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1ère année ----------------------------------------- --------------------------- Numéro 10 – Mai 2012 CLYSTERE Revue Mensuelle Illustrée Objets et instruments de médecine anciens Au Sommaire : Edito L'image du mois : un diafoirus pour l'auto du médecin Pour jeter un œil dans l’oreille : l’otoscope à bougie de Brunton (Gaboriau G) Ferdinand Monoyer (1836-1912) en images (Voinot J) Clystère rencontre : Gianfranco Rocchini, un collectionneur italien branché (Martin JP) Les boutons d'uniformes des établissements civils de santé (Martin JP) SOS : une étrange aiguille de Reverdin (Lépine P) Actus Courrier Envois Conception – Réalisation : © Dr Jean-Pierre Martin, Centre Hospitalier, 24200 Sarlat-la-Canéda site Internet : www.clystere.com ISSN 2257-7459 s'abonner | se désabonner Clystère, n° 10 – Mai 2012 www.clystere.com 1 Editorial : Voici le numéro 10 de Clystère. La page Facebook de Clystère a été rapidement supprimée, ma boite mail ayant été subitement prise d'assaut par des publicitaires en tout genre... Une nouvelle façon de traiter numériquement les images permet d'en insérer plus tout en diminuant le poids en octet de la revue, ce qui évite de surcharger vos boites mail. Comme vous pourrez le constater, ce numéro bénéficie d'une iconographie particulièrement riche. J'ai une nouvelle fois joué au journaliste et c'est Gianfranco Rocchini, un sympathique collectionneur italien francophile, qui a bien voulu se plier au jeu des questions et des réponses. Cet interview, je n'en doute pas, vous donnera envie de visiter son site trilingue (italien, français, anglais) où il présente son impressionnante collection d'instruments médicaux anciens. Nous retrouvons dans ce numéro deux auteurs « récidivistes », par ordre alphabétique Guy Gaboriau et Jacques Voinot, qui nous proposent des articles passionnants et richement illustrés. Enfin, et comme pour chaque numéro, j'ai pris la plume ou plutôt le clavier pour aborder le sujet des boutons d'uniformes des établissements publics de santé. Philippe Lépine en appelle de nouveau à la sagacité des lecteurs pour une curieuse aiguille de Reverdin. Afin de favoriser les réponses aux articles de cette rubrique « SOS », les objets mystérieux seront mis en ligne sur le site de la revue. Vous êtes toujours plus nombreux à lire Clystère, ce dont je vous remercie. D'autres articles ont été reçus et seront publiés dans les prochains numéros. Vous aussi, n'hésitez pas à proposer des textes, même courts, ou à interroger les lecteurs sur des sujets précis. Continuez à diffuser et faire connaître la revue, c'est l'une des conditions de sa pérennité. La dernière page de ce numéro est en forme d'affichette que vous pourrez imprimer et placarder dans les endroits stratégiques : musées, hôpitaux, facultés, etc... afin de faire connaître Clystère. Merci à toutes et tous de votre fidélité, et de votre participation. Bonne lecture. Les sept premiers numéros de Clystère sont téléchargeables sur www.clystere.com Pour recevoir les suivants : Abonnez-vous ! C'est gratuit. Clystère, n° 10 – Mai 2012 www.clystere.com 2 L'image du mois Posséder une voiture était assurément, au début du siècle, un signe extérieur de richesse pour le médecin, conséquence évidente d'une importante clientèle liée à sa compétence ! Si depuis quelques années, le tuning, qui consiste à personnaliser sa voiture au point de rendre méconnaissable le modèle d'origine, a de nombreux adeptes, nos confrères du début du XX e devaient déjà s'adonner, dans une moindre mesure il est vrai, au plaisir de « customiser » leur véhicule. Cette publicité parue dans Aesculape (n° 8, Août 1926) en témoigne : Cette sculpture de Diafoirus porteur d'un énorme clystère, oeuvre d'un certain Dr Layral, servait de bouchon de radiateur pour l'auto du médecin. La mention « Dignus Intrare » gravée sur le clystère qui signifie « il est digne d'entrer » est empruntée à la cérémonie burlesque du « Malade imaginaire » de Molière. Cette expression s'emploie toujours avec humour, quand il s'agit d'admettre quelqu'un dans une corporation ou une société. La publicité précise que cet objet était également proposé en presse-papier pour le bureau. Clystère, n° 10 – Mai 2012 www.clystere.com 3 Pour jeter un œil dans l’oreille : l’otoscope à bougie de Brunton Dr Guy Gaboriau Conservatoire du Patrimoine Hospitalier de Rennes L’examen du tympan est, … bien entendu, primordial pour explorer les troubles de l’audition. Le problème d’une vision correcte de l’oreille externe, tout autant d’ailleurs pour rechercher une inflammation ou une perforation du tympan que pour visualiser et