L`ART MILITAIRE EN FRANCE AU XIIIe SIÈCLE - Gladius

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L`ART MILITAIRE EN FRANCE AU XIIIe SIÈCLE - Gladius
J.F. Finó
Gladius, VIII (1969), pp. 23-37
ISSN 0435-029X
L'ART MILITAIRE EN FRANCE AU XIIIe
XIIIe SIÈCLE
PAR
].-F.
J.-F. FIN6
LE XIIIe
XIII" est un grand siècle pour la France. L'Université de Paris. L'épanouissement de l'architecture et de la sculpture gothique. De nouveaux
L'arrêt provisoire
ordres religieux tels les Franciscains et les Dominicains. L'arrêt
de la lutte contre les Plantagenêts. Tels sont, entre beaucoup d'autres,
quelques aspects de cette époque de gloire et de splendeur.
Au point de vue militaire -armement,
fortifications, etc.-armement, effectifs, fortifications,
etc.le siècle vit sur la lancée de Philippe-Auguste et le développement a lieu
1223. Mais du fait même
dans la direction tracée par le Capétien mort en 1223.
développement, des aspects nouveaux apparaissent et il convient de
de ce développement,
cerles considérer dans leur ensemble, ne serait ce que pour réagir contre certaines exagérations des historiens \.'.
LES ARMES
L'usage
L'usage de la cotte de mailles s'impose et celui de la brogne reste
réservé aux piétons ou à certains chevaliers peu fortunés. Le corps est,
pour ainsi dire,
dire, couvert de fer.
fer. Dans le grand haubert, haubert jazeran
ou plus simplement le jazeran, le tissu de mailles, flexible et impénétrable
aux projectiles, enveloppe le torse, la tête (sauf le visage) et les membres.
Par dessous, on porte le gambison ou gamboison, vêtement rembourré
destiné à amortir le choc des armes contondantes. Par dessus le haubert,
on enfile une large tunique en tissu, la cotte d'armes, qui protège des
intempéries et permet d'étaler
d'étaler les armoiries ou les couleurs du chevalier.
chevalier.
'Outre
française, de
' Outre les oU'gages
ouyîages classiques, tels le Manuel d'archéologie
d'archéologte françatse,
C.
les Dictionnaires, de VIOLLET-LE-Duc,
etc., et la bibliographie donnée
C . ENLART;
ENLART;
VIOLLET-LE-DUC,
par le Répertoire d'art et d'archéologie paraissant annuellement depuis 1910, on
consulter: P. BARBIER,
BARBIER,
La France féodale, Châteaux-forts et églises fortzfiées,
fortifiées,
devra consulter:
Saint-Brieuc, Les Presses Bretonnes, 1968,
1968, 508 p.;
FR.ENAUD,
ENAUD,
Les châteaux-forts en
Saint-Brieuc,
p.; FR.
1958, XVI + 240 p.;
J.-F. FINO,
FINO,Forteresses
France, Paris, Edit. des Deux Mondes, 1958,
p.; J.-F.
médzévale; construction, attaque, défense,
défense, Paris, Picard, 1967,
1967, 492 p.;
de la France médiévale;
FR GEBELIN,
GEBELIN,
Les châteaux de France, Paris, Presses Universitaires de France, 1962,
1962,
FR.
VI11 + 184
184 p. (Coll.
(Coll. Le Lys d'Or);
d'Or); ].
J. LEVRON,
LEVRON,
Le château-fort
château-fort et la vie au Moyen
VIII
Age, Paris, Fayard, 1963,
1963, 214 p.; R.
R. RITTER,
RITTER,Châteaux, donjons et places fortes,
1953, 209 p. (Coll.
(Coll. Arts, styles et techniques).
techniques). Pour ce qui est de la
Paris, Larousse, 1953,
période précédente, on trouvera un aperçu dans notre article: Quelques aspects de
l'art militaire
Philippe-Auguste, in:
t. VI,
pp. 19-36.
i n GLADIUS,
GLADIUS,
VI, 1967, pp.
19-36.
mtlitatre sous Phzlzppe-Auguste,
+
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J.F. Finó
Vers 1280,
fixées
1280, des pièces de cuir bouilli ou de métal, les ailettes, sont fixées
sur le haut des épaules afin de mieux détourner les coups qui auraient
rebondit sur le casque. Progressivement, d'autres pièces, les plates, vont
couvrir les bras, le devant des jambes, les coudes, les genoux, etc., et
aboutir, finalement,
finalement, à l'armure de plain ou de plates complètes, caractéxv'C et xvle
siècles. Sur la maiIIe
maille qui enrobe la tête on coiffe,
ristique des XV
XVIe siècles.
au moment du combat, un heaume assurant une protection complète. En
effet, dans le grand heaume, heaume des Croisades ou de Saint Louis,
les lamelles de métal qui couvraient le visage dans le modèle dit de Philippe Auguste, se sont élargies, leur nombre à augmenté et l'ensemble est
FIG.
FIG.
43
l.-Heaumes
XIII'
1.-Heaumes du XIIP
siècle finissant. A gauche,
détail du sceau de Jean de
Brienne (1288),
(1288), à droite, cecelui de Pierre, comte d'Alençon (1271).
(1271). (D'après G.
G. DEDEMAY: Le costume de
d e guerre
et d'apparat
d'apparat d'après les
sceaux.)
devenu une sorte de boite métallique à l'intérieur
l'intérieur de laquelle la tête peut
se mouvoir librement. A la hauteur des yeux, une fente horizontale, la
vue. Au-dessous,
Au-dessous, une série de trous pour la
Ia respiration. La forme est celle
d'un tronc de cône inverti, d'un cylindre ou du volume formé par deux
troncs de cône unis à leur base. Pour alléger son poids on porte, sur le
siècle, le bas du
haut du crâne, une coiffe rembourrée et, à la fin du siècle,
heaume reposera sur les épaules.
L'écu a des proportions plus réduites qu'aux XIe
XIIe siècles.
xre et XII"
siècles. Il
prend la forme
forme d'un triangle isocèle.
isocèle. L'umbo disparait et la surface extéextérieure. restée libre,
libre. peut
Deut recevoir les armoiries du chevalier.
rieure,
La lance ou glaive est maintenant trop lourde pour-être
poue-être lancée comme
un javelot et elle est devenue, définitivement, une arme de choc que le
charger, serre contre son
son corps.
corps. Parfois, le fer est
cavalier, au moment de charger,
sens de la longueur, d'une lame tranchante utilisée pour
doublé, dans le sens
la taille.
taille.
