Hespèrion XXI - Offre Média de la Cité de la musique
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Hespèrion XXI - Offre Média de la Cité de la musique
Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général Dans le cadre du cycle Le temps de la danse Du samedi 31 janvier au vendredi 6 février 2009 Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr Ludi Musici | Hespèrion XXI | Jordi Savall | Mardi 3 février Mardi 3 février Ludi Musici | Hespèrion XXI | Jordi Savall Cycle Le temps de la danse La valse, la bourrée… : toutes les danses dictent leur rythme. Elles donnent le ton et le temps à ceux qui s’y accordent. De la danse traditionnelle thaïe aux Ländler de Brahms, les pulsations d’une chorégraphie réelle ou rêvée emportent la musique et les corps dans leurs tournoiements. Le khon, théâtre traditionnel thaï apparu voici mille ans dans les cours royales d’Ayutthaya, s’imposa rapidement comme le divertissement privilégié des rois. Il met en scène des personnages masqués, richement costumés de brocarts de soie, qui exécutent des danses très codifiées, accompagnées par des musiciens, des chanteurs et des narrateurs. La très forte puissance évocatrice de cet art pictural vivant permet d’entrer en contact avec le monde invisible, de donner âme aux croyances magiques… Et aussi de fonder l’identité de la communauté, de la rassembler sur des temps forts. Le programme imaginé par Jordi Savall sous le titre de Ludi Musici : L’esprit de la danse participe du même paradoxe, pas dansés qui font à la fois la distinction et la communion des corps : il présente un répertoire composite, qui rassemble deux siècles de musiques dansées (de 1450 à 1650) en Europe occidentale, en Asie occidentale et en Amérique latine. Entre une Bourrée d’avignonez et un tourdion, entre une gaillarde et une romanesca, entre des folias criollas du Pérou et une guaracha du Mexique, on trouve aussi telle berceuse berbère ou tel lullaby : dans certaines cultures, en effet, on conduisait doucement les enfants vers le sommeil en dansant… Dans la lignée poétique des Ländler schubertiens, les Liebeslieder-Walzer [Valses en forme de chansons d’amour] que Brahms composa dans les années 1868-1869 peuvent tout aussi bien être lus comme un hommage à la Vienne de leur temps : ils puisent également leur inspiration dans les productions du roi de la valse, Johann Strauss. Ainsi la neuvième pièce, Am Donaustrande, da steht ein Haus, semble faire allusion tant par son titre que par le détail de sa réalisation à la célèbre valse du Beau Danuble bleu. D’autres danses, même lorsqu’elles s’écrivent et s’écoutent assis, continuent à faire irrépressiblement virevolter les plumes et les imaginaires. Ainsi les Danses (1904) de Debussy, écrites sur commande de la maison Pleyel pour la promotion de son modèle de harpe chromatique, évoquent tour à tour le rituel antique et la valse alanguie. Avec Renard (1915), sorte de petit opéra-ballet, Stravinski puise librement dans le fonds populaire russe pour construire une fable devant être aussi bien chantée que jouée par « des clowns, danseurs et acrobates » ! Dans Ragtime (1918), il utilise le style syncopé que des artistes américains comme Scott Joplin avaient déjà popularisé quinze ans auparavant. Cet emploi abstrait de la danse dans la musique savante, on l’entend jusque dans les œuvres récentes de Unsuk Chin et de Arnulf Herrmann. Les gestes agiles et imprévisibles du Double concerto pour piano, percussion et ensemble de 19 instruments de la compositrice coréenne tentent de relier les timbres et les cultures dans une couleur homogène. Quant à la musique du compositeur allemand, elle se fait pour nous invitation à la danse… fictive ! du samedi 31 janvier au vendredi 6 février SAMEDI 31 JANVIER – 20H L’épopée du Ramayana II Le théâtre masqué khon (Thaïlande) Le doigt de diamant, l’enlèvement de Sita et le combat royal Troupe du département des Beauxarts du ministère de la Culture thaïlandais MARDI 3 FÉVRIER – 20H Ludi Musici : L’esprit de la danse (1450-1650) Montserrat Figueras, soprano Pascal Bertin, contre-ténor Lluís Vilamajo, ténor Furio Zanasi, baryton Iván Garcia, basse Daniele Carnovich, basse Driss El Maloumi, oud Dimitri Psonis, santur & percussions Andrew Lawrence-King, psaltérion et arpa doppia Xavier Díaz-Latorre, vihela de mano, guitare et théorbe Jordi Savall, dessus de viole Imke David, altus et basse de viole Sergi Casademunt, ténor de viole Fahmi Alqhai, basse de viole Xavier Puertas, violone Pedro Estevan, percussions Jordi Savall, direction mercredi 4 février – 15h jeudi 5 février – 10h jeudi 5 février – 14h30 Spectacle jeune public VENDREDI 6 FÉVRIER – 20H Claude Debussy Danses, pour harpe et orchestre Unsuk Chin À corps et cris / Danse et voix Doppelkonzert, pour piano, percussion et ensemble L’Inattendue Compagnie / Théâtre Oz Arnulf Herrmann (Belgique) Fiktive Tänze – 2e Cahier (commande de l’Ensemble intercontemporain, Thierry Bastin, Nathalie Boulanger, Marie-Sophie Talbot, Jean-Luc Yerles, création) Igor Stravinski interprétation, danse et voix Ragtime, pour onze instruments Jean-Luc Yerles, conception Renard, histoire burlesque chantée Frey Faust, conseil chorégraphique et jouée Marie-Sophie Talbot, travail musical et compositions Ensemble intercontemporain Pierrick Odaert, scénographie Susanna Mälkki, direction Frédérique Cambreling, harpe Dimitri Vassilakis, piano Samuel Favre, percussion JEUDI 5 FÉVRIER – 20H Olivier Dumait, Dmitri Voropaev, ténors Johannes Brahms Ronan Nédélec, baryton Liebeslieder-Walzer et lieder choisis Rihards Macanovskis, basse Ruth Ziesak, soprano Stella Doufexis, alto Werner Güra, ténor Konrad Jarnot, baryton-basse Christoph Berner, piano Camillo Radicke, piano MARDI 3 FÉVRIER – 20H Salle des concerts Ludi Musici L’esprit de la danse (1450-1650) Montserrat Figueras, soprano La Capella Reial de Catalunya : Pascal Bertin, contre-ténor Lluís Vilamajó, ténor Furio Zanasi, baryton Iván García, basse Daniele Carnovich, basse Hespèrion XXI : Driss El Maloumi, oud Dimitri Psonis, santur, percussions Andrew Lawrence-King, psaltérion, arpa doppia Xavier Díaz-Latorre, vihuela de mano, guitare, théorbe Jordi Savall, dessus de viole Imke David, altus et basse de viole Sergi Casademunt, ténor de viole Fahmi Alqhai, basse de viole Xavier Puertas, violone Pedro Estevan, percussion Jordi Savall, direction Ce concert est enregistré par France Musique. Fin du concert vers 21h50. 5 Ludi Musici L’esprit de la danse (1450-1650) De l’Orient : Anonyme (Afghanistan) Nastaran Anonyme (Berbère) Berceuse amazigh Prince Kantemiroglu (Turquie) Makam « Rast Semâ’i » Anonyme (Séfarade de Rhodes) Romance « La guirnalda de rosas » De l’Italie : Anonymes (chansonnier de Montecassino) Ballo « Collinetto » Strambotto « Correno multi cani » Anonyme Bases dance: La Spagna Anonyme (chansonnier de Montecassino) Alle stamenge, canto carnascialesco De l’Angleterre : Anonymes (période élisabéthaine) Gallyard Lullaby « My Little Sweet Darling » Dance 6 De la France : Anonyme (sous Louis XIII) Pavane et tourdion Henry Du Bailly Folía: « Yo soy la locura » Anonyme (sous Louis XIII) Bourrée d’Avignognez Anonyme (XVIe siècle) Tourdion « Quand je bois du vin clairet » entracte De l’Allemagne : Samuel Scheidt Pavan V, extrait des Ludi Musici Courant dolorosa Galliard battaglia De l’Espagne : Bartomeu Cárceres Branle « Tau garçó la durundena » Diego Ortiz Romanesca & Passamezzo José Marín Sarabanda « Ojos pués me desdeñáis » Anonyme Canarios, improvisation Juan Hidalgo Baile « Trompicávalas amor » 7 Du Nouveau Monde : Gaspar Fernandes (Oaxaca, Mexique) Mestizo e Indio « Tleycantimo choquiliya » Anonyme Gallardas Criollas, improvisation Juan García de Zéspedes (Mexico) Guaracha « Ay que me abraso, ay » 8 La danse fonde la musique occidentale, on ne devrait jamais l’oublier. Il suffit de reprendre les termes de la symphonie classique (comme menuet), eux-mêmes issus de la suite instrumentale (bourrée, gigue, allemande, pavane…). Le langage du corps – opposé à l’étude abstraite de la divine création – constitue la langue musicale. Ce que les musiciens complexifient à l’extrême, en s’asseyant pour le faire, a d’abord été dansé, sué, exacerbé. Passée dans l’aristocratie et l’art de cour, la danse illustre un dialogue continu entre cultures populaire et savante. Le corps dessine la musique, qui lui emprunte ses formes et sa plasticité. Josquin et Lassus, qui ont inventé des messes sur des airs de danse, nous rappellent cette perméabilité des genres. Le programme de Jordi Savall, issu du répertoire encyclopédique propre au violiste catalan et à ses orchestres, en témoigne. Arpenteur des transversales culturelles, interprète de tous les métissages, héraut de toutes les tolérances, il nous entraîne d’abord en Afghanistan, emblème des incompréhensions et des réticences contemporaines. Puis vient la Turquie, avec un makam. La circumnavigation se poursuit sur l’île de Rhodes, avec Una matica de ruda, version séfarade d’un thème castillan (La guirnalda de rosas) d’avant l’épuration espagnole de 1492. La danse espagnole, fandango ou jacara, chaconne ou passacaille, est un thème et variations sur basse obstinée. Elle est aussi obsessionnelle dans sa forme que le fut la volonté d’exclusion du pouvoir catholique. Elle est variée comme les musiques coloniales qui ont abreuvé l’Espagne. Venus des Amériques et d’Afrique, les rythmes nègres et indiens ont fondé l’imaginaire acoustique de Diego Ortiz, de José Marín et de nombreux compositeurs ibéro-américains, anonymes ou pas, ce que prouve toujours l’art du villancico. De Mexico à Lima, la mixité forcée des peuples est devenue harmonie grâce à la danse. C’est à partir des ports, des cabarets, des bouges et autres lieux d’interlope proximité que les musiques populaires ont diffusé dans la société européenne. Le tourdion « Quand je bois du vin clairet » en est un bel exemple. Cet air à boire particulièrement séducteur traduit l’effervescence du bouillonnant XVIe siècle, gros de nouveautés et de