créer et animer des réseaux en arts plastiques « territoires urbains
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créer et animer des réseaux en arts plastiques « territoires urbains
CRÉER ET ANIMER DES RÉSEAUX EN ARTS PLASTIQUES Bassin d’Éducation et de Formation Rouen gauche « TERRITOIRES URBAINS » Pistes pédagogiques Natacha Petit [email protected] ou [email protected] SOMMAIRE Introduction Définitions Pistes pédagogiques 1 Foule et multiplicité 2 Lumières artificielles 3 Espaces verts 4 Usines et zones industrielles 5 Photographies urbaines 6 Apocalypse 7 Mutations 8 Cartographie et plan 9 Itinérances 10 Voyage en ville 11 Architecture de fortune 12 Commandes publiques 13 In situ 14 Ville écran Propositions sollicitations Citations Cahier des charges du catalogue Ressources locales Arts de la rue et du spectacle Réseau communication locale Arts Plastiques Le coin des curieux Bibliographie Introduction L'Europe est aujourd’hui triomphalement urbaine. L’espace rural et les populations rurales s’amenuisent alors que se multiplient les villes, mégalopoles, communautés urbaines et technopoles. La ville prend forme par des urbanistes, architectes, aménageurs, sociologues, paysagistes. La situation urbaine est l’aboutissement d’une transformation qui a lieu au fil du temps. Pour saisir la nature et l’histoire de cette mutation qui s'accomplit, il suffit dans notre « civilisation de l’image » d’en montrer les séquences. La ville et la rue mènent un double jeu : elles montrent et cachent. Dehors, on affiche et on s'affiche. Dedans, on mène ses affaires, on vit privé. L'intime habite le ventre de l'architecture et les lieux collectifs comme les gares, cinémas, collèges, s'activent. La rue est un théâtre où les individus, mais aussi, la société toute entière, se donne en représentation. Pour la plupart de nos élèves du Bassin d’Éducation et de Formation Rouen gauche, la ville est la toile de fond de leurs vies. Les rues, les immeubles, les bâtiments sont familiers mais aussi parfois menaçants. Ils constituent le cadre non seulement de leurs interactions sociales mais aussi de quelque chose de plus sombre, plus violent. Les cités s'étendent et deviennent de plus en plus semblables au point d'être une entité tentaculaire. Quelles sont les conséquences de ce phénomène sur la manière dont ils appréhendent l’univers urbain et leur rapport au monde ? Quelle vision portent-ils de ces lieux si familiers que sont leur quartier, leur immeuble ou leur établissement ? Comment exprimentils leur relation à la ville ? La ville-accumulation est-elle un ensemble de souvenirs collectifs ? Se sentent-ils étranger à cet environnement ? Nous proposons alors de travailler à partir de cette réflexion commune portée sur les « Territoires urbains» et d’amener les élèves à proposer une réalisation plastique personnelle à partir de ces questionnements. Que ce soit au collège ou au lycée, nous favorisons de plus en plus la pratique des élèves du côté de la recherche, de l'exploration. Les élèves, en situation de problématiser un concept, tentent des réponses qui mettent en œuvre d'autres procédés que des réalisations bidimensionnelles. L'espace de la ville, du collège ou du lycée, de la classe peut alors devenir le lieu de réflexion et de création, composantes essentielle de leur questionnement. Le travail autour du projet personnel de l'élève l'oblige donc à tenir compte de ces nouveaux paramètres et de ces interrogations. Il leur faut trouver une cohérence dans l'ensemble de leurs recherches et leur proposer des pratiques diversifiées : l'installation, les formes provisoires et éphémères, la déambulation, la construction à partir d’objets de récupération, le ready made, l'action, le happening,... c'est avec les élèves une manière d'interroger l'espace urbain et décloisonner les champs d'activité. Définitions Dictionnaire historique de la langue française. Éd. Le Robert. TERRITOIRE n.m est emprunté au latin classique territorium « étendue sur laquelle vit un groupe humain » et en latin chrétien, « pays, paysage », dérivé de terra, terre dont une forme altérée à donner terroir. Le mot, avec ses variantes, terretoire, terratoire, teritore, territoire, est rare avant le XVIIIe siècle et se répand au XVIIIe s. (Montesquieu, Rousseau). Il désigne d’abord une étendue de terrain sur laquelle est établie une collectivité, spécialement qui relève d’une juridiction (1680), de l’autorité d’un État (1756). Aujourd’hui, il est employé en éthologie (XXe s.) à propos de l’espace qu’un animal se délimite et dont il interdit l’accès à certains animaux, sens employé par analogie en parlant des humains. Par métaphore, il correspond aussi à domaine, en parlant de ce qu’une personne considère comme sien, également en sciences et en philosophie. PAYS n.m est issu du latin médiéval pagensis, qui signifie proprement « habitant du canton ». Par la suite, le mot a pris le sens de « compatriote » et celui de « campagnard ». En français le mot s’est longtemps écrit païs, il désigne une région géographique habitée, plus ou moins nettement délimitée, et, selon des critères plus rigoureux, une division territoriale considérée des points de vue géographique et humain : dès La chanson de Roland (1080), il est employé pour désigner l’Espagne, la Barbarie (le Maghreb), la France. Dans une acceptation restreinte, pays recouvre la contrée, le territoire auquel on appartient, dont on est originaire, dont on a la charge, la partie, en particulier dans des expressions et locutions dont être bien de son pays (1611), péjorativement « être simple, naïf », sortie d’usage, du pays (1671) « du terroir dont on parle », avoir la maladie du pays (1718) étant remplacée par avoir le mal du pays. Par extension, le mot s’applique au domaine attribué à diverses réalités ou abstractions : en ancien français, il désigne ainsi l’enfer, dans doloros païs « pays de douleur » (1140) et, au XVIIIe siècle, il donne lieu à quelques emplois métaphoriques et allégoriques, comme le Pays du Tendre de Mlle de Scudéry, dont la carte est célèbre. ESPACE n .m . Est un emprunt du XII s. Au latin spacium « champs de course, arène », puis « espace libre, étendue, distance » et aussi « laps de temps, durée ». Le mot est d'origine obscure. -Espace, indifféremment masculin ou féminin en ancien et en moyen français, s'est introduit avec une valeur temporelle, la plus fréquente avant le XVIIIe s. (dans, l'espace d'un mois). -Espace reprend ensuite (v.1200) le sens de « surface déterminée, étendue » puis, en ne considérant qu'une seule dimension (1314), celui de « distance, intervalle », d'où l'allocution d'espace en espace de « distance en distance » et des emplois spéciaux en imprimerie (1680), où le féminin est conservée s'est conservé (une espace), puis en musique (1755) et récemment en journalisme (espace d'annonces). -Espace a eu aussi un sens figuré, « écart, différence ». Le mot se dit ensuite (milieu du XVIIIe s, Du Bellay) pour « étendue des airs » et pour « volume déterminé ». -C'est au XVIIe s. qu'il devient un terme scientifique (1647, Descartes) avec la valeur de « milieu dans lequel ont lieu les phénomènes observés », désignant en géométrie le milieu abstrait des phénomènes étudiés (1691). -Par extension du sens « étendues des airs », il est employé pour désigner l'espace céleste (1662, Pascal), acception sortie d'usage au pluriel (Les espaces), d'où au figuré (XVIIIe s.) espaces imaginaires « rêve, utopie » et l'expression se perdre dans les espaces imaginaires « se créer des idées chimériques » (av.1778). -Une valeur récente correspond à « moment, cadre» (une espace de dialogue). -Espace « étendue» est employé dans quelques expressions du XXe s : espace vital « territoire revendiqué comme indispensable », espace aérien (v.1960), espace vert, « lieu planté (parc, jardin) dans une ville ». Le mot est à la mode pour « lieu aménagé » (pour des manifestations spectacles, ...) Par extension du sens d ' « espace céleste », il désigne aussi au XXe s. le milieu extra-terrestre (la conquête de l'espace). -En physique, dans la théorie de la relativité, espace-temps (XXe s) se dit du milieu à quatre dimensions où quatre variables sont considérées comme nécessaires pour déterminer un phénomène. LIEU n. m. attesté en ancien français sous les formes loc. (Xe s . ) , leu (1050) puis lieu ( vers 1120) est issu du latin locus « lieu, place, endroit » qui sert à traduire le grec topos (topo; isotope, topique, utopie) et en a repris les sens techniques (médecine, littérature) et rhétorique. Locus a également reçu le sens figuré de « situation, rang ». Son étymologie n'est pas claire. Lieu, apparu avec son sens général de « portion déterminée d'espace », est aussi pris spécialement dans lieu saint (v.1150) « temple, église » dont le pluriel les lieux saints est attesté ultérieurement pour désigner les lieux de la vie de Jésus en Palestine. La plupart des sens du mot sont apparus au XVIe s. et en langue classique: il