L'épée peut être une arme de taille ou une arme d'estoc. Dans le precas, la longue lame est allégée
allégée par une ou deux cannelures.
mier cas,
cannelures. Pour les
coups d'estoc on emploie une autre épée, plus courte et plus pesante,
dont la lame éffilée est roidie par une arête médiane, ce qui donne à sa
coupe une forme
forme quadrangulaire.
quadrangulaire. Généralement, les hommes d'armes
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portentààlalafois
foisles
lesdeux
deuxépées:
épées:celle
cellede
detaille,
taille,pendue
pendueààl'arçon
l ' a r ~ ode
ndelalaselle,
selle,
portent
sertààcombattre
combattreààcheval;
cheval;celle
celled'estoc,
d'estoc, retenue
retenueauaucorps
corpspar
parun
unbaudrier,
baudrier,
sert
estutilisée
utiliséedans
dansles
lesrencontres
rencontresààpied.
pied.Le
Leport
porthabituel
habitueldu
dugantelet
ganteletpermet
permet
est
de sese contenter
contenter d'une
d'une garde
garde fort
fort simple:
simple: une
une traverse
traverseen
encroix
croixdont
dontles
les
de
FIG. 2.---Che1Jatier
2.-Chevalier du
du XIIIe
X I I I ' siècle.
szècle. Ce
Ce
FIG.
sceau dede Roger
Roger Bernard,
Bernard, comte
comte dede Foix
Foix
sceau
(1276!, montre
montreun
unchevalier
chevalier armé
armédedepied
pied
(1276),
encap,
cap,lelecheval
chevalétant
étantcouvert
couvertdedelalahouse.
house.
en
Remarquer lala lance
lance armée
armée d'un
d'un demi-fer
demi-fer
Remarquer
dédoublé, dans
dans lelesens
sens dedeson
son axe,
axe, d'une
d'une
dédoublé,
taille.
sorte dede faux
faux pouvant
pouvant servir
servir àà lala taille.
sorte
quillonss'incurvent
s'incurvent vers
verslelebas,
bas,vers
verslalalame.
lame.Quant
Quant ààlalapoignée,
poignée,elle
elleest
est
quillons
parfoisassez
assezlarge
largepour
pour que
quel'épée
I'épée puisse,
puisse, au
aubesoin,
besoin,être
êtreempoignée
empoignéedes
des
parfois
deux
deuxmains
mains2.2.
La panoplie
panoplie est
estcomplétée
complétée par
parles
lesarmes
armescourtes
courtes-dagues,
-dagues, couteaux
couteaux
La
similaires- ainsi
ainsi que
que par
par lala hache
hache etet par
par lala masse.
masse. Jusqu'alors,
Jusqu'alors, lala
etet similaireshache n'avait
n'avait guère
guère été
été employée
employée par
par les
les cavaliers
cavaliers mais
mais les
les luttes
luttes conticontihache
l'adopter, afin
afinde
de
nuellescontre
contreles
les Sarrazins
Sarrazinsobligent
obligentles
lesOccidentaux
Occidentauxààl'adopter,
nuelles
pouvoir entamer
entamer les
les solides
solides cottes
cottes de
de mailles
mailles de
de leurs
leurs adversaires
adversaires On
On
pouvoir
deuxmains,
mains,dont
dontlelefilfil
voitainsi
ainsiapparaître
apparaîtreun
unmodèle
modèleassez
assezfort,
fort,manié
maniéààdeux
voit
estcoupé
coupéen
enoblique,
oblique,cecequi
quipermet,
permet,auaubesoin,
besoin,de
defrapper
frapperd'estoc.
d'estoc.Quant
Quant
est
masse, elle
elle peut
peut être
être entièrement
entièrement métallique
métallique (masse
(masse d'arçon)
d'arçon) ou
ou
àà lala masse,
l'époque de
de Philippe
Philippe lele Bel,
Bel, lala masse
masse
n'avoir que
quelala tête
tête de
de métal
métalet,
et, àà l'époque
n'avoir
remplace l'épée
I'épée de
de taille.
taille.
remplace
Lecheval
chevalest
estcaparaçonné
caparaçonnélui-aussi
lui-aussietetune
unehouse,
house,de
desolide
solidetissu,
tissu,proproLe
tègel'animal
l'animal contre
contreles
les projectiles
projectiles ennemis.
ennemis.
tège
portéeque
qued'un
d'un nombre
nombre res'
resva de
desoi
soique
quecet
cet ensemble
ensemblen'est
n'est ààlala portée
Il11va
treint de
de combattants,
combattants, qui
qui forment
forment une
une sorte
sorte de
de cavalerie
cavalerie lourde.
lourde. Les
Les
treint
Surl'évolution
l'évolution dedel'épée,
l'épée, voir:
voir: A.A.BRUHN
BRUHN
HOFFMEYER.
From mediaevat
medtaeval sword
sword
, 'Sur
HOFFMEYER.
From
in: GLADlUS,
GLADIUS,
II,1963,
1963,pp.
pp. 5-68.
5-68.Sur
Sur sasa fabrication,
fabrication, voir:
voir.
Renaissance rapier,
rapiev, in:
toto Renaissance
t.t. II,
PANSERI,
Rtcerche metatlofl.raphiche
metallo~raphichesopra
sopra una
ana spada
spada dada guerra
guevra det
del XII
X I I secoto,
secolo,
C.C. PANSERI,
Ricerche
in Associaziones
Associazionesltaliana
ItalianadidiMetallurgia,
Metallurgia,Milano,
Milano,Documenti
Documentt eecontributi,
contributi,quaderno
quadernol,1,
in:
1954,p.p 33.
33.
1954,
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seigneurs moins
moins fortunés,
fortunés, les
les écuyers,
écuyers, les
les sergents
sergents soldés
soldés ou
ou fournis
fournis par
par
seigneurs
les bonnes
bonnes villes
villesetet par
par les
les abbayes
abbayespour
pour un
un temps
temps déterminé,
déterminé, sont
sont moins
moins
les
pesament armés
armés etet servent
servent d'auxiliaires.
d'auxiliaires.
pesament
FIG.3.-Piéton.
3.-Pzéton. Sceau
Sceau du
du maire
maire etet des
des jurés
jurés de
de
FIG.
(1308).La
La tête
tête est
est coiffée
coiffée d'un
d'un chapeau
chapeau
Fismes (1308).
Fismes
de fer,
fer, au
au timbre
timbre arrondi
arrondi etet au
au rebord
rebord plat.
plat. ComComde
long
me armes
armes offensives,
offensives, l'épée
l'épée etet lala hache
hache àà long
me
manche.
manche.
Quant aux
aux piétons
piétons -dont
-dont lele rôle
rôle semble
semble maintenant
maintenant s'amoindrirs'amoindrirQuant
leurs armes
armes sont,
sont,essentiellement,
essentiellement,celles
cellesdu
duXIIe
XII"siècle
sièclefinissant:
finissant: faucharts,
faucharts,
leurs
On ajoute
ajoute lele marteau
marteau d'ard'arguisarmes, vouges
vouges etet similaires,
similaires, épée,
épée, hache.
hache. On
guisarmes,
mes au
au long
long manche
manche permettant
permettant d'atteindre
d'atteindre un
un cavalier
cavalier etet dont
dont lala tête
tête
mes
métallique, garnie
garnie de
de pointes,
pointes, sese termine
termine en
en bec,
bec, ce
cequi
qui permet
permet de
deporter
porter
métallique,
des coups
coups d'estoc
d'estoc etet de
de volée.
volée. L'arbalète
L'arbalète constitue
constitue l'arme
l'arme de
de trait
trait par
par
des
piedde
debiche,
biche,de
dechèvre
chèvre
excellenceetetl'on
l'on voit
voit seserépandre
répandrelelemodèle
modèledit
ditààpied
excellence
ou de
de chienne,
chienne, dont
dont l'arc
l'arc est
est bandé
bandé au
au moyen
moyen d'un
d'un long
long crochet
crochet double
double
ou
que l'on
l'on ajuste
ajuste sous
sous l'arbrier
I'arbrier etet qui,
qui, en
en pivotant,
pivotant, entraine
entraine lala corde.
corde. Point
Point
que
n'est besoin
besoin de
de prendre
prendre appui
appui sur
sur lele sol
sol etet l'arme
l'arme est
est précieuse
précieuse pour
pour lala
n'est
cavalerie.D'autre
D'autre part,
part, on
on trouve
trouve aussi
aussides
des arcs
arcs turquois,
turquois, peut-être
peut-êtred'orid'oricavalerie.
gine orientale.
orientale. La
La longueur
longueur ne
ne dépasse
dépasse pas
pas 1,50
1,50 m.
m. etet les
les branches
branches àà
gine
contre-courbe permettent
permettent de
de lancer
lancer de
de courtes
courtes flèches
flèches avec
avec une
une grande
grande
contre-courbe
violence.
violence.
