Rôle et place des supports de communication dans la
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Rôle et place des supports de communication dans la
UNIVERSITÉ DE TOULOUSE II - LE MIRAIL CENTRE D’ÉTUDES DU TOURISME, DE L’HÔTELLERIE ET DES INDUSTRIES DE L’ALIMENTATION MASTER TOURISME - HOTELLERIE - ALIMENTATION Parcours « Tourisme et Développement » MÉMOIRE DE PREMIÈRE ANNÉE Présenté par : Anaïs FAUCHOUX Rôle et place des supports de communication dans la promotion des territoires : Cas des organismes du tourisme français Année universitaire : 2011 - 2012 Sous la direction de : Paul PICHON Le CÉTIA de l’Université de Toulouse II – Le Mirail n’entend donner aucune approbation, ni improbation dans les projets tutorés et mémoires de recherche. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leur auteur(e). REMERCIEMENTS J e tiens à remercier tout particulièrement M. Pichon, mon maître de mémoire, pour m’avoir accompagnée tout au long de ma recherche, pour ses conseils et sa disponibilité. Merci également à l’ensemble du corps enseignant pour tout ce qu’il m’a apporté en termes de connaissances et pour m’avoir permis d’enrichir le contenu de mon mémoire. Je tiens à souligner l’aide de Mme Bessière et de M. Rayssac pour l’enseignement méthodologique. J’adresse aussi mes remerciements à l’ensemble du personnel administratif et aux membres du personnel du centre de ressources pour leur amabilité et leur disponibilité. Je remercie vivement les personnes que j’ai pu rencontrer lors de mes entretiens pour m’avoir accordé de leur temps, et sans qui je n’aurai pas pu construire mon mémoire de la sorte. J’aimerais remercier tout mon entourage avec une pensée particulière à mes chers colocataires qui m’ont soutenue et encouragée tout au long de cette année universitaire. 4 SOMMAIRE REMERCIEMENTS .............................................................................................................. 4 INTRODUCTION GENERALE ................................................................................................ 6 PARTIE I : LA PROMOTION TOURISTIQUE DES TERRITOIRES : UNE STRATEGIE D’ACTEURS 8 CHAPITRE 1: Les fondements de la communication touristique ................................... 10 CHAPITRE 2: Les acteurs de la promotion touristique francaise.................................... 19 CHAPITRE 3 : La stratégie de promotion touristique..................................................... 25 PARTIE II : DES OBJECTIFS COMMUNS DE PROMOTION TOURISTIQUE ............................ 36 CHAPITRE 1: Répondre aux objectifs de communication .............................................. 38 CHAPITRE 2: Une promotion identitaire ....................................................................... 42 CHAPITRE 3 : Les enjeux des nouveaux supports .......................................................... 53 PARTIE III : UN USAGE DES MOYENS ET DES SUPPORTS DIFFÉRENT ................................. 70 CHAPITRE 1 : Méthodologie de recherche .................................................................... 72 CHAPITRE 2 : Les facteurs d’utilisation des supports .................................................... 81 CHAPITRE 3 : Etude comparative de trois sites internet ............................................... 89 CONCLUSION GENERALE ................................................................................................. 99 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................. 101 TABLE DES ANNEXES...................................................................................................... 103 TABLE DES FIGURES ....................................................................................................... 133 TABLE DES MATIERES .................................................................................................... 134 5 INTRODUCTION GENERALE La troisième révolution industrielle et l’essor de la communication ont radicalement modifié la société. La société de consommation a évolué en une société de communication. En effet, la mutation de la société économique, le progrès technique des années 1970 et la mondialisation accompagnée des accords internationaux des années 1980 ont permis de réduire les frontières et de faciliter indubitablement la diffusion d’informations entre tous les individus. Ces progrès de communication ont modifié la vie quotidienne de chacun d’entre nous. Les informations circulent de façon généralisée, on parle même d’ « abolition de l'espace et du temps » (Mac Luhan, 1962). L’imaginaire construit autour des destinations touristiques est un sujet qui m’intéresse pour son approche sociologique. Toutefois, l’imaginaire touristique était une notion trop vaste pour pouvoir la traiter dans le temps imparti. D’autant plus que ce sujet est difficilement exploitable dans un avenir professionnel. Une réorientation du sujet était donc nécessaire en se penchant sur des disciplines qui me semblent être cohérentes avec mes ambitions futures. La formation en DUT Techniques de Commercialisation m’a permis d’acquérir des connaissances et des compétences notamment en matière de marketing et de communication qui ont pu être exploitées et approfondies en Licence et en Master Tourisme et Développement. Par conséquent, le thème choisi était « médias et destinations touristiques » en me focalisant sur l’image des destinations touristiques véhiculée par les médias. Ce thème me paraissait d’autant plus pertinent qu’il était d’actualité, lié à l’invasion médiatique. Ainsi cette réflexion m’a conduite à construire la question de départ suivante : Comment les annonceurs utilisent-ils les médias pour promouvoir une destination ? Cette question de départ a beaucoup évolué au fur et à mesure de mes recherches exploratoires. Dans un premier temps, il fallait délimiter le sujet et mieux définir les termes. Ainsi la question de départ est devenue : En France, comment les institutions publiques utilisent-elles les médias pour promouvoir leur destination ? 6 La phase exploratoire m’a d’abord engagée sur une recherche documentaire concernant les mots clés de ma question de départ. J’ai donc entrepris une longue phase de lecture sur les institutions publiques françaises, les supports médias ; et la promotion touristique. Ces recherches ont abouti à l’investigation d’autres champs que sont l’image et l’identité des territoires. En effet, ces notions seront très importantes dans la lecture de mon travail de recherche car elles feront l’objet des préoccupations des institutions de promotion touristique. En parallèle, la navigation sur le web m’a permis d’observer et de concrétiser la théorie et ainsi, d’avancer sur la construction de mes hypothèses. Aussi, différents entretiens ont également été menés, ce qui m’a permis d’approfondir sur certain point et d’en délaisser d’autres en fonction de la pertinence des propos. D’ailleurs, durant cette phase, j’ai étendu ma recherche des supports médias aux supports hors médias, dont on traitera les plus pertinents pour la communication touristique. De même que nous ne parlerons plus d’institutions publiques mais d’organismes du tourisme car certaines structures ont le statut associatif. Ces entretiens m’ont été très constructifs puisqu’ils ont conduit à l’articulation du plan de mon mémoire et ainsi m’ont permis d’en dégager un réel fil conducteur. De ce fait, il a fallu reprendre la question de départ avant de réfléchir à une problématique en interrelation avec mes hypothèses. Ainsi j’en ai fait ressortir le titre suivant : Rôle et place des moyens et des supports de communication dans la promotion des territoires : cas des organismes du tourisme français. Pour bien comprendre la thématique, nous commencerons dans une première partie par définir ce qu’est la promotion touristique avec les acteurs que cela engage et les moyens utilisés pour promouvoir les territoires. Dans une deuxième partie, nous nous intéresserons au rôle joué par les organismes dans la promotion touristique en relevant le fait qu’ils aient des objectifs communs, quelque soit l’échelon. Enfin, nous développerons, dans une dernière partie, l’utilisation disparate des moyens et des supports de communication en s’appuyant sur une étude de cas concernant un support en particulier, le site internet de trois organismes à des échelles différentes. 7 PARTIE I : LA PROMOTION TOURISTIQUE DES TERRITOIRES : UNE STRATEGIE D’ACTEURS 8 INTRODUCTION PARTIE I La multiplicité accrue des destinations dans les demandes des voyageurs nécessite la prise en main des territoires d’un point de vue touristique. La promotion touristique constitue un des volets de la communication touristique. Aujourd’hui, un travail de communication est donc nécessaire pour promouvoir les territoires, d’où l’importance de connaître les fondements de la communication générale. Pour cela, différents acteurs assurent cette communication touristique. Néanmoins, nous distinguerons les acteurs qui contribuent à la promotion des territoires des acteurs en charge de promouvoir les destinations, ces derniers faisant l’objet de ce mémoire. Toutefois, toute communication touristique demande une certaine réflexion en amont sur les cibles et sur les moyens que l’on va déployer pour promouvoir la destination. Il s’avère ainsi nécessaire pour les acteurs de définir une stratégie interne pour « bien » communiquer, c'est-à-dire s’adapter à la fois à la cible et au potentiel du territoire. En effet, il faut répondre aux questions : Pour qui? Pourquoi ? Et comment communiquer ? Les moyens de promotion sont très variés, les organismes en charge de promouvoir les territoires sont par conséquent amenés à faire des choix correspondants à une stratégie déterminée au préalable. Nous nous intéresserons donc dans un premier chapitre à l’importance de la communication dans la promotion des territoires. Nous développerons dans un second chapitre les acteurs de la promotion touristique. Enfin, nous verrons dans un troisième chapitre les moyens déployés par ces derniers pour établir la promotion de leur territoire d’un point de vue touristique. 9 CHAPITRE 1: LES FONDEMENTS DE LA COMMUNICATION TOURISTIQUE Depuis les années 1980, le phénomène de mondialisation et plus récemment, l’avènement d’internet nous ont entrainés dans une société où tout est « communication ». Aujourd’hui l’individu est capable de communiquer avec le monde entier. D’un point de vue professionnel, tous les secteurs d’activité sont concernés par la communication et en particulier le tourisme. En effet, ce secteur d’activité est soumis à une concurrence très forte. Il y a peu d’endroits dans le monde où la mise en tourisme n’a pas été engagée. C’est pourquoi il est nécessaire pour les acteurs du tourisme d’optimiser la communication en respectant les principes généraux et en les adaptant à leur secteur d’activité dans le but d’attirer le plus grand nombre de touristes. Nous aborderons dans une première partie la théorie de la communication générale afin de mieux appréhender la communication touristique des territoires dans une seconde partie. *** 1.1 L’approche tardive de la communication 1.1.1 Les principes généraux La communication est une discipline récente initiée par les américains Shannon et Weaver dans les années 1940. En France, la communication est apparue plus tardivement, dans les années 1970, sous la dénomination de « science de l’information et de la communication » 1. 1 SAUCES Véronique. Communication. Cours de Licence 3 Tourisme et Développement, département CETIA, Université Toulouse 2- Le Mirail, 2011. 10 Selon Malaval et Décaudin (2009, p 4), « la communication est une technique de transmission d’un message entre deux endroits ou entre deux personnes ». En ce sens, l’émetteur, qui est la source d’information, énonce un message par encodage. Pour cela, il va utiliser un canal de communication qui va permettre au récepteur, soit au destinataire, de décoder le message. Ce dernier est très important puisque « la qualité de transmission est la mesure quantitative de l’incertitude du message en fonction du degré de probabilité de chaque signal le composant » (Malaval et Décaudin, 2009, p 5). Ainsi la qualité du message déterminera la réaction du destinataire que l’on mesurera par ce que l’on appelle le feedback. Ce terme désigne la rétroaction entre le signal reçu et le signal émis. Figure 1 : Les éléments de la communication Source : P.Kotler, Marketing Mangement, 2006 1.1.2. Les deux niveaux de communication On dissocie deux niveaux de communication en fonction de la cible visée. La communication interne, c'est-à-dire propre à l’organisation, vise à faire circuler les informations au sein de cette dernière. La diffusion de l’information en interne permet d’améliorer la coopération et la coordination des personnes concernées. Par conséquent, la communication sert d’outil de management. 11 La communication externe s’adresse aux personnes extérieures à l’organisation. Elle correspond à l’ensemble des messages émis par l’organisation en direction des publics cibles. Ce type de communication se préoccupe notamment de l’image et de la notoriété d’un produit, d’une marque ou d’une organisation dans le but de gagner ou de fidéliser une clientèle2. Malaval et Décaudin (2009, p 78) nous donnent une description des trois types d’objectifs de communication externe : - cognitif : faire connaître, - affectif : faire aimer, - conatif : faire agir, qu’il s’agisse d’une marque, d’un produit, ou encore d’un territoire. L’objectif peut être unique ou multiple auquel cas un objectif majeur sera mis en avant. 1.1.3. Les différents types de communication 3 On peut distinguer quatre types de communication qui se différencient en fonction des objectifs fixés, selon si l’on veut communiquer sur les performances ou sur les valeurs. - Communication commerciale : il s’agit à la fois d’informer, de convaincre et d’inciter à l’achat. Elle s’adresse aux utilisateurs, aux clients actuels et potentiels, aux prescripteurs et aux journalistes. La communication commerciale englobe la communication produit, qui met en avant la performance, soit les avantages du produit et les bénéfices qu’il apporte ; et la communication de marque qui valorise la spécificité du produit ou de l’organisation, ce qui fait l’objet de sa différenciation4. - Communication corporate : elle comprend la communication institutionnelle et la communication d’entreprise. La communication institutionnelle favorise l’insertion de l’organisation dans son environnement en se basant sur ses valeurs. 2 SAUCES Véronique. Communication. Cours de Licence 3 Tourisme et Développement, département CETIA, Université Toulouse 2- Le Mirail, 2011. 3 PICHON Paul. Communication touristique et territoriale. Cours de Master 1 Tourisme et Développement, département CETIA, Université Toulouse 2- Le Mirail, 2012. 4 Association des universités pour le développement de l’enseignement numérique en économie et gestion. La communication [en ligne]. Disponible sur : <http://www.aunege.org/modules/M1/MarFonPda/co/lecon1-8_49.html> (Consulté en janvier 2012). 12 Elle s’adresse au grand public, aux leaders d’opinion, aux administrations, plus globalement à toutes ses parties prenantes. La communication d’entreprise démontre le savoir-faire et plus globalement, les performances de l’entreprise. Elle s’adresse, elle, aux fournisseurs, journalistes, professionnels et clients finaux. - Communication interne5 Figure 2 : Les types de communication 6 Source : A.Fauchoux, 2012 5 Cf. Paragraphe précédent (1.1.2) Ce schéma a été inspiré du cours de communication de M. Pichon en Master 1 Tourisme et Développement, session 2011-2012. 6 13 1.2. La communication touristique d’un territoire 1.2.1. La communication territoriale Selon Malaval et Décaudin (2009, p 599), la communication territoriale comprend la communication de grands projets, la communication économique, la communication citoyenne et la communication touristique. Figure 3: La communication territoriale Source : Malaval et Décaudin, le cadre de la communication territoriale, 2009 Une stratégie de communication doit être définie en amont afin d’être cohérente avec les objectifs fixés et les valeurs du territoire en question. L’ordre de la communication est trop peu respecté puisque bien souvent on communique en externe avant de décider d’une stratégie de développement en interne. La communication territoriale est essentiellement corporate et en particulier institutionnelle. Malaval et Décaudin (2009, p 599) déterminent trois objectifs de communication territoriale. D’abord, d’un point de vue touristique, les territoires veulent renforcer leur attractivité. Pour cela, on cible les personnes susceptibles de se rendre sur le territoire. C’est ce que l’on appelle la « communication b-to-c 7». D’autre part, on veut montrer le potentiel et en particulier, l’offre du territoire. Ici, on veut surtout faire agir en montrant une volonté de faire évoluer les comportements pour améliorer le cadre de vie des citoyens. Et puis on a un objectif plus économique que l’on appelle le « b-to-b8 ». Il s’agit de rendre les organisations plus compétitives et attractives. Parfois des territoires 7 8 Buisness to custumer Buisness to buisness 14 combinent les trois objectifs lors de grands projets tels sont les événements de l’ordre de l’organisation des Jeux Olympiques. On peut faire de la communication de veille des territoires en surveillant la concurrence, l’actualité, les nouvelles normes, la satisfaction client, les tendances… dans le but de rester compétitifs. Il y a également la communication de crise qui correspond à la notion de rassurance. Pour cela, on va informer la cible pendant une situation difficile et restaurer une certaine confiance. Il faut tout de même que les objectifs retenus par les acteurs soient respectés. Enfin, la communication touristique mène des actions de promotion touristique. 1.2.2. Les spécificités de la communication appliquée au tourisme La communication touristique reprend les grands principes de communication générale mais les applique différemment. Le tourisme est un secteur très incertain puisqu’il est assujetti à de nombreux risques imprévisibles. Frochot et Legoherel (2007, p 55-60) donne une définition à la notion de produit touristique comme étant « un bien intangible associé au risque, très hétérogène et connait simultanéité entre le moment de sa production et le moment de sa consommation », ce qui le différencie d’un produit de consommation courante. Selon Frustier et Perroy (2004, p 1), la communication touristique regroupe toutes les activités ayant un impact sur la fréquentation touristique et, par conséquent, influe sur le processus décision du touriste. La communication touristique peut intégrer la communication institutionnelle, la communication commerciale et la communication d’entreprise. La communication touristique va permettre, en autre, d’affirmer une identité ou un positionnement. Elle revient à créer une image dynamique du territoire et ainsi le rendre attractif. Les objectifs de la communication touristique correspondent à ceux de la communication externe, c'est-à-dire cognitifs, affectifs et conatifs. Il faut rassurer le client potentiel mais 15 cela ne représente qu’une partie de la communication touristique, il faut également faire connaître la destination et susciter l’envie de venir sur le territoire. D’après Frustier et Perroy (2004, p 1-5), une bonne communication touristique prend en compte tous les acteurs et crée une synergie dans l’activité touristique. En effet, le message doit être intégré par un émetteur représenté par une organisation, un récepteur qui désigne le touriste et un support de communication. Si l’ensemble de ces acteurs du territoire n’est pas impliqué, alors le message ne sera pas décodé ou mal. Pour résumer, il faut mobiliser des énergies en interne et créer une identité au territoire. Et en externe, on communique sur la stratégie définie en interne, ce qui correspond à une communication d’entreprise et une communication médiatisée9. 1.2.3. Les cibles de la communication touristique Une cible correspond à un ensemble homogène de personnes qui présentent des caractéristiques communes et que l’émetteur souhaite toucher. On ne communique pas seulement auprès des touristes, il y a d’autres acteurs. Le contenu des messages doit être conforme aux attentes des cibles. Il faut savoir qu’un client satisfait est le meilleur ambassadeur du territoire (Frustier et Perroy, 2004, p 85). Pour définir une cible, il faut définir une zone à promouvoir. On distingue deux cibles principales dans le secteur touristique (Malaval et Décaudin, 2009, p 600): - le grand public : on définit des cibles en fonction d’une stratégie préalable notamment en fonction des objectifs fixés par l’organisation. Ainsi la sélection de ces cibles détermine l’efficacité des plans d’actions mis en œuvre par l’organisation. Souvent on procède à la technique de l’entonnoir qui correspond à définir une cible très large pour ensuite arriver à définir des cœurs de cibles10. On détermine alors des cibles prioritaires en fonction des pouvoirs d’achats disponibles, des affinités culturelles et par la desserte en moyens de transport. 9 Nous développerons la communication médias dans le chapitre 3 Ce sont des cibles spécifiques 10 16 - les professionnels du tourisme : ce sont les organisations du tourisme et du transport. Cette cible joue un rôle de prescripteurs dans le choix des destinations par les clients finaux. On utilisera les mêmes moyens que pour la cible précédente et l’on développera des actions qui mettront en valeur la collaboration des acteurs avec le territoire promu. Figure 4: Les cibles de communication Source : Association des universités pour le développement de l’enseignement numérique en économie et gestion, 11 Leçon 8 : La communication 11 Pour plus d’informations : Association des universités pour le développement de l’enseignement numérique en économie et gestion. La communication [en ligne]. Disponible sur : <http://www.aunege.org/modules/M1/MarFonPda/co/cibles_communication_odg.html>.(Consulté en janvier 2012). 17 *** Nous avons pu mettre en évidence dans ce premier chapitre la nécessité de bien connaître le mécanisme de la communication appliquée au tourisme. Ainsi il est très important pour les acteurs du tourisme de déterminer une stratégie en interne afin de mieux communiquer en externe. En ce sens, les acteurs doivent mettre en place la promotion touristique du territoire au sein de cette communication touristique externe en s’adressant aux différentes cibles identifiées préalablement. 18 CHAPITRE 2: LES ACTEURS DE LA PROMOTION TOURISTIQUE FRANCAISE, UN MILLE-FEUILLE TERRITORIAL Après avoir développé la manière dont on élabore la promotion touristique d’un territoire, nous allons nous intéresser aux acteurs de cette promotion. En France, la promotion touristique des territoires s’organise à chaque niveau territorial. A ces structures s’ajoutent des organismes transversaux qui contribuent à la promotion du territoire tels que les PNR 12 ou encore les groupements de prestataires sans oublier la population locale et les touristes qui sont des prescripteurs du territoire. D’une part, nous présenterons l’ensemble des acteurs qui participent à la promotion touristique. D’autres part, nous nous intéresserons plus particulièrement aux organismes en charge de promouvoir leur territoire. *** 2.1 Les différents acteurs de communication touristique d’un territoire 2.1.1. Les acteurs internes au secteur touristique Hervé Saulnier (1994), consultant marketing et stratégie, désigne les acteurs internes du tourisme comme étant « toutes les activités d’animation, d’hébergement, de restauration et d’accueil, qu’elles soient publiques ou privées, comme faisant partie d’une seule et même «entreprise» ». En ce sens, on peut recenser deux catégories d’acteurs en lien direct avec l’activité touristique. D’une part, on a la sphère publique qui se compose de deux flux institutionnels, un émanant de l’Etat et l’autre des institutions territoriales. Le premier flux institutionnel correspond à l’administration centrale du tourisme français qui représente les structures de l’Etat liées à cette activité. L’administration centrale agit en interrelation avec d’autres services des différents Ministères et aussi avec les collectivités territoriales et les professionnels du tourisme via les différentes instances, ce qui régit de la communication 12 Parcs Naturels Régionaux 19 interne. L’autre flux institutionnel correspond donc aux collectivités territoriales. Il y a trois grands ensembles puisqu’à chaque étage, des organismes viennent interférer dans l’organisation du tourisme (Frustier et Perroy, 2004, p12). Le livre 1 du Code du Tourisme décrit13 l’organisation du secteur et la répartition des compétences touristiques entre l’Etat et les collectivités territoriales « à chaque étape du système administratif national, le tourisme nécessite l’intervention de nombreux services »14. Ces organismes sont les Comités Régionaux du Tourisme (CRT) à l’échelle régionale, les Comités Départementaux du Tourisme (CDT) à l’échelle départementale et, les Offices de Tourisme (OT) 15 à l’échelle locale. D’autre part, les acteurs internes au tourisme sont également représentés par le milieu professionnel. En effet, les professionnels de l’accueil et de l’animation sont en relation avec les organismes pour améliorer les conditions d’exercice des professionnels. Il existe des unions et organisations de professionnels afin de se doter d’un pouvoir plus important et de dialoguer plus aisément avec les institutionnels. Ces professionnels peuvent également être des intermédiaires de l’activité touristique tels sont les transporteurs et les voyagistes, eux aussi en étroite collaboration avec les institutions, afin de mieux commercialiser leur offre et se développer. Il existe certaines autres structures hybrides qui sont des professionnels mais qui dépendent de la sphère publique. C’est le cas par exemple du Syndicat National des Agences de Voyages (SNAV). 2.1.2. Les acteurs externes au secteur touristique La promotion touristique passe également par des « relais ». « Le tourisme mobilise des partenaires bien au-delà de sa stricte sphère d’activité » (Frustier et Perroy, 2004, p 12). Pour bien communiquer, il faut entretenir des relations avec « tous les acteurs du tourisme : médias locaux, professionnels du tourisme, la population et surtout les leaders 13 Loi du 3 janvier 1987 Cf. Annexe A : Le processus de décentralisation en France 15 Nous ne traiterons pas les syndicats d’initiatives puisque la loi du 13 Aout 2004 ordonne la suppression de ces structures. 14 20 d’opinion locaux»16. Ces relais vont permettre de diffuser une image fédératrice du territoire. Ces parties prenantes sont des administrations telles que les Chambres de Commerce et des Industries (CCI) ou encore les Chambres de l’Agriculture. Ce sont également les touristes auxquels il faut répondre à leurs attentes. Pour cela, l’image diffusée doit être cohérente et adhérer aux aspirations de la population locale. 2.2. Les organismes français de promotion touristique Figure 5: Organigramme des organismes du tourisme français ATOUT FRANCE Comité Régional du Tourisme Comité Départemental du Tourisme Office de Tourisme Source : A. Fauchoux, 2012 16 GIUGLARIS Eva. Photographie amateur et stratégie de communication touristique. Mémoire de Master 1 Tourisme et Développement. Foix : Université de Toulouse II- Le Mirail, Département CETIA, 2011, p 18. 21 2.2.1. L’échelle nationale : Atout France 17 Atout France est l’unique opérateur de l’Etat dans le tourisme. Il s’agit de l’agence de développement touristique de la France créée en 2009 sous le statut de Groupement d’Intérêt Economique (GIE) en intégrant Observation, Développement et Ingénierie Touristiques France (ODIT France), spécialiste de l’ingénierie touristique et Maison de la France, chargée de la promotion touristique de la France. Atout France a donc trois missions : la promotion touristique de la France ; la réalisation d’opérations d’ingénierie touristiques et ; la mise en œuvre d’une politique de compétitivité et de qualité des entreprises du secteur au travers de missions d’expertise et de formation auprès des acteurs publics et privés. Atout France est également chargé, depuis la loi de développement et de modernisation des services touristiques français du 22 juillet 2009, de missions transversales afin d’accompagner le développement de l’industrie du tourisme. Atout France dispose de 36 bureaux d’expertise dans 32 pays qui regroupent 250 experts. Pour sa mission de promotion touristique de la « destination France », Atout France définie une stratégie nationale conforme aux orientations arrêtées par l’Etat. Elle régit de la communication externe. 2.2.2. L’échelle régionale et départementale : CRT et CDT Les CRT et CDT dépendent et sont financés respectivement par les Conseils Régionaux et les Conseil Généraux. Ils coordonnent l’action touristique à l’échelle de leur territoire, soit régionale pour les CRT et départementale pour les CDT. Leur mission principale est la promotion du territoire en France et à l’étranger et, en particulier, de préserver les identités et les images territoriales. Cependant, d’autres missions leurs sont conférées puisqu’ils élaborent un schéma de développement touristique et de loisirs sur une durée déterminée18. Ils structurent l’offre à l’échelle du 17 Ministère de l’Economie, des finances et d l’industrie. Atout France : l’agence de développement touristique de la France [en ligne]. Disponible sur : <http://www.tourisme.gouv.fr/atout-france.php>. (Consulté en novembre 2011). Atout France [en ligne].Disponible sur : <http://www.atout-france.fr/> (Consulté en novembre 2011). 18 Les compétences respectives des CDT et CRT sont précisées dans les textes de loi de décentralisation de 1986 entrée en vigueur en décembre 1987. Cette loi a été modifiée par ordonnancement en 2004 [en ligne].Disponible sur 22 territoire. Ils ont également un rôle de formation des professionnels du milieu et une mission d’observation des phénomènes touristiques sur le territoire. Les CRT sont fédérés par la Fédération Nationales de Comités Départementaux de Tourisme (FNCRT)19, association fondée en 1988 suite à la loi relative à l’organisation régionale du tourisme de 1986. La FNCRT comprend vingt-six CRT. Il s’agit d’une plateforme d’échange d’expériences pour les CRT, un centre de ressource qui mutualise les services et les actions de chacun d’eux. Cette association est un relais d’information pour Atout France, ce qui permet de renforcer l’image de la France à l’étranger. La FNCRT a également un rôle de prescripteur puisqu’elle influe sur les choix stratégiques du pays, voire de l’Europe. La FNCRT démontre que le tourisme « ne valorise pas seulement ses paysages et ses cultures : le tourisme est un vecteur de promotion des produits, des marques françaises à l’exportation ». Un CRT est une instance intermédiaire de communication entre les professionnels et les politiques mises en place, notamment inscrites dans le schéma de développement touristique. Il s’agit donc d’un relai entre les acteurs privés et publics. Les CDT, mettent en place des politiques départementales en corrélation avec leur CRT dans le sens où ils se répartissent les rôles en termes d’aménagement du territoire et de promotion touristique. Les CRT chapeautent les activités et assurent les relations et la cohérence entre les différents CDT de leur région. Les CDT entretiennent le lien entre les CRT et les OT. Face au désengagement de l’Etat, les CRT et CDT jouent un rôle important d’un point de vue marketing puisqu’ils ont vocation à « vendre leur région ou leur département ». Pour cela, ils travaillent sur la notoriété des territoires en mettent en avant une image positive pour promotion de celui-ci. <http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000804607&dateTexte=>. (Consulté en décembre 2011). Pour plus d’informations : Cf. Annexe A : Le processus de décentralisation. 19 Fédération Nationale des Comités Régionaux du Tourisme [en ligne].Disponible sur : <http://www.fncrt.com/>. (Consulté en décembre 2011). 