n° 15 - Chambre régionale d`agriculture Midi
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BULLETIN DE SANTE DU VEGETAL Arboriculture - Action pilotée par le Ministère chargé de l'agriculture, avec l’appui financier de l’Office national de l'eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto 2018. mai 2014 CERISIER Drosophila suzukii : Dégâts observés dès les variétés précoces. ESPECES A PEPINS Tavelure :Eencore quelques risques de projection lors des prochaines pluies. Carpocapse : début du pic des pontes et tout début des éclosions G1. Feu bactérien : sortie de symptômes ; à surveiller. POMMIER Puceron lanigère : Intensification de la migration sur bois de 1 an. Puceron cendré : Quelques repiquages. Oïdium : Période de risque. Cécidomyie : Début de la G2. POIRIER Psylle : Période d'éclosions. KIWI PSA : Risque de contamination lors des pluies. PRUNIER Carpocapse des prunes : Fort risque d'éclosions en cours. Cochenille lécanines : Pontes en cours, pas d'essaimage encore observé. PECHER Oïdium : Fin du risque. Fusicoccum : Remontées de symptômes. CERISIER Mouche de la cerise : Début du vol. Pourriture / monilioses : Risque en cours sur fruits. TOUTES ESPÈCES Pou de San José : Début de l'essaimage imminent. Tordeuse orientale :Fin de la G1. Acariens : Remontées de populations en prunier. ANNEXE : Note nationale BSV - Xylella fastidiosa Directeur de publication : Jean-Louis CAZAUBON Président de la Chambre Régionale d'Agriculture de Midi-Pyrénées BP 22107 – 31321 CASTANET TOLOSAN Cx Tel 05.61.75.26.00 – Fax 05.61.73.16.66 Dépôt légal : à parution ISSN en cours MIDI-PYRENEES n°15 20 BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL – ARBORICULTURE N° 15 DU 20 MAI 2014 – Page 1/6 C E F E L F RUITS À PÉPINS • Tavelure (Venturia inaequalis) Le risque tavelure dépend de : – l'importance de la « projection » : à chaque pluie, seules les spores à maturité sont projetées. Ce nombre de spores projetées dépend du stock initial de spores (inoculum) et du pourcentage de spores à maturité lors de cette pluie, – l'importance de la « contamination » : en fonction des conditions d'humectation du feuillage et des températures, un nombre plus ou moins grand de spores vont germer et contaminer le végétal (courbes de Mills, Angers...). On estime en pratique qu'il peut y avoir contamination dès que : durée d'humectation de la végétation (en heure) x température (en °C) > 130. D'après nos modèles de prévision, la maturité des spores serait de l'ordre de 0,05 % par jour avec les températures actuelles. Les dernières pluies n'ont provoqué que de faibles projections sur nos suivis biologiques. Selon nos modèles, nous arriverions sur la fin de la période de projection. Évaluation du risque : risques de faibles projections lors des prochaines pluies. • Feu bactérien (Erwinia amylovora): Le feu bactérien peut provoquer, sur pommier et poirier, des nécroses et des dessèchements de fleurs, de fruits et de brindilles. La production d'exsudat sur les organes atteints est caractéristique. Il y a un risque si le végétal est sensible (floraison, pousse active, blessure...) et si: – les températures maximales sont supérieures à 24°C – ou si les températures maximales sont supérieures à 21°C et associées à des températures minimales supérieures à 12°C. Évaluation du risque : risque en parcelles contaminées si pousse active et conditions climatiques favorables. • Tordeuses de la pelure Capua (Adoxophyes orana) Le vol est en cours. Évaluation du risque : Période de vol . Seuil de nuisibilité : 5% de bouquets atteints • Cécidomyie des feuilles (Dasineura mali, Dasineura pyri) Les cécidomyies des feuilles sont de petites mouches qui pondent dans les feuilles encore enroulées. Les larves (asticots), par leur salive, provoquent un gonflement de la feuille qui reste enroulée. Au terme de leur développement (15 jours en moyenne), les larves se laissent tomber au sol pour se nymphoser. 