introduction generale

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introduction generale
1
INTRODUCTION GENERALE
La question de vedettariat déferle la presse et les médias
congolais. Les débats à caractères polémiques tournent autour de la
question du leadership de la musique congolaise. Le combat pour
monopoliser le sommet dans la musique congolaise est depuis un
temps, la hantise des maints musiciens congolais. Beaucoup
d’efforts pour être au top et courir derrière la célébrité, de fois, on
fait la publicité de soi-même. De fois, on est vanté ou vendu
comme produit commerçable.
Nous allons présenter ce phénomène ‘Vedettariat dans
l’espace bien détermine, à savoir dans la musique congolaise. Il
faut retenir que cette étude est limitée dans l’espace et dans le
temps. C’est-à-dire : nous allons analyser le critérium de
« vedettariat » dans la musique congolaise à travers les publications
du journal Visa 2000 paraissant à Kinshasa.
Ainsi notre travail s’intitule : « Vedettariat dans la musique
congolaise ».
1. PROBLEMATIQUE
Le problème de vedettariat fait entre en jeu beaucoup de
paramètres qui relèvent soit de l’ordre de la culture de l’art ou de
l’ordre de la communication soit de l’ordre de l’économie. Ces
différents enjeux se recoupent dans la définition du vedettariat ou
de la star. Pour définir ce concept, plusieurs caractéristique ou
facteurs doivent être retenus. Dans le cadre de notre étude, nous
aurons à répondre aux questions suivantes :
2
 Quels sont les critères qui entrent en jeu
pour
déterminer le vedettariat de tel ou tel artiste musicien congolais ? ;
 Que rôle la presse écrite congolaise a joué dans la
promotion des vedettes de la musique congolaise ?
Telle est, en fait l’interrogation à laquelle nous entendons
répondre tout au long de ce travail.
2. HYPOTHESE DE TRAVAIL
Notre hypothèse de travail consiste à monter que les
critères qui président à l’érection de vedettariat dans la musique
congolaise sont de l’ordre de la célébrité, popularité,
de la
production, de l’élégance, de voyage, d’acquisition des biens de
luxes, etc. Et que les médias congolais, plus précisément la presse
écrite, ont contribué dans la fabrication de vedettes de la musique
congolaise.
2.1. Cadre Théorique
Le cadre théorique dans lequel s’inscrit notre travail est
celui de la communication. Il s e fonde sur la théorie de starsystem1. Les travaux d’Edgar Morin ont tenté d’analyser cette
théorie en montrant le rôle des médias dans la fabrication des stars.
En appliquant cette théorie dans la musique congolaise, notre étude
se réfère alors à la chanson populaire. Dans ce sens, la vedette est
vue dans son aspect corporel comme un support d’identification.
Car, selon jacques SEGUELA ; une star c’est précisément un corps,
in physique, à la fois naturel et manufacturé.2
1
E. MORIN, La star, Paris ; Cerf, 1972
SEGUELA, cité par MBIYE LUMBALA, chansons populaire ; Notions et grille d’analyse. Cours inédits de G2 en
communication sociales, FCK, 2001-2002
2
3
3. L’INTERET DU SUJET
L’intérêt qui sous-tend notre travail est double. D’une
part, notre recherche est imbue d’un souci scientifique. En effet,
l’analyse du phénomène de vedettariat dans la musique congolaise
nous intéresse en tant que futur communicologue pour savoir
comment le champ de vedettariat ou de star système rentre dans le
cadre de la communication et les enjeux de la communication dans
le vedettariat. D’autre part, l’intérêt qui motive cette étude est
d’ordre académique. En effet, dans le programme de formation
académique, il est requis à tout étudiant de sanctionner la fin de ses
études par une monographie. C’est dans ce sens que nous élaborons
ce travail pour sanctionner la fin de notre premier cycle en
Communication Sociales.
4. METHODE
Pour arriver aux résultats escomptés dans ce travail, nous
procéderons par la méthode sémiotique. La star étant un signe ou
un mode d’expression culturel et artistique, pour arriver à analyser
les critères d’élection d’une star, une étude des différents signes qui
la caractérisent s’avère nécessaire.
5. DIVISION DU TRAVAIL
Notre travail se divise en trois chapitres.
Le premier chapitre portera sur le cadre théorique de
référence de notre travail. Il s’agira de définir et de circoncire le
cadre théorique dans lequel notre travail s’inscrit.
4
Le chapitre deuxième consistera à donner l’évolution de la
musique congolaise. En effet, il s’agira d’une étude à la fois
diachronique et synchronique du phénomène musicale au Congo.
Le chapitre troisième est une étude sur le rôle des médias
dans le vedettariat de la musique congolaise et les critères de choix
des vedettes.
5
CHAPITRE PREMIER : CADRE THEORIQUE DE
REFERENCE
Ce chapitre reste le lieu sur lequel nous devons
circonscrire le cadre théorique de notre propos. Il s’agit, pour nous,
définir le concept-organisateur de notre propos, à savoir, le
vedettariat. A ce concept, nous ajoutons toute la constellation des
concepts qui tournent autour de ce concept-clé.
Ensuite, nous aurons, en second lieu, à établir le rapport
entre le vedettariat et le marketing, tout en faisant intervenir le rôle
des médias.
1.1.
LE CONCEPT « VEDETTARIAT »
Le mot vedettariat en appelle à celui de vedette. Le Petit
Larousse arrive à distinguer trois sens de ce mot. Le premier , qui
est tout à fait archaïque, a semblé signifier un lieu élevé où se
plaçait une sentinelle. Au fil des âges, le mot vedette était utilisé
pour signifier une sentinelle assurant la sécurité d’un champ.3
Ensuite, le mot a été donné à un artiste en vue.
faisait référence à une
notoriété artistique jouant le
première classe dans la musique. Le théâtre et même le
etc. ce deuxième sens se rapproche plus du terme star,
anglais qui signifier Etoile.4
Vedette
rôle de
cinéma,
concept
Le troisième sens fait penser au personnage de premier
plan (Ici, on fait allusion aux figures de prou politique, culturelles,
etc.)
3
4
Cfr Le petit Larousse, Paris, Larousse, 1997, p.1056
Idem
6
La vedette est donc un fait lié au temps, éphémère. C’est
donc un statut lié à la nouveauté. Il s’agit d’une nouveauté, d’un
individu présent dans l’opinion (actuelle) de son public et dont les
médias s’en font l’écho. Dès lors, on peut se demander s’il peut
exister une vedette qui ne soit pas produit des médias une seconde
question peut aussi prolonger notre : n’existe-il pas de vedette en
dehors de la musique. ?
Mais au-delà de tous ces sens, il faut retenir que le
vedettariat est « le fait d’être vedette », autrement dit, c’est un
« système fondé sur la promotion des vedettes. » Ainsi, vedettariat
en appelle au Star système.
Cette notion de Star système est dépendante de l’apport
sémantique du concept système. P. WATZLAWICK dans une logique
de communication le définit de manière intéressante à notre étude
comme « un ensemble d’objectifs et les relations entre ces objets
et entre leurs attributs… ». Par ce regard, l’ensemble s’apparente à
une organisation. Pour Edgar Morin ; le « star système est d’abord
fabrication. Ce mot est spontanément utilisé par Car LAEMMLE,
l’inventeur de stars : la fabrication des stars est chose primordiale
dans l’industrie (sic) ».5 Il s’agit d’un système de fabrication des
stars. Dans le monde anglo-saxon, la star système est une industrie
cinématographique. Ainsi, nous aurons
à prendre, mutatis
mutandis, le mot Star pour celui de vedette.
En posant ces deux questions, nous avons tenté de
souligner l’idée selon laquelle le mariage entre les arts, en
l’occurrence la musique et les médias est un lieu propice pour
l’émergence d’une vedette. La République Démocratique du Congo
pensons-nous n’en fait pas exception.
