Fadoq Montréal - Sport et Loisir de l`île de Montréal

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Fadoq Montréal - Sport et Loisir de l`île de Montréal
ARGUMENTAIRE LIVRE VERT
Le goût et le plaisir de bouger :
vers une politique nationale du
sport, du loisir et de l’activité physique
Par Christine Lécuyer, directrice générale
FADOQ – Région Île de Montréal
5 septembre 2013
Consultation montréalaise sur le projet de politique nationale du sport, du loisir et de l’activité physique
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ENJEUX ET RECOMMANDATIONS SPECIFIQUES AU LOISIR
Enjeux et pistes de solutions – Secteur personnes de 50 ans et plus
Les personnes de 50 ans et plus représentaient 37 % de la population québécoise en
2011. Cette proportion devrait atteindre 42 % en 2021. Le phénomène du vieillissement
ira donc en s’accélérant au cours des prochaines décennies. Compte tenu que les
statistiques de l’état de la situation de la nouvelle politique s’arrêtent aux adultes de 44
ans, je désire affirmer ici que « la vie ne s’arrête pas à 44 ans » et que la pratique de
loisirs constitue une voie privilégiée d’amélioration tant de la qualité de vie que de la
santé physique et mentale des personnes de 50 ans et plus.
Rester actif et en santé par le loisir
La nouvelle politique en matière de sport, loisir et activité physique met une emphase
marquée sur le volet actif et le sport d’élite. Nous croyons qu’il faut être plus inclusif et
reconnaître les bienfaits associés à la pratique des activités de loisir en groupe ou
individuellement. Les aînés d’aujourd’hui pratiquent autant le tennis et le ski de fond,
qu’ils optent pour la marche en solitaire ou qu’ils jardinent. La nouvelle politique devrait
ainsi statuer clairement sur l’importance d’offrir des occasions de loisirs qui soient
favorables à la santé et au développement personnel des personnes aînées. Il faut
reconnaître que les activités physiques et de loisirs sont un excellent antidote contre la
maladie, développent les capacités physiques et combattent l’isolement sociale. En
conséquence, les personnes âgées actives peuvent rester plus longtemps dans leur
milieu de vie et prendre soin d’elles-mêmes. Quelles que soient les activités pratiquées,
en groupe ou en pratique libre, l’expérience du loisir chez les aînés répond à un besoin
fondamental à la qualité de vie.
Pistes de solution

Reconnaître les bienfaits des activités récréatives, culturelles, scientifiques et
sociales sur la santé et le développement personnel des personnes aînés.

Favoriser le développement des infrastructures de plein air dans l’offre de loisir pour
les aînés (voies cyclables, sentiers de randonnée, autres).
Les aînés, un groupe non homogène
Il est important de considérer que les aînés sont des citoyens à part entière qui désirent
être perçus plus par leur vitalité que par leurs limites. Nous connaissons tous des
personnes exceptionnelles qui à un âge avancé font rougir les plus jeunes qui tentent de
les suivre dans un sport. Notons, l’Équipe Énergie Grise FADOQ inscrite au Grand Défi
Pierre Lavoie qui roule 7 000 km du printemps à l’automne en affichant un palmarès
enviable chez les 60 ans et plus. Le défi de la nouvelle politique est de pouvoir s’ajuster
aux besoins et aux désirs des aînés, à leur forme physique, à leur degré de mobilité ou
à leur capacité de payer. Les baby-boomers n’ont pas les mêmes besoins que les
personnes de 75 ans et plus. Pour certains, le loisir fournit une nouvelle identité à la
retraite - je joue au golf, au tennis, je jardine, je vais au théâtre, je me suis inscrit à un
club de marche, etc. Pour d’autres, des mesures d’accessibilité au loisir doivent être
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impérativement
considérées
pour
qu’ils
puissent
y
avoir
accès,
comme
le
développement d’activités de loisir dans certains milieux de vie des aînés ou la création
d’entente en transport avec le Service de transport de Montréal pour se déplacer.
Pistes de solution

Tenir compte des besoins et désirs des personnes de 50 ans et plus dans l’offre
d’activités de loisir.

