Côte d`Ivoire : Dogbo Blé rattrapé par les fantômes de la crise
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Côte d`Ivoire : Dogbo Blé rattrapé par les fantômes de la crise
Côte d'Ivoire : Dogbo Blé rattrapé par les fantômes de la crise Écrit par L'Observateur Paalga Mercredi, 03 Octobre 2012 05:58 - Mis à jour Mercredi, 03 Octobre 2012 07:03 Hier 2 octobre 2012, la justice militaire, siégeant exception nellement à la Cour d'appel d'Abidjan, a commencé à juger le général Brunot Dogbo Blé, l'ex-tout- puissant patron de la redoutable garde républicaine. Arrêté 4 jours après son mentor, Laurent Gbagbo, le 15 avril 2011, il devra répondre d'une partie des crimes qui lui sont imputés. En effet, plusieurs chefs d'inculpation pèsent sur cet ancien sécurocrate du Gbagholand : génocide, assassinat, enlèvement et atteinte à la sûreté de l'Etat. Pour ce qui concerne l'audience d'hier, un seul dossier était inscrit au rôle : les assassinats de militaires supposés proches d'Alassane Ouattara, en particulier du colonel-major Dosso, ex-pilote de Félix-Houphouët-Boigny. En plus de ces crimes qui pendent sur la tête de Dogbo Blé, il est soupçonné d'avoir ordonné la mort du général Robert Guéï, qui a dirigé la Côte d'Ivoire de Noël 1999 à octobre 2000 ; un crime que le témoin à charge le capitaine Anselme Séka, dit "Seka Seka", attribue à Dogbo Blé, qui aurait arrêté l'ex-président putschiste "papa Noël" avant que lui le tue et massacre sa famille. Il aura à répondre également des disparitions du DG du NOVOTEL, du patron de SIFCA et de 2 de ses employés. On le voit, celui qui rassurait Gbagbo en ces termes : "Tant que nous sommes là, il n'y aura rien" aura beaucoup affaire avec la justice de son pays. Pour le moment, Dogbo Blé, 3 autres officiers et une quarantaine de militaires sont face à la justice pour les crimes commis lors de l'interminable crise postélectorale de décembre 2010 à avril 2011. Des sicaires rattrappés par les fantômes de ceux qu'ils ont occis ? 1/3 Côte d'Ivoire : Dogbo Blé rattrapé par les fantômes de la crise Écrit par L'Observateur Paalga Mercredi, 03 Octobre 2012 05:58 - Mis à jour Mercredi, 03 Octobre 2012 07:03 Qui était derrière "les escadrons de la mort" de sinistre mémoire qui opéraient bien avant la crise d'après présidentielle ? Qui a massacré tous ces soldats, dont le seul tort était qu'ils semblaient rouler pour l'actuel locataire du palais de Cocody ? C'est à toutes ces questions que les juges devront trouver des réponses via ceux qui comparaissent devant eux. A l'évidence, c'est le procès d'une des pages sombres de l'histoire récente de la Côte d'Ivoire. C'est aussi une des occasions de connaître la vérité, de permettre à des familles de faire le deuil, et au pays d'avancer dans la réconciliation (ou, au contraire, de radicaliser les ouailles de l'ex-Christ de Mama, qui y voient de l'acharnement). A condition que la justice ne soit pas sacrifiée sur l'autel de la revanche politique. Dans son programme présidentiel d'urgence (PPU), Alassane Ouattara a listé un certain nombre de chantiers titanesques qu'il compte réaliser lors de son quinquennat. Vraisemblablement, il devrait ajouter un autre à part entière : les procès concernant les affaires pré et postprésidentielles. Certes, il ne cesse de clamer qu'il a la justice chevillée au corps et que nul n'y échappera si la preuve est administrée qu'il se reproche quelque chose, y compris dans son propre camp. Pourtant l'impression qui se dégage, pour le moment, est que ce sont les partisans de Gbagbo qui défilent à la barre ; d'ailleurs, Charles Konan Banny, qui ahane à mettre le train de la Commission vérité et réconciliation sur les rails, ne cesse de pester contre toutes ces arrestations qui inhibent ces grandes retrouvailles ivoiriennes, souhaitées à cor et à cri. Après Laurent Gbagbo ainsi que Dogbo Blé et Cie aujourd'hui, et peut-être demain Simone, Affi N'Guessan, Koné Katinan (?)... à qui le tour dans le camp Ouattara ? Car on a beau essayer d'être objectif, le fait est là, comme le nez au milieu du visage, que dans le camp des vainqueurs, pas un seul n'a encore jamais été inquiété par la justice. Or dans une guerre civile comme celle qui a eu lieu en Côte d'Ivoire, il n'y avait pas d'un côté des anges et de l'autre des démons ; chaque camp a commis des atrocités. Il faudra que chacun porte sa croix. 2/3 Côte d'Ivoire : Dogbo Blé rattrapé par les fantômes de la crise Écrit par L'Observateur Paalga Mercredi, 03 Octobre 2012 05:58 - Mis à jour Mercredi, 03 Octobre 2012 07:03 Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana L'observateur paalga 3/3
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