3 à 5 générations peuvent se succéder dans la saison. Sur notre réseau de parcelles, nous observons une reprise du piégeage sur un certain nombre de postes qui semble indiquer le début du second vol. Évaluation du risque : absence de risque. • Carpocapse des pommes (Cydia pomonella L.) Le carpocapse des pommes et des poires hiverne au stade larve diapausante, dans un cocon, sous les écorces ou dans le sol. Les adultes de 1ère génération émergent généralement peu après la floraison des pommiers et les femelles pondent sur les feuilles ou les jeunes fruits. La durée entre la ponte et l'éclosion est d'environ 90° jours en base 10. Sur notre réseau, le vol de carpocapse a démarré le 22 avril. Selon nos modèles, nous serions actuellement au début du pic des pontes (23% des pontes au 20/05) et au tout début des éclosions. Les éclosions devraient s'intensifier à partir du 30 mai. Évaluation du risque : début du pic des pontes. Seuil de nuisibilité : plus de 5 piégeages par semaine (les pièges ne fonctionnent pas en secteur confusé). BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL – ARBORICULTURE N° 15 DU 20 MAI 2014– Page 2/6 C E F E L 11 P OMMIER • Stades phénologiques Basculement (). • Oïdium (Podosphaera leucotrichia) L'oïdium passe l'hiver dans les bourgeons sous forme mycélienne. Au printemps, les pousses issues de ces bourgeons contaminés sont recouvertes d'un duvet blanchâtre (attaques primaires). Des contaminations secondaires se produisent ensuite sur jeunes pousses à partir de ces foyers primaires en fonction des conditions climatiques. On observe des pousses oïdiées sur des parcelles contaminées l'an passé. Forte pression sur les parcelles non traitées cette année. Évaluation du risque : Période de risque. • Black rot (Sphaeropsis malorum) Des conditions chaudes (>24°C) et humides entre la floraison et le stade petit fruit sont favorables aux contaminations primaires. Les variétés les plus sensibles sont Chanteclerc, Fuji et Gala. Évaluation du risque : risque si pluie et températures favorables. • Pucerons Le puceron cendré du pommier (Dysaphis plantaginea) hiverne sous forme d'œufs d'hiver. Les femelles fondatrices, issues de ces œufs d'hiver, vont donner des colonies de pucerons (virginipares aptères) aptes à se reproduire très rapidement. Ils pourront causer de gros dégâts, dès la floraison, avec un enroulement et une crispation du feuillage, le blocage et la déformation des fruits ainsi que la déformation des pousses. ✔ Le puceron lanigère (Eriosoma laginerum) hiverne sous forme larvaire sur les anfractuosités de l'écorce, au collet et sur les racines. Il migre sur le bois de l'année dans le courant du printemps. On observe quelques repiquages de puceron cendré et une intensification de la migration du puceron lanigère sur bois de l'année. Aphélinus mali (parasitoîde du puceron lanigère) : on observe la présence d'adultes Évaluation du risque : Période de risque en cours pour le puceron cendré et le puceron lanigère ✔ Seuils de nuisibilité : Puceron vert migrant : 60% de bouquets occupés Puceron cendré : dès présence • Mineuses cerclées et marbrées (Leucoptera scitella, Phyllonorycter blancardella): Les mineuses sont de petits lépidoptères (6 à 8 mm) qui pondent sur les feuilles. Les larves se développent en mineuses dans la feuille ; on note 3 à 5 générations par an. En cas de très fortes attaques, on peut observer des chutes de feuilles. Sur notre réseau de piégeage, le vol a démarré depuis le 21 avril. Evaluation du risque : période de vol en cours. P OIRIER • Psylle du poirier (Cacopsylla pyri) On observe une intensification des éclosions; Évaluation du risque :période d'éclosions en cours. • Tavelure (Venturia pirina) Comme la tavelure du pommier, la tavelure du poirier peut également se conserver sous forme conidienne dans de petits chancres sur rameaux. En absence de suivi spécifique pour la tavelure du poirier, nous utiliserons les données tavelure pommier pour établir une évaluation de risque. BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL – ARBORICULTURE N° 15 DU 20 MAI 2014– Page 3/6 C E F E L 11 • Puceron mauve (Dysaphis pyri) Le puceron mauve du poirier hiverne à l'état d’œufs souvent au niveau des bourses. Les fondatrices donnent naissance à des femelles aptères comme le puceron cendré. Évaluation du risque : La période de risque a démarré avec le début des éclosions des fondatrices. Seuils de nuisibilité : présence. K IWI • Stades : début floraison sur Hayward. • Pseudomonas Syringae Actnidiae (PSA) Cette bactériose est en recrudescence notamment depuis l'hiver dernier. Elle se développe très rapidement sur kiwi jaunes et sur les variétés précoces, entraînant des mortalités de branches, d'arbres voire de parcelles entières. La variété Hayward est moins sensible, mais on peut y observer des dégâts, sur plants mâles surtout mais également sur certaines plantations. On observe actuellement quelques symptômes sur fleurs (nécroses brunes) et sur feuilles (taches) sur certaines parcelles. Évaluation du risque : risque de contamination lors des périodes pluvieuses. P RUNIER • Stade phénologique N o m b re m o y e n d 'a d u lte s p a r p iè ge s Noyau durci sur les variétés japonaises. 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0 • Carpocapse des prunes (Cydia funebrana) Le carpocapse des prunes hiverne sous forme de larves diapausantes dans les fissures de l'écorce des arbres ou dans le sol. Les adultes de première génération apparaissent dans le courant du mois d'avril et les femelles commencent à pondre sur les jeunes fruits dès lors que la température crépusculaire dépasse 14°C. Le 1er vol décroit doucement. D'après le modèle nous sommes au début du pic des éclosions (45% des pontes, 35% des éclosions). Évaluation du risque : Fort risque d'éclosions en cours. • Puceron vert du prunier (Brachycaudus helichrysi) Le puceron vert du prunier hiverne sous forme d’œufs d'hiver. Les femelles fondatrices, issues de ces œufs d'hiver, vont donner des colonies de pucerons (virginipares aptères) aptes à se reproduire très rapidement. Le puceron vert du prunier peut véhiculer des viroses. La situation est globalement assez saine en parcelles. ON observe cependant quelques remontées en pruniers domestiques principalement. Évaluation du risque : A surveiller vu les quelques foyers signalés. • Maladies du feuillage (Rouille, Pseudomonas, Xanthomonas) Les printemps pluvieux favorisent plusieurs maladies du feuillage en prunier : les pruniers domestiques sont sensibles à la rouille, les pruniers japonais sont sensibles au Xanthomonas et au Pseudomonas. En prunier japonais, on observe des taches bactériennes et des criblures en parcelle. Évaluation du risque : La période à risque est en cours. BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL – ARBORICULTURE N° 15 DU 20 MAI 2014– Page 4/6 C E F E L 11 P ÊCHER • Stade phénologique Le durcissement du noyau est généralisé. • Oïdium L'oïdium passe l'hiver dans les bourgeons à fleur sous forme mycélienne. Au printemps, environ un mois après la floraison, les fruits atteints présentent des taches blanchâtres sur la face exposée au soleil. Les fruits sont sensibles jusqu'au stade durcissement du noyau. Évaluation du risque : Fin du risque. • Fusicoccom On observe quelques remontées de chancres à fusicoccum en ce moment avec de nouvelles sorties de symptômes. Évaluation du risque : à surveiller. • Pucerons verts du pêcher (Myzus