, bois, 1967
Cartographie et plan
La dimension politique du lieu est rendue manifeste par les revendications territoriales. Des guerres éclatent
au nom de la préservation ou de l'élimination de telle ou telle frontière. Frontières qui ne sont que des traces
idéologiques laissées sur la terre. Certains artistes se consacrent à l'observation des conflits, d'autres
s'interrogent sur ces limitations spatiales. D'autres encore s'intéressent à la cartographie (représentation
codifiée d'un lieu) dans un espace représenté. Les cartes ont un impact visuel et une multitude d’aspects :
panoramas avec hauteurs de montagnes et longueurs de fleuves, cartes marines ou du ciel, carte routière ou
plan de métro, plans de cité médiévale ou cartes des époques préhistoriques… A travers la cartographie, c’est
également des illustrations des perceptions du monde que l’on découvre. Amener les élèves à se questionner
sur la notion de territoire et à la cartographie, c'est les amener à porter un regard sur tous les lieux du monde
dont chaque nom est lié à une émotion, un évènement historique, l'inconnu, l'autre. Comment les élèves
peuvent-ils questionner et se saisir de la carte ?
Ancienne Cité Mexicaine,
Germany 1865
Base africaine d'une carte du
XVème s. Allemagne, 1895
Carte maritime de Constance,
Roumanie, Grande Bretagne 1968
Carte de Chine, Chine
1984
Australian tree bark
drawing, Germany, 1923
Carte Japonaise
Carte de Paris
Carte Japonaise
Ancien Plan de Shanghai, Chine,
France, 1888
Guillermo Kuitca, Torino,
Acrylique sur toile, 1991
Carte de la Lune, Allemagne, 1881
Jasper Johns, Carte, huile sur toile,
1961
Mme de Scudéry, La Carte du tendre,
XVIIème
Plan du Parc Monceau, France, 1878
Paul et Jean de Limbourg,
Homme zodiacal, Les Très
Riches Heures du Duc de
Berry, 1410-1416
Richard Long, Two walks, Dartmoor,
carte et photographie, 1972
Pictographs by North of American
Indians, USA
Pierre Cordier, Topogramme
d'une grande ville, 1992,
chimigramme sur papier photo
Plan d'une ville Tartare et chinoise,
France 1884
Richard Texier, Eclipse de
lune, 2006, acrylique sur toile
Plan d'une ville japonaise
Plan de Jérusalem d'un
manuscrit du XIVème siècle,
France 1884
Itinérances
Si l’on regarde l’histoire de l’art - l’histoire des œuvres - sur une longue durée, l’on s’aperçoit que la question
de la mobilité a été essentiellement traitée par les artistes à travers la figure de l’homme qui marche, de
l’arpenteur. Cette figure peut prendre plusieurs visages : le piéton, le pèlerin, le manifestant, le flâneur, le
pénitent…. Dès les années 1960 un certain nombre d’artistes ont fait du déplacement le moyen privilégié voire
quasi exclusif de leur création. L’artiste britannique Richard Long se déplace dans les paysages de la planète
en laissant des traces de ses marches. Hamish Fulton considère qu’il ne peut pas y avoir de travail artistique
sans marche : « no walk, no work » proclame-t-il et fait de la mobilité le seul ferment de son œuvre qui peut
prendre la forme de photos. A chaque fois c’est bien marcher qui devient un synonyme de créer. Mais si ces
artistes investissent la nature, le paysage, les marcheurs plus contemporains font de la ville le théâtre exclusif
de leurs périples. A la fin des années 1980 et au début des années 1990 sont apparus des marcheurs, des
piétons, qui ont développé dans des territoires urbains des dérives, des flâneries, des déplacements à partir
desquels ils ont élaboré un ensemble d’œuvres. On peut citer Francis Alÿs, de Gabriel Orozco ou du groupe
d’architectes romains Stalker. Chez eux, marcher est un moyen artistique, politique d’interroger le monde tel
qu’il va, de s’y insérer, de le transformer à partir d’actes, de gestes frappants. Ainsi la circulation devient ici
l’autre nom d’une condition contemporaine dont ils sont poétiquement les explorateurs. Si l’on devait trouver
des antécédents pour caractériser ces démarches - mot à utiliser dans tous ses sens - l’on pourrait citer la figure
du flâneur baudelairien analysée par Walter Benjamin mais également la pratique de la dérive telle que les
situationnistes l’ont mise en valeur. Comment les élèves peuvent-ils créer un parcours de flâneries ou une
excursion artistique ? Comment, à travers ce cheminement, peuvent-ils montrer l’invisible ?
Jiangxi Zhong Lu, Shangai,
Thomas Struth, 1996
Laurent Tixador et Abraham
Poincheval, L'inconnu des
grands horizons, 2002
Lost in Translation,
Sophia Coppola, 2004
Bojan Sarcevic, Sans titre, Bangkok, 2002
Royal de Luxe, Le Havre, 2006
Umberto Boccioni,
Forces d'une rue, huile
sur toile, 1911
Controleman, Collecteur Ranelagh,
Londres, 2008
Stanley Cursiter, Ce qu'on
éprouve en traversant la rue,
huile sur toile, 1913
Voyage en ville
La ville, lieu d’échange, lieu de communication : information, culture, consommation, dynamisme, mouvement, sont les
fondements de la ville d’aujourd’hui. La mobilité caractérise les relations entre les villes, les quartiers, et devient la
nature même de l’urbain. La multiplicité des moyens de transport permet l’extension de la cité et entraîne, par voie de
conséquence, la division entre les centres et les périphéries. Le paysage urbain est de plus en plus marqué par tout ce qui
concerne le déplacement des personnes. Les transports en commun permettent le nécessaire fonctionnement de la ville à
travers ses quartiers et jusqu’aux banlieues tentaculaires, mais ils prennent une place importante dans l’espace et
rythment la vie quotidienne par un incessant va et vient. Le mouvement des citadins, les rangés de véhicules, la vitesse
du métro, la mécanisation sollicitent le regard des artistes qu’ils s’agissent des futuristes, des expressionnistes. Comment
les élèves peuvent-ils caractériser ces « temps modernes » ? Quel regard porter sur ces axes de circulation et moyens de
communication ?
