Dossier de presse et informations pratiques

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Dossier de presse et informations pratiques
Tamara de Lempicka, Kizette en rose (détail), 1927. Coll. Musée des Beaux-Arts de Nantes © RMN-Grand Palais / Gérard Blot © Tamara Art Heritage / ADAGP, Paris 2015
Dossier de presse
Belles
de
jour
Figures féminines dans les collections
du musée des Beaux-Arts de Nantes,
1860-1930
6 février-29 mai 2016
Palais Lumière Evian
Relations avec la presse
Agence Observatoire
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Jules CHÉRET, La Femme à l’ombrelle rouge. Huile sur bois, 40,9 x 32,2 cm © Cécile Clos/Musée des Beaux-Arts de Nantes
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Marie-Paule CARPENTIER, Sur le sable, avant 1923. Huile sur toile, 150,5 x 180,7 x 2,5 cm © Cécile Clos/Musée des Beaux-Arts de Nantes
SOMMAIRE
P.4 Communiqué de presse
P.5/7 Parcours de l’exposition
P.8/11 Focus sur quelques œuvres
P.12/13 Listes des œuvres exposées
P.14/16 Extraits du catalogue
P.18 Le musée des Beaux-Arts de Nantes
P.19 Le Palais Lumière
P.20 Une sélection d’œuvres à Poitiers
P.21/22 Planche contact
P.23 Informations pratiques
Dossier de presse Belles de jour
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Belles de jour
Figures féminines dans les collections
du musée des Beaux-Arts de Nantes, 1860-1930
Palais Lumière, Evian
6 février - 29 mai 2016
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Alphonse LECADRE, Le Sommeil, 1872. Huile sur toile, 169,5 x 233 cm. Coll. Musée des Beaux-Arts de Nantes © RMN-Grand Palais / Gérard Blot
Le Palais Lumière présente du 6 février au 29 mai 2016 l’exposition Belles de jour qui se
propose d’étudier, à travers un parcours rassemblant plus de 70 œuvres provenant des
collections du musée des Beaux-Arts de Nantes, la représentation de la figure féminine du
XIXe au début du XXe siècle. De la femme au foyer à la travailleuse, de l’héroïne historique
à la figure mondaine, de la courtisane à la muse, la femme est vue comme un symbole de
fantasme et de liberté.
Le fonds XIXe siècle du musée des Beaux-Arts de Nantes est particulièrement important et riche
d’une très grande collection en peintures, dessins, estampes et sculptures. Scènes d’histoire
littéraire, religieuse ou mythologique illustrent le goût des artistes jusqu’au début du XXe siècle
pour les œuvres destinées au Salon mais aussi à une clientèle aisée et cultivée. En ce sens, la
collection illustre particulièrement la représentation des portraits féminins, tout particulièrement pour
la période 1860-1930. Les plus grands artistes de l’époque sont figurés, de Baudry à Van Dongen,
de Maxence à Lempicka. Tous les courants artistiques majeurs sont représentés : l’académisme,
mais aussi le symbolisme, le cubisme, le fauvisme reprennent ainsi l’allégorie féminine pour en
développer des thèmes propres et singuliers.
Dossier de presse Belles de jour
PARCOURS DE L’EXPOSITION
Marie, Sonia et les autres
Par Blandine Chavanne
"L'avenir de l'homme, c'est la femme. Elle est la couleur de son âme." Louis Aragon, Le Fou d’Elsa, 1963
La collection du musée des Beaux-Arts de Nantes permet de présenter un éventail significatif de l'image de la
femme dans le premier tiers du XXe siècle. Ces œuvres ne sont pas un reflet fidèle de la place de la femme
dans la société française. En effet, il semble que les peintres soient assez peu enclins à montrer la façon
dont, à partir de la première guerre mondiale, en raison des responsabilités que les femmes ont été obligées
de prendre, elles ont gagné en liberté, en autonomie et en responsabilités. C'est ainsi que le tableau de Van
Dongen, Passe-temps honnête, rappelle, avec un peu de cruauté mais aussi beaucoup d'humour, la façon
dont les activités féminines sont prises en compte et l'espace tant physique qu'intellectuel dans lequel elles
sont maintenues.
La collection du musée donne une idée assez conservatrice de la femme à travers des portraits, nus et
maternités, thèmes mythologiques conventionnels souvent peints par des hommes mais également par des
artistes femmes. Il faut cependant souligner la qualité des œuvres réunies.
Les portraits
A travers les portraits réunis, il est possible d'avoir une certaine idée de la place de la femme dans la société
française des années 1900-1930. Paul-Emile Chabas réalise le portrait en pied de Claire Pavillon, fille de
l'imprimeur nantais Moreau, pendant de celui de son mari, le capitaine Pavillon, dans la tradition du portrait
mondain. Cependant, cette œuvre est empreinte d'une légèreté faisant écho à la jeunesse du modèle, traitée
dans une touche fluide et une palette claire. Ayant pris pour cadre un paysage champêtre, le peintre peut ainsi
échapper au décor traditionnel du salon et à une pose apprêtée, faisant ainsi référence au développement du
goût pour les loisirs de plein-air.
Jacques-Emile Blanche nous donne une vision traditionnelle de la femme de lettres avec le portrait d'Anna
de Noailles, dans une pose théâtrale révélant le statut du modèle, le bras gauche soutenant sa tête, le regard
rêveur de la poétesse.
Le modèle choisi par André Lhote est sûrement une femme d'un milieu aisé, son collier de perles et la coupe
de sa robe en étant des signes de reconnaissance. Sans doute réalisé dans l'atelier du peintre, le carton à
dessins posé sur son support l'indiquant, ce portrait, dont l'attitude et la pose montre une certaine assurance,
annonce la liberté et l'indépendance qui vont caractériser les années « folles ».
Le cadrage serré de certains portraits témoigne des modes de vie des modèles : la pauvreté d'une femme
mexicaine (Tamara de Lempicka), le poids de la religion dans la société bretonne (Jean Gorin), et enfin le
développement des loisirs au milieu des années 1920 (Antral).
Les liseuses
Il est tout à fait étonnant de voir combien les peintres ont représenté avec constance la femme en train de
lire ou tenant un livre : de Coraboeuf à Vallotton, de Blanchard à Lempicka, ce sont les femmes de tous les
âges et toutes les conditions qui lisent. Les femmes qui lisent sont dangereuses affirme Laure Adler car en
effet, cela veut dire qu'elles réfléchissent, qu'elles sont libres de penser, de rêver, de se laisser porter par
leur imagination. Concentrées ou distraites par le peintre, fixant l'artiste ou l'ignorant totalement, ces portraits
nous rappellent que la lecture est une activité qui n'est pas réservée à une élite intellectuelle mais partagée
par toutes. Acte d’isolement, la lecture permet au peintre de montrer les modèles dans un état d’intimité, loin
du monde extérieur, comme protégés par le livre qui les absorbe. La Liseuse de Maria Blanchard ou Femme
en jaune de Georges Giraud nous montrent ce moment de concentration où plus rien n’existe hors l’histoire
en cours.
Si dans le Portrait de Kizette, le livre est un attribut qui permet à Tamara de Lempicka de rappeler que sa fille
est encore à l’âge de l’école, pour La Dame au livre de Jean Coraboeuf, ou Femme lisant, Félix Vallotton, les
artistes nous présentent le modèle regardant fixement le spectateur, comme pour l'interroger sur le sens de
ce qu’elle vient de lire et qu’elle soumet à son entendement.
Dossier de presse Belles de jour
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L'art et les femmes
Ce n'est qu'en 1925 qu'une femme, Odette Pauvert (1903-1966) remporte pour la première fois le Grand
prix de Rome de peinture. Aussi l'activité de la femme peintre est encore souvent considéré, ainsi que la
représente Van Dongen en 1920, comme un Passe-temps honnête et non comme un métier. Et pourtant de
Marie Laurencin, Tamara de Lempicka ou Sonia Delaunay, toutes professionnelles, ont eu des carrières qui
ont dépassé la reconnaissance nationale, leurs œuvres conservées au musée des Beaux-Arts de Nantes
étant tout à fait remarquables. Si pour les plus connues d'entre-elles, les biographies sont complètes, il est
plus difficiles de trouver des renseignements sur les carrières de Marie-Paule Carpentier ou Andrée Karpéles.