persicae) Les fondatrices donnent leur première descendance aptère à l'intérieur des boutons floraux courant mars. Après la chute des corolles, ces nouveaux pucerons aptères gagnent les rosettes des feuilles où ils se multiplient en provoquant des enroulements et des dessèchements de feuilles. On observe des premiers foyers en vergers non traités mais la situation est plutôt saine en parcelle. Évaluation du risque : A surveiller. • Tordeuse orientale : voir 'toutes espèces' C ERISIER • Stades phénologiques Début des récoltes Burlat. On observe cette année en cerise des chutes de fruits tardives, proches de la récolte, de façon importante. • Puceron noir (Myzus cerasi) Le puceron noir du cerisier hiverne sous forme d’œufs d'hiver. Les femelles fondatrices aptères issues de ces œufs, vont constituer au printemps des colonies aptes à se reproduire rapidement. Les quelques remontées observées la semaine dernière ont été souvent maitrisées, pas de nouveaux foyers signalés. Évaluation du risque : A surveiller. La période de risque est en cours. • Mouche de la cerise (Rhagoletis cerasi) La mouche de la cerise hiverne sous forme de pupe dans le sol. Les adultes volent habituellement en mai et juin. Les pontes débutent 10 à 15 jours après le début du vol si les températures sont supérieures à 18°C. Les éclosions ont lieu 6 à 10 jours après les pontes. Évaluation du risque : Début du vol sur le réseau de piégeage. Début du risque. • Drosophila suzukii Diptère de la famille des Drosophiles, ce ravageur s’attaque particulièrement aux cerisiers, petits fruits rouges et fraisiers. Les larves de cette mouche peuvent se développer aussi bien dans des fruits déjà abîmés que dans des fruits sains en train de mûrir et encore sur l’arbre. Les dégâts peuvent parfois être confondus avec ceux de la mouche de la cerise. La drosophile est cependant bien plus petite que la mouche de la cerise et peut pondre plusieurs fois dans le même fruit. Ce parasite a été détecté depuis 2010 dans le Tarn-et-Garonne. Il a causé des dégâts importants en cerisier en 2013. On observe toujours des piégeages mais les pièges sont maintenant moins attractifs que les cerises mures. BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL – ARBORICULTURE N° 15 DU 20 MAI 2014– Page 5/6 C E F E L 11 En Midi-pyrénées, on a observé plusieurs parcelles avec des dégâts sur les variétés précoces (Primulat, Burlat). Les dégâts vont pour l'instant de quelques pour cents à une quinzaine de pour cents de fruits touchés. Évaluation du risque : Risque fort dès les variétés précoces. • Monilioses (monilia fructicola, monilia fructigena, monilia laxa) Les monilioses sont les principales maladies affectant la conservation des fruits à noyau. Elles sont provoquées par 3 espèces de champignons : Monilia fructigena (sur fruits), Monilia laxa et Monilia fructicola (sur fleurs et sur fruits). Les fruits sont sensibles aux monilioses à l'approche de la maturité. Certaines variétés sont particulièrement sensibles : Summit, Van, Lapins... On observe des dégâts précoces de monilia sur fruits. Les contaminations proviennent le plus souvent de fruits non récoltés en 2013 momifiés qui recontaminent maintenant. (voir photo). Évaluation du risque : Les conditions sèchent ont calmé les premiers foyers. Attention aux contaminations si retour des pluies cette semaine. • Botrytis (Botrytis cinerea) Le Botrytis est l'agent responsable de la pourriture grise. Il provoque une pourriture molle de couleur marron qui peut être confondue avec du monilia mais qui ne présente pas de coussinets conidifères. On a observé cette semaine sur une nombre assez important de parcelles des dégâts de Botrytis. Le plus souvent, la cerise est marron est la contamination semble avoir eu lieu lorsque un pétale est resté collé