quelques aspects de l`art militaire sous philippe - Gladius

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quelques aspects de l`art militaire sous philippe - Gladius
J.F.Finó
Gladius, VI (1967), pp. 19-36
ISSN 0435-029X
QUELQUES
QUELQUES ASPECTS
ASPECTS DE
DE L'ART
L'ART MILITAIRE
MILITAIRE
SOUS
SOUS PHILIPPE
PHILIPPE AUGUSTE
AUGUSTE
PAR
PAR
T:F.
FIN0
J.-F.
FINO
LE
LE règne
règne de
de Philippe
Philippe Auguste
Auguste est
est marqué
marqué par
par le
le long
long conflit
conflit qui
qui l'oppose
l'oppose
aux
aux Plantagenêts.
Plantagenêts. C'est
C'est une
une lutte
lutte de
de plus
plus de
de trente
trente ans,
ans, jalonnée
jalonnée tantôt
tantôt
par
1198),tantôt
tantôt par
par
par les
les défaites
défaites du
du Capétien
Capétien (Fréteval
(Fréteval 1194,
1194, Courcelles
Courcelles 1198),
ses
conquête de
de
ses victoires
victoires diplomatiques
diplomatiques ou
ou militaires
militaires aboutissant
aboutissant àà lala conquête
places
places telles
telles Gisors,
Gisors, Château-Gaillard,
Château-Gaillard, Loches,
Loches, Chinon.
Chinon. Finalement,
Finalement, les
les
Plantagenêts
Plantagenêts sont
sont vaincus
vaincus et
et l'annexion
l'annexion de
de lala Normandie,
Normandie, de
de la
la Touraine,
Touraine,
de
de l'Anjou,
l'Anjou, de
de l'Artois,
l'Artois, de
de l'Ammiénois,
I'Ammiénois, de
de l'Auvergne
l'Auvergne et
et d'une
partie
d'une partie
du
du Poitou,
Poitou, font
puissant souverain
souverain d'Europe.
d'Europe.
font du
du roi
roi de
de France
France lele plus
plus puissant
Cette
de profondes
profondes répercussions
répercussions sur
sur l'évolution
l'évolution de
de l'art
l'art mimiCette lutte
lutte aa de
litaire
litaire et
et ilil est
est peut-être
peut-être opportun
opportun de
de rappeler
rappeler quelques
quelques uns
uns des
des travaux
travaux
qui
trois aspects
aspects fondamentaux:
fondamentaux: les
les armes,
armes, les
les effeceffecqui ont
ont été
été consacrés
consacrés àà trois
tifs,
tifs, les
les bâtiments.
bâtiments.
LES ARMES
Au
Au cours
cours de
de ces
ces guerres
guerres continuelles,
continuelles, l'armement
l'armement ne
ne cesse
cesse de
de se
se perperfectionner
fectionner 1.'. III l est
est vrai
vrai que
que fort
fort peu
peu d'armes
d'armes de
de cette
cette époque
époque sont
sont parparvenues
On est
est beaucoup
beaucoup mieux
mieux renseigné
renseigné sur
sur celles
celles apparapparvenues jusqu'à
jusqu'à nous.
nous. On
côté du
du
tenant
car, déposées
déposées dans
dans les
les sépultures
sépultures àà côté
tenant àà lala période
période franque
franque 2 car,
E. VIOLLET-LE-Duc:
VIOLLET-LEDUC:
Dictionnaire l'aisonné
raisonné du
du mobilier
mobilier français
français de
de l'époque
l':poque
1 ' E.
Dictionnaire
Renaissance, Paris,
Paris, Bance,
Bance, 1858-1875,
1858-1875,66 vols.;
vols.; cf.
cf. Outils,
Outils, outillaoutillacarlovingienne àà lala Renaissance,
carlovingienne
ges, vol.
vol. 2,2, 6"G'partie;
partie; Armes
Armes de
de guerre,
guerre, offensives
offensives et
et défensives,
défensives, vols.
vols. 55 et
et 6.6. E.
E. VIOLVIOLges,
I.F,T-LE-D[JC:
Dictionnaire raisonné
raisonné de
de l'architecture
l'architecture française
française du
du XI'
XI" au
au XVI'
XVI" siècles,
siècles,
LET-LE-Duc:
Dictionnaire
Paris,
Paris, Bance,
Bance, 1858-1868,
1858-1868, 10
10 vols.
vols. H.
H. SABI
SABINE:
E: Table
Table analytique
analytique etet synthètique
synthètique du
du
dictionnaire raisonné
raisonni de
de l'architecture
l'architecture française
française du
du XI'
XI" au
au XVI'
XVI" siècles,
siècles, Paris,
Paris,
dictionnaire
XX, 387
387 p.
p. Ces
Ces Dictionnaires
Dictionnaires ont
ont vieillis,
vieillis, certaines
certaines
Libr. des
des Imp.
Imp. Réunies,
Réunies, 1889,
1889, XX,
Libr.
illustrations ne
ne sont
sont que
que des
des interprétations,
interprétations, mais
mais ils
ils n'ont
n'ont pas
pas été
été remplacés.
remplacés.D'utiles
D'utiles
illusrrations
indications
C. ENLART:
ENLART:
Manuel d'archéologie
d'archéologie française
française
Manuel
indications pourront
pourront être
être trouvées
trouvées in:
in: C.
depui.r les
les temps
temps mérovingiens
mérovingiens jusqu'à
jusyu'ù lala Renaissance,
Renaissance, Paris,
Paris, Picard,
Picard, 1902-1916,
1902-1916,
depuis
vols. (Le
( L e costume,
costume, vol.
vol. 3);
3); W.
W . BOEHEIM:
BOEHEIM:Handbuch
Handbuch der
der WaffenkuI1de
Waffenkunde...
... von
von
33 vols.
18.].,
J., Leipzig,
Leipzig, E.
E. A.
A. Seeman,
Seeman, 1890,
1890,VIII,
VIII,
Beginn des
des Mittelalters
Mittelalters bis
bis zum
m m Ende
Ende des
des 18.
Beginn
495 p.p. (Réimpr.
(Réimpr. Gratz,
Gratz, Akademische
Akademische Druck
Druck u.
u. VerIag,
Verlag, 1966).
1966).
495
La terminologie
terminologie traditionnelle
traditionnelle est
est sujette
sujette àà caution:
caution: «Le
«Le seule
seule arme
arme employée
employée
2' La
par les
les Barbares
Barbares dont
dont on
on puisse
puisse connaître
connaître lele nom
nom qu'elle
qu'elle portait
portait au
au temps
temps des
des grangranpar
I'angon...
... Pour
Polir les
les autres,
autres, ilil est
est préférahle
préférable de
de parler
parler
des Invasions
Invasions est
est probablement
probablement l'angon
des
19
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défunt, uunn certain
certain nombre nous ont été livrées par les
les fouilles
fouilles 3. Par
défunt,
avec ses
ses armes
armes ayant été prohibé
contre, l'usage d'enterrer le guerrier avec
par Charlemagne et la pénurie de
de fer,
fer, chronique au
au Moyen Age,
Age, ayant
came que
que la plupart des objects brisés ou
ou hors d'usage aient été reété cause
refondus pour en
en récupérer le métal,
métal, les
les collections
collections des
des musées sont
sont extrèextrèfondus
mement pauvres àà ce
ce point de
de vue.
vue. Force est
est donc
donc de
de recourir aux
aux reremernent
qui nous ont été
été transmises par les
les enluminures,
enluminures, par les
les
présentations qui
vitraux, par les
les sculptures
sculptures et,
et, surtout, par les
les sceaux
sceaux4.
vitraux,
4.
chevaliers, autant
autant qu'ils en
en ont les
les moyens,
moyens, portent le haubert,
Les chevaliers,
cotte de
de mailles couvrant le torse,
les membres,
membres, le col
col et la tête sauf le
cotte
torse, les
visage. Cette défense de
de corps, déjà utilisée par les
les gallo-romains,
gallo-romains, était
visage.
en désuétude pendant le haut Moyen Age,
Age, sans
sans doute à cause du
du
tombée en
de la
la sidérurgie.
sidérurgie. Avec la reprise
reprise de
de celle-ci,
celle-ci, la cotte
cotte de
de mailles va se
se
recul de
nouveau, pour s'imposer dés
dés le milieu du
du XIIe
X I I c siècle
siècle et jusqu'au
répandre à nouveau,
XV'e qui
qui voit le triomphe de
de l'armure de
de plates complètes. Toutefois,
Toutefois, le
XV
coût élevé du
du haubert fait
fait que
que la
la plupart des
des combattants
combattants se
se contentent
coût
haubergeon, haubert de
de proportions réduites, ou même d'un simple
d'un haubergeol1,
de mailles.
mailles. Le casque
casque ou
ou heaume, dont le timbre
timbre conique
conique du
du
plastron de
XI' siècle
siècle est
est devenu
devenu bombé puis plat, se
se ferme
ferme de
de plus en
en plus et il
XIe
au heaume
heaume dit
dit de
de Philippe Auguste,
Auguste, puis
puis au
au grand heaume
heaume de
de
aboutit au
Saint Louis
Louis ou
ou des
des Croisades.
Croisades. L'écu, en
en forme
forme d'amande ou de
de triangle
Saint
allongé, est
est de
de grandes dimensions, parfois légèrement
légèremew courbé le
le long
allongé,
de l'axe vertical afin
afin de
de mieux couvrir le
le corps.
corps. Il
Il est armé,
armé, au
au centre,
centre,
de
de lamelles
lamelles cloutées.
cloutées. L'épée
d'un umbo, bordé d'une orle et renforcé
renforcé de
de taille dont
dont la
élastique, est relativement large,
damassée, arme de
la lame élastique,
fragile contre les nouvelles défenses de
de corps (probablement
(probablement
s'avère trop fragile
de hache de
de combat, de
de lance, d'épée à uunn seul tranchant, plutôt
de francisque,
franctsque,
de
plutôt que de
de framée et
et de
de scramasax, puisqu'on doit
doit loyalement avouer que
que le
le sens
sens exact
exact de
de
de
consonnance f1alleuse
llatteuse nous
noua échappe»
&happe» (J.
(J. HUBERT:
HUBERT:
Bzbltothèque de
de l'Ecole
I'Ecole
ces mots à consonnance
ces
Bibliothèque
des chartes,
chartes, vol.
vol. 106,
106, 1945·1946,
1945-1946, pp.
pp. 140-142).
140-142).
des
des
.\' La question a été entièrement renouvelée par l'application systématique des
ED SALIN:
SALIN:La civilisation
czvzlzsatzon mérovingienne
mérovzngzenne d'aprés les
les sépultuséptlltuanalyses de
de laboratoire:
laboratoire. ED.
analyses
res, les
les textes et
et le
le laboratoire,
laboratozre, Paris, Picard,
Picard, 1949-1959,
1949-1959, 4 vols.,
vols , notamment vol.
vol 3;
3,
res,
ED SALIN
SALINet
et A.