entre dans lieu public (v.1538) employé en géométrie. SITE n. m. attesté vers 1303, est issu du latin situs « position, situation », spécialement en parlant d'une ville, et « situation prolongée », d'où « état d'abandon, jachère », aussi « moisissure, rouille », «saleté corporelle ». Site est d'abord dit pour « place, emplacement ». Il n'est ré attesté qu'en 1347, puis en 1512, spécialisé depuis le XVIIe s. (1660, d’Aubigné, texte posthume ; site d'une place de guerre) au sens de « configuration d'un lieu, du terrain, où s'élève une ville, manière dont elle est située au point de vue de son utilisation par l'homme ». Par ailleurs, le français de la Renaissance a emprunté à l'italien sito le sens de « partie de pays considéré du point de vue pittoresque, de l'esthétique », valeur employée depuis le XVIe s. (1580, Montaigne) pour parler de la disposition générale des éléments d'un paysage. Au XXe s. le sens classique de « disposition esthétique d'un paysage » a été réactivé, par exemple dans protection des sites, site classé. Par ailleurs, site archéologique désigne tout lieu où s'effectuent des fouilles. Site propre (1965) « endroit réservé à la circulation des véhicules de transport en commun » un terme administratif. Par calque de l'anglo-américain site, le mot s'applique aux adresses du réseau Internet où l'on peut obtenir des informations. En arts plastiques : Comment savoir si c'est de l'art? Ed. BELIN ESPACE Il existe plusieurs types d'espaces: Espace en deux dimensions ou bidimensionnel. Sur un support en deux dimensions (espace littéral), il est possible de représenter la profondeur et l'espace (espace suggéré). L'artiste peut donner l'illusion que ce qu'il représente est en volume. Il peut également donner l'illusion que des volumes (des corps ou des objets) se trouvent à différents endroits dans cet espace suggéré, et cela sur une feuille de papier ou tout autre support. L'espace littéral est, quant à lui, l'espace physique (réel) offert par le support brut. On parle de l'espace littéral de la feuille de papier ou de d'espace plan. Cet espace limité possède des dimensions et une matérialité propre qui dépendent totalement du support. Espace en trois dimensions ou tridimensionnel. L'espace en trois dimensions est physiquement bien réel et les sculpteurs sont confrontés aux rapports de leurs œuvres avec cet espace. Il en est de même pour les architectes. L'espace suggéré est la profondeur représentée sur un support (papier, carton, toile, ...) par différents moyens comme la perspective, la succession des plans) Au sens général, l'espace est une étendue indéfinie, un milieu sans borne qui contient des étendues finies, superficielles ou limitées. C'est en arts plastiques le lieu d'investigation de l'artiste. Petit Lexique de l’Art Contemporain, Robert Atkins, ABBEVILLE PRESS In situ : une œuvre in situ est exécutée en fonction du lieu où elle est montrée, pour y jouer un rôle actif. Elle revêt souvent la forme de l’installation, mais peut se limiter à une intervention plus discrète de l’artiste, telle que l’apposition d’une plaque sur un mur, voire de quelques coups de pinceau seulement. La notion de dialogue entre l’acte artistique et son site, développé comme un artiste tel que Daniel Buren, a pris une extension particulière avec le Land Art. Installation : dans l’art contemporain, le mot installation désigne des œuvres conçues pour un lieu donné, ou du moins adapté à ce lieu. Ses divers éléments constituent un environnement qui sollicite une participation plus active du spectateur. Pour éviter les connotations statiques, certains artistes préfèrent parler de dispositifs. En règle générale, l’installation échappe au marché de l’art, même si on peut en avoir quelques unes exposées en permanence dans certaines collections de musées. Elles sont présentées pendant une courte période, puis démontées et ne subsistent plus que par des documents photographiques Land-art : le terme anglais de land-art s’est implanté dans le vocabulaire français alors même que les Américains le troquaient contre earth art. Il recouvre une tendance qui s’est dessinée dans la seconde moitié des années 1960 autour de deux préoccupations : le refus opposé à l’aspect de plus en plus commercial de l’art, et l’intérêt pour le tout nouveau mouvement écologique. Tous ces artistes interviennent directement sur le paysage et affrontent les éléments naturels. De manière générale, les représentants du Land-art exposent les photographies qui témoignent de leur travail intransportable par définition. Foule et multiplicité La ville est le lieu de l’innombrable et de la multiplicité. Les grandes cités d’aujourd’hui comptent plusieurs millions d’habitants, liés à l’afflux de population rurale attirée au XIXe siècle par la révolution industrielle et les « lumières » de la ville. Ce fleuve humain qui s’écoule dans les rues et ce phénomène de saturation est une source d’inspiration pour un grand nombre d’artistes à commencer par Gustave Doré qui publia en 1872 ses gravures londoniennes. La ville comme un creuset diabolique, dissout toute individualité. Les visages sont innombrables, la masse indistincte. La ville est l’œuvre des foules et des solitaires. Comment les élèves perçoivent-ils l’autre, les autres ? Dans sa quête de définition, sa comparaison à l’autre peut-elle être un révélateur ? Albert Birkle, Leipzigerstrasse, toile 1923 Frans Masereel, Planche extraite de La Ville, gravure, Paris, 1925 Edith Tudor Hart, Demonstration, South Wales, photographie 1935 Gordon Crocker, Couple en tenue de soirée, Picadilly Circus, London, photographie, 1936 Otto Dix, Rue de Prague, toile 1920 Lenz, Promenade sur le ring, Toile, 1900 James Ensor, La Mort pourchassant les citoyens, ou le Triomphe, 1892 Gary Winogrand, New York, photographie Gustave Doré, Asile pour les déshérités à East End, toile, 1870 Gary Winogrand, New York, photographie Sabine Delcour, photographie Théophile Steinlein, La Manifestation, toile, 1905 Gustave Doré, Traversée de Londres en train, 1872, esquisse Robert Doisneau, Les Deux Frères, 1934, photographie Lumières artificielles Les lanternes à huile, les torches, les chandelles, les bougies, la pyrotechnie, les lampadaires, la fée électricité… La maîtrise de la lumière est le signe de l’originalité technique du monde urbain et peut être, son « artificialité ». Cette diffusion de la lumière artificielle, liée à l’industrialisation, vient se mêler aux changements du mode de vie, du pouvoir et de la technique. Et avec la lumière, c’est le panorama urbain qui change. L’éclairage public multiplie les jeux d’ombres et de lumières, les sources de clarté. Il créé une nébuleuse d’étoiles, alignées ou distribuées de manière plus ou moins cohérente. Cette nouvelle réalité rencontre des courants artistiques : Fauvisme et Futurisme qui expriment un même intérêt au mouvement, à la densité des couleurs et des figures. Puis, sous un prétexte urbain, c’est la décomposition des rayons, le prisme des couleurs qui séduisent Robert et Sonia Delaunay. Avec les tubes et luminaires fluorescents, le Bauhaus rêve d’une autre architecture à travers l’éclairage. Grâce à la lumière des buildings, la séparation du dehors et du dedans s’efface et l’aspect formel du bâtiment trouve une nouvelle expression. La vision nocturne se substitue à celle du jour et redéfinit le paysage urbain. Comment les élèves perçoivent-ils l’espace urbain la nuit venue. Quel autre regarde porte-t-il sur lui ? Alain BUBLEX, Plan voisin de Paris (V2 circulaire secteur 20), 2008 Charles Lacoste, Café, la nuit à Bordeaux, 1896 Franz Radziwill, La Rue, 1928 Jacob Steinhardt, La Ville, 1913 André Devambez, La Charge, toile, 1902 Atkinson Grimshaw, Reflets sur la Tamise, toile, 1880 Lewis Baltz,, Piazza Sigmund Freud, 1989 Lionel Feininger, Ville au clair de lune, 1916 Carel Willink, Vue de ville, toile, 1934 Sonia Delaunay, Etude de la lumière, Boulevard Saint Michel, 1913 Louis Hayet, Fête foraine la nuit, toile, 1888 Pierre Jahan, Luna-park la nuit, Paris, Porte Maillot, 1933 Christian Schud, Rue en été, 1916 Alvin Coburn, Les quais de la Tamise, la nuit, gravure, 1905 Carl Saltzmann, Premier éclairage électrique de rue à Berlin, 1884 Robert Doisneau, Arcueil la nuit, photographie, 1946 Sonia Delaunay, Prismes électriques, toile, 1914 Espaces verts La végétation a toujours fait partie intégrante de l’espace urbain : les maraîchers, les jardins monastiques, royaux ou patriciens, les parcs paysagers, les squares… Mais la fréquentation des espaces verts au XIXe siècle était l’apanage de la haute société et aux plus populaires étaient les lieux de plaisirs jardinés. Les bois péri urbains, comme les jardins et squares, sont les lieux de promenades où se confrontent dans l’anonymat toutes les classes de la société, se rassemblent différentes générations et se socialisent les enfants. Si les élèves ont joués enfants dans ces squares, comment perçoivent-ils aujourd’hui ce poumon de verdure de