Télécharger (732 ko)

Transcription

Télécharger (732 ko)
1ère année -----------------------------------------
--------------------------- Numéro 10 – Mai 2012
CLYSTERE
Revue Mensuelle Illustrée
Objets et instruments de médecine anciens
Au Sommaire :
Edito
L'image du mois : un diafoirus pour l'auto du médecin
Pour jeter un œil dans l’oreille : l’otoscope à bougie de Brunton (Gaboriau G)
Ferdinand Monoyer (1836-1912) en images (Voinot J)
Clystère rencontre : Gianfranco Rocchini, un collectionneur italien branché (Martin JP)
Les boutons d'uniformes des établissements civils de santé (Martin JP)
SOS : une étrange aiguille de Reverdin (Lépine P)
Actus
Courrier
Envois
Conception – Réalisation :
© Dr Jean-Pierre Martin, Centre Hospitalier, 24200 Sarlat-la-Canéda
site Internet : www.clystere.com
ISSN 2257-7459
s'abonner | se désabonner
Clystère, n° 10 – Mai 2012
www.clystere.com
1
Editorial :
Voici le numéro 10 de Clystère.
La page Facebook de Clystère a été rapidement supprimée, ma boite mail ayant été subitement prise
d'assaut par des publicitaires en tout genre...
Une nouvelle façon de traiter numériquement les images permet d'en insérer plus tout en diminuant le
poids en octet de la revue, ce qui évite de surcharger vos boites mail. Comme vous pourrez le constater, ce
numéro bénéficie d'une iconographie particulièrement riche.
J'ai une nouvelle fois joué au journaliste et c'est Gianfranco Rocchini, un sympathique collectionneur
italien francophile, qui a bien voulu se plier au jeu des questions et des réponses. Cet interview, je n'en doute
pas, vous donnera envie de visiter son site trilingue (italien, français, anglais) où il présente son
impressionnante collection d'instruments médicaux anciens.
Nous retrouvons dans ce numéro deux auteurs « récidivistes », par ordre alphabétique Guy Gaboriau et
Jacques Voinot, qui nous proposent des articles passionnants et richement illustrés.
Enfin, et comme pour chaque numéro, j'ai pris la plume ou plutôt le clavier pour aborder le sujet des
boutons d'uniformes des établissements publics de santé.
Philippe Lépine en appelle de nouveau à la sagacité des lecteurs pour une curieuse aiguille de
Reverdin. Afin de favoriser les réponses aux articles de cette rubrique « SOS », les objets mystérieux seront
mis en ligne sur le site de la revue.
Vous êtes toujours plus nombreux à lire Clystère, ce dont je vous remercie. D'autres articles ont été
reçus et seront publiés dans les prochains numéros. Vous aussi, n'hésitez pas à proposer des textes, même
courts, ou à interroger les lecteurs sur des sujets précis.
Continuez à diffuser et faire connaître la revue, c'est l'une des conditions de sa pérennité.
La dernière page de ce numéro est en forme d'affichette que vous pourrez imprimer et placarder dans
les endroits stratégiques : musées, hôpitaux, facultés, etc... afin de faire connaître Clystère.
Merci à toutes et tous de votre fidélité, et de votre participation.
Bonne lecture.
Les sept premiers numéros de Clystère sont téléchargeables sur
www.clystere.com
Pour recevoir les suivants : Abonnez-vous ! C'est gratuit.
Clystère, n° 10 – Mai 2012
www.clystere.com
2
L'image du mois
Posséder une voiture était assurément, au début du siècle, un signe extérieur de richesse pour
le médecin, conséquence évidente d'une importante clientèle liée à sa compétence !
Si depuis quelques années, le tuning, qui consiste à personnaliser sa voiture au point de
rendre méconnaissable le modèle d'origine, a de nombreux adeptes, nos confrères du début du XX e
devaient déjà s'adonner, dans une moindre mesure il est vrai, au plaisir de « customiser » leur
véhicule.
Cette publicité parue dans Aesculape (n° 8, Août 1926) en témoigne : Cette sculpture de
Diafoirus porteur d'un énorme clystère, oeuvre d'un certain Dr Layral, servait de bouchon de
radiateur pour l'auto du médecin. La mention « Dignus Intrare » gravée sur le clystère qui signifie
« il est digne d'entrer » est empruntée à la cérémonie burlesque du « Malade imaginaire » de
Molière. Cette expression s'emploie toujours avec humour, quand il s'agit d'admettre quelqu'un dans
une corporation ou une société.
La publicité précise que cet objet était également proposé en presse-papier pour le bureau.
Clystère, n° 10 – Mai 2012
www.clystere.com
3
Pour jeter un œil dans l’oreille : l’otoscope à bougie de Brunton
Dr Guy Gaboriau
Conservatoire du Patrimoine Hospitalier de Rennes
L’examen du tympan est, …
bien entendu, primordial pour
explorer les troubles de l’audition.
Le problème d’une vision correcte
de l’oreille externe, tout autant
d’ailleurs pour rechercher une
inflammation ou une perforation du
tympan que pour visualiser et
retirer un corps étranger du conduit
auditif, est celui que pose la
possibilité d’éclairer l’intérieur de
ce canal étroit, profond et sombre.