Offrir davantage d’occasions de formation et d’apprentissage aux activités en loisir.

Encourager la création d’activités en loisir dans les milieux de vie des aînés
(résidences, CHSLD).

Adapter le transport vers les centres sportifs ou de loisirs.

Appuyer les différents acteurs dans leur offre en loisir pour les 50 ans et plus.
Le bénévolat
Comme la politique le mentionne, le bénévolat est essentiel. Cependant, il faut aller plus
loin et reconnaître le profil des bénévoles actifs. Un grand nombre de bénévoles au
Québec sont âgées de 50 ans et plus. Une raison de plus pour vouloir garder les
personnes aînées en forme. La participation sociale des aînés représente un enjeu
incontournable dans la société actuellement. Si le travail permet de s’identifier
socialement, l’engagement bénévole est source d’identité et de bien-être.
Pistes de solution

Favoriser la circulation de l’information en matière de possibilités de bénévolat en
loisir.

Encourager le bénévolat et la valorisation des compétences des aînés.
En conclusion
Le fait que les aînés ne soient pas spécifiquement identifiés dans les orientations de la
nouvelle politique est un autre aspect qui nous force à constater que les aînés ne sont
pas reconnus ou pris en compte à titre d’acteurs dynamiques de la société. Nous
sommes portés à croire que les loisirs pratiqués par ceux-ci ne seront pas considérés à
leur juste valeur lorsqu’il s’agira d’attribuer les ressources nécessaires dans l’objectif que
le Québec devienne une des nations les plus en forme.
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QUESTIONS DE LA CONSULTATION
En 2011, le Québec comptait plus d’aînés (1,3 million) que d’enfants de 0-15 ans (1,2
million). Le phénomène de vieillissement de la population, déjà observable, ira en
s’accélérant au cours des prochaines décennies, selon Statistiques Canada.
Considérant que le Québec est la 2e nation au monde qui connaîtra un vieillissement
important de sa population, c’est donc en tant que représentant du secteur aîné que je
désire répondre aux questions spécifiées dans le Livre vert.
1.
Comment définissez-vous une nation en forme?
Être en forme signifie être en bonne santé ou en bonne condition. Pour améliorer sa
santé il faut bouger, selon l’Organisation mondiale de la santé. En conséquence une
« nation en forme » est une population qui incorpore l’activité physique et intellectuelle
dans ses habitudes quotidiennes, à travers des activités sportives, scientifiques,
culturelles et de loisirs.
2. Quelle cible devrait-on atteindre d’ici 10 ans?
D’ici 10 ans, il faut rendre cette politique plus inclusive et reconnaître les bienfaits
associés à la pratique de loisirs récréatifs et culturels. D’ailleurs, pour pratiquer les loisirs
culturels, scientifiques ou intellectuels, les gens doivent être actifs à la base. Cette forme
de loisir doit être reconnue comme essentielle dans la notion de québécois en forme et
en meilleure santé physique.
De plus, il serait important que la Politique nationale du sport, du loisir et de l’activité
physique s’arrime à la Politique sur la prévention en santé et mieux-être de la personne.
Dans 10 ans, si on soutient la pratique du sport, du loisir et de l’activité physique, nous
devrions constater, chez les personnes aînées, une diminution de la pression sur le
système de la santé et ainsi envoyer un message clair aux générations montantes les
inspirant à adopter une vie physiquement active pour vivre en santé.
3.
Partagez-vous les fondements, la vision et les valeurs proposées dans le Livre
vert?
On constate à la lecture du Livre vert que la nouvelle politique ne propose aucune
orientation spécifique pour les aînés comme elle le fait pour les jeunes et les athlètes de
haut niveau. Les statistiques présentées s’arrêtent à la tranche d’âge 18-44 ans. Et les
50 ans et plus alors? Il est important de considérer que les aînés font partie de la même
société que les jeunes, ils sont des citoyens à part entière. Nous connaissons tous des
personnes qui à un âge avancé font rougir les plus jeunes qui tentent de les suivre dans
