Dossier de presse et informations pratiques
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Dossier de presse et informations pratiques
Tamara de Lempicka, Kizette en rose (détail), 1927. Coll. Musée des Beaux-Arts de Nantes © RMN-Grand Palais / Gérard Blot © Tamara Art Heritage / ADAGP, Paris 2015 Dossier de presse Belles de jour Figures féminines dans les collections du musée des Beaux-Arts de Nantes, 1860-1930 6 février-29 mai 2016 Palais Lumière Evian Relations avec la presse Agence Observatoire Aurélie Cadot 68, rue Pernety 75014 Paris www.observatoire.fr Tél + 33(0)1 43 54 87 71 Fax + 33(0)9 59 14 91 02 [email protected] Jules CHÉRET, La Femme à l’ombrelle rouge. Huile sur bois, 40,9 x 32,2 cm © Cécile Clos/Musée des Beaux-Arts de Nantes 3 Marie-Paule CARPENTIER, Sur le sable, avant 1923. Huile sur toile, 150,5 x 180,7 x 2,5 cm © Cécile Clos/Musée des Beaux-Arts de Nantes SOMMAIRE P.4 Communiqué de presse P.5/7 Parcours de l’exposition P.8/11 Focus sur quelques œuvres P.12/13 Listes des œuvres exposées P.14/16 Extraits du catalogue P.18 Le musée des Beaux-Arts de Nantes P.19 Le Palais Lumière P.20 Une sélection d’œuvres à Poitiers P.21/22 Planche contact P.23 Informations pratiques Dossier de presse Belles de jour COMMUNIQUÉ DE PRESSE Belles de jour Figures féminines dans les collections du musée des Beaux-Arts de Nantes, 1860-1930 Palais Lumière, Evian 6 février - 29 mai 2016 4 Alphonse LECADRE, Le Sommeil, 1872. Huile sur toile, 169,5 x 233 cm. Coll. Musée des Beaux-Arts de Nantes © RMN-Grand Palais / Gérard Blot Le Palais Lumière présente du 6 février au 29 mai 2016 l’exposition Belles de jour qui se propose d’étudier, à travers un parcours rassemblant plus de 70 œuvres provenant des collections du musée des Beaux-Arts de Nantes, la représentation de la figure féminine du XIXe au début du XXe siècle. De la femme au foyer à la travailleuse, de l’héroïne historique à la figure mondaine, de la courtisane à la muse, la femme est vue comme un symbole de fantasme et de liberté. Le fonds XIXe siècle du musée des Beaux-Arts de Nantes est particulièrement important et riche d’une très grande collection en peintures, dessins, estampes et sculptures. Scènes d’histoire littéraire, religieuse ou mythologique illustrent le goût des artistes jusqu’au début du XXe siècle pour les œuvres destinées au Salon mais aussi à une clientèle aisée et cultivée. En ce sens, la collection illustre particulièrement la représentation des portraits féminins, tout particulièrement pour la période 1860-1930. Les plus grands artistes de l’époque sont figurés, de Baudry à Van Dongen, de Maxence à Lempicka. Tous les courants artistiques majeurs sont représentés : l’académisme, mais aussi le symbolisme, le cubisme, le fauvisme reprennent ainsi l’allégorie féminine pour en développer des thèmes propres et singuliers. Dossier de presse Belles de jour PARCOURS DE L’EXPOSITION Marie, Sonia et les autres Par Blandine Chavanne "L'avenir de l'homme, c'est la femme. Elle est la couleur de son âme." Louis Aragon, Le Fou d’Elsa, 1963 La collection du musée des Beaux-Arts de Nantes permet de présenter un éventail significatif de l'image de la femme dans le premier tiers du XXe siècle. Ces œuvres ne sont pas un reflet fidèle de la place de la femme dans la société française. En effet, il semble que les peintres soient assez peu enclins à montrer la façon dont, à partir de la première guerre mondiale, en raison des responsabilités que les femmes ont été obligées de prendre, elles ont gagné en liberté, en autonomie et en responsabilités. C'est ainsi que le tableau de Van Dongen, Passe-temps honnête, rappelle, avec un peu de cruauté mais aussi beaucoup d'humour, la façon dont les activités féminines sont prises en compte et l'espace tant physique qu'intellectuel dans lequel elles sont maintenues. La collection du musée donne une idée assez conservatrice de la femme à travers des portraits, nus et maternités, thèmes mythologiques conventionnels souvent peints par des hommes mais également par des artistes femmes. Il faut cependant souligner la qualité des œuvres réunies. Les portraits A travers les portraits réunis, il est possible d'avoir une certaine idée de la place de la femme dans la société française des années 1900-1930. Paul-Emile Chabas réalise le portrait en pied de Claire Pavillon, fille de l'imprimeur nantais Moreau, pendant de celui de son mari, le capitaine Pavillon, dans la tradition du portrait mondain. Cependant, cette œuvre est empreinte d'une légèreté faisant écho à la jeunesse du modèle, traitée dans une touche fluide et une palette claire. Ayant pris pour cadre un paysage champêtre, le peintre peut ainsi échapper au décor traditionnel du salon et à une pose apprêtée, faisant ainsi référence au développement du goût pour les loisirs de plein-air. Jacques-Emile Blanche nous donne une vision traditionnelle de la femme de lettres avec le portrait d'Anna de Noailles, dans une pose théâtrale révélant le statut du modèle, le bras gauche soutenant sa tête, le regard rêveur de la poétesse. Le modèle choisi par André Lhote est sûrement une femme d'un milieu aisé, son collier de perles et la coupe de sa robe en étant des signes de reconnaissance. Sans doute réalisé dans l'atelier du peintre, le carton à dessins posé sur son support l'indiquant, ce portrait, dont l'attitude et la pose montre une certaine assurance, annonce la liberté et l'indépendance qui vont caractériser les années « folles ». Le cadrage serré de certains portraits témoigne des modes de vie des modèles : la pauvreté d'une femme mexicaine (Tamara de Lempicka), le poids de la religion dans la société bretonne (Jean Gorin), et enfin le développement des loisirs au milieu des années 1920 (Antral). Les liseuses Il est tout à fait étonnant de voir combien les peintres ont représenté avec constance la femme en train de lire ou tenant un livre : de Coraboeuf à Vallotton, de Blanchard à Lempicka, ce sont les femmes de tous les âges et toutes les conditions qui lisent. Les femmes qui lisent sont dangereuses affirme Laure Adler car en effet, cela veut dire qu'elles réfléchissent, qu'elles sont libres de penser, de rêver, de se laisser porter par leur imagination. Concentrées ou distraites par le peintre, fixant l'artiste ou l'ignorant totalement, ces portraits nous rappellent que la lecture est une activité qui n'est pas réservée à une élite intellectuelle mais partagée par toutes. Acte d’isolement, la lecture permet au peintre de montrer les modèles dans un état d’intimité, loin du monde extérieur, comme protégés par le livre qui les absorbe. La Liseuse de Maria Blanchard ou Femme en jaune de Georges Giraud nous montrent ce moment de concentration où plus rien n’existe hors l’histoire en cours. Si dans le Portrait de Kizette, le livre est un attribut qui permet à Tamara de Lempicka de rappeler que sa fille est encore à l’âge de l’école, pour La Dame au livre de Jean Coraboeuf, ou Femme lisant, Félix Vallotton, les artistes nous présentent le modèle regardant fixement le spectateur, comme pour l'interroger sur le sens de ce qu’elle vient de lire et qu’elle soumet à son entendement. Dossier de presse Belles de jour 5 L'art et les femmes Ce n'est qu'en 1925 qu'une femme, Odette Pauvert (1903-1966) remporte pour la première fois le Grand prix de Rome de peinture. Aussi l'activité de la femme peintre est encore souvent considéré, ainsi que la représente Van Dongen en 1920, comme un Passe-temps honnête et non comme un métier. Et pourtant de Marie Laurencin, Tamara