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JORDI SAVALL LES TRADITIONS CELTIQUES 1 € VENDREDI 13 FÉVRIER 2015 – 18H30 CONFÉRENCE DE JORDI SAVALL : LES TRADITIONS CELTIQUES REVISITÉES VENDREDI 13 FÉVRIER 2015 – 20H [DURÉE : 2H] CONCERT DE MUSIQUES TRADITIONNELLES IRLANDAISES ET ÉCOSSAISES Jordi Savall, basse de viole à 7 cordes de Barak Norman (Londres, 1697) pardessus de viole de Nicolas Chappuis (Paris, 1750) A Souldiers March THE LANCASHIRE PIPES The Manchester Gamba Book (circa 1600-1660) Captaine Hume’s Pavin A Pointe or Preludium A Souldiers Galliard The Lancashire Pipes Loves farewell The Pigges of Rumsey Harke, harke Kate of Bardie Good againe The Cup of Tea A Souldiers Resolution A Toy (Bass Viol) (Bass Viol Lyra-way : the Bagpipes tuning) CELTIC HUMORS IRISH LANDSCAPES Archibald MacDonald of Keppoch (Irish) The Hills of Ireland Sackow’s Jig (Traditional Irish) Apples in the Winter Jimmy Holme’s Favorite (Reel Irish) The Rocky Road to Dublin Lament for the Death of his Second Wife The Kid on the Mountain (Niel Gow, 1727-1807) Morrison’s Jig The Gander in the pratie hole (Irish) (Treble Viol) THE MUSICALL HUMORS Tobias Hume, 1605 (Treble Viol) THE LORD MOIRA’S SET THE BELLS Abergeldie Castle Strathspey Coranto (Alfonso Ferrabosco II) (Dan R. MacDonald, 1911-1976) Why not here (Thomas Ford) Regents Rant (Traditional Scottish) La Cloche & Sarabande (John Playford) The Sword dance (Bass Viol, Lyra way, the First tuning) Lord Moira PAUSE Lord Moira's Hornpipe (Ryan's Collection, Boston 1883) (Bass Viol Lyra-way : the Bagpipes tuning) AVEC LE SOUTIEN DU DÉPARTEMENT DE LA CULTURE DE LA GENERALITAT DE CATALUNYA ET DE L’INSTITUT RAMON LLULL. VENDREDI 13 FÉVRIER 2015 JORDI SAVALL [PROGRAMME 21] Frank McGuire, bodhrán J ordi Savall, star de la viole de gambe, revisite les traditions celtiques et parcourt les folklores d’Irlande, d’Écosse et d’Amérique du Nord de l’époque baroque à aujourd’hui. Accompagné au bodhrán (tambour sur cadre) par Frank McGuire, il livre les rythmes irrésistibles des « jigs », danses folkloriques proches de la gigue, qui font encore les beaux jours de la Saint-Patrick. MA RENCONTRE AVEC LES « MUSICALL HUMORS » J’avais hâte de trouver l’occasion d’étudier ces recueils aux titres fascinants et aux tablatures mystérieuses. Elle se présenta quelques mois plus tard à Londres, dans le silence magique de la Salle de lecture du British Museum. Je me souviens encore de la fièvre avec laquelle je me figurais, en ce lieu vénérable, comment pourraient sonner ces 2 À ÉCOUTER Je suis convaincu que la richesse expressive et la dimension créative d’une musique se développent indépendamment des contraintes ou de l’anecdote de la vie réelle de son compositeur. C’est le cas des Musicall Humors du « Captaine Tobias Hume », puisque sa musique reste pleinement fascinante, malgré les exagérations, les extravagances et les folies guerrières du personnage. N’oublions pas par ailleurs qu’à cette époque, l’Art de l’improvisation et la maîtrise instrumentale étaient des qualités aussi importantes que l’Art même de composer, ce qui explique pourquoi on se trouve immédiatement séduit, malgré les presque 400 ans passés, par la fraîcheur et la spontanéité qui se dégagent de ces œuvres, inventées en toute probabilité dans un processus qui se situe à mi-chemin entre improvisation et composition. C’ÉTAIT IL Y A 50 ANS, vers la fin d’un chaleureux été de 1964, que je découvris avec une grande curiosité l’existence des Musicall Humors de Tobias Hume. Je venais de finir mes études de violoncelle et de musique au Conservatoire Supérieur de Barcelone, et je commençais alors en vrai autodidacte l’étude et l’apprentissage de la viole de gambe, un instrument alors rarissime, qui était joué seulement par une poignée de pionniers et d’amateurs éclairés, très