Budget du tourisme - Veille info tourisme
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Budget du tourisme MOYENS ET BUDGETS PUBLICS CONSACRES AU TOURISME Par Olivier Lacoste – septembre 2013 1. Les dépenses de l’Etat 1. 1. Les dépenses spécifiquement consacrées au tourisme Dans le PLF 2014, l’action 21 du programme 134, action intitulée « Développement du tourisme », est dotée de 35,14 M€ en autorisations d’engagement et 37,22 M€ en crédits de paiement. a. Les dépenses de fonctionnement concernent d’une part « Atout France », l’opérateur de l’Etat chargé de la promotion touristique de la France et d’autre part les enquêtes statistiques et les études consacrées au tourisme. Atout France (31 M€ en AE=CP) La subvention pour charges de service public au GIE Atout France s’élèvera en 2014 à 31 M€ en AE et en CP. La subvention de l’État contribuera au fonctionnement de l’opérateur (siège et représentations à l’étranger) et à la poursuite des missions prévues par la loi de modernisation et de développement des services touristiques du 22 juillet 2009. Le modèle économique d’Atout France repose sur l’effet de levier permettant de susciter des partenariats d’un montant au moins égal à la mise de fonds de l’État. Ainsi, en 2014, alors que l’économie touristique est très concurrentielle, le GIE poursuivra son action dans les domaines suivants : - la poursuite de la mise en œuvre de la stratégie « Destination France 2020 », qui suppose notamment de renforcer les efforts de promotion sur les marchés en pleine croissance, afin de conquérir la clientèle des nouveaux pays émergents (Chine, Inde, Brésil ou Mexique) tout en conservant l’attractivité de la France vis-à-vis de clientèles européennes plus proches ; - les actions de communication en France et dans le monde à destination du grand public (campagnes de communications, éditions, événementiel, salons), des professionnels (opérations commerciales, formations), du tourisme d’affaires et de la presse ; - des actions menées en réseau pour améliorer la connaissance du secteur, la veille et l’intelligence économique ; - des actions pour diversifier et faire monter en gamme l’offre touristique française, afin de consolider les destinations existantes et en faire émerger de nouvelles, structurées et à visibilité internationale. Les missions d’ingénierie concourent à cet objectif. C’est aussi dans cette perspective que des « contrats de destination » sont mis en place. Les enquêtes statistiques et les études Les enquêtes statistiques, demandées par l’Union européenne et conduites en partenariat avec la Banque de France, sont indispensables pour disposer des données touristiques économiques et de fréquentation. D’autres études sont menées par le ministère chargé du tourisme pour identifier les enjeux majeurs de l’évolution du tourisme français dans un contexte de concurrence internationale accrue, éclairer les choix stratégiques en matière de politique du tourisme et d’informer les professionnels du secteur. b. Les dépenses d’intervention concernent principalement : Les partenariats internationaux Il s’agit essentiellement de la contribution au financement de l’organisation mondiale du tourisme. L’OMT est une institution spécialisée du système des Nations-Unies et la principale organisation internationale dans son domaine de compétence. L’OMT joue un rôle central et décisif dans la promotion du développement du tourisme responsable, durable et accessible à tous, en veillant tout particulièrement aux intérêts des pays en développement. Tourisme de A à Z – DGCIS – septembre 2013 1 Budget du tourisme Le développement des politiques touristiques Ces crédits d’intervention seront consacrés aux interventions au niveau central en vue de promouvoir et de soutenir, avec les institutionnels et grands partenaires nationaux, l’attractivité touristique, telles que : - le soutien à des actions ciblées sur des secteurs porteurs : partenariat avec le ministère de la défense pour le développement du tourisme de mémoire, renforcement des actions « tourisme et culture » pour favoriser les retombées économiques, promotion de la destination « Val de Loire », poursuite de l’aide au déploiement de la démarche « France Vélo Tourisme », développement