au fruit, favorisant l'humidité. (voir photo). Évaluation du risque : risque en cours, à surveiller. E SPÈCES À NOYAUX • Cochenilles lécanines (Parthénolécanium corni) Cette cochenille est essentiellement observée sur prunier japonais. Les femelles hivernent sous forme de larve de 2e stade qui reprennent leur activité à la sortie de l'hiver. Actuellement, aucun début d'essaimage n'a été observé en parcelle de référence ou en parcelle flottante. Évaluation du risque : Pontes en cours sous les boucliers. Surveiller pour repérer le début de l'essaimage. T OUTES ESPÈCES • Tordeuse orientale (Cydia molesta) La tordeuse orientale hiverne sous forme de chenilles diapausantes dans l'écorce du tronc ou dans le sol. Les papillons de la première génération sortent de mi-mars à mi-juin, selon les régions. Après l'accouplement, les femelles pondent sur la face inférieure des feuilles, si la température crépusculaire dépasse 16°C. Les captures diminuent maintenant, le 1er vol se termine. D'après les modèles le début des pontes du second vol est prévu autour de fin mai. Évaluation du risque : Pas de risque, période d'entre deux vols. • Acariens (Panonichus ulmi...) On observe des œufs d'acariens rouge sur certaines parcelles et des larves. Les éclosions ont atteint les 100% sur le suivi biologique. On observe des remontées de dégâts en prunier notamment un peu plus fréquentes. Évaluation du risque : Le risque est en cours en parcelle. A surveiller. REPRODUCTION DU BULLETIN AUTORISÉE SEULEMENT DANS SON INTÉGRALITÉ (REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE) Ce bulletin de santé du végétal a été préparé par l'animateur filière arboriculture de la Chambre d'agriculture du Tarn-et-Garonne et élaboré sur la base des observations réalisées par le CEFEL, la FREDON, la Chambre d'agriculture du Tarn-et-Garonne et QUALISOL. Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à la parcelle. La CRA Midi-Pyrénées dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures et les invite à prendre ces décisions sur la base des observations qu'ils auront réalisées et en s'appuyant sur les préconisations issues de bulletins techniques. BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL – ARBORICULTURE N° 15 DU 20 MAI 2014– Page 6/6 C E F E L 11 Note nationale BSV Rédaction DGAL-ANSES Xylella fastidiosa est une bactérie nuisible sur de nombreux végétaux. Ce pathogène est connu comme agent de la maladie de Pierce qui a fortement touché les vignobles californiens dans les années 1990. Il est également responsable de la chlorose variégée des citrus au Brésil à la fin des années 1980. Les dépérissements provoqués par la maladie peuvent avoir des répercussions économiques de grande ampleur. Par ailleurs, il s'agit d'une maladie fortement épidémique, transmises potentiellement par de nombreux vecteurs. Statut réglementaire Xylella fastidiosa est un organisme nuisible réglementé de quarantaine en Europe. Cette bactérie est listée dans l’arrêté du 24 mai 2006 modifié comme organisme nuisible dont l’introduction et la dissémination sont interdites. Suite au foyer identifié en Italie, une décision de la Commission (2014/87/UE) a été adoptée afin de renforcer la surveillance du pathogène en Europe. Au titre de l’arrêté du 31 juillet 2000 modifié, il s’agit également d’un organisme de lutte obligatoire de façon permanente sur tout le territoire français. Situation en Europe En octobre 2013, 2 foyers ont été détectés dans la région de Lecce (Pouilles) et déclarés par les autorités italiennes. La bactérie a provoqué des dessèchements sur feuilles et des symptômes de déclin rapide sur oliviers, lauriers roses, amandiers et chênes. 