dossier - interview : laurent melki - Ciné Horreur

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dossier - interview : laurent melki - Ciné Horreur
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DOSSIER - INTERVIEW :
BATMAN BEGINS
BLOOD SISTERS OF LESBIAN SIN
LAURENT MELKI
BLOODRAYNE
TROMA FOREVER :
DEMON SPIRIT
Citizen toxie
DESTINATION FINALE 3
FOG 2005
PIN-UP :
TIFFANY SHEPIS
GARGOYLE
HEARTSTOPPER
HOSTEL
L’EVENTREUR DE N-Y
LE CABINET DU Dr CALIGARI
LE CHÂTEAU DE YUREK
LE CROCODILE DE LA MORT
LE LABYRINTHE DE PAN
LE PACTE DU SANG
MASSACRE A LA TRONCONNEUSE :
LE COMMENCEMENT
METAMORPHOSIS
REGAL D’ASTICOTS
SOUDAIN LES MONSTRES
X-TRO
HISTOIRES EXTRAORDINAIRES : Hellraiser The Call Within
BIOGRAPHIE : Joe Dante
sommaire
3 / CINE HORREUR MOVIES
Fog 2005
Hostel
Régal d’Asticots
Soudain… les Monstres
Metamorphosis
Le Labyrinthe de Pan
Bloodrayne
HeartStopper
Blood Sisters of Lesbian Sin
Batman Begins
Démon Spirit
Le Crocodile de la Mort
Le Cabinet du Docteur Caligari
L’éventreur de New York
X-Tro
Destination Finale 3
Le Château de Yurek
Massacre à la Tronçonneuse : Le Commencement
Gargoyle Wings of Darkness
Le Pacte du Sang
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36 / HISTOIRES EXTRAORDINAIRES
Hellraiser : The Call Within, de David Roué
42 / LES DOSSIERS DE CINE HORREUR
Laurent Melki - Illustrateur Culte
51 / PIN-UP : TIFFANY SHEPIS
55 / FUTURES SORTIES
56/ PRODUITS DERIVES
59 / TROMA FOREVER
Citizen Toxie
60 / SOUVENEZ-VOUS…
MERCI A LAURENT MELKI pour son
« Père NoHell »
illustrant le verso de ce numéro !
61 / IL N’Y A PAS QUE LE CINEMA…
62 / BIOGRAPHIE
Joe Dante
64 / TABLEAU DE NOTATION
VENEZ RETROUVER L’EQUIPE DE
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Ciné Horreur Webzine - Fondateur : Horreur Team Rédacteur en chef : Stéphane Erbisti ([email protected]).
Rédacteurs : Lionel Colnard, Gerald Giacomini, Stéphane Jolivet, Stéphanie Aveline, Vincent Dumenil, Jeremie Marchetti,
Colin Vettier, Christophe Jakubowicz, Yann Le Biez, Cédric Frétard.
Mise en page : Stéphane Erbisti Relecture et Correction : Stéphanie Aveline.
Merci à David Roué pour sa nouvelle « Hellraiser The Call Within »
Texte et Design Copyright Ciné Horreur. Les illustrations appartiennent à leurs auteurs respectifs.
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CINE HORREUR MOVIES
FOG
(The Fog)
Réalisateur : Rupert Wainwright
Scénario : Cooper Layne, d’après les personnages créés par
John Carpenter
Pays : Etats-Unis Année : 2005 Musique : Graeme Revell
Casting : Tom Welling, Maggie Grace, Selma Blair, DeRay
Davis, Kenneth Welsh, Adrian Hough
Genre : Spectres
L’île d’Antonio Bay s’apprête à fêter les "pères" fondateurs
de leur communauté. Mais ce que les habitants ignorent,
c’est qu’un terrible secret entoure le développement de
l’île. Un mystérieux brouillard fait alors son apparition, des
objets sont rejetés sur la plage et les morts se multiplient.
C’est à ce moment là que choisit de revenir dans la ville
Elizabeth Williams qui est la proie d’horribles cauchemars.
Faire un remake du film de Carpenter aura fait hurler les
aficionados de ce "Fog" qui en 1980 jouait la carte de l’épouvante suggérée au moment où commençait à triompher
le règne du gore ("Vendredi 13"). Pourtant l’idée n’est pas
plus sotte que de refaire "Zombie" ("L’armée des morts")
ou un "Massacre à la tronçonneuse 2003" qui étaient porteur d’une critique sociale. "Fog" de Carpenter, même s’il
met à mal les bases "légendaires" des Etats-Unis (avec des ancêtres qui
ont caché un secret inavouable), ne rentrait pas tout à fait dans la même
catégorie.
Le choix de Rupert Wainwright ("Stigmata") semble être le bon, nous donnant à voir des scènes magnifiques comme ce bateau sortant du brouillard
et arrivant à déclencher une certaine ambiance angoissante, portée par la
musique en adéquation de Graeme Revell ("Sin City", "Freddy contre
Jason"). Ce qui fait que ce "Fog 2005" bénéficie d’un classicisme qui rend
sa vision supportable. Heureusement d’ailleurs, car tout en expliquant
sous forme de flash-back la raison de la vengeance des fantômes, l’histoire n’est pas d’une limpidité exemplaire. Notamment vers la fin où l’on
sent bien que le problème de rythme implique d’accélérer le pas. Le
même genre de problème auquel a été confronté "Nuits de terreur" dont
le final au sein d’un phare affichait déjà une filiation évidente avec "Fog".
Mais les quelques retouches scénaristiques de cette version ne sont pas
les plus heureuses : le phare qui perd en importance (lui, le point de mire
de l’original), regrettable aussi que du même coup le personnage de Stevie Wayne, autrefois tenu par Adrienne Barbeau, ne soit plus au cœur de
l’intrigue. Mais dans sa globalité, la majorité des scènes de l’original sont
retenues (le brouillard tentant de s’en prendre au fils de Stevie Wayne, le
mort qui se relève à la morgue…). Reprendre des scènes phares ne suffit
pas à éviter le manque d’épaisseur des personnages, interprétés par des
acteurs quasiment tous mauvais.
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Il faut dire que mettre des acteurs de série n’était pas un choix judicieux : Tom Welling (la série "Smallville"), Maggie Grace (la série
"Lost")… L’intrigue fait porter tout son poids sur Maggie Grace, qui manque cruellement d’émotions. Malheureusement cette blondinette
accumule les bourdes et nous fait mourir de rire en corroborant le dicton qui veut qu’une blonde ne peut pas faire deux choses à la fois
et qui nous la fait trébucher toute seule dans l’eau, ainsi qu’étant incapable de changer le levier de vitesse (panique quand tu nous
tiens) !
Pendant que le réalisateur soigne l’ambiance, on a ainsi droit à ce genre de scènes qui fera décrocher le spectateur - ainsi que sa mâchoire (autre exemple : ce type en train de se transformer en squelette qui continue à se mouvoir et ouvrir la bouche). Dommage car
contrairement à l’affreux "Hantise", ce Fog cuvée 2005 sait se montrer raisonnable au niveau des effets numériques, préférant nous
montrer des ombres dans le brouillard. A noter que contrairement à leurs devanciers, ceux de Wainwright n’usent plus de crochets mais
à leur contact, les victimes se consument. Au final, "Fog 2005" n’est pas la purge annoncée, contenant des scènes magnifiques, et la menace que confère le brouillard est palpable. John Carpenter producteur n’a pas à avoir honte de ce film même si cela ne s’imposait pas.
Gérald Giacomini
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HOSTEL
(Hostel)
Réalisateur : Eli Roth
Scénario : Eli Roth
Pays : Etats-Unis
Année : 2005
Musique : Nathan Barr
Casting : Jay Hernandez,
Derek Richardson, Eythor
Gudjonsson, Barbara Nedeljakova, Jan Vlasak, Jana
Kaderabkova, Jennifer Lim,
Lubomir Bukovy, Jana Havlickova, Rick Hoffman,
Petr Janis, Takashi Miike,
Patrik Zigo, Milda Jedi Havlas, Martin Kubacak…
Genre : Tueurs Fous
Paxton et Josh, deux étudiants américains, parcourent l’Europe avec la ferme intention de s’éclater. C’est en Hollande qu’ils font la
connaissance d’un Islandais, Oli, qui n’hésite pas très longtemps pour se vautrer avec eux dans la démesure : alcool, drogues, prostituées…
Mais un soir qu’ils rentrent trop tard et trouvent la porte de leur hôtel close, un homme les héberge et leur parle d’un endroit où tous
leurs fantasmes seraient réalisables. Pour ce faire, nos trois amis doivent se rendre à des milliers de kilomètres, à Prague très précisément. Dès le lendemain matin, ils prennent le premier train qui les mènera vers l’impensable…
Fermez les yeux. Et remontez le temps, à l’époque où le cinéma de genre brillait sans s’encombrer d’artifices. Exit la censure systématique, les effets numériques, l’égocentrisme et les manières. "Hostel" nous ouvre les portes de l’humainement impensable. D’une cruauté
physique et psychologique "intelligemment" contrôlée, Eli Roth, bien loin de son fantasmatique "Cabin fever", nous entraîne dans un
paysage où la torture autorisée se monnaye au prix fort.
Grand admirateur du cinéma de genre asiatique, Eli Roth avait à cœur après sa première réalisation ("Cabin fever") de changer de registre et de frapper un grand coup. Il avait prévenu qu’il voulait marquer les esprits, adoubé par un Tarantino surexcité à l’idée de coiffer la casquette de producteur. Le projet a germé dans l’esprit du cinéaste, en apprenant qu’un site web thaïlandais proposait de se
faire tuer en échange de fortes sommes d’argent, reversées aux famille des victimes volontaires ; ces dernières pour la plupart étant
des personnes très malades, d’une grande pauvreté, dépressives, se disant prêtes à se "sacrifier" pour assurer un avenir financier à
leurs descendants. Du snuff en toute légalité en quelque sorte.
