listeria monocytogenes
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listeria monocytogenes
CHAPITRE 2.10.14. LISTERIA MONOCYTOGENES RÉSUMÉ La listériose est une des plus importantes maladies transmises par les aliments. Les manifestations cliniques de la maladie chez l’homme comprennent des signes de septicémie, méningite (ou éningo-encéphalite) et d’encéphalite, fréquemment précédés de symptômes pseudo-grippaux avec de la fièvre. Chez la femme enceinte, une infection intra-utérine ou cervicale peut entraîner un avortement spontané ou une mort fœtale tardive. Listeria monocytogenes a également été associé à des signes de gastro-entérite accompagnés de fièvre. Bien que la morbidité de la listériose soit relativement faible, la mortalité de la maladie encéphalitique systémique peut être élevée avec des valeurs proche de 30 %. Les personnes âgées, les femmes enceintes, les nouveau-nés et les personnes immunodéprimées sont considérés comme ayant un risque élevé de contracter la maladie. Une large variété d’espèces animales peut être infectée par L. monocytogenes, mais la listériose clinique est principalement une maladie des ruminants, avec des cas sporadiques occasionnels chez d’autres espèces. Les principales manifestations cliniques de la listériose animale sont une encéphalite, une septicémie et un avortement. La maladie est initialement transmise par l’alimentation des animaux. Les observations histopathologiques et post mortem varient en fonction des signes cliniques. Un certain nombre de déterminants moléculaires et cellulaires de la virulence ont été identifiés pour cet agent pathogène intracellulaire. Bien qu’un polymorphisme au sein des souches de L. monocytogenes ait été mis en évidence pour certains déterminants de la virulence, cette hétérogénéité ne peut pas être corrélée au pouvoir du micro-organisme à déclencher la maladie. Par conséquent, toutes les souches de L. monocytogenes doivent être considérées comme potentiellement pathogènes. Identification de l’agent pathogène : il existe une variété de méthodes conventionnelles et rapides pour la détection et l’identification de L. monocytogenes dans les aliments et les prélèvements d’animaux malades. Les méthodes conventionnelles restent « la référence » pour la comparaison avec d’autres méthodes. Ces méthodes sont fréquemment très sensibles ; elles utilisent des agents sélectifs et des étapes d’enrichissement pour réduire la contamination par d’autres micro-organismes et permettre la multiplication de L. monocytogenes. Il existe différents niveaux de typage des souches de L. monocytogenes même si cela n’est pas imposé par la réglementation, ils comprennent le sérotypage, la lysotypie, le typage par électrophorèse des enzymes multilocus, le typage par électrophorèse des fragments obtenus après restriction enzymatique de l’ADN (de type conventionnel et par électrophorèse en champ pulsé [PFGE]), le typage basé sur le séquençage d’acides nucléiques et le typage par amplification au hasard de séquences d’ADN (RAPD, Random Amplification of Polymorphic DNA). Épreuves sérologiques : les épreuves sérologiques ne sont habituellement pas utilisées pour le diagnostic de la listériose. Un certain nombre de formats ont été testés et tous ont été trouvés largement non fiables, manquant de sensibilité et de spécificité. Des épreuves sérologiques expérimentales basées sur la détection de l’anti-listériolysine O ont été utilisées dans certaines investigations épidémiologiques et comme support pour le diagnostic d’infection du système nerveux central lorsque la culture est négative. Spécifications applicables aux vaccins et aux produits biologiques à usage diagnostique : de grandes difficultés ont été rencontrées pour le développement d’un vaccin contre L. monocytogenes, Manuel terrestre de l’OIE 2005 1249 Chapitre 2.10.14. — Listeria monocytogenes car il s’agit d’un micro-organisme intracellulaire nécessitant l’activation des cellules T lors de la réponse immunitaire. Des vaccins expérimentaux conférant une protection contre l’infection à L. monocytogenes, ont été testés sur des animaux de laboratoire selon différentes stratégies telles que l’immunisation avec un plasmide ADN, l’association de molécules CD40 et de L. monocytogenes inactivés par la chaleur, l’inoculation de mutants déficients en listériolysine avec la listériolysine encapsulée dans un liposome et enfin l’immunisation avec un antigène de listeria associé à la molécule IL-12. A. INTRODUCTION Bien que Listeria monocytogenes soit connu comme agent pathogène chez l’animal depuis de nombreuses années, son rôle en tant qu’agent pathogène transmis par les aliments n’a été reconnu seulement que dans les années 1980, quand des investigations documentées d’épizooties de listériose associées à la contamination d’aliments commencèrent à apparaître dans la littérature (45). Actuellement, L. monocytogenes est considéré comme l’un des agents pathogènes les plus importants responsables d’infection transmises par les aliments. Les explications possibles de l’émergence de la listériose humaine transmise par les aliments comme un des problème majeurs de santé publique seraient les changements importants dans la production, les process de fabrication et la distribution en agro-alimentaire, l’utilisation fréquente de la réfrigération comme première étape de conservation des aliments, les modifications dans les habitudes de consommation de la population, particulièrement orientée vers les produits pratiques et prêts à être consommés, ainsi que l’augmentation du nombre de personnes considérées comme étant à haut risque pour développer la maladie (personnes âgées, femmes enceintes, nouveau-nés, immunodéprimés) (42, 49). Une large variété d’espèces animales peut être infectée par L. monocytogenes comprenant les mammifères, les oiseaux, les poissons et les crustacés, bien que l’infection clinique ne se manifeste que chez les ruminants ; les porcs développent rarement la maladie et les oiseaux sont généralement des porteurs subcliniques du micro-organisme. La plupart des infections chez l’animal sont subcliniques mais la listériose peut survenir soit de façon sporadique ou épizootique. En plus de l’impact économique de la listériose chez l’animal, il y existe un lien entre l’animal et son rôle en tant que source d’infection pour l’homme, soit par contact direct avec des animaux infectés, particulièrement lors des vêlages et des agnelages, soit après consommation de produits d’origine animale contaminés (54). Quoiqu’il en soit, l’importance relative de la transmission zoonotique de la maladie chez l’homme n’est pas claire et la contamination de l’environnement de production des aliments relève apparemment plus d’un problème de santé publique (41). L’infection primaire de la listériose humaine peut comprendre des signes de septicémie, méningite (ou méningo-encéphalite) et d’encéphalite, fréquemment précédés de symptômes pseudo-grippaux avec de la fièvre. Des manifestations de gastro-entérite avec de la fièvre peuvent aussi survenir. Bien que la morbidité de la listériose soit relativement faible, la mortalité peut être de l’ordre de 30 %. Chez la femme enceinte, l’infection peut se traduire par une fausse couche, une mort tardive du fœtus ou un accouchement prématuré (42, 47). Chez l’animal, les manifestations cliniques de la listériose comprennent une encéphalite, une septicémie et de l’avortement, particulièrement chez les moutons, les chèvres et les bovins. La forme septicémique est relativement peu fréquente et survient généralement mais de façon