1/13 Les autorités italiennes ont immédiatement pris des mesures d'éradication et de confinement sur une zone de 23 000 ha : - arrachage et destruction des végétaux atteints ; - traitements insecticides contre les insectes vecteurs ; - traitements herbicides ; - surveillance intensive ; - aucune circulation de végétaux ou de partie des végétaux y compris les fruits à l'extérieur de la zone. Etat des connaissances concernant la situation en Italie. Le séquençage de la bactérie a été réalisé. Il s'agirait d'une souche éloignée des sous-espèces fastidiosa et multiplex (voir ci-dessous). La vigne et les agrumes ne seraient pas des hôtes potentiels de cette souche. La bactérie a pu être isolée en culture, ce qui devrait permettre la réalisation de tests de pathogénicité. Le vecteur identifié comme responsable de la transmission de la bactérie en Italie est le cercope Phileanus spumarius (cercope des prés ou cicadelle écumeuse). La France est-elle menacée ? La découverte de la bactérie en Italie montre que son introduction a été possible en Europe. Une potentielle circulation de végétaux infectés vers la France est possible. L'Anses considère que X. fastidiosa (avis sur saisine n° 2012-SA-0121 du 22 juillet 2012) "constitue une menace réelle pour de nombreuses filières de production". Dans ces conditions, il est nécessaire de savoir reconnaître les symptômes provoqués par la bactérie sur les différentes espèces cibles, et de signaler aux Services régionaux en charge de la protection des végétaux ou à l'OVS régional tout symptôme suspect. Cette vigilance est particulièrement recommandée aux détenteurs de végétaux originaires des Pouilles, région italienne où ont été découverts les deux foyers de Xylella fastidiosa. 2/13 Connaître la bactérie, reconnaître les symptômes La bactérie X. fastidiosa est une bactérie du xylème de la famille des Xanthomonadaceae. C’est la seule espèce du genre Xylella. 4 sous-espèces sont généralement reconnues par la communauté scientifique : X. f. subsp. fastidiosa : pathogène pour la vigne, l’amandier et le caféier X. f. subsp. multiplex : pathogène pour l’amandier et autres Prunus spp. ainsi que sur plusieurs espèces de feuillus et autres essences ornementales X. f. subsp. pauca : pathogène sur les agrumes dont principalement l’oranger. Pathogène également sur caféier X. f. subsp. sandyi : pathogène sur laurier rose Cependant, les travaux récents suggèrent que la spécificité d’hôte des sous-espèces ne serait pas si tranchée. Par exemple, le caféier et l’amandier hébergent ainsi plusieurs sous-espèces pathogènes de X.f.. Les différentes pathologies Les pathologies induites par X. fastidiosa portent différentes dénominations selon les plantes affectées : maladie de Pierce sur vigne (Pierce’s disease), Almond Leaf Schorch (ALS) sur amandier, Chlorose Panachée des Citrus (CVC Citrus Variegated Chlorosis) sur orangers, Phony Peach Disease (PDD) sur pêcher, Oleander Leaf Schorch (OLS) sur laurier rose, etc… Plantes hôtes La bactérie compte parmi ses hôtes plus de 200 espèces végétales (50 familles botaniques différentes), dont de nombreuses plantes hôtes ne développant pas de symptômes, mais pouvant jouer potentiellement le rôle de porteur sain. Voir la liste des plantes hôtes en annexe ci-jointe. Répartition mondiale X. fastidiosa est présente dans les Amériques, de l’Argentine à l’Ontario au Canada. En Asie, la bactérie est présente sur l’île de Taïwan uniquement. En Europe, un foyer d’environ 8 000 ha sur olivier, laurier rose et amandier a été déclaré en octobre 2013 dans le sud de l’Italie. Répartition de la bactérie dans les organes La bactérie est présente à la fois dans les organes aériens (feuilles, rameaux, fruits) et dans les racines. Elle a également été décrite dans les semences d’oranger. Les plus fortes concentrations bactériennes sont trouvées dans les pétioles et la nervure centrale des feuilles. La concentration