L`avenir des résidences secondaires dans l`Oise
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L`avenir des résidences secondaires dans l`Oise
La population étrangère : des acquéreurs à ne pas négliger Pour l’Oise, la clientèle étrangère constitue un réel potentiel qui pourrait permettre de relancer le marché des résidences secondaires dans le département. D'une part, ces acquéreurs sont de plus en plus nombreux. Selon la SAFER, en 2003, ils représentaient environ 15% des acheteurs de maisons de campagne en France. Si les Néerlandais, qui représentent 10% de cette clientèle, les Belges 5% et les Allemands 3% sont des clients importants, les Britanniques les surpassent largement, constituant 69% de la clientèle étrangère. D’autre part, l’Oise bénéficie d’atouts importants pour qu’ils acquièrent leur maison de vacances dans le département : le Tunnel sous la Manche, directement relié à l’A16 ou encore la présence de l’aéroport de Beauvais-Tillé. Et même si pour le moment son développement est encore limité, l’aéroport pourrait permettre à des acheteurs de différentes nationalités de venir acquérir une maison secondaire dans le département. Les résidences secondaires : une problématique à traiter dans le contexte actuel de pénurie de logements. Dans le contexte actuel de crise du logement, cette croissance du nombre de résidences secondaires pose un problème profond qui repose sur la répartition très inégalitaire du parc de logements. Sans pour autant dénigrer ce marché, l’engouement croissant pour les résidences secondaires a pour inconvénient majeur de relancer la hausse des marchés fonciers et immobiliers, rendant de plus en plus difficile la réalisation de projets sociaux. Car, quand des gens s’achètent une deuxième, voire une troisième maison (notons tout de même que 160 000 ménages possèdent plus de 5 logements, ce qui constitue un parc de un million de logements), dans le même temps, en France, 100 000 personnes sont sans abris, 1,3 millions demandes de logement social ne sont pas satisfaites et trois millions de personnes sont mal logées. Bibliographie : « Résidences principales : 10% de plus qu’en 1990 », Anne EVRARD, Insee Picardie Relais n°78, 2000 ; « Face à la flambée des prix, où acheter », Benjamin MASSE-STAMBERGER, L’Express, avril 2004 ; « Le vrai coût d’une résidence secondaire », Dossier Familial, juin 2004 Sites Internet : www.insee.fr ; www.fnaim.fr Directeur de la publication : Alain DE MEYERE Réalisation – impression : DDE de l’Oise Bld Amyot d'Inville BP 317 - 60021 Beauvais Cx ml : dde-oise @equipement.gouv.fr Réalisation Groupe Geovision Service de l’Aménagement, de l’Urbanisme et de l’Environnement France Poulain Cellule Prospective Fabienne Clairville (03 44 06 50 81) ml : [email protected] Direction Départementale de l'Equipement de l'Oise n°27 - décembre 2005 L'avenir des résidences secondaires dans l'Oise A la fin des années soixante, la France comptait un peu plus d’un million de résidences secondaires sur son territoire. Aujourd’hui, ce sont plus de trois millions de ces résidences qui ont fleuri sur l’Hexagone, représentant 10% du parc immobilier total. C’est un Français sur dix, et près d’un Francilien sur cinq, qui en possède désormais une. Mais, cet engouement pour les résidences secondaires n’est pas seulement le fait de la population française. En effet, depuis quelques années de plus en plus d’acquéreurs sont d’origine étrangère. Britanniques en tête, ils sont nombreux à être séduits par nos paysages et nos demeures de charme. A tel point que les prix ont véritablement flambé. Selon Robert Levesque, directeur des études à la fédération nationale des sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (SAFER) : « En huit ans, les prix ont été multipliés par deux ». Aujourd’hui, il faut compter en moyenne 140.000 euros pour acquérir sa résidence secondaire. Si la demande est forte sur l’ensemble du territoire, elle est toutefois répartie de manière inégale entre les différentes régions. Les régions côtières du Sud et de l’Ouest de la France sont effectivement les plus attractives. La Picardie, quant à elle est l’une des régions possédant le moins de résidences secondaires. C’est dans le département de l’Oise, où de plus en plus de Franciliens deviennent propriétaires de résidences principales, que le nombre de résidences secondaires diminue le plus rapidement. A