un sport. Notons entre autres, l’Équipe Énergie Grise FADOQ inscrite au Grand Défi
Pierre Lavoie qui roule 6 000 à 7 000 km du printemps à l’automne; pensons aux aînés
qui participent à différents marathons (42 km) ou semi-marathons (21 km), entre autres.
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La vision de moderniser la politique nationale du sport et du loisir et de l’étendre jusque
dans les CHSLD doit inclure un cadre de référence adapté pour une clientèle
grandissante à mobilité réduire. Par exemple, la création de « jardins thérapeutiques »
dans les CHSLD devrait être considérée comme une pratique d’intervention permettant
de faire bouger les personnes en perte d’autonomie. Différents travaux de recherche, en
Europe surtout, démontrent que ces jardins thérapeutiques apportent une structuration
de l’espace, un enrichissement sensoriel, une stimulation cognitive, une diminution du
stress, de l’angoisse et une amélioration de l’autonomie des résidents. Ne recherche-ton pas dans la pratique de l’activité physique, l’amélioration de notre qualité de vie et de
notre bien-être ?
Le Livre vert semble majoritairement axé sur l’activité physique dite dynamique. Nous
croyons qu’il faut aussi considérer les bienfaits des activités récréatives, culturelles,
scientifiques et sociales qui sortent les aînés de leur solitude et de leur isolement.
4.
Parmi les 4 enjeux, quel est, selon vous, celui qui est prioritaire ?
Les aînés ne forment pas une couche homogène. Le défi de la nouvelle politique est de
pouvoir s’ajuster aux personnes, à leur forme physique, à leur niveau de mobilité, à leur
niveau d’isolement et à leur capacité de payer. Ainsi, l’accessibilité nous semble le
principal enjeu.
Le fait que les aînés ne soient pas spécifiquement identifiés dans les orientations de
cette politique, nous porte à croire que les loisirs pratiqués par ceux-ci ne seront pas
considérés à leur juste valeur lorsqu’il s’agira d’attribuer les ressources nécessaires –
financières, matérielles, humaines - dans l’objectif que le Québec devienne une des
nations les plus en forme.
Nous croyons fermement à l’accessibilité universelle permettant ainsi à toute personne
l’utilisation identique et similaire des services offerts à l’ensemble de la population,
quelques que soient ses capacités et son autonomie.
5.
Y a-t-il d’autres enjeux importants?
De façon concrète, la présence du loisir, récréatif comme sportif, est essentiel pour
assurer une qualité de vie adéquate pour l’ensemble de la population, tout comme les
revenus, le logement, l’alimentation, la socialisation, l’appartenance, la sécurité et la
santé. Un politique pour tous les âges s’imposent.
La concertation et la coresponsabilité exigent des mandats et des rôles bien définis
entre les organismes du milieu afin de favoriser un meilleur rayonnement de l’offre de
services.
6.
Quels sont les défis à relever pour mieux promouvoir les activités physiques,
récréatives et sportives?
Une campagne d’information et de prévention de lutte contre l’inactivité physique
permettrait de contrer la sédentarité qui influence le risque de maladie. L’activité
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physique ne se réduit pas au sport, elle comprend aussi l’activité physique dans la vie
de tous les jours, à la maison, au travail, dans les transports et au cours de loisirs non
compétitifs.
Pour mieux promouvoir les activités physiques, récréatives et sportives nous croyons
qu’il est essentiel de sortir des sentiers battus, de favoriser une réelle concertation
gouvernementale ayant une influence directe sur l’aménagement urbain, les transports,
les politiques au travail, l’éducation, la culture, la santé...
Nous avons besoin d’une promotion des activités physiques qui doit concerner toutes
les tranches d’âge tout en tenant compte de situations spécifiques ou de lieux de vie
pour cibler des campagnes d’information et d’action. Par exemple, au niveau des
jeunes, à l’école et dans les activités extrascolaires; pour les adultes au travail; pour les
personnes âgées dans leur vie quotidienne.
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