l’espace urbain ? Arman, Long Term Parking, 1982, accumulation Fondation Cartier, Jouy-en-Josas Bernard Leitner, Le Cylindre sonore, 1987, jardin des Bambous, parc de la Villette Jean Dubuffet, L'arbre aux figures, 1988, Parc d'Issy les Moulineaux Charles Lacoste, Promeneurs dans un jardin public, toile, 1899 Claes Oldenburg, La Bicyclette ensevelie, 1990, Parc de la Villette, Paris Jean-Pierre Raynaud, 1000 pots bétonnés et peints pour une serre ancienne, 1986, FRAC Bretagne. Malcom Drummond, Au parc Saint James, toile, 1912 William Degouve de Nuncques, Nocturne au Parc Royal de Bruxelles, toile, 1897 Charles Marville, le Bois de Boulogne à Paris, photographie, 1858 Giono Severini, Printemps à Montmartre, 1908 Félix Vallotton, Jardins du Luxembourg, toile, 1895 Guiseppe Penone, Arbres des Voyelles, 1999, Paris, Jardins des Tuileries James Macintosh Patrick, The City Garden, 1940 Robert Irwin, Nine spaces, nine trees, 1983, Publics Savety Building Plaza, Seattle Robert Irwin, The Central Garden, 1997, Photographie du jardin du J.Paul Getty Museum Usines et zones industrielles Les peintres fascinés par la ville s’intéressent également à l’animation des faubourgs et des périphéries. Les toiles sont ponctuées de cheminées d’usines symbolisant le travail et non la pollution. La ville-champignon s’inscrit dans ce nouveau paysage qui a tant fasciné Van Gogh. Comment repérer les limites de la cité, cette clôture qui détermine les zones industrielles ? L’intrusion de l’usine, nouveau château fort hérissé de cheminées comme autant d’oriflammes, symbolise la modernité, la fièvre économique et la production. L’économie a investi le paysage. Comment l’élève perçoit-il cet autre visage de la ville ? Albert Renger-Patzsch, Paysage industriel de la Ruhr, photographie, 1930 Bert Hardy, En descendant vers la rivière Tyne, Newcastle, photographie, 1950 Christopher Nevinson, Le Chemin de Halage à Camdem Town, la nuit, 1912, toile Bernd et Hilla Becher, Fours à chaux, photographies, 1984-1994 Fernand Léger, Les disques dans la ville, toile, 1920 Claude Lévêque, Down the Street, 2008, 10ans du FRAC de Sotteville Juan Gris, Maisons à Paris, toile, 1911 Gino Severini, Le Train de banlieue arrivant à Paris, 1915 Frans Masereel, Planche extraite de l'ouvrage La Ville, Paris, 1925 Léopold Survage, Les Usines, huile sur toile, 1914 Mario Sironi, Paysage urbain, 1922 Maximilien Luce, Le Faubourg à Montmartre, 1887 Otto Möller, Les vacarme de la rue, Huile sur toile, 1920 Melvin Charney, Fragments de la ville oubliée, N6, 1984 Lyonel Feininger, Gasometer in Berlin Schöneberg, 1912 Théophile Steinlein, Paysages d'usines, Huile sur toile, 1895 Wassily Kandinsky, Ville industrielle, huile sur toile, 1912 Marianne Werefkin, Ville industrielle, huile sur toile1912 Yves Tanguy, Rue de la Santé, 1925 Photographies urbaines Depuis son invention, la photographie a changé notre perception au monde et a été l’instrument d’expression visuelle rapidement investi d’une mission scientifique, documentaire, archéologique et historique. La ville, modèle statique qui autorise des longs temps de pause, est devenue un des sujets de prédilections des photographes. Une des premières photographies de Daguerre en 1839 représente le boulevard du Temple à Paris. Grâce au négatif papier, la diffusion de l’image a lieu et la photographie apparait seule capable de suivre le rythme des transformations de la ville. Elle est la mémoire de tout ce qui donne un nouveau visage à la cité, et ainsi garde le souvenir des constructions éphémères, des manifestations. Dans la conquête du mouvement, la photographie est relayée, dès 1895, par le cinéma des frères Lumière : Tramways place des Cordeliers à Lyon, Arrivée d’un train en gare de La Ciotat qui traduisent l’effervescence de la ville. Entre les années trente et cinquante la place de la photographie urbaine est modeste avec la « photographie humaniste ». Puis, elle est tirée entre 2 pôles, le surréalisme avec Boiffard pour Nadja d’André Breton, et le cubisme qui exalte les structures métalliques de l’environnement moderne. En 1933, Brassaï publie Paris la nuit, sa vision poétique de la ville comme décor magique pour piéton rêveur. En 1956, Roland Barthes écrit Mythologies, Robert Franck photographie les États-Unis, William Klein publie New-York, un livre qui frappe avec la brutalité des mégalopoles, lui-même inspiré par Bill Brandt, pénétré de surréalisme et fasciné par la monumentalité des docks noirs de Londres. Dans les années 70, la vision insolente de Lee Friedlander et de Gary Winogrand montre l’anarchie des banlieues. Cette influence rejoint Henri Cartier Bresson Moscou, 1955. Devant la croissance exponentielle des mégalopoles modernes, la photographie interroge la société et nombreux sont ceux pour qui la ville devient l’occasion de constructions visuelles : Bernard Plossu, Gabriele Basilico, Jean-Philippe Charbonnier, … Proposer aux élèves de photographier leur ville, c’est leur permettre d’exprimer leur perception de l’espace urbain et donc leur perception au monde. Comment peut-il le questionner, le commenter et s’inscrire dans cet espace ? Alex Jordan, Sans-abris à Belleville, rue Julien Lacroix, 1987 Anonyme, La Cité de la Muette à Drancy, 1936 Charles Marville, Les Halles centrales à Paris, 1868 Alfred Stieglitz, Instantané à Paris, 1911 Bernard Plossu, Banlieue de Grenoble, 1970 Charles Marville, Percement de l'avenue de l'Opéra à Paris, 1877 Anonyme, Barricade, chaussée Ménilmontant pendant la Commune de paris, 1871 Bill Brandt, Novembre en banlieue, 1935 Charles Marville, Place de Vintimille à Paris, 1874 Anonyme, Chantier du métropolitain, place Saint Michel, Paris, 1907 Charles Marville, Boulevard Hausmann à Paris, 1876 Charles Marville, Vespasienne devant le théâtre de l'Ambigu à Paris, 1874 Elisabeth Lennard, Le mur de Berlin vus de l'Ouest, 1980 Eugène Atget, La Zone extramuros, Porte d'Ivry, 1910 Werner Mantz, Siedlung KölnKalkerfeld, 1930 Leonard Freed, La Cité de nudistes au Cap d'Agde, 1980 Francis Frith, Blackpool, la ville balnéaire, 1897 Gabriel Basiloco, Le Havre, les abords de la Maison de la culture, 1984 Henri Cartier Bresson, Bidonville à Nanterre, 1968 Joachim Bonnemaison, Le Très Grand Chantier de la ville, Cosmomorphose, 1993 René-Jacques, Zone d'habitat pavillonnaire à Forbach, 1950 John Davies, La Ville de Virgo, Espagne, 1992 Waldemar Titzenthaler, Reichskanzlerplatz, Berlin, 1909 Robert Demachy, Péniches sur le canal Saint Martin, Paris, 1916 Walter Benington, Sur les toits, 1903 Apocalypse Lors de la Première guerre mondiale, l’imagerie urbaine des artistes d’avant-garde témoigne de la corrélation entre la scène urbaine et les représentations d'apocalypse : Ludwig Meidner, Otto Dix, Georges Grosz … Les forces de destruction et les détails architecturaux s’y confrontent. La Seconde Guerre mondiale ajoute à la toponymie des lieux de guerre les noms de sites urbains. Guernica de Picasso ouvre cette liste en avril 1937, bouclée par Oradour-sur-Glane de Fautrier. L’allégorie, comme Rotterdam de Zadkine, ne s’impose pas pour les artistes qui évoquent les villes détruites et massacres perpétrés sur les populations urbaines, les noms des lieux absorbent à eux seuls le sens et le nom des œuvres. 2 164 pierres, monument contre le racisme, de Jochen Gerz, 1993, est une installation, à Sarrebruck, qui se réduit aux noms des localités allemandes où se trouvaient un cimetière juif, noms gravés sous la face enfouie des pavés. Cette démarche marque une étape dans la conscience collective et l’expression de l’indicible. Comment l’élève peut se saisir de l’évènement historique lié à la toponymie ? En quoi le nom de la ville induit-il l’œuvre ? Felix Nüssbaum, Les damnés, toile, 1944 Jacques Monory, Hommage à Caspar David Friedrich, 1975 Natalia Gontcharova, La Ville damnée, lithographie, 1914 Ludwig Meidner, Paysage Apocalyptique, 1913 Pablo Picasso, Mère avec enfant mort, étude préparatoire pour Guernica, 1937 Heinrich M.Davringhausen, La Guerre, toile, 1914 Tullio Crali, En piqué sur la ville, toile, 1939 Reggie Speller, Livraison du lait pendant les bombardements de Londres, 1940 Ludwig Meidner, Rue, encre, 1913 Léa Grundig, La Bombe atomique, dessin, 1948 Otto Dix, Crépuscule à Ypres, toile, 1918 Willi Beulter, Vue prise de l'Eglise de la Réconciliation, 1947 Ossip Zadkine, La Ville détruite, bronze, 1947 George Grosz, Explosion, encre, 1917 Mutation A travers ses mutations, ses transformations et ses bouleversements, passages à des états successifs, la ville se redéfinit. Tiraillée entre la bureaucratisation et la commercialisation à outrance, l’amoncellement des grands ensembles de tours et de barres et l’individualisme pavillonnaire des lotissements, vouée au culte du gigantisme et de la planification, la ville s’écartèle entre son centre et sa périphérie et développe ses propres pollutions. Un dialogue entre la ville et les artistes s’instaure. Cet échange entre créativité et ville apparait dans des œuvres et des interventions d’artistes qui se posent davantage comme témoins et acteurs que comme simples visionnaires : ils perçoivent et représentent la situation urbaine dans ses fonctionnements et dysfonctionnements, du rêve au réel. H.A. Schult, Laboratoire bio cinétique, collage, tech mixtes, 1972 Michel Down, Chemical Sunset, collage objets et peinture, 1986 Robert Combas, La Tour de Babel, 1990 Schulz-Neudamm, Affiche pour Métropolis de Fritz Lang, 1926 Horst Von Harbou, maquette simulant l'espace urbain de Metropolis, 1926 Miquel Navarro, La Ville, terre cuite et zinc, environnement, 1984 Umberto Boccioni, La ville qui monte, peinture, 1910 Maryvonne Arnaud, Tchernobyl, assemblage de tirages cibachrome, 1993 Patrick Tosani, Hauteville, Cibachrome 1983 Wolf Vostel, Basel in Beton, photographie aérienne de Bâle, crayon et plâtre 1970 Alain Blondel et Laurent Sully-Jaulmes, Photos constat triple ; l'image du temps dans le paysage urbain 1905 Idem, Place Victor Hugo, 1972 Giacomo Balla, Profondeurs dynamiques, fusain, 1912 Idem, Place Victor Hugo, 1993 François Kollar, Saint Etienne, photomontage, 1930 Gilbert et Georges, Flat Man, 1991, extrait Gerhard Richter, Paysage urbain, toile, 1969 François Schuiten, Panorama de la ville de Calvani; archéologie d'une cité imaginaire du cycle des Cités obscures. 