Aleksandra MIR, First
woman on the moon, 1999
Captain Alfred Buckham, Le
cœur de l'Empire, photo 1926
Aleksandra MIR, Plane landing # 07,
2008.
Charles Ginner, Piccadilly
Circus, huile, 1912
Gerardo Dottori, En vol au-dessus du pays à
trois cents kilomètres à l'heure, 1930
Ergy Landau, Gare Saint-Lazare,
1934
Ernst Ludwig Kirchner,
Nolendorfplatz, Berlin,
1912
Carlo Carrà, Piazza Del Duomo,
huile, 1910
Fortunato Depero, Subway, la
Foule aux trains souterrains,
encre sur carton1930
Ernst Ludwig Kirchner, La Porte
de Brandebourg, huile, 1929
Germaine Krull, trafic parisien,
place de l'Etoile, photo, 1926
André Derain, Pont de Charing
Cross, huile, 1906
Félix Nadar, Premiers essais de
photographies aérostatiques de la Place de
l'Etoile, 1858
Léonard Misonne, Le Trottoir
mouillé, Bruxelles, photo, 1932
Les Frères Lumière, Tramway
place des Cordeliers à Lyon,
photogramme, 1897
Mario Sironi, Avion jaune
avec paysage urbain,
gouache, collage, 1915
Raoul Hausmann, Berlin,
photographie, 1931
Victor Brauner, La Ville qui rêve, huile sur
bois, 1937
Yves Tanguy, Rue de la Santé, huile sur
toile, 1925
Edvard Munch, Rue de Rivoli,
huile, 1891
Nikolaus Braun, Scène de rue à
Berlin, huile, 1921
Fortunato Depero, Simultanéités
métropolitaines, huile sur toile, 1946
Alexandre Bogomazov,
Tram, 1914
Wassily Kandinsky, La Place
Rouge, huile sur toile, 1917
Paul Géniaux, Grands boulevards
sous la neige, photo 1900
Youri Pimenov, Le Nouveau Moscou, huile
sur toile, 1937
Mario Sironi, Synthèse de
paysage urbain, huile, 1919
Sante Monachesi,
Descente en feuille
morte sur Rome, 1940
Architectures de fortune
Le Grand Architecte de l’univers et créateur de toutes choses est une image qui est devenue réalité : le monde
est un grand bâtiment. Les avant-gardes ont rêvé sur ce thème, les constructivistes comme les artistes du
Bauhaus, lieu d’enseignement et de conjugaison entre art et architecture dans l’Allemagne des années 20.
Notre univers est construit, envahi par l’expansion d’une architecture ininterrompue. Notre paysage de la ville
est une grande source d’inspiration pour les peintres, artistes et plasticiens. Les artistes qui ont pour démarche
le bâti comme mode de développement de la forme dans l’espace, se nourrissent de l’architecture : modèle de
travail et enjeu par rapport au réel. La sculpture abstraite a ouvert la voie aux réalisations actuelles qui sont à
l’échelle de la ville. Elles sont libres de toutes contraintes : matériaux, échelles, économies, durées… Ces
réalisations architecturales « attirent l’attention sur les failles » selon Dan Graham, deviennent hybrides entre
manteau et maison comme Les Demeures d'Étienne Martin ou des architectures de fortune de Tadashi
Kawamata. De manière ludique, recréer sa cabane ou châteaux précaires est pour l’élève le moyen
d’interroger l’espace et la représentation d’une architecture improbable.
Jordi COLOMER, Anarchitekton
(Brasilia), 2004
Dan Graham, Projet de parc urbain,
Cylindre en miroir n double-face dans
un cube, installation sur le toit du Dia
Center for the Arts, NY, 1981-1991
Jordi COLOMER, Anarchitekton
(Osaka), 2004
Melvin Charney, Les Maisons de
la rue Sherbooke, 1979
Tadashi Kawamata, Travaux des
champs, Hanovre, 1997
Gordon Matta-Clark, Clivage,
1974
Tadashi Kawamata, L'Eglise détruite,
à l'occasion de la Documenta 8 de
Kassel, Allemagne, 1987
Commandes publiques
En 1936, Jean Zay et Mario Roustan défendent leur projet de consacrer une partie du coût des constructions
publiques à la « décoration monumentale ». L’idée aboutit avec l’arrêté du 18 mai 1951 qui rend obligatoire
un programme de réalisation d’une œuvre d’art s’élevant au maximum à 1% du coût de la construction d’un
ouvrage public financé par l’État. Ainsi « les communes, les départements et les régions doivent consacrés 1%
du montant de l’investissement à l’insertion d’œuvres d’art dans toutes les constructions qui font l’objet de la
même obligation à la charge de l’État » (loi du 22 juillet 1983). Réactualisée en 1993, cette loi est étendue à
une quinzaine de ministères. Outre les expressions artistiques académiques (monuments aux morts), le design,
le graphisme et le paysagisme sont désormais pris en compte par ce « 1% ». Ainsi, par ces biais, cette loi
répond au triple objectif artistique (avec une étroite relation entre art et architecture), pédagogique et
économique avec le soutien à la création. La culture est offerte à tous et le spectateur, dans sa déambulation
quotidienne, n’a plus qu’à lever les yeux pour rencontrer l’œuvre. La ville est le lieu où l’œuvre se dévoile et
s’expose. Comment faire connaître et découvrir aux spectateurs ces nouvelles formes d’art et comment l’élève
appréhende-t-il cette rencontre ? Demander aux élèves d’intervenir dans un espace public revient à les
interroger sur l’exposition, la monstration.
Alain Séchas, Triplechaton, 1999, parvis du
Centre culturel municipal du Safran, Amiens
Arman, Consigne à
vie, 1985, cour du
Havre, gare Saint
Lazare, Paris
Arman, L'Heure de
tous, 1985, bronze
patiné, cour de Rome,
gare Saint Lazare,
Paris
Alexandre Calder, Les Trois Pics, 1968,
Grenoble, quartier de la gare
Christo, Le Pont Neuf
empaqueté, 1985, Paris
Ben, Le Mur des mots, 1995, façade du Conservatoire
national de musique de Blois.
