Discours à l`assemblée générale des palmes académiques

François-Xavier Ortoli
FXO-60
1997
Discours à l’assemblée générale
des palmes académiques
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JE NE PARLERAI PAS DE L'EURO AU QUOTIDIEN, CHACUN SAlT QU'IL
NOUS CONVIE A UN EXERCICE DURABLE DE CALCUL MENTAL. LES
ANCIENS FRANCS N'ONT PAS ENCORE TOTALEMENT QUITTE NOTRE
LANGUAGE USUEL ET POURTANT IL NE S'AGISSAIT EN 1960 QUE DE
S'HABITUER A RETRANCHER DEUX ZEROS. ALORS FAIRE DIX FOIS PAR
JOUR UNE DIVISION OU UNE MULTIPLICATION PAR 6,65 ET QUELQUES
UE
POUSSIERES ... ! REMERCIONS LA PROVIDENCE QU'EN QUARANTE ANS,
AH
ON AlT INVENTE LA CALCULETTE ...
CHACUN SAlT AUSSI QUE L'EURO VA BOULEVERSER LE PANORAMA
BANQUES,
APPARITION
DE
EU
DANS LE DOMAINE DE L'EPARGNE: CONCURRENCE ACCRUE ENTRE LES
NOUVEAUX
PRODUITS
FINANCIERS,
HA
OUVERTURE SUR LES BOURSES EUROPEENNES : UNE OFFRE PLUS
ETENDUE ET PLUS DIVERSIFIEE VA SE METTRE EN PLACE. DE CELA
UE
ENCORE, JE NE PARLERAI PAS. LES JOURNAUX EN SONT PLEIN.
EPROUVONS
AH
PAS PLUS, SUCCOMBERAI-JE PAS A LA NOSTALGIE QUE ,JE PENSE, NOUS
TOUS EN VOYANT DISPARAITRE LE FRANC, LE
17
HA
EU
GERMINAL AN XI, LE 7 AVRIL 1803, C'EST A DIRE, IL Y A A PEINE DEUX
SIECLES, ET QUI FAIT PARTIE DE NOTRE HISTOIRE. PUISSIONS-NOUS
RESSENTIR UN JOUR POUR L'EURO CE SENTIMENT D'ATTACHEMENT
FAMILIER QUE MALGRE LES VICISSITUDES QU'IL A CONNUES, NOUS
PORTONS AU FRANC. SANS REGARDER DERRIERE MOI, JE M'EN
TIENDRAI DONC A L'EURO, C'EST A DIRE A DEMAIN.
**
LA MISE EN PLACE DE L'EURO, LA CREATION D'UNE MONNAIE UNIQUE
COUVRANT UN ESPACE SOUVENT QUALIFIE « D'EUROLAND », AU
SERVICE DE ONZE PAYS COMPTANT PRES DE TROIS CENTS MILLIONS
2
D'HABITANTS, EST A L'EVIDENCE UN EVENEMENT POLITIQUE ET
ECONOMIQUE MAJEUR A L'ECHELLE DE L'EUROPE ET A L'ECHELLE DU
MONDE. QUE CET EVENEMENT SOIT QUALIFIE DE « SEISME », DE
« REVOLUTION INSTITUTIONNELLE, DE« MUTATION », ON TROUVE DANS
LA PRESSE OU DANS LA BOUCHE DES HOMMES POLITIQUES UN GRAND
LUXE D'EXPRESSIONS POUR CONSTATER CE QUI EST L'EVIDENCE : JE
VEUX DIRE LA PREMIERE AVANCEE ENTIEREMENT NOVATRICE EN
UE
QUARANTE ANS DANS LE PROCESSUS ENGAGE PAR LE TRAITE DE
ROME: DEPUIS 1958, LE MARCHE UNIQUE DES BIENS ET DES SERVICES,
AH
LA POLITIQUE COMMERCIALE COMMUNE, LA POLITIQUE AGRICOLE
COMMUNE, LA POLITIQUE DE CONCURRENCE,
ETAIENT AU PROGRAMME
.J
Q.,
DEVELOPPES~
L'INTERIEUR DE CALENDRIERS
EU
DU TRAITE ET SE SONT
STRICTS, SERVIS PAR UN CADRE INSTITUTIONNEL AUX EQUILIBRES
HA
SUBTILS MAIS A LA FIN DES FINS FORT ET CONTRAIGNANT.
UE
RIEN DE TOUT CELA POUR L'EURO : LA MONNAIE EST LA GRANDE
ABSENTE DU TRAITE DE ROME. TOUT CE QUI'jEsT MIS EN PLACE C'EST
SONT
AH
UNE COORDINATION LACHE ASSUREE PAR UN COMITE MONETAIRE OU
REPRESENTES
MINISTERE
DES
FINANCES
ET
BANQUES
HA
EU
CENTRALES. LA RAISON DE CETTE OMISSION EST SIMPLE. UN VRAI
SYSTEME MONETAIRE INTERNATIONAL EXISTE AVEC SES PARITES
FIXES ET SES MECANISMES DE GESTION ET DE CONTROLE (LE FMI) SON
RATTACHEMENT A L'OR, Y COMPRIS POUR SA MONNAIE DOMINANTE,
LE DOLLAR, EN PRINCIPE CONVERTIBLE AU MEME TITRE QUE LES
AUTRES MO
~'--~~tv
WOODs-:')EN
IES EN CE METAL-ROI. IL A ETE CREE A BRETTON
958, IL FAIT ENCORE BONNE FIGURE
: D'AUTANT
MEILLEllkE QUE LE CONTROLE DES CHANGES EST TOUJOURS EN PLACE
DANS DE NOMBREUX PAYS, ET QUE SONT ENCORE PRIMITIFS LES
~
MECANISMES DE TRANSFERT QUI EXISTENT A PEINF(CE QU' ON APPELLE
Il
Il
AUJOURD'HUI LES PRODUITS FINANCIERS
3
FONT
FORMES MODERNES DE COMMUNICATION DONC DE L'INSTANTANEITE
ET DE LA FLUIDITE DANS LES MOUVEMENTS DE CAPITAUX.
TRES VITE APRES LES DEBUTS DU MARCHE COMMUN, LES PREMIERS
CRAQUEMENTS SE SONT FAIT ENTENDRE. AU TOURNANT DES ANNEES
SOIXANTE, L'OUVERTURE DES MARCHES, LA CRISE DU DOLLAR LIEE A
LA GUERRE DU VIETNAM ET LA FIN DE LA CONVERTIBILITE EN OR
UE
MARQUENT LA DISPARITION DE FAIT DU SYSTEME DE BRETTON WOODS.