23 2.2.3. L’échelle locale : OT et pays touristique Les OT, apparus au début du vingtième siècle, avaient pour mission au départ d’accueillir, d’informer les touristes et de promouvoir le territoire. On compte plus de 3600 OT en France aujourd’hui. Avec la Loi Voynet, les SIVOM et les communautés de communes20 ce sont multipliés et ont donné lieu à des structures touristiques telles que les pays touristiques. Ces derniers sont amenés à disparaitre avec la réforme territoriale prévue en 2013. Il y a parfois confusion des missions de ces structures avec le rôle des OT. Les offices de tourisme ont des missions spécifiques définies par l’Article L2231-10 du Code du Tourisme21. Ils travaillent en collaboration avec les CDT et CRT, les instances politiques locales et les professionnels du tourisme. Il existe différents statuts d’OT qui détermineront les liens avec les professionnels ou les institutions. *** Les acteurs du tourisme sont donc à la fois très nombreux et multiples puisqu’ils recouvrent aussi bien la sphère privée que la sphère publique. Et même au sein de cette dernière, le fonctionnement parait très complexe car plusieurs organismes possèdent la même compétence à l’échelle de leur territoire, à savoir la promotion touristique du territoire. C’est ainsi que nous pouvons parler de mille-feuille territorial qui pose parfois des problèmes en termes de visibilité. En effet, si un même territoire est représenté à différentes échelles, la promotion du territoire et donc la communication nécessite une certaine harmonisation pour être efficace. Pour cela, les organismes territoriaux, mettent en place une stratégie cohérente avec celle de l’organisme de l’échelon supérieur. Ils définissent également leur politique de promotion touristique en fonction de leurs moyens matériels, financiers et humains. 20 Il s’agit de regroupement de communes. SIVOM (syndicat intercommunal à vocations multiples) Code du tourisme [en ligne]. Disponible sur : <http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000804607&fastPos=1&fastReqId=1095507610 &categorieLien=id&oldAction=rechTexte> (Consulté en décembre 2011). 21 24 CHAPITRE 3 : LA STRATÉGIE DE PROMOTION TOURISTIQUE Les collectivités territoriales sont en charge de gérer les flux, avant, pendant et après le voyage. La promotion intervient dans un premier temps en amont, d’où l’enjeu des techniques de communication. La promotion touristique implique une stratégie de communication en interne qui détermine les cibles et les moyens les plus appropriés pour toucher celles-ci. Le message doit être en adéquation aux attentes des cibles, ce pourquoi il doit être le plus compréhensible possible pour une cible grand public. Il faut savoir qu’il n’y a pas de moyens ni même d’outils propres à la communication touristique. Nous allons donc à présent s’intéresser à la stratégie mise en place par les organismes de promotion touristique français. Pour cela, nous développerons dans un premier temps les moyens dont ils disposent pour promouvoir les territoires. Nous verrons dans un second temps la pertinence des choix des supports utilisés en fonction des cibles et des objectifs définis préalablement. *** 3.1 Le mix de communication D’après Lendrevie et Baynast (2008, p. 36), le mix de communication représente l’ensemble organisé de moyens complémentaires retenus dans une stratégie de communication. Dans notre cas, il s’agit des moyens mis en œuvre par l’organisme pour assurer la communication et la valorisation du territoire. 25 3.1.1. La communication médias 3.1.1.1. Une communication marginale D’après une étude réalisée par Luc Mazuel (1995), les meilleures sources de communication étaient le bouche à oreille pour 60%, les guides et livres pour 24%, les agences de voyage et les OT pour 15%, et seulement 3% pour les médias. En revanche la montée d’Internet a bouleversé cette hiérarchie, désormais le bouche à oreille seul n’est plus décisif (Frustier et Perroy, 2004, p85). D’ailleurs, en 2010, les médias représentaient tout de même 36,2% des investissements de communication.22 De plus, le tourisme est un secteur plutôt bien représenté dans les investissements médias. Les investissements médias par le secteur « tourisme et voyages » représentent 4,3% de l’investissement total, ce qui place l’industrie du tourisme au 10ème rang23. Cependant, les chiffres sont largement gonflés par les prestataires privés. En effet, les organismes du tourisme investissent peu dans la communication médias par manque de moyens financiers. Pour cela, les organismes font des choix de supports médias raisonnés, adaptés aux cibles définies. En effet, « Le contenu du message, comme le positionnement choisi, doit faire suffisamment rêver en restant crédible en fonction de la réalité que le touriste trouvera sur le terrain » (Malaval et Décaudin, 2009, p 60). Il doit y avoir une certaine unité de ton des supports. 3.1.1.2. La publicité La publicité est l’ensemble des insertions de messages des annonceurs dans les 6 supports médias24. Le message doit être adapté à la demande et aux orientations stratégiques choisies en cohérence avec le territoire, d’où la nécessité de créer un message simple et unique pour que l’impact soit le plus fort possible. On parle de communication « de 22 France pub IREP. Les chiffres clés des annonceurs, édition 2011 [en ligne].Disponible sur : <http://www.uda.fr/fileadmin/documents_pdf/publications_etudes/Chiffres_cles_des_annonceurs_2011.pdf>. (Consulté en février 2012). 23 Union des annonceurs. Les chiffres clés des annonceurs, édition 2011, investissements médias par secteur économique. Chiffres 2010 [en ligne]. Disponible sur : <http://www.uda.fr/fileadmin/documents_pdf/publications_etudes/Chiffres_cles_des_annonceurs_2011.pdf>. (Consulté en février 2012) 24 SAUCES Véronique. Communication. Cours de Licence 3 Tourisme et Développement, département CETIA, Université Toulouse 2- Le Mirail, 2011. 26 masse » ou de communication « push » depuis l’avènement de la société de consommation. Ce moyen de communication nécessite une certaine créativité afin de séduire et d’être attractif, c’est pourquoi il fonctionne sur le principe de durée et de redondance. La publicité s’adresse à toutes les cibles, toutefois la diversité des supports de publicité permet de cibler plus spécifiquement un public à des coûts diversifiés. Ce moyen de promotion touristique reste très onéreux et demande un renouvellement permanent. Faire de la publicité nécessite des connaissances techniques et juridiques, c’est pourquoi l’on a souvent recours à des techniciens pour la réalisation et la diffusion des campagnes publicitaires (Frustier et Perroy, 2004, p 105). La publicité est assez libre en France, cependant, certaine règles sont à respecter relatives à la dignité humaine et à d’autres règles plus spécifiques à chaque support. 3.1.2. Les moyens hors médias de promotion touristique les plus usités 3.1.2.1. Les relations publiques On peut définir les relations publiques comme « un ensemble de techniques de communication destinées à donner une image favorable à une personne ou une organisation publique ou privée, développer une relation de confiance, d’estime et d’adhésion entre une entreprise, une marque et de multiples publics ».25 Les relations publiques sont un moyen de promouvoir un territoire par des outils de communication hors médias dans le but d’établir, de maintenir ou de développer des relations privilégiées avec toutes les personnes présentant un intérêt pour ce territoire. Les relations publiques peuvent tout de même être complémentaires à d’autres moyens de communication tels que la publicité. Les relations publiques apparaissent comme un élément fort de la communication institutionnelle puisqu’il s’agit d’un moyen pour les organisations de se faire connaître et de créer et d’entretenir une image favorable auprès de ses différents publics. 25 SAUCES Véronique. Communication session 2 : les relations publiques. Cours de Licence 3 Tourisme et Développement, département CETIA, Université Toulouse 2- Le Mirail, 2011. 27 3.1.2.2. La force de vente Le personnel en contact et la force de vente sont des moyens similaires, cependant, le terme de force de vente26 est plus orienté vers le marketing puisqu’il s’agit de générer du profit, alors que le personnel en contact englobe un tout. Ce dernier terme est peut-être plus approprié à l’activité touristique car la promotion du territoire ne se fait pas seulement par la « vente » de la destination mais aussi au travers de l’information, du conseil, etc. En effet, le personnel en contact représente, comme son nom l’indique, toutes les personnes en contact avec la clientèle touristique, tels sont les guichetiers, l’hôtesses d’accueil, les vendeurs, etc. Toutefois, que ce soit pour la force de vente ou le personnel en contact, il est important de former le personnel avec certaines exigences de qualité. Plus l’activité est professionnalisée et plus la « vente » du territoire va être efficace. La motivation et la tenue du personnel fait partie intégrante de ce moyen de communication car le personnel représente l’organisation. De plus, la créativité contribue directement à la performance du personnel. Ainsi le personnel forme un réel vecteur de promotion du territoire. Il s’agit d’ailleurs d’un moyen qu’il faudrait accentuer en France au vu des critiques des étrangers qui viennent sur le territoire français. En effet, pour eux, l’accueil n’est pas à la hauteur de la destination. Le personnel d’accueil ne semble pas être suffisamment souriant, aimable, chaleureux et attentif au client. 3.1.2.3. L’événementiel L’événementiel est une grande tendance, on l’observe notamment par la multiplication des festivals souvent urbains. Malaval et Décaudin définissent la communication événementielle comme « une technique qui consiste à concevoir et mettre en scène un événement concernant directement l’entreprise ou l’une de ses marques, susceptible de susciter l’intérêt et la sympathie du public » (2009, p 213). La communication par l’événementiel permet de créer une différenciation et donc de faire face à la concurrence des destinations. En ce sens, cet outil contribue largement au positionnement stratégique 26 LEHU Jean-Marc. E-marketing : Force de vente (FDV) [en ligne]. Disponible sur : <http://www.emarketing.fr/Definitions-Glossaire-Marketing/Force-de-vente-F-D-V--5669.htm>. (Consulté en mars 2012). 28 du territoire. La clientèle de l’événementiel est plutôt fidèle mais il est également important de faire venir de nouveaux visiteurs. L’événementiel peut se traduire par l’accueil de grands projets tels que le Tour de France. Au niveau national voire international, on attire des supporters et des passionnés et au niveau local, on en profite pour faire la promotion médiatique des territoires et plus précisément, des villes étapes ou villes d’accueil. Ces événements jouent « un rôle régulier de locomotive touristique » (Malaval et Décaudin, 2009, p 60). Le sponsoring, composante de l’événementiel, est un moyen d’améliorer l’image et la notoriété d’un territoire grâce à un événement. Par exemple, grâce au Vendée Globe, le territoire vendéen jouie d’un énorme coup de publicité dans la presse magazine. Il s’agit donc de faire parler du territoire de manière positive. L’événementiel comprend également le mécénat et le partenariat. 4.1 Les supports de promotion touristique 4.1.1. Les supports à destination de la cible grand public 4.1.1.1. Les supports médias La communication médias se fait à l’aide de supports médiatisés au service de la transmission des messages vers un public large. La communication médiatisée correspond donc aux « supports par lesquels l’information touristique transite » (Frustier et Perroy, 2004, p 105).On compte habituellement cinq supports médias traditionnels et un sixième, internet, qui prend de plus en plus d’importance dans la communication. 29 Figure 6: Les supports de communication médias AVANTAGES PRESSE : presse quotidienne PRESSE : presse magasine INTERNET TELEVISION Délais de réservation courts Souplesse d’utilisation Permet une publicité informative Ciblage pertinent par profil de lecteurs (CSP+) et par zone géographique pour la PQR Grande pénétration et bonne sélectivité Crédibilité Bonne sélectivité de l’audience Longue durée du message Crédibilité et prestige Qualité de reproduction Couverture importante sur cible spécifique Possibilité d’actions de promotion Délais de réservation courts Souplesse d’utilisation Permet une publicité informative Seul média interactif Ciblage très précis (profil et centres d’intérêt des lecteurs Média des hommes et femmes actives, jeunes et CSP+ Média regroupant des supports à visibilité mondiale Fait intervenir le son, l’image, et l’animation Analyse exhaustive des performances de campagne Provoque l’achat Message rendu sympathique Facilité et pertinence de ciblage Diversité de largeur du public (goût, intérêts, âge, etc) Création d’une image de marque Couverture nationale massive INCONVENIENTS Message éphémère Couverture principalement parisienne pour la PQN Qualité de reproduction moyenne Coût de revient élevé Délais de réservation longs Risque de saturation publicitaire sur certains supports Faible pénétration Message éphémère Risque de saturation publicitaire sur certains supports Attention parfois réduite Coût de production, achat d’espace, diffusion Problème de perception et mémorisation (oubli) Identification et attribution (jeu d’ancrage) Variation d’audience : saison, activité, jours, horaires Risque de saturation, cannibalisation Raccourcissement des spots, suppression de la publicité sur les chaines publiques à partir de 30 AFFICHAGE RADIO CINEMA Création de trafic Crédibilise et valorise (la marque, le produit, l’organisation Forte interpellation Influence la distribution Possibilités créatrices étendues Peu onéreux Souplesse d’utilisation Rapidité d’actions Incitation à l’achat Délais de réservation courts Accélérateur de notoriété Créativités sonores Création de trafic Synchronisme avec les mouvements de consommation Sélectivité sociodémographique Bonne sélectivité géographique et sociodémographique Audience jeune, urbaine, aisée Très fort impact Audience attentive et disponible Média de complément pour le lancement d’une image 20h Peu d’argumentation Nécessite une répétition importante pour une bonne mémorisation Faible sélectivité géographique excepté dans les grandes villes Faible valorisation du produit Communication éphémère Encombrement publicitaire Création délaissée Nécessite une forte répétition Attention et mémorisation faible Mesure d’audience difficile Couverture très hétérogène Frais de production élevés (sauf pour les publicités locales) Délais de réservation longs Couverture et répétition faible Convient uniquement à une communication d’image Source : A. Vitre, 2010 Les supports médias sont efficaces puisqu’ils permettent de toucher une cible très large et diversifiée, d’où leur dénomination de « mass médias ». Toutefois, ces supports sont très coûteux, ce qui ne permet pas à tous les organismes d’y accéder. On peut ajouter que les retours sur l’investissement des médias sont difficilement quantifiables car il n’y a pas de retour de la part de la cible. Il y a tout de même des moyens pour mesurer l’audience, ce qui n’intègre pas l’impact du message publicitaire sur la cible. Pour la presse, on va mesurer le lectorat. Un lecteur représente toutes les personnes déclarant avoir lu, parcouru ou feuilleté, pendant la période de référence, un journal ou un magazine, quelque soit la façon dont il est parvenu dans ses mains. On distingue les lecteurs réguliers des lecteurs occasionnels. Pour la télévision, on s’intéressera au téléspectateur qui signifie toute personne ayant été exposée à l’image télévisée, c'est-àdire s’étant trouvée dans une pièce ou fonctionne un téléviseur. L’audience au quart 31 d’heure moyen est le plus utilisé comme unité de mesure de la publicité. La possession de matériel spécifique et la météo sont des facteurs d’influence des comportements des téléspectateurs. Le choix des supports médias est important mais aussi la date et l’horaire de passage du spot publicitaire. 4.1.1.2. Les salons grand public Les salons grand public permettent de se faire connaître et de drainer certaines catégories de personnes sur le territoire. Il faut savoir que la participation à ce type de salon par les organismes du tourisme est en décroissance puisqu’il s’agit d’un outil de communication très couteux qui est peu rentable, voire pas du tout. C’est pourquoi il faut en mesurer l’ampleur. En effet, il existe des salons internationaux qui représentent l’ensemble d’un secteur d’activité d’un côté et puis des salons plus spécifiques de l’autre. De ce fait les salons internationaux sont fréquentés par les organismes de grandes tailles de type CRT. 4.1.1. Les supports de communication à destination des professionnels 4.1.2.1. Les salons professionnels et workshop Les salons professionnels sont en expansion car ils présentent de nombreux avantages. Les salons professionnels s’adressent à une cible professionnelle parmi laquelle on peut distinguer deux profils : des prestataires du tourisme et des prescripteurs. La présence des principaux acteurs tourisme et la forte couverture médiatique du salon offre une excellente opportunité aux organismes pour communiquer (Malaval et Décaudin,2009, p 389) . Il s’agit donc d’un moyen de se faire connaître auprès des professionnels et des autres organismes du tourisme, d’aller à leur rencontre et pourquoi pas de créer des partenariats. Cela permet également de faire de la veille concurrentielle, de voir ce qui se fait sur d’autres territoires. Il s’agit d’un lieu privilégié pour prospecter de nouveaux marchés. 32 C’est aussi un moyen stratégique interne de faire parler de l’organisme en développant une image institutionnelle. Ainsi le salon permet d’évaluer la stratégie établie. Le workshop, ou plus communément le colloque, qui désigne un atelier de travail et d'échange sur un sujet choisi à l'avance, présente à peu près les mêmes avantages que le salon professionnel. L'objectif du workshop est de constituer un lieu de discussion où des spécialistes exposent leurs travaux devant un public composé aussi bien de personnes confirmées que de novices intéressés par le sujet. Pour les organismes du tourisme, c’est un bon moyen de développer des idées. 4.1.2.2. Les relations presses Les relations presses, aussi appelées accueils presses, forment un outil des relations publiques. Les journalistes constituent l’unique cible des relations presses, l’objectif étant d’obtenir de la part de la presse écrite, parlée ou audiovisuelle, la diffusion d’informations sur le territoire, sur l’annonceur (dans notre cas l’organisme du tourisme) et sur ce qui est mis en place par ce dernier. Les relations presse ne s’apparentent en rien au média presse puisque l’annonceur n’achète pas d’espace publicitaire et le contenu du message n’est pas du tout, ou partiellement maitrisé par l’organisme 27 . Il est donc important d’entretenir de bonnes relations avec les journalistes. Il faut faire en sorte que le message passé par le journaliste aille dans le même sens que la volonté de l’annonceur. En ce sens, le message doit être compris par la cible finale (lecteur, auditeur, téléspectateur). Ainsi l’annonceur attendra des retombées positives et valorisantes. Les accueils presses sont très importants du fait du rôle des journalistes dans la création de la notoriété et dans la construction d’image d’un territoire. 27 SURZUR Marie-Clémence. La communication touristique durable : Comment articuler communication touristique territoriale et identité locale ? Mémoire de Master 1 Tourisme et Développement. Foix : Université de Toulouse II- Le Mirail, Département CETIA, 2011, p 31. 33 *** Les moyens et les supports de communication sont multiples, il faut donc faire des choix stratégiques en fonction des objectifs fixés, de la cible que l’on veut toucher et évidemment du budget dont dispose l’annonceur. Bien entendu la progression d’internet et des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) nécessitent d’être prises en compte dans les outils et supports de communication utilisés par les organismes du tourisme. Volontairement nous n’avons pas abordé ce sujet car il fera l’objet d’un chapitre à part entière de la partie II de ce mémoire. 34 CONCLUSION PARTIE I Nous pouvons conclure que la promotion touristique résulte d’une approche marketing et donc de la « vente » du territoire. En ce sens, l’objectif de la promotion pour les acteurs du tourisme s’inscrit dans une logique quantitative, c'est-à-dire, faire venir le plus grand nombre sur le territoire. Les notions de communication et de promotion touristique sont évidement très proches et les frontières sont loin d’être étanches. Comme nous l’avons énoncé, il faut communiquer pour promouvoir. Pour cela, les acteurs du tourisme doivent déterminer une stratégie en interne afin de mieux communiquer en externe. C’est ainsi que l’on peut démontrer l’importance de disposer d’organismes de promotion touristique des territoires. Cependant, l’organisation de l’administration française s’avère plus que complexe avec un mille-feuille territorial qui pose parfois préjudice à la promotion des territoires. Il est donc nécessaire d’établir une coordination entre les échelons. Pour cela, les organismes territoriaux mettent en place une stratégie cohérente avec celle de l’organisme de l’échelon supérieur généralement défini dans le schéma de développement touristique. Les moyens et les supports de communication sont multiples, il faut donc faire des choix en fonction des objectifs fixés dans la stratégie interne, des cibles que l’on veut toucher et évidemment du budget dont dispose les organismes du tourisme. Ces derniers utilisent l’ensemble des moyens, supports et outils qui puissent exister. Néanmoins, en pratique on peut observer certaines tendances dans les usages liées à des faits tels que la crise économique et le progrès technique (qui favorisent l’usage des TIC), qui entrainent l’utilisation d’un moyen plutôt qu’un autre. Nous allons donc dans une deuxième partie se pencher sur la problématique suivante : En quoi les organismes du tourisme jouent-ils un rôle fondamental pour la promotion touristique d’un territoire ? . 35 PARTIE II : DES OBJECTIFS COMMUNS DE PROMOTION TOURISTIQUE 36 INTRODUCTION PARTIE II Les organismes du tourisme, malgré leurs différences, comportent tous des objectifs communs. D’une part, les organismes de promotion touristique se ressemblent puisqu’ils entreprennent tous la même démarche. En effet, ils mettent en place une stratégie en interne qui va aboutir à l’identification des cibles et à la définition d’un positionnement. Nous pouvons, en ce sens, proposer une première hypothèse qui montre que pour attirer les cibles potentielles sur leur territoire, quelque soit l’échelle de celui-ci, les organismes doivent se fixer des objectifs de communication. D’autre part, pour élaborer leur stratégie et fixer leurs objectifs, les organismes nécessitent de diagnostiquer leur territoire afin d’en faire ressortir leurs forces et leurs faiblesse. Et dans les forces, on fait généralement référence à la notion d’identité du territoire. On va ainsi valoriser ce qui différencie le territoire d’un autre et en faire un positionnement stratégique. Cette idée constituera notre deuxième hypothèse. Par la suite, les territoires communiqueront sur ce positionnement notamment par le biais de création visuelle telle une marque territoriale. De plus, avec la crise et les restrictions budgétaires des organismes publics, ces derniers sont à la recherche de moyens de communication les moins onéreux possible. En ce sens, internet a révolutionné le tourisme, et notamment le Web 2.0, qui permet de communiquer de manière interactive à bas coût. Internet permet également aujourd’hui de nouvelles fonctionnalités. Notre troisième hypothèse se portera ainsi sur les nouveaux modèles de communication qui constituent un levier pour la promotion des territoires et des marques. On peut ajouter que l’usage des TIC se démocratisant très vite, les nouveaux supports de communication prévoient un bel avenir pour le tourisme. Afin de développer les objectifs communs des organismes de promotion touristique, nous nous intéresserons dans un premier chapitre aux trois objectifs de communication. Nous aborderons dans un deuxième chapitre la tendance des organismes à s’orienter vers une promotion identitaire. Et puis en troisième chapitre, nous développerons les enjeux des nouveaux outils et supports de communication. 37 CHAPITRE 1: REPONDRE AUX OBJECTIFS DE COMMUNICATION Nous avons évoqué dans la première partie les trois objectifs de communication générale applicables à la communication touristique. Les institutions, à travers leur mission de promotion touristique, reprennent ces objectifs pour faire connaître le territoire et le faire aimer afin de susciter l’envie de venir sur le territoire. Cependant, pour déterminer ces objectifs, les institutions doivent, dans un premier temps, analyser et confronter les facteurs clés qui permettront de mener à bien leur stratégie de communication (Malaval et Décaudin, 2009, p 78). C’est ce que nous développerons dans cette première partie. 1.1 Déterminer les facteurs clés de la communication Frustier et Perroy distinguent trois niveaux d’image : l’image vécue, voulue, et perçue. Il faut mobiliser l’ensemble des acteurs internes afin construire l’image vécue (Frustier et Perroy, 2004, p 26). 1.1.1. Construire l’image vécue La communication est très importante notamment le dialogue entre la sphère publique et privée. Il faut prendre en considération et impliquer les élus, partenaires et la population locale. La période de concertation est importante afin que l’ensemble des acteurs puisse s’exprimer. Il faut tout de même s’assurer que la population ait un vécu positif avant de mettre en place un projet touristique. Il ne faut pas oublier que les habitants sont des relais d’information et des prescripteurs. Pour que l’image vécue du lieu soit positive, il faut que le territoire soit visible. 1.1.2. Bâtir l’image voulue L’image voulue est élaborée par l’émetteur, dans notre cas, par les institutions ou les territoires. Par définition l’image voulue est orientée vers un idéal. Il faut donc rattacher cet idéal recherché au réalisable en prenant en compte les éléments de l’environnement. 38 Malaval et Décaudin (2009, p 79) mettront en évidence la nécessité de trouver un juste milieu entre l’image voulue et l’image possible. Pour cela, les institutions doivent mener une étude comprenant un diagnostique territorial et enquête d’opinion. Ainsi l’image du territoire serait cohérente avec l’image voulue. De plus, il faut savoir que tous les acteurs sont porteurs d’image d’où l’importance de mettre en valeur une image collective qui montre la « cohérence du pays ». Frustier et Perroy désignent l’image du territoire comme l’acte de « faire partager par un maximum de partenaires locaux un certain patrimoine que les acteurs locaux acceptent d’offrir à leurs visiteurs » (2004, p 27). L’image peut être renforcée ou repensée en fonction de ce que l’on veut faire passer. 1.1.3. Identifier l’image perçue Suite à la création d’une image en interne et en externe, cette même image est perçue par le touriste de manière plus ou moins cohérente. En effet, le touriste perçoit l’image voulue notamment par les supports de communication médias. Il perçoit également l’image vécue quant à sa relation avec la population locale. Il est important pour les territoires de connaître et de comprendre l’image perçue par les touristes pour éviter un trop grand écart avec l’image vécue. 1.2. La finalité : faire venir sur le territoire 1.2.1. Objectif cognitif L’objectif premier pour les institutions est d’informer la cible, de faire connaître la destination puisqu’un des principes du tourisme consiste à dire que « le touriste va là où il sait qu’il peut aller 28 ». Il ne suffit pas que le territoire dispose de tous les atouts d’une destination attractive, il faut que les cibles potentielles en soient informées au préalable de la possibilité de se rendre sur le territoire. 28 TORRENTE Pierre, Ingénierie touristique. Cours de Licence 3 Tourisme et Développement, département CETIA, Université Toulouse 2- Le Mirail, 2010. 39 En travaillant sur la connaissance et l’information, on se rapporte à la notoriété du territoire et à l’identité du territoire. Parfois, un territoire jouie déjà d’une notoriété très forte, reconnue nationalement voire internationalement, ce qui permet de se concentrer sur les deux autres objectifs. C’est le cas de la ville de Paris qui connait un rayonnement international et dont l’office de tourisme communique sur le côté affectif et surtout sur le conatif29. 1.2.2. Objectif affectif L’objectif affectif, qui consiste à faire aimer la destination, est le plus difficile à gérer puisqu’il est déterminant pour atteindre l’objectif conatif. En effet, c’est à partir de cet objectif que l’on va pouvoir « faire agir ». Une des composantes de cet objectif résulte du choix de la destination, ce pourquoi l’émetteur, en l’occurrence l’institution, doit faire en sorte que le touriste potentiel choisisse sa destination plutôt qu’une autre. Pour faire aimer une destination, un territoire, il faut susciter la sympathie et intégrer la notion de relation et d’adhésion (Malaval et Décaudin, 2009, p 78). L’importance d’avoir déterminé les facteurs clés se trouve notamment à ce stade. En effet, il est nécessaire de présenter une image de la destination qui soit cohérente avec les attentes de la clientèle, d’où l’enjeu de réussir à combiner les attentes de la demande à la réalité du territoire. Il y a parfois un décalage entre l’image perçue du territoire, qui correspond à ce que les destinations renvoient pour se faire aimer, et sa réalité. 1.2.3. Objectif conatif L’objectif final de la promotion touristique est purement conatif puisqu’il s’agit de modifier les comportements et plus encore, de faire venir les cibles potentielles sur place. Cet objectif se résume à la décision du récepteur de devenir ou non un touriste sur le territoire. A partir de cela, on va vérifier que l’offre touristique répond bien aux attentes des clients. Cet objectif permet également d’évaluer la pertinence de l’image véhiculée 29 Office de tourisme et des Congrès de Paris. Vidéo « Paris est à vous » [en linge]. Disponible sur : <http://www.parisinfo.com>. (Consulté en Mars 2012). 40 par la destination30 qui correspond à l’image voulue. L’aspect conatif est primordial car il concrétise les implications d’objectifs cognitifs et affectifs atteints. *** Les facteurs clés de la communication permettent de faire en sorte que le message émis soit cohérent avec la perception des récepteurs. Les organismes du tourisme déterminent donc l’objet de communication en amont pour transmettre un message en aval. Le but de la communication touristique se résume à « faire connaître », « faire aimer » et « se rendre sur» une destination touristique. Pour cela, les organismes du tourisme transmettent l’image du territoire fondée, en principe, sur l’identité territoriale. Les objectifs fixés sont difficilement mesurables. Il s’agit de savoir si les acteurs ont suffisamment « fait aimer » le territoire afin de« faire agir » le touriste, soit qu’il vienne sur le territoire. 30 SURZUR Marie-Clémence. La communication touristique durable : Comment articuler communication touristique territoriale et identité locale ? Mémoire de Master 1 Tourisme et Développement. Foix : Université de Toulouse II- Le Mirail, Département CETIA, 2011, p 33. 41 CHAPITRE 2: UNE PROMOTION IDENTITAIRE Aujourd’hui on porte beaucoup d’importance à l’Homme en tant qu’un individu et toute l’économie est basée sur cette conception. On va donc vers une personnalisation de l’offre ce qui nous a amené au développement d’outils de marketing identitaire. De plus, la concurrence étant forte, les organismes s’appuient de plus en plus sur les ressources dont dispose leur territoire pour se différencier. Ainsi ils souhaitent valoriser une image du territoire significative de son identité. La communication sur l’identité du territoire compose l’image de celui-ci. Pour cela, les organismes tendent à associer le territoire à ses richesses par la création d’une identité visuelle. Ainsi on va développer une image de marque du territoire. Nous montrerons d’une part, comment les organismes valorisent l’identité de leur territoire et sur quels fondements est basée celle-ci. Nous nous intéresserons d’autre part au développement de l’identité visuelle et des marques territoriales. 