Daniel Buren, Les Deux
Plateaux, 1986, Paris, PalaisRoyal
Jules Dechin, Monuments aux
morts à Lézardrieux.
. Barbara Kruger, Picture this, 1998, béton et matériaux de
construction, North Carolina Muséum of Art, Raleigh, Caroline
du Nord
Niki de St Phalle et J.Tinguely, La Fontaine Stravinsky,
Paris, 1983
Hans Haacke, Et pourtant vous étiez les
vainqueurs, 1988, Obélisque de Graz en
Autriche.
Jean Dubuffet, La Tour aux
Figures, installée en 1988, 24m,
Issy-les-Moulineaux
Joseph Kosuth, Ex Libris,
Champollion, 1989-1990,
Figeac
. Ousmane Show, La Bataille de
Little Big Horn, 1998, Paris, la
Passerelle des Arts.
Jean-Luc Vilmouth, Cage de Lumière,
1985-1988, lycée professionnel Léon
Blum, place de Pentacle Saint-Fons
César, Le Pouce, 1988, bronze, 6m, Marseille
Miro, Sans titre, 1980
esplanade de la Défense
Paris
In situ
Le paysage du coin de la rue, celui qu’on ne regarde plus, ni lui, ni les gens qui l’habitent. Utiliser la rue
comme sujet de l’image et comme lieu de la représentation est la démarche d’un grand nombre d’artistes issus
de la scène alternative et de l’art du graffiti dans les rues. Les murs deviennent alors les lieux de l’art et
l’œuvre est en communion avec l’espace de la ville. Pour Buren, la rue, avec ses tentations de consommation
qui s’affichent, est un endroit de travail « favori, libre et gratuit ». L’artiste y voit un espace privilégié
d’intervention, de travail in situ. C’est-à-dire à la fois dans le lieu et adapté au lieu, en réaction à lui. Ainsi,
nous pouvons interroger l’élève sur la notion de lisibilité, de visibilité de l’œuvre, des œuvres qui deviennent
lieux publics. Il s’agit alors d’amener l’élève à prêter attention non tant à ce qu’il regarde mais à la manière
dont il regarde. Intervenir dans l’espace public c’est amener l’élève à jouer avec les capacités de perceptions
des spectateurs, c’est l’interroger sur la place de l’œuvre dans l’espace public. Et comment les artistes
transgressent-ils le cadre de leur discipline ?
Christo, Reichstag
empaqueté, projet pour
Berlin, 1994
Ernest Pignon
Ernest, Rimbaud
dans Paris, 1978,
photocollage
Daniel Buren, Les Couleurs
Sculptures, 1977, in situ
drapeau sur 15 mâts, ici sur le
magasin de la Samaritaine
Neil Dawson, Globe, 1984,
photographie prise pendant
l'exposition les Magiciens de la
Terre au Centre Pompidou
Joël Hubaut, CLOM 2, La
Place Rouge à Deauville,
1996, Manœuvre courant
d'art
Georges Rousse,
Archigraphies, Seoul, 2000
Gabriel Orozco, île
dans une île, 1993,
photo cibachrome
Invader, New York, 2009
Jérôme Mesnager à
Ars-e n-Ré, île de Ré
Jace, Gouzou, La
Réunion, 2008
JR, 28mm, Women are
Heroes, Action dans le
bidonville de Kibera,
Nairobi, Kenya, janvier
2009
JR, 28mm, Women are Heroes,
Action dans la favela Morro da
Providência, Rio, Brésil, août
2008
Ville écran
La rue est comme un théâtre où la société toute entière se donne en spectacle sous des aspects variés. Déjà,
Monet s’intéressait à ce regard de la rue pavoisée, La rue Montorgueil ou Le Balcon, les visions des futuristes
italiens représentent la ville peuplée de formes, de sons et d’images. Car la rue est un espace « miroirique » et
de projection. On y décèle les symboles de pouvoir, les images de la société de consommation, la société
marchande, des idéogrammes routiers. L’espace, comme un écran, est le réceptacle des images, et la ville
nourrit sa propre image des flux emmagasinés et diffusés pour alimenter la machine médiatique. Le monde
urbain est tapissé, habillé d’images et se filme. Les caméras de surveillance fabriquent la mémoire permanente
de la ville et la sédimentation des signes du quotidien. Ainsi, des affiches, graffitis « idéogrammes politicoéconomiques des bas-fonds urbains, écriture emblématique de nos préoccupations sociales, s’inscrivent dans
les pages blanches de l’histoire », selon Jacques Villeglé, qui travaille sur les affiches qu’il récupère,
lambeaux de la peau imprimée de la ville. Les élèves, au cœur de la ville, sont stimulés en permanence par les
images, codes et représentations publicitaires. Comment peuvent-ils se saisir de ces « lambeaux de peau » afin
d’exprimer leurs visions et perceptions de cet ensemble visuel ?
Alain BUBLEX, Plan voisin de Paris
(V2 circulaire secteur 13) - détail,
2008
Antonio Gallego, Les
Demeures premières-La
Borie, Affichage Pigalle,
1998
Ange Leccia, Arrangement Stroom HCBK,
La Haye, 1994, Montage numérique
photographie d'écran.