retirer un corps étranger du conduit auditif, est celui que pose la possibilité d’éclairer l’intérieur de ce canal étroit, profond et sombre. L’on rejoint là le défi posé par l’endoscopie en général : aller voir l’intérieur d’une région ou d’un organe, qu’il s’agisse de la gorge, du nez, des poumons, de l’estomac, de la vessie, de l’utérus ou de l’intestin, des sinus ou des articulations. Si l’apport moderne, à la toute fin du XIX e siècle, de l’éclairage par ampoule électrique, montée sur un appareil introduit dans le site d’observation souhaité, a révolutionné l’examen médical, l’on se doit d’admirer, et de bien prendre en compte pour notre gouverne, les efforts et astuces de nos prédécesseurs des époques antérieures. Pour l’examen de l’oreille, l’otoscopie, donc, deux impératifs s’imposent : un moyen d’accès de la vision au tympan, en alignant quelque peu le manque de rectitude du conduit et en « ouvrant » légèrement celui-ci, dans le même temps que l’on s’aide par une légère traction sur le pavillon de l’oreille : ce sera le spéculum ; et un éclairage, naturel, grâce à la lumière du soleil, ou artificiel, par exemple avec une bougie, et plus tard grâce à la lumière électrique. Clystère, n° 10 – Mai 2012 www.clystere.com 4 Le spéculum, déjà suggéré au XIVe par Guy de Chauliac, utilisé au XVI e par Hildanus sous la forme de deux valves « écartables » par le biais d’une sorte de pince sur laquelle elles sont montées, pourra donc être modulable dans son calibre, ou bien rester à taille fixe, mais interchangeable, si on lui donne la forme d’un cône, simple ou se prolongeant d'un deuxième cône ou d'un cylindre. A ce titre, l’on verra régulièrement par la suite s’opposer les tenants du bivalve et ceux du « monobloc ». Le premier ne laisse qu’une main libre pour orienter l’éclairage et introduire des instruments, l’autre main gérant l’écartement, et peut s’avérer douloureux à supporter, outre la gène qu’il peut créer pour l’opérateur en laissant s’immiscer des poils à travers ses deux fentes. Le deuxième n’oblige pas forcément à le maintenir d’une main et se révèle plus confortable pour le patient, mais nécessite d’avoir un jeu de différents calibres. L’orifice distal de ce deuxième type de modèle pourra être de section ronde (modèle de Wilde) ou ovale (modèle de Toynbee). La lumière sera utilisée de telle sorte que son rendement soit maximal. Il était conseillé de procéder de préférence entre 11 heures du matin et 15 heures ! On peut placer l’examinateur entre le patient et une fenêtre, ou une autre source d’éclairage, mais l’opérateur porte lui-même ombrage à la région qu’il veut examiner. Alternative plus élaborée : le patient est placé perpendiculairement à une fenêtre, le côté non examiné placé vers celle-ci, et donc entre la fenêtre et le médecin. Grâce à l’aide d’un miroir troué fixé sur le front de l’examinateur, les rayons du soleil sont réfléchis vers l’oreille examinée. Mais … c’est dans ce cas le patient qui porte ombrage, et cela nous replonge dans la problématique précédente. Clystère, n° 10 – Mai 2012 www.clystere.com 5 Alors, … voici la réponse à notre problème avec l’astuce de quelques inventeurs du XIXe, dont notre célèbre Thomas Brunton Lauder (1844-1916) : faisons en sorte que la lumière arrive latéralement par rapport à l’axe patient-examinateur, et il n’y aura plus d’interposition faisant ombrage. Il suffit … d’y penser, mais aussi de réfléchir cet éclairage vers le fond de l’oreille … grâce à un miroir placé à 45 degrés dans le canal d’un tube monté sur le spéculum, face à un gros orifice percé latéralement dans la paroi du tube. Ajoutons un système optique de lentille grossissante à l’entrée de ce tube. Oui, mais alors, le miroir bouche le conduit et empêche de voir le tympan. Qu’à cela ne tienne, perçons un petit orifice dans le miroir, et l’on verra très nettement, à travers ce petit trou, le tympan parfaitement éclairé : et l’otoscope est né. Les plus connus des premiers inventeurs de ce système étaient Hassenstein et Bonnafont. Améliorons le dispositif, comme l’a fait Brunton en 1883 par l’ajout d’une sorte de pavillon en entonnoir au niveau du gros trou latéral pour mieux concentrer l’éclairage, et le résultat s’avère fonctionnel et parfaitement satisfaisant. De même que se sont opposés les tenants, chacun, des deux grands modèles de spéculums, l’on verra alors apparaître, et cette division perdure encore, deux grandes « écoles » d’utilisateurs des techniques d’examen de l’oreille : les partisans de l’éclairage à distance par le port d’un miroir frontal (le célèbre miroir de Clar), généralement les spécialistes O.R.L, et ceux de l’éclairage au