le programme en pdf

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JORDI
SAVALL
LES TRADITIONS CELTIQUES
1 €
VENDREDI 13 FÉVRIER 2015 – 18H30
CONFÉRENCE DE JORDI SAVALL : LES TRADITIONS CELTIQUES REVISITÉES
VENDREDI 13 FÉVRIER 2015 – 20H [DURÉE : 2H]
CONCERT DE MUSIQUES TRADITIONNELLES IRLANDAISES ET ÉCOSSAISES
Jordi Savall, basse de viole à 7 cordes de Barak Norman (Londres, 1697)
pardessus de viole de Nicolas Chappuis (Paris, 1750)
A Souldiers March
THE LANCASHIRE PIPES
The Manchester Gamba Book
(circa 1600-1660)
Captaine Hume’s Pavin
A Pointe or Preludium
A Souldiers Galliard
The Lancashire Pipes
Loves farewell
The Pigges of Rumsey
Harke, harke
Kate of Bardie
Good againe
The Cup of Tea
A Souldiers Resolution
A Toy
(Bass Viol)
(Bass Viol Lyra-way : the Bagpipes tuning)
CELTIC HUMORS
IRISH LANDSCAPES
Archibald MacDonald of Keppoch (Irish)
The Hills of Ireland
Sackow’s Jig (Traditional Irish)
Apples in the Winter
Jimmy Holme’s Favorite (Reel Irish)
The Rocky Road to Dublin
Lament for the Death of his Second Wife
The Kid on the Mountain
(Niel Gow, 1727-1807)
Morrison’s Jig
The Gander in the pratie hole (Irish)
(Treble Viol)
THE MUSICALL HUMORS
Tobias Hume, 1605
(Treble Viol)
THE LORD MOIRA’S SET
THE BELLS
Abergeldie Castle Strathspey
Coranto (Alfonso Ferrabosco II)
(Dan R. MacDonald, 1911-1976)
Why not here (Thomas Ford)
Regents Rant (Traditional Scottish)
La Cloche & Sarabande (John Playford)
The Sword dance
(Bass Viol, Lyra way, the First tuning)
Lord Moira
PAUSE
Lord Moira's Hornpipe
(Ryan's Collection, Boston 1883)
(Bass Viol Lyra-way : the Bagpipes tuning)
AVEC LE SOUTIEN DU DÉPARTEMENT DE LA CULTURE DE LA GENERALITAT DE CATALUNYA ET DE L’INSTITUT RAMON LLULL.
VENDREDI 13 FÉVRIER 2015 JORDI SAVALL [PROGRAMME 21]
Frank McGuire, bodhrán
J
ordi Savall, star de la viole de gambe, revisite les traditions celtiques
et parcourt les folklores d’Irlande, d’Écosse et d’Amérique du Nord de
l’époque baroque à aujourd’hui. Accompagné au bodhrán (tambour
sur cadre) par Frank McGuire, il livre les rythmes irrésistibles des
« jigs », danses folkloriques proches de la gigue, qui font encore les beaux
jours de la Saint-Patrick.
MA RENCONTRE AVEC
LES « MUSICALL
HUMORS »
J’avais hâte de trouver l’occasion d’étudier ces
recueils aux titres fascinants et aux tablatures
mystérieuses. Elle se présenta quelques mois plus
tard à Londres, dans le silence magique de la Salle
de lecture du British Museum. Je me souviens
encore de la fièvre avec laquelle je me figurais, en
ce lieu vénérable, comment pourraient sonner ces
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À ÉCOUTER
Je suis convaincu que la richesse expressive
et la dimension créative d’une musique se
développent indépendamment des contraintes
ou de l’anecdote de la vie réelle de son
compositeur. C’est le cas des Musicall Humors du
« Captaine Tobias Hume », puisque sa musique
reste pleinement fascinante, malgré les
exagérations, les extravagances et les folies
guerrières du personnage.
N’oublions pas par ailleurs qu’à cette époque, l’Art
de l’improvisation et la maîtrise instrumentale
étaient des qualités aussi importantes que l’Art
même de composer, ce qui explique pourquoi
on se trouve immédiatement séduit, malgré
les presque 400 ans passés, par la fraîcheur et
la spontanéité qui se dégagent de ces œuvres,
inventées en toute probabilité dans un processus
qui se situe à mi-chemin entre improvisation et
composition.
