L`ART MILITAIRE EN FRANCE AU XIIIe SIÈCLE - Gladius
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L`ART MILITAIRE EN FRANCE AU XIIIe SIÈCLE - Gladius
J.F. Finó Gladius, VIII (1969), pp. 23-37 ISSN 0435-029X L'ART MILITAIRE EN FRANCE AU XIIIe XIIIe SIÈCLE PAR ].-F. J.-F. FIN6 LE XIIIe XIII" est un grand siècle pour la France. L'Université de Paris. L'épanouissement de l'architecture et de la sculpture gothique. De nouveaux L'arrêt provisoire ordres religieux tels les Franciscains et les Dominicains. L'arrêt de la lutte contre les Plantagenêts. Tels sont, entre beaucoup d'autres, quelques aspects de cette époque de gloire et de splendeur. Au point de vue militaire -armement, fortifications, etc.-armement, effectifs, fortifications, etc.le siècle vit sur la lancée de Philippe-Auguste et le développement a lieu 1223. Mais du fait même dans la direction tracée par le Capétien mort en 1223. développement, des aspects nouveaux apparaissent et il convient de de ce développement, cerles considérer dans leur ensemble, ne serait ce que pour réagir contre certaines exagérations des historiens \.'. LES ARMES L'usage L'usage de la cotte de mailles s'impose et celui de la brogne reste réservé aux piétons ou à certains chevaliers peu fortunés. Le corps est, pour ainsi dire, dire, couvert de fer. fer. Dans le grand haubert, haubert jazeran ou plus simplement le jazeran, le tissu de mailles, flexible et impénétrable aux projectiles, enveloppe le torse, la tête (sauf le visage) et les membres. Par dessous, on porte le gambison ou gamboison, vêtement rembourré destiné à amortir le choc des armes contondantes. Par dessus le haubert, on enfile une large tunique en tissu, la cotte d'armes, qui protège des intempéries et permet d'étaler d'étaler les armoiries ou les couleurs du chevalier. chevalier. 'Outre française, de ' Outre les oU'gages ouyîages classiques, tels le Manuel d'archéologie d'archéologte françatse, C. les Dictionnaires, de VIOLLET-LE-Duc, etc., et la bibliographie donnée C . ENLART; ENLART; VIOLLET-LE-DUC, par le Répertoire d'art et d'archéologie paraissant annuellement depuis 1910, on consulter: P. BARBIER, BARBIER, La France féodale, Châteaux-forts et églises fortzfiées, fortifiées, devra consulter: Saint-Brieuc, Les Presses Bretonnes, 1968, 1968, 508 p.; FR.ENAUD, ENAUD, Les châteaux-forts en Saint-Brieuc, p.; FR. 1958, XVI + 240 p.; J.-F. FINO, FINO,Forteresses France, Paris, Edit. des Deux Mondes, 1958, p.; J.-F. médzévale; construction, attaque, défense, défense, Paris, Picard, 1967, 1967, 492 p.; de la France médiévale; FR GEBELIN, GEBELIN, Les châteaux de France, Paris, Presses Universitaires de France, 1962, 1962, FR. VI11 + 184 184 p. (Coll. (Coll. Le Lys d'Or); d'Or); ]. J. LEVRON, LEVRON, Le château-fort château-fort et la vie au Moyen VIII Age, Paris, Fayard, 1963, 1963, 214 p.; R. R. RITTER, RITTER,Châteaux, donjons et places fortes, 1953, 209 p. (Coll. (Coll. Arts, styles et techniques). techniques). Pour ce qui est de la Paris, Larousse, 1953, période précédente, on trouvera un aperçu dans notre article: Quelques aspects de l'art militaire Philippe-Auguste, in: t. VI, pp. 19-36. i n GLADIUS, GLADIUS, VI, 1967, pp. 19-36. mtlitatre sous Phzlzppe-Auguste, + 23 Digitalizado por InterClassica http://interclassica.um.es Consejo Superior de Investigaciones Científicas http://gladius.revistas.csic.es Gladius, VIII (1969), pp. 23-37 ISSN 0435-029X J.F. Finó Vers 1280, fixées 1280, des pièces de cuir bouilli ou de métal, les ailettes, sont fixées sur le haut des épaules afin de mieux détourner les coups qui auraient rebondit sur le casque. Progressivement, d'autres pièces, les plates, vont couvrir les bras, le devant des jambes, les coudes, les genoux, etc., et aboutir, finalement, finalement, à l'armure de plain ou de plates complètes, caractéxv'C et xvle siècles. Sur la maiIIe maille qui enrobe la tête on coiffe, ristique des XV XVIe siècles. au moment du combat, un heaume assurant une protection complète. En effet, dans le grand heaume, heaume des Croisades ou de Saint Louis, les lamelles de métal qui couvraient le visage dans le modèle dit de Philippe Auguste, se sont élargies, leur nombre à augmenté et l'ensemble est FIG. FIG. 43 l.-Heaumes XIII' 1.-Heaumes du XIIP siècle finissant. A gauche, détail du sceau de Jean de Brienne (1288), (1288), à droite, cecelui de Pierre, comte d'Alençon (1271). (1271). (D'après G. G. DEDEMAY: Le costume de d e guerre et d'apparat d'apparat d'après les sceaux.) devenu une sorte de boite métallique à l'intérieur l'intérieur de laquelle la tête peut se mouvoir librement. A la hauteur des yeux, une fente horizontale, la vue. Au-dessous, Au-dessous, une série de trous pour la Ia respiration. La forme est celle d'un tronc de cône inverti, d'un cylindre ou du volume formé par deux troncs de cône unis à leur base. Pour alléger son poids on porte, sur le siècle, le bas du haut du crâne, une coiffe rembourrée et, à la fin du siècle, heaume reposera sur les épaules. L'écu a des proportions plus réduites qu'aux XIe XIIe siècles. xre et XII" siècles. Il prend la forme forme d'un triangle isocèle. isocèle. L'umbo disparait et la surface extéextérieure. restée libre, libre. peut Deut recevoir les armoiries du chevalier. rieure, La lance ou glaive est maintenant trop lourde pour-être poue-être lancée comme un javelot et elle est devenue, définitivement, une arme de choc que le charger, serre contre son son corps. corps. Parfois, le fer est cavalier, au moment de charger, sens de la longueur, d'une lame tranchante utilisée pour doublé, dans le sens la taille. taille. L'épée peut être une arme de taille ou une arme d'estoc. Dans le precas, la longue lame est allégée allégée par une ou deux cannelures. mier cas, cannelures. Pour les coups d'estoc on emploie une autre épée, plus courte et plus pesante, dont la lame éffilée est roidie par une arête médiane, ce qui donne à sa coupe une forme forme quadrangulaire. quadrangulaire. Généralement, les hommes d'armes 24 Digitalizado por InterClassica http://interclassica.um.es Consejo Superior de Investigaciones Científicas http://gladius.revistas.csic.es J.F. Finó Gladius, VIII (1969), pp. 23-37 ISSN 0435-029X portentààlalafois foisles lesdeux deuxépées: épées:celle cellede detaille, taille,pendue pendueààl'arçon l ' a r ~ ode ndelalaselle, selle, portent sertààcombattre combattreààcheval; cheval;celle celled'estoc, d'estoc, retenue retenueauaucorps corpspar parun unbaudrier, baudrier, sert estutilisée utiliséedans dansles lesrencontres rencontresààpied. pied.Le Leport porthabituel habitueldu dugantelet ganteletpermet permet est de sese contenter contenter d'une d'une garde garde fort fort simple: simple: une une traverse traverseen encroix croixdont dontles les de FIG. 2.