éparpillés dans le monde. Après le Trattado de Glosas de Diego Ortiz (Rome, 1553), première publication dédiée essentiellement à l’Art de l’improvisation (pour Viole de gambe et accompagnement), le recueil The First Part of Ayres contenant les Musicall Humors de Tobias Hume (imprimé à Londres en 1605), était la première édition historique d’œuvres composées pour la Basse de viole seule. Contenant plus d’une centaine de pièces pour cet instrument, il devenait ainsi une source unique et très importante pour la connaissance de son répertoire et de son histoire. mélancolique à l’expression ironiquement guerrière, les pièces au caractère programmatique (avec des textes descriptifs inclus : A Souldiers Resolution)… Loves farewell, ces Death & Life, ou les différentes Souldiers March, Galliards & Resolutions, tout en essayant de découvrir les clés nécessaires pour déchiffrer ce langage spécialement codifié dans des anciennes notations et tablatures. Avec ses Musicall Humors dans lesquelles « la Trinité en Musique, Voix (le Chant), Passion (l’Expression) et Division (l’Improvisation), sont aussi gracieusement unies… », Tobias Hume nous laisse un des témoignages les plus généreux et les plus anciens d’un parcours fascinant : celui d’un instrument qui est en train de devenir la plus noble et la plus touchante expression des émotions humaines. Quelques mois plus tard et sur les pages à peine sèches du microfilm fraîchement développé, j’ai commencé à étudier les différentes « Humeurs » du Captaine Hume, chaque jour me faisant découvrir un peu mieux la richesse cachée de cette gamme infinie de nuances et de caractères que la Viole de gambe pouvait créer, au service de la poésie et de l’émotion musicale. Ainsi se mélangent dans un univers musical plein de fantaisie et d’émotion l’archet frotté ou percuté, l’alternance de la corde pincée avec l’archet, les pièces chantantes ou dansantes, les musiques allant du caractère profondément 3 LA VIOLE CELTIQUE, ÉLOGE DE LA TRANSMISSION SI LE VISAGE EST LE MIROIR DE L’ÂME, la musique d’un peuple est le reflet de l’esprit de son identité, à l’origine individuelle, mais qui prend forme dans le temps en tant qu’image de l’ensemble d’un espace culturel propre et unique. Toute musique transmise et conservée par tradition orale est le résultat d’une heureuse survivance, suite d’un long processus de sélection et de synthèse. À l’inverse de certaines cultures orientales qui se sont surtout développées dans un espace de tradition orale, dans le monde occidental, seules les musiques dites traditionnelles, populaires ou folkloriques, ont su perdurer grâce à ces mécanismes de transmission non écrite. L’invention de la notation musicale qui est un phénomène lié très souvent aux cercles sociaux littéraires, a permis à certaines cultures (comme celles de Chine, de Corée, du Japon et d’Europe occidentale) de développer, depuis des temps très anciens, de nombreux systèmes de notation servant à des situations bien différentes. Tandis que d’autres cultures, comme celles des pays du Moyen-Orient (excepté la Turquie) ou le Sud et le Sud-Ouest de l’Asie, ne l’ont que très peu développée — avant ces 100 dernières années. Dans le monde des musiques « cultes » de l’Europe occidentale, la communication musicale basée sur le non écrit, a perduré jusqu’à la fin du XVIIe siècle, mais seulement dans les pratiques liées à l’improvisation et à la réalisation des accompagnements sur la « basse continue », et plus tard dans les espaces de création musicale, liés toujours à ceux des institutions du pouvoir spirituel et séculaire (l’Église et la Cour), depuis le XVIIe siècle (Angleterre) et surtout au XIXe siècle (Allemagne), dans les cercles éminemment bourgeois. L’écriture musicale a permis un formidable développement des formes et des instruments, mais