non variable chez le nouveau-né. Elle est marquée par une perte de l’appétit, de la fièvre et la mort. La forme encéphalitique est parfois nommée la « circling disease » du fait d’une tendance à tourner dans la même direction. Il s’agit de la manifestation la plus fréquente de la maladie chez les ruminants. Les signes comprennent une dépression, une anorexie, un port anormal de la tête ou le fait de tourner la tête d’un seul côté, une paralysie faciale unilatérale, et une kérato-conjonctivite bilatérale. L’avortement en fin de terme est fréquent (après 7 mois chez les bovins et 12 semaines chez les ovins) (26, 53). Une seule forme clinique de la listériose survient habituellement chez un groupe particulier d’animaux. L’ophtalmie a également été décrite chez les moutons (52). Des mammites ont également été associées à l’infection à L. monocytogenes chez les ruminants. Quand la listériose se manifeste chez le porc, les premiers symptômes incluent une septicémie, avec une encéphalite moins fréquemment identifiée et, rarement un avortement. Bien que les oiseaux soient habituellement porteurs sains, des cas sporadiques de listériose ont été rapportés, le plus souvent accompagnés de septicémie et, un peu moins habituellement, d’une méningo-encéphalite. La listériose aviaire peut être la conséquence d’une infection secondaire suite à une infection virale ou salmonellique (54). Les recherches post mortem et histopathologiques de la listériose animale dépendent des formes cliniques. Pour la forme encéphalitique, le liquide céphalorachidien peut être trouble et les vaisseaux méningés congestionnés. Des lésions pathologiques prononcées du cerveau sont rares. Parfois, la medulla montrent des zones de ramollissement. 1250 Manuel terrestre de l’OIE 2005 Chapitre 2.10.14. — Listeria monocytogenes Quoiqu’il en soit, l’histopathologie est caractéristique de la maladie avec des amas de cellules inflammatoires accompagnés au niveau périvasculaire adjacent de tas de cellules plasmatiques (essentiellement des lymphocytes et des histiocytes) et de manière occasionnelle de neutrophiles. Les micro-abcès du cerveau sont souvent unilatéraux et peuvent montrer une liquéfaction du neuropile. La substance médullaire et la protubérance annulaire sont le plus souvent touchées. Dans la forme septicémique, on peut observer de multiples foyers de nécrose dans le foie et, moins fréquemment dans la rate. Les avortons des ruminants présentent très peu de lésions macroscopiques, toutefois, une autolyse peut avoir eu lieu si le fœtus n’a pas été expulsé tout de suite (38, 53). La listériose animale apparaît de façon prédominante comme une maladie transmise par l’alimentation animale, l’environnement étant la principale source de contamination de l’alimentation animale. L’ensilage est la cause principale de listériose transmise par l’alimentation animale (22, 55). La muqueuse intestinale est la principale voie d’entrée après ingestion orale, dans le cas des listérioses septicémique/abortive. Le temps d’incubation peut être court, comme un jour par exemple. Bien que la pathogénicité de la listériose encéphalitique soit controversée, il semblerait que le micro-organisme puisse pénétrer dans les terminaisons nerveuses via des éraflures présentes au niveau de la muqueuse buccale, des lèvres, des narines, de la conjonctive ou des dents et migrer alors de manière centripète pour causer une infection du système nerveux central. Une voie alternative d’infection pour cette forme de listériose pourrait être par voie sanguine. La période d’incubation pour la forme encéphalitique est habituellement de 2 à 3 semaines, et la durée de la maladie est courte : 1 à 4 jours (41). Listeria monocytogenes est une bactérie Gram positif. Elle est responsable de la plupart des infections chez l’homme, bien que de rares cas d’infections dues à L. ivanovii and L. seeligeri aient été décrits. Chez l’animal, L. monocytogenes est responsable de la majorité des infections, mais 10 à 15 % des septicémies à listéria chez le mouton sont dues à L. ivanovii. Ainsi, bien que L. monocytogenes ait clairement un potentiel zoonotique, elle est également un contaminant important de l’environnement ayant un impact sur la santé publique. Il existe une grande variété de méthodes permettant le typage des souches de L. monocytogenes lors des investigations épidémiologiques, mais la question fondamentale, qui est de savoir si toutes les souches sont capables de causer la maladie, reste sans réponse (23, 33, 35, 36). Plusieurs déterminants moléculaires de la virulence ont été identifiés comme jouant un rôle dans l’infection cellulaire par L. monocytogenes et la recherche des mécanismes d’action constitue l’un des modèles les plus excitants d’interaction agent pathogène/hôte au niveau cellulaire et moléculaire. Ces déterminants de la virulence comprennent entre autres, des internalines, la listériolysine O (LLO), la protéine ActA, 2 phospholipases, 1 métalloprotéase et 1 hydrolase des sels biliaires (16, 19). Bien qu’il existe un polymorphisme au sein des différentes souches pour certains de ces déterminants de virulence, il n’y a pas de corrélation avec la possibilité ou non de l’organisme à déclencher la maladie (33). B. TECHNIQUES DE DIAGNOSTIC 1. Identification de l’agent pathogène Il existe une grande variété de méthodes conventionnelles et rapides actuellement disponibles pour la détection et l’identification de L. monocytogenes dans les aliments et à partir des prélèvements d’animaux malades. Les méthodes bactériologiques conventionnelles sont importantes pour différentes raisons : elles permettent l’isolement de l’organisme en culture pure, ce qui est nécessaire en terme de réglementation. Elles restent la méthode de référence vis-à-vis des autres méthodes qui sont comparées et validées par rapport à celles-ci. Ces méthodes sont fréquemment très sensibles et ne nécessitent pas de matériel sophistiqué et coûteux. Certains inconvénients de ces types de méthodes sont : des temps d’incubation relativement longs nécessaires à la réalisation du protocole, plusieurs manipulations, la nécessité de posséder de nombreux produits chimiques, réactifs et milieux différents, la contamination et la prolifération d’autres micro-organismes masquant la présence de la bactérie, la possibilité de laisser passer des variants atypiques présents dans l’organisme étudié et la relative subjectivité nécessaire lorsque l’on doit interpréter la croissance bactérienne sur des boîtes de gélose sélective et différentielle (1). L’isolement et l’identification de L. monocytogenes dans les aliments, l’environnement ou les prélèvements vétérinaires nécessitent l’utilisation d’agents sélectifs et de procédures d’enrichissement de façon à limiter les micro-organismes contaminants à un niveau raisonnable et à permettre ainsi la multiplication de L. monocytogenes à un niveau suffisant pour assurer la détection de l’organisme. Dans les premiers temps de la bactériologie clinique de la listériose, un enrichissement à froid était habituellement réalisé à cette fin, exploitant la capacité de l’organisme à se multiplier aux températures de réfrigération alors que les bactéries de contamination ne peuvent pas se multiplier dans ces conditions. Cependant, cette procédure nécessite des temps d’incubation très longs, souvent des mois ce Manuel terrestre de l’OIE 2005 1251 Chapitre 2.10.14. — Listeria monocytogenes qui est inacceptable pour les investigations actuelles lors d’épizooties d’origine alimentaire ou de cas sporadiques. Il en est de même pour la mise en