d’un tourisme durable, plaisance, croisière, thermalisme, etc. ; - la mise en place des contrats de destination dont l’objectif est de faire émerger une offre touristique d’excellence ; - le soutien aux fédérations nationales du tourisme, avec un financement orienté vers des actions structurantes pour le secteur par la mise en œuvre d’actions favorisant le développement, le recrutement, l’emploi et la formation ; - les contributions au titre de partenariats internationaux, onusiens ou européens pour la promotion des nouveaux secteurs porteurs du tourisme, notamment dans le domaine du tourisme durable, avec un double objectif d’identification des enjeux économiques en France du développement de nouvelles formes du tourisme et d’échanges d’expériences internationales ; Le Plan Qualité Tourisme L’objectif est d’améliorer la qualité de l’accueil des visiteurs et de professionnaliser l’hospitalité française. Cette démarche concourt à la structuration de l’offre touristique française par le développement de réseaux nationaux et l’incitation à nouer des partenariats entre les acteurs institutionnels du tourisme local (DIRECCTE, comités régionaux du tourisme, comités départementaux du tourisme, chambres consulaires, offices de tourisme, représentants des professionnels) autour d’un projet commun : l’accompagnement des établissements dans des démarches « qualité » leur permettant d’obtenir la labellisation « Qualité tourisme ». Le développement des politiques sociales Ces crédits permettront d’aider au départ en vacances de publics cibles, conformément à la communication en Conseil des ministres du 11 juillet 2012 de la ministre chargée du tourisme. Il s’agit de favoriser le départ en vacances du plus grand nombre et de permettre l’insertion de populations spécifiques : jeunes adultes, seniors, personnes handicapées, familles en difficulté… Cette action passe par la participation à des programmes d’actions mis en œuvre par des acteurs œuvrant dans le domaine du tourisme social (fédération « Vacances et Familles », association « Tourisme et Handicap », Union Nationale des Associations de Tourisme et de plein air), le soutien de labels créés pour développer une offre touristique accessible (« Tourisme et handicap », « Destination pour tous »), et la mise en œuvre des mesures retenues par la ministre chargée du tourisme suite à la publication du rapport Buisson sur l’accès aux vacances pour tous. 1. 2. Ensemble des diverses dépenses de l’Etat bénéficiant au développement du tourisme D’autres dépenses de l’Etat contribuent au dynamisme de l’activité touristique mais ne sont pas retracées au budget « tourisme ». Elles peuvent émaner, par exemple, du ministère de la culture. Dans le cadre du projet de loi de finances pour 2014, la direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services (DGCIS) a élaboré, avec l’ensemble des ministères concernés, un « document de politique transversale » (DPT) relatif au tourisme. Ce document a vocation à présenter, de la façon la plus complète possible, l’effort budgétaire de l’Etat en faveur du tourisme. Il peut être évalué à près de 1,85 milliards d’euros, portés par 23 programmes relevant de 13 missions. Crédits contribuant à la politique touristique (en euros) / source DPT Tourisme 2014 Le DPT « Tourisme », qui sera joint au PLF 2014, présente l’ensemble des actions de l’État qui contribuent, de manière durable, à l’attractivité touristique de la France. Tourisme de A à Z – DGCIS – septembre 2013 2 Budget du tourisme Crédits contribuant à la politique touristique (en euros) / source DPT Tourisme 2014 Mission Programmes contributeurs Les contributions à dominante « sociale » Travail et emploi 102 / 103 AE CP 185 915 147 181 526 694 773 990 1 732 472 63 055 302 65 224 321 119 / 120 / 121 1 920 944 1 920 944 149 / 154 224 / 175 185 123 / 138 207 162 / 112 304 756 052 702 845 000 353 482 168 4 500 000 2 000 000 77 567 623 305 118 240 685 495 000 353 482 168 4 500 000 2 000 000 82 818 409 186 134 103 853 322 55 313 268 1 855 982 816 105 753 322 57 397 261 1 846 968 831 Sport, jeunesse et vie associative 219 Les contributions à dominante « territoriale » Ecologie, développement et mobilité durables 217 / 205 / 203 Relations avec les collectivités territoriales Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales Culture Action extérieure de l'Etat Outre-mer Sécurité Politique des territoires Autres contributions Recherche et enseignement supérieur Economie TOTAL PLF 2014 2. Les autres niveaux de dépenses 2. 