5
P. WATZLAWICK et alii, Une logique de la communication, Paris, seuil, p.393
7
Dans ce monde cinématographique une star se présente
comme un héros, elle est identifiée à un héros mythique ou
légendaire. Edgar Morin, dans son esquisse historique sur la
naissance du cinéma, troue des correspondances entre l’acteur et le
rôle du héros qu’il interprète. « Alors écrit-il, le nom de l’interprète
deviendra aussi fort et même plus fort que celui du personnage, et
s’opérera
enfin cette dialectique de l’acteur et du rôle ou
s’épanouira la star.6
Il se peut que, de ce qui précède, la dialectique de l’acteur
et du rôle ne peut rendre compte de la Star que si la notion de
mythe intervient. « Un mythe est un ensemble de conduites et de
situations imaginaires. Ces conduites et ces situations peuvent avoir
pour protagonistes des personnages surhumains, héros ou dieux ;
on dit alors le mythe d’Hercule ou d’Apollon ».7
Ainsi, parler du mythe de la star, c’est engager un
processus de divinisation que subit l’acteur. Edgar Morin note que
« la star, est l’acteur ou l’actrice qui pompe une partie de la
substance héroïque, c’est-à-dire divinisé et mythique, des héros, de
films, et qui réciproquement, enrichir cette substance par rapport à
la nature qui lui est propre.8
La Star est avant tout un acteur que devient sujet d’un
mythe ou susciter un culte de sa personnalité.9
Par rapport à elle-même, la Star vit un phénomène
particulier, hors du commun naturel. Elle est déterminée par son
double d’écran. La Star est subjuguée par son propre image de
6
Ibidem, p.18
E. MORIN, o.c. p.38
8
Idem, p.39
9
Ibidem, p.48
7
8
l’écran. Elle fait un effort pour être identique à elle-même hors de
l’écran.
Dans ce processus où elle se recherche continuellement, «
la star est amenée à nourrir son propre mythe ».10 . Elle doit avoir
un sens très élevé du beau, du sensationnel et du spectaculaire.
Bien que personnage mythique, « c’est finalement d’une
complexe, différence et convergence à la fois, que la Star intervient
dans la dialectique de l’imaginaire et du réel, qui transforme
l’homme d’aujourd‘hui, au sein de l’évolution générale de la
civilisation.11
La Star est bien mythe, mais aussi une idée-force. Le
propre du mythe est de s’insérer ou de s’incarner dans la vie ; le
mythe des stars s’incarne étonnamment dans la réalité. C’est cette
réalité qui produit les stars, c’est –à-dire l’histoire se nourrit de
l’imaginaire et d’utopique. Edgar Morin trouve une autre dimension
dans le rapport entre l’acteur et son rôle : la spiritualisation comme
idéalisation de la Star. « Dans la dialectique de l’acteur et du rôle,
la star apporte sa beauté
et spiritualité se conjuguent
pour
constituer l’essence mythique de sa personnalité, ou plutôt de sa
super-personnalité.12
Parce que divinisé, la Star est objet d’un culte. « Un
embryon de religion se constitue autour d’elles »13 et cette religion
fait porter aux fans des reliques fabriqués par des publications
spécialisées qui déversent sur ces fidèles tous les produits vivifiant
leur foi : les photos, interview, etc.14 Ainsi, les clubs de vedettes, ou
10
E. MORIN ; o, c ; p.64
Idem, p.134
12
Ibidem ; p.46
13
Ibidem
14
Ibidem, p.98
11
9
fans clubs sont des chapelles où^s’exaltent les ferveurs particulières
et l’idole (la vedette) vient périodiquement sanctifier son club. 15
Somme toute, « la religion des stars est précisément une
pratique imaginaire qui permet la dialectique identitaire d’un fan et
de la star ». La Star est donc le saint patron à qui le fidèle se voue
et celui-ci veut consommer son dieu. « le fan veut tout savoir,
c’est-à-dire posséder, manipuler et diriger mentalement l’image
totale de l’idole.16
Cette approche définitionnelle et descriptive de la vedette
nous a permis de saisir la star comme une personnalité de première
place, et, même, a été identifiée. « la Star est déesse »17 comme le
souligne Edgar Morin.
1.2. VEDETTARIAT ET MEDIAS
Divinisée, la star est aussi vendue au public à travers les
médias, fabriquée par la star système, elle est aussi manipulée
comme une marchandise.
A cette définition on peut rapprocher la nature des médias.
Fort de cet acquis théorique, l’étude reprend à son compte le
questionnement de J. B FAGES : est-il de nature de médias de créer
des stars ? Pourraient-ils vivre sans elles ?
Quel
bénéfice en tirent-ils quelles modifications ces
processus de personnalisation pousser à l’extrême introduit on dans
leur fonctionnement ?
15
E. MORIN, o, c,,p.65
Ibidem, p.66
17
Ibidem p.90
16
10
Une lecture seconde de ces questions conduits à
reconnaitre le rôle important des médias, à travers le temps, en ce
qui concerne le façonnage les stars. Il est évident que cette réalité
même expérimentée en occident, n’a pas nécessaire un équivalent
en pays africain où mes médias n’ont pas toujours connu une
pénétration visible. A-J Tudesq18 fait remarquer que « la radio est
les médias le plus intégré en Afrique (…) il est le prolongement de
l’oralité ». La télévision est d’une entrée tardive dans les mœurs
des africains 1963 en Afrique, francophone (Brazzaville, Libreville),
en 1966 en RDC, etc.19
Globalement cet environnement n’est pas susceptible de
créer des stars. Mais
à considéré l’évolution de la presse
audiovisuelle depuis les années 1990, télévision parait donner
audiovisuelle depuis les années 1990, télévision parait donner les
possibilités d’émergence des stars.20
Après avoir restitué le contexte congolais des medias ; il
importe de revenir sur les préoccupations de J.B Fages. Ce dernier
souligne à la lumière de la réalité vécue en occident, que « le
domaine des stars à rapidement envahi l’ensemble du paysage
médiatique.21 ». Il en tire les conséquences en ces termes : « les
présentateurs des journaux télévisés ont plus droit dans leur vie
privée à l’anonymat »22.
Aussi, souligne-t-il, que « si les médias se sont d’abord
contentés d’utiliser les stars existantes, ils ont fini par en créer de
toute pièce. Dans les deux cas, ils ont donné au phénomène une
18
Lire A. J. TUDESQ, les médias den Afrique, Paris, Ellipse, 1999 ; p.160
Nous tirons ces éléments de TSHONZA MATA, Les médias au Zaïre. S’aligner ou se libérer ? Paris ,
l’Harmattan, 1996
20
De 1992 à 2002, La seule ville de Kinshasa compte 14 télévisions dont 2 publiques (RTNC 1 et RTNC 2) 6
télévisions privées dont 6 commerciales et 7 religieuses (TKM, canal Kin, RAGA TV,
21
J-B. FAGES, o.c, p.176
22
Idem
19
11
nouvelle dimension : l’universalité d’abord
quotidienne dans l’infirmité des foyers.23
et
une
présence
Dans ce paragraphe, nous aurons à présenter le concept
de vedettariat dans le cadre de Marketing. Ce rapport entre
vedettariat dans le cadre de Marketing. Ce rapport entre vedettariat
et médias donne lieu à la question de la publicité.
« La raison d’être de la publicité est donc de faire vendre.
En ce sens, elle recouvre non seulement les annonces par voie de
presse, ou d’affiche, les messages communiqués par les moyens
audiovisuels (cinéma, radio, télévision), mais aussi toutes opérations
de marketing qui vont en passant par présentation emballage et
conditionnement) et par la mise en valeur directe auprès du
consommateur (marketing promotion sur le lieu de vente).24
Aussi, souligne-t-il que « si les médias se sont d’abord
contentés d’utiliser les stars existantes, ils ont fini par en créer de
toute pièce. Dans les deux cas, ils ont d’abord et une présence
quotidienne dans l’intimité des foyers.25
Dans ce paragraphe, nous aurons à présenter le concept
de vedettariat dans le cadre de Marketing. Ce rapport entre
vedettariat et médias donne lieu à la question de la publicité.
« La raison d’être de lav publicité est donc de faire
vendre. En ce sens, elle recouvre non seulement les annonces par
voie de presse ou d’affiche, les messages communiqués par les
moyens audiovisuels (cinéma, radio, télévision) , mais
aussi
toutes les opérations de marketing qui vont de la conception du
produit à son lancement sur le marché, en passant par présentation
23
ibidem
Ibidem
25
J.P. CARRIER, initiation aux médias, dans vocabulaire et pratique de formation. Toulouse, Prival, 1989, p.140141
24
12
(emballage et conditionnement) et par la mise en valeur directe
auprès du consommateur ( marketing promotion sur le lieu de
vente.26
On sait bien que la vie privée-publique des stars est
toujours doublée d’une dimension. Ajoutons que la star n’est pas
seulement sujet, mais aussi objet de la publicité : « la star est une
marchandise totale : pas un centimètre de son corps, pas une fibre
de son âme, pas un souvenir de sa vie qui ne puisse être jetée sur le
marché.
En tant que marchandise totale, elle est aussi la
marchandise type capitaliste destiné à la consommation des masses.
Sa diffusion massive est assurée
par
les
plus
grands
27
multiplicateurs du monde moderne : presse, radio et film,… »
Le but de la publicité est d’informer : elle ne vend pas
seulement les produits, mais aussi du rêve, elle est un art. En tant
quel, elle est tel modèle de médias.