Deux autres œuvres parlent du métier d'artiste et de la place qui peut être réservée à la femme. La leçon
de dessin de Jean-Alexandre Coraboeuf, nous montre la fille de l'artiste, Madeleine, un crayon à la main
et devant une feuille de papier ayant pour tâche de dessiner une figurine d'inspiration grecque. Est-ce le
peintre qui assure lui-même l'éducation artistique de sa fille, avec une pédagogie tout à fait traditionnelle ? La
carrière de Madeleine, devenue Magda Fontanges montre que cette leçon ne porta pas les fruits attendus,
celle-ci préférant une carrière dans le théâtre, le cinéma et enfin l'espionnage.
Le portrait de la femme de l'artiste de Charles Derrey donne une indication sur la place de celle-ci dans
le processus créateur. En effet, elle est représentée apportant une toile vierge à son mari, regardant le
spectateur avec apréhension. Tableau étrange tant par son sujet que par son traitement. Derrey, connu
avant tout pour ses talents de graveur, promeut un art académique et fustige dans ses écrits les mouvements
d'avant-garde. Avec ce monochrome dans les bras et son regard interrogateur, la femme de l'artiste est-elle
l'inspiratrice, l'assistante du peintre ? Est-elle garante de la tradition ?
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Le corps féminin
Parmi les nombreux nus conservés dans les collections
du musée des beaux-arts de Nantes, il est possible de
présenter les grands courants artistiques du début du XXe
siècle : l'académisme (Alleaume), le pointillisme (Ernest
Laurent), le symbolisme (Marie-Paule Carpentier), les
fauves (Suzanne Valadon), l’expressionnisme (Sonia
Delaunay), le cubisme (Metzinger), le style art déco
(Jacqueline Marval),
Pomone de Ludovic Alleaume est une œuvre tout à
fait étrange. En effet, au-delà d'un nu académique, le
peintre a installé le modèle dans un environnement
« maraîcher ». Si le conte mythologique nous indique
que Pomone, nymphe d'une grande beauté, divinité des
fruits, détestait la nature sauvage, l'artiste l'a affublée de
prunes, poires et pommes et nous la présente sortant
à mi-jambes d'un champs de potirons. Composition
surprenante et inhabituelle qui montre à quel point la
mythologie n'est plus qu'un prétexte à la réalisation
d'un nu dont le naturalisme est loin de l'image d'une
nymphe.
Dans les tableaux de Jacqueline Marval et de JeanFrançois Thomas, ce sont les trois Grâces qui offrent
aux peintres l'occasion de réaliser des nus : Euphrosine,
Thalie et Aglaé, censées représenter la beauté, la
séduction et la créativité humaine, éternellement
jeunes, belles et représentées dénudées, tenaient à
l’origine des attributs comme les pommes, la myrte
ou les roses. Seules les roses sont présentes dans le
tableau de Jacqueline Marval. Le sujet mythologique est
ainsi prétexte à peindre une image du corps moderne,
jeune, sportif chez Thomas, et également jeune mais
maniéré, sophistiqué et libre chez Marval.
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Suzanne VALADON, Les Baigneuses, 1923
Huile sur toile, 140 x 113 cm. Coll. Musée des Beaux-Arts de Nantes
© RMN-Grand Palais / Gérard Blot
Une politique d'enrichissement régulière, diversifiée, du musée des Beaux-Arts de Nantes, permet de
présenter au public les principaux grands courants artistiques qui ont animés la scène française dans le
premier tiers du XXe siècle.
Parmi les achats remarquables, il faut noter Soir de septembre de Maurice Denis peint en 1911, qui rentre
dans les collections municipales dès 1914. En 1928, le musée achète à Tamara de Lempicka son premier
tableau à rentrer dans une collection publique française, Kizette en rose, portrait de sa fille réalisé l'année
précédente. Se souvenant de ce geste, l'artiste donnera six peintures au musée à la fin de sa vie. Une des
œuvres majeures des collections est le Nu jaune de Sonia Delaunay : peint en 1908, acquis en 1987, ce chef
d’œuvre de la période expressionniste montre les libertés que l'artiste pouvait prendre face au corps féminin
en utilisant une palette stridente.
Une autre source essentielle, sont les acquisitions réalisées par la Société des amis du musée (alors, Société
d'Initiative et de Documentation Artistique), tout particulièrement dans les années 1950 faisant rentrer dans
les collections les œuvres de Marie Blanchard, Kees Van Dongen, André Lhote, Suzanne Valadon ou
Marie Laurencin. Les choix de la Société se portent sur des œuvres datant surtout des années 1920 mais
appartenant à des courants stylistiques alors d'avant-garde.
Parmi les dons qui viennent souvent des artistes eux-mêmes, il faut noter l'apport important de
Jacques-Emile Blanche en 1927 avec le portrait d'Anna de Noailles. En 2014, le musée a bénéficié du geste
généreux de Madame Évelyne Pansu qui lui a offert Madame Pavillon de Paul-Emile Chabas, remarquable
exemple de l'évolution du portrait mondain avec le développement des activités de plein air et du goût des
résidences estivales.
Enfin, il faut noter le soutien constant de l’État avec les dépôts du Centre national des arts plastiques qui
reste cependant très conservateur dans ses choix, tel le Pomone de Louis Alleaume.
En guise de conclusion, deux œuvres sont révélatrices de l'évolution de la condition féminine au début du
XXe siècle.
D'une part, l'énigmatique Symphonie en blanc d'Andrée Karpélès est un tableau tout à la fois portrait et
scène de genre où tout semble symbolique. Le blanc évoque l'innocence et la pureté, le lys est l'attribut
de Vénus mais également celui de la Vierge ; la jeune femme se présente recouverte d'un châle moiré et
en dentelles découvrant un sein et montrant ostensiblement son ventre. Allégorie de la maternité, fierté du
modèle montrant sa condition sans pudeur, cette œuvre remarquable dans sa monochromie l'est aussi par
son sujet.
Soir de septembre de Maurice Denis est également une allégorie de la joie de vivre où la femme est le sujet
principal du tableau, dans le décor de la plage de Perros-Guirec où le peintre a acheté en 1908 la maison
« Silencio ». Sa femme, Marthe, est en train d'allaiter son fils Dominique. Derrière elle des jeunes femmes
jouent avec des raquettes et une balle, alors que des enfants sont encore en train de se baigner. Les
couleurs, où le rose et le bleu dominent, indiquent un coucher de soleil. Moment à la fois paisible et joyeux,
les robes, la nudité des enfants, la lumière, tout est fait par le peintre pour rendre la scène intemporelle et
rendre hommage à la figure fémine.
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FOCUS SUR QUELQUES ŒUVRES
Alfred ROLL (Paris, 1846 - 1919)
Retour du Bal, 1886
Huile sur toile. Achat au Salon de Nantes, 1886
Elève d’Harpignies puis de Gérôme, Roll se forma surtout auprès de
Bonnat. Attentif à la vie moderne et aux bouleversements artistiques des
Impressionnistes, il exposa régulièrement au Salon de Paris de vastes toiles
décoratives ou sociales commémorant les fastes de la IIIe République. Roll
apparaît comme un peintre réaliste moderne, ancré dans les conflits de
l’époque (L’Inondation, 1877, La Grève, 1880, Le Travail, 1885).
Ici Roll traite à sa manière d’un sujet pris chez les Impressionnistes, comme
Manet, la femme à son miroir, dans l’intimité de son boudoir. Mais il renverse
le sujet, plaçant le modèle de dos. La monumentalité de la scène crée une
grandeur que renforce le cadre luxueux. La composition est rythmée par deux
grandes courbes claires, celle des épaules et des bras rejetés en arrière, et
celle du bas de la robe aux fleurs. La technique du peintre, puissante et légère,
sommaire et précise, rend un hommage discret à la peinture de genre, scène
galante remise au goût du jour.
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Edgard MAXENCE
(Nantes, 1871 - La-Bernerie-en-Retz, 1954)
L’Ame de la forêt, 1898
Huile sur toile. Dépôt de l’Etat, 1902
Elève de J-E. Delaunay, puis surtout de Gustave Moreau,
Maxence exposa régulièrement au Salon des artistes français
à partir de 1893 et participa aux Salons de la Rose + Croix de
1895 à 1897. Sa peinture était alors très liée au mouvement
symboliste auquel il emprunta ses thèmes. Il poursuivit une
brillante carrière de portraitiste mondain, s’attachant aussi à
des sujets plus naturalistes comme les natures mortes ou
les paysages, traités souvent de manière assez académique.
L’Ame de la forêt est l’une des œuvres majeures de l’artiste.