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Au-delà de l’horreur de
cette réalité, le réalisateur
n’en garde que l’horrible
intention mais côté profit. Il
y est pourtant bien question
d’autorisation, mais un droit
que s’accorde seul le pouvoir mis en place. Difficile
de classer "Hostel" dans
une catégorie bien définie,
tant le film oscille constamment entre plusieurs genres.
On embarque ainsi tout d’abord dans un road-movie
les trente premières minutes, histoire d’installer les
personnages et plus particulièrement leurs portraits
psychologiques. Les péripéties de nos trois "étalons"
basculent rapidement vers la comédie excentrique et l'humour potache, où tous les abus sont permis. Cependant flotte déjà un parfum
étrange, une effluve annonciatrice de leur sort à venir : la prise de drogues maladroite, la drague en véritable épreuve de force, et le
sexe un exercice physique sans réelle beauté. Les plans sont crus, la caméra dopée et tournoyante. La tension est palpable et le mauvais
trip ne fait alors que commencer.
Prenons place à présent à bord du train qui mène nos trois gaillards à l’Est. Une scène intéressante mais presque dommageable au film
tant ce qu’elle contient ne laisse aucun doute sur les intentions et l’implication de l’un des protagonistes. C’est tout de même à ce moment précis
que le film va basculer et nous faire entrer de plein pied dans le vif du sujet. Arrivés à l’hostel (équivalent d’une auberge de jeunesse), ils vont découvrir que la colocation est de mise et que les jeunes femmes slaves ne
sont pas spécialement farouches. A l’image de Natalya et Svetlana, deux
bombes anatomiques livrées à leurs seules pulsions. Les deux actrices
sont excellentes ; au-delà de leurs physiques, leur jeu est impeccable et
nous les présente telles deux mantes religieuses contemporaines.
La disparition d’Oli nous permet enfin de découvrir le paysage slovaque :
une campagne sinistre, ombrageuse, abritant l’antre du mal sur une terre
désolée. Rapidement la notion de survival devient une évidence pour nos
deux étudiants, et c’est avec la disparition de Josh que nous allons enfin
franchir la frontière de l’anecdotique pour découvrir l’horrible réalité.
Hostel ne traite pas seulement du trafic d’êtres humains, mais pousse la
réflexion bien au-delà en observant le comportement des instigateurs :
des hommes blasés par le pouvoir, en quête d’adrénaline, guidés par la
recherche du plaisir ultime puisque interdit. A l’image de cet homme d’affaires, chirurgien raté et frustré (Jan Vlasak: "swimming pool - la piscine
du danger") terriblement lucide sur le pourquoi de son intention, renforçant ainsi sa monstruosité. C’est également une réalité sociale que le cinéaste nous propose : la pauvreté et les dérives qu’elle peut entraîner,
témoin la délinquance juvénile et ces enfants prêts à tuer pour quelques
malheureux bonbons. Le tout orchestré par une autorité en place qui
ferme les yeux.
Ajoutez à cela une interprétation générale de grande qualité, avec principalement des acteurs locaux aux faciès improbables et de circonstances,
un "client" américain dont Eli Roth nous dresse un portrait pas vraiment
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flatteur, et le clin d’œil du cinéaste à Miike qu’il
aime tant. Hormis son talent artistique indéniable, Takeshi se paie le luxe d’apparaître dans
un caméo savoureux : quelques secondes qu’il
éclabousse d’une classe folle, accompagné
d’une réplique qui fait froid dans le dos.
Et qu’en est-il de la réputation sulfureuse et
gore dont "Hostel" fait l’objet ? Eli Roth opte
pour un mélange de visible et d’invisible. On
assiste ainsi à plusieurs scènes "hors-champs",
mais la bande son est suffisamment "lourde" et
efficace pour provoquer le malaise. L’occasion
d’observer une mise en scène minutieuse et
quasi-chirurgicale, l’art d’une suggestion savamment réfléchie à l’image de "Massacre à la
tronçonneuse". Un film référence auquel le
réalisateur emprunte aussi un certain visuel, le sang en plus : les décors sont sales, habités tantôt par le silence, tantôt par les cris : de
véritables antres de boucheries, éclaboussées de sang du sol au plafond. La partie visible existe cependant avec quelques effets spéciaux bien sentis : charcutage de doigts à la tronçonneuse, ainsi qu’une scène d’énucléation particulièrement éprouvante.
Le plongeon final nous mène dans une course poursuite à la
mise en scène énergique, un jeu du chat et de la souris au
millimètre près. Le temps de voir défiler les nombreuses
geôles emplies de leurs méfaits : un diaporama sanglant qui
renvoie aux vitrines sexuelles d’Amsterdam. Terrible constat puisque ici la chair n’est plus l’image du désir mais d’une
mort démembrée. Place alors au rape and revenge que je
vous tairais tant le discours est spontané et irréfléchi.
"Hostel" est un film méticuleux sur bien des points, une empreinte insidieuse qui n’en finit pas de trotter dans la tête. Une forte probabilité à devenir culte.
Christophe Jakubowicz
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REGAL D’ASTICOTS
fet inverse qui se produit et le film est un échec commercial.
(The Worm Eaters)
Réalisateur : Herb Robins
Scénario : Nancy Kapner, Herb Robins
Pays : Etats-Unis
Année : 1977
Musique : Théodore Stern
Casting : Herb Robins, Lindsay Armstrong Black, Joseph Sacket,
Robert Garrison, Muriel Cooper, Carla Ziegfeld...
Genre : Comédie Trash
Herman Umgar est un personnage excentrique, un peu benêt, qui
adore la nature. Il possède également le don étrange de pouvoir
communiquer avec les vers de terre, qu’il élève dans sa vieille
bicoque. Le maire de la ville et ses associés veulent faire aménager le lac et faire construire des bâtiments sur les terres aux alentours de la demeure d’Umgar. Mais celui-ci, cachant un titre de
propriété donné par son père, n’entend pas qu’on vienne toucher
à sa nature. Avec ses amis rampants, il prépare une drôle de surprise aux habitants de la ville…
"Régal d’asticots" aurait très bien pu être une production
"Troma Films". On retrouve en effet tout l’univers de la firme
créatrice du Toxic Avenger dans ce film. Humour lourdingue,
personnages bien débiles, situations cocasses et "trash". Sans
oublier des acteurs pas au top, qui surjouent et en deviennent
risibles, mais c’était sûrement voulu. Pour interpréter Herman
Umgar, le paysan qui comprend les vers de terre, c’est le réalisateur Herb Robins lui-même qui s’est attribué le rôle. C’est
d’ailleurs lui qui s’en sort le mieux, et les séquences où il "cause"
avec ses petits amis font baigner le film dans une atmosphère
très étrange, les prenant dans ses mains, les embrassant, les appelant par des prénoms bien spécifiques, différenciant les mâles
des femelles sans aucune difficulté. Il fallait quand même oser un
tel sujet !
Pape de la série Z, Ted V. Mikels est un nom bien connu des amateurs de films fauchés. Ce touche à tout, qui passe aussi bien du
métier d’acteur à celui de réalisateur, producteur ou bien encore
scénariste est le responsable de films comme "The Corpse Grinders", "The Astro Zombies" ou "Blood Orgy of the She-Devils"
par exemple. Mikels est un bon ami d’Herb Robins et il décide
d’aider ce dernier à réaliser un film. Ce sera "The Worm Eaters", alias "Régal d’asticots". Pour la promotion du film, Mikels
mise tout sur l’aspect peu ragoûtant de faire manger des vers à
des humains pour attirer le public dans les salles. Mais c’est l’ef-
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Mais ce n’est que le début, car les séquences qui vont suivre
vont franchir les limites de l’incroyable ! En effet, suite à une
ingestion accidentelle de vers de terre par une femme de petite
vertu venue divertir Herman, celui-ci va découvrir que faire
manger des vers à des humains les transforment en créatures
mutantes, mi-homme (le torse et la tête), mi-lombric (le reste du
corps, dans un beau costume en caoutchouc qui vous fera hurler
de rire, vu la ringardise des effets spéciaux !). Il ne lui en faut
pas plus pour définir son moyen de vengeance face au Maire et
à ses acolytes, ce qui nous vaudra des scènes bien "gerbantes"
d’ingestion de lombric, "gerbantes" car très réalistes, je pense
d’ailleurs qu’elles ne sont pas truquées et que les protagonistes
prennent bien les vers de terre dans leur bouche (ils ne vont
pas jusqu’à les avaler, je vous rassure…). Effets répulsifs garantis !
Le summum de l’hilarité étant l’apparition de trois pécheurs
qu’on a entrevus au tout début du film, devenus des mutants eux
aussi, et réclamant des femmes mutantes pour se reproduire. Les voir ramper par terre, se traîner à la force des bras, engoncés dans
leur costume de caoutchouc est un grand moment ! Une comédie Trash que n’aurait pas renié la Troma, je vous l’avais dit !
Mis à part ça, "régal d’asticots" a un côté amateur qui peut déplaire, il faut juste savoir qu’on nage en plein territoire du film Z pour l’apprécier, ce qui ne sera peut-être pas à la portée de tout le monde. Le film n’a certes rien d’un chef-d’œuvre mais il mérite bien d’être le
premier titre de la nouvelle collection de Bach Films, intitulée "les inédits du mauvais goût", collection qui permettra à nouveau de découvrir des films méconnus, oubliés, qui n’ont jamais bénéficié d’une grande publicité par chez nous. Une collection en partenariat avec
Horreur.com en plus, ça ne se refuse pas !