J.P. Carrier se pose la question : « est-il de la nature des
médias de créer des stars ?28 Pour cet auteur, le domaine des stars
a rapidement envahi l’ensemble du paysage médiatique. Il suffit,
note-t-il, qu’une vedette disparaisse, même momentanément, du
petit écran pour que d’autres prennent sa place dans la ferveur du
public.29 La généralisation du vedettariat dans presque beaucoup de
domaine est significative du manque de chaleur et de profondeur qui
marque de rapports humains dans le cadre de la
communion de
masse. Les médias réduisent l’individualité à une personnalité. Le
star-system
fonctionne
ainsi
comme
un
antidote
à
la
26
Idem
E. MORIN, o, c, p.100
28
Ibidem
29
Ibidem p.176
27
13
deshumanisation de la communication sociale qui entraine les
médias. »30
Après ces considérations générales sur les rapports de la
vedette avec les médias, il sied de considérer cette dernière, par
rapport aux trois formes traditionnelles des médias, à savoir, la
Télévision, la Radio et la Presse écrite.
1.3. Star et Télévision
Le développement de la cinématographie a accouché la
star. Fruit de ce développement, la star trouve la télévision comme
lieux de son épanouissement. La Télévision fait ou fabrique les
vedettes et celles-ci se font vedettes à partir de l’écran.
C’est ici où intervient le rôle de marketing. La télévision
est support de publicité qui permet aux stars d’atteindre leurs
adorateurs. Et, comme produit de consommation, la star est l’objet
d’une campagne publicitaire usant la télévision comme moyen et
technique de communication. L’émergence d’une radiotélévision
moderne, note MANDA TCHEBWA, a contribué au vedettariat de
l’artiste-musicien envahit l’écran et monte lui aussi au créneau.
Inséré dans cet univers mythique, la musique cesse d’être un art
des marginaux, un art des déviants, davantage ; art de la pègre,
une réalité faite de misère ».31
Qu’on s’en rende compte, ce dernier temps, la télévision
congolaise (Kinshasa) a plus d’émissions télévisées qui font la
promotion des vedettes. On citera à titre illustratif les émissions
comme KARIBU Variété, Feu Vert, Boulevard des Stars, Face B ;
30
31
J. P. CARRIER, o.P. ; P.177
MANDA TCHEBWA, terre de chanson. La musique zaïroise : hier et aujourd’hui ; Bruxelles ; Duculot, p.220
14
etc. donc, la télévision reste le lieu de la promotion dd la star et
même le lieu de la naissance des stars. Il arrive, à titre d’exemple,
qu’un animateur d’une émission télévision devienne star et qu’une
star familiarisée à l’écran devienne animatrice des émissions
télévisées.32
1.2.2. Star et Radio
La radio fut le premier média à entrer en contact avec
l’intimité des foyers et à être consommé sans beaucoup d’effort par
un large public. Elle contribue au développement de l’information
immédiate basée sur les faits. J. P Carrier fait remarquer que
« politiquement d’ailleurs, la Radio peut être une arme redoutable.
En temps de crise ou de troubles, elle peut échapper au contrôle des
pouvoirs et constituer
un ferment de rassemblement ou de
subversion.33 Cette affirmation montre à suffisance que la radio
reste, un instrument efficace pour influencer l’opinion d’un grand
public.
Les stars utilisent cette forme des médias pour leur
promotion. La radio diffuse le long de la journée les œuvres des
stars ou vente et ces stars. Dans ce sens, elle reste le lieu où les
stars reçoivent leur renom, leur célébrité. A titre d’exemple, la radio
congolaise fut utilisé autre fois pour assurer et entretenir la célébrité
du chef de l’Etat Maréchal MOBUTU. Instrument efficace de
propagande, la Radio chante et loue ses stars. Qu’on se rende
compte des moments des
journaux télévisés, on devait faire
passer l’image de Mobutu.
32
MANDA TCHEBWA cité par LUNKUNKU SAMPU comme animateur vedette des grandes émissions de
variétés des années 66-85 » ; p.222
33
J. P C ARRIER, Op. Cit, p.169
15
1.2.3. Start et la Presse Écrite
La lecture de la presse fait partie des occupations de
beaucoup d’hommes tant qu’elle suscite un intérêt croissant dans
l’opinion publique. Les journaux sont plus vendus aux coins de
chaque rue et ont des lettres der noblesse en ce sens qu’ils jouent le
rôle d’animateur de la vie publique dans ses différents aspects.
Beaucoup
utilisés dans la promotion des stars, les
journaux peuvent faire l’objet d’un album photographique d’une
star. Occupant les espaces publicitaires, les
photos et les
commentaires des vedettes sont collés à la une pour attirer le
public afin de consommer la marchandise (le journal). Il faut noter
qu’une star peut être utilisée pour la publicité d’un produit
commerçable comme pour attirer le public. Un magazine, française
publiera la photo d’un Michel PLATINI entrain de se raser la barbe
avec les produits « Gilette ».
Sur le plan de l’élégance, les stars guident nos manières,
nos gestes, nos attitudes. La Star ; archétype idéal, supérieur et
original, oriente la mode. La mode permet à l’élite de se différencier
du monde, ce qui permet au commun de ressembler à l’élite.34
En conclusion, on dira que la star, dans son apport avec
les médias, est soit objet de la publicité ou/et soit sujet de sa propre
publicité ou même de la publicité d’un autre produit. C’est le cas du
musicien congolais WERRASON avec la publicité de savon santé ; la
bière SKOL. Même situation passe chaque fois aux chaines de la
télévision nationale. La presse peut aussi utiliser les vedettes pour
ses propres promotions. Avec le développement technologique de
l’Internet, beaucoup de vedettes ont des sites Internet sur lesquels
elles mettent à la disposition de leurs publics toutes les informations
les concernant.
34
MANDA TCHEBWA, Op. Cit. p.194-195
16
En résumé, ce premier chapitre n’a consisté qu’à présenter
le contour définitionnel du concept organisateur de notre étude, à
savoir le vedettariat. Nous avons essayé de saisir de ce concept en
l’insérant dans le cadre théorique le marketing. C’est à partir de ce
cadre théorique que nous avons tenté de trouver les rapports qui
existent entre le vedettariat et la communication.
Mais qu’en est-il du vedettariat dans la musique
congolaise ? Telle sera la préoccupation de notre deuxième chapitre.
17
CHAPITRE II : VEDETARIAT DANS LA MUSIQUE
CONGOLAISE
Le phénomène « vedette » de « star », comme nous
l’avons bien défini au chapitre précédent, embrasse à la fois
plusieurs domaines : vie publique, religion, politique et culturel. Il
est surtout médiatisé par la presse tant écrite qu’audiovisuelle.
En ce sens, notre chapitre se structurera en deux points :
le premier est une brève présentation historique de la musique
congolaise et ses têtes d’affiche. Le deuxième point analysera la
période allant de 1995 à 2000 pour noter le critérium de vedettariat
pendant cette période.
II.1. L’image de vedette au sein de l’histoire musicale kinoise
La densité même du phénomène musical ; dans notre
société kinoise exige qu’il soit analysé selon une présentation
historique qui rende compte de l’évolution de la musique chez nous.
Certains chroniqueurs de la
musique congolaise ont
toujours subdivisé l’histoire de celle-ci en quatre grandes
générations. Dans ces paragraphes, nous allons
présenter ces
différentes générations avec les figures de proue qui ont marqué la
musique congolaise.
II.1.1. la Première Génération
Schématiquement, la première génération de la musique
congolaise va de 1930 à 1950. Cette génération présente Antoine
18
WENDO35 et Joseph KABASELE TSHIAMALA (dit Kallé Jeef ou Grand
Kallé)36
Ce deux grandes figures, restées mémorables dans
l’histoire de la musique congolaise où elles sont considérées comme
les ancêtres de la musique congolaise moderne ont retenu et
continuent à retenir l’attention du grand nombre d’artistes musiciens
à cause de leur privilège exceptionnel d’être des pionniers dans le
domaine. En effet, comme artistes musiciens, auteurs compositeurs
et chanteurs, ils seront les initiateurs de la musique congolaise
moderne.
Leur vedettariat est surtout lié à cette position qui est la
leur, mais aussi par leur imagination dans l’art musical. Le premier,
Wendo Kolossoy, dans « sa douceur et son intelligence à travers ses
œuvres.37 Réussira à faire à la fois la fonction et la transition entre
la musique moderne avec usage des instruments modernes dont la
guitare.