A FRANCE-LANO
FRANCE-LANORD:
fer à l'époque mérovingienne,
mérovzngzenne, étude technique
technzque
ED.
RD: Le fer
archéologzque, Paris,
Paris, Geuthner,
Geuthner, 1943,
1943, XVI, 291
291 p.
p (Rhin
(Rhin et
et Orient, II).
II).
et archéologique,
de la
la France médiévale,
médzévale, construction,
constructaon,
un précédent ouvrage,
ouvrage, Forteresses de
, Dans un
attaque, défense,
défense, Paris,
Picard, 1967,
1967, nous avons
avons dit quelques
quelques mots
mots (pp.
(pp. 15-17)
15-17) sur
attaque,
Paris, Picard,
de la
la question
question et
et
ces documents figurés
figurés peuvent apporter à l'étude de
les secours que ces
que soulève
soulève leur emploi.
einploi. Pour ce
ce qui
qui est des
des sceaux et malgré que
sur les réserves
réserves que
son auteur ne se
se fonde
fonde que
que sur des
des exemples
exemples empruntés aux
aux Archives nationales de
de
son
costume de
de guerre et d'appad'appaParis, les
les travaux essentiels
essentiels demeurent: G.
G DEMAY:
DEMAY:Le costume
Paris,
les sceaux du
du Moyen Age, Paris,
Paris, J.
J . B.
B. Dumoulin, 1875,
1875, 56
56 p.
p (extrait
(extrait de
de
rat d'aprés les
Mémozres de
de la Société
Soczété nationale
nattonale des
des antiquaires
antzquazres de
de France, t.
35); G.
G DEMAY:
DEMAY:Le
Mémoires
t. 35);
les sceaux, Paris, D.
D Dumoulin, 1880,
1880, 496 p.
p.
costume au Moyen Age d'aprés les
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soudures). Elle est remplacée par une épée
épée
à cause de ses nombreuses soudures}.
plus roide, plus effilée, dont la lame est faite d'une âme de fer gainée
d'acier 5. La lance, forte et pesante, est exclusivement une arme d'hast
-Sceau d'Arthur [.,
I" de Bretagne,
FIG. 1
l.-Sccau
Fic,
(«Le
entii-rement protégé
1202 ((
Le corps est entièrement
par ic
il' haubert
haubert. Le heaume, ilX nasal et il2
timb'e
découvert»
timhre boilibé,
bombé, ldtsse
laisse le visage ilà découvert»
[G DI
MAY
Le costume
coslume de guerre
[G.
DEMAY:
gUeT1'e.
d'aprés
sceaux,
pl. II]
11]).
d'apvks les
la m
a u x , pl
)
f(.2.43
et ne peut guère être employée comme arme de jet tel que le montrait
encore la broderie de Bayeux.
Les cavaliers, porteurs de l'équipement
l'équipement plus ou moins complet, forforment l'élite des armées. Toutefois,
Toutefois, les fantassins
fantassins sont loin d'être néglinégligeables. Il est vrai que R. Fawtier est d'avis que la valeur de
d e ces fantasgeables.
sins, quasiment nulle aux X
I V et XV'
XIVe
xv" siècles, devait être fort contestable
sins,
aux X
I I L et X
I I I L6. Mais les travaux de J.
J. Boussard semblent prouver
aux
XIIe
XIIIe
d e la maison d'Anjou, les fantasque, sous les trois premiers souverains de
fantassins-inercenaires forment le noyau de l'armée anglaise 7.7 . Il faut
faut également
sins-mercenaires
tenir compte que, si
si bien les guerres d'alors consistent en raids suivis de
' C. PANSERI:
'c.
PANSER!: Richerche
Ricberche metallographiche sopra una spada da guevra
gueTra del
(in: Associazione italiana di metalurgia, Milano, Documenti e contributi,
XII"
X [l" seccolo (in:
quaderni 22,, 1957,
1957, pp. 7-40).
7-40).
' .r.
JI.BOUSSARD:
e/ les orip,iorigiBOUSSARD: Les mercenaires au XII"
X[[' siècle, Henri
Heuri IIlI Plantagenêt
Plautappzêt et
o
dr l'armée
l'nrméc de métier
mttier (in:
(in: Bibliothèque de I'Ecole
chartes, vol. 106,
106, 1954-1956,
1954-1956,
nes de
nn
l'Ecole des cbartes,
pp. 189-224);
189-224); F.
LOT:Car/
avmkes au Moyen Age
F. LOT:
L'art militaire et les années
A.~e en Europe et dans
1947, 2 vols.
(Bibliothèque llistorique);
historique); cf.
1,
le Proche Orient, Paris, Payot,
Payot, 1947,
vols. (Bibliothèque
cf. vol. 1,
pp. 217-218.
217-218.
7' Histoire des institutions françaises au Moyen
hfoyen Age, publ. sous la direction de
F. Lot et de R. Fawtier, Paris, Presses
1957-1962, 3 vols.;
Prèsses Universitaires de France, 1957-1962,3
cf. vol. 2,
2, Institutions
ss.
cf.
[nstitutio!1J royales, pp. 511
511 et ss.
21
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quelques engagements en
en rase campagne
campagne où la cavalerie
cavalerie lourde
lourde joue un
rôle décisif, ces
ces actions
actions préliminaires aboutissent
aboutissent normalement à l'attaque
ou
ou à la défense d'une place, la possesion de
de celle-ci
celle-ci étant
étant l'enjeu du
du conconflit.
flit. Dans
Dans cette guerre de
de sièges,
sièges, les
les terrassiers, les
les ingénieurs,
ingénieurs, les
les charcharpentiers, malgré leur faible
faible esprit militaire, sont indispensables. Quant à
la
la lutte proprement dite,
dite, eschelades,
escheladeî, mélées,
mélées, etc.,
etc., elle
elle est le fait
fait de
de comcombattants non
non montés:
montés: fantassins
fantassins ou
ou cavaliers qui
qui ont
ont mis
mis pied à terre. On
On
pourrait argumenter
argumenter que,
que, dans
dans de
de nombreuses figurations,
figurations, les
les assaillants
assaillants
apparaissent à cheval.
cheval. Mais,
Mais, outre
outre que
que cette
cette posture est,
est, peut-être,
peut-être, purepurement
ment conventionelle, les
les hommes
hommes montés,
montés, ne
ne sont-ils
sont-ils pas en
en «position
«position
d'attente»,
d'attente», prêts àà mettre pied à terre
terre au
au moment de
de l'action? Dans
Dans le
le
cas
cas du
du siège
siège de
de Dinan (représenté
(représenté dans
dans la
la broderie de
de Bayeux),
Bayeux), les
les cavacavaliers
liers semblent être
être en
en train
train d'effectuer
d'effectuer une
une charge
charge pour
pour s'emparer
s'emparer du
du
pont d'accés;
d'accés; les
les deux
deux guerriers
guerriers qui,
qui, au
au centre
centre de
de la
la scène,
scène, s'attaquent
s'attaquent
réellement àà la
la palissade en
en essayant
essayant de
de l'incendier,
l'incendier, sont
sont àà pied.
pied. De
De même,
même,
réellement
FIG 2.-Détail
2 -Détazl des
des sceaux
FIG.
de Guillaume
Guzllaume de
de Chal/vigny,
Chnuvzgny,
de
et du
du lils
fzls de
de PhilipPhzlzp1217, et
1217,
(«Les
1214 (<<Les
pe Auguste, 1214
heaumes, qui
qui couvrent
couvrent prespresheaumes,
que entièrement
entièrement la
la tête
tête et
et
que
le visage,
visage, marquent
marquent un
un grand
grand
le
progr& sur
sur celui
celui représenté
représenti
progrés
figure 1»
1» [G.
[G. DUIAY:
DLMAYLe
Le
figure
costume de
de Kt/erre
Ruevve... d'aprés
d'aprk
costume
les sceaux,
sceaux, pl.
pl IX]).
1x1)
les
!{.244
8. 244
Suger rapporte
rapporte que,
que, lors
lors du
du siège
siège du
du château
château du
du Puiset
Puiset par
par Louis
Louis VI
VI en
en
Suger
1111, «Les
«Les chevaliers
chevaliers [défenseurs]
[défenseurs] qui,
qui, de
de toute
toute la
la vitesse
vitesse de
de leur
leur cheche1111,
vaux faissaient
faissaient tout
tout le
le tour
tour du
du château
château pour le
le défendre,
défendre, accahlaient
accablaient de
de
vaux
coups en
en survenant
survenant inopinément
inopinément ceux
ceux qui
qui s'accrochaient
s'accrochaient de
de leurs
leurs mains
mains
coups
la palissade
palissade ...
...»»s.'. Le
Le cheval
cheval n'est
n'est utilisé
utilisé ici
ici que
que comme
comme un
un moyen
moyen de
de
àà la
transport et
et les
les défenseurs
défenseurs se
se comportent
comportent comme
comme une
une infanterie
infanterie montée,
montée,
transport
non point
point comme
comme de
de véritables
véritables cavaliers.
cavaliers. Rappelons
Rappelons enfin
enfin qu'à
qu'à la
la bataille
bataille
non
de Bouvines,
Bouvines, les
les piquiers
piquiers du
du comte
comte de
de Boulogne
Boulogne résistent
résistent jusqu'à
jusqu'à la
la fin
fin
de
et qu'à
qu'à un
un certain
certain moment,
moment, Philippe
Philippe Auguste
Auguste est
est jet
jetté
bas de
de son
son cheval
cheval
et
té àà bas
par les
les gens
gens de
de pied
pied et
et qu'il
qu'il ne
ne doit
doit son
son salut
salut qu'à
qu'à la
la solidité
solidité de
de son
son
par
haubert.
haubert.
SUGTK:Vie
Vze de
de Louis
Louzs VI
VI lele Gros,
Gros, chap.
chap. 9,
9, éd.
éd. H.
H Waquet,
Waquet, Paris,
Paris, Champion,
Champion,
, SUGER:
1929, XXVII,
XXVII, 332
332 p.
p. (Les
(Les classiques
classiques de
de l'histoire
l'histoire de
de France
France au
au Moyen
Moyen Age,
Age, Il);
Il);
1929,
cf.
cf. pp.
pp. 136-141.
136-141.
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Que les
les «profesionnels»
«profesionnels» de
de la
la guerre
guerre (nobles
(nobles et
et routiers)
routiers) méprisent
méprisent
Que
les simples
simples recrues
recrues levées
levées àà l'occasion
l'occasion d'un
d'un conflit,
conflit, cela
cela est
est certain
certain et
et ce
ce
les
mépris n'ira
n'ira qu'en
qu'en s'accroissant
s'accroissant aux
aux XIVe
XIV' et
et XV·
XV" siècles.
siècles. Que
Que les
les cavacavamépris
liers, àà leur
leur tour,
tour, regardent
regardent comme
comme inférieurs
inférieurs ceux
ceux qui,
qui, généralement,
généralement,
liers,
combattent àà pied,
pied, c'est
c'est probable
probable également.