Attiré par les légendes celtes et l’histoire du Moyen Âge,
Maxence incarne les esprits des bois dans des figures
féminines à la fois sensuelles et hiératiques. Le personnage
central, vêtu d’une dalmatique rose brodée d’or, tient dans
les mains une petite coupe d’argent, d’où s’échappent des
volutes d’encens. Le cadrage est serré et les figures grandeur
nature ont une présence troublante, reprenant une formule
utilisée par les peintres préraphaélites.
Dossier de presse Belles de jour
Louis - Robert ANTRAL
(Châlons-sur-Marne, 1895 - Paris, 1939)
Femme au chapeau
Huile sur toile. Legs au musée en 1976
En 1913, Antral est élève à l’école des Arts décoratifs, mais dès
1914, il est mobilisé, blessé et décoré de la Croix de guerre. Élève
de Cormon à l’École des beaux-arts, Antral aura une carrière de
peintre paysagiste, d’illustrateur et de graveur. Il présente son
travail au Salon d’Automne et à celui des Indépendants.
Son style est souvent rapproché de celui d’Albert Marquet dans
sa façon de traiter les volumes avec un dessin synthétique et
austère.
Ce portrait, par sa gamme colorée très affirmée et restreinte est
traité avec une économie de moyens tout à fait remarquable.
Seuls le jaune du chapeau et le rouge à lèvres du modèle peu
habituels chez l’artiste, animent la surface. Le cadrage serré ne
laisse rien voir du contexte dans lequel se trouve le modèle et
rappelle l’influence de la photographie dans la mise en page.
Dédicacée « à mon ami Ollive », cette figure féminine n’est pas
identifiée. Est-ce la compagne de Jules Ollive, amateur d’art et
collectionneur nantais ?
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Maurice DENIS (Granville, 1870 - Saint-Germainen-Laye, 1943)
Soir de septembre, 1911
Huile sur Toile. Achat, 1914
Formé à l’Académie Julian, Maurice Denis adhère dès
1888 au groupe des Nabis, et devient alors un ardent
défenseur de l’esthétique symboliste. C’est ainsi qu’en
1890, il affirmait qu’il fallait « se rappeler qu’un tableau,
avant d’être un cheval de bataille, une femme nue ou
une quelconque anecdote, est essentiellement une
surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre
assemblées ».
Fervent catholique, Maurice Denis fit plusieurs séjours
en Italie où il étudie tout particulièrement les primitifs.
En 1919, il fonde les Ateliers d’art sacré avec Georges
Desvallières.
Durant toute sa carrière, sa famille est une source d’inspiration permanente, peignant les sept enfants qu’il eut avec
Marthe, sa première femme, puis les deux d’Elizabeth, sa seconde épouse. C’est en 1908 que Maurice Denis achète
« Silencio » à Perros-Guirec. Cette maison, ainsi que son environnement, serviront très souvent de décor pour les
œuvres inspirées par les moments de la vie familiale. Soir de septembre, acheté par la Ville à l’occasion de son
exposition au Salon de la Société des Amis des arts de Nantes en 1914, sous le numéro 113, présente au premier
plan Marthe allaitant son fils Dominique, pendant que le reste de la famille fait des jeux de plage. La palette chaude et
contrastée, le dessin ondulant simplifiant les formes, la lumière dorée, rattachent ce tableau à l’école symboliste.
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Kees VAN DONGEN (Delfshaven,1877 - Monte Carlo, 1968)
Passe-temps honnête, 1920
Huile sur toile. Don de la Société des Amis du Musée des
Beaux-Arts de Nantes en 1951
En 1892, à l’âge de 16 ans, Kees van Dongen commence des études
en peinture à l’Académie royale des beaux-arts de Rotterdam. De 1892
à 1897, fréquentant le Quartier rouge portuaire, Van Dongen peint des
scènes de matelots et de prostituées. En 1897, il demeure à Paris pour
plusieurs mois. Il y retourne en décembre 1899 pour rejoindre Augusta
Preitinger (Guus). Ils se marient le 11 juillet 1901. À Paris, il rencontre
Félix Fénéon, par lequel il se voit confier en 1901 un numéro de L’Assiette
au beurre, Petite histoire pour petits et grands nenfants. En 1904, il
expose au Salon des indépendants et rencontre Maurice de Vlaminck et
Henri Matisse. Bientôt, il commence à exposer ses œuvres, notamment
en 1905 au Salon d’automne, qui regroupe les œuvres « Fauves », et
participe aux activités du groupe expressionniste « Die Brucke ». Après
la première guerre mondiale, il s’installe près du bois de Boulogne et
fréquente les milieux privilégiés. Il devient alors le peintre du « Tout
Paris ».
Le titre de ce tableau ne manque pas d’humour : les modèles se livrent en effet à une sage occupation (la même que
celle de l’auteur de cette œuvre). Si Van Dongen semble ironiser sur son métier, au-delà du sujet représenté, il invite
symboliquement à une réflexion fondamentale sur le sens de la création picturale en plaçant l’envers d’un tableau
littéralement au cœur de la composition ? Une des figures représentée pose devant un miroir qui permet d’offrir sous un
angle différent une autre image du personnage et ouvre une fenêtre dans l’espace aplati de la mise en scène.
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Tamara de LEMPICKA
(Varsovie, Pologne), 1898 - Cuernavaca, Mexique, 1980)
Kizette en rose, 1927
Huile sur toile. Achat à l’artiste, 1928
Née dans la bonne société de Varsovie, Tamara Gorska quitte la Pologne
en 1914 pour Saint-Pétersbourg, où elle suit les cours de l’Académie des
beaux-arts. Elle y rencontre Tadeusz de Lempicki, qu’elle épouse. Fuyant la
révolution bolchevique, le couple s’installe à Paris. Tamara de Lempicka y suit
l’enseignement de Maurice Denis, puis celui d’André Lhote, qui lui transmet
les principes du cubisme synthétique et l’idée selon laquelle « La fin de l’art
est le plaisir ». Tamara de Lempicka y développe un talent de portraitiste de
la haute société. De 1923 à 1933, elle est au faîte de sa renommée et réalise
de nombreux portraits de femmes de la jet-set, rencontrées à Saint-Moritz
ou Hollywood. A partir de 1934, l’artiste, dépressive, prend pour thèmes des
sujets plus graves, religieux ou relatifs à la misère humaine. Les événements
historiques confirment sa vision pessimiste de la vie. En 1939, elle quitte
l’Europe en compagnie de son nouvel époux, le baron Kuffner. Commence
une vie partagée entre les États-Unis, la France, Cuba et le Mexique.
Entre 1923 et 1933, l’artiste prend sa fille pour modèle à cinq reprises, dont la célèbre Communiante conservée au musée
national d’Art moderne à Paris. Kizette en rose, vêtue d’une légère tenue d’été, jupe plissée et col impeccablement
arrangé, semble ici une petite fille modèle. Le pied déchaussé qu’elle tente de dissimuler et son regard défiant laissent
cependant deviner une sensualité au parfum de scandale, caractéristique des portraits de Tamara de Lempicka. Par sa
composition, l’œuvre manifeste cet héritage post-cubiste : le corps de Kizette est un assemblage de volumes simples ;
elle est assise sur un fauteuil Art déco donnant lieu à un traitement angulaire géométrique ; le port derrière elle associe
cubes et plans. La palette se limite à des tons froids : gris, brun, ocre, blanc rosé. La dimension sculpturale de la figure
naît de l’usage d’aplats modulés sous l’effet de la lumière et de l’insistance sur l’architecture d’une arcade sourcilière
ou d’un genou. Le cadrage serré emprunte aux techniques de l’affiche publicitaire et du cinéma pour monumentaliser
le sujet.
Dossier de presse Belles de jour
Marie LAURENCIN Paris, 1883 - 1956
Judith, 1930
Huile sur toile. Don de la Société des Amis du Musée,
1960
Malgré l’opposition de sa mère, modeste couturière, Marie Laurencin
croit à sa vocation de peintre et s’inscrit à l’académie Humbert. Elle
y rencontre Georges Braque qui lui présente les artistes du BateauLavoir, parmi lesquels Picasso. En 1907, année de son premier
envoi au Salon des Indépendants, elle rencontre le poète Guillaume
Apollinaire, qui devient son compagnon et l’impose parmi les peintres
cubistes. Laurencin reste cependant à l’écart des mouvements
d’avant-garde du début du XXe siècle et développe une pratique de
la peinture singulière, en toute indépendance.