Le second sera révolutionnaire de cette chose initiale qui
va introduire la musique congolaise dans la pleine ambiance de la
modernité. Il retient l’attention sur ce qu’il y avait eu comme gout
de la rythmique ordonnée et de phrases ciselée, courte et claire’’ 38
dans la confection du rythme Rumba.
Selon Wendo, interviewé un jour sur Antenne A’’ le
rythme Rumba, est une amalgame de la musique traditionnelle et la
musique
d’origine
antillaise
(précisément
cubaine).
Cette
combinaison donnera la Rumba actuelle.
35
Nous avons suivi ici la classification de TSHONGA ONYUMBE qui classe la même génération Wendo Kolossoy
et Grand Kallé. Pourtant, d’après les études de MANDA TCHEBWA, Wendo serait d’une génération avant les
Grand Kallé et les autres et c’est lui l’initiateur de la rumba congolaise. Cf. MANDA TCHEBWA op. Cit. p. 71-87
36
Cf. TSHONGA ONYUMBE, « Franco Luambo Makiadi (1939-1989) et la société congolaise dans CongoAfrique, n°341 ( 2000), p.31
37
Idem
38
TSHONGA ONYMBE, Tabuley, un musicien congolais », dans Annales Aequatoria ; 18 (1997), p. 438
19
Comme vedette, c’est le Grand Kallé qui aura, à ce titre,
beaucoup d’impact et avec son orchestre ‘’African Jazz’’, il a imprimé
une fois pour toutes, à la musique congolaise, le cachet moderne ;
surtout e, étant le cadre de formation de ceux qui vont bientôt être
les vedettes de référence de la génération suivante.
II.1.2. La Deuxième Génération
Par rapport à la première génération dont la notoriété
vedette était due au fait de leur talent artistique et de leur créativité
au sens plénier du terme.
Pendant cette génération, on voit apparaitre des
personnalités comme François LUAMBO MAKIADI (dit Franco) et
Pascal SINAMWEY TABU LEY (dit Rocherau).
Deux faits retiennent l’attention sur le vedettariat de ces
deux ténors de la deuxième génération : au-delà de leur talent
artistique de chanteurs compositeurs : leur attestation ou leur
audience dans le public par la diversité des noms qu’ils ont reçus et,
ensuite, par l’exploitation dont ils ont fait des médias.
En ce qui concerne LUAMBO, l’on retient que « l’homme
était multidimensionnel sur plusieurs plans. En effet, sur le plan
social il portait six appellations ou sobriquets : FUALA, Franco De miAmor, Yogo, Grand Maitre ; Aboubakar Siddik… »39 en plus, sur le
plan artistique, Luambo sera un artiste « star » étonnant du fait
qu’en
lui,
plusieurs
« personnalités
rivalisaient
pour
l’accomplissement de sa mission d’information et d’éducation : le
guitariste, le compositeur et le chanteur ».40 Ces trois fonctions
étaient chez lui harmonieusement complémentaires ; et une grande
39
40
TSHONGO ONYMBE, « François Luambo Makiadi… » p.31
Idem p.32
20
partie de son succès étaient liée à cette caractéristique particulière
qui était la sienne.
Le caractère de « star » chez Luambo a émergé à partir de
sa force de vulgarisation de la thématique social dans l’art de
chanter. « Franco a été un chroniqueur vulgaire ; coutumes et
habitudes socio-familiales, psychologiques et morales, événements
politico-économiques, tout presque tout a été passé au crible.41
Pour TSHONGA, LUAMBO a vulgarisé l’art musical, sa
conception de la musique n’est pas loin de celle que défendait
Francis Bebey au premier festival des Arts Nègres à Dakar en
1966 : « on nous a appris que la musique est l’art de combiner les
sons d’une manière agréable à l’oreille. Pour les nègres on devrait
dire : la musique est l’art de chanter la vie d’une manière agréable
au noir. »42
Par sa suite, Franco comme vedette était la cible des
médias de l’Etat. D’aucuns ont dit que Franco et son groupe le OK
JAZZ étaient devenus des faiseurs de la mobilisation et du degré de
conscientisation que révélait le contenu de ses chansons, Franco
était pratiquement devenu le résonateur des instances politiques. De
ce fait, le pouvoir politique sécurité servi de Luambo Makiadi et de
l’OK Jazz non comme sécurité sociale.43 Il faut aussi montrer que le
pouvoir politique à utiliser Luambo et ce dernier s’est fait
« justicier » du peuple.44
41
TSHONGO, art cit. p.32
Idem p.33
43
Ibidem p.36
44
Ibidem
42
21
Le vedettariat de Franco a joué sur deux versants :
1)
artistique.
2)
du public.
L’impact de ses œuvres sur le plan thématique et
Son exploitation par le pouvoir politique en direction
Quant à Tabu Ley, il faut retenir surtout son impact
artistique qui se caractérise par le goût du style sur la piste ;
l’élégance et la rigueur au micro. Comme le note TSHONGA :
Timide, Rocherau l’était,… mais également hypersensible. Au début
il se contentait du micro pour aplanir sa timidité. Devant cet
instrument ; il devenait l’ange, créateur » et faisait appel à tout son
intérieur pour l’imaginer. Créer… s’inspirer. Il répondait alors à la
discipline et à la rigueur de Kallé et de l’Africain Jazz. Pas de
mouvements incontrôlées par des
cris déplacés lors des
prestations ».45
Bien qu’à l’époque, le mode n’était pas tellement à
l’exhibition des danses et du show, il faut noter à l’actif artistique
de Rocherau que, au passage du noir-américain, va privilégier le
show sur la scène qui va obliger à bouger et à exploser à côté des
danseuses46 Mais au-delà de tout, le trait artistique de Tabu-Ley qui
fera de lui une véritable « Star » c’est le sens de l’esthétique et du
beau dans ses compositions. TSONGA le décrit de la manière
suivante :
« …Un artiste profondément inspiré, d’une acuité intuitive,
fort remarquable. Il est hypersensible et son message (texte) passe
poétiquement bien, le texte étant soigneusement emballé presque
toutes ses compositions répondent à cette loi esthétique. 47
45
Ibidem
TSHONGA ONYUMBE, Un musicien congolais » ; p. 437
47
Ibidem, p.438
46
22
Sans compter la nature même de son propre globale qui
a eu un impact réel sur le public de par sa thématique ciblée
surtout dans le domaine de l’amour romantique, Tabu Ley a surtout
soigné la forme, l’esthétique de la chanson. « Combinant ainsi la
noblesse et la poésie de l’art, on l’appelait ou il se faisait appeler
tout à tour (ou simultanément) : Rocherau, seigneur ou Maréchal
de la musique zairoise moderne ».48 Ce sont ces appellations qui
ont fabriqué son épopée.
En effet, « en décembre 1970, Rocherau se produit à
l’Olympia. Il est le premier artiste africain à se produire dans l’une
des salles les plus prestigieuses de la capitale française, étape
nécessaire à cette époque carrière internationale. Dès lors, il sillonne
le monde entier ».49
Ce qui fera surtout de Tabu Ley la star remarquable, c’est
le prestige de production dans les grandes salles ainsi que le
prestige des prix.
Selon TSONGA, en 1985, pour ces 25 ans de carrière,
Tabu Ley reçoit le prix « Maracas d’or ». il se range ainsi derrière
Myriam Makeba, Manu Dibango et Francis Bebey. Et l’année
suivante, en 1986, il reçoit le deuxième « Maracas d’or. Mais on
notera, d’après Tshonga, encore déjà donnée des concerts dans plus
de 37 Etats entre autres : la Belgique, le Japon, le Canada, les
USA,…50
Sur le plan médiatique, Tabu Ley est l’artiste musicien de
l’époque qui aura été conscient d’être le produit de médias. Son
esprit d’initiative, mais aussi aux journalistes qui ont de la plume, le
mardi 10 février 1981, Tabu Ley les remercie en ces termes :
48
TSHONGA, Tabu Ley… p.437
Idem p.438
50
Ibidem
49
23
« Malgré mon talent, je ne serais nulle part sans le concours de la
presse ».51
Une autre figure remarquable de cette époque est celle de
Lutumba NDOMANUENO. Un nom « devenu pour les uns et les
autres une légende et un mythe. Autant de noms et de titres de
révérence pour désigner : Simaro MASIYA (Simaro le Messie) pour
les mélomanes et les intimes, poète de la musique congolaise
moderne pour les intellectuels…, président et doyen pour ses
collègues et ses collaborateurs dans le métier. Les chroniqueurs de
la Musique congolaise moderne le présentent comme le grand poète
parolier de notre musique moderne le présentent comme le grand
poète parolier de note musique moderne ».52
Lutumba perpétue
cette génération jusqu’aujourd’hui où il doit 40 ans de vie active
dans la musique congolaise moderne.