---Che1Jatier 2.-Chevalier du du XIIIe X I I I ' siècle. szècle. Ce Ce FIG. sceau dede Roger Roger Bernard, Bernard, comte comte dede Foix Foix sceau (1276!, montre montreun unchevalier chevalier armé armédedepied pied (1276), encap, cap,lelecheval chevalétant étantcouvert couvertdedelalahouse. house. en Remarquer lala lance lance armée armée d'un d'un demi-fer demi-fer Remarquer dédoublé, dans dans lelesens sens dedeson son axe, axe, d'une d'une dédoublé, taille. sorte dede faux faux pouvant pouvant servir servir àà lala taille. sorte quillonss'incurvent s'incurvent vers verslelebas, bas,vers verslalalame. lame.Quant Quant ààlalapoignée, poignée,elle elleest est quillons parfoisassez assezlarge largepour pour que quel'épée I'épée puisse, puisse, au aubesoin, besoin,être êtreempoignée empoignéedes des parfois deux deuxmains mains2.2. La panoplie panoplie est estcomplétée complétée par parles lesarmes armescourtes courtes-dagues, -dagues, couteaux couteaux La similaires- ainsi ainsi que que par par lala hache hache etet par par lala masse. masse. Jusqu'alors, Jusqu'alors, lala etet similaireshache n'avait n'avait guère guère été été employée employée par par les les cavaliers cavaliers mais mais les les luttes luttes conticontihache l'adopter, afin afinde de nuellescontre contreles les Sarrazins Sarrazinsobligent obligentles lesOccidentaux Occidentauxààl'adopter, nuelles pouvoir entamer entamer les les solides solides cottes cottes de de mailles mailles de de leurs leurs adversaires adversaires On On pouvoir deuxmains, mains,dont dontlelefilfil voitainsi ainsiapparaître apparaîtreun unmodèle modèleassez assezfort, fort,manié maniéààdeux voit estcoupé coupéen enoblique, oblique,cecequi quipermet, permet,auaubesoin, besoin,de defrapper frapperd'estoc. d'estoc.Quant Quant est masse, elle elle peut peut être être entièrement entièrement métallique métallique (masse (masse d'arçon) d'arçon) ou ou àà lala masse, l'époque de de Philippe Philippe lele Bel, Bel, lala masse masse n'avoir que quelala tête tête de de métal métalet, et, àà l'époque n'avoir remplace l'épée I'épée de de taille. taille. remplace Lecheval chevalest estcaparaçonné caparaçonnélui-aussi lui-aussietetune unehouse, house,de desolide solidetissu, tissu,proproLe tègel'animal l'animal contre contreles les projectiles projectiles ennemis. ennemis. tège portéeque qued'un d'un nombre nombre res' resva de desoi soique quecet cet ensemble ensemblen'est n'est ààlala portée Il11va treint de de combattants, combattants, qui qui forment forment une une sorte sorte de de cavalerie cavalerie lourde. lourde. Les Les treint Surl'évolution l'évolution dedel'épée, l'épée, voir: voir: A.A.BRUHN BRUHN HOFFMEYER. From mediaevat medtaeval sword sword , 'Sur HOFFMEYER. From in: GLADlUS, GLADIUS, II,1963, 1963,pp. pp. 5-68. 5-68.Sur Sur sasa fabrication, fabrication, voir: voir. Renaissance rapier, rapiev, in: toto Renaissance t.t. II, PANSERI, Rtcerche metatlofl.raphiche metallo~raphichesopra sopra una ana spada spada dada guerra guevra det del XII X I I secoto, secolo, C.C. PANSERI, Ricerche in Associaziones Associazionesltaliana ItalianadidiMetallurgia, Metallurgia,Milano, Milano,Documenti Documentt eecontributi, contributi,quaderno quadernol,1, in: 1954,p.p 33. 33. 1954, 25 Digitalizado por InterClassica http://interclassica.um.es Consejo Superior de Investigaciones Científicas http://gladius.revistas.csic.es J.F. Finó Gladius, VIII (1969), pp. 23-37 ISSN 0435-029X seigneurs moins moins fortunés, fortunés, les les écuyers, écuyers, les les sergents sergents soldés soldés ou ou fournis fournis par par seigneurs les bonnes bonnes villes villesetet par par les les abbayes abbayespour pour un un temps temps déterminé, déterminé, sont sont moins moins les pesament armés armés etet servent servent d'auxiliaires. d'auxiliaires. pesament FIG.3.-Piéton. 3.-Pzéton. Sceau Sceau du du maire maire etet des des jurés jurés de de FIG. (1308).La La tête tête est est coiffée coiffée d'un d'un chapeau chapeau Fismes (1308). Fismes de fer, fer, au au timbre timbre arrondi arrondi etet au au rebord rebord plat. plat. ComComde long me armes armes offensives, offensives, l'épée l'épée etet lala hache hache àà long me manche. manche. Quant aux aux piétons piétons -dont -dont lele rôle rôle semble semble maintenant maintenant s'amoindrirs'amoindrirQuant leurs armes armes sont, sont,essentiellement, essentiellement,celles cellesdu duXIIe XII"siècle sièclefinissant: finissant: faucharts, faucharts, leurs On ajoute ajoute lele marteau marteau d'ard'arguisarmes, vouges vouges etet similaires, similaires, épée, épée, hache. hache. On guisarmes, mes au au long long manche manche permettant permettant d'atteindre d'atteindre un un cavalier cavalier etet dont dont lala tête tête mes métallique, garnie garnie de de pointes, pointes, sese termine termine en en bec, bec, ce cequi qui permet permet de deporter porter métallique, des coups coups d'estoc d'estoc etet de de volée. volée. L'arbalète L'arbalète constitue constitue l'arme l'arme de de trait trait par par des piedde debiche, biche,de dechèvre chèvre excellenceetetl'on l'on voit voit seserépandre répandrelelemodèle modèledit ditààpied excellence ou de de chienne, chienne, dont dont l'arc l'arc est est bandé bandé au au moyen moyen d'un d'un long long crochet crochet double double ou que l'on l'on ajuste ajuste sous sous l'arbrier I'arbrier etet qui, qui, en en pivotant, pivotant, entraine entraine lala corde. corde. Point Point que n'est besoin besoin de de prendre prendre appui appui sur sur lele sol sol etet l'arme l'arme est est précieuse précieuse pour pour lala n'est cavalerie.D'autre D'autre part, part, on on trouve trouve aussi aussides des arcs arcs turquois, turquois, peut-être peut-êtred'orid'oricavalerie. gine orientale. orientale. La La longueur longueur ne ne dépasse dépasse pas pas 1,50 1,50 m. m. etet les les branches branches àà gine contre-courbe permettent