plus près par le recours à l’otoscope, surtout des médecins généralistes ou pédiatres. Pour ce qui concerne notre appareil, il sera fabriqué par de nombreux spécialistes de matériel médico-chirurgical (initialement des couteliers), avec entre autres en Angleterre Maw’s et Arnold and sons de Londres et Ferris de Bristol, en Allemagne Husar de Berlin et Katch de Munich, aux États-Unis Tiemann, et en France Mathieu et Galante. Les matériaux utilisés pouvaient être le laiton argenté ou nickelé et la galalithe. N’omettons pas de signaler un danger peu connu mais certain des endoscopies à la bougie : le risque de brûlures pouvant s’avérer dramatiques voire mortelles par l’inflammation des cheveux, pour notre otoscope, mais aussi des poils dans d’autres régions. Clystère, n° 10 – Mai 2012 www.clystere.com 6 Des exemples sur l’usage de techniques assimilables, hélas réels, de cas où l’on a mis le feu … au malade existent malheureusement dans la jurisprudence de la iatrogénèse. Réjouissons-nous de constater, dans ce domaine de l’endoscopie en O.R.L et l’examen des oreilles, que si Brunton nous y apporta ses lumières avec sa bougie, l’électricité nous l’a quelque peu améliorée et sécurisée, … cela s’entend ! Toute référence à cet article doit préciser : Gaboriau G. : Pour jeter un œil dans l'oreille : l'otoscope à bougie de Brunton. Clystère (www.clystere.com), n°10, 2012. Guy Gaboriau est l'auteur d'un superbe ouvrage : « Outils de la santé et médecine d'autrefois » Photographies Gilles Kervella, 194 p, 2003, éditions de la Reinette. Clystère, n° 10 – Mai 2012 www.clystere.com 7 FERDINAND MONOYER (1836-1912) EN IMAGES Jacques VOINOT E-mail : [email protected] Cet article se veut une suite à l'image du mois sur le secret de l'échelle de Monoyer (Clystère n° 8 – mars 2012). Voilà des images de Ferdinand Monoyer (18361912) , l'inventeur de l'unité métrique de la réfraction qu'il nomme "dioptrie" et de l'échelle optométrique décimale. D'abord son portrait tel qu'il est représenté dans le hall d'entrée du musée d'histoire de la médecine de Lyon, c'était dans les années 1877-78, quand il a été nommé professeur de Physique Médicale, chaire créée spécialement pour lui. Mais il était ophtalmologiste: en 1864, il publie dans les Annales d'Oculistique, tome LII, p.210, un ophtalmoscope portatif : la photo de droite ci-dessous représente l'ophtalmoscope ayant appartenu à mon arrière grand-père, médecin généraliste à Haroué (54). Clystère, n° 10 – Mai 2012 www.clystere.com 8 Monoyer a inventé quelques instruments de chirurgie ophtalmologique, qui sont conservés au musée d'histoire de la médecine de Lyon : Couteaux linéaires courbes. Le plat pour pratiquer l'iridectomie en haut. Fabriqués par Elser, Strasbourg. Pince à double fixation pour immobiliser le globe oculaire dans les opérations sur cet organe. (image de droite : Annales d'Oculistique, 1872, tome LXVII). Clystère, n° 10 – Mai 2012 www.clystere.com 9 Porte-cornée pour la kératoplastie. Fabriqué par Elser, Strasbourg. Couteau à cataracte à tranchant convexe. Toute référence à cet article doit préciser : Voinot J. : Ferdinand Monoyer (1836-1912) en images. Clystère (www.clystere.com), n°10, 2012. Clystère, n° 10 – Mai 2012 www.clystere.com 10 Clystère rencontre : Gianfranco Rocchini, un collectionneur italien branché Jean-Pierre MARTIN Service de Gériatrie, Centre Hospitalier Jean Leclaire Le Pouget – cs80201 - 24206 SARLAT cedex E-mail : [email protected] Lorsque j'ai créé Clystère, j'avais déjà dans l'idée d'interviewer un jour Gianfranco Rocchini, un collectionneur italien que j'avais rencontré sur Internet depuis quelques années et avec qui j'échange des mails régulièrement. Sa connaissance du français qu'il parle de façon admirable, a rendu possible et facile cet entretien qui s'est fait par Skype. C'est un homme discret, qui n'aime pas parler de lui. Aussi, avons-nous convenu de parler plutôt de sa collection. Gianfranco Rocchini, pouvez-vous vous présenter ? Je suis un retraité de 71 ans. Après des études de médecine, je me suis orienté vers la biologie. J'ai travaillé dans diverses entreprises pharmaceutiques oeuvrant dans le champ de la gynécologie et de la psychiatrie. D'où tenez-vous votre passion pour les instruments médicaux anciens ? Au cours de mes études de médecine, j'ai fait mon internat auprès d'un grand physiologiste italien, spécialisé dans la physiologie du sport et le dopage. Ayant quelques connaissances en électronique, j'ai été amené à « bricoler » pour lui divers appareils médicaux. J'ai également modifié ou fabriqué divers appareils à l'Université de Milan. Notamment, en copiant un modèle existant, un appareil