On
remarquera que cette génération avait déjà, une
conscience médiatique et la génération suivante se marquera par
cette fonction entre les médias et la musique.
II.1.3. La Troisième Génération
La musique congolaise prend son essor avec cette
génération qui se marque rarement que par le groupe et non les
individualités.
A titre illustratif, on citera des groupes qui
cette génération :
ont marqué
- Zaîko Langa-Langa de Nyoka Longo, Bimi Ombale, oncle
Bapius, etc ;
- Viva-la-musica, comme tête d’affiche Papa Wemba,
Maray-Maray, A. Reddy, Lidjo-Kuempa ;
51
52
Ibidem
NILA MBUTYI, dans Elima, n°77 ; 1971, cité par TSHONGA ONYUMBE, Op. Cit p.461
24
- Langa-Langa Stars de sept patrons avec Evoloko Jocker ;
TSHIMPAKA ROXY, DJANANA, Bozi BOZIANA, Ben NYAMABO, etc. :
- Anti choc Stras de Bozi BOzianz
- Defao montera « Big Stars » comme son bastion qui
continue à garder le rythme du clan « Langa-Langa ;
- Victoria Eleison d’Emeneya ;
- Quartier Latin de Koffi Olomide.
Cette période n’a pas connu d’individualités qui ont
marqué la musique congolaise, mais il faut retenir à l’actif la
personnalité de Papa Wemba.
Papa Wemba marque cette génération, son récent album
100% star ou 100% star » (Indique tout à fait. Il se caractérise par
l’l’élégance et la fierté dans l’habillement et il ouvre la voie vers la «
religions Kitendi avec la ‘SAPE’ (Société des Ambianceur et
Personnes Élégantes) qui se distingue par la tenue.53
La création de la mode d’habillement, de coiffure, de se
raser, de marcher, etc. la conquête et la possession des biens
matériels, des bijoux, des villas comme leader de cette luxueuses.
Papa Wemba se présente comme le leader de cette nouvelle
génération (son vrai nom : Antoine Abumba Agbuepa). Ce dernier et
Papa Wemba forment la charnière entre la troisième et la quatrième
génération fera l’objet de notre étude dans le deuxième partie de ce
chapitre.
53
25
LA MUSIQUE CONGOLAISE DE 1995-2000
Cette période recouvre une génération musicale composée
essentiellement des jeunes talenst qui ont porté haut l’étendard de
la musique congolaise au monde.
Cette période est marquée par le clan « WENGE », papa
WEMBA et KOFFI OLOMIDE. La génération WENGE avec sa création
rythmique exceptionnelle. WENGE donna naissance des grandes
figures comme celles de J.B MPIANA, WERRASON, Marie-Paul ;
AIME BWANGA, ADOLPHE DOMINGUEZ ; MANDA CHANTE, etc.
Par rapport à elles-mêmes, les « Stars » de la musique de
cette génération se donnent beaucoup de noms qu’ils reçoivent
aussi de leurs adorateurs. Leur caractère de star ou leur vedettariat
dépend en grande partie de ces éléments extérieurs qui font objet
de ce qu’on appelle actuellement, de façon controversée, la
« polémique ».
Parmi ces stars, certaines figurent se sont imposées
comme Papa Wemba, K. Olomide, J-B. Mpiana et Werrason (Noel
NGIAMA).
Alex SIEWE de « Jeune Afrique Intelligent » présentent ces
quatre mousquetaires comme ceux qui ont enflammé Paris (la
capitale française) ce dernier temps.
En commençant par Papa Wemba, il note que « le chef
coutumier du quartier Molokai est certainement le plus tiré. Or à
peine 9000 personnes ont choisi de célébrer la Saint-Sylvestre avec
lui. Un score certes convenable mais qui, dans la communauté
26
congolaise, ne s’appréciera qu’ç l’aune des chiffres réalisées par ses
compatriotes au même endroit.54
Par ailleurs, on note que Koffi Olomide qui s’est démarqué
des autres pour avoir rempli des salles mythiques comme Olympia,
Bercy, où il s’est produit le 14 février 2000, celui qui a fait le
meilleur score pour avoir rempli de 17 000 personnes à la salle
parisienne.55
A SIEWE écrit : Werrason est le deuxième à s’engouffrer
dans la brèche. Il choisit le 16 septembre 2000 pour justifier sa
réputation grandissante de « nouvelle coqueluche » de Kinshasa…
plus de 16.000 sectateurs
répondent à l’appel , gratifiant les
musiciens d’une séance d’hystérie collective. Si la prestation de
l’artiste est d’une bonne facture, le public déplore l’entrée en scène
du Roi de la Forêt.56
J.B. MPIANA, présente comme le rival de Werrason depuis
que le groupe Wenge s’est scindé en deux, ne résiste pas à la
pression des fans qui réclament leur Bercy. Mpiana se produit 22
septembre 2001 où il reçoit un public aussi moins nombreux par
rapport aux précédents.
Pour apprécier ces quatre étoiles de la musique congolaise,
A SIEWA fait cette remarque : « toutes de nouveaux
enjeux, le
stars congolaises se servent de leurs rivalités et de leur concurrence
pour stimuler leur créativité. Cette
vitalité de
la musique
s’accompagne malheureusement d’un certain nombre de dérives,
notamment dans les quartiers de Kinshasa où les fans de J.B Mpiana
54
A. SIEWE, « De la rumba dans l’air », dans jeune Afrique l’Intelligent, n°2148 du 11 au 17 mars p002, p.84
Idem p.84
56
Idem
55
27
et de Werrason se livrent à des affrontements verbaux d’une rare
violence.57
Cette analyse historique de la musique nous a permis
d’avoir un tableau plus ou moins net de la situation musicale
congolaise et la période qui nous intéresse (1995-2000) fait émerger
quelques figures retenues comme vedettes parmi tant d’autres.
Une question reste celle d’élucider le critérium qui oblige
de prendre telle ou telle autre figure comme vedette dans la
musique congolaise. Nous aurons, dans le chapitre qui suit, à
exposer les critères d’appréciations du vedettariat dans la musique
congolaise moderne et porter un regard critique sur ces critères.
57
Idem
28
CHAPITRE III : TROISIEME CRITERIUM
D’APRECIATION DU VEDETTARIAT DANS LA
MUSIQUE CONGOLAISE
Notre préoccupation, dans ce troisième chapitre, est
d’analyser les critères retenus à l’actif de l’artiste musicien pour
affirmer son vedettariat. Avant d’analyser ces critères dans la
fabrication de star.
Notre étude évoluera en deux temps. Le premier portera
sur l’intervention des médias congolais dans le vedettariat des
artistes musiciens et le second portera sur les critères de
vedettariat.
Pour bien cerner les différents critères, nous aurons à no
us référer à la presse écrite pour souligner
comme le public
apprécie le vedettariat. Ainsi, nous avons choisi le journal Visa
comme échantillonnage ; nous avons pris u, corpus composé des
numéros suivants :
- n° 370 du 1er avril 2002 ;
- n° 377 du 26 avril 2002 ;
- n° 379 du 03 mai 2002 ;
- n°380 du 08 mai 2002 ;
- n°381 du 10 mai 2002 ;
- n°383 du 18 mai 2002 ;
- n°385 du 24 mai 2002 ;
- n°388 du 1er juin 2002 ;
- n°397 du 05 juillet 2002 ;
- n°398 du 09 juillet 2002.
29
3.1. Vedettariat dans la presse écrite
L’apparition des nouvelles technologies fait bénéficier le
musicien contemporain, par rapport à ses prédécesseurs, de certains
avantages qui le font propulser dans la promotion de starisé.
« L’émergence d’une radio – télévision moderne, écrit MANDA
TCHEBWA, a contribué au vedettariat de l’artiste musicien. Aux
côtés de l’homme politique, le musicien envahit l’écran et monte lui
aussi au créneau. Inséré (sic) dans cet univers mythique, la musique
cesse d’être un art des marginaux, un art des déviants, davantage,
art de la pègre, une réalité faite de misère. Elle confère désormais
à l’artiste musicien un statut honorable.58
De ce qui précède MANDA TCHEBWA souligne le rôle que
les médias jouent dans la fabrication des stars. Pour lui ; la magie
des ondes peut sacraliser ou même transformer un illustre chanteur
inconnu en une star. La Radio et la télévision sont non seulement
bâtisseurs des stars, elles créent aussi des mythes. Elles s’insèrent
dans la dynamique de l’émergence d’une nouvelle culture, vivante,
qui partage collectivement en dehors des pesanteurs tribales ou
ethniques. L’avènement de la radio et de la télévision no us introduit
dans l’ère de la world music relayée par des satellites aux fins
d’assurer une couverture planétaire.59Ainsi, cet auteur sait que c’est
avec « les médias dits chauds que le musicien atteint le sommet du
Vedettariat. Il cesse d’être lui-même. Sa vie se confond
avec celle de ses fans »
Les émissions musicales qui défilent à la télévision
congolaise se fixent comme objectif la révélation et le lancement de
nouveaux talents sortis de l’anonymat. « Des jeunes vedettes de la
chanson fabriquées par la télévision trouveront vite des émules
dans un public jeune, très branché »4.