AH
L'EUROPE QUI CRAINT POUR LA SURVIE DU MARCHE COMMUN
RECONNAIT LA NECESSITE D'UNE COOPERATION MONETAIRE. ELLE
EU
CREE LE FAMEUX « SERPENT », PUIS, APRES LA TOURMENTE DU
HA
PREMIER CHOC PETROLIER, LE SYSTEME MONETAIRE EUROPEEN.
LES BESOINS SE FONT PLUS VISIBLES, L'URGENCE DE L'UNITE PLUS
MAAESTRICH
EST
LA
UE
FORTE, LA MONNAIE UNIQUE, DU RAPPORT DELORS AU TRAITE DE
CONCRETISATION
D'UN
REVE
JUSQU'ICI
AH
TOUJOURS REPORTE. L'ENTREPRISE N'EST PAS SEULEMENT LE FRUIT DE
"
..
(
LA VOLONTE « TECHNOCRATiyÉ » DE DONNER TOUTE SA LOGIQUE,
HA
EU
TOUS SES ATOUTS, AU MARCHE UNIQUE. ELLE EST AUSSI, AU MOMENT
OU L'EMPIRE SOVIETIQUE S'EFFONDRE ET OU L'ALLEMAGNE SE
REUNIFIE, L'EXPRESSION, POLITIQUE DANS SON ESSENCE, DU DESIR DE
CONSOLIDER NOTRE
VOISIN
DANS
L'AVENTURE
COMMUNE,
DE
PARACHEVER LES FONDEMENTS DE CETTE DERNIERE, D'ALLER PLUS
AVANT DANS L'IRREVERSIBILITE DU GRAND PROJET EUROPEEN.
J'Y INSISTE: IL NE FAUT PAS SOUS ESTIMER CE FACTEUR PROPREMENT
POLITIQUE MEME SI DES RAISONS ECONOMIQUES EUSSENT SUFFI A
JUSTIFIER UNE TELLE DECISION.
4
DE MEME, IL FAUT AVOIR EN MEMOIRE LA DEMARCHE CHOISIE POUR
BATIR LA CONSTRUCTION EUROPEENNE : DEFINIR CONTINUMENT DE
~~~ol~J~~~2 i'~e~E~Lp~; s~;;n~~JlSfP~~~·;
~ -BN-B-l::J'F- PRECI~, HXANT UN CALENDRIER C'EST A DIRE DES
<L., ETAPES
ri
INSTANCES(
DJ\T1_S,
~
DES
PREVOYANT LA SAISINE PE
D'IMPULSION
ET
O IQUJ- DES
D'ARBITRAG~
POOR
CONSOLIDER LES AVANCEES o t fRELANCER LA MA CHINE : 2 oNSEILS
UE
DES MINISTRES, ET AU DESSUS CONSEIL EUROPEEN. ELLE PUISE AUSSI
SON ELAN DANS LE CARACTERE PUBLIC DU DEBAT, DANS LE
AUX
POLITIQUES
FACE
A
AH
TINTAMARRE DES CONFLITS, DES ECHECS, DES SUCCES QUI CREENT
L'OPINION
PUBLIQUE
UNE
SORTE
EU
D'OBLIGATION DE RESULTAT. C'EST LA« LOGIQUE DE L'ENGRENAGE ».
HA
**
UE
AU NIVEAU ECONOMIQUE ET POLITIQUE, POURQUOI L'EURO ?
AH
LA COMMODITE DE LA MONNAIE UNIQUE, LES ECONOMIES QU'ELLE
PERMET SUR LES TRANSACTIONS DE CHANGE SONT UN ASPECT
HA
EU
IMPORTANT, MAIS NON DETERMINANT D'UN CHOIX D'UNE AUSSI
GRANDE PORTEE.
A) L'ESSENTIEL AU PLAN DE L'ECONOMIE SE TROUVE D'ABORD DANS
LA VOLONTE DES LORS QUE LE MARCHE UNIQUE DES BIENS ET
SERVICES EST CREE, D'OFFRIR AUX ENTREPRISES UN ESPACE OU LA
PREVISIBILITE EN MATIERE DE CHANGE EST TOTALE. DANS LES GRANDS
CHOIX ECONOMIQUES A L'INTERIEUR DE L'UNION L'ALEA MONETAIRE,
LA NECESSITE DE PARIER SUR DES PARITES DISPARAIT. CECI VEUT DIRE
QUE LE
CHOIX DES
LIEUX
OU L'ON INVESTIT,
LA POLITIQUE
COMMERCIALE, LES MODALITES DE FIXATION DES PRIX, DEVIENNENT
INDIFFERENTS AUX FACTEURS MONETAIRES, A LA FORMIDABLE
5
roloo·
7r _____
PERTURBATION QUE PEUT APPORTER SUR LA DUREE, LE RISQUE D'UNE
DEVALUATION OU D'UNE REEVALUTATION.
CE NE SONT PAS DES MOTS : LES ENTREPRISES ALLEMANDES OU
FRANCAISES, ONT PAYE CHER DANS LES ANNEES 90 LA SORTIE DU SME
DE LA LIRE, DE LA LIVRE, DE LA PESETA. ELLES ONT VU LES EFFETS DE
L'AVANTAGE
COMPETITIF
ANORMAL
QU'APPORTAIT
A
LEURS
r
#v.
t'
UE
CONCURRENTS UNE MONNAIE NATIONALE SOUS-EVALUEE. PLUS ~~
l
DE NOUS, EN DEHORS D:FjN.fòS FRONTIERES, LE TURBULENCES EN ASIE
SUD-EST
PROVIENNENT,
ENTRE
AUTRE
CAUSES,
AH
DU
DE
LA
SUREVALUATION DES MONNAIES THAILANDAISE, SUD COREENNE OU
ARTIFICIELLEMENT
~illffiFIQUE
RATTACHEES
EU
rn.B?NESIENNE,
A
UN
DOLLAR
QUAND IL EST FAIBLE, DANGEREUX QUAND IL EST FORT :
UE
PAS FINI DE SUBIR LES EFFETS.