qui permettait de mesurer le pouls à l'oreille. Malheureusement, à cette époque, les diodes n'existant pas, j'avais utilisé des ampoules, qui dégageaient beaucoup de chaleur et chauffaient les oreilles des patients ! J'ai également mis au point un appareil de cardiologie, mais qui n'eut pas de succès, en raison de son prix. Vous collectionnez 3 types d'objets : les morceaux d'ambre avec des insectes inclus, des instruments scientifiques et des instruments médicaux anciens. Laquelle de ces trois collections est votre préférée ? Aucune de ces trois collections n'a ma préférence. J'ai commencé par collectionner les morceaux d'ambre, qui provenaient de Russie et étaient vendus en Europe par des revendeurs polonais. Depuis l'entrée de la Pologne dans la communauté européenne, le marché de l'ambre a été gêné par des contrôles plus stricts aux frontières et par Clystère, n° 10 – Mai 2012 www.clystere.com 11 l'émergence d'une mafia de l'ambre. Les prix ont grimpé, l'ambre est désormais hors de prix. J'ai mis cette collection de côté pour l'instant. Concernant les instruments scientifiques, j'en possède plusieurs, de type Tesla, Van de Graaf. Mais je vais céder progressivement ces appareils, trop encombrants et surtout dangereux lorsqu'on les fait fonctionner. Ils peuvent produire des décharges de plusieurs millions de Volt. Je les fais marcher dans le jardin, mais cela effraie ma femme ! Enfin, les instruments médicaux anciens, je les collectionne depuis plus d'une dizaine d'années et je continue ! Comment choisissez-vous les instruments que vous achetez ? Je les achète au coup de coeur. J'ai cependant un certain attrait pour les instruments anciens de gynécologie, secteur dans lequel j'ai travaillé et où j'ai croisé ce type de matériels. Déjà lorsque j'étais interne, j'avais collecté des forceps . J'aime aussi les appareils considérés de nos jours comme relevant du charlatanisme, tels que les appareils d'électrothérapie. J'ai toujours pensé que les médecins jouaient de l'effet placebo, que ce soit avec des médicaments ou des instruments. J'aime aussi les anciens appareils d'électrocardiographie. Vous collectez également de nombreux documents papiers. Pouvez-vous nous en dire plus ? La documentation papier est indispensable à l'historien comme au collectionneur. Cela permet de préciser l'utilisation d'un objet, de le dater, etc. En cela, les catalogues anciens d'instruments médicaux sont des pièces recherchées. On en trouve de nombreux sur le site de la BIU Santé à Paris, cette ressource est formidable. Combien d'objets médicaux anciens possédezvous ? Je ne les ai jamais comptés, environ 500 à 600. Environ 1/3 de la collection est présenté sur mon site Internet. Clystère, n° 10 – Mai 2012 www.clystere.com 12 Comment et où trouvez-vous vos objets ? Avant l'invention d'Internet, je les trouvais dans les brocantes ou dans les hôpitaux lorsqu'ils se débarrassaient de leurs vieux matériels. Internet a tout changé. Avec Ebay, où j'achète environ 1/3 de mes objets, on a accès au monde entier. Les 2/3 restants sont des achats en brocantes, essentiellement aux marchés aux puces en France, à Saint-Ouen ou Montreuil. En Italie, le dimanche, on trouve parfois quelques stands où les gens vendent ce qu'ils ont dans leur grenier. Mais on y trouve très rarement des objets médicaux, parce que les gens, qui les trouvent laids et sans intérêt, ne les ont pas conservés. Sur votre site, vous évoquez la législation italienne, qui a participé à la perte du patrimoine hospitalier de votre pays. Effectivement, en Italie, les instruments médicaux ont longtemps été considérés comme sales et dangereux. Certains matériels, comme les anciens tubes de radiologie, considérés comme radioactifs, devaient être détruits. Ces destructions ont été plus le fait d'administratifs ignorants que des médecins. Mais les choses changent petit à petit. J'ai depuis longtemps encouragé les hôpitaux à conserver leurs anciens matériels au titre de la conservation du patrimoine médical italien. Nous avons ainsi un projet de musée hospitalier à l'hôpital de Bergame, ville voisine de mon lieu de résidence. L'hôpital conserve ses instruments dans ce but. En tant qu'Italien, vous intéressez-vous aux objets médicaux de la Rome Antique ? Bien sûr, et comme beaucoup de collectionneurs j'en possède quelques uns. La législation italienne en la matière est très stricte. Il est interdit d'acheter des antiquités romaines en Italie. Celles que je possède ont été acquises à l'étranger (c'est autorisé), et je possède des certificats le prouvant. La crainte est aussi d'acheter des contrefaçons et d'alimenter le marché des faussaires. Je préfère