58
59
MANDA TCHEBWA, op. Cit p.220
Idem p.220
30
A cote de la télévision on reconnait à la radio d’avoir
propulse les artistes musiciens. Les stars ont besoin d’un autre
espace pour mieux se faire connaitre en dehors des bars et studios
d’enregistement.la radio leur consacrera des consacrera étroitement
avec les producteurs et les éditeurs phonographiques.
Pour fonder en raison notre étude sur le vedettariat dans
la musique congolaise, nous avons recours à la presse écrite édité
par le groupe de presse « Le palmarès « VISA est un journal
d’informations culturelles. Il livre des informations sur la musique,
le théâtre et le sport.
3.2. Le journal Visa
Nous pouvons donner une fiche signalétique :
- Nom : Visa
- Propriétaire – Fondateur : Michel LADI LAYE K.
- Adresse : n°220, Av. Mpolo Kinshasa/ Gombe
- B.P :63 Kinshasa /Limete
- Téléphone 0998170544, 0997016736, 0998206490.
- Périodicité : Bi – hebdomadaire
- Dimension : A3 Tabloïde
- Pages : 12
La Une de ce journal est composé de trois parties : la
première partie c’est le Logo du journal « Visa » (généralement en
rouge) entre deux fenêtres ; la deuxième partie, c’est gros titre qui
fait la des actualités et la troisième contient les sous-titres. Dans la
présentation de la une du journal chaque fenêtre représente une
rubrique.
Le journal Visa est composé de six rubriques :
 Music Actu (p.2,3,4, 10) : cette rubrique livre les
informations sur l’actualité musicale et sportive ;
 D’un groupe à l’autre (p.5) cette rubrique traite des
informations sur les informations sur les mouvements des groupes
culturels, en général et musicaux en particulier.
31
 Invité de la semaine (p. 6-7) la rubrique présente, sous
forme d’interview , les points de vue vedette ou d’une artistes sur
lui-même, les autres.
 Omnisports (p.8) rubrique réservée exclusivement au
sport ; donne des informations à caractère sportif.
 Point chauds (p.69) livre les informations qui font tâche
d’huile dans le domaine culturel.
 Poster : donne l’identité d’une vedette ou d’un artiste en
mettant sa photo.
Situons historiquement, ce journal Visa est un organe de
presse édité par le Palmarès. Il porte le numéro d’autorisation de
parution : n°04MINS/002/90 du 09 juillet 1995.
Comme structure organisationnelle, cet organe de presse
possède 5 services : la direction générale, la rédaction,
l’administration, les finances et vente, le service technique.
 La direction générale : composé de l’Éditeur- Directeur
qui est le représentant du journal comme personne morale et
Définit la politique du journal. Il s’occupe de journal
comme entreprise commerciale.
 La rédaction : ce service est composé du Directeur de la
rédaction et les reporters. Cette équipe est chargée de collecter les
informations, les traiter et les diffuser.
 L’administration : elle s’occupe des ressources humaines
 Les finances et vente : ce
service s’occupe de
recouvrement de service de vente, de comptabilité, de la publicité et
les annonces publicitaires.
 Le service technique : il s’occupe de la maintenance, de la
saisie, de la communication et du charroi automobile.
On sait le grand le grand rôle que jouent les médias dans
la fabrication des vedettes. Le journal Visa est l’un de ces organes
qui se donnent la tâche de fabriquer les vedettes et font leur
32
promotion. Sa présentation déjà prête à l’objectif qu’elle s’assigne à
promouvoir la star de la musique congolaise.
D’après l’échantillon prélève, on ne manque pas de trouver
une photo de J.B MPIANA ou celle de Werrason. Et pour confirmer
cela ; le tableau suivante peut, à juste titre, montrer la fréquence
des images qui reviennent dans le journal VISA.
33
KOFFI OLOMIDE
370 377 379 380 381 383 385 387 388 397 398 TOTAL
2
3
5
WERRASON
J.B MPIANA
BOZI BOZIANA
2
1
1
4
1
-
3
1
-
3
2
1
3
3
1
1
3
-
2
1
-
6
1
-
2
2
-
3
2
-
SAM TSHINTU
WEMBA
1
-
1
1
1
1
1
1
-
-
-
-
2
-
NYOKA LONGO
BILL CLINTON
-
1
1
1
-
4
3
-
1
-
1
-
-
2
-
-
PAPY TEX
ADOLPHE
-
1
1
1
-
5
1
1
2
2
2
1
Pascal POBA
MBILIA BEL
APOCALYPSE
MODOGO
MANDA
-
1
1
-
1
1
1
1
1
-
-
1
2
1
-
-
-
1
-
-
BABY NDOMBE
DIDIER LACOSTE
FELIX WAZEKWA
-
-
1
-
1
-
1
1
2
1
1
-
-
-
-
-
1
MARIE PAUL
-
-
-
1
4
-
-
-
BABIA SHOKORO
ADELOKELA
-
-
-
4
-
-
-
-
1
1
-
Tableau de fréquence des publications sur chaque vedette
24
22
4
-
-
5
6
10
4
2
15
2
3
1
2
3
2
2
5
5
-
4
2
34
WERRASON
370 377 379 380 381 383 385 387 388 397 398 TOTAL
2
3
1
7
2
2
2
1
1
2
1
24
J.B MPIANA
2
1
KOFFI OLOMIDE 1
2
1
2
3
WEMBA
1
1
ADOLPHE
1
1
1
1
3
1
2
1
1
1
1
2
2
2
1
1
2
1
7
1
1
17
7
11
Ce tableau nous permet de voir comme le journal exploite les informations sur chaque vedette
Werrason est toujours en premier place (24) suivi de J.B MPIANA (17) et Adolphe (11).
35
En analysant ces données, on se rend compte que l’image
de Werrason et celle de J.B
battent records et reviennent
régulièrement dans ce journal.
Ces données révèlent bien que c’est JB MPIANA (22),
WERRASON (24), Adolphe (15), NYOKA LONGO (10) KOFFI (5),
PAPA WEMBA (6) qui sont élevés au rang de vedettariat et aussi, les
photos de WERRA et MPIANA reviennent régulièrement. Et presque à
la Une de chaque numéro.
A partir de ces données, on peut quantifier les données
sur les publications sur chaque vedette dont la photo revient
régulièrement dans ces numéros.
La fréquence récurrente des articles suer ces stars
congolaises soulignent l’importance que le journal Visa attache à
elles et elles sont l’objet d’un e promotion.
Il est clair que le journal Visa fabrique aussi les vedettes
lorsqu’il publie des articles sur elles. Le tableau des énoncés des
articles suivant peut l’attester.
36
Tableau des titres
Indice
WERRASON
Titres
Werrason annule la suspension de Serge Mabiale et félicite
Adjani
Werrason et JB Mpiana vont se reproduire ce dimanche à
Liège
Depuis Paris, Werrason tape du poing sur la table…
Werrason porté en triomphe et surnommé « père double » à
Londres.
Werrason décide de cracher du feu à Londres.
Adolphe Dominguez parle de disque d’or obtenu par Werrason
pour « solola bien »…
387
- JB Mpiana à Los Angeles, aux USA
- Voici comment JB Mpiana a rempli la salle Dradendo
- JB Mpiana engage l’animateur CNN :
- JB MPIANA et les PPU décident de produire un chef-d’œuvre
- JB Mpiana casse le contrat avec le producteur du concert de la salle
des congrès.
379
388
398
377
381
Adolphe signe un contrat pour Bercy
Werra et Adolphe en concerts « Fara-fara » ce dimanche à
Mputu-ville !
Adolphe a regagné Kinshasa sans papillon, Shibiba et Petit
canard !
« affaire Muna, l’album qui servira de tremplin à Adolphe
385
388
Koffi en pleurs : sa femme Adèle MBUYI « gros bébé s’en est
allée.
Koffi Olomide réussit le plein mais, pour un spectacle bidon !
397
Nyoka longo félicite Werrason pour le double Zénith le
28/02/2002.
380
-
J.B MPIANA
ADOLPHE
-
KOFFI
N°
-
397
397
381
381
388
370
Ce tableau nous donne la possibilité de pouvoir enregistrer
à la base des indices retenus – ci nous prenons comme indices les
noms.