Judith, une main sur la poitrine et l’autre dégageant un voile d’étoffe,
est accompagnée de sa servante. La simplicité de la composition, la
grâce des lignes et l’usage de tons pastel (gris, blanc, vert, rose) sont
caractéristiques de l’art de Marie Laurencin renforçant le sentiment
de douceur qui émane de la toile. Contrairement aux représentations
traditionnelles de Judith, femme de caractère ayant assassiné le
général Holopherne pour sauver son peuple, l’artiste présente la
princesse Judith, parée de ses bijoux et déployant ses charmes,
posant ses yeux de biche sur le spectateur. L’œuvre de Marie
Laurencin, manifeste la liberté d’une artiste respectée, consacrée
en 1930 par le magazine Vu comme une des trois femmes les plus
célèbres de France.
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Sigmar POLKE
(Oels, Allemagne, 1941 - Cologne, 2010)
Sans titre, 2001
Techniques mixtes sur toile. Achat à l’artiste
en 2001
Né dans une petite ville de Silésie, Sigmar Polke émigre
en Allemagne de l’Ouest en 1953, où il entreprend des
études de peinture à l’Académie des beaux-arts de
Düsseldorf jusqu’en 1967. Élève de Joseph Beuys, il
est l’instigateur, avec Gerhard Richter dont il est alors
proche, d’une nouvelle peinture allemande conçue dans
le sillage du pop art américain qu’ils intitulent « réalisme
capitaliste ». Lecteur à l’Académie des beaux-arts de
Hambourg à partir de 1970, il y devient professeur
en 1975. Participant à de nombreuses expositions
internationales, Polke représente l’Allemagne à la
Biennale de Venise en 1986 et y reçoit le Lion d’or.
Le peintre privilégie un travail sur la figuration, notamment
par la transposition de clichés photographiques et
la représentation de sujets souvent banals. Tous les
thèmes sont abordés depuis l’histoire de l’art, la religion,
l’actualité, l’Europe, l’art de la peinture, etc.
Sur un fond abstrait très libre, Sans titre représente un portrait de femme, sans doute une image faisant référence à
une apparition mondaine. Par sa pose elle peut faire écho au célèbre tableau d’Ingres conservé au musée des BeauxArts, Madame de Senonnes, rappelant ainsi le goût de l’artiste pour les citations plastiques. Cependant à la technique
porcelainée de son prédécesseur, Sigmar Polke répond avec des bombages fluos et phosphorescents, un brin kitsch.
Dossier de presse Belles de jour
LISTE DES ŒUVRES EXPOSÉES
ALLEAUME Ludovic
Pomone, 1929
Huile sur toile, 116,3 x 89 cm
BURNE-JONES Edward
Lady Frances Balfour, 1880
Huile sur toile, 69 x 38 cm
Portrait de Madame Fanny GuyardGouin, 1883
Huile sur toile, 81 x 65 cm
ANDRÉ Albert
L’Étude, 1927
Huile sur toile, 65 x 54 cm
CARPENTIER Marie-Paule
Sur le sable, avant 1923
Huile sur toile, 150,5 x 180,7
DELAUNAY Sonia (STERN TERK
Sarah Sophie, dit)
Nu jaune, 1908
Huile sur toile, 65 x 98,3
ANTRAL Louis-Robert
Femme au chapeau jaune
Huile sur toile, 41,2 x 33,5 cm
CARRIÈRE Eugène
Maternité
Huile sur toile, 51,2 x 35,1
ASSELIN Maurice
Maternité, 1923
Huile sur toile, 100,5 x 73,5 cm
CHABAS Paul-Emile
Portrait de Madame Claire Pavillon,
1900
Huile sur toile, 203 x 128 cm
BAUDRY Paul
Charlotte Corday, 1860
Huile sur toile, 203 x 154 cm
Portrait de Mme Louis Cézard, 1871
Huile sur toile, 78,5 x 68,5 cm
BENNER Jean
Jeune fille de Capri, 1906
Huile sur toile, 55,6 x 44,3 cm
12
Salomé, vers 1899
Huile sur toile, 118 x 80 cm
BERTEAUX Hippolyte Dominique
La Science, 1876
Huile sur bois, 73 x 153 cm
BESNARD Paul Albert
Nymphe endormie dit aussi Nu aux
lapins, 1913
Huile sur toile, 116.3 x 98,6 cm
BLANCHARD Maria
La Liseuse aux cheveux blancs, vers
1922
Huile sur toile, 79 x 60 cm
BLANCHE Jacques-Emile
Portrait de la comtesse de Noailles,
1912
Huile sur toile, 90,5 x 90 cm
BOMPARD Pierre
Femme au jardin, 1930
Huile sur toile, 60,1 x 73,2 cm
BRIDGMAN Frédéric-Arthur
Le Tennis à Dinard, 1891
Huile sur toile, 63 x 92 cm
Dossier de presse Belles de jour
CHÉRET Jules
La Femme à l’ombrelle rouge
Huile sur bois, 40,9 x 32,2 cm
CORABOEUF Jean-Alexandre
La Leçon de dessin, 1920
Huile sur toile, 100,4 x 82 cm
La Dame au livre, 1913
Huile sur toile, 100.2 x 73.7 cm
CORNILLIER Pierre Emile
Les Adieux
Hylas, 1894
Les Trois Amies, 1896
Les Jolies promeneuses, 1895
Les Liseuses, 1895
Lithographies sur papier, 35,5 x 53,3
cm
Perversité, 1896
Le Soupir
Lithographies sur papier, 53,3 x 35,6
cm
COTTET Charles
Jeune fille de l’île de Sein, 1909
Huile sur carton, 60,4 x 48,2 cm
DELAUNAY Jules Elie
Portrait de Madame Mestayer, 1871
Huile sur toile, 78 x 64 cm
Portrait de Mademoiselle Stéphanie
Brousset, 1871
Huile sur toile, 65,9 x 61,6 x 1,9 cm
Portrait de Madame Raoul-Alfred
Philippe, 1877
Huile sur toile, 81.7 x 65.3 cm
DENIS Maurice
Soir de septembre, 1911
Huile sur toile, 130 x 180 cm
DERREY Jacques-Charles
Portrait de la femme de l’artiste, 1947
Huile sur toile, 81 x 65 cm
DEULLY Eugène
La Marchande de poissons, avant
1908
Huile sur toile, 46,4 x 24,5 x 1 cm
DOMERGUE Jean-Gabriel
Intérieur, 1927
Huile sur carton, 56.5 x 47.8 cm
DONGEN Kees van
Passe-temps honnête, vers 1920
Huile sur toile, 100,2 x 81,2 cm
DUBOIS Henri-Pierre Hippolyte
Portrait de la Marquise de Girard de
Chateauvieux, 1877
Huile sur toile, 177.6 x 239 cm
GALLIAC Louis
Une Vénitienne, avant 1908
Huile sur bois, 46 x 37,6 x 0,5 cm
GIRAUD Georges
Femme en jaune
Huile sur toile, 79,8 x 70 cm
GORIN Jean (GORIN Jean-Albert, dit)
La Femme en prière, 1922
Huile sur carton, 63.4 x 51,8 cm
HAMON Jean-Louis
La Jeune mère, 1863
Huile sur toile, 73.5 x 92 cm
KARPELÈS Andrée
Symphonie en blanc, 1908
Huile sur toile, 142,5 x 79,7 cm
LAURENCIN Marie
Judith, 1930
Huile sur toile, 73 x 60 cm
PICOU Henry-Pierre
La Bonne aventure, 1872
Huile sur toile, 60.5 x 81 cm
LAURENT Ernest
Nu, 1913
Huile sur toile, 55 x 46 cm
POLKE Sigmar
Sans titre
Acrylique sur toile, 200 x 240 cm
LECADRE Alphonse-Eugène-Félix
Le Sommeil, 1872
Huile sur toile, 130,5 x 196 cm
ROLL Alfred Philippe
Retour du bal, 1886
Huile sur toile, 204,7 x 122,2 cm
LECOMTE DU NOUŸ Jean Jules
Antoine
L’Esclave blanche, 1888
Huile sur toile, 149,1 x 117,9 cm
Les Baigneuses, vers 1909
Huile sur toile, 78.2 x 133 cm
LEMATTE Fernand Jacques François
Une Dryade, 1871
Huile sur toile, 111,5 x 134,8 cm
LEMPICKA Tamara de (GORSKA
Tamara, dit)
Kizette en rose, 1927
Huile sur toile, 116 x 73 cm
Portrait de jeune fille, 1947
Huile sur contreplaqué, 51 x 40,8 cm
LHOTE André
Femme assise, vers 1925
Huile sur toile, 92 x 55,9 x 1,5 cm
MARVAL Jacqueline (VALLET MarieJoséphine, dit)
Les Frivoles, vers 1914
Huile sur toile, 110.2 x 116 cm
La Grande plage à Biarritz, 1923
Huile sur toile, 195 x 372 cm
MAXENCE Edgard
L’Âme de la forêt, 1898
Huile sur bois, 87,2 x 79,9 cm
Les Oraisons, vers 1914
Pastel, aquarelle et mine de plomb
sur carton, 53,7 x 57,6 cm
La Liseuse dans le parc d’un château, 1906
Pastel, gouache et crayon sur papier,
73 x 54,4 cm
METZINGER Jean
Nu
Huile sur bois, 34 x 23,5 cm
Dossier de presse Belles de jour
ROY Pierre
Nu assis, vers 1910
Huile sur carton, 73,9 x 73,8 cm
SALMSON Hugo-Frédérick
La Petite glaneuse, 1884
Huile sur toile, 133 x 110,8 cm
SERUSIER Paul
La Brodeuse
Huile sur toile, 54,3 x 76,5 cm
THOMAS Jean-François
Trois Femmes nues dans un paysage
Huile sur toile, 100.3 x 81.3 cm
VALADON Suzanne (VALADON
Marie-Clémentine, dit)
Les Baigneuses, 1923
Huile sur toile, 116,4 x 89 cm
VALLOTTON Félix
Femme lisant, 1921
Huile sur toile, 81,1 x 65,3 cm
WAGREZ Jacques-Clément
La Florentine, 1898
Huile sur toile, 55,7 x 46,5 cm
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EXTRAIT DU CATALOGUE
Commune présence.