2.1 Les territoires à la recherche d’identité 2.1.1. L’identité La notion d’identité est assez paradoxale puisqu’il s’agit d’une part de quelque chose de commun à un groupe, ce qui renvoie à la notion d’appartenance. L’identité représente ici « le caractère de ce qui est identique ». D’autre part, comme le souligne Josette ReyDebove (1978), cette dernière constitue un trait caractéristique d’une personne, elle est « le caractère de ce qui est un ». Cette notion est donc divisée en une identité personnelle et une identité collective. L’identité personnelle se fonde notamment sur les sentiments, les images, les représentations, les valeurs, les expériences de l’individu. Il s’agit d’un marqueur qui permet d’identifier et de différencier un individu des autres. L’identité collective se 42 construit, elle, à l’échelle d’un groupe. L’identité peut donc se former dans un cadre sociétale. Amirou nous renvoie à trois dimensions anthropologiques qui permettent de bâtir l’identité: le rapport à soi, à l’espace et à l’autre. En ce sens, l’identité se construit dans l’altérité31, dans la différence. Dans le monde professionnel, les phénomènes culturels et identitaires conditionnent la stratégie du territoire, ce pourquoi les organisations y travaillent. D’après Garrette, Dussauge et Durand, la culture d’une organisation, qui fait partie intégrante de la stratégie, est la manifestation visible de l’identité. Cette dernière représente l’ensemble des éléments qui fait qu’on puisse l’aimer, s’identifier à elle et susciter un sentiment d’appartenance (2009, p 60). En ce sens, on peut considérer l’identité comme l’image interne qui doit être cohérente avec l’image externe. L’identité influe sur l’imaginaire, le comportement et les choix des personnes. 2.1.2. Identité territoriale 2.1.2.1. Entre territoire et identité Lorsque l’on parle de territoire, on pense tout de suite à l’aspect géographique, or, il faut en avoir une approche pluridisciplinaire. En effet, il s’agit d’un espace de vie, qui prend en compte les dimensions économiques, politiques, sociales et culturelles. Di Méo (1996, p 40) nous définit le territoire par une approche sociologique. Pour lui, « le territoire est une appropriation à la fois économique, idéologique et politique de l'espace par des groupes qui se donnent une représentation particulière d'eux-mêmes, de leur histoire, de leur singularité ». Ainsi les individus appartenant à un territoire se l’approprient et y assimilent des pratiques, des représentations et des « vécus ». Lorsque ce sentiment d’appartenance est collectif, on parle de territorialité qui fait le lien entre l’identité et l’altérité 32 . L’identité d’un territoire est plus ou moins forte et 31 BESSIERE Jacinthe. Sociologie du tourisme. Cours de Master 1 Tourisme et Développement, département CETIA, Université Toulouse 2- Le Mirail, 2011. 32 PELT Véronique. Confédération Caritas Luxembourg, Cellule Cohésion sociale/pauvreté. Logement et Sciences humaines [en ligne]. Disponible sur : < http://www.forum.lu/pdf/artikel/4843_218_Pelt.pdf >. (Consulté en février 2012). 43 développée. Elle est fondée, en autre, sur son histoire. Il est évident que d’autres éléments affirment l’identité des territoires tels que les discours, les rites, les habitudes, les mythes et les comportements. L’identité territoriale fait partie intégrante de l’identité collective puisqu’elle se crée dès lors que ces derniers éléments sont partagés par plusieurs individus. L’identité territoriale constitue un facteur de différenciation par rapport aux autres territoires, il s’agit d’un marqueur qui rend le territoire unique. 2.1.2.2. Du marketing territorial au marketing identitaire Aujourd’hui les collectivités territoriales et en particulier, les organismes du tourisme misent de plus en plus sur une promotion touristique identitaire. Pour cela, ils mettent en place une réelle stratégie basée sur des outils de marketing territorial. Ces derniers permettent au territoire de se développer. Il s’agit de compétences que les organismes du tourisme souhaitent acquérir en termes de communication, de marketing et de stratégie économique. Le marketing territorial est un marketing qui met l’accent sur « l'effort d'attractivité des territoires à des marchés concurrentiels pour influencer, en leur faveur, le comportement de leurs publics par une offre dont la valeur perçue est durablement supérieure à celles des concurrents 33». Il s’agit donc de la mise en place de moyens afin de « promouvoir les intérêts socioculturels mais surtout les intérêts économiques d’un territoire 34 ». Pour résumer, il s’agit d’un outil pour faire face à la concurrence accrue des destinations touristiques en mettent en avant la plus value du territoire. Comme nous l’avons décrit précédemment, le territoire est très lié à l’humain, et plus précisément, à l’humain en société. Ainsi les organismes du tourisme se tournent vers le marketing identitaire ou communautaire. Il s’agit d’une « approche qui consiste à identifier des groupes d'affinité dans le but de leur adresser un message spécifique ou de leur faire 33 D‘après le Mercator. Le marketing territorial [en ligne]. Disponible sur : <http://www.marketingterritorial.org/pages/definition-du-marketing-territorial-5608177.html >. (Consulté en mars 2012). 34 GUERMOND Yves. L'identité territoriale : l'ambiguïté d'un concept géographique. L'Espace Géographique, Avril 2006, Tome 35, pp. 291-297. 44 une offre adaptée »35. On va donc vers une personnalisation de l’offre en ciblant des marchés hyper-segmentés. 2.1.3. L’image du territoire : communiquer sur l’identité du territoire 2.1.3.1. Une harmonisation de l’image du territoire avec son identité Avec l’évolution des collectivités territoriales, la question d’identité est à prendre en compte à chaque niveau institutionnel. D’après Luc Mazuel (in Frustier et Perroy, 2004, p 24), il faut travailler la promotion du territoire à l’échelle locale en raison d’une meilleure connaissance des lieux alors qu’à plus haute échelle, le travail est de divulguer l’image du territoire. Les institutions locales se chargent donc plutôt de l’identité du territoire, ce qui relève de la communication interne alors que les CDT, CRT ou Atout France joueront plutôt un rôle externe en travaillant sur l’image à faire passer pour un public extérieur. Selon Boyer et Viallon (in Frustier et Perroy, 2004, p 24), « chaque lieu ou chaque entreprise a plusieurs images […] connaître ses images est un préalable avant d’entreprendre une action de communication touristique ». Pour cela, il faut mettre en place une politique de communication touristique qui consiste en un travail de recherche, de mise au point et d’adaptation à ces images. Il faut savoir qu’une personne ayant une image positive sur le territoire reviendra sur celui-ci. Il faut ainsi porter une attention particulière à l’image que le visiteur perçoit la première fois qu’il se rend sur le territoire. Celle-ci ne doit pas trop différer de la seconde fois qu’il se rend sur le territoire car l’image est la raison de sa présence. Il faut donc faire en sorte que l’écart entre l’image perçue et l’image voulue soit la plus réduite possible. Il s’agit d’une réelle gestion de la communication et pour cela, il faut la personnaliser en fonction de la cible. Frustier et Perroy ajoutent : « il faut que l’image voulue par les décideurs soit une image vécue par les administrés » (2004, p 31) car les acteurs locaux sont les premiers porteurs d’image du territoire. 35 Marketing communautaire [en ligne]. Disponible sur : <http://www.e-marketing.fr/Definitions-GlossaireMarketing/Marketing-communautaire-5774.htm>. (Consulté en mars 2012). 45 2.1.3.2. L’imaginaire et les représentations : influence de l’identité Bernard Garrette, Pierre Dussauge et Rodolphe Durand (2009, p 64) expliquent l’imaginaire par le fait que « Chaque individu, au cours de sa vie, se forge une image de soi, une image des autres et une image du monde, qui, par un jeu de miroir complexe et permanent, conditionnent sa capacité à accepter et à entretenir des relations avec autrui ». Isabelle Frochot et Patrick Legohérel (2007, p 29) nous donnent une définition de l’imaginaire touristique comme étant « la somme agréée des croyances, idées, impressions et attentes qu’un touriste a à propos d’une destination touristique ». Ils ajoutent que « les touristes recherchent avant tout une représentation idéale de la destination qu’ils ont internalisée à partir de brochures et autres sources d’information ». L’imaginaire influence les attentes du consommateur, et joue donc un rôle primordial dans le choix de destination. Par conséquent, l’imaginaire touristique apparait comme un élément important pour les consommateurs mais aussi pour les organismes du tourisme. Ces derniers vont promouvoir leur destination en adoptant une stratégie mettant en avant cet imaginaire sans tomber dans le stéréotype du voyage. Gunn (in Frochot et Legohérel, 2007, p 29) distingue trois types d’imaginaire touristique qu’il nomme « image organique », « image induite » et « image complexe ». L’image organique repose sur l’exposition des consommateurs aux sources d’information sur les supports médias de types journaux, reportages, films, etc. Ainsi chaque individu se forge un imaginaire d’une destination. L’image organique est peu exploitable par les organismes du tourisme car elle est liée à l’influence médiatique et à l’actualité. Par exemple, en Bretagne, la médiatisation autour du débat sur les algues vertes entraine une image organique négative sur la destination. L’image induite, concerne, elle, directement les initiatives des acteurs touristiques dont les organismes du tourisme. L’information, la communication et la promotion d’une destination forment cette image là. L’individu collecte de l’information touristique sur les territoires qui vont former un ensemble d’images, d’idées, de représentations des destinations. Ainsi l’impact de l’image induite est une des préoccupations des organismes de promotion touristique en France. 46 L’image complexe est l’image que le touriste se fait au retour de la destination. On parle d’image complexe car de nombreux facteurs sont pris en compte, d’où une diversité de celle-ci. Cette image se forge notamment en fonction de la familiarité par rapport à une destination. En effet, plus les touristes séjournent sur le territoire, plus l’imaginaire correspond à la réalité. Ces trois images sont complémentaires puisqu’elles sont interdépendantes. Une image peut modifier, confirmer, appuyer ou infirmer l’autre image que pouvait se faire l’individu de la destination. On peut tout de même observer un décalage entre ces différentes images qui se rapprochent plus ou moins de la réalité. Ceci est dû, entre autre, à un manque d’informations sur le territoire à destination des touristes. Les organismes, en charge de promotion touristique, mettent en place une stratégie marketing dans le but d’attirer les touristes sur leur territoire. Il s’agit là d’une optique quantitative qui consiste à augmenter les flux touristiques. Pour cela, bien souvent les organismes idéalisent le territoire ce qui renforce parfois l’écart entre l’imaginaire d’une destination d’un touriste et la réalité, c'est-à-dire, un décalage entre image induite et image complexe. 3.1 Entre identité et image 3.1.1. L’identité visuelle La promotion du territoire est basée sur son identité et ses valeurs, illustrées par un logo et une charte graphique. Cela représente l’identité visuelle du territoire. Pour véhiculer une image, il faut d’abord choisir un nom correspondant à une administration territoriale ou à un groupement de plusieurs administrations. Frustier et Perroy (2004, p 28) ajoutent que parfois l’attractivité d’un territoire se résume à un lieu, un site ou un monument qui étouffe l’identité administrative. Pour choisir le nom, les territoires on souvent recourt à des cabinets spécialisés, soit des agences de 47 communication ou des groupes de créativité36. La consultation de l’ensemble des acteurs est indispensable afin que les valeurs soient partagées. Ensuite, il faut que l’on puisse identifier la destination par des couleurs à travers un logo qui est parfois accompagné d’un slogan. Un logo est un « résumé symbolique des atouts, des caractéristiques, des valeurs d’un espace en respectant quelques règles » (Frustier et Perroy, 2004, p 29). Il faut créer ce logo à partir de l’emblème d’un objet identitaire tel qu’un monument, un personnage, une Figure 7: Logo du CRT Bretagne spécialité locale, etc. et faire de cet emblème une image de marque. Il s’agit de personnifier un territoire, tel que le CRT de Bretagne le présente ici avec son hermine stylisée et les couleurs correspondant au Source : CRT Bretagne, 2012 drapeau régional. Pour que l’identité visuelle soit efficace, il faut que les messages soient simples et perceptibles. Frustier et Perroy (2004, p 29) illustrent cela par l’exemple de la Tour Eiffel qui est un élément du patrimoine devenu l’icône du logo de Paris sans que le nom de la ville apparaisse. Le logo et la charte graphique seront ainsi utilisés et diffusés sur tous les supports de communication afin de faire connaître le territoire. L’identité visuelle sert ainsi de repère pour les consommateurs. 3.1.2. Les marques et particularités des marques territoriales 3.1.2.1. Les définitions d’une marque Jean-Noël Kapferer (1998) définit la marque comme un nom qui a du pouvoir sur le marché. Au sens marketing, Lendrevie, Lévy et Lindon (2009, p 753) reprennent cette idée en disant qu’il s’agit d’un « nom et un ensemble de signes qui certifient l’origine d’un produit, différencient des produits concurrents et influencent le comportement des acheteurs en suscitant des représentations mentales et un lien émotionnel ». D’après 36 Personnes d’horizons différents qui décrivent le territoire en termes de valeurs, de symboles et de couleurs. 48 l’article L711-1C du Code de propriété intellectuelle, la marque est un signe de distinction puisque le Droit la définit comme « un signe susceptible de représentation graphique servant à distinguer les produits ou les services d’une personne physique ou morale ». La marque doit comporter un nom, un design, un graphisme, un emblème. L’Institut National de la Propriété Intellectuelle (INPI) est l’organisme français chargé de la réception et de l’examen des marques (Malaval et Décaudin, 2009, p 312). Cet organisme vérifie que la marque soit distinctive, disponible37 et effectue son enregistrement. Ce sont plus de 70 000 nouvelles marques enregistrées chaque année. La marque est créatrice de valeur pour les consommateurs et elle est une garantie d’origine et de performance38. Ce sont ses qualités graphiques qui vont faciliter sa reconnaissance et son attractivité et, par conséquent, vont former son efficacité. La marque reflète l’image et la notoriété de l’organisation, du produit ou du territoire qu’elle représente. Ainsi l’image de marque 39 et la notoriété sont deux éléments qui permettent un sentiment d’appartenance et favorisent la communication. 3.1.2.2. Les marques territoriales Au départ, l’usage des marques était réservé aux biens et s’est progressivement étendu aux services. Dans le tourisme, face à la concurrence accrue des destinations, les territoires veulent se différencier notamment par les marques. Les marques territoriales se sont multipliées après le succès de la marque « I love NY » lancée en 1977. En France, les marques se sont développées après les lois de décentralisation de 1982. A partir de 2007, c’est la dynamique « ONLYLYON » qui déclenchera l’essor des marques de ville en France. Par exemple, l’office du tourisme et les entreprises du secteur local de Marseille Provence ont créé « on the move » afin de valoriser la cité phocéenne. Cette marque s’appuie sur 37 La disponibilité correspond à s’assurer que la marque n’existe pas déjà dans le même secteur d’activité. Camille Faure Master 1 MITH CETIA promotion 2010- 2011, Les marques territoriales : Quand le territoire devient « produit », p 30. 39 « Ensemble des représentations mentales, évocations, associations, attachée par un individu (ou un groupe) à un produit, une marque ou une entreprise », Mercator, 2009. 38 49 un label décerné aux structures touristiques locales s’engageant à véhiculer l’image et le logo « on the move » sur leurs supports de communication. La marque territoriale doit reposer sur la vision, l’ambition, le positionnement, et les valeurs de la stratégie du territoire 40. En ce sens, la marque reflète la stratégie de développement et de promotion du territoire. Elle sert de ligne conductrice pour le territoire. Pour mettre en place une marque, les institutions élaborent un document contenant les éléments précédemment énoncés afin de séduire la clientèle sans trahir la réalité du territoire. Les institutions font, en général, appel à des agences spécialisées pour créer la marque après avoir formalisé la stratégie de marque. 3.1.3. Les bénéfices de l’identité visuelle et des marques On vit dans une société où la concurrence des grandes villes est forte à l’échelle internationale. « Désormais une ville peut voir son image de marque s’affaiblir au profit de rivales qui se trouvent à des milliers de kilomètres41». La marque et l’identité visuelle constituent donc un vecteur d’attractivité, d’où la nécessité de soigner une image de marque qui soit cohérente avec l’identité. L’identité visuelle permet de soulever des enjeux identitaires liés aux marques territoriales qui concernent autant leur création, leurs valeurs, que leur système de diffusion et de différenciation. Boris Maynadier affirme qu’ « une marque de ville forte peut permettre de rassembler et créer un sentiment d’unité autour d’elle et de renvoyer une identité collective puissante face à l’extérieur 42». Une marque est d’autant plus forte qu’elle se nourrit de l’histoire du territoire qu’elle promeut. Par exemple, la marque Bretagne s’inspire des rayures noires et blanches de son drapeau historique. 40 GAYET Joël. Stratégie de marque : Donner du sens aux politiques touristiques. Revue Espaces, Février 2007, n° 245, p 33. 41 Le hub. Bienvenue à l’ère des villes marques [en ligne]. Publié le 15 avril 2011. Disponible sur : <http://www.laposte.fr/lehub/Bienvenue-a-l-ere-des-villes >.(Consulté en janvier 2012). 42 Le hub. Interview de Boris Maynadier [en ligne], auteur de l’ouvrage Branding the city, une étude sur le marketing des villes publiée le 15 avril 2011. Disponible sur : < http://www.laposte.fr/lehub/Interview-de-Boris-Maynadier>. (Consulté en janvier 2012) 50 Figure 8: La marque Bretagne Source : CRT Bretagne, 2012 Les objectifs de création d’une identité visuelle pour le territoire sont multiples. D’abord, c’est un moyen d’améliorer la notoriété d’une destination c'est-à-dire, la faire connaître au travers d’un visuel qui constitue un repère pour les individus. Par là, elle permet de cibler un public large et diversifié. Il s’agit également de valoriser les atouts d’un territoire en adoptant une stratégie de création bien réfléchie en amont par les organismes. L’identité visuelle et la marque comportent également un gage de qualité, ce qui permet une certaine dynamique de collaboration avec les prestataires appartenant au territoire. En ce sens, elle favorise la création de partenariats. L’exemple de Bourgogne Tourisme (CRT de Bourgogne), au travers de sa marque, illustre bien tous les bénéfices que peut apporter l’identité visuelle pour un territoire 43. 43 Cf. Annexe B : La marque Bourgogne 51 *** Pour conclure, l’identité constitue un élément stratégique de communication pour les organismes de promotion touristique. Finalement, ces derniers essaient de créer, de renouveler, ou de renforcer une identité pour constituer par la suite l’objet du message à communiquer auprès des cibles. L’identité est en fait un marqueur sur lequel on va construire l’image voulue du territoire tout en respectant son image vécue. De plus, l’imaginaire touristique est un élément important qu’il ne faut pas négliger car il façonne l’identité individuelle et collective en s’appuyant sur les perceptions de l’individu. L’identité apparait également comme une « étiquette » que l’on veut poser sur un territoire pour mieux le vendre. Cette idée montre un certain rapprochement d’un service à un produit par une création visuelle. 52 CHAPITRE 3 : LES ENJEUX DES NOUVEAUX SUPPORTS L’avènement d’internet a constitué un réel tournant pour toute la planète que ce soit à titre personnel ou professionnel. Selon Médiamétrie, la France comptait plus de 38 millions d'internautes en février 2011, ce qui représentait environ 71% des Français de 11 ans et plus 44. Le tourisme a été l’un des secteurs d’activité les plus affectés par l’explosion d’internet et par toutes les évolutions qui ont suivi. Pour l économie touristique, internet et les NTIC comportent de nombreuses opportunités et une extension de l’activité. A l’aide de nouveaux outils, les organismes ont la possibilité de mettre en place de nouvelles fonctionnalités. Nous verrons dans ce chapitre quels sont les enjeux des nouveaux supports et outils de communication pour le tourisme. Nous aborderons ce sujet, d’une part, au travers du Web 2.0 et, d’autre part, sous l’angle de la mobilité. 3.1. Le Web 2.0, la révolution numérique du tourisme Le web 2.0 constitue un premier tournant pour le tourisme après l’essor d’internet. Les organismes du tourisme essaient d’optimiser ce concept qui présente diverses opportunités de promotion touristique des territoires. 3.1.1. Un contexte favorable à l’utilisation des NTIC 3.1.1.1. La crise économique Dans le contexte de crise actuel, les restrictions budgétaires sont sans précédent, y compris pour l’activité touristique. L’Etat subventionne de moins en moins les initiatives de développement touristique, ce pourquoi les organismes du tourisme sont contraints de promouvoir leur territoire par le biais de supports et outils de communication les moins onéreux qu’ils soient. 44 Médiamétrie. Nombre d’internautes en France. Article du 28 mars 2011 [en ligne]. Disponible sur : <http://www.journaldunet.com/ebusiness/le-net/nombre-internautes-france.shtml>. (Consulté en Mars 2012). 53 En ce sens, l’utilisation d’internet et, en particulier des dispositifs communautaires, présente une réelle source d’attractivité des territoires. Les organismes privilégient parfois ce support par rapport aux autres médias bien plus coûteux. De plus, la gratuité et l’accessibilité qu’offre le web 2.0 permet de toucher un public très large et diversifié. D’autre part, selon une étude de GFK45 en 2011, bien que la crise se soit accentuée, le pouvoir d’achat relatif aux biens technologiques a atteint en moyenne 1500 €, ce qui correspond à l’achat d’environ cinq nouveaux appareils par an46. C’est ainsi que la mise en place d’outils sur les nouveaux supports de communication sont à envisager ou à poursuivre pour l’avenir de l’activité touristique. 3.1.1.2. L’avancée technologique Les français utilisent internet quotidiennement et cet usage s’amplifie avec les nouveaux canaux comme les Smartphones qui sont des téléphones portables fournissant un accès direct à internet. Le cabinet GFK France avait annoncé un nombre de vente de Smartphones s’élevant à 12 millions d’unités en 2011, soit le double des ventes par rapport à 2010. On compte également environ 1,5 millions de tablettes vendues en 2011, un marché en forte croissance47. Ces tablettes sont des ordinateurs plats, tactiles, ne présentant qu’un écran à l’utilisateur et proposant toutes les fonctionnalités d’un ordinateur classique. Les ventes s’intensifient d’autant plus que les prix baissent. Ces nouveaux supports sont axés sur la mobilité qui présente un intérêt fort pour l’activité touristique48. De plus, les nouveaux outils vont petit à petit couvrir le territoire ce qui va entrainer de nouveaux réflexes d’usage. Parallèlement à cela, les fonctionnalités vont être améliorées, ce qui facilitera l’usage des supports et des outils. Les NTIC apparaissent ainsi comme des facilitateurs puisqu’elles permettent de gagner du temps, de fonctionner en temps réel et d’utiliser le principe de localisation. 45 GFK France est un cabinet de consulting qui délivre de nombreuses statistiques sur le marché français. Pour plus d’informations : GFK France [en ligne]. Disponible sur : < http://www.gfk.fr/>. 46 MARQUEZ Edouard. 11,4 millions de smartphones et 1,5 million de tablettes vendus en France en 2011 selon Gfk. [en ligne]. Article de Frandroid, publié le 31 janvier 2012. Disponible sur : <http://www.frandroid.com/actualitesgenerales/91748_ventes-smartphones-tablettes-france-2011/>. (Consulté en mars 2012). 47 REYT Jean-Nicolas. Smartphones : les ventes bondissent de 76% en France en 2011 [en ligne]. Article publié le 19 octobre 2011. Disponible sur : < http://reyt.net/smartphones-les-ventes-bondissent-de-76-en-france-en-2011/7003>. (Consulté en mars 2012) 48 Nous développerons cet aspect ultérieurement 54 3.1.1.3. L’évolution de la société : quelques chiffres Comme nous l’avons énoncé précédemment, le progrès technique incessant permet une réduction rapide des coûts des supports et donc un nombre de vente élevé. Selon ComScore, le nombre de mobinautes49 s'élevait en février 2011 à 18 millions, soit une progression de 26 % sur un an50. Il y a donc 70% des français qui disposent d’internet et presque 30% qui utilisent internet au quotidien sur un téléphone portable. Les services touristiques sont amenés à progresser puisque le nombre d’utilisateurs est en augmentation constante. Les dispositifs communautaires ont changé la société. Aujourd’hui, plus de la moitié des français est présente sur un site communautaire. En effet, d’après une étude de Médiamétrie, le nombre d’inscrits sur au moins un site communautaire s’élevait à 37,6 millions de personnes âgées de 11 ans et plus en juin 2010 (Atout France, 2011, p 8). Une étude de l’IFOP complète ce chiffre puisqu’en 2010, 32% de l'ensemble des internautes utilisaient 4 réseaux ou plus, 29% en utilisaient 2 ou 3, 17% un seul, et 22% n'en utilisaient aucun51. Les organismes du tourisme ne doivent pas négliger les réseaux au vu d’un nombre d’utilisateur important et en croissance. 3.1.2. Caractéristiques et utilisation du Web 2.0 adapté au tourisme 3.1.2.1. Présentation du web 2.0 Le Web 2.0 est une notion inventée par l’irlandais Tim O’Reilly (informaticien et écrivain) dans son article « what is web 2.0 ? 52 » en 2004. Ce terme ne résume pas à une technologie ou une technique, il s’agit plutôt d’un ensemble de procédés qui a suivi une évolution logique du Web au cours des années 2000. On est passé d’un web 1.0 statique et normatif à un web 2.0 participatif, basé sur la confiance. 49 Internautes mobiles ComScore, MobiLens-Media Metrix. Nombre de mobinautes en France [en ligne]. Article du 6 mai 2011. Disponible sur : <http://www.journaldunet.com/ebusiness/mobile/nombre-de-mobinautes-en-france.shtml>. (Consulté en Mars 2012). 51 D’HARCOURT Pierre. IFOP. Le nombre de réseaux sociaux par utilisateur a augmenté de 50% [en ligne]. Dossier publié le 18 octobre 2010. Disponible sur : <http://www.journaldunet.com/ebusiness/le-net/reseaux-sociaux-enfrance/nombre-de-reseaux.shtml >. 52 O’REILLY Tim. What Is Web 2.0: Design Patterns and Business Models for the Next Generation of Software [en ligne]. Article du 30 septembre 2005. Disponible sur : <http://oreilly.com/web2/archive/what-is-web-20.html>. (Consulté en janvier 2012). 50 55 D’une part le Web 2.0 est un véritable concept qui comprend une évolution technique ayant pour but de faciliter la navigation et l’ergonomie. En effet, la navigation devient standardisée et des protocoles de communication permettent d’échanger, de transférer et de manipuler des données aisément grâce aux adresses <http>. D’autre part, ce concept apporte de nouveaux dispositifs en termes de communication correspondant au partage et à la diffusion d’informations. C’est aussi un moyen de marketing viral, c'est-àdire que ce sont les utilisateurs qui diffusent eux-mêmes une offre ou un message en le recommandant à leur entourage. Selon M. O’Reilly, ce sont les nouveaux usages et les outils participatifs qui placent ainsi l’utilisateur au cœur du concept. Les internautes sont devenus les acteurs de la toile puisqu’ils ont la possibilité de produire leur propre contenu. L’utilisateur a désormais la possibilité d’alimenter un site internet de manière individuelle (blogs) ou collaboratif sur des plateformes (wiki) 53 . On englobera tous ces sites sous le nom de dispositifs communautaires. Tous les secteurs d’activités ont aujourd’hui intégré cette notion, on parle même de « tourisme 2.0 ». 3.1.2.2. Des dispositifs communautaires variés Il faut savoir que la notion de web 2.0 est arrivée bien après la création des premiers dispositifs communautaires. Les réseaux sociaux se sont développés à la fin des années 1990 avec les premiers sites de réseautage professionnel. Au début des années 2000, les médias sociaux émergent et c’est en 2007 que le concept explosera avec l’ouverture de Facebook au public. Les dispositifs communautaires ont pour but d’instaurer une relation de confiance entre plusieurs internautes. Les médias sociaux permettent d’échanger toute sorte de contenu : image, vidéo, documents, etc. 53 LAEBENS Valentin. Du bouche à oreille au Web participatif, influence des paroles de voyageurs. Mémoire de Master 1 Tourisme et Développement. Foix : Université de Toulouse II- Le Mirail, Département CETIA, 2010, p 37. 56 Figure 9: Les dispositifs communautaires Dispositifs communautaires Médias sociaux Réseaux sociaux Source : Atout France, Réseaux et médias sociaux dans le tourisme, 2011 On distingue les médias sociaux, qui s’adressent au monde entier, des réseaux sociaux qui sont réservés à une communauté restreinte. Le schéma suivant résume la diversité des dispositifs communautaires et leurs fonctions. Figure 10: Panorama des médias sociaux Source : Fred Cavazza, médiassociaux.fr, 2012 57 3.1.2.3. Un potentiel de développement fulgurant Les réseaux sociaux connaissent une forte augmentation de fréquentation. On compte une croissance de 26% d’utilisateurs de dispositifs communautaires entre 2009 et 2010 (Atout France, 2011, p 8). Les dispositifs communautaires prennent tellement d’importance que les organisations sont contraintes d’y adhérer. Les dispositifs communautaires présentent un levier indispensable pour toucher un public diversifié. Toute la population est concernée par les dispositifs communautaires mais à des degrés différents. Les étudiants sont les plus représentés et les CSP moins sont plus représentés que les CSP plus. Les principaux utilisateurs sont les jeunes. Les 18/25 ans sont les plus nombreux sur les réseaux sociaux et les blogs. On les appelle les « digitales natives » car ils sont nés avec les TIC. Et puis, les jeunes actifs de 25/35 ans sont également surreprésentés surtout pour l’achat en ligne, les rencontres et les réseaux professionnels. Internet apparaît comme la première source d’informations pour la préparation de séjour par les français. Selon la même étude du cabinet Raffour, sur 100 français, 91 s’informent par internet pour préparer leur séjour et 57 demandent conseils auprès de leur entourage. Le Web 2.0, et plus particulièrement les médias sociaux, apparaissent ainsi comme un compromis pour obtenir les informations qu’ils souhaitent. Pour le tourisme, les dispositifs communautaires et en particulier, les médias sociaux sont très importants puisqu’ils permettent de se renseigner et de rassurer avant l’achat significatif telles sont les prestations touristiques. Les réseaux sociaux représentent un vecteur de diffusion d’informations afin d’obtenir des bons plans et des comparaisons de prix. Les dispositifs communautaires sont des moyens innovants de communication qui permettent de promouvoir les territoires de manière différente par rapport aux supports classiques et du site internet de l’organisation. 