place des programmes d’analyse des dangers et d’identification des points critiques en production agro-alimentaire et dans les sites de transformation. Un nombre de composants sélectifs permettant la croissance de L. monocytogenes à des températures normales d’incubation ont été ajoutés aux milieux de culture, permettant de raccourcir ainsi le délai nécessaire à la croissance sélective de l’organisme. Ces composants sélectifs sont par exemple : cycloheximide, colistine, cefotetan, fosfomycine, lithium chloride, acide nalidixique, acriflavine, phényléthanol, céftazidime, polymixine B et moxalactam (2, 3, 7, 27, 31, 51). Le diagnostic bactériologique de la listériose animale comprend traditionnellement l’isolement direct à partir d’un prélèvement sur une gélose au sang ou un autre milieu enrichi et en parallèle la technique de l’enrichissement à froid, avec des sous-cultures hebdomadaires pendant 12 semaines (24, 40, 53). L’introduction de procédures alternatives d’enrichissement et d’agents sélectifs pour l’isolement de L. monocytogenes à partir des aliments et de l’environnement a ouvert la possibilité d’utiliser ces techniques pour l’analyse bactériologique des échantillons provenant d’animaux malades. En dépit des progrès réalisés dans l’isolement sélectif L. monocytogenes des aliments, il existe encore de la place pour l’amélioration dans de nombreux domaines. Aucune procédure ne peut être créditée comme étant suffisamment sensible pour détecter L. monocytogenes dans tous les types d’aliments (17). De plus, des cellules de L. monocytogenes stressées et moribondes peuvent être trouvées grâce au processus de réfrigération, chauffage, acidification et à d’autres types de traitement chimique ou physique. Ces bactéries stressées nécessitent des conditions de culture particulières de revivification avant de pouvoir être détectées en culture. a) Méthodes de culture Des méthodes conventionnelles d’isolement L. monocytogenes à partir des aliments ont été reconnues dans le cadre de la règlementation internationale incluant la méthode américaine de la Food and Drug Administration (FDA) (27), la méthode officielle de l’Association of Official Analytical Chemists (AOAC) (7), la norme ISO 11290 (31, 32), la méthode du département de l’agriculture des États-Unis d’Amérique (USDA) - Services d’inspection et de sécurité alimentaire (51) et les méthodes de référence françaises (2, 3). En fonction de la nature de l’échantillon, une méthode particulière peut être plus appropriée qu’une autre. Le « International Organization for Standardization Technical Committee ISO/TC 34, Agricultural Food Products, Subcommittee SC 9, Microbiology », a annoncé que la méthode ISO Standard 11290, parties 1 et 2 (31, 32), peut être utilisée pour la détection de L. monocytogenes dans une large variété de produits alimentaires et de produits d’alimentation animale. Bien que ce comité reconnaisse que cette norme puisse ne pas être appropriée dans certains cas, il recommande que des efforts soient faits pour appliquer cette méthode horizontale chaque fois que cela est possible. Les méthodes FDA et AOAC peuvent être utilisées pour les laits et les produits laitiers. La méthode USDA-FSIS est recommandée pour les viandes rouges et la volaille (produit cru ou cuit prêt à être consommé), les œufs et les ovoproduits ainsi que les échantillons d'environnement. La procédure traditionnelle d'isolement de L. monocytogenes des tissus animaux a été l'étalement direct des prélèvements sur une gélose au sang de mouton ou un autre milieu de culture riche et l'utilisation concomitante de la technique d'enrichissement à froid, avec des sous-cultures hebdomadaires jusqu'à 12 semaines (24, 40, 53). L'isolement de l'organisme par étalement direct est relativement facile si le nombre de bactérie est important dans un organe habituellement stérile, comme c'est le cas dans la forme septicémique de la maladie. Mais l'isolement est difficile lorsque l'organisme est présent en faible nombre, comme dans le cas de la forme encéphalitique ou quand les prélèvements sont fortement contaminés. Une comparaison entre les performances de l'étalement direct, de l'enrichissement à froid et de la méthode AOAC, a clairement montré la supériorité de cette dernière par rapport aux 2 autres pour l'isolement de L. monocytogenes dans des prélèvements variés d’animaux post mortem, à la fois en terme de temps nécessaire à l'isolement et à l'identification de l'organisme qu’en terme des taux d'isolement (20). Pour le dénombrement de L. monocytogenes, la méthode de référence ISO Standard 11290, partie 2 (32) est appliquée ainsi que le protocole optionnel mentionné dans les méthodes FDA et USDA-FSIS (27, 51). i) Isolement Les échantillons destinés à l'analyse doivent être représentatifs de l'aliment, incluant la surface externe et l'intérieur. Dans le cas de listériose animale, les échantillons seront choisis en fonction des signes cliniques de la maladie : prélèvements des lésions dans le foie, les reins et/ou la rate, dans le cas de forme septicémique ; dans le liquide rachidien, la protubérance annulaire et la substance médullaire dans le cas de la forme 1252 Manuel terrestre de l’OIE 2005 Chapitre 2.10.14. — Listeria monocytogenes encéphalitique ; et le placenta (cotylédons), le contenu fœtal abdominal et/ou les sécrétions utérines dans le cas d'avortement. Les températures de réfrigération (4°C) doivent être maintenues pour la conservation et l'acheminement des prélèvements. Si l'échantillon est déjà congelé, il doit être gardé congelé jusqu'à l'analyse. Tous les milieux de culture préparés seront soumis à un contrôle-qualité et doivent permettre la croissance de l'organisme recherché à partir d’un inoculum faible. La souche de référence doit être cultivée en parallèle des échantillons suspectés de façon à s'assurer que les tests fonctionnent correctement. Ces méthodes conventionnelles de culture comprennent une procédure d'enrichissement basée sur l'utilisation de milieu de culture liquide contenant des agents sélectifs. La nature des milieux et des agents sélectifs varie selon la méthode. La méthode FDA (27) et la méthode ISO utilisent toutes les deux une étape de préenrichissement qui permet la revivification des cellules de L. monocytogenes stressées, alors que dans la méthode USDA-FSIS (51) et la méthode AOAC (7), les échantillons sont directement traités dans le bouillon d'enrichissement. Dans le cas de la méthode FDA, le pré-enrichissement s'effectue à 30°C pendant 4 h en bouillon trypticase-soja contenant de l'extrait de levure sans agents sélectifs. Le protocole ISO utilise un « enrichissement primaire » pendant 24 h à 30°C en présence d'agents sélectifs, mais en demi-concentration (« bouillon Fraser-demi »). Lorsqu'il s'agit d'échantillons provenant de listériose animale, le volume de tissu animal disponible pour l'analyse peut ne pas être suffisant par rapport au volume recommandé pour l'enrichissement des échantillons d'aliments (25 g ou ml). Si c'est le cas, le plus grand volume possible de prélèvement est utilisé (il faut compter entre 10 et 25 g ou ml) (20). Les échantillons sont enrichis pendant 24 à 72 h à 30°C, 35°C ou 37°C, selon la méthode. La méthode FDA utilise du TSB YE contenant de l'acriflavine, de l'acide nalidixique et du cycloheximide. La méthode USDA-FSIS utilise 2 étapes d'enrichissement : l'enrichissement primaire est fait dans le milieu de l'Université de Vermont (UVM), contenant de l'acide nalidixique et de l'acriflavine ; l'enrichissement secondaire est effectué en bouillon Fraser, contenant