conflits. Samuel Scheidt, victime de la guerre de Trente Ans, en a plus que tout autre distillé l’héritage dans ses batailles éclatantes et ses graves pavanes. Le jeu de la danse englobe. Par sa transe, la bienheureuse folia des carnavals est de retour au logis. Elle est une utopie précaire, le mélange des races et des affects. Danser, pulsion de vie, sagesse de chromosome : n’est-ce pas en dansant que Shiva crée l’univers ? Vincent Borel 9 Dans toute culture, la musique populaire représente un élément essentiel de la vie communautaire et de l’échange entre les personnes. C’est aussi vrai de la danse qui en est le prolongement le plus immédiat et le plus riche en implications. Cette collection présente un ensemble de pièces soit destinées à la danse soit liées directement au monde de la musique populaire par leur fonction. C’est une musique qui recueille et synthétise des traditions diverses dans la ligne ludique et décontractée de la dimension sociale concernée. Il s’agit d’une musique populaire qui nous vient du passé mais dont les connexions avec le présent sont très étroites. On pense en particulier au premier ouvrage de ce programme, qui appartient au projet « Orient-Occident » : des musiciens de cinq nationalités différentes jouent chacun sur des instruments étrangers à la musique classique occidentale et improvisent une mélodie afghane, Laïli Djân. Il semble que nous nous trouvions très loin de ce que nous qualifions habituellement de « musique ancienne » et pourtant, ce à quoi nous assistons n’est autre qu’un processus de transmission d’expériences en tout point analogue à celui que nous observons s’agissant de Bach. Car là aussi, les musiciens du présent dialoguent avec le passé en utilisant comme moyen de communication les multiples traditions relatives à ce répertoire et à l’expérience de chaque interprète. Et il est très significatif que le pays qui ouvre ce programme soit précisément l’Afghanistan, historiquement lié au dialogue entre Orient et Occident et aujourd’hui emblème des incompréhensions et des réticences que ce dialogue suscite dans le monde actuel. Une douce berceuse berbère lui succède, provenant de la ville marocaine d’Agadir : elle est traditionnellement chantée sur un lent rythme de danse tandis que l’on berce l’enfant dans les bras. Puis vient un passage de musique turque de tradition classique, un makam appartenant au très important manuscrit rédigé dans les premières années du XVIIIe siècle par le prince moldave Demetrius Cantemir, plus connu sous le nom de Kantemiroglu. De l’île de Rhodes voisine nous vient le romance Una matica de ruda, version séfarade d’un thème castillan connu, La guirnalda de rosas, qui appartient au très riche répertoire musical ayant accompagné la diaspora des juifs espagnols expulsés en 1492. Maintenant orpheline de la richesse culturelle qui l’avait caractérisée jusque-là, l’Espagne du Siècle d’or est la protagoniste d’autres thèmes présentés en cette occasion. On y trouve notamment la recercada 7 du Trattado de Glosas de Diego Ortiz, une succession de variations instrumentales sur le patron harmonique bien connu de la Romanesca, ainsi qu’une sarabande écrite par le surprenant José Marín. Marín, personnage romanesque s’il en est, prêtre, chanteur et guitariste virtuose, grand voyageur, coureur de jupons effréné et homme souvent en délicatesse avec la loi, est un emblème de son époque comme l’est aussi sa musique qui reflète si bien les ombres et lumières du XVIIe siècle espagnol. Et il est bon de le rappeler car voilà un exemple très clair du pouvoir extraordinaire de la musique à nous rapprocher de notre propre passé. La musique populaire sait particulièrement le faire, même avec des pièces légères comme « Quand je bois du vin » (un « tourdion », danse rapide qui devint très populaire au XVIe siècle). Son texte, typique d’une chanson à boire, évoque explicitement la turbulente réalité politique et sociale dans laquelle le futur Charles Quint vécut 10 son enfance, et sa mélodie est une paraphrase du célèbre morceau L’homme armé. Un cas extrêmement intéressant de cette interaction entre musique et société nous est offert par le chansonnier de Montecassino, manuscrit qui illustre à la perfection l’utopie politique d’Alphonse le Magnanime, roi d’Aragon qui conquit Naples en 1442 et essaya de la convertir en une capitale culturelle. Les traits proprement méditerranéens de cet humanisme « alternatif », si hétérogène et proche de la culture populaire, se trouvent reflétés en partie dans les pièces qui composent cette sélection : Collinetto (danse instrumentale), Correno multi cani (un strambotto, composition polyphonique profane) et Alle stamenge (une chanson de carnaval décontractée), présentées avec une autre pièce instrumentale, La Spagna. De même, les exemples de musique anglaise inclus dans cette sélection sont étroitement liés à l’histoire culturelle d’un pays qui se trouvait à ce moment dans une phase décisive de son évolution. En Angleterre, la sophistication de la musique française a exercé, entre le XVIe et le XVIIe siècle, une fascination qui laissa surtout des traces en ce qui concerne les nombreuses compositions écrites ou transcrites pour viole de gambe. Deux pièces de ce programme appartiennent à ce riche répertoire pour ensembles de violes, que l’Angleterre élisabéthaine cultiva : une Dance et une Gallyard qui se trouvent parmi les premiers témoignages d’une longue tradition à venir. Ces deux œuvres montrent la riche synthèse d’expériences que présuppose ce répertoire : musique anonyme, mais recueillie par des musiciens professionnels, elle jouissait d’un grand succès à la cour, même si elle avait sa source au sein de classes moins favorisées, et elle était mise en valeur par un instrument comme la viole, qui justement se répandait rapidement dans les cercles les plus raffinés d’Europe. Un répertoire, par ailleurs, où les morceaux en relation avec la danse ont toujours su trouver leur espace, en cohabitant avec d’autres œuvres contrapuntiques d’une extrême sophistication, en même temps qu’avec un répertoire simple de chansons auquel appartient une autre berceuse, l’anonyme My Little Sweet Darling. En France, la musique qui jouissait du plus grand prestige était naturellement celle qui se rattachait à la vie de cour, mais là encore, le dialogue avec la culture populaire est continu. Parmi les œuvres présentées ici, il y a par exemple la Bourrée d’Avignognez, une des pièces interprétées en 1615 à l’occasion du mariage de Louis XIII, roi de France. La bourrée était une danse d’humble origine qui ne s’était pas encore convertie en une danse de cour et cependant elle fut interprétée en pleines noces royales. D’origine populaire était également la longue tradition des variations sur la Folía. Cette ancienne danse paysanne portugaise bénéficia d’un long parcours dans le monde de la musique érudite, parcours qui se prolongea indirectement jusqu’au XXe siècle. Elle est ici utilisée par Henry Du Bailly, luthiste de la cour de Louis XIII, dans une inusuelle version vocale de la Folía. Les danses étaient aussi une partie essentielle du répertoire du célèbre ensemble privé instrumental du roi (les Vingt-quatre Violons du roi) et représentaient l’axe du genre courtisan du divertissement par excellence à l’époque, le ballet de cour. Le ballet de cour marque un moment clé de l’histoire du spectacle en Europe, car l’aristocratie elle-même (et le roi, une fois par an) dansait aux côtés des danseurs professionnels, dans le cadre d’une représentation d’inspiration allégorique qui incorporait des parties chantées et des parties récitées. 11 Nous sommes au début du baroque : la culture populaire imprègne la vie musicale et répond ainsi à l’exigence caractéristique du Seicento de produire un impact émotionnel immédiat sur l’auditeur tout en ouvrant de nouvelles voies, même pour les compositeurs les plus chevronnés. Mais surtout, le genre populaire va devenir le terrain de prédilection des expériences les plus audacieuses de fusion et de métissage. Dans l’Allemagne du Nord en particulier, la musique autochtone incorpore avec un dynamisme exceptionnel des éléments en apparence contradictoires. Dans la Pavan V et surtout dans la Galliard battaglia de Samuel Scheidt, par exemple, convergent une solide harmonie de tradition luthérienne et une virtuosité instrumentale italienne, mais aussi le recours imaginatif à la « bataille », popularisée par un Français comme Janequin, et l’élégante texture polyphonique des ensembles instrumentaux de l’Angleterre voisine, pour ne citer que les principaux « ingrédients ». Si telle était la situation en Europe, il est logique que des processus d’interaction entre diverses traditions se soient retrouvés avec une plus grande intensité encore dans le Nouveau Monde. Les deux villancicos mexicains présentés à cette occasion en sont un bon exemple, chacun d’eux étant basé sur des danses locales : Tleycantimo choquiliya, dont le texte mêle le castillan et le nahuatl, et l’humoristique Ay que me abraso, marqué par les soupirs des personnages pris par l’émotion de se trouver en présence de l’enfant Jésus. Quelques mots pour finir sur les Folías Criollas, improvisations que Jordi Savall et les membres d’Hespèrion XXI nous ont souvent offertes ces dernières années et qui sont ce soir réalisées à partir d’un document péruvien datant du milieu du XVIIIe siècle. La musique improvisée est, par définition, destinée à se dissiper dans l’instant. Mais le message qu’elle transmet ici est fort et clair et porte à son apogée l’idée sous-jacente à tout cet enregistrement. En effet, cette musique ne nous apporte pas seulement d’agréables moments d’écoute, elle nous rappelle aussi que la musique (toute la musique et en premier lieu la musique populaire) fait partie intégrante d’une culture. Or la richesse d’une culture réside dans sa capacité à se transformer et évoluer, à rester ouverte au changement et à ne pas devenir rigide et imperméable. La vie est, dès l’origine, rencontre