1989 Gilbert Fatsenaekens, Essai pour une archéologie imaginaire, photo, 1984 Jean Dubuffet, Rues et immeubles de la ville, époxy peint au polyuréthane, 1969 Guergui Lakoulov, Métropole, huile, 1912 Anne et Patrick Poirier, Mnémosyme, la ville introuvable du silence, de la mémoire et de l'oubli, Bois collé, 1991 Jurg Kreienbühl, Les HLM de Nanterre, acrylique, 1968 Coop Himmelblau, Cities that beat like a heart, maquette plastique, bois, 1967 Cartographie et plan La dimension politique du lieu est rendue manifeste par les revendications territoriales. Des guerres éclatent au nom de la préservation ou de l'élimination de telle ou telle frontière. Frontières qui ne sont que des traces idéologiques laissées sur la terre. Certains artistes se consacrent à l'observation des conflits, d'autres s'interrogent sur ces limitations spatiales. D'autres encore s'intéressent à la cartographie (représentation codifiée d'un lieu) dans un espace représenté. Les cartes ont un impact visuel et une multitude d’aspects : panoramas avec hauteurs de montagnes et longueurs de fleuves, cartes marines ou du ciel, carte routière ou plan de métro, plans de cité médiévale ou cartes des époques préhistoriques… A travers la cartographie, c’est également des illustrations des perceptions du monde que l’on découvre. Amener les élèves à se questionner sur la notion de territoire et à la cartographie, c'est les amener à porter un regard sur tous les lieux du monde dont chaque nom est lié à une émotion, un évènement historique, l'inconnu, l'autre. Comment les élèves peuvent-ils questionner et se saisir de la carte ? Ancienne Cité Mexicaine, Germany 1865 Base africaine d'une carte du XVème s. Allemagne, 1895 Carte maritime de Constance, Roumanie, Grande Bretagne 1968 Carte de Chine, Chine 1984 Australian tree bark drawing, Germany, 1923 Carte Japonaise Carte de Paris Carte Japonaise Ancien Plan de Shanghai, Chine, France, 1888 Guillermo Kuitca, Torino, Acrylique sur toile, 1991 Carte de la Lune, Allemagne, 1881 Jasper Johns, Carte, huile sur toile, 1961 Mme de Scudéry, La Carte du tendre, XVIIème Plan du Parc Monceau, France, 1878 Paul et Jean de Limbourg, Homme zodiacal, Les Très Riches Heures du Duc de Berry, 1410-1416 Richard Long, Two walks, Dartmoor, carte et photographie, 1972 Pictographs by North of American Indians, USA Pierre Cordier, Topogramme d'une grande ville, 1992, chimigramme sur papier photo Plan d'une ville Tartare et chinoise, France 1884 Richard Texier, Eclipse de lune, 2006, acrylique sur toile Plan d'une ville japonaise Plan de Jérusalem d'un manuscrit du XIVème siècle, France 1884 Itinérances Si l’on regarde l’histoire de l’art - l’histoire des œuvres - sur une longue durée, l’on s’aperçoit que la question de la mobilité a été essentiellement traitée par les artistes à travers la figure de l’homme qui marche, de l’arpenteur. Cette figure peut prendre plusieurs visages : le piéton, le pèlerin, le manifestant, le flâneur, le pénitent…. Dès les années 1960 un certain nombre d’artistes ont fait du déplacement le moyen privilégié voire quasi exclusif de leur création. L’artiste britannique Richard Long se déplace dans les paysages de la planète en laissant des traces de ses marches. Hamish Fulton considère qu’il ne peut pas y avoir de travail artistique sans marche : « no walk, no work » proclame-t-il et fait de la mobilité le seul ferment de son œuvre qui peut prendre la forme de photos. A chaque fois c’est bien marcher qui devient un synonyme de créer. Mais si ces artistes investissent la nature, le paysage, les marcheurs plus contemporains font de la ville le théâtre exclusif de leurs périples. A la fin des années 1980 et au début des années 1990 sont apparus des marcheurs, des piétons, qui ont développé dans des territoires urbains des dérives, des flâneries, des déplacements à partir desquels ils ont élaboré un ensemble d’œuvres. On peut citer Francis Alÿs, de Gabriel Orozco ou du groupe d’architectes romains Stalker. Chez eux, marcher est un moyen artistique, politique d’interroger le monde tel qu’il va, de s’y insérer, de le transformer à partir d’actes, de gestes frappants. Ainsi la circulation devient ici l’autre nom d’une condition contemporaine dont ils sont poétiquement les explorateurs. Si l’on devait trouver des antécédents pour caractériser ces démarches - mot à utiliser dans tous ses sens - l’on pourrait citer la figure du flâneur baudelairien analysée par Walter Benjamin mais également la pratique de la dérive telle que les situationnistes l’ont mise en valeur. Comment les élèves peuvent-ils créer un parcours de flâneries ou une excursion artistique ? Comment, à travers ce cheminement, peuvent-ils montrer l’invisible ? Jiangxi Zhong Lu, Shangai, Thomas Struth, 1996 Laurent Tixador et Abraham Poincheval, L'inconnu des grands horizons, 2002 Lost in Translation, Sophia Coppola, 2004 Bojan Sarcevic, Sans titre, Bangkok, 2002 Royal de Luxe, Le Havre, 2006 Umberto Boccioni, Forces d'une rue, huile sur toile, 1911 Controleman, Collecteur Ranelagh, Londres, 2008 Stanley Cursiter, Ce qu'on éprouve en traversant la rue, huile sur toile, 1913 Voyage en ville La ville, lieu d’échange, lieu de communication : information, culture, consommation, dynamisme, mouvement, sont les fondements de la ville d’aujourd’hui. La mobilité caractérise les relations entre les villes, les quartiers, et devient la nature même de l’urbain. La multiplicité des moyens de transport permet l’extension de la cité et entraîne, par voie de conséquence, la division entre les centres et les périphéries. Le paysage urbain est de plus en plus marqué par tout ce qui concerne le déplacement des personnes. Les transports en commun permettent le nécessaire fonctionnement de la ville à travers ses quartiers et jusqu’aux banlieues tentaculaires, mais ils prennent une place importante dans l’espace et rythment la vie quotidienne par un incessant va et vient. Le mouvement des citadins, les rangés de véhicules, la vitesse du métro, la mécanisation sollicitent le regard des artistes qu’ils s’agissent des futuristes, des expressionnistes. Comment les élèves peuvent-ils caractériser ces « temps modernes » ? Quel regard porter sur ces axes de circulation et moyens de communication ? Aleksandra MIR, First woman on the moon, 1999 Captain Alfred Buckham, Le cœur de l'Empire, photo 1926 Aleksandra MIR, Plane landing # 07, 2008. Charles Ginner, Piccadilly Circus, huile, 1912 Gerardo Dottori, En vol au-dessus du pays à trois cents kilomètres à l'heure, 1930 Ergy Landau, Gare Saint-Lazare, 1934 Ernst Ludwig Kirchner, Nolendorfplatz, Berlin, 1912 Carlo Carrà, Piazza Del Duomo, huile, 1910 Fortunato Depero, Subway, la Foule aux trains souterrains, encre sur carton1930 Ernst Ludwig Kirchner, La Porte de Brandebourg, huile, 1929 Germaine Krull, trafic parisien, place de l'Etoile, photo, 1926 André Derain, Pont de Charing Cross, huile, 1906 Félix Nadar, Premiers essais de photographies aérostatiques de la Place de l'Etoile, 1858 Léonard Misonne, Le Trottoir mouillé, Bruxelles, photo, 1932 Les Frères Lumière, Tramway place des Cordeliers à Lyon, photogramme, 1897 Mario Sironi, Avion jaune avec paysage urbain, gouache, collage, 1915 Raoul Hausmann, Berlin, photographie, 1931 Victor Brauner, La Ville qui rêve, huile sur bois, 1937 Yves Tanguy, Rue de la Santé, huile sur toile, 1925 Edvard Munch, Rue de Rivoli, huile, 1891 Nikolaus Braun, Scène de rue à Berlin, huile, 1921 Fortunato Depero, Simultanéités métropolitaines, huile sur toile, 1946 Alexandre Bogomazov, Tram, 1914 Wassily Kandinsky, La Place Rouge, huile sur toile, 1917 Paul Géniaux, Grands boulevards sous la