58 3.1.3. Promouvoir une destination via les dispositifs communautaire 3.1.3.1. La chaine de valeur du tourisme Les dispositifs interviennent à chaque étape de la chaine de valeur du tourisme au sens d’Atout France (2011, p 57). Pour cela, les touristes ont besoin d’outils afin de faire des choix de destination. Les touristes actuels ou potentiels ont différents besoins qui intègrent cette chaine de valeur et qui prennent en compte l’ensemble des fonctionnalités du Web 2. 0. Ils nécessitent de s’exprimer, de réseauter, de partager, de se divertir et d’être conseillé pour ensuite faire leur choix. Figure 11: La chaine de valeur du tourisme Envie Après séjour Recherche destination Séjour Recherche de solutions Réservation Source : Atout France, Réseaux et médias sociaux dans le tourisme, 2011 Pour répondre aux besoins des internautes, les organismes du tourisme se doivent d’organiser la promotion de leur territoire autour des fonctionnalités du web 2.0 tout en étant attentif à la chaine de valeur. Il faut par conséquent, qu’ils soient présents sur l’ensemble du panorama des médias sociaux. 59 3.1.3.2. Les usages du web 2. 0 dans l’activité touristique Les dispositifs communautaires utilisés par les touristes sont quasiment les mêmes avant et après le voyage. En effet, ceux qui souhaitent obtenir des informations vont se rendre sur les mêmes sites que ceux qui vont partager leur expérience de voyage. Il s’agit d’un échange entre internautes et pour cela, ils se rendent sur des plateformes sociales (Atout France, 2011, p 75). Ces dernières concernent également l’échange entre internautes et prestataires du tourisme, entre autre, pour le partage de bons plans et de l’agenda. Facebook54 constitue la plateforme sociale la plus performante, d’ailleurs, de plus en plus de professionnels du tourisme disposent de pages « fan » et de groupes pour interagir avec sa communauté. Pour se renseigner, les internautes font appels aux wikis 55. Wikipédia a mis à disposition en 2006 un portail tourisme qui permet aux destinations de fournir des informations. Par exemple, la région Rhône Alpes a créé son portail tourisme intégrant des informations notamment culturelles56. De plus, lorsque l’internaute cherche des avis sur une destination auprès de sa communauté, il fait ressortir son besoin de sécurité en souhaitant être conseillé et rassuré. Des sites de conseils, avis et de comparaisons de voyages sont nombreux tels que Tripadvisor ou Dismoioù. Ces sites sont tout aussi pertinent pour faire part des retours d’expérience. C’est ce que l’on appelle le réseautage (Atout France, 2011, p 69). Par conséquent, les prestataires de tourisme doivent assurer la promotion de leur offre. Pour cela, il faut susciter l’envie, informer, et partager. D’après une étude de Frédéric Micheau pour l’IFOP en 2010, les touristes s’expriment également sur des microbloggings tels que Twitter afin d’obtenir des bons plans et des promotions, ce pourquoi il est important d’être présent sur ces dispositifs là. Les organismes du tourisme sont quasiment tous présents sur des médias sociaux pour partager des vidéos, des photos, etc. Il n’existe pas de site de partage spécifique au tourisme mais l’on dispose de nombreux sites généralistes tels que Dailymotion, Youtube, 54 55 Cf. Annexe C : Complément d’informations sur Facebook Sites web dont les pages sont modifiables par les internautes 56 Pour plus d’informations : Portail Tourisme Rhône Alpes [en ligne]. <http://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:Rh%C3%B4ne-Alpes/Tourisme> (Consulté en mars 2012) Disponible sur : 60 Flickr, etc. Rares sont aujourd’hui les organismes du tourisme ne disposant pas de photothèque sur Flickr. Les médias sociaux sont également un moyen de stocker des informations contrairement à un site internet classique. Les internautes ont besoin de se divertir, ce pourquoi de nouvelles approches du tourisme apparaissent afin de susciter l’envie, provoquer l’addiction et dans certains cas, gagner des lots. Pour cela, on intègre un jeu sur leur site fin de découvrir le territoire d’une manière plus ludique, en s’amusant. C’est ce que l’on nomme les jeux sociaux (Atout France, 2011, p 67). Il est important pour un territoire de faire de la veille et de contrôler son e-réputation, c'est-à-dire l’image que la destination véhicule auprès des internautes. La veille s’effectue notamment sur les blogs via les commentaires, les forums, les plateformes sociales, etc. Il y a des blogs spécialisés dans le tourisme dont les acteurs peuvent devenir des prescripteurs importants. En effet, les différents acteurs, que ce soit le grand public ou les organisations publiques ou privées, vont inciter aux voyages. Aujourd’hui plusieurs destinations ont lancé des campagnes de promotion destinées aux blogueurs. Par exemple, la campagne « Espadrilles et Champagne 2010 » engagée par Atout France, destinée à la cible canadienne, avait pour but de promouvoir une destination en répondant au désir d’authenticité qui est de plus en plus présente dans l’imaginaire du voyageur (Atout France, 2011, p 62). Outre la recherche de sécurité, les voyageurs cherchent à donner un sens à leur voyage « hors des sentiers battus ». L’offre touristique doit être personnalisée, c’est en quoi les blogs et les réseaux sociaux permettent de répondre à ces attentes. En ce sens, des initiatives de tourisme participatif ont été entreprises. Il s’agit par exemple de faire vivre une destination à travers les Greeters (Atout France, 2011, p 63), un concept né aux EtatsUnis (New York) dans les années 1990. Les greeters sont des bénévoles qui se proposent de faire découvrir la ville aux touristes tels qu’ils l’appréhendent au quotidien. Cela donne l’impression d’intégrer la vie locale et donc de se libérer du statut de touriste. Ce concept est en pleine expansion en France57. 57 Cf. Annexe D : La charte des greeters de Lyon 61 Tous ces éléments qui constituent le web 2.0 nous permettent de parler d’une véritable révolution d’internet pour l’activité touristique. Les dispositifs communautaires ont créé de nouveaux besoins et ont aussi contribué à monter le niveau d’exigence de la demande. L’avenir de ces dispositifs va dans le sens d’une communication hyper personnalisée. 3.2. Le m-tourisme, quel avenir ? Le m-tourisme, qui caractérise les usages touristiques du mobile (Smartphone), se développe progressivement avec, comme nous l’avons énoncé précédemment, près de 30% d’utilisateurs. Cependant l’usage du mobile est différencié selon les contextes et les profils d’utilisateurs. D’après le rapport de la DGCIS (2011, p 15), depuis 2009, les organismes du tourisme déploient de plus en plus d’outils autour des services mobiles car le nombre croissant et la curiosité des utilisateurs présentent une réelle aubaine pour l’avenir du tourisme en France. 3.2.1. La mobilité, une valeur ajoutée La mobilité permet de se connecter à internet n’importe où, n’importe quand. Le mobinaute est donc capable d’interagir à tout moment quelque soit le lieu de connexion. 3.2.1.1. Géolocalisation et cartographie La géolocalisation apparait comme une continuité à la mobilité. Ce concept est basé sur la connaissance du lieu de connexion du mobinaute grâce à une puce GPS intégrée dans le Smartphones. Le but est de relier un contenu au lieu de connexion. La géolocalisation permet, en autre, de disposer de prix préférentiels ou encore de connaître les avis des utilisateurs après passage dans un endroit précis. Les touristes ont besoin de la géolocalisation pour préparer leur séjour. Il s’avère nécessaire de connaitre son itinéraire, les « attractions » à proximité du lieu de connexion. Ce principe est un bon point d’entrée pour captiver notamment les jeunes, friands de cette nouvelle approche dans leur recherche de destination. 62 Toutefois, la géolocalisation pose un certain nombre de questions hormis le problème d’éthique qui n’est pas lié directement au tourisme. Lorsque le touriste n’a pas fait de choix au préalable, qu’il ne sait pas exactement ce qu’il veut faire, où est-ce qu’il veut aller, comment l’internaute peut-il faire son choix parmi une multitude de points d’intérêts sur une carte ? Il est nécessaire dans ce cas là d’avoir une approche thématique. « L’internaute n’est pas prêt à payer pour simplement disposer d’informations géolocalisées. La valeur perçue est beaucoup trop faible »58. De plus, les fonctions cartographiques prennent de plus en plus d’importance pour les territoires touristiques. Cependant, contrairement aux guides privés tels que Michelin ou encore le Routard, les institutions privilégient la situation de l’objet recherché (hébergement, restaurant, élément du patrimoine, etc.) plutôt que la situation de l’utilisateur. C'est-à-dire qu’il faut, dans un premier temps, aller sur le mode « annuaire » pour arriver à la localisation de l’objet recherché sur la carte alors que les guides privés montrent d’abord la position de l’utilisateur avant de proposer les points d’intérêts du territoire. Les territoires utilisent le plus communément le module de base Google Maps, ce qui manque parfois de personnalisation. Le géocaching est une belle illustration d’activité touristique liée directement à la géolocalisation. Il s’agit d’une nouvelle forme de découverte touristique alliant le rallye et la course d'orientation, le principe étant de retrouver des « caches » à l’aide de coordonnées GPS59. 3.2.1.2. Autres intérêts du m-tourisme pour les organismes Le tourisme en mobilité présente d’autres atouts tels que la personnalisation de l’offre. En effet, le support en lui-même, à savoir, le Smartphone, appartient à un seul individu. Par conséquent le contenu peut être personnalisé. De plus, le support permet de fonctionner en temps réel puisque la connexion à internet est permanente ce qui 58 FABRY Philippe. Géolocalisation dans le tourisme et création de valeur [en ligne]. Publié le 14 septembre 2009. Disponible sur <http://www.tourisme-tic.com/e-tourisme/geolocalisation-dans-le-tourisme-et-creation-de-valeur-966>. (Consulté en mars 2012). 59 Cf. Annexe E : Le géocaching, cas du CDT de Haute Bretagne 63 entraine une plus grande disponibilité. Pour le prestataire du tourisme, il s’agit donc d’un moyen d’être plus visible sur la toile et de faciliter la fidélisation de l’utilisateur. Plus concrètement, des fonctionnalités permettent d’enrichir l’usage du m-tourisme. Ces outils permettent d’intégrer : une fonction de recherche, des itinéraires intégrant des points d’intérêts, la possibilité d’acheter en ligne, la localisation de ses amis, les disponibilités d’hébergements en ligne, la visualisation en 3D, etc. Par exemple, le skiplan est un moyen déjà mis en place par plusieurs stations de ski françaises permettant aux mobinautes (skieurs) de retrouver leurs amis sur les pistes. 3.2.2. De nouveaux outils 3.2.2.1. Applications et sites mobiles Les applications mobiles sont très récentes puisque les premières créations datent de 2010. Le tourisme est un des secteurs qui proposent le plus de téléchargement d’application mobile. Toutefois, le taux de téléchargement des applications touristiques est extrêmement faible. En 2011, Atout France 60 a recensé 180 applications pour Smartphones et 65 sites web mobiles, dont 29 ont été développés en parallèle de l’application. Le coût d’investissement dans le m-tourisme est faible ce qui explique des taux de téléchargement modestes. On promet un bel avenir à ces applications, néanmoins, il n’est pas improbable que seuls une dizaine d’applications connaisse un succès et servira de référence à la quasi-totalité des mobinautes (Merle-Lamoot et Pannetier, 2011, p 110-114). Les sites et les applications mobiles fonctionnent de manière standardisée et diffèrent très peu des sites web fixes, ce qui est discutable. En effet, ils « se présentent avant tout comme des annuaires qui organisent des listes de points d’intérêt selon une arborescence et fournissent pour chacun d’eux des fiches descriptives plus ou moins détaillées » (MerleLamoot et Pannetier, 2011, p 110-114). L’arborescence classique se compose de quatre icônes : 60 Etude réalisée par Atout France dans sa recherche sur l’office de tourisme du futur publiée en février 2011 et par Gulliverse en septembre 2011. 64 - Où manger ?, - A voir/à faire, - Manifestations, - Où dormir ?. Figure 12: Affiche de promotion du site mobile du CDT des Landes Source : Société Faire Savoir, www.faire-savoir.com, 2012 Ce qui créé la valeur ajoutée de l’application relève du principe de mobilité puisque l’on va sélectionner les informations les plus utiles en allégeant le contenu et en mettant en avant les items les pertinents en situation de mobilité. De plus, les applications mobiles permettent une navigation sur la toile de manière plus agréable et plus directe. Les applications et les sites web permettent également une couverture linguistique importante. D’après le rapport de la DGCIS sur les prospectives du m-tourisme en 2011, sur 90 applications, on compte les deux tiers disponibles en français et en anglais. 65 On parle aussi de minisite mobile qui apparait comme une solution d’un point de vue économique et permet de capter le trafic généré par les moteurs de recherche avec les mobinautes. 3.2.2.2. Les QR Code Le QR Code ou flash code est un outil qui s’apparente a un code-barres en 2D, lisible à partir d’un terminal mobile de type Smartphone afin d’accéder directement a une page web 61 . Il faut télécharger au préalable une application gratuite qui permet le décodage du QR Code. A partir de cette application, il faut prendre en photo le code barre pour atteindre immédiatement son contenu sur la page web. Ainsi il se substitue à la saisie d’une adresse web sur un téléphone, ce qui est plus simple et plus ludique. Le contenu peut être très diversifié puisqu’il peut aussi bien s’agir d’un lien vers site un site web, une photo, une vidéo, etc. Cet outil simple et robuste présente un avantage considérable puisqu’il est créé sous un format mondial. Il est également compatible avec tous les types de téléphone qui disposent d’un accès à internet. Les organismes du tourisme sont de plus en plus nombreux à intégrer le QR Code que ce soit à l’échelle locale, départementale, régionale ou nationale. 3.2.2.3. Médias virtuels Médias virtuels ou réalité augmentée, il s’agit d’un nouveau concept fondé sur la superposition de modèles virtuels en 2D ou 3D à la perception naturelle que nous avons de la réalité et ceci en temps réel (Atout France, 2011, p 27). Les médias virtuels s’appliquent aussi bien aux perceptions visuelles qu’aux perceptions tactiles et auditives. Il s’agit en quelque sorte de confronter une image virtuelle aux images réelles. A Cluny, en Bourgogne, des reconstitutions numériques en 3D de l'Abbaye ont été réalisées. Elles sont présentées sur un écran rotatif qui permet de visualiser l'édifice 61 BIENDICHO Joël. Le QR Code, un carré magique ![en ligne]. Publié le 28 février 2011. Disponible sur : <http://moselletourisme.wordpress.com/2011/02/28/le-qr-code-un-carre-%C2%AB-magique-%C2%BB/>. (Consulté en février 2012). 66 disparu, en 360°62. L'écran fait partie de la visite libre. Il est accessible facilement, sans contraintes particulières. Son utilisation est intuitive. La réalisation est de grande qualité cependant les touristes passent très peu de temps à manipuler l'écran. 3.2.3. Vers une combinaison des outils et des concepts Nous allons illustrer cette idée par l’application mobile de Rhône Alpes Tourisme en partenariat avec Layar et Sitra. L’exemple développé par le CRT de Rhône Alpes nous montre que l’on peut combiner le principe de mobilité avec la réalité augmentée. Rhône Alpes Tourisme a mis en place une application mobile afin de présenter le territoire en réalité augmentée. Il s’agit d’offrir une expérience supplémentaire à l’utilisateur en s’appuyant sur un contenu riche et fiable. On attend pour 2015 une extension de la réalité augmentée que l’on appelle le « moi augmenté » (Atout rance, 2011, p28). Il réunit la géolocalisation, les avis du mobinaute et la réalité augmentée. *** Les NTIC présentent de nouvelles opportunités et perspectives d’avenir pour l’activité touristique. En effet, celles-ci présentent de nouvelles fonctionnalités qui sont amenées à évoluer telles que la mobilité, la géolocalisation, la réalité augmentée, etc. Ces réalités vont être optimisées d’ici quelques années. Des outils spécifiques permettent également aux organismes de faire vivre des expériences touristiques de manière innovante et plus ludique. Le Web 2.0 présente de nombreux points forts pour l’activité touristique notamment via les dispositifs communautaires. Ceux-ci permettent d’échanger avec le monde entier sur 62 TF1. Le monastère de Cluny renait grâce à la réalité augmentée [en ligne].Reportage vidéo du 2 septembre 2009. Disponible sur : <http://videos.tf1.fr/jt-20h/le-monastere-de-cluny-renait-grace-a-la-3d-4687211.html >. (Consulté en février 2012). 67 les expériences de voyage et ainsi de créer une visibilité du territoire et d’entrainer un bouche à oreille positif. Les nouveaux supports et outils complètent avec efficacité les supports classiques, cependant, en aucun cas il ne faut les substituer aux médias traditionnels 68 CONCLUSION PARTIE II Pour résumer, l’objectif premier des organismes du tourisme est d’attirer un plus grand nombre sur leur territoire, ce qui correspond à l’objectif conatif de communication. Cependant, pour faire agir les cibles potentielles, il faut par ailleurs qu’elles aient pris connaissance du territoire et qu’elles aient envie de venir sur celui-ci. Pour cela, les organismes du tourisme doivent répondre aux objectifs cognitifs et affectifs. Nous avons pu démontrer cet aspect dans un premier chapitre, ce qui confirme notre première hypothèse. De plus, les organismes du tourisme ont un deuxième objectif qui est d’affirmer une identité à travers la promotion du territoire. De ce fait, ils déterminent l’objet de communication par la mise en place d’une stratégie en amont afin de transmettre un message cohérent avec les valeurs du territoire en aval. Ainsi l’image perçue du territoire doit être en adéquation avec son identité, qui est un élément de différenciation, et permet la personnalisation de l’offre vers des marchés cibles. Par conséquent, une promotion touristique identitaire constitue un élément stratégique de communication, d’où l’importance pour les territoires de créer une identité visuelle. En ce sens, notre deuxième hypothèse est confirmée. Les moyens et les supports de communication constituent des outils techniques permettant de communiquer sur les richesses du territoire et notamment sur son identité à des fins conatives, c'est-à-dire, faire venir les cibles sur le territoire. Ainsi l’enjeu des nouveaux supports est de mieux répondre aux deux premières hypothèses en complémentarité des supports classiques. De ce fait, l’objectif des organismes est d’optimiser l’usage de ces supports pour faire venir la clientèle sur le territoire, en le rendant plus attractif, ainsi nous confirmons notre dernière hypothèse. Nous avons donc montrer dans ce chapitre que les organismes du tourisme ont des objectifs communs qu’ils essaient d’atteindre à l’aide des moyens, des supports et des outils de communication. Toutefois, nous verrons dans une troisième partie que les usages de ces supports sont divergents selon l’organisme en question. 69 PARTIE III : UN USAGE DES MOYENS ET DES SUPPORTS DIFFÉRENT 70 INTRODUCTION PARTIE III Les organismes du tourisme, quelque soit l’échelle, ont besoin de moyens, d’outils et de supports de communication pour répondre à des objectifs communs de promotion touristique de leur territoire. Certes, les objectifs de communication sont les mêmes pour tous, mais en pratique, les organismes du tourisme y répondent différemment. Pour avancer ces résultats, je me suis appuyée sur une étude de terrain en allant à la rencontre de professionnels. Mes entretiens m’ont donc, d’une part, permis de confirmer mes hypothèses et d’autre part, m’ont projetée sur une autre idée, un constat qui montre que l’usage des supports dépend de plusieurs facteurs explicatifs. Ainsi la manière de promouvoir le territoire se décline par le choix des moyens et des supports de communication. Il faut savoir que l’ensemble des moyens et des supports de communication est utilisé par les organismes du tourisme. Cependant, ces derniers en privilégient certains par rapport à d’autres. En effet, des éléments internes et externes à l’organisme expliquent que des supports sont plus utilisés que d’autres. Nous nous intéresserons, dans un premier chapitre, à la méthodologie adoptée pour obtenir les résultats qui seront développés. Nous aborderons, dans un deuxième chapitre, les facteurs explicatifs d’un usage différent des moyens et des supports de communication. Enfin, nous nous concentrerons, dans un dernier chapitre, sur une étude comparative de trois sites internet d’organismes de promotion touristique à trois niveaux territoriaux. 71 CHAPITRE 1 : METHODOLOGIE DE RECHERCHE Pour mener à bien ce travail de recherche, il fallait trouver un moyen de confronter la théorie des recherches documentaires à la réalité du terrain. Pour cela, j’ai choisi d’une part, de mener des entretiens qualitatifs et, d’autre part, d’observer l’objet d’étude en navigant sur le web. La conduite d’entretiens exploratoires est une méthode qualitative qui permet d’obtenir un contenu d’informations riche. Il s’agissait, pour moi, d’un moyen de comprendre l’objet d’étude dans sa pratique et d’échanger avec les professionnels du milieu. Nous verrons dans un premier temps comment la méthode de recherche a pu donner un sens à mon travail. Nous nous intéresserons dans un second temps aux perspectives que cela présente. 1.1. Des entretiens exploratoires constructifs 1.1.1. L’entretien, quand la pratique complète la théorie Etant donné que le sujet est abordé sur une approche comparative, il est important de comprendre le mécanisme des organismes du tourisme dans son ensemble, mais également à chaque échelle territoriale. La recherche documentaire m’a permis d’obtenir certaines informations, seulement, celles-ci montraient des généralités qui ne se vérifient pas forcément sur le terrain. Je suis donc allée à la rencontre de responsables de la communication/promotion touristique d’organismes aux différents échelons. J’ai mené cinq entretiens dont deux pour la même structure. J’aurai aimé en mener davantage pour que la comparaison ait plus de sens mais l’indisponibilité des acteurs ne m’a pas permis de le faire. Plus la structure est importante et moins cette dernière est abordable. J’ai pu interroger des personnes travaillant dans des organismes à l’échelle locale 63 et à l’échelle 63 Entretiens avec le chargé de mission de l’OT du pays de Montfort et avec une responsable du service promotion/communication de l’OT de Rennes Métropole 72 départementale64. Pour les organismes de plus grandes ampleurs tels sont les CRT et Atout France, j’ai essayé de les solliciter mais en vain. Par la suite, je leur ai demandé de me répondre à l’écrit d’après un questionnaire type65 que j’avais élaboré afin que ce soit moins contraignant pour eux en termes de temps. Je n’en ai pas eu de retour. Les entretiens m’ont permis d’obtenir de nombreuses et riches informations sur mon sujet. Il m’a semblé intéressant de voir que finalement, même au sein des organismes de même échelle, on peut observer des différences de fonctionnement, de manière de communiquer et de promouvoir le territoire et donc d’utilisation des supports. 1.1.2. Les thèmes 66 abordés dans mes guides d’entretien 1.1.2.1. Présentation En premier lieu, je me suis intéressée à l’organisation de chaque structure. Il est important de resituer le contexte avant de rentrer dans le détail. En effet, cette partie de présentation m’a permis de voir que chaque structure s’organise à sa propre manière et donc de comprendre le fonctionnement de chacune d’entre elles. De plus, il est intéressant pour mon sujet de constater que tous les organismes du tourisme ne disposent pas de service communication ou promotion en tant que tel. Par conséquent, cela m’a permis d’appréhender ces disciplines au sein des différentes structures. Enfin, cette présentation se terminait par les coopérations existantes ou non entre les organismes des différents échelons et par la création de partenariats public/privé. 1.1.2.2. Stratégie de promotion touristique Deuxièmement, j’ai abordé la question de l’élaboration de la stratégie de promotion touristique. Toutefois, il s’agit plutôt d’une stratégie globale de développement touristique qui comprend, entre autre, des objectifs de promotion touristique. La stratégie mise en place comprend la définition d’un positionnement du territoire qui va permettre aux organismes de suivre des orientations. Je me suis ensuite focalisée sur les 64 Entretiens avec une responsable du pôle de développement marchés du CDT des Landes, avec la responsable de la promotion touristique du CDT de Haute-Garonne et avec la responsable communication du conseil général de HauteGaronne auquel le CDT est affilié. 65 Cf. Annexe F : Questionnaire type destiné aux organismes du tourisme 66 Cf. Annexe F : Questionnaire type destiné aux organismes du tourisme. Les guides d’entretien sont des formes adaptées du questionnaire à chaque organisme interrogé. 73 cibles puisque pour définir le positionnement il faut déterminer des cibles auxquelles on va s’adapter pour construire le message que l’on veut faire passer. De là, je me suis intéressée concrètement aux actions menées avec des documents plus ou moins formalisés en fonction des organismes (plan d’actions, schéma de développement touristique, plan marketing, etc). Les actions diffèrent suivant les cibles visées. 1.1.2.3. Plan de communication Il me semblait pertinent de finir par le cœur du sujet en abordant toutes les notions qui m’apporteraient des éléments de réponse et qui me permettraient de confirmer ou d’infirmer mes hypothèses. J’ai donc voulu en savoir plus sur le contenu des plans de communication mis en place par les différentes structures. Comme nous l’avons énoncé précédemment, le plan de communication n’est pas forcément formel, auquel cas je me suis penchée sur les composantes d’un plan de communication. J’ai donc abordé le plan de communication en cherchant à savoir s’il était effectué en interne ou si certaines tâches de communication étaient externalisées. Le choix des supports et des outils dans le cadre de la promotion touristique du territoire était évidemment un sous thème prédominant dans ces entretiens. J’ai aussi insisté sur l’utilisation des NTIC pour alimenter mes connaissances en cette matière et pour faire un constat de ce qui se fait déjà, et du potentiel que cela représente. Il me semblait intéressant également de connaitre le budget attribué à la communication, qui montre bien la capacité divergente de ces organismes. Enfin, j’ai essayé de savoir quelles étaient les retombées de la communication et de savoir comment les organismes peuvent les mesurer. En aparté, je me suis intéressée à la construction du message en abordant les questions d’identité territoriale et d’image. 1.1.3. Mise en perspective de ma recherche D’un point de vue méthodologique, réengager une recherche documentaire serait bien entendu indispensable. Naviguer davantage sur le web et à partir d’un Smarthphone et d’une tablette serait pertinent pour observer ce qu’il s’y fait et de quelle façon cela est 74 traité par les organismes du tourisme. La conduite d’entretiens qualitatifs reste tout de même la méthode la plus constructive pour ce type d’étude. Pour aller plus loin dans ma recherche sur cette thématique, nous pourrions approfondir sur certains points déjà engagés. Nous pourrions nous pencher sur l’intégration de la communication et de la promotion dans la stratégie de développement touristique établie. Nous pourrions également continuer à travailler sur les NTIC et ainsi étudier leurs perspectives dans le tourisme. Nous aurions la possibilité de s’intéresser à l’enjeu de la réforme territoriale de 2014 et surtout d’en mesurer les conséquences sur la communication et la promotion touristique. Toutefois, ce qui m’intéresserait et qui conviendrait le plus à mes ambitions serait d’aboutir sur une étude comparative sur un plan international. Travailler sur ce sujet me permettrait de mettre en application les connaissances acquises lors de mon stage de fin d’année de Master 1 et m’ouvrirait certaines perspectives pour le mémoire de Master 2. 1.2. Récapitulatif de mes résultats 1.2.1. La présentation des structures Les organismes du tourisme dépendent, dans la majorité des cas, de manière plus ou moins stricte d’une institution publique, soit d’une collectivité territoriale. L’OT du pays de Montfort, par exemple, est une régie directe de la Communauté de Communes, comme l’OT de Rennes est une association loi 1901 subventionnée par la Communauté d’agglomération Rennes Métropole. De plus, il n’existe pas toujours de service de communication au sein des organismes, tout dépend de l’organisation de la structure et de la taille de cette dernière. En effet, l’OT du pays de Montfort étant une petite structure composée de trois personnes, il ne dispose pas de service communication. Le CDT des Landes, une plus grande structure, est organisé en trois pôles de développement où chacun d’entre eux gèrent leur propre communication. Toutefois, le pôle de développement des supports de communication gère la communication générale et comporte les « munitions dont le pôle développement 75 de marché a besoin pour promouvoir l’offre du territoire Landais 67 ». Pour le CDT des Landes, la communication apparait ainsi comme une discipline transversale. Pour d’autres, le service communication est complètement intégré et défini dans l’organigramme de la structure. Il semble que les liens soient omniprésents entre les organismes, cependant, les relations sont plus ou moins fortes, et plus ou moins formelles. On remarque que souvent un organisme a un lien plus fort avec l’échelon inférieur ou supérieur. En effet, les liens entre les OT et Atout France sont moins forts qu’entre les OT et les CDT. Néanmoins, les collaborations dépendent également de la dynamique de l’organisme et de ses objectifs de développement. Par exemple, l’OT de Rennes travaille avec Atout France puisqu’il est adhérent au « Club tourisme en ville » (comme beaucoup de grands OT de France)68 mais tous les territoires ne s’intègrent pas dans un « Club » proposé par cet institut. Les OT sont perçus comme des interlocuteurs, soit des relais d’informations entre les prestataires et les CDT. La collaboration intra organisme est très importante puisqu’elle est vectrice d’innovation. Souvent l’échelon supérieur apporte son soutien et permet de se mettre à jour en proposant de nombreuses formations notamment en matière d’utilisation des NTIC. D’un autre côté, en raison des restrictions budgétaires, la création de partenariats et les coopérations public/privé sont déterminantes pour les organismes du tourisme. Il s’agit également de professionnaliser et de rendre visible l’offre d’un territoire en proposant des formations et en communiquant sur les produits avec ou sans contrepartie tarifaire. L’implication des acteurs est très importante pour engager un travail de concertation. 