et adaptation, comme nous le rappelle l’inoubliable parallélisme avec le monde végétal de Lao-Tseu (Tao-tö-king, LXXVI) : « les feuilles vivantes sont tendres et souples, les feuilles mortes sont sèches et raides ; la rigidité et la dureté sont propres à la mort, la douceur et la flexibilité propres à la vie ». Voilà des paroles anciennes qui n’ont jamais sonné aussi révélatrices qu’aujourd’hui, en ce XXIe siècle marqué par la rencontre – et ses fréquentes incompréhensions – entre les cultures. Luca Chiantore © 2007, musikeon.net Traduction : Irène Bloc 12 Anonyme (Berbère) Berceuse amazigh J’ai rencontré mon grand frère, Le sommeil Et il m’a demandé : Qu’as-tu sur le dos ? J’ai répondu : la lune. La lune est très triste Je lui ai demandé : Où est la joie ? Elle m’a répondu : La joie est chez les autres. J’ai porté la lune sur mon dos Et j’ai marché et j’ai pleuré. Tu as faim, Lune, Et tu as sommeil, Il fait froid dans toute la nature. J’ai rencontré le sommeil Et il m’a demandé ce que J’avais sur le dos. J’ai répondu, Je n’ai que la lune, Et il m’a demandé : Berce-la, Berce-la. 13 Anonyme (Séfarade de Rhodes) Romance La guirnalda de rosas Una matica de ruda, Un petit brin de rue, Una matica de flor, Un petit brin de fleur, Hija mia mi querida Ma fille chérie Dime a mí quén te la dio. Dis-moi donc qui te l’a donné. Me la dio un mancevico Un jeune homme me l’a donné Que de mí se namoró. Qui de moi s’est énamouré. Hija mia mi querida, Ma fille chérie, No te echés a la perdicion. Ne cours pas à ta perdition Más vale un mal marido Mieux vaut un mauvais mari Que un mancebo de amor Qu’un bel amoureux. Mancebo de amor, la mi madre Un bel amoureux ma mère La mançana y el buen limon. C’est la pomme et le bon citron. Anonyme (chansonnier de Montecassino) Strambotto « Correno multi cani » Strambotto « Nombre de chiens courent » Correno multi cani ad una cazia. Nombre de chiens courent pour une chasse. Quillo la piglia chi e stanca la trova. Celui qui prend une proie attrape celle qui est épuisée. Lu braccho che non cerca per la trazia Le chien qui ne suit pas la trace Quanto piu corre tanto mino jova. Gagne moins, tout en courant plus. L’ucello che da multi se discazia L’oiseau qui en évite beaucoup Al ultimo alli riti se retrova. À la fin est pris dans un filet. 14 Anonyme (chansonnier de Montecassino) Alle stamenge, canto carnascialesco Par ici les tamis, chant de carnaval Alle, stamenge, donne, Par ici les tamis, mesdames, Alle bone stamenge. Les bons tamis, Chi vole stamengnare? Qui veut tamiser ? Jo so stamengnatore, Je suis meunier Et si fo bona farina. Et fais de la bonne farine. E stamegno a tucte l’ore, Je tamise à toute heure De sera e de matina. La nuit et le jour. S’e’ nulla vicina N’y a-t-il pas une voisine Che voglia stamengnare? Qui voudrait tamiser ? Anonyme (période élisabéthaine) Lullaby « My Little Sweet Darling » Berceuse « Mon doux petit chéri » My little sweet darling, Mon doux petit chéri, My comfort and joy. Mon réconfort, ma joie. Sing lullaby lully. Dodo, l’enfant do. In beauty surpassing Dont la beauté surpasse The princes of Troy. Les princes de Troie. Sing lullaby lully. Dodo, l’enfant do. Now suck, child, and sleep, child, Tète, mon enfant, et dors, mon petit, Thy mother’s sweet boy. Le doux petit de sa maman. Sing lullaby lully. Dodo, l’enfant do. The gods bless and keep Que les dieux te bénissent, The from cruel annoy. Et te protègent du malheur, Sing lully, lully, lully, Dodo, l’enfant, do. Sweet baby lully, lully, Mon doux petit, dodo, Sweet baby lullaby lully. Mon doux bébé, dodo. 15 Henry Du Bailly Folía: « Yo soy la locura » La Folie : « Moi je suis la folie » Yo soy la locura Je suis la folie, pour finir La que sola infundo La seule qui toujours apportait Plazer y dulçura La douceur et le plaisir, Y contento al mundo. La joie à ce monde imparfait. Sirven a mi nombre Tous servent en somme Todos mucho o poco Ma renommée peu ou prou Y pero no ay hombre Mais il n’y a pas d’homme Que piense ser loco. Qui se pense vraiment fou. Anonyme (XVIe siècle) Tourdion « Quand je bois du vin clairet » Quand je bois du vin clairet, Amis, tout tourne, Aussi désormais Je bois Anjou ou Arbois. Chantons et buvons, À ce flacon faisons la guerre, Chantons et buvons, Mes amis, buvons donc. Le bon vin nous a rendus gais, chantons, Oublions nos peines, chantons. En mangeant d’un gras jambon, À ce flacon faisons la guerre. Buvons bien, là buvons donc À ce flacon faisons la guerre. En mangeant d’un gras jambon À ce flacon faisons la guerre. Buvons bien, mes amis, trinquons, Buvons, vidons nos verres. En mangeant d’un gras jambon À ce flacon faisons la guerre. 16 Bartomeu Cárceres Branle « Tau garçó la durundena » Branle « Ton garçon, la durundena » Tau garçó la durundena Ton garçon, la durundena. Tau garçó la durundó Ton Jésus, la durundo E tan hillot, la durundó. Et ton fils, la durundo. Tan chiquet e tan polit Si petit et si mignon Com t’és nat aquesta nit. Il est né cette nuit. Lucifer serà scarnit Lucifer en sera blessé Tot l’infern n’haurà gran pena Et tout l’enfer sera en plein désarroi. Los angeus n’an gran plausir, Les anges ont une grande joie Vent complit nostre deusir De voir notre désir accompli, Que l’alt cel s’a de fornir Et le ciel doit disposer De gascons per bella strena. De garçons pour cette première. O Jhesús e com miràveu Oh Jésus vous regardiez Com los angelets baylaven Danser les angelots Dant en l’ayre, no tombaven Dans les airs, sans tomber Ni cayen en l’arena. Ni chuter sur le sable. Y ab ses veus tan angelines Et avec leurs voix si angéliques Rausonaven les maytines Faisaient sonner les mâtines E tocaven les orguines Et jouaient les petites orgues Tot cantant ab veu gran plena. Sans arrêter de chanter de leur voix puissante. E sonaven tots acords Tous les accords résonnaient Ab rebequins e manacors Des rebecs et manicordions Y ab veus autes grans e forts Et avec des voix hautes, graves et fortes Dansaven l’hauta serena. Ils dansaient sur l’autel. Tot ensemps li fan la xiera Tous ensemble lui font la fête En esta nit plazentiera Dans cette plaisante nuit Davant la Vergen partiera Devant la Vierge qui accouche Que trau lo món de cadena. Qui ôte les chaînes du monde. Tau garçó la durundena Ton garçon, la durundena. Tau garçó la durundó Ton Jésus, la durundo E tan hillot, la durundó. Et ton fils, la durundo. 17 José Marín Sarabande « Yeux qui me dédaignez » Sarabanda « Ojos pués me desdeñáis » Refrain Ojos pues me desdeñais Yeux qui me dédaignez No me mireis Ne me regardez point Pues no quiero que logréis Car point ne veux que vous puissiez El ver como me matáis. Voir comment vous me tuez. Couplets Cese el çeño y el rigor Que cessent froncement et rigueur Ojos mirad que es locura Voyez, ô yeux, que c’est folie Arriesgar buestra hermosura De risquer votre beauté Por hazerme un disfavor Pour me déplaire Si no os corrige el temor Si la crainte ne vous arrête De la gala que os quitais. De perdre cette grâce. Y si el mostraros severos Et si votre semblant sévère Es no más que por matarme Ne vise qu’à me tuer Podeis la pena escusarme Vous pouvez m’en épargner la peine Pues moriré de no veros Car de ne point vous voir, je mourrai Pero si no e de veros Mais si vous voir je ne peux Que de mí os compadezcáis. De moi prenez au moins pitié. Juan Hidalgo Baile « Trompicávalas amor » Baile « L’amour fait trébucher » Trompicávalas amor L’amour fait trébucher A las niñas de Barajas, Les filles de Barajas. Y como las trompicavalas, Et comment les fait-il trébucher ? Trompicávalas con celos Trébucher par la jalousie, Que son del descuido trampas, Piège bien souvent naturel, Pues a pesar de lo frío Si bien, que malgré le froid, Aun los biexos abrasan. Elle enflamme aussi les plus vieux. 18 Gaspar Fernandes (Oaxaca, Mexique) Mestizo e Indio « Tleycantimo choquiliya » Refrain Tleycantimo choquiliya Tleycantimo choquiliya Mis prasedes mi apission. Mes plaisirs, ma passion. Tleycantimo choquiliya Tleycantimo choquiliya Mis prasedes mi apission. Mes plaisirs, ma passion. Alleloya, alleloya, alleloya Alléluia, alléluia, alléluia Couplets Dejalto el llando creçida Un cri de douleur s’élève, Mizalto el mulo y el guey. Entre le mulet et le bœuf, Jimoiol lali mi rey Là pour moi, gémit mon roi, Tleinmir tolinia mi lada. Pour toi est toute mon âme. No se porque de meis pena Je ne sais le pourquoi de mes peines, Tan lindo cara de rosa, Si joli visage de rose, Mor noe pihol lochin miño hermosa Mon enfant, ma beauté No, chalchiuh asojena. Au teint de lys. Jesos de mi goraçon Jésus de mon cœur No lloreis mi pantasia. Ne pleure pas ma fantaisie. 19 Juan García de Zéspedes (Mexico) Guaracha « Ay que me abraso, ay » Guaracha « Aïe comme je m’embrase, aïe » ¡Ay, que me abraso, ay! Aïe comme je m’embrase, aïe Divino dueño, ay! Divin maître, aïe En la hermosura, ay! Dans la splendeur, aïe De tus ojuelos, ¡ay! De tes yeux, aïe ! ¡Ay, cómo llueven, ay! Aïe ! comme il en jaillit, aïe, Ciento luceros, ¡ay! Cent étoiles, aïe, Rayos de gloria, ¡ay! Rayons de gloire, aïe, Rayos de fuego, ¡ay! Rayons de feu, aïe ! ¡Ay, que la gloria, ay! Aïe comme la gloire, aïe Del portaliño, ¡ay! De la petite crèche, aïe, Ya viste rayos, ¡ay! Scintille de rayons, aïe Si arroja hielos, ¡ay! Quand elle se couvre de glace, aïe ! ¡Ay, que su madre, ay! Aïe ! comme sa mère, aïe Como en su espero, ¡ay! Dans son espérance, aïe Mira en su luna, ¡ay! Regarde comment grandit Sus crecimientos, ¡ay! Son destin, aïe ! ¡En la guaracha, ay! Avec la guaracha, aïe Le festinemos, ¡ay! Nous festoyons, aïe Mientras el niño, ¡ay! Tandis que l’enfant, aïe Se rinde al sueño, ¡ay! Succombe au sommeil, aïe ! ¡Toquen y bailen, ay! Jouez et dansez, aïe Porque tenemos, ¡ay! Car nous avons, aïe Fuego en la nieve, ¡ay! Du feu dans la neige, aïe Nieve en el fuego, ¡ay! La neige sur le feu, aïe ! ¡Pero el chicote, ay! Mais le petit bonhomme, aïe A un mismo tiempo, ¡ay! Dans un même temps, aïe Llora y se ríe, ¡ay! Pleure et rit, aïe Qué dos extremos, ¡ay! Quels deux extrêmes, aïe ! ¡Paz a los hombres, ay! Paix aux hommes, aïe Dan de los cielos, ¡ay! Qui du ciel rendent, aïe A Dios las gracias, ¡ay! Grâce à Dieu, aïe Porque callemos, ¡ay! Pour que nous nous taisions, aïe ! 