Remarquons d'une
d'une façon
f a ~ o ngénérale
générale que
que lele bois
bois des
des manches
manches ou
ou des
des
Remarquons
ferde
del'arme
l'arme
hampes pouvant
pouvant être
être tranché
tranché par
par un
un fort
fort coup
coup de
detaille
taille3,3, lele fer
hampes
se prolonge,
prolonge, vers
vers lele bas,
bas, par
par des
des frettes
frettessur
sur lesquelles
lesquelles glissent
glissent les
les coups.
coups.
se
La réalité
réalité du
du fait
fait est
est indéniable.
indéniable.Nombre
Nombre de
de témoignages
témoignagescontemporains
contemporainsl'attesI'attes3 ' La
tent etet dans
dans une
une scène
scène de
delala broderie
broderie de
deBayeux
Bayeux on
on voit
voit un
un chevalier
chevaliernormand
normand qui
quiaa
tent
tranché, d'un
d'un revers
reversd'épée,
d'épée, lele manche
manchede
delala hache
hache esgrimée
esgrimée par
par son
sonadversaire
adversaire saxon.
saxon.
tranché,
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Les techniques
techniques de
de siège
siège restent
restent les
les mêmes
mêmes que
que lors
lors de
de la
la période
période prépréLes
cédante.
cédante. Les
Les chroniqueurs
chroniqueurs rapportent
rapportent toujours
toujours une
une marche
marche identique;
identique; tir
tir
des arbalétriers,
arbalétriers, action
action des
des trébuchets,
trébuchets, travaux
travaux des
des pionniers,
pionniers, assaut
assaut final.
final.
des
Cette similitude
similitude et
et un
un certain
certain air
air de
de parenté
parenté entre
entre les
les récits,
récits, porterait
porterait àà
Cette
penser
penser qu'il
qu'il s'agit
s'agit du
du développement
développement litteraire
litteraire d'une
d'une sorte
sorte de
de modèle.
modèle.
Toutefois, ils
ils coincident
coincident dans
dans leurs
leurs grandes
grandes lignes
lignes avec
avecle
le rapport
rapport présenté
présenté
Toutefois,
FIG 4.-Scène
4.-Scène de
de siège.
siège.
FIG.
Ivoire
I v o i r e sculpté,
sculpté, travail
travail
français
francais des
des environs
environs de
de
1300,
1300, formant
formant lele dos
dos
d'un
d'un miroir
miroir et
et représenreprésentant
tant l'assaut
l'assaut du
du château
château
d'Amour.
gauche, un
un
d'Amour. AA gauche,
assaillant
assaillant lance
lance des
des roses
roses
avec
avec une
une arbalète,
arbalète, un
un peu
peu
plus
plus bas,
bas, un
un autre
autre charge,
charge,
un trébuchet
trébuchet avec
avec les
les
un
mêmes
mêmes projectiles.
projectiles. (Flo(Florence,
rence, Musée
Musée du
du Bargel.
Bargella,
128.)
lo,coll.
coll. Carrand,
Carrand, nr.
nr. 128.)
Castille par
Dar Guillaume
Guillaume des
des Ormes,
Ormes, sénéchal
sénéchal de
de
àà lala régente
régente Blanche
Blanche de
de Castille
Carcassonne,
Carcassonne, àà propos
propos du
du siège
siège de
de cette
cette ville
ville entrepris
entrepris en
en 1240
1240 par
par les
les
troupes
est donc
donc permis
permis de
de croire
croire
troupes du
du vicomte
vicomte Raymond
Raymond Trencavel
Trencavel 44.• IlIl est
àà l'exactitude
l'exactitude des
des récits
récits des
des chroniqueurs
chroniqueurs et
et de
de penser
penser qu'il
qu'il n'y
n'y eut
eut pas
pas
d'innovation
d'innovation au
au point
point de
de vue
vue de
de lala poliorcétique.
poliorcétique.
Les
Les armes
armes et
et les
les autres
autres accessoires
accessoires militaires
militaires peuvent
peuvent être
être fabriqués
fabriqués
ou
ou adquis
adquis dans
dans des
des endroits
endroits fort
fort divers
divers et
et cela
cela en
en quantités
quantités considérables.
considérables.
Un
Un compte,
compte, publié
publié par
par R.
R. Fawtier,
Fawtier, prouve
prouve qu'en
qu'en 1295,
1295, pour
pour lala guerre
guerre
• Le
Le texte
texte de
de ce
ce rapport
rapport est
est conservé
conservé aux
aux Archives
Archives Nationales
Nationales de
de Paris,
Paris, section
section
ancienne,
carton 1030,
1030, pièce
pièce 73.
73. Texte
Texte (latin)
(latin) publié
publié par
par L.
L. C.C. DOÜET
DOÜETn'ARc,
D'ARC,
ancienne, J, carton
Siège
Stège de
de Carcassonne,
Carcassonne, in:
in: «Bibliothèque
«Biblioth+que de
de l'Ecole
1'Ecole des
des Chartres»,
Chartres», vol.
vol. 7,7, 1845-1846,
1845-1846,
Etudes
pp.
pp. 371-375.
371-375. Avec
Avec version
version française
française in:
i n L.
L. N.
N. BONAPARTE,
BONAPARTE,
Etudes sur
sur lele passé
passé etet
l'avenir
l'avenzr de
de l'artillerie,
l'artillerze, 66 vols.,
vols., Paris,
Paris, J.J . Dumaine,
Dumaine, 1846-1871.
1846-1871.Cf.
Cf. vol.
vol. 2,2,pp.
pp. 55-61,
55-61,etet
in:
Dictionnaire
i n E.
E .VIOLLET-LE-Duc,
VIOLLET-LE-DUC,
Dictzonnaire de
de l'architecture,
I'archztecture,vol.
vol.l,1,pp.
pp. 345-349.
345-349.Nous
Nous avons
avons
récemment
Forteresses de
de lala France
France médiévale,
médtévale,
récemment reproduit
reproduit cette
cette version
version dans
dans nos
nos Forteresses
pp.
pp. 206-209.
206-209.
.r.
27
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d'Aquitaine, un nommé Arnaud Mestre, sorte d'agent financier du roi,
achète à Toulouse, 2.000 arbalètes, 1.000
1.000 cottes rembourées (tunicae
(tunicae
gambisiotae), 3.000 casques (bacineti)
(bacineti) et 3.000 gorgerins (gorgeriae),
(gorgeriae),
que chaque homme
destinés à l'armé royale; en outre, 5.000 écussons que
placera sur son bouclier, cotte ou gorgerin,
gorgerin, comme signe de raliement.
K. Fawtier, mentionne l'achat de
Un autre compte, également publié par R.
de
diverses pièces pour le harnois des nobles de la sénéchaussée de Toulouse 5.