l’heure où la population parisienne y acquiert de plus en plus de résidences principales, a-t-on encore de la place pour des résidences secondaires dans l’Oise ? Unediminutiondu nombre de résidencessecondaires dans l'Oise résidences secondaires de la Picardie ne représentaient que 5,1% de son parc immobilier. Aucun autre pays en Europe ne possède sur son territoire autant de résidences secondaires que la France. Alors que 10% de son parc immobilier est concerné, la proportion tombe à 4% en Belgique et en Italie, et à 2% en Irlande. Les rêves de bicoque ou de moulin à retaper ayant été facilités par la mise en place des réductions du temps de travail, la demande et les prix se sont envolés. Les biens, quant à eux se font de plus en plus rares et les bonnes affaires sont de plus en plus difficiles à trouver. Dans l'Oise, plus de résidences principales mais moins de résidences secondaires Au sein de la Picardie, c’est dans le département de l’Oise que la baisse du nombre de résidences secondaires est la plus importante, avec une diminution de 26% entre 1990 et 1999. Parallèlement, le nombre de résidences principales au sein du département ne cesse d’augmenter. Cette hausse des résidences principales et baisse simultanée du nombre de résidences secondaires, peuvent s’expliquer par l’augmentation conjointe du phénomène de la périurbanisation et du desserrement des ménages franciliens. Toujours moins de résidences secondaires en Picardie Entre 1962 et 1975, ces maisons de vacances, tout comme les résidences principales, avaient connu un véritable essor du fait d’une situation économique en expansion et du développement des loisirs. Cela correspondait également, essentiellement pour les résidences principales à l’accession par la génération « baby boom » à des logements indépendants. Le phénomène de la périurbanisation remonte aux années 1970 avec le début de l’engouement pour la campagne et la hausse des prix des logements et des terrains. La population francilienne s’est alors mise en quête d’un environnement agréable, d’un cadre de vie préservé et de prix abordables afin de pouvoir acquérir son propre logement. Au même moment, débute le phénomène de décohabitation qui se caractérise par une baisse du nombre moyen d’habitants par résidence principale et donc par une augmentation de la demande en logements. L’Oise, limitrophe de l’Ile de France, est l’un des départements les plus concernés par ces phénomènes. Aujourd'hui, avec les régions du Nord-Est de la France (Nord-Pas-de-Calais, Alsace…) et celles du Bassin Parisien (Ile-de-France, ChampagneArdenne, Centre…), la Picardie est l’une des régions les moins bien dotées en matière de résidences secondaires. Avec seulement une résidence secondaire pour vingt habitants, la région est effectivement bien loin de la moyenne nationale. C’est également elle qui, en l’espace de neuf ans, a perdu la plus grande proportion de ce type de résidences (-16%). En 2005, les 42 942 Evolution du taux de résidences secondaires en France, en Picardie et dans l'Oise Pourcentage de résidences secondaires 12 10 8 6 4 2 0 Année 1968 1975 France 1982 1990 Picardie 1999 2004 Oise Définitions de l’Insee : - Les résidences principales : logements occupés de façon permanente et à titre principal par un ménage. Les résidences principales comprennent essentiellement les logements ordinaires (maisons individuelles, logements dans un immeuble collectif), mais aussi les logements-foyers pour personnes âgées, les fermes, les pièces indépendantes, louées, sous-louées ou prêtées à des particuliers, les chambres meublées dans les hôtels et les garnis, les constructions provisoires et les habitations de fortune. - Les résidences secondaires : logements utilisés pour les week-ends, les loisirs ou les vacances. Sont également classés en résidences secondaires les logements meublés (ou à louer) pour des séjours touristiques. Ceux-ci se conjuguant, la demande en logements, et donc en résidences principales n’a cessé et ne cesse, de croître dans l’Oise. Il s’ensuit deux conséquences qui peuvent permettre d’expliquer la diminution des résidences secondaires dans l’Oise. D’une part, certains ménages qui souhaitaient s’installer dans le département ont changé la destination de leur logement secondaire pour en faire une résidence principale. D’autre part, du fait de l’augmentation de la demande en