de Lempicka ou Sonia Delaunay, toutes professionnelles, ont eu des carrières qui ont dépassé la reconnaissance nationale, leurs œuvres conservées au musée des Beaux-Arts de Nantes étant tout à fait remarquables. Si pour les plus connues d'entre-elles, les biographies sont complètes, il est plus difficiles de trouver des renseignements sur les carrières de Marie-Paule Carpentier ou Andrée Karpéles. Deux autres œuvres parlent du métier d'artiste et de la place qui peut être réservée à la femme. La leçon de dessin de Jean-Alexandre Coraboeuf, nous montre la fille de l'artiste, Madeleine, un crayon à la main et devant une feuille de papier ayant pour tâche de dessiner une figurine d'inspiration grecque. Est-ce le peintre qui assure lui-même l'éducation artistique de sa fille, avec une pédagogie tout à fait traditionnelle ? La carrière de Madeleine, devenue Magda Fontanges montre que cette leçon ne porta pas les fruits attendus, celle-ci préférant une carrière dans le théâtre, le cinéma et enfin l'espionnage. Le portrait de la femme de l'artiste de Charles Derrey donne une indication sur la place de celle-ci dans le processus créateur. En effet, elle est représentée apportant une toile vierge à son mari, regardant le spectateur avec apréhension. Tableau étrange tant par son sujet que par son traitement. Derrey, connu avant tout pour ses talents de graveur, promeut un art académique et fustige dans ses écrits les mouvements d'avant-garde. Avec ce monochrome dans les bras et son regard interrogateur, la femme de l'artiste est-elle l'inspiratrice, l'assistante du peintre ? Est-elle garante de la tradition ? 6 Le corps féminin Parmi les nombreux nus conservés dans les collections du musée des beaux-arts de Nantes, il est possible de présenter les grands courants artistiques du début du XXe siècle : l'académisme (Alleaume), le pointillisme (Ernest Laurent), le symbolisme (Marie-Paule Carpentier), les fauves (Suzanne Valadon), l’expressionnisme (Sonia Delaunay), le cubisme (Metzinger), le style art déco (Jacqueline Marval), Pomone de Ludovic Alleaume est une œuvre tout à fait étrange. En effet, au-delà d'un nu académique, le peintre a installé le modèle dans un environnement « maraîcher ». Si le conte mythologique nous indique que Pomone, nymphe d'une grande beauté, divinité des fruits, détestait la nature sauvage, l'artiste l'a affublée de prunes, poires et pommes et nous la présente sortant à mi-jambes d'un champs de potirons. Composition surprenante et inhabituelle qui montre à quel point la mythologie n'est plus qu'un prétexte à la réalisation d'un nu dont le naturalisme est loin de l'image d'une nymphe. Dans les tableaux de Jacqueline Marval et de JeanFrançois Thomas, ce sont les trois Grâces qui offrent aux peintres l'occasion de réaliser des nus : Euphrosine, Thalie et Aglaé, censées représenter la beauté, la séduction et la créativité humaine, éternellement jeunes, belles et représentées dénudées, tenaient à l’origine des attributs comme les pommes, la myrte ou les roses. Seules les roses sont présentes dans le tableau de Jacqueline Marval. Le sujet mythologique est ainsi prétexte à peindre une image du corps moderne, jeune, sportif chez Thomas, et également jeune mais maniéré, sophistiqué et libre chez Marval. Dossier de presse Belles de jour Suzanne VALADON, Les Baigneuses, 1923 Huile sur toile, 140 x 113 cm. Coll. Musée des Beaux-Arts de Nantes © RMN-Grand Palais / Gérard Blot Une politique d'enrichissement régulière, diversifiée, du musée des Beaux-Arts de Nantes, permet de présenter au public les principaux grands courants artistiques qui ont animés la scène française dans le premier tiers du XXe siècle. Parmi les achats remarquables, il faut noter Soir de septembre de Maurice Denis peint en 1911, qui rentre dans les collections municipales dès 1914. En 1928, le musée achète à Tamara de Lempicka son premier tableau à rentrer dans une collection publique française, Kizette en rose, portrait de sa fille réalisé l'année précédente. Se souvenant de ce geste, l'artiste donnera six peintures au musée à la fin de sa vie. Une des œuvres majeures des collections est le Nu jaune de Sonia Delaunay : peint en 1908, acquis en 1987, ce chef d’œuvre de la période expressionniste montre les libertés que l'artiste pouvait prendre face au corps féminin en utilisant une palette stridente. Une autre source essentielle, sont les acquisitions réalisées par la Société des amis du musée (alors, Société d'Initiative et de Documentation Artistique), tout particulièrement dans les années 1950 faisant rentrer dans les collections les œuvres de Marie Blanchard, Kees Van Dongen, André Lhote, Suzanne Valadon ou Marie Laurencin. Les choix de la Société se portent sur des œuvres datant surtout des années 1920 mais appartenant à des courants stylistiques alors d'avant-garde. Parmi les dons qui viennent souvent des artistes eux-mêmes, il faut noter l'apport important de Jacques-Emile Blanche en 1927 avec le portrait d'Anna de Noailles. En 2014, le musée a bénéficié du geste généreux de Madame Évelyne Pansu qui lui a offert Madame Pavillon de Paul-Emile Chabas, remarquable exemple de l'évolution du portrait mondain avec le développement des activités de plein air et du goût des résidences estivales. Enfin, il faut noter le soutien constant de l’État avec les dépôts du Centre national des arts plastiques qui reste cependant très conservateur dans ses choix, tel le Pomone de Louis Alleaume. En guise de conclusion, deux œuvres sont révélatrices de l'évolution de la condition féminine au début du XXe siècle. D'une part, l'énigmatique Symphonie en blanc d'Andrée Karpélès est un tableau tout à la fois portrait et scène de genre où tout semble symbolique. Le blanc évoque l'innocence et la pureté, le lys est l'attribut de Vénus mais également celui de la Vierge ; la jeune femme se présente recouverte d'un châle moiré et en dentelles découvrant un sein et montrant ostensiblement son ventre. Allégorie de la maternité, fierté du modèle montrant sa condition sans pudeur, cette œuvre remarquable dans sa monochromie l'est aussi par son sujet. Soir de septembre de Maurice Denis est également une allégorie de la joie de vivre où la femme est le sujet principal du tableau, dans le décor de la plage de Perros-Guirec où le peintre a acheté en 1908 la maison « Silencio ». Sa femme, Marthe, est en train d'allaiter son fils Dominique. Derrière elle des jeunes femmes jouent avec des raquettes et une balle, alors que des enfants sont encore en train de se baigner. Les couleurs, où le rose et le bleu dominent, indiquent un coucher de soleil. Moment à la fois paisible et joyeux, les robes, la nudité des enfants, la lumière, tout est fait par le peintre pour rendre la scène intemporelle et rendre hommage à la figure fémine. Dossier de presse Belles de jour 7 FOCUS SUR QUELQUES ŒUVRES Alfred ROLL (Paris, 1846 - 1919) Retour du Bal, 1886 Huile sur toile. Achat au Salon de Nantes, 1886 Elève d’Harpignies puis de Gérôme, Roll se forma surtout auprès de Bonnat. Attentif à la vie moderne et aux bouleversements artistiques des Impressionnistes, il exposa régulièrement au Salon de Paris de vastes toiles décoratives ou sociales commémorant les fastes de la IIIe République. Roll apparaît comme un peintre réaliste moderne, ancré dans les conflits de l’époque (L’Inondation, 1877, La Grève, 1880, Le Travail, 1885). Ici Roll traite à sa manière d’un sujet pris chez les Impressionnistes, comme Manet, la femme à son miroir, dans l’intimité de son