Boyle Family, Etude de trottoir à bord
métallique, 1985
Jacques de La Villeglé, L'Alphabet de
la Guérilla, 1983, peinture à la bombe
sur toile
François Morellet, Sens
dessus-dessous, New York,
1986, peinture murale
Jacques de La Villeglé, Tapis Maillot, 1959,
affiches lacérées sur toile
Arman, Paysage urbain,
1968, accumulation de
culasses de moteurs auto
Krysztof Wodiczko, City Hall
Tower, projection sur la tour
de la mairie, Cracovie, 1996
Krystof Wodiczko, Projection les sansabri sur le Mémorial aux soldats et aux
marins de la Guerre civile à Boston
USA, 1986
Raymond Hains, La
Palissade à la Soto,
1973
Paul Citroën, Metropolis,
photomontage, 1923
Krysztof Wodiczko,
Projection Hirschom
Museum and Sculpture
Garden, Washington, 1988
Kurt Schwitters, Prikken Paa I En, 1939,
collage de papiers divers et tickets de
métro
Pierre Huygue, Chantier Barbès Rochechouart, Série des Posters, Paris,
1994
Citations
« Je ne suis pas un artiste de la lumière. Je suis plutôt quelqu'un qui utilise la lumière comme matériau afin de travailler
le médium de la perception ». James Turell
« L’illumination d’un édifice public, en particulier d’une institution située au cœur de la ville, est un acte de parole qui
doit encourager et aider une large majorité d’individus à participer au discours social de la cité. Idéalement, ces actes
publics d’illumination aideraient les citoyens à se parler, et à rester sensibles aux vibrations de la ville ».
Krzysztof Wodiczko
« Les idéogrammes politico-économiques des bas-fonds urbains, écriture emblématique de nos préoccupations sociales
s’inscrivent en filigrane dans les pages blanches de l’histoire ». Jacques Villeglé
« Une ville ressemble à une animal. Elle possède un système nerveux, une tête, des épaules et des pieds. Chaque ville
diffère de toutes les autres : il n’y en a pas deux semblables. Et une ville a des émotions d’ensemble ». John Steinbeck
Extrait de La Perle.
« L'homme aime tant l'homme que, quand il fuit la ville, c'est encore pour chercher la foule, c'est à dire pour refaire la
ville à la campagne ». Charles Baudelaire, extrait de Journaux intimes
« Dieu a fait la campagne et l'homme a fait la ville ». William Cowper Extrait de La Tâche.
« C'est dans les villes les plus peuplées que l'on peut trouver la plus grande solitude » Jean Racine.
« Cité-dortoir, cité poubelle, Nuit et brouillard, lumières artificielles, Dans nos intérieurs d'infinie solitude, On rêve
d'ailleurs sous d'autres latitudes. » Louis Chédid Paroles de la chanson Mégalopolis
Sollicitations
Signer la rue
Habiter le décor de la rue
Il y a quelque chose dans la carte
Cartographie de mon collège/lycée
Paysage du coin de la rue
Marquer son territoire
Illuminer un édifice
Les murs ont la parole
La peau des murs
La sédimentation de l’architecture
Masquer le mur
La ville écran
Châteaux précaires
Architecture de fortune
Voyage en ville
Promeneur solitaire
Regard photographique de mon quartier
Plongée / Contre-plongée
Ville du futur
Apocalypse urbaine
Ville de lumière
Décor magique pour piéton rêveur
Fleuve humain
Carte d’un quartier imaginaire
Au cœur de la foule
Voyage au centre du métro
Périphérie-centre
Limite-Hors limite
Transfigurations nocturnes
Regard sur la banlieue
Fenêtre sur cour
Musée imaginaire pour la ville
L’empire des lumières
Tour de Babel
Ville fantôme
Trace ta route
Parcours en bus
Territoire inconnu
Voyage dans mon quotidien
Un labyrinthe de chemins
Relique d’un parcours urbain
L’observateur du marché
Espion du monde des consommateurs
Dessiner son territoire
Nouveau monde
Habiller de ma demeure
Un musée dans la ville
Coin de verdure dans la cité
Rouen by night (Sotteville, Elbeuf …)
Cité-jardin
Création de la nouvelle capitale
Le règne de la circulation
Plan de mon trajet
L’éloge de la banlieue
Les acteurs de la théâtralité urbaine
Ville inquiète
Constructions en hauteur
Photomontage d’une construction habitée
Métamorphoses de mon collège/lycée
La rue en mutation
Petit théâtre de ma rue
Urbanisme de papier
Vœux d’une société nouvelle
La beauté nait de la rue
Mutations urbaines
Du projet au trajet
Territoire culturel
Concert industriel
Lumière, son, couleurs : les instruments de l’art
territorial
Voyager sur place
Vue à vol d’oiseau /Vue aérienne
Travailler dans un lieu urbain en y laissant sa
trace
S’approprier intimement un lieu public
Paysage urbain
Montrer par des prélèvements, des
enregistrements
ou autres dispositifs votre parcours urbain
Architecture utopique
L’envers du décor
Derrière les murs
Montrer un morceau de ville / de rue
Espace urbain ; lieu de l’art
Construire un appareil de locomotion urbaine
Inventer un nouveau monde
Une figure surgit du mur
Le récit d’une trajectoire
L’univers sonore de la ville
Passe muraille
Identité territoriale
Réalisez une architecture avec des matériaux de
récupération
Un geste qui marque
Parcours dans la ville
Potager urbain
CAHIER DES CHARGES POUR LE CATALOGUE
Itinéraires pédagogiques et réalisations d'élèves
« Territoires urbains »
Les Éditions d’à côté
Pour réaliser cet ouvrage, quelques conditions sine qua non sont à respecter :
- le texte de l’enseignant, qui explique la démarche qu’il a mise en place avec ses élèves, avec des commentaires
d’élèves doit contenir 2000 caractères environ, tout compris.
- 10 à 20 photos des réalisations d’élèves de bonne qualité.
L’objectif est d’obtenir un ouvrage homogène et facile à mettre en page. Nous attendons de votre part un texte cohérent,
traduisant votre itinéraire pédagogique avec vos élèves, sans coquille. Songez à le faire relire par une tierce personne
avisée.