de l'acide nalidixique, du chlorure de lithium et de l'acriflavine. La norme ISO propose le bouillon Fraser pour le second enrichissement, contenant les agents sélectifs en concentration entière alors que l'enrichissement primaire est effectué en bouillon Fraser-demi, comme cela a été dit précédemment. La méthode AOAC demande un enrichissement sélectif en bouillon trypticase soja contenant de l'acriflavine, de l'acide nalidixique et du cyclioheximide (« milieu d'enrichissement sélectif »). Après un enrichissement sélectif, les cultures sont ensuite isolées sur différentes géloses sélectives/différentielles pour l'isolement de colonies présumées de L. monocytogenes. Toutes les méthodes utilisent la gélose Oxford, sauf la méthode USDA-FSIS, qui utilise une gélose Oxford de formulation modifiée (MOX). La gélose Oxford renferme du chlorure de lithium, du cycloheximide, de la colistine, de l'acriflavine, du cefotan et de la fosfomycine comme agents sélectifs, et les colonies typiques de Listeria sont petites, noires et entourées d'un halo noir. En plus de la gélose Oxford, la FDA utilise du chlorure/phényléthanol/moxalactam de lithium (LPM) ou gélose PALCAM et la méthode standard ISO utilise cette dernière qui renferme du chlorure de lithium, de la polymixine B, de l'acriflavine et du ceftazidime. La gélose MOX utilisée dans la méthode USDA-FSIS contient du chlorure de lithium, de la colistrine et du moxalactam. ii) Identification Les colonies typiques de Listeria spp. sur les géloses sélectives/différentielles citées sont ensuite sélectionnées pour une identification de l'espèce, utilisant une batterie de tests. Les tests comprennent la coloration de Gram, la catalase, la mobilité (à la fois à l’aide d’une préparation humide observée en microscopie à contraste de phase et par inoculation dans un milieu pour tester la mobilité), l'hémolyse et l'utilisation des sucres. Certains des protocoles sont adaptés à partir de tests conventionnels ou non conventionnels disponibles commercialement par exemple : Vitek, API, MICRO-ID, trousse de diagnostic d'immuno-essais de type ELISA et tests basés sur les acides nucléiques pour aider à l'identification de L. monocytogenes. Le test de Christie-Atkins-Munch-Peterson (CAMP test) est un outil très utile pour aider à identifier l'espèce de Listeria spp à laquelle appartient l'isolat. Il est utilisé dans les protocoles de l'ISO et de l'AOAC et il est considéré comme optionnel dans les méthodes FDA et USDA-FSIS. Le test est simple à réaliser et facile à lire. Il consiste à réaliser un ensemencement de souches de Staphylococcus aureus β-hémolytique (Souche ATCC 49444 ou 25923, Souche NCTC 7428 ou 1803) et Rhodococcus equi (Souche ATCC 6939, Souche NCTC 1621) en un seul trait en traçant des lignes parallèles, sur une gélose au sang de mouton ou une gélose double couche avec une très fine couche de gélose au sang. Les ensemencements doivent être suffisamment séparés pour permette la lecture des souches à tester et des souches témoins qui seront ensemencées perpendiculairement entre les 2 organismes indicateurs, sans qu'elles se touchent (séparées de 1 à 2 mm). Après une incubation de 24 à 48 h à 35 à 37°C (12 à 18 h si la couche mince de gélose au sang est utilisée), une réaction positive est visible par une zone de β-hémolyse à l'intersection entre les souches testées et la souche indicatrice. Manuel terrestre de l’OIE 2005 1253 Chapitre 2.10.14. — Listeria monocytogenes Tableau 1. Différenciation des espèces de Listeria Espèces Hémolyses Production d’acide Test CAMP Rhamnose Xylose S. aureus R. equi L. monocytogenes + + – + – L. innocua – V – – – L. ivanovii + – + – + L seeligeri (+) – + (+) – L. welshimeri – V + – – L. grayi subsp. Grayi – – – – – L. grayi subsp. Murrayi – V – – – V : variable; (+) : réaction faible ; + : > 90 % réactions positives ; – : pas de réaction. La sérologie, le typage lysogénique et l'essai de pathogénicité sur la souris immunodéprimée sont considérés comme des tests optionnels de ces méthodes. b) Méthodes d’identification rapides i) MICRO-ID Listeria MICRO-ID Listeria est un système disponible sur le marché (Organon Teknika Corp., 100 Akzo Ave., Durham, NC 27712, USA) qui a été validé par l’AOAC (méthode 992.18) (4) pour l’identification présomptive de l’espèce Listeria à partir d‘aliment ou d’échantillons d’environnement. Il permet une alternative aux tests conventionnels biochimiques des isolats de Listeria spp. selon les méthodes FDA et USDA-FSIS. Il est basé sur le fait que l’inoculum testé renferme des enzymes qui peuvent être détectées après 24 h à 37°C. La différenciation de l’espèce Listeria est basée sur un code octal obtenu après addition des valeurs numériques pour chaque groupe de 3 tests et sur les réactions obtenues par le CAMP test et les caractéristiques d’hémolyse qui sont réalisées séparément. ii) Le système Vitek Automicrobic Le système Vitek Automicrobic (bioMérieux Vitek, Inc., 595 Anglum Dr., Hazelwood, MO, USA) est un système automatique d’identification microbiologique qui peut être utilisé pour l’identification présomptive des espèces de Listeria transmises par les aliments et pour le dépistage des isolats non-Listeria. Il a été validé par l’AOAC comme méthode 992.19 (5). Le système utilise une chambre d’incubation avec un lecteur optique, une unité de préparation pour l’inoculation du test et un micro-ordinateur. Des cartes d’identification des bactéries Grampositives (GPI) et des bactéries Gram-negatives (GNI+) contiennent chacun 30 tests biochimiques. Les modifications sont analysées par le micro-ordinateur qui identifie l’organisme testé au niveau du genre et/ou de l’espèce. L’identification des espèces Listeria nécessite l’utilisation d’une carte GPI et de 2 réactions sur la carte GNI+. Néanmoins, pour l’identification de certaines Listeria, l’analyste doit réaliser le CAMP test, l’hémolyse et/ou les tests de réduction des nitrates comme cela est décrit dans la méthode FDA. Les organismes placés dans la catégorie « LM » sont identifiés comme L. monocytogenes ou L. innocua ; dans la catégorie « LI », comme L. ivanovii ou L. seeligeri ; dans la catégorie « LW », comme L. welshimeri ; et dans la catégorie « LG », comme L. grayi or L. murrayi (une sous-espèce de L. grayi). Les organismes dans la catégorie « O » sont classés comme des espèces non-Listeria. D’autres tests doivent être réalisés pour identifier l’espèce au sein de chaque catégorie selon la méthode FDA. D’autres méthodes commercialement disponibles pour l’identification des espèces Listeria comprennent la galerie API LISTERIA (bioMérieux), le MICROBACT 12L (Microgen), le système MicroLog (Biolog), le système d’identification microbiologique Sherlock Microbial Identification System (MIS) (Microbial ID ; basé sur les profils d’acides gras) et le système Walk/Away (MicroScan). iii) Méthodes rapides de détection immunologiques Un certain nombre de méthodes immunologiques ont été développées pour identifier L. monocytogenes dans les aliments et les méthodes suivantes disponibles commercialement ont été validées par un ou plusieurs systèmes de validation reconnus (18, 46). 