également. IlIl n'y
n'y aa pas
pas sisi longtemps
longtemps
combattent
que les
les militaires
militaires de
de carrière
carrière se
se gaussaient
gaussaient des
des «réservistes»
«réservistes» (bien
(bien des
des
que
anciens de
de 14
14 se
se rappellent
rappellent la
la phrase
phrase fameuse
fameuse «cachez
«cachez les
les 75,
75, voilà
voilà les
les
anciens
réservistes») et
et que
que les
les cavaliers
cavaliers (cuirassiers,
(cuirassiers, dragons,
dragons, hussards)
hussards) ne
ne taristarisréservistes»)
saient pas
pas de
de faire
faire des
des plaisanteries
plaisanteries sur
sur les
les «biffins»
«biffins»et
et sur
sur les
les «tringlots».
«tringlots».
saient
Mais, le
le rôle
rôle de
de ces
ces derniers
derniers était-il
était-il négligeable
négligeable pour
pour autant?
autant?
Mais,
Quoiqu'il en
en soit,
soit, on
on peut
peut dire
dire qu'à
qu'à l'époque
l'époque considérée,
considérée, les
les gents
gents
Quoiqu'il
de pied,
pied, lorsqu'ils
lorsqu'ils sont
sont régulièrement
régulièrement armés,
armés, portent
portent comme
comme armes
armes dédéde
fensives: sur
sur lala tête
tête un
un chapel
chape1 de
de fer
fer ou
ou de
de cuir
cuir bouilli,
bouilli, de
de forme
forme ronde,
ronde,
fensives:
avec un
un rebord
rebord régulier,
régulier, peu
peu saillant,
saillant, qu'un
qu'un ourlet
ourlet peut
peut renforcer.
renforcer. CouCouavec
vrant le
le torse,
torse, un
un gambison
gambison (vêtement
(vêtement rembourré
rembourré d'étoupe
d'étoupe ou
ou de
de filasse)
filasse)
vrant
ou une
une cotte
cotte de
de cuir
cuir qui
qui peut
peut être
être tréil!isée,
tréillisée, c'est
c'est àà dire,
dire, couverte
couverte de
de
ou
minces lanières
lani&-esde
de cuir
cuir entrecroisées.
entrecroisées. Le
Le cas
cas écheant,
écheant, un
un écu
écu similaire
similaire àà
minces
celui des
des cavaliers
cavaliers mais
mais plus
plus léger.
léger. Comme
Comme armes
armes de
de jet:
jet: l'arc,
l'arc, dont
dont la
la
celui
force et
et la
la portée
portée est
est faible,
faible, ou
ou lala fronde
fronde ou,
ou, surtout,
surtout, l'arbalète.
l'arbalète. Celle-ci,
Celle-ci,
force
parfois utilisée
utilisée àà l'époque
l'époque gallo-romaine
gallo-romaine9,9 , semble
semble avoir
avoir disparu
disparu pendant
pendant
parfois
le haut
haut Moyen
Moyen Age.
Age. Son
Son emploi
emploi en
en 949,
949, 984
984 et
et 985
985 est
est bien
bien signalé
signalé par
par
le
Richer 10'O mais
mais celui-ci
celui-ci est
est un
u n auteur
auteur suspect,
suspect, dont
dont les
les dires
dires ne
ne sont
sont sousouRicher
vent que
que des
des amplifications
amplifications litteraires.
litteraires. L'arbalète
L'arbalète figure
figure dans
dans une
une enluenluvent
minure du
du Commentarius
Commentarzus in
zn Ezecheliem,
Ezecheliem, manuscrit
manuscrit datant
datant de
de la
la fin
fin du
du
minure
X siècle
siècle ou
ou du
du début
début du
du XI"
XILIll' mais
mais elle
elle n'apparait
n'apparait pas
pas représentée
représentée dans
dans
X'·
broderie de
de Bayeux.
Bayeux. Elle
Elle ne
ne figure
figure pas
pas non
non plus
plus dans
dans le
le manuscrit
manuscrit
lala broderie
byzantin de
de Scylitzes
Scylitzes (Biblioteca
(Biblioteca Nacional
Nacional de
de Madrid,
Madrid, Codex
Codex MatritensÙ',
Matritensis,
byzantin
vit. 26-2)
26-2) qui
qui fut
fut enluminé
enluminé àà lala fin
fin du
du XIIe
XIILsiècle,
siècle, début
début du
du XIIIe
XIII" 12 et,
et,
vit.
lors de
de la
la première
première Croisade,
Croisade, Anne
Anne Comnène,
Comnène, fille
fille de
de l'empereur
l'empereur Alexis,
Alexis,
lors
décrit soigneusement
soigneusement cette
cette «arme
«arme barbare,
barbare, absolument
absolument inconnue
inconnue aux
aux
décrit
'*
Deux cippes,
cippes, déposés
déposés au
au musée
musée du
du Puy
Puy (cote
(cote 1679
1679 et
et 1683),
1683), datant
datant du
du la
1'' ou
ou
," Deux
du II"
II"siècle
siilcle de
de notre
notre Ere,
Ere, en
en donnent
donnent des
des représentations
représentations assez
assez juste.
juste. Il11est
est question
question
du
Les imtitutions
institutions militaires,
militaires, liv.
liv. II,
II,
des arbalètriers
arhalètriers (<<arcuballistae»)
(«arcuballistae») chez
chez VÉGÈCE:
VÉGÈCE:Les
des
...:: Oeuvres,
Oeuvres, éd.
éd. Nisard,
Nisard, Paris,
Paris, Didot,
Didot, 1869,
1869, III,
III,
chap. 15
15 (in:
(in: AMMIEN
AMMIEN
MARCELLIN
chap.
MARCELLIN
...
pp. 680-681.
680-681.
820 p.);
p.); cf.
cf. pp.
820
RICHER:Histoire
Histoire de
de France,
France, Iiv.
liv. II,
I I , chap.
chap. 92;
92; Iiv.
liv. III,
I I I , chap.
chap. 98
98 et
et 104;
104;
'u' O RIOIER:
éd. R.
R. Latouche,
Latouche, Paris,
Paris, Champion,
Champion, 1930-1937,
1930-1937, 22 vols.
vols. (Les
(Les classiques
classiques de
de l'histoire
l'histoire
éd.
Age, 12
12 etet 17);
17); cf.
cf. vol.
vol. 1,1, pp.
pp. 282-283;
282-283; vol.
vol. 2,2, pp.
pp. 124-127
124-127 etet
de France
Francc au
au Moyen
Moyen Age,
de
132-135.
132-135
Rihliothèque nationale,
nationale, Paris,
Paris, latin
latin 12.302,
12.302,fol.
fol 1.1
"l ' Bibliothèque
A BRUlIN
BRUIIN
DE. HOPHIEYER:
HOSSMEYE.R.
Mzlztary equipmt'l1t
equzpment in
zn the
the byzantine
byzantzne manuscript
manuscrzpt
Ill2A.
DE
Military
(in: GLADIUS,
GLADIUS,
V, 1966,
1966,pp.
pp. 9-160);
9-160),cf.
cf. pp.
pp 137-139.
137-139.
Scylztzes (in:
0/oJScy{itzes
t.t V,
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ISSN 0435-029X
J.F.Finó
Grecs»
Grecs» qu'elle voit aux mains d'un des Croisés 13.
13. L'arbalète, plus préciçe
préci~e
et plus puissante que les arcs alors eri
en usage, se généralise en Europe dans
le courant du XII':
XII" sikcle,
siècle, malgré la prohibition de l'Eglise (deuxième
Concile de Latran, 1139)
1139) qui interdit l'usage de l'arme, jugée trop meurtrière, dans les combats entre Chrétiens. Henri II d'Angleterre, son fils
Fr<;.
3.-Engins à balancier,
balancier, fin du XII"
(<(Partiesupérieure de
FIG. 3.-En,~ins
X lI' siècle ("Partie
On
la miniature occupant le fol.
fol. 114
114 du manuscrit de Petrus de Eboli. On
distingue nettement la fronde à projectiles ainsi que les liens servant
[Cl. Bibliothèque de la Bourgeoisie,
Bourgeoisie,
à entrainer la verge de l'engin»
l'engin» [CI.
Berne]).
":J- .-
R. 4
~
organisent des
des corps
corps d'arbaRichard Coeur de Lion et Philippe Auguste, organisent
cheval, s'en servent courament et
et les flèchiers (ou
(ou
létriers à pied ou à cheval,
archers) disparaissent presque totalement des
des armées
armées du
du XIIre
XIIIe siècle.
siècle.
archers)
armes offensives
offensives du piéton peuvent être fort
fort diverses.
diverses. Les
Les autres armes
fauchavts,
vouges, etc., consistent fondamentalement
faucharts, les guisarmes, les vouges,
en une hampe armée d'un large fer propre à servir d'arme de taille et
et à
en
A N N ECOMNÈNE:
COMNÈNE:
Alexiade, Iiv.
liv. II,
I I , chap.
chap. 8,
8, éd.
éd, B. Leib, Paris, Les Belles LetLet"" ANNE
Alexiade,
tres, 1937,
1937, 3 vols.
vols. (Coll.
(Coll. byzantine...
byzantine ... G.
G. Budé, 8,
8, 11,
11, 12);
1 2 ) ; cf.
cf. vol.
vol. 2,
2 , pp. 217-218.
217-218.
tres,
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J.F.Finó
trancher
trancher les
lesjarrets
jarrets des
deschevaux,
chevaux,etet terminé
terminéen
enpointe
pointepour
pourfrapper
frapperd'es.
d'estoc;
toc;un
unou
ouplusieurs
plusieurscrochets,
crochets,fixés
fixésprés
présdu
dufer,
fer,servent
serventààdésarçonner
désarçonner les
les
cavaliers.
cavaliers. L'épée
L'épée ou
ou lala hache
hachedanoise
danoise(hache
(hacheààlong
longmanche,
manche, maniée
maniée des
des
deux
deuxmains),
mains),parfois
parfoislalamassue
massueou
oul'épieu
l'épieu complètent
complètentlalapanoplie.
panoplie.
Les
Lesmachines
machznesdede jet
jet sont,
sont,essentiellement,
essentiellement,des
desengins
enginsààbalancier,
balancier, du
du
type
type dit
dit «à
«à traction
traction humaine»,
humaine», tels
telsqu'ils
qu'ils apparaissent
apparaissent représentés
représentésdans
dans
lelemanuscrit
manuscritde
dePetrus
PetrusdedeEboIi,
Eboli.exécuté
exécutéààl'extrème
I'extrème fin
findu
duXII"
XII' siècle
siècle14l 4
FIG.
YIL 4.-Eng.in
4 -Engzn li Ùba·
bu
lancier,
b zi t dudu
lancter, dé
d ibill
XlII"
X I I 1 siècle
scècle(<<Partie
(«Partie
inférieure
inférieure dudu bas-re·
bas re
lief
ca
lief existant
existant à à lala ca·
thédrale
thédrale dede Carcas·
Carcas
sonne
sonneetetqui
quiest.
estpréprésumé
sumé avoir
avoir orné
orné lele
tombcau
tomhcau dedc Simon
Simon
dedeMontfort.