Faites parvenir par mail, vos textes et photos à Estelle Bréhault et Karl Moro. Date limite : 1er mai 2010
Ressources locales
Arts de la rue, arts du cirque
Royal de Luxe www.zonelibre44.free.fr/royal_de_luxe.htm
En septembre 93, au Havre, invité par Le Volcan, le Royal crée Le Géant tombé du ciel. Pour la première fois, raconter une histoire à une
ville entière devient une réalité. Durant 1994, le spectacle sera en tournée à Calais pour l'ouverture du tunnel sous La Manche, à Nîmes,
à Nantes, à Bayonne pour terminer par un adieu au Havre avec une histoire remaniée Le Géant tombé du ciel : dernier voyage
Royal de Luxe a présenté son fabuleux nouveau spectacle La visite du Sultan des Indes sur son éléphant à voyager dans le temps dans
le cadre de la célébration du centenaire de la mort de Jules Verne en 2005 par les villes de Nantes et d'Amiens. En 2006, le Sultan a
poursuivi son voyage en France et en Europe en passant par Londres, Anvers, Calais et Le Havre
VIVACITÉ Sotteville les Rouen www.vivacite.com/.../Le_Festival_Viva_Cite.php
Né en 1990 pour renouer avec la tradition d'une culture sottevillaise populaire et riche,
le festival des Arts de la Rue est un élément à part entière de l'identité de la ville, un temps fort particulièrement fédérateur.
Viva Cité constitue une présence artistique riche, onirique et insolite pour les Hauts-Normands.
Au carrefour du théâtre de rue, des arts plastiques, de la musique, de la danse et de la pyrotechnie, des déambulations rocambolesques
et des arts forains ; des artistes venus du monde entier mettent la ville en effervescence pendant trois jours et deux nuits... L'occasion de
questionner au delà des frontières physiques et culturelles une création contemporaine toujours plus innovante et festive
Cirque Théâtre d’Elbeuf www.cirquetheatre-elbeuf.com
2, Rue Augustin Henry 76500 Elbeuf 02 32 13 10 49
La réouverture du Cirque-Théâtre d’Elbeuf marque la renaissance d’un patrimoine d’exception : un lieu unique en France. Sans
équivalent dans l’univers du spectacle, le Cirque-Théâtre d’Elbeuf, construit en 1892, reste l’un des huit derniers cirques « en dur »
visibles en France et le seul à posséder un espace scénique composé d’une piste circulaire et d’une scène de théâtre à l’italienne.
Réseau communication local
Station de tramway Saint-Julien
Station tramway
Boulevard Charles de Gaulle, 76140 Le Petit-Quevilly
Un tramway nommé métro
Le tramway de Rouen, appelé localement métro de Rouen, est un réseau de tramway circulant intégralement en site propre. Mis en
œuvre par l'agglomération de Rouen, il dessert la ville de Rouen et quatre autres communes aux alentours (Petit-Quevilly, GrandQuevilly, Sotteville-Lès-Rouen et Saint-Etienne-du-Rouvray). Il s'agit donc de l'une des plus petites agglomérations françaises à être
équipée d'un transport en commun urbain en partie souterrain.
Arts Plastiques
Musée de Louviers www.ville-louviers.fr/ville/musee/progr_expos.htm
"GEORGES ROUSSE : ARCHIGRAPHIES"
Du 03 octobre 2009 au 31 janvier 2010
Musée de Louviers
Place Ernest-Thorel
27400 Louviers
Tél. : 02 32 09 58 55
Photographies et Installations
Vingt-six photographies, dont deux réalisées au musée de Louviers, donneront une lecture particulière de la relation de l’artiste avec
l’architecture.
Invité par le Musée de Louviers, Georges Rousse a choisi pour son travail d’investir deux salles désaffectées, situées au cœur de la
structure : « la rotonde », ancienne bibliothèque du musée et le salon d’honneur. Ces deux créations qui jouent de l’anamorphose, un
cercle et un carré, figures géométriques parfaites, ne sont visibles que du seul point de vue du photographe. Le spectateur qui pourra
venir découvrir ces installations devra se placer à l’endroit précis où Georges Rousse a placé l’objectif de son appareil photographique
pour appréhender les formes visibles sur ses tirages.
FRAC de Haute Normandie www.frachautenormandie.org
IDENTITÉ(S) / TERRITORIALITÉ(S)
Du 12 décembre 2009 au 28 février 2010
Roy Arden, Lewis Baltz, Jean-Claude Bélégou, Didier Ben Loulou, Jean-Marc Bustamante,
Dino Dinco, Georges Dupin, Anne-Marie Filaire, Andrea Keen, Guillaume Lemarchal, Zoe Leonard, Sophie Ristelhueber, Allan Sekula
Le Fonds Régional d’Art Contemporain de Haute-Normandie s’est particulièrement attaché aux pratiques artistiques, notamment
photographiques, qui portent un regard analytique ou critique sur les notions de territoire ou de géographie. Celles-ci nous montrent en
effet que le paysage aujourd’hui, aussi naturel soit-il, n’est pas un espace neutre, mais un lieu de dépôts d’histoires culturelles ou
individuelles, de mémoires sociales et collectives, ainsi que de savoirs constitués sur la sensation comme sur l’expérience directe et
partagée des êtres, des choses et des sites. Aussi la collection du Frac Haute-Normandie s’en est-elle fait l’écho à travers l’acquisition
d’œuvres de Jean-Claude Bélégou, Dino Dinco, Anne-Marie Filaire, Guillaume Lemarchal, Andrea Keen, Zoe Leonard et Sophie
Ristelhueber.
Dans ces photographies, le territoire y est le plus souvent vide, structuré seulement par des lignes d’horizon, des traces de frontières, des
marques de passages, et quelques empreintes d’emprises ou de mémoires humaines. Il n’y a pas ici de lectures obligées, de
reconnaissances immédiates, mais l’expression d’un doute, d’un trouble de la vision quant à notre capacité à décrypter notre réalité
contemporaine et, au delà, à la comprendre. On y perçoit la présence du quotidien et celle des individus qui le traverse, l’impact des
décisions collectives et leur absence. Et le paysage y est le plus souvent considéré comme un corps en mutation, comme un corps en
souffrance dont l’artiste s’applique à en saisir les signes ou les blessures.
Des œuvres de la collection du Frac Basse-Normandie (Didier Ben Loulou, Georges Dupin, Sophie Ristelhueber, Allan Sekula) et du
Fonds National d’Art Contemporain (Roy Arden, Lewis Baltz, Jean-Marc Bustamante, Zoe Leonard, Anne-Marie Filaire, Sophie
Ristelhueber) viennent compléter ce propos et enrichir celles de la collection du Frac Haute-Normandie.