permettent de de lancer lancer de de courtes courtes flèches flèches avec avec une une grande grande contre-courbe violence. violence. Remarquons d'une d'une façon f a ~ o ngénérale générale que que lele bois bois des des manches manches ou ou des des Remarquons ferde del'arme l'arme hampes pouvant pouvant être être tranché tranché par par un un fort fort coup coup de detaille taille3,3, lele fer hampes se prolonge, prolonge, vers vers lele bas, bas, par par des des frettes frettessur sur lesquelles lesquelles glissent glissent les les coups. coups. se La réalité réalité du du fait fait est est indéniable. indéniable.Nombre Nombre de de témoignages témoignagescontemporains contemporainsl'attesI'attes3 ' La tent etet dans dans une une scène scène de delala broderie broderie de deBayeux Bayeux on on voit voit un un chevalier chevaliernormand normand qui quiaa tent tranché, d'un d'un revers reversd'épée, d'épée, lele manche manchede delala hache hache esgrimée esgrimée par par son sonadversaire adversaire saxon. saxon. tranché, 26 Digitalizado por InterClassica http://interclassica.um.es Consejo Superior de Investigaciones Científicas http://gladius.revistas.csic.es J.F. Finó Gladius, VIII (1969), pp. 23-37 ISSN 0435-029X Les techniques techniques de de siège siège restent restent les les mêmes mêmes que que lors lors de de la la période période prépréLes cédante. cédante. Les Les chroniqueurs chroniqueurs rapportent rapportent toujours toujours une une marche marche identique; identique; tir tir des arbalétriers, arbalétriers, action action des des trébuchets, trébuchets, travaux travaux des des pionniers, pionniers, assaut assaut final. final. des Cette similitude similitude et et un un certain certain air air de de parenté parenté entre entre les les récits, récits, porterait porterait àà Cette penser penser qu'il qu'il s'agit s'agit du du développement développement litteraire litteraire d'une d'une sorte sorte de de modèle. modèle. Toutefois, ils ils coincident coincident dans dans leurs leurs grandes grandes lignes lignes avec avecle le rapport rapport présenté présenté Toutefois, FIG 4.-Scène 4.-Scène de de siège. siège. FIG. Ivoire I v o i r e sculpté, sculpté, travail travail français francais des des environs environs de de 1300, 1300, formant formant lele dos dos d'un d'un miroir miroir et et représenreprésentant tant l'assaut l'assaut du du château château d'Amour. gauche, un un d'Amour. AA gauche, assaillant assaillant lance lance des des roses roses avec avec une une arbalète, arbalète, un un peu peu plus plus bas, bas, un un autre autre charge, charge, un trébuchet trébuchet avec avec les les un mêmes mêmes projectiles. projectiles. (Flo(Florence, rence, Musée Musée du du Bargel. Bargella, 128.) lo,coll. coll. Carrand, Carrand, nr. nr. 128.) Castille par Dar Guillaume Guillaume des des Ormes, Ormes, sénéchal sénéchal de de àà lala régente régente Blanche Blanche de de Castille Carcassonne, Carcassonne, àà propos propos du du siège siège de de cette cette ville ville entrepris entrepris en en 1240 1240 par par les les troupes est donc donc permis permis de de croire croire troupes du du vicomte vicomte Raymond Raymond Trencavel Trencavel 44.• IlIl est àà l'exactitude l'exactitude des des récits récits des des chroniqueurs chroniqueurs et et de de penser penser qu'il qu'il n'y n'y eut eut pas pas d'innovation d'innovation au au point point de de vue vue de de lala poliorcétique. poliorcétique. Les Les armes armes et et les les autres autres accessoires accessoires militaires militaires peuvent peuvent être être fabriqués fabriqués ou ou adquis adquis dans dans des des endroits endroits fort fort divers divers et et cela cela en en quantités quantités considérables. considérables. Un Un compte, compte, publié publié par par R. R. Fawtier, Fawtier, prouve prouve qu'en qu'en 1295, 1295, pour pour lala guerre guerre • Le Le texte texte de de ce ce rapport rapport est est conservé conservé aux aux Archives Archives Nationales Nationales de de Paris, Paris, section section ancienne, carton 1030, 1030, pièce pièce 73. 73. Texte Texte (latin) (latin) publié publié par par L. L. C.C. DOÜET DOÜETn'ARc, D'ARC, ancienne, J, carton Siège Stège de de Carcassonne, Carcassonne, in: in: «Bibliothèque «Biblioth+que de de l'Ecole 1'Ecole des des Chartres», Chartres», vol. vol. 7,7, 1845-1846, 1845-1846, Etudes pp. pp. 371-375. 371-375. Avec Avec version version française française in: i n L. L. N. N. BONAPARTE, BONAPARTE, Etudes sur sur lele passé passé etet l'avenir l'avenzr de de l'artillerie, l'artillerze, 66 vols., vols., Paris, Paris, J.J . Dumaine, Dumaine, 1846-1871. 1846-1871.Cf. Cf. vol. vol. 2,2,pp. pp. 55-61, 55-61,etet in: Dictionnaire i n E. E .VIOLLET-LE-Duc, VIOLLET-LE-DUC, Dictzonnaire de de l'architecture, I'archztecture,vol. vol.l,1,pp. pp. 345-349. 345-349.Nous Nous avons avons récemment Forteresses de de lala France France médiévale, médtévale, récemment reproduit reproduit cette cette version version dans dans nos nos Forteresses pp. pp. 206-209. 206-209. .r. 27 Digitalizado por InterClassica http://interclassica.um.es Consejo Superior de Investigaciones Científicas http://gladius.revistas.csic.es J.F. Finó Gladius, VIII (1969), pp. 23-37 ISSN 0435-029X d'Aquitaine, un nommé Arnaud Mestre, sorte d'agent financier du roi, achète à Toulouse, 2.000 arbalètes, 1.000 1.000 cottes rembourées (tunicae (tunicae gambisiotae), 3.000 casques (bacineti) (bacineti) et 3.000 gorgerins (gorgeriae), (gorgeriae), que chaque homme destinés à l'armé royale; en outre, 5.000 écussons que placera sur son bouclier, cotte ou gorgerin, gorgerin, comme signe de raliement. K. Fawtier, mentionne l'achat de Un autre compte, également publié par R. de diverses pièces pour le harnois des nobles de la sénéchaussée de Toulouse 5. Notons enfin que l'on possède un certain nombre d'inventaires d'armes, d'engins, etc., etc., déposés dans les arsenaux des villes ou des châteaux. châteaux. Tel 1298. lors de la mise en charge l'inventaire dresé à Carcassonne en 1298, " du nouveau charpentier royal, où se trouvent énumérés diverses machines accessoires, des outils pour les pionniers, etc. etc. 6.6 . de jet, leurs accessoires, COMMANDEMENT ET EFFECTIFS - Chaciue seigneur est le chef-né chef-né de ses ses vassaux qu'il m'il mène au combat Chaque et entraine par