Stéphane Erbisti
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SOUDAIN LES MONSTRES
(The Food of the Gods)
Réalisateur : Bert I. Gordon
Scénario : Bert I. Gordon / HG Wells
Pays : Etats-Unis
Année : 1976
Musique : Elliot Kaplan
Casting : Marjoe Gortner, Pamela Franklin, Ida Lupino, Ralph Meeker, Jon
Cypher, Belinda Balaski, Tom Stoval
Genre : Animaux Dangereux
Morgan, un joueur de football professionnel et son ami Davis ont décidé de
passer quelques jours de détente sur une île canadienne quasiment déserte.
Rapidement, Davis disparaît mystérieusement. Morgan décide alors d’examiner les alentours et se fait attaquer par un poulet géant. S’étant sorti difficilement des ergots acérés du gigantesque volatile, notre héros fait la connaissance d’une fermière des environs qui lui fait une bien étrange révélation. En
effet, la terre de l’île recèle une étrange matière oléagineuse ("la nourriture
des dieux") qui, mélangée aux aliments, a la particularité de faire grandir
tout animal qui l’absorbe. Morgan, comprenant vite (car il est très intelligent
pour un sportif !) que l’île est infestée de bêtes aux proportions inimaginables va tenter, en compagnie des autochtones, touristes et autres financiers
peu scrupuleux désirant exploiter la substance extraite du sol, de survivre
aux assauts des bestioles affamées devenues très agressives…
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Si vous ne connaissez pas Bert I. Gordon, laissez-moi en quelques mots
vous en dresser le portrait : c’est tout simplement l’homme qui aime les
grosses bestioles. En effet, dans la plupart de ses longs métrages, on rencontre une ou plusieurs créatures gigantesques (des vers, des abeilles,
des rats, des guêpes, parfois même des humains,…) qui attaquent des
gens. Mais c’est quoi son problème au père Bert ? Il a quelque chose de
petit qu’il aimerait voir grandir ?
Trêve de plaisanterie, en 1965 déjà, Gordon avait porté à l’écran une partie du roman de H.G. Wells (The Food of the Gods, de 1903) dans son film
"Village of the giants" avec Ron Howard et Beau Bridges. Et c’est avec
"Soudain…les monstres", que Gordon revient à ses premières amours :
le film avec des bêtes géantes, un genre qu’il n’avait plus abordé depuis
une dizaine d’années. Ici, il reprend juste le thème de base, à savoir : une
matière provenant de la terre d’une île et qui mêlée à de la nourriture fait grandir de façon gigantesque toutes les créatures qui la
consomment. Pour cette énième adaptation d’un roman de Wells
(connu pour être, entre autres, l’auteur de La machine à explorer le
temps, L'île du docteur Moreau, L'homme invisible et du célébrissime La guerre des mondes), Gordon met un peu plus l’accent sur
les scènes gore, notamment celles avec les rats, principal fléau du
film, et ne lésine pas sur l’hémoglobine. Cela étant, rien n’a vraiment
changé par rapport à ce qu’il faisait dans les années cinquante : le
scénario (quel scénario ?) est incohérent, les scènes d’action sont
grossièrement bâclées, les personnages sont stéréotypés à mort
(Bensington le financier véreux et Lorna, sa secrétaire dévouée, en
tête) et les effets spéciaux sont catastrophiques. Mais justement c’est
ce qui constitue le point fort du film !
Les trucages sont tellement simplistes et périmés qu’ils sont décelables en un coup d’œil, ce qui entre en totale contradiction avec l’approche plus ou moins sérieuse qu’a voulu prendre Gordon à travers
un message à caractère écologique relatif à la préservation de la
Terre et de ses richesses. Mais c’est pour notre plus grand plaisir !
Allez pour rire un peu : imaginez quelqu’un se faisant attaquer par un
poulet géant qu’un gros plan généreux nous révèle être en fait un
homme engoncé dans un costume mimant le volatile, et bien cela fait
sourire, croyez-moi !
Parmi les grosses bestioles, on rencontre ainsi pêle-mêle : des guêpes, des chenilles, des vers, des moustiques, des poulets et des rats,
véritables vedettes du film. La plupart du temps, le réalisateur utilise
subtilement (suis-je bien sérieux ?) tantôt des séquences où de vrais rongeurs apparaissent, tantôt des modèles réduits complètement
cheap pour nous y faire croire ! Néanmoins il y a pire : quand le héros du film (whouah quel charisme d’ailleurs !) tire sur les rongeurs,
des images de rats vivants assis sur une maquette de bâtiment superbement mal faite et parsemée d’impacts de balles, sont utilisées !
Merci monsieur Gordon pour cette offrande !
Notons que le film a reçu la dinde d’or, récompensant le plus mauvais film de tous les temps dans la catégorie nanar avec des rongeurs
et qu’Ida Lupino (réalisatrice du "Voyage de la peur") est venue se perdre dans ce conglomérat de n’importe quoi. Elle avait faim ou
bien est-ce une copine du père Bert ? J’allais oublier de vous dire qu’une suite de ce film existait ("Gnaw" ou "Food of the gods : part 2").
Réalisé en 1989 par Damian Lee, cet ersatz raconte l’histoire de rats de laboratoire qui trouvent refuge dans un campus et y sèment la
pagaille. A voir donc, mais bon vu le pitch ça à l’air aussi sympathique que le premier !
Cette farce cinématographique est facile, certes. Son histoire est hallucinante, on est d’accord. Pourtant, un certain charme suranné s’en
dégage tellement c’est naïf et hyper mal fait à la fois. Ainsi, les fans de nanars devraient être comblés, en revanche ceux de Wells devront passer leur chemin par peur de faire des cauchemars truffés de poulets géants !
Vincent Dumenil
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METAMORPHOSIS
(Metamorphosis, The Alien Factor)
Réalisateur : Glenn Takakjian
Scénario : Glenn Takakjian
Pays : Etats-Unis
Année : 1993
Musique : John Gray
Casting : Matt Kulis, Patrick Barnes, Katherine Romaine, Greg
Sullivan, Tara Leigh, Dianna Flaherty, Marcus Powell, Tony
Gigante, George Gerard Colucci
Genre : Savants Fous
Suite officielle puis officieuse de "The deadly spawn" (1983),
"Metamorphosis" est à ce jour le seul film écrit et réalisé par
Glenn Takakjian. Le tournage, débuté en 1987, rencontra des
problèmes de productions tels que le film ne put être terminé
qu'en 1990, avant d'être présenté dans divers festivals et de
finir dans la filière direct-to-video en 1993. Six années: voilà
un parcours et une ténacité qui étonnent, s'agissant d'une petite série B fortement mâtinée de Z... Mais le résultat, lui aussi,
est plutôt étonnant. Car si "Metamorphosis", comme on s'en
doute lorsqu'on se le procure pour deux ou trois petits euros,
présente les tares multiples d'un nanar avéré, il dispense également de ces générosités qui le distingueront de nombre de
ses congénères, et qui permettront aux amateurs de passer un
moins mauvais moment qu'il n'était possible de l'imaginer.
John Griffen, un veilleur de nuit de la Talos Corporation, société de recherche scientifique, répond à une alerte de surveillance et se
rend sur les lieux du dysfonctionnement. Le docteur Elliot Stein, défiguré, surgit alors d'un laboratoire et lui tombe dans les bras. Procédant à une inspection du laboratoire plongé dans l'obscurité, le veilleur de nuit est victime à son tour d'une mystérieuse créature…
Le Docteur Viallini, directeur de l'établissement, fait appel à deux gros bras pour neutraliser le danger. La nature de ce dernier est expliqué par Nancy Kane: voilà quelques temps, la Talos Corporation s'est vue confier des tissus d'origine extraterrestre que le Docteur
Michael Foster a injecté à des cobayes. Mais tout a mal tourné lorsqu'il s'est fait mordre par l'un d'eux, et que son corps a commencé à
subir une épouvantable mutation…
Allons au plus court: le plus joli atout de "Métamorphosis" réside dans ses effets spéciaux, distribués entre la confection, l'animation de
ses créatures, et les effets gore. Cela ne signifie évidemment pas qu'on est en présence d'un blockbuster science fictionnel dernier modèle, ni d'un Uncut Movie, mais que le budget de la production, pour restreint qu'il fût, a entièrement été mis à profit en vue du plaisir
qu'on pouvait en tirer en terme d'imagerie, délices qu'on trouve rarement à ce niveau dans une telle catégorie de nanar.
Si le thème de la mutation flirte avec celui du très sérieux "La mouche" de Cronenberg (un scientifique se transforme en monstre de
façon visqueuse et sanglante, ici bien entendu sans aucune recherche de profondeur émotionnelle ou intellectuelle), il n'oublie donc
pas d'orner ses chairs à vifs de mixages improbables: par exemple, des spores à la "Gremlins" ressemblant vaguement à des face huggers morts... ou plutôt à des biftecks cuits, pisseurs et dentus! Idem pour les cobayes sur lesquels sont testés les tissus extraterrestres,
et qui eux doivent plutôt leur ascendance à un Muppet Show croisé avec "La petite boutique des horreurs"...
Quelques plans dans le laboratoire de recherche de Michael Foster, dès le premier flash-back s'ouvrant sur un air dégénéré de clavecin
synthétique, suffisent à donner un bon aperçu de ces créatures farfelues, malveillantes et gloutonnes, aux couleurs tranchées de bonbons Haribo. Mine de rien, le sourire qui nous vient aux lèvres n'est pas seulement celui de l'ironie, mais celui de la sympathie: sachant
parfaitement à quoi s'en tenir sur les malformations de son bébé, Takakjian ne s'est pas trop pris au sérieux et a su assortir ses défauts
obligés de légèreté et de fantaisie, lesquelles lui permettent de marier ou d'alterner avec souplesse le méchant et l'amusant.