67 68 Cf. Annexe H : Entretien CDT des Landes Cf. Annexe J : Entretien OT de Rennes Métropole 76 1.2.2. La stratégie La mise en œuvre d’une stratégie de promotion touristique devient indispensable avec la concurrence accrue des destinations. En effet, aujourd’hui beaucoup de territoires se positionnent sur le même créneau. Par exemple, Le CDT de Haute-Garonne communique sur le vert, ce qui ajoute une difficulté car il y a beaucoup de territoires, y compris des territoires voisins sur le même positionnement. La stratégie de développement touristique est définie en interne avec la participation de l’ensemble du personnel. Souvent la stratégie est établie à partir d’un diagnostic qui prend la forme d’une analyse SWOT69. De nombreux organismes disposent d’un schéma de développement touristique, en tout cas à l’échelle régionale, souvent départementale et parfois à l’échelle locale, qui définie cette stratégie. Cette dernière comprend des objectifs de communication et de promotion. Par la suite, le service communication peut être amené à mettre en place un plan d’actions, un plan de communication ou une autre forme de planification. Généralement, la stratégie de promotion touristique définit le positionnement, les cibles et le message à faire passer en suivant les objectifs fixés. Ainsi toutes les actions de promotion touristique menées sont conforment à la stratégie définie en amont. En ce sens, l’image voulue du territoire correspond à la stratégie puisque « le positionnement, on ne l’a pas inventé, on s’est basé sur un gros travail de diagnostic, sur les forces qui ressortaient» 70. Les cibles stratégiques sont déterminées à partir d’un profil géographique mais aussi sociodémographique et parfois comportemental. Plus la structure est grande et plus la cible va être étendue d’un point de vue d’abord géographique. La promotion du territoire à l’étranger est du ressort d’Atout France et des régions. Par exemple, le CRT de MidiPyrénées « a pour compétence effectivement d’aller porter les couleurs de la région MidiPyrénées sur les marchés étrangers71 ». Cependant, parfois des OT ont un rayonnement international, d’ailleurs, on peut l’observer à partir des sites internet traduits ou non en langues étrangères. La communication de proximité apparait comme quelque chose de 69 Strengths, Weaknesses, Opportunities and Threats. Il s’agit d’un diagnostic basé sur des éléments internes représentés par les forces et les faiblesses; et sur des éléments externes représentés par les opportunités et les menaces. 70 Cf. Annexe I : Entretien OT du pays de Montfort 71 Cf. Annexe G : Entretien CDT de Haute-Garonne 77 redondant avec la montée des courts séjours et des RTT 72 . Pour les cibles sociodémographiques, les territoires prennent souvent en compte les familles ou bien les séniors, etc. Tout dépend de l’offre du territoire. Ensuite il y a les cibles thématiques telles que la clientèle d’affaires qui progresse. Les cibles thématiques peuvent être la balnéothérapie, le surf ou encore la nature. On va vers une personnalisation de l’offre, ce pourquoi de plus en plus d’organismes du tourisme s’appuient sur les atouts de leur territoire pour en faire une communication thématique et ainsi toucher des marchés spécifiques. 1.2.3. La plan de communication Les organismes du tourisme se chargent généralement de tout ce qui est stratégie et planification et externalisent toute la partie création, excepté les très grandes structures qui disposent de créateurs et graphistes mais aussi de moyens et d’outils en interne. Pour le CDT des Landes, soit les pôles fonctionnent avec les ressources internes, soit ils externalisent toute la partie création graphique, auquel cas il s’agit de l’exécution technique qui est externalisée 73. Les organismes du tourisme font alors appel aux agences spécialisées pour la refonte d’un site Internet (c’est par exemple le cas de l’OT de Rennes), ou à des agences de communication pour la charte graphique, des annonces médias, etc. Par contre, l’achat d’espaces publicitaires se fait régulièrement en interne. L’exemple le plus représentatif est celui d’Atout France qui dispose de sa propre centrale d’achats d’espace publicitaire. Le budget de communication des organismes du tourisme est très variable et est également défini de manière différente. Bien entendu, là encore les grandes structures auront tendance à disposer d’un budget plus élevé que les petites. Par exemple, le budget de communication de l’OT de Rennes Métropole est plus de dix fois supérieure à celui du pays de Montfort, ce qui représente un écart de plus de 150 000 €. D’une part, le budget de communication est souvent déterminé par la collectivité territoriale dont l’organisme dépend. D’autre part, pour tous les organismes qui fonctionnent avec un système d’adhésion par les prestataires du tourisme de leur territoire, un certain montant des 72 73 Réductions du Temps de Travail Cf. Annexe H : Entretien CDT de Landes 78 cotisations est réinjecté dans le budget communication. D’autres fonctionnent tout autrement comme l’OT du pays de Montfort dont le montant du budget communication équivaut à peu près au montant de la taxe de séjour collectée. Tous les moyens et supports de communication sont utilisés dans le tourisme mais à des degrés différents. L’utilisation des supports dépend des choix, des obligations et des contraintes des organismes. Pour le CDT des Landes, il « utilise tous les supports, après chacune dans son club privilégie certains supports par rapport à d’autres »74. Les supports médias représentent une minorité dans l’utilisation des supports de communication. Les plus récurrents sont l’affichage, les insertions presse et la radio. Le hors médias prend de plus en plus d’importance dans la promotion touristique. L’événementiel est perçu comme le moyen par excellence de répondre à l’objectif conatif que nous avons abordé en seconde partie. Il s’agit de faire venir les gens sur le territoire par un événement qui permet d’acquérir des retombées presse et de gagner en notoriété. Les salons grand publics sont eux, en perdition alors que les salons professionnels ou les workshops montent en puissance. De plus, les relations publique notamment les relations presse constituent un point fort pour la promotion des territoires. Evidemment internet et l’utilisation des TIC préoccupent les organismes. On remarque que l’ensemble des organismes ont pris conscience des enjeux des NTIC, cependant, faute de moyens humains, techniques et financiers, tous ne peuvent pas être représentés partout. Certains se concentrent sur leur site internet alors que d’autres essaient d’utiliser un maximum d’outils. Les nouveaux outils et les nouvelles fonctionnalités représentent une marque de différenciation pour les organismes. Il s’agit d’une manière de communiquer autrement en complément des supports traditionnels. Cependant, nombreux sont les organismes qui pensent qu’il ne serait pas pertinent de passer au « tout numérique ». L’OT de Rennes ajoute que le papier existe toujours mais que « par contre, il est claire qu’il faut compléter nos outils par d’autres outils qui font appel à la mobilité, pour répondre et pour séduire d’autres types de clientèle pour lesquels tout est déjà sur internet ». 74 Cf. Annexe H : Entretien CDT de Landes 79 Le message diffère vraiment d’un organisme à un autre en fonction de la stratégie élaborée et donc du positionnement et des cibles visées. Souvent les organismes, par leur travail en amont, font en sorte que l’image voulue soit la plus proche possible de l’image perçue. « La communication est toujours parcellaire et orientée mais on reste dans le réel 75». Les retombées de la communication sont très difficiles à évaluer, surtout sur de la communication médias. Souvent les organismes prennent en compte les retours lorsqu’ils reçoivent des appels ou qu’ils ont des demandes après une annonce presse ou une campagne d’affichage. Les retombées sont également mesurées par la centrale de réservation si elle existe. Pour les retombées web, l’évaluation est plus facile grâce au principe de traçabilité. *** Ainsi les entretiens exploratoires que j’ai pu mener ont été très constructifs puisqu’ils m’ont apporté des éléments concrets sur la mise en pratique d’un plan de communication qui n’est pas toujours explicite. Ces entretiens ont constitué un « déclic » dans ma recherche puisqu’ils m’ont permis d’articuler mon mémoire, de structurer mon plan et d’apporter des corrections à mes idées de départ. Il est évident que si j’avais pu interroger d’autres acteurs à l’échelle régionale et nationale, mes résultats auraient été plus approfondis et plus représentatifs de l’organisation de la promotion touristique française. 75 Cf. Annexe H : Entretien CDT des Landes 80 CHAPITRE 2 : LES FACTEURS D’UTILISATION DES SUPPORTS Mes entretiens m’ont non seulement permis de valider mes hypothèses mais m’ont projetée sur une autre idée, un constat qui permet de dire que les choix des supports dépendent de plusieurs facteurs explicatifs. Comme nous l’avons énoncé précédemment, les moyens, les supports et les outils de communication sont tous utilisés dans le tourisme mais à des niveaux d’importance différents. Nous allons donc développer dans ce chapitre les facteurs internes et externes qui expliquent que certains supports sont plus utilisés que d’autres et par conséquent, quels sont-ils ? 2.1. Des facteurs internes 2.1.1. La taille de la structure et le budget La taille et le budget de la structure sont généralement très liés. Plus la taille est grande et plus les effectifs le sont également, ce qui permet d’organiser la structure en services (ou pôles) avec un budget attribué pour chacun de ces derniers. Ainsi, le service communication ou promotion dispose d’une certaine autonomie (plus ou moins forte) qui lui permet de faire des choix en matière de supports. Par exemple, pour le CDT des Landes, « chacun à carte blanche 76» ce qui est intéressant car le personnel travaille vraiment en autonomie et peut faire ses propres choix de supports. Les plus petites structures, elles, ne disposent pas toujours de budget attribué à la communication, ce dernier constituant qu’une part du budget global. La difficulté, ici, est de partager le budget entre plusieurs fonctions qui sont toutes aussi importantes. Le budget de communication explique que certains organismes ne peuvent pas se permettre d’utiliser tel ou tel support. Le CDT de Haute-Garonne annonce que « les 76 Cf. Annexe H : Entretien CDT des Landes 81 moyens sont très réduits, il y a donc des choix de faits ». Pour cela, le CDT « est essentiellement sur de la communication grand public, très large »77. On sait que les supports médias sont peu utilisés, en revanche, le budget qui y est consacré est assez conséquent. Ce sont des investissements lourds pour les organismes du tourisme. Le CDT des Landes ajoute que «si on travaille sur les médias, c’est de façon ponctuelle et ça coûte énormément ». Pour le hors médias, s’il y a de moins en moins de participations aux salons du tourisme, c’est que les retours sur l’investissement sont nuls voire négatifs. 2.1.2. Les moyens humains et techniques Ce facteur est également très lié au précédent puisque la taille et le budget de la structure déterminent les moyens dont elle disposera. De fait, plus l’organisme est grand, tels sont les CRT, les grands CDT ou bien les OT de grandes villes, plus les compétences de chacun des membres de son personnel en matière de promotion et de communication touristique se clarifient. C'est-à-dire qu’il y a, en général, plus de polyvalence dans une petite structure que dans une grande. A partir de là, le personnel est souvent plus professionnalisé dans une discipline particulière et plus qualifié en la matière. Ainsi les moyens et les supports utilisés constituent des choix stratégiques liés à la connaissance de ces derniers afin de les adapter au mieux aux cibles visées. De plus, des structures comme l’CDT des Landes, qui ont un effectif de vingt-cinq personnes, permettent de se répartir les tâches en matière de promotion et de communication en faisant appel à des collègues plus compétents pour communiquer sur tel ou tel support. Il s’agit d’un échange de savoir-faire. Le CDT des Landes dispose d’une attachée presse qui pourrait éventuellement venir en aide à un des membres du personnel pour gérer les relations presse pour la réalisation, par exemple, d’un communiqué de presse. Aussi les structures vieillissantes expliquent parfois le manque de stratégie dans le choix des supports. En effet, l’usage des supports a subi des changements dus aux évolutions de la société et au progrès technique .On accorde aujourd’hui une très grande place au web, et à ses nouvelles fonctionnalités dan le tourisme. Il faut donc avoir pris connaissances de 77 Cf. Annexe G : Entretien CDT de Haute-Garonne 82 ces nouveaux supports et outils et savoir s’en servir de manière adéquate, d’où le besoin de formation et de professionnalisation. Par conséquent, de nouveaux métiers apparaissent au sein des organismes du tourisme. Il s’agit par exemple de web master, chargé d’animer la toile ou encore de community manager qui s’occupe d’animer et de fédérer les dispositifs communautaires. D’un point de vue technique, l’organisme a plus d’opportunités de communiquer s’il dispose de ressources matérielles en interne telles sont les imprimantes qui permettent de créer les différents formats d’affichage. Les dispositifs techniques en interne permettent de faire des choix en fonction de ce que l’on possède mais ils constituent également une contrainte car, lorsque des outils sont mis à disposition, on oublie parfois d’autres supports qui sont tout aussi performants et qui sont plus cohérent avec la stratégie définie. 2.1.3. Les objectifs de développement Comme nous l’avons développé en deuxième partie, les organismes du tourisme en France ont tous les mêmes objectifs de communication. Par conséquent, les supports sont utilisés de manière différente selon qu’ils répondent à des objectifs cognitifs, affectifs, ou conatifs. Par exemple, pour répondre aux objectifs cognitifs, on va privilégier la presse papier. En 2011, l’OT du pays de Montfort a acheté un encart publicitaire dans le magazine Rennes Métropole de l’été « Il y a 2 ans (2010), l’OT a fait l’achat d’une campagne publicitaire « carte com » qui correspond à des cartes postales diffusées dans tout Rennes métropole78 ». Il s’agissait ici très clairement de répondre à un objectif cognitif afin de faire connaître le territoire du pays de Montfort. De plus, ces objectifs sont déterminés à partir de la stratégie qui définie des cibles de positionnement et donc de développement. De ce fait, les choix des supports varient « en fonction de la cible et de la communication que l’on veut faire passer 79». Pour prendre l’exemple du CDT de Haute-Garonne, il a tendance à « faire une communication de proximité pour la clientèle de proximité avec des outils mis à disposition par le conseil 78 79 Cf. Annexe I : Entretien OT du pays de Montfort Cf. Annexe G : Entretien CDT de Haute-Garonne 83 général ». En ce sens, la presse locale va être utilisée pour toucher cette clientèle, de même que l’affichage, puisque le CDT bénéficie du réseau d’affichage du conseil général qui couvre l’ensemble du territoire haut-garonnais. Pour la promotion hivernale, la HauteGaronne communique notamment auprès du bassin parisien mais « avec des actions surtout de marketing des choses comme ça mais pas de la publicité à proprement parlé ou des grandes affiches ». L’OT de Rennes ajoute qu’il faut utiliser de nouveaux outils « qui font appel à la mobilité, pour répondre et pour séduire d’autres types de clientèle pour lesquels tout est déjà sur Internet, pour certaines ils font déjà tout avec leur téléphone ». 2.2. Des facteurs liés à l’environnement externe 2.2.1. Les ressources du territoire Les ressources du territoire sont très importantes dans la promotion touristique. En effet, les territoires communiquent sur leurs atouts qu’ils mettent en avant dans la stratégie à partir du diagnostic. D’abord, les ressources du territoire interviennent dans l’envergure que prend la communication. En d’autres termes, l’échelle à laquelle l’organisme communique détermine le moyen ou support de communication. Un territoire qui jouie d’une notoriété internationale grâce à des richesses, naturelles, culturelles ou autres, privilégiera une communication, en vue des marchés étrangers, à partir de supports médias tels que la télévision, ou bien par le biais des relations publique. Par exemple, l’OT de Rennes réalise de nombreux accueils presse grâce au rayonnement de la Bretagne au niveau national et international. En 2011, l’OT a accueilli une cinquantaine de journalistes qui représentaient une trentaine de médias. Parfois l’OT est directement sollicité par les journalistes français et étrangers et d’autres fois, ils sont sollicités par l’intermédiaire du CRT qui relaye aux CDT ou aux OT80. D’autre part, les atouts du territoire sont « transformés » en image voulue du territoire par les organismes du tourisme. De ce fait, pour communiquer sur l’image voulue les 80 Cf Annexe J : Entretien OT de Rennes Métropole 84 organismes du tourisme vont privilégier tous les supports visuels parmi lesquels on retrouve internet, l’affichage et parfois la télévision. On se sert également des richesses du territoire pour révéler une certaine identité territoriale. Pour cela, de nombreux organismes laissent apparaître une identité visuelle avec la présence d’un nom, d’un logo accompagné ou non d’un slogan et d’une charte graphique. Il y a une tendance forte à la création de marques territoriales à travers lesquelles on communique sur une partie des ressources du territoire pour en faire un outil de différenciation. Par exemple, la filière affaire du CDT des Landes a créé sa propre marque déposée à l’INPI: Cap40. Figure 13: La marque Cap 40 Source : CDT des Landes, 2012 2.2.2. L’espace dans lequel s’inscrit le territoire Chaque territoire est inscrit dans un ou plusieurs espaces physiques qui vont influer sur la communication. Nous illustrerons ce point à partir des entretiens qui nous serviront d’exemples. Le CDT de Haute-Garonne communique essentiellement sur la période d’hiver pour jouer sur le côté montagne et l’activité liée à la neige puisqu’« On est sur la montagne sous toutes ses formes plutôt que le ski pur et dur et puis aussi parce que dans les stations, beaucoup d’activités se sont développées autour du ski, et aussi sur le côté territorialité81». Pour cela, le CDT a diffusé une campagne d’affichage dans tout le 81 Cf. Annexe G : Entretien CDT de Haute-Garonne 85 département pour attirer une clientèle de proximité dans les quatre stations d’hiver du territoire haut-garonnais. La communication de l’OT du pays de Montfort est plus axée sur l’aspect nature et découverte de patrimoine dans la nature, d’où le slogan « l’Orée pourpre, naturelle, rafraichissante et créative » qui est ainsi décliné sur tous les supports dont les éditions papiers, le site internet et les réseaux sociaux 82. Sur le littoral, le CDT des Landes montre très bien comment un territoire peut s’appuyer sur son espace pour le promouvoir. En effet, le CDT est scindé en plusieurs « clubs » ou « groupes de travail» par thématique dont un « groupe de travail littoral ». L’organisme a mis en place une campagne de communication autour de « display » qui sont des vidéos diffusées sur la toile. Pour le moment, cette campagne publicitaire est concentrée sur la thématique du littoral. Ces vidéos sont diffusées uniquement sur le site internet mais elles seront disponibles prochainement sur Smartphone et sur des sites dédiés. Enfin pour l’espace urbain, l’OT de Rennes montre sa volonté d’aller vers de l’événementiel. La ville se décline sur de nombreux aspects : son dynamisme, sa richesse culturelle, ses créateurs, ou encore sa gastronomie. Il s’agit également d’une ville universitaire festive, c’est la ville des « transmusicales », qui est un festival de musique déjà reconnu au niveau national voire international. A Rennes, « Il y a un certain potentiel mais il manque aussi des manifestations, événements, expositions avec un rayonnement international, susceptibles de drainer du monde 83». L’objectif, pour un espace urbain comme la ville de Rennes est donc de faire venir les gens sur le territoire par un événementiel culturel. Il y a donc une multitude de façon de communiquer sur l’espace dans lequel s’inscrit le territoire 82 83 Cf. Annexe I : Entretien OT du pays de Montfort Cf. Annexe J : Entretien OT de Rennes Métropole 86 2.2.3. L’organisation du territoire Les organismes du tourisme, comme nous avons pu le traité précédemment, dépendent des collectivités territoriales respectives. Par conséquent, il y a des directives à respecter. Comme pour beaucoup d’OT intercommunal, l’OT de Rennes est lié à la communauté d’agglomération Rennes Métropole par une convention d’objectifs et de moyens. Elle précise les moyens et les missions de l’OT, « c’est une feuille de route ». Il faut donc suivre les orientations des collectivités territoriales pour communiquer. En effet, ces structures sont les principaux décideurs et les financeurs de la communication des organismes du tourisme. L’OT de Rennes, par exemple, a créé des partenariats privilégiés avec les OT de Nantes et de St Malo, entre autres, par la volonté des élus. Il s’agit d’une stratégie visant à établir des coopérations fortes dans différents domaines dont le tourisme. Ce sont « des rapprochements pertinents, c’est cohérent et ça correspond aux attentes des élus ». Ils ont mis en place des actions communes telles que la participation à des salons avec St Malo ou encore des actions de collaboration croisée avec Nantes c'est-à-dire « venir à Rennes (proximité =1h) pour tel événement avec des tarifs préférentiels moyennant 10€ 84 ». Il y a donc un véritable travail de concertation des organismes du tourisme avec les collectivités territoriales. Cependant, les volontés politiques prennent parfois le dessus sur les décisions notamment en matière de promotion touristique et donc de choix des supports. 84 Cf. Annexe J : Entretien OT de Rennes Métropole 87 *** Nous avons pu observer dans ce chapitre la difficulté de mettre en place un plan de communication lié à de nombreux facteurs influençant le choix des supports de communication. D’ailleurs, suivant l’organisme, ces choix peuvent aussi bien constituer des obligations que des contraintes. Un responsable de communication d’un CDT ajoute « L’idée, c’est de faire un mix de tout ». Il faut tout de même agir avec prudence puisque dans certains cas, on a beau communiquer, les gens ne se rendent pas sur place à cause des « bruits » qui sont des facteurs externes imprévisibles que l’on ne peut pas maitriser tels que la météo, un buzz ou une polémique médiatique, etc. 88 CHAPITRE 3 : ETUDE COMPARATIVE DE TROIS SITES INTERNET D’ORGANISMES DE DIFFÉRENTES ÉCHELLES Pour cette étude de cas, nous nous concentrerons sur un support de communication hors média que constitue le site internet. Pour cela, mon champ d’étude s’étend aux trois niveaux territoriaux (échelle intercommunale, départementale et régionale) respectivement représentés par l’OT de Rennes, le CDT des Landes et le CRT de Bourgogne. Ce sont des structures de même envergure, c'est-à-dire qu’elles jouissent d’une notoriété assez similaire. Elles disposent chacune d’atouts qui leur permettent d’être reconnues. Le site internet généraliste de Bourgogne tourisme (CRT Bourgogne) est récent puisqu’il a été mis en ligne en 2011. Celui du CDT des Landes date de 2009/2010 et celui de l’OT de Rennes est en refonte. Nous mènerons donc dans ce dernier chapitre une comparaison de ces trois sites internet d’abord à partir de leur forme et ensuite nous verrons les spécificités de chaque site. *** 3.1. Une arborescence quasiment identique 3.1.1. Référencement des sites internet 85 Lorsque l’on tape l’intitulé de la structure « comité régional du tourisme Bourgogne », « comité départemental du tourisme Landes » et « office de tourisme Rennes Métropole» sur le moteur de recherches « Google », le premier résultat correspond au site internet de la structure attendue, à savoir, <www.bourgogne-tourisme.com>; <www.tourismelandes.com>; et < www.tourisme-rennes.com>. En général, on retrouve, dans les cinq résultats suivants le site officiel de la structure, son site professionnel, le site internet de la collectivité territoriale à laquelle elle est rattachée et pourquoi pas le site d’un organisme du tourisme à un échelon supérieur. 85 Cf. Annexe K: Le référencement des sites internet 89 De plus, on peut observer un nombre de référencement différent. Cependant on constate que plus l’échelon est grand et plus les résultats sont élevés. En effet, on obtient 289 000 résultats pour le CRT de Bourgogne, 94 300 pour le CDT de Landes et 36700 pour l’OT de Rennes. Les résultats affichent, dans les trois cas, six rubriques présentant certains rapprochements. Figure 14: Comparaison des rubriques proposées CRT Bourgogne CDT Landes • Contactez-nous • Profitez • Les incontournables • Mon carnet de voyage • Séjournez • Décoouvrez le partimoine • Comité Départemental du Tourisme • Camping, hôtel, location • Trophée XLandes Golf • Campings-Landes.com • Découvrir • Plages et baignade OT Rennes Métropole • Nous contacter • Visiter Rennes • Laissez-vous conter Rennes • Hôtels • Sortir à Rennes • Office de tourisme Source : A. Fauchoux , 2012 Les rubriques concernant la découverte du territoire en question, les hébergements, la structure et le moyen de la contacter sont redondantes. 3.1.2. Différentes entrées Les sites internet comptent au moins deux entrées possibles pour répondre au mieux aux attentes de chacune des clientèles. 90 Par exemple, le CRT de Bourgogne propose trois entrées possibles : - Une entrée généraliste - Une entrée par profil - Un moteur de recherche complet une personnalisation de la demande Figure 15: Les entrées possibles du site internet Bourgogne Tourisme Source : A. Fauchoux, d’après <www.bourgogne-tourisme.com>, 2012 Le CDT des Landes, lui, comporte deux entrées possibles : - Une entrée généraliste - Une entrée par thématique 91 Figure 16:Les entrées possibles du site internet du CDT des Landes Source : A.Fauchoux, d’après <www.tourismelandes.com>, 2012 Enfin l’OT de Rennes Métropole a également 2 entrées possibles : - Une entrée généraliste - Une entrée personnalisée avec un moteur de recherche par mot clé Figure 17: Les entrées possibles du site internet de l'OT de Rennes Métropole Source : A.Fauchoux, d’après < www.tourisme-rennes.com>, 2012 92 On constate donc des similitudes dans l’arborescence des sites internet, précisément sur la page d’accueil. C’est ce que l’on appelle une arborescence classique pour les organismes du tourisme. 3.1.3. Les titres et mots employés Il est important pour les organismes d’employer les bons mots pour toucher la clientèle visée. Il faut également être le plus attractif possible, et donc proposer des titres accrocheurs. D’abord, on constate une certaine homogénéité dans les mots utilisés pour les rubriques généralistes. Sur la découverte du territoire par exemple, le CRT propose « Découvrez, patrimoine bourguignon », le CDT « découvrir » et l’OT « découvrir Rennes Métropole ». De même que pour l’offre de séjour, les organismes ont employé respectivement les mots « Séjournez, trouvez un hébergement », « Séjourner » et « Nos offres de séjour » De plus, le territoire est mis en avant avec la répétition du nom de celui-ci. De telle sorte, le mot « Bourgogne » apparait une quinzaine de fois sur la page d’accueil du CRT. Les « Landes » sont utilisées une petites dizaine de fois, de même que pour le mot « Rennes ». Enfin, les organismes mettent en valeur des éléments qui les identifient. Ce sont, par exemple, la présence de marque et de slogan. En effet, Bourgogne Tourisme met bien en évidence sa marque en haut à gauche du site et, le slogan de la campagne publicitaire 2011 « En Bourgogne, il n’y a pas de touristes … » est également très visible sur la page d’accueil. Les Landes en font de même avec le slogan qui intègre la marque XLandes. Le slogan « Les Landes, LE NATUREL taille XL » est mis en relief en haut, centré sur la page web. Enfin l’OT de Rennes Métropole ne possédant pas de marque, valorise le territoire par son slogan « Rennes métropole, la Bretagne en capitale » placé en haut de la page d’accueil. 93 3.2. Des fonctionnalités propres 3.2.1. La couverture du marché Les organismes du tourisme organisent leur site internet généraliste en fonction de leurs cibles prioritaires. D’une part, ils communiquent différemment en fonction de la cible géographique. Le site montre les territoires qui ont un rayonnement international. Pour cela, les organismes proposent des sites disponibles en langues étrangères. Le plus souvent, ce sont les CRT qui ont cette fonctionnalité. Cependant, d’autres structures, parfois beaucoup plus petites mais qui jouie d’une forte notoriété, proposent leur site en version étrangère. Le site de l’OT de Rennes Métropole est par exemple disponible en neufs langues : anglais, espagnol, allemand, néerlandais, italien, japonais, tchèque, roumain et chinois. Par opposition, le CDT des Landes n’est disponible qu’en français mais a tout de même la volonté de s’étendre à l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et l’Espagne. Bien que Bourgogne tourisme soit un CRT, trois versions étrangères sont proposées (allemand, anglais, néerlandais). D’autre part, on peut constater une différence de ton dans le discours et au niveau des titres dans le registre utilisé. Les organismes prennent des positions différentes en communiquant. Par exemple, l’OT de Rennes Métropole fait la distinction entre les actions de l’internaute et ses propres actions. Parfois, il place l’OT au centre du discours : « nos offres de séjour » ou encore « nos visites guidées ». Pour s’adresser directement à l’internaute, il va proposer : « votre hébergement ». Cependant, le ton neutre est le plus couramment usité car il faut toucher la clientèle la plus large possible sur le site généraliste. Des verbes à l’infinitif sont le plus couramment employés. C’est le cas du CDT des Landes qui a préféré un ton neutre. Le CRT de Bourgogne, lui, a placé l’internaute au cœur des propos puisqu’il emploie toujours le « vous ». La forme interrogative est également employée ce qui permet d’impliquer l’internaute. 94 3.2.2. Des sites spécifiques Le site généraliste des organismes du tourisme sont fréquemment accompagnés de sites thématiques. Néanmoins les thématiques peuvent également être intégrées sur le même site que le site grand public sur une page différente. Il s’agit de faire un tri dans les informations et de s’adresser à une cible particulière. Ce peut être des sites « produit » comme le propose Bourgogne tourisme avec le Tour de Bourgogne à Vélo (TBV), qui est un produit phare de la Bourgogne, et qui est disponible sur <www.la-bourgogne-avelo.com>. Les sites spécialisés s’adressent à une clientèle plutôt professionnelle ou la clientèle d’affaires qui peut également se confondre avec les sites thématiques. Souvent les organismes disposent d’un site internet professionnel surtout à l’échelle régionale. Ainsi le site professionnel du CRT de Bourgogne, disponible sur <http://www.bourgognetourisme-pro.com>, est destiné aux professionnels bourguignons, à la presse, à la FROTSI, aux agences de voyages et aux tour-opérateurs. Le tourisme d’affaires prend de plus en pus de place dans la communication touristique. L’offre pour cette cible se multiplie notamment pour l’offre séminaire. Par conséquent, dans certain territoire on en fait une filière à part entière, d’où la création de sites internet dédiés. La filière intégrée du tourisme d’affaires du CDT des Landes montre l’importance de cette clientèle. A partir du site généraliste, on pourrait considérer la rubrique tourisme d’affaires comme un troisième point d’entrée excepté le transfère du site généraliste vers le site professionnel. Ce site est consultable sur < http://www.lecap40-landes.com/>. Le CRT de Bourgogne a également créé deux sites thématiques consacrés tourisme d’affaires 2 :l’un pour les séminaires (<www.bourgogneseminaires.com>) et l’autre pour l’évènementiel (<www.bourgogne-events.com>). Les sites mobiles sont très courants, la plupart des organismes du tourisme sont déjà munis de cet outil. Les organismes qui utilisent le système d’information touristique Tourinsoft (outil de gestion de base de données) par la société Faire Savoir sont 95 nombreux à faire appel à cette même société pour la création de leur site mobile 86. C’est le cas du CDT des Landes87. D’autres organismes ont recourt à des agences spécialisées tel est l’OT de Rennes Métropole avec l’agence web 6TM, solutions web et mobile. 