son exemple. Pour l'armée royale, royale, le chef suprême est le roi. Ce qui touche à l'armée, à son organisation en temps de paix ou en etc., est le fait du Grand temps de guerre, à la conduite des opérations, etc., Sénéchal de France, premier officier de la Couronne. A partir de 1191, 1191, Sénéchal Philippe-Auguste a laissé sans sans pourvoir le le dapiférat et la charge reste Philippe-Auguste vaccante. vaccante. C'est le connétable qui en assure les fonctions fonctions et il a sous ses ordres les maréchaux, maréchaux. généralement au nombre de deux. deux. La cavalerie est divisée en batailles, ayant à leur tête quelque grand personnage. Chaque bataille se subdivise en bannières groupant un nombre variable d'hommes autour d'un chef ou chevalier-banneret chevalier-banneret qui qui orne chevaliers-vassaux, eux, porsa lance d'une sorte de bannière carrée. Les chevaliers-vassaux, tent un fanion triangulaire ou pennon. Les arbalétriers sont placés sous les ordres du Grand Maître des arbaarbalétriers, charge crée par Saint Louis. Le Grand Maître commande aussi - , Le regretté Robert Fawtier nous faisait observer que ces écussons constituent un embrion d'uniforme. Le compte, déposé à la Bibliothèque Nationale de Paris, manuscrit latin nr. 17658, fol. fol. 20, est publié in: Recueil des historiens de France, royaux», 1285-1314, t. IIII, I I , «Comptes royaux>>, 1285-1314, vol. 2, pp. 611-625. 611-625. Il I l a été étudié par WOLFF,Achat d'armes pour l e Bel dans la région toulousaine, in «An«AnP. WOLFF, pour Philippe le nales du Midi», t.t. 61, 1948, pp. 84-91. 84-91. Le compte relatif relatif au harnois des des nobles figure ail fol. 11 a été publié oublié dans les Historiens df de précédemment. Il au fol. 30 du manuscrit cité orécédemment. France, t. III, I I I , vol. 2, pp. 661-678. 6611678. 6"riginal Original perdu. reproduit d'après XVII' siècle, siècle. in: oerdu. Texte latin reoroduit d'aorès une copie cooie faite au XVII" V. MOR&T MORTET et l'histoire de l'architecture, e îP.~ DESCHAMPS, DESCHAMPS, . ~Recueil e c u e i de l textes textés relatifs relatifs àdrhictoire I'archztecture, 1911-1929. Cf. Cf. vol. 2, pp. 327-334. IIll a été étudié par G. G. J. MOT, MOT, 2 vols., Paris, Picard, 1911-1929. L'arsenal et le parc de matériel à la Cité de Carcassonne en 1298, in: «Annales du Midi», Midi*, t. 68, 1956, pp. 409-418. rance, 28 Digitalizado por InterClassica http://interclassica.um.es Consejo Superior de Investigaciones Científicas http://gladius.revistas.csic.es J.F. Finó Gladius, VIII (1969), pp. 23-37 ISSN 0435-029X ionn ni ers. les servants des trébuchets, trébuchets. etc. Ses Ses derniers peuvent Deuvent être les pionniers, ce Jocelin de Cornaud dirigés, à leur tour, par un maître-ingénieur, tel ce qui commande les dix-huit Crojsade d'Egypte 7.'. dix-huit engins du roi lors de la Croisade Les piquiers, divisés en establies ou connétablies, sont commandés par des chevetaines ou capitaines. Chaque groupe assure ses propres services d'intendance (transport impédimenta, etc.) etc.) et tout comme il en advenait encore des vivres, des impédimenta, que l'on récemment dans bien des pays, c'est sur la population locale que prélève la subsistance journalière, la fourniture du bois de construction, remonte. Cependant, lorsqu'il s'agit de préparer une expédition parfois la remonte. lointaine ou que l'on pense devoir être d'une durée considérable, des être accumulées dans des des villes destidestivivres et autres fournitures peuvent être fréquent que que les Croisés, s'emnées à servir de bases d'opérations 8.*. Il est fréquent barquant pour la Terre Terre Sainte, Sainte, emportent avec eux des charpentiers, des iet. poutres. ferrements. etc., etc.. leur servant à construire des machines de jet. poutres, des ferrements, Le recrutement des armées continue à avoir lieu selons les mêmes principes que par le passé: service service féodal féodal et engagement de mercenaires. Rien d'étonnant alors qu'au XIII" XIIIe siècle les effectifs, soient toujours faibles, quoique légèrement supérieurs à ceux du XI" faibles, XIe et XII', XIIe, sans doute à cause du développement démographique 9. En 1231, 1231, pour lutter contre le comte de Bretagne (qui (qui ne disposait, il est vrai, que de forces forces restreintes), 2.000 hommes: 131 131 chevaliers, tes), Saint Louis réunit un peu plus de 2.000 21 arbalétriers à cheval, 44 «lesquillons», «lesquillons», 1.600 1.600 142 sergents à cheval, 21 142 1270, pour la Croisade de Tunis, il dispose d'environ sergents à pied. En 1270, fils, Philippe III le Hardi, dirige contre le 7.000 combattants. Son fils, chevaliers, ce qui donnerait 2.000 à 2.200 comte de Foix, environ 672 chevaliers. compris) et 4.000 à 4.400 piétons: au total cavaliers (sergents (sergents à cheval compris) 1285, pour la guerre d'Aragon, les estima6.000 à 7.000 hommes. En 1285, tions des chroniqueurs sont aussi fantaisistes que contradictoires. Lot les écarte et, en doublant les chiffres de l'expédition contre le comte de JOINVILLE, Hzstozre Saznt Louis, éd. éd. N 1874, XXX, 7 JOINVILLE, Histoire de Saillt N.. de Wailly, Paris, Didot, 1874, c h a ~III, .I . 193, 193. m. 106-107. 630 p. Cf. chap. pp. 106-107. J. BOUSSARD, 8'-Sur Sur les bases d'opérations au temps de Philippe-Auguste, voir: ]. BOUSSARD, Henrt l'armée de métier, métzer, in: Henri II Plantagenêt et les origines de l'armée in: «Bibliothèque de 1'Ecole l'Ecole 106, 1945-1946, 189-224. Sur les services d'intendance lors de des Chartes», vol. 106, 1945-1946, pp. 189-224. LANGLOIS, Le règne de Phtltppe I I le Hardi, Paris, Ia CH V. LANGLOIS, la guerre d'Aragon, voir: CH. Philippe IIII Cf. pp. 368-370. 368-370. 461 p. Cf. Hachette, 1887, XVI + 461 , Pour tout ce qui touche aux effectifs, l'ouvrage fondamental est celui de mtlttazre et les armées ail au Moyen Age en Europe et dans le Proche F. LOT, LOT, L'art L'art militaire Orzent, 2 vols., Paris, Payot, 1946. 1946. Voir les réserves de R. Fawtier, in: in: F F. LOT LOT et Orient, R. FAWTIER, Hzstozre des institutions instituttons françazses FAWTIER, Histoire françaises au Moyen Age, 3 vols., Paris, Presses Universitaires de France, 1957-1962. 1957-1962. Cf. vol vol. 2, pp. 533-535. 