donc me consacrer aux instruments des XIX-XXe siècles. Clystère, n° 10 – Mai 2012 www.clystere.com 13 Partagez-vous votre collection ? Oui, j'ai des amis qui visitent ma collection. Il est amusant de voir que ce qui les intéresse le plus, ce sont les objets comme les Bourdalous, ou les objets de lutte contre l'impuissance ! (image ci-contre, ceinture contre l'impuissance). Ils trouvent cela amusant. Il m'arrive par ailleurs de prêter mes objets à des expositions. J'ai ainsi participé à une exposition à l'Université de Milan et en prépare une à Cagliari en Sardaigne. Ces prêts ne suscitent-ils pas quelques craintes ? Non, parce que je ne prête mes objets qu'à des personnes de confiance. Ceci dit, j'avais prêté des instruments pour 15 jours, ils sont restés exposés... 1 an ! Je n'ai été roulé qu'une fois et ai malheureusement perdu des livres de médecine de 1700. Une autre fois, j'ai cassé un tube de radiologie en l'emmenant au musée de Bergame. Avez-vous un projet de livre sur votre collection ou votre site Internet vous suffit-il ? Un collectionneur vénitien m'a proposé d'ajouter mes objets aux siens dans un livre qu'il compte faire. Mais faute de temps, j'ai refusé. Mon site Internet m'occupe énormément, ça me suffit. Concernant votre site Internet, que pouvez-vous nous en dire ? Le site initial ne concernait que l'ambre. Depuis 7-8 ans, la partie consacrée aux objets médicaux est venue s'ajouter. Cette partie reçoit entre 200 et 300 visiteurs par jour. J'ai de nombreux contacts avec des collectionneurs d'un certain âge, mais aussi avec de jeunes étudiants qui ont besoin de documentations ou de photos d'objets anciens pour illustrer des thèses ou des mémoires universitaires. Une jeune Américaine doit venir la semaine prochaine photographier des instruments (vibro-masseurs des années 30-50) dans le cadre d'un travail universitaire sur l'histoire de l'orgasme féminin. Comment imaginez-vous l'avenir et l'évolution de votre collection ? C'est un gros problème ! Ma femme suit cette collection de loin, mon fils s'intéresse plus à l'électronique. Après ma mort, j'en ferai don à un musée ou à une association. Je ne veux pas qu'elle soit vendue aux enchères et qu'elle soit dispersée, ce serait dommage. Clystère, n° 10 – Mai 2012 www.clystere.com 14 Rénovez-vous vos objets ? Je préfère posséder des objets qui ont l'air d'avoir vécu, d'avoir été utilisés. Avoir des objets neufs comme sortis de l'atelier de l'artisan ou d'une usine ne m'intéresse pas. Je les nettoie moi-même, les restaure a minima. Concernant l'électronique ou les circuits électriques, je les restaure moi-même. Si nécessaire, pour les parties mécaniques ou les boiseries, je les confie à des artisans locaux, qui sont tout heureux de me rendre service tout en gagnant un peu d'argent. Y-a-t-il un instrument mythique que vous aimeriez posséder ? Pas vraiment. Mais je vais cependant réaliser un rêve dans quelques jours ! J'ai échangé avec un collectionneur étranger un rare instrument de ma collection contre un sphygmographe de Marey. C'est un instrument que je cherchais depuis longtemps. Votre plus beau souvenir de collectionneur ? Lorsque j'ai trouvé et acheté pour rien, à la célèbre brocante de Lille, un laryngoscope de Fauvel. J'ai été très ému ce jour là... Y-a-t-il en Italie beaucoup de collectionneurs comme vous ? Non. Nous sommes 2 ou 3. Un est en Sicile, qui collectionne les instruments gynécologiques. Mais c'est un homme discret qui ne s'expose pas. Un autre est à Florence, qui possède une collection généraliste comme la mienne. Sinon, les grandes collections sont surtout institutionnelles, comme dans les universités de Sienne, Padoue, Trieste, Cagliari. Pour conclure cet entretien, je tenais sincèrement à remercier Gianfranco Rocchini de s'être, comme André Foeller avant lui, prêté au jeu des questions-réponses. Je ne suis pas un journaliste professionnel, et c'est un exercice difficile que d'interroger quelqu'un, tout autant que de répondre à un béotien de l'interview ! Toutefois, l'exercice a été mené à bien, même si, passion oblige, l'entretien a duré bien plus longtemps que prévu, et si tout ce que nous avons échangé n'a pas été retranscrit. Je vous invite en tout cas à visiter son site à l'adresse suivante : http://www.amber-ambre-inclusions.info/franc-instruments_médicaux.htm Toute référence à cet article doit préciser : Martin JP : Clystère rencontre : Gianfranco Rocchini, un collectionneur italien branché. Clystère (www.clystere.com), n°10, 2012. Clystère, n° 10 – Mai 2012 www.clystere.com 15 Les boutons d'uniformes des établissements civils de santé Jean-Pierre MARTIN Service de Gériatrie, Centre