HA
ELLES ONT ETE LE DETONNATEUR D'UNE CRISE DONT NOUS N'AVONS
B) UN SECOND ASPECT MERITE D'ETRE SOULIGNE. IL FAUT ETRE CLAIR:
AH
EN EUROPE, LA PREDOMINANCE DU MARK AVAIT DE FACTO PRIVE LES
PAYS AUTRES QUE L'ALLEMAGNE, D'UNE BONNE PART DE LEUR
HA
EU
SOUVERAINETE MONETAIRE. FORTE DE SON AUTORITE MORALE ET DU
POIDS PHYSIQUE DU MARK AUGMENTE DE CELUI DE SATELLITES
COMME LE FLORIN NEERLANDAIS, C'EST EN REALITE LA BUNDESBANK
QUI FIXAIT SUR LA BASE DE SES PROPRES EXIGENCES EN MATIERE DE
STABILITE- MAIS
O
NT LUI REPROCHER D'AVOIR VOULU REMPLIR
w
-=MONNAIE NATIONALE, LE NIVEAU DES TAUX D'INTERET
SA MISSION
'
EUROPEENS.
CECI RAMENE A SA VRAIE DIMENSION LE DEBAT SUR LA PERTE DE
SOUVERAINETE LIEE A L'UNION MONETAIRE: L'EFFET DE L'EURO, POUR
NOUS, EST INVERSE. IL NOUS PERMET AU CONTRAIRE DE PARTAGER AU
6
NIVE AU EUROPEEN, AU TRAVERS DE LA GESTION DE
L~
CENTRALE, UNE SOUVERAINETE QUI, AU NIVEAU NATIONAL, ETAIT
DEVENUE NOMINALE, QUASIMENT FICTIVE.
C) ENFIN, DERNIER ASPECT, L'ORGANISATION MONETAIRE DU MONDE
VA ETRE CHANGEE PAR L'APPARITION AUX COTES DU DOLL
~
, f,AIT
~·
IMPERIAL, D'UN CONCURRENT POTENTIEL PUISSANT. ,
io
Or~~ & ~
(~t--~
UE
~X RAPPORTS DE FORCE PERMETTRA SI NOUS LE VOULONStbE
FONDER UN VERITABLE PARTENARIAT. UNE GESTION PLUS CONSCIENTE
rA-.d;~
MO
'Y
TAIRE S'
OSERA : CECI A MES YEUX
AH
DE L'INTERDEPENDANC
~ -T
~1
INTERVIENDRA T - N T ENTRE DOLLAR ET EURO ET PEUT
EU
ETRE UN JOUR AVEC LE YEN. L'EUROPE SE DOTE D'UNE PUISSANCE DE
NEGOCIATION, D'UNE FORCE DE FRAPPE EN MATIERE MONETAIRE A
HA
LAQUELLE AUCUNE DE SES COMPOSANTES NE POUVAlT JUSQU'ICI
UE
PRETENDRE.
LA CREATION DE L'EURO NOUS OFFRE DONC PAR L'ETABLISSEMENT
ZONE
DE
STABILITE
AH
D'UNE
DES
POSSIBILITES
ACCRUES
DE
CROISSANCE; ELLE NOUS OFFRE PAR SON POIDS DES POSSIBILITES
HA
EU
NOUVELLES D'INFLUENCE INTERNATIONALE MAIS CES PERSPECTIVES
FAVORABLES S'ACCOMPAGNERONT DE CONTRAINTES: NOUS SOMMES
OBLIGES DE RECHERCHER UNE CONVERGENCE DE NOS ECONOMIES
TELLE QUE N'APPARAISSENT PAS ENTRE PAYS DE L'UNION DES
TENSIONS TROP FORTES, OU DES RUPTURES
PERDONS
EN
EFFET
L'ARME
DOMMAGEABLES. NOUS
MONETAIRE
(DEVALUATION
OU
REEVALUATION) POUR CORRIGER DES DESEQUILIBRES IMPORTANTS :
$
- .
~ , t;tÀ.J vttw.
~
IMITATION(POLITIQUE QU'
PEUlf fi S9
IS MECONNAITRE.
()p/~~ t/'fi~A(,.~-'t'P'q,- ~c~~._~~'Ar ~~ ~v
L'ENTREE DANS L'EURO MET DONC EN LUMIERE DU FAIT DE LA
DOUBLE COMPETITION D'UNE PART, ENTRE ENTREPRISES D'AUTRE
7
PART,
ENTRE
SYSTEMES
NATIONAUX
UNE
CONTRAINTE
« D'EXCELLENCE ».
J' AI DIT « MET EN LUMIERE » CAR CETTE OBLIGATION N'EST PAS LE
FAIT DU SEUL EURO. C'EST TOUT SIMPLEMENT LA MONDIALISATION
QUI L'IMPOSE. CEUX QUI NE COMPRENNENT PAS LE CARACTERE
INEXORABLE DE LA COMPETITION, LES INELUCTABLES EXIGENCES DE
UE
LA CONCURRENCE INTERNATIONALE, SONT CONDAMNES A EN PAYER
LE PRIX : UN PRIX TRES ELEVE QUE CE SOIT AU NIVEAU DES
AH
ENTREPRISES OU AU NIVEAU DES NATIONS. UN PRIX EN TERME DE BIEN
ETRE ET D'EMPLOI. LES PAYS DU SUD-EST ASIATIQUE EN FONT
D'EXCELLENCE
:
LES
GOUVERNEMENTS,
HA
OBLIGATION
EU
AUJOURD'HUI LA TRES AMERE EXPERIENCE.
CHAQUE
GOUVERNEMENT DANS LES RESPONSABILITES QUI LUI INCOMBENT ET
UE
TOUS LES GOUVERNEMENTS DE L'EUROPE LORSQUE LA CHARTE DE
CETTE DERNIERE LEUR IMPOSE D'AGIR ENSEMBLE, DOIVENT TIRER LES
D'UNE
SERIE
DE
AH
LECONS
TROIS
GRANDES
EVOLUTIONS
CONCOMMITTANTES:
ETABLIR,
HA
EU
- LA MONDIALISATION DONT LES REGLES DU JEU RESTENT A
-LA MUTATION TECHNOLOGIQUE QUI ENTRAINE L'APPARITION
A CADENCE ACCELEREE DE NOUVEAUX PRODUITS ET DE NOUVEAUX
SERVICES, QUI REND LA COMMUNICATION INSTANTANEE, QUI DIFFUSE
L'INFORMATION PARTOUT ET A TOUS ; QUI CHANGE LES MARCHES
LESQUELS DEVIENNENT PLUS SOPHISTIQUES ET PLUS EXIGEANTS, PLUS
CRUELS AUSSI; QUI PLACE L'INNOVATION AU COEUR DE TOUTES LES
ACTIVITES,
A VEC
UNE AMPLEUR,
ET UN DEGRE
QU' AUCUNE CIVILISATION N'A CONNUE.