Notons enfin que l'on possède un certain nombre d'inventaires d'armes,
d'engins, etc.,
etc., déposés dans les arsenaux des villes ou des châteaux.
châteaux. Tel
1298. lors de la mise en charge
l'inventaire dresé à Carcassonne en 1298,
" du
nouveau charpentier royal, où se trouvent énumérés diverses machines
accessoires, des outils pour les pionniers, etc.
etc. 6.6 .
de jet, leurs accessoires,
COMMANDEMENT ET EFFECTIFS
-
Chaciue seigneur est le chef-né
chef-né de ses
ses vassaux qu'il
m'il mène au combat
Chaque
et entraine par son exemple. Pour l'armée royale,
royale, le chef suprême est le
roi. Ce qui touche à l'armée, à son organisation en temps de paix ou en
etc., est le fait du Grand
temps de guerre, à la conduite des opérations, etc.,
Sénéchal de France, premier officier de la Couronne. A partir de 1191,
1191,
Sénéchal
Philippe-Auguste a laissé sans
sans pourvoir le
le dapiférat et la charge reste
Philippe-Auguste
vaccante.
vaccante. C'est le connétable qui en assure les fonctions
fonctions et il a sous ses
ordres les maréchaux,
maréchaux. généralement au nombre de deux.
deux.
La cavalerie est divisée en batailles, ayant à leur tête quelque grand
personnage. Chaque bataille se subdivise en bannières groupant un nombre variable d'hommes autour d'un chef ou chevalier-banneret
chevalier-banneret qui
qui orne
chevaliers-vassaux, eux, porsa lance d'une sorte de bannière carrée. Les chevaliers-vassaux,
tent un fanion triangulaire ou pennon.
Les arbalétriers sont placés sous les ordres du Grand Maître des arbaarbalétriers, charge crée par Saint Louis. Le Grand Maître commande aussi
-
, Le regretté Robert Fawtier nous faisait observer que ces écussons constituent
un embrion d'uniforme. Le compte, déposé à la Bibliothèque Nationale de Paris,
manuscrit latin nr. 17658, fol.
fol. 20, est publié in: Recueil des historiens de France,
royaux», 1285-1314,
t. IIII,
I I , «Comptes royaux>>,
1285-1314, vol. 2, pp. 611-625.
611-625. Il
I l a été étudié par
WOLFF,Achat d'armes pour
l e Bel dans la région toulousaine, in «An«AnP. WOLFF,
pour Philippe le
nales du Midi», t.t. 61, 1948, pp. 84-91.
84-91. Le compte relatif
relatif au harnois des
des nobles figure
ail fol.
11 a été publié
oublié dans les Historiens df
de
précédemment. Il
au
fol. 30 du manuscrit cité orécédemment.
France, t. III,
I I I , vol. 2, pp. 661-678.
6611678.
6"riginal
Original perdu.
reproduit d'après
XVII' siècle,
siècle. in:
oerdu. Texte latin reoroduit
d'aorès une copie
cooie faite au XVII"
V. MOR&T
MORTET et
l'histoire de l'architecture,
e îP.~ DESCHAMPS,
DESCHAMPS,
.
~Recueil
e c u e i de
l textes
textés relatifs
relatifs àdrhictoire
I'archztecture,
1911-1929. Cf.
Cf. vol. 2, pp. 327-334. IIll a été étudié par G.
G. J. MOT,
MOT,
2 vols., Paris, Picard, 1911-1929.
L'arsenal et le parc de matériel à la Cité de Carcassonne en 1298, in: «Annales du
Midi»,
Midi*, t. 68, 1956, pp. 409-418.
rance,
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J.F. Finó
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ionn ni ers. les servants des trébuchets,
trébuchets. etc. Ses
Ses derniers peuvent
Deuvent être
les pionniers,
ce Jocelin de Cornaud
dirigés, à leur tour, par un maître-ingénieur, tel ce
qui commande les dix-huit
Crojsade d'Egypte 7.'.
dix-huit engins du roi lors de la Croisade
Les piquiers, divisés en establies ou connétablies, sont commandés par
des chevetaines ou capitaines.
Chaque groupe assure ses propres services d'intendance (transport
impédimenta, etc.)
etc.) et tout comme il en advenait encore
des vivres, des impédimenta,
que l'on
récemment dans bien des pays, c'est sur la population locale que
prélève la subsistance journalière, la fourniture du bois de construction,
remonte. Cependant, lorsqu'il s'agit de préparer une expédition
parfois la remonte.
lointaine ou que l'on pense devoir être d'une durée considérable, des
être accumulées dans des
des villes destidestivivres et autres fournitures peuvent être
fréquent que
que les Croisés, s'emnées à servir de bases d'opérations 8.*. Il est fréquent
barquant pour la Terre
Terre Sainte,
Sainte, emportent avec eux des charpentiers, des
iet.
poutres.
ferrements. etc.,
etc.. leur servant à construire des machines de jet.
poutres, des ferrements,
Le recrutement des armées continue à avoir lieu selons les mêmes
principes que par le passé: service
service féodal
féodal et engagement de mercenaires.
Rien d'étonnant alors qu'au XIII"
XIIIe siècle les effectifs, soient toujours
faibles, quoique légèrement supérieurs à ceux du XI"
faibles,
XIe et XII',
XIIe, sans doute
à cause du développement démographique 9. En 1231,
1231, pour lutter contre
le comte de Bretagne (qui
(qui ne disposait, il est vrai, que de forces
forces restreintes),
2.000 hommes: 131
131 chevaliers,
tes), Saint Louis réunit un peu plus de 2.000
21 arbalétriers à cheval, 44 «lesquillons»,
«lesquillons», 1.600
1.600
142 sergents à cheval, 21
142
1270, pour la Croisade de Tunis, il dispose d'environ
sergents à pied. En 1270,
fils, Philippe III le Hardi, dirige contre le
7.000 combattants. Son fils,
chevaliers, ce qui donnerait 2.000 à 2.200
comte de Foix, environ 672 chevaliers.
compris) et 4.000 à 4.400 piétons: au total
cavaliers (sergents
(sergents à cheval compris)
1285, pour la guerre d'Aragon, les estima6.000 à 7.000 hommes. En 1285,
tions des chroniqueurs sont aussi fantaisistes que contradictoires. Lot les
écarte et, en doublant les chiffres de l'expédition contre le comte de
JOINVILLE,
Hzstozre
Saznt Louis, éd.
éd. N
1874, XXX,
7 JOINVILLE,
Histoire de Saillt
N.. de Wailly, Paris, Didot, 1874,
c h a ~III,
.I . 193,
193. m.
106-107.
630 p. Cf. chap.
pp. 106-107.
J. BOUSSARD,
8'-Sur
Sur les bases d'opérations au temps de Philippe-Auguste, voir: ].
BOUSSARD,
Henrt
l'armée de métier,
métzer, in:
Henri II Plantagenêt et les origines de l'armée
in: «Bibliothèque de 1'Ecole
l'Ecole
106, 1945-1946,
189-224. Sur les services d'intendance lors de
des Chartes», vol. 106,
1945-1946, pp. 189-224.
LANGLOIS,
Le règne de Phtltppe
I I le Hardi, Paris,
Ia
CH V. LANGLOIS,
la guerre d'Aragon, voir: CH.
Philippe IIII
Cf. pp. 368-370.
368-370.
461 p. Cf.