20 Montserrat Figueras interprétation, où la beauté et 2003 le titre d’Officier de l’ordre des Montserrat Figueras est l’une des l’émotion de la voix – expression Arts et Lettres de l’État français. références essentielles et la principale humaine par excellence – récupèrent Elle a publié récemment chez Alia Vox interprète d’un vaste répertoire vocal l’équilibre nécessaire entre le chant l’album Lux feminæ, un hommage des époques médiévale, renaissante et la déclamation, donnant la priorité à la femme et à son histoire dans et baroque. Née à Barcelone dans une à la projection poétique et spirituelle un parcours à travers ses différentes famille de mélomanes, elle collabore du texte. Entre 1974 et 1989, facettes allant du Moyen Âge à dès son plus jeune âge avec Enric Montserrat Figueras participe la Renaissance. Ce disque a été salué Gispert et Ars Musicae. Elle étudie à la fondation des ensembles de façon inconditionnelle par le chant avec Jordi Albareda et suit Hespèrion XX, La Capella Reial de la critique tant nationale des cours d’interprétation Catalunya et Le Concert des Nations. qu’internationale. dramatique. Depuis 1966, elle étudie Elle se tourne, avec eux et en tant les anciennes techniques de chant, que soliste, vers tout un patrimoine Jordi Savall des troubadours au baroque, exceptionnel et éclectique. Grâce Jordi Savall est un cas exceptionnel développant ainsi un art très à une merveilleuse interprétation, dans le paysage musical actuel. personnel nourri directement Montserrat Figueras, avec Jordi Savall, Depuis plus de 30 ans, il fait découvrir aux sources originelles, historiques met à l’ordre du jour bien des œuvres au monde des merveilles musicales et traditionnelles, en marge des injustement oubliées. On se souvient qui avaient sombré dans l’obscurité influences post-romantiques. À partir tout spécialement de ses et l’indifférence : 30 années à les de 1967, une union artistique et interprétations magiques du étudier, à les lire et à les interpréter humaine s’établit avec Jordi Savall, très ancien Chant de la sybille, de avec sa viole de gambe ou en tant tout particulièrement fructueuse dans Ninna Nanna, Misteri d’Elx et Isabelle Ire que chef d’orchestre. Il fait redécouvrir différentes activités pédagogiques, de Castille, ou encore de ses à tous les mélomanes curieux et de recherche et de création. De cette interventions cruciales dans les exigeant un répertoire essentiel, ainsi collaboration, une influence mutuelle albums Diáspora Sefardí (1999), qu’un instrument, la viole de gambe, fait naître un style d’interprétation Battaglie & lamenti de Monteverdi, dont le raffinement était confiné dans novateur. En réussissant à combiner Peri, Fontei et Strozzi (2000), les limbes du silence, exception faite une parfaite fidélité aux sources Don Quijote de la Mancha: Romances de ses « happy few », ce petit cercle historiques et une extraordinaire y Músicas (2005), Christophorus d’intimes qui lui faisaient honneur. capacité créative et expressive, Columbus: Los paraísos perdidos Avec trois formations musicales Montserrat Figueras et Jordi Savall (2006). Montserrat Figueras se produit comme Hespèrion XXI, La Capella ont marqué l’évolution de tout régulièrement dans les principaux Reial de Catalunya et Le Concert des le mouvement de la musique festivals d’Europe, d’Amérique ou Nations, fondés conjointement avec historique. En 1968, elle termine d’Orient. Parmi les quelque 70 disques Montserrat Figueras, Jordi Savall à Bâle (Suisse) ses études avec Kurt que Montserrat Figueras a enregistrés, explore un univers d’émotions et Widmer, Andrea von Rahm et Thomas nombreux sont ceux qui ont reçu de de beauté qu’il offre à tous les Binkley à la Schola Cantorum et à la prestigieuses distinctions, comme le passionnés de musique. Jordi Savall Musik-Akademie. Dès les années Grand Prix de l’Académie du Disque est une des personnalités musicales 1970, Montserrat Figueras ouvre une Français, Edison Klassik, Grand Prix de les plus polyvalentes de sa nouvelle voie ; pour elle, il est évident la Nouvelle Académie du Disque et génération. Ses activités en tant que que la musique vocale d’avant 1800 Grand Prix de l’Académie Charles-Cros concertiste, pédagogue, chercheur a besoin d’une nouvelle approche ; elle a été nominée aux Grammy et créateur de projets culturaux technique et stylistique dans son Awards (2001 et 2002) et a reçu en nouveaux en font un des principaux 21 acteurs de la revalorisation actuelle l’Université catholique de Louvain française). En 2006, l’album de la musique ancienne. Grâce à sa (2000) et de l’Université de Barcelone Don Quichote de la Mancha a non remarquable participation au film (2006), et Victoire de la musique pour seulement été récompensé dans d’Alain Corneau Tous les matins du l’ensemble de sa carrière la catégorie Musique ancienne, monde (César de la meilleure musique professionnelle (2002). En 2003, mais il a aussi créé l’événement en de film), à son intense activité il reçoit la Médaille d’or du Parlement étant élu Meilleur Disque de l’année. concertiste (plus de 140 concerts de Catalogne et le Prix d’honneur de Dans l’ouvrage Lachrimæ Caravaggio, par an), discographique (six la Deustchen Schallplattenkritik. dédié à ce peintre génial et infortuné, enregistrements par an) et grâce à la Plusieurs Midem Classical Awards s’unissent de façon novatrice la création de son label d’édition lui ont été décernés (1999, 2000, littérature, la musique et la peinture ; musicale Alia Vox, il est parvenu 2003, 2004 et 2005). Dans son édition 7 larmes et 7 stances mis en musique à prouver que la musique ancienne de 2006, le double album Don Quijote par des contemporains du Caravage n’est pas obligatoirement élitiste et de la Mancha: Romances y Músicas a et par Jordi Savall font un contrepoint qu’elle peut intéresser tout le monde été récompensé dans la catégorie musical à sa vie, telle une « bande et s’adresser à un public toujours plus Musique ancienne, a été élu Meilleur originale imaginaire », tandis que jeune et nombreux. Comme bien des Disque de l’année 2006 et a été l’un 7 de ses dernières peintures sont musiciens, Jordi Savall a commencé des cinq nominés aux Grammy commentées par Dominique sa formation musicale dès l’enfance. Awards. Dans son nouveau livre- Fernandez de l’Académie française. Il commence par chanter dans le disque Christophorus Columbus: En 2008, Jordi Savall a été nommé chœur d’Igualada (Catalogne), sa ville Los paraísos perdidos (2006), Jordi Ambassadeur de l’Union européenne natale ; puis il complète ses études Savall associe les sources historiques pour un dialogue interculturel et, musicales en se spécialisant dans le et musicales du XVe siècle espagnol, avec Montserrat Figueras, Artiste violoncelle pour terminer son cursus offrant ainsi un nouvel exemple de pour la paix dans le cadre du au Conservatoire de Barcelone (1964). récupération complète du riche programme des Ambassadeurs de En 1965, il commence à étudier, en patrimoine ancien, aussi bien musical bonne volonté de l’Unesco. En 2009, autodidacte, la viole de gambe et la que textuel, de la péninsule Ibérique Jordi Savall vient d’être nommé musique ancienne ; à partir de 1968, et du Nouveau Monde. Le dernier Ambassadeur de l’année de la il parfait sa formation à la Schola ouvrage qui vient de paraître, créativité et de l’innovation. Cantorum de Bâle où, en 1973, Lachrimæ Caravaggio, réunit d’une il succède à son maître August façon novatrice littérature, musique La Capella Reial de Catalunya Wenzinger, continue d’enseigner et et peinture dans un album consacré à Convaincus de l’influence donne des cours magistraux. Il a à son cet artiste à la fois génial et maudit ; déterminante que les racines et actif plus de 170 enregistrements. sept Llàgrimes et sept Estances sur les traditions culturelles d’un pays Il a reçu de nombreuses distinctions une musique de compositeurs exercent toujours dans l’expression parmi lesquelles Officier de l’Ordre contemporains du peintre et de Jordi de son langage musical, Montserrat des Arts et des Lettres (1988), Creu Savall sont, à la manière d’une Figueras et Jordi Savall fondent, de Sant Jordi (1990), Musicien de « bande sonore imaginaire », en 1987, La Capella Reial. C’est l’un l’année pour Le Monde de la Musique le contrepoint musical à sa vie ; en des premiers groupes vocaux dédiés (1992), Soliste de l’année des Victoires outre, sept de ses dernières peintures à l’interprétation des musiques du de la musique (1993), et Médaille d’Or sont commentées par l’écrivain Siècle d’or sur des critères historiques, des Beaux-Arts (1998). Il est Membre Dominique Fernandez (ce dernier fait mais aussi un des premiers groupes d’Honneur du Konzerthaus de Vienne dorénavant partie des « immortels » qui soit exclusivement composé (1999), Doctor honoris causa de depuis son élection à l’Académie de voix hispaniques et latines. 