8
DE
PRESSION
D'OU POUR LES GOUVERNEMENTS, UNE SORTE DE PROGRAMME IMPOSE,
QUI NE LEUR ENLEVE NI LE POUVOIR D'AGIR, NI LA RESPONSABILITE
POLITIQUE, MAIS QUI LES OBLIGE A LES EXERCER A L'INTERIEUR DU
CADRE EXIGENT DE LA COMPETITION INTERNATIONALE.
- PREMIERE DIRECTION D' ACTION : ASSURER UNE COMBINAISON
OPTIMALE DES MOYENS DE GESTION GENERAUX DE L'ECONOMIE,
UE
CEUX QUI RELEVENT DE L'AUTORITE POLITIQUE (BUDGET, FISCALITE),
CEUX QUI SONT EXERCES PARLA BANQUE CENTRALE EUROPEENNE
AH
(POLITIQUE MONETAIRE).
EU
DERRIERE LE DEBAT QUASI-THEOLOGIQUE SUR LES RESPONSABILITES
RESPECTIVES DES GOUVERNEMENTS ET DE LA BANQUE CENTRALE
HA
EUROPEENNE - DEBAT DONT NOUS AVONS DES ECHOS PRESQUE
QUOTIDIENS - IL Y A UNE EXIGENCE DE COHERENCE QUI CONTRAINT,
UE
COMME EUT DIT EDGAR FAURE, A RECHERCHER L'INDEPENDANCE
AH
DANS L'INTERDEPENDANCE.
LA POLITIQUE MONETAIRE A POUR OBJECTIF INSCRIT DANS LES TEXTES
HA
EU
DE REALISER LA STABILITE, C'EST-A-DIRE D'EMPECHER L'INFLATION.
CECI VEUT-IL UN EURO FORT, COMME ON DIT QU'IL Y A UN MARK FORT,
OU UN FRANC FORT?
SANS AUCUN DOUTE, POURVU QU'ON SACRE CLAIREMENT CE QUE
VEUT DIRE CET ADJECTIF : FORT, APPLIQUE A UNE MONNAIE. J'OUVRE
LE
PETIT
LAROUSSE
ET
RETIENS
VOLONTIERS
UNE
SERIE
DE
DEFINITIONS : SOLIDE, RESISTANT .... A MES YEUX, UNE MONNAIE DOIT
PRESENTER CE TYPE DE CARACTERISTIQUES QUI EN IMPLIQUENT
D'AUTRES : FORTE C'EST A DIRE AUSSI CREDIBLE, PREVISIBLE, DONC
RESPECTEE.
9
MAIS UNE AUTRE CONSIDERATION DOIT INTERVENIR. IL FAUT AUSSI
QUE, SI VOUS ME PASSEZ L'EXPRESSION, LA MONNAIE SOIT A SON PRIX.
FORT NE DOIT PAS VOULOIR DIRE CHER. LE NIVEAU DE LA MONNAIE, SA
PARITE AVEC LES GRAND ES MONNAIES EXTERIEURES, NE DOIVENT PAS
ETRE TELS QUE SOIENT FAUSSEES LES CONDITIONS DE COMPETITION,
PAR UNE SOUS-EVALUATION OU UNE SUREVALUATION EXCESSIVE ET
UE
DURABLE.
LES GESTIONNAIRES DE L'EURO N'ECHAPPERONT DONC PAS A UNE
AH
DOUBLE OBLIGATION:
-CELLE, EN VISANT LA STABILITE, DE NE PAS DEPASSER L'OBJECTIF ET
EU
POUSSER A LA DEFLATION,
-CELLE DE S'ASSURER QUE LE NIVEAU DES PARITES A LA FORMATION
HA
DESQUELS LA POLITIQUE DE LA BANQUE
CONTRIBUE~OIT
PAS DE
NATURE A AFFECTER LA COMPETITIVITE DE L'ECONOMIE, AVEC, EN
ET
EN
CAS
DE
SOUS-EVALUATION
UN
RISQUE
DE
AH
L'EMPLOI
UE
CAS DE SUREVALUATION, UNE ATTEINTE A LA CROISSANCE DONC A
SURCHAUFFE DONC DE STOP AND GO. IL FAUT DONC QUE LA MONNAIE
SOIT STABLE, CREDIBLE, RESPECTEE, ET L'UN DANS L'AUTRE, A SON
HA
EU
JUSTEPRIX.
CECI - QUI N'EST D'AILLEURS QU'INDIRECTEMENT DANS SA MISSION,
N'EST PAS POSSIBLE POURLA BANQUE SEULE SI L'AUTRE PARTIE DE LA
POLITIQUE ECONOMIQUE, CELLE QUI EST DANS LES MAINS DES
GOUVERNEMENTS, N'EST PAS GEREE DANS LE MEME ESPRIT C'EST A
DIRE NE RECHERCHE PAS LA STABILITE, POINT DE REFERENCE D'UNE
POLITIQUE OPTIMISEE. IL NE DOIT PAS Y AVOIR D'INCOHERENCES DANS
LE « POLICY MIX », DANS LA FACON DONT LES DEUX GRANDS ACTEURS
DE LA POLITIQUE DETERMINENT QU'ON LE VEUILLE OU NON
ENSEMBLE, LE NIVEAU DES PRIX ET LE NIVEAU D' ACTIVITE.
lO
LA SEULE FACON D'ASSURER UNE TELLE COHERENCE SE TROUVE DANS
LE DIALOGUE, QUE L'INTERDEPENDANCE N'EXCLUT PAS. LA BANQUE
CENTRALE NE DOIT PAS CONSIDERER LE FAIT QUE DES ACTEURS OU
DES OBSERVATEURS EXTEIDEURS A ELLE (GOUVERNEMENTS OU
ECONOMISTES) AIENT UNE OPINION SUR LA GESTION DE LA MONNAIE,
COMME UNE ATTEINTE A SON INDEPENDANCE. MEME LES BANQUIERS
UE
CENTRAUX NE SONT PAS INFAILLIBLES: LE DEBAT SUR LE NIVEAU DES
TAUX D'INTERET N'EST PAS UNE INGERENCE, MAIS UN PROCESSUS
TOUT
EN
AYANT
LE
DEVOIR
AH
DEMOCRATIQUE OU CHACUN A LE DROIT DE DIRE SON SENTIMENT
D'AGIR A
L'INTEIDEUR
DE
SES
ETUDIE,
REFLECHI,
ECOUTE.