La touche d'humour ne sera pas toujours bienvenue (on se demande parfois si elle est toujours volontaire), mais dans ces cas-là le réali-
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sateur semble faire tout ce qu'il peut pour contrebalancer ses tares. A défaut de cohérence ou de crédibilité dans les événements ou l'interprétation des acteurs, le gore intervient ainsi comme un lot de consolation. Par exemple, lorsque Michael Foster est mordu, il ne
trouve rien de mieux pour prévenir la contamination que de se faire verser de l'acide sulfurique sur la plaie! C'est idiot, oui, mais les
plaies saignent, brûlent et dégoulinent abondamment, spectacle qui présente des effets assez réussis pour détourner notre attention de
son point de départ... et d'arrivée, car cela n'aura servi à rien !
Évolution à rebondissements de la mutation, croquages de têtes, giclures sanglantes présenteront les mêmes avantages et inconvénients. Certes, ils ne combleront pas les amateurs de purs films gore, et d'autres parleront de cache-misère scénaristique. Pourront-ils se
consoler avec l'animation du monstre mutant dans sa phase finale? Le stop motion à la Ray Harryhausen a de quoi étonner en tout cas, et
finit de susciter une indulgence admirative chez votre serviteur devant la débauche d'imagination dont a fait preuve Takakjian et son
équipe pour user de bouts de chandelles!
Nanar oblige, "Métamorphosis" contient néanmoins assez de perles de nullité pour en faire un collier. Les personnages, servis par des
acteurs pour le moins inégaux, sont tous sans exception d'énormes clichés, et les dialoguent atteignent fréquemment un haut niveau de
ridicule. Le premier prix revient sans conteste aux filles du veilleur de nuit, deux cruches cosmiques (l'une d'elle, Dianna Flaherty, a
tourné dans "Toxic") aux réparties terrassantes de stupidité. Elles hanteront les couloirs de la deuxième partie du film, consacrée au
chassé-croisé avec le monstre, de leurs séances de jogging et de leurs blondesques exclamations, leur rôle prépondérant dans la destruction du danger laissant à penser que la Terre est naturellement immunisée contre toute invasion extraterrestre, car il était difficile de
piocher un plus rédhibitoire échantillon de l'espèce humaine... Viennent ensuite Brian, navrant petit ami de l'une des deux cruches; puis
cravate jaune et cravate rouge, alias Mitchell et Jarrett, les deux nettoyeur du Dr Viallini, tout à fait cocasses dans leur démonstration de
gros dur à cuire viril et revêche; et enfin le docteur Michael Foster, heureusement à peine entrevu avant sa mutation, qui lui va beaucoup
mieux qu'au naturel! Le niveau remonte avec le Dr Viallini, salaud interprété de façon relativement convaincante par Marcus Powell, ainsi que le docteur Nancy Kane, malheureusement vite expédiée dans la seconde partie, et le docteur Elliot, sympathique ado attardé
scientifique, au verbiage technique savoureusement déroutant.
La construction du scénario est également à double tranchant. Autant la première partie, construite sur des flashs back aller et retour,
parvient à maintenir un dynamisme intéressant, autant la seconde peine à maintenir le rythme. Assez embêtant quand il s'agit du moment où la chasse est ouverte, et qu'il faut justement ne pas lâcher le spectateur ! On se console (ou pas) avec une scène finale bourrée
d'effets spéciaux naviguant entre le moche (le faisceau du fusil atomique), le réussi (un sourire à faire pâlir la Joconde) et le désopilant,
la toute dernière image frappant quant à elle très fort dans l'exagération « godzillesque » à deux sous.
On l'aura compris, "Métamorphosis" réserve aux amateurs ce que l'on peut trouver de mieux et de pire dans un nanar. Des ingrédients
divers, et qui seront sans aucun doute diversement appréciés selon les goûts... Mais c'est ce fourre-tout, emprisonné dans d'étroites limites, qui lui vaudra peut-être une place de choix dans votre rayon réservé au Z.
Stéphane Jolivet
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LE LABYRINTHE DE PAN
(El Laberinto del Fauno)
Réalisateur : Guillermo Del Toro
Scénario : Guillermo Del Toro
Pays : Espagne
Année : 2006
Musique : Javier Navarrete
Casting : Ivana Baquero, Doug Jones, Sergi Lopez, Ariadna
Gil, Maribel Verds, Įlex Angulo, Roger Casamajor, Cesar
Bea, Federico Luppi, Manolo Solo...
Genre : Conte féerique sombre
1944, alors que la seconde guerre mondiale touche à sa fin,
la petite Ofelia déménage en pleine campagne Espagnole,
accompagnée de sa mère enceinte et de son beau-père,
militaire franquiste faisant régner la terreur en débusquant
et torturant les résistants de la région. Fervente lectrice de
contes de fées, la jeune enfant est entraînée par une petite
fée dans l’antre du Faune, créature magique et sage. Réincarnation de la princesse d’un royaume oublié, Ofelia devra surmonter trois épreuves pour accéder à ce monde
dont elle rêve tant, et depuis si longtemps…
Entre d’admirables blockbusters tel "Hellboy" ou "Blade
2" et des coups de maître plus personnels comme
"L’échine du diable" ou "Cronos", Guillermo Del Toro ne
chôme pas, s’imposant comme l’un des plus grands talents
du cinéma fantastique actuel, rejoignant le clan des fanboys revitalisant en bloc le genre que nous chérissons tellement. Un nouveau petit détour par l’Espagne cette année
avec ce "Labyrinthe de Pan" qui, ce ne sera pas une surprise, frise le chef-d’œuvre : fort ce Del Toro !
Complément évident (et volontaire) de "L’échine du diable", "Le labyrinthe de Pan" reprend un cadre historique
similaire, à savoir une Espagne rongée par la guerre et la
terreur franquiste, le liant adroitement au monde de l’enfance et du surnaturel : guère de spectres enfantins ici, de
renvois à "Los Olvidados" ou aux deux chef-d’œuvres de
Serrador – "Les révoltés de l’an 2000" et "La Résidence" , mais une nouvelle variation du thème de "Alice au pays
des horreurs", comme le furent en leur temps "Lemora",
"La Compagnie des Loups" ou "Phenomena". Même si le
monde réel a sa violence et sa barbarie, le monde des
contes de fées n’est pas tout blanc tout blanc et possède
également ici, sa noirceur et son côté obscure ; logique.
Grand passionné de monstres, Del Toro soigne les apparitions des rares créatures du film, dont le fameux Faune (qui
ne n’entretient que des similitudes physiques avec Pan et
rien d’autres), sans aucun doute la plus belle créature cornue jamais vue sur un écran de cinéma depuis le Darkness
de "Legend" (c’est dire si ça remonte à longtemps !),
homme bouc semi végétal tour à tour tendre et rassurant,
carnassier et sévère, dont l’ambiguïté ne le rend qu’encore
plus fascinant. Admirablement animé, incarné par un Doug
Jones en très grande forme (il endosse également le cos-
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tume du Pale Man), il devient le libérateur, pour
Ofelia, d’une réalité de plus
en plus lourde à porter et à
subir : un beau père qu’elle
exècre et une mère malade, affaiblie par l’enfant
qu’elle porte ; la guerre ne
semble cependant pas affecter Ofelia, blottie dans
son petit monde.
Tout aussi fascinant mais
quand même bien moins
sympathique, le Pale Man
est au cœur d’une des meilleures (et une des plus impressionnantes) scènes du
film : son design tout bonnement hallucinant joue sur
le terrain de Barker et de
Goya (et là, la référence au
peintre ibérique est totalement volontaire de la part de Del Toro, puisqu’il s’est
inspiré du tableau "Saturne dévorant ses enfants"),
allant à l’encontre même de l’image type de l’Ogre
(ce qu’il est évidemment), gros barbu gargantuesque friand de marmots trop curieux. Ayant littéralement " la peau sur les os", c’est justement son côté
"jamais vu" qui dérange au plus haut point, véritable
cauchemar sur pied qui semble immergé du cerveau
le plus malade qui soit.
Del Toro se perfectionne techniquement de film en
film (ça se sent), s’autorisant de nombreuses (et très
jolies) transitions en utilisant murs, arbres ou sol, et
une photographie des plus léchées.
Rien à redire sur les acteurs, parfaits (mention spéciale à la petite Ivana Baquero, déjà habituée aux
productions fantastiques espagnoles récentes), dont
un Sergi Lopez très à l’aise en salaud intégral (comme les affectionne Del Toro !), sans doute le fasciste le plus redoutable que nous ait
apporté le cinoche depuis le Amon Goeth de "La liste de Schindler". C’est d’ailleurs avec la servante Mercedes, venant en aide secrètement aux résistants au péril de sa vie, que le personnage du Colonel Vidal alimente une sous intrigue parfois bien trop envahissante,
occultant l’argument fantastique et ralentissant parfois le long-métrage. Certains seront ravis par la crudité et la violence très graphique
qui habite cette partie, avec tortures et douloureux sévices au programme (entre autres, un tranchage de joue bluffant et une tête rétamée à coup de bouteille, sans plans de coupes, rappelant un certain passage traumatisant de "Irréversible").
Del Toro ne résiste pas à tisser des liens entre les deux mondes (le monde cruel et chaotique des adultes à l’imaginaire féerique des enfants), avec de nombreux symboles et métaphores de toutes sortes : ce batracien géant niché dans un arbre (dont la forme évoque…des
Trompes de Fallope !!) qu’il souille sans cesse renvoie à ce bébé ne faisant plus de mal à sa mère qu’autre chose, et l’Ogre, et vous l’aurez deviné, représente peu dignement cette vermine fasciste qu’est Vidal, dévorant l’innocence tout comme le Colonel franquiste
compte bien dévorer l’âme de son nouveau fils pour le pourrir de ses idées malveillantes. Dans un épilogue beau à pleurer, le doute
concernant l’existence véritable des créatures et du royaume d’Ofelia persiste, laissant le spectateur opter entre optimisme mélancolique et pessimisme "Brazilien".