Hachette, 1887, XVI + 461
, Pour tout ce qui touche aux effectifs, l'ouvrage fondamental est celui de
mtlttazre et les armées ail
au Moyen Age en Europe et dans le Proche
F. LOT,
LOT, L'art
L'art militaire
Orzent, 2 vols., Paris, Payot, 1946.
1946. Voir les réserves de R. Fawtier, in:
in: F
F. LOT
LOT et
Orient,
R. FAWTIER,
Hzstozre des institutions
instituttons françazses
FAWTIER, Histoire
françaises au Moyen Age, 3 vols., Paris, Presses
Universitaires de France, 1957-1962.
1957-1962. Cf. vol
vol. 2, pp. 533-535.
533-535. Voir également l'article
J BOUSSARD
de ].
BovssARD cité dans la note précédente.
+
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J.F. Finó
estime que 4.000
4.000 cavaliers
cavaliers et
et 8.000
8.000 piétons ont dut constituer
Foix, il estime
des chiffres
chiffres maxima
maxima pour l'armée expéditionnaire.
expéditionnaire. Notons que
que la plupludes
ces «mobilisations»
«mobilisations» reçoivent
reqoivent une solde
solde
de ceux
ceux qui
qui prènent
prènent part àà ces
part de
et que
que lors
lors de
de Croisades, Saint Louis entretient ses
ses compagons.
compagons. Les
Les
et
autres feudataires,
feudataires, le
le roi d'Angleterre, etc.,
etc., en font
font de
de même.
même. Sous
Sous Phi·
Phiautres
lippe le Bel,
Bel, on
on ne
ne saurait
saurait déterminer le
le chiffre des
des effectifs de
de l'armée
lippe
royale qui
qui prit part à la guerre d'Aquitaine: toutefois, les
les comptes
comptes de
de
royale
Toulouse cités ci·dessus
ci-dessus indiquent un ordre
ordre de
de grandeur et
et ilil paraîtrait
Toulouse
er
adversaire du roi de France, lui
lui aurait opopd'Angleterre, adversaire
qu'Edouard 11"'
700 hommes
hommes d'armes et 4.000 fantassins.
fantassins. La
La garnison du
du château
posé 700
de Courtrai, rendu le
le 13
13 juillet 1302,
1302, le
le surlendemain
surlendemain de
de la bataille du
de
12 chevaliers, 49 écuyers,
même nom, aurait été de 334
334 hommes, dont 12
même
arbalétriers, mais peut-être ce chiffre était-il
était-il grossi
grossi de
de rescapés
rescapés de
de la
la
220 arbalétriers,
déroute JO.
'O.
On voit ainsi
ainsi combien
combien étaient faibles
faibles les
les garnisons des
des châteaux et
et
On
des places.
places. Il est vrai que pour garnir entièrement les
les défenses
défenses de
de CarcasCarcasdes
". Mais
Mais Carcassonne
Carcassonne était un
fallu environ 1.320
1.320 hommes 11.
sonne ilil aurait fallu
cas exceptionnel; place de
de tout premier ordre,
ordre, elle
elle constituait
constituait la grande
cas
base d'operations des
des troupes royales
royales dans
dans un Midi toujours convulsionné
base
les guerres
guerres religieuses.
religieuses. Outre cela,
cela, il faut
faut se
se demander si
si ce chiffre de
par les
1.320 hommes était véritablement atteint, même en
en cas
cas de siège.
siège. Ne
1.320
serait-il pas plus juste de
de penser que seuls
seuls les points attaqués étaient
serait-il
quelques sentinelles étaient placées
placées aux autres et qu'une petite
garnis, que quelques
'O
10
"
1\
LOT,L'art militaire,
mrlztaire, vol.
vol. 1,
1, pp.
pp. 196-197,
196-197, 236-237,
236-237, 240,
240, 248-249
248-249 et 262-263.
262-263F. LOT,
Le calcul
calcul de
de Viollet-le-Duc
Viollet-le-Duc est le suivant:
suivant:
Le
les quatorze tours de
de l'enceinte extérieure,
Pour les
gardées chacune, en
en moyenne, par vingt
gardées
hommes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ....
des trois barbaVingt hommes dans chacune des
cannes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..
Cent hommes
courtine5 "ur
sur les
homl~es pour servir les courtines
Cent.
points
POints cld'attaque
attaque . . . .... . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..
vingt-quatre tours de l'enceinte
l'enceinte intéintéPour les vingt-quatre
gardées, chacune, par vingt hommes
rieure, gardées,
moyenne . . . . . . . . . . .,. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
en moyenne
Pour la porte Narbonnaise . . . .'". . . . . . . . . . . . . .
Pour garder les courtines . . . . . . '". . . . . . . . . . . . . ..
château . . . . . . . . . . . . . . . . ... . . . . .
Garnison du château
Capitaine (un
(un par tour ou par porte)
porte) .........
.
280 hommes
60
»
100
»
480
50
100
200
50
»
»
»
»
»
-
TOTAL
.
-
1.320 hommes
1.320
E. VIOLLET-LE-DUC
d'architecture, vol.
vol. 9,
9, pp. 89-90,
89-90, note L
1.
E.
VlOLLET-LE-Duc Dictionnaire d'architectllre,
30,
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troupe était tenue en réserve pour se
se rendre là où besoin était? Les récits
récits
de fréquentes allusions
allusions à des places emportées par surprise,
surprise,
d'alors font de
donné contre
contre un point non surveillé.
par un assaut donné
LES FORTERESSES
jouit le Royaume
Royaume au
au Nord de la Loire ainsi
ainsi que
La paix relative dont jouit
font ralentir la recherche de
l'affermissement de l'autorité du souverain font
de châteaux tandis que le rythme des constructions
nouveaux modèles de
diminue. La plupart des grands travaux sont entrepris
des particuliers diminue.
quelques seigneurs
seigneurs sont assez
assez
par le roi, pour renforcer ses places, et seuls quelques
puissants comme pour bâtir des forteresses nouvelles.
de la vie de
de société font
font qu'on s'efforce
D'autre part, les progrès de
que le
le roi ou
donjon. Jadis il n'y avait que
d'échapper aux salles sombres du donjon.
feudataires qui
qui habitassent hors du donjon 12.
Mainte12. Maintequelques grands feudataires
nant, nombre de barons veulent en faire autant et ils se font
font bâtir un
logis, situé à l'intérieur du château mais vaste et aéré. Le modèle de forteforteresse établi par Philippe-Auguste
Philippe-Auguste et son entourage s'impose donc car il
conforme aux besoins et aux possibilités du moment.
est conforme
Après l'essort des XIc_XIIe
XI'-XII~ siècles, les technique n'évoluent
n'évoluent que fort
lentement 13.
13. Les sources d'énergie, les engrenages, la construction des
machines, les matériaux (bois
(bois et pierre, quelquefois la brique), demeurent
XIX' C sièsièidentiques et cela jusqu'à
jusqu'à la fin du Moyen Age, parfois jusqu'au
jusqu'au XIX
cle 14.
Enn ce qui concerne l'art de bâtir, on ne peut guère relever que l'ap14. E
parition de la brouette et la diffusion des échafaudages en hélice. La
brouette figure
figure d'une façon certaine dans les miniatures de cette époque 15
l5
et elle apporte un précieux secours aux constructeurs. D'autre part,
lorsqu'il s'agit de bâtir un gros donjon ou une tour se dressant sur des
fond. Au fur et
escarpements, les échafaudages peuvent ne pas partir de fond.