EU
RESPONSABILITES SELON LE JUGEMENT QU'IL SE FORME, A YANT
AINSI
D'AILLEURS,
LES
BANQUES
HA
CENTRALES SE RECONNAISSENT-ELLES UN DROIT DE REMONTRANCE
QUI FAIT PARFOIS FAIRE LA GIDMACE AUX DIIDGEANTS POLITIQUES.
UE
MAIS QUOI ! C'EST LA REGLE DU JEU.
AH
IDEN N'OBLIGE A CE QU'UN TEL DEBAT DEVIENNE CONFLICTUEL,
CHACUN SE DRAPANT DANS SES CONVICTIONS OU SA DIGNITE. A MON
HA
EU
SENS, IL SUFFIT POUR CELA D'APPLIQUER LE TRAITE DE MAAESTIDCHT
DANS SON ESPIDT ET DANS SA LETTRE, DE LE FAIRE SANS EMPHASE,
MAIS A VEC CONSTANCE.
LA RESPONSABILITE DE FIXER LA PAruTE PAR EXEMPLE VERS
L'EXTEIDEUR N'EST PAS UNE PREROGATIVE DE LA BANQUE CENTRALE.
DANS LE SYSTEME MONETAIRE EUROPEEN, LA TACHE EN REVENAIT
AUX MINISTRES DES FINANCES S'APPUYANT CERTES SUR L'AVIS DES
BANQUES. EN FAlT, LES DEUX FORCES CONCOURRENT A FORMER CE QUI
SERA LE NIVEAU DE LA MONNAIE TEL QUE LE MARCHE FINIRA P AR
11
L'EXPRIMER. IL LEUR FAUT DONC TRAVAILLER ENSEMBLE JOUR APRES
JOUR, SANS DOGMATISME. LES BASES D'UN TEL DIALOGUE EXISTENT.
TOUT D' ABORD, LE CONSEIL DE L'EURO, OU SE RETROUVENT MINISTRES
ET GOUVERNEURS, A LA MISSION NATURELLE DE DEBATTRE DES
DONNEES ET DES EVOLUTIONS ECONOMIQUES FONDAMENTALES DONT
UNE EST A L'EVIDENCE : SOMMES NOUS TROP CHERS PAR RAPPORT AU
DOLLAR OU AU YEN OU AU CONTRAIRE TROP BAS? ATTEIGNONS-NOUS
UE
LE MEILLEUR RYTHME DE CROISSANCE OU ALLONS-NOUS TROP VITE
AH
OU TROP LENTEMENT ?
ENSUITE, LE TRAITE DONNE AUX MINISTRES DES FINANCES LA
EU
POSSIBILITE DE S'EXPRIMER PARLA VOIE DE LEUR PRESIDENT AU SEIN
MEME DU CONSEIL DE LA BANQUE. C'EST L'OCCASION NON PAS
HA
D'INFLUENCER CETTE DERNIERE, MAIS DE CONTRIBUER A ECLAIRER
LES DECISIONS DIFFICILES QUI CONCERNENT LA MASSE MONETAIRE,
UE
LES LIQUIDITES MISES A LA DISPOSITION DE L'ECONOMIE AINSI QUE
LES TAUX D'INTERET : JUGEMENT SUR LES EFFETS DE L'INFLATION,
L'EMPLOI,
AH
EFFETS POSSIBLE DE DECISIONS PRISES SUR LA CROISSANCE ET SUR
TENDANCE
A
LA
SOUS-EVALUSATION
OU
LA
HA
EU
SUREVALUATION, CES QUESTIONS ESSENTIELLES MERITENT D'ETRE
DEBATTUES AU FOND ET ON NE PEUT PRIVER L'AUTORITE POLITIQUE
J(_ '
1ìJ'EXPRIMER AU SEIN DU CONSEIL DE LA BANQUE DES OPINIONS OU DE
CONTRIBUER A SON INFORMATION. A MEME COMME D'AGIR COMME IL
CROIT DEVOIR LE FAIRE.
UN TEL ECHANGE EST D'AUTANT PLUS NECESSAIRE QUE L'EUROLAND
RECOUVRE ONZE ECONOMIES TRES DIFFERENTES ET DONC OBLIGE A
RECHERCHER
STABILITE
DES
TOUT
SOLUTIONS
EN
TENANT
QUI
RESPECTENT
COMPTE
DE
LA
L'OBJECTIF
DIVERSITE
DE
DES
SITUATIONS. A CET EGARD, LA COMPOSITION DU CONSEIL DE LA
12
BANQUE, OU CHAQUE GOUVERNEUR DE BANQUE CENTRALE EST
PRESENT ET VOTE, A EGALITE AVEC SES COLLEGUES, DEVRAIT
CONTRIBUER A LA RECHERCHE EN SON SEIN DE SOLUTIONS OBJECTIVES
ET EQUILIBREES.
ENFIN, LE SOUCI DE MAINTENIR UNE CROISSANCE CREDIBLE ET
DURABLE NE PEUT PAS ETRE ABSENTE DES PREOCCUPATIONS DES
UE
GESTIONNAIRES DE L'ECONOMIE EUROPEENNE : LES GOUVERNEMENTS
BIEN SUR MAIS AUSSI LA BANQUE CENTRALE CAR UN RALENTISSEMENT
AH
MARQUE DE LA CROISSANCE POURRAIT RENDRE LE PARCOURS DE LA
PREMIERE ETAPE DE L'EURO PLUS ROCAILLEUX, MOINS AISE, MOINS
EU
CONVAINCANT.
HA
J' AI BEAUCOUP INSISTE SUR CETTE QUESTION DE LA COHERENCE
INTERNE DE LA POLITIQUE ECONOMIQUE PARCE QUE SUR ELLE SE
UE
JOUERA LE SUCCES ET LA CREDIBILITE DE L'OPERATION.