22 Cette nouvelle « Chapelle Royale », Guerrero, Tomás Luis de Victoria, Joan médiévale ou Renaissance Huelgas, appelée depuis 1990 La Capella Reial Cererols, Claudio Monteverdi, Mala Punica, Daedalus, Unicorn, de Catalunya, est née sur le modèle Heinrich Ignaz Franz von Biber et Clément Janequin, A Sei Voci, Gilles des célèbres chapelles royales pour Narcís Casanovas, le Misteri d’Elx, Binchois,et l’oratorio ou l’opéra lesquelles les grands chefs-d’œuvre Isabelle Ire de Castille et plus baroque qu’il pratique avec entre des musiques sacrées et profanes de récemment les Vêpres de la Vierge autres Jordi Savall, Christophe la péninsule Ibérique furent créés. de Monteverdi et Francisco Javier – Rousset, Philippe Herreweghe, Marc Elle est le fruit de plus de 13 années La ruta de Oriente. Il faut souligner Minkowski, John Eliot Gardiner, de travail de recherche sur la participation de l’ensemble Sigiswald Kuijken, Jean Tubéry, l’interprétation dans le cadre de à la bande originale du film Jeanne Konrad Junghänel, Michel Corboz, la musique ancienne. Avec Hespèrion La Pucelle (1993) de Jacques Rivette Thomas Engelbrock, Paul Dombrecht, XX – fondé en 1973 –, elle a pour sur la vie de Jeanne d’Arc ainsi qu’aux Martin Gester, Jean Maillet , Eduardo principal objectif d’approfondir et opéras Una cosa rara de Vicente López Banzo, Hervé Niquet, Pierre d’élargir les champs de la recherche Martín y Soler et Orphée de Cao, le Concerto Köln ou le Freiburger sur les caractéristiques spécifiques Monteverdi, représentés dans le Gran Barockorchester. Depuis 1996, il fait du patrimoine hispanique comme la Teatre del Liceu de Barcelone (1991 partie, avec Monique Zanetti, Yasunori technique vocale et la polyphonie, et 1993). Ce dernier a également été Imamura et Guido Balestracci, de mais aussi du patrimoine européen représenté au Teatro Real de Madrid l’ensemble Fons Musicæ, dont les d’avant 1800. Cette formation se (2000), au Konzerthaus de Vienne premiers enregistrements (airs de caractérise par son attachement (2001), au Teatro Reggio de Turin cour de Lambert puis cantates de à la vocalité, prenant en compte tant (2002) puis de nouveau au Liceu Bononcini) ont été salués par la la qualité du son dans son adéquation de Barcelone reconstruit (2001), critique internationale. Sur scène, au style de l’époque que la et enfin enregistré en vidéo (BBC- Pascal Bertin a interprété les rôles déclamation et la projection Opus Arte). Depuis 1990, La Capella de Clovis dans La Conversion de Clovis expressive du texte poétique, Reial de Catalunya reçoit le soutien de Caldara à Soissons et Paris en 1995 toujours au service de la profonde de la Generalitat de Catalogne. sous la direction de Martin Gester, Mercure dans Le Ballet comique de dimension spirituelle et artistique de chaque œuvre. Sous la direction Pascal Bertin la reine de Beaujoyeulx à Ambronay et de Jordi Savall, La Capella Reial de Pascal Bertin commence le chant Genève en 1997 sous la direction de Catalunya développe une intense dès l’âge de 11 ans au sein du Chœur Gabriel Garrido, Oronte dans Riccardo activité de concerts et d’Enfants de Paris (direction Roger de primo de Haendel à Beaune en 1996 d’enregistrements et participe Magnée), maîtrise avec laquelle avec Christophe Rousset, Eustazio dès sa fondation aux principaux il se produira comme soliste dans dans Rinaldo de Haendel à Beaune et festivals de musique du monde entier. le monde entier et sous la direction Paris en 1997 avec ce même chef, Son répertoire et ses principaux de chefs prestigieux (Seiji Ozawa, le rôle éponyme dans Tolomeo de enregistrements, publiés en Zubin Mehta, Sir Georg Solti). Haendel en Belgique et aux Pays-Bas 25 disques, vont des Cantigas de En 1988, il obtient le Premier Prix en 1998 et 2000 avec à la baguette Alfonso X el Sabio et El Llibre Vermell de d’interprétation de Musique vocale Paul Dombrecht, Amore dans Il ballo Montserrat au Requiem de Mozart, baroque au Conservatoire National delle ingrate de Monteverdi à Fribourg en couvrant aussi les Cancioneros del Supérieur de Musique de Paris en 1998, un pâtre dans Orphée de Siglo de oro et les grands maîtres de la (CNSMDP) dans la classe de William Monteverdi à Lausanne en 1999 sous Renaissance et du baroque tels Mateo Christie. Sa carrière se partage depuis la direction de Véronique Carrot, Flecha, Cristóbal de Morales, Francisco entre les groupes de polyphonie Trasimède dans Admeto de Haendel 23 à Halle en 1999 avec Christophe de Gloria de Puccini, La Création de de Clavecin à Rome, aux Fêtes Rousset, Lui dans Un songe d’amour Haydn, Le Messie de Haendel et Musicales de Bologne, à l’Académie de divers compositeurs français du L’Enfant prodigue de Debussy. Il a été Philharmonique de Rome, XVIIe siècle à Tokyo en 1999, Amore dirigé par Salvador Brotons, Pierre à l’Académie Sainte-Cécile de Rome, dans L’aurora ingannata de Giacobbi Cao, Jordi Casas, Juan José Mena, à l’Académie Chigiana de Sienne, à Bologne en 2000 avec Roberto Antoni Ros Marbà, Andrew Parrot, à Trente et à Venise, entre autres) ainsi Festa, et Tolomeo dans Giulio Cesare Jordi Savall, Manel Valdivieso, Laszlo qu’à l’étranger (Saint-Sébastien, de Handel à Amsterdam en 2001 Heltay, Rinaldo Alessandrini, Eric Utrecht, Anvers, Bruges, Stuttgart, avec Marc Minkowski. Sa production Ericson et Attilio Cremonesi. Ségovie, Ascona, Locarno, Prague, discographique comprend plus de 70 Il a par ailleurs réalisé plusieurs La Chaise-Dieu, Beaune, Caen, enregistrements dont on peut enregistrements pour Astrée (naïve), Versailles, Arsenal de Metz, souligner l’éclectisme (intégrale des Alia Vox, Fonti musicali, Sony Classical, Ribeauvillé, Ambronay, Folle Journée cantates de Bach avec Masaaki Suzuki, harmonia mundi, Accord, Discant et de Nantes, Théâtre des Champs- jazz avec Indigo ou pastiche avec Élysées et Opéra Garnier à Paris, Cantus. d’autres contre-ténors). Lluís Vilamajó Festival Lufthansa à Londres, festivals Furio Zanasi de Salzbourg, d’Innsbruck, Dès le début de sa carrière de Concertgebouw d’Amsterdam, Né à Barcelone, le ténor Lluís Vilamajó baryton, Furio Zanasi se consacre avec Konzerthaus de Vienne, Fondation commence ses études musicales à la passion à la musique ancienne, Gulbenkian et Tour de Belem Escolania de Montserrat et les interprétant un répertoire qui s’étend à Lisbonne, Berkeley, Carnegie Hall poursuit au Conservatoire Supérieur du madrigal à l’opéra en passant par de New York, Kioi Hall de Tokyo, ainsi de Musique de Barcelone. Il étudie la cantate et l’oratorio. Il a collaboré qu’en Bolivie, au Brésil, au Mexique le chant avec Margarita Sabartés et avec de nombreux ensembles de et en Argentine, notamment). Après avec Carmen Martínez. Il est renommée internationale tels avoir débuté dans le rôle de Marcello actuellement membre de La Capella Hespèrion XXI, La Cappella della Pietà dans La Bohème au Théâtre de Rieti, Reial de Catalunya, d’Hespèrion XXI de’ Turchini, Daedalus, Elyma, le il chante à l’Opéra de Rome, au Teatro (direction Jordi Savall) et d’Al Ayre Collegium Vocale de Gand, Concerto Bellini de Catane, au Teatro Nuovo de Español (direction Eduardo López Italiano, entre autres, sous la direction Spolète, au Teatro Massimo de Banzo). Il collabore avec des de chefs tels que Jordi Savall, René Palerme, au Teatro Ponchielli de formations telles l’ensemble Jacobs, Alan Curtis, Gabriel Garrido, Crémone, au Teatro Piccinni de Bari, La Romanesca (direction José Miguel Ivor Bolton, Reinhard Goebel, Thomas à Messine, à la Semperoper de Moreno) et Les Sacqueboutiers de Hengelbrock, Philippe Herreweghe, Dresde, au Liceu de Bercelone, de Bâle Toulouse avec lesquels il réalise des Rinaldo Alessandrini, Alessandro et au théâtre Regio de Turin, au Mai concerts et des enregistrements dans De Marchi, Andrea Marcon, Ottavio musical de Turin, à la Fenice de Venise, différents auditoriums européens, Dantone, Riccardo Chailly et Maurizio au San Carlo de Naples, au Teatro de américains, mexicains et israéliens. Pollini. Il participe ainsi à la Zarzuela de Madrid, au Grand En tant que soliste, il a interprété des des manifestations en Italie Théâtre de Bordeaux, à la Staatsoper œuvres telles que Les Vêpres de (Septembre Musical de Turin, de Berlin, à la Staatsoper de Hanovre, la Vierge de Monteverdi, le Magnificat, le Festival Romaeuropa à Rome, à La Monnaie de Bruxelles, au Teatro La Passion selon saint Matthieu, Musica e Poesia a San Maurizio Colón de Buenos Aires et enfin au La Passion selon saint Jean et la Messe à Milan, Auditorium de Milan, Lincoln Center de New York. En outre, en si mineur de Johann Sebastian à l’Automne Musical de Côme, aux Furio Zanasi se dédie avec bonheur au Bach, le Requiem de Mozart, la Messe festivals de Crémone, de Ravenne et répertoire de musique de chambre, 24 privilégiant le lied allemand. Il a de Buenaventura Aliotti, sous la l’ensemble Chiaroscuro, les Sonatori enregistré pour la RAI, la RSI, la BRT, direction de Gabriel Garrido et d’un della Gioiosa Marca de Trévise, la BBC, l’ORF, Radio France et la Radio disque enregistré à la Cathédrale de l’ensemble Elyma, le Concerto vaticane. Il a enregistré pour les labels Santa Fé de Bogotá sous la direction Palatino, l’ensemble Daedalus et les Nuova Era, Symphonia, Stradivarius, d’Isabel Palacios. À Florence, il a Madrigalistes de la Radio de Lugano, Accord, Divox , Arts, ClassicO, étudié auprès de Walter Alberti. Il fait sous la direction de chefs aussi Chandos, Bongiovanni, Naxos, partie des ensembles L’Homme armé renommés que Frans Brüggen, Amadeus, Zig-Zag, naïve, Alia Vox, et Barrocos. Durant l’année Philippe Herreweghe, Rinaldo harmonia mundi, Opus 111, Virgin et monteverdienne, Iván García participe Alessandrini, Gabriel Garrido, Paul K617. Il interprète également le aux cours de Roberto Gini, Montserrat Angerer, Nigel Rogers, Diego Fasolis, personnage d’Orphée dans l’opéra Figueras, Ariane Maurette et Nanneke Andrew Parrot, Alan Curtis et René éponyme de Monteverdi enregistré Schaap. Au Conservatoire Simón Clemencic. Il collabore avec Jordi par Opus Arte. Bolívar de l’Orchestre National des Savall dans Hespèrion XXI et Jeunes au Venezuela, il suit les cours La Capella Reial de Catalunya depuis Iván García de William Alvarado. Il reçoit 1986. Il travaille également avec les Iván García naît à Caracas au actuellement les conseils et le suivi Madrigalistes de la Radio et de la Venezuela. Ses activités actuelles vocal et stylistique de Pedro Liendo et Télévision Suisse italienne depuis se déroulent sous la direction de de José Vaisman Sandino. Iván García Jordi Savall pour la Capella Reial de a reçu le Prix de la Fondación Casa del Italienne en réalisant de nombreux Catalunya et Hespèrion XXI d’une Artista du Venezuela en tant qu’acteur concerts, des enregistrements part, de Gabriel Garrido pour pour sa prestation dans l’œuvre radiophoniques et télévisés. Depuis l’ensemble Elyma d’autre part, Variations sur un concert baroque 1991, il