bactérienne dans les tissus évolue également en fonction des saisons et des conditions climatiques. Les plus fortes concentrations sont observées en juin-juillet sur vigne en Californie. Transmission et dispersion – Insectes vecteurs La contamination des plantes et la dispersion de la maladie se fait principalement via des insectes vecteurs piqueurs-suceurs se nourrissant de la sève brute du xylème. Il s’agit principalement des cicadelles (Cicadellidae) et des cercopes (Cercopidae) et dans une moindre mesure des cigales (Cicadidae). En fait, tout insecte piqueur-suceur se nourrissant de sève brute (xylème) est à considérer comme potentiellement vecteur de cette bactérie. 3/13 Le cercope des prés (Phileanus spumarius) est présent en Amérique du Nord et est également largement répandu en Europe. Aux USA, ce cercope est l’un des vecteurs de la bactérie X. fastidiosa. Cercope des prés (Phileanus spumarius) (Photo : Fred CHEVAILLOT – Source : INPN MNHN) Genêt colonisé par des larves de Philaenus spumarius entourées de leur mousse. (Photo: Berger Harald- source : Wikipédia) Les outils de tailles, ou autres outils provoquant des blessures sont également à l’origine de la dispersion de la maladie de plante à plante, bien que ce mode de transmission n’ait pas été décrit comme très efficace. Les blessures du système racinaire peuvent être à l’origine de phénomène d’autogreffes et engendrer la transmission de la bactérie de plante à plante. La multiplication, l’exportation et la plantation de plants contaminés représentent un risque important de dissémination. Moyens de lutte Il n’existe pas de moyen de lutte curative contre cette bactérie phytopathogène, si ce n’est l’arrachage et la destruction des plantes contaminées et le contrôle des insectes vecteurs. Les différents types de symptômes • • • • • • les brûlures foliaires (laurier rose) et dans les stades plus avancés, le desséchement des rameaux (répartition aléatoire dans le houppier), suivi de la mort du sujet dans les cas les plus graves (olivier, amandier, chêne, orme, platane sycomore, ...) les chloroses foliaires (sur caféier, oranger) : sur oranger, l’infection entraine également la production de fruits de petite taille les défauts de lignification (aoûtement) et la persistance des pétioles après la chute des feuilles pour la vigne le nanisme sur luzerne accompagné d’une coloration bleue-verte des feuilles le port tombant et la réduction des entrenœuds chez le pêcher chez la vigne sont également observés des jaunissements et des rougissements des feuilles. Confusions possibles Les brûlures foliaires peuvent aisément être confondues avec des symptômes dus aux stress hydriques ou à la sénescence naturelle des feuilles. Les chloroses du limbe peuvent être difficiles à distinguer de symptômes similaires provoqués par certaines carences nutritionnelles en oligo-éléments. 4/13 Sur vignes, des desséchements sectoriels ou marginaux du limbe sont proches des symptômes causés par la bactérie Xylophilus ampelinus agent causal de la nécrose bactérienne présente dans certains vignobles français. Principaux symptômes Sur olivier Brûlures foliaires sur olivier (Olea europaea), région des Pouilles, Italie (Photo : Donato Boscia, Istituto di Virologia Vegetale del CNR, UOS, Bari (IT) - Franco Nigro, Dipartimento di Scienze del Suolo, della Pianta e degli Alimenti, Università degli Studi di Bari (IT) - Antonio Guario, Plant Protection Service, Regione Puglia (IT) Source : www.eppo.org) Brûlures foliaires sur olivier (Olea europaea), région des Pouilles, Italie (Photo : Donato Boscia, Istituto di Virologia Vegetale del CNR, UOS, Bari (IT) - Franco Nigro, Dipartimento di Scienze del Suolo, della Pianta e degli Alimenti, Università degli Studi di Bari (IT) - Antonio Guario, Plant Protection