De Paul Baudry à Edgard Maxence, l’obsession d’un idéal féminin
Par Cyrille Sciama
Extraits
Si les collections XIXe siècle du musée des Beaux-Arts de Nantes sont connues pour quelques chefs-d’œuvre
insignes, on s’est encore peu interrogé sur le point commun qui frappe l’imaginaire collectif : du Portrait de
Madame de Senonnes d’Ingres (1814) aux Cribleuses de blé de Courbet (1854-1855), de Charlotte Corday
(1861) à L’Ame de la forêt de Maxence (1899), les visages féminins marquent d’une forte présence l’esprit
du spectateur. Certes, le musée a toujours cherché des œuvres charismatiques et les sujets historiques
n’ont pas manqué. Mais il semblerait que les choix des conservateurs et de la commission de surveillance
du musée aient privilégié un certain type de peintures, où l’idéal féminin prime. Paradoxalement, alors que
l’académisme et l’orientalisme sont bien représentés, on trouve peu de portraits masculins. Dubufe (Portrait
De Claude Morin, 1810), Fabre (Le Duc de Feltre, 1810), Delacroix (Le Kaïd, chef marocain, 1837), Flandrin
(Double autoportrait, 1842), Redon (Le Prisonnier, 1880) figurent parmi les pièces majeures. Mais ils comptent
moins que l’obsédante présence d’Ingres ou de Baudry, de Courbet ou de Chabas… Peut-on expliquer ce
goût prononcé pour le portrait féminin dans les collections ? S’agit-il d’une succession de hasard ou d’un
choix volontaire ? La tendance est-elle générale ? Enfin, peut-on distinguer une thématique particulière dans
cette suite de visages ?
14
L’héroïne de roman : Charlotte Corday
Parmi les œuvres acquises par le musée dans la seconde moitié du XIXe siècle, Charlotte Corday de Paul
Baudry occupe une place à part. La peinture est devenue une icône du siècle, par sa représentation du
meurtre de Marat, au même titre que la version de Jacques-Louis David dont elle s’inspire directement.
D’ailleurs, Baudry copia d’abord la Tête de Marat (1861, musée des Beaux-Arts de Nantes, inv.1942) avant
de créer sa Charlotte. Celle-ci, achevée en 1860 est exposée au Salon des artistes français en 1861 (n°151),
puis est présentée au Salon de Nantes la même année (n°31). Elle y remporte la médaille d’honneur et est
acquise par la Ville pour 12.000 francs, somme considérable. (...)
Lorsque Baudry choisit en 1860 cet épisode récent de l’histoire de France comme sujet, il a, en peinture,
de nombreux modèles (il réalise la copie de la tête du Marat de David). Il étudia soigneusement les textes
d’historiens comme Michelet et les comptes rendus de l’époque parus dans la presse, pour procéder à la
reconstitution la plus exacte possible de la scène : la carte de France, les livres sur l’étagère, le billot de bois
qui servait de table de travail à Marat, tous les éléments du décor sont là. Pour renforcer l’effet dramatique,
le cadrage est resserré et la perspective accentuée. Charlotte Corday se dresse dans la lumière oblique,
comme pétrifiée, et son regard fixe montre qu’elle mesure toute l’importance de son geste. Quant à Marat,
vu en raccourci, c’est son visage révulsé et ses bras musculeux raidis par la souffrance qui occupent le
premier plan en bas à gauche. Ce tableau fut au Salon de Paris l’objet d’une véritable polémique entre
critiques ! Certains contestèrent la conception anecdotique comparée à celle du chef-d’œuvre de David,
d’autres apprécièrent l’harmonie légère et presque monochrome des coloris. Les critiques de l’époque ne
furent pas toutes positives. Ainsi W. Bürrger pose-t-il les limites de l’œuvre, entre peinture d’histoire, scène
de genre et portrait précieux (...)
Finalement, en achetant la même année Charlotte Corday et Les Cribleuses de blé de Courbet, le musée de
Nantes impose son style audacieux, où les genres sont malmenés et le public bousculé. Remarquons que
l’intégration des œuvres dans les collections se fait après leur présentation au Salon de Nantes, foyer de
contestation artistique autant que forum de débats. Les héroïnes historiques et sociales sont alors pleinement
reconnues par les élites qui dessinent une image volontaire, forte et dramatique de l’image féminine sous le
Second Empire.
Dossier de presse Belles de jour
Le fantasme de l’Orient et de l’étrangère : Lecomte du Nouÿ et Benner
Si le voyage en Orient est de plus en plus populaire au XIXe siècle, l’image que les peintres – hommes –
véhiculent de la femme est assez stéréotypée. Belle, lascive, rêveuse, l’orientale du Caire jusqu’à Istanbul
est l’archétype d’un idéal souvent vécu comme un fantasme. Peu d’artistes ont pu rentrer dans un harem
et encore les images qu’ils en rendent sont décalées au vu de la réalité. Jean Lecomte du Nouÿ fut l’un des
rares à visiter régulièrement le Moyen Orient sans rechercher l’effet, l’idée brillante. Son Esclave blanche
(1888) est aussi devenue au fil du temps l’une des images les plus diffusées sur l’orientalisme. (...)
Avec Gérard de Nerval (Voyage en Orient, 1851) et Théophile Gautier (Constantinople, 1878), la France se
prend de passion pour la Turquie et le bassin méditerranéen. Lecomte du Nouÿ excella à rendre l’atmosphère
vaporeuse de l’Orient. Sa Porte du Harem. Souvenir du Caire (1876, Paris, collection Yves Saint-LaurentPierre Bergé) renvoie à l’interdiction d’entrer dans un lieu secret et dangereux pour les non initiés. Le
Rêve d’un eunuque (1874, Cleveland Museum of Art) séduit par les fantaisies que suscite la formidable
puissance d’évocation de visions oniriques. L’Esclave blanche, au titre curieux, rappelle la forte attirance des
Occidentaux pour les sujets mystérieux de l’Orient. L’œuvre fut donnée par l’artiste au musée en 1908. (...)
La même attirance pour les femmes lointaines et incompréhensibles se retrouve dans tout un courant de
peinture de la fin du XIXe siècle, porté sur l’étrangère. La Jeune femme de Capri de Jean Benner témoigne
d’un souci d’exactitude photographique qui confine à l’ethnographie. Car si Benner est un artiste symboliste
important, il l’illustre par son goût prononcé pour les œuvres hypnotiques et troublantes. Ce visage, peint
l’année de la mort de Benner, resta dans son atelier avant d’être donné par sa veuve au musée des BeauxArts de Nantes.
Le hasard de deux dons, par Lecomte du Nouÿ et Benner, dessinait ainsi au tout début du XXe siècle une
image forte et singulière de la figure féminine, fantasme rêvé puis approché par des artistes voyageurs.