boudoir. Mais il renverse le sujet, plaçant le modèle de dos. La monumentalité de la scène crée une grandeur que renforce le cadre luxueux. La composition est rythmée par deux grandes courbes claires, celle des épaules et des bras rejetés en arrière, et celle du bas de la robe aux fleurs. La technique du peintre, puissante et légère, sommaire et précise, rend un hommage discret à la peinture de genre, scène galante remise au goût du jour. 8 Edgard MAXENCE (Nantes, 1871 - La-Bernerie-en-Retz, 1954) L’Ame de la forêt, 1898 Huile sur toile. Dépôt de l’Etat, 1902 Elève de J-E. Delaunay, puis surtout de Gustave Moreau, Maxence exposa régulièrement au Salon des artistes français à partir de 1893 et participa aux Salons de la Rose + Croix de 1895 à 1897. Sa peinture était alors très liée au mouvement symboliste auquel il emprunta ses thèmes. Il poursuivit une brillante carrière de portraitiste mondain, s’attachant aussi à des sujets plus naturalistes comme les natures mortes ou les paysages, traités souvent de manière assez académique. L’Ame de la forêt est l’une des œuvres majeures de l’artiste. Attiré par les légendes celtes et l’histoire du Moyen Âge, Maxence incarne les esprits des bois dans des figures féminines à la fois sensuelles et hiératiques. Le personnage central, vêtu d’une dalmatique rose brodée d’or, tient dans les mains une petite coupe d’argent, d’où s’échappent des volutes d’encens. Le cadrage est serré et les figures grandeur nature ont une présence troublante, reprenant une formule utilisée par les peintres préraphaélites. Dossier de presse Belles de jour Louis - Robert ANTRAL (Châlons-sur-Marne, 1895 - Paris, 1939) Femme au chapeau Huile sur toile. Legs au musée en 1976 En 1913, Antral est élève à l’école des Arts décoratifs, mais dès 1914, il est mobilisé, blessé et décoré de la Croix de guerre. Élève de Cormon à l’École des beaux-arts, Antral aura une carrière de peintre paysagiste, d’illustrateur et de graveur. Il présente son travail au Salon d’Automne et à celui des Indépendants. Son style est souvent rapproché de celui d’Albert Marquet dans sa façon de traiter les volumes avec un dessin synthétique et austère. Ce portrait, par sa gamme colorée très affirmée et restreinte est traité avec une économie de moyens tout à fait remarquable. Seuls le jaune du chapeau et le rouge à lèvres du modèle peu habituels chez l’artiste, animent la surface. Le cadrage serré ne laisse rien voir du contexte dans lequel se trouve le modèle et rappelle l’influence de la photographie dans la mise en page. Dédicacée « à mon ami Ollive », cette figure féminine n’est pas identifiée. Est-ce la compagne de Jules Ollive, amateur d’art et collectionneur nantais ? 9 Maurice DENIS (Granville, 1870 - Saint-Germainen-Laye, 1943) Soir de septembre, 1911 Huile sur Toile. Achat, 1914 Formé à l’Académie Julian, Maurice Denis adhère dès 1888 au groupe des Nabis, et devient alors un ardent défenseur de l’esthétique symboliste. C’est ainsi qu’en 1890, il affirmait qu’il fallait « se rappeler qu’un tableau, avant d’être un cheval de bataille, une femme nue ou une quelconque anecdote, est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées ». Fervent catholique, Maurice Denis fit plusieurs séjours en Italie où il étudie tout particulièrement les primitifs. En 1919, il fonde les Ateliers d’art sacré avec Georges Desvallières. Durant toute sa carrière, sa famille est une source d’inspiration permanente, peignant les sept enfants qu’il eut avec Marthe, sa première femme, puis les deux d’Elizabeth, sa seconde épouse. C’est en 1908 que Maurice Denis achète « Silencio » à Perros-Guirec. Cette maison, ainsi que son environnement, serviront très souvent de décor pour les œuvres inspirées par les moments de la vie familiale. Soir de septembre, acheté par la Ville à l’occasion de son exposition au Salon de la Société des Amis des arts de Nantes en 1914, sous le numéro 113, présente au premier plan Marthe allaitant son fils Dominique, pendant que le reste de la famille fait des jeux de plage. La palette chaude et contrastée, le dessin ondulant simplifiant les formes, la lumière dorée, rattachent ce tableau à l’école symboliste. Dossier de presse Belles de jour Kees VAN DONGEN (Delfshaven,1877 - Monte Carlo, 1968) Passe-temps honnête, 1920 Huile sur toile. Don de la Société des Amis du Musée des Beaux-Arts de Nantes en 1951 En 1892, à l’âge de 16 ans, Kees van Dongen commence des études en peinture à l’Académie royale des beaux-arts de Rotterdam. De 1892 à 1897, fréquentant le Quartier rouge portuaire, Van Dongen peint des scènes de matelots et de prostituées. En 1897, il demeure à Paris pour plusieurs mois. Il y retourne en décembre 1899 pour rejoindre Augusta Preitinger (Guus). Ils se marient le 11 juillet 1901. À Paris, il rencontre Félix Fénéon, par lequel il se voit confier en 1901 un numéro de L’Assiette au beurre, Petite histoire pour petits et grands nenfants. En 1904, il expose au Salon des indépendants et rencontre Maurice de Vlaminck et Henri Matisse. Bientôt, il commence à exposer ses œuvres, notamment en 1905 au Salon d’automne, qui regroupe les œuvres « Fauves », et participe aux activités du groupe expressionniste « Die Brucke ». Après la première guerre mondiale, il s’installe près du bois de Boulogne et fréquente les milieux privilégiés. Il devient alors le peintre du « Tout Paris ». Le titre de ce tableau ne manque pas d’humour : les modèles se livrent en effet à une sage occupation (la même que celle de l’auteur de cette œuvre). Si Van Dongen semble ironiser sur son métier, au-delà du sujet représenté, il invite symboliquement à une réflexion fondamentale sur le sens de la création picturale en plaçant l’envers d’un tableau littéralement au cœur de la composition ? Une des figures représentée pose devant un miroir qui permet d’offrir sous un angle différent une autre image du personnage et ouvre une fenêtre dans l’espace aplati de la mise en scène. 10 Tamara de LEMPICKA (Varsovie, Pologne), 1898 - Cuernavaca, Mexique, 1980) Kizette en rose, 1927 Huile sur toile. Achat à l’artiste, 1928 Née dans la bonne société de Varsovie, Tamara Gorska quitte la Pologne en 1914 pour Saint-Pétersbourg, où elle suit les cours de l’Académie des beaux-arts. Elle y rencontre Tadeusz de Lempicki, qu’elle épouse. Fuyant la révolution bolchevique, le couple s’installe à Paris. Tamara de Lempicka y suit l’enseignement de Maurice Denis, puis celui d’André Lhote, qui lui transmet les principes du cubisme synthétique et l’idée selon laquelle « La fin de l’art est le plaisir ». Tamara de Lempicka y développe un talent de portraitiste de la haute société. De 1923 à 1933, elle est au faîte de sa renommée et réalise de nombreux portraits de femmes de la jet-set, rencontrées à Saint-Moritz ou Hollywood. A partir de 1934, l’artiste, dépressive, prend pour thèmes des sujets plus graves, religieux ou relatifs à la misère humaine. Les événements historiques confirment sa vision pessimiste de la vie. En 1939, elle quitte l’Europe en compagnie de son nouvel époux, le baron Kuffner. Commence une vie partagée entre les États-Unis, la France, Cuba et le Mexique. Entre 1923 et 1933, l’artiste prend sa fille pour modèle à cinq reprises, dont la célèbre Communiante conservée au musée national d’Art moderne à Paris. Kizette en rose, vêtue d’une légère tenue d’été, jupe plissée et col impeccablement arrangé, semble ici une petite fille modèle. Le pied déchaussé qu’elle tente de dissimuler et son regard défiant laissent cependant deviner une