L’on rejoint là le défi posé par
l’endoscopie en général : aller voir
l’intérieur d’une région ou d’un
organe, qu’il s’agisse de la gorge, du
nez, des poumons, de l’estomac, de la
vessie, de l’utérus ou de l’intestin, des
sinus ou des articulations. Si l’apport
moderne, à la toute fin du XIX e siècle,
de l’éclairage par ampoule électrique,
montée sur un appareil introduit dans
le site d’observation souhaité, a
révolutionné l’examen médical, l’on
se doit d’admirer, et de bien prendre
en compte pour notre gouverne, les
efforts et astuces de nos prédécesseurs
des époques antérieures.
Pour l’examen de l’oreille, l’otoscopie, donc, deux impératifs s’imposent : un moyen d’accès de la vision
au tympan, en alignant quelque peu le manque de rectitude du conduit et en « ouvrant » légèrement celui-ci,
dans le même temps que l’on s’aide par une légère traction sur le pavillon de l’oreille : ce sera le spéculum ;
et un éclairage, naturel, grâce à la lumière du soleil, ou artificiel, par exemple avec une bougie, et plus tard
grâce à la lumière électrique.
Clystère, n° 10 – Mai 2012
www.clystere.com
4
Le spéculum, déjà suggéré au XIVe par Guy de Chauliac, utilisé au XVI e par Hildanus sous la forme de
deux valves « écartables » par le biais d’une sorte de pince sur laquelle elles sont montées, pourra donc être
modulable dans son calibre, ou bien rester à taille fixe, mais interchangeable, si on lui donne la forme d’un
cône, simple ou se prolongeant d'un deuxième cône ou d'un cylindre. A ce titre, l’on verra régulièrement par
la suite s’opposer les tenants du bivalve et ceux du « monobloc ». Le premier ne laisse qu’une main libre
pour orienter l’éclairage et introduire des instruments, l’autre main gérant l’écartement, et peut s’avérer
douloureux à supporter, outre la gène qu’il peut créer pour l’opérateur en laissant s’immiscer des poils à
travers ses deux fentes. Le deuxième n’oblige pas forcément à le maintenir d’une main et se révèle plus
confortable pour le patient, mais nécessite d’avoir un jeu de différents calibres. L’orifice distal de ce
deuxième type de modèle pourra être de section ronde (modèle de Wilde) ou ovale (modèle de Toynbee).
La lumière sera utilisée de telle sorte que son rendement soit maximal. Il était conseillé de procéder
de préférence entre 11 heures du matin et 15 heures !
On peut placer l’examinateur entre le patient et une fenêtre, ou une autre source d’éclairage, mais
l’opérateur porte lui-même ombrage à la région qu’il veut examiner. Alternative plus élaborée : le patient est
placé perpendiculairement à une fenêtre, le côté non examiné placé vers celle-ci, et donc entre la fenêtre et le
médecin. Grâce à l’aide d’un miroir troué fixé sur le front de l’examinateur, les rayons du soleil sont
réfléchis vers l’oreille examinée. Mais … c’est dans ce cas le patient qui porte ombrage, et cela nous
replonge dans la problématique précédente.
Clystère, n° 10 – Mai 2012
www.clystere.com
5
Alors, … voici la réponse à notre problème avec
l’astuce de quelques inventeurs du XIXe, dont notre
célèbre Thomas Brunton Lauder (1844-1916) :
faisons en sorte que la lumière arrive latéralement
par rapport à l’axe patient-examinateur, et il n’y aura
plus d’interposition faisant ombrage.
Il suffit … d’y penser, mais aussi de réfléchir cet
éclairage vers le fond de l’oreille … grâce à un
miroir placé à 45 degrés dans le canal d’un tube
monté sur le spéculum, face à un gros orifice percé
latéralement dans la paroi du tube. Ajoutons un
système optique de lentille grossissante à l’entrée de
ce tube. Oui, mais alors, le miroir bouche le conduit
et empêche de voir le tympan. Qu’à cela ne tienne,
perçons un petit orifice dans le miroir, et l’on verra
très nettement, à travers ce petit trou, le tympan
parfaitement éclairé : et l’otoscope est né. Les plus
connus des premiers inventeurs de ce système
étaient Hassenstein et Bonnafont. Améliorons le dispositif, comme l’a fait Brunton en 1883 par l’ajout d’une
sorte de pavillon en entonnoir au niveau du gros trou latéral pour mieux concentrer l’éclairage, et le résultat
s’avère fonctionnel et parfaitement satisfaisant.
De même que se sont opposés les tenants,
chacun, des deux grands modèles de
spéculums, l’on verra alors apparaître, et
cette division perdure encore, deux grandes
« écoles » d’utilisateurs des techniques
d’examen de l’oreille : les partisans de
l’éclairage à distance par le port d’un miroir
frontal (le célèbre miroir de Clar),
généralement les spécialistes O.R.L, et ceux
de l’éclairage au plus près par le recours à
l’otoscope, surtout des médecins généralistes
ou pédiatres.