Le cas Delaunay
Durant la décennie 1870, deux artistes issus de la même région nantaise mais à la célébrité nationale
vont attirer l’attention par leurs portraits féminins. Paul Baudry, passant de l’histoire au portrait, tout comme
Delaunay, orientent leur style vers des sujets plus aimables, popularisant davantage leurs œuvres par des
commandes bien rémunérées et appréciées. Le Portrait de Madame Louis Cézard (1871) atteste des liens
très forts entre l’artiste de la Roche-sur-Yon et la gloire de Nantes, Delaunay. Exécuté lors du séjour de
Baudry à Nantes chez son ami Auguste Toulmouche (1829-1890) pendant les jours sombres de la guerre
franco-prussienne, en 1871, ce portrait saisissant de féminité représente l’épouse d’un riche entrepreneur
nantais du sucre. Posée dans un fauteuil de soie jaune, Madame Cézard fixe le spectateur avec audace
et douceur. Le fond vert, vivement brossé, accentue le contraste entre la robe noire austère et la grâce du
regard du modèle. (...) L’habileté de Baudry sera de capter la personnalité du modèle tout en l’inscrivant dans
un cadre bourgeois simple : la modernité du fond neutre d’une couleur rare est une trouvaille originale de
Baudry.
L’enfant du pays, Jules-Elie Delaunay (1828-1891), demeure l’une des personnalités artistiques marquantes
de la seconde moitié du XIXe siècle. Le talent de portraitiste de Jules-Elie Delaunay fut reconnu dès le début
des années 1870 et les rapprochements les plus élogieux furent proposés avec les artistes du passé, de
Holbein à Vélasquez. (...) Le Portrait de Mme Mestayer (1871) et celui de Mme Philippe (1877) reflètent
le goût des commanditaires pour des poses avantageuses, les modèles étant souvent parés de leurs plus
beaux atours. La touche, grasse et souple, autorise des effets de lumière hérités d’Ingres, mais remis au goût
du jour. Le musée conserve un ensemble impressionnant de portraits, mais les plus réussis sont consacrés
à la figure féminine. Ce célibataire endurci, ami intime de Gustave Moreau, développa ainsi une multitude
de portraits féminins. Le musée acquis nombre d’entre eux en tentant de montrer l’intégralité du talent de
l’artiste et s’adaptant au goût plus éclectique du public.
Dossier de presse Belles de jour
15
Réalismes
Cette recherche de sincérité pouvait aussi prendre des chemins de traverse. Le républicain Alfred Roll, mais
aussi le méconnu mais formidable Hugo Salmson reprirent le thème du portrait féminin en l’investissant
d’une dimension égalitaire et sociale intéressante pour l’époque. Dans une continuité avec Les Cribleuses
de blé de Courbet, Salmson décrit une Petite glaneuse (1884) accablée, entre la fatigue physique du labeur
des foins et mélancolie de l’adolescence. (...) Dans ce tableau présenté au Salon de 1885, Salmson reprend
en l’inversant, la figure féminine du célèbre tableau de Jules Bastien-Lepage, Les Foins (1877, Paris, musée
d’Orsay) qui fut un succès au Salon de 1878 et devint comme une sorte de manifeste du naturalisme. Mais
Salmson s’éloigne de son modèle en isolant la figure, dans un coin de campagne difficile à identifier.
A l’autre spectre de l’examen social, Roll s’intéresse aux élites en portant son attention sur des moments
inattendus, intimes, presque démasqués malgré le modèle. (...) Avec Retour du bal (1886) Roll traite à sa
manière d’un sujet pris chez les Impressionnistes, comme Manet, la femme à son miroir, dans l’intimité de
son boudoir. Mais il renverse le sujet, plaçant le modèle de dos. La monumentalité de la scène crée une
grandeur que renforce le cadre luxueux. La composition est rythmée par deux grandes courbes claires, celle
des épaules et des bras rejetés en arrière, et celle du bas de la robe aux fleurs. La technique du peintre,
puissante et légère, sommaire et précise, rend un hommage discret à la peinture de genre, scène galante
remise au goût du jour. (...)
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Le Symbolisme et la perte d’identité : Lecadre, Burne-Jones, Maxence et Chabas
La femme mystérieuse, inquiétante et insaisissable fut un thème de prédilection pour le symbolisme des
années 1890/1900, où les artistes nantais s’illustrent particulièrement. Exposé au Salon de Paris en 1872,
Le Sommeil fut acquis par la Ville de Nantes la même année où l’œuvre figura à une Exposition. Le peintre
qui n’est guère célèbre, fut pourtant élève de Charles Gleyre et remporta une médaille au Salon de 1870. Sa
carrière, trop brève, explique sans doute son manque de notoriété actuelle. Mais il laisse une belle œuvre,
très poétique : couchée sur un divan, dormant toute vêtue, le modèle porte son enfant sur sa poitrine, les
mains croisées. Les effets sont simples, et les coloris osés : le rouge grenat de la robe de velours tranche
avec le vert du rideau du fond. Le dégradé des ocres, bruns et gris atténuent, dans les détails du lit et du
parquet, la vivacité de la touche. Dans un style simple et efficace, Lecadre parvient à rendre l’atmosphère
douce et familiale d’une vie aisée. (...)
L’Ame de la forêt figure parmi les œuvres majeures de l’artiste. Acquis par l’Etat au Salon de 1898, ce
tableau a contribué immédiatement à la renommée de Maxence. Attiré par les légendes celtes et les sujets
médiévaux, le peintre incarne l’esprit des bois dans des figures féminines à la fois sensuelles et hiératiques.
Les quatre femmes sont auréolées et leurs ailes chamarrées se confondent avec la végétation luxuriante. Le
personnage central est vêtu d’une dalmatique rose brodée d’or et tient dans ses mains une petite coupe en
argent qui ressemble à un brûle-parfum d’où s’échappent des volutes d’encens. Le cadrage est serré, tout
l’espace occupé, et les visages dégagent une impression troublante de mystère. La technique de Maxence
est très subtile, donnant de beaux effets de transparence. Il rehaussa d’or certains détails comme les auréoles
des femmes, mais également dans les ailes et la broderie de la dalmatique. (...) Edgard Maxence attachait
beaucoup d’importance à L’Ame de la forêt, qu’il demanda à faire déposer au musée de Nantes, ainsi que
l’atteste la correspondance qu’il échangea avec le conservateur de l’époque. (...)
Cornillier, l’ultime
Pierre-Emile Cornillier (1862-1948) – dont le musée remit à l’honneur ses estampes à l’occasion d’une
exposition en 2012, Trésors cachés – conclut la présentation des portraits féminins du XIXe siècle par
une extraordinaire série de lithographies. Mystérieuses, intrigantes, séductrices ou douces, ses femmes
sont traitées avec une frontalité étrange ou une intimité immédiate troublante. De l’amie à la lectrice, de la
tentatrice à l‘androgyne, le modèle est perçu dans une relation à autrui qui dérange car exclue : même si elle
invite le spectateur (Hylas), la femme chez Cornillier est plus sujet d’admiration craintive que de description
passive (Les Trois amies).
Leur exposition au Salon avant-gardiste des Rose+Croix atteste de l’intensité psychologique de cette série,
qui côtoyait les œuvres d’Edgard Maxence ou Ferdinand Knopff. Le don de la série par l’artiste au musée
de Nantes atteste et conclue les liens étroits entre l’établissement et les artistes autour d’une thématique
renouvelée de la fin du Second Empire à la troisième République.
Dossier de presse Belles de jour
Page suivante : Jean Jules Antoine Lecomte du Noüy, L’Esclave blanche,
1888. Huile sur toile, 194,3 x 163,9 cm. Coll. Musée des Beaux-Arts de
Nantes © RMN-Grand Palais / Gérard Blot
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Dossier de presse Belles de jour
LE MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE NANTES
Fondé en 1801 par le décret Chaptal, le musée des
Beaux-Arts de Nantes s’est enrichi au fil du temps
de nombreux dépôts de l’Etat (1804,1809,1872) et
en 1810 d’une collection exceptionnelle acquise
par la Ville de Nantes : la collection Cacault riche
d’œuvres italiennes, flamandes et françaises,
comportait les trois œuvres de Georges de la Tour
qui en firent la renommée.