Visite commentée de l'exposition et rencontre avec les artistes le samedi 12 décembre à 14h
Maison des Arts de Grand Quevilly www.ville-grand-quevilly.fr/.../maison-des-arts/12/
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Maison des Arts
FILANATURE - Brankica ZILOVIC-CHAUVAIN
La nature en fils, c’est la vision que propose cette ancienne des Beaux Arts de Paris et Belgrade.
Jeune artiste parisienne diplômée des écoles des Beaux-arts de Paris et de Belgrade, Brankica Zilovic a le fil pour substance de
prédilection. Avec, elle tisse, trace et dessine des paysages énigmatiques. Avec une légèreté extrême, des nuages floconneux tout
recouverts de neige répandent leurs pluies grisâtres dans un ciel translucide. Une exposition dont il faut suivre le fil...
Du 24 octobre au 6 décembre à la Maison des Arts, de 15h à 18h
Vernissage le mardi 3 novembre à 18h30 Renseignements : Maison des Arts au 02 32 11 09 78
La Chapelle Saint-Julien du Petit-Quevilly www.petitquevilly.fr/sortirdecouvrir/.../chapelle.html
La Chapelle Saint-Julien du Petit-Quevilly
La chapelle Saint-Julien du Petit-Quevilly, construite vers 1160 au
manoir royal d'Henri II Plantagenêt, a conservé l'ensemble de
peintures murales du 12ème siècle le plus significatif de Normandie.
Ces peintures qui témoignent de la maîtrise des arts graphiques du
monde anglo-normand à cette époque étaient, il y a 25 ans dans un
état de péril grave. La municipalité du Petit-Quevilly, le Service des
Monuments historiques et l'Etat viennent de restaurer et rendre
accessible
au
public
cet
ensemble
exceptionnel.
La Chapelle Saint-Julien du Petit-Quevilly / Direction régionale
des affaires culturelles de Haute-Normandie. Service régional de
l'Inventaire ; réd. Claire Etienne-Steiner ; photogr. Denis Couchaux,
Christophe Kollmann, Yvon Miossec. - Rouen : Connaissance du
Patrimoine de Haute-Normandie, 1991. - 16 p. : ill. en coul. ; 30 cm.- (Images du Patrimoine, ISSN 0299-1020 ;
96). - ISBN : 2-9506014-0-5.- 5.34 €.
Le coin des curieux
Site d’artistes
www.christojeanneclaude.net
www.nikidesaintphalle.com Le Jardin des Tarots
www.villegle.free.fr
www.pierrehuyghe.com/
www.edouardsautai.com/
www.claudeleveque.com/
www.nogovoyages.com
www.missticinparis.com/
www.pignon-ernest.com/
www.laurentmalone.com/
www.georgesrousse.com/
www.jr-art.net
www.womenareheroes-paris.net
www.gouzou.net
www.controlman.ca
Site de villes et jardins
www.ville-lehavre.fr
www.ville-lehavre-tourisme.com/Le_Havre_jardins_suspendus_bassedef.pdf
www.musagora.education.fr/ (Jardins de Babylone)
www.rouen.fr › environnement › parcs, jardins
Sites artistiques
www.art-espace-public.c.la/
http://www.face2faceproject.com
NOGO VOYAGES
ABOUT / REPERAGES / PROJECTS
POSTCARDS FROM THE PARIS SUBURBS
Stéphane Degoutin, Alex Knapp, Gwenola Wagon, 2005-2009
Postcards for Paris Suburbs présente une vision de la région parisienne à rebours des images
d'une ville spectaculaire. Elles esquissent une forme de pittoresque contemporain à travers les
séries sur les centre commerciaux, l'habitat résidentiel, les ensemble de bureaux, les moyens de
transports collectifs, la vie quotidienne, etc.
Edition de 32 cartes postales, Nogo Voyages 2009.
Pour commander la série de cartes postales, il vous suffit d'envoyer un chèque à l'ordre de
"Stéphane Degoutin" de
- 15 € si vous habitez en Union européenne et Suisse
- 16,50 € pour le reste du monde
à l'adresse suivante:
Stéphane Degoutin, 38 rue Dunois, 75013 Paris, France.
Disparition des cartes postales de banlieue
On estime à cinq milliards le nombre de cartes postales représentant la Tour Eiffel, soit presque
une pour chaque habitant de la planète. Par contre, il est presque impossible de trouver une carte
postale récente représentant un lieu de la périphérie parisienne. Ces territoires sont aujourd’hui
sans images. Les seules qui circulent sont, dans la presse, alternativement des barres HLM qui
implosent et des voitures qui brûlent.
Même au Val d’Europe, l’une des périphéries ayant le plus de succès actuellement, il est
impossible de trouver la moindre carte postale de la ville. Nous inspectons systématiquement tous
les commerces susceptibles d’en vendre, en vain. Les seules cartes proposées sont génériques :
animaux, anniversaires, enfants… La vendeuse du tabac "Nuage et Plumes" du centre
commercial nous explique pourquoi : "C’est une région virtuelle. Personne n’achèterait des cartes
postales d’ici".
Les seules que nous trouverons sont, au Disney Store, deux vues de Disneyland.
Nostalgie du banal
Les cartes actuelles ne montrent que des attractions spectaculaires: Disneyland, le Stade de
France, la Défense… La disparition des lieux banals des cartes postales de banlieue est assez
récente: dix ou vingt ans tout au plus. Les cartes anciennes, bien plus nombreuses, montraient
souvent ces coins de rue ordinaires, qui n’étaient pas nécessairement beaux ou attrayants: une
rue pavillonnaire, un café-tabac... Comme n’importe quelle carte postale, elles servaient à dire:
"Je suis ici" et "Wish you were here".
Aujourd’hui, le visiteur d’Argenteuil ou de Champs-sur-Marne n’est plus submergé par le désir
d’envoyer à ses amis une trace de son passage.
Il faudrait inventer une carte postale susceptible de transmettre un nouveau message, plus
adapté au vécu contemporain ("Almost what you’d expect"?…).