Hospitalier Jean Leclaire Le Pouget – cs80201 - 24206 SARLAT cedex E-mail : [email protected] La collection des boutons de vêtements porte le nom de « fibulanomie ». C'est un domaine qui a largement inspiré les historiens de la médecine militaire, mais semble avoir été totalement négligé par ceux de la médecine civile. Pourtant, elle aussi a produit des boutons (certes sans intérêt pour les dermatologues!), qui ornèrent les uniformes des personnels des établissements hospitaliers, hospices ou asiles, jusqu'au début du XXe siècle. Il est probable que ces boutons ont été produits en petit nombre car les personnels étaient peu nombreux (du moins dans les petites structures) et les vestes d'uniformes devaient durer plusieurs années. Ils sont donc particulièrement difficiles à dénicher et rarement d'aspect neuf. Il est pourtant amusant de les collectionner, ne serait-ce qu'au titre de la préservation du patrimoine, d'autant que leur prix est insignifiant (rarement plus de 10 euros), et qu'ils trouvent tout naturellement leur place dans une collection d'objets médicaux anciens au même titre que les seringues, les clystères ou les stéthoscopes. Ces boutons sont des témoins d'une époque révolue de l'histoire des hôpitaux. Petite histoire du bouton : L'origine du bouton est inconnue. Des boutons ont été retrouvés en Egypte et datés de 2000 av. JC. D'autres boutons ont été trouvés à Rome, dans la vallée de l'Indus et dans des sites chinois de l'âge du bronze. Mais aucune preuve n'existe de leur utilisation pour attacher des vêtements. On leur prête plutôt des fonctions décoratives. Dans l'Antiquité le bouton fut remplacé par la fibule (du latin fibula qui signifie attache) et au Moyen Age par le fermail. Fibule et fermail étaient des agrafes de métal de différentes formes qui permettaient d'unir les deux parties d'un vêtement. Plus simplement, certains faisaient coudre et découdre les deux bords de leur vêtement chaque jour ! Clystère, n° 10 – Mai 2012 www.clystere.com 16 Le mot bouton serait d'origine française, créé vers 1160, et issu du verbe bouter. Il désignait tout ce qui était rond, en saillie, en bourgeon (1). La première mention littéraire du bouton se trouve dans la Chanson de Roland ce qui situerait l'invention du bouton au XIIe siècle. Le bouton désignait alors un petit objet sans valeur. Le bouton n'aurait été utilisé pour fermer un vêtement que vers le XIIIe ou XIVe siècle en Europe. Son usage s'est développé en France sous Louis XIV, en tant que parure de luxe, les boutons s'ornant alors de pierres précieuses. Louis XV imposa des boutons estampés d'or sur les uniformes. Sous Louis XVI, le bouton augmenta de taille et fut décoré de peintures miniatures exécutées par des peintres célèbres comme David, Isabey ou Dumont. Le XIXe siècle vit s'imposer le bouton en nacre. Description du bouton Généralement rond et plat, le bouton a été fabriqué dans de nombreuses matières et a adopté de multiples formes. Les plus anciens étaient en os, corne, cuir, métal, ivoire, nacre. Au XIXe siècle sont apparus les boutons en porcelaine grâce au procédé anglais de pressage à sec (dit « Prosser ») des usines Minton. Vinrent ensuite des boutons en corozo (ou ivoire végétal tiré de l'albumen du fruit du palmier à ivoire du genre Phytelephas), puis en plastique. Le bouton est destiné à maintenir rassemblés deux pans de tissu. Cousu sur l'un des deux pans, il se glisse dans l'autre pan dans une fente surpiquée (la boutonnière), ou dans une boucle cousue, dans lesquelles il se bloque. Clystère, n° 10 – Mai 2012 www.clystere.com 17 Bien que les formes soient nombreuses, il n'existe que deux types de boutons : les boutons à trous, et les boutons à queue. Nous excluons de nos propos le bouton pression inventé en 1885 au Danemark par Bertel Sanders, et le bouton pression à rivet inventé en 1886 en France par Albert-Pierre Raymond. Le bouton d'uniforme en médecine civile Les établissements de santé imposaient à leurs personnels des uniformes répondant à des critères précis. A titre d'exemple, citons quelques lignes (empruntées au site de Michel Caire (2)) du Règlement particulier du service intérieur de l'asile départemental d'aliénés du Rhône en 1897 : « Section VIII, § 1er, uniforme des infirmiers : - Art 166 : Les infirmiers reçoivent de l'administration de l'Asile deux vêtements d'uniforme, l'un pour la tenue, l'autre pour le travail. - Art. 167 : La tenue se compose : 1° D'une vareuse de 1re tenue et d'un gilet droit de drap gros bleu, avec boutons de métal jaune; 2° [...] - Art. 171 : La durée du costume est fixée de la manière suivant : Vareuse de 1re tenue.............. 