Une merveille.
Jérémie Marchetti
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D’Uwe Boll, je n’ai pas encore eu la joie de voir son "House of the
Dead", film catastrophique paraît-il, à en croire l’avis de mon collègue et des lecteurs. J’ai vu par contre "Alone in the Dark
(2005)" que j’ai trouvé plutôt sympa et divertissant, ne méritant
pas, pour ma part, sa réputation de navet, même si ça ne vole pas
bien haut. En tout cas, on peut dire qu’Uwe Boll aime adapter des
jeux vidéos au cinéma, puisque après ces deux films, il a enchaîné
BLOODRAYNE
avec l’adaptation du jeu "Bloodrayne" et que ses projets pour
2007/2008 sont également deux adaptations de jeu vidéo, avec
(Bloodrayne)
"Postal" et "Far Cry" !! Il me semble également que son film "in
the name of the king : a dungeon siege tale" est basé sur la série des jeux "dungeon siege", les spécialistes confirmeront. Bref,
on ne peut pas reprocher à Uwe Boll de ne pas avoir de la suite
dans les idées et de ne pas suivre une ligne directrice pour sa carrière. L’acharnement dont il fait l’objet en ferait presque un martyr. Martyr qu’il convient de réhabiliter ici !
Réalisateur : Uwe Boll
Scénario : Guinevere Turner
Pays : Allemagne / Etats-Unis
Année : 2005
Musique : Henning Lohner
Casting : Kristanna Loken, Michelle Rodriguez, Matthew Davis,
Ben Kingsley, Michael Madsen, Billy Zane, Udo Kier, Meat Loaf,
Michael Paré...
Genre : Vampires
Un cirque retient prisonnière Rayne, jolie femme devenue mihumaine, mi-vampire, après que sa mère se soit fait violer et assassiner par Kagan, le roi des Vampires. Parvenant à s’échapper,
Rayne n’a plus qu’un but : retrouver Kagan pour l’anéantir, afin de
venger sa mère. Ce dernier a également un but : retrouver trois
talismans qui, une fois réunis, lui permettraient d’être insensible
aux trois facteurs pouvant détruire les membres de sa race : soleil, eau, croix. Dans sa quête, Rayne fait la connaissance d’un trio
de chasseurs de vampires, mené par Vladimir. Tous trois font partie de la société de Brimstone, société désirant également la fin du
règne de Kagan. Mais celui-ci a appris l’existence de Rayne et sait
qu’elle est en possession de l’un des talismans. Il ordonne à ses
hordes d’aller la tuer et de ramener l’artefact magique…
En effet, la vision de Bloodrayne vient tout chambouler. Du jeu
vidéo, je ne connaissais que la jaquette, vu dans un magasin, et
qui m’avait attiré l’œil, au vu de cette héroïne vampire plutôt
sexy. Sa version "live", interprétée par Kristanna Loken, dont on
avait déjà pu admirer la silhouette dans "Terminator 3" où elle
était le T-X, est franchement très réussie. Niveau ressemblance,
costume et arme, rien à dire, c’est du quasi identique. Très bon
choix d’actrice donc.
Kristanna joue donc Rayne, une Dhampir, créature moitié humaine, moitié vampire. Une créature plutôt rare sur notre Terre,
étant considérée comme une aberration chez les Vampires et
donc éradiquée. Rayne a survécu et a été élevée dans un cirque,
où ses talents de cicatrisations sont mis à rude épreuve chaque
soir, afin de divertir le public. Mais hormis ce don de régénération des tissus grâce au sang (qu’il soit humain ou animal), notre
héroïne n’a pas de super pouvoirs particuliers. Une souplesse accrue peut-être, mais la Sélène des "Underworld" me semble bien
plus dangereuse que Rayne. Celle-ci nous apparaît donc plus fra-
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gile, plus proche de nous en somme. C’est vrai qu’on aurait aimé que Rayne soit plus puissante mais n’oublions pas qu’elle a des gènes
humains en elle, c’est donc logique qu’elle soit moins forte qu’un vrai vampire.
Accompagnant la jolie Kristanna, on retrouve toute une brochette d’acteurs bien connus des spectateurs : Michael Madsen ("La Mutante") en tête, jouant Vladimir, chef des chasseurs de vampire et membre d’une confrérie décidé à détruire Kagan. Madsen nous la
joue un peu "bourru", et n’a pas de charisme particulier. Il est accompagné par Michelle Rodriguez ("Resident Evil"), toujours aussi
sexy, et par Matthew Davis ("Urban Legend 2, coup de grâce"), beau gosse qui ne résistera pas aux charmes de Rayne. Pour incarner le
Roi des Vampires, Boll a fait appel à Ben Kingsley, qu’on ne présente plus. Le célèbre acteur nous fait une composition toute en froideur,
sans réelle émotion, une composition sobre, qui correspond bien à son rôle.
On retrouve également avec plaisir notre bon Udo Kier ("Chair pour Frankenstein"), interprétant un prêtre, gardien de l’un des talismans. Toute petite apparition pour Billy Zane ("Le Fantome du Bengale"), qu’on oubliera vite. Notons également le personnage joué
par Will Sanderson, avec son excellente coupe de cheveu, acteur habitué des réalisations d’Uwe Boll. Tous ces acteurs sont à leur place
et même si on ne retiendra pas grand chose de leur prestation dans ce film, ils assurent le minimum syndical pour que le spectacle soit
au rendez-vous et faire du film un divertissement de qualité.
De qualité, oui, vous avez bien lu. Cette quête de vengeance, mêlée à la recherche des talismans, est un très bon divertissement, nous
entraînant dans un univers médiéval, dans le style de celui de "Ladyhawk" par exemple. Costumes d’époque, village assiégé, forteresse noire imprenable, forêt, repaire secret, artefact magique, gardien monstrueux, vampires, tueur de vampires, combat à l’épée, érotisme, action, émotion, nous avons là tous les éléments permettant à ce film d’héroïc fantasy gore d’être la meilleure réalisation d’Uwe
Boll à ce jour. Franchement, "Bloodrayne" mériterait une sortie sur nos écrans. Bien sûr, il ne rivalise en rien avec des fresques comme
"Le Seigneur des Anneaux", il lui manque un souffle épique et un peu plus d’émotion pour y arriver. Mais Uwe Boll peut être fier de son
film. Vous trouverez toujours des gens pour le descendre (les goûts et les couleurs) mais j’ai vraiment été agréablement surpris et je n’ai
pas regretté sa vision. Peut-être même que je m’en ferai une seconde (sûrement d’ailleurs), parce que des combats aussi gores dans ce
genre de production, ça ne court pas les rues ! Même "Braveheart" peut aller se rhabiller !
Car oui, lecteurs, tu as bien lu. "Héroïc Fantasy Gore". C’est vraiment l’appellation qui convient le mieux à ce film. Décapitations, démembrements, geyser de sang, coup d’épée sanglant et j’en passe, "Bloodrayne" porte bien son nom, les incrédules n’en reviendront
pas ! C’est même tellement gore que la première version sortie en DVD était "cut". Mais en mode "unrated", ça saigne grave, ça en devient même hallucinant. Pourtant, nous sommes bien dans "Bloodrayne", pas dans "Premutos". Quoique…
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L’explication à ces débordements inattendus en terme de FX gores ? Simple. Il suffit de lire le nom du superviseur des effets spéciaux (et
réalisateur de seconde équipe également) : Olaf Ittenbach. L’Allemand le plus gore de la planète n’a pas calmé sa soif de sang dans
cette grosse production. Je ne sais pas si Uwe Boll savait à quoi s’attendre mais franchement, merci monsieur Ittenbach parce que le
spectacle est vraiment barbare, jubilatoire, et de grande qualité. Mais pour faire taire les mauvaises langues, les FX participent au succès du film, ils ne sont pas le film. Reconnaissons quand même à Uwe Boll d’avoir su mener à bien ce projet.
Très bonne surprise donc de la part de ce réalisateur si décrié. Un peu plus de lyrisme lors des scènes d’émotions aurait encore fait gagner un galon au film. Mais "Bloodrayne" est une belle réussite, mêlant aventure et gore dans une parfaite alchimie. On retiendra la
prestation de Kristanna Loken, même si on a parfois l’impression qu’elle peine un peu à donner du volume à son personnage. En tout
cas, moi je suis partant pour un bloodrayne 2 si c’est de même qualité !
Stéphane Erbisti
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LES MONSTRES DE LA NUIT VOLUME 8
Notre ami Eric Escofier vient de terminer le numéro 8 de son fanzine Les Monstres de la Nuit.
Pour ce nouveau numéro, Eric a décidé de nous parler de la carrière du prolifique réalisateur anglais
John Gilling, qui nous a livré de très bons films comme "L'invasion des Morts Vivants", "La Femme
Reptile", "L'impasse aux Violences" ou "Dans les Griffes de la Momie" par exemple.
Ce numéro nous présente également un interview de la déesse Ingrid Pitt.
On commande ce volumineux numéro directement à Eric pour la modique somme de 15 euros frais de
port compris.