1254 Manuel terrestre de l’OIE 2005 Chapitre 2.10.14. — Listeria monocytogenes • Méthode colorimétrique immuno-enzymatique utilisant un anticorps monoclonal (Listeria-Tek) Le Listeria-Tek est une méthode officielle de l’AOAC 994.03 (8) et elle est mise en œuvre pour la détection de Listeria spp. dans les produits laitiers, les produits de la mer et les viandes. Du fait que l’anticorps monoclonal (AcM) peut donner des réactions croisées avec les autres Listeria spp., le test n’est pas un test de confirmation de L. monocytogenes. La trousse de diagnostic est disponible commercialement chez Organon Teknika Corp., 100 Akzo Ave, Durham, NC 27704, USA. Les cultures enrichies trouvées positives par cette méthode doivent être isolées sur des milieux sélectifs et les colonies suspectes sont confirmées biochimiquement pour l’identification de L. monocytogenes selon la méthode FDA. Un résultat positif est seulement validé si les témoins positifs et négatifs ont donnés des valeurs d’absorbance correctes. • Méthode de dépistage colorimétrique immuno-enzymatique utilisant un anticorps polyclonal (TECRA® Listeria Visual Immunoassay [TLVIA]) Le TLVIA est une méthode officielle de l’AOAC 995.22 (9) et elle est mise en œuvre pour la détection de Listeria spp. dans les produits laitiers, les produits de la mer et les viandes (sauf la viande hachée crue) et les légumes à feuilles. La trousse de diagnostic est disponible commercialement chez TECRA International Pty Ltd, P.O. Box 788, Willoughby, NSW, Australie. Les cultures enrichies trouvées positives par cette méthode doivent être isolées sur des milieux sélectifs et les colonies suspectes identifiées selon les critères spécifiés dans les méthodes de la FDA et de l’USDA. • ® Méthode immuno-enzymatique Assurance utilisant un anticorps polyclonal La méthode immunoenzymatique Assurance® Listeria est une méthode officielle de l’AOAC 996.14 (10) et elle peut être utilisée pour la détection de Listeria spp., incluant L. monocytogenes, dans les produits laitiers, les viandes rouges, le porc, les produits de volaille, les fruits, les fruits à coques, les produits de la mer, les pâtes, les légumes, les fromages, l’alimentation animale, le chocolat et les œufs. Les lectures au dessus de la valeur seuil sont considérées comme des résultats positifs présomptifs et les cultures enrichies doivent ensuite être confirmées par les procédures d’isolement et d’identification décrites dans la méthode FDA. nd La trousse de diagnostic est disponible commercialement chez BioControl Systems, Inc., 12822 SE 32 Bellevue, WA 98005, USA. • St., Test Visual Immunoprecipitate (VIPTM) Le test VIPTM est une méthode officielle de l’AOAC 997.03 (11). Il peut être utilisé pour la détection de L. monocytogenes et des autres Listeria spp. dans les produit laitiers, les viandes rouges, le porc, la volaille et les produits dérivés, les produits de la mer, les fruits, les légumes, les pâtes, le chocolat, les œufs et la farine animale. Les tests positifs présomptifs doivent être confirmés par les procédures d’isolement et d’identification décrites par la méthode FDA. Les unités VIP sont disponibles commercialement chez BioControl Systems, Inc., 12822 SE 32nd St., Bellevue, WA 98005, USA. • Méthode de tri VIDAS LIS Cette méthode immuno-enzymatique (ELFA) est une méthode officielle de l’AOAC 999.06 (12). Elle a été validée par l’association française de normalisation (AFNOR) et selon le schéma de l’European Microbiological Methods Assessment Scheme (EMMAS) (13). Elle est utilisée pour le dépistage des antigènes Listeria spp. dans des produits laitiers, des légumes, des produits de la mer, des viandes crues et dans la volaille ainsi que pour les viandes et les volailles en cours de transformation. Manuel terrestre de l’OIE 2005 1255 Chapitre 2.10.14. — Listeria monocytogenes Cette méthode immunologique est réalisée avec l’appareil automatisé VIDAS®. L’ordinateur compare les valeurs à des standards et un rapport d’analyse positif ou négatif est produit. Les résultats positifs doivent être confirmés par la méthode bactériologique standard selon la méthode FDA. Le système VIDAS est disponible chez bioMérieux, Inc., 595 Anglum Rd., Hazelwood, MO 63042, USA. D’autres méthodes immunologiques validées selon des systèmes officiels sont disponibles, elles comprennent le VIDAS Listeria monocytogenes (LMO) ELISA (bioMérieux), validé par l’ AFNOR ; le « Transia Plate Listeria ELISA » (Transia, Diffchamb Ltd), validé par l’AFNOR ; le système ELISA automatisé EIAFOSS Listeria (Foss Electric), validé par l’AOAC Research Institute ; la méthode immunochromatographique REVEAL for Listeria (Neogen Corporation), validée par l’AOAC Research Institute ; la méthode immunochromatographique Clearview Listeria Rapid Test (Oxoid), validée par l’AFNOR, EMMAS et l’AOAC Research Institute et le système Listertest (Vicam), d’immunoséparation magnétique validé par l’AOAC Research Institute (13). D’autres méthodes disponibles basées sur l’immunologie, comprennent le test ELISA « Transia Plate Listeria monocytogenes » (Transia, Diffchamb Ltd), les « Dynabeads anti-Listeria » basées sur la séparation TM immunmagnétique (Dynal Ltd), le test ELISA « Listeria UniQue ELISA » (TECRA), le test d’agglutination au latex « Microscreen Listeria » (Microgen BioProducts Ltd), et le test EIA « Listeria Rapid Test » (Oxoid). iv) Méthodes basées sur la reconnaissance des acides nucléiques Un certain nombre de méthodes basées sur la reconnaissance des acides nucléiques ont été développées pour l’identification de L. monocytogenes dans les aliments. Quelques-unes d’entre elles ont été validées par un ou plusieurs organismes de validation et sont commercialement disponibles (39). • Test GENE-TRAK Listeria Le test GENE-TRAK Listeria est une méthode colorimétrique d’hybridation de l’ADN pour la détection de séquences de Listeria, qui a été validée par l’AOAC comme méthode 993.09 (6) utilisée pour les produits laitiers, les viandes et les produits de la mer. Ce test a aussi été validé par l’AFNOR. Compte tenu des réactions faussement positives, les échantillons positifs doivent être confirmés par des méthodes bactériologiques de référence. Les échantillons trouvés positifs par ce test d’hybridation de l’ADN doivent être confirmés par isolement de la suspension en solution physiologique tamponnée au phosphate sur une gélose sélective Listeria et les confirmations biochimiques doivent être poursuivies sur les isolements présomptifs de Listeria comme décrit dans la méthode FDA. TM Le test GENE-TRAK Listeria est commercialement disponible chez GENE-TRAK Hopkinton, MA 01748, USA. • Systems, 94 South Street, Système BAX® ® L’USDA-FSIS a adopté le système BAX basé sur l’amplification en chaîne par polymérase (PCR) (Qualicon) (50) comme une nouvelle méthode de recherché de L. monocytogenes dans les échantillons enrichis de viandes et de volaille. Il diminue le temps nécessaire à identifier les échantillons négatifs à 24 h et diminue le nombre de résultats faux positifs avec une limite de détection inférieure à 1 ufc/g dans 25 g d’échantillon. Tous les échantillons qui sont présumés positifs pour L. monocytogenes sont ensuite soumis à une confirmation bactériologique par les méthodes conventionnelles. • Test GENE-TRAK test pour Listeria monocytogenes TM Le test GENE-TRAK pour L. monocytogenes (GENE-TRAK d’hybridation validée par l’AFNOR (13). • Systems) est une méthode basée sur une sonde Test de confirmation Gen-Probe (AccuProbe®) Listeria monocytogenes Le test Gen-Probe (AccuProbe®) Listeria monocytogenes Confirmatory Test (Gen-Probe) est une autre méthode basée sur une sonde d’hybridation validée par l’AFNOR (13). 