Pour ce qui concerne notre appareil, il sera
fabriqué par de nombreux spécialistes de
matériel médico-chirurgical (initialement des
couteliers), avec entre autres en Angleterre
Maw’s et Arnold and sons de Londres et Ferris
de Bristol, en Allemagne Husar de Berlin et
Katch de Munich, aux États-Unis Tiemann, et en
France Mathieu et Galante. Les matériaux
utilisés pouvaient être le laiton argenté ou
nickelé et la galalithe. N’omettons pas de
signaler un danger peu connu mais certain des
endoscopies à la bougie : le risque de brûlures
pouvant s’avérer dramatiques voire mortelles
par l’inflammation des cheveux, pour notre
otoscope, mais aussi des poils dans d’autres
régions.
Clystère, n° 10 – Mai 2012
www.clystere.com
6
Des exemples sur l’usage de techniques assimilables, hélas réels, de cas où l’on a mis le feu … au malade
existent malheureusement dans la jurisprudence de la iatrogénèse.
Réjouissons-nous de constater, dans ce domaine de l’endoscopie en O.R.L et l’examen des
oreilles, que si Brunton nous y apporta ses lumières avec sa bougie, l’électricité nous l’a quelque peu
améliorée et sécurisée, … cela s’entend !
Toute référence à cet article doit préciser :
Gaboriau G. : Pour jeter un œil dans l'oreille : l'otoscope à bougie de Brunton. Clystère (www.clystere.com),
n°10, 2012.
Guy Gaboriau est l'auteur d'un superbe ouvrage :
« Outils de la santé et médecine d'autrefois »
Photographies Gilles Kervella, 194 p, 2003,
éditions de la Reinette.
Clystère, n° 10 – Mai 2012
www.clystere.com
7
FERDINAND MONOYER (1836-1912) EN IMAGES
Jacques VOINOT
E-mail : [email protected]
Cet article se veut une suite à l'image du mois sur le
secret de l'échelle de Monoyer (Clystère n° 8 – mars 2012).
Voilà des images de Ferdinand Monoyer (18361912) , l'inventeur de l'unité métrique de la réfraction
qu'il nomme "dioptrie" et de l'échelle optométrique
décimale.
D'abord son portrait tel qu'il est représenté dans le
hall d'entrée du musée d'histoire de la médecine de
Lyon, c'était dans les années 1877-78, quand il a été
nommé professeur de Physique Médicale, chaire créée
spécialement pour lui.
Mais il était ophtalmologiste: en 1864, il publie dans
les Annales d'Oculistique, tome LII, p.210, un
ophtalmoscope portatif : la photo de droite ci-dessous
représente l'ophtalmoscope ayant appartenu à mon
arrière grand-père, médecin généraliste à Haroué (54).
Clystère, n° 10 – Mai 2012
www.clystere.com
8
Monoyer a inventé quelques instruments de chirurgie ophtalmologique, qui sont conservés au
musée d'histoire de la médecine de Lyon :
Couteaux linéaires courbes. Le plat pour pratiquer
l'iridectomie en haut. Fabriqués par Elser,
Strasbourg.
Pince à double fixation pour
immobiliser le globe oculaire
dans les opérations sur cet
organe.
(image de droite :
Annales d'Oculistique, 1872,
tome LXVII).
Clystère, n° 10 – Mai 2012
www.clystere.com
9
Porte-cornée pour la kératoplastie.
Fabriqué par Elser, Strasbourg.
Couteau à cataracte à tranchant convexe.
Toute référence à cet article doit préciser :
Voinot J. : Ferdinand Monoyer (1836-1912) en images. Clystère (www.clystere.com), n°10, 2012.
Clystère, n° 10 – Mai 2012
www.clystere.com
10
Clystère rencontre :
Gianfranco Rocchini, un collectionneur italien branché
Jean-Pierre MARTIN
Service de Gériatrie, Centre Hospitalier Jean Leclaire
Le Pouget – cs80201 - 24206 SARLAT cedex
E-mail : [email protected]
Lorsque j'ai créé Clystère, j'avais déjà dans l'idée d'interviewer un jour Gianfranco Rocchini, un
collectionneur italien que j'avais rencontré sur Internet depuis quelques années et avec qui j'échange
des mails régulièrement. Sa connaissance du français qu'il parle de façon admirable, a rendu
possible et facile cet entretien qui s'est fait par Skype. C'est un homme discret, qui n'aime pas parler
de lui. Aussi, avons-nous convenu de parler plutôt de sa collection.
Gianfranco Rocchini, pouvez-vous vous
présenter ?
Je suis un retraité de 71 ans. Après des études de
médecine, je me suis orienté vers la biologie. J'ai
travaillé
dans
diverses
entreprises
pharmaceutiques oeuvrant dans le champ de la
gynécologie et de la psychiatrie.
D'où tenez-vous votre passion pour les
instruments médicaux anciens ?