Par définition (et à l’exception notable de Beverly Hills, Los Angeles) les banlieues résidentielles
ne se visitent pas. Elles ne se photographient pas non plus. Elles n’impressionnent pas la
pellicule. Lorsqu’ils s’attaquent au sujet, les photographes professionnels oscillent entre deux
genres tout aussi complaisants: le "pittoresque forcé" ou le "neutre terne".
La photographie est peut-être inadaptée pour montrer la ville diffuse, car ses formes – les
configurations physiques qu’elle prend – ont beaucoup moins d’importance que dans les centresvilles. La raison d’être des espaces périphériques n’est pas à chercher dans les monuments, les
bâtiments ou l’esthétique des espaces publics. Elle relève d’un mode de vie où les espaces privés
(l’habitat en premier lieu) ont plus d’importance (une série à venir de Postcards for Paris Suburbs
pourrait ne montrer que des intérieurs).
Le format de la carte postale permet de diriger le regard. La carte postale est toujours partielle.
Elle montre des stéréotypes. Elle en fabrique: c’est sa fonction. Elle "stéréotypifie" ce qu’elle
montre, en faisant passer la partie pour le tout. C’est une manière extrêmement efficace de
pointer du doigt quelque chose, de le désigner à l’attention d’autrui.
Les Postcards for Paris Suburbs ne montrent pas les curiosités cachées, beautés secrètes ou
éléments anecdotiques, mais tentent d’attraper au vol ce qui fait la périphérie, les principes sur
lesquels elle repose: les transports en commun, les embouteillages, les intérieurs, les cafés, les
systèmes de surveillance...: le banal et l’ordinaire d'aujourd'hui.
© Nogo Voyages Stéphane Degoutin Alex Knapp Gwenola Wagon. Contact
Les autres projets de NOGO VOYAGE :
ATTRACTIONS PÉRIPHÉRIQUES
Stéphane Degoutin, Gwenola Wagon, 2008-2009
Petit train tuning
VOYAGE IMMOBILE AU FORUM DES HALLES (MOTIONLESS TRAVEL)
VOYAGE IMMOBILE
2008-2009
Stéphane Degoutin, Gwenola Wagon, 2008
RANDOM GPS
Stéphane Degoutin, 2008
Francis ALŸS
Né en 1959 - Anvers Belgique
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La pratique artistique de Francis Alÿs trouve son inspiration dans le flux de la vie urbaine. Durant près de deux
décennies, Alÿs a sillonné les rues de Mexico et d’autres villes pour réaliser des œuvres d’art directement
connectées à la complexité du quotidien. L’artiste se sert de vecteurs aussi variés que la performance, le film, la
photographie, la vidéo et la peinture, pour engendrer des œuvres qui vont de l’intime au monumental. En
activant une large palette de stratégies esthétiques, allant du minimalisme au baroque, en passant par le
surréalisme et le conceptualisme, Alÿs met en scène des scénarios poétiques et politiques, toujours caractérisés
par une impression de cyclicité et d’irrésolution. C’est à travers ce flux constant que le sens se dévoile, par
strates, au spectateur.
L’installation Untitled (New York, September 2000), 2001, présente un plan fixe et serré, filmé en vidéo, de
gratte-ciels du Midtown Manhattan, depuis le World Trade Center. La vidéo est projetée dans un espace à
l’éclairage tamisé, associée à un canapé, une table couverte de vieux disques de jazz, une lampe et un tournedisque jouant des morceaux de boogie-woogie. Le spectateur est invité à s’asseoir dans ce décor domestique,
pour admirer cette vue urbaine, comme depuis une fenêtre. Alors que le regard est hypnotisé par les fins détails
architecturaux et l’alternance délicate de nuages et de lumière sur la surface des gratte-ciels projetés, la musique
transporte le spectateur vers une époque plus ancienne de l’histoire de la ville. En effet, le jazz et l’architecture
furent parmi les forces fondatrices de la modernité aux États-Unis. C’est pourtant Piet Mondrian, son voisin
hollandais, qui les a réunis pour la postérité dans ses célèbres peintures Broadway Boogie Woogie, 1942-1943,
et Victory Boogie Woogie, 1943-1944.
Il est cependant peu probable que l’œuvre d’Alÿs soit un hommage direct à la peinture de Mondrian ou à la
nature de la modernité américaine, même si les deux sont sans doute des éléments auxquels il s’intéresse. Ayant
étudié l’architecture et l’espace urbain, Alÿs a rapidement compris la fiction inhérente à la peinture. Celle-ci est
plutôt devenue, pour lui, un exercice conceptuel pour élaborer les récits d’un corps en plein mouvement dans le
temps et dans l’espace.
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De ce point de vue, Untitled (New York, September 2000) accepte les dimensions idéologique et politique de
l’architecture, en encourageant une impression inattendue de nostalgie, de fragilité et d’intimité. Philip Johnson
(1906-2005), l’un des architectes déterminants de la skyline new-yorkaise, a fait remarquer qu’on devait
considérer ses créations comme « l’espace perçu en tant que mouvement ». Si l’on considère Untitled comme
une évocation de la mutabilité inhérente de la forme en tant que force de vie universelle, alors la tendance
d’Alÿs à réfléchir de manière cyclique et non définitive prend un autre relief. Dans la démarche d’Alÿs, chaque
chose mène à une autre, il n’y a ni début, ni fin. Il n’y a pas de conclusions, ses projets nous laissent toujours
dans l’expectative. Cela n’est pas sans rappeler les ambitions ratées et pourtant grandioses de la pensée
moderniste, qui préféra la raison et la connaissance à la tradition et à l’ignorance, avec la ferme intention
d’améliorer la société, pour finir, aujourd’hui, dans un flottement incertain, sans direction claire.
Untitled réunit la chance et la connaissance, le monumental et l’intime, le poétique et le politique. Si la vidéo fut
filmée une année exactement avant la destruction des tours jumelles, qui a bouleversé le pays tout entier, Alÿs
l’a transformée en installation en 2001, montrant qu’elle fut très probablement conçue avec ce moment
historique à l’esprit. Untitled (New York. September 2000) est aussi une réflexion sur la vulnérabilité et le
caractère inachevé des grands récits de pouvoir et de modernité. Peut-être pour rappeler qu’en fin de compte,
tout est éphémère.