Musée des Beaux-Arts de Nantes © Ville de Nantes . Photo C.CLOS
Tout au long du XIXe siècle, les achats aux artistes
vivants permirent au musée d’intégrer des œuvres
de Delacroix, Ingres, Courbet, Gérôme... Puis, le
legs de deux collections importantes (Clarke de
Feltre en 1852 et Urvoy de Saint-Bedan en 1854)
incitèrent la municipalité à lancer un concours
d’architecte pour la création d’un grand Palais des
Beaux-Arts.
Inauguré en 1900 sur les plans de Clément Josso,
le Palais des Arts était un des plus imposants
musées de France : avec sa façade éclectique,
son grand hall, sa double volée d’escalier, son
patio central, ses doubles galeries, il constituait un
des meilleurs exemples de la célébration de l’art
au cœur de la ville. La force de l’établissement fut
toujours de s’intéresser à l’art vivant. Le musée
des Beaux-Arts au XXe siècle se consacra ainsi
pleinement à l’art de son temps.
18
Musée des Beaux-Arts de Nantes © Ville de Nantes . Photo C.CLOS
Progressivement cependant, les espaces se firent
étroits, et moins adaptés au besoin de l’époque
moderne. Le musée n’avait jamais subi de
restauration majeure avant le programme d’extension
et de rénovation lancé en 2011. Le projet, confié aux
architectes londoniens Stanton Williams, prévoit une
restauration de l’ancien bâtiment 1900, mais aussi la
création de nouveaux espaces : ateliers pédagogiques,
auditorium, cabinet d’arts graphiques, bibliothèque,
mais aussi restaurant et librairie. Une extension
contemporaine de 2 000 m² (le « Cube ») permettra
de présenter la richesse du fonds d’art contemporain.
Un parcours nouveau liera le Palais à la Chapelle de
l’Oratoire et au « Cube ».
Rénové, agrandi, ouvert sur la ville, le musée des
Beaux-Arts fait ainsi peau neuve et se dotera d’un
nouveau nom, le musée d’Arts, en liaison avec la vie
et les arts actuels.
Son ouverture est prévue pour début 2017.
Dossier de presse Belles de jour
Projet pour le musée d’arts de Nantes
© Architectes Stanton Williams D.R
LE PALAIS LUMIÈRE
À l’été 2006, la ville d’Evian a ouvert les portes de
son « Palais Lumière ». Fort de sa position, de la
qualité de ses équipements et de la singularité de
son architecture, ce fleuron retrouvé du patrimoine
évianais est devenu le nouvel emblème de la station.
Pierre angulaire du développement de la commune,
il est devenu un centre culturel et de congrès de
renommée internationale.
Palais Lumière © Pierre Thiriet
Le Palais Lumière est à l’origine un établissement thermal. Il est l’un
des plus beaux témoignages de l’architecture des villes d’eaux du
début du XXe siècle. Situé face au lac, au voisinage de l’hôtel de ville
(ancienne villa des frères Lumière), il jouit d’un emplacement central
et privilégié.
En 1996, la Ville d’Evian est redevenue propriétaire du bâtiment et
s’est préoccupée de sa préservation. Peu après, sa façade principale,
son hall d’entrée, son vestibule et ses décors ont été inscrits à
l’inventaire des Monuments historiques. Une réflexion sur une destinée
nouvelle et valorisante a été aussitôt lancée qui a abouti au projet de
reconvertir l’édifice en centre culturel et de congrès. Le projet s’inscrit
dans une perspective globale de redynamisation de l’économie
touristique locale. Le nouvel équipement municipal est emblématique
du renouveau de la ville. Autour du hall central, le bâtiment (4 200
m2 de surfaces utiles) accueille : un centre de congrès de 2 200 m2,
pour l’accueil de congrès nationaux et internationaux, comprenant
une salle de 382 places, 8 salles de séminaires et des espaces de
détente ; un espace culturel de 700 m2 de salles d’exposition sur deux
niveaux, hautement équipées.
Inscrit à l’inventaire des Monuments historiques, le hall principal était
autrefois un lieu de mondanités qui faisait à la fois office de salle
d’attente et de buvette. Eclairé par de beaux vitraux, il a été restauré
à l’identique. Il abrite en particulier quatre statues allégoriques de
sources signées du sculpteur Louis-Charles Beylard. Les parois
latérales du porche d’entrée sont ornées de deux toiles marouflées
Nymphes à la Source et Nymphes au bord de l’eau, attribuées à Jean
D. Benderly, élève de Puvis de Chavanne. La façade principale alterne
pierre blanche et faïence jaune paille. C’est un choix unique dans
l’architecture thermale lémanique. Par ailleurs, l’édifice a retrouvé le
dôme qui le coiffait à l’origine. Des recherches de représentations
d’époque dans les archives municipales ont permis en effet, à
l’architecte du patrimoine et à un artiste de redessiner avec exactitude
la géométrie de la structure et ses décors. Enfin, les architectes ont
veillé à restituer les dispositifs architecturaux majeurs comme la
boîte à lumière du dôme, les six verrières intérieures d’origine ont été
maintenues et restaurées sur place.
Grâce à un espace hautement équipé et une programmation
prestigieuse, la Ville a réussi en peu de temps à faire de l’espace
d’exposition un pôle de référence, à l’instar des musées suisses
proches (Fondations Gianadda à Martigny, Hermitage à Lausanne).
L’objectif à terme est de s’inscrire dans ce circuit « circum- lémanique
» et d’en élargir l’offre. En l’espace de neuf ans, le Palais Lumière
s’est fait un nom et les expositions organisées ont confirmé sa place
comme lieu d’exposition d’envergure.
Dossier de presse Belles de jour
Historique des expositions
2007
• Rétrospective Ernest Pignon-Ernest
• Poésie de l’eau dans l’art russe du XVIe
au XXe siècles, organisée en partenariat
avec le musée national russe de SaintPétersbourg
2008
• Eros et Thanatos dans l’œuvre
symboliste de Gustav Adolf Mossa
• Jules Chéret
2009
• La Ruche, Cité des artistes, 1902-2008
• Rodin, les Arts décoratifs
2010
• Jean Cocteau, Sur les pas d’un magicien
• H2O, œuvres de la Collection Sandretto
Re Rebaudengo
• Le Bestiaire imaginaire, l’animal dans la
photographie de 1850 à nos jours
2011
• Daumier, Steinlen, Toulouse-Lautrec, la
Vie au quotidien
• Splendeurs des collections du prince de
Liechtenstein
2012
• Charlie Chaplin, Images d’un mythe
• L’Art d’aimer, de la séduction à la volupté
2013
• Paul Eluard, Poésie, Amour et Liberté
• Légendes des mers, l’art de vivre à bord
des paquebots
• L’Idéal Art nouveau, Collection majeure
du musée départemental de l’Oise
2014
• Joseph Vitta, Passion de collection
• Chagall, Impressions
2015
• Contes de fées, de la tradition à la
modernité
• Jacques-Émile
Blanche,
Peintre,
écrivain, homme du monde
• Life’s a Beach / Evian sous l’oeil de
Martin Parr
19
Belles de jour :
le musée des Beaux-arts de Nantes s’invite à Poitiers
17 juin - 9 octobre 2016
Dans la continuité de l’exposition présentée au Palais Lumière d’Evian du 6 février au 29 mai 2016, le
musée Sainte-Croix accueillera du 17 juin au 9 octobre prochains une douzaine d’œuvres majeures,
autour de la figure féminine.
Installées au sein du parcours permanent, en écho aux œuvres de Camille Claudel, de Romaine
Brooks, de Sarah Lipska ou aux nymphes d’Aristide Maillol, ces « invitées » dépeintes par Maurice
Denis, Tamara de Lempicka, Kees Van Dongen, Félix Vallotton, Suzanne Valadon ou Sigmar Polke
mettront en exergue la part de féminité des collections du musée, entre femme artiste et femme
modèle.
Le musée Sainte-Croix de Poitiers
Le musée Sainte-Croix est le premier musée de PoitouCharentes par la diversité et la richesse de ses collections.
Situé dans un quartier hautement historique, le musée
construit par l’architecte Jean Monge en 1974 a reçu en
septembre 2015 le label « Patrimoine du XXe siècle ».
Le département d’archéologie
Le musée conserve plus d’un million de pièces retraçant
près de 400 000 ans de préhistoire locale. Les remarquables
gravures figuratives de la grotte de La Marche occupent une
place particulière dans l’art magdalénien régional et mondial.
Sous le regard protecteur de la statue en marbre d’Athéna,
sont évoquées la religion et la vie quotidienne dans la cité
antique des Pictons.