Enhaut,
haut,
MontfortEn
à à droite,
droite, lele projecti·
projecti
lele est
est placé
placé dans
dans lala
fronde.
fronde En
En bas,
bas, à a
g~ILlche,
gduche, l'engingneor.
I'eng~ngneor
/1. 4droite
droite etet auau cencentre,
tre, lesles femmes
femmes qui
qu~
halent
halent l'engin.
L'engin L'exL'extrémité
trtrnitédedelalabranche
branche
courte
courte dede lala verge
verge
parait
pavait garnie
garnie d'une
d'une
ébauche
ebauche dede contrecontre
poids»
poids»[E.
[ E VIOLLET·
VIOLLET
LE·Duc:
Diel.
L L DUC
DzctdeJel'arl'al(hilal.,
vol 8,8 , papa
chrtect ,vol.
3891)
gege:>89]).
"',}~<~_"".""_=.====0=""""===
ououdans
danslelebas-relief
bas-reliefdedelalacathédrale
cathédralededeCarcassonne
Carcassonne(début
(débutduduXIII").
XIIIL).
Les
Lespoids
poidsduduboulet
bouletlancé
lancépar
parces
cesengins
enginsdevait
devaitêtre
êtrededel'ordre
l'ordredede5050kg.
kg.
Il11est
estvrai
vraique
queGuillaume
GuillaumeleleBreton,
Breton,dans
dansson
sonrécit
récitdudusiège
siègeduduchâteau
château
dedeBoves
Bovespar
parles
lestroupes
troupesdedePhilippe
PhilippeAuguste
Augusteparle
parled'engins
d'enginslançant
lançantdede
" l 4Bibliothèque
BibliothèquededelalaBourgeoisie,
Bourgeoisie,Berne,
Berne,ms.
ms.120,
120,exemplaire
exemplaireenenpartie
partieautograautographe.
PIETRO
phe.CeCemanuscrit
manuscrita afait
faitl'objet
l'objetdedediverses
diversesreproductions
reproductionsfacsimilaires,
facsimilaires,p.p.e.:e.:PrÉTRO
OléwrEIlOLI:
Liber
EHOLI:
LiberadadhOl1orem
honoremAugusli,
Augusti,éd.éd.G.G.B.B.Siracusa,
Siracusa,Roma,
Roma,Istituto
IstitutoStorico
Storico
Italiano,
AUSOLINI
OEDEEBuLo:
De
PETRI
AUSOLINI
EBULO:
Derebus
vebussiculis
siculiscarmen,
carmen,
ltaliano,1905-1906,
1905-1906,2 2vols.;
vols.;PETRI
éd.
éd.E.E Rota,
. Rota,Città
CittàdeidelCastello,
Castello,S.S.Lapi,
Lapi,1904.
1904.
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ISSN 0435-029X
J.F.Finó
véritables quartiers de roc 15. Mais le chroniqueur exagère probablement
et on ne saurait voir dans sa phrase autre chose qu'une marque d'admiration; tout au plus, une indication du nombre d'hommes requis pour la
manoeuvre.
manoeuvre. Toutefois, la puissance des projectiles devait être assez considérable puisque Guillaume le Breton dit qu'ils démolissent des hourdages. des créneaux et même des
des remparts.
remDarts.
dages,
Les frondes
légères. Appelées fustibales
frondes à manche sont des armes plus légères.
par les gallo-romains
gallo-romains 16,
16, elles seront encore utilisées au XV"
XVc siècle, comme
le prouve la mention des «16
«16 frondes à bâton» adquises lors du
du siège
d'Orléans ".
17.
Ces engins peuvent être construits d'avance et entreposés dans les
places royales d'où on les transporte, plus ou moins démontés, sur les
lieux de l'action. Il en est de même des diverses armes.
armes. Elles sont accuaccumulées dans ces véritables arsenaux et quelques
auelaues inventaires nous en sont
parvenus '18.. Quant à leur fabrication, les comptes des baillis et des prévôts royaux pour 1202,
1202, nous transmetent diverses précisions. Ainsi, p. e.,
on y trouve mentionné le nom de Geoffroi de Montfort, qui reçoit une
solde annuelle de 36 livres et auquel diverses sommes sont allouées pour
les cordes et autres fournitures; on y trouve également les noms de ReRenier, de maître Raymond, de maître Bernard, armuriers eux-aussi,
eux-aussi, ceux
nier,
etc. 19.
de fabricants de heaumes.
heaumes, etc.
19.
Les noms de quelques «artilleurs», sont connus également. Les babalistaires
Tatin, Paviot,
Paviot, etc.,
etc., se distinguent au siège du
lista ires Jourdain, Renaud Tatin,
Château-Gaillard et ils reçoivent des terres, probablement en recompense
Château-Gaillard
de leurs services. Les deux premiers devaient être assez riches puisque,
A
L
Ir
GUILLAUME
LE BRETON:
BRETON:Oeuvres, liv.
liv. II,
I I , éd.
éd. H.
F. Delaborde,
1.' RIGORD
RICaRD et GUILLAUME
H. F.
Paris,
1882-1885, 2 vols. (Société
(Société de l'Histoire de France);
cf. vol. 2,
Paris, Renouard, 1882-1885,
France); cf.
p. 54.
suivant: «... molares // // incircumcisos
54. Le texte de Guillaume le Breton est le suivant:
eorum.»
et magni ponderis, ut vix // / tollatur manibus bis quator unus eorum.»
~ « u ~ s r uPrécis
s:
12 (in:
(in: AMMIEN
MARCELLIN
...:
des termes de la milice, §5 12
AMMIEN MARCELLIN
...
"' WMODESTUS:
Oeuvres, éd.
Cd. Nisard, Paris, Didot, 1869,
1869, III,
I I I , 820 p.);
cf. p. 647.
647.
Oeuvres,
p.); cf.
l 7 Journal du
siège d'Orléans, éd.
éd. P. Charpentier et Ch. Cuisard, Orléans,
17
H. Hcrluison,
1896, LVI, 410 p.;
cf. p. 321.
H.
Herluison, 1896,
p.; cf.
lH
Oti.' Recueil dit Cartulaire A de Philippe Auguste (Bibliothèque Vaticane, ms. Ottohoni n."
2796), reproduit, facsimilairement sous le titre Le premier
toboni
nI." 2796),
premier registre de
Philippe Auguste, éd.
éd. 1.
L. Delisle, Paris, H.
H. Champion, 1883,
1883, 20 p. et pl. Inventaires
temps de Philippe Auguste,
publiks
publiés in:
in: En.
ED. AUDOIN:
AUDOIN: Essai sur l'armée royale au temps
nouv. éd.,
éd., Paris, H.
Champion, 1913,234
1913, 234 p.; cf.
cf. pp. 187-197.
187-197.
nOLlv.
H. Champion,
'"
1202 sont publiés in:
I'usage
1') Les comptes de 1202
in: N
N.. BKUSSEL:
BIWSSEL: Nouvel examen de l'usage
~ L ' Sjiefs,
2' éd.,
éd., Paris,
Paris, J.
J. de Nully,
1750, 2 vols.; cf.
cf. vol. 2, pp. CXXXIX-CC.
CXXXIX-CC.
g&&ral
[!.énél'al des
/ie/s, 2'
Nully, 1750,2
faite par Brussel a été reproduite facsimilairement et pourvue d'un
La transcription faite
R. FAWTIER:
indcx
index analytique, in:
in: F. LOT
LOT et R.
FAWTIER: Le premier
premier budget de la monarchie
1202-1203, Paris, Champion, 1932,
CXXXIXJuançaise, le compte .~énéral
gSrzéral de 1202-1203,
/rançaise,
1932, 300, CXXXIX(Bibliothèque de i'Ecole
Sec. Histoire et philologie, n."
259).
CC p. (Bibliothèque
l'Ecole des hautes études, Sec.
nI." 259).
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J.F.Finó
Gladius, VI (1967), pp. 19-36
ISSN 0435-029X
en 1227,
1227, ils
ils se
se portent
portent caution
caution --pour
pour des
des sommes
sommes relativement
relativement consiconsien
dérables -- de
de lala bonne
bonne conduite
conduite de
de Cadoc,
Cadoc, emprisonné
emprisonné par
par ordre
ordre de
de
dérables
Philippe Auguste
Auguste pour
pour diverses
diverses exactions
exactions et
et que
que lala reine
reine Blanche
Blanche de
de
Philippe
Castille faisait
faisait mettre
mettre en
en liberté
liberté àà lala mort
mort du
du roi
roi 20.
'O.
Castille
Notons enfin
enfin que
que lala ruine
ruine des
des ouvrages
ouvrages attaqués
attaqués peut
peut être
être obtenu
obtenu au
au
Notons
moyen de
de travaux
travaux de
de mine
mine ou
ou de
de sape
sape etet de
de nombreux
nombreux exemples
exemples pourpourmoyen
raient
raient être
être allegués
allegués dans
dans ce
ce sens
sens21.
".
LES EFFECTIFS
Les travaux
travaux d'Audoin
d'hudoin 22,
22, ceux
ceux de
de F.
F.Lot
Lot 2323etet les
les remarques
remarques de
de R.
R.FawFawLes
tier
tier 24 qui
qui ont
ont tempéré
tempéré les
les conclusions
conclusions parfois
parfois trop
trop tranchantes
tranchantes de
de Lot,
Lot,
permettent de
de ramener
ramener àà de
de justes
justes proportions
proportions les
les chiffres
chiffres avancés
avancés par
par
permettent
les chroniqueurs.
chroniqueurs. La
La coutume,
coutume, corrigeant
corrigeant lele principe
principe féodal
féodal qui
qui veut
veut que
que
les
vassal aide
aide son
son suzerain
suzerain «de
«de toutes
toutes ses
ses forces»,
forces», fait
fait que
que lele vassal
vassal n'apn'aplele vassal
porte qu'une
qu'une partie
partie des
des troupes
troupes que
que lui-même
lui-même éxigerait
éxigerait pour
pour son
son service.
service.
porte
Ainsi, lele duc
duc de
de Normandie,
Normandie, qui
qui peut
peut requérir
requérir l'aide
l'aide de
de 581
581 chevaliers,
chevaliers,
Ainsi,
n'en présente
présente au
au roi
roi que
que lele tiers;
tiers; lala Bretagne,
Bretagne, qui
qui dispose
dispose de
de 166
166chevachevan'en
liers, en
en fournit
fournit 40,
40, soit
soit àà peu
peu prés
prés lele quart;
quart; lele Ponthieu
Ponthieu 16
16 au
au lieu
lieu
liers,
de
de 60,
60, etc.
etc.25.2 5 . L'obtention
L'obtention de
de ce
ce concours,
concours, sisi faible
faible soit-il,
soit-il, est
est toujours
toujours
aléatoire etet donne
donne lieu
lieu souvent
souvent àà de
de véritables
véritables négociations
négociations diplomatidiplomatialéatoire
ques. En
En outre,
outre, lele service
service féodal
féodal est
est de
de courte
courte durée,
durée, quarante
quarante jours
jours en
en
ques.
moyenne.
moyenne. Pour
Pour tenir
tenir campagne
campagne plus
plus longtemps,
longtemps, ilil faut
faut rétribuer
rétribuer ceux
ceuxqui,
qui,
ce
ce délai
délai écoulé,
écoulé, acceptent
acceptent de
de rester.
rester. La
La seule
seule ressource,
ressource, pour
pour avoir
avoir des
des
hommes toujours
toujours disponibles,
disponibles, consiste
consiste ààembaucher
embaucher des
des mercenaires.
mercenaires. Ces
Ces
hommes
troupes gagées,
gagées, qui
qui ont
ont du
du exister
exister de
de tout
tout temps,
temps, sisi bien
bien en
en proportion
proportion
troupes
variable
variable prénent
prénent une
une importance
importance croissante
croissante26.