3.2.3. Présence sur les dispositifs communautaires Quasiment tous les organismes du tourisme utilisent aujourd’hui les dispositifs communautaires afin de communiquer autrement auprès de nouvelles clientèles. On peut accéder à ces dispositifs à partir du site internet généraliste de l’organisme en cliquant sur des icônes placés généralement en haut ou en bas de la page web. Toutefois, tous les organismes ne sont pas présents sur les mêmes dispositifs communautaires, sur le même nombre et ne concentrent pas leur activité de la même manière. Le contenu de l’information publié varie également selon l’organisme de promotion touristique. Les organismes utilisent les médias sociaux notamment pour constituer une photothèque sur FlickR ou une vidéothèque sur Youtube. Les organismes peuvent également être présents sur tout autre dispositif communautaire tels que My Space ou encore Google+. Ils sont également très actifs sur les réseaux sociaux et surtout sur Facebook. Les trois organismes étudiés sont présents sur Facebook et Twitter. Toutefois, la communication est très différentes, certains vont simplement publier des informations disponibles sur le site internet alors que d’autres vont communiquer sur tout autre chose. Le CRT Bourgogne, par exemple, a lancée une page « fan » sur Facebook en février 2011 qui compte déjà plus de 3500 fans. Il s’agit d’un moyen de maximiser les interactions pour valoriser la destination Bourgogne. Le CRT souhaite également mettre en place un « posting » hebdomadaire sous le nom de « La Bourgogne vous parle … » qui valorisera toutes les semaines un prestataire bourguignon, avec une photo et un lien vers son produit et éventuellement un petit cadeau à la clé pour les meilleurs fans. La Bourgogne est également présente sur Facebook pour sa campagne publicitaire « en Bourgogne il n’y a pas de touristes » qui créée du buzz. 86 Société Faire savoir. Disponible sur : <http://www.faire-savoir.com/solutions-applications-mobiles.> (Consulté en mars 2012) 87 Pour plus d’informations, reportez-vous sur <leslandes.mobi> 96 Pour l’OT de Rennes Métropole, les réseaux sociaux « ça permet de communiquer différemment mais on fait attention au contenu, il s’agit de dire des choses ponctuellement, des petites informations liées à l’agenda, aux manifestations, sur une liberté de ton 88 ». L’OT compte environ mille amis Facebook et le même nombre d’abonnés sur Twitter. *** A partir de cette comparaison, on se rend compte que les sites internet des différents organismes présentent des similitudes. En effet, ils sont construits selon une arborescence quasiment identique que l’on peut qualifiée de « classique ». Un site internet s’articule de manière à ce qu’il y ait plusieurs points d’entrées pour l’internaute. Il est construit de telle sorte que l’on peut identifier la structure et le territoire. Néanmoins, dans le fond, ils diffèrent puisque la communication est basée sur une stratégie définie an amont qui est divergente selon les organismes de promotion touristique. En effet, l’offre proposée est différente en direction d’un public distinct. De plus, les organismes réalisent la communication sur la toile en fonction des moyens dont ils disposent qui ne permettent pas toujours une activité web prédominante. 88 Cf. Annexe J: Entretien OT de Rennes Métropole 97 CONCLUSION PARTIE III Pour cette dernière partie, les entretiens que j’ai menés ont constitué un virage dans la construction du fil conducteur de ma recherche. Les résultats de ces entretiens m’ont permis de comprendre l’usage des supports dans une approche globale des organismes de promotion touristique, c'est-à-dire qu’il faut concevoir le mécanisme de ces derniers pour comprendre leurs choix en matière de moyens et de supports de communication. De plus, nous pouvons constater qu’il est difficile de communiquer sur un territoire car de nombreux facteurs influencent la promotion touristique de celui-ci. Par conséquent, l’usage des supports de communication diffèrent selon les organismes. En effet, en interne, le support est choisi en fonction du budget disponible, de ce que l’on veut vendre ou valoriser (le produit touristique) et de la cible que l’on veut toucher, il dépend donc de la stratégie. Mais il y a d’autres éléments de l’environnement qu’il faut prendre en compte tels que la nature de l’espace ou les facteurs imprévisibles comme la météo. Dans certains cas, la communication ne parvient pas à atteindre son objectif : faire venir les gens sur le territoire. De ce fait, l’usage d’un support est parfois un choix mais ce peut être également une obligation ou encore une contrainte. On se rend compte, à partir de notre étude de cas, que l’usage des supports (tel que le site internet) par les différents organismes du tourisme, présentent des similitudes. En effet, il y a des principes communs d’un point de vue de la forme. Néanmoins, dans le fond, ils diffèrent puisqu’on ne communique pas sur le même objet ni pour les mêmes publics. L’usage dépend donc de la stratégie des territoires. De plus, à partir des différences observées, on peut s’apercevoir que finalement on retrouve les facteurs explicatifs développés dans le paragraphe précédent. Cette comparaison, centrée sur un seul support, met en relief des divergences. On peut alors imaginer que sur une multitude de supports, il apparait normal que l’on en arrive à ce constat là, d’autant plus que les supports se multiplient et en même temps, le budget diminue. 98 CONCLUSION GENERALE La promotion touristique se résume donc à vendre une destination à partir de moyens de communication et de marketing. Il faut communiquer pour promouvoir. En France, on est dans une logique quantitative qui consiste à faire venir le plus grand nombre sur le territoire. Les organismes du tourisme (Atout France, CRT, CDT et OT) sont en charge de promouvoir le territoire français à différents échelons. Pour cela, ils font appel à des compétences en matière de stratégie de communication. En effet, la mise en place d’une stratégie en interne permet de mieux communiquer en externe. Ainsi ils évitent les doublons avec l’échelon supérieur. Cette recherche nous a permis de confirmer nos hypothèses. D’une part, la finalité des organismes du tourisme est de faire venir les cibles potentielles sur le territoire, ce qui répond à des objectifs conatifs de communication. Cela revient à dire qu’il faut faire connaître le territoire et susciter l’envie de venir sur le territoire pour attirer la clientèle sur celui-ci. D’autre part, pour valoriser le territoire, les organismes du tourisme s’appuient sur les richesses de ce dernier et notamment sur son identité. Cette dernière notion comporte un élément de différenciation qui permet aux organismes d’en faire un positionnement stratégique. La tendance est donc à la promotion identitaire qui constitue un élément stratégique. Enfin, nous avons pu démontrer que les nouveaux supports et outils de communication forment un levier pour la promotion touristique des territoires. Ce sont des outils techniques qui permettent de communiquer sur les richesses du territoire et notamment sur son identité de manière plus attractive. En revanche, ces nouveaux supports ne doivent en aucun cas se substituer aux supports classiques, ils sont complémentaires. Les entretiens qui ont été menés nous ont permis de constater que la théorie a parfois ses limites. En effet, les différences constatées entre les diverses organismes ne sont pas traités sur le papier. Ce sont ces entretiens qui m’ont permis d’articuler ma recherche. Ainsi, l’évolution de mon sujet a pu me faire prendre conscience que, certes les 99 organismes ont des intérêts communs, cependant ils utilisent les supports de communication différemment, ce qui pourrait constituer une quatrième hypothèse. Ces inégalités sont dues à des facteurs explicatifs internes et externes à l’organisme. Parfois, « on a beau communiquer, cela ne fera pas venir les gens sur le territoire ». Il faut aussi noter que les supports et moyens se multiplient et en même temps le budget diminue, les organismes doivent donc faire des choix stratégiques. C’est ainsi que nous pouvons répondre à notre problématique en montrant que les organismes du tourisme jouent un rôle fondamental pour la promotion du territoire car ils ont un intérêt commun qui est de faire venir les gens sur le territoire français. Cependant, on trouve des inégalités de promotion touristique car de nombreux facteurs font que tous les organismes ne communiquent pas avec les mêmes moyens et les mêmes supports, ou du moins pas avec la même intensité. Pour conclure, on peut se poser la question de savoir quels sont les enjeux d’une communication standardisée ou d’une communication adaptée pour la promotion touristique des territoires ? 100 BIBLIOGRAPHIE PRODUCTIONS SCIENTIFIQUES AUGE Marc. L’impossible voyage : Le tourisme et ses images. 75006 Paris : Editions Payot et Rivages, (Rivages poches/Petite Bibliothèque), 1997, 208 p. DI MÉO Guy. Les territoires du quotidien. Paris : Editions L'Harmattan, 1996, 207 p. GARRETTE Bernard, DUSSAUGE Pierre et DURAND Rodolphe. Strategor (5ème Edition). Paris : Edition Dunod, 2009, 960 p. FROCHOT Isabelle et LEGOHEREL Patrick. Le marketing du tourisme. Paris : Edition Dunod, 2007, 275 p. FRUSTIER Pierre et PERROY François. La communication touristique des collectivités territoriales. 38506 Voiron : Editions La lettre du cadre territoriale, 2004, 184 p. LENDREVIE Jacques, LEVY Julien et LINDON Denis, Mercator (9ème édition), théories et nouvelles pratiques du marketing. Paris :Edition Dunod, 2009, 1230 p. LENDREVIE Jacques et BAYNAST Arnaud avec la collaboration d’EMPRIN Catherine. Publicitor (7ème Edition), La communication 360º - Techniques off line et on line. Paris : Edition Dunod, 2008, 680 p. MALAVAL Philippe et DECAUDIN Jean-Marc avec la collaboration de BENAROYA Christophe. Pentacom Communication(2ème édition), théorie et pratique. Paris : Edition Pearson Education France, 2009, 637p. MAYNADIER Boris. Branding the city, une étude du marketing des villes. 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Du bouche à oreille au Web participatif, influence des paroles de voyageurs. Mémoire de Master 1 Tourisme et Développement. Foix : Université de Toulouse II- Le Mirail, Département CETIA, 2010, 110 p. SURZUR Marie-Clémence. La communication touristique durable : Comment articuler communication touristique territoriale et identité locale ? Mémoire de Master 1 Tourisme et Développement. Foix : Université de Toulouse II- Le Mirail, Département CETIA, 2011, 155 p. ETUDES ET RAPPORTS ATOUT FRANCE. Réseaux et médias sociaux dans le tourisme : comment développer sa visibilité et sa présence en ligne?. Paris : Editions Atout France, 2011, 130 p. DGCIS et PIPAME. Prospectives du m-tourisme. Paris : Edité par MERLE-LAMOOT Nicole et PANNETIER Gilles, 2011, 188 p. DGCIS. Le tourisme et usages des TIC : comment intégrer les technologies mobiles à la stratégie des professionnels du secteur ?. Vidéo du colloque, 2 décembre 2011. Disponible sur :<http://www.tourisme.gouv.fr/nouvelle-technologie/m-tourisme-2011.php>. (Consulté en janvier 2012). REVUES ET ARTICLES DE PRESSE BOISVERT Jean-François. Les médias sociaux ont révolutionné la promotion touristique. L’Acadie NOUVELLE , mardi 9 mars 2010, p 4. GAYET Joël. Stratégie de marque : donner du sens aux politiques touristiques. Revue Espaces, Février 2007, n°245, p 33. GUERMOND Yves. L'identité territoriale : l'ambiguïté d'un concept géographique. L'Espace Géographique, Avril 2006, Tome 35, pp. 291-297. 102 TABLE DES ANNEXES ANNEXE A : LE PROCESSUS DE DECENTRALISATION EN FRANCE ................................. 104 ANNEXE B : LA MARQUE BOURGOGNE ...................................................................... 105 ANNEXE C : COMPLEMENT D’NFORMATIONS SUR FACEBOOK ................................... 107 ANNEXE D: LA CHARTE DES GREETERS DE LYON ......................................................... 108 ANNEXE E : LE GEOCACHING : CAS DU CDT HAUTE BRETAGNE ................................... 110 ANNEXE F : QUESTIONNAIRE TYPE DESTINE AUX ORGANISMES DU TOURISME .......... 111 ANNEXE G : ENTRETIEN CDT DE HAUTE-GARONNE .................................................... 112 ANNEXE H : ENTRETIEN CDT DES LANDES................................................................... 116 ANNEXE I : ENTRETIEN OT PAYS DE MONTFORT ......................................................... 120 ANNEXE J: ENTRETIEN OT DE RENNES METROPOLE ................................................... 126 ANNEXE K: LE REFERENCEMENT DES SITES INTERNET ................................................ 132 103 ANNEXE A : LE PROCESSUS DE DECENTRALISATION EN FRANCE 89 En France, le processus de décentralisation a commencé en 1982. Depuis la loi du 3 janvier 1987, le tourisme constitue une compétence partagée entre État, régions, départements et communes. À chaque échelle territoriale correspondent des instances compétentes qui œuvrent dans le tourisme et qui sont rattachées le plus souvent aux collectivités territoriales. Les compétences de chacun des organismes du tourisme sont instituées par la loi de décentralisation, de même que leurs champs d’action. Grâce à ce cadre législatif, chacun des échelons des collectivités territoriales (CRT, CDT et OT) a pu développer des initiatives et des projets touristiques concertés, notamment grâce aux contrats de plans en région et aux politiques et plans d’action élaborés au niveau national. Cependant, le transfert de compétences n’a pas toujours facilité la bonne compréhension des actions de tous les acteurs. Il occasionne parfois un manque de cohésion et certains conflits entre les divers échelons. Voilà pourquoi, aujourd’hui, une nouvelle phase de décentralisation est engagée. Elle vise à reconnaître aux régions une compétence principale en matière de tourisme et précise que dans ce domaine, la région anime et coordonne les initiatives publiques et privées. 89 Réseau de veille en tourisme canada. Processus de décentralisation [en ligne]. Disponible sur : <http://veilletourisme.ca/2004/09/27/processus-de-decentralisation-en-france/>. (Consulté en janvier 2011). 104 ANNEXE B : LA MARQUE BOURGOGNE La création d’une nouvelle identité de marque était en 2009 l’une des priorités du plan stratégique de Bourgogne Tourisme (CRT de Bourgogne). Le but était de créer une véritable marque de destination touristique en définissant un positionnement marketing spécifique. Pour répondre à ce positionnement, le CRT a procédé à la création d’une identité visuelle, d’un logo et d’une charte de communication sur le principe créatif de la palette de couleurs et de photos symboliques. De plus, une nouvelle signature a été élaborée « La Bourgogne, unique et multiple » qui devrait renforcer la notoriété de la destination. Les objectifs de cette marque commune sont : - - Améliorer la notoriété de la région Elargir son public Contribuer à nourrir une image cohérente et complète Se positionner comme une région de prédilection des courts séjours Se concentrer sur ses atouts majeurs : o vignoble et gastronomie o patrimoine des villes et des campagnes o nature et authenticité accroître l’envie, pour tous les partenaires du tourisme, de s’inscrire dans une démarche de plus grande qualité, avec plus de professionnalisme, un repère de la destination pour les consommateurs. La nouvelle marque Bourgogne traduit en images le concept de région « unique et multiple » : à chaque facette de la Bourgogne correspond une ou plusieurs images, et une ou plusieurs couleurs associées. La création s’est donc orientée spontanément vers un éventail de couleurs reflétant la richesse du territoire et des activités touristiques de la région. L’agence dijonnaise Cap Horn a été chargée de concevoir l’image (de marque) de la région. 105 Olivier Pernet, dirigeant de l’agence, nous indique les partis pris créatifs de l’agence : « La Bourgogne c’est avant tout une région riche, variée. Sa cohérence même réside dans la multiplicité de ses occasions de dégustation et de découvertes. Pour symboliser cette force, nous avons choisi de l’illustrer par une palette de couleurs au service de cette qualité si singulière : la richesse d’une région où tout est possible et où le temps est à disposition du visiteur pour le plaisir, la région qui peut offrir la plus grande diversité à chacun selon ses envies de l’instant. Bien entendu nous pourrons trouver des évocations à chaque couleur : le violet, le rouge pour les baies, les fruits et les grands pinots noirs, le vert pour la nature toujours pré- sente en Bourgogne, le jaune pour la moutarde, le chardonnay, le bleu pour les balades sur l’eau et son espace, le brun pour son terroir, sa force, sa culture, ses bois et enfin le beige pour son exceptionnel patrimoine architectural ». 106 ANNEXE C : COMPLEMENT D’NFORMATIONS SUR FACEBOOK Facebook est le réseau social qui présente le plus fort potentiel puisque plus d’un français sur deux possède un compte, ce qui représente plus de vingt millions de membres actifs. En un an (de 2010 à 2011), ce chiffre a progressé de cinq millions. On compte également huit millions d’utilisateurs « Facebook mobile »90. Ce réseau social a connu des évolutions (Atout France, 2011). D’abord, des partenariats ont été créés avec des annonceurs et une base de données a pu être établie à partir d’une segmentation hyper détaillée des internautes. De plus, Facebook a effectué différentes extensions liées à la mobilité avec « Facebook places » qui permet aux internautes d’être géolocalisés et de transmettre des informations grâce à cette fonctionnalité. Il y a également « Facebook deals 91 » dans le développement du m-couponning. On peut imaginer des évolutions dans le secteur du tourisme allant dans ce sens telles que la proposition d’offres promotionnelles en fonction de la cible. Par exemple, des tarifs préférentiels pourraient être proposés pour les utilisateurs de Facebook mobile à des expositions ou lors d’un événementiel quand les mobinautes se trouvent sur place. 90 er Plus de 20 millions de comptes Facebook en France. Le figaro. 1 février 2011. Les bons plans de Facebook débarquent en France [en ligne]. Publié le 1er février 2011. Disponible sur : <www.01net.com>.(Consulté en février 2012). 91 107 ANNEXE D: LA CHARTE DES GREETERS DE LYON 92 L’Office du Tourisme & des Congrès du Grand Lyon, souhaite développer une nouvelle forme de tourisme et plus particulièrement d’accueil, basée sur le volontariat, l’échange culturel et la gratuité. Afin que le visiteur puisse appréhender la ville de Lyon « autrement », s’imprégner de son atmosphère, rencontrer sa population et comprendre le territoire, l’Office de Tourisme crée les « Lyon City Greeters », réseau de Lyonnais désirant faire partager un instant de vie dans leur ville aux visiteurs. Le but premier de ces balades étant l’échange culturel autant pour les touristes que pour les Greeters. Art 1. Qui sont les Greeters ? Les Greeters, habitants de Lyon ou de ses environs, amoureux de leur ville et de leur région, ouverts sur les autres cultures, de tous âges et de tous horizons, se proposent volontairement, durant leur temps libre, d’accompagner les visiteurs dans la ville, dans des lieux qui leurs tiennent à cœur. Le Greeter fait partager sa ville en fonction de la demande des visiteurs, mais cette découverte doit absolument se faire « hors des sentiers battus », elle ne doit en aucun cas être une visite guidée de la ville avec un axe patrimonial. Les thèmes de balade (shopping, marchés, vie de quartier, sports …) sont des supports à la rencontre. C’est l’expérience humaine, l’échange qui sont importants, et qui restent la base de la rencontre. Chaque Greeter doit être motivé, ouvert, sociable, disponible au moins une demi-journée par mois et aimer les contacts humains. Parler une langue étrangère n’est pas obligatoire, mais il faut avoir au moins 18 ans (néanmoins les mineurs peuvent accompagner un Greeter dans sa visite). Art 2. Qui sont les visiteurs ? Les visiteurs peuvent être des familles, des groupes d’amis, des couples, des personnes seules en voyage d’affaire… Le nombre de personnes pour une balade avec un Greeter ne peut excéder 6 personnes, et le groupe doit être composé au moins d’une personne âgée de plus de 18 ans. 92 Office de Tourisme et des Congrès du Grand Lyon. La charte Only Lyon city greeters [en ligne]. Disponible sur: <http://www.lyoncitygreeter.com/media/pdf/charte_FR.pdf>. (Consulté en mars 2012). 108 Art 3. Comment l’Office de Tourisme met-il en contact visiteurs et Greeters ? Afin de bénéficier d’une rencontre avec un Greeter, chaque visiteur ou groupe de visiteurs remplit un questionnaire en ligne dans lequel il décrit ses goûts (arts, environnement, sports …) et ce qu’il souhaite découvrir au cours de son séjour, par exemple : s’immerger dans la vie d’un quartier spécifique, connaître les parcs et jardins de la ville, les bons coins pour faire du shopping… Ce questionnaire permet à l'Office du Tourisme de trouver un Greeter disponible le plus à même de partager et informer sur les sujets correspondants à sa demande. Puis le Greeter fixe un rendez-vous, qui sera communiqué au visiteur ou au groupe de visiteurs par l’Office du Tourisme. Ce lieu de rendez-vous devra être choisi en fonction du lieu de la balade et devra être aisé à trouver. Le formulaire visiteur sera remis au Greeter accueillant avant la date de la rencontre, afin de mieux connaître son interlocuteur. Art 4. Quelques précisions sur la balade… Chaque balade est unique, elle est « taillée sur mesure » en fonction de la demande du visiteur, du Greeter qui l’accueille, et d’autres critères comme la météo, les atomes crochus entre le visiteur et le Greeter … Le Greeter peut accueillir le visiteur ou les visiteurs seul ou avec une personne de son choix, en fonction des visiteurs accueillis. Par exemple, si les visiteurs sont en famille, l’accueil et la balade peuvent se faire avec la famille du Greeter, ou avec un des ses enfants. La rencontre dure environ deux heures mais elle peut durer plus longtemps dans la mesure où le Greeter, et le ou les visiteurs sont d’accord. Si des dépenses sont engagées (consommations dans un café, tickets de transport en commun, ticket d’entrée, etc…) chaque personne paye pour ses dépenses personnelles. Le Greeter n’a aucune obligation de payer pour le ou les visiteurs et vice-versa. Le ou les visiteurs sont avertis des règles du jeu et s’engagent à les respecter. Si ce n’est pas le cas (retard important non justifié, manque de respect, non intérêt pour la balade…) le Greeter est dégagé de son engagement d’accueil. La rencontre avec un Greeter est entièrement gratuite pour le visiteur, le Greeter ne doit accepter aucun pourboire ou rétribution. Art 5. Responsabilités. Le Visiteur reconnait avoir pris connaissance de la gratuité de la rencontre et ne peut engager ni la responsabilité de l’Office du Tourisme de Lyon ni celle du Lyon City Greeter pour toute défaillance ou litige ne résultant pas du fait de l’Office du Tourisme de Lyon ou du Lyon City Greeter. 109 ANNEXE E : LE GEOCACHING : CAS DU CDT HAUTE BRETAGNE Le Comité Départemental du Tourisme Haute-Bretagne Ille-et-Vilaine a mis en place une chasse aux trésors sur le principe du géocaching. Il s’agit d’une pratique qui progresse depuis une dizaine d'années en France. A l’aide d'un GPS ou d'un Smartphone, les visiteurs du département partent à la découverte des trésors cachés dans des lieux culturels ou naturels. Les trésors sont cachés dans des sites dignes d’intérêt touristique. Le géocahing permet ainsi de découvrir le département de manière originale et ludique. Depuis 2009, le CDT et ses partenaires ont ainsi déposé une cinquantaine de trésors ou « géocaches » sur l'ensemble du territoire. Il existe plusieurs types de « géocaches » qui diffèrent en fonction du niveau de difficulté et d'accessibilité. Ainsi, différents parcours sont proposés : de Saint-Malo à Rennes, de Brocéliande à Redon, de Vitré à Fougères ou encore de Cancale à Combourg. Pour plus d’informations : Trésors de Haute Bretagne [en ligne]. Disponible sur : <http://www.tresorsdehautebretagne.fr/>. 110 ANNEXE F : QUESTIONNAIRE TYPE DESTINE AUX ORGANISMES DU TOURISME PRESENTATION Pouvez-vous me présenter rapidement votre structure, le fonctionnement de l’institution (organigramme) ? Disposez-vous d’un service communication? Comment s’organise-t-il ? Quels sont les liens que vous entretenez avec les autres institutions (Atout France, CRT, CDT, OT) ? Avez-vous d’autres partenaires ? Si oui, lesquels ? Dans quel contexte travaillez-vous ensemble? STRATEGIE DE PROMOTION TOURISTIQUE Quelle est votre stratégie de promotion touristique ? Sur quels fondements est basée cette stratégie? Avezvous une stratégie marketing ? et des plans d’actions mis en place en conséquence ? Quelles sont vos cibles ? Ou marchés prioritaires ? Comment procédez-vous à la promotion du territoire ? France/étranger ? PLAN DE COMMUNICATION Avez-vous mis en place un plan média ? Si oui, pouvez-vous me le présenter? Travaillez-vous seul ou vous externalisez certaines tâches de communication ? (via agence médias, centrale d'achat d'espaces, etc) Quel est le budget moyen attribué à la communication ? Quels supports médias et hors médias utilisez-vous ? Pourquoi ces choix et pas d’autres ? Que pensez-vous des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication? Quelle importance accordez-vous aux nouveaux médias/médias virtuels? Comment utilisez-vous ces nouveaux outils? Comment est construit le message que vous voulez faire passer via les supports de communication? Revendiquez- vous une certaine identité territoriale? Si oui, pouvez-vous me la décrire? Quelle est l’image « voulue »? correspond-elle à l'image de votre territoire? Pouvez-vous mesurer les retombées de la communication? Par quels moyens? 111 ANNEXE G : ENTRETIEN CDT DE HAUTE-GARONNE Entretien effectué le : 7 février 2012 Organisme : CDT Haute-Garonne Fonction de la personne rencontrée : responsable de la promotion touristique Le CDT est une aide technique mise en place par le conseil général pour faire la promotion du territoire haut garonnais. Il s’agit d’une association subventionnée par le conseil général. En Haute Garonne en termes de communication, on est sur une double saisonnalité été/hiver. Le CDT a tendance à faire une communication de proximité pour la clientèle de proximité avec des outils mis à disposition par le conseil général. C’est les services du conseil général qui détermine la politique touristique. Tout est fait généralement en interne du aux restrictions budgétaires. Le CRT se charge de la communication à l’étranger puisqu’ « il a pour compétence effectivement d’aller porter les couleurs de la région Midi-Pyrénées sur les marchés étrangers ». Le CDT « participe à certaines actions déclinées par Atout France ou par le CRT ». « c’est vrai qu’il n’y a pas de hiérarchie entre le CRT et le CDT et les OT même si ça se présente souvent comme ça ». « Et ensuite le CDT a pour rôle de faire remonter ces informations auprès du CRT voire auprès d’Atout France si tel est le besoin ». C’est donc un rôle de relai et de partenariat, et la mise à disposition d’outils pour créer le réseau d’information touristiques, Pour la stratégie de promotion touristique, « cette année on décline « la Haute Garonne, restez chez vous ! » et évadez-vous dans votre département ». Le CDT joue sur la proximité avec des images « un peu sympas », qui permettent d’attirer l’œil. Une campagne a été diffusée dans les bus cet hiver qui comportait des têtes d’animaux avec les jambes d’humains. Ils ont essayé d’avoir une image « un petit peu décalée, un petit peu intéressante pour qu’elle puisse être vue et être reconnue». Le CDT communique toujours sur la proximité, sur le département, sur les festivals, aussi pour l’été sur les animations dans les différents sites tels que saint Bertrand de Comminges, le Château de Laréole. C’est le service communication du conseil général qui a créé cette campagne. La cible prioritaire est essentiellement la cible de proximité haut-garonnaise. Sur l’hiver il y a également l’ouest de la France et pour l’été, le bassin parisien mais « avec des actions surtout de marketing des choses comme ça mais pas de la publicité à proprement parlé ou des grandes affiches des choses comme ça ». La promotion du territoire se fait par le biais de conseil général. Il y a un plan média qui est validé par le conseil général, c’est essentiellement du web. Il y a également les abribus puisque le CDT dispose du réseau d’abribus départemental, il y a des partenariats avec Tisséo pour l’affichage dans les bus et ensuite en fonction de la cible et du budget il peut y avoir des insertions presses dans Métro, dans des quotidiens ou dans « la presse plus spécialisée quand on parle des stage enfants des choses comme ça ». Les choix des 112 médias varient « en fonction de la cible et de la communication que l’on veut faire passer ». Il peut y avoir la radio. Le budget communication est géré au niveau du conseil général. « Nous participons effectivement à certains salons grand public quelques uns professionnels mais rares enfin c’est surtout pour la presse, nous allons aux salons sur Toulouse, Bruxelles, sur Paris, et parfois Lille ou l’Ouest de la France, voilà en fonction du budget » Pour l’instant, les NTIC sont utilisées de manière très limitée puisque le CDT dispose d’un site internet qui est provisoire et dans l’attente d’en avoir un de meilleure qualité, incluant de nouvelles fonctionnalités. « Après tout ce qui est Web .2.0 c’est vrai qu’on ne fait pas grand-chose la dessus». Pour la construction du message, le CDT fait un petit brief en fonction des tendances relevées, « de ce que l’on veut faire passer comme message et en fonction aussi de ce que l’on a envie de vendre comme produit touristique ». Le CDT a une « centrale de réservations qui fait de la réservation de gîte rural, donc c’est notre fond de commerce, c’est ce que nous vendons le plus souvent » La proximité est leur principal « point d’accroche dans les slogans que l’on pourrait utiliser ». Le CDT revendique, de fait, une certaine identité territoriale « la Haute-Garonne c’est la diversité c‘est le sud ouest, c’est des sites comme st Bertrand, comme le château de Laréole, c’est le vélo, les stations de ski enfin c’est des festivals enfin c’est plein de chose ». Les retombées de la communication se mesurent par le nombre d’appels à la centrale de réservation. Cependant ils ne disposent pas suffisamment d’éléments précis pour évaluer concrètement ces retombées. *** Entretien effectué le : 13 février 2012 Organisme : Conseil Général Haute-Garonne Fonction de la personne rencontrée : chargé de communication C’est le service communication du conseil général qui réalise les choses pour le CDT. « Le CDT, c’est la promotion touristique du territoire. Etant une structure affiliée pour le développement du territoire, il y a des intérêts communs » avec le conseil général. Ce n’est pas un système de sous-traitance mais vraiment de la collaboration. « L’objectif du conseil général c’est apporter une aide en communication à toutes les structures liées à l’économie touristique pour valoriser le territoire ». La communication du CDT est essentiellement basée sur la proximité car « la richesse touristique qui est quand même forte et donc perdre beaucoup d’énergie à aller chercher des clientèles très loin ça coute beaucoup d’argent, il y en a moins qu’avant ». 