neige, photo 1900 Youri Pimenov, Le Nouveau Moscou, huile sur toile, 1937 Mario Sironi, Synthèse de paysage urbain, huile, 1919 Sante Monachesi, Descente en feuille morte sur Rome, 1940 Architectures de fortune Le Grand Architecte de l’univers et créateur de toutes choses est une image qui est devenue réalité : le monde est un grand bâtiment. Les avant-gardes ont rêvé sur ce thème, les constructivistes comme les artistes du Bauhaus, lieu d’enseignement et de conjugaison entre art et architecture dans l’Allemagne des années 20. Notre univers est construit, envahi par l’expansion d’une architecture ininterrompue. Notre paysage de la ville est une grande source d’inspiration pour les peintres, artistes et plasticiens. Les artistes qui ont pour démarche le bâti comme mode de développement de la forme dans l’espace, se nourrissent de l’architecture : modèle de travail et enjeu par rapport au réel. La sculpture abstraite a ouvert la voie aux réalisations actuelles qui sont à l’échelle de la ville. Elles sont libres de toutes contraintes : matériaux, échelles, économies, durées… Ces réalisations architecturales « attirent l’attention sur les failles » selon Dan Graham, deviennent hybrides entre manteau et maison comme Les Demeures d'Étienne Martin ou des architectures de fortune de Tadashi Kawamata. De manière ludique, recréer sa cabane ou châteaux précaires est pour l’élève le moyen d’interroger l’espace et la représentation d’une architecture improbable. Jordi COLOMER, Anarchitekton (Brasilia), 2004 Dan Graham, Projet de parc urbain, Cylindre en miroir n double-face dans un cube, installation sur le toit du Dia Center for the Arts, NY, 1981-1991 Jordi COLOMER, Anarchitekton (Osaka), 2004 Melvin Charney, Les Maisons de la rue Sherbooke, 1979 Tadashi Kawamata, Travaux des champs, Hanovre, 1997 Gordon Matta-Clark, Clivage, 1974 Tadashi Kawamata, L'Eglise détruite, à l'occasion de la Documenta 8 de Kassel, Allemagne, 1987 Commandes publiques En 1936, Jean Zay et Mario Roustan défendent leur projet de consacrer une partie du coût des constructions publiques à la « décoration monumentale ». L’idée aboutit avec l’arrêté du 18 mai 1951 qui rend obligatoire un programme de réalisation d’une œuvre d’art s’élevant au maximum à 1% du coût de la construction d’un ouvrage public financé par l’État. Ainsi « les communes, les départements et les régions doivent consacrés 1% du montant de l’investissement à l’insertion d’œuvres d’art dans toutes les constructions qui font l’objet de la même obligation à la charge de l’État » (loi du 22 juillet 1983). Réactualisée en 1993, cette loi est étendue à une quinzaine de ministères. Outre les expressions artistiques académiques (monuments aux morts), le design, le graphisme et le paysagisme sont désormais pris en compte par ce « 1% ». Ainsi, par ces biais, cette loi répond au triple objectif artistique (avec une étroite relation entre art et architecture), pédagogique et économique avec le soutien à la création. La culture est offerte à tous et le spectateur, dans sa déambulation quotidienne, n’a plus qu’à lever les yeux pour rencontrer l’œuvre. La ville est le lieu où l’œuvre se dévoile et s’expose. Comment faire connaître et découvrir aux spectateurs ces nouvelles formes d’art et comment l’élève appréhende-t-il cette rencontre ? Demander aux élèves d’intervenir dans un espace public revient à les interroger sur l’exposition, la monstration. Alain Séchas, Triplechaton, 1999, parvis du Centre culturel municipal du Safran, Amiens Arman, Consigne à vie, 1985, cour du Havre, gare Saint Lazare, Paris Arman, L'Heure de tous, 1985, bronze patiné, cour de Rome, gare Saint Lazare, Paris Alexandre Calder, Les Trois Pics, 1968, Grenoble, quartier de la gare Christo, Le Pont Neuf empaqueté, 1985, Paris Ben, Le Mur des mots, 1995, façade du Conservatoire national de musique de Blois. Daniel Buren, Les Deux Plateaux, 1986, Paris, PalaisRoyal Jules Dechin, Monuments aux morts à Lézardrieux. . Barbara Kruger, Picture this, 1998, béton et matériaux de construction, North Carolina Muséum of Art, Raleigh, Caroline du Nord Niki de St Phalle et J.Tinguely, La Fontaine Stravinsky, Paris, 1983 Hans Haacke, Et pourtant vous étiez les vainqueurs, 1988, Obélisque de Graz en Autriche. Jean Dubuffet, La Tour aux Figures, installée en 1988, 24m, Issy-les-Moulineaux Joseph Kosuth, Ex Libris, Champollion, 1989-1990, Figeac . Ousmane Show, La Bataille de Little Big Horn, 1998, Paris, la Passerelle des Arts. Jean-Luc Vilmouth, Cage de Lumière, 1985-1988, lycée professionnel Léon Blum, place de Pentacle Saint-Fons César, Le Pouce, 1988, bronze, 6m, Marseille Miro, Sans titre, 1980 esplanade de la Défense Paris In situ Le paysage du coin de la rue, celui qu’on ne regarde plus, ni lui, ni les gens qui l’habitent. Utiliser la rue comme sujet de l’image et comme lieu de la représentation est la démarche d’un grand nombre d’artistes issus de la scène alternative et de l’art du graffiti dans les rues. Les murs deviennent alors les lieux de l’art et l’œuvre est en communion avec l’espace de la ville. Pour Buren, la rue, avec ses tentations de consommation qui s’affichent, est un endroit de travail « favori, libre et gratuit ». L’artiste y voit un espace privilégié d’intervention, de travail in situ. C’est-à-dire à la fois dans le lieu et adapté au lieu, en réaction à lui. Ainsi, nous pouvons interroger l’élève sur la notion de lisibilité, de visibilité de l’œuvre, des œuvres qui deviennent lieux publics. Il s’agit alors d’amener l’élève à prêter attention non tant à ce qu’il regarde mais à la manière dont il regarde. Intervenir dans l’espace public c’est amener l’élève à jouer avec les capacités de perceptions des spectateurs, c’est l’interroger sur la place de l’œuvre dans l’espace public. Et comment les artistes transgressent-ils le cadre de leur discipline ? Christo, Reichstag empaqueté, projet pour Berlin, 1994 Ernest Pignon Ernest, Rimbaud dans Paris, 1978, photocollage Daniel Buren, Les Couleurs Sculptures, 1977, in situ drapeau sur 15 mâts, ici sur le magasin de la Samaritaine Neil Dawson, Globe, 1984, photographie prise pendant l'exposition les Magiciens de la Terre au Centre Pompidou Joël Hubaut, CLOM 2, La Place Rouge à Deauville, 1996, Manœuvre courant d'art Georges Rousse, Archigraphies, Seoul, 2000 Gabriel Orozco, île dans une île, 1993, photo cibachrome Invader, New York, 2009 Jérôme Mesnager à Ars-e n-Ré, île de Ré Jace, Gouzou, La Réunion, 2008 JR, 28mm, Women are Heroes, Action dans le bidonville de Kibera, Nairobi, Kenya, janvier 2009 JR, 28mm, Women are Heroes, Action dans la favela Morro da Providência, Rio, Brésil, août 2008 Ville écran La rue est comme un théâtre où la société toute entière se donne en spectacle sous des aspects variés. Déjà, Monet s’intéressait à ce regard de la rue pavoisée, La rue Montorgueil ou Le Balcon, les visions des futuristes italiens représentent la ville peuplée de formes, de sons et d’images. Car la rue est un espace « miroirique » et de projection. On y décèle les symboles de pouvoir, les images de la société de consommation, la société marchande, des idéogrammes routiers. L’espace, comme un écran, est le réceptacle des images, et la ville nourrit sa propre image des flux emmagasinés et diffusés pour alimenter la machine médiatique. Le monde urbain est tapissé, habillé d’images et se filme. Les caméras de surveillance fabriquent la mémoire permanente de la ville et la sédimentation des signes du quotidien. Ainsi, des affiches, graffitis « idéogrammes politicoéconomiques des bas-fonds urbains, écriture emblématique de nos préoccupations sociales, s’inscrivent dans les pages blanches de l’histoire », selon Jacques Villeglé, qui travaille sur les affiches qu’il récupère, lambeaux de la peau imprimée de la ville. Les élèves, au cœur de la ville, sont stimulés en permanence par les images, codes et représentations publicitaires. Comment peuvent-ils se saisir de ces « lambeaux de peau » afin d’exprimer leurs visions et perceptions de cet ensemble visuel ? Alain BUBLEX, Plan voisin de Paris (V2 circulaire secteur 13) - détail, 2008 Antonio Gallego, Les Demeures premières-La Borie, Affichage Pigalle, 1998 Ange Leccia, Arrangement Stroom HCBK, La Haye, 1994, Montage numérique photographie d'écran. Boyle Family, Etude de trottoir à bord métallique, 1985 Jacques de La Villeglé, L'Alphabet de la Guérilla, 1983, peinture à la bombe sur toile François Morellet, Sens dessus-dessous, New York, 1986, peinture murale Jacques de La Villeglé, Tapis Maillot, 1959, affiches lacérées sur toile Arman, Paysage urbain, 1968, accumulation de culasses de moteurs auto Krysztof Wodiczko, City Hall Tower, projection sur la tour de la mairie, Cracovie, 1996 Krystof Wodiczko, Projection les sansabri sur le Mémorial aux soldats et aux marins de la Guerre civile à Boston USA, 1986 Raymond Hains, La Palissade à la Soto, 1973 Paul Citroën, Metropolis, photomontage, 1923 Krysztof Wodiczko, Projection Hirschom Museum