37
Des vedettes. Les énoncés retenus comme unité
d’enregistrement sont des titres de publications parues dans les
journaux que nous avons prélevés comme échantillon.
3.3. Critères d’appréciation du vedettariat d’après la presse écrite
Visa.
Le vedettariat dans la musique congolaise suit un certain
critérium que nous devons exposer dans ce paragraphe. Dans la
version occidentale, la star ou la vedette est fabriquée par un
système, une industrie cinématographique. On pense ici au concept
de star-système qui est réputé dans la fabrication des vedettes.
Celles-ci sont identifiées à un héros mythique ou légendaire, à telles
sont parfois divinisées. Divinisées, les vedettes sont objet d’un culte
de leur personnalité.60
Mais, il faut notre que c’est plus la télévision (cinéma) qui
a fabriqué la Star. C’est ici le lieu de leur diffusion, de leur vente et
même de leur consommation. D’où l’intervention de Marketing dans
la vie de star. La Star est une marchandise prête à être
consommable du grand public et sa promotion publicitaire doit
passer par les médias. Dans ce sens, les médias, tout en faisant la
promotion de la vedette la fabrique encore et fait sa renommée.
Il est évident, de ce qui précède, qu’il s’agit là des
caractéristiques qui peuvent s’appliquer à n’importe quelle star,
quelle soit cinéaste, musicienne sportive, politique, etc.
Pour notre part, nous limitons uniquement à la star de la
musique congolaise. Il s’agit de savoir comment la presse écrite a
pu traiter du vedettariat dans la musique congolaise ?
60
E. MORIN, Op. Cit. p.48
38
Pour ce journal, plusieurs critères entrent en jeu pour
déterminer le vedettariat dans la musique congolaise. Une analyse
minutieuse des publications dans cet organe de presse laisse retenir
les critères suivants : la popularité (célébrité), la production, de
voyage, le mode d’habillement et de coiffure, les acquisitions
matériels.
Ainsi, nous analyserons un à un ces critères.
3.3.1. La célébrité (Popularité), la production, de voyage, le mode
d’habillement et de coiffure, les acquisitions matériels.
Ainsi, nous analyserons un à un ces critères.
3.3.1. La célébrité (popularité)
La célébrité joue un rôle important dans la fabrication de
vedette dans la musique congolaise. La musique congolaise de cette
dernière génération a eu des grandes figures de la musique.
Pour être plus concret, lors de la scission de Wenge
Musica, deux camps se sont crées derrière
les deux grandes
vedettes de cette génération. Pour mesurer
sa capacité de
vedettarriat, les grandes figures de cette génération musicale
devraient prouver leur popularité. Et l’aune d’une telle épreuve, ‘est
remplir les grandes salles de production. Tous les musiciens
congolais, pour apprécier leur popularité, devaient se produire au
stadium des Martyrs de Kinshasa. Ce stade a une capacité de plus
de 80.000 places.
Les musiciens comme Werrason, JB MPIANA, Koffi
Olomide, Papa Wemba ont pu affirmer sa célébrité tient à se
produire au Stade des « Martyrs ».
39
On citera à titre d’exemple les concertes de Papa WEMBA
et de Koffi dont le reportage a été fait visa. « Koffi Olomide et son
orchestre Q.L Internationale se sont produits le Samedi 30 mars
dernier au Stade des Martyrs devant un grand public. Le stade était
rempli en majorité par les fans de L’ambassadeur de la paix
Werrason et certains fans curieux de Wenge BCNG qui tenait à voir
de quelle manière MOPAO MOKONZI allait faire le plein de l’antre
chinois » et le journal continue aussi, pendant l’exécution de la
chanson, Bilan », le journal a repris plus de trois fois les nomes du
couple « Werrason », à la demande des fans de Wenge MMM
majoritaires dans le stade. Ce qui prouve que le public de Werrason
a soutenu 90% le concert du Samedi denrier de Koffi Olomide du
Stade des Martyrs ».61
Par ailleurs, Papa Wemba et son orchestre Nouvelle Ecrita
se sont produits le samedi 6 juillet dernier, comme prévu, au Stade
des Martyrs. Pari réussi pour ce grand nom de la musique congolaise
qui a rempli l’antre chinois à 85% et a présenté un spectacle ».62
Le stade des martyrs
reste le lieu de rêve pour la
confirmation du vedettariat de la musique congolaise. Ce cadre unité
de mesure pour la confirmation de la popularité où elles passent.
Cette célébrité se cautionne par une production dans les
grandes salles.
Interview sur l’annulation de la production du palais des
congrès (Paris), JB. MPIANA s’exprime ; « nous allons nous produire
dans une autre salle mythique dénommée « Dradendo » située au
Parc Vinette. Sa capacité d’accueil est de 5.500 places assises.
61
62
Koffi Olomide a rempli le Stade grâce aux nombreux fans de Werrason », dans Visa, n°370 du 1er avril 2002,
p.4
40
En fait, si nous avons changé de cadre c’est parce que
actuellement, les responsables de la salle « Comedia et du Palais
des congrès ont peur des concerts des africains en général et des
congolais en particulier ; car, ils drainent un monde fou.63
Par ailleurs, on citera les grandes productions dans les
villes européennes des grandes stars de la musique congolaise et
leur célébrité s’affirment par « le plein na plein » qui elles font
partout où elles passent. Doronthée BAZINGA note, sur Werrason :
Werrason et ses musiciens de Wenge MMM ont fait le carton plein
deux fois au Zénith de Paris, une fois au Palais le monde de sait, à
toutes ces productions légende de « plein na plein » a été
respecté ».64
D’après Visa, actuellement, c’est le clan Wenge Musica qui
produit des stars qui s’affirment. Interviewé sur son concert de
Zénith, Werrason raconte que « pour le concert de vendredi, j’ai
réalisé un exploit en me produisant un jour ouvrable… Pour le
concert de Vendredi, c’était la demi-finale pour moi. Tandis que le
samedi, c’était la finale. Il y aeu une ambiance de carnaval. La salle
était pleine à craquer. Plus de 3.000 personnes sont restées dehors,
n’ayant pas de places.65
La figure de Werrason reçoit une célébrité liée à sa
popularité ici dans la capitale congolaise. Cette popularité se
manifeste lors de ses passages dans les artères de Kinshasa. Et
même lors de son retour après des longues tournées occidentales.
63
Idem
Visa n°387 du 11 juin 2002, p.6
65
Idem n°385 p.2
64
41
M’zee Papa WEMBA se donne aussi comme tête d’affiche
en s’imposant aussi dans le fait qu’il draine
des masses des
fanatiques derrière lui.
Bref, ce qu’il faut retenir dans la célébrité de vedettes de
la musique congolaise, ce qu’elles sont considérées comme des
dieux dont l’adoration devient populaire et même se manifeste par
des créations des mini-sanctuaires appelés Fan-Club, lieu de culte
et d’adoration de leur star. La faveur qui anime les fanatiques et les
verse dans le fanatisme quasi-religieux fait qu’ils deviennent entre
eux hostiles.
En résumé, la célébrité fait aussi des stars.
3.3.2. La production
Le vedettariat se confirme aussi par le nombre des
supports vendus et la production des albums. Les titres et trophées
sont obtenus grâce à la quantité des supports musicaux vendus. JB
MPIANA recevra un disque d’or pour avoir écoulé son album Feux
de l’amour en un temps record et en grande quantité. K. Olomide
mêmement recevra le même prix pour vendre son album V12. Un
disque d’or a été décerné à Werrason pour l’album Solola bien.
Ces titres (disque d’or) sont souvent le fruit d’un
référendum de l’association des chroniqueurs de musique du Congo
(ACMOCO) qui organise chaque année un référendum pour élire les
meilleures stars dans le domaine de la musique. Pour reprendre le
journal VISA, depuis l’ACMCO a commencé à organiser les différents
référendums musicaux, il y a que PAPA WEMBA et Prince Henrica
MBOMA qui ont chacun 5 palmarès d’or, l’un dans le domaine de la
musique moderne tradi-moderne. En effet, PAPA WEMBA a été
42
plébiscité depuis 1977, date de création de VIVA LA MUSICA, palme
d’or (1977, 1978, 1979, 1980 et 1981).66
Les maisons d’éditions jouent un rôle capital dans la
promotion de vedettariat dans la musique congolaise. On citera à
titre d’exemple la Maison Ndiaye, etc.
Tout en faisant la promotion de leurs produits de vente,
ces maisons d’éditions promeuvent aussi les auteurs de ces produits.