fait partie de La Venexiana, de David Roblou pour le Midsummer d’Alejo Carpentier, sous la direction de le plus important groupe Opera de Londres, de Christophe Vicente Albarracín. polyphonique italien avec lequel il a Rousset aux Talens Lyriques, de Marc 1989, ainsi qu’avec la Radio Suisse obtenu des prix prestigieux et Minkowski pour Les Musiciens du Daniele Carnovich notamment le Gramophone Award Louvre, de Fabio Biondi et de Manuel Né à Padoue (Italie), Daniele qui a récompensé leur interprétation Hernández-Silva. Il s’est produit dans Carnovich commence ses études du Quatrième livre de madrigaux de de nombreuses maisons d’opéra, tels musicales au Conservatoire de sa ville Gesualdo, en 2001. Spécialisé dans le Teatro Colón de Buenos Aires, où il obtient un diplôme de flûte le répertoire du madrigal, il débute en le Concertgebouw d’Amsterdam, traversière et étudie également la 1993 à l’opéra dans le rôle de Charon l’Opéra de Lyon, le Konzerthaus de composition et le chant en se dans l’Orphée de Monteverdi au Liceu Vienne, le St. John’s Smith Square spécialisant dans le répertoire de Barcelone puis au Teatro Real de de Londres, le Teatro Metropolitano baroque. C’est en 1981 qu’il Madrid. Il a par la suite enregistré ce de Medellín, l’Opéra Comédie de commence à se produire dans les rôle pour la BBC à Londres ainsi que Montpellier, le Liceu de Barcelone, festivals de musique ancienne parmi le rôle de Pluton en 2002 l’Opéra de Tel-Aviv et les festivals de les plus renommés en Europe, aux à Barcelone. Daniele Carnovich Beaune, Ambronay, Périgueux, États-Unis, au Canada, au Mexique, en a enregistré près d’une centaine de Utrecht, la Styriarte de Graz et Australie, en Israël et en Colombie, disques chez Decca, Accent, Astrée Salamanque. Pour le label K617, entre autres. Il a ainsi chanté comme (naïve), Glossa, Opus 111, Tactus, il participe aux enregistrements des soliste avec des ensembles Arcana, Argo, K617, Fontalis, Alia Vox Vêpres et du Couronnement de Poppée prestigieux tels The Consort of et Naxos, dont les plus importants de Monteverdi, de l’oratorio Il Sansone Musicke, Il Giardino Armonico, 25 sont l’intégrale des madrigaux de Monteverdi et six versions différentes régulièrement aux principaux festivals monographiques sur G. Gabrieli, de ses Vêpres de la Vierge. Daniele de musique internationaux. Aux G. Frescobaldi, S. Scheidt, W. Lawes, Carnovich se consacre également portes du nouveau millénaire, J. Cabanilles, F. Couperin, J. S. Bach, à la didactique musicale adressée aux Hespèrion continue d’être un outil de même que les derniers enfants : il a enseigné la musique de recherche « en direct », c’est ce enregistrements, Estampies et Danses pendant 20 ans et, en 2001, a édité qui a été signifié par le changement Royales, Orient-Occident, Francisco pour Mondadori (Italie) un cours de siècle apparu en son nom : Javier - La Ruta de Oriente, Jérusalem, complet d’éducation aux sons et « Hespèrion XXI » à partir de l’an 2000. la ville des deux Paix (Alia Vox). à la musique pour l’école primaire en Cette formation a décidé de ses choix deux volumes. artistiques de manière très éclectique, de la diversité du foisonnement les fondant sur la recherche d’une Ils sont les meilleurs témoignages et de la ferveur que nous offre Hespèrion XXI synthèse dynamique entre expression toujours Hespèrion XXI. Dans l’Antiquité, on appelait musicale, connaissances stylistiques « Hesperia » les deux péninsules les et historiques, et imagination créative Driss El Maloumi plus occidentales d’Europe : l’Italienne chez ces musiciens du XXIe siècle. « Au temps de sa splendeur, la théorie et l’Ibérique. En grec ancien, L’entreprise consistant à reconstruire musicale était une affaire de « Hesperio » signifiait « originaire la richesse exubérante de la musique philosophes, espèce qui méprise de l’une de ces deux péninsules ». d’autres époques, est séduisante, généralement, à juste titre, les C’était aussi le nom qui était donné particulièrement celle de siècles frontières », note l’écrivain espagnol à la planète Venus quand elle lointains (du Xe au XVIIIe), et Rodrigo de Zayas. Effectivement, apparaissait la nuit, à l’occident. a introduit un air nouveau dans l’Andalousie fut le centre d’un Unis par une idée commune – l’étude les propositions actuelles. Grâce au bouillonnement culturel et l’interprétation de la musique dynamisme et à l’ardeur des vocations méditerranéen, où juifs, chrétiens ancienne à partir d’un positionnement de ses différents éléments, Hespèrion et musulmans vivaient dans une à la fois original et actuel – et fascinés XXI a su conquérir l’Europe des tolérance exemplaire. Les musiciens aussi par l’immense richesse du nations en faisant revivre ses trésors de cette terre se riant des répertoire musical hispanique et musicaux de grande valeur. Avec appartenances ethniques ou européen d’avant 1800, Jordi Savall, ce bagage, il a parcouru les pays religieuses, ils n’hésitaient pas à puiser Montserrat Figueras, Lorenzo Alpert européens, le nouveau monde, dans le patrimoine du voisin et Hopkinson Smith fondèrent en le proche et l’extrême-Orient. immédiat ou lointain. La civilisation 1974 l’ensemble Hespèrion XX. Les disques et les interprétations en arabo-andalouse, héritière de ces Tout au long de ses trente années direct d’Hespèrion XXI ont permis de vieilles traditions orales de tout d’existence et avec la collaboration redécouvrir les chants judéo- temps, plaça la musique en tête des de grands interprètes, cet ensemble chrétiens du répertoire Sefarade, arts suprêmes, lui assignant un effet a sauvé de l’oubli de nombreuses le Siècle d’Or espagnol, les Madrigaux magique désigné sous le terme tarab. œuvres et de nombreux programmes de Monteverdi et les Villancicos Le luth oriental, oud, ancêtre de tous inédits, contribuant ainsi à une créoles d’Amérique. Parmi tous les CD les luths et de la guitare, allait jouir importante revalorisation des aspects publiés, il faut souligner : Cansós de dans la civilisation arabo-musulmane essentiels du répertoire médiéval, Trobairitz, El Llibre Vermell de tout au long du Moyen Âge d’un renaissant et baroque. Depuis Montserrat, Diáspora Sefardí, Música prestige inégalé. Avec les califes de sa fondation, Hespèrion XX donne napolitana, Música en el tiempo de Bagdad, cet instrument connaît son de très nombreux concerts dans Cervantes, El Barroco Español, Ostinato, apogée. Il crée des structures conçues le monde entier et participe ainsi que les productions 26 par des savants (Kindi, Farabi, Ibn Sina, Safiy Al-Din) et illustre les langage, nous livrant d’innombrables (écoles, universités, conservatoires…). modulations et les mélodies figures mélodiques fignolées avec Il participe également à des improvisées (Zalzal Ibrahim, patience. conférences sur la musique orientale. Ishaq Mawsilli). C’est par le jeu raffiné Il accompagne de nombreux d’oudistes comme Cherif Muheddine, Dimitri Psonis chanteurs et musiciens, parmi Jamil Bachir, Salman Chukur ou Dimitris Psonis débute à Athènes, lesquels Elefthería Arvanitaki, Maria Mounir Bachir que les publics ont sa ville natale, ses études musicales : del Mar Bonet, Eliseo Parra et Javier découvert le répertoire de cet harmonie, contrepoint, musique Paxariño. Ces dernières années, instrument et l’émoi du tarab. byzantine et instruments populaires il se consacre à l’étude et à Driss El Maloumi, l’un des joueurs grecs. Au Conservatoire Supérieur de l’interprétation de la musique d’oud les plus doués de sa Musique de Madrid, il obtient le classique ottomane et de la musique génération, invité de prestige de diplôme de percussionniste et de populaire de Grèce et de Turquie et plusieurs festivals au Maroc et en pédagogue musical. Il poursuit des de leurs instruments : santur et tar Europe, s’est perfectionné au contact études de pédagogie musicale avec iraniens, saz et ud turcs, santuri et des grands maîtres. Il est rompu aux Mari Tominaga, de vibraphone avec lauto grecs et, plus particulièrement, divers styles de jeu du luth (tribal, Gary Burton, de marimbe avec Robert les instruments de percussion de berbère, oriental et occidental), en Van Sice et Peter Prommel et de ces pays (zarb, riq, bendir…). Il fonde dépassant le cliché ethnique et musique contemporaine avec Yannis le groupe Metamorfósis et plus tard académique. Driss El Maloumi, dans Xenakis. Il collabore avec le Coro Misrab avec Pedro Estevan et ses interprétations envahies d’une Nacional de RTVE (Espagne), avec Ross Daly. intense nostalgie, rêve dans une les orchestres symphoniques de longue complainte élégiaque Madrid, de la ville de Madrid, de Andrew Lawrence-King sans chercher à la fragmenter en Valladolid, et avec le groupe de Artiste virtuose et imaginatif, par strophes. Envahi par son inspiration, musique contemporaine Círculo. ailleurs spécialiste du continuo, il pare celle-ci d’ornements sans Il est membre fondateur des groupes Andrew Lawrence-King est considéré narcissisme scénique. Loin de de percussions Krustá, Aula del comme l’un des chefs de file parmi s’exhiber, ce dompteur dominateur Conservatorio de Madrid, P’An-Ku les instrumentistes de musique du luth, du mode et du modèle, et Trío de Marimbas Acroma. Il ancienne. Sa carrière musicale illustre spontanément l’oud et le collabore avec la Compañia Nacional a débuté comme chef de chœur maquam avec élégance et sincérité. de Teatro Clásico sous la direction à la cathédrale et à l’église paroissiale Son jeu nous berce sur une rêverie d’Adolfo Marsillach dans les pièces de de Saint-Pierre-Port à Guernesey, musicale universelle qui n’est théâtre Fuenteovejuna et La gran en même temps qu’il poursuivait ses tributaire d’aucun style sectaire, son sultana ainsi qu’avec la compagnie études d’organiste au Selwyn College plectre nous guide de l’exposition Dagoll Dagom dans El gran Mikado. à Cambridge. Il part ensuite pour d’un maquam à une ornementation Il réalise des enregistrements pour Londres où il étudie le chant et le de taqusim, des flux mélodiques RNE et