Service, Regione Puglia (IT) Source : www.eppo.org) Brûlures foliaires sur olivier (Olea europaea), région des Pouilles, Italie (Photo : Donato Boscia, Istituto di Virologia Vegetale del CNR, UOS, Bari (IT) - Franco Nigro, Dipartimento di Scienze del Suolo, della Pianta e degli Alimenti, Università degli Studi di Bari (IT) - Antonio Guario, Plant Protection Service, Regione Puglia (IT) Source : www.eppo.org) 5/13 Sur vigne Défaut d’aoûtement sur vigne (Vitis vinifera) (Photo : Pr Sforza USDA/EBCL – Phytoma) Maladie de Pierce sur vigne (Vitis vinifera) – Pétioles persisitants et défaut d’aoûtement (Photo : J. Clark & A.H. Purcell, University of California, Berkeley USA - Source : www.eppo.org) Maladie de Pierce sur vigne (Vitis vinifera) - Symptômes sur cépage. Chardonnay (sous stress hydrique) (Photo : A.H. Purcell University of California, Berkeley USA - Source : www.eppo.org) Maladie de Pierce sur vigne (Vitis vinifera) - Symptômes sur cépage. Chardonnay (Photo: J. Clark - University of California, Berkeley USA – Source : www.eppo.org) 6/13 Desséchement sectoriel du limbe sur vigne (Vitis vinifera) (Photo : Pr Sforza USDA/EBCL –Source :Phytoma) Sur amandier Brûlure foliaires sur amandier (Prunus dulcis) (Photo : University de Berkeley – source : www.cnr.berkeley.edu) Brûlure foliaires sur amandier (Prunus dulcis) (Photo : Université de Californie, RiverSide USA – Souce: biocontrol.ucr.edu) 7/13 Sur pêcher Pêcher (Prunus persica) : le rameau de gauche est sain. Le rameau de droite présente des symptômes de Phony Peach Disease. Noter les internoeuds très courts. (Photo : University de Berkeley – source : www.cnr.berkeley.edu) Phony Peach Disease : le pêcher de gauche est contaminé, celui de droite est sain. (Source : www.aces.edu) Sur chêne Brûlures foliaires sur chêne américain (Quercus sp.) (Photo : Nancy Gregory, University of Delaware, Bugwood.org) 8/13 Chêne rouge (Quercus rubra) présentant des brûlures foliaires ainsi que des rameaux entièrement desséchés avec répartition aléatoire. (Photo : John Hartman Université du Kentucky USA – Source : http://www.forestryimages.org) Sur aulne Brûlure foliaires sur aulne (Ulnus sp.) (Photo : University de Berkeley – source : www.cnr.berkeley.edu) Sur Platane sycamore Brûlures foliaires sur platane sycamore (Platanus occidentalis) (Photo : John Hartman Université du Kentucky USA – Source : http://www.forestryimages.org) 9/13 Brûlures foliaires sur Platane sycomore (Platanus occidentalis) (Photo: Edward L. Barnard – Source: http://www.forestryimages.org) Sur Ginkgo biloba Brûlures foliaires sur ginkgo (Ginkgo biloba) (Photo: Elizabeth Bush - Source : www.forestryimages.org) Sur laurier rose Brûlures foliaires sur laurier rose (Nerium oleander) (Photo : Michael J. Plagens – Source : Wikipédia) Sur caféier 10/13 Chlorose et tâches nécrotiques sur caféier (Coffea sp.) (Photo : Bruno Legendre LSV Anges) Chlorose et desséchement marginal des feuilles sur caféier (Coffea sp.) (Photo : Bruno Legendre LSV Angers) Sur oranger et autres rutacées Chlorose panachée des agrumes (CVC) sur oranger (Citrus sinensis) (Photo : M. Scortichini, Istituto Sperimentale per la Frutticoltura, Rome Italie - Source : www.eppo.org) 11/13 (Citrus sp.) : les fruits et feuilles de gauche sont contaminés. Les fruits sont de petite taille et les feuilles présentent des chloroses. (Photo : Alexendrer Purcell – Source : http://www.invasive.org) Chloroses foliaires sur oranger (Citrus sinensis) (Photo : Joao Roberto Spotti Lopes) Nanisme de la luzerne Plant sain à gauche – plant contaminé à droite (Medicago sativa) (Photo : Joao Roberto Spotti Lopes) 12/13 Sur prunier Brûlures foliaires sur prunier (Prunus domestica) (Photo : Joao Roberto Spotti Lopes) 13/13
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