en même temps elle a contribué à reléguer dans l’oubli et dans un espace secondaire toutes les musiques vivantes 4 DIFFÉRENTES MANIÈRE D’ACCORDER qui accompagnaient quotidiennement la vie du plus grand nombre ; celles du peuple. C’est pourquoi les musiques celtiques pour le « fiddle » ou violon, d’Écosse et d’Irlande (et même celles provenant des communautés d’émigrants de ces pays en Amérique du Nord), constituent dans l’Europe occidentale, un cas unique. C’est l’un des plus riches et des plus beaux patrimoines de toutes les traditions musicales vivantes de notre temps. Tous ces milliers d’Airs, de Pastorals, Laments, Hornpipes, Reels, Rants, Jigs etc. conservés par les différentes traditions orales, transmises avec amour de père en fils et avec persévérance, d’une génération à l’autre, sont en réalité de véritables musiques survivantes. Ce sont, en effet, des musiques qui ont eu le privilège, et la chance pour nous, de survivre à l’inévitable et constante amnésie culturelle de l’homme et de ses folies globalisantes. De même que j’ai été séduit et fasciné, en 1965 pour retrouver la voix oubliée de la viole de gambe, de la même manière, nous avons décidé avec Montserrat Figueras et Hespèrion XX, (déjà en 1975), — dès nos premiers concerts et enregistrements — d’incorporer à côté du répertoire des musiques de la Cour et de l’Église, les merveilleuses musiques des Juifs espagnols, expulsés brutalement en 1492, et conservées par tradition orale, pendant plus de cinq siècles, dans les différentes communautés séfarades installées dans le pourtour méditerranéen. Il faut rappeler que sauf quelques exceptions (Falla, Bartók, VillaLobos, Kodály, etc.), la méconnaissance de ces musiques dites « populaires » ou « folkloriques », les a reléguées inévitablement dans un univers propre, sans beaucoup de communication, ni surtout de respect de la part du monde de la musique dite « classique ». D’autre part, la terrible amnésie due à la perte de conscience des anciennes pratiques, nous a souvent empêchés de comprendre la réelle valeur d’œuvres conservées seulement dans leur version mélodique, même celles de musiciens très reconnus comme O’Carolan ou d’autres. C’est pourquoi dans de très importants dictionnaires de musique, on peut lire à propos des œuvres de O’Carolan que unfortunately most are only in single line form, so that it is not definitely known how he harmonized or accompanied his melodies (« malheureusement, la plupart n’existent que dans leur version mélodique, donc on ne peut savoir avec certitude de quelle manière il harmonisait ou accompagnait ses mélodies »). Il est sûr que c’est dommage de ne pas savoir de quelle manière exacte on a réalisé l’accompagnement de telles pièces, mais il ne faut pas oublier que dans nombre de ces pièces la seule mélodie, grâce à sa beauté et son émotion, se suffit à elle-même. Et en même temps, il faut constater que dans le cas de pièces qui demandent un accompagnement, nous en savons assez aujourd’hui sur la pratique de l’accompagnement improvisé aux XVIIe et XVIIIe siècles pour pouvoir reconstituer des versions pleinement satisfaisantes artistiquement. C’est pour la même raison que les six Suites pour violoncelle seul de J.S. Bach ont été « complétées » par un accompagnement pour piano durant le XIXe siècle et que comme musique d’art, elles sont restées « oubliées » des interprètes pendant plus de deux siècles. Il faut attendre jusqu’à la fin du XIXe siècle, pour qu’elles soient redécouvertes (en 1890 !) par un jeune Pablo Casals qui, dix années plus tard vers 1900, commencera à les faire connaître au monde. MA RENCONTRE EN 1970 avec le manuscrit connu sous le nom de The Manchester Gamba Book contenant une large collection de pièces pour la Viole de gambe, avec 22 différents tunings ou scordature, et plus tard