AH
IL ME SEMBLE QUE LES CHANCES DE REUSSITE - J'AI FAILLI DIRE DE
HA
EU
L'AVENTURE EURO- SONT GRANDES.
D'ABORD NOUS AVONS PRIS UN BON DEPART. LA DATE DU ler JANVIER
POUR LE DEBUT DE L'UNION MONETAIRE EST JURIDIQUEMENT
CORRECTE MAIS DANS LES FAITS DEPASSEE. LA MONNAIE UNIQUE A VU
LE
JOUR
LE
3
DECEMBRE
PAR
LA
DECISION
UNANIME
DES
GOUVERNEMENTS DE BANQUES CENTRALES DE BAISSER LES TAUX
D'INTERET A UN NIVEAU IDENTIQUE POUR DIX PAYS, A PEINE PLUS
ELEVE TEMPORAIREMENT POUR L'ITALIE. C'EST UN SIGNAL DE
VIGILANCE EN MATIERE DE CROISSANCE, DONNE AVEC UN SENS DE
« L'EFFET >>
QU'ON
NE
PEUT
QUE
SALUER.
C'EST
AUSSI
LA
RECONNAISSANCE QUE LES PERSPECTIVES EN MATIERE DE PRIX SONT
13
BONNES,
ET
QU' IL
FAUT
VEILLER A
EVITER LES
TENDANCES
DEFLATIONNISTES.
ENSUITE
LES
PRENNENT
GOUVERNEMENTS
AU
SERIEUX
LEUR
OBLIGATION DE COOPERATION. LE PACTE DE STABILITE EN EST UNE
DEMONSTRATION, L'ETABLISSEMENT DU CONSEIL EURO AUSSI, MAIS
EGALEMENT LES DEBATS SUR LA MANIERE DE MAINTENIR L'ACTIVITE
A
UN
NIVEAU
POUR
SUFFISANT
PERMETTRE
UNE
DETENTE
UE
PROGRESSIVE DU MARCHE DE L'EMPLOI. DERRIERE, IL Y A DES
PROBLEMES BUDGETAIRES : COMMENT GERER LE BUDGET POUR QU'IL
AH
ENCOURAGE ET NON DECOURAGE LA CROISSANCE ? COMMENT
FINANCER AUTREMENT QUE PAR LE DEFICIT DES INSFRASTRUCTURES
? COMMENT DONNER PLUS
EU
NECESSAIRES
HA
ECONOMIES?
DE FLEXIBILITE AUX
CES DERNIERES REMARQUES ME CONDUISENT A EVOQUER LA SECONDE
ET DES
L'INNOVATION.
MUTATIONS
LIEES
AUX
TECHNOLOGIES
ET
A
AH
L'EURO
UE
«FIGURE IMPOSEE »PARLA COMBINAISON DE LA MONDIALISATION, DE
HA
EU
- DEUXIEME DIRECTIVE D' ACTION
METTRE L'ECONOMIE EN
SITUATION DE COMPETITION.
TOUT D'ABORD, SI L'ON VEUT QUE L'EURO FONCTIONNE, IL FAUT QUE
LES ACTEURS ECONOMIQUES DANS LES DIFFERENTS PAYS NE SOIENT
PAS PENALISES PAR DES STRUCTURES DE COUT INADAPTE. IL S'EN
DEDUIT L'OBLIGATION D'UNE HARMONISATION DANS LES DOMAINES
RELEVANT DE L'ETAT OU DES COLLECTIVITES PUBLIQUES, TELLE LA
FISCALITE
LA VA SE TROUVER UNE DES DIFFICUL TES DE LA CONSTRUCTION
EUROPEENNE QUI TIENT AU PROCESSUS DE DECISION, LEQUEL EXIGE
14
PARFOIS L'UNANIMITE, PAR EXEMPLE EN MATIERE D'IMPOT. VOUS
SAVEZ QUE LA GRANDE-BRETAGNE FAIT DES RESERVES A UNE
HARMONISATION FORTE DANS CE DOMAINE.
ET POURTANT, LE CHANTIER EST OUVERT, CELUI DE LA FISCALITE DE
L'EPARGNE, OU DE CELLE DES SOCIETES, OU ENCORE, A UN CERTAIN
MOMENT, DE LA TVA. IL VA FALLOIR AGIR. C'EST DIFFICILE ,MAIS
AH
PAR UNE CONCOMITANCE D'ACTIONS NATIONALES. RIEN N'INTERDIT A
PLUSIEURS PAYS DE RAPPROCHER LEURS MODELES FISCAUX. (JE NE DIS
EU
PAS DE LES RENDRE IDENTIQUES) AFIN D'ASSURER UNE SUFFISANTE
HA
COHERENCE ENTRE LEURS EFFETS AU NIVEAU DES COUTS.
IL N'EST PAS SOUHAITABLE QU'UN TEL CERCLE SE FORME, MAIS CELA
UE
PEUT NE PAS ETRE EVITABLE: ON L'A VU POUR L'EURO, QUI S'EST FAIT
A ONZE, OU POUR LES PREMICES DE L'UNION EN MATIERE DE DEFENSE.
AH
MAIS N'ANTICIPONS PAS SUR L'ISSUE DES DEBATS DONT LES BASES
TECHNIQUES SONT A PEINE POSEES.
HA
EU
t "
UE
-'k' L POSSIBLE1S~S UNANIMITE DU CONSEIL.
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METTRE L'ECONOMIE EN ETAT DE COMPETITION, C'EST AUSSI FAIRE
QUE, DANS CHAQUE PAYS, L'ENSEMBLE DU SYSTEME NATIONAL SOIT
COMPETITIF. IL Y A, EN MATIERE DE FISCALITE, DE POIDS DES
REGLEMENTATIONS,
DE
FORMATION,
DE
RECHERCHE,
D'INFRASTRUCTURES, L'OBLIGATION DE FAIRE EN SORTE QUE LES
CONDITIONS D'EXERCICE DE L'ACTIVITE SOIENT LE PLUS FAVORABLE
POSSIBLE A L'INVESTISSEMENT (POUR LEQUEL LA CONCURRENCE EST
DESORMAIS FORTE ET TOTALE), AU DEVELOPPEMENT, A L'INITIATIVE.