533-535. Voir également l'article J BOUSSARD de ]. BovssARD cité dans la note précédente. + 29 Digitalizado por InterClassica http://interclassica.um.es Consejo Superior de Investigaciones Científicas http://gladius.revistas.csic.es Gladius, VIII (1969), pp. 23-37 ISSN 0435-029X J.F. Finó estime que 4.000 4.000 cavaliers cavaliers et et 8.000 8.000 piétons ont dut constituer Foix, il estime des chiffres chiffres maxima maxima pour l'armée expéditionnaire. expéditionnaire. Notons que que la plupludes ces «mobilisations» «mobilisations» reçoivent reqoivent une solde solde de ceux ceux qui qui prènent prènent part àà ces part de et que que lors lors de de Croisades, Saint Louis entretient ses ses compagons. compagons. Les Les et autres feudataires, feudataires, le le roi d'Angleterre, etc., etc., en font font de de même. même. Sous Sous Phi· Phiautres lippe le Bel, Bel, on on ne ne saurait saurait déterminer le le chiffre des des effectifs de de l'armée lippe royale qui qui prit part à la guerre d'Aquitaine: toutefois, les les comptes comptes de de royale Toulouse cités ci·dessus ci-dessus indiquent un ordre ordre de de grandeur et et ilil paraîtrait Toulouse er adversaire du roi de France, lui lui aurait opopd'Angleterre, adversaire qu'Edouard 11"' 700 hommes hommes d'armes et 4.000 fantassins. fantassins. La La garnison du du château posé 700 de Courtrai, rendu le le 13 13 juillet 1302, 1302, le le surlendemain surlendemain de de la bataille du de 12 chevaliers, 49 écuyers, même nom, aurait été de 334 334 hommes, dont 12 même arbalétriers, mais peut-être ce chiffre était-il était-il grossi grossi de de rescapés rescapés de de la la 220 arbalétriers, déroute JO. 'O. On voit ainsi ainsi combien combien étaient faibles faibles les les garnisons des des châteaux et et On des places. places. Il est vrai que pour garnir entièrement les les défenses défenses de de CarcasCarcasdes ". Mais Mais Carcassonne Carcassonne était un fallu environ 1.320 1.320 hommes 11. sonne ilil aurait fallu cas exceptionnel; place de de tout premier ordre, ordre, elle elle constituait constituait la grande cas base d'operations des des troupes royales royales dans dans un Midi toujours convulsionné base les guerres guerres religieuses. religieuses. Outre cela, cela, il faut faut se se demander si si ce chiffre de par les 1.320 hommes était véritablement atteint, même en en cas cas de siège. siège. Ne 1.320 serait-il pas plus juste de de penser que seuls seuls les points attaqués étaient serait-il quelques sentinelles étaient placées placées aux autres et qu'une petite garnis, que quelques 'O 10 " 1\ LOT,L'art militaire, mrlztaire, vol. vol. 1, 1, pp. pp. 196-197, 196-197, 236-237, 236-237, 240, 240, 248-249 248-249 et 262-263. 262-263F. LOT, Le calcul calcul de de Viollet-le-Duc Viollet-le-Duc est le suivant: suivant: Le les quatorze tours de de l'enceinte extérieure, Pour les gardées chacune, en en moyenne, par vingt gardées hommes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .... des trois barbaVingt hommes dans chacune des cannes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. Cent hommes courtine5 "ur sur les homl~es pour servir les courtines Cent. points POints cld'attaque attaque . . . .... . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. vingt-quatre tours de l'enceinte l'enceinte intéintéPour les vingt-quatre gardées, chacune, par vingt hommes rieure, gardées, moyenne . . . . . . . . . . .,. . . . . . . . . . . . . . . . . . . en moyenne Pour la porte Narbonnaise . . . .'". . . . . . . . . . . . . . Pour garder les courtines . . . . . . '". . . . . . . . . . . . . .. château . . . . . . . . . . . . . . . . ... . . . . . Garnison du château Capitaine (un (un par tour ou par porte) porte) ......... . 280 hommes 60 » 100 » 480 50 100 200 50 » » » » » - TOTAL . - 1.320 hommes 1.320 E. VIOLLET-LE-DUC d'architecture, vol. vol. 9, 9, pp. 89-90, 89-90, note L 1. E. VlOLLET-LE-Duc Dictionnaire d'architectllre, 30, Digitalizado por InterClassica http://interclassica.um.es Consejo Superior de Investigaciones Científicas http://gladius.revistas.csic.es J.F. Finó Gladius, VIII (1969), pp. 23-37 ISSN 0435-029X troupe était tenue en réserve pour se se rendre là où besoin était? Les récits récits de fréquentes allusions allusions à des places emportées par surprise, surprise, d'alors font de donné contre contre un point non surveillé. par un assaut donné LES FORTERESSES jouit le Royaume Royaume au au Nord de la Loire ainsi ainsi que La paix relative dont jouit font ralentir la recherche de l'affermissement de l'autorité du souverain font de châteaux tandis que le rythme des constructions nouveaux modèles de diminue. La plupart des grands travaux sont entrepris des particuliers diminue. quelques seigneurs seigneurs sont assez assez par le roi, pour renforcer ses places, et seuls quelques puissants comme pour bâtir des forteresses nouvelles. de la vie de de société font font qu'on s'efforce D'autre part, les progrès de que le le roi ou donjon. Jadis il n'y avait que d'échapper aux salles sombres du donjon. feudataires qui qui habitassent hors du donjon 12. Mainte12. Maintequelques grands feudataires nant, nombre de barons veulent en faire autant et ils se font font bâtir un logis, situé à l'intérieur du château mais vaste et aéré. Le modèle de forteforteresse établi par Philippe-Auguste Philippe-Auguste et son entourage s'impose donc car il conforme aux besoins et aux possibilités du moment. est conforme Après l'essort des XIc_XIIe XI'-XII~ siècles, les technique n'évoluent n'évoluent que fort lentement 13. 13. Les sources d'énergie, les engrenages, la construction des machines, les matériaux (bois (bois et pierre, quelquefois la brique), demeurent XIX' C sièsièidentiques et cela jusqu'à jusqu'à la fin du Moyen Age, parfois jusqu'au jusqu'au XIX cle 14. Enn ce qui concerne l'art de bâtir, on ne peut guère relever que l'ap14. E parition de la brouette et la diffusion des échafaudages en hélice. La brouette figure figure d'une façon certaine dans les miniatures de cette époque 15 l5 et elle apporte un précieux secours aux constructeurs. D'autre part, lorsqu'il s'agit de bâtir un gros donjon ou une tour se dressant sur des fond. Au fur et escarpements, les échafaudages peuvent ne pas partir de fond. '' P.P. HÉLIOT, HÉLIOT,Sur les résidences princières bâties en en France du X' X" au XII' X I I ' siècies, siècles, 12 princières bâties in: Age», in: «Le Moyen A g » , t.t. 61, 1955, 1955, pp. 27-61 27-61 et 231-317. 