d’autres sources manuscrites vues à Londres et à Dublin, avec des œuvres de William Lawes, John Jenkins ainsi que des recueils imprimés tels que les Lessons for the Lyra-Viol, publiés par Tobias Hume, Thomas Ford, Alfonso Ferrabosco, William Corkine et John Playford entre 1605 et 1670, m’ont permis de commencer à me familiariser avec ces différents tunings si caractéristiques de la viole de gambe dans la culture anglaise, écossaise ou irlandaise de ce XVIIe siècle où cet instrument était encore très populaire. La grande surprise fut de découvrir, combien les musiciens de cette époque étaient inventifs et aussi de quelle manière ils étaient à l’écoute des traditions populaires. En effet, entre ces 22 différents tunings, il y a ceux appelés The Bagpipes tuning ou The Lancashire-pipes Tuning qui comportent la nécessité de croiser les cordes 5 et 4, afin d’obtenir une octave de différence entre les troisième et quatrième cordes. L’objectif est d’imiter les cornemuses écossaises ou irlandaises, ce qui nous rapproche d’un art musical populaire du XVIIe siècle, très proche des musiques traditionnelles celtiques, conservées d’abord par tradition orale et notées à partir des XVIIIe et XIXe siècles dans différentes collections. Il y a par exemple celle de George Farquhar Graham The Songs Of Scotland (Edinburgh, 1848), celle de George Petrie Complete Irish Music (London, 1851, rééditée en 1902-1905), de William Bradbury Ryan’s Mammoth Collection (Boston, 1883) ou d’O’Neill Music Of Ireland (1903-1907) ; P.W. Joyce (1909). Puis déjà en plein XXe siècle, celles de James Hunter The Fiddle Music Of Scotland (Edinburgh, 1979), Alastair J. Hardie The Caledonian Companion (Edinburgh, 1981), Aloys Fleischmann Sources Of Irish Traditional Music, c. 1600-1855 (1997), entre autres. 5 L’interprétation de ces musiques pour la Lyraviol ou la Lyra-way m’a encouragé à élargir le champ d’étude aux musiques appartenant aux répertoires écossais et irlandais. Je les ai d’abord joués avec ma basse de viole accordée à la manière de la Lyra (Lyra-way) ou avec le Bag-pipes tuning. Tout d’abord j’ai été surpris de trouver tant de points communs avec le style baroque : jeu inégal et coups d’archet à l’accentuation très caractéristique, et une grande profusion d’ornementation improvisée. Si pour mon premier enregistrement The Celtic Viol j’ai préféré n’utiliser que des violes soprano, (des instruments aigus aux sonorités très proches du Fiddle), pour mon second disque The Celtic Viol II, j’ai préféré mélanger le dessus de viole de 1750 de Nicolas Chappuis (pour les pièces de Nath. Gow, J.S. Kinner, et anonymes) et la basse de viole de 1553 de Pellegrino Zanetti, à la sonorité chaleureuse et puissante (pour les pièces du manuscrit de Manchester et de la Ryan’s Collection de Boston). Cette fois, nous avons ajouté la percussion pour les pièces dansantes ou rythmiques du bodhrán joué par Frank McGuire. Nous avons sélectionné des pièces distribuées en suites ou sets (séries) et groupées par tonalités. Nous l’avons fait de nouveau, en tant qu’hommage fervent à cet art de la transmission et au talent de tous ces musiciens qui ont créé ce merveilleux patrimoine et aussi à tous les autres, non moins importants, qui ont su le transmettre de génération en génération, pour le garder pleinement vivant. Comme le suggère Ciaran Carson, les anciennes mélodies et chansons unissent le passé et le présent chaque fois qu’elles sont interprétées : « Chaque fois que la chanson est chantée, notre notion la concernant change et nous sommes changés par elle. Paroles et musiques sont anciennes. Elles ont été façonnées par bien des oreilles et des bouches et souvent admirées. Mais chaque fois, elles sont nouvelles car l’époque est nouvelle et aucune époque n’est comme aujourd’hui. » (Carson, 1996) Ces musiques