Rendez-vous sur son site pour le contacter :
http://monstresdelanuit.tripod.com/monstres.htm
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HEART STOPPER
(Heart Stopper)
Réalisateur : Bob Keen
Scénario : Vlady Pildysh & Warren P. Sonoda
Pays : Canada
Année : 2006
Musique : Eric Cadesky & Nick Dyer
Casting : Meredith Henderson, Nathan Stephenson, Robert Englund, James Binkley, Michael Cram, Mark Day, Laura DeCarteret, Scott Gibson
Genre Tueurs Fous
Chambers, un tueur en série est exécuté sur la chaise électrique. Le
soir même où on l'emmène dans un hôpital pour l'autopsie, l'ambulance
recueille une jeune fille suicidaire du nom de Sara. Arrivé à l' hôpital,
Chambers revient à la vie et se met à massacrer toutes les personnes
qu'il croise.
naître que le modus operandi du tueur est souvent le même:
il arrache le coeur de ses victimes, que ces dernières
contemplent avant de rendre l'âme. Cela n'empêche pas notre tueur très bourrin (ce qui semble à la mode, comme les
récents slashers "Venom" et encore plus "See no evil") de
pratiquer des variations: objets plantés dans l'oeil, ou encore
la grosse scène choc du film avec un écartèlement d'un corps
d'un blessé dans la salle d'opération; salle qui se transforme
vite en véritable charnier.
Plus
connu
pour
ses
travaux
d'effets
spéciaux
("Hellraiser","Candyman", "Warlock 2: the armageddon", "Dog Soldiers"), Bob Keen oeuvre de temps en temps dans la réalisation de séries B du genre. Jusqu'à ce jour, aucun de ses films n'est passé à la postérité (qui se souvient de "Proteus", réalisé en 1995 ? Peu de monde.).
Ce n'est certainement pas avec son dernier né "Heartstopper" que Bob
Keen va encore passer dans la cour des grands. Ce n'est pas surprenant
vu l'échec de ses confrères dès qu'ils s'essaient à la réalisation: John
Bruno ("Virus"), Steve Beck ("13 fantômes", "Le vaisseau de l'angoisse", Phil Tippett ("Starship Troopers 2: heros de la fédération").
Mais Bob Keen doté d'un modeste budget de 3 millions de $ s'en sort
bien mieux car il reste modeste dans ce qu'il propose aux spectateurs:
une histoire simpliste d'un tueur en série. Bob Keen se donne à fond
dans l'aspect gore de son long-métrage comme pour camoufler la vacuité d'un scénario inexistant. Même si le début de l'intrigue se la joue
mystérieuse entre des relations quasi paranormales entre le tueur
Chambers et la jeune Sara, une fille mal dans sa peau. L'équipe du film
est consciente des clichés utilisés dans cette histoire prétexte (fille suicidaire et névrosée que personne ne croit, une mère peu soucieuse de
sa progéniture, tueur exécuté sur la chaise électrique et comme Horace
Pinker dans "Shocker" revient à la vie) et se rattrape sur le sordide et la
violence des meurtres.
Car "Heartstopper" comporte son lot de meurtres gores. Il faut recon-
Simple et efficace dans son déroulement, "Heartstoppper",
aurait mieux fait d'être un film muet plutôt que d'avoir droit à
une véritable litanie de lieux communs: "Je ne veux pas mourir" récité par tout un tas de futurs victimes ou encore le verbiage du tueur ("qui sème le vent récolte la tempête"). D'ailleurs, concernant ce dernier il est ironique de voir en lui la
représentation du Mal (au sens religieux du terme) car une
tempête se déchaîne au moment où il se relève d'entre les
morts comme si le Ciel voulait récupérer cette âme maléfique qui essaie d'échapper à son terrible destin. Cette symbolique est maladroitement utilisée, mais on n'est pas à une maladresse prêt.
Grâce à la sincérité d'un réalisateur modeste et à la présence
d'un Robert Englund qui ne cabotine pas pour une fois, devenant une sorte de produit d'appel pour pas mal de films récents ("2001 maniacs"), "Heartstopper" est ce qu'on nomme
un pur produit d'exploitation, qui ne passera pas à la postérité, car brassant trop un air de déjà vu ("Shocker" rencontrant
le slasher hospitalier), mais qui est généreux en scènes gores. Un plaisir à réserver pour les amateurs les plus acharnés
toutefois.
Gérald Giacomini
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BLOOD SISTERS OF LESBIAN SIN
(Sisters of Sin)
Réalisateur : Greg Griffin
Scénario : Lou Aguilar
Pays : Etats-Unis
Année : 1997
Musique : John Graves
Casting : Justin Gorence, Lara Daans, Heather Lee McIntyre, Alisa Christensen, Jenna Johns, Martin King, Lawrence Curtis, James W. Bates, Kurt Hull...
Genre : Troma Movies
Que se passe-t-il lorsque l’équipe technique qui, un an plus tard, sera responsable de "Sucker: the vampire" se fait les dents dans le monde du cinéma ? A l’instar de son second essai, il ne se passe strictement rien.
Johnny Blake – dit "le moine" - est chasseur de démon de son état. Aidé de sa
secrétaire, il combat les forces du mal au bénéfice de l’humanité.
Un beau jour une belle femme lui rend visite, lui expliquant qu’un maléfice
pèse sur sa famille : lors de leur 21ème anniversaire, ses deux sœurs ont disparu. La date fatidique approchant pour la demoiselle, elle vient quérir protection et réconfort auprès du bellâtre.
Bien sûr le scénario ne s’arrête pas là. Cependant, afin de ne pas tuer dans l’œuf les deux seuls rebondissements du film, il me semble
préférable de ne pas en dévoiler plus.
Disposant d’un scénario aussi palpitant et riche en rebondissement qu’un Teckel atteint de surcharge pondérale, Sisters of Sin, est largement décevant. Lent au possible, l’histoire ne décolle jamais bien haut : on attend une clé de voûte pour donner un intérêt à l’histoire,
mais rien ne vient. Le film se lambine et s’étire avec difficulté jusqu’à une fin pénible et dénuée d’intérêt.
Pourtant le concept n’est pas dénué d’intérêt : des sœurs unies par le péché… En fait, si, malheureusement, le concept lui-même est
bancal et suranné. Afin de ne pas se fâcher, passons rapidement sur la réalisation. Peu énergique, le plus souvent bancale, elle n’est ici
que le véhicule du scénario. Ainsi aucun plan n’est intrinsèquement beau. Chaque prise de vue sert à conter l’histoire, et n’a aucune autre prétention. Tout au moins pourra-t-on apprécier la cohérence de l’ensemble : un script mou desservit par une mise en scène molle.
Mais arrêtons là les choses qui fâchent, et passons aux aspects positifs du métrage…
A vrai dire, elles sont assez difficiles à trouver ces qualités. La vision même de Blood sisters of the lesbian sin, se justifie difficilement.
C’est triste à dire – et croyez moi, j’en suis le premier attristé – mais la seule raison pour laquelle le visionnage du métrage de Greg Griffin se justifient est la plastique de ses actrices.
Les demoiselles sont fort bien présentées, le plus souvent habillées de façon très stimulante. Tous les goûts trouverons de quoi se flatter
la rétine, de la rousse plantureuse et innocente, à la brune maléfique et manipulatrice, le réalisateur s’est fait plaisir… et nous fait plaisir
du même coup.
S’il est vrai que les actrices sont belles, le jeu de la totalité de l’affiche laisse passablement à désirer. Blood Sisters of Lesbian Sin est
donc ennuyeux à mourir, si ce n’est, vous l’aurez compris, pour les quelques créatures fantasmatiques qui peuplent son casting.
Cependant, afin de tempérer le ton de cette critique, il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agit là du premier (et seul) long métrage de
Greg Griffin. Alors, "haut les cœurs !"
Colin Vettier
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BATMAN BEGINS
Réalisateur : Christopher Nolan
Scénario : Bob Kane, David S. Goyer & Christopher Nolan
Pays : Etats-Unis
Année : 2005
Musique : Ramin Djawadi, James Newton Howard, Mel
Wesson & Hans Zimmer
Casting : Christian Bale, Michael Caine, Liam Neeson, Katie
Holmes, Gary Oldman, Cillian Murphy, Tom Wilkinson, Rutger Hauer, Ken Watanabe, Mark Boone Junior, Linus Roache,
Morgan Freeman, Larry Holden, Gerard Murphy...
Genre : Super-Héros
Depuis quelques années, les grands studios hollywoodiens
ont décidé que l’été était une période propice pour contracter une indigestion d’adaptation de comics au cinéma.
Ces adaptations qui vont du plutôt bon ("spiderman") au
très mauvais ("Daredevil", "Alien vs Predator"), aboutissent pour la plupart sur de franchise. Et Batman en est une
qui avait disparu des écrans depuis déjà longtemps. Peutêtre était-ce préférable, vu ce que Joel Schumacher avait
fait du défenseur de Gotham.
Quoiqu’il en soit, Christopher "Memento" Nolan a décidé
de ressortir la chauve-souris de son placard, probablement
avec une idée en tête : ARRETER les pantalonnades ridicules en cuir sadomasochiste avec des acteurs incapables !
En ce qui concerne le scénario, comme le titre
l’indique, Batman Begins est un retour aux
sources de la franchise. Un vrai, pour une
fois !
Après la mort de ses parents, le jeune Bruce
Wayne hérite d’un empire économique impressionnant. Mais n’étant pas encore en âge
de prendre la tête de la corporation, Bruce
vagabondera de longues années. Ses pas le
mèneront vers Ra's Al Ghul et la communauté
des ombres, un clan de ninjas en charge de
faire régner une justice expéditive sur le reste
du monde.
Lorsqu’il revient à Gotham City, Bruce découvre une ville rongée par le crime et la corruption…
Pour les fans de Batman (dont je fait parti), l’arrivée d’une nouvelle équipe aux commandes a été un véritable soulagement.
Batman méritait effectivement que quelqu’un de compétent lui redore la chauve-souris ! Apres deux épisodes plus représentatifs de Burton que du vengeur masqué, et deux carnavals ridicules, le travail promettait d’être colossal.