C’ÉTAIT IL Y A 50 ANS, vers la fin d’un
chaleureux été de 1964, que je découvris avec une
grande curiosité l’existence des Musicall Humors
de Tobias Hume. Je venais de finir mes études
de violoncelle et de musique au Conservatoire
Supérieur de Barcelone, et je commençais alors
en vrai autodidacte l’étude et l’apprentissage de
la viole de gambe, un instrument alors rarissime,
qui était joué seulement par une poignée de
pionniers et d’amateurs éclairés, très éparpillés
dans le monde.
Après le Trattado de Glosas de Diego Ortiz
(Rome, 1553), première publication dédiée
essentiellement à l’Art de l’improvisation (pour
Viole de gambe et accompagnement), le recueil
The First Part of Ayres contenant les Musicall
Humors de Tobias Hume (imprimé à Londres
en 1605), était la première édition historique
d’œuvres composées pour la Basse de viole
seule. Contenant plus d’une centaine de pièces
pour cet instrument, il devenait ainsi une source
unique et très importante pour la connaissance de
son répertoire et de son histoire.
mélancolique à l’expression ironiquement
guerrière, les pièces au caractère programmatique
(avec des textes descriptifs inclus : A Souldiers
Resolution)…
Loves farewell, ces Death & Life, ou les différentes
Souldiers March, Galliards & Resolutions, tout en
essayant de découvrir les clés nécessaires pour
déchiffrer ce langage spécialement codifié dans
des anciennes notations et tablatures.
Avec ses Musicall Humors dans lesquelles « la
Trinité en Musique, Voix (le Chant), Passion
(l’Expression) et Division (l’Improvisation), sont
aussi gracieusement unies… », Tobias Hume nous
laisse un des témoignages les plus généreux
et les plus anciens d’un parcours fascinant : celui
d’un instrument qui est en train de devenir la
plus noble et la plus touchante expression des
émotions humaines.
Quelques mois plus tard et sur les pages à peine
sèches du microfilm fraîchement développé, j’ai
commencé à étudier les différentes « Humeurs »
du Captaine Hume, chaque jour me faisant
découvrir un peu mieux la richesse cachée
de cette gamme infinie de nuances et de
caractères que la Viole de gambe pouvait créer,
au service de la poésie et de l’émotion musicale.
Ainsi se mélangent dans un univers musical
plein de fantaisie et d’émotion l’archet frotté
ou percuté, l’alternance de la corde pincée avec
l’archet, les pièces chantantes ou dansantes, les
musiques allant du caractère profondément
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LA VIOLE CELTIQUE,
ÉLOGE DE LA TRANSMISSION
SI LE VISAGE EST LE MIROIR DE L’ÂME,
la musique d’un peuple est le reflet de l’esprit
de son identité, à l’origine individuelle, mais qui
prend forme dans le temps en tant qu’image
de l’ensemble d’un espace culturel propre et
unique. Toute musique transmise et conservée
par tradition orale est le résultat d’une heureuse
survivance, suite d’un long processus de
sélection et de synthèse. À l’inverse de
certaines cultures orientales qui se sont surtout
développées dans un espace de tradition orale,
dans le monde occidental, seules les musiques
dites traditionnelles, populaires ou folkloriques,
ont su perdurer grâce à ces mécanismes de
transmission non écrite.
L’invention de la notation musicale qui est un
phénomène lié très souvent aux cercles sociaux
littéraires, a permis à certaines cultures (comme
celles de Chine, de Corée, du Japon et d’Europe
occidentale) de développer, depuis des temps
très anciens, de nombreux systèmes de notation
servant à des situations bien différentes. Tandis
que d’autres cultures, comme celles des pays
du Moyen-Orient (excepté la Turquie) ou le Sud
et le Sud-Ouest de l’Asie, ne l’ont que très peu
développée — avant ces 100 dernières années.