26. En
E n Angleterre,
Angleterre, dés
dés HenHenriri ICI·,
I", on
on trouve
trouve un
un impôt
impôt spécial,
spécial, l'écuage
l'écuage ou
ou seutagium,
scutagium, rachat
rachat du
du serservice personnel,
personnel, qui
qui permet
permet de
de les
les solder.
solder. Henri
Henri II
II lève
lève l'écuage
l'écuage jusqu'à
jusqu'à
vice
sept fois
fois pour
pour sese procurer
procurer des
des merccnaires
merccnaircs etct fait
fait de
dc ceux-ci
ceux-ci lele noyau
noyau de
de
sept
ses
ses armées.
armées. Ces
Ces hommes,
hommes, pour
pour lala plupart
plupart recrutés
recrutés dans
dans les
les provinces
provinces du
du
Nord de
de lalaFrance
France--en
en particulier
particulier leleBrébant,
Brébant, d'où
d'où leur
leurnom
nom de
debrabclI1brabanNord
çons
çomou
ou de
decottereaux
cotteveaux--sont
sontde
devéritables
véritables profesionnels.
profesionnels. Bien
Bienentraînés,
entraînés,
''
RIGORD
GUILLAUME
LE BRETON:
BRETON:
Oeuvres, éd.
éd. H.
H. F.F . DeJaborde,
Delaborde, vol.
vol. 2,2,
211'"
RICORD
etet GUILLAU~IE
LE
Oeuvres,
pp. 186-187
386-187etet notes.
notes.
pp.
Ihid., vol.
vol. l,1,pp.
pp. 94-95
94-95etet 115;
115;vol.
vol.2,2,pp.
pp.53,
53,203-204
203-204etet 207.
207.
21'' lhid.,
En. AUDOIN:
AUDOIN:
Essai sur
sur l'armée
l'armée royale
royale au
au temps
temps de
de Philippe
Philippe Auguste.
Auguste.
" 2' ED.
Essai
F .LOT:
LOT:L'art
L'art militaire
militaire etetles
lesarmées
arméesau
auMoyen
Moyen Age.
Age.
2l" F.
Histoiredes
desinstitu/io71S
institutionsfrançaises,
lrançaises,vol.
vol.2,2 ,pp.
pp.511-535.
511-535.
"2J His/aire
F.LOT:
LOT:L'art
L'art militaire
militaireetetles
lesarmées
arméesau
auMoyen
MoyenAge,
Age,vol.
vol. l,1,p.p.219.
219.
21'' F.
ROUSSARD:Henri
Henri IlI I Plantagenêt
Plantagenêt etet les
les origines
origines de
de l'armée
l'armée dede métier,
métier,
"2", J. BOUSSARD:
pp. 192-195.
192-135.
pp.
27
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J.F.Finó
Gladius, VI (1967), pp. 19-36
ISSN 0435-029X
bien équIpés
équlpés (en
(en partie
partie aux
aux frais
frais du
du roi),
roi), conduits
conduits par
par des
des chefs
chefs tels
tels MerMerbIen
cadier 27,
27, ils
ils se
se distinguent
distinguent dans
dans la
la plupart
plupart des
des actions
actions de
de guerre
guerre et
et PhiPhicadier
lippe Auguste,
Auguste, quoique
quoique en
en moindres
moindres proportions,
proportions, emploie
emploie également
également de
de
lippe
routiers ou
ou soudoyers,
soudoyers, dont
dont Cadoc
Cadoc est
est le
le chef
chef le
le plus
plus célèbre.
célèbre.
routiers
Ceci étant,
étant, l'armée
l'armée dont
dont dispose
dispose Philippe
Philippe Auguste
Auguste est
est peu
peu nombreuse.
nombreuse.
Ceci
Des renseignements
renseignements précis
précis nous
nous sont
sont transmis
transmis par
par la
la Prisia
Przsza Servientum
Servzentum
Des
ou Prisée
Prisée des
des Sergents
Sergents2'.
Les sergents
sergents sont
sont les
les agents
agents du
du roi
roi dans
dans ses
ses
ou
23. Les
terres, levés
levés par
par prévôtés,
prévôtés, par
par abbayes,
abbayes, par
par communes.
communes. Ils
Ils doivent
doivent servir
servir
terres,
trois mois
mois chacun,
chacun, mais
mais le
le roi
roi peut,
peut, àà son
son gré,
gré, remplacer
remplacer ce
ce service
service par
par
trois
un versement
versement de
de 33 livres
livres parisis,
parisis, fait
fait par
par la
la commune.
commune. En
En 1204,
1204, le
le nomnomun
bre de
de ces
ces sergents
sergents oscile
oscile entre
entre 7.695
7.695 et
et 8.054.
8.054. L'armée
L'armée royale
royale permapermabre
nente compte
compte environ
environ 3.043
3.043 hommes
hommes ainsi
ainsi répartis:
répartis: 257
257 chevaliers,
chevaliers, 267
267
nente
sergents àà cheval,
cheval, 86
86 arbalètriers
arbalètriers àà chéval,
chéval, 133
133 arbalètriers
arbalètriers àà pied
pied 29,
sergents
2.000 sergents
sergents àà pied,
pied, 300
300 routiers.
routiers. Il11faut
faut yy ajouter,
ajouter, en
en temps
temps de
de guerre,
guerre,
2.000
les contingents
contingents féodaux
féodaux qui,
qui, en
en 1216,
1216, semblent
semblent avoir
avoir été
été de
de l'ordre
l'ordre de
de
les
800
800 chevaliers
chevaliers 30.
30.
Les armées
armées vivent,
vivent, principalement
principalement sur
sur le
le pays,
pays, soit-il
soit-il ami
ami ou
ou ennemi.
ennemi.
Les
Toutefois, chaque
chaque seigneur,
seigneur, ville,
ville, prévôtée
prévôtée ou
ou abbaye,
abbaye, fait
fait suivre
suivre son
son
Toutefois,
contingent d'un
d'un ou
ou plusieurs
plusieurs chariots
chariots portant
portant les
les impedimenta,
impedimenta, et
et la
la fourfourcontingent
niture de
de charrettes
charrettes est
est prévues
prévues expressément
expressément dans
dans la
la Prisia
Przsza Servientum.
Servientum.
niture
Pour les
les expéditions
expéditions de
de longue
longue durée,
durée, on
on accumule
accumule vivres
vivres et
et équipements
équipements
Pour
dans certaines
certaines places
places servant
servant de
de bases
bases d'opération.
d'opération. Telles
Telles sont
sont Bourges
Bourges
dans
et Mantes
Mantes pour
pour Philippe
Philippe Auguste,
Auguste, Bordeaux,
Bordeaux, Chinon,
Chinon, Nantes,
Nantes, Poitiers,
Poitiers,
et
Rouen, etc.,
etc., pour
pour les
les Plantagenêts
Plantagenêts et
et c'est
c'est probablement
probablement l'éloignement
l'éloignement
Rouen,
de sa
sa base
base de
de Cahors
Cahors qui
qui pousse
pousse Henri
Henri II,
I I , comme
comme plus
plus tard
tard son
son fils
fils
de
Richard, àà saisir
saisir un
un prétexte
prétexte pour
pour reculer
reculer devant
devant Toulouse
Toulouse 31.
31.
Richard,
LES FORTERESSES
Les guerres
guerres d'alors
d'alors consistant
consistant surtout
surtout dans
dans l'attaque
l'attaque et
et lala défense
défense
Les
des places,
places, tout
tout ce
ce qui
qui se
se rapporte
rapporte ilà lala fortification
fortification revêt
revêt une
une importance
importance
des
capitale. Les
Les Plantagenêts
Plantagenêts furent
furent de
de grands
grands bâtisseurs
bâtisseurs de
de forteresses.
forteresses. PhiPhicapitale.
27 H.
H . GÉRAUD:
GÉRAUD:
Mercadier, les
les routiers
routiers au
au X
XIII"
siècle (in:
(in: Bibliothèque
Bibliothèque de
de
27
MercadÙ:r,
JIl' siècle
vol. 3,3, 1841-1842,
1841-1842, pp.
pp. 417-443).
417-443).
I'Ecole des
des chartes,
chartes, vol.
l'Ecole
document figure
figure au
au f.f . 91"
91" du
du Cartulaire
Cartulaire AA de
de Philippe
Philippe Auguste.
Auguste. Publié,
Publié,
"' TCee document
X I V siècle,
siècle, in:
in: ED.
ED.AUDOIN:
AUDOIN:
Essai sur
sur l'armée
l'armée
ainsi que
que lele texte
texte d'une
d'une traduction
traduction du
du XIV'
ainsi
Essai
uoyale, pp.
pp. 123-1.35.
123-135.
l'Oyale,
" Les
Les atbal<:·triers
arbaktriers àà pied,
pied, moins
moins coûteux
coûteux gue
que ceux
ceux àà cheval,
cheval, les
les dépassent
dépassent largelargel'I
ment en
en nombre.
nombre. Une
Une échelle
échelle des
des soldes
soldes des
des chevaliers,
chevaliers, des
des arbalètriers,
arbalètriers, des
des serserment
gents, etc.,
etc., est
est fournie
fournie in:
in: ED.
ED.AUDOIN:
AUDOIN:
Essai sur
sur l'année
l'armée royale,
royale, pp.
pp. 113·114.
113-114.
Essai
gents,
F. LOT:
LOT:L'art
L'art militaire
militaire etet les
les armées
armées au
au Moyen
Moyen Age,
Age, vol.
vol. 1,1, pp.
pp. 219·220.
219-220.
'""' F.
UOUSSARD:Henri
Henri 11
I I Plantagenêt
Plantagenét et
et les
les orip,ines
origines de
de t'armée
l'armée de
de métier,
métier, p.
p. 222.
222.