sensualité au parfum de scandale, caractéristique des portraits de Tamara de Lempicka. Par sa composition, l’œuvre manifeste cet héritage post-cubiste : le corps de Kizette est un assemblage de volumes simples ; elle est assise sur un fauteuil Art déco donnant lieu à un traitement angulaire géométrique ; le port derrière elle associe cubes et plans. La palette se limite à des tons froids : gris, brun, ocre, blanc rosé. La dimension sculpturale de la figure naît de l’usage d’aplats modulés sous l’effet de la lumière et de l’insistance sur l’architecture d’une arcade sourcilière ou d’un genou. Le cadrage serré emprunte aux techniques de l’affiche publicitaire et du cinéma pour monumentaliser le sujet. Dossier de presse Belles de jour Marie LAURENCIN Paris, 1883 - 1956 Judith, 1930 Huile sur toile. Don de la Société des Amis du Musée, 1960 Malgré l’opposition de sa mère, modeste couturière, Marie Laurencin croit à sa vocation de peintre et s’inscrit à l’académie Humbert. Elle y rencontre Georges Braque qui lui présente les artistes du BateauLavoir, parmi lesquels Picasso. En 1907, année de son premier envoi au Salon des Indépendants, elle rencontre le poète Guillaume Apollinaire, qui devient son compagnon et l’impose parmi les peintres cubistes. Laurencin reste cependant à l’écart des mouvements d’avant-garde du début du XXe siècle et développe une pratique de la peinture singulière, en toute indépendance. Judith, une main sur la poitrine et l’autre dégageant un voile d’étoffe, est accompagnée de sa servante. La simplicité de la composition, la grâce des lignes et l’usage de tons pastel (gris, blanc, vert, rose) sont caractéristiques de l’art de Marie Laurencin renforçant le sentiment de douceur qui émane de la toile. Contrairement aux représentations traditionnelles de Judith, femme de caractère ayant assassiné le général Holopherne pour sauver son peuple, l’artiste présente la princesse Judith, parée de ses bijoux et déployant ses charmes, posant ses yeux de biche sur le spectateur. L’œuvre de Marie Laurencin, manifeste la liberté d’une artiste respectée, consacrée en 1930 par le magazine Vu comme une des trois femmes les plus célèbres de France. 11 Sigmar POLKE (Oels, Allemagne, 1941 - Cologne, 2010) Sans titre, 2001 Techniques mixtes sur toile. Achat à l’artiste en 2001 Né dans une petite ville de Silésie, Sigmar Polke émigre en Allemagne de l’Ouest en 1953, où il entreprend des études de peinture à l’Académie des beaux-arts de Düsseldorf jusqu’en 1967. Élève de Joseph Beuys, il est l’instigateur, avec Gerhard Richter dont il est alors proche, d’une nouvelle peinture allemande conçue dans le sillage du pop art américain qu’ils intitulent « réalisme capitaliste ». Lecteur à l’Académie des beaux-arts de Hambourg à partir de 1970, il y devient professeur en 1975. Participant à de nombreuses expositions internationales, Polke représente l’Allemagne à la Biennale de Venise en 1986 et y reçoit le Lion d’or. Le peintre privilégie un travail sur la figuration, notamment par la transposition de clichés photographiques et la représentation de sujets souvent banals. Tous les thèmes sont abordés depuis l’histoire de l’art, la religion, l’actualité, l’Europe, l’art de la peinture, etc. Sur un fond abstrait très libre, Sans titre représente un portrait de femme, sans doute une image faisant référence à une apparition mondaine. Par sa pose elle peut faire écho au célèbre tableau d’Ingres conservé au musée des BeauxArts, Madame de Senonnes, rappelant ainsi le goût de l’artiste pour les citations plastiques. Cependant à la technique porcelainée de son prédécesseur, Sigmar Polke répond avec des bombages fluos et phosphorescents, un brin kitsch. Dossier de presse Belles de jour LISTE DES ŒUVRES EXPOSÉES ALLEAUME Ludovic Pomone, 1929 Huile sur toile, 116,3 x 89 cm BURNE-JONES Edward Lady Frances Balfour, 1880 Huile sur toile, 69 x 38 cm Portrait de Madame Fanny GuyardGouin, 1883 Huile sur toile, 81 x 65 cm ANDRÉ Albert L’Étude, 1927 Huile sur toile, 65 x 54 cm CARPENTIER Marie-Paule Sur le sable, avant 1923 Huile sur toile, 150,5 x 180,7 DELAUNAY Sonia (STERN TERK Sarah Sophie, dit) Nu jaune, 1908 Huile sur toile, 65 x 98,3 ANTRAL Louis-Robert Femme au chapeau jaune Huile sur toile, 41,2 x 33,5 cm CARRIÈRE Eugène Maternité Huile sur toile, 51,2 x 35,1 ASSELIN Maurice Maternité, 1923 Huile sur toile, 100,5 x 73,5 cm CHABAS Paul-Emile Portrait de Madame Claire Pavillon, 1900 Huile sur toile, 203 x 128 cm BAUDRY Paul Charlotte Corday, 1860 Huile sur toile, 203 x 154 cm Portrait de Mme Louis Cézard, 1871 Huile sur toile, 78,5 x 68,5 cm BENNER Jean Jeune fille de Capri, 1906 Huile sur toile, 55,6 x 44,3 cm 12 Salomé, vers 1899 Huile sur toile, 118 x 80 cm BERTEAUX Hippolyte Dominique La Science, 1876 Huile sur bois, 73 x 153 cm BESNARD Paul Albert Nymphe endormie dit aussi Nu aux lapins, 1913 Huile sur toile, 116.3 x 98,6 cm BLANCHARD Maria La Liseuse aux cheveux blancs, vers 1922 Huile sur toile, 79 x 60 cm BLANCHE Jacques-Emile Portrait de la comtesse de Noailles, 1912 Huile sur toile, 90,5 x 90 cm BOMPARD Pierre Femme au jardin, 1930 Huile sur toile, 60,1 x 73,2 cm BRIDGMAN Frédéric-Arthur Le Tennis à Dinard, 1891 Huile sur toile, 63 x 92 cm Dossier de presse Belles de jour CHÉRET Jules La Femme à l’ombrelle rouge Huile sur bois, 40,9 x 32,2 cm CORABOEUF Jean-Alexandre La Leçon de dessin, 1920 Huile sur toile, 100,4 x 82 cm La Dame au livre, 1913 Huile sur toile, 100.2 x 73.7 cm CORNILLIER Pierre Emile Les Adieux Hylas, 1894 Les Trois Amies, 1896 Les Jolies promeneuses, 1895 Les Liseuses, 1895 Lithographies sur papier, 35,5 x 53,3 cm Perversité, 1896 Le Soupir Lithographies sur papier, 53,3 x 35,6 cm COTTET Charles Jeune fille de l’île de Sein, 1909 Huile sur carton, 60,4 x 48,2 cm DELAUNAY Jules Elie Portrait de Madame Mestayer, 1871 Huile sur toile, 78 x 64 cm Portrait de Mademoiselle Stéphanie Brousset, 1871 Huile sur toile, 65,9 x 61,6 x 1,9 cm Portrait de Madame Raoul-Alfred Philippe, 1877 Huile sur toile, 81.7 x 65.3 cm DENIS Maurice Soir de septembre, 1911 Huile sur toile, 130 x 180 cm DERREY Jacques-Charles Portrait de la femme de l’artiste, 1947 Huile sur toile, 81 x 65 cm DEULLY Eugène La Marchande de poissons, avant 1908 Huile sur toile, 46,4 x 24,5 x 1 cm DOMERGUE Jean-Gabriel Intérieur, 1927 Huile sur carton, 56.5 x 47.8 cm DONGEN Kees van Passe-temps honnête, vers 1920 Huile sur toile, 100,2 x 81,2 cm DUBOIS Henri-Pierre Hippolyte Portrait de la Marquise de Girard de Chateauvieux, 1877 Huile sur toile, 177.6 x 239 cm GALLIAC Louis Une Vénitienne, avant 1908 Huile sur bois, 46 x 37,6 x 0,5 cm GIRAUD Georges Femme en jaune Huile sur toile, 79,8 x 70 cm GORIN Jean (GORIN Jean-Albert, dit) La Femme en prière, 1922 Huile sur carton, 63.4 x 51,8 cm HAMON Jean-Louis La Jeune mère, 1863 Huile sur toile, 73.5 x 92 cm KARPELÈS Andrée Symphonie en blanc, 1908 Huile sur toile, 142,5 x 79,7 cm LAURENCIN Marie Judith, 1930 Huile sur toile, 73 x 60 cm PICOU Henry-Pierre La Bonne aventure, 1872 Huile sur toile, 60.5 x 81 cm LAURENT Ernest Nu, 1913 Huile sur toile, 55 x 46 cm POLKE Sigmar Sans titre Acrylique sur toile, 200 x 240 cm LECADRE Alphonse-Eugène-Félix Le Sommeil, 1872 Huile sur toile, 130,5 x 196 cm ROLL Alfred Philippe Retour du bal, 1886 Huile sur toile, 204,7 x 122,2 cm LECOMTE DU NOUŸ Jean Jules Antoine L’Esclave blanche, 1888 Huile sur toile, 149,1 x 117,9 cm Les Baigneuses, vers 1909 Huile sur toile, 78.2 x 133 cm LEMATTE Fernand Jacques François Une Dryade, 1871 Huile sur toile, 111,5 x 