231-317. "l 3 C'est ce que Bertrand Gille a fait pertinemment remarque dans son comptecompteVAN THYGEM, Opp en am Middeleuwsc, in: in: «Cahiers l'ouvrage de F. VAN THYGEM, O om de Mzddeleuwsc, «Cahiers de rendu de i'ouvrage JO, 1967, pp. 491-492. civilisation médiévale», t. 10, l144 Sur les techniques médiévales, voir notament B. B. GILLE, GILLE,Le Moyen Age en OcOctechniques, vol. I, 1, Paris, Presses cident, V" V' siècle-1350, siècie-1350, in: in: Hzstozre Histoire générale des techniques, cident, Universitaires de France, 1962, pp. 427-598, et A A Hzstory History of o f technology, vol. 2, OxOxford, Clarendon Press, 1957. 1957. " " Par exemple, dans le manuscrit latin nr. 6769 déposé à la Bibliothèque Nationale civilisations», Paris L'article L'article de M. MASSA, de Paris. MASSA, La brouette, publié in: in: «Techniques et civilisations», II, 1952, 1952, pp. 93-95, 93-95, manquant à la bibliothèque des Archives Nationales, vol. II, Nationales, il nous vol. !'obligeance de MM. MM. GiIle Gille et Metman a été possible d'en obtenir photocopie grâce à l'obligeance à qui nous tenons à exprimer notre gratitude. 31 Digitalizado por InterClassica http://interclassica.um.es Consejo Superior de Investigaciones Científicas http://gladius.revistas.csic.es J.F. Finó Gladius, VIII (1969), pp. 23-37 ISSN 0435-029X àà mesure mesure que que s'élèvent s'élèvent les les murs, murs, on on ménage ménage tous tous les les 44 m. m. environ environ (2 (2 toitoim. et et ses) une une paire paire de de trous trous de de boulin boulin superposés, superposés, distants distants d'environ d'environ 22 m. ses) décrivant décrivant une une hélice hélice ascendante. ascendante. On On les les garnit garnit de de poutres poutres saillantes. saillantes. consolider les les poutres Doutres logées logées dans Celles des des trous trous inférieurs inférieurs servent servent àà consolider Celles dans u les trous trous supérieurs supérieurs lesquelles, lesquelles, àà leur leur tour, tour, portent portent le le plancher plancher qui qui s'ens'enles roule ainsi ainsi au autour de l'édifice. l'édifice. Le Le bardage bardage des des matériaux matériaux et et le le travail travail des des roule tour de maçons peut peut donc donc se se réaliser réaliser sans sans encombre. encombre. Un Un tel tel dispositif dispositif (déjà (déjàutilisé utilisé maçons p. e.e. àà Villeneuve-sur-Yonne) Villeneuve-sur-Yonne) par les les constructeurs constructeurs de de Philippe-Auguste, Philippe-Auguste, p. par tour des des Chiens Chiens (château (château de de Chinon) Chinon) ainsi ainsi que que dans dans peut être être observé observé àà lala tour peut divers bâtiments bâtiments de de l'époque l'époque et et ilil était était clairement clairement visible visible sur sur les les murs murs du du divers 1917. donjon de de Coucy, Coucy, détruit détruit en en 1917. donjon ~--------=._~-rrr";,'/(flffft_ FIG 5.-Château 5.-Château de de Najac. Nalac. Le Le trait trait renforrenforFIG. cé indique indique lala partie partie bâtie bâtie (ou (ou renforcée) renforcée) cé 1253.Le Le dondonpar Alphonse Alphonse de de Poitiers Poitiers en en 1253. par l'angle S.S. E., E., est est incorporé incorporé àà l'enl'enjon, àà l'angle jon, ceinte et et permet permet de de surveiller surveiller lala route route ceinte d'accès aü château. château. (La (La forteres_>e forterecce royale royale d'accès au Najac, p. p. 16.) 16.) de Najac, de La taille taille des des blocs blocs se se fait fait avec avec la la brette brette -marteau -marteau àà tête tête dentéedentée- qui qui La laisse des des traces traces caractéristiques caractéristiques sur sur la la pierre. pierre. Comme Comme le le réseau réseau de de ces ces laisse dents, lâche lâche àà la la fin fin du du XIIe XII" siècle, siècle, va va devenir devenir de de plus plus en en plus plus serré, serré, les les dents, archéologues disposent disposent d'un d'un élément élément relatif relatif de de datation. datation. La La face face extérieure extérieure archéologues des blocs blocs peut peut être être simplement simplement dégrossie dégrossie et et rester rester hérissée hérissée de de protubéranprotubérandes dévier la la tête tête du du bélier bélier ou ou les les projectiles projectiles et et àà déporter déporter ces propres propres àà dévier ces l'outil du du pionnier: pionnier: c'est c'est la la taille taille en en bossage, bossage, caractéristique caractéristique des des construcconstrucl'outil III lele Hardi. Hardi. Le Le donjon donjon de de Tournebu Tournebu (Normandie) (Normandie) est est tions de de Philippe Philippe III tions 32 Digitalizado por InterClassica http://interclassica.um.es Consejo Superior de Investigaciones Científicas http://gladius.revistas.csic.es J.F. Finó Gladius, VIII (1969), pp. 23-37 ISSN 0435-029X ceinturé ceinturé de de chaînes chaînes formées formées par trois rangées de pierre de de taille taille dont les les lits, lits, au au lieu d'être plats, sont alternativement concaves concaves ou convexes; convexes; les les blocs blocs se se coincent ainsi ainsi les les uns les les autres autres et l'ensemble devient devient extrémeextrémesolide. ment solide. Remarquons Remarquons enfin que les les lits lits de de mortier unissant les les pierres dimidiminuent graduellement d'épaisseur. Aux XIe_XIIc XI"-XII' siècles siècles ils ils avaient avaient environ 0,05 0,05 m.; m.; dans dans la la seconde seconde moitié moitié du du XIIIe XIII" ils ils n'ont plus guère gukre que que 0,01 0,01 m., ce ce qui qui rend rend fort fort malaisé malaisé l'introduction de de la la pince du du pionnier. pionnier. Ceci Ceci étant, étant, le le XIII XIII'C siècle siècle a vu vu bâtir quelques quelques unes unes des des forteresses forteresses les les plus vastes vastes et et les les plus remarquables que que nous nous ait ait légué le le Moyen Age Age français. français. Sans Sans vouloir vouloir en en faire faire une une énumération ou ou une une description description hors hors FIG 6.-Coucy. 6.