"" J.J. BOUSSARD:
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J.F.Finó
Gladius, VI (1967), pp. 19-36
ISSN 0435-029X
lippe Auguste
Auguste en
en fit
fit de
de même
même et
et malgré
malgré qu'un
qu'un certain
certain nombre
nombre de
d e ses
ses
lippe
constructions militaires
militaires aient
aient disparu
disparu aujourd'hui,
aujourd'hui, ilil en
en subsiste
subsiste un
u n enenconstructions
semble considérable
considérable 32.
32. Ces
Ces édifices,
édifices, dont
dont lala plupart
plupart ont
ont été
été étudiés
étudiés àà
semble
plusieurs reprises
reprises 33,
33, peuvent
peuvent être
être rangés
rangés sous
sous deux
deux chefs
chefs principaux:
principaux: les
les
plusieurs
ouvrages bâtis
bâtis de
de toutes
toutes pièces
pièces ou
ou rénovés
rénovés de
de fond
fond en
en comble
comble et
et les
les adadouvrages
ditions faites
faites àà une
une forteresse
forteresse préexistante
préexistante pour
pour en
en renforcer
renforcer lala défense
défense
ditions
ou pour
pour l'adapter
l'adapter àà un
un rôle
rôle nouveau.
nouveau.
ou
Pour ce
ce qui
qui est
est du
du premier
premier groupe
groupe -- Dourdan,
Dourdan, l'enceinte
l'enceinte et
et le
le
Pour
Louvre de
de Paris,
Paris, Rouen,
Rouen, Yèvre-le-Châtel,
Yèvre-le-Châtel, etc.
etc. --les
les aspects
aspects communs
communs
Louvre
peuvent être
être résumés
résumés ainsi:
ainsi: plan
plan régulier,
régulier, généralement
généralement rectangulaire
rectangulaire
peuvent
(Louvre, Dourdan),
Dourdan), parfois
parfois en
en losange
losange (Yèvre-le-Châtel)
(Yèvre-le-Châtel) ou
ou polygonal
polygonal
(Louvre,
(Rouen). Parements
Parements lises
lises et
et uniformes.
uniformes. Courtines
Courtines talutées,
talutées, épaises
épaises d'end'en(Rouen).
viron 2,50
2,50 m.
m . àà 33 m.,
m., et
et hautes
hautes d'une
d'une douzaine.
douzaine. Angles
Angles armés
armés de
de tours
tours
viron
cylindriques, àà base
base pleine.
pleine. Défense
Défense du
d u pied
pied des
des murs
murs assurée
assurée par
par des
des
cylindriques,
hourds de
de bois.
bois. Archères
Archères des
des étages
étages successifs
successifs disposés
disposés en
en quinconce,
quinconce,
hourds
pour mieux
mieux distribuer
distribuer les
les champs
champs de
de tir
tir et
et ne
ne pas
pas afaiblir
afaiblir lala maçonnerie
maçonnerie
pour
long d'une
d'une même
même verticale.
verticale. Porte
Porte encadrée
encadrée par
par deux
deux tours
tours cylindriques
cylindriques
lele long
Yèvre-le-Châtel, les
les baies
baies étant
étant percées
percées àà gauche
gauche de
de lala tour
tour lala plus
plus
(à(à Yèvre-le-Châtel,
proche, l'assaillant
l'assaillant peut
peut se
se couvrir
couvrir de
d e son
son bouclier).
bouclier). Donjon
Donjon remplacé
remplacé par
par
proche,
une maitresse-tour
maitresse-tour placée
placée àà un
un angle
angle de
de l'enceinte
l'enceinte et
et pouvant
pouvant communicommuniune
quer directement
directement avec
avec lala campagne
campagne (le
(le cas
cas du
du Louvre,
Louvre, qui
qui fait
fait exception,
exception,
quer
sera considéré
considéré plus
m lus loin).
loin).
sera
La modernisation
modernisation d'une
d'une forteresse
forteresse déjà
déjà existante,
existante, peut
peut donner
donner lieu
lieu
La
des travaux
travaux fort
fort divers.
divers. Ainsi,
Ainsi, àà Gisors,
Gisors, ilil semble
semble bien
bien que
que l'on
l'on puisse
puisse
àà des
attribuer àà Philippe
Philippe Auguste
Auguste le
le surélèvement
surélèvement de
de lala courtine
courtine fermant
fermant lala
attribuer
A. DE
D E DION:
D I O N Note
:Note sur
sur les
les progrés
progrés de
de l'architecture
l'architecture militaire
militaire sous
sous lele règne
règne de
de
"' l A.
(in: Mémoires
Mémoires etet documents
documents publiés
publiés par
par lala Société
Société d'archéologie
d'archéologie
Philippe Auguste
Auguste (in:
Philippe
de Rambouillet,
Rambouillet, t.t. 1,1, 1870-1871,
1870-1871, pp.
pp. 157-181);
157-181); tiré
tiré àà part:
part: Rambouillet,
Rambouillet, imp.
imp. de
de
de
Trés sensément,
sensement, l'auteur
l'auteur ne
ne sépare
sépare pas
pas l'étude
l'étude de
de l'architecture
l'architecture
Raynal, 1871,
1871, 25
25 p.p. Trés
Raynal,
militaire de
de celui
celui de
de lala poliorcétique
poliorcétique contemporaine:
contemporaine: P.
P . HÉLIOT:
HÉLIOT:La
La génèse
génèse des
des
militaire
châteaux de
de plan
plan rectangulaire
rectangulaire en
en FrallCi'
France etet en
en Angleterre
Angleterre (in:
(in: Bulletin
Bulletin de
de lala Société
Société
châteaux
nationale des
des antiquaires
antiquaires de
de France,
France, 1965,
1965,pp.
pp. 238-257);
238-257);Les
Les châteaux
châteaux forts
forts en
en France
France
nationale
d u x"
X ail
au XII'
X I I ' siècle
siècle àà lala lumière
lumière de
de travaux
travaux récents
récents (in:
(in: Journal
Journal de.l
des savants,
savants, 1965,
1965,
du
pp. 483-514);
483-514); Le
Le Château-Gaillard
Château-Gaillard etet les
les forteresses
forteresses des
des XII'
X I I ' etet XIII'
X I I I ' siècles
siècles en
en
pp.
Europe occidentale
occidentale (in:
(in: Château-Gaillard,
Château-Gaillard, études
études de
de casteJlologie
castellologie européenne,
européenne, vol.
vol. 1,1,
Europe
Caen, 1964,
1964, pp.
pp. 53-75);
53-75); L'âge
L'âge du
du château
château de
de Carcassonne
Carcassonne (in:
(in: Annales
Annales du
du Midi,
Midi,
Caen,
1966, pp.
pp. 7-21);
7-21); JJ. VALLERy-RADor:
VALLERY-RADOT:
Quelques don;ons
donjons de
de Philippe
Philippe Auguste
Auguste (in:
(in:
1966,
Quelques
Bulletin de
de lala Société
Société nationale
nationale des
des antiquaires
antiquaires de
de France,
France, 1964,
1964, pp.
pp. 155-160).
155-160).ComComBulletin
me ouvrages
ouvrages généraux,
généraux, récents,
récents, voir
voir notamment:
notamment: FR.
FR.GÉBÉL1N:
GÉBÉLIN:Les
Les châteaux
châteaux de
de FranFranme
Paris, Presses
Presses Universitaires
Universitaires de
de France,
France, 1962,
1962, 184
184 p.;
p.; cf.
cf. pp.
pp. 39-50;
39-50; R.
R. RITTER:
RITTER:
ce, Paris,
ce,
Châteaux, don;ons
donjons etet places-fortes;
places-fortes; l'architecture
l'architecture militaire
militaire française,
française, Paris,
Paris, Larousse,
Larousse,
Châteaux,
1953,209
p.; cf.
cf. pp.
pp. 52-80.
52-80.
1952, 209 p.;
bibliographie
Pour alléger
alléger les
les références,
références, nous
nous nous
nous contentons
contentons de
de renvoyer
renvoyer àà lala bibliographie
" Pour
Forteresses de
de lala France
France médiévale,
médiévale, pp.
pp. 461-474
461-474 etet addenda.
addenda.
insérée dans
dans nos
nos Forteresses
insérée
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ISSN 0435-029X
J.F.Finó
au nord ainsi que
que certaines additions
additions à l'ensemble formé
formé par
barbacane au
la tour du
du Gouverneur.
Gouverneur. A Caen, le donjon normand est entouré
la porte et la
forte chemise rectangulaire, cantonnée de
de tours cylindriques. TouToud'une forte
dans la
la plupart des
des cas,
cas, on
on renforce le bâtiment primitif par une
une
tefois, dans
grosse tour et un grands nombre d'exemples de
de cette solution
solution peuvent
grosse
F I G 5.-Plan
5 -Plan du
du château
chiiteau de
de
FIG.
Dourdaiz (<<Ce
(«Ce château,
château, bâti
bâti
Dourdan
vers 1220,
1220, est
est un des
des meilmeil
vers
leur exemples
exemples de
de "la
"la formuformuleur
le de
de Philippe Auguste" qui
qui
le
nous soient
soient parvenus.
parvenus Il
11 est
est
nOLIs
l'extrémité de
de la
la ville
ville
situé àà l'extrémité
situé
et, primitivement,
primitivement, la
la grosse
grosse
et,
exemples de
de "la
"la formuformu
leur exemples
nord, étai
étaitt sépasépa
se à l'angle nord,
se
ré du
du reste
reste du
du château,
château, l'enl'enré
ceinte de
de celui-ci
celui ci s'échans'échm
ceinte
•
crant en
en arc
arc de
de cercle
cercle pour
pour
crant
,
«
XVI'
lui laisser
laisser place.
place Au
Au XVI"
lui
siècle, Sully
Sully fit
fit combler
combler la
la
..
siècle,
branche intérieure du
du fossé,
fosst,
branche
abattre le
le pan
pan de
de muraille
muraille
o • .s
.. o ... ~~
abattre
-indiqué par une
une suite
suite de
de
y
~ -:-indiqu~
tirets- et,
et, en
en prolongeant
prolongeant
_
~
~
\ tlretsles courtmes
couitines latérales
latérales du
du
'. (
G.-<':"_.......----.----r:
les
château, Ilil intégra
intégra le
le donjon
donjon
~',," \.'
~t .' ~- château,
l'enceinte» [G.
[G TESSIER:
TESSIFR
,\
~,,"'1'/"
àà J'enceinte»
Le cbâteau
château de
de Dourdan,
Dourdan, papa
\\
1'-.."
Le
.
r
PLAN
ge
.
ge 33]).
331)
[
·
1
·
·
I -, ::.'