1.Dépenses des collectivités locales Il n’existe plus aucun document exhaustif retraçant les financements que les collectivités locales consacrent au tourisme. La dernière enquête sur le sujet date de 2009. Les principaux chiffres ont été repris par le récent rapport de la Cour des comptes sur Atout France, qui fait état des estimations suivantes sur les CRT (Comités régionaux du tourisme), les CDT (comités départementaux) et les offices du tourisme. « La région, à travers son CRT, définit un schéma régional de développement du tourisme. Le budget des CRT représente 140 M€ en 2009, dont la moitié est consacrée à la promotion […] - Le département, à travers son CDT, établit un schéma d’aménagement touristique départemental. Tous les conseils généraux sont dotés d’un CDT, l’agence de développement touristique du département, dont le budget moyen est de 2 M €. » Pour l’ensemble des CDT, la dépense en 2009 est estimée à 193 M€. - Quant aux offices de tourisme et aux syndicats d’initiative (OTSI), le rapport de la Cour des comptes fait état de 290 M€ de dépenses publiques. 2. 2 Dépenses engagées au niveau européen Il existe une difficulté à évaluer les sommes engagées par l’Union européenne qui bénéficient au tourisme français, tant pour ce qui concerne la ligne tourisme du budget communautaire que les fonds structurels. Il faut rappeler que le tourisme est une compétence nouvelle de l’Union (depuis l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne). Il s’agit d’une compétence d’appui, prévu à l’article 195 TFUE. Pour ce qui est des montants spécifiquement alloués au tourisme, dans l’ancienne programmation budgétaire 2007-2013, ils étaient de 11 millions d’euros (M€) sur l’ensemble de la période. Ils étaient logés dans le Programme cadre Compétitivité et Innovation, mais n’étaient pas individualisés. Dans la Tourisme de A à Z – DGCIS – septembre 2013 3 Budget du tourisme programmation 2014-2020 en cours de validation, le tourisme devient une ligne identifiée au sein du nouveau programme COSME (programme pluriannuel pour la compétitivité des entreprises et des PME). Il disposerait de 109 M€ sur l’ensemble de la période, soit 5 % du budget COSME, qui est doté de 2,5 mds €. Les 109 M€ permettront à la Commission de financer ses différents programmes en faveur du tourisme, comme des appels à projet transnationaux visant à diversifier l’offre touristique, des plates-formes numériques ou des concours, par exemple le concours Eden, qui vise à mettre en valeur des destinations innovantes autour de thématiques nouvelles chaque année (l’édition 2013 ayant pour thème l’accessibilité). Il n’est pas possible de fournir une estimation comptable de ce que la France perçoit des sommes que la Commission alloue spécifiquement au tourisme. En effet, il s’agit souvent de projets qui associent des acteurs, publics ou privés, de plusieurs pays et qui contribuent à mettre en valeur l’ensemble des destinations européennes. En ce qui concerne les fonds structurels (Feder, FSE…), le tourisme n’y est pas identifié, dans la programmation 2014-2020, comme un secteur prioritaire. Il peut bénéficier de fonds, mais plutôt de façon indirecte (par exemple au titre des dépenses en faveur de l’innovation, des TIC). La quantification des fonds structurels consacrée au tourisme est donc difficile à établir. Des statistiques existent cependant. Selon la Datar, le tourisme représenterait en France 2,29 % des montants programmés au titre des fonds structurels pour la France, selon les informations disponibles à ce jour sur la programmation 2007-2013. Ces montants minorent probablement les fonds qui bénéficient au tourisme au sens large, dans la mesure où seuls les projets spécifiquement identifiés tourisme ont été comptabilisés comme tels dans la nomenclature (à la différence des projets liés par exemple à l’emploi ou à la culture mais qui peuvent avoir des retombées touristiques). Tourisme de A à Z – DGCIS – septembre 2013 4