porteuses de vie et de bonheur sont des musiques vraiment vivantes, qui gardent intégralement tout leur formidable pouvoir expressif et poétique. Tant qu’il y aura des musiciens qui les font revivre, elles continueront d’être un témoignage précieux de leur indispensable fonction d’identité et de cohésion sociale, politique et culturelle, fonction qui devient aussi un message universel d’harmonie et de beauté. JORDI SAVALL JORDI SAVALL VIOLE TROUBADOUR OMNIVORE. Jordi Savall est l’une des personnalités musicales les plus polyvalentes de sa génération. Cela fait plus de 40 ans qu’il fait connaître au monde des merveilles musicales abandonnées à l’obscurité de l’indifférence et de l’oubli. Dédié à la recherche de ces musiques anciennes, il les déchiffre et les interprète sur sa viole de gambe ou en tant que chef d’orchestre. Ses activités de concertiste, de pédagogue, de chercheur et de créateur de projets novateurs, tant musicaux que culturels, le situent parmi les principaux acteurs du phénomène de revalorisation de la musique historique. Avec Montserrat Figueras, il est le fondateur des ensembles musicaux Hespèrion XXI (1974), La Capella Reial de Catalunya (1987) et Le Concert des Nations (1989) avec lesquels, il explore et crée un univers d’émotions et de beauté qu’il projette dans le monde pour des millions d’amateurs de la musique ancienne. Selon The Guardian (2011) : « ce qui le distingue tout particulièrement, ce sont ses incursions au-delà du temple de la haute culture. Troubadour omnivore, il hante les bibliothèques de Manchester aussi bien que les villages de Colombie afin de sauver de l’oubli des traditions musicales qui vont des rythmes berbères à l’extase d’un râga, de l’émouvante quiétude d’une plainte arménienne à la vivacité d’une gaillarde élisabéthaine ». MÉDIAS. Avec sa participation fondamentale au film d’Alain Corneau Tous les Matins du Monde (César de la meilleure musique de film, 1992), son activité de concertiste (140 concerts par an), sa discographie 6 hispanique et méditerranéen, ce qui lui a valu de très nombreuses distinctions, parmi lesquelles des Midem Classical Awards, ICMA et Grammy Awards. (6 enregistrements annuels) et avec la création de sa propre maison d’édition ALIA VOX, fondée avec Montserrat Figueras en 1998, Jordi Savall démontre que la musique ancienne n’est pas forcément élitiste mais qu’elle intéresse au contraire un public de tout âge chaque fois plus varié et plus nombreux. Sa tâche considérable entre concerts et enregistrements peut se définir comme un exemple « non simplement de récupération musicale, mais plutôt de réanimation créative », selon le critique Allan Kozinn du New York Times (2005). PARCOURS. Après des études de violoncelle au Conservatoire de Barcelone (1964), il entame en autodidacte, en 1965, l’étude de la viole de gambe et de la musique ancienne, au sein du groupe Ars Musicae, qu’il perfectionne à partir de 1968 à la Schola Cantorum Basiliensis (Suisse) pour peu après, y donner cours et masterclasses jusqu’en 1993, comme il continue de le faire à la Juilliard School de New York. Au cours de sa carrière, il a enregistré et édité plus de 200 disques dans les répertoires de la musique médiévale, Renaissance, baroque et classique, avec une attention particulière pour le patrimoine MÉTISSAGE. Pour Jordi Savall, « la musique est l’un des moyens d’expression et de communication les plus universels et la mesure de son importance et de sa signification ne se détermine pas selon les critères d’évolution du langage sinon d’après le degré d’intensité expressive, de richesse intérieure et d’humanité qu’elle apporte ». Ses programmes de concerts ont converti la musique en un instrument de médiation pour la compréhension et la paix entre les peuples et les différentes cultures parfois opposées. Ceci