TVE et pour divers films. Il fait continuo à l’Early Music Centre de intarissables aux silences profonds. partie de nombreux groupes de Londres. Il commence l’étude de la Driss El Maloumi, ce promeneur musique ancienne : Hespèrion XXI, harpe tout à fait par hasard et en solitaire de l’oud, dans son Le Concert des Nations, Sema, l’absence d’une école spécialisée, monologue modal libère avec Speculum, l’Orchestre Baroque de il apprend seul à en jouer en basant volupté une sensibilité profonde Limoges. Il donne des cours de sa technique sur des sources et féconde d’où surgissent une percussion et de pédagogie Carl Orff historiques. Pour obtenir le son nouvelle nuance et un nouveau dans divers organismes de musique approprié au répertoire des chansons 27 de troubadours, puis des concerts intense carrière de concertiste baroques et de la musique actuelle à travers le monde de l’opéra baroque. Le Concert des Nations, tous sous la pour harpes anciennes, Andrew On remarque particulièrement sa direction de Jordi Savall. Il est Lawrence-King a constitué une participation dans des œuvres telles membre associé de La terza prattica, La Capella Reial de Catalunya, collection unique de copies modernes que Sémélé de Haendel à la ensemble de chambre qui s’intéresse de harpes anciennes et d’instruments Staatsoper de Berlin avec l’Akademie à l’étude et l’interprétation de la qui leur sont proches. En 1992, son für alte Musik, dirigée par René musique italienne des XVIIe et XVIIIe talent est récompensé par le Erwin Jacobs, Orphée de Monteverdi siècles et il est membre fondateur de Bodky Award de la Cambridge Society au Théâtre Goldoni de Florence, l’ensemble Laberintos Ingeniosos, for Early Music, Massachusetts, et par au Théâtre de La Monnaie de groupe vocal et instrumental qui se sa nomination comme professeur de Bruxelles, au Covent Garden de consacre à la musique espagnole du harpe et de continuo à l’Akademie Londres, à Aix-en-Provence, Siècle d’or. Son premier disque en tant für alte Musik de Brême. En tant au Théâtre des Champs-Élysées de que soliste, édité par le label italien qu’accompagnateur – continuiste de Paris et à la Brooklyn Academy of Kle Antiqua, est dédié au compositeur harpe, clavecin, régale, orgue et Music de New York avec le Concerto aragonais Gaspar Sanz ; il l’a tambourin –, il a joué avec des Vocale dirigé par René Jacobs, puis au enregistré avec la collaboration du ensembles de premier plan tels que Teatro Real de Madrid et au Liceu de percussionniste Pedro Estevan. le Roger Norrington’s Early Opera Barcelone avec Le Concert des Le CD a été encensé par la critique et Project, Les Arts Florissants et Nations dirigé par Jordi Savall. largement diffusé sur de nombreuses The Hilliard Ensemble. Il s’intéresse Il a également participé à la radios à travers l’Europe, Israël, la aussi à la harpe en tant qu’instrument production de Solimano de Hasse Corée du Sud et l’Amérique du Nord. soliste et dans les répertoires anciens à la Staatsoper de Berlin et à l’Opéra Xavier Díaz-Latorre a participé à de en concert. Il a enregistré plus de 80 de Dresde avec le Concerto Köln nombreux enregistrements pour Alia disques ; citons notamment, avec dirigé par René Jacobs ainsi qu’à Vox, harmonia mundi, Corund l’Ensemble Hespèrion XXI de Jordi La serva padrona de Pergolèse à la Productions, pour le label du Festival Savall, Gothic Voices et Circa 1500. Deutsche Philharmonie de Berlin et de Musique Ancienne de Curitiba au Après avoir fondé l’Ensemble au Château de Ludwigsburg avec le Brésil ainsi que pour de nombreuses Tragicomedia, il crée en 1994 un Balthasar Neumann Ensemble dirigé chaînes de radio et télévision en groupe de renom, The Harp Consort. par Thomas Hengelbrock. On peut Europe, aux États-Unis et en Corée. encore citer Dal male il bene d’Antonio Il a été fréquemment invité à donner Xavier Díaz-Latorre Maria Abbatini et de Marco Marazzoli des cours dans des villes d’Espagne, Xavier Díaz-Latorre est né à Barcelone au Landestheater d’Innsbruck avec le d’Italie, d’Allemagne, d’Amérique en 1968. Il fait ses études de guitare Concerto Vocale dirigé par Attilio et de Suisse, ainsi qu’à Séoul. Il est auprès d’Oscar Ghiglia, à la Cremonesi ou encore Don Chisciotte professeur titulaire de luth, basse Musikhochschule de Bâle, et obtient della Mancia in Sierra Morena de continue et musique de chambre à son diplôme en 1993. Plus tard, son Francesco Bartolomeo Conti avec l’Escola Superior de Música intérêt pour la musique ancienne l’Orchestre Baroque de Salamanque de Catalunya (Esmuc) et au l’amène à étudier le luth auprès dirigé par Wieland Kuijken. Conservatoire Isaac Albéniz de d’Hopkinson Smith à la Schola Il a participé aux plus importants Gérone. Cantorum de Bâle. Il a été couronné festivals internationaux d’Europe, des par divers prix internationaux États-Unis, d’Amérique du Sud et de d’interprétation en Espagne et en Corée du Sud. Il fait partie de groupes Imke David commence ses études France. Depuis 1995, il mène une aussi prestigieux qu’Hespèrion XXI, 28 Imke David de viole de gambe à l’âge de 5 ans et, peu de temps après, assure la comme soliste à la viole de gambe. Le direction musicale du spectacle première voix dans le septuor de Orpheus-Preis für junge Künstler de « El misterio Velázquez » à l’Alcázar de violes de la famille David. Elle poursuit Zurich lui est décerné en 2007. Séville. En 1998, il débute sa carrière ses études à la Schola Cantorum de de soliste aux côtés du claveciniste Bâle avec Jordi Savall. Depuis Sergi Casademunt sévillan Javier Núñez, avec qui il plusieurs années, Imke David partage Né à Barcelone et formé à l’Escolania réalise de nombreux concerts en son temps entre l’Allemagne et de Montserrat, Sergi Casademunt se Espagne, accueillis avec enthousiasme l’étranger. Elle est l’invitée régulière de passionne depuis son enfance pour par la critique et le public. Il fonde en nombreux festivals internationaux et tout ce qui touche à la musique. Il fait 1999 un trio avec la soprano Mariví participe à des productions partie des ensembles dirigés par Jordi Blasco : l’Accademia del Piacere. radiophoniques, télévisées et Savall : Hespèrion XXI, La Capella Reial discographiques dans toute l’Europe, de Catalunya et Le Concert des Xavier Puertas en Amérique du Nord et du Sud, au Nations. Il assure également la Né à Barcelone en 1967, il est diplômé Japon et en Israël. Elle se produit direction et fait partie de La Confraria de contrebasse du Conservatoire comme soliste ou au sein d’ensembles de Musics et de l’Orquestra Barroca Supérieur de Musique de cette ville de musique ancienne de renom, tels Catalana, en tant que violoncelliste ainsi que du Conservatoire de la ville Hespèrion XXI et La Capella Reial de et gambiste. Également musicologue de Vienne en Autriche. Il est Catalunya de Jordi Savall, le Concerto actif, Sergi Casademunt publie de contrebassiste à l’Orchestre Vocale sous la direction de René nombreux articles et transcriptions. Symphonique de Barcelone Jacobs et le Cantus Cölln avec Conrad Il est membre de la Societat Catalana (Orchestre National de Catalogne) et Junghänel. Avec son frère, le de Musicologia de l’Institut d’Études collabore habituellement avec de cornettiste Gebhard David, elle fonde Catalanes. Facteur d’instruments, nombreux orchestres symphoniques en 1989 le Consort of Seaverall il est l’un des rares gambistes à jouer ainsi qu’avec des groupes espagnols Friends, spécialisé dans le répertoire de ses propres instruments. de musique contemporaine du xviie siècle. Les nombreuses (Barcelone 216, Orquestra de Cambra productions d’opéras auxquelles Fahmi Alqhai Teatre Lliure, Orquesta de Camara del elle a participé sous la direction, Fahmi Alqhai se produit Auditorio de Saragosse, Orquesta entre autres, de René Jacobs ou de régulièrement au sein de formations Sinfonica de Castille-León…). Jordi Savall, ont fait naître chez elle de chambre, comme Il Suonar Il participe également à de un goût marqué pour les Parlante de Vittorio Ghielmi, Mala nombreuses activités dans le cadre de représentations théâtrales en Punica de Pedro Memelsdorff, formations de musique de chambre ; musique. Dans ce contexte, elle est Orphénica Lyra de José Miguel il s’est par exemple produit lors d’une amenée à utiliser, outre la viole de Moreno, Mudéjar de Begoña Olavide tournée de concerts à travers gambe, la lira da gamba, instrument et Hespèrion XXI de Jordi Savall, dans l’Espagne avec du pianiste autrichien plus rare auquel l’artiste a consacré les plus prestigieux festivals de Paul Badura-Skoda (Quintette une étude intitulée Die sechzehn musique ancienne, en Europe, aux « La Truite » de Schubert). Il a Saiten der italienischen Lira da gamba États-Unis et en Amérique latine. également fondé en septembre 1996 (Les seize cordes de la lira da gamba Il a enseigné dans le cadre des IXe et le duo Iglesias-Puertas, spécialisé italienne), publiée chez Orpheus Xe Festivals de Musique Ancienne dans un répertoire allant de l’époque Verlag. En 1996, Imke David est d’Aracena et a réalisé de nombreux classique à l’époque contemporaine, lauréate du Concours International de enregistrements sous divers labels, dans le but d’assurer la promotion de Musique Ancienne du Festival de pour la radio et la télévision, partout la musique pour violoncelle et Flandre (Bruges) pour sa prestation dans le monde. En 1999, il assure la contrebasse. Il est professeur aux 29 conservatoires de Leyde et de Symphonique de Madrid, Orchestre d’une centaine de disques, dont nous Barcelone, de même qu’à l’École Gulbenkian de Lisbonne, Orchestre ne citerons que ses propres de Musique de Gracia dans la même du XVIIIe Siècle ainsi qu’avec les productions : Nocturnos y alevosías ville. Il est également professeur de ensembles Koan, Les Sacqueboutiers et El aroma del tiempo. Il est intervenu pédagogie des cordes au de Toulouse, Paul Winter Consort, dans le disque de Paul Winter qui a Conservatoire du Liceu de Barcelone. Camerata Iberia, AnLeuT Música, obtenu un