Dans le monde des musiques « cultes » de
l’Europe occidentale, la communication musicale
basée sur le non écrit, a perduré jusqu’à la fin du
XVIIe siècle, mais seulement dans les pratiques
liées à l’improvisation et à la réalisation des
accompagnements sur la « basse continue », et
plus tard dans les espaces de création musicale,
liés toujours à ceux des institutions du pouvoir
spirituel et séculaire (l’Église et la Cour), depuis
le XVIIe siècle (Angleterre) et surtout au XIXe
siècle (Allemagne), dans les cercles éminemment
bourgeois. L’écriture musicale a permis un
formidable développement des formes et
des instruments, mais en même temps elle a
contribué à reléguer dans l’oubli et dans un
espace secondaire toutes les musiques vivantes
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DIFFÉRENTES
MANIÈRE
D’ACCORDER
qui accompagnaient quotidiennement la vie du
plus grand nombre ; celles du peuple.
C’est pourquoi les musiques celtiques pour le
« fiddle » ou violon, d’Écosse et d’Irlande (et même
celles provenant des communautés d’émigrants
de ces pays en Amérique du Nord), constituent
dans l’Europe occidentale, un cas unique. C’est
l’un des plus riches et des plus beaux patrimoines
de toutes les traditions musicales vivantes de
notre temps. Tous ces milliers d’Airs, de Pastorals,
Laments, Hornpipes, Reels, Rants, Jigs etc. conservés
par les différentes traditions orales, transmises
avec amour de père en fils et avec persévérance,
d’une génération à l’autre, sont en réalité de
véritables musiques survivantes. Ce sont, en effet,
des musiques qui ont eu le privilège, et la chance
pour nous, de survivre à l’inévitable et constante
amnésie culturelle de l’homme et de ses folies
globalisantes.
De même que j’ai été séduit et fasciné, en 1965
pour retrouver la voix oubliée de la viole de
gambe, de la même manière, nous avons décidé
avec Montserrat Figueras et Hespèrion XX,
(déjà en 1975), — dès nos premiers concerts
et enregistrements — d’incorporer à côté du
répertoire des musiques de la Cour et de l’Église,
les merveilleuses musiques des Juifs espagnols,
expulsés brutalement en 1492, et conservées par
tradition orale, pendant plus de cinq siècles, dans
les différentes communautés séfarades installées
dans le pourtour méditerranéen. Il faut rappeler
que sauf quelques exceptions (Falla, Bartók, VillaLobos, Kodály, etc.), la méconnaissance de ces
musiques dites « populaires » ou « folkloriques »,
les a reléguées inévitablement dans un univers
propre, sans beaucoup de communication, ni
surtout de respect de la part du monde de la
musique dite « classique ». D’autre part, la terrible
amnésie due à la perte de conscience des
anciennes pratiques, nous a souvent empêchés de
comprendre la réelle valeur d’œuvres conservées
seulement dans leur version mélodique, même
celles de musiciens très reconnus comme
O’Carolan ou d’autres. C’est pourquoi dans de
très importants dictionnaires de musique, on
peut lire à propos des œuvres de O’Carolan que
unfortunately most are only in single line form, so
that it is not definitely known how he harmonized
or accompanied his melodies (« malheureusement,
la plupart n’existent que dans leur version
mélodique, donc on ne peut savoir avec
certitude de quelle manière il harmonisait ou
accompagnait ses mélodies »). Il est sûr que
c’est dommage de ne pas savoir de quelle
manière exacte on a réalisé l’accompagnement
de telles pièces, mais il ne faut pas oublier que
dans nombre de ces pièces la seule mélodie,
grâce à sa beauté et son émotion, se suffit à
elle-même. Et en même temps, il faut constater
que dans le cas de pièces qui demandent un
accompagnement, nous en savons assez
aujourd’hui sur la pratique de l’accompagnement
improvisé aux XVIIe et XVIIIe siècles pour pouvoir
reconstituer des versions pleinement satisfaisantes
artistiquement. C’est pour la même raison que
les six Suites pour violoncelle seul de J.S. Bach ont
été « complétées » par un accompagnement
pour piano durant le XIXe siècle et que comme
musique d’art, elles sont restées « oubliées » des
interprètes pendant plus de deux siècles. Il faut
attendre jusqu’à la fin du XIXe siècle, pour qu’elles
soient redécouvertes (en 1890 !) par un jeune
Pablo Casals qui, dix années plus tard vers 1900,
commencera à les faire connaître au monde.