Ainsi, il arrive souvent que les maisons de production accourent
derrière les musiciens dont la notoriété fait tâche d’huile. Disons,
ces maisons aiment bien produire de ces vedettes. Bien que la
première intention soit d’abord d’ordre lucratif en faisant la publicité
du produit, on promeut en même temps la vedette productrice de
cette œuvre.
3.3.3. Voyage
Un autre critère qui fait ériger en vedette le musicien
congolais, d’après Visa, est le fait de voyager. La fréquentation des
grandes villes et capitales européennes fait affirmer la notoriété d’un
tel ou tel autre musicien. Les grandes vedettes de la musique
congolaise sillonnent les capitales occidentales et américaines où
elles ont fait preuve de leur notoriété.
On remarque ce sont les grandes stars de la musique
congolaise qui font les grandes tournées dans plusieurs villes
européennes.
66
Visa, n°380, p.14
43
3.3.4. L’habillement, l’acquis matériel.
« La montée des vedettes de la génération de Wemba,
note Manda TCHEBWA, évoluant avec les symboles de leur jeunesse
a perpétué ce culte en lui assignant un nouveau contenu. La sape,
hissée au rang de religion, est régie par le principe de l’alternance
vestimentaire. »67
La vedette congolaise se remarque par son mode
vestimentaire. Parfois utilisé comme mannequin chez les grands
couturiers des capitales françaises et italiennes. Dernièrement, Papa
WEMBA a défilé sur demande la présentation de griffe MASATOMO,
couturier japonais installé à Paris. Dans le souci de faire la publicité
de leur produit, ces maisons de couture de grand renom
international peuvent aussi fabriquer des vedettes.
Le mode vestimentaire est accompagné aussi d’un style
particulier de coiffure et de chaussure qui sont une création
spécifique de telle ou telle vedette.
Par ailleurs l’acquisition de biens matériels, l’achat des
belles et somptueuses voitures (Benz, jaguar, Cherokee, etc.). Une
guerre des Benz se passe dans le milieu de la musique congolaise où
les musiciens congolais s’affirment par l’achat du produit Mercedes.
L’achat
des grandes villas à Mont-Fleury et à Ma
campagne les quartiers bourgeois de la ville de Kinshasa, marque
les grandes vedettes de la musique congolaise. Koffi Olomide se
tape une belle villa à Mont Fleury ; suivi par Souverain J.B Mpiana
qui élit résidence à Mont Fleury.
67
MANDA TCHEBWA, Op. Cit. p.196
44
En résumé, tels sont les critères peu objectifs
de
l’élection de vedettariat dans la musique congolaise. Nous disons
peu objectifs parce qu’aucun canon n’a été élaboré pour apprécier le
vedettariat de tel ou tel musicien. Ces critères énumérés ne font
jamais objet d’un consensus entre les juristes pour proclamer tel ou
tel musicien vedette. Ce sont les fanatiques eux-mêmes qui se
fabriquent leurs idoles et les médias congolais de la place dans leur
classement, ne suivent aucun critère.
45
CONCLUSION GENERALE
La question à laquelle on entendait répondre dans ce
travail fut celle de savoir comment les médias fabriquent les
vedettes dans la musique congolaise et comment apprécient-ils le
vedettariat musical.
Comme pour répondre à cette préoccupation, nous avons
essayé de circoncire le cadre conceptuel à partir duquel nous devons
fonder notre réflexion. Il s’agissait donc de définir les concepts de
base qui nous aiderait de saisir notre étude. C’est ainsi que nous
avons tenté de préciser le terme de vedette et celui de star tout en
montrant la place de ce concept dans la communication publicitaire
à partir de l’idéologie du Star système. Celui-ci se veut une industrie
de fabrication des stars. En essayant de conjuguer le média et le
vedettariat, nous tentons de montre la place que joue la presse dans
la fabrication des stars.
Comme il s’agit du vedettariat
dans la musique
congolaise, i fallait une présentation à la fois synchronique et
diachronique de la musique congolaise. Celui-ci a évolué selon
certaines générations qui ont coloré par certaines têtes d’affiche. Et
pour apprécier ces vedettes nous nous sommes fondé sur un
organe de presse écrite. Celui-ci se présente comme un lieu de
fabrication des vedettes dans sa manière de traiter les informations
sur la musique congolaise et ses vedettes. En analysant les
différentes publications du journal Visa qui est un organe de presse
écrite et qui livre les informations musicales et sportives, le
contenu manifeste de ces textes montre que la presse écrite
contribue à la promotion des vedettes de la musique congolaise.
46
ELEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES
A.OUVRAGES
AUTHELAIN, G, La chanson dans ses états, Fondettes, van
de Velde, 1987 ;
CALVET, L. J., Chanson et société, Paris, Payot, 1981.
DEVESA, J.M, Magie
l’Harmattan, 1994.
et
écriture
au
Congo,
Paris
FRAGES, J. B, comprendre Edgar Morin, Paris, Privat,
1986,
HENNION, A, les professionnels du disque. Une sociologie
des variétés, Paris, Larousse, 1997
MANDA TCHEBWA, Terre de la chanson. La
Musique
Zaïroise, hier et aujourd’hui, Louvain-la Neuve,Duculot
Afrique Editions, 1996.
MORIN, E, La star, Paris, Cerf, 1972
SEGUELA, J, Hollywood lave plus blanc, Paris, Flammarion,
1978.
TSHONZA MATA, Les médias au Zaïre. S’aligner ou se
libérer ? Paris, l’Harmattan, 1996
TUDESQ, A. J, Les médias en Afrique, Paris, Ellipse, 1999.
WATZLAWICK P. et alli, Une logique de la communication,
Paris, seuil, 1993.
B. ARTICLES
BARWANANI., « Trahison ou nouvelle écriture de
« mabele ». Un essai de commentaire composé », dans
Congo-Afrique, n0337, 1999.
SIEWE, A., « De la rumba dans l’air, dans Jeune Afrique
l’intelligent, n°2148 du 11 au 17 mars 2002.
TSHONGA ONYMBE, Tabuley, un musicien congolais, dans
Annales Aequatoria, 18 (1997)
47
TSHONGA ONYUMBE, Franco Luambo Makiadi (1939- 1989
et la société congolaise, dans Congo-Afrique, n0341
(2000).
C. COURS ET AUTRES DOCUMENTS
MBIYE LUMBALA, Chansons populaire Notions et grille
d’analyse. Cours inédit de G2 en communication sociales,
FCK, 2001-2002.
48
49
Table des Matières
AVANT-PROPOS………………………………………………………………………………………..I
INTRODUCTION GENERALE ....................................................... 1
1. PROBLEMATIQUE .................................................................................................. 1
2. HYPOTHESE DE TRAVAIL ....................................................................................... 2
2.1.
Cadre Théorique ............................................................................................... 2
3. L’INTERET DU SUJET .............................................................................................. 3
4. METHODE ............................................................................................................. 3
5. DIVISION DU TRAVAIL ........................................................................................... 3
CHAPITRE PREMIER : CADRE THEORIQUE DE REFERENCE .............. 5
1.1.
LE CONCEPT « VEDETTARIAT » .......................................................................... 5
1.2.
VEDETTARIAT ET MEDIAS .................................................................................. 9
1.3. Star et Télévision ................................................................................................ 13
1.2.2. Star et Radio .................................................................................................... 14
1.2.3. Start et la Presse Écrite.................................................................................... 15
CHAPITRE II : VEDETARIAT DANS LA MUSIQUE CONGOLAISE ...... 17
II.1. L’image de vedette au sein de l’histoire musicale kinoise ................................ 17
II.1.1. la Première Génération ................................................................................ 17
II.1.2. La Deuxième Génération ............................................................................. 19
II.1.3. La Troisième Génération ................................................................................. 23
LA MUSIQUE CONGOLAISE DE 1995-2000 ................................ 25
CHAPITRE III : TROISIEME CRITERIUM D’APRECIATION DU
VEDETTARIAT DANS LA MUSIQUE CONGOLAISE ......................... 28
3.1. Vedettariat dans la presse écrite ....................................................................... 29
3.3. Critères d’appréciation du vedettariat d’après la presse écrite Visa. ............... 37
3.3.1. La célébrité (Popularité), la production, de voyage, le mode d’habillement
et de coiffure, les acquisitions matériels. .............................................................. 38
3.3.1. La célébrité (popularité)............................................................................... 38
3.3.2. La production ............................................................................................... 41
50
3.3.3. Voyage .......................................................................................................... 42
3.3.4. L’habillement, l’acquis matériel. .................................................................. 43
CONCLUSION GENERALE ......................................................... 45
ELEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES ................................................ 46
Table des Matières .................................................................. 49