En outre Christopher Nolan est un réalisateur ingénieux qui s’est déjà illustré lors d’un exercice de style périlleux, "Memento", et d’un
polar intelligent "Insomnia". Mais lorsque les premières images de la Batmobile ont pointé le bout de leur nez… petit pincement au
cœur. Les clowneries ne finiront donc jamais ?
A dire vrai, Nolan signe un métrage féroce et très respectueux du matériau original, quand bien même certains éléments demeurent dis-
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cutables (Batman dans un
tank a 200kmh sur l’autoroute ?!). Le principal
atout du film est d’avoir
éjecté les précédents
Bruce Wayne auxquels
une huître aurait pu donner des leçons d’estime
de soi. Batman Begins
signe l’avènement d’une
nouvelle ère, celle d’un
Batman violent, argneux,
assoiffé de vengeance…
en un mot, le VRAI justicier masqué. Christian
Bale ne joue pas Batman, il
EST Batman !
Ainsi lorsqu’il s’adresse à
un
vilain,
l’homme
chauve-souris crache ses
mots, tous les traits du visage tendus par la haine.
La rage peut alors se lire dans ses yeux. En ce qui concerne les scènes d’affrontement avec l’ennemi, encore une fois, la mythologie
inventée par Bob Kane est respectée. Le vengeur attend dans les ténèbres et se jette littéralement sur ses proies. Ici pas de catch, mais
des combats rapides et efficaces, le Dark Knight frappe vite et fort !
Mais Batman ne serait rien sans Gotham et sa faune. Ainsi la ville est représentée comme un amas de buildings étouffant, ville tentaculaire qui se serait développée trop rapidement. Le design même des rues, des bâtiments… est suffocant, sombre et poisseux. Le fait
que tout puisse arriver à chaque coin de rue, est parfaitement rendu à l’écran. Un travail d’orfèvre.
Qui dit Batman dit aussi, évidemment, commissaire Gordon. Là encore, la fibre substantifique du comics est atteinte. Gordon, un des
seuls flics de Gotham à ne pas avoir succombé à la corruption, est un individu maigre, aux traits tirés. Le visage de Gary Oldman reflète sa désillusion, sa fatigue. Un homme sur la brèche à n’en pas douter, mais un fervent défenseur de l’ordre public – si tant est qu’il
puisse faire quelque chose à son niveau.
Bien sûr vous retrouverez aussi Alfred, le fidèle serviteur de Monsieur Wayne. Michael Caine est lui aussi parfait dans son rôle. Le film
de Nolan recèle bien d’autres surprises, notamment d’un super-vilain que tout les fans reconnaîtront : docteur Crane.
Alors, Batman Begins, un chef d’œuvre ? Enfin une adaptation valable ? …
Oui… et non. L’aspect graphique est de loin le plus poussé. Même les cabrioles de Peter Parker et de Sam Raimi ne sont pas aussi respectueuses du matériau original que Nolan l’est.
Cependant, certains choix sont discutables, principalement celui de la Batmobile. Certes plus ‘crédible’ lors des poursuites, plus discrète aussi, mais largement moins stylée que la voiture au long capot du dessin animé !
Cependant là où le bât blesse réellement, c'est la bande originale. Pour faire simple, elle est ABSOLUMENT INFECTE. Carton rouge à
Hans Zimmer qui tente de nous refiler sa bouillie réchauffée, déjà entendue mille fois. La musique ressemble effectivement à s’y méprendre au score de Spider Man, et de fait à celui de la grande majorité des films rythmés par Danny Elfman (sans compter tous les
précédents scores de Monsieur Zimmer) !
Bêêrkh ! Vraiment, la musique gâche l’aspect général jouissif du film. Quel dommage. Espérons que la suite corrigera le tir.
Colin Vettier
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dévoile la face cachée de son sacerdoce: après avoir occis une gentille institutrice dévouée à sa mission et aimée
de tous, il sort un revolver et tire sur les petits enfants
paniqués. Deux fins limiers de la police sont alors chargés d'une enquête qui s'annonce difficile, car personne
n'a vu le visage de ce monstre lâche et ignoble. L'un de
ces deux policiers, américain d'origine d'Europe de l'Est,
est connu pour ses méthodes musclées, et est en butte à
l'ostracisme de ses collègues bureaucrates. Mais il tombe
amoureux de la maman d'une des petites rescapées du
massacre, et rien ne l'arrêtera dans sa quête de justice.
On peut dire que le réalisateur de "Ripper", "Monolith"
et "Octopus", producteur de l'un des films du trop rare
David de Coteau, a commencé sa carrière avec un brio
rarement égalé. Le début de "Demon spirit" frappe tout
de suite très fort: image tremblante indiquant que le distributeur a souhaité ajouter un effet technique à la hauteur du projet... comptine d'enfants nous renvoyant à des
références multiples du genre... massacre ne cédant jamais à la facilité du gore, les enfants abattus s'effondrant
au ralenti sans la moindre tâche de sang... Innovation,
culture, finesse d'approche sont donc indéniablement au
rendez-vous de ce régal d'exception, qu'on réservera
aux fins gourmets.
Le mérite ne revient pas uniquement à John E. Eyres,
dont les talents se sont probablement développés dans
le milieu des films d'entreprises internes et en gardent
DEMON SPIRIT
(Lucifer)
Réalisateur : John E. Eyres
Scénario : Ed Ancoats
Pays : Grande Bretagne
Année : 1987
Musique : Paul Stuart Davis
Casting : Frank Rozelaar-Green, Emma Sutton, Jared Morgan, Alan Rowlands, Jane Price, Alister Meikle, David Charles, Eamonn Collinge, Ken
Gregg, Nickie Rainsford, Gordon Robertson...
Genre : Diable et Démons
Le voilà enfin, LE film. Celui qu'on cherchait depuis toujours, peut-être
même sans le savoir. Celui que tout vrai fan du genre se DOIT d'avoir vu au
moins une fois dans sa vie. Le film ULTIME, inoubliable, qui nous marquera
à jamais dans notre âme et dans nos tripes. Un concentré d'horreur MALSAIN et JOUISSIF. Un pur monument de trouille, jubilatoire et déjanté, autant que référentiel, intelligent et sans concession. Un véritable coup de
grolle en plein bide. Un authentique coup de matraque dans la tronche. Un
TGV qui vous défonce la rétine de plein fouet et vous ravage le cortex. Un
A380 qui explose tout sur son passage avant de s'écraser dans votre
COEUR. Bref, une hallucinante et apocalyptique révolution du genre, sinon
du cinéma en général, injustement passée sous silence et dont il est impossible de sortir indemne. ZE chef-d'oeuvre.
l'incomparable dynamique. "Lucifer", a.k.a. "Good night,
god bless", est le fruit d'un véritable travail d'équipe, où
chacun a visiblement donné le meilleur de lui-même. Ed
Ancoats, le scénariste, a d'ailleurs tellement donné qu'il
n'a plus rien écrit par la suite, préférant passer à autre
chose et produire des projets ambitieux comme "Dark
Planet" ou "Spoiler". Malgré, donc, une histoire construite sur un schéma en apparence simpliste, il faudra
plusieurs visionnages pour comprendre le choix des victimes du tueur, et l'on est ébloui par la façon dont les clichés sont détournés, porteurs en cela de messages anticonformistes: par exemple, Joe Yamovich, loin d'être le
Harry Callahan que les autres s'imaginent, s'avère être un
homme très gentil, capable de patience, frappant à la
porte avant d'entrer, serrant la main après une entrevue,
aimant caresser les chiens et même faire des ballades
dans la nature.
Doté d'un suspens extrêmement subtil, d'un montage
parfois déroutant, de cadrages sans esbroufe et d'une
ambiance dominicale par temps gris qui colle parfaitement au sujet, "Demon spirit" multiplie avec un sens
inouï de la concision les dialogues informatifs ou émouvants sur la psychologie des personnages ou le déroulement de l'enquête, alors que le tueur, lui, agira sans parler jusqu'à la fin, préservant le mystère sur son identité
tout du long avant de nous la jeter au visage. Ce silence
frappe aussi ses victimes traumatisées, comme si elles en
étaient contaminées. La musique phénoménale de Paul
Stuart Davis suggère d'ailleurs sa nature démoniaque par
un gargouillis rappelant celui de nos intestins lors d'une
Un prêtre en soutane fait irruption dans une cour d'école londonienne et
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gastro-entérite, ce qui renforce l'idée de contamination et
prouve la cohérence d'ensemble du projet. On ne s'étonne plus
alors des apparitions-disparitions de cet assassin aux caractéristiques virales, quasi immatérielles, et la dernière scène du
film, assumant pleinement l'héritage de la saga de
"L'exorciste", achève de nous transporter dans un spasme
mystique effrayant.
Si Mandy est d'accord, hasardons-nous enfin à dire que les
amateurs d'horreur pure et dure trouveront leur compte dans
un étalage de violence très appréciable: présentations de chapelet, rien de moins, mais aussi coups de poignard jouant habilement de la suggestion et laissant notre imagination faire le
reste. Une porte, une main et un corps transpercés sur lesquels
le réalisateur évite heureusement de trop s'attarder. Des cris et
des coups de feu qui nous laissent pantois, peu après nous
avoir arraché du sommeil. Heureusement, le scénario n'oublie pas de ménager quelques moments de pause, qui totalisent d'ailleurs la
quasi totalité du métrage, ainsi que des traits d'humour volontaires qui sont les bienvenus dans cet univers étouffant. Les deux hommes
attachés, sur les slips desquels John Vanomich a écrit "Have a nice day", nous rappellent ainsi toute la vitalité humoristique du cinéma
britannique.