-COUCY En En haut, haut, àà !'extrème l'extrème droite, droite, la la barbacane barbacane FIG. (disparue) protégeant protégeant la la Darre oorte de de Laon, Laon, puis puis la la ville ville entourée entourée (disparue) de son son enceinte enceinte propre. propre. En En bas, bas, au au centre, centre, commence commence j'enceinl'enceinde te du du châte3u château avec avec lala porte porte de de maître maître Oddon Oddon donnant donnant accès accès te la baille. baille En En haut, haut, àà gauche, gauche, le le châteal1 châteaii proprement proprement dit dit dont dont à:i la J. Trouvelot.) Trouvelot.) le gros gros donjon donjon surveille surveille l'entrée. l'entrée (Relevé (Relevé de de J. le de place place ici, ici, on on se se contentera contentera de de mettre mettre en en relief relief trois trois éléments éléments fondafondade mentaux: le le donjon, donjon, le le flanquement, flanquement, la la défense défense des des portes. portes. mentaux: Les raisons raisons exposées exposées àà propos propos des des châteaux châteaux de de Philippe-Auguste Philippe-Auguste 16l6 Les et celles celles qui qui ont ont été été rappelées rappelées ci-dessus, ci-dessus, font font que que le le rôle rôle du du donjon-habitadonjon-habitaet tion s'efface. s'efface. Il I l en en est est de de même même de de son son rôle rôle militaire. militaire. Jadis Jadis élément élément esestion '",-F. FINO,Quelques Quelques aspects aspects de de l'art l'art militaire mzlttazre SOIiS sous Phifippe-Auguste, Phrlippe-Auguste, in: in: GLAGLAJ.-F. FINO, VI,1967, 1967,pp. pp. 34-35. 34-35. VI. J' DIUS,t.t. DIUS. 33 3 Digitalizado por InterClassica http://interclassica.um.es Consejo Superior de Investigaciones Científicas http://gladius.revistas.csic.es J.F. Finó Gladius, VIII (1969), pp. 23-37 ISSN 0435-029X sentieldu duchâteau château ilildevient, devient,ààlalafin findu duXII" XII" siècle, sikcle,une unesorte sortededeclef clef de de sentie! voûte sur surlaquelle laquelle s'articulent s'articulent les lesautres autresdéfenses défensesde delalaplace placeetetqui quipeut peut voûte XIII" siècle siècle voit voit sese généraliser généraliser servir d'ultime d'ultime réduit réduit aux aux assiégés. assiégés. Le Le XIIIe servir l'enceinte même même plusieurs solutions solutions différentes. différentes. Incorporer Incorporer lele donjon donjon ààl'enceinte plusieurs du château, château, cece donjon donjon devenant devenant une une sorte sorte de de maitresse-tour; maitresse-tour; château château du Najac.Le Ledresser dresserààl'extél'extéd'Alphonse de dePoitiers Poitiers(frère (frèrede deSaint SaintLouis) Louis)ààNajac. d'Alphonse rieur de del'enceinte l'enceinte etetlelemunir munir d'entrées d'entrées donnant donnantsur surlalacampagne campagneetetsur sur rieur Aigues-Mortes.Continuer Continuerààleledresser dresserisolé isolé place: tour tourde deConstance ConstanceààAigues-Mortes. lalaplace: l'intérieur du duchâteau châteaumais maisplacé placéde desorte sortequ'il qu'ildomine dominelelefront frontd'entrée d'entrée ààl'intérieur qu'il puisse puisse servir servir dede poste poste dede commandement: commandement: château château de de Coucy. Coucy. etet qu'il un ensemble ensemble de de tours tours etet de de courtines courtines formant formant comme comme un un L'intégrer àà un L'intégrer FIG. FIG.7.-Angers. 7.-Angers. En E n haut, haut, ààdroite droite etet marqué marqué l 1sur surlele plan, plan, lala 13)lala porte porte des des Champs. Champs. Le Le porte dede Ville; Ville; enen bas bas (marqué (marqué13) porte pointillé indique indique l'ancienne l'ancienne enceinte enceinte romaine romaine avec avec sasa porte porte pointillé 15). Remarquer Remarquer l'absence l'absence voulue voulue dede donjon. donjon. d'entrée (nr. ( m . 15). d'entrée (H. Le ( H ENGIJEHARD: ENGIJEHARD: Lechâteau châteand'Angers.) d'Angers ) château dans dans lele château: château: Fougères, Fougères, Crac Crac des des Chevaliers. Chevaliers. Le Le réduire réduire àà château unesimple simpletour tour de deguet: guet: châteaux châteauxd'Alsace, d'Alsace, des desVosges Vosgesetetdu duMidi Midide delala une Cesdiverses diversessolutions solutionssont sontsusceptibles susceptiblesde desesecombiner combinerles lesunes unes FranceH.17. Ces France supression pure pure etet simple simple avecles les autres autres etetl'on l'on peut peut aboutir aboutir enfin enfin ààlala supression avec Y2vres-le-Châtel(bâtit (bâtit vers vers 1220 1220 du donjon. donjon. Cela Cela avait avait déjà déjà eut eut lieu lieu àà Yèvres-le-Châtel du Une bibliographie bibliographie sommaire sommaire relative relative aux auxédifices édifices cités cités ici ici àà titre titre d'exemples, d'exemples, 11 "Une Forteressesde delalaFrance Francemédiévale. médiévale. estdonnée donnéedans dansnos nosForteresses est 34 Digitalizado por InterClassica http://interclassica.um.es Consejo Superior de Investigaciones Científicas http://gladius.revistas.csic.es J.F. Finó Gladius, VIII (1969), pp. 23-37 ISSN 0435-029X F I L S.-Aigues-Mortes. 8.-AzguesMortes. Front Frontsuù suddedel'enceinte l'enceinteetetporte portedes desMoulins Moulinsouverte ouverteentre entre FIG. deuxtours toursflanquantes flanquantesetetsurmontée surmontéeù'une d'unebretèche. bretèche.LeLepassage passageétait étaitbarré barrépar pardes des deux vantauxetetdes desherses; herses,des desarchères archèrespercées percéessur surles lesmurs murslatéraux latérauxdudupassage passageetetdes des vantaux assommoirscomplètent complètentlalaprotection. protection. assommoirs parPhilippe-Auguste) Philippe-Auguste)etetseseretrouve retrouvedans dansbien biendes desforteresses forteressesdu duXIII" X I I Isiè· ~sièpar Angers,Boulogne-sur-Mer, Boulogne-sur-Mer,etc. etc. cle:Carcassonne Carcassonne18,la,Angers, cie; La recherche recherche d'un d'un flanquement flanquement efficace efficace a a toujours toujours préoccupé préoccupé les les La constructeursfranco-normands franco-normands-la -la grande grandeécole écolededefortification fortificationmédiémédiéconstructeurs vale- etetcela celadepuis depuisune uneépoque époquefort fortreculée; reculée: donjon donjondedeFoulque FoulqueNerra Nerra valeLangeais,donjon donjondedeLoches, Loches,etc. etc.Les Lestechniciens techniciensde d ePhilippe-Auguste Philippe-Auguste ààLangeais, tienentcompte comptesoigneusement soigneusementdans dansleletracé tracédedeleurs leursforteresses forteressesetetilil enentienent XIII" siècle. sikle.Le Leplan plandedel'édifice, l'édifice,laladistribution distribution des des estdedemême mêmeauauXIIIe enenest tours,lalacoupe coupedes desarchères, archères,les leshourds, hourds,les lesmâchicoulis mâchicoulisààarc, arc,les lesbretèbretètours, constructionduduchâteau châteaudedeCarcassonne Carcassonnedoit doitêtre êtrerapportée rapportéeauauXIIIe XIII' siècle siècle " LaLaconstruction HÉLIOT,La Ladate datededeconstruction constructiondud uchâteau châteaudede conformémentaux auxconclusions conclusionsdedeP.P.HÉLlOT, conformément Carcassonne,in:in:«Annales «AnnalesduduMldj,>. Midi»,t.t.78, 78,1966, 1966,pp. pp.7-21. 