Fantastique Gustave Doré - Ville de Bourg-en
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Fantastique Gustave Doré - Ville de Bourg-en
BOURG STORY N° 215 Mai 12 © National Gallery of Victoria, Melbourne, Australie. Gustave Doré, Le petit chaperon rouge, huile sur toile, 1862, Melbourne, National Gallery of Victoria, inv.1060-5. Fantastique Gustave Doré Illustrateur célèbre, peintre méconnu... Gustave Doré (1832-1883) a débuté à Bourg. Coup de projecteur sur cet artiste inspiré, exposé au monastère royal de Brou jusqu’au 16 septembre. D © Arkhenum Caricature de Gustave Doré réalisée par Étienne Carjat, journaliste et photographe natif de Fareins (Ain). Lithographie de 1863, musée du monastère royal de Brou. essinateur, peintre, aquarelliste, sculpteur... LouisAuguste-Gustave Doré est un artiste éclectique mondialement connu. Natif de Strasbourg, ce créatif précoce croque, dès l’âge de cinq ans, le monde qui l’entoure. À huit ans, il produit sa première histoire visuelle : Un voyage aux enfers. En mai 1843, suite à la nomination de son père au poste d’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées du département de l’Ain, le jeune artiste arrive à Bourg, rue Bourgmayer dans l’Hôtel de Loras (actuel n° 13). Au collège de Bourg, Gustave Doré est un élève brillant qui décroche des prix et développe ses talents de dessinateur. En cours de mathématiques, il caricature son professeur et, lors d’une composition latine, rend une suite d’illustrations à la place d’une traduction du « meurtre de Clitius »... Un travail récompensé par un 1er prix de dessin, le début d’une longue carrière ! En terre bressane, il court la ville et la campagne son carton à dessin sous le bras, saisissant sur le vif le quotidien des habitants au XIXe siècle : le petit album Les aventures de Mistenflûte et Mirliflor, La vogue de Brou, le marché, la noce bressane... en témoignent. À treize ans, Gustave Doré voit l’imprimeur burgien Ceyzériat publier ses premières lithographies. Bientôt, le tout Paris lorgne sur ce jeune prodige et l’éditeur Charles Philipon lui propose un contrat. Dès 1847, Gustave s’installe dans la capitale où il dessine dans le Journal pour rire. De son passage à Bourg, il conser- vera des liens d’amitié avec le sculpteur Emile Cabuchet et le futur docteur Charles Robin qu’il retrouvera à Paris et qui deviendra son médecin personnel. La ville de Bourg, restée très attachée à cet artiste, conserve dans les collections du musée du monastère royal de Brou et du Réseau de lecture publique, plus de 220 œuvres : dessins, eaux-fortes, manuscrits et journaux illustrés, un miroir en bronze doré, une sculpture en terre cuite La Parque et l’amour, et cinq tableaux dont une œuvre majeure Dante et Virgile dans le 9e cercle de l’enfer. UN PEINTRE NÉ À Paris, après s’être libéré de la « production alimentaire » des caricatures pour journaux, Gustave Doré illustre plusieurs ouvrages : Les Œuvres de Rabelais (en 1854), Don Quichotte de Cervantès (1863)... Ces livres bien diffusés en Europe le rendent célèbre, mais dans son for intérieur il rêve de peinture. « J’illustre aujourd’hui pour payer mes couleurs et mes pinceaux. Mon cœur a toujours été à la peinture. J’ai le sentiment d’être né peintre » reconnaissait-il en 1873. Au Salon de 1850, il présente une première toile Pins sauvages. En 1854, il réalise une série de peintures aujourd’hui détruites : Paris tel qu’il est, sur les miséreux de la capitale... mais sa production est dominée par le religieux. Outre-Manche, il rencontre le succès. En 1868, il ouvre à Londres la Doré Gallery. L’accueil est triomphal, son style éclectique et romantique séduit. En vingt-quatre ans, deux millions et demi de visiteurs se pressent : la consécration ! En mai, dans le cadre de l’événement culturel et artistique Illusions fantastiques et au monastère royal de Brou, Gustave Doré sera sous les feux des projecteurs (cf. p. 12). Le musée mettra à l’honneur sa peinture souvent considérée comme secondaire... Inclassable et prolifique, elle se positionne au-delà des courants du XIXe siècle. Paysages, peintures religieuses, sujets littéraires, contes et légendes... plus de 75 œuvres réalistes et visionnaires seront présentées. L’occasion de découvrir des tableaux inédits en France ! GBM Sources : monastère royal de Brou, bibliothèque d’histoire de l’art du musée de Brou. w w w. b o u r g e n b r e s s e . f r I C ’e s t à B o u r g I p a g e 19