J1{
.- .... t:
~
:-::::=----
2 ;[141
R
être
être cités:
cités: Bourges,
Bourges, Chinon,
Chinon, Falaise,
Falaise, Gisors,
Gisors, Lillebonne,
Lillebonne, Orléans,
Orléans, PéronPéronne,
ne, Verneuil,
Verneuil, Villeneuve-sur-Yonne,
Villeneuve-sur-Yonne,etc.
etc. Notons,
Notons, en
en passant,
passant, que
que pendant
pendant
longtemps
longtemps ilil en
en sera
sera fait
fait de
de même.
même. Ainsi,
Ainsi, en
en 1253,
1253, Alphonse
Alphonse de
de Poitiers
Poitiers
modernise
modernise le
le château
château de
de Najac
Najac et
et fait
fait construire,
construire, entre
entre autres
autres ouvrages,
ouvrages,
une grosse
grosse tour
tour cylindrique,
cylindrique, l'rés
trés similaire
similaire d'aspect
d'aspect àà celles
celles bâties
bâties par
par
une
Philippe
XV' siècle,
siècle, àà Loches,
Loches,
Philippe Auguste,
Auguste, et
et servant
servant de
de nouveau
nouveau donjon.
donjon. Au
Au XV"
on
on ajoute
ajoute la
la tour
tour Neuve
Neuve àà l'ensemble
l'ensemble d'ouvrages
d'ouvrages bâtis
bâtis àà diverses
diverses époques
époques
autours
autours du
du vieux
vieux donjon
donjon rectangulaire.
rectangulaire.
Ces grosses
grosses tours
tours présentent
présentent une
une série
série de
de caractères
caractères comuns:
comuns: Plan
Plan
Ces
circulaire.
tés d'ogives
circulaire. Deux
Deux des
des étages,
étages, au
au moins,
moins, sont
sont VOlt
voûtés
d'ogives généralement
généralement
àà six
six branches,
branches, dont
dont les
les nervures
nervures retombent
retombent sur
sur des
des culs-de-lampe.
culs-de-lampe. «Lor«Lorque
que ces
ces culs-de-lampe
culs-de-lampe sont
sont ornés
ornés de
de feuillages,
feuillages, leur
leur décor
décor est
est celui
celui du
du
30
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.......
V.>
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R g4- 2
FIG. 6.-Le cbâteau de Falaise (Utographie d'Eugène Cicéri montrant la tour de Philippe Auguste
dressée sur le côté gauche du château roman. Les archères des trois étages sont disposés en quinconce. La couronne de machicoulis fut ajoutée ultérieurement).
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style gothique de 1'Ile-de-France.
l'Ile-de-France. IIll en est de même de la modélaturep
modélature» 34
style
Entrée située habituellement au niveau du rez-de-chaussée
rez-de-chaussée (Dourdan,
Laon, Louvre, Rouen, Verneuil, Villeneuve-sur-Yonne);
Villeneuve-sur-Yonne); lorsque l'entrée
est placée à l'étage supérieur, c'est pour pouvoir communiquer directedirectement avec le chemin de ronde des courtines (Chinon,
(Chinon, Gisors).
Gisors). Aménagements intérieurs assez poussés: cheminées (souvent
four),
(souvent pourvues d'un four),
puits, latrines. Socle taluté mais absence d'éperon, c'est à dire du massif
massif
de maçonnerie destiné à renforcer le secteur le plus exposé au tir ennemi
et à mieux étaler les projectiles lancés depuis les défenses supérieures.
Le cas de la tour Blanche d'Issoudun, armée d'un puissant éperon, est
exceptionnel; il s'explique probablement «par sa date [précoce] et par
les traditions régionales qu'elle devait à sa situation topographique» 35.
GROSSES TOURS DE PHILIPPE AUGUSTE
QUELQUES GROSSES
.
D t
=.:
H
ae
-
Dzamètre Epniireur
'Diamètre
Epaisseur
des murs
au eur hors-oeuvre des
t
Etvgei
Etages
voûtés
-.-
1
'1
--3--
-~
.. Bourges
Bourges ............... .'1189-1190
m. ??---I-----I
20 m.
1189-1190 1 38
38 m.?-m. ? -20
1
1----·-- - - - -----1-----1----Chinon .................. Pest.
post. 1204
12 m.
3,35 m.
2
1204 22 m.
12
:';
--
/
1
/ 26 m. _?_:
? __
13,50
m. 1- 3,75 m. 1
2?
_'1_2_6_~_.
13_,_50_m_·_1_3_,7_5_m_.+_2_?__1
FalaIse
1207 1 35
m.. /
Falaise ................... 1207
35m
( 4 mm.. 1 3
1--1-3-,8-0-m-.-I--3,-9-0·-m-.-I---3--1
................... 1
?
Gisors ...................:--?--:1-2-8--m-.1 28 m. / 13,80 m. / 3,90m.
3
Issoudun ................' 1202
1202 1_2_7_m
27m.
1 1_5_m_._i
15m.
l 1I_ _
__
. __:.__
Dourdan .................:I,
1222
1'222
l
,_ _
,'*, Laon ......................
;lp-~-1204-1212
1204-13_1.~
1 29 m.?
-
"..
Louvre .................. ·11
1202 ?
1202?
,1 40 m.
m.?? 1
Lillehonne
post. 1214
1214'
I,ihhonne . . . . . . . . . .1 post
".. Orléans
"
<,
28 m.
m.
.................J1204-ï2î2
,1204-1212 i1
-
27 m.
m.
-
Péronne .................
..11204-1212·1
1204-1212
27m.
27 m.
Rouen .................. 1
'30
O mm.
1205
1205
----
Verneuil ................ 1
?
1
18,48 m.
18,48
20 m.
35 m.
35
m.
Villeneuve-sur- Yonne.. 1 1204-1212 , 27,28 m.
1_ _
1
4 m.
m.??
1
1
?
16,70
m. -4-,2-5-m-.-I--3--'
1
TK
4.25 m. (
3
1
16,50
m.
IIJOm.
1
1
/
4,95
m'I--2-?--'
4,95rn.
2?
17,16m.
,62m.
17,16 m. ' 44,62
m.
15m.
15
m.
----
1
-----I----~1
1
2_ _ •
4,95 m.
4m
m..
---
,
1
1
2?
2?
2
1
/Tc/
381m.
16 m.
3,85
m.
_1
1
1
16,50 m.
4,95 m.
~
Les édifices marqués d'un ,'", ont disparu aujourd'hui.
aujourd'hui
touv Blanche d'Issoudun (in:
(in: Château-Gaillard,
Château-Gaillavd, vol.
1,
"" J.
J. VALLERY-RADOT:
VALLERy-RADOT: La tour
vol. 1,
1964,
1964, 'pp.
pp. 150-160);
150-160); cf.
cf. p. 157.
157.
159-160.
"'' Ibzd.,
Ibid., pp. 159-160.
32
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Un tableau, établi d'aprés les travaux de Vallery-Radot, réunit quelques
données relatives à ces tours.
tours.
L'ampleur du programme de construction requis par l'extension et
L'ampleur
la durée du conflit, pousse à la création, chez les deux adversaires, d'une
sorte de service central.
central. La formation progressive de celui-ci
celui-ci autour du
tagenêts semble apparaître dans les documen
ts anglais 36,
trône des Plan
Plantagenêts
documents
P h i l i ~ ~Auguste
Aueuste
e"
et Philippe
dut en faire de même. Naturellement.
Naturellement, il ne saurait
service, avec tout ce que ce mot évoque pour
être question d'un véritable service,
nous aujourd'hui. L'organisation administrative,
administrative, encore incipiente chez
le Capétien,
Capétien, rendrait une telle idée impensable. Il
I l devait s'agir, simplesimplement, d'un certain nombre d'hommes du métier, plus ou moins attachés
connaisà la personne du roi.
roi. Leur formation devait être toute pratique: connaissances
sances transmises par voie orale, de maître à élève, et enseignement
direct sur le chantier, sur le tas. Cependant, l'existence de «livres
«livres de
chantier» ou de cahiers
cahiers de notes n'est pas exclue.
exclue. L'Album, de Villard
Honnecourt. uui
XIII" siècle,
siècle. est un exemple
exemde célèbre de ces
ces
qui date du XIIIe
de Honnecourt,
sortes de formulaires de praticiens 37. D'autres ont pû exister et il y a
fonlongtemps déjà que V. Mortet a relevé deux chapitres relatifs aux fondations des édifices et des
des ponts, contenus dans un formulaire du
Ville
VIII' siècle,
siècle, le Mappae clavicula
cEavzcula de efficiendo
effzciendo aura
auro 38.
C'est dans ce milieu qu'a dû être élaborée «1a
«la formule de Philippe
Auguste», pour reprendre l'heureuse expression de Fr. Gébelin 39. Mais,
comment est-elle
réest-elle née? Gébelin a mis en relief les ressemblances que
uue présentent les constructions de Philippe Auguste avec
avec celles des architectes
gallo-romains. Ces ressemblances s'expliqueraient par la fréquentation
fréquentation
gallo-romains.
des auteurs de l'Antiquité (tels
(tels Végèce),
Végèce), par l'examen des exemples offerts par les murailles gallo-romaines
gallo-romaines (p.
(p. e., Senlis)
Senlis) et par celui des réalisations byzantines (Byzance
(Byzance fut l'héritier direct de Rome)
Rome) que le roi
@.Ces observations
observations sont fort
avait pu voir lors de la troisième Croisade 40.
pertinentes.
pertineqtes. Ainsi, au moment où Philippe Auguste réalise ses
ses grands
travaux,
l'Université de Paris existe depuis plus d'un demi siècle et des
travaux, l'université
des
clercs tels frère Guérin -- ancien Hospitalier -- comptent parmis les
clercs et,
conseiller du roi.
roi. Or,
Or, Végèce était répandu dans le monde des clercs
L L
A
L
" P.
P. HÉLIOT:
HÉLIOT: Le Château-Gaillard,
p. 68.
''
Château-Gaillard, p.
68.
L'illbum de Villard de Honnecourt (Bibliothèque nationale, ms.
ms. français
L'Album
19.093)
19.093) a fait l'objet de plusieurs reproductions
reproductions facsimilaires. Citons, notament,
H. R.
R. Hahnloser, Wien,
Wien, A. Schroll,
Schroil, 1935,
1935, réimprimée à Graz, Akadel'édition de H.
J'édition
de Th.
Th. Bowie, Blomington, Indiana University
1966, et celle de
u. Verlag, 1966,
mische Druck u.
Press,
Prcss, 1959.
1959.
''" V.
V. MORTET:
MORTET:Un
U n fo~mulaire
V I I I " siècle (in:
(in: Bulletin monumental, vol. 71,
formulaire du VIII"
71,
1907, pp. 442-465).
442-465).
1907,
'VR.
GÉBELIN:
Les châteaux
chûteaux de France, p.
p. 39.
39.
" FR. GÉBELlN:
40 Ibid.,
l hid., pp. 43-45.
43-45.
\7
"
33
3
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jusqu'à
celui des laics lisant le latin 41.