Au cours de mes études de médecine, j'ai fait
mon internat auprès d'un grand physiologiste
italien, spécialisé dans la physiologie du sport et
le dopage. Ayant quelques connaissances en
électronique, j'ai été amené à « bricoler » pour lui
divers appareils médicaux. J'ai également modifié
ou fabriqué divers appareils à l'Université de
Milan. Notamment, en copiant un modèle
existant, un appareil qui permettait de mesurer le
pouls à l'oreille. Malheureusement, à cette
époque, les diodes n'existant pas, j'avais utilisé
des ampoules, qui dégageaient beaucoup de
chaleur et chauffaient les oreilles des patients !
J'ai également mis au point un appareil de
cardiologie, mais qui n'eut pas de succès, en
raison de son prix.
Vous collectionnez 3 types d'objets : les morceaux d'ambre avec des insectes inclus, des
instruments scientifiques et des instruments médicaux anciens. Laquelle de ces trois
collections est votre préférée ?
Aucune de ces trois collections n'a ma préférence.
J'ai commencé par collectionner les morceaux d'ambre, qui provenaient de Russie et étaient vendus
en Europe par des revendeurs polonais. Depuis l'entrée de la Pologne dans la communauté
européenne, le marché de l'ambre a été gêné par des contrôles plus stricts aux frontières et par
Clystère, n° 10 – Mai 2012
www.clystere.com
11
l'émergence d'une mafia de l'ambre. Les prix ont grimpé, l'ambre est désormais hors de prix. J'ai mis
cette collection de côté pour l'instant.
Concernant les instruments scientifiques, j'en possède plusieurs, de type Tesla, Van de Graaf. Mais
je
vais
céder
progressivement
ces
appareils,
trop
encombrants et surtout
dangereux lorsqu'on les
fait
fonctionner.
Ils
peuvent
produire des
décharges de plusieurs
millions de Volt. Je les fais
marcher dans le jardin,
mais cela effraie ma
femme !
Enfin,
les
instruments
médicaux
anciens, je les collectionne
depuis plus d'une dizaine
d'années et je continue !
Comment choisissez-vous les instruments que vous achetez ?
Je les achète au coup de coeur. J'ai cependant un certain attrait pour les instruments anciens de
gynécologie, secteur dans lequel j'ai travaillé et où j'ai croisé ce type de matériels. Déjà lorsque
j'étais interne, j'avais collecté des forceps . J'aime aussi les appareils considérés de nos jours comme
relevant du charlatanisme, tels que les appareils
d'électrothérapie. J'ai toujours pensé que les
médecins jouaient de l'effet placebo, que ce soit
avec des médicaments ou des instruments. J'aime
aussi
les
anciens
appareils
d'électrocardiographie.
Vous collectez également de nombreux
documents papiers. Pouvez-vous nous en dire
plus ?
La documentation papier est indispensable à
l'historien comme au collectionneur. Cela permet
de préciser l'utilisation d'un objet, de le dater,
etc. En cela, les catalogues anciens d'instruments
médicaux sont des pièces recherchées. On en
trouve de nombreux sur le site de la BIU Santé à
Paris, cette ressource est formidable.
Combien d'objets médicaux anciens possédezvous ?
Je ne les ai jamais comptés, environ 500 à 600.
Environ 1/3 de la collection est présenté sur mon
site Internet.
Clystère, n° 10 – Mai 2012
www.clystere.com
12
Comment et où trouvez-vous vos objets ?
Avant l'invention d'Internet, je les trouvais dans les brocantes ou dans les hôpitaux lorsqu'ils se
débarrassaient de leurs vieux matériels.
Internet a tout changé. Avec Ebay, où j'achète environ 1/3 de mes objets, on a accès au monde
entier. Les 2/3 restants sont des achats en brocantes, essentiellement aux marchés aux puces en
France, à Saint-Ouen ou Montreuil.
En Italie, le dimanche, on trouve parfois quelques stands où les gens vendent ce qu'ils ont dans leur
grenier. Mais on y trouve très rarement des objets médicaux, parce que les gens, qui les trouvent
laids et sans intérêt, ne les ont pas conservés.
Sur votre site, vous évoquez la législation italienne, qui a participé à la perte du patrimoine
hospitalier de votre pays.
Effectivement, en Italie, les instruments médicaux ont longtemps été considérés comme sales et
dangereux. Certains matériels, comme les anciens tubes de radiologie, considérés comme
radioactifs, devaient être détruits. Ces destructions ont été plus le fait d'administratifs ignorants que
des médecins. Mais les choses changent petit à petit. J'ai depuis longtemps encouragé les hôpitaux à
conserver leurs anciens matériels au titre de la conservation du patrimoine médical italien. Nous
avons ainsi un projet de musée hospitalier à l'hôpital de Bergame, ville voisine de mon lieu de
résidence. L'hôpital conserve ses instruments dans ce but.
En tant qu'Italien, vous intéressez-vous aux objets médicaux de la Rome Antique ?
Bien sûr, et comme beaucoup de collectionneurs j'en possède quelques uns. La législation
italienne en la matière est très stricte. Il est interdit d'acheter des antiquités romaines en Italie.