7-21. Carcassonne, 35 Digitalizado por InterClassica http://interclassica.um.es Consejo Superior de Investigaciones Científicas http://gladius.revistas.csic.es J.F. Finó Gladius, VIII (1969), pp. 23-37 ISSN 0435-029X ches en maçonnerie, etc., sont établis de sorte que pas un pouce de terrain n'échappe au tir des défenseurs. En outre, et le fait mérite d'être remarn'échappe qué, la question est évoquée par ceux que l'on pourrait appeler les théoriciens de l'art militaire tels Aegidius Coionna (ou Gilles de Rome) Colonna (ou Rome) qui, en 1285, 1285, rédige ses De regimine principum libri IIII I I où il suit les enseigneenseignements de Vitruve, de Végèce et d'autres écrivains romains. L'oeuvre de Colonna, traduite en plusieurs langues, connaîtra une grande diffusion siècle et son influence est certaine. certaine. Ainsi, Ainsi, au xv", xve, son autoautojusqu'au jusqu'au XVI' XVI" siècle rité est allégué à propos de Harfleur «La ville est petite mais belle, enentourée de murailles formant redants, par conséquent, selons l'avis de Gilles de Rome, difficile à attaquer et facile à défendre» 19. 19. En fin, les portes. Déjà au siècle passé il était d'usage que la porte s'ouvrit entre deux tours flanquantes latérales et que le passage fut particulièrement bien défendu. A l'époque de Saint Louis ces aménagements se complètent et se perfectionnent. La porte dite «des Champs» du château d'Angers, la porte de Laon à Coucy, la porte Narbonnaise à Carcassone, sone, celles d'Aigues-Mortes, etc., permettent d'observer parfaitement le système de défense. Une barbacane protège extérieurement l'entrée de la forteresse. forteresse. Construites en terre et en bois, la plupart de ces barbacannes ont disparu aujourd'hui et seules des fouilles ont parfois permis d'en J'en retrouver les fondations: fondations: porte de Paris à Provins, porte de Laon à Coucy. Le château de Carcassonne montre son entrée de l'est l'est couverte par une barbacanne de maconnerie, maçonnerie, ddee forme sémi-circulaire, sémi-circulaire, qui constitue un solide ouvrage avancé, mais le témoignage de cette barbacanne ne doit être accepté que sous toutes réserves du fait des fortes restaurations C qu'elle a subi au XIX" XIX siècle. Derrière la barbacanne s'ouvre s'ouvre le fossé, dont la traversée doit s'effectuer s'effectuer sous le tir des archères des tours latérales. Le tablier du pont-levis, en se rabattant, ferme l'entrée l'entrée et un mâchicoulis peut assurer la défense verticale de la baie. Vient ensuite une herse *'et 20 et les vantaux de la porte, cloutés et garnis de larges pentures métalliques. Un long et étroit couloir, parfois coudé pour briser l'élan des assaillants, sert de passage. 11 Il est enfilé par les archères percées dans les murs latéraux et par les assomoirs ouverts dans la voûte. On aboutit ainsi à un deuxième système herse-vantaux et parfois à un troisième. Mais ce qui caractérise les portes de l'époque c'est leur transformation, " l' Henrzci Henrici Quznti Quinli Anglia Anglia regis gesta, gesla, éd. Benjamin Williams, London, English X I I + 397 p. Cf. p. 16. Morceau transcript Historical XXII p. 16. transcript in PH PH. CONCONHistorical Society, 1852, 1852, X DAMINE, DAMINE, A~zncourt, Azincourt, Paris, Julliard, Julliard, 1964, 195 195 p. p. Cf. p. p. 176. 176. "10 Une Une herse, datant probablement du début du XVI' XVI' siècle, a été retrouvée retrouvée en 1948 1948 au château d'Angers d'Angers lors lors des travaux travaux de restauration de la forteresse. Une autre herse d'époque tour de Constance d'Aigues-Mortes où elle était restée restée d'époque existe à la tour enmurée enmurée pendant pendant des siècles. + 36 Digitalizado por InterClassica http://interclassica.um.es Consejo Superior de Investigaciones Científicas http://gladius.revistas.csic.es Gladius, VIII (1969), pp. 23-37 ISSN 0435-029X J.F. Finó toujours plus poussée, en un véritable châtelet pouvant servir de point assiégés et susceptible de se défendre contre une attaque d'appui aux assiégés venant de l'intérieur de la place. Cette disposition parait avoir été imposée par le fait qu'en cas d'alerte, les populations environantes cherchent abri le château. Ces réfugiés peuvent se lasser d'un long dans la ville ou dans le siège, siège, prêter oreille aux insinuations d'un ennemi ennemi qui les pousse à se révolter et livrer une porte. Dans d'autres cas, certains d'entre-eux peuvent être embrigadés afin de renforces les maigres effectifs de la garnison: leur concours est utile mais, manquant de son: de cohésion, d'entraînement et de discipline, discipline, on ne saurait leur confier la défense d'un point-clef tel une porte. Celle-ci Celle-ci doit donc être organisée pour pouvoir se défendre, le cas échéant, échéant, contre une irruption de l'ennemi profitant d'une défaillance des troupes improvisées. Enfin, des raisons d'économie expliquent pourquoi dans les bastides (dont fondées au XIIIe (dont un grand nombre furent fondées XIII" sièsiècle) cle) l'enceinte est simplement formée par les dos des maisons, jointifs et -bâties aux frais seigneursaveugles, tandis que les portes -bâties frais du roi ou des seigneurssont les seuls édifices vraiment militaires de l'ensemble. Elles servent de résidence au commandant, entouré de ses hommes, et cette garnison doit 21. pouvoir résister «urbi et orbi» orbi» 21. structure particulière: effacement du donjon et multiplication Cette structure des fortins fortins (tours, (tours, châtelets d'entrée) unis par des pans de courtine haut de 8 à 10 XIIIe siècle, ou château 10 m. environ, donnent au château du XIII" gothique, une silhouette dentelée, caractéristique, caractéristique, et ces forteresses forteresses ococcupent une place honorable entre les châtaux romans des XI"-XII" XIe_XIIe et les xv e . grandes réalisations du XIVe XIV"et xve. <1 " R. RITTER, RITTER,Châteaux, Châteaux, donjons et places fortes, pp. 78-80. 78-80. 37 Digitalizado por InterClassica http://interclassica.um.es Consejo Superior de Investigaciones Científicas http://gladius.revistas.csic.es