113 Les moyens sont très réduits, il y a donc des choix de faits. « On est essentiellement sur de la communication grand public, très large ». « En médias, on a de la presse, de l’affichage, on bénéficie du réseaux d’affichage du conseil général qui permet de faire de la communication sur tout le territoire. Et puis on agrémente avec de la presse, du média internet parfois de la radio notamment pour la saison hivernale ». Mais il n’y a pas de stratégie marketing très forte et développée. « Evidemment, selon les supports qu’on choisit, on essaie de coller d’avantage certaines cibles ». L’hiver est la période où le CDT communique le plus. Il s’agit de communiquer sur les produits. Pour le choix des supports, « On essaie de varier mais ce ne sont pas des plans très précis ». Les années précédentes, le CDT communiquait beaucoup sur internet, cette année (2011) « le site est transitoire car on travaille sur le nouveau site plus adapté aux besoins actuels ». Il n’y a pas de communication sur le site web car « envoyer les gens sur un site qui n’est pas séduisant et loin d’être parfait » n’est pas pertinent. Le CDT réserve ça pour le lancement d’un futur site. Le CDT et le service communication du conseil général n’accordent pas assez d’importance aux NTIC et sont très en retard sur ce point là, « Tant que l’on ne peut pas utiliser toutes les fonctions du site internet, c’est pas la peine de mettre la charrue avant les bœufs ». Il y a plein d’outils indispensables pour faire avancer le site internet plein d’autres choses à faire. Ce sont des questions d’argent et de temps car dans le tourisme « il y a beaucoup d’opérateurs, il faut mettre à jour les données, il faut des scripts derrières donc c’est essentiellement des problèmes d’argent ». Des réflexions sur les besoins et contraintes sont faites pour le moment, et pour la refonte du site, tout ne se fera pas en interne, il y aura surement un appel d’offre. Le CDT fait seulement la promotion du département en France. Il y a déjà beaucoup à faire en France pour « convaincre les hauts garonnais de venir chez nous ». Le budget communication est restreint. Le conseil général donne des subventions au CDT. Le CDT comporte également une centrale (service loisirs accueil) qui permet de commercialiser les produits. Le budget de communication est déterminé chaque année avec le CDT avec « des choses incompressibles, des outils dont on ne peut pas se passer même si les éditions papiers ont été largement réduites, il y a des choses à rééditer chaque année, des éléments incontournables ». Le CDT fait de moins en moins de salon car les gens viennent, consultent des documents, « c’est beaucoup d’éditions pour pas grand-chose ». Ils participent tout de même à des salons tels que le Mahana à Toulouse et le salon à Paris. Le retour des salons n’est pas toujours à la hauteur des attentes. « Il y a des incontournables où l’on est présent mais les moyens ont été réduits aussi sur ça ». Pour les retombées, c’est le service loisirs accueil qui indique « si les ventes sont là où ne sont pas là ». Le problème de la météo dans le tourisme est à prendre en compte, « cet été, j’ai eu un mois de juillet pourri, là on a beau communiquer s’il ne fait pas beau ou, s’il 114 n’y a pas de neige comme certaines années, les stations ont beau faire de la communication, les gens n’y vont pas ». « On le voit au niveau des réservations très clairement ». Il est difficile de mesurer les retombées médiatiques et puis « les gens ont moins d’argent, la crise est là, ils consomment différemment, c’est pour ça que l’on a revu notre façon de communiquer en investissant moins en médias ». Ce n’est pas en communiquant beaucoup que l’on obtient de bons prix. « On n’a pas la main sur les produits et les prix ». Depuis deux ans (2010), la création est gérée en interne avec un directeur de création qui vient en mission une fois par semaine. Il a le « même job qu’une agence » avec un studio intégré. Le visuel est produit en collaboration avec le directeur de création. Cette année, c’est le directeur de création qui a élaboré la campagne hiver avec les animaux. Il s’agissait de valoriser « le côté proximité, que l’on essaie de replacer chaque année dans les messages ». « Cette année c’était favoriser surtout le visuel naturel, avec la montage, le bon côté de la montagne : le côté charme car les hébergeurs sont essentiellement des gites et des chambres d’hôtes ». Il s’agit de valoriser un territoire authentique « c’est le côté pas les grosses usines, il faut qu’il y en ait pour tous les goûts ». « Dans notre campagne on a différentes catégories de personnages : on a des adultes, enfants, il faut anticiper sur le manque éventuel de neige puisqu’on sait jamais à l’avance. Le CDT « vend » la Haute-Garonne avec 4 stations se ski concurrentes entre elles. C’est important que le CDT puisse valoriser les 4 sans que cela les nuise, au contraire, il faut que cela leur apporte quelque chose pour que chacune puisse y trouver son compte, sachant que les profils des 4 stations sont très différents. Il faut donc que dans les visuels, il y ait du ski, de la glisse, balade en raquette, plus tranquille pour les familles qui ne sont pas des fans d’activités de plein air. « C’est ça la difficulté ». « Il faut promouvoir les atouts du territoire dans toute la largeur du prisme ». Le conseil général essaie de coller le plus possible à la réalité mais « après, on fait de la communication donc il faut voir derrière le CDT, leur besoin de vendre les hébergeurs ». Il convient de valoriser les choses pour que les gens aient envie de venir. « J’espère que la communication qu’on produit correspond à notre territoire, c’est comme ça qu’on essaie de le valoriser en tout cas». « En hiver, le côté nature, il y en a pour tous les goûts, que ce soit familles ou jeunes amoureux de glisse ». Le CDT communique sur le vert, ce qui ajoute une difficulté car il y a beaucoup de territoires sur le même positionnement. C’est très concurrentiel. De plus, la Haute-Garonne est un territoire rural avec un point phare qui est Toulouse qui est un pôle urbain. « On ne communique pas sur Toulouse car on communique que pour l’hiver et essentiellement sur les stations, sauf à travers le site internet ». 115 ANNEXE H : ENTRETIEN CDT DES LANDES Entretien effectué le : 17 février 2012 Organisme : CDT des Landes Fonction de la personne rencontrée : chargé de promotion, responsable de la filière tourisme d’affaires Le CDT des Landes est composé de 25 personnes (filles), il fonctionne en trois grands pôles : - Le Pôle développement produit est en charge des classements, labellisations, du suivi des règlementations pour la mise en place et la structuration de l’offre sur des produits thématisés et notamment d’hébergement. Le Pôle développement supports de communication : s’occupe du graphisme, de l’infographisme. Il comporte les « munitions dont le pôle développement de marché a besoin pour promouvoir l’offre du territoire Landais ». Le Pôle développement marché se charge de la mise en marché et en valeur de l’offre et du territoire. Il s’agit de la « communication pure et dure ». C’est un service marketing avec une grande partie communication. Huit personnes travaillent dans ce pôle : o Une personne s’occupe de l’accueil à temps plein et d’un événementiel « la foire aux dépliants» qui se déroule en avril et qui représente la journée du tourisme landais. o La place de marché est réalisée par le biais de la plateforme résasoft. Ce travail correspond à la mise en marché de l’offre sur le site internet du CDT et de la mise en visibilité des disponibilités des hébergements et des activités sur le territoire. Il s’agit d’une centrale de réservations en ligne et de demande disponibilités. La personne qui est responsable de ce travail s’occupe également du groupe de travail sur la nature qui correspond à mettre en valeur les espaces naturels. o Il y a tout de même de la communication générale avec une personne attachée de presse et en parallèle elle assure la promotion du Club golf. Une autre personne en soutien presse s’occupe du Club surf ; o Une personne se charge de l’événementiel, le plus grand événement étant « le printemps des landes » qui existe depuis 8 ans. Cette personne débute un Club thermalisme ; o Tourisme d’affaires avec un site spécifique du tourisme d’affaires. Chaque personne de chaque pôle a 2 casquettes. La communication est faite de manière thématique : le Club golf, le Club surf, le Club HPA, le Club thermalisme, le groupe de travail « bien vivre », le groupe de travail nature, le groupe de travail littoral, l’événementiel et la filière intégrée qui est le tourisme d’affaires. « Chacun a sa thématique et la travaille un peu comme il l’entend ». « Comme les personnes ont deux casquettes, elles ne font que de la communication ». C’est pour ça qu’on parle de Clubs de promotion, différents de la filière intégrée. Le CDT des Landes travaille avec chacun des organismes. Pour chaque « Club de promotion il y a une partie institutionnelle représentée par les OT du territoire qui 116 souhaitent adhérer à tel ou tel club sur telle ou telle thématique, certains sont mêmes dans plusieurs clubs ». C’est un système d’adhésion. Les OT travaillent avec le CDT « sur la thématique d’un commun accord ». Souvent ils adhèrent pour former leurs propres adhérents. L’adhésion donne donc le droit à un service. Les adhérents valident les décisions. La filière tourisme d’affaires travaille avec les OT adhérents et aussi avec le CRT. Mais attention car le CRTA (Aquitiane) a, depuis quelques années, « scindé son budget en différentes thématiques qui ne sont pas forcément les mêmes que le CDT des Landes du coup on ne rentre pas toujours dans les thématiques ». Seul le tourisme d’affaires rentre dans les thématiques (le golf a un moment donnée mais plus maintenant). Le CDT des landes a choisi de travailler sur des thématiques précises définies par les cibles, par les tendances actuelles et par le potentiel de sa destination. « Il s’appuie de plus en plus sur un partenariat public privé » (cf réforme 2014). C'est-à-dire que « pour 1€ investit par un adhérent, il y a 1€ investit par le CDT pour communiquer sur ce même adhérent». Le partenariat est aussi bien financier que technique puisqu’il y a un « partage de techniques, des apports en nature pour des événements ou actions de communication départementales ». Dans chaque club, le système d’adhésion est différent car ils ont le droit à des services différents. Ces derniers sont délimités en amont dans le plan de communication et par les différentes actions. Un plan marketing s’axe sur 2 grands points : « la communication générique qui table sur le national et international et une stratégie sectorisée en fonction des thématiques en suivant les orientations régionales du CRTA, c'est-à-dire privilégier les thématiques ». C’est une communication qui reste au niveau national. Le plan marketing général est fixé pour 3 ans et ensuite, chaque clubs, groupe ou filière ont leur propre plan d’actions, chacun adoptant sa propre stratégie. « Pour le tourisme d’affaires, un plan de communication est dédié et défini pour cette thématique ». Pour la communication générale, la communication internationale passe essentiellement par la presse. « Le CDT a beaucoup travaillé sur cette partie là, mais par manque de budget, on laisse le CRT travailler sur les clientèles internationales ». Un plan média est mis en place pour l’événementiel pour le Printemps des Landes et est réactualisé chaque année. « Chacune travaille à sa façon donc après certaines choses sont faites en interne et d’autres en externes ». « Sinon, ils font appel à la graphiste en interne ». Soit les pôles fonctionnent avec ressources internes, soit ils externalisent toute la partie création graphique auquel cas il s’agit de l’exécution technique qui est externalisée. « Il y a un budget communication puisque tout est communication, chaque club a son budget défini sur l’apport des adhérents ». « Tout dépend donc du profil du club. Si on fait la moyenne sur chaque club on doit être à 30 000€. Après il y a tous les budgets annexes comme la presse, il y a plus que ça, pour le Printemps des Landes il y a 90000€, 15/20000€ de foire aux dépliants. Il y a donc un très gros budget attribué par le conseil général notamment ». 117 Le site internet a été fait il y a 2 ans (2010). Il va être refait en toutes les langues avec un budget défini pour cette année. Pour le moment, il n’est qu’en français. « On utilise tous les supports, après chacune dans son club privilégie certains supports par rapport à d’autres » par choix. En tourisme d’affaires, les 4 moyens sont utilisés : RP, publicité, promotion, personnel en contact par la sensibilisation auprès des prestataires adhérents des OT. Des clubs accentuent plus sur le web, d’autres plus sur les relations publiques mais en général ils touchent à tous les moyens et outils qui sont très variés. Les display (vidéo diffusées sur le site internet) sont très récents, vont être aussi diffusées sur Smartphone, sur des sites dédiées. Un community manager « s’occupe des réseaux sociaux dans le pôle support de communication et de la syndication de Tourinsoft ». Chaque club alimente aussi son profil et ses pages sur les réseaux sociaux. « Le CDT des Landes est vraiment branché sur les NTIC ». Le CDT travaille sur les spécificités des tablettes numériques, les mobiles. « Il y a l’application « Plages des Landes » pour Android et pour l-phone ». Une autre application sur Les Landes de manière générale a été mise en place. « Le mtourisme à fond » avec la mise en place de « pas mal d’applications, surtout que le directeur est dans cette logique là. » Pour diffuser le message, il y a différents supports : « guide animation, guide hébergement, des supports de communication gérés par le pôle supports de communication qui sont des supports génériques et représentent de manière générale le territoire ». Pour la construction de ce message, « On joue vraiment sur la grandeur du territoire avec le côté XL sur le logo là, sur le côté nature, bien être, le côté sauvage encore des côtes préservées. On joue vraiment sur cette carte là. Le côté diversité bien sure et le coté bien vivre. Pour cela, tout se fait à partir du plan marketing délégué à une agence. Le plan marketing est réajusté quotidiennement par l’ensemble du personnel. « Chacune donne ensuite à sa thématique l’envergure quelle souhaite, l’image qu’elle souhaite. Par exemple, le tourisme d’affaires a développé toute une charte graphique, on a une sémantique propre, marque déposée à l’INPI, le Cap 40 ». Le CDT révèle une identité territoriale comme tous les territoires mais avant tout des espaces naturels atypiques et insolites. « La communication est toujours parcellaire et orientée mais on reste dans le réel (cf vidéos), se balader dans les pins en amoureux, c’est Moliets ! Il n’y a rien de truqué, d’embelli, les photos n’ont pas été retouchées. On a des espaces suffisamment riches et beaux pour les laisser tels quel sans fioriture autour ». Les retombées de la communication se font par des fiches de suivi que l’on appelle « reporting d’activité ». Ils ont été mis en place cette année (2012), avant il y avait déjà des bilans présentés chaque année aux adhérents et aux futurs adhérents potentiels. « Le reporting tient compte de toutes les actions qui sont menées aussi bien en termes de formation, qu’en termes de structuration de l’offre, de promotion. Il y a donc des indicateurs qui permettent de mesurer l’impact des campagnes, ecampgnes, m-campagnes, etc ». Ce travail est effectué par un webmaster en 118 interne qui fait également le suivi des statistiques et le travail sur le référencement avec les agences. Les salons dans les CDT continuent dans certaines thématiques (golf, tourisme d’affaires) mais plus du tout sinon car les prix sont « exorbitants» pour des retombées moindre. Les salons permettent de gagner en notoriété. Pour les relations publique, il y a beaucoup d’événementiel qui est de grande importance. Les médias constituent une petite minorité. On fait de la communication médias que pour des grands événements. « Si on travaille sur les médias c’est de façon ponctuelle et ça coute énormément ». La communication est très orientée sur les NTIC. « L’idée c’est de faire un mix de tout ». Les relations presse et relations publique sont les plus importantes pour les CDT « surtout les relations presse par excellence et la promotion pure et dure avec des supports spécifiques dédiées ». 119 ANNEXE I : ENTRETIEN OT PAYS DE MONTFORT 93 Entretien effectué le : 20 février 2012 Organisme : OT pays de Montfort Fonction de la personne rencontrée : chargé de mission L’OTPM est un OT 2*. C’est une régie directe de la CC donc c’est un OT intercommunal. L’OT dispose d’un conseil d’exploitation composé d’une majorité d’élus et de représentants professionnels. Dans l’organigramme de la communauté de commune il y a l’organigramme de l’OT avec 3 personnes : une conseillère en séjour, un chargé de mission et la directrice. Il n’y a pas de service communication. La conseillère en séjour est chargée d’envoyer les informations du quotidien à la presse locale et au bulletin de commune. Pour la presse générale, radio, télévision c’est le rôle de la directrice et parfois du chargé de mission. Pour ce qui est d’Internet, le chargé de mission s’en occupe. Il a plutôt un rôle d’organisation pour voir sur quel média ils interviennent, et de quelle façon, sur quel ton, quels thèmes et la conseillère en séjour gère ça au quotidien. Pour la télé et la presse, il n’y a pas d’opération commune, pas de partenariat. Pour la communication radio, il y a une opération renouvelée tous les ans depuis 3 ans aves la FROTSI qui a un partenariat avec France Bleu Armorique et Breizh où chaque OT peut présenter 1 à 2 fois dans l’été ses animations et activités de la journée. Il y a plus de liens, de collaboration avec les CDT et CRT pour tout ce qui est Internet et réseaux sociaux. Il faut vérifier la présence des partenaires et mettre à jour les éditions papiers du CDT et du CRT. « L’OT veille à envoyer les bonnes informations à la bonne date ». La BDD régionale Tourinsoft permet la mise à jour sur l’agenda, les restaurants et les hébergements. Il s’agit d’un moyen de remonter les informations au CDT voire au CRT. Le CRT a lancé un club sur le tourisme durable et le tourisme familial. Pour cela, l’OT vérifie la présence de ses partenaires sur ces sites et travaille avec le CRT pour cibler les partenaires et voir comment ils peuvent apparaitre. Les éditions papiers sont mises à jour pour leur parution en mars en sollicitant tous les partenaires. Des communiqués de presse sont faits mais rares sont les achats d’encarts presse. L’OT essaie d’acheter une publicité par an. En 2011, l’OT a acheté un encart publicitaire dans le magazine Rennes Métropole de l’été. « Il y a 2 ans (2010), l’OT a fait l’achat d’une campagne publicitaire « carte com » qui correspond à des cartes postales diffusées dans tout Rennes métropole ». Il s’agit d’un budget qui n’est pas disponible tous les ans et qui reste limité. L’OT a pour objectif de mettre en place un plan de communication en 2012 ou 2013. La mise à jour de la BDD sert aux guides papiers et au site Internet. Il s’agit de faire remonter les informations sur les événements dans la presse et sur Internet. Les réseaux sociaux permettent de communiquer sur les activités des partenaires. 93 PDM = Pays de Montfort ; OTPM = office de tourisme du pays de Montfort 120 La stratégie de développement touristique est élaborée à partir du schéma de développement touristique (2ème édition) validé par les élus pour la période 2011-2014. « Il n’y a pas de plan de communication mais un positionnement stratégique ». Le schéma est basé sur le schéma départemental et régional. Il a été élaboré à partir d’une analyse SWOT. Ils se sont également basés sur les attentes et évolution de la clientèle. « Un travail avec les acteurs locaux a aussi été investi pour voir ce qu’ils attendaient, leurs ressenti, comment ils se positionnaient ». Le positionnement correspond à « s’ancrer sur le territoire de Brocéliande qui est une marque reconnue au moins nationalement, tout en se différenciant car il n’y a pas de site légendaire sur le territoire. L’idée est de se montrer comme un territoire de Brocéliande pour les gens qui veulent y accéder facilement ». On joue ici sur la proximité. Le PDM se différencie aussi car « le massif de la forêt de Brocéliande est fermé la moitié de l’année car ce sont des forêts privées alors que le PDM est ouvert toute l’année, ce sont des forêts domaniales, des sites naturels et la randonnée est praticable toute l’année. Il y a des sites naturels assez intéressants pour un territoire rural tels que la réserve ornithologique, les sites classés et des activités de sports de nature ». D’un point de vue géographique, l’OT dispose d’un positionnement favorable entre Brocéliande et Rennes (excursionnistes, weekend toute l’année). Les cibles prioritaires sont : - Le bassin rennais qui représente environ 300000 personnes à ¼ d’heure de route Le département d’Ille-et-Vilaine à plus ou moins 1h30 de route ce qui représente 50% de la clientèle (S’étend à la Côte d’Armor et à la Manche) Les familles Les groupes d’affaires seulement à la journée (pas de nuitée) car il n’y a pas d’infrastructures d’accueil mais il y a des restaurants, salles de séminaires bien équipées en lien déjà avec les entreprises. Cette cible et ce type d’infrastructures sont amenés à être développés. L’OT ne fait pas de communication pour l’étranger, il se concentre sur la promotion en France. Ils accueillent volontiers les étrangers mais n’ont pas « les épaules » pour le faire à l’étranger. Donc il n’y a pas de communication au niveau de l’OT et il n’y a rien non plus à proposer au CRT car l’offre pour l’étranger n’est pas structurée. Pour la clientèle française, les cibles sont d’abord la proximité, le bassin rennais et le Grand Ouest. Des opérations de communication ont été entreprises sur le bassin rennais avec des encarts presse, le salon du tourisme à Rennes ou le salon de la randonnée dans rennes métropole ou Fougères sur des thématiques plus ciblées, le salon du tourisme de Nantes qui pourra être renouvelé. « Même si l’on a des doutes sur la pertinence des salons, ce sont toujours des actions intéressantes notamment en proximité ». La stratégie se traduit sur les outils de communication : les guides papiers sont construits à partir du positionnement « naturel, rafraichissant et créatif » est décliné de façon très nette ainsi que sur le site et les réseaux sociaux. Il n’y a pas d’externalisation de la communication, même les encarts sont faits en interne. Le budget de communication est équivalent à la somme collectée par la taxe de séjour. En 2011, le budget était plus important car l’OT a investi pour la refonte du site et la 121 création d’un site mobile. Les guides papier représentent 7000€ pour son renouvellement, 17000€ pour le site (mais pas d’investissement lourd pendant 2,3 ans) ce qui fait 6/7000€ par an pour le site. Donc il s’élève environ à « 14000, 15000€ par an plus l’achat d’un encart publicitaire sur l’été 1500€ donc environ 15000€/an en moyenne sur la communication ce qui équivaut à la collecte de la taxe de séjour ». Trois objectifs ont été fixés pour la refonte du site Internet : - Simplifier l’arborescence et donc la navigation pour le visiteur Intégrer la syndication avec la BDD pour faciliter le travail et l’actualisation du site Intégrer toutes les évolutions techniques pour améliorer le fonctionnement, intégrer les vidéothèques, les photothèques, les réseaux sociaux sur le site Pour l’arborescence, on retrouve les rubriques qui suivent la tendance: « découvrir, votre séjour, que faire, groupe car il y a pas mal d’offre à la journée ». Pour cela ce sont les scolaires, les familles, la cible d’affaires qui sont visés. Il y a une rubrique spécifique liée à la randonnée car l’OTPM propose une « offre intéressante qui est une grosse demande sur le secteur donc à mettre en avant ». L’OTPM a procédé à l’intégration de trois entrées différentes pour : « les habitants de la région, vous venez en famille, vous ne connaissez pas la région ». « Ici ce n’est pas trop du texte dynamique mais plus du texte éditorial mais ça permet déjà d’entrée de faire un premier tri pour les visiteurs ». Les guides papiers « sont à la fois un choix et une obligation car c’est difficile de s’en passer, Internet c’est obligatoire aujourd’hui on ne peut pas faire autrement, les réseaux sociaux c’est une obligation pour répondre à la clientèle si on y va pas c’est une erreur on passerait à côté de la clientèle. Pour la télévision et la radio, c’est de la cueillette on essaie de saisir les opportunités ». Dès qu’ils peuvent passer à la radio, ils sautent dessus mais il n’y a pas de plan média pour le faire. Il n’y a pas non plus de communication spécifique pour la télévision mais ils ne s’en privent pas quand ils en ont l’opportunité. L’achat d’encarts publicitaires sur le bassin rennais est vraiment un « choix d’essayer de mettre ce budget sur cette zone là ». C’est le seul choix qui n’est pas obligatoire. Sur ce point là, la difficulté est de mesurer les retombées. Quand il y a un article dans le journal, il y a plus d’appels. « Par rapport aux encarts ou aux cartes postales dont on parlait toute à l’heure, ils n’ont pas de retombées précises ». « On n’est pas en capacité de dire s’il y a une augmentation c’est grâce à ça, s’il y a eu un effet ou pas d’effet. On connait juste les chiffres donnés par la société médias » : tant de lecture, qui passe dans tant de mains (cartes postales). Pour l’encart dans Rennes Métropole, « on sait qu’il est diffusé dans les bus, dans le métro et dans toutes les boites aux lettres de rennes métropole on sait que potentiellement ça touche tant de personnes mais après on ne sait pas l’impact derrière ». L’OT essaie d’être à la page sur les NTIC depuis 2009, donc ils ont un certain recul. L’OT dispose d’une page Facebook, un compte Twitter, un compte FlickR, et un compte Youtube. D’autres choses ont été testées qui marchent ou pas mais ne sont pas mis en avant car « c’est un peu accessoire ». Ces 4 outils sont vraiment ce sur quoi ils s’investissent. Sur Twitter l’OT fait seulement de la publication d’information événementielle « ça semble assez intéressant comme ça et puis ça prend un temps relativement limité ». Sur Facebook l’activité est beaucoup plus importante, on s’adapte 122 plus fréquemment. « Pour l’année 2012, on essaie d’actualiser, de renouveler le ton, la façon de communiquer dessus, dont on publie dessus. Facebook a complètement changé ses modes statistiques donc on va essayer de s’adapter pour avoir les meilleures retombées là-dessus. On essaie d’utiliser Facebook comme un média à part de notre site Internet et ne pas publier ce qu’on publie sur le site ». Pour FlickR et Youtube, l’OT « n’a pas de politique éditoriale ou alors s’il yen a une c’est la même que le positionnement stratégique : on publie des photos et vidéos dans le thème de la stratégie ». Par contre, ils peuvent peut être utilisés sur le site et sur les réseaux sociaux. Ce sont des bases de contenus liées à la stratégie mais qui peuvent être réutilisés différemment par la suite. La version mobile incluse dans le site Internet (refonte 2009) est une version simplifiée par rapport au site classique dans lequel on retrouve l’agenda, fiches de randonnées avec l’arborescence « découvrir, restaurants hébergements ». Le site mobile est issu exclusivement de la BDD Tourinsoft et mis en page, ce qui permet une actualisation. « Il n’y a pas 15 sites à mettre à jour ». Quand on met à jour la BDD, la mise à jour se fait automatiquement sur le site web et sur le site mobile. Il est adapté pour Smartphones et tablettes. Pour l’instant, il n’y a pas d’autres politiques sur ces supports là. Il n’y a pas de création d’application pays de Montfort car « on ne va pas dépenser des milliers d’euros pour un territoire qu’on juge pas pertinent pour ce type d’outil ». « Si le CDT ou CRT lance des appli on fera tout pour être dessus ainsi que nos partenaires. Je ne pense pas que les gens aillent télécharger une application pays de Montfort. Télécharger une application Bretagne pourquoi pas, Haute Bretagne aussi mais pas sur, Brocéliande peut-être plus ». L’OT ne souhaite pas dépenser dans la création d’application alors qu’un site mobile est utilisable. L’OT a différents moyens de le faire promouvoir et découvrir. Un I phone a été acheté pour l’OT, qui est un outil qui permet de faire de la veille et de publier plus efficacement sur les réseaux. Il va bientôt acquérir également une tablette pour tester un accueil numérique. Ils ont déjà quelques idées pour cela mais vont voir l’usage qu’ils vont en faire. Un accès wifi gratuit est disponible à l’OT. Le CDT porte l’opération du géocaching. Il s’agit de « faire la promotion du territoire dans une dynamique de proximité pour les habitants du départements et de proximité géographique des départements limitrophes. C’est une promotion dynamique gratuite qui permet des retombées presse, web et visites concrètes, fréquentation sur le territoire ». C’est donc un outil d’animation qui permet la promotion sur tout type de médias et un outil de différenciation car peu de département l’ont mis en place (le Dou, l’Ille et Vilaine, initié par le Limousin « Terra aventura »). Cela répond aux cibles de clientèle puisque c’est une activité nature, tout ce qui est rafraichissant et la proximité du bassin rennais. Ce sont des idées de balades, gratuites, à faire à la journée en famille donc « une réponse évidente à la stratégie, c’est pile dans ce qu’on veut faire ». L’idée ne vient pas de l’OT mais ils ont sauté sur l’occasion. Le slogan « l’Orée pourpre, naturelle et rafraichissante » est mis en avant sur toutes les éditions papiers, sur le site et sur tous les usages de photos. L’offre en générale est mise en avant mais « le ton utilisé sur les réseaux sociaux c’est la découverte du patrimoine 123 naturel ou la faune et la flore, tout ce qui est rafraichissant et innovant et tout ce qui est art créatif : artisanat, art contemporain, etc. » Tout ça comporte l’image que l’OT veut donner à la destination. D’après les retours des partenaires locaux, ils adhèrent complètement à l’image « après, est-ce que ça reflète vraiment le territoire ? il nous semble que oui. Nous on voudrait que ce soit cette identité sur laquelle on peut communiquer dessus ». L’image voulue, « le positionnement, on ne l’a pas inventé, on s’est basé sur un gros travail de diagnostic sur les forces qui ressortaient. On a volontairement pas mis l’aspect patrimonial (culutrel) dans l’image voulue, pas qu’il n’y en ait pas mais pour nous il n’y en a pas assez. Il n’est pas assez structuré ». Peut être que « pour l’image perçue par les habitants on est à côté, notamment sur ce point là du patrimoine parce que effectivement quand on se promène à Montfort il y en a beaucoup mais n’est pas assez fort pour le mettre en avant dans la destination. Si on communique là-dessus, risque d’être en décalage avec la réalité de ce que les touristes vont venir chercher. Je pense que si on vend du patrimoine et qu’ils ne le retrouvent pas sur place, on fait une erreur ». L’image voulue est aussi basée sur tout ce que l’identification des forces et opportunités et sur les attentes de la clientèle. Il y a quelques éléments de patrimoine (Ecomusée) mais ils ne sont pas visitables. « On a des sites naturels avec des vestiges historiques qui ne sont pas trop des sites patrimoniaux en tant que tels ». La communication est plus axée sur l’aspect nature, et découverte de patrimoine dans la nature. Ici, on est entre l’image perçue et l’image voulue mais c’est volontaire. « Il faudrait regarder le schéma plus en détail il y a peut être d’autres choses ». Cette image et ce positionnement touristique a été fait à partir du diagnostic après des réunions avec les représentants privés et publics (conseil d’exploitation), des discussions avec les acteurs culturels et patrimoniaux. Le schéma n’a pas été écrit tout seul, il s’agit d’un travail de concertation. Dans 2 ans (en 2014), il faudra l’affiner avec l’intégration du développement durable qui n’est pas assez développé. Le PDM regroupe 23000 habitants. Le schéma de développement a été élaboré avec une aide extérieure grâce à la rencontre de l’e-tourisme institutionnel où l’OT a remporté le Trophée du tourisme 2009, plus précisément le « trophée coup de pouce » qui était une aide à la réalisation du diagnostic par Philippe Fabry d’ Atout France et de Claude Banvars d’une agence consulting web. Il y a eu une préparation au préalable par l’OT d’un début de diagnostic et de positionnement qui leur ont été envoyé et ils ont eu par la suite un échange de 2 h avec chaque interlocuteur sur le retour, et sur la façon dont il pouvait être adapté, etc. Ce sont « des gens compétents dans le domaine sans lequel on aurait jamais pu ce le payer ». Le reste a été fait en interne avec un suivi de formation. Pour l’événementiel, les Etangs d’arts qui se déroulent tous les 2ans, sont importants en termes de promotion car on constate « une augmentation de 15% sur le territoire ces années là en termes de demandes et des retombées presse ». « L’année des étangs d’arts en 2010 on a eu 5 ou 6 pages (demi pages) d’encarts publicitaires en couleur ». Les retombées directes sont les appels téléphoniques. Une publicité lancée le lundi matin engendre des appels dès la matinée. « Des gens qui venaient avec l’article découpé, qui venaient sur place pour demander pour faire ça, on en a eu tout l’été ». D’autres événements ont permis d’avoir le même type de retombées telles que les visites de 124 Montfort en Canoë Kayak. Le patrimoine n’est pas mis en avant dans le schéma « mais on s’appuie dessus pour faire des activités autour de l’eau, rafraichissante… ». Des articles sont parus dans l’Ouest France du dimanche dont un article d’une demi-page avec photo pour une lecture de loisirs. « Là on est plus sur de la cueillette mais on envoie un communiqué de presse et on a un retour quand même. On n’a pas fait d’estimation entre le coût et les retombées là-dessus mais je pense qu’avec un encart pub d’une demi page sur le ouest France du dimanche, cela représente largement le budget investi ». Les retours sont donc positifs sur l’événementiel. « C’est clairement l’événementiel qui permet d’avoir des retombées presse ». 