Grammy Award en 1993. Dans le domaine de la musique accentus, Sinfonye, Ensemble Il est professeur de percussion ancienne, il s’est spécialisé dans la Baroque de Limoges, The Harp historique à l’Esmuc (Escola Superior contrebasse baroque et le violone en Consort, Ensemble Kapsberger, de Música de Catalunya). jouant auprès d’ensembles tels Orphénica Lyra, Mudéjar et Orchestre qu’El Concierto Español, le Baltazar Baroque de Séville. Musicien Newman, l’Orquestra Barroca éclectique, Pedro Estevan se consacre Catalana, et les ensembles dirigés par principalement à la musique ancienne Jordi Savall, Hespèrion XXI et Le – avec Hespèrion XXI, Le Concert des Concert des Nations. Il a participé Nations, Laberintos Ingeniosos – avec ces derniers à plusieurs mais il s’intéresse également enregistrements. Il possède une à la musique contemporaine avec collection d’instruments anciens rArAfoníA. En tant que soliste, parmi lesquels il faut citer un violone il a donné des concerts avec Contreras fabriqué à Madrid au début l’Orchestre de Chambre National du XVIIIe siècle et une contrebasse d’Espagne et l’Orchestre Reina Sofía. milanaise à 5 cordes de la fin du XVIIe Il a participé à de nombreux festivals siècle. Parmi les nombreux projets dont le Milanopoesia (Milan), le qu’il a réalisés, notons aussi sa Festival of Music de Brisbane, participation à la tournée du Nafarroako Jaialdiak et s’est produit 50e anniversaire du Concentus dans divers cycles de musique Musicus Wien en mars 2003. actuelle avec des programmes exclusifs pour la percussion. Il est Pedro Estevan intervenu dans différents montages Pedro Estevan a fait ses études théâtraux de Lluís Pasqual et de Núria de percussion au Conservatoire Espert. Il a composé la musique pour Supérieur de Musique de Madrid. Alesio de Ignacio García May et pour À Aix-en-Provence, il suit des cours La gran sultana de Cervantès, mises de percussion contemporaine et en scène par Adolfo Marsillach. africaine auprès du maître sénégalais Il a été directeur musical pour la Doudou N’Diaye Rose. Il a par ailleurs représentation de El caballero de étudié la technique des hand-drums Olmedo de Lope de Vega, dirigée par avec Glen Velez. Il a été membre Lluís Pasqual pour l’Odéon-Théâtre de fondateur de l’Orquesta de las Nubes l’Europe. Il a enregistré pour des et du Grupo de Percusión de Madrid. radios et des télévisions en Espagne, Il a collaboré avec les orchestres France, au Royaume-Uni, en Norvège, suivants : Orchestre National aux États-Unis, au Canada, au Japon d’Espagne, RTVE, Orchestre et en Australie. Il a participé à plus 30 Concert enregistré par France Musique Et aussi… > CONCERTS MERCREDI 11 MARS, 20H Nouvelle formule ! Giovanni Battista Pergolesi 3 concerts minimum = Stabat Mater 15% de réduction immédiate Igor Stravinski Informations et réservations Pulcinella au 01 44 84 44 84 Les Musiciens du Louvre Marc Minkowski, direction MARDI 3 MARS, 20H Miah Persson, soprano Romina Basso, mezzo-soprano Antonio Vivaldi Yann Beuron, ténor Sinfonia pour cordes RV 156 Ugo Guagliardo, basse Concerto pour quatre violons et cordes > CONCERT ÉDUCATIF Concerto pour trois clavecins et cordes Felix Mendelssohn SAMEDI 14 MARS, 11H Symphonie pour cordes n° 1 Felix Mendelssohn / Johann … d’écouter : Ludi musici : l’esprit de la danse, 14501650 par Jordi Savall (viole), Monserrat Figueras (chant) et Hespérion XXI • El Rey de Francia par Jordi Savall (viole et direction), Montserrat Figueras (chant) et Hespèrion XXI, concert enregistré à la Cité de la musique en 2004. … de regarder : Musique pour la paix ou dialogue des Johann Sebastian Bach Concerto pour quatre clavecins et cordes > MÉDIATHÈQUE En écho à ce concert, nous vous proposons… musiques d’Orient et d’Occident par Jordi Savall, Hespèrion XXI et l’Ensemble Kaboul … de lire : Autour de Dave Liebman Jordi Savall : entretien de Josep Pascual Ensemble intercontemporain > COLLOQUE Sebastian Bach Concerto pour trois pianos et cordes Susanna Mälkki, direction Dave Liebman, saxophone Andreas Staier, Antonio Piricone, Christian Rieger, Gerald Hambitzer, clavecins, pianos-forte SAMEDI 7 MARS, 20H MERCREDI 4 MARS, DE 9H30 À 18H ET JEUDI 5 MARS, DE 10H À 17h30 Pour les enfants à partir de 10 ans. > ÉDITIONS Musique, villes et voyages DIMANCHE 8 MARS, 16H30 Collectif • 129 pages • 2006 • 19 € Le Jardin des Voix > MUSÉE L’académie des Arts Florissants pour les Réouverture des collections jeunes chanteurs – 4e édition permanentes pour les individuels et les groupes le mardi 3 mars. Œuvres de Henry Purcell, Claudio Monteverdi, Giulio Caccini, André SAMEDI 14 et DIMANCHE Campra et Jean-Philippe Rameau 15 FÉVRIER, DE 14H30 À 17H30 Les Arts Florissants Contes mandingues Les solistes du Jardin des Voix Mamadou Famba, Sotigui Kouyaté, William Christie, direction musicale Carlos Ouedraogo, conteurs Vincent Boussard, mise en espace Yakhouba Sissokho, kora Dramane Dembélé, flûte peule, n’goni, tama Wanda Landowska et la renaissance de la musique ancienne > CONCERTS SUR INSTRUMENTS DU MUSÉE Hommage à Wanda Landowska Mercredi 4 mars, 20h Skip Sempé, clavecin Andreas Ruckers/Pascal Taskin 1646/1780, clavecin Gaveau 1923 (collection Musée de la musique), clavicorde Dolmetsch 1932 Jeudi 5 mars, 20h Jos van Immerseel, clavecin Andreas Ruckers/Pascal Taskin 1646/1780 Imprimeur VINCENT | Imprimeur France Repro | Licences no 1014849, 1013248, 1013252 Concerto Köln (collection Musée de la musique) Éditeur : Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef : Pascal Huynh | Rédactrice : Gaëlle Plasseraud | Maquettiste : Ariane Fermont | Stagiaires : Marie Laviéville et Romain Pangaud Adriana Fernández Inés de la Cruz. Elle enregistre Née à Buenos Aires, la soprano Adriana également la Daphne de Gagliano, Fernández se consacre dès son plus Orphée, Le Retour d’Ulysse dans jeune âge au chant ; elle est d’abord sa patrie, Les Vêpres de la Vierge et soliste du chœur d’enfants du Théâtre Le Couronnement de Poppée de Colón où elle est dirigée entre autres Monteverdi. Ces disques ont reçu des par Peter Maag (Le Songe d’une nuit critiques élogieuses ainsi que des prix d’été de Mendelssohn, Vêpres importants. Adriana Fernández a solennelles d’un confesseur de Mozart et participé à plusieurs productions du L’Enfant et les Sortilèges de Ravel). Après Grand Théâtre de Genève : Louise de avoir obtenu son diplôme de chant au Charpentier, Les Noces de Figaro de Conservatoire de musique de cette Mozart et La Damnation de Faust de même ville, elle travaille avec Ernst Berlioz, entre autres. Elle a collaboré Haefliger, Philippe Huttenlocher, Aldo avec l’Orchestre de la Suisse Romande, Baldin, Heather Harper et Helmuth l’Orchestre de chambre de Genève, Rilling dans le cadre de l’Académie l’Orchestre de chambre de Lausanne, internationale Bach à Buenos Aires. l’Orchestre du Festival de Verbier, entre Au cours de sa formation, parachevée autres formations, sous la direction à Genève auprès d’Éric Tappy, elle d’Armin Jordan, John Nelson et Kurt obtient le premier prix de virtuosité du Masur. Conservatoire de Genève. Adriana Fernández est engagée par Michel Corboz qui lui confie les grandes pages du répertoire : La Passion selon saint Matthieu, La Passion selon saint Jean, le Magnificat, l’Oratorio de Noël, la Messe en si mineur et quelques cantates de Johann Sebastian Bach ; Le Messie et La Passion selon saint Jean de Haendel ; le Psaume 42 de Mendelssohn et le Stabat Mater de Poulenc. Adriana Fernández se produit avec l’Ensemble Vocal de Lausanne au Japon, aux PaysBas, en Espagne, en Israël et en France. Elle participe à la première Académie de Verbier en juillet 1994 et travaille la mélodie française, le lied et l’opéra avec Barbara Hendricks, Nicolaï Gedda et Roger Vignoles. Elle fait partie de l’Ensemble Elyma (Genève), participe à de nombreuses productions et aux enregistrements pour le label K617 de la série Les Chemins du baroque dédiée au répertoire baroque latino-américain, des Vêpres de saint Jean-Baptiste de Ceruti, du Phénix du Mexique de Juana MARDI 3 FÉVRIER – 20H Salle des concerts Ludi Musici L’esprit de la danse (1450-1650) Montserrat Figueras, souffrante, est remplacée par Adriana Fernandez. La Capella Reial de Catalunya : Adriana Fernandez, soprano Pascal Bertin, contre-ténor Lluís Vilamajó, ténor Furio Zanasi, baryton Iván García, basse Daniele Carnovich, basse Hespèrion XXI : Driss El Maloumi, oud Dimitri Psonis, santur, percussions Andrew Lawrence-King, psaltérion, arpa doppia Xavier Díaz-Latorre, vihuela de mano, guitare, théorbe Jordi Savall, dessus de viole Imke David, altus et basse de viole Sergi Casademunt, ténor de viole Fahmi Alqhai, basse de viole Xavier Puertas, violone Pedro Estevan, percussion Jordi Savall, direction Le Programme a été modifié comme suit : De l’Orient : De la France : De l’Espagne : Anonyme (Afghanistan) Nastaran Anonyme (sous Louis XIII) Pavane et tourdion Bartomeu Cárceres Branle « Tau garçó la durundena » Anonyme (Arabo-andalou) Mowachah billadi askara Toinot Arbeau Pavane « Belle qui tiens ma vie » Diego Ortiz Romanesca & Passamezzo Prince Kantemiroglu (Turquie) Der Makam « Rast Murass’a » Anonyme (sous Louis XIII) Bourrée d’Avignognez Lope de Vega Sarabanda « Ya es tiempo de recoger » Mateu Flecha (Afrique) San Sabeya gugurumbé Anonyme (XVIe siècle) Tourdion « Quand je bois du vin clairet » Anonyme Canarios, improvisation Anonyme Seguidillas: De tu vista celoso De l’Italie : entracte Anonymes (chansonnier de Montecassino) Ballo « Collinetto » Strambotto « Correno multi cani » De l’Allemagne : Anonyme Basse danse: La Spagna Anonyme (chansonnier de Montecassino) Alle stamenge, canto carnascialesco Du Nouveau Monde : Samuel Scheidt Pavan V, extrait des Ludi Musici Courant dolorosa Galliard battaglia Gaspar Fernandes (Oaxaca, Mexique) Mestizo e Indio « Tleycantimo choquiliya » Anonyme Gallardas Criollas, improvisation Juan García de Zéspedes (Mexico) Guaracha « Ay que me abraso, ay » De l’Angleterre : Anonymes (période élisabéthaine) Pavin & Gallyard Desperata Dance