MA RENCONTRE EN 1970 avec le manuscrit
connu sous le nom de The Manchester Gamba
Book contenant une large collection de pièces
pour la Viole de gambe, avec 22 différents
tunings ou scordature, et plus tard d’autres
sources manuscrites vues à Londres et à Dublin,
avec des œuvres de William Lawes, John Jenkins
ainsi que des recueils imprimés tels que les Lessons
for the Lyra-Viol, publiés par Tobias Hume, Thomas
Ford, Alfonso Ferrabosco, William Corkine et John
Playford entre 1605 et 1670, m’ont permis de
commencer à me familiariser avec ces différents
tunings si caractéristiques de la viole de gambe
dans la culture anglaise, écossaise ou irlandaise
de ce XVIIe siècle où cet instrument était encore
très populaire. La grande surprise fut de découvrir,
combien les musiciens de cette époque étaient
inventifs et aussi de quelle manière ils étaient à
l’écoute des traditions populaires. En effet, entre
ces 22 différents tunings, il y a ceux appelés The
Bagpipes tuning ou The Lancashire-pipes
Tuning qui comportent la nécessité de croiser
les cordes 5 et 4, afin d’obtenir une octave de
différence entre les troisième et quatrième cordes.
L’objectif est d’imiter les cornemuses écossaises
ou irlandaises, ce qui nous rapproche d’un art
musical populaire du XVIIe siècle, très proche des
musiques traditionnelles celtiques, conservées
d’abord par tradition orale et notées à partir des
XVIIIe et XIXe siècles dans différentes collections. Il
y a par exemple celle de George Farquhar Graham
The Songs Of Scotland (Edinburgh, 1848), celle de
George Petrie Complete Irish Music (London, 1851,
rééditée en 1902-1905), de William Bradbury Ryan’s
Mammoth Collection (Boston, 1883) ou d’O’Neill
Music Of Ireland (1903-1907) ; P.W. Joyce (1909). Puis
déjà en plein XXe siècle, celles de James Hunter The
Fiddle Music Of Scotland (Edinburgh, 1979), Alastair
J. Hardie The Caledonian Companion (Edinburgh,
1981), Aloys Fleischmann Sources Of Irish Traditional
Music, c. 1600-1855 (1997), entre autres.
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L’interprétation de ces musiques pour la Lyraviol ou la Lyra-way m’a encouragé à élargir
le champ d’étude aux musiques appartenant
aux répertoires écossais et irlandais. Je les ai
d’abord joués avec ma basse de viole accordée
à la manière de la Lyra (Lyra-way) ou avec le
Bag-pipes tuning. Tout d’abord j’ai été surpris
de trouver tant de points communs avec le
style baroque : jeu inégal et coups d’archet à
l’accentuation très caractéristique, et une grande
profusion d’ornementation improvisée. Si pour
mon premier enregistrement The Celtic Viol j’ai
préféré n’utiliser que des violes soprano, (des
instruments aigus aux sonorités très proches
du Fiddle), pour mon second disque The Celtic
Viol II, j’ai préféré mélanger le dessus de viole
de 1750 de Nicolas Chappuis (pour les pièces
de Nath. Gow, J.S. Kinner, et anonymes) et la
basse de viole de 1553 de Pellegrino Zanetti, à
la sonorité chaleureuse et puissante (pour les
pièces du manuscrit de Manchester et de la Ryan’s
Collection de Boston). Cette fois, nous avons
ajouté la percussion pour les pièces dansantes
ou rythmiques du bodhrán joué par Frank
McGuire. Nous avons sélectionné des pièces
distribuées en suites ou sets (séries) et groupées
par tonalités. Nous l’avons fait de nouveau, en tant
qu’hommage fervent à cet art de la transmission
et au talent de tous ces musiciens qui ont créé ce
merveilleux patrimoine et aussi à tous les autres,
non moins importants, qui ont su le transmettre
de génération en génération, pour le garder
pleinement vivant. Comme le suggère Ciaran
Carson, les anciennes mélodies et chansons
unissent le passé et le présent chaque fois qu’elles
sont interprétées : « Chaque fois que la chanson
est chantée, notre notion la concernant change
et nous sommes changés par elle. Paroles et
musiques sont anciennes. Elles ont été façonnées
par bien des oreilles et des bouches et souvent
admirées. Mais chaque fois, elles sont nouvelles
car l’époque est nouvelle et aucune époque n’est
comme aujourd’hui. » (Carson, 1996)
Ces musiques porteuses de vie et de bonheur sont
des musiques vraiment vivantes, qui gardent
intégralement tout leur formidable pouvoir
expressif et poétique. Tant qu’il y aura des musiciens
qui les font revivre, elles continueront d’être
un témoignage précieux de leur indispensable
fonction d’identité et de cohésion sociale, politique
et culturelle, fonction qui devient aussi un message
universel d’harmonie et de beauté.