125 ANNEXE J: ENTRETIEN OT DE RENNES METROPOLE Entretien effectué le : 21 février 2012 Organisme : OT Rennes Métropole Fonction de la personne rencontrée : responsable promotion/communication L’office de tourisme de Rennes est une association loi 1901 créée en 1926. Les subventions qui venaient avant de la ville viennent, depuis 2001, de la communauté d’agglomération. L’OT de Rennes est également financé par la vente de produits en boutique et par les cotisations des adhérents. L’OT ouvre ses portes 363/365 jours. Une convention d’objectifs et de moyens lie L’OT à Rennes métropole. Elle précise les moyens et les missions de l’OT. « C’est une feuille de route ». Il y a des missions générales qui concernent l’ensemble des OT: - Accueil et information du public Valorisation du territoire Sensibilisation et la professionnalisation des acteurs locaux La collectivité, en fonction des choix et du territoire, ajoute des missions complémentaires : - Création et commercialisation de produits touristiques Développement du tourisme d’affaires Dont 2 missions atypiques, propres à l’OT de Rennes : - Gestion du Label métropole d’Art et d’Histoire : animation et pédagogie du patrimoine rattaché à l’OT et non à la collectivité Animation de réseaux car Rennes est, depuis 1989, le siège de la Conférence Nationale permanente du Tourisme Urbain. Le personnel représente environ une trentaine de permanents auquel on ajoute les vacataires (une dizaine de guides). L’OT fonctionne en services : - - - Accueil : 13 personnes (peut fluctuer) ; Réceptif groupe : emploie 4 personnes depuis 5/6 ans. Ce service vend des visites, commercialise des produits individuel ou groupe et effectue la conception de l’offre ; Service d’Art et d’Histoire : 4 personnes Promotion, communication : 2 personnes assurent le suivi de la conférence Nationale permanente du tourisme urbain et l’animation notamment avec des expositions (avec la direction). Ce service organise également le « Festival gourmand » Responsable administrative et financière, comptable et une personne supplémentaire sur le festival gourmand Secrétaire et directrice 126 - Informatique : 2 personnes qui s’occupent de la maintenance, et un animateur NTIC qui met en place les réseaux sociaux et anime le web (Boutique : ventes individuelles) Un événementiel est organisé par deux personnes qui est le Festival Gourmand. Il s’agit d’un festival de la gastronomie dans le but de faire participer les restaurateurs et de valoriser et améliorer la notoriété de la gastronomie locale. L’OT travaille avec d’autres organismes : - - - - L’OT a créé des partenariats privilégiés avec les OT de Nantes et de St Malo pour la proximité et par la volonté des élus. Il s’agit d’une stratégie visant à établir des coopérations fortes dans différents domaines dont le tourisme. Ce sont « des rapprochements pertinents ». « C’est cohérent et ça correspond aux attentes des élus ». Pour St Malo, il s’agit de jouer sur la complémentarité des espaces littoraux/urbains. Ce partenariat permet de « se renvoyer la clientèle car St Malo attire beaucoup de monde » ; Nantes et Rennes représentent les deux grandes capitales de l’Ouest. Ils ont mis en place des actions communes telles que la participation à des salons avec St Malo ou encore des actions de collaboration croisée avec Nantes, c'est-à-dire « venir à Rennes (proximité =1h) pour tel événement avec des tarifs préférentiels moyennant 10€ ». L’OT travaille avec Atout France et l’OT de Nantes puisqu’il est adhérent au Club tourisme en ville (comme beaucoup de grands OT de France) et patrimoine et culture via le parlement de Bretagne (hauts lieux culturels). Il s’agit de « promouvoir la France à travers ses capitales régionales à l’étranger ». On propose « des itinéraires par région souvent avec Nantes et Angers ». Avec le CDT et le CRT, l’OT participe à des salons mais de moins en moins. De plus, ils collaborent pour les accueils presse. L’OT travaille également avec le CDT sur la base Tourinsoft. La mise en place du géocaching est en cours en collaboration avec le CDT. Ils entretiennent « des contacts ponctuels mais pas non plus quotidiens ». L’OT a fait une demande pour l’obtention de la marque Bretagne auprès du CRT. L’OT garde une marge de manœuvre quant à l’autonomie et au budget pour mener à bien leurs actions. L’OT travaille avec les professionnels pour les offres de séjours en particulier avec les hôteliers présents sur la centrale de réservation et avec les prestataires avec qui ils ont le plus de contacts, plus de collaboration dans les opérations de promotion , des campagnes display sur Internet, pour les fetes de paques, fin d’année… L’OT obtient des tarifs attractifs en contrepartie d’une bonne communication (Exemple : -25% sur la deuxième nuit). L’OT compte environ 360 professionnels du tourisme adhérents qui sont principalement les hôteliers et les restaurateurs. Ces professionnels adhérent et choisissent ensuite s’ils veulent être présents sur la centrale de réservation ou non. « Il faut être actif ». L’OT les incite aussi à participer au festival gourmand auquel ils peuvent participer aux concours de recettes et restaurateurs et à la remise des prix. Enfin l’OT collabore avec les créateurs et artisans car il est « important de valoriser et promouvoir les talents locaux, avec ceux qui forment le dynamisme de la cité ». 127 L’OT va bientôt faire la demande de la marque Bretagne après la refonte de la charte graphique inscrite dans les objectifs 2012. L’OT participe au salon du tourisme de Bruxelles avec d’autres OT de Bretagne qui permet des économies d’échelle et est pertinent car le stand Bretagne jouie d’une forte notoriété touristique ; L’OT fait des accueils presse car il est souvent sollicité par les journalistes. Quand les CRT ou CDT ont des accueils presses, ils préviennent l’OT Rennes avec telles personnes viennent à telle date. Ils confient la partie rennaise à l’OT. L’OT élabore le programme, prend en charge l’hébergement et la restauration des journalistes ou entente (50/50) avec le CDT ou CRT. Ils sont un budget consacré à cela. En 2011, l’OT a accueilli une cinquantaine de journalistes qui représentaient une trentaine de médias. Parfois L’OT est directement sollicité par les journalistes, même des journalistes étrangers et d’autres fois ils passent par les CRT qui relaient aux CDT ou les CDT eux-mêmes. Ils font généralement un reportage sur la Bretagne et donc une partie est consacrée à la ville de Rennes, sauf pour reportages spécifiques, sur thématique comme le littoral ou la thalasso. L’OT a créé un partenariat avec TVR (TV Rennes) pour un jeu concours qui consistait à découvrir Rennes en s’amusant « C’est une façon différente de faire partager le patrimoine ». Il s’agissait d’énigmes diffusées sur 12 semaines avec une image tous les soirs et relayée sur le site Internet de l’OT. Le vendredi soir, on donnait la solution avec un lot à la clé en répondant sur le site de l’OT. http://www.tourisme-rennes.com/devinemoi.aspx Pour promouvoir le territoire, l’OT de Rennes identifie en premier lieu ses cibles prioritaires : - - Marché Ile de France : il s’agit d’un bassin émetteur fort. Pour cela, la campagne Rennes Métropole de communication touristique a été mise en place depuis 5/6ans. Elle comprend l’affichage dans les abris de car, des encarts dans la presse, et l’achat d’espaces sur Internet. On joue sur « découvrir Rennes en un week-end, offre OT à partir de 44€ ». Grandes villes de l’Ouest et villes facilement accessibles par train en court séjour: Lille, Strasbourg, Nancy avec l’ arrivée du TGV Est Marchés étrangers o via le club Tourisme en ville d’Atout France avec des cibles européennes telles que l’Allemagne, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, l’Espagne et à l’internationale le Japon, la Corée et le Canada. Différentes actions sont menées par Atout France dont l’OT fait partie par son adhésion. Il s’agit généralement de campagnes Internet et presse papier. o D’autres actions de promotion touristique vers l’étranger ont été menées en interne comme le démarchage commercial. Par exemple, l’OT a participé à des workshops à Madrid et Barcelone. Il s’agit de rencontres entre professionnels. L’OT avait pour objectif de vendre la ville auprès des professionnels espagnols. Cette opération sera reconduite et même étendue vers l’Italie 128 - o Jersey présente un Intérêt pour sa proximité. Une opération avait été menée il y a deux ans (2010) et sera reconduite cette année La proximité avec la clientèle de Saint Malo en Juillet, Nantes, et la population locale Dans un second temps, l’OT détermine les actions en fonction des cibles, du budget : - - - L’OT doit « faire vivre le site Internet ». Pour cela, le site est en refonte ce qui représente une grosse somme d’argent ; « Le web ne réduit pas la part des éditions papier », il faut donc le renouveler dans le budget qui n’est pas négligeable ; Une enveloppe est dédiée aux salons grand public. Mais il y a également les salons professionnels et le démarchage notamment à l’étranger (cf.workshop) et les salons locaux car il est « difficile de se désolidariser » comme pour le salon de la randonnée à Saint Grégoire qui permet de toucher la clientèle locale. Les insertions publicitaires et promotionnelles sont des achats d’espaces. Ici le ciblage et le choix des médias est important. Un Encart sur une page dans le supplément de l’Express a été acheté pendant les ponts du mois de mai. La destination Grand Ouest est diffusée dans toute l’Ile de France. Un rédactionnel avec ¾ pages de rédaction sur les parcs et jardin de Rennes a été diffusé dans un magasine de jardin britannique. Pour les accueils presse récurrentes, il faut être en capacité d’accueillir des journalistes L’OT est assaillie de propositions médias (presque tous les jours), il faut donc « regarder ce qui est pertinent en fonction de la cible, ne pas s’éparpiller ». Tout n’est pas décidé à l’avance, il y a une marge de manœuvre s’il y a des offres intéressantes qui arrivent en cours d’année. Un plan d’action (en cours de rédaction) générale est rédigé et ensuite des actions sont mises en place par marché : - Marché français Marché européen Une stratégie générale correspond à la communication sur le positionnement de « capitale régionale ». Le Slogan « Rennes, la Bretagne en capitale » est diffusé depuis quelques années. « On capitalise sur la capitale de la Bretagne car on sait que la Bretagne est connue, c’est une région qui jouie d’une certaine notoriété. Même si c’est parfois compliqué à cause des bruits tels que les algues vertes mais on n’en souffre pas directement (sur la côte) plutôt par ricochet ». Cependant s’il y a moins de gens à venir en Bretagne, il y aura moins de gens à Rennes. Il s’agit également de montrer la capitale à travers le patrimoine, capitale universitaire, métropole européenne avec la technopole. « On ne se limite pas dans la communication au patrimoine sur lequel on s’appuie mais on montre aussi d’autres aspects de la ville » (cf.expos). Rennes est une ville festive, c’est la capitale gourmande (gastronomie), rayonnante et accessible. Son positionnement géographique est également un atout sur lequel on peut communiquer, car on y accède facilement en train, c’est la porte d’entrée de la Bretagne, il y a la 4 voies. Il s’agit d’ « une capitale donc à double sens », administrative et autres. 129 Le budget de communication/promotion regroupe plusieurs services. Il y a le budget fonctionnement opposé au budget promotion/communication. Par exemple, le City Pass fait par le service réceptif. Environ 190000€/200000€ comprend l’achat d’espaces, le site Internet, les éditions, les accueils presse, les campagnes display sur Internet et les salons. Il s’agit donc essentiellement de la communication médias avec des éléments supplémentaires. Ce budget n’intègre pas les adhésions au Club Tourisme en ville et l’adhésion Atout France. Les achats d’espaces sont faits en interne ainsi que toute la stratégie mais la création est externalisée à des agences spécialisées pour le site Internet ou les traductions et a des agences de communication pour la charte graphique, les annonces presse si besoin et autres. « Juste une collègue qui fait des flyers en interne parfois en dépannage ». L’OT ne dispose pas de régie publicitaire. Pour la campagne Rennes Métropole, l’OT est intégré à la stratégie, au plan média, au choix de la création, et aux avis sur le visuel. L’OT est conscient d’accroitre la notoriété touristique de Rennes par cette campagne là c’est pourquoi il y participe activement sinon l’OT n’aurait pas de budget pour le faire (affichage en région parisienne). Donc Rennes métropole aide l’OT en finançant cette campagne. Pour la création, c’est fait par une agence après un appel d’offre. Les NTIC montent en puissance au niveau du budget. L’OT a recruté un animateur il y a 2ans (2010). Le site mobile est disponible depuis mars 2011 ainsi que l’application pour Iphone et Android depuis novembre 2011 « Rennes Tour » qui cible les jeunes dans le cadre d’un système Mobitour existant dans plusieurs ville de France (La rochelle). Bientôt des flyers seront diffusés pour communiquer sur ces nouveaux outils. D’autres applications sont en cours, plus conceptuelles, plus ciblées avec des approches plus sensibles en faisant appel à l’histoire de la ville en musique, poésie. Les NTIC complètent tous les dispositifs puisqu’elles permettent des profils cibles outre la géographie tels que les jeunes car il n’y a pas beaucoup de communication pour eux et jeunes seniors également par des jeux, et une diversification de l’offre. Le géocaching permet de toucher la clientèle famille. Un compte Facebook existe avec 1000 abonnés et Twitter avec également 1000 abonnés, et un compte FlickR où la progression lente mais sure. « Ça permet de communiquer différemment mais on fait attention au contenu ». Il s’agit de « dire des choses ponctuellement, petites informations liées à l’agenda, aux manifestations, avec une liberté de ton ». L’OT envisage une création de blog en 2012 « à voir si d’autres offices le font ». Ces nouveaux outils et supports sont « chronophages, on ne s’arrête jamais ». La difficulté est de les faire vivre, les maintenir quand le personnel arrive à maturité. Il faut donc réfléchir. L’animateur traite des réseaux sociaux. « Cette communication peut apporter, elle a un effet boule de neige. On n’oublie pas les autres champs, missions ». L’OT ne souhaite pas passer au tout numérique car ceux qui ont adoptés ce système reviennent au papier, ce n’est pas pertinent (exemple CRT Bretagne). Le papier existe toujours et plus encore: la conférence du tourisme a fait une étude qui le prouve. « Par contre, il est claire qu’il faut compléter nos outils par d’autres outils qui font appel à la mobilité, pour répondre et pour séduire d’autres types de clientèle pour lesquels tout est déjà sur Internet, pour certaines ils font déjà tout avec leur téléphone, c’est très important ». 130 Il ne faut pas voir que le patrimoine. La ville manque d’une notoriété. Les journalistes disent en repartant qu’ils ne pensaient pas que c’était aussi joli, une ville qui plait mais ne communique pas assez fortement. Rennes ne sait pas se vendre par rapport à d’autres destinations avec une certaine réserve, pudeur. « Il y a un certain potentiel mais il manque aussi des manifestations, événements, expositions avec un rayonnement international susceptibles de drainer du monde. Rennes manque d’événement l’été qui va être corrigé avec une projection cinématographique sur l’hôtel de ville de mi juillet à fin aout. Il faut « faire en sorte que les gens qui sont de passage restent plus longtemps et même attirer la clientèle de la côte pour quelle vienne sur place un soir pour manger et profiter du spectacle ». L’OT voudrait en faire plus mais manque de moyens. On reproche également le manque de musée. « Même si la programmation culturelle est riche et diversifiée, elle manque d’ambition, il n’ya pas d’événement qui attire de très loin (hormis les trans) comme Etonnant Voyageurs, Folle journée...on est trop renorennais. Un événement permet de drainer du monde facilement contrairement à essayer de communiquer sur les courts séjours, d’assoir la notoriété touristique de Rennes et apporte une forte valeur ajoutée ». Les retombées de l’affichage sont difficiles à mesurer. Les QRcode intégrés permettent de voir combien de personnes clics et vont sur le site mobile. Pour les campagnes sur Internet, c’est plus facile car on peut retracer l’internaute : nombre de vues, de connexions, de clics. « Pour les retombées presse ce n’est pas facile non plus ». « Au moment des affichages parfois des gens appellent mais c’est pas déterminant et puis il peut y avoir une réaction différée ». Il s’agit plus de gagner en notoriété, ce qui passe beaucoup par l’événementiel. Il y a plutôt une bonne image de Rennes en générale. L’image perçue dépend du moment où le reportage a été fait. « Ce serait bien de faire une étude sur le ressenti, la perception, etc. Il faut que ça ait du sens ». 131 ANNEXE K: LE REFERENCEMENT DES SITES INTERNET 132 TABLE DES FIGURES Figure 1 : Les éléments de la communication .................................................................. 11 Figure 2 : Les types de communication ............................................................................ 13 Figure 3: La communication territoriale ........................................................................... 14 Figure 4: Les cibles de communication ............................................................................ 17 Figure 5: Organigramme des organismes du tourisme français ........................................ 21 Figure 6: Les supports de communication médias ........................................................... 30 Figure 7: Logo du CRT Bretagne ....................................................................................... 48 Figure 8: La marque Bretagne .......................................................................................... 51 Figure 9: Les dispositifs communautaires ........................................................................ 57 Figure 10: Panorama des médias sociaux ........................................................................ 57 Figure 11: La chaine de valeur du tourisme ..................................................................... 59 Figure 12: Affiche de promotion du site mobile du CDT des Landes ................................. 65 Figure 13: La marque Cap 40 ........................................................................................... 85 Figure 14: Comparaison des rubriques proposées ........................................................... 90 Figure 15: Les entrées possibles du site internet Bourgogne Tourisme ............................ 91 Figure 16:Les entrées possibles du site internet du CDT des Landes ................................ 92 Figure 17: Les entrées possibles du site internet de l'OT de Rennes Métropole ............... 92 133 TABLE DES MATIERES REMERCIEMENTS .............................................................................................................. 4 SOMMAIRE........................................................................................................................ 5 INTRODUCTION GENERALE ................................................................................................ 6 PARTIE I : LA PROMOTION TOURISTIQUE DES TERRITOIRES : UNE STRATEGIE D’ACTEURS 8 CHAPITRE 1: LES FONDEMENTS DE LA COMMUNICATION TOURISTIQUE ..................... 10 1.1 L’approche tardive de la communication ....................................................... 10 1.1.1 Les principes généraux ........................................................................... 10 1.1.2. Les deux niveaux de communication .......................................................... 11 1.1.3. Les différents types de communication ..................................................... 12 1.2. La communication touristique d’un territoire .................................................... 14 1.2.1. La communication territoriale .................................................................... 14 1.2.2. Les spécificités de la communication appliquée au tourisme ...................... 15 1.2.3. Les cibles de la communication touristique ................................................ 16 CHAPITRE 2: LES ACTEURS DE LA PROMOTION TOURISTIQUE FRANCAISE, UN MILLEFEUILLE TERRITORIAL ................................................................................................... 19 2.1 Les différents acteurs de communication touristique d’un territoire ............. 19 2.1.1. Les acteurs internes au secteur touristique ................................................ 19 2.1.2. Les acteurs externes au secteur touristique ............................................... 20 2.2. Les organismes français de promotion touristique ............................................. 21 2.2.1. L’échelle nationale : Atout France .............................................................. 22 2.2.2. L’échelle régionale et départementale : CRT et CDT ................................... 22 2.2.3. L’échelle locale : OT et pays touristique ..................................................... 24 CHAPITRE 3 : LA STRATÉGIE DE PROMOTION TOURISTIQUE ......................................... 25 134 3.1 Le mix de communication .............................................................................. 25 3.1.1. La communication médias .......................................................................... 26 3.1.2. Les moyens hors médias de promotion touristique les plus usités .............. 27 4.1 Les supports de promotion touristique .......................................................... 29 4.1.1. Les supports à destination de la cible grand public ..................................... 29 4.1.1. Les supports de communication à destination des professionnels .............. 32 PARTIE II : DES OBJECTIFS COMMUNS DE PROMOTION TOURISTIQUE ............................ 36 CHAPITRE 1: REPONDRE AUX OBJECTIFS DE COMMUNICATION ................................... 38 1.1 Déterminer les facteurs clés de la communication ......................................... 38 1.1.1. Construire l’image vécue ............................................................................ 38 1.1.2. Bâtir l’image voulue ................................................................................... 38 1.1.3. Identifier l’image perçue ............................................................................ 39 1.2. La finalité : faire venir sur le territoire................................................................ 39 1.2.1. Objectif cognitif.......................................................................................... 39 1.2.2. Objectif affectif .......................................................................................... 40 1.2.3. Objectif conatif .......................................................................................... 40 CHAPITRE 2: UNE PROMOTION IDENTITAIRE................................................................ 42 2.1 Les territoires à la recherche d’identité.......................................................... 42 2.1.1. L’identité .................................................................................................... 42 2.1.2. Identité territoriale .................................................................................... 43 2.1.3. L’image du territoire : communiquer sur l’identité du territoire ................. 45 3.1 Entre identité et image .................................................................................. 47 3.1.1. L’identité visuelle ....................................................................................... 47 3.1.2. Les marques et particularités des marques territoriales ............................. 48 3.1.3. Les bénéfices de l’identité visuelle et des marques .................................... 50 135 CHAPITRE 3 : LES ENJEUX DES NOUVEAUX SUPPORTS .................................................. 53 3.1. Le Web 2.0, la révolution numérique du tourisme ............................................. 53 3.1.1. Un contexte favorable à l’utilisation des NTIC ............................................ 53 3.1.2. Caractéristiques et utilisation du Web 2.0 adapté au tourisme .................. 55 3.1.3. Promouvoir une destination via les dispositifs communautaire .................. 59 3.2. Le m-tourisme, quel avenir ? ............................................................................. 62 3.2.1. La mobilité, une valeur ajoutée .................................................................. 62 3.2.2. De nouveaux outils ..................................................................................... 64 3.2.3. Vers une combinaison des outils et des concepts ....................................... 67 PARTIE III : UN USAGE DES MOYENS ET DES SUPPORTS DIFFÉRENT ................................. 70 CHAPITRE 1 : METHODOLOGIE DE RECHERCHE ............................................................ 72 1.1. Des entretiens exploratoires constructifs .......................................................... 72 1.1.1. L’entretien, quand la pratique complète la théorie .................................... 72 1.1.2. Les thèmes abordés dans mes guides d’entretien ...................................... 73 1.1.3. Mise en perspective de ma recherche ........................................................ 74 1.2. Récapitulatif de mes résultats............................................................................ 75 1.2.1. La présentation des structures ................................................................... 75 1.2.2. La stratégie ................................................................................................ 77 1.2.3. La plan de communication ......................................................................... 78 CHAPITRE 2 : LES FACTEURS D’UTILISATION DES SUPPORTS ......................................... 81 2.1. Des facteurs internes ......................................................................................... 81 2.1.1. La taille de la structure et le budget ........................................................... 81 2.1.2. Les moyens humains et techniques ............................................................ 82 2.1.3. Les objectifs de développement ................................................................. 83 2.2. Des facteurs liés à l’environnement externe ...................................................... 84 136 2.2.1. Les ressources du territoire ........................................................................ 84 Source : CDT des Landes, 2012 ............................................................................. 85 2.2.2. L’espace dans lequel s’inscrit le territoire ................................................... 85 2.2.3. L’organisation du territoire ........................................................................ 87 CHAPITRE 3 : ETUDE COMPARATIVE DE TROIS SITES INTERNET D’ORGANISMES DE DIFFÉRENTES ÉCHELLES ............................................................................................... 89 3.1. Une arborescence quasiment identique ............................................................ 89 3.1.1. Référencement des sites internet............................................................... 89 3.1.2. Différentes entrées .................................................................................... 90 3.1.3. Les titres et mots employés ........................................................................ 93 3.2. Des fonctionnalités propres ............................................................................... 94 3.2.1. La couverture du marché ........................................................................... 94 3.2.2. Des sites spécifiques .................................................................................. 95 3.2.3. Présence sur les dispositifs communautaires.............................................. 96 CONCLUSION GENERALE ................................................................................................. 99 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................. 101 TABLE DES ANNEXES...................................................................................................... 103 TABLE DES FIGURES ....................................................................................................... 133 TABLE DES MATIERES .................................................................................................... 134 137 RESUME Qui sont les acteurs de promotion touristiques en France ? Comment est-elle réalisée ? Et par quels moyens ? Ce sont les questions qui seront abordées dans le présent mémoire. La communication étant omniprésente dans notre société, le tourisme n’en a pas été épargné. En ce sens, il est important d’acquérir des notions de communication générale pour comprendre la promotion touristique. Depuis la loi de décentralisation de 1987, les compétences en la matière ont été statuées à chaque échelle territoriale. Les organismes du tourisme français apparaissent ainsi comme des acteurs de valorisation et des « vendeurs » des territoires. Ils révèlent une certaine homogénéité dans leur fonctionnement et présentent les mêmes objectifs de promotion touristique. Cependant, pour répondre à ces objectifs, les organismes du tourisme disposent de moyens, de supports et d’outils qu’ils utilisent de manière différente. Au vu du contexte économique et social français, l’apparition des nouvelles technologies de l’information et de la communication présentent de réels enjeux pour la promotion touristique de territoires. MOTS CLES Communication – identité – image – marketing – marque territoriale – moyens et supports de communication – NTIC – organisme du tourisme – promotion touristique – stratégie. SUMMARY Who are the actors in promoting tourism in France? How is it done? Which means? These are the issues to be addressed in this memory. Since communication is ubiquitous in our society, tourism has not been spared. Therefore, it is important to acquire communication skills to understand tourism promotion. Since the French decentralization law of 1987, promotion has been transferred to each territorial scale. French tourism organizations appear as actors of development and "sellers" of the territories. They show some consistency in their operation and have the same goals of promoting tourism. However, to meet these objectives, organizations have communication media and tools used in different ways. In French economic and social context, the emergence of new information technologies and communications present real challenges for territories promotion. KEY WORDS Communication – identity – image – marketing – territorial brand –communication media – ICT – tourism organization – tourism promotion –strategy. 138