1256 Manuel terrestre de l’OIE 2005 Chapitre 2.10.14. — Listeria monocytogenes • Méthode AD713 La FDA utilise une méthode AD713 (25) basée sur des sondes correspondant aux gènes codant pour la protéine d’invasion et pour l’hémolysine (hly) de L. monocytogenes. Cette méthode associe la détection du gène de l’hémolysine de L. monocytogenes (aussi appelée listeriolysine O) par l’utilisation d’une sonde oligonucléotidique AD13, avec la détection du gène de la protéine associée à l’invasion par une sonde synthétique, AD07. Les 2 sondes sont utilisées en association (désignée AD713) pou éviter des résultats faux négatifs du fait de mutation silencieuse dans le gène (modification du nucléotide qui peut modifier la fixation sur la sonde mais ne change pas la fonction du gène). Les échantillons positifs doivent être confirmés par les procédures conventionnelles décrites par la méthode FDA. D’autres méthodes commercialement disponibles basées sur la reconnaissance des acides nucléiques ® comprennent le test PCR Foodproof Listeria monocytogenes (Biotecon Diagnostics) et le test PCR TM PROBELIA (L. monocytogenes) (Sanofi Diagnostics). L’application de la PCR en temps réel a aussi été développée en tant que méthode quantitative de détection spécifique pour L. monocytogenes, (28) et a montré un bon potentiel pour l’analyse en routine. Le tableau 2 résume certains des systèmes commercialement disponibles pour la détection rapide de Listeria et la confirmation. Tableau 2. Systèmes commerciaux pour le dépistage rapide de Listeria et la confirmation1 Temps approx. du test Fabricant Utilisation principale Test Niveau d’identification Principe MICRO-ID Listeria L. monocytogenes/innocua complex Réaction enzymatique 24 h Organon Teknika Confirmation Vitek System L. monocytogenes/innocua complex Tests Biochimiques 24 h bioMérieux Confirmation API Listeria L. monocytogenes Tests Biochimiques 24 h bioMérieux Confirmation MicroLog System L. monocytogenes Substances source de carbone 4 ou 24 h Biolog Confirmation MICROBACT 12L L. monocytogenes Utilisation de carbohydrate et du test de micro hémolyse 4-6 ou 24 h Microgen Confirmation Sherlock Microbial Identification System (MIS) L. monocytogenes/innocua complex Basé sur les acides gras 90 min Microbial ID Confirmation Gen-Probe (AccuProbe) L. monocytogenes Sonde nucléique d’hybridation 30 min Gen Probe Confirmation Microscreen Listeria spp. Agglutination Latex 1 min Microgen BioProducts Confirmation Listeria Tek Listeria spp. ELISA 50 h Organon Teknika Dépistage TECRA Listeria Visual Immunoassay (TLVIA) Listeria spp. ELISA 50 h TECRA Dépistage Assurance Listeria EIA Listeria spp. ELISA 50 h BioControl Systems Dépistage 1 : Adapté et développé de la réf. 13 2 : Lorsqu’il est utilisé pour la confirmation, le temps indiqué pour le test ne comprend pas l’enrichissement et l’isolement sur gélose Manuel terrestre de l’OIE 2005 1257 Chapitre 2.10.14. — Listeria monocytogenes Tableau 2 suite. Systèmes commerciaux pour le dépistage rapide de Listeria et la confirmation1 Temps approx. du test Fabricant Utilisation principale Test Niveau d’identification Principe VIP Listeria Listeria spp. Immunochromatographie 2 min (postenrichissement) BioControl Systems Dépistage VIDAS Listeria (LIS) Listeria spp. ELISA 50 h BioMérieux Dépistage VIDAS Listeria monocytogenes (LMO) L. monocytogenes ELISA 50 h bioMérieux Dépistage Foodproof Listeria monocytogenes L. monocytogenes PCR 48 h Biotecon Diagnostics Dépistage Transia Plate Listeria Listeria spp. ELISA 50 h Diffchamb Dépistage Transia Plate Listeria monocytogenes L. monocytogenes ELISA 50 h Diffchamb Dépistage Dynabeads antiListeria Listeria spp. Séparation Immunomagnétique 48-72 h Dynal Dépistage EIAFOSS Listeria Listeria spp. ELISA automatisé 48 h Foss Electric Dépistage Gene Trak Listeria Assay Listeria spp. Essai d’hybridation des acides nucléiques 50 h Gene Trak Dépistage Gene Trak test for L. monocytogenes L. monocytogenes Essai d’hybridation des acides nucléiques 50 h Gene Trak Dépistage REVEAL for Listeria Listeria spp. Immunochromatographie 43 h Neogen Dépistage Clearview Listeria (Oxoid Listeria Rapid Test) Listeria spp. Immunochromatographie 43 h Oxoid Dépistage BAX for screening L. monocytogenes L. monocytogenes PCR 48 h Qualicon Dépistage BAX for screening Listeria Genus Listeria spp. PCR 48 h Qualicon Dépistage PROBELIA L. monocytogenes PCR 48 h Sanofi Diagnostics Pasteur Dépistage Listeria UniQue Listeria spp. ELISA 32 h TECRA Dépistage Listertest Listeria spp. Séparation immunomagnétique 24-48 h Vicam Dépistage SwabCheck System Listeria spp. ELISA 24 h Biopath Dépistage 1 : Adapté et développé de la réf. 13 2 : Lorsqu’il est utilisé pour la confirmation, le temps indiqué pour le test ne comprend pas l’enrichissement et l’isolement sur gélose 1258 Manuel terrestre de l’OIE 2005 Chapitre 2.10.14. — Listeria monocytogenes v) Typage L’identification règlementaire de L. monocytogenes ne nécessite pas le typage spécifique des isolats. Néanmoins, les schémas de typage peuvent être utiles pour les investigations lors d’épizooties, le suivi dans l’environnement et la surveillance en santé publique. Listeria monocytogenes peut être caractérisée par un certain nombre d’approches différentes comprenant le sérotypage, la lysotypie, l’électrophorèse des enzyme multilocus (MEE), l’analyse de restriction enzymatique de l’ADN (soit en utilisant des enzymes à haute fréquence de coupure et une électrophorèse conventionnelle pour séparer les fragments, soit en utilisant les enzymes à sites de coupure rares et l’électrophorèse en champ pulsé [PFGE] pour séparer les fragments), le typage basé sur le séquençage d’acides nucléiques et l’amplification au hasard de séquences d’ADN, (RAPD, Random Amplification of Polymorphic DNA). Compte tenu de la nécessité de disposer de réactifs spécifiques, des procédures d’assurance-qualité et de certains équipements sophistiqués, il est recommandé de soumettre les isolats pour sérotypage à des centres de référence appropriés. Une liste des centres internationaux et des méthodes de typage réalisées est mentionnée en réf. 14 (pp. 258-259). • Sérotypage Les souches de Listeria sont dotées de 13 sérotypes différents basés sur la combinaison de leurs antigènes somatiques (O) et flagellaires (H). Bien que tous soient considérés comme potentiellement pathogènes, la plupart des isolats cliniques (>95 %) appartiennent à 3 sérotypes, 1/2a, 1/2b, et 4b. Comparé à d’autres méthodes de typage, le sérotypage a un pouvoir de discrimination faible, mais peut apporter une information de valeur pour distinguer les isolats non impliqués dans une épizootie. Les isolats des aliments et de l’environnement sont souvent non typables avec les sérums de référence. • Lysotypie Le typage par les bactériophages est une technique ayant un bon pouvoir de discrimination et qui peut être utilisée pour typer un grand nombre d’isolats. Néanmoins, les sets de phages disponibles actuellement ne sont pas capables de typer une grande proportion de souches (20 à 51 % dans le cas de set de lysotypie international). Du fait des exigences de standardisation rigoureuse et de la nature biologique des réactifs, cette technique est réalisée uniquement dans les laboratoires spécialisés de référence nationaux et internationaux et est sujette à des variabilités biologiques et expérimentales importantes. En dépit de ces problèmes, la lysotypie reste la méthode la plus pratiquée et adaptée lors d’épizooties importantes (23). • Electrophorèse des enzymes Multilocus (MEE) Cette technique s’appuie sur les différences des séquences d’acides nucléiques qui entraînent des mobilités électrophorétiques différentes d’enzymes métaboliques choisies, dans un gel d’amidon, et peut être appliquée au typage de souches apparentées. Néanmoins le MEE apporte seulement une discrimination modérée lorsqu’il est utilisé pour des investigations