134,8 cm LEMPICKA Tamara de (GORSKA Tamara, dit) Kizette en rose, 1927 Huile sur toile, 116 x 73 cm Portrait de jeune fille, 1947 Huile sur contreplaqué, 51 x 40,8 cm LHOTE André Femme assise, vers 1925 Huile sur toile, 92 x 55,9 x 1,5 cm MARVAL Jacqueline (VALLET MarieJoséphine, dit) Les Frivoles, vers 1914 Huile sur toile, 110.2 x 116 cm La Grande plage à Biarritz, 1923 Huile sur toile, 195 x 372 cm MAXENCE Edgard L’Âme de la forêt, 1898 Huile sur bois, 87,2 x 79,9 cm Les Oraisons, vers 1914 Pastel, aquarelle et mine de plomb sur carton, 53,7 x 57,6 cm La Liseuse dans le parc d’un château, 1906 Pastel, gouache et crayon sur papier, 73 x 54,4 cm METZINGER Jean Nu Huile sur bois, 34 x 23,5 cm Dossier de presse Belles de jour ROY Pierre Nu assis, vers 1910 Huile sur carton, 73,9 x 73,8 cm SALMSON Hugo-Frédérick La Petite glaneuse, 1884 Huile sur toile, 133 x 110,8 cm SERUSIER Paul La Brodeuse Huile sur toile, 54,3 x 76,5 cm THOMAS Jean-François Trois Femmes nues dans un paysage Huile sur toile, 100.3 x 81.3 cm VALADON Suzanne (VALADON Marie-Clémentine, dit) Les Baigneuses, 1923 Huile sur toile, 116,4 x 89 cm VALLOTTON Félix Femme lisant, 1921 Huile sur toile, 81,1 x 65,3 cm WAGREZ Jacques-Clément La Florentine, 1898 Huile sur toile, 55,7 x 46,5 cm 13 EXTRAIT DU CATALOGUE Commune présence. De Paul Baudry à Edgard Maxence, l’obsession d’un idéal féminin Par Cyrille Sciama Extraits Si les collections XIXe siècle du musée des Beaux-Arts de Nantes sont connues pour quelques chefs-d’œuvre insignes, on s’est encore peu interrogé sur le point commun qui frappe l’imaginaire collectif : du Portrait de Madame de Senonnes d’Ingres (1814) aux Cribleuses de blé de Courbet (1854-1855), de Charlotte Corday (1861) à L’Ame de la forêt de Maxence (1899), les visages féminins marquent d’une forte présence l’esprit du spectateur. Certes, le musée a toujours cherché des œuvres charismatiques et les sujets historiques n’ont pas manqué. Mais il semblerait que les choix des conservateurs et de la commission de surveillance du musée aient privilégié un certain type de peintures, où l’idéal féminin prime. Paradoxalement, alors que l’académisme et l’orientalisme sont bien représentés, on trouve peu de portraits masculins. Dubufe (Portrait De Claude Morin, 1810), Fabre (Le Duc de Feltre, 1810), Delacroix (Le Kaïd, chef marocain, 1837), Flandrin (Double autoportrait, 1842), Redon (Le Prisonnier, 1880) figurent parmi les pièces majeures. Mais ils comptent moins que l’obsédante présence d’Ingres ou de Baudry, de Courbet ou de Chabas… Peut-on expliquer ce goût prononcé pour le portrait féminin dans les collections ? S’agit-il d’une succession de hasard ou d’un choix volontaire ? La tendance est-elle générale ? Enfin, peut-on distinguer une thématique particulière dans cette suite de visages ? 14 L’héroïne de roman : Charlotte Corday Parmi les œuvres acquises par le musée dans la seconde moitié du XIXe siècle, Charlotte Corday de Paul Baudry occupe une place à part. La peinture est devenue une icône du siècle, par sa représentation du meurtre de Marat, au même titre que la version de Jacques-Louis David dont elle s’inspire directement. D’ailleurs, Baudry copia d’abord la Tête de Marat (1861, musée des Beaux-Arts de Nantes, inv.1942) avant de créer sa Charlotte. Celle-ci, achevée en 1860 est exposée au Salon des artistes français en 1861 (n°151), puis est présentée au Salon de Nantes la même année (n°31). Elle y remporte la médaille d’honneur et est acquise par la Ville pour 12.000 francs, somme considérable. (...) Lorsque Baudry choisit en 1860 cet épisode récent de l’histoire de France comme sujet, il a, en peinture, de nombreux modèles (il réalise la copie de la tête du Marat de David). Il étudia soigneusement les textes d’historiens comme Michelet et les comptes rendus de l’époque parus dans la presse, pour procéder à la reconstitution la plus exacte possible de la scène : la carte de France, les livres sur l’étagère, le billot de bois qui servait de table de travail à Marat, tous les éléments du décor sont là. Pour renforcer l’effet dramatique, le cadrage est resserré et la perspective accentuée. Charlotte Corday se dresse dans la lumière oblique, comme pétrifiée, et son regard fixe montre qu’elle mesure toute l’importance de son geste. Quant à Marat, vu en raccourci, c’est son visage révulsé et ses bras musculeux raidis par la souffrance qui occupent le premier plan en bas à gauche. Ce tableau fut au Salon de Paris l’objet d’une véritable polémique entre critiques ! Certains contestèrent la conception anecdotique comparée à celle du chef-d’œuvre de David, d’autres apprécièrent l’harmonie légère et presque monochrome des coloris. Les critiques de l’époque ne furent pas toutes positives. Ainsi W. Bürrger pose-t-il les limites de l’œuvre, entre peinture d’histoire, scène de genre et portrait précieux (...) Finalement, en achetant la même année Charlotte Corday et Les Cribleuses de blé de Courbet, le musée de Nantes impose son style audacieux, où les genres sont malmenés et le public bousculé. Remarquons que l’intégration des œuvres dans les collections se fait après leur présentation au Salon de Nantes, foyer de contestation artistique autant que forum de débats. Les héroïnes historiques et sociales sont alors pleinement reconnues par les élites qui dessinent une image volontaire, forte et dramatique de l’image féminine sous le Second Empire. Dossier de presse Belles de jour Le fantasme de l’Orient et de l’étrangère : Lecomte du Nouÿ et Benner Si le voyage en Orient est de plus en plus populaire au XIXe siècle, l’image que les peintres – hommes – véhiculent de la femme est assez stéréotypée. Belle, lascive, rêveuse, l’orientale du Caire jusqu’à Istanbul est l’archétype d’un idéal souvent vécu comme un fantasme. Peu d’artistes ont pu rentrer dans un harem et encore les images qu’ils en rendent sont décalées au vu de la réalité. Jean Lecomte du Nouÿ fut l’un des rares à visiter régulièrement le Moyen Orient sans rechercher l’effet, l’idée brillante. Son Esclave blanche (1888) est aussi devenue au fil du temps l’une des images les plus diffusées sur l’orientalisme. (...) Avec Gérard de Nerval (Voyage en Orient, 1851) et Théophile Gautier (Constantinople, 1878), la France se prend de passion pour la Turquie et le bassin méditerranéen. Lecomte du Nouÿ excella à rendre l’atmosphère vaporeuse de l’Orient. Sa Porte du Harem. Souvenir du Caire (1876, Paris, collection Yves Saint-LaurentPierre Bergé) renvoie à l’interdiction d’entrer dans un lieu secret et dangereux pour les non initiés. Le Rêve d’un eunuque (1874, Cleveland Museum of Art) séduit par les fantaisies que suscite la formidable puissance d’évocation de visions oniriques. L’Esclave blanche, au titre curieux, rappelle la forte attirance des Occidentaux pour les sujets mystérieux de l’Orient. L’œuvre fut donnée par l’artiste au musée en 1908. (...) La même attirance pour les femmes lointaines et incompréhensibles se retrouve dans tout un courant de peinture de la fin du XIXe siècle, porté sur l’étrangère. La Jeune femme de Capri de Jean Benner témoigne d’un souci d’exactitude photographique qui confine à l’ethnographie. Car si Benner est un artiste symboliste important, il l’illustre par son goût prononcé pour les œuvres hypnotiques et troublantes. Ce visage, peint l’année de la mort de Benner, resta dans son atelier avant d’être donné par sa veuve au musée des BeauxArts de Nantes. Le hasard de deux dons, par Lecomte du Nouÿ et Benner, dessinait ainsi au tout début