Celles que je possède ont été acquises à l'étranger (c'est autorisé), et je possède des certificats le
prouvant. La crainte est aussi d'acheter des contrefaçons et d'alimenter le marché des faussaires. Je
préfère donc me consacrer aux instruments des XIX-XXe siècles.
Clystère, n° 10 – Mai 2012
www.clystere.com
13
Partagez-vous votre collection ?
Oui, j'ai des amis qui visitent ma
collection. Il est amusant de voir que
ce qui les intéresse le plus, ce sont
les objets comme les Bourdalous, ou
les
objets
de
lutte
contre
l'impuissance ! (image ci-contre,
ceinture contre l'impuissance).
Ils trouvent cela amusant.
Il m'arrive par ailleurs de prêter
mes objets à des expositions. J'ai
ainsi participé à une exposition à
l'Université de Milan et en prépare
une à Cagliari en Sardaigne.
Ces prêts ne suscitent-ils pas quelques craintes ?
Non, parce que je ne prête mes objets qu'à des personnes de confiance. Ceci dit, j'avais prêté des
instruments pour 15 jours, ils sont restés exposés... 1 an ! Je n'ai été roulé qu'une fois et ai
malheureusement perdu des livres de médecine de 1700. Une autre fois, j'ai cassé un tube de
radiologie en l'emmenant au musée de Bergame.
Avez-vous un projet de livre
sur votre collection ou votre
site Internet vous suffit-il ?
Un collectionneur vénitien m'a
proposé d'ajouter mes objets aux
siens dans un livre qu'il compte
faire. Mais faute de temps, j'ai
refusé. Mon site Internet
m'occupe énormément, ça me
suffit.
Concernant
votre
site
Internet, que pouvez-vous
nous en dire ?
Le site initial ne concernait que
l'ambre. Depuis 7-8 ans, la
partie consacrée aux objets médicaux est venue s'ajouter. Cette partie reçoit entre 200 et 300
visiteurs par jour. J'ai de nombreux contacts avec des collectionneurs d'un certain âge, mais aussi
avec de jeunes étudiants qui ont besoin de documentations ou de photos d'objets anciens pour
illustrer des thèses ou des mémoires universitaires. Une jeune Américaine doit venir la semaine
prochaine photographier des instruments (vibro-masseurs des années 30-50) dans le cadre d'un
travail universitaire sur l'histoire de l'orgasme féminin.
Comment imaginez-vous l'avenir et l'évolution de votre collection ?
C'est un gros problème ! Ma femme suit cette collection de loin, mon fils s'intéresse plus à
l'électronique. Après ma mort, j'en ferai don à un musée ou à une association. Je ne veux pas qu'elle
soit vendue aux enchères et qu'elle soit dispersée, ce serait dommage.
Clystère, n° 10 – Mai 2012
www.clystere.com
14
Rénovez-vous vos objets ?
Je préfère posséder des objets qui ont
l'air d'avoir vécu, d'avoir été utilisés.
Avoir des objets neufs comme sortis
de l'atelier de l'artisan ou d'une usine
ne m'intéresse pas.
Je les nettoie moi-même, les restaure
a minima. Concernant l'électronique
ou les circuits électriques, je les
restaure moi-même. Si nécessaire,
pour les parties mécaniques ou les
boiseries, je les confie à des artisans
locaux, qui sont tout heureux de me
rendre service tout en gagnant un peu
d'argent.
Y-a-t-il un instrument mythique que vous aimeriez posséder ?
Pas vraiment. Mais je vais cependant réaliser un rêve dans quelques jours ! J'ai échangé avec un
collectionneur étranger un rare instrument de ma collection contre un sphygmographe de Marey.
C'est un instrument que je cherchais depuis longtemps.
Votre plus beau souvenir de collectionneur ?
Lorsque j'ai trouvé et acheté pour rien, à la célèbre brocante de Lille, un laryngoscope de Fauvel.
J'ai été très ému ce jour là...
Y-a-t-il en Italie beaucoup de collectionneurs comme vous ?
Non. Nous sommes 2 ou 3. Un est en Sicile, qui collectionne les instruments gynécologiques. Mais
c'est un homme discret qui ne s'expose pas. Un autre est à Florence, qui possède une collection
généraliste comme la mienne. Sinon, les grandes collections sont surtout institutionnelles, comme
dans les universités de Sienne, Padoue, Trieste, Cagliari.
Pour conclure cet entretien, je tenais sincèrement à remercier Gianfranco Rocchini de s'être, comme
André Foeller avant lui, prêté au jeu des questions-réponses. Je ne suis pas un journaliste
professionnel, et c'est un exercice difficile que d'interroger quelqu'un, tout autant que de répondre à
un béotien de l'interview ! Toutefois, l'exercice a été mené à bien, même si, passion oblige,
l'entretien a duré bien plus longtemps que prévu, et si tout ce que nous avons échangé n'a pas été
retranscrit.
Je vous invite en tout cas à visiter son site à l'adresse suivante :
http://www.amber-ambre-inclusions.info/franc-instruments_médicaux.htm
Toute référence à cet article doit préciser :
Martin JP : Clystère rencontre : Gianfranco Rocchini, un collectionneur italien branché. Clystère
(www.clystere.com), n°10, 2012.