and Sculpture Garden, Washington, 1988 Kurt Schwitters, Prikken Paa I En, 1939, collage de papiers divers et tickets de métro Pierre Huygue, Chantier Barbès Rochechouart, Série des Posters, Paris, 1994 Citations « Je ne suis pas un artiste de la lumière. Je suis plutôt quelqu'un qui utilise la lumière comme matériau afin de travailler le médium de la perception ». James Turell « L’illumination d’un édifice public, en particulier d’une institution située au cœur de la ville, est un acte de parole qui doit encourager et aider une large majorité d’individus à participer au discours social de la cité. Idéalement, ces actes publics d’illumination aideraient les citoyens à se parler, et à rester sensibles aux vibrations de la ville ». Krzysztof Wodiczko « Les idéogrammes politico-économiques des bas-fonds urbains, écriture emblématique de nos préoccupations sociales s’inscrivent en filigrane dans les pages blanches de l’histoire ». Jacques Villeglé « Une ville ressemble à une animal. Elle possède un système nerveux, une tête, des épaules et des pieds. Chaque ville diffère de toutes les autres : il n’y en a pas deux semblables. Et une ville a des émotions d’ensemble ». John Steinbeck Extrait de La Perle. « L'homme aime tant l'homme que, quand il fuit la ville, c'est encore pour chercher la foule, c'est à dire pour refaire la ville à la campagne ». Charles Baudelaire, extrait de Journaux intimes « Dieu a fait la campagne et l'homme a fait la ville ». William Cowper Extrait de La Tâche. « C'est dans les villes les plus peuplées que l'on peut trouver la plus grande solitude » Jean Racine. « Cité-dortoir, cité poubelle, Nuit et brouillard, lumières artificielles, Dans nos intérieurs d'infinie solitude, On rêve d'ailleurs sous d'autres latitudes. » Louis Chédid Paroles de la chanson Mégalopolis Sollicitations Signer la rue Habiter le décor de la rue Il y a quelque chose dans la carte Cartographie de mon collège/lycée Paysage du coin de la rue Marquer son territoire Illuminer un édifice Les murs ont la parole La peau des murs La sédimentation de l’architecture Masquer le mur La ville écran Châteaux précaires Architecture de fortune Voyage en ville Promeneur solitaire Regard photographique de mon quartier Plongée / Contre-plongée Ville du futur Apocalypse urbaine Ville de lumière Décor magique pour piéton rêveur Fleuve humain Carte d’un quartier imaginaire Au cœur de la foule Voyage au centre du métro Périphérie-centre Limite-Hors limite Transfigurations nocturnes Regard sur la banlieue Fenêtre sur cour Musée imaginaire pour la ville L’empire des lumières Tour de Babel Ville fantôme Trace ta route Parcours en bus Territoire inconnu Voyage dans mon quotidien Un labyrinthe de chemins Relique d’un parcours urbain L’observateur du marché Espion du monde des consommateurs Dessiner son territoire Nouveau monde Habiller de ma demeure Un musée dans la ville Coin de verdure dans la cité Rouen by night (Sotteville, Elbeuf …) Cité-jardin Création de la nouvelle capitale Le règne de la circulation Plan de mon trajet L’éloge de la banlieue Les acteurs de la théâtralité urbaine Ville inquiète Constructions en hauteur Photomontage d’une construction habitée Métamorphoses de mon collège/lycée La rue en mutation Petit théâtre de ma rue Urbanisme de papier Vœux d’une société nouvelle La beauté nait de la rue Mutations urbaines Du projet au trajet Territoire culturel Concert industriel Lumière, son, couleurs : les instruments de l’art territorial Voyager sur place Vue à vol d’oiseau /Vue aérienne Travailler dans un lieu urbain en y laissant sa trace S’approprier intimement un lieu public Paysage urbain Montrer par des prélèvements, des enregistrements ou autres dispositifs votre parcours urbain Architecture utopique L’envers du décor Derrière les murs Montrer un morceau de ville / de rue Espace urbain ; lieu de l’art Construire un appareil de locomotion urbaine Inventer un nouveau monde Une figure surgit du mur Le récit d’une trajectoire L’univers sonore de la ville Passe muraille Identité territoriale Réalisez une architecture avec des matériaux de récupération Un geste qui marque Parcours dans la ville Potager urbain CAHIER DES CHARGES POUR LE CATALOGUE Itinéraires pédagogiques et réalisations d'élèves « Territoires urbains » Les Éditions d’à côté Pour réaliser cet ouvrage, quelques conditions sine qua non sont à respecter : - le texte de l’enseignant, qui explique la démarche qu’il a mise en place avec ses élèves, avec des commentaires d’élèves doit contenir 2000 caractères environ, tout compris. - 10 à 20 photos des réalisations d’élèves de bonne qualité. L’objectif est d’obtenir un ouvrage homogène et facile à mettre en page. Nous attendons de votre part un texte cohérent, traduisant votre itinéraire pédagogique avec vos élèves, sans coquille. Songez à le faire relire par une tierce personne avisée. Faites parvenir par mail, vos textes et photos à Estelle Bréhault et Karl Moro. Date limite : 1er mai 2010 Ressources locales Arts de la rue, arts du cirque Royal de Luxe www.zonelibre44.free.fr/royal_de_luxe.htm En septembre 93, au Havre, invité par Le Volcan, le Royal crée Le Géant tombé du ciel. Pour la première fois, raconter une histoire à une ville entière devient une réalité. Durant 1994, le spectacle sera en tournée à Calais pour l'ouverture du tunnel sous La Manche, à Nîmes, à Nantes, à Bayonne pour terminer par un adieu au Havre avec une histoire remaniée Le Géant tombé du ciel : dernier voyage Royal de Luxe a présenté son fabuleux nouveau spectacle La visite du Sultan des Indes sur son éléphant à voyager dans le temps dans le cadre de la célébration du centenaire de la mort de Jules Verne en 2005 par les villes de Nantes et d'Amiens. En 2006, le Sultan a poursuivi son voyage en France et en Europe en passant par Londres, Anvers, Calais et Le Havre VIVACITÉ Sotteville les Rouen www.vivacite.com/.../Le_Festival_Viva_Cite.php Né en 1990 pour renouer avec la tradition d'une culture sottevillaise populaire et riche, le festival des Arts de la Rue est un élément à part entière de l'identité de la ville, un temps fort particulièrement fédérateur. Viva Cité constitue une présence artistique riche, onirique et insolite pour les Hauts-Normands. Au carrefour du théâtre de rue, des arts plastiques, de la musique, de la danse et de la pyrotechnie, des déambulations rocambolesques et des arts forains ; des artistes venus du monde entier mettent la ville en effervescence pendant trois jours et deux nuits... L'occasion de questionner au delà des frontières physiques et culturelles une création contemporaine toujours plus innovante et festive Cirque Théâtre d’Elbeuf www.cirquetheatre-elbeuf.com 2, Rue Augustin Henry 76500 Elbeuf 02 32 13 10 49 La réouverture du Cirque-Théâtre d’Elbeuf marque la renaissance d’un patrimoine d’exception : un lieu unique en France. Sans équivalent dans l’univers du spectacle, le Cirque-Théâtre d’Elbeuf, construit en 1892, reste l’un des huit derniers cirques « en dur » visibles en France et le seul à posséder un espace scénique composé d’une piste circulaire et d’une scène de théâtre à l’italienne. Réseau communication local Station de tramway Saint-Julien Station tramway Boulevard Charles de Gaulle, 76140 Le Petit-Quevilly Un tramway nommé métro Le tramway de Rouen, appelé localement métro de Rouen, est un réseau de tramway circulant intégralement en site propre. Mis en œuvre par l'agglomération de Rouen, il dessert la ville de Rouen et quatre autres communes aux alentours (Petit-Quevilly, GrandQuevilly, Sotteville-Lès-Rouen et Saint-Etienne-du-Rouvray). Il s'agit donc de l'une des plus petites agglomérations françaises à être équipée d'un transport en commun urbain en partie souterrain. Arts Plastiques Musée de Louviers www.ville-louviers.fr/ville/musee/progr_expos.htm "GEORGES ROUSSE : ARCHIGRAPHIES" Du 03 octobre 2009 au 31 janvier 2010 Musée de Louviers Place Ernest-Thorel 27400 Louviers Tél. : 02 32 09 58 55 Photographies et Installations Vingt-six photographies, dont deux réalisées au musée de Louviers, donneront une lecture particulière de la relation de l’artiste avec l’architecture. Invité par le Musée de Louviers, Georges Rousse a choisi pour son travail d’investir deux salles désaffectées, situées au cœur de la structure : « la rotonde », ancienne bibliothèque du musée et le salon d’honneur. Ces deux créations qui jouent de l’anamorphose, un cercle et un carré, figures géométriques parfaites, ne sont visibles que du seul point de vue du photographe. Le spectateur qui pourra venir découvrir ces installations devra se placer à l’endroit précis où Georges Rousse a placé l’objectif de son appareil photographique pour appréhender les formes visibles sur ses tirages. FRAC de Haute Normandie www.frachautenormandie.org IDENTITÉ(S) / TERRITORIALITÉ(S) Du 12 décembre 2009 au 28 février 2010 Roy Arden, Lewis Baltz, Jean-Claude Bélégou, Didier Ben Loulou, Jean-Marc Bustamante, Dino Dinco, Georges Dupin, Anne-Marie