Discours Bibliothèque Schoelcher 10122009
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Discours Bibliothèque Schoelcher 10122009
ALLOCUTION DU DIRECTEUR DE L’IEDOM Célébration du 50e anniversaire de la création de l’IEDOM Mesdames et Messieurs, Je voudrai en premier lieu excuser l’absence d’Yves Barroux actuellement bloqué à Cayenne en raison d’un incident technique sur l’appareil qui devait le conduire en Martinique en début d’après-midi. Il m’a demandé de vous présenter ses excuses et de vous dire sa déception de ne pas être là ce soir avec vous. Il m’a demandé de vous transmettre son message. Nous sommes particulièrement heureux et honorés de vous recevoir ce soir en ce lieu chargé de l'histoire de la Martinique pour commémorer la création de l’Institut d’émission des départements d’outre-mer (IEDOM), intervenue le 7 janvier 1959, et fêter aujourd’hui son cinquantième anniversaire. Le plaisir de vous accueillir à la Bibliothèque Schoelcher, nous le devons d'abord à Monsieur le Président Claude Lise à qui je tiens à exprimer mes remerciements personnels d'avoir accepté que nous vernissions ici l'exposition sur les signes monétaires des départements d'outre-mer. Le plaisir d'être ensemble dans ce lieu exceptionnel, nous le devons aussi à un architecte français de génie, Pierre-Henri PICQ. Son oeuvre, la bibliothèque Schoelcher est l'un des plus beaux bâtiments de la ville de Fort-de-France. Peu d’entres-nous savent qu’elle fut édifiée pour la première fois dans le jardin des Tuileries à Paris en 1887 pour être présentée au public parisien, avant d’être démontée pièce par pièce pour être remontée à l’emplacement de l’ancien hôtel du Petit Gouvernement. L’IEDOM porte l’héritage de la Caisse centrale de la France libre puis de la Caisse centrale de la France d’outre-mer par la diversité de sa zone d’intervention : en effet, au moment de sa création, le 7 janvier 1959, le périmètre d’intervention de l’IEDOM concerne la zone Caraïbes (Guadeloupe, Guyane, Martinique) et la zone Océan indien (La Réunion) ; puis, au fil des évolutions statutaires, ont été incluses dans la zone d’intervention de l’IEDOM les îles de Saint-Pierre-et-Miquelon (1978), et de Mayotte (1999). 1 Cette diversité n’a pas été pour autant synonyme de facilité : l’Institut peut se prévaloir d’avoir émis simultanément, entre 1959 et 1975, deux monnaies, le franc et le franc CFA. Il appliquait ainsi des dispositions arrêtées en 1945 qui prévoyaient la circulation, selon les zones géographiques, du franc (dans les départements français d’Amérique), du franc CFA (à La Réunion et à Saint-Pierre-et-Miquelon) et du franc CFP (dans les territoires du Pacifique). En juin 1943, l’histoire monétaire du département a évolué lorsque la Martinique se place sous l’autorité du Comité français de libération nationale et qu’une ordonnance en date du 27 juin 1944 retire le privilège de l’émission à la Banque de la Martinique et l’attribue à la Caisse centrale de la France d’outre-mer (CCFOM). Jusqu’en 1959, la Caisse centrale a mis en circulation des billets de son émission dont les valeurs faciales sont libellées dans des francs qui conservent leur parité avec le franc métropolitain. L’Institut d’émission des départements d’outre-mer (IEDOM) a commencé ses opérations le 1er octobre 1959. Il assure une transition aussi atténuée que possible de l’ancien système monétaire au nouveau par le jeu de surcharges sur les billets existant. A partir du 1er janvier 1965, le « nouveau franc » prend l’appellation de « franc » aux Antilles et en Guyane. Puis à compter du 1er janvier 1975, le régime de l’émission monétaire a été modifié dans les DOM avec l’introduction des billets de la Banque de France. En 2002, le même scénario se répète à nouveau dans l’ensemble de la zone d’intervention de l’IEDOM avec la mise en place de l’euro … En cinquante années d’existence, l’IEDOM a su relever plusieurs défis d’importance : - l’harmonisation des signes monétaires que je citais précédemment. - l’échange physique a fait place à la dématérialisation des flux ; - la mise à disposition des usagers et de la communauté bancaire de facilités identiques à celles disponibles en métropole : en matière 2 de consultation des fichiers ; de traitement des situations de surendettement des ménages, de cotation des entreprises, - l’IEDOM a su s’imposer comme un observateur attentif, impartial et écouté de la conjoncture et du développement des économies ultramarines comme en atteste le nombre, la qualité et l’audience de ses publications. - Le contexte difficile dans lequel se trouvent nos économies depuis 2009 a suscité la création de nouveaux dispositifs tels que la médiation du crédit que l’IEDOM anime dans les DOM en tant que médiateur départemental. Le cadre institutionnel de l’Institut d’émission des départements d’outre-mer a lui aussi évolué : l’ordonnance du 19 avril 2000 fait de l’IEDOM un établissement public autonome intégré à l’Eurosystème et étroitement associé à la Banque de France. Ce rapprochement avec la Banque de France s’est en particulier concrétisé par l’utilisation croissante d’outils informatiques et de référentiels communs, par la multiplication des échanges et le développement des synergies entre les deux établissements. En quelques décennies, l’IEDOM a beaucoup changé ; il est devenu plus réactif, plus opérationnel. J’en veux pour preuve la rapidité et l’efficacité avec lesquelles l’IEDOM s’est intégré tout récemment dans le dispositif national de médiation du crédit. L’IEDOM a cinquante ans. C’est un bel âge pour une institution. Cette longévité, il la doit à la qualité des hommes et des femmes qui l’ont servi, à leur haute valeur intellectuelle et morale, à leur passion pour le service public. Ils ont su rendre l’Institut indispensable. Je suis convaincu que l’IEDOM saura, comme il a toujours su, apporter sa contribution afin de faciliter les mutations d’environnements géographiques, économiques et sociaux très divers et de permettre aux collectivités territoriales d’outre-mer de mettre en valeur toutes leurs potentialités dans le cadre d’une croissance plus autonome et davantage intégrée dans leurs environnements régionaux respectifs. Nous avons confiance dans notre capacité à continuer à accomplir les missions de banque centrale dans les collectivités d’outre-mer qui ont 3 aujourd’hui, au sein d’une communauté de 320 millions de citoyens, comme monnaie commune l’euro. Nous avons aussi confiance dans l’avenir de l’agence de la Martinique qui est, dans la tradition de la banque centrale à la française, proche du terrain et à l’écoute de la réalité économique du département. Toute l’équipe de l’agence de Fort-de-France, est motivée et mobilisée pour cela. L’IEDOM a cinquante ans et encore une tâche immense à accomplir. Il a cinquante ans et tout l’avenir devant lui. Cet avenir, nous allons, nous-mêmes et nos successeurs, le bâtir avec vous et pour vous. Je vous remercie. Le 10/12/2009 4
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