du XXe siècle une image forte et singulière de la figure féminine, fantasme rêvé puis approché par des artistes voyageurs. Le cas Delaunay Durant la décennie 1870, deux artistes issus de la même région nantaise mais à la célébrité nationale vont attirer l’attention par leurs portraits féminins. Paul Baudry, passant de l’histoire au portrait, tout comme Delaunay, orientent leur style vers des sujets plus aimables, popularisant davantage leurs œuvres par des commandes bien rémunérées et appréciées. Le Portrait de Madame Louis Cézard (1871) atteste des liens très forts entre l’artiste de la Roche-sur-Yon et la gloire de Nantes, Delaunay. Exécuté lors du séjour de Baudry à Nantes chez son ami Auguste Toulmouche (1829-1890) pendant les jours sombres de la guerre franco-prussienne, en 1871, ce portrait saisissant de féminité représente l’épouse d’un riche entrepreneur nantais du sucre. Posée dans un fauteuil de soie jaune, Madame Cézard fixe le spectateur avec audace et douceur. Le fond vert, vivement brossé, accentue le contraste entre la robe noire austère et la grâce du regard du modèle. (...) L’habileté de Baudry sera de capter la personnalité du modèle tout en l’inscrivant dans un cadre bourgeois simple : la modernité du fond neutre d’une couleur rare est une trouvaille originale de Baudry. L’enfant du pays, Jules-Elie Delaunay (1828-1891), demeure l’une des personnalités artistiques marquantes de la seconde moitié du XIXe siècle. Le talent de portraitiste de Jules-Elie Delaunay fut reconnu dès le début des années 1870 et les rapprochements les plus élogieux furent proposés avec les artistes du passé, de Holbein à Vélasquez. (...) Le Portrait de Mme Mestayer (1871) et celui de Mme Philippe (1877) reflètent le goût des commanditaires pour des poses avantageuses, les modèles étant souvent parés de leurs plus beaux atours. La touche, grasse et souple, autorise des effets de lumière hérités d’Ingres, mais remis au goût du jour. Le musée conserve un ensemble impressionnant de portraits, mais les plus réussis sont consacrés à la figure féminine. Ce célibataire endurci, ami intime de Gustave Moreau, développa ainsi une multitude de portraits féminins. Le musée acquis nombre d’entre eux en tentant de montrer l’intégralité du talent de l’artiste et s’adaptant au goût plus éclectique du public. Dossier de presse Belles de jour 15 Réalismes Cette recherche de sincérité pouvait aussi prendre des chemins de traverse. Le républicain Alfred Roll, mais aussi le méconnu mais formidable Hugo Salmson reprirent le thème du portrait féminin en l’investissant d’une dimension égalitaire et sociale intéressante pour l’époque. Dans une continuité avec Les Cribleuses de blé de Courbet, Salmson décrit une Petite glaneuse (1884) accablée, entre la fatigue physique du labeur des foins et mélancolie de l’adolescence. (...) Dans ce tableau présenté au Salon de 1885, Salmson reprend en l’inversant, la figure féminine du célèbre tableau de Jules Bastien-Lepage, Les Foins (1877, Paris, musée d’Orsay) qui fut un succès au Salon de 1878 et devint comme une sorte de manifeste du naturalisme. Mais Salmson s’éloigne de son modèle en isolant la figure, dans un coin de campagne difficile à identifier. A l’autre spectre de l’examen social, Roll s’intéresse aux élites en portant son attention sur des moments inattendus, intimes, presque démasqués malgré le modèle. (...) Avec Retour du bal (1886) Roll traite à sa manière d’un sujet pris chez les Impressionnistes, comme Manet, la femme à son miroir, dans l’intimité de son boudoir. Mais il renverse le sujet, plaçant le modèle de dos. La monumentalité de la scène crée une grandeur que renforce le cadre luxueux. La composition est rythmée par deux grandes courbes claires, celle des épaules et des bras rejetés en arrière, et celle du bas de la robe aux fleurs. La technique du peintre, puissante et légère, sommaire et précise, rend un hommage discret à la peinture de genre, scène galante remise au goût du jour. (...) 16 Le Symbolisme et la perte d’identité : Lecadre, Burne-Jones, Maxence et Chabas La femme mystérieuse, inquiétante et insaisissable fut un thème de prédilection pour le symbolisme des années 1890/1900, où les artistes nantais s’illustrent particulièrement. Exposé au Salon de Paris en 1872, Le Sommeil fut acquis par la Ville de Nantes la même année où l’œuvre figura à une Exposition. Le peintre qui n’est guère célèbre, fut pourtant élève de Charles Gleyre et remporta une médaille au Salon de 1870. Sa carrière, trop brève, explique sans doute son manque de notoriété actuelle. Mais il laisse une belle œuvre, très poétique : couchée sur un divan, dormant toute vêtue, le modèle porte son enfant sur sa poitrine, les mains croisées. Les effets sont simples, et les coloris osés : le rouge grenat de la robe de velours tranche avec le vert du rideau du fond. Le dégradé des ocres, bruns et gris atténuent, dans les détails du lit et du parquet, la vivacité de la touche. Dans un style simple et efficace, Lecadre parvient à rendre l’atmosphère douce et familiale d’une vie aisée. (...) L’Ame de la forêt figure parmi les œuvres majeures de l’artiste. Acquis par l’Etat au Salon de 1898, ce tableau a contribué immédiatement à la renommée de Maxence. Attiré par les légendes celtes et les sujets médiévaux, le peintre incarne l’esprit des bois dans des figures féminines à la fois sensuelles et hiératiques. Les quatre femmes sont auréolées et leurs ailes chamarrées se confondent avec la végétation luxuriante. Le personnage central est vêtu d’une dalmatique rose brodée d’or et tient dans ses mains une petite coupe en argent qui ressemble à un brûle-parfum d’où s’échappent des volutes d’encens. Le cadrage est serré, tout l’espace occupé, et les visages dégagent une impression troublante de mystère. La technique de Maxence est très subtile, donnant de beaux effets de transparence. Il rehaussa d’or certains détails comme les auréoles des femmes, mais également dans les ailes et la broderie de la dalmatique. (...) Edgard Maxence attachait beaucoup d’importance à L’Ame de la forêt, qu’il demanda à faire déposer au musée de Nantes, ainsi que l’atteste la correspondance qu’il échangea avec le conservateur de l’époque. (...) Cornillier, l’ultime Pierre-Emile Cornillier (1862-1948) – dont le musée remit à l’honneur ses estampes à l’occasion d’une exposition en 2012, Trésors cachés – conclut la présentation des portraits féminins du XIXe siècle par une extraordinaire série de lithographies. Mystérieuses, intrigantes, séductrices ou douces, ses femmes sont traitées avec une frontalité étrange ou une intimité immédiate troublante. De l’amie à la lectrice, de la tentatrice à l‘androgyne, le modèle est perçu dans une relation à autrui qui dérange car exclue : même si elle invite le spectateur (Hylas), la femme chez Cornillier est plus sujet d’admiration craintive que de description passive (Les Trois amies). Leur exposition au Salon avant-gardiste des Rose+Croix atteste de l’intensité psychologique de cette série, qui côtoyait les œuvres d’Edgard Maxence ou Ferdinand Knopff. Le don de la série par l’artiste au musée de Nantes atteste et conclue les liens étroits entre l’établissement et les artistes autour d’une thématique renouvelée de la fin du Second Empire à la troisième République. Dossier de presse Belles de jour Page suivante : Jean Jules Antoine Lecomte du Noüy, L’Esclave blanche, 1888. Huile sur toile, 194,3 x 163,9 cm. Coll. Musée des Beaux-Arts de Nantes © RMN-Grand Palais / Gérard Blot 17 