Filaire, Andrea Keen, Guillaume Lemarchal, Zoe Leonard, Sophie Ristelhueber, Allan Sekula Le Fonds Régional d’Art Contemporain de Haute-Normandie s’est particulièrement attaché aux pratiques artistiques, notamment photographiques, qui portent un regard analytique ou critique sur les notions de territoire ou de géographie. Celles-ci nous montrent en effet que le paysage aujourd’hui, aussi naturel soit-il, n’est pas un espace neutre, mais un lieu de dépôts d’histoires culturelles ou individuelles, de mémoires sociales et collectives, ainsi que de savoirs constitués sur la sensation comme sur l’expérience directe et partagée des êtres, des choses et des sites. Aussi la collection du Frac Haute-Normandie s’en est-elle fait l’écho à travers l’acquisition d’œuvres de Jean-Claude Bélégou, Dino Dinco, Anne-Marie Filaire, Guillaume Lemarchal, Andrea Keen, Zoe Leonard et Sophie Ristelhueber. Dans ces photographies, le territoire y est le plus souvent vide, structuré seulement par des lignes d’horizon, des traces de frontières, des marques de passages, et quelques empreintes d’emprises ou de mémoires humaines. Il n’y a pas ici de lectures obligées, de reconnaissances immédiates, mais l’expression d’un doute, d’un trouble de la vision quant à notre capacité à décrypter notre réalité contemporaine et, au delà, à la comprendre. On y perçoit la présence du quotidien et celle des individus qui le traverse, l’impact des décisions collectives et leur absence. Et le paysage y est le plus souvent considéré comme un corps en mutation, comme un corps en souffrance dont l’artiste s’applique à en saisir les signes ou les blessures. Des œuvres de la collection du Frac Basse-Normandie (Didier Ben Loulou, Georges Dupin, Sophie Ristelhueber, Allan Sekula) et du Fonds National d’Art Contemporain (Roy Arden, Lewis Baltz, Jean-Marc Bustamante, Zoe Leonard, Anne-Marie Filaire, Sophie Ristelhueber) viennent compléter ce propos et enrichir celles de la collection du Frac Haute-Normandie. Visite commentée de l'exposition et rencontre avec les artistes le samedi 12 décembre à 14h Maison des Arts de Grand Quevilly www.ville-grand-quevilly.fr/.../maison-des-arts/12/ Maison des Arts FILANATURE - Brankica ZILOVIC-CHAUVAIN La nature en fils, c’est la vision que propose cette ancienne des Beaux Arts de Paris et Belgrade. Jeune artiste parisienne diplômée des écoles des Beaux-arts de Paris et de Belgrade, Brankica Zilovic a le fil pour substance de prédilection. Avec, elle tisse, trace et dessine des paysages énigmatiques. Avec une légèreté extrême, des nuages floconneux tout recouverts de neige répandent leurs pluies grisâtres dans un ciel translucide. Une exposition dont il faut suivre le fil... Du 24 octobre au 6 décembre à la Maison des Arts, de 15h à 18h Vernissage le mardi 3 novembre à 18h30 Renseignements : Maison des Arts au 02 32 11 09 78 La Chapelle Saint-Julien du Petit-Quevilly www.petitquevilly.fr/sortirdecouvrir/.../chapelle.html La Chapelle Saint-Julien du Petit-Quevilly La chapelle Saint-Julien du Petit-Quevilly, construite vers 1160 au manoir royal d'Henri II Plantagenêt, a conservé l'ensemble de peintures murales du 12ème siècle le plus significatif de Normandie. Ces peintures qui témoignent de la maîtrise des arts graphiques du monde anglo-normand à cette époque étaient, il y a 25 ans dans un état de péril grave. La municipalité du Petit-Quevilly, le Service des Monuments historiques et l'Etat viennent de restaurer et rendre accessible au public cet ensemble exceptionnel. La Chapelle Saint-Julien du Petit-Quevilly / Direction régionale des affaires culturelles de Haute-Normandie. Service régional de l'Inventaire ; réd. Claire Etienne-Steiner ; photogr. Denis Couchaux, Christophe Kollmann, Yvon Miossec. - Rouen : Connaissance du Patrimoine de Haute-Normandie, 1991. - 16 p. : ill. en coul. ; 30 cm.- (Images du Patrimoine, ISSN 0299-1020 ; 96). - ISBN : 2-9506014-0-5.- 5.34 €. Le coin des curieux Site d’artistes www.christojeanneclaude.net www.nikidesaintphalle.com Le Jardin des Tarots www.villegle.free.fr www.pierrehuyghe.com/ www.edouardsautai.com/ www.claudeleveque.com/ www.nogovoyages.com www.missticinparis.com/ www.pignon-ernest.com/ www.laurentmalone.com/ www.georgesrousse.com/ www.jr-art.net www.womenareheroes-paris.net www.gouzou.net www.controlman.ca Site de villes et jardins www.ville-lehavre.fr www.ville-lehavre-tourisme.com/Le_Havre_jardins_suspendus_bassedef.pdf www.musagora.education.fr/ (Jardins de Babylone) www.rouen.fr › environnement › parcs, jardins Sites artistiques www.art-espace-public.c.la/ http://www.face2faceproject.com NOGO VOYAGES ABOUT / REPERAGES / PROJECTS POSTCARDS FROM THE PARIS SUBURBS Stéphane Degoutin, Alex Knapp, Gwenola Wagon, 2005-2009 Postcards for Paris Suburbs présente une vision de la région parisienne à rebours des images d'une ville spectaculaire. Elles esquissent une forme de pittoresque contemporain à travers les séries sur les centre commerciaux, l'habitat résidentiel, les ensemble de bureaux, les moyens de transports collectifs, la vie quotidienne, etc. Edition de 32 cartes postales, Nogo Voyages 2009. Pour commander la série de cartes postales, il vous suffit d'envoyer un chèque à l'ordre de "Stéphane Degoutin" de - 15 € si vous habitez en Union européenne et Suisse - 16,50 € pour le reste du monde à l'adresse suivante: Stéphane Degoutin, 38 rue Dunois, 75013 Paris, France. Disparition des cartes postales de banlieue On estime à cinq milliards le nombre de cartes postales représentant la Tour Eiffel, soit presque une pour chaque habitant de la planète. Par contre, il est presque impossible de trouver une carte postale récente représentant un lieu de la périphérie parisienne. Ces territoires sont aujourd’hui sans images. Les seules qui circulent sont, dans la presse, alternativement des barres HLM qui implosent et des voitures qui brûlent. Même au Val d’Europe, l’une des périphéries ayant le plus de succès actuellement, il est impossible de trouver la moindre carte postale de la ville. Nous inspectons systématiquement tous les commerces susceptibles d’en vendre, en vain. Les seules cartes proposées sont génériques : animaux, anniversaires, enfants… La vendeuse du tabac "Nuage et Plumes" du centre commercial nous explique pourquoi : "C’est une région virtuelle. Personne n’achèterait des cartes postales d’ici". Les seules que nous trouverons sont, au Disney Store, deux vues de Disneyland. Nostalgie du banal Les cartes actuelles ne montrent que des attractions spectaculaires: Disneyland, le Stade de France, la Défense… La disparition des lieux banals des cartes postales de banlieue est assez récente: dix ou vingt ans tout au plus. Les cartes anciennes, bien plus nombreuses, montraient souvent ces coins de rue ordinaires, qui n’étaient pas nécessairement beaux ou attrayants: une rue pavillonnaire, un café-tabac... Comme n’importe quelle carte postale, elles servaient à dire: "Je suis ici" et "Wish you were here". Aujourd’hui, le visiteur d’Argenteuil ou de Champs-sur-Marne n’est plus submergé par le désir d’envoyer à ses amis une trace de son passage. Il faudrait inventer une carte postale susceptible de transmettre un nouveau message, plus adapté au vécu contemporain ("Almost what you’d expect"?…). Par définition (et à l’exception notable de Beverly Hills, Los Angeles) les banlieues résidentielles ne se visitent pas. Elles ne se photographient pas non plus. Elles n’impressionnent pas la pellicule. Lorsqu’ils s’attaquent au sujet, les photographes professionnels oscillent entre deux genres tout aussi complaisants: le "pittoresque forcé" ou le "neutre terne". La photographie est peut-être inadaptée pour montrer la ville diffuse, car ses formes – les configurations physiques qu’elle prend – ont beaucoup moins d’importance que dans les centresvilles. La raison d’être des espaces périphériques n’est pas à chercher dans les monuments, les bâtiments ou l’esthétique des espaces publics. Elle relève d’un mode de vie où les espaces privés (l’habitat en premier lieu) ont plus d’importance (une série à venir de Postcards for Paris Suburbs pourrait ne montrer que des intérieurs). Le format de la carte postale permet de diriger le regard. La carte postale est toujours partielle. Elle montre des stéréotypes. Elle en fabrique: c’est sa fonction. Elle "stéréotypifie" ce qu’elle montre, en faisant passer la partie pour le tout. C’est une manière extrêmement efficace de pointer du doigt quelque chose, de le désigner à l’attention d’autrui. Les Postcards for Paris Suburbs ne montrent pas les curiosités cachées, beautés secrètes ou éléments anecdotiques, mais tentent d’attraper au vol ce qui fait la périphérie, les principes sur lesquels elle repose: les transports en commun, les embouteillages, les intérieurs, les cafés, les systèmes de surveillance...: le banal et l’ordinaire d'aujourd'hui. © Nogo Voyages Stéphane Degoutin Alex Knapp Gwenola Wagon. Contact Les autres projets de NOGO VOYAGE : ATTRACTIONS