Katya García-Antón
Laurent MALONE
Transects 2001
Trois marches collectives documentées à travers Marseille, Photographies Laurent Malone
En 1992, dans le cadre de l’Observatoire, Laurent Malone avaient invité Dennis
Adams à réaliser dans l’espace de la ville de Marseille, un projet intitulé « Port of
view ». Position singulière pour un artiste, Laurent Malone jouait le rôle de simple
intermédiaire entre la ville et son hôte. Il guidait Dennis Adams, l’emmenait sur
différents sites que ce dernier photographiait. À partir de cette expérience, Dennis
Adams et Laurent Malone ont commencé à s’interroger sur cette position de
médiateur qu’ils n’avaient pas alors revendiquée comme part intégrante du
processus de travail. Selon un tout autre principe, et cette fois-ci à New York, ils
renouvèlent leur collaboration en 1997 avec JFK. Partis de Manhattan, les deux
hommes rejoignent en 11 heures de marche l’aéroport de JFK. Ils suivent
l’itinéraire le plus direct possible et photographient les zones qu’ils traversent,
partageant un seul appareil qu’ils se passent alternativement, opposant à chaque
cliché de l’un, une photo prise par l’autre, sans réglages, dans la direction
opposée. Définir un tel processus sur un tracé devait permettre de dépasser les
clivages imposés de l’espace urbain, et de rendre possible une analyse objective de
cet espace, tout en laissant une place à l’expression du photographe.
En mars 2001, dans le cadre de LMX étape 2 qu’il présente avec Claire Dehove au
Frac Paca, Laurent Malone invite Christine Breton (conservatrice), Elisabeth Dorier
Apprill (géographe) et Henrik Sturm (artiste) à organiser dans Marseille trois
marches collectives sur un itinéraire et selon une problématique de leur choix.
Dans la continuité des deux projets réalisés avec Dennis Adams, ces marches,
intitulées transects, ont pour objectif d’initier les participants à une lecture
réflexive de l’espace urbain. Initiateur du projet, Laurent Malone reprend
délibérément la position discrète de médiateur. Il est simplement celui qui invite à
marcher ensemble et à poser un regard sur la ville. Le terme de transect,
emprunté à la géographie, désigne une méthode qui consiste à analyser une
surface selon un tracé en ligne droite. Parce qu’il lui est apparu que cette méthode
s’apparentait instinctivement à sa propre pratique, notamment au principe mis en
œuvre dans sa traversée de New York, Laurent Malone a voulu faire se rencontrer
approches artistiques et outils scientifiques. À la photographie, se substituent
d’autres modes de description et d’interrogation mis en jeu par des discours et des
savoirs en prise directe avec les territoires traversés. Sur fond de projet euroméditerrané, Christine Breton a choisi d’évoquer les enjeux de l’interface ville-port
et de montrer, tout en parcourant l’espace portuaire en direction des quartiers
nord, comment cette relation s’illustre dans l’histoire et la situation actuelle de ces
quartiers, et comment le port détermine l’identité de la ville et le destin de ses
habitants. Elisabeth Dorier Apprill et Henrik Sturm ont proposé, dans une première
marche, d’explorer les quartiers sud. Il s’agissait pour eux, d’une part, de révéler
l’hétérogénéité cachée derrière l’image de quartiers « chics », d’autre part, de
mener une réflexion sur la fonctionnalité de l’habitat collectif et sur les pratiques
qu’elle induit. Pour la dernière marche, Elisabeth Dorier Apprill et Henrik Sturm ont
choisi de remonter le cours de l’Huveaune, petit fleuve traversant ces mêmes
quartiers, pour s’interroger sur la gestion de l’eau par la ville de Marseille. Chacune
des marches a rassemblé environ une vingtaine de personnes.
En tant qu’élément du dispositif de LMX étape 2, dont ils marquent la
contextualisation dans la ville qui l’accueille, les transects sont soumis à un
principe d’archivage. Les repérages tournés par Laurent Malone en mini dv
constituent la première pièce de l’ensemble des documents qui entourent les
transects. Empruntant seul chacun des itinéraires, Laurent Malone expérimente de
nouveaux moyens de représenter la marche et l’évolution dans l’espace urbain.
Jouant avec le programme 5’’ de sa caméra, il enchaîne une succession de plans
fixes, proche de la photographie, étapes contemplatives avec pour seul
mouvement le léger tremblement de l’image saisie à main levée. Sur les deux
autres parcours, il donne à sa déambulation un point fixe, où décompose en 5’’ le
temps de la marche et celui de la visée. Lors des transects, il filme et
photographie, attentif aux relations des protagonistes entre eux et au monde qui
les entoure.
BIBLIOGRAPHIE
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Décembre 2009
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Centre Georges Pompidou,
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200 Lieux insolites à travers le
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Du12 décembre 2009 au
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Essai sur les formes
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Sceren, CNDP, 2005
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historical and curious
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The pepin press 2005
A ciel ouvert, L’art
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Christophe Domino, SCALA,
2005
Œuvre et Lieu,
Essais et documents,
Anne-Marie Charbonneaux et Norbert
Hillaire
FLAMMARION 2002
Beaux-arts Edition, Richard
Texier, Œuvres récentes
L’art contemporain,
Christophe Domino, SCALA,
Centre G.Pompidou 2005
GRAFFITIART, n°8,
Oct, Nov, Déc, 2009
La Fontaine Stravinsky, Niki
de Saint Phalle et Jean
Tinguely, SCEREN, CNDP,
2006
Long Term Parking,
Armand, SCEREN, CNDP,
2006
Mythologie personnelles
L’art contemporain et l’intime
Isabelle de Maison Rouge,
SCALA, 2004
Nature, Art, Paysage
Gilles A. Tiberghien
Actes Sud, 2001
TDC La sculpture dans
la ville au XXème siècle
CNDP, 2001