Dossier de presse Belles de jour LE MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE NANTES Fondé en 1801 par le décret Chaptal, le musée des Beaux-Arts de Nantes s’est enrichi au fil du temps de nombreux dépôts de l’Etat (1804,1809,1872) et en 1810 d’une collection exceptionnelle acquise par la Ville de Nantes : la collection Cacault riche d’œuvres italiennes, flamandes et françaises, comportait les trois œuvres de Georges de la Tour qui en firent la renommée. Musée des Beaux-Arts de Nantes © Ville de Nantes . Photo C.CLOS Tout au long du XIXe siècle, les achats aux artistes vivants permirent au musée d’intégrer des œuvres de Delacroix, Ingres, Courbet, Gérôme... Puis, le legs de deux collections importantes (Clarke de Feltre en 1852 et Urvoy de Saint-Bedan en 1854) incitèrent la municipalité à lancer un concours d’architecte pour la création d’un grand Palais des Beaux-Arts. Inauguré en 1900 sur les plans de Clément Josso, le Palais des Arts était un des plus imposants musées de France : avec sa façade éclectique, son grand hall, sa double volée d’escalier, son patio central, ses doubles galeries, il constituait un des meilleurs exemples de la célébration de l’art au cœur de la ville. La force de l’établissement fut toujours de s’intéresser à l’art vivant. Le musée des Beaux-Arts au XXe siècle se consacra ainsi pleinement à l’art de son temps. 18 Musée des Beaux-Arts de Nantes © Ville de Nantes . Photo C.CLOS Progressivement cependant, les espaces se firent étroits, et moins adaptés au besoin de l’époque moderne. Le musée n’avait jamais subi de restauration majeure avant le programme d’extension et de rénovation lancé en 2011. Le projet, confié aux architectes londoniens Stanton Williams, prévoit une restauration de l’ancien bâtiment 1900, mais aussi la création de nouveaux espaces : ateliers pédagogiques, auditorium, cabinet d’arts graphiques, bibliothèque, mais aussi restaurant et librairie. Une extension contemporaine de 2 000 m² (le « Cube ») permettra de présenter la richesse du fonds d’art contemporain. Un parcours nouveau liera le Palais à la Chapelle de l’Oratoire et au « Cube ». Rénové, agrandi, ouvert sur la ville, le musée des Beaux-Arts fait ainsi peau neuve et se dotera d’un nouveau nom, le musée d’Arts, en liaison avec la vie et les arts actuels. Son ouverture est prévue pour début 2017. Dossier de presse Belles de jour Projet pour le musée d’arts de Nantes © Architectes Stanton Williams D.R LE PALAIS LUMIÈRE À l’été 2006, la ville d’Evian a ouvert les portes de son « Palais Lumière ». Fort de sa position, de la qualité de ses équipements et de la singularité de son architecture, ce fleuron retrouvé du patrimoine évianais est devenu le nouvel emblème de la station. Pierre angulaire du développement de la commune, il est devenu un centre culturel et de congrès de renommée internationale. Palais Lumière © Pierre Thiriet Le Palais Lumière est à l’origine un établissement thermal. Il est l’un des plus beaux témoignages de l’architecture des villes d’eaux du début du XXe siècle. Situé face au lac, au voisinage de l’hôtel de ville (ancienne villa des frères Lumière), il jouit d’un emplacement central et privilégié. En 1996, la Ville d’Evian est redevenue propriétaire du bâtiment et s’est préoccupée de sa préservation. Peu après, sa façade principale, son hall d’entrée, son vestibule et ses décors ont été inscrits à l’inventaire des Monuments historiques. Une réflexion sur une destinée nouvelle et valorisante a été aussitôt lancée qui a abouti au projet de reconvertir l’édifice en centre culturel et de congrès. Le projet s’inscrit dans une perspective globale de redynamisation de l’économie touristique locale. Le nouvel équipement municipal est emblématique du renouveau de la ville. Autour du hall central, le bâtiment (4 200 m2 de surfaces utiles) accueille : un centre de congrès de 2 200 m2, pour l’accueil de congrès nationaux et internationaux, comprenant une salle de 382 places, 8 salles de séminaires et des espaces de détente ; un espace culturel de 700 m2 de salles d’exposition sur deux niveaux, hautement équipées. Inscrit à l’inventaire des Monuments historiques, le hall principal était autrefois un lieu de mondanités qui faisait à la fois office de salle d’attente et de buvette. Eclairé par de beaux vitraux, il a été restauré à l’identique. Il abrite en particulier quatre statues allégoriques de sources signées du sculpteur Louis-Charles Beylard. Les parois latérales du porche d’entrée sont ornées de deux toiles marouflées Nymphes à la Source et Nymphes au bord de l’eau, attribuées à Jean D. Benderly, élève de Puvis de Chavanne. La façade principale alterne pierre blanche et faïence jaune paille. C’est un choix unique dans l’architecture thermale lémanique. Par ailleurs, l’édifice a retrouvé le dôme qui le coiffait à l’origine. Des recherches de représentations d’époque dans les archives municipales ont permis en effet, à l’architecte du patrimoine et à un artiste de redessiner avec exactitude la géométrie de la structure et ses décors. Enfin, les architectes ont veillé à restituer les dispositifs architecturaux majeurs comme la boîte à lumière du dôme, les six verrières intérieures d’origine ont été maintenues et restaurées sur place. Grâce à un espace hautement équipé et une programmation prestigieuse, la Ville a réussi en peu de temps à faire de l’espace d’exposition un pôle de référence, à l’instar des musées suisses proches (Fondations Gianadda à Martigny, Hermitage à Lausanne). L’objectif à terme est de s’inscrire dans ce circuit « circum- lémanique » et d’en élargir l’offre. En l’espace de neuf ans, le Palais Lumière s’est fait un nom et les expositions organisées ont confirmé sa place comme lieu d’exposition d’envergure. Dossier de presse Belles de jour Historique des expositions 2007 • Rétrospective Ernest Pignon-Ernest • Poésie de l’eau dans l’art russe du XVIe au XXe siècles, organisée en partenariat avec le musée national russe de SaintPétersbourg 2008 • Eros et Thanatos dans l’œuvre symboliste de Gustav Adolf Mossa • Jules Chéret 2009 • La Ruche, Cité des artistes, 1902-2008 • Rodin, les Arts décoratifs 2010 • Jean Cocteau, Sur les pas d’un magicien • H2O, œuvres de la Collection Sandretto Re Rebaudengo • Le Bestiaire imaginaire, l’animal dans la photographie de 1850 à nos jours 2011 • Daumier, Steinlen, Toulouse-Lautrec, la Vie au quotidien • Splendeurs des collections du prince de Liechtenstein 2012 • Charlie Chaplin, Images d’un mythe • L’Art d’aimer, de la séduction à la volupté 2013 • Paul Eluard, Poésie, Amour et Liberté • Légendes des mers, l’art de vivre à bord des paquebots • L’Idéal Art nouveau, Collection majeure du musée départemental de l’Oise 2014 • Joseph Vitta, Passion de collection • Chagall, Impressions 2015 • Contes de fées, de la tradition à la modernité • Jacques-Émile Blanche, Peintre, écrivain, homme du monde • Life’s a Beach / Evian sous l’oeil de Martin Parr 19 Belles de jour : le musée des Beaux-arts de Nantes s’invite à Poitiers 17 juin - 9 octobre 2016 Dans la continuité de l’exposition présentée au Palais Lumière d’Evian du 6 février au 29 mai 2016, le musée Sainte-Croix accueillera du 17 juin au 9 octobre prochains une douzaine d’œuvres majeures, autour de la figure féminine. Installées au sein du parcours permanent, en écho aux œuvres de Camille Claudel, de Romaine Brooks, de Sarah Lipska ou aux nymphes d’Aristide Maillol, ces « invitées » dépeintes par Maurice Denis, Tamara de Lempicka, Kees Van Dongen, Félix Vallotton, Suzanne Valadon ou Sigmar Polke mettront en exergue la part de féminité des collections du musée, entre femme artiste et femme modèle. Le musée Sainte-Croix de Poitiers Le musée Sainte-Croix est le premier musée de PoitouCharentes par la diversité et la richesse de ses collections. Situé dans un quartier hautement historique, le musée construit par l’architecte Jean Monge en 1974 a reçu en septembre 2015 le label « Patrimoine du XXe siècle ». Le département d’archéologie Le musée conserve plus d’un million de pièces retraçant près de 400 000 ans de préhistoire locale. Les remarquables gravures figuratives de la grotte de La Marche occupent une place particulière dans l’art magdalénien régional et mondial. Sous le regard protecteur de la statue en marbre d’Athéna, sont évoquées la religion et la vie quotidienne dans la cité antique des Pictons. Du Moyen Âge datent une série remarquable de sculptures romanes et un vase-reliquaire en verre provenant de l’abbaye de Saint-Savin, unique spécimen conservé en Europe. 