JORDI SAVALL
JORDI SAVALL VIOLE
TROUBADOUR OMNIVORE. Jordi Savall est l’une des personnalités musicales les plus polyvalentes
de sa génération. Cela fait plus de 40 ans qu’il fait connaître au monde des merveilles musicales
abandonnées à l’obscurité de l’indifférence et de l’oubli. Dédié à la recherche de ces musiques anciennes,
il les déchiffre et les interprète sur sa viole de gambe ou en tant que chef d’orchestre. Ses activités
de concertiste, de pédagogue, de chercheur et de créateur de projets novateurs, tant musicaux que
culturels, le situent parmi les principaux acteurs du phénomène de revalorisation de la musique
historique. Avec Montserrat Figueras, il est le fondateur des ensembles musicaux Hespèrion XXI (1974),
La Capella Reial de Catalunya (1987) et Le Concert des Nations (1989) avec lesquels, il explore et crée
un univers d’émotions et de beauté qu’il projette dans le monde pour des millions d’amateurs de la
musique ancienne. Selon The Guardian (2011) : « ce qui le distingue tout particulièrement, ce sont ses
incursions au-delà du temple de la haute culture. Troubadour omnivore, il hante les bibliothèques de
Manchester aussi bien que les villages de Colombie afin de sauver de l’oubli des traditions musicales qui
vont des rythmes berbères à l’extase d’un râga, de l’émouvante quiétude d’une plainte arménienne à la
vivacité d’une gaillarde élisabéthaine ».
MÉDIAS. Avec sa participation fondamentale au film d’Alain Corneau Tous les Matins du Monde (César
de la meilleure musique de film, 1992), son activité de concertiste (140 concerts par an), sa discographie
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hispanique et méditerranéen, ce qui lui a valu de
très nombreuses distinctions, parmi lesquelles des
Midem Classical Awards, ICMA et Grammy Awards.
(6 enregistrements annuels) et avec la création
de sa propre maison d’édition ALIA VOX, fondée
avec Montserrat Figueras en 1998, Jordi Savall
démontre que la musique ancienne n’est pas
forcément élitiste mais qu’elle intéresse au
contraire un public de tout âge chaque fois plus
varié et plus nombreux. Sa tâche considérable
entre concerts et enregistrements peut se
définir comme un exemple « non simplement de
récupération musicale, mais plutôt de réanimation
créative », selon le critique Allan Kozinn du New
York Times (2005).
PARCOURS. Après des études de violoncelle au
Conservatoire de Barcelone (1964), il entame
en autodidacte, en 1965, l’étude de la viole de
gambe et de la musique ancienne, au sein du
groupe Ars Musicae, qu’il perfectionne à partir
de 1968 à la Schola Cantorum Basiliensis (Suisse)
pour peu après, y donner cours et masterclasses
jusqu’en 1993, comme il continue de le faire
à la Juilliard School de New York. Au cours
de sa carrière, il a enregistré et édité plus de
200 disques dans les répertoires de la musique
médiévale, Renaissance, baroque et classique,
avec une attention particulière pour le patrimoine
MÉTISSAGE. Pour Jordi Savall, « la musique
est l’un des moyens d’expression et de
communication les plus universels et la mesure
de son importance et de sa signification ne se
détermine pas selon les critères d’évolution
du langage sinon d’après le degré d’intensité
expressive, de richesse intérieure et d’humanité
qu’elle apporte ». Ses programmes de concerts
ont converti la musique en un instrument de
médiation pour la compréhension et la paix entre
les peuples et les différentes cultures parfois
opposées. Ceci est la raison pour laquelle parmi
les artistes invités par ses formations se trouvent
des musiciens arabes, israéliens, turcs, grecs,
arméniens, afghans, mexicains ou nordaméricains. En 2008, Jordi Savall fut nommé
Ambassadeur de l’Union Européenne pour le
dialogue interculturel et avec Montserrat Figueras,
ils furent choisis comme « Artistes pour la Paix » du
programme « Ambassadeurs de bonne volonté »
de l’UNESCO.