41. Cependant,
jusqu'à un certain point, dans celui
il ne faut pas oublier que l'architecture étant un art de combinaisons géogallo-romains
métriques et que les techniques étant similaires chez les gallo-romains
contemporains de Philippe Auguste, certaines coincidences ont
et chez les contemporains
pû se produire sans qu'il y ait eu de copie proprement dite 42. De même,
la reprise de certains moyens d'attaque entraine
défenentrai ne la résurrection des défencorrespondantes. Tel est le cas des travaux de mine et de sape.
sape. Prases correspondantes.
tiqués par les Romains et par les peuples de l'Orient classique, ils étaient
galloinusités des Barbares qui envahissent l'Empire et les constructeurs galloromains purent n'en
n'en pas tenir compte dans leurs ouvrages. Leur emploi
s'étant répandu à nouveau au temps de Philippe Auguste, il faut pousser
en profondeur les fondations des édifices militaires, en renforcer le socle
par de larges talus et renoncer à la motte, afin d'asseoir directement les
sous-sol rocheux. Dans certains ouvrages, comme c'est
c'est le
donjons sur le sous-sol
cas à Yèvre-le-Châtel,
Yèvre-le-Châtel, uunn arc noyé dans la maçonnerie des courtines est
socles des tours latérales; cet artifice, déjà connu des
bandé entre les socles
VI' siècle, rend aléatoire les travaux du pionnier. Il
Il est
Byzantins au VI"
donc fort probable que les constructeurs de Philippe Auguste ont élaboré
donc
(aujourd'hui on est trop enclin à refuser à l'homme
une doctrine propre (aujourd'hui
médiéval la subtilité et la réflexion que l'on accorde volontier au sauvage
le plus primitif...),
primitif. .. ), doctrine qui devait tenir compte du but assigné aux
nouvelles constructions ainsi que des circonstances où elles étaient nées.
nées.
destiCes forteresses sont exclusivement militaires.
militaires. Elles ne sont pas destinées à servir d'habitation à un seigneur et aux siens, mais à un officier
chargé par le roi de gouverner la place. Cet officier doit pouvoir se rendre,
inmédiatement, là où sa présence est nécessaire. En cas de conflit, ce n'est
pas un seigneur isolé, assiègé par un autre seigneur, qui n'ayant nul secour
extérieur à attendre, se retranche dans son donjon. La mission de l'offiroyal est toute autre.
autre. Il doit, naturellement, se défendre le plus longcier royal
temps possible, mais il doit aussi advertir le roi qui, le cas écheant, pourra
donjonlui porter secours. Par conséquent, il ne se barricade pas dans un donjonréduit, d'accés difficile,
difficile, dont la porte s'ouvre au niveau du premier étage
série de chicanes. La grosse tour où il
et dont l'entrée est barré par une série
se tient est placée à un endroit tel qu'il puisse surveiller et rayonner en
toutes directions et si
si le château est bâti jouxte l'enceinte d'une ville, la
" Une étude à propos de la diffusion de Végèce au Moyen Age serait fort sousou41
haitable.
" A propos des outils, des arts du bâtiment et des techniques médiévales, outre
42
GILLE:Le Moyen Age en
les Dzctzonnazres
Dictionnaires de Viollet-le-Duc,
Viollet-le-Duc, voir notamment: B. GILLE:
V" szècle-1350
(in: Htstozre
1, Paris, Presses
Occzdent, V'
siècle-1350 (in:
Histoire générale des techniques,
techniques, vol. 1,
Occident,
427-598; A
of technology, vol. 2,
1962); cf. pp. 427-598;
Universitaires de France, 1962);
A Hzstory
History of
2,
1957, pusszm
Oxford, Clarendon Presse, 1957,
passim.
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tour
tour se dressera à I'opposite
l'opposite de cette enceinte. Le donjon du Louvre fait
exception, mais son emplacement au
au milieu de la cour centrale s'explique
peut-être par le rôle symbolique qui lui est attribué (tous
(tous les donjons féoféoLouvre); en outre, c'est là que furent déposées
daux mouvant de celui du Louvre);
les archives royales reconstruites aprés la déroute de Fréteval. L'entrée
L'entrée
au niveau du rez-de-chaussée,
rez-de-chaussée, facilite les déplacements et une porte suplémentaire permet des communications aisées avec l'extérieur de la place.
D'autre
D'autre part, l'ensemble
l'ensemble de ces travaux ayant été exécuté en une
conflict, il est naturel
naturel que l'on se soit efforcé
quinzaine d'années, en plein conflict,
de simplifier la tâche. D'où adoption d'une sorte de «plan-type»
«plan-type» et choix
des éléments compte tenu de l'efficacité militaire, de la facilité d'exécution et de la réduction du travail. L'usage
donL'usage constant des tours et des donjons cylindriques
cylindriques en est un exemple. Le tracé circulaire est, militairement,
supérieur aux tracés carrés ou rectangulaires. Les théoriciens antiques le
supériem
recommandent.
recommandent. Les enceintes gallo-romaines
gallo-romaines en offrent de nombreux
modèles. Sa réalisation sur le terrain est vlus
plus aisée que celle des donions
donjons
aux formes complexes tels Houdan, Etampes ou Provins. Autant de raisystématique.
sons qui poussent à son adoption systématique.
qui parait s'accorder avec ce que l'on sait de la
Ce choix délibéré, qui
personne de Philippe Auguste, porte à attribuer à celui-ci une action
décisive dans l'élaboration de la doctrine et l'empreinte du Capétien serait
plus marquée dans ses constructions que celle des Plantagenêts dans les
leurs 43.
Des devis de construction, fort précis, sont contenus dans le recueil
Cartulaire A de Philzppe
Philippe Auguste4.
Auguste 44. Ils concernant les travaux de
dit Cartulaire
fortification
Monfortification à exécuter dans des villes telles Paris, Corbeil, Melun, Montargis, ainsi que la construction de donjons à Orléans, à «Villenove»
45,
«Villenave» 45,
d'exemple,
à Laon, à Péronne, à Cappy, à Ribemont, etc. Voici, à titre d'exemple,
celui relatif
relatif à Orléans:
«Tascia Aurelzani.
Turris debet habere XII11
alto
Aureliani. Tunis
XIIII tesias de al
ta et murus
XV pedes de spisso et XX pedes de concavo, fossatum
fossatum XL pedes latitulatitu4' P.
P . HÉLlOT:
HÉLIOT:Le Château-Gaillard,
Château-Gaillard, p. 69.
69.
'.1
ci-dessus note 18.
18. Un choix de
de textes concernant les travaux de
de construcconstruc" Voir ci-dessus
in: A.
A. TUETEY:
TUETEY:Rapport .1'111'
sur IIne
une mission à
tions de
de Philippe
Philippe Auguste est donnée
donnée in:
Rome relative
velative au cartulaire
cavtulaire de
de Philippe Auguste (in:
(in: Archives des
des missions scientifiques et littéraires,
littivaires, 2' série,
série, t.t. 6,
6, 1880);
1880); cf.
cf. p. 350; V.
V. MORTET
MORTET
P. DESCHAMPS:
DESCHAMPS:
et P.
Recueil
... [XI'-XIII'
[ X I ' - X I I I ' siècles], Paris,
Reweil de textes relatifs à l'histoire de l'architecture ...
214-220; J.
J. VALLERy-RADOT:
VALLERY-RADOT:
1911-1929, 2 vols.;
cf. vol. 2, pp. 214-220;
Picard, 1911-1929,2
vols.; cf.
Quelques donjons de Philippe Auguste,
156-157.
AUf!.uste, pp. 156-157.
«Villenove» n'est autre que
que Villeneuve-sur-Yonne.
Villeneuve-sur-Yonne. Cf.:
Cf.: ED.
ED. AUDOIN:
AUDOIN:Essai sur
'.\'' «Villenave»
SUl'
28 et note h; A.
A. DE CAUMONT:
CAUMONT:
Abécédaire ... architecture
architecture
royale, p. 196,
l'armée l'o)'ale,
196, § 28
Abécédaire...
2" éd., Rouen, Hardel, 1858,
J. VALLERy-RADOT:
VALLERY-RADOT:
Quelques
civile et militaire, 2'
1858, p. 418; J.
Quelques
158-159.
donjons de Philippe Auguste, pp. 158-159.
JJ
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dinis et pavatum de foris et XX pedes de profundo, et duo pontes tornatiles, et hordamentum totum paratum de ferro et ligne,
ligno, et de omnibus
istis debet habere magister Guillelmus X
I I I I Llibras.»
XlIII"
libras.»
A la mention de «magister Guillelmus» prés,
rés. un libellé analogue est
utilisé pour Villeneuve et pour Laon, les côuts et les dimensiones seuls
varient; pour Péronne, la rédaction change quelque peu, mais le fond
fond
reste analogue. Les dimensions de la tour, celles du
d u fossé «revêtu»,
«revêtu», la
etc., sont toujours clairement spécifiées. L'examen de la
double porte, etc.,
tour de Villeneuve (seule
(seule qui subsiste
subsiste aujourd'hui, les trois autres ayant
disparu) montre que les constructions s'ajustaient exactement aux devis;
devis;
disparu)
autrement dit, que l'on bâtissait conformément à un modèle-type,
modèle-type, qui
(Dun-le-Roi,
parait être le donjon du Louvre; à propos de la tour de Dun (Dun-le-Roi,
auiourd'hui
«exDemas de domo Duni ...
... t>ro
pro
aujourd'hui Dun-sur-Auron)
Dun-sur-Auron) il est noté «expensas
faciendo turri,
faciendo, ad mensuram turris Parisius, X
III
turri, et de ballio faciendo,
XIII
C 1.»
1.D 46.
Dans les textes on relève également les noms de divers maîtresmaîtresmaçons qui apparaissent comme responsables de l'exécution des travaux.
Gautier, maître Garnier, maître GuillauTels sont maître Eudes, maître Gautier,
P. Béliot
Héliot a fait remarquer qu'il semble
me de Flamenville, etc., mais P.
qu'on eut affaire ici, moins à de véritables ingénieurs militaires travaillant d'aprés leurs propres idées, qu'à des personnes qualifiées, chargées
de veiller à ce que les prescriptions royales fussent dûment exécutées 47.
47.
La «formule de Philippe Auguste» est à la base de presque toutes
les constructions
constructions défensives bâties en France en XIII'
XIIIe siècle. Coucy,
Montaiguillon,
Coudray-Salbart, Boulogne-sur-Mer,
Boulogne-sur-Mer, La Fère-en-TardenFère-en-TardenMontaiguillon, le Coudray-Salbart,
nois, Angers, et bien d'autres encore, dérivent,
dérivent, tous, du modèle capétien
1282, Charles 1"'
IL'
et, à leur tour, ils en inspirent d'autres. Ainsi, lorqu'en 1282,
d'Anjou décide de construire le Château Neuf
Neuf de Naples, l'architecte
Pierre d'Agincourt le bâti à l'image de celui
celui d'Angers.
u
c.
examen, vol. 2,
2, p. CLIlI.
CLIII. Voir ci-dessus note 19.
19.
"'W.
N. BRUSSEL:
BRUSSEL: Nouvel examen,
"
Château-Gaillavd, pp.
68-69.
47 P.
P. HÉLIOT:
HÉLIOT: Le Château-Gaillard,
pp. 68-69.
36
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