Clystère, n° 10 – Mai 2012
www.clystere.com
15
Les boutons d'uniformes
des établissements civils de santé
Jean-Pierre MARTIN
Service de Gériatrie, Centre Hospitalier Jean Leclaire
Le Pouget – cs80201 - 24206 SARLAT cedex
E-mail : [email protected]
La collection des boutons de vêtements porte le nom de « fibulanomie ». C'est un domaine
qui a largement inspiré les historiens de la médecine militaire, mais semble avoir été totalement
négligé par ceux de la médecine civile.
Pourtant, elle aussi a
produit des boutons (certes sans
intérêt pour les dermatologues!),
qui ornèrent les uniformes des
personnels des établissements
hospitaliers, hospices ou asiles,
jusqu'au début du XXe siècle.
Il est probable que ces
boutons ont été produits en petit
nombre car les personnels
étaient peu nombreux (du moins
dans les petites structures) et les
vestes d'uniformes devaient
durer plusieurs années. Ils sont
donc particulièrement difficiles
à dénicher et rarement d'aspect neuf. Il est pourtant amusant de les collectionner, ne serait-ce qu'au
titre de la préservation du patrimoine, d'autant que leur prix est insignifiant (rarement plus de 10
euros), et qu'ils trouvent tout naturellement leur place dans une collection d'objets médicaux anciens
au même titre que les seringues, les clystères ou les stéthoscopes. Ces boutons sont des témoins
d'une époque révolue de l'histoire des hôpitaux.
Petite histoire du bouton :
L'origine du bouton est inconnue. Des boutons ont été retrouvés en Egypte et datés de 2000
av. JC. D'autres boutons ont été trouvés à Rome, dans la vallée de l'Indus et dans des sites chinois
de l'âge du bronze. Mais aucune preuve n'existe de leur utilisation pour attacher des vêtements. On
leur prête plutôt des fonctions décoratives.
Dans l'Antiquité le bouton fut remplacé par la fibule (du latin fibula qui signifie attache) et
au Moyen Age par le fermail. Fibule et fermail étaient des agrafes de métal de différentes formes
qui permettaient d'unir les deux parties d'un vêtement. Plus simplement, certains faisaient coudre et
découdre les deux bords de leur vêtement chaque jour !
Clystère, n° 10 – Mai 2012
www.clystere.com
16
Le mot bouton serait d'origine française,
créé vers 1160, et issu du verbe bouter. Il
désignait tout ce qui était rond, en saillie, en
bourgeon (1). La première mention littéraire
du bouton se trouve dans la Chanson de
Roland ce qui situerait l'invention du bouton
au XIIe siècle. Le bouton désignait alors un
petit objet sans valeur.
Le bouton n'aurait été utilisé pour fermer
un vêtement que vers le XIIIe ou XIVe siècle
en Europe. Son usage s'est développé en
France sous Louis XIV, en tant que parure
de luxe, les boutons s'ornant alors de pierres
précieuses.
Louis XV imposa des boutons estampés
d'or sur les uniformes. Sous Louis XVI, le
bouton augmenta de taille et fut décoré de
peintures miniatures exécutées par des
peintres célèbres comme David, Isabey ou
Dumont. Le XIXe siècle vit s'imposer le
bouton en nacre.
Description du bouton
Généralement rond et plat, le bouton a
été fabriqué dans de nombreuses matières
et a adopté de multiples formes. Les plus
anciens étaient en os, corne, cuir, métal,
ivoire, nacre. Au XIXe siècle sont apparus
les boutons en porcelaine grâce au procédé
anglais de pressage à sec (dit « Prosser »)
des usines Minton. Vinrent ensuite des
boutons en corozo (ou ivoire végétal tiré de
l'albumen du fruit du palmier à ivoire du
genre Phytelephas), puis en plastique.
Le bouton est destiné à maintenir
rassemblés deux pans de tissu. Cousu sur
l'un des deux pans, il se glisse dans l'autre
pan dans une fente surpiquée (la
boutonnière), ou dans une boucle cousue,
dans lesquelles il se bloque.
Clystère, n° 10 – Mai 2012
www.clystere.com
17
Bien que les formes soient nombreuses, il n'existe que deux types de boutons : les boutons à
trous, et les boutons à queue.
Nous excluons de nos propos le bouton pression inventé en 1885 au Danemark par Bertel
Sanders, et le bouton pression à rivet inventé en 1886 en France par Albert-Pierre Raymond.
Le bouton d'uniforme en médecine civile
Les établissements de santé imposaient à leurs personnels des uniformes répondant à des
critères précis. A titre d'exemple, citons quelques lignes (empruntées au site de Michel Caire (2)) du
Règlement particulier du service intérieur de l'asile départemental d'aliénés du Rhône en 1897 :
« Section VIII, § 1er, uniforme des infirmiers :
- Art 166 : Les infirmiers reçoivent de l'administration de l'Asile deux vêtements d'uniforme, l'un
pour la tenue, l'autre pour le travail.