épidémiologiques impliquant L. monocytogenes. Certaines souches peuvent avoir perdu leur activité enzymatique et par conséquent la technique peut devenir compliquée. Du fait de sa nature, les résultats inter-laboratoires sont très variables (23). • Analyse de la restriction des endonucléases de l’ADN chromosomal L’analyse de la restriction des endonucléases de l’ADN chromosomique (REA) est une méthode utile pour le typage de L. monocytogenes. Du fait que ces enzymes sont très spécifiques dans la reconnaissance des séquences nucléotidiques, les fragments résultant de la digestion de l’ADN, de différentes tailles et mobilités électrophorétiques, reflètent les différences génomiques à l’origine de profils spécifiques parmi les autres souches autrement apparentées. Compte tenu de la spécificité des endonucléases de restriction, la méthode est hautement reproductible. Parmi les endonucléases de restriction testées dans l’étude multicentrique de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), HaeIII, HhaI and CfoI sont les plus intéressantes (23). Néanmoins, du fait d’un grand nombre de sites de reconnaissance enzymatique sur le génome bactérien, des profils complexes peuvent survenir parfois, avec des bandes qui se chevauchent ou faiblement résolues qui sont difficiles à interpréter. La technique par conséquent est inadaptée pour la comparaison d’un grand nombre de profils de souches ou pour la construction de bases de données évolutives (23). En associant le REA avec l’hybridation Southern, avec une sonde chromosomique marquée, seuls les fragments de restriction particuliers associés au loci chromosomiques correspondants seront détectés, ce qui réduit significativement le nombre de fragments d’ADN à analyser. Cette technique est appelée analyse du Manuel terrestre de l’OIE 2005 1259 Chapitre 2.10.14. — Listeria monocytogenes polymorphisme de longueur des fragments de restriction (RFLP). Quand des sondes ribosomales ARN/ADN sont utilisées, seuls les fragments particuliers associés aux loci chromosomiques pour l’ARN sont détectés. Cette technique est appelée ribotypage et a été largement utilisée pour le typage de L. monocytogenes, principalement avec l’utilisation de l’endonucléase de restriction EcoRI. Cependant, cette technique a été trouvée moins discriminante que la lysotypie, le REA ou le MEE. Qualicon a conçu un système automatique de ribotypage, le « RiboPrinter », qui réalise les analyses et conserve les profils de ribotype des bactéries dont Listeria. Quand les endonucléases de restriction à faible fréquence de coupure, sont utilisées pour la digestion de l’ADN chromosomique brut, tels que ApaI, SmaI, NotI and AscI, de très grands fragments sont obtenus. Du fait de leur taille, ces grands fragments ne peuvent pas être séparés selon les conditions conventionnelles par électrophorèse en gel d’agarose. Cependant, en changeant périodiquement l’orientation du champ électrique dans le gel, par pulsation, les grands fragments peuvent migrer à travers la matrice d’agarose et sont séparés selon leur différence de taille. Cette technique est appelée électrophorèse en champ pulsé (PFGE) et a révolutionné la séparation précise des fragments d’ADN de plus de 40 kb. PFGE a été utilisée pour le typage de L. monocytogenes et la méthode a montré une très bonne discrimination et reproductibilité. La PFGE est particulièrement utile pour le typage des isolats de sérotype 4b, qui ne sont pas typés de façon satisfaisante par la plupart des autres méthodes. Les principaux inconvénients de la méthode sont le temps nécessaire pour réaliser l’analyse (2 à 3 jours), les grandes quantités d’enzymes de restriction nécessaires et coûteuses ainsi que la nécessité de disposer d’un appareillage coûteux spécialisé (23). Le CDC (Centers for Disease Control and Prevention) des États-Unis d’Amérique a établi un réseau de laboratoires de santé publique et d’analyses alimentaires PulseNet, qui réalise en routine le typage de bactéries pathogènes transmises par les aliments par PFGE. Les Laboratoires PulseNet utilisent des protocoles hautement standardisés et peuvent rapidement comparer les profils PFGE des différentes localisations via Internet. Listeria monocytogenes a été ajouté à PulseNet en 1999 (49). • Typage basé sur la séquence des acides nucléiques Bien que des données sur l’analyse des séquences de gènes pour le typage des souches de L. monocytogenes existent, la détermination des variations alléliques de multiples gènes a récemment été introduite comme une méthodologie de typage de ce micro-organisme très prometteuse. Cette approche a été identifiée pour une poignée d’autres micro-organismes et est connue sous le nom de MLST (Multi Locus Sequence Typing) (48). L’amplification directe et le séquençage (15, 44), de même que l’approche alternative qui cible les modifications génétiques directement sur un support de puces à ADN (43) ont toutes les deux été utilisées avec une bonne discrimination entre les souches analysées. Comme le MLST est basé sur les séquences nucléotidiques, il est hautement discriminant et apporte des résultats non ambigus. De courtes séquences répétitives sont fréquemment trouvées chez les bactéries et au sein des parties palindromiques, connues aussi sous le nom de repetitive extragenic palindromes (REP). Elles sont les plus représentatives des séquences répétitives chez les bactéries. Ces REP sont présent chez L. monocytogenes et une PCR basée sur les séquences de ces entités (rep-PCR) a permis avec succès de déterminer les sous-types des souches de cette bactérie. Les 4 principaux groupes de la souche identifiés par cette méthode correspondent aux lieux d’origine de leur isolement (34). • Amplification au hasard de l’ADN polymorphique Si des amorces sélectionnées arbitrairement sont utilisées pour la PCR en conditions de faible stringence, avec comme cible l’ADN chromosomique de L. monocytogenes, les profils des amplimères obtenus sont utiles pour le typage des souches. La RAPD est une méthode alternative à la lysotypie hautement discriminante. Cependant en dépit de sa relative simplicité et de son pouvoir discriminant, son principal obstacle est la faible reproductibilité des profils. Les conditions de faible stringence pour l’appariement des amorces entraînent une polymérisation avec une efficacité variable, et par conséquent les quantités d’ADN produit peuvent être variables parmi les différents amplimères pour un isolat donné, ce qui fait que l’interprétation des profils RAPD est difficile. La technique nécessite des données de standardisation et de cohérence pour obtenir des résultats exploitables (23). A partir des résultats de l’étude multicentrique du centre de l’OMS pour le typage de L. monocytogenes (21), qui compare plusieurs méthodes de typage différentes sur un panel d’isolats bien défini, le sérotypage, la lysotypie, le REA, le PFGE et le RAPD ont été sélectionnés pour une standardisation en Phase II. Cette action devrait aboutir à la sélection d’un panel de méthodes standardisées pour le typage de L. monocytogenes (23). 