'' P.P. HÉLIOT,
HÉLIOT,Sur les résidences princières
bâties en
en France du X'
X" au XII'
X I I ' siècies,
siècles,
12
princières bâties
in:
Age»,
in: «Le Moyen A
g » , t.t. 61, 1955,
1955, pp. 27-61
27-61 et 231-317.
231-317.
"l 3 C'est ce que Bertrand Gille a fait pertinemment remarque dans son comptecompteVAN THYGEM,
Opp en am
Middeleuwsc, in:
in: «Cahiers
l'ouvrage de F. VAN
THYGEM,
O
om de Mzddeleuwsc,
«Cahiers de
rendu de i'ouvrage
JO, 1967, pp. 491-492.
civilisation médiévale», t. 10,
l144 Sur les techniques médiévales, voir notament B.
B. GILLE,
GILLE,Le Moyen Age en OcOctechniques, vol. I,
1, Paris, Presses
cident, V"
V' siècle-1350,
siècie-1350, in:
in: Hzstozre
Histoire générale des techniques,
cident,
Universitaires de France, 1962, pp. 427-598, et A
A Hzstory
History of
o f technology, vol. 2, OxOxford, Clarendon Press, 1957.
1957.
"
" Par exemple, dans le manuscrit latin nr. 6769 déposé à la Bibliothèque Nationale
civilisations»,
Paris L'article
L'article de M. MASSA,
de Paris.
MASSA, La brouette, publié in:
in: «Techniques et civilisations»,
II, 1952,
1952, pp. 93-95,
93-95, manquant à la bibliothèque des Archives Nationales,
vol. II,
Nationales, il nous
vol.
!'obligeance de MM.
MM. GiIle
Gille et Metman
a été possible d'en obtenir photocopie grâce à l'obligeance
à qui nous tenons à exprimer notre gratitude.
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àà mesure
mesure que
que s'élèvent
s'élèvent les
les murs,
murs, on
on ménage
ménage tous
tous les
les 44 m.
m. environ
environ (2
(2 toitoim. et
et
ses) une
une paire
paire de
de trous
trous de
de boulin
boulin superposés,
superposés, distants
distants d'environ
d'environ 22 m.
ses)
décrivant
décrivant une
une hélice
hélice ascendante.
ascendante. On
On les
les garnit
garnit de
de poutres
poutres saillantes.
saillantes.
consolider les
les poutres
Doutres logées
logées
dans
Celles des
des trous
trous inférieurs
inférieurs servent
servent àà consolider
Celles
dans
u
les trous
trous supérieurs
supérieurs lesquelles,
lesquelles, àà leur
leur tour,
tour, portent
portent le
le plancher
plancher qui
qui s'ens'enles
roule ainsi
ainsi au
autour
de l'édifice.
l'édifice. Le
Le bardage
bardage des
des matériaux
matériaux et
et le
le travail
travail des
des
roule
tour de
maçons peut
peut donc
donc se
se réaliser
réaliser sans
sans encombre.
encombre. Un
Un tel
tel dispositif
dispositif (déjà
(déjàutilisé
utilisé
maçons
p. e.e. àà Villeneuve-sur-Yonne)
Villeneuve-sur-Yonne)
par les
les constructeurs
constructeurs de
de Philippe-Auguste,
Philippe-Auguste, p.
par
tour des
des Chiens
Chiens (château
(château de
de Chinon)
Chinon) ainsi
ainsi que
que dans
dans
peut être
être observé
observé àà lala tour
peut
divers bâtiments
bâtiments de
de l'époque
l'époque et
et ilil était
était clairement
clairement visible
visible sur
sur les
les murs
murs du
du
divers
1917.
donjon de
de Coucy,
Coucy, détruit
détruit en
en 1917.
donjon
~--------=._~-rrr";,'/(flffft_
FIG 5.-Château
5.-Château de
de Najac.
Nalac. Le
Le trait
trait renforrenforFIG.
cé indique
indique lala partie
partie bâtie
bâtie (ou
(ou renforcée)
renforcée)
cé
1253.Le
Le dondonpar Alphonse
Alphonse de
de Poitiers
Poitiers en
en 1253.
par
l'angle S.S. E.,
E., est
est incorporé
incorporé àà l'enl'enjon, àà l'angle
jon,
ceinte et
et permet
permet de
de surveiller
surveiller lala route
route
ceinte
d'accès
aü château.
château. (La
(La forteres_>e
forterecce royale
royale
d'accès au
Najac, p.
p. 16.)
16.)
de Najac,
de
La taille
taille des
des blocs
blocs se
se fait
fait avec
avec la
la brette
brette -marteau
-marteau àà tête
tête dentéedentée- qui
qui
La
laisse des
des traces
traces caractéristiques
caractéristiques sur
sur la
la pierre.
pierre. Comme
Comme le
le réseau
réseau de
de ces
ces
laisse
dents, lâche
lâche àà la
la fin
fin du
du XIIe
XII" siècle,
siècle, va
va devenir
devenir de
de plus
plus en
en plus
plus serré,
serré, les
les
dents,
archéologues disposent
disposent d'un
d'un élément
élément relatif
relatif de
de datation.
datation. La
La face
face extérieure
extérieure
archéologues
des blocs
blocs peut
peut être
être simplement
simplement dégrossie
dégrossie et
et rester
rester hérissée
hérissée de
de protubéranprotubérandes
dévier la
la tête
tête du
du bélier
bélier ou
ou les
les projectiles
projectiles et
et àà déporter
déporter
ces propres
propres àà dévier
ces
l'outil du
du pionnier:
pionnier: c'est
c'est la
la taille
taille en
en bossage,
bossage, caractéristique
caractéristique des
des construcconstrucl'outil
III lele Hardi.
Hardi. Le
Le donjon
donjon de
de Tournebu
Tournebu (Normandie)
(Normandie) est
est
tions de
de Philippe
Philippe III
tions
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ceinturé
ceinturé de
de chaînes
chaînes formées
formées par trois rangées de pierre de
de taille
taille dont les
les
lits,
lits, au
au lieu d'être plats, sont alternativement concaves
concaves ou convexes;
convexes; les
les
blocs
blocs se
se coincent ainsi
ainsi les
les uns les
les autres
autres et l'ensemble devient
devient extrémeextrémesolide.
ment solide.
Remarquons
Remarquons enfin que les
les lits
lits de
de mortier unissant les
les pierres dimidiminuent graduellement d'épaisseur. Aux XIe_XIIc
XI"-XII' siècles
siècles ils
ils avaient
avaient environ
0,05
0,05 m.;
m.; dans
dans la
la seconde
seconde moitié
moitié du
du XIIIe
XIII" ils
ils n'ont plus guère
gukre que
que 0,01
0,01 m.,
ce
ce qui
qui rend
rend fort
fort malaisé
malaisé l'introduction de
de la
la pince du
du pionnier.
pionnier.
Ceci
Ceci étant,
étant, le
le XIII
XIII'C siècle
siècle a vu
vu bâtir quelques
quelques unes
unes des
des forteresses
forteresses les
les
plus vastes
vastes et
et les
les plus remarquables que
que nous
nous ait
ait légué le
le Moyen Age
Age
français.
français. Sans
Sans vouloir
vouloir en
en faire
faire une
une énumération ou
ou une
une description
description hors
hors
FIG 6.-Coucy.
6.-COUCY En
En haut,
haut, àà !'extrème
l'extrème droite,
droite, la
la barbacane
barbacane
FIG.