Si vous n'avez pas encore compris que vous avez affaire à une perle, c'est que vous êtes des spectateurs vraiment difficiles, ou peu réceptifs ! Aussi, plutôt que de célébrer les sempiternels "Massacre à la Tronçonneuse" et autres pseudo films cultes, osez donc découvrir à prix cassé ce film unique, audacieux et faussement monotone... Ou bien offrez-le à celles de vos connaissances qui souffrent d'insomnies. Après tout, Noël approche. Pensez-y !
Stéphane Jolivet
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LE CROCODILE DE LA MORT
(Eaten Alive / Death Trap)
Réalisateur : Tobe Hooper
Scénario : Alvin L. Fast, Kim Henkel et Mardi Rustam
Pays : Etats-Unis
Année : 1976
Musique : Tobe Hooper, Wayne Bell
Casting : Neville Brand, Mel Ferrer, Carolyn Jones, Marilyn
Burns, William Finley, Robert Englund & Stuart Whitman
Genre : Tueur fou et Crocodile affamé
Judd est un ancien du Vietnam qui tient le " Starlight Hotel " au
bord d'une nationale située au fin fond de la campagne américaine. Tout irait pour le mieux s'il n'était pas un détraqué sexuel
qui tue ses clients à coups de faux et les précipite dans le marais
jouxtant son bouge. Dans ces eaux agitées, surnage un crocodile, en provenance d'Afrique selon le maître des lieux, doté
d'un féroce appétit et de mâchoires acérées, prêtes à déchiqueter tout ce qui passe à leur portée. Passeront dans cet hôtel : une
ancienne prostituée qui semble n'être en fait qu'une demoiselle
en fugue (interprétée par Marilyn Burns, tout juste échappée de
la tronçonneuse de Leatherface), un couple en crise avec leur
petite fille, un beauf du coin désirant "s'accoupler" avec une mignonne du terroir, le père et la sœur de la jeune fille en fuite
pré-citée. Mais qui survivra au reptile dont la faim semble insatiable?
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Juste après le triomphe de "Massacre à la
Tronçonneuse", Tobe Hooper est de retour
avec un film d'horreur encore plus malsain et
gore dans lequel il décide de ne rien suggérer et de montrer de multiples atrocités, rarement vues au cinéma jusqu'alors. Revenir
après son chef-d'œuvre de l'horreur et tenter
de faire mieux était un pari risqué, mais Tobe
s'en sort avec les honneurs. Même si à sa sortie, "Le crocodile de la mort" était interdit
aux moins de 18 ans car jugé extrêmement
violent et déviant.
Certes, dans ce film bercé par une musique
parfois simpliste, un montage souvent foireux,
des dialogues pesants au début, on a du mal à
retrouver l'ambiance ô combien glauque de
"Massacre" dont "Le crocodile" semble apparemment se réclamer. Mais la photo, les éclairages et l'histoire sont la marque de fabrique
de l'auteur : violent, cru, cruel et parfois débordant d'un humour noir corrosif. Comme
par exemple, dans la scène du début qui voit
une prostituée se faire virer par la patronne
de la maison close qui l'emploie sous prétexte
qu'elle refusait de céder aux propositions d'un
de ses clients (joué d'ailleurs par un tout jeune
Robert Englund hilarant en "redneck" obsédé!) désirant "essayer quelque chose de différent" !!!
Ce qui en revanche dénote un peu, ce sont les
trop rares apparitions du crocodile, dont on
ne voit que la gueule et la queue de manière
furtive et la fin trop prévisible du film. Mais
l'ensemble constitue un spectacle très divertissant pour ceux qui désirent passer une
sympathique soirée. Au grand dam de ses
nombreux fans, lors des années suivantes
l'ami Hooper a commencé à entacher sa filmographie d'affreux petits navets. Quoiqu'il en
soit il aura prouvé avec "Le crocodile de la
mort" (également connu sous les titres :
"Death Trap"/"Horror Hotel"/"Horror Hotel
Massacre"/"Legend of the Bayou"/"Murder on
the Bayou"/"Starlight Slaughter") qu'il n'était
pas le réalisateur d'un seul film, ce qui n'est déjà pas si mal !
Vincent Duménil
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LE CABINET DU Dr. CALIGARI
(DAS KABINETT DES DOKTOR CALIGARI)
Réalisateur : Robert Wiene
Scénario : Carl Mayer, Hans Janowitz
Pays : Allemagne
Année : 1919
Musique : Giuseppe Becce
Casting : Werner Kraus, Conrad Veidt, Lil Dagover,
Friedrich Feher, Han Von Twardowski, Rudolf Lettinger, Rudolf Klein-Rogge
Genre : Classique Culte
Franzis et Alan sont les meilleurs amis du monde et
amoureux tous deux de la jolie Jane. Leur amitié n’en
souffre pas du fait qu’ils attendent de celle-ci qu’elle
fasse son propre choix. Inséparables, il se rendent à
la fête foraine de la ville où des meurtres sont perpétrés depuis plusieurs jours, les victimes étant tuées
toutes de la même façon. Au sein de la foule, ils sont
harangués par le Docteur Caligari, qui exhibe Cesare
un somnambule, capable de prédire les évènements
futurs. Alan se prête au jeu et questionne le phénomène quant à la date de sa mort :"Vous vivrez jusqu’à
l’aube".
Terrorisés, les deux compères quittent la fête et se
séparent le soir même. Mais au cœur de la nuit, Alan
surprend quelqu’un dans sa chambre, et meurt poignardé dans son lit…
Une éternité que je n’avais pas été autant ébloui. 73
minutes de grâce et de fascination absolue pour ce
film reconnu comme le premier de l'ère expressionniste. D’autres distinctions peuvent ainsi lui être décernées : sans conteste le premier film muet de
genre, et sans aucun doute le premier slasher de
l’histoire du cinéma. Réalisé en 1919, "Le cabinet du
Docteur Caligari" est le reflet de l’angoisse d’un
peuple, d’une Allemagne déroutée psychologiquement, qui sort de la guerre. Le film "découpé" en 6
actes, ne peut rappeler en aucun cas une quelconque
mise en scène théâtrale.
Les amoureux de l’art expressionniste et poétique
seront aux anges : la quasi-totalité des décors sont
l’œuvre d’Herman Warm, talentueux peintre de cette
époque. De splendides toiles géométriques peintes
servent le film et insufflent un caractère féerique à
l’ensemble du long métrage (on pense notamment à
Tim Burton de nos jours). Robert Wiene est un précurseur sur bien des points. A une époque où le cinéma
présentait des acteurs au jeu excessif et théâtral, proche du mime, ce film est résolument contemporain
dans le sens noble du terme. L’interprétation est
d’une qualité exceptionnelle, les maquillages outranciers (les yeux charbonneux) servent parfaitement la
palette de sentiments, distillés avec une rare conviction.
Nous devenons témoins malgré nous d’une peinture
aux couleurs exquises. La copie est délicatement teintée, tantôt de bleu, d’orangés, de parme, ou bien encore d’un vert vaporeux (Argento !). Vous ne
rêvez point. Des scènes désormais d’anthologie parsèment cet ovni cinématographique : l’enlèvement de Jane, les poursuites dans les rues… autant d’intelligence scénique que l’on retrouvera plus tard dans des films tels La Momie (1932) ou encore Dracula (1931). Un véritable thriller défile sous nos
yeux, et l’on se surprend à attendre fiévreusement la fin tant l’intrigue nous
tient en haleine.
Bon nombre de réalisateurs feraient bien de s’inspirer du dénouement de ce
film, remarquable d’ingéniosité. Je n’en ai toutefois pas terminé avec l’hallucination : au regard de la scène finale qui pourrait laisser augurer d’une
suite ! Visionnaire et précurseur, assurément, définitivement.
Précipitez-vous donc sur ce film qui nous offre ce que le cinéma a de plus
beau : l’aliénation de l’âme.
Christophe Jakubowicz
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Seulement voilà : Fulci est le pape du gore, et le naturel
reprend le dessus. Fidèle à lui-même, "Lo Squartatore di
New-York" est dénué d’humour et privilégie les scènes
chocs. Œuvre sanglante et urbaine, l’histoire s’ouvre sur le
pont de New-York que Fulci avait déjà filmé comme un
symbole apocalyptique pour parachever "l’enfer des zombies".
Ici, il s’agit d’un passage, d’une invitation à embarquer
dans la Big Apple, terrain de jeu d’un maniaque affublé
d’une voix de canard et éventreur de jolies dames. La ville
de New-York nous est présentée comme vénéneuse, glauque, violente et déviante.
Une déviance qui balaie l’ensemble du métrage, à commencer par tous ses protagonistes. Afin de ne laisser aucune possibilité au spectateur de s’attacher, voire s’identifier à un personnage, Fulci choisit de mettre l’accent sur la
psychologie de chaque participant : un flic plutôt laxiste et
L’EVENTREUR DE NEW YORK
(Lo Squartatore di New York)
Réalisateur : Lucio Fulci
Scénario : Gianfranco Clerici, Vincenzo Mannino, Lucio Fulci,
Dardano Sacchetti
Pays : Italie
Année : 1982
Musique : Francesco De Masi
Casting : Jack Hedley, Almanta Suska, Howard Ross, Andrea Occhipinti,
Alexandra Delli Colli, Paolo Malco, Cinzia de Ponti, Cosimo Cinieri, Daniela Doria, Babette New, Zora Kerova, Paul E.Guskin, Antone Pagan, Josh
Cruze, Marsha MacBride
Genre : Tueurs Fous / Giallo
New-York est en état d’alerte. Un psychopathe sévit dans la ville en éventrant ses victimes. Le policier Fred Williams, chargé de l’enquête ne tarde
pas à recevoir les appels d’un mystérieux interlocuteur affublé d’une voