sommaire - Musées nationaux des Alpes Maritimes

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sommaire - Musées nationaux des Alpes Maritimes
sommaire
communiqué
p. 2
press release
p. 4
comunicato
p. 6
cartels développés des œuvres présentées dans l’exposition
p. 8
visuels disponibles pour la presse
p. 15
communiqué
D'UNE CHOUETTE L'AUTRE
Picasso et les oiseaux de nuit
2 juillet - 19 septembre 2016
vernissage samedi 2 juillet 2016 à 11h
Musée national Pablo Picasso,
La Guerre et la Paix, Vallauris
Exposition organisée par les musées
nationaux du XXe siècle des AlpesMaritimes avec le soutien du
Musée national Picasso - Paris
Les figures animales occupent une place de choix dans l’œuvre de Pablo Picasso (18811973). Représentations naturalistes ou symboliques, elles constituent un bestiaire
fascinant et protéiforme au sein duquel les oiseaux nocturnes – chouettes et hiboux –
apparaissent de manière privilégiée. Si la première occurrence de ce motif date de 1899
dans la gravure El Zurdo, c’est surtout à partir de 1946, lorsque l’artiste s’installe dans le
château Grimaldi d’Antibes, que le sujet devient récurrent, et ce, jusqu’à la fin de sa vie.
En effet, à l’occasion d’une visite du sculpteur et photographe Michel Sima au château,
celui-ci recueille une petite chouette blessée et la confie à Picasso. Baptisée Ubu, elle lui
tient compagnie dans l’atelier et sert de modèle pour de nombreuses œuvres peintes,
dessinées, gravées, mais aussi des céramiques et des sculptures. Le regard perçant du
rapace comme son activité nocturne fascinent Picasso. De plus, l’animal est chargé d’une
symbolique forte depuis l’Antiquité, période à laquelle s’intéresse particulièrement
Picasso lors de son retour sur les rivages méditerranéens après la Seconde Guerre
mondiale.
Picasso attribue à ce nouveau sujet de représentation une signification ambivalente. S’il
prend place au milieu des faunes et des nymphes au cœur de paysages arcadiens pour
évoquer la déesse de la sagesse Athéna, il révèle parfois des aspects plus maléfiques,
d’avantage liés à la symbolique médiévale du hibou, oiseau de mauvais augure.
Les nombreux carnets de croquis de la peinture monumentale La Guerre et la Paix de la
chapelle de Vallauris, révèlent ainsi que la petite chouette de La Paix, aujourd’hui
discrètement perchée sur la tête d’un enfant, se substitue au gigantesque Hibou de la
mort initialement dispensateur des maux de l’humanité dans La Guerre.
L’exposition propose ainsi une incursion dans ce sujet de prédilection de Picasso, avec la
présentation de quinze céramiques et sculptures réalisées à Vallauris dans l’atelier
Madoura et l’atelier du Fournas, mises en regard d’une exploration documentaire de ses
nombreux dessins et tableaux sur le sujet.
Denise Colomb, Pablo Picasso dans l’escalier des Grands-Augustins, Paris, 1952 © Ministère de la Culture et de la Communication –
Médiathèque du Patrimoine. Dist. RMN-Grand Palais / Denise Colomb. © Succession Picasso, 2016
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Cette exposition bénéficie des prêts exceptionnels de pièces du musée national PicassoParis, du musée Magnelli, musée de la céramique de Vallauris, de la Cité de la Céramique
- Sèvres, du musée Picasso d’Antibes ainsi que de collectionneurs privés. Elle se déroulera
en même temps que la Biennale Internationale de la Céramique Contemporaine de
Vallauris.
----------------------------------------------------------------commissaires
Anne Dopffer, conservateur général du patrimoine, directrice des musées nationaux du
XXe siècle des Alpes-Maritimes
Johanne Lindskog, conservatrice du patrimoine au musée national Marc Chagall
-------------------------------------------------------------------Musée national Pablo Picasso
La Guerre et la Paix
Place de la Libération
06220 Vallauris
Tél. +33 (0)4 93 64 71 83
www. musee-picasso-vallauris.fr
Ouverture
Tous les jours sauf le mardi de 10h à
12h15 et de 14h à 17h et tous les jours
de 10h à 12h45 et de 14h15 à 18h15 en
juillet et août
Tarifs
Plein tarif : 5€, réduit 2,50€,
groupes 2,50€ (à partir de 10 personnes)
gratuité pour les moins de 26 ans (U.E)
et pour tous le 1erdimanche du mois
Billetterie commune avec le musée
Magnelli, musée de la Céramique
Accès
Par l’autoroute, sortie Antibes, direction
Vallauris Aéroport Nice Côte d’Azur à 20km
puis bus Lignes d’Azur Express n°250 de
l’aéroport jusqu‘à l’office de tourisme de
Vallauris
Bus Envibus n° 18 Cannes - Golfe-Juan
Bus Envibus n°5 de la gare routière d’Antibes
jusqu‘au centre de Vallauris
Bus Lignes d’Azur n° 200 Nice-Cannes, arrêt
Square Nabonnand à Golfe-Juan
Gare SNCF de Golfe -Juan
Contacts presse
Hélène Fincker
[email protected]
T +33 (0)6 60 98 49 88
Françoise Borello
[email protected]
T +33 (0)4 93 53 75 73
T +33 (0)6 70 74 38 71
press release
OWL TO OWLS
Picasso and Nocturnal Birds
2 July - 19 September 2016
opening Saturday 2 July 2016 at 11am
Musée national Pablo Picasso,
La Guerre et la Paix, Vallauris
Exhibition organised by the Musées
Nationaux du XXe Siècle des
Alpes-Maritimes with the support
of the National Picasso Museum in Paris.
Depictions of animals played a central role in the work of Pablo Picasso (1881-1973).
Whether true to life or symbolic, they formed a fascinating and multi-faceted bestiary in
which nocturnal birds, and particularly owls, take pride of place. This motif first emerged
in the 1899 El Zurdo etching, but became a recurring theme from 1946 on, when the
artist moved to the Château Grimaldi in Antibes, lasting until the end of his life.
The sculptor and photographer Michel Sima rescued a little wounded owl during a trip to
the castle, and entrusted it to Picasso. Christened Ubu, the bird kept the artist company
in his studio, and served as a model for a number of paintings, drawings and etchings, as
well as ceramic pieces and sculptures. The owl's piercing gaze and night-time activities
fascinated Picasso, heightened by the strong symbolic value that owls have held since
Antiquity, a period that was of particular interest to Picasso upon his return to the
Mediterranean after World War II.
Picasso gave this new subject an ever-shifting significance. Portrayed amidst the fauns
and nymphs of Ancient Greece in a nod to the goddess of wisdom Athena, the artist
sometimes depicted owls imbued with a more malevolent streak, in reference to the
medieval tradition of owls as symbols of ill omens. The many sketchbooks for the
monumental War and Peace painting in the Vallauris chapel reveal that the little owl from
Peace, now discreetly perched on a child's head, replaced the gigantic Owl of Death
initially depicted as the source of all humanity's evils in War.
This exhibition is a journey into one of Picasso's favourite themes, showcasing fifteen
ceramic pieces and sculptures made in Vallauris in the Madoura and Le Fournas studios,
accompanied by texts and a series of drawings and paintings surrounding the theme.
Denise Colomb, Pablo Picasso on the Grands-Augustins stairs, Paris, 1952. © Ministry for Culture and Communication - Médiathèque du
Patrimoine heritage library, Dist. RMN-Grand Palais/Denise Colomb© Succession Picasso, 2016
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The exhibition was made possible thanks to exceptional loans of works from the National
Picasso Museum in Paris, the Musée Magnelli, the Vallauris ceramics museum, the Cité
de la Céramique – Sèvres, and the Picasso Museum in Antibes, as well as from private
collectors.
This exhibition will take place alongside the International Biennale of Contemporary
Ceramics in Vallauris.
----------------------------------------------------------------Curators
Anne Dopffer, general curator of heritage and head of the Musées Nationaux du XXe
siècle des Alpes-Maritimes
Johanne Lindskog, curator of heritage at the Musée National Marc Chagall
-------------------------------------------------------------------Musée national Pablo Picasso
La Guerre et la Paix
Place de la Libération
06220 Vallauris
Tél. +33 (0)4 93 64 71 83
www. musee-picasso-vallauris.fr
Opening times
July and August, every day from 10am to
12:45pm and 2:15pm to 6:15pm.
September: every day except Tuesdays
from 10 am to 12:15pm and from 2pm to
5pm
Prices
Full rate €5, reduced rate €2,50, group
rate €2,50 (groups of 10 or more), free
for under-26s (EU) and for all on the first
Sunday of every month.
Single ticket for the Musée Magnelli and
the Musée de la Céramique
Getting here
Antibes motorway exit, heading to Vallauris
Nice Côte d’Azur Airport just 20 km away
take the express bus line 250 from the
airport to the Vallauris tourism office
Bus Envibus n°18 Cannes-Golfe-Juan
Bus Envibus n°5 from Antibes bus station to
Vallauris town centre
Bus Lignes d’Azur n°200 Nice-Cannes, Square
Nabonnand stop in Golfe-Juan
Golfe-Juan SNCF train station
Press Contacts
Hélène Fincker
[email protected]
T +33 (0)6 60 98 49 88
Françoise Borello
[email protected]
T +33 (0)4 93 53 75 73
T +33 (0)6 70 74 38 71
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comunicato
D' UNA CIVETTA AD UN ALTRA
Picasso e gli uccelli notturni
2 luglio - 19 settembre 2016
inaugurazione sabato 2 luglio 2016 alle 11h
Musée national Pablo Picasso,
La Guerre et la Paix, Vallauris
Mostra organizzata dai musei nazionali del XX
secolo delle Alpi Marittime con il sostegno del
Museo nazionale Picasso-Paris
Le figure animali occupano un posto rilevante nell’opera di Pablo Picasso (1881-1973).
Rappresentazioni naturaliste o simboliche, costituiscono un bestiario affascinante e
proteiforme all’interno del quale gli uccelli notturni – gufi e civette – compaiono più
frequentemente. La prima occorrenza di questo motivo risale al 1899 nell’incisione El
Zurdo, ma è soprattutto dal 1946, quando l’artista si trasferisce nel castello Grimaldi
d’Antibes, che il soggetto diventa ricorrente fino alla fine della sua vita.
Durante una visita dello scultore e fotografo Michel Sima al castello, questi raccoglie una
piccola civetta ferita e l’affida a Picasso. Battezzata Ubu, gli tiene compagnia nell’atelier e
serve da modello per numerose opere dipinte, disegnate, incise, ma anche ceramiche e
sculture. Lo sguardo penetrante del rapace e la sua attività notturna affascinano Picasso.
Inoltre l’animale è carico di un forte simbolismo sin dall’Antichità, periodo al quale
Picasso s’interessa in modo particolare una volta tornato sulle rive del mediterraneo
dopo la Seconda guerra mondiale.
Picasso attribuisce a questo nuovo soggetto di rappresentazione un significato
ambivalente. Se spesso trova posto insieme a fauni e ninfe nel cuore di paesaggi arcadici
per evocare la dea della saggezza Atena, talvolta rivela aspetti più malefici, legati alle
valenze simboliche medievali del gufo, uccello di malaugurio. I numerosi schizzi
preparatori dell’affresco monumentale La Guerra e la Pace della cappella di Vallauris,
rivelano che la piccola civetta della Pace, oggi discretamente appoggiata sulla testa di un
bambino, sostituisce il gigantesco Gufo della morte inizialmente dispensatore dei mali
dell’umanità in La Guerra.
Denise Colomb, Pablo Picasso sulla scala des Grands-Augustins, Paris, 1952. © Ministero della Cultura e della Comunicazione – Mediateca del
Patrimonio, Dist. RMN-Grand Palais / Denise Colomb© Successione Picasso, 2016
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La mostra propone un’incursione in questo soggetto di predilezione di Picasso, con la
presentazione di quindici ceramiche e sculture realizzate a Vallauris nell’atelier Madoura
e l’atelier del Fournas, affiancate da un’esplorazione documentaria dei suoi numerosi
disegni e dipinti sul tema.
Questa mostra usufruisce di prestiti eccezionali di pezzi del museo nazionale PicassoParis, del museo Magnelli, del museo della ceramica di Vallauris, della Città della
porcellana – Sèvres, del museo Picasso d’Antibes e di collezionisti privati.
Si svolgerà allo stesso tempo della Biennale Internazionale della Ceramica
Contemporanea di Vallauris.
----------------------------------------------------------------Commissari
Anne Dopffer, conservatore generale del patrimonio, direttrice dei Musei Nazionali del
XXe secolo delle Alpi-Marittime
Johanne Lindskog, conservatore del patrimonio, Museo Nazionale Marc Chagall
--------------------------------------------------------------------
Apertura
Settembre: aperto tutti i giorni tranne il
martedì dalle 10 alle 12.15 e dalle 14 alle
17. Luglio e agosto: aperto dalle 10 alle
12.45 e dalle 14.15 alle 18.15 tutti i
giorni
Accesso
Dall’autostrada: uscita Antibes, direzione
Vallauris
Aeroporto Nice Côte d’Azur (a 20 Km):
autobusLignes d’Azur Express n° 250
dall’aeroporto fino all’Ufficio del turismo di
Vallauris
Autobus Envibus n° 18 Cannes-Golfe-Juan
Autobus Envibus n° 5 dall’autostazione di
Antibes fino al centro di Vallauris
Autobus Lignes d’Azur n° 200 Nice-Cannes,
fermata Square Nabonnand a Golfe-Juan
Stazione SNCF di Golfe-Juan
Tariffe
Biglietto intero 5€,Ridotto 2,50€
Gruppi 2,50€ (a partire da 10 persone)
Gratuito per i cittadini dell’Unione
europea di età inferiore a 26 anni e per
tutti la prima domenica del mese.
Biglietteria comune con il Museo
Magnelli, Museo della Ceramica
Contatti stampa
Hélène Fincker
[email protected]
T +33 (0)6 60 98 49 88
Françoise Borello
[email protected]
T +33 (0)4 93 53 75 73
T +33 (0)6 70 74 38 71
Musée national Pablo Picasso
La Guerre et la Paix
Place de la Libération
06220 Vallauris
Tél. +33 (0)4 93 64 71 83
www. musee-picasso-vallauris.fr
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cartels développés des œuvres présentées
Pablo Picasso
Plat au hibou
1957
Plat espagnol en terre cuite rouge, engobes blanc et bleu, décor incisé
Centre Pompidou, Musée national d'art moderne / Centre de Création Industrielle,
Paris
Plat hibou aux ailes déployées
Au verso : frise de petits masques
1957
Plat espagnol en terre cuite rouge
Collection particulière
L'expérience de la céramique est l'occasion pour Picasso de renouer avec un
héritage personnel et de revendiquer une identité culturelle méditerranéenne. A
partir de 1957, Pablo Picasso se sert de plats espagnols comme support de
représentations. Il demande ainsi à Suzanne et Georges Ramié, fondateurs de
l'atelier Madoura à Vallauris, de créer pour lui un grand plat à aile large et à creux
bombé, reprenant le modèle des plats hispano-mauresques sur lesquels sont
souvent représentés des aigles héraldiques. Le motif fréquent de la chouette aux
ailes déployées rappelle aussi les boucliers espagnols de la même époque,
supposés terroriser l'assaillant par ses motifs effrayants. L'inscription des motifs
aviaires dans l'arrondi des plats est aussi un héritage de la céramique islamique
médiévale.
La critique d'art Hélène Parmelin dira de ces pièces : "Les taureaux et les chouettes
des plats espagnols sont des architectures de peinture. Chaque renflure, chaque
bordure prête le flanc à un décuplement d'invention seul apte à résoudre le
problème de la terre et de son éveil à la vie, par l'art et par le feu."
------------------------------------------------------------------------------------------Pablo Picasso
Plat hibou mat
1955
Terre de faïence blanche, décor aux engobes gravés au couteau
Edition Madoura, exemplaire éditeur
Réalisé à l'atelier Madoura, Vallauris
Collection particulière
Ce plat présente un grand hibou, dont le corps occupe le creux de la partie
centrale. Les incisions ont été réalisées au couteau, à travers l'engobe, ce qui
permet de faire apparaître le motif par le contraste entre la terre blanche sousjacente et l'engobe coloré foncé.
Cet "exemplaire éditeur" a servi de modèle pour une édition en série,
communément appelés les "éditions Picasso". Ces multiples, peints à la main par
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les ateliers Madoura, étaient destinés à une diffusion plus large que les pièces
uniques.
On note ici l'humour avec lequel Picasso traite le motif. Perché sur sa branche, il
présente au visiteur une mine maussade, les paupières tombantes de celui que l'on
dérange au milieu de la nuit.
------------------------------------------------------------------------------------------Pablo Picasso
Chouette avec tête de faune
1947 - 1948
Terre de faïence blanche, décor gravé et peint aux engobes et aux oxydes sous
couverte partielle
Réalisé à l'atelier Madoura, Vallauris
Musée Picasso d’Antibes
La forme de ce vase, avec son ample panse surmontée de deux anses symétriques
et largement dégagées du bord de la panse, rappellent de manière lointaine les
amphores antiques. Subsiste ainsi la mémoire de la fonctionnalité de l'objet.
La chouette est ici évoquée par son bec et ses grands yeux sur le col, choix
plastiques hérités de la tradition céramique chypriote. Les pattes sont figurées sur
le pied du vase tandis que les deux anses évoquent des ailes. Cependant, les anses
font aussi office de cornes pour le faune, dont le visage ample est figuré sur la
panse du vase. A la fois tête et corps animal, l'objet joue sur la tradition millénaire
et universelle d'utilisation d'un contenant comme métaphore du corps. Le vase
devient alors une sculpture zoomorphe.
------------------------------------------------------------------------------------------Pablo Picasso
Grand vase orné de têtes et de deux chouettes
24 février 1961
Terre de faïence blanche, décor peint aux engobes
Réalisé à l'atelier Madoura, Vallauris
Musée Picasso, Paris
Ce grand vase est composé de cinq éléments tournés et assemblés, puis décorés
aux engobes. Picasso déploie ici une palette colorée riche avec un engobe jaune
qui illumine la pièce. Cet engobe est composé de terre délayée à l'eau et colorée
avec un oxyde métallique de fer ; pour le bleu, la terre est mélangée à un oxyde
métallique de cobalt ; pour le brun, à un oxyde métallique de manganèse.
Pour décorer les formes céramiques, le peintre dispose d'une palette moins
étendue de couleurs. Picasso joue sur des contrastes simples et forts, n'utilisant à
chaque fois que quelques couleurs sans souci de réalisme. La technique de la
peinture sur terre fascine l'artiste du fait de la révélation par le feu des tons voulus,
mais aussi par la pérennité de la surface colorée.
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Cette pièce était à l'origine destinée aux "éditions Picasso" mais l'artiste a
finalement décidé de s'éloigner du modèle en réinventant un décor peint ; elle est
ainsi devenue une pièce unique.
------------------------------------------------------------------------------------------Pablo Picasso
Grand vase oiseau : visage noir
1951
Terre de faïence blanche, décor aux engobes gravé au couteau
Edition Madoura, exemplaire hors-commerce
Réalisé à l'atelier Madoura, Vallauris
Collection particulière
S'il rappelle de manière lointaine la forme des amphores antiques, ce type de vase
évoque aussi le bojito espagnol, un vase à eau à large panse dont Picasso a gardé le
souvenir de sa jeunesse en Espagne. Fort de ces influences, Picasso a inventé la
forme de ce vase. Son travail commence toujours par des séries de dessins dans
lesquels il décline la forme de l'objet. Jules Agard, le tourneur de Picasso à l'atelier
Madoura de Vallauris en vérifiait ensuite la faisabilité technique.
On retrouve sur cette pièce l'association de deux motifs antiques : le faune et la
chouette, combinaison dont Picasso propose plusieurs variantes sur ce type de
vase.
------------------------------------------------------------------------------------------Pablo Picasso
Hibou
1956
Tomette à bords arrondis en terre cuite rose peinte avec de la barbotine
Collection particulière
Les tomettes en terre rouge chamottée constituent le revêtement traditionnel des
sols dans le Midi de la France. Dans les années 1950, Picasso en détourne un
certain nombre, utilisant leur forme pour évoquer la silhouette d'une chouette. Le
rapace est ici signifié par un nombre réduit de trait, évoquant l'essentiel de
l’oiseau : son regard perçant, son bec, ses ailes, ses pattes. Au revers, la même
simplification géométrique évoque de manière abstraite la queue et les ailes
repliées du rapace.
------------------------------------------------------------------------------------------Pablo Picasso
Paire de chouettes
1958
Vases tournés, faïence blanche, décor aux engobes, intérieur sous couverte
Édition Madoura
Réalisé à l'atelier Madoura, Vallauris
Cité de la Céramique – Sèvres & Limoges
Dépôt du Centre national des arts plastiques
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La ville d'Antibes, où Picasso s'installe en 1946, inspire à l'artiste des visions d'une
Antiquité rêvée. La céramique grecque pré-classique devient pour lui une
inépuisable source d'inspiration. Il ne cherche pas à copier les pièces mais à en
retrouver des caractéristiques formelles, telles qu'ici, le dessin noir légèrement
souligné de blanc sur un fond de terre ocre, qui rappelle les vases grecs de la
période archaïque qu'il a vu lors de ses nombreuses visites au musée du Louvre. Il
décore des tessons et des pignates dans ce style, parfois ornées du motif de la
chouette.
Picasso réalise ainsi la synthèse d'un motif largement représenté dans l'Antiquité,
la chouette attribut de la déesse Athéna et l'esthétique de cette même période,
s'inscrivant délibérément dans l'héritage méditerranéen.
------------------------------------------------------------------------------------------Pablo Picasso
Vases chouette
1969
Terre de faïence blanche, décor à l'engobe gravé à la mirette, sous couverte
partielle au pinceau
Edition Madoura (réplique authentique), exemplaires 240/250 et 240/250
Réalisé à l'atelier Madoura, Vallauris
Musée Magnelli, musée de la Céramique, Vallauris
Ces deux petits vases sont réalisés grâce à l'assemblage de trois éléments distincts,
tournés en faïence blanche et profondément gravé à l'aide d'une mirette. Il s'agit
de répliques authentiques, c'est-à-dire des reproductions fidèles de modèles
fournis par Picasso, destinés à la vente à un public large, voire à une utilisation
quotidienne. Ces deux petits "vases chouette" évoquent les traditionnelles cruches
zoomorphes produites dans de nombreuses traditions céramiques à travers les
âges, mais aussi les bibelots des intérieurs européens, révélant une influence des
arts populaires.
Ces deux pièces sont conçues comme le positif et le négatif l'une de l’autre : d'un
côté, les engobes foncés occupent les parties gravées de la céramique, de l'autre,
ils les laissent en réserve. Cette capacité à exploiter un volume et à lui donner sens
par la couleur révèle la double approche de l'artiste, à la fois sculpteur et peintre
lorsqu'il s'approprie les techniques ancestrales de la céramique.
------------------------------------------------------------------------------------------Pablo Picasso
Hibou
1950
Grès tourné chamotté, cuivre découpé, ciment
Réalisé dans l'atelier du Fournas, Vallauris
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Centre Pompidou, Musée national d'art moderne / Centre de Création Industrielle,
Paris
Cette sculpture miniature est issue de l'assemblage de deux éléments. La base,
fragment en grès tourné pourrait provenir d'un bouchon de jarre retourné, d'un
drageoir (présentoir à fruits secs), d'un épi de faîtage, d'un bougeoir ou encore
d'une petite fontaine à oiseaux, ce qui expliquerait son association avec une forme
aviaire.
Le petit hibou qui y est perché est réalisé dans une feuille de cuivre découpée et
légèrement pliée. Cette œuvre fait partie d'une série de petits animaux que Picasso
réalise en 1950, selon une technique similaire : une petite chèvre, un oiseau
picorant, des singes, d'autres hiboux ou encore un chien.
Ce bestiaire minuscule précède le travail de Picasso sur les sculptures en tôle de
plus grande taille qu'il réalise au début des années 1960, transposant dans un
matériau pérenne les éphémères modèles en papiers découpés et pliés. Ce travail
révèle la capacité de Picasso à donner du volume à une surface plane par son
découpage et à lui insuffler la vie par des jeux d'ombres et d'assemblages, malgré
la simplicité des matériaux employés.
Lorsqu'il réside à Vallauris, Picasso réalise par ailleurs un ensemble de sculpturesassemblages, qui mêlent des objets divers à des pièces en céramique. Il réaffirme
ainsi la transversalité des techniques, perceptible tout au long de son œuvre.
------------------------------------------------------------------------------------------Pablo Picasso
Pichet gothique décoré de trois hiboux
10 avril 1953
Terre blanche tournée et modelée, décor aux engobes, incisions
Edition Madoura, exemplaire éditeur
Réalisé à l'atelier Madoura, Vallauris
Musée Picasso, Paris
La forme de ce pichet dit "gothique" est caractéristique de la production prépicassienne de Suzanne Ramié, à l'atelier Madoura de Vallauris, qui elle-même
s'inspire de formes traditionnelles de la poterie française. Picasso personnalise
cette pièce en resserrant simplement les bords supérieurs de ce pichet en terre
blanche. Ce modèle a ensuite été utilisé pour des "éditions Picasso", pour
lesquelles le décor est reproduit à l'identique.
Ce décor consiste en trois hiboux, dont la forme est dessinée par incisions puis
rehaussée de rouge. Sur le col et le bec, le motif en lignes incurvées pourrait
évoquer les ailes du rapace, déployées de part et d'autre de l'orifice sommital. Le
caractère nocturne du hibou est ici rendu par la teinte noire et brune du pichet et
les petites étoiles qui luisent au-dessus des oiseaux, deux motifs que Picasso
associe fréquemment.
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Italie méridionale
Skyphos à la chouette de type A
2nde moitié du Ve siècle av. J.-C.
Terre cuite, figures rouges
Produit à Athènes (Grèce) ou Tarente (Italie méridionale)
Cité de la Céramique – Sèvres & Limoges
Le caractère nocturne et le regard perçant de la chouette et du hibou en font
depuis les temps les plus reculés un animal symbolique, dont la signification
ambivalente peut-être de bon ou de mauvais augure. Dans l'Antiquité, le motif de
la chouette est associé à l'une des déesses les plus importantes du Panthéon:
Athéna, fille de Zeus, déesse de la sagesse et de la guerre. La ville d'Athènes le
choisit alors comme motif emblématique, avec une dimension prophylactique.
A partir du Vème siècle av. J.-C., des skyphoi (vases à boire) ornés sur chaque face
d'une chouette encadrée de deux rameaux d'olivier sont produits en très grand
nombre à Athènes. Associant la chouette, animal attribut de la déesse Athéna, à
l'olivier qui lui fit gagner la tutelle de la région d'Athènes. Exportés dans tout le
monde grec, ils sont imités au-delà des mers, en Etrurie et en Grande Grèce
notamment.
------------------------------------------------------------------------------------------Hibou Grand Duc
Environ 36.000 ans avant notre ère
Dessin au doigt dans l'argile de la paroi
Grotte Chauvet, Ardèche, France
© Patrick Aventurier
La plus ancienne représentation de rapace nocturne connue à ce jour provient de
la grotte Chauvet et remonte à plus de 30.000 ans. Tracé au doigt, il s'agit d'un
hibou représenté de dos, ailes repliées, tête tournée à 180°. Cette particularité
anatomique a sans doute très tôt fasciné les hommes. Si, plus tard, c'est le regard
perçant de cet animal qui frappe particulièrement les artistes, c'est ici son plumage
qui est le plus détaillé. La tête est réduite à un cercle, au centre duquel un trait
signifie le bec. Au sommet de la tête, deux traits évoquent les aigrettes – ces
plumes sommitales qui différencient les hiboux des chouettes.
------------------------------------------------------------------------------------------Pablo Picasso
La petite chouette
1951-1953
Plâtre original (outils, objets métalliques, clous, vis et plâtre)
Réalisée dans l'atelier du Fournas, Vallauris
Musée Picasso, Paris
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La petite chouette de Picasso résulte de l'assemblage au plâtre d'outils en métal
tels qu'une tête de bêche, une pince, des clous et des vis. La radiographie cicontre, réalisée par l'artiste Xavier Lucchesi révèle la manière dont Picasso a
réalisé, tel qu'il est d'usage en sculpture, une âme de métal à l'aide de longs clous.
Ils sont partiellement recouverts de plâtre. Cette technique offre à Picasso une
grande rapidité dans l'exécution de l'œuvre, ce à quoi il attachait beaucoup
d'importance, recherchant avant tout la simplicité dans ses réalisations.
Cette pratique de l'assemblage est caractéristique du travail de sculpture que
Picasso entreprend lorsqu'il réside à Vallauris : il avait pour habitude de récupérer
systématiquement les objets de rebuts et de les accumuler dans son atelier du
Fournas, jusqu'à ce que l'un d'entre eux lui inspire un calembour visuel : la tête de
bêche est utilisée pour évoquer les deux ailes repliées d'un oiseau. On notera la
seconde vie paradoxale donnée par Picasso à cet objet destiné à travailler la terre.
On peut aussi voir dans cette pratique de l'assemblage une réminiscence des
"fétiches" africains qui fascinent autant qu'ils effraient Picasso lors de ses visites au
musée d'ethnographie du Trocadéro au début du XXème siècle. L'usage du clou en
particulier rappelle les nkisi, objets protecteurs contre les mauvais esprits que le
nganga, intercesseur, active en y plantant des clous. Les nkisi – coïncidence
fortuite ? - sont réputés capables de voir l'invisible, à l'instar des rapaces nocturnes
dont le regard perce les ténèbres.
Deux tirages de cette œuvre ont été réalisés en 1952 en bronze à la cire perdue
par la fonderie Claude Valsuani.
------------------------------------------------------------------------------------------Pablo Picasso
Chouette
21 février 1953
Terre cuite blanche émaillée gris et noir
Collection particulière
Cette pièce a été réalisée à partir d’un original en plâtre. Moulé, ce modèle a
permis la création de plusieurs épreuves très différentes. Ici, Picasso reproduit
divers effets de plumages, par des lignes et de tâches en émaux gris et noir, dans
une perspective relativement naturaliste. Picasso, qui a illustré L’histoire Naturelle
de Buffon, était capable de reproduire de manière illusionniste les effets de
plumages et de fourrure d’un bestiaire très vaste. Il privilégie cependant ici la
posture d’un grand nombre de strigidés - espèce regroupant les chouettes et les
hiboux - en observation, les ailes légèrement déployées, prêt à s’envoler. La tête
tournée comme s’il était surpris, l’animal nous happe de son regard interrogateur.
Six épreuves en bronze ont été réalisées par la fonderie Godard à partir de
l’original en plâtre.
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visuels disponibles pour la presse
Denise Colomb, Pablo Picasso dans
l’escalier des Grands-Augustins,
Paris, 1952
© Ministère de la Culture et de la
Communication – Médiathèque du
Patrimoine
Dist. RMN-Grand Palais /
Denise Colomb
© Succession Picasso, 2016
Pablo Picasso, Chouette, terre cuite
blanche émaillée gris et noir,
21 février 1953
© Collection particulière
© Succession Picasso, 2016
Pablo Picasso, Hibou, tomette à bords
arrondis en terre cuite rose peinte
à la barbotine, 1956
© Collection particulière
© Succession Picasso, 2016
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Pablo Picasso, La petite chouette,
plâtre original (outils, objets
métalliques, clous, vis et plâtre),
1951 – 1953
© RMN-Grand Palais (musée Picasso
de Paris) / Béatrice Hatala
© Succession Picasso, 2016
Pablo Picasso, Vase chouette, terre de
faïence blanche, décor à l’engobe
gravé à la mirette sous couverte
partielle au pinceau, Édition Madoura,
tirage 240/250, 1969
© Image Art - Claude Germain,
musée Magnelli, musée de la
Céramique, Vallauris
© Succession Picasso, 2016
Pablo Picasso, Grand vase oiseau :
visage noir, terre de faïence blanche,
décor aux engobes gravé au couteau,
Édition Madoura,
tirage hors-commerce, 1951
© Emmanuel Valentin, collection
particulière
Pablo Picasso, “La Paix” (détail)
peinture sur isorel, 1952
© Musée national Pablo Picasso La
Guerre et la Paix, Vallauris
© Succession Picasso, 2016
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