20 Le département des beaux-arts Camille Claudel, Jeune femme aux yeux clos, 1885 Terre cuite © Musées de Poitiers - Christian Vignaud Le parcours permet la découverte du Trecento, du Siècle d’Or des écoles du Nord, de la peinture d’Histoire italienne et française et de l’art du portrait en France au XVIIIe siècle. La présentation chronologique et thématique des grands courants du XIXe siècle, du néo-classicisme au symbolisme de Gustave Moreau et d’Odilon Redon, est ponctuée par un fonds exceptionnel de sculptures de Camille Claudel. Aux œuvres de Pierre Bonnard, Edouard Vuillard et Piet Mondrian qui marquent l’avènement de la modernité succède un riche panorama de l’art figuratif de l’entre-deux-guerres, riche d’expressions singulières et d’une tonalité féminine marquée. Les invités du musée Le musée Sainte-Croix de Poitiers mène une politique d’échanges et de partenariats avec les musées nationaux et territoriaux initiée en 2014 afin de permettre au public d’accueillir régulièrement « un nouvel invité du musée » (artiste ou institution), de favoriser la découverte d’œuvres en lien avec ses collections et d’accroître son rayonnement par une mise en réseau. Renseignements pratiques : horaires / tarifs / accès au musée : www.musees-poitiers.org Dossier de presse Belles de jour PLANCHE CONTACT Jules CHÉRET, La Femme à l'ombrelle rouge. Huile sur bois, 40,9 x 32,2 cm © Cécile Clos/ Musée des BeauxArts de Nantes Maurice DENIS, Soir de septembre, 1911. Huile sur toile, 170 x 220 cm Coll. Musée des Beaux-Arts de Nantes © RMN-Grand Palais / Gérard Blot 21 Jean BENNER, Jeune fille de Capri, 1906 Huile sur toile, 55,6 x 44,3 cm © Alain Guillard/Musée des Beaux-Arts de Nantes Maria BLANCHARD, La Liseuse aux cheveux blancs, vers 1922. Huile sur toile, 79 x 60 cm © Cécile Clos/Musée des Beaux-Arts de Nantes Dossier de presse Belles de jour Hugo Fredrick SALMSON, La Petite glaneuse, 1884. Huile sur toile. Coll. Musée des Beaux-Arts de Nantes © RMN- Grand Palais / Gérard Blot Louis-Robert ANTRAL, Femme au chapeau jaune, XXe siècle. Huile sur toile, 41,2 x 33,5 cm © Alain Guillard/Musée des Beaux-Arts de Nantes Alphonse LECADRE, Le Sommeil, 1872. Huile sur toile, 169,5 x 233 cm Coll. Musée des Beaux-Arts de Nantes © RMN-Grand Palais / Gérard Blot Alfred ROLL, Retour du Bal, 1886 Huile sur toile, 205 x 122 cm Coll. Musée des Beaux-Arts de Nantes © RMN- Grand Palais / Gérard Blot Marie LAURENCIN, Judith, 1930 Huile sur toile, 73 x 60 cm Coll. Musée des Beaux-Arts de Nantes © RMNGrand Palais / Gérard Blot © Fondation Foujita / ADAGP, Paris 2015 Suzanne VALADON, Les Baigneuses, 1923 Huile sur toile, 140 x 113 cm Coll. Musée des Beaux-Arts de Nantes © RMN-Grand Palais / Gérard Blot 22 Sigmar POLKE, Sans titre. Couleurs d’interférences et acrylique sur Tamara DE LEMPICKA, Kizette en toile, 200 x 240 cm © Cécile Clos/Musée des Beaux-Arts de Nantes rose, 1927. Huile sur toile, 138 x 95,5 © The Estate of Sigmar Polke, Cologne / ADAGP, Paris 2015 cm. Coll. Musée des Beaux-Arts de Nantes © RMN-Grand Palais / Gérard Blot © Tamara Art Heritage / ADAGP, Paris 2015 Kees VAN DONGEN, Passe-temps honnête, vers 1920. Huile sur toile, 100 x 81 cm. Coll. Dossier de presse Belles de jour Musée des Beaux-Arts de Nantes © RMNGrand Palais / Gérard Blot © ADAGP, Paris 2015 Edgard MAXENCE, L’Ame de la forêt, 1899 Huile sur bois, 85 x 80 cm. Coll. Musée des Beaux-Arts de Nantes © RMN-Grand Palais / Gérard Blot © ADAGP, Paris 2015 André LHOTE, Femme assise, vers 1925. Huile sur toile, 92 x 56 cm Coll. Musée des Beaux-Arts de Nantes © RMN-Grand Palais / Gérard Blot © ADAGP, Paris 2015 Jean-Alexandre CORABOEUF, La Dame au livre, 1913. Huile sur toile, 100,2 x 73,7 cm © Alain Guillard/Musée des Beaux-Arts de Nantes © Famille P. Guitard INFORMATIONS PRATIQUES Exposition présentée au Palais Lumière, Evian du 6 février au 29 mai 2016 Une sélection d’œuvres sera ensuite présentée au musée Sainte-Croix, Poitiers du 17 juin au 9 octobre 2016 Palais Lumière quai Albert-Besson - 74500 Evian +33 4 50 83 15 90 [email protected] www.ville-evian.fr Facebook.com/PalaisLumiereEvian Horaires d’ouverture Le Palais Lumière est ouvert tous les jours de 10h à 19h (lundi : 14h-19h). Ouvert les jours fériés Tarifs Plein tarif : 10 € Tarif réduit : 8 € (sur présentation de justificatifs : groupes d’au moins 10 personnes, enfants de 10 à 16 ans, étudiants, demandeurs d’emploi, personnes handicapées, familles nombreuses, titulaires de la carte loisirs C.E., C.N.A.S., carte abonnement piscine, carte médiathèque, carte M’ra, hôtels et résidences tourisme partenaires, CGN, les membres des « Amis du Palais Lumière » et les membres de la «Société des Amis du Louvre ».) Le billet d’entrée donne droit à une réduction de 30% sur le prix d’entrée des expositions en cours à la fondation Pierre Gianadda à Martigny. 50 % seront appliqués sur le tarif des entrées sur présentation de la carte de quotient familial. Gratuit pour les enfants de moins de 10 ans, les groupes scolaires, UDOTSI, Léman sans frontière. Visites commentées pour les groupes, y compris scolaires, sur réservation : 55 € par groupe de 10 à 25 personnes, en plus du ticket d’entrée (sauf pour les scolaires). Visites guidées proposées aux enfants (-10 ans) accompagnés de leurs parents tous les mercredis à 16h. Visites commentées pour les individuels tous les jours à 14h30 : 4 € en plus du ticket d’entrée. Office du tourisme d’Evian Place d’Allinges B.P. 18 - 74501 Evian cedex Tél. +33 4 50 75 04 26 / +33 4 50 75 61 08 [email protected] www.evian-tourisme.com Accès par la route : Paris : 580 km par A6 / A40 / N206 / D1005 Lyon : 190 km par A42 / A40 / N206 / D1005 Annecy : 85 km par A41 / N206 / D1005 Genève : 45 km par D1005 / Autoroute par la Suisse : sortie Villeneuve à 25 km par le train : Gare SNCF d’Évian Liaisons quotidiennes Paris-Lausanne, Genève, Bellegarde TGV direct Paris-Evian les week-end SNCF Informations-réservations : 23 Depuis la France : 3635 Depuis l’étranger : 08 92 35 35 35 par avion : Aéroport International de Genève à 50 km Informations sur les vols : (0041) 900 57 15 00 Bureau accueil France : (0041) 22 798 20 00 par bateau : Lausanne / Evian tous les jours de l’année Durée de la traversée : 35 mn Compagnie Générale de Navigation Téléphone : (0041) 848 811 848 / www.cgn.ch CONTACT PRESSE Agence Observatoire www.observatoire.fr 68, rue Pernety - 75014 Paris Tél. +33 1 43 54 87 71 Fax. +33 9 59 14 91 02 Aurélie Cadot [email protected] Dossier de presse Belles de jour