4 ans Pantalon et gilet..................... 2 ans Casquette............................... 1 an Vareuse de 2e tenue............... 2 ans Pantalon de travail................. 1 an Il sera tenu compte des circonstances qui peuvent accélérer l'usure du vêtement. - Art. 172 : Tout infirmier qui ne rendra pas, lors de sa sortie de l'Asile, ses effets dans le plus grand état de propreté et de bon entretien, sera passible d'une retenue sur sa masse. L'uniforme était un élément important qui identifiait celui ou celle qui le portait comme membre du personnel, mais qui permettait également, selon les parements, de situer l'agent au sein de la hiérarchie de l'établissement. Les boutons, dorés et donc voyants, apportaient probablement à la tenue une petite touche « militaire » destinée à en imposer aux patients et aux visiteurs. Clystère, n° 10 – Mai 2012 www.clystere.com 18 Les boutons étaient décorés de diverses manières (lauriers), et portaient en mention le nom de l'établissement. Sur certains boutons, une devise est inscrite à l'exergue comme « douceur et vigilance » sur ceux de l'asile de Montdevergue. Il est impossible d'en dire plus, sur les boutons d'uniformes de la médecine civile, faute de données sur le sujet. Références : (1) Bachelier Y. : Un bouton c'est attachant ! Vie nouvelle, n° 161, février-mars 2011, 40-41. (2) Caire M. : Histoire de la psychiatrie en France (http://psychiatrie.histoire.free.fr/) Remerciements : M. le Dr Caire, pour l'aimable autorisation de l'utilisation de quelques lignes du « Règlement particulier du service intérieur de l'asile départemental d'aliénés du Rhône en 1897 » sur son site Histoire de la psychiatrie en France (http://psychiatrie.histoire.free.fr/). Toute référence à cet article doit préciser : Martin JP : Les boutons d'uniformes des établissements civils de santé. Clystère (www.clystere.com), n° 10, 2012. Clystère, n° 10 – Mai 2012 www.clystere.com 19 SOS : une étrange aiguille de Reverdin Philippe Lépine Musée d'histoire de la médecine de Lyon Je sollicite de nouveau les lecteurs de Clystère : Dans les réserves du musée, nous avons une aiguille de Reverdin droite mesurant 19 cm. Cet instrument est connu de tous les chirurgiens et il avait été mis dans une boite de réserves car il semblait très banal. Or, pour un spécialiste, cette aiguille pose 2 questions : 1 - La commande du « simple » (c’est le nom du chas mobile) ne se fait pas par un bouton strié, rivé sur le simple mais par un petit levier articulé. Jacques-Louis Reverdin (1842-1929) a inventé cette aiguille en 1879. Celle que nous avons était-elle une des premières ? 2 - une marque « Antoine » est frappée sur l’instrument . je n’ai jamais vu ce nom sur un instrument. Clystère : Je n'ai pas trouvé pour l'instant d'élément sur ce modèle d'aiguille de Reverdin. En revanche, dans la monumentale oeuvre de Camille Pagé sur la coutellerie, on trouve à Paris, 18 rue de la monnaie, un coutelier du nom d'Antoine, présent dans la liste des maîtres couteliers dans l'Annuaire du Commerce et de l'industrie pour 1814 (ref : Pagé Camille : La coutellerie depuis l'origine jusqu'à nos jours. La coutellerie moderne. Tome II, 3è partie, 1896). Le nickelage du métal datant de 1842-46 (Bottger), cette aiguille pourrait être datée vers 1850 : Reverdin avait alors 8 ans. Aurait-il copié un modèle plus ancien, celui présenté ici ? Envoyez vos remarques et commentaires à [email protected]. Je transmettrai vos commentaires à Philippe Lépine. Merci d'avance de votre aide. Clystère, n° 10 – Mai 2012 www.clystere.com 20 A découvrir : L’Association du Musée Hospitalier Régional de Lille nous informe de la parution de sa lettre d'information n°10 de mars 2012 présentant ses activités pour le premier semestre. Elle est téléchargeable au format pdf à l'adresse suivante : http://www.association.patrimoinehospitalierdunord.fr/lettre/1-semestre-2012.pdf Une association dynamique ! Le Conservatoire du Patrimoine Hospitalier de Rennes a enfin son site. Même si la naissance est récente, le bébé se porte bien et semble vouloir croître rapidement ! Le design est agréable, la navigation facile. Déjà en ligne, quelques objets avec leur fiche descriptive complète, ce qui représente un travail de catalogage considérable. Ce site a tout naturellement été ajouté dans les liens du site Clystère. Il est consultable à cette adresse : http://www.cphr.fr/ Inhalatorium : le site de Mark Sanders consacré aux inhalateurs et à l'histoire de l'asthme. De nombreux documents anciens sur le sujet. En anglais, mais facilement compréhensible. Il est consultable à cette adresse : http://inhalatorium.com/index.html The historical medical equipment society : une association anglaise qui se passionne pour les instruments médicaux anciens. Adresse du site : http://www.hmes.org.uk/ Nouveauté en librairie : L'épopée des gants chirurgicaux, Michel A. Germain, dans la collection médecine à travers les siècles, aux éditions L'Harmattan. Michel Germain, Professeur et chirurgien des hôpitaux de Paris, présente l'histoire des gants dont l'usage est devenu monnaie courante, et s'est encore accru depuis l'émergence du SIDA. Si l'histoire des gants chirurgicaux commence au XVI e siècle, leur première utilisation pour un examen médical date de 1758. L'auteur évoque également les épopées listérienne et pasteurienne, et la découverte des bactéries. Clystère, n° 10 – Mai 2012 www.clystere.com 21 Régulièrement actualisé, le site de la dynamique association des amis du patrimoine médical de Marseille, avec des rubriques qui méritent une visite au moins mensuelle : l'objet du mois (en Avril 2012, un filtre Chamberland), la photo du mois (L'hôpital Louis Salvator en cartes postales anciennes), l'article du mois (Les médecins militaires et les grandes découvertes en médecine tropicale par le Médecin Général Inspecteur Marc Morillon), etc... Adresse du site : http://patrimoinemedical.univmed.fr/index.htm Dans le numéro 8 de Mars 2012 nous signalions le site du Centre d'étude et d'Histoire de la Médecine de Toulouse, dont nous avions vanté les qualités, excepté un manque d'actualisation. Le Dr Pierre C. Lile, président du CEHM nous signale que c'est chose faite, les programmes d'activités sont à jour : « Il reste bien entendu quelques corrections et insertions de textes à télécharger, mais c’est en cours ». Nous convenons avec lui que la maintenance d'un site Internet est un vrai sacerdoce ! Remerciements pour vos envois : Association des amis du patrimoine médical de Marseille en les personnes des Professeurs Yves Baille et Christian Boutin, pour l'envoi du livre « la santé au fil du temps » que nous avions évoqué dans un précédent numéro. Cet ouvrage d'une centaine de pages édité en 2006, en association avec l'Arad (assistance médico-technique à domicile), est un vrai régal pour les yeux, comme pour l'esprit. Des dizaines d'objets superbes prêtés pour l'occasion par Jacques Delenne, des citations, des photographies de qualité. A lire et relire pour le plaisir ! Association Européenne des Musées d'Histoire des Sciences Médicales (AEMHSM) en la personne de Mme Marie-Véronique Clin (musée d'Histoire de la médecine de Paris), pour l'envoi du Bulletin n° 50 (Mars 2012) de l'association dans lequel un encart est consacré à Clystère. Cette association créée en 1984, a pour but de favoriser les contacts entre les différents musées européens du secteur médical. En vingt huit ans, l'association a vu son activité se développer de manière importante : de nombreux musées situés endehors de l'Europe ont choisi de la rejoindre. Les objectifs principaux de l'association aujourd'hui sont, tout d'abord, le développement des expositions à caractère médical, d'autre part, l'établissement de critères scientifiques quant aux collections et à la présentation des objets. Une modernisation du site Internet est à l'étude. Adresse du site de l'AEMHSM : http://www.aemhsm.net/ Prochain numéro : 1er juin 2012 Clystère, n° 10 – Mai 2012 www.clystere.com 22 CLYSTERE E-revue mensuelle gratuite consacrée aux objets médicaux anciens. Si l'histoire de la médecine et celle des instruments médicaux anciens vous intéressent, je vous invite à vous abonner à la E-revue Clystère, qui vous sera adressée gratuitement par mail chaque mois. Les auteurs sont tous des historiens de la médecine ou de la dentisterie reconnus, membres de diverses sociétés savantes (Société Française d'Histoire de la Médecine, Société Internationale d'Histoire de la Médecine, Société Française d'Histoire des Hôpitaux, etc...). Cette revue est le fruit du bénévolat et du désir de faire partager aux étudiants en médecine, en pharmacie, en dentisterie, comme à nos autres confrères, des connaissances utiles en matière d'instrumentation médicale. Adossé à la revue, le site Clystère regroupe des informations utiles aux chercheurs, aux historiens, aux étudiants : par exemple, poinçons de couteliers ou de potiers d'étain, livres utiles, etc. Des conseils de collection, rénovation, entretien, des objets médicaux anciens sont également à votre disposition sur le site. Pour vous abonner gratuitement : www.clystere.com Bien confraternellement. Dr Jean-Pierre Martin Service de gériatrie Centre Hospitalier Jean Leclaire Le Pouget – cs80201 24206 SARLAT-LA-CANEDA cedex FRANCE Clystère, n° 10 – Mai 2012 www.clystere.com 23