1260 Manuel terrestre de l’OIE 2005 Chapitre 2.10.14. — Listeria monocytogenes 2. Épreuves sérologiques Les épreuves sérologiques ne sont pas traditionnellement utilisées pour le diagnostic de la listériose. Elles sont majoritairement peu fiables, manquant de sensibilité et de spécificité. Un certain nombre de support incluant l’ELISA, la fixation du complément, et la microagglutination ont montré peu de succès dans le diagnostic de la listériose humaine bactériologiquement confirmée, même en l’absence d’immunosuppression. Des réactions croisées considérables avec les déterminants antigéniques d’autres organismes Gram-positif ont été observés. D’autre part, L. monocytogenes est un organisme ubiquitaire et l’exposition régulière des animaux et des hommes à ce micro-organisme est très fréquente. Beaucoup d’individus sains sont porteurs au niveau intestinal (2 à 6 %) et une prévalence d’anticorps anti-L. monocytogenes dans le sérum a été retrouvée jusqu’à 53 % chez l’homme. Les taux de portage pour l’animal sont similaires à ceux des humains, avec des différences en fonction de l’espèce et un taux un peu plus élevé durant la saison de stabulation comparé à celui des animaux au patûrage (29, 30). La découverte de l’hémolysine, de L. monocytogenes, la listeriolysine O (LLO), comme facteur majeur de virulence et qui peut stimuler la réponse en anticorps a récemment redonné de l’intérêt dans la possibilité d’utiliser les épreuves sérologiques pour le diagnostic de la listériose, particulièrement au niveau du système nerveux central, à partir de sang stérile et de liquide céphalorachidien, et pour la listériose périnatale. Un test ELISA indirect basé sur la détection des anti-LLO a été utilisé pour le diagnostic expérimental de la listériose chez le mouton (37). Cependant, la LLO est antigéniquement apparentée à un certain nombre de cytolysines, incluant la streptolysine O (SLO) de Streptococcus pyogenes, la pneumolysine de S. pneumoniae et la perfringolysine de Clostridium perfringens. Des problèmes de réactions croisées des anticorps anti-LLO avec ces cytolysines, particulièrement la SLO et la pneumolysine, ont gêné le développement de tests basés sur la détection des anticorps anti-LLO sérologiquement fiables. De plus, des anticorps anti-LLO ont été retrouvés dans une certaine proportion chez des individus sains et des maladies infectés par d’autres bactéries, champignons ou virus (27 %, tous ensemble), bien que ce soit à des titres plus faibles que ceux des patient atteints de listériose. L’absorption du sérum à tester avec des SLO est efficace seulement en partie pour éliminer les réactions croisées. Ces essais expérimentaux ont été utilisés dans certaines investigations épidémiologiques et comme support pour le diagnostic d’infections du système nerveux central à culture négative. Des formes recombinantes de la LLO ont été explorées comme alternatives à la LLO sauvage comme antigène pour le diagnostic dans les tests de Western blot. Ceci est actuellement un secteur en développement et nous devrons attendre le développement d’épreuves sérologiques validées et fiables pour le diagnostic de la listériose. C. SPÉCIFICATIONS APPLICABLES AUX VACCINS ET AUX PRODUITS BIOLOGIQUES À USAGE DIAGNOSTIQUE Il a été montré qu’il était très difficile de développer des vaccins efficaces contre L. monocytogenes qui en tant qu’organisme intracellulaire nécessite des cellules effectrices de type T pour une réponse immunitaire efficace. Des vaccins expérimentaux sont en train d’être explorés en animalerie pour apporter une protection contre l’infection à L. monocytogenes par différentes approches, mais ces vaccins ne sont pas près d’être disponibles pour utilisation chez l’homme et chez l’animal d’élevage. Ces approches expérimentales comprennent l’immunisation avec des plasmides ADN, des molécules CD 40 avec des L. monocytogenes tuées par la chaleur, l’inoculation de mutants déficients en LLO sous forme de liposome de LLO encapsulés et l’immunisation par des antigènes de listéria et la fraction IL-12. Les L. monocytogenes génétiquement modifiées sont aussi considérées comme des vecteurs de vaccins efficaces pour l’expression, la sécrétion et la distribution intracellulaire d’antigènes étrangers pour l’induction d’une réponse immune potentielle contre les antigènes viraux et les cellules tumorales. Quoiqu’il en soit, le moyen le plus facile et pratique de réduire le risque de listériose chez l’homme se trouve dans les mesures de régime et de préparation des aliments qui ne réduit pas seulement le risque de contracter la listériose, mais contribue aussi à la prévention des autres infections habituelles transmises par les aliments telles que celles causées par Escherichia coli O157:H7, Salmonella et Campylobacter. Ces mesures préventives comprennent la cuisson soigneuse des produits crus d’origine animale, la séparation des produits non cuits des légumes, des aliments de cuisine et des produits prêts à être consommés, le lavage soigneux des légumes avant de les consommer, le lavage des mains, des couteaux et des planches à découper après avoir manipulé des produits non cuits, et l’élimination du lait non pasteurisé ou des produits dérivés. Les personnes immunodéprimées, les femmes enceintes et les autres groupes à risque pour la listériose doivent éliminer les aliments qui ont été épidémiologiquement liés à la maladie, par exemple, les fromages à pâte molle et le pâté. Ces individus doivent aussi éviter les produits prêts à être consommés, à moins qu’ils aient été chauffés à la vapeur avant d’être consommés. Manuel terrestre de l’OIE 2005 1261 Chapitre 2.10.14. — Listeria monocytogenes L’industrie agro-alimentaire et les agences de santé publique jouent un rôle de pivot dans la prévention de la listériose transmise par les aliments en développant et en mettant en place des programmes efficaces d’HACCP pour réduire la présence de L. monocytogenes à tous les points critiques de la chaîne de production et de distribution (de la fourche à la fourchette). De même, le manque de vaccins bien définis et testés pour l’utilisation animale, signifie que le contrôle de la listériose chez l’animal est plus réalisable par prévention des conditions environnementales qui favorisent son apparition. Il y a un lien bien établi entre les ensilages destinés aux animaux et la listériose et, du fait que L. monocytogenes est largement disséminée dans la nature, entre les animaux et les oiseaux jouant le rôle de porteurs sains, la contamination des ensilages et des aliments du bétail est inévitable. Par conséquent, l’effort doit être placé sur la réduction des risques de multiplication de l’organisme qui apparaît plus fréquemment à des valeurs de pH supérieures à 5, notamment là où une fermentation inefficace est survenue et où il y a en même temps croissance de moisissures. Tous les efforts doivent être mis sur la production d’ensilages de bonne qualité, avec de l’herbe fraîchement coupée et une concentration minimale de souillure et de fèces. Le meilleur ensilage pour l’alimentation animale doit être sélectionné, spécialement pour les moutons, en rejetant l’ensilage présentant des signes évidents de moisissures et cela sur une surface de l’ordre de quelques centimètres autour du point contaminé. Les surplus de l’ensilage devront être éliminés (38). RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1. ANDREWS W. (2002). Current State of Conventional Microbiological Methodology for the Examination of Food. In: Workshop 102–15. Microorganisms in Foods: Now What? American Society for Microbiology, Washington, DC, USA. 2. AFNOR (1997). Norme Française NF V 08-055. Microbiologie des aliments. Recherche de Listeria monocytogenes. Méthode de Routine. Paris, France. 3. ASSOCIATION FRANÇAISE DE NORMALISATION (AFNOR) (2000). Normalisation Française XP V 08-062. Microbiologie des aliments. Méthode de dénombrement de Listeria monocytogenes. Méthode de Routine. Paris, France. 4. AOAC OFFICIAL METHOD 992.18. (2000). Listeria species. 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