(disparue) protégeant
protégeant la
la Darre
oorte de
de Laon,
Laon, puis
puis la
la ville
ville entourée
entourée
(disparue)
de son
son enceinte
enceinte propre.
propre. En
En bas,
bas, au
au centre,
centre, commence
commence j'enceinl'enceinde
te du
du châte3u
château avec
avec lala porte
porte de
de maître
maître Oddon
Oddon donnant
donnant accès
accès
te
la baille.
baille En
En haut,
haut, àà gauche,
gauche, le
le châteal1
châteaii proprement
proprement dit
dit dont
dont
à:i la
J. Trouvelot.)
Trouvelot.)
le gros
gros donjon
donjon surveille
surveille l'entrée.
l'entrée (Relevé
(Relevé de
de J.
le
de place
place ici,
ici, on
on se
se contentera
contentera de
de mettre
mettre en
en relief
relief trois
trois éléments
éléments fondafondade
mentaux: le
le donjon,
donjon, le
le flanquement,
flanquement, la
la défense
défense des
des portes.
portes.
mentaux:
Les raisons
raisons exposées
exposées àà propos
propos des
des châteaux
châteaux de
de Philippe-Auguste
Philippe-Auguste 16l6
Les
et celles
celles qui
qui ont
ont été
été rappelées
rappelées ci-dessus,
ci-dessus, font
font que
que le
le rôle
rôle du
du donjon-habitadonjon-habitaet
tion s'efface.
s'efface. Il
I l en
en est
est de
de même
même de
de son
son rôle
rôle militaire.
militaire. Jadis
Jadis élément
élément esestion
'",-F.
FINO,Quelques
Quelques aspects
aspects de
de l'art
l'art militaire
mzlttazre SOIiS
sous Phifippe-Auguste,
Phrlippe-Auguste, in:
in: GLAGLAJ.-F. FINO,
VI,1967,
1967,pp.
pp. 34-35.
34-35.
VI.
J'
DIUS,t.t.
DIUS.
33
3
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sentieldu
duchâteau
château ilildevient,
devient,ààlalafin
findu
duXII"
XII" siècle,
sikcle,une
unesorte
sortededeclef
clef de
de
sentie!
voûte sur
surlaquelle
laquelle s'articulent
s'articulent les
lesautres
autresdéfenses
défensesde
delalaplace
placeetetqui
quipeut
peut
voûte
XIII" siècle
siècle voit
voit sese généraliser
généraliser
servir d'ultime
d'ultime réduit
réduit aux
aux assiégés.
assiégés. Le
Le XIIIe
servir
l'enceinte même
même
plusieurs solutions
solutions différentes.
différentes. Incorporer
Incorporer lele donjon
donjon ààl'enceinte
plusieurs
du château,
château, cece donjon
donjon devenant
devenant une
une sorte
sorte de
de maitresse-tour;
maitresse-tour; château
château
du
Najac.Le
Ledresser
dresserààl'extél'extéd'Alphonse de
dePoitiers
Poitiers(frère
(frèrede
deSaint
SaintLouis)
Louis)ààNajac.
d'Alphonse
rieur de
del'enceinte
l'enceinte etetlelemunir
munir d'entrées
d'entrées donnant
donnantsur
surlalacampagne
campagneetetsur
sur
rieur
Aigues-Mortes.Continuer
Continuerààleledresser
dresserisolé
isolé
place: tour
tourde
deConstance
ConstanceààAigues-Mortes.
lalaplace:
l'intérieur du
duchâteau
châteaumais
maisplacé
placéde
desorte
sortequ'il
qu'ildomine
dominelelefront
frontd'entrée
d'entrée
ààl'intérieur
qu'il puisse
puisse servir
servir dede poste
poste dede commandement:
commandement: château
château de
de Coucy.
Coucy.
etet qu'il
un ensemble
ensemble de
de tours
tours etet de
de courtines
courtines formant
formant comme
comme un
un
L'intégrer àà un
L'intégrer
FIG.
FIG.7.-Angers.
7.-Angers. En
E n haut,
haut, ààdroite
droite etet marqué
marqué l 1sur
surlele plan,
plan, lala
13)lala porte
porte des
des Champs.
Champs. Le
Le
porte dede Ville;
Ville; enen bas
bas (marqué
(marqué13)
porte
pointillé indique
indique l'ancienne
l'ancienne enceinte
enceinte romaine
romaine avec
avec sasa porte
porte
pointillé
15). Remarquer
Remarquer l'absence
l'absence voulue
voulue dede donjon.
donjon.
d'entrée (nr.
( m . 15).
d'entrée
(H.
Le
( H ENGIJEHARD:
ENGIJEHARD:
Lechâteau
châteand'Angers.)
d'Angers )
château dans
dans lele château:
château: Fougères,
Fougères, Crac
Crac des
des Chevaliers.
Chevaliers. Le
Le réduire
réduire àà
château
unesimple
simpletour
tour de
deguet:
guet: châteaux
châteauxd'Alsace,
d'Alsace, des
desVosges
Vosgesetetdu
duMidi
Midide
delala
une
Cesdiverses
diversessolutions
solutionssont
sontsusceptibles
susceptiblesde
desesecombiner
combinerles
lesunes
unes
FranceH.17. Ces
France
supression pure
pure etet simple
simple
avecles
les autres
autres etetl'on
l'on peut
peut aboutir
aboutir enfin
enfin ààlala supression
avec
Y2vres-le-Châtel(bâtit
(bâtit vers
vers 1220
1220
du donjon.
donjon. Cela
Cela avait
avait déjà
déjà eut
eut lieu
lieu àà Yèvres-le-Châtel
du
Une bibliographie
bibliographie sommaire
sommaire relative
relative aux
auxédifices
édifices cités
cités ici
ici àà titre
titre d'exemples,
d'exemples,
11 "Une
Forteressesde
delalaFrance
Francemédiévale.
médiévale.
estdonnée
donnéedans
dansnos
nosForteresses
est
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F I L S.-Aigues-Mortes.
8.-AzguesMortes. Front
Frontsuù
suddedel'enceinte
l'enceinteetetporte
portedes
desMoulins
Moulinsouverte
ouverteentre
entre
FIG.
deuxtours
toursflanquantes
flanquantesetetsurmontée
surmontéeù'une
d'unebretèche.
bretèche.LeLepassage
passageétait
étaitbarré
barrépar
pardes
des
deux
vantauxetetdes
desherses;
herses,des
desarchères
archèrespercées
percéessur
surles
lesmurs
murslatéraux
latérauxdudupassage
passageetetdes
des
vantaux
assommoirscomplètent
complètentlalaprotection.
protection.
assommoirs
parPhilippe-Auguste)
Philippe-Auguste)etetseseretrouve
retrouvedans
dansbien
biendes
desforteresses
forteressesdu
duXIII"
X I I Isiè·
~sièpar
Angers,Boulogne-sur-Mer,
Boulogne-sur-Mer,etc.
etc.
cle:Carcassonne
Carcassonne18,la,Angers,
cie;
La recherche
recherche d'un
d'un flanquement
flanquement efficace
efficace a a toujours
toujours préoccupé
préoccupé les
les
La
constructeursfranco-normands
franco-normands-la
-la grande
grandeécole
écolededefortification
fortificationmédiémédiéconstructeurs
vale- etetcela
celadepuis
depuisune
uneépoque
époquefort
fortreculée;
reculée: donjon
donjondedeFoulque
FoulqueNerra
Nerra
valeLangeais,donjon
donjondedeLoches,
Loches,etc.