LA FRANCE DANS CES DIFFERENTS DOMAINES N'EST PAS MAL PLACEE,
15
MAIS ELLE A SES CARENCES ET SES RETARDS. LES COMBLER EST UNE
TACHE URGENTE.
J'AI LE SENTIMENT EN REVENANT AUSSI BIEN DES ETATS-UNIS QUE DE
SINGAPOUR, POUR PRENDRE DES EXEMPLES TRES DIFFERENTS, QU'IL
NOUS FAUT METTRE LES BOUCHEES DOUBLES. SINGAPOUR, PAR
EXEMPLE, POUR DEVENIR UNE « KNOWLEDGE SOCIETY », UNE SOCIETE
UE
BASEE SUR LA CONNAISSANCE, VA METTRE UN ORDINATEUR A LA
DISPOSITION DE DEUX « APPRENANTS ». NOUS AUSSI NOUS DEVONS
AH
ACCELERER NOTRE ENTREE DANS LE MONDE DE L'INFORMATIQUE,
SUSCITER LES PEPINIERES D'INNOVATEURS QUI PEUVENT NAITRE
EU
D'UNE COOPERATION CLAIRE ET VOULUE ENTRE UNIVERSITE ET
ENTREPRISES, MOBILITE~A UNE AUTRE ECHELLE DES CAPITAUX A
HA
RISQUES.
UE
CE PUISSANT EFFORT DONT IL FAUT CONVAINCRE LA NATION,
PERMETTRA D'EXPLOITER LE POTENTIEL DES TECHNOLOGIES DU
AH
FUTUR, D'ENTRER DANS LES NOUVEAUX METIERS, D'ENGENDRER LES
NOUVEAUX PRODUITS, DE CREER LES NOUVEAUX SERVICES, QUI
HA
EU
ASSURERONT L'ELEVATION DU NIVEAU DE VIE ET LE DEVELOPPEMENT
DE L'EMPLOI.. L'ENTREE ORGANISEE, VOLONTAIRE, AMBITIEUSE, DANS
E TEL QU'IL CHANGE ES
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D'OUEST
ATLANTIQUE QUI CONCOURT AU DEVELOPPEMENT DES TROIS REGIONS
PAYS DE LOIRE, BREl'AGNE ET POITOU CHARENTE, UN DES MESSAGES
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QUE JE PASS~S ACTIONS QUE JE POUSSE. JE PUISE DA S
CETTE EXPERIENCE SUR LE TERRAIN LA CONVICTION QUE LE SU CES
EST POSSIBLE, MIEUX QU'IL EST TOUT A FAIT A PORTEE DE NOU .
16
TROISIEME DIRECTION POUR L' ACTION : CONSOLIDER LE CADRE
INTERNATIONAL DE MANIERE A GERER MIEUX LA MONDIALISATION
ET PREVENIR LES CRISES.
UN CONSTAT : DANS LE GRAND MOUVEMENT D'OUVERTURE DES
UE
MARCHES, GRISES PAR L'EUPHORIE D'UNE CROISSANCE FORTE DES
ECHANGES INTERNATIONAUX UNE CROISSANCE A BASE DE LIBERTEf'vvfgyrr
~
AH
NOUS 1-\VONS(OUBLIE QUE TOUTE SOCIETE - ET DONC AUSSI LA SOCIETE
ECONOMIQUE ET FINANCIERE MONDIALE - DOIT AVOIR SES REGLES DU
EU
JEU, DES LOIS CLAIRES, TRANSPARENTES STABLES ET RESPECTEES
S'APPLIQUANT A TOUS LES ACTEURS ; QUE LES STRUCTURES A
HA
L'INTERIEUR DESQUELLES L'INITIATIVE SE DEVELOPPE, DOIVENT ETRE
ROBUSTES : STRUCTURES PHYSIQUES, LES INFRASTRUCTURES DU
STRUCTURES
UE
DEVELOPPEMENT,
INSTITUTIONNELLES,
AUTORITES
AH
POLITIQUES OU ADMINISTRATION DE SYSTEME FINANCIER.
L'INTERDEPENDANCE LIMITE LES SOUVERAINETES NATIONALES. IL
FORME
HA
EU
FAUT RETROUVER AU NIVEAU INTERNATIONAL L'EXERCICE DE CETTE
DE
SOUVERAINETE
QUE
J' APPELLE
« LA
GESTION
DE
L'INTERDEPENDANCE » : EXIGENCE COMPRISE POUR LE COMMERCE
(L'ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE SE MET EN PLACE) MAIS
OUBLIEE PAR AILLEURS : FINANCE ET BANQUES, STABILITE ET
TRANSPARENCE REGLEMENTAIRE, REGLES DE CONCURRENCE, ETC ...
D'OU UNE PREMIERE TACHE : CREER CETTE NOUVELLE ARCHITECTURE
INTERNATIONALE DONT ON PARLE BEAUCOUP, ET QUI VISE A DEFINIR
DES REGLES DU JEU, A EN CONTROLER LE RESPECT, A METTRE EN
PLACE DES MECANISMES COMMUNS D'ALERTE, DE PREVENTION, ET DE
17
CORRECTION
DES
CRISES
A
LES
PLACER
DANS
UN
CADRE
f
INSTITUTIONNEL EFFICACE.
L'UNION MONETAIRE, ET PLUS GENERALEMENT L'UNION ECONOMIQUE
A QUINZE, NOUS PERMET DE JOUER UN ROLE EMINENT DANS CE DEBAT,
ET DE DEPENDRE EN TANT QU'EUROPE, EN NOUS APPUYANT SUR N OTRE
UE
POIDS, DES SOLUTIONS SATISFAISANTES AU PLAN MONDIAL.