PÉRIPHÉRIQUES Stéphane Degoutin, Gwenola Wagon, 2008-2009 Petit train tuning VOYAGE IMMOBILE AU FORUM DES HALLES (MOTIONLESS TRAVEL) VOYAGE IMMOBILE 2008-2009 Stéphane Degoutin, Gwenola Wagon, 2008 RANDOM GPS Stéphane Degoutin, 2008 Francis ALŸS Né en 1959 - Anvers Belgique La pratique artistique de Francis Alÿs trouve son inspiration dans le flux de la vie urbaine. Durant près de deux décennies, Alÿs a sillonné les rues de Mexico et d’autres villes pour réaliser des œuvres d’art directement connectées à la complexité du quotidien. L’artiste se sert de vecteurs aussi variés que la performance, le film, la photographie, la vidéo et la peinture, pour engendrer des œuvres qui vont de l’intime au monumental. En activant une large palette de stratégies esthétiques, allant du minimalisme au baroque, en passant par le surréalisme et le conceptualisme, Alÿs met en scène des scénarios poétiques et politiques, toujours caractérisés par une impression de cyclicité et d’irrésolution. C’est à travers ce flux constant que le sens se dévoile, par strates, au spectateur. L’installation Untitled (New York, September 2000), 2001, présente un plan fixe et serré, filmé en vidéo, de gratte-ciels du Midtown Manhattan, depuis le World Trade Center. La vidéo est projetée dans un espace à l’éclairage tamisé, associée à un canapé, une table couverte de vieux disques de jazz, une lampe et un tournedisque jouant des morceaux de boogie-woogie. Le spectateur est invité à s’asseoir dans ce décor domestique, pour admirer cette vue urbaine, comme depuis une fenêtre. Alors que le regard est hypnotisé par les fins détails architecturaux et l’alternance délicate de nuages et de lumière sur la surface des gratte-ciels projetés, la musique transporte le spectateur vers une époque plus ancienne de l’histoire de la ville. En effet, le jazz et l’architecture furent parmi les forces fondatrices de la modernité aux États-Unis. C’est pourtant Piet Mondrian, son voisin hollandais, qui les a réunis pour la postérité dans ses célèbres peintures Broadway Boogie Woogie, 1942-1943, et Victory Boogie Woogie, 1943-1944. Il est cependant peu probable que l’œuvre d’Alÿs soit un hommage direct à la peinture de Mondrian ou à la nature de la modernité américaine, même si les deux sont sans doute des éléments auxquels il s’intéresse. Ayant étudié l’architecture et l’espace urbain, Alÿs a rapidement compris la fiction inhérente à la peinture. Celle-ci est plutôt devenue, pour lui, un exercice conceptuel pour élaborer les récits d’un corps en plein mouvement dans le temps et dans l’espace. De ce point de vue, Untitled (New York, September 2000) accepte les dimensions idéologique et politique de l’architecture, en encourageant une impression inattendue de nostalgie, de fragilité et d’intimité. Philip Johnson (1906-2005), l’un des architectes déterminants de la skyline new-yorkaise, a fait remarquer qu’on devait considérer ses créations comme « l’espace perçu en tant que mouvement ». Si l’on considère Untitled comme une évocation de la mutabilité inhérente de la forme en tant que force de vie universelle, alors la tendance d’Alÿs à réfléchir de manière cyclique et non définitive prend un autre relief. Dans la démarche d’Alÿs, chaque chose mène à une autre, il n’y a ni début, ni fin. Il n’y a pas de conclusions, ses projets nous laissent toujours dans l’expectative. Cela n’est pas sans rappeler les ambitions ratées et pourtant grandioses de la pensée moderniste, qui préféra la raison et la connaissance à la tradition et à l’ignorance, avec la ferme intention d’améliorer la société, pour finir, aujourd’hui, dans un flottement incertain, sans direction claire. Untitled réunit la chance et la connaissance, le monumental et l’intime, le poétique et le politique. Si la vidéo fut filmée une année exactement avant la destruction des tours jumelles, qui a bouleversé le pays tout entier, Alÿs l’a transformée en installation en 2001, montrant qu’elle fut très probablement conçue avec ce moment historique à l’esprit. Untitled (New York. September 2000) est aussi une réflexion sur la vulnérabilité et le caractère inachevé des grands récits de pouvoir et de modernité. Peut-être pour rappeler qu’en fin de compte, tout est éphémère. Katya García-Antón Laurent MALONE Transects 2001 Trois marches collectives documentées à travers Marseille, Photographies Laurent Malone En 1992, dans le cadre de l’Observatoire, Laurent Malone avaient invité Dennis Adams à réaliser dans l’espace de la ville de Marseille, un projet intitulé « Port of view ». Position singulière pour un artiste, Laurent Malone jouait le rôle de simple intermédiaire entre la ville et son hôte. Il guidait Dennis Adams, l’emmenait sur différents sites que ce dernier photographiait. À partir de cette expérience, Dennis Adams et Laurent Malone ont commencé à s’interroger sur cette position de médiateur qu’ils n’avaient pas alors revendiquée comme part intégrante du processus de travail. Selon un tout autre principe, et cette fois-ci à New York, ils renouvèlent leur collaboration en 1997 avec JFK. Partis de Manhattan, les deux hommes rejoignent en 11 heures de marche l’aéroport de JFK. Ils suivent l’itinéraire le plus direct possible et photographient les zones qu’ils traversent, partageant un seul appareil qu’ils se passent alternativement, opposant à chaque cliché de l’un, une photo prise par l’autre, sans réglages, dans la direction opposée. Définir un tel processus sur un tracé devait permettre de dépasser les clivages imposés de l’espace urbain, et de rendre possible une analyse objective de cet espace, tout en laissant une place à l’expression du photographe. En mars 2001, dans le cadre de LMX étape 2 qu’il présente avec Claire Dehove au Frac Paca, Laurent Malone invite Christine Breton (conservatrice), Elisabeth Dorier Apprill (géographe) et Henrik Sturm (artiste) à organiser dans Marseille trois marches collectives sur un itinéraire et selon une problématique de leur choix. Dans la continuité des deux projets réalisés avec Dennis Adams, ces marches, intitulées transects, ont pour objectif d’initier les participants à une lecture réflexive de l’espace urbain. Initiateur du projet, Laurent Malone reprend délibérément la position discrète de médiateur. Il est simplement celui qui invite à marcher ensemble et à poser un regard sur la ville. Le terme de transect, emprunté à la géographie, désigne une méthode qui consiste à analyser une surface selon un tracé en ligne droite. Parce qu’il lui est apparu que cette méthode s’apparentait instinctivement à sa propre pratique, notamment au principe mis en œuvre dans sa traversée de New York, Laurent Malone a voulu faire se rencontrer approches artistiques et outils scientifiques. À la photographie, se substituent d’autres modes de description et d’interrogation mis en jeu par des discours et des savoirs en prise directe avec les territoires traversés. Sur fond de projet euroméditerrané, Christine Breton a choisi d’évoquer les enjeux de l’interface ville-port et de montrer, tout en parcourant l’espace portuaire en direction des quartiers nord, comment cette relation s’illustre dans l’histoire et la situation actuelle de ces quartiers, et comment le port détermine l’identité de la ville et le destin de ses habitants. Elisabeth Dorier Apprill et Henrik Sturm ont proposé, dans une première marche, d’explorer les quartiers sud. Il s’agissait pour eux, d’une part, de révéler l’hétérogénéité cachée derrière l’image de quartiers « chics », d’autre part, de mener une réflexion sur la fonctionnalité de l’habitat collectif et sur les pratiques qu’elle induit. Pour la dernière marche, Elisabeth Dorier Apprill et Henrik Sturm ont choisi de remonter le cours de l’Huveaune, petit fleuve traversant ces mêmes quartiers, pour s’interroger sur la gestion de l’eau par la ville de Marseille. Chacune des marches a rassemblé environ une vingtaine de personnes. En tant qu’élément du dispositif de LMX étape 2, dont ils marquent la contextualisation dans la ville qui l’accueille, les transects sont soumis à un principe d’archivage. Les repérages tournés par Laurent Malone en mini dv constituent la première pièce de l’ensemble des documents qui entourent les transects. Empruntant seul chacun des itinéraires, Laurent Malone expérimente de nouveaux moyens de représenter la marche et l’évolution dans l’espace urbain. Jouant avec le programme 5’’ de sa caméra, il enchaîne une succession de plans fixes, proche de la photographie, étapes contemplatives avec pour seul mouvement le léger tremblement de l’image saisie à main levée. Sur les deux autres parcours, il donne à sa déambulation un point fixe, où décompose en 5’’ le temps de la marche et celui de la visée. Lors des transects, il filme et photographie, attentif aux relations des protagonistes entre eux et au monde qui les entoure. 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Tiberghien Actes Sud, 2001 TDC La sculpture dans la ville au XXème siècle CNDP, 2001