etc.Les
Lestechniciens
techniciensde
d ePhilippe-Auguste
Philippe-Auguste
ààLangeais,
tienentcompte
comptesoigneusement
soigneusementdans
dansleletracé
tracédedeleurs
leursforteresses
forteressesetetilil
enentienent
XIII" siècle.
sikle.Le
Leplan
plandedel'édifice,
l'édifice,laladistribution
distribution des
des
estdedemême
mêmeauauXIIIe
enenest
tours,lalacoupe
coupedes
desarchères,
archères,les
leshourds,
hourds,les
lesmâchicoulis
mâchicoulisààarc,
arc,les
lesbretèbretètours,
constructionduduchâteau
châteaudedeCarcassonne
Carcassonnedoit
doitêtre
êtrerapportée
rapportéeauauXIIIe
XIII' siècle
siècle
" LaLaconstruction
HÉLIOT,La
Ladate
datededeconstruction
constructiondud uchâteau
châteaudede
conformémentaux
auxconclusions
conclusionsdedeP.P.HÉLlOT,
conformément
Carcassonne,in:in:«Annales
«AnnalesduduMldj,>.
Midi»,t.t.78,
78,1966,
1966,pp.
pp.7-21.
7-21.
Carcassonne,
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ches en maçonnerie, etc., sont établis de sorte que pas un pouce de terrain
n'échappe au tir des défenseurs. En outre, et le fait mérite d'être remarn'échappe
qué, la question est évoquée par ceux que l'on pourrait appeler les théoriciens de l'art militaire tels Aegidius Coionna
(ou Gilles de Rome)
Colonna (ou
Rome) qui,
en 1285,
1285, rédige ses De regimine principum libri IIII
I I où il suit les enseigneenseignements de Vitruve, de Végèce et d'autres écrivains romains. L'oeuvre de
Colonna, traduite en plusieurs langues, connaîtra une grande diffusion
siècle et son influence est certaine.
certaine. Ainsi,
Ainsi, au xv",
xve, son autoautojusqu'au
jusqu'au XVI'
XVI" siècle
rité est allégué à propos de Harfleur «La ville est petite mais belle, enentourée de murailles formant redants, par conséquent, selons l'avis de
Gilles de Rome, difficile à attaquer et facile à défendre» 19.
19.
En fin, les portes. Déjà au siècle passé il était d'usage que la porte
s'ouvrit entre deux tours flanquantes latérales et que le passage fut particulièrement bien défendu. A l'époque de Saint Louis ces aménagements
se complètent et se perfectionnent. La porte dite «des Champs» du château d'Angers, la porte de Laon à Coucy, la porte Narbonnaise à Carcassone,
sone, celles d'Aigues-Mortes, etc., permettent d'observer parfaitement
le système de défense. Une barbacane protège extérieurement l'entrée de
la forteresse.
forteresse. Construites en terre et en bois, la plupart de ces barbacannes
ont disparu aujourd'hui et seules des fouilles ont parfois permis d'en
J'en
retrouver les fondations:
fondations: porte de Paris à Provins, porte de Laon à Coucy.
Le château de Carcassonne montre son entrée de l'est
l'est couverte par une
barbacanne de maconnerie,
maçonnerie, ddee forme sémi-circulaire,
sémi-circulaire, qui constitue un
solide ouvrage avancé, mais le témoignage de cette barbacanne ne doit
être accepté que sous toutes réserves du fait des fortes restaurations
C
qu'elle a subi au XIX"
XIX siècle. Derrière la barbacanne s'ouvre
s'ouvre le fossé, dont
la traversée doit s'effectuer
s'effectuer sous le tir des archères des tours latérales.
Le tablier du pont-levis, en se rabattant, ferme l'entrée
l'entrée et un mâchicoulis peut assurer la défense verticale de la baie. Vient ensuite une
herse *'et
20 et les vantaux de la porte, cloutés et garnis de larges pentures
métalliques. Un long et étroit couloir, parfois coudé pour briser l'élan
des assaillants, sert de passage. 11
Il est enfilé par les archères percées dans
les murs latéraux et par les assomoirs ouverts dans la voûte. On aboutit
ainsi à un deuxième système herse-vantaux et parfois à un troisième.
Mais ce qui caractérise les portes de l'époque c'est leur transformation,
"
l' Henrzci
Henrici Quznti
Quinli Anglia
Anglia regis gesta,
gesla, éd. Benjamin Williams, London, English
X I I + 397 p. Cf. p.
16. Morceau transcript
Historical
XXII
p. 16.
transcript in PH
PH. CONCONHistorical Society, 1852,
1852, X
DAMINE,
DAMINE, A~zncourt,
Azincourt, Paris, Julliard,
Julliard, 1964, 195
195 p.
p. Cf. p.
p. 176.
176.
"10 Une
Une herse, datant probablement du début du XVI'
XVI' siècle, a été retrouvée
retrouvée en
1948
1948 au château d'Angers
d'Angers lors
lors des travaux
travaux de restauration de la forteresse. Une autre
herse d'époque
tour de Constance d'Aigues-Mortes où elle était restée
restée
d'époque existe à la tour
enmurée
enmurée pendant
pendant des siècles.
+
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toujours plus poussée, en un véritable châtelet pouvant servir de point
assiégés et susceptible de se défendre contre une attaque
d'appui aux assiégés
venant de l'intérieur de la place. Cette disposition parait avoir été imposée
par le fait qu'en cas d'alerte, les populations environantes cherchent abri
le château. Ces réfugiés peuvent se lasser d'un long
dans la ville ou dans le
siège,
siège, prêter oreille aux insinuations d'un ennemi
ennemi qui les pousse à se
révolter et livrer une porte. Dans d'autres cas, certains d'entre-eux peuvent être embrigadés afin de renforces les maigres effectifs de la garnison: leur concours est utile mais, manquant de
son:
de cohésion, d'entraînement
et de discipline,
discipline, on ne saurait leur confier la défense d'un point-clef tel
une porte. Celle-ci
Celle-ci doit donc être organisée pour pouvoir se défendre, le
cas échéant,
échéant, contre une irruption de l'ennemi profitant d'une défaillance
des troupes improvisées. Enfin, des raisons d'économie expliquent pourquoi dans les bastides (dont
fondées au XIIIe
(dont un grand nombre furent fondées
XIII" sièsiècle)
cle) l'enceinte est simplement formée par les dos des maisons, jointifs et
-bâties aux frais
seigneursaveugles, tandis que les portes -bâties
frais du roi ou des seigneurssont les seuls édifices vraiment militaires de l'ensemble. Elles servent de
résidence au commandant, entouré de ses hommes, et cette garnison doit
21.
pouvoir résister «urbi et orbi»
orbi» 21.
structure particulière: effacement du donjon et multiplication
Cette structure
des fortins
fortins (tours,
(tours, châtelets d'entrée) unis par des pans de courtine haut
de 8 à 10
XIIIe siècle, ou château
10 m. environ, donnent au château du XIII"
gothique, une silhouette dentelée, caractéristique,
caractéristique, et ces forteresses
forteresses ococcupent une place honorable entre les châtaux romans des XI"-XII"
XIe_XIIe et les
xv e .
grandes réalisations du XIVe
XIV"et xve.
<1
"
R.
RITTER,
RITTER,Châteaux,
Châteaux,
donjons et places fortes, pp. 78-80.
78-80.
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