logements toujours plus forte et de la hausse des prix, certaines résidences secondaires ont été louées ou revendues à des résidants nouvellement installés dans l’Oise. Car de plus, acquérir une résidence secondaire a un coût : hors le prix d’achat, se dresse toute une série de frais annexes comme un deuxième abonnement à EDF et au service de l’eau, une deuxième assurance habitation, des taxes foncière et d’habitation, ainsi que des frais d’entretien et de travaux qui peuvent être importants. Posséder sa résidence secondaireest donc un véritable luxe. Dans le même temps, on assiste à un autre phénomène : celui de l’amélioration des infrastructures routières et ferroviaires ainsi que celle des conditions de transport, qui viennent modifier les habitudes de déplacements de la population. Aujourd’hui, la notion de durée a pris le pas sur la notion de distance. C’est le temps nécessaire pour arriver dans sa maison de vacances qui compte, et non plus la distance kilométrique. Le développement du TGV a donc permis, principalement à la population parisienne, d’acquérir une résidence secondaire dans le Sud de la France, où elle peut se rendre ne serait-ce que le temps d’un week-end. En effet, il faut seulement 2h30 pour rejoindre Avignon depuis Paris et seulement 3h pour se rendre à Marseille, alors qu’il faut encore deux heures pour aller passer des vacances sur la Côte picarde. Dans un tel contexte, il est aisé de comprendre pourquoi la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur compte 17,5% de résidences secondaires et celles du Languedoc Roussillon 23,3 %. Plus dépaysant, plus ensoleillé et plus rapidement accessible, la possibilité a été offerte à la population francilienne la plus aisée de posséder son mas provençal ou sa villa sur la Côte d’Azur. Dans l'Oise, des potentialitésà exploiter La campagne de plus en plus attractive Dans l’Oise, même si le nombre de résidences secondaires ne cesse de diminuer, le département dispose d’un réel potentiel pour inverser la tendance. En effet, avec l’attrait croissant pour la campagne, la saturation de certains territoires, et l’augmentation de la clientèle étrangère, de nouveaux acquéreurs de résidences secondaires pourraient bien chercher leur maison de vacances dans l’Oise. Certes, les régions côtières et ensoleillées restent les plus courues, mais l’intérêt porté à la campagne et au terroir profond est grandissant. Les chaumières normandes ou encore les maisons en pierres traditionnelles de l’Oise deviennent, elles-aussi, des biens précieux et recherchés. Du fait de l’attrait pour le monde rural mais aussi de la flambée des prix sur le littoral français, une partie de la demande se reporte sur l’intérieur des terres. C’est plus de 60% des maisons de vacances qui s’y situent désormais. Selon l’Insee, près de 250 000 personnes ont acheté durant ces dernières années une résidence secondaire dans des zones éloignées de toute ville. Philippe Prevel, administrateur de la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM) témoigne : « Des départements comme la Creuse, le Cher, l’Yonne ou encore la Nièvre, autrefois jugés peu attrayants, font désormais l’objet d’une demande importante ». C’est également le cas du département de l’Oise car c’est précisément le calme et parfois le peu d’activités de ces régions que les Parisiens surmenés viennent chercher. Si la proximité de la région parisienne s’est révélée dans un premier temps négative quant au nombre de résidences secondaires dans l’Oise, la situation pourrait évoluer. En effet, de plus en plus de cadres, fatigués et stressés par la vie quotidienne francilienne, et n’ayant pas forcément la possibilité ni les moyens d’acquérir leur villa sur la Côte d’Azur, investissent dans les départements voisins de l’Ile de France pour pouvoir venir rapidement. Une autre tendance est actuellement en progression celle liée à l'investissement dans sa maison secondaire à la campagne pour pouvoir venir travailler au calme. Le développement des nouvelles technologies, comme Internet offre en effet la possibilité de venir travailler dans un îlot rural. Les départements à proximité de la capitale, comme l’Oise, sont recherchés dans la mesure où ils permettent si nécessaire de retourner rapidement sur Paris. Avoir sa résidence secondaire à la campagne permet également de venir s’y installer au moment du départ à la retraite.