Max Mosley - MyOfficialStory
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Max Mosley - MyOfficialStory
Les vertus du « Yes I did » : Max Mosley Les images de ses ébats sado-masochistes auraient dû sonner la mort médiatique de Max Mosley, alors président de la toute puissante FIA. Il en fut tout autrement. Le scandale En 2008, des images de Max Mosley se livrant à des jeux sexuels furent diffusées dans les médias, dont le tabloïd « News of the World » appartenant à Murdoch. Président de la FIA, il trônait alors au sommet de la pyramide du sport automobile, dont fait partie la Formule 1 que son vieil ami Bernie Ecclestone a tranformé en business mondial. Ils furent nombreux, parmi les écuries de bolides à demander sa démission immédiate. Ceci aurait procuré un avantage aux constructeurs dans le bras de fer permanent qui les oppose à la FIA pour la mise à jour du règlement et la négociation du partage des revenus de la F1. La situation semblait absolument intenable. La manière dont Max Mosley géra la crise reste un cas d’école. La ligne de défense Après un silence assourdissant de quelques jours, Max Mosley organisa une rencontre avec les journalistes. Il déclara en substance : « Oui, je fréquente des prostituées. Ma femme est choquée et je la comprends. Ma famille est touchée. Cela dit, ceci relève de la sphère privée. Je vais poursuivre en justice le titre « News of the World », les auteurs de la vidéo et ceux qui l’ont diffusée». À sa décharge, on comprenait tout de suite en voyant les images qu’il s’agissait d’un traquenard. Plusieurs caméras avaient été placées à l’entrée et dans divers emplacements du lieu de supplices. Il s’agissait clairement d’un travail de professionnel visant à abattre Mosley en utilisant son faible pour les parties fines. Étonnamment, il obtint quelques jours plus tard un vote de confiance de la FIA. Il put aller au terme de son mandat. La fièvre médiatique retomba et les tribunaux condamnèrent le magazine à sensation. Les leçons Les mauvais esprits prétendent que Max Mosley profita du fait que de nombreux autres acteurs du monde de la course automobile redoutaient la révélation d’autres vices cachés les concernant. Mais en réalité il s’agit d’une preuve de l’ efficacité de la franchise. Dans le film « 8 miles », le rappeur Eminem énumère tout ce que son interlocuteur va dire à son propre sujet pour le ridiculiser. Lorsque le tour de ce dernier vient, il n’a plus rien à dire. Parfois la fiction rejoint la réalité. Une bonne leçon à retenir. Analyse: Vaut-il mieux admettre le pire, ou nier l’évidence ? Admettre le pire Tout dépend de la situation. Un homme qui risque la prison aura tendance à nier l'évidence, mais dans le cas de Mosley, sa courageuse décision a clairement été la bonne. La curiosité malsaine de l’opinion publique a été désamorcée, ce qui a permis à l'intéressé de replacer le débat sur le terrain du droit à l'image. Nier l'évidence La méthode a beaucoup d'adeptes. Bill Clinton, Richard Virenque, Eric Woerth, Marion Jones, Georges W Bush s'y sont laissés prendre. Sans parler des diplomates dont Wikileaks a dévoilé le double langage. Beaucoup s'en tirent indemnes, et lorsque la vérité éclate, il y a souvent prescription. Le facteur temps Les cycles d'informations sont devenus tellement rapprochés qu'une information chasse l'autre, même lorsqu'il s'agit d'un mensonge.