- Art. 167 :
La tenue se compose :
1° D'une vareuse de 1re tenue et d'un gilet droit de drap gros bleu, avec boutons de métal jaune;
2° [...]
- Art. 171 : La durée du costume est fixée de la manière suivant :
Vareuse de 1re tenue.............. 4 ans
Pantalon et gilet..................... 2 ans
Casquette............................... 1 an
Vareuse de 2e tenue............... 2 ans
Pantalon de travail................. 1 an
Il sera tenu compte des circonstances qui peuvent accélérer l'usure du vêtement.
- Art. 172 : Tout infirmier qui ne rendra pas, lors de sa sortie de l'Asile, ses effets dans le plus grand
état de propreté et de bon entretien, sera passible d'une retenue sur sa masse.
L'uniforme était un élément important qui identifiait celui ou celle qui le portait comme
membre du personnel, mais qui permettait également, selon les parements, de situer l'agent au sein
de la hiérarchie de l'établissement. Les boutons, dorés et donc voyants, apportaient probablement à
la tenue une petite touche « militaire » destinée à en imposer aux patients et aux visiteurs.
Clystère, n° 10 – Mai 2012
www.clystere.com
18
Les boutons étaient décorés de diverses
manières (lauriers), et portaient en mention le
nom de l'établissement. Sur certains boutons, une
devise est inscrite à l'exergue comme « douceur et
vigilance » sur ceux de l'asile de Montdevergue.
Il est impossible d'en dire plus, sur les
boutons d'uniformes de la médecine civile, faute
de données sur le sujet.
Références :
(1) Bachelier Y. : Un bouton c'est attachant ! Vie
nouvelle, n° 161, février-mars 2011, 40-41.
(2) Caire M. : Histoire de la psychiatrie en France
(http://psychiatrie.histoire.free.fr/)
Remerciements :
M. le Dr Caire, pour l'aimable autorisation de
l'utilisation de quelques lignes du « Règlement
particulier du service intérieur de l'asile
départemental d'aliénés du Rhône en 1897 » sur son site Histoire de la psychiatrie en France
(http://psychiatrie.histoire.free.fr/).
Toute référence à cet article doit préciser :
Martin JP : Les boutons d'uniformes des établissements civils de santé. Clystère (www.clystere.com), n° 10,
2012.
Clystère, n° 10 – Mai 2012
www.clystere.com
19
SOS : une étrange aiguille de Reverdin
Philippe Lépine
Musée d'histoire de la médecine de Lyon
Je sollicite de nouveau les lecteurs de Clystère : Dans les réserves du musée, nous avons une
aiguille de Reverdin droite mesurant 19 cm. Cet instrument est connu de tous les chirurgiens et il
avait été mis dans une boite de réserves car il semblait très banal.
Or, pour un spécialiste, cette aiguille pose 2 questions :
1 - La commande du « simple » (c’est le nom du chas mobile) ne se fait pas par un bouton
strié, rivé sur le simple mais par un petit levier articulé. Jacques-Louis Reverdin (1842-1929) a
inventé cette aiguille en 1879. Celle que nous avons était-elle une des premières ?
2 - une marque « Antoine » est frappée sur l’instrument .
je n’ai jamais vu ce nom sur un instrument.
Clystère : Je n'ai pas trouvé pour l'instant d'élément sur ce modèle d'aiguille de Reverdin. En revanche,
dans la monumentale oeuvre de Camille Pagé sur la coutellerie, on trouve à Paris, 18 rue de la monnaie, un
coutelier du nom d'Antoine, présent dans la liste des maîtres couteliers dans l'Annuaire du Commerce et de
l'industrie pour 1814 (ref : Pagé Camille : La coutellerie depuis l'origine jusqu'à nos jours. La coutellerie
moderne. Tome II, 3è partie, 1896). Le nickelage du métal datant de 1842-46 (Bottger), cette aiguille pourrait
être datée vers 1850 : Reverdin avait alors 8 ans. Aurait-il copié un modèle plus ancien, celui présenté ici ?
Envoyez vos remarques et commentaires à [email protected]. Je transmettrai vos
commentaires à Philippe Lépine. Merci d'avance de votre aide.
Clystère, n° 10 – Mai 2012
www.clystere.com
20
A découvrir :
L’Association du Musée Hospitalier Régional de Lille nous informe de la parution de
sa lettre d'information n°10 de mars 2012 présentant ses activités pour le premier
semestre. Elle est téléchargeable au format pdf à l'adresse suivante :
http://www.association.patrimoinehospitalierdunord.fr/lettre/1-semestre-2012.pdf
Une association dynamique !
Le Conservatoire du Patrimoine Hospitalier de Rennes a enfin son site. Même si
la naissance est récente, le bébé se porte bien et semble vouloir croître rapidement !
Le design est agréable, la navigation facile. Déjà en ligne, quelques objets avec leur
fiche descriptive complète, ce qui représente un travail de catalogage considérable. Ce
site a tout naturellement été ajouté dans les liens du site Clystère.
Il est consultable à cette adresse : http://www.cphr.fr/
Inhalatorium : le site de Mark Sanders consacré aux inhalateurs et à l'histoire de l'asthme. De nombreux
documents anciens sur le sujet. En anglais, mais facilement compréhensible.