CECI EST VRAI POUR «L' ARCHITECTURE »ET PLUS ENCORE POUR
AH
L'EVOLUTION DU SYSTEME MONETAIRE INTERNATIONAL. EN NAISSANT,
L'EURO A CHANGE LES DONNEES DE CE DERNIER{QU'ON FERAIT MIEUX
r)NV
MONNAIE DE RESERVE
EU
D' APPELER ~NON SYSTEME~\.{/EURO DEVIENDRA «L' AUTRE » GRANDE
D~MONDE,
PLUS OU MOINS VITE, PLUS OU
HA
MOINS BIEN SELON SES PROPRES RESULTATS, MAIS IL LE DEVIENDRA. IL
FAUT S'Y PREPARER, C'EST A DIRE:
UE
- EVITER QUE SA SEULE PRESENCE N' ACCROISSE AU LIEU DE LA
DIMINUER LA VOLATIBILITE DES MARCHES FINANCIERS ET LES
AH
MOUVEMENTS ABERRANTS DE CAPITAUX,
- MAIS AU CONTRAIRE PROFITER DE CETTE FORMIDABLE MUTATION
AVEC
HA
EU
MONETAIRE POUR ORGANISER UN DIALOGUE CONTINU ET APPROFONDI
LE DOLLAR POUR ASSURER UN FONCTIONNEMENT PLUS
HARMONIEUX DES CHANGES
JE N'ENTRERAI PAS DANS LE DEBAT SUR LES « TARGET ZONES », NI SUR
LES
MECANISMES
QUI
DEVRONT
CARACTERISER
UN
SYSTEME
MONETAIRE DE FAIT PLUTOT QUE DE DROIT A LA FOIS SUFFISAMMENT
EQUITABLE ET SUFFISAMMENT STABLE. MAIS JE CROIS QUE TROIS
OBSTACLES ONT ETE LEVES:
- LA NAIVE CROYANCE QU'ON PEUT FAIRE CONFIANCE AU
MARCHE PARCE QU'IL A TOUJOURS RAISON: ON ADMET AUJOURD'HUI
QUE,
ABANDONNE
A
LUI-MEME,
18
IL
PEUT
LAISSER
SE
LEVER
D'INCONTROLABLES DANGERS ET QUE S'IL N'EST PAS AVEUGLE, IL
ESTAU MOINS MYOPE ...
- LA CONVICTION PROFONDE QUE EN FIN DE COMPTE, LE DOLLAR
EST
LA
SEULE
REFERENCE
COMMUNE,
ET
QU'IL
FAUT
S'EN
ACCOMMODER, D'OU, A CONTRAflo, L'IDEE QUE L'EUROPE EST
IMPUISSANTE
JOUER
A
UN
ROLE
/ ~ ,Yh.,... ~ Lu_ ~~
D'EQUILIBRE, ET DONC QU'IL
D'INITIATIVE,
AUT FAI
D'IMPULSION,
SEMBLANT DE CROIRE QUE
UE
TOUT EST POUR LE MIEUX DANS LE MOINS IMPARFAIT DES MARCHES ...
AH
MEME LES RELATIONS DE POUVOIR ETANT CE QU'ELLES SONT ENCORE
AUJOURD'HUI, LE CLIMAT COMMENCE A CHANGER ET LE SENTIMENT
EU
DU « RISQUE MONETAIRE » S'EST ACCRU, AU POINT DE SUSCITER PLUS
D'ACTIVITES ET DE COOPERATION AU SEIN DU G 7. C'EST LA VIE, C'EST
HA
LA REALITE, C'EST LA CRISE QUI FAIT CHANGER DES ATTITUDES QU'ON
CROYAIT FONDEES SUR DES DOGMES ET QUI NE L'ETAIENT QUE SUR
UE
UNE RESIGNATION AU DESEQUILIBRE DES FORCES. LE MEME REALISME,
AMPLIFIE PAR LE FAIT EURO, DECLANCHERA,
~;ts~ ~UR,
UN
AH
MOUVEMENT DE RAPPROCHEMENT, DE PARTENARIAT, QU'ON DISAIT
IMPOSSIBLE SIMPLEMENT PARCE QUE LES CONDITIONS N'EN ETAIENT
HA
EU
PAS REUNIES.
JE SUIS BIEN LOIN D'AVOIR EPUISE LE SUJET QUE VOUS M'AVEZ
DEMANDE DE TRAITER. JE N'AI PAS ABORDE LA MANIERE DONT LES
INDIVIDUS- VOUS ET MOI ET SURTOUT LES NOUVELLES GENERATIONS '
S'ADAPTERONT A CETTE MUTATION. AUX CHANCES QU'ELLE OFFRE,
AUX PRECARITES QU'ELLE CREEE, NI DIT COMBIEN LES ENTREPRISES,
SOUMISES
A
UNE
OBLIGATION
D'EXCELLENCE
D'INTELLIGENCE
VIGILANTE ET DE MOBILITE SAURONT Y FAIRE FA~ fwj
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JE N'AI SURTOUT PAS TRAITE DU RESTE DU GRAND SUJET EUROPEEN:
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- COMMENT GERER MIEUX UN ENSEMBLE QUI S'ELARGIT SANS
CESSE
COMMENT
DONNER
A
L'EUROPE
LES
INSTITUTIONS
DEMOCRATIQUES ADAPTEES A LA SOMME DES COMPETENCES DONT
ELLE RECOIT PROGRESSIVEMENT LA CHARGE : UNE EUROPE QUI N'EST
PAS FEDERALE INSTITUTIONNELLEMENT ET QUI EST TROP DIVERSE
DANS SON HISTOIRE, SES ECONOMIES, SES LANGUES, POUR SE FONDRE
UE
FACILEMENT DANS UNE FEDERATION, ET QUI POURTANT DOIT GERER
AVEC EFFICACITE DES COMPETENCES COMMUNES C' EST A DIRE DES
AH
COMPETENCES QUI ONT ETE EN FAlT FEDEREES.
EU
COMMENT COMPLETER LES AUTRES PILIERS, ET NOTAMMENT CELUI
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UE
IL Y FAUDRAIT UN AUTRE DISCOURS. JE N'AI PAS PU VOUS EPARGNER
L' ENNUI D'UNE ANALYSE GENERALE QUE JE N'AVAIS PAS LE TEMPS DE
AH
FAIRE VIVRE PAR DES SOUVENIRS OU DE PEUPLER D'ANECDOTES.
J'ESPERE DU MOINS VOUS AVOIR MONTRE QUE GRAND EST LE DEFI
MAIS AUSSI QUE NOUS POUVONS LE GAGNER.
HA
EU
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M/1
HA
QUI CONCERNE LA SECURI~, LA POLITIQUE EXTERIEURE ET LA
r~ ~ ok
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DEFEN E? H .e~ ic.;WJ ~ ~ =Wnr/_. IW.,.e';
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LA CLE C'EST L'APPETIT DU FUTUR, ET LA VOLONTE DE CREER; LA CLE
C'EST LA VOLONTE D'APPARTENIR AU MONDE TEL QU'IL CHANGE ET
NON TEL QU'IL FUT.
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