DISTINCTIONS. Son parcours artistique
est considéré comme l’un des moteurs du
renouveau de la musique ancienne en Europe,
dans le Nouveau Monde et en Méditerranée,
ainsi qu’une référence de premier ordre pour
l’étude, l’interprétation, la direction et l’approche
des diverses traditions musicales pour un
dialogue interculturel de grande signification
et dépassant toutes les frontières. Cette féconde
carrière musicale lui a valu les récompenses les
plus élevées tant nationales qu’internationales
parmi lesquelles le titre de Docteur Honoris Causa
des Universités d’Évora (Portugal), de Barcelone
(Catalogne) de Louvain (Belgique), et de Bâle
(Suisse). En 2012, Jordi Savall a reçu le prestigieux
Prix Léonie Sönning 2012, considéré comme
le Prix Nobel de la Musique et le York Early Music
Festival Lifetime Achievement Award 2012.
Selon The Guardian (2011) : « Jordi Savall porte
témoignage d’un héritage culturel commun
diversifié à l’infini. C’est un homme pour notre
temps ».
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SALLE PHILHARMONIQUE
PROCHAINS CONCERTS
DIMANCHE 22 FÉVRIER 2015 – 16H
LES CONCERTS DU CHEF WAGNER
WAGNER, Le vaisseau fantôme, extraits
Lohengrin, extraits | La Walkyrie, extraits
Tannhäuser, extraits
Le crépuscule des dieux, extraits
Evgeny Nikitin, baryton-basse
OPRL | Christian Arming, direction
MERCREDI 25 FÉVRIER 2015 – 12H30
MUSIQUE À MIDI TRIO HORTA [GRATUIT]
JONGEN, Deux pièces en trio op. 95
SCHUMANN, Trio n° 1 en ré mineur op. 63
Trio Horta : Audrey Gallez, violon
Olivier Vanderschaeghe, violoncelle
Hiroko Fukushima, piano
FRANK McGUIRE
BODHRÁN
FRANK McGUIRE est un musicien qui se
consacre depuis longtemps à la musique
traditionnelle celtique. Il joue de la flûte et
surtout du bohdrán, instrument de percussion
propre à ce répertoire. Il est reconnu comme
une valeur sûre dans le monde de la musique
celtique, tant écossaise qu'irlandaise et se
produit spécialement au sein de l'ensemble Lyra
celtica, un groupe très en vue pour son style et
son panache. Les deux autres membres de ce trio
sont Lynn Tocker (accordéon) et Mark Canning
(guitare). Ce groupe originaire de Rothbury se fait
entendre tant en Grande-Bretagne que dans le
monde entier. Frank McGuire a joué et enregistré
avec des personnalités telles que Karen Mathieson
et Julie Fowlis ou encore avec le Alison Brown
Quartet, c'est-à-dire les meilleurs musiciens
spécialistes de ces répertoires. Frank McGuire jouit
d'une réelle célébrité au cœur de la musique
du monde ce qui l'amène souvent à se produire
aux États-Unis ou en Russie, où il a introduit la
première École de bodhrán, ce qui lui a valu des
honneurs officiels.
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AVEC LE SOUTIEN DES AMIS DE L’ORCHESTRE
VENDREDI 27 FÉVRIER 2015 – 20H
PETROUCHKA
JONGEN, Tableaux pittoresques, extraits
KHATCHATURIAN, Symphonie n° 3 avec orgue et
15 trompettes
STRAVINSKY, Petrouchka
Iveta Apkalna, orgue
OPRL | George Pehlivanian, direction
SAMEDI 28 FÉVRIER 2015 – 16H
LES SAMEDIS EN FAMILLE
PETROUCHKA
STRAVINSKY, Petrouchka
OPRL | George Pehlivanian, direction
Patrick Leterme, présentation
AVEC LE SOUTIEN D’ETHIAS
DU 11 FÉVRIER AU 18 MARS 2015
DU LUNDI AU VENDREDI, DE 13H À 18H
QUAND LA MUSIQUE PREND FORME(S)
EXPOSITION À LA SALLE PHILHARMONIQUE
Œuvres sur le thème de la musique, réalisées par
de jeunes artistes issus d'écoles et d'instituts de
la région liégeoise, dans le cadre d'un travail de
plusieurs mois encadré par les enseignants et
l'équipe pédagogique de l'OPRL.