est la raison pour laquelle parmi les artistes invités par ses formations se trouvent des musiciens arabes, israéliens, turcs, grecs, arméniens, afghans, mexicains ou nordaméricains. En 2008, Jordi Savall fut nommé Ambassadeur de l’Union Européenne pour le dialogue interculturel et avec Montserrat Figueras, ils furent choisis comme « Artistes pour la Paix » du programme « Ambassadeurs de bonne volonté » de l’UNESCO. DISTINCTIONS. Son parcours artistique est considéré comme l’un des moteurs du renouveau de la musique ancienne en Europe, dans le Nouveau Monde et en Méditerranée, ainsi qu’une référence de premier ordre pour l’étude, l’interprétation, la direction et l’approche des diverses traditions musicales pour un dialogue interculturel de grande signification et dépassant toutes les frontières. Cette féconde carrière musicale lui a valu les récompenses les plus élevées tant nationales qu’internationales parmi lesquelles le titre de Docteur Honoris Causa des Universités d’Évora (Portugal), de Barcelone (Catalogne) de Louvain (Belgique), et de Bâle (Suisse). En 2012, Jordi Savall a reçu le prestigieux Prix Léonie Sönning 2012, considéré comme le Prix Nobel de la Musique et le York Early Music Festival Lifetime Achievement Award 2012. Selon The Guardian (2011) : « Jordi Savall porte témoignage d’un héritage culturel commun diversifié à l’infini. C’est un homme pour notre temps ». 7 SALLE PHILHARMONIQUE PROCHAINS CONCERTS DIMANCHE 22 FÉVRIER 2015 – 16H LES CONCERTS DU CHEF WAGNER WAGNER, Le vaisseau fantôme, extraits Lohengrin, extraits | La Walkyrie, extraits Tannhäuser, extraits Le crépuscule des dieux, extraits Evgeny Nikitin, baryton-basse OPRL | Christian Arming, direction MERCREDI 25 FÉVRIER 2015 – 12H30 MUSIQUE À MIDI TRIO HORTA [GRATUIT] JONGEN, Deux pièces en trio op. 95 SCHUMANN, Trio n° 1 en ré mineur op. 63 Trio Horta : Audrey Gallez, violon Olivier Vanderschaeghe, violoncelle Hiroko Fukushima, piano FRANK McGUIRE BODHRÁN FRANK McGUIRE est un musicien qui se consacre depuis longtemps à la musique traditionnelle celtique. Il joue de la flûte et surtout du bohdrán, instrument de percussion propre à ce répertoire. Il est reconnu comme une valeur sûre dans le monde de la musique celtique, tant écossaise qu'irlandaise et se produit spécialement au sein de l'ensemble Lyra celtica, un groupe très en vue pour son style et son panache. Les deux autres membres de ce trio sont Lynn Tocker (accordéon) et Mark Canning (guitare). Ce groupe originaire de Rothbury se fait entendre tant en Grande-Bretagne que dans le monde entier. Frank McGuire a joué et enregistré avec des personnalités telles que Karen Mathieson et Julie Fowlis ou encore avec le Alison Brown Quartet, c'est-à-dire les meilleurs musiciens spécialistes de ces répertoires. Frank McGuire jouit d'une réelle célébrité au cœur de la musique du monde ce qui l'amène souvent à se produire aux États-Unis ou en Russie, où il a introduit la première École de bodhrán, ce qui lui a valu des honneurs officiels. 8 AVEC LE SOUTIEN DES AMIS DE L’ORCHESTRE VENDREDI 27 FÉVRIER 2015 – 20H PETROUCHKA JONGEN, Tableaux pittoresques, extraits KHATCHATURIAN, Symphonie n° 3 avec orgue et 15 trompettes STRAVINSKY, Petrouchka Iveta Apkalna, orgue OPRL | George Pehlivanian, direction SAMEDI 28 FÉVRIER 2015 – 16H LES SAMEDIS EN FAMILLE PETROUCHKA STRAVINSKY, Petrouchka OPRL | George Pehlivanian, direction Patrick Leterme, présentation AVEC LE SOUTIEN D’ETHIAS DU 11 FÉVRIER AU 18 MARS 2015 DU LUNDI AU VENDREDI, DE 13H À 18H QUAND LA MUSIQUE PREND FORME(S) EXPOSITION À LA SALLE PHILHARMONIQUE Œuvres sur le thème de la musique, réalisées par de jeunes artistes issus d'écoles et d'instituts de la région liégeoise, dans le cadre d'un travail de plusieurs mois encadré par les enseignants et l'équipe pédagogique de l'OPRL.