Il est consultable à cette adresse : http://inhalatorium.com/index.html
The historical medical equipment society : une association anglaise qui se passionne pour les
instruments médicaux anciens. Adresse du site : http://www.hmes.org.uk/
Nouveauté en librairie :
L'épopée des gants chirurgicaux, Michel A. Germain, dans la
collection médecine à travers les siècles, aux éditions L'Harmattan.
Michel Germain, Professeur et chirurgien des hôpitaux de Paris,
présente l'histoire des gants dont l'usage est devenu monnaie courante,
et s'est encore accru depuis l'émergence du SIDA. Si l'histoire des
gants chirurgicaux commence au XVI e siècle, leur première utilisation
pour un examen médical date de 1758. L'auteur évoque également les
épopées listérienne et pasteurienne, et la découverte des bactéries.
Clystère, n° 10 – Mai 2012
www.clystere.com
21
Régulièrement actualisé, le site de la dynamique association des amis du patrimoine
médical de Marseille, avec des rubriques qui méritent une visite au moins mensuelle :
l'objet du mois (en Avril 2012, un filtre Chamberland), la photo du mois (L'hôpital Louis
Salvator en cartes postales anciennes), l'article du mois (Les médecins militaires et les
grandes découvertes en médecine tropicale par le Médecin Général Inspecteur Marc
Morillon), etc...
Adresse du site : http://patrimoinemedical.univmed.fr/index.htm
Dans le numéro 8 de Mars 2012 nous signalions le site du Centre d'étude et d'Histoire de la Médecine de
Toulouse, dont nous avions vanté les qualités, excepté un manque d'actualisation. Le Dr Pierre C. Lile,
président du CEHM nous signale que c'est chose faite, les programmes d'activités sont à jour : « Il reste
bien entendu quelques corrections et insertions de textes à télécharger, mais c’est en cours ». Nous
convenons avec lui que la maintenance d'un site Internet est un vrai sacerdoce !
Remerciements pour vos envois :
Association des amis du patrimoine médical de Marseille en les personnes des Professeurs Yves
Baille et Christian Boutin, pour l'envoi du livre « la santé au fil du temps » que nous avions évoqué dans
un précédent numéro. Cet ouvrage d'une centaine de pages édité en 2006, en association avec l'Arad
(assistance médico-technique à domicile), est un vrai régal pour les yeux, comme pour l'esprit. Des dizaines
d'objets superbes prêtés pour l'occasion par Jacques Delenne, des citations, des photographies de qualité. A
lire et relire pour le plaisir !
Association Européenne des Musées d'Histoire des Sciences Médicales (AEMHSM) en la personne
de Mme Marie-Véronique Clin (musée d'Histoire de la médecine de Paris), pour l'envoi du Bulletin n° 50
(Mars 2012) de l'association dans lequel un encart est consacré à Clystère. Cette association créée en 1984,
a pour but de favoriser les contacts entre les différents musées européens du secteur médical. En vingt huit
ans, l'association a vu son activité se développer de manière importante : de nombreux musées situés endehors de l'Europe ont choisi de la rejoindre. Les objectifs principaux de l'association aujourd'hui sont, tout
d'abord, le développement des expositions à caractère médical, d'autre part, l'établissement de critères
scientifiques quant aux collections et à la présentation des objets. Une modernisation du site Internet est à
l'étude. Adresse du site de l'AEMHSM : http://www.aemhsm.net/
Prochain numéro :
1er juin 2012
Clystère, n° 10 – Mai 2012
www.clystere.com
22
CLYSTERE
E-revue mensuelle gratuite
consacrée aux objets médicaux anciens.
Si l'histoire de la médecine et celle des instruments médicaux anciens vous intéressent, je
vous invite à vous abonner à la E-revue Clystère, qui vous sera adressée gratuitement par mail
chaque mois.
Les auteurs sont tous des historiens de la médecine ou de la dentisterie reconnus, membres
de diverses sociétés savantes (Société Française d'Histoire de la Médecine, Société Internationale
d'Histoire de la Médecine, Société Française d'Histoire des Hôpitaux, etc...).
Cette revue est le fruit du bénévolat et du désir de faire partager aux étudiants en médecine,
en pharmacie, en dentisterie, comme à nos autres confrères, des connaissances utiles en matière
d'instrumentation médicale.
Adossé à la revue, le site Clystère regroupe des informations utiles aux chercheurs, aux
historiens, aux étudiants : par exemple, poinçons de couteliers ou de potiers d'étain, livres utiles,
etc.
Des conseils de collection, rénovation, entretien, des objets médicaux anciens sont
également à votre disposition sur le site.
Pour vous abonner gratuitement :
www.clystere.com
Bien confraternellement.
Dr Jean-Pierre Martin
Service de gériatrie
Centre Hospitalier Jean Leclaire
Le Pouget – cs80201
24206 SARLAT-LA-CANEDA cedex
FRANCE
Clystère, n° 10 – Mai 2012
www.clystere.com
23