Du Moyen Âge datent une série remarquable de sculptures
romanes et un vase-reliquaire en verre provenant de l’abbaye
de Saint-Savin, unique spécimen conservé en Europe.
20
Le département des beaux-arts
Camille Claudel, Jeune femme aux yeux clos, 1885
Terre cuite © Musées de Poitiers - Christian Vignaud
Le parcours permet la découverte du Trecento, du Siècle
d’Or des écoles du Nord, de la peinture d’Histoire italienne
et française et de l’art du portrait en France au XVIIIe siècle.
La présentation chronologique et thématique des grands
courants du XIXe siècle, du néo-classicisme au symbolisme
de Gustave Moreau et d’Odilon Redon, est ponctuée par un
fonds exceptionnel de sculptures de Camille Claudel.
Aux œuvres de Pierre Bonnard, Edouard Vuillard et Piet
Mondrian qui marquent l’avènement de la modernité succède
un riche panorama de l’art figuratif de l’entre-deux-guerres,
riche d’expressions singulières et d’une tonalité féminine
marquée.
Les invités du musée
Le musée Sainte-Croix de Poitiers mène une politique d’échanges et de partenariats avec les musées
nationaux et territoriaux initiée en 2014 afin de permettre au public d’accueillir régulièrement « un nouvel
invité du musée » (artiste ou institution), de favoriser la découverte d’œuvres en lien avec ses collections et
d’accroître son rayonnement par une mise en réseau.
Renseignements pratiques : horaires / tarifs / accès au musée : www.musees-poitiers.org
Dossier de presse Belles de jour
PLANCHE CONTACT
Jules CHÉRET, La
Femme à l'ombrelle
rouge. Huile sur
bois, 40,9 x 32,2 cm
© Cécile Clos/
Musée des BeauxArts de Nantes
Maurice DENIS, Soir de septembre, 1911. Huile sur toile, 170 x 220 cm
Coll. Musée des Beaux-Arts de Nantes © RMN-Grand Palais / Gérard Blot
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Jean BENNER, Jeune fille de Capri, 1906
Huile sur toile, 55,6 x 44,3 cm
© Alain Guillard/Musée des Beaux-Arts de
Nantes
Maria BLANCHARD, La Liseuse aux cheveux
blancs, vers 1922. Huile sur toile, 79 x 60 cm
© Cécile Clos/Musée des Beaux-Arts de
Nantes
Dossier de presse Belles de jour
Hugo Fredrick SALMSON, La Petite
glaneuse, 1884. Huile sur toile. Coll. Musée
des Beaux-Arts de Nantes © RMN- Grand
Palais / Gérard Blot
Louis-Robert ANTRAL, Femme au chapeau
jaune, XXe siècle. Huile sur toile, 41,2 x 33,5
cm © Alain Guillard/Musée des Beaux-Arts
de Nantes
Alphonse LECADRE, Le Sommeil, 1872. Huile sur toile, 169,5 x 233 cm
Coll. Musée des Beaux-Arts de Nantes © RMN-Grand Palais / Gérard Blot
Alfred ROLL, Retour du Bal, 1886
Huile sur toile, 205 x 122 cm
Coll. Musée des Beaux-Arts de
Nantes © RMN- Grand Palais /
Gérard Blot
Marie LAURENCIN, Judith, 1930
Huile sur toile, 73 x 60 cm
Coll. Musée des Beaux-Arts de Nantes © RMNGrand Palais / Gérard Blot © Fondation Foujita /
ADAGP, Paris 2015
Suzanne VALADON, Les Baigneuses, 1923
Huile sur toile, 140 x 113 cm
Coll. Musée des Beaux-Arts de Nantes
© RMN-Grand Palais / Gérard Blot
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Sigmar POLKE, Sans titre. Couleurs d’interférences et acrylique sur
Tamara DE LEMPICKA, Kizette en
toile, 200 x 240 cm © Cécile Clos/Musée des Beaux-Arts de Nantes
rose, 1927. Huile sur toile, 138 x 95,5
© The Estate of Sigmar Polke, Cologne / ADAGP, Paris 2015
cm. Coll. Musée des Beaux-Arts de
Nantes © RMN-Grand Palais / Gérard
Blot © Tamara Art Heritage / ADAGP,
Paris 2015
Kees VAN DONGEN, Passe-temps honnête,
vers 1920. Huile sur toile, 100 x 81 cm. Coll.
Dossier de presse Belles de jour
Musée des Beaux-Arts de Nantes © RMNGrand Palais / Gérard Blot © ADAGP, Paris
2015
Edgard MAXENCE, L’Ame de la forêt, 1899
Huile sur bois, 85 x 80 cm. Coll. Musée des
Beaux-Arts de Nantes © RMN-Grand Palais /
Gérard Blot © ADAGP, Paris 2015
André LHOTE, Femme assise, vers
1925. Huile sur toile, 92 x 56 cm
Coll. Musée des Beaux-Arts de
Nantes © RMN-Grand Palais / Gérard
Blot © ADAGP, Paris 2015
Jean-Alexandre CORABOEUF, La Dame au
livre, 1913. Huile sur toile, 100,2 x 73,7 cm
© Alain Guillard/Musée des Beaux-Arts de
Nantes © Famille P. Guitard
INFORMATIONS PRATIQUES
Exposition présentée au Palais Lumière, Evian
du 6 février au 29 mai 2016
Une sélection d’œuvres sera ensuite présentée au musée Sainte-Croix, Poitiers
du 17 juin au 9 octobre 2016
Palais Lumière
quai Albert-Besson - 74500 Evian
+33 4 50 83 15 90
[email protected]
www.ville-evian.fr
Facebook.com/PalaisLumiereEvian
Horaires d’ouverture
Le Palais Lumière est ouvert tous les jours de
10h à 19h (lundi : 14h-19h). Ouvert les jours
fériés
Tarifs
Plein tarif : 10 €
Tarif réduit : 8 €
(sur présentation de justificatifs : groupes d’au moins
10 personnes, enfants de 10 à 16 ans, étudiants, demandeurs d’emploi, personnes handicapées, familles
nombreuses, titulaires de la carte loisirs C.E., C.N.A.S.,
carte abonnement piscine, carte médiathèque, carte
M’ra, hôtels et résidences tourisme partenaires, CGN,
les membres des « Amis du Palais Lumière » et les
membres de la «Société des Amis du Louvre ».)
Le billet d’entrée donne droit à une réduction
de 30% sur le prix d’entrée des expositions
en cours à la fondation Pierre Gianadda à
Martigny.
50 % seront appliqués sur le tarif des entrées
sur présentation de la carte de quotient familial.
Gratuit pour les enfants de moins de 10 ans,
les groupes scolaires, UDOTSI, Léman sans
frontière.
Visites commentées pour les groupes, y
compris scolaires, sur réservation : 55 € par
groupe de 10 à 25 personnes, en plus du ticket
d’entrée (sauf pour les scolaires).
Visites guidées proposées aux enfants (-10
ans) accompagnés de leurs parents tous les
mercredis à 16h.
Visites commentées pour les individuels tous
les jours à 14h30 : 4 € en plus du ticket d’entrée.
Office du tourisme d’Evian
Place d’Allinges B.P. 18 - 74501 Evian cedex
Tél. +33 4 50 75 04 26 / +33 4 50 75 61 08
[email protected]
www.evian-tourisme.com
Accès
par la route :
Paris : 580 km par A6 / A40 / N206 / D1005
Lyon : 190 km par A42 / A40 / N206 / D1005
Annecy : 85 km par A41 / N206 / D1005
Genève : 45 km par D1005 / Autoroute par la
Suisse : sortie Villeneuve à 25 km
par le train :
Gare SNCF d’Évian
Liaisons quotidiennes Paris-Lausanne, Genève, Bellegarde
TGV direct Paris-Evian les week-end
SNCF Informations-réservations :
23
Depuis la France : 3635
Depuis l’étranger : 08 92 35 35 35
par avion :
Aéroport International de Genève à 50 km
Informations sur les vols : (0041) 900 57 15 00
Bureau accueil France : (0041) 22 798 20 00
par bateau :
Lausanne / Evian tous les jours de l’année
Durée de la traversée : 35 mn
Compagnie Générale de Navigation
Téléphone : (0041) 848 811 848 / www.cgn.ch
CONTACT PRESSE
Agence Observatoire
www.observatoire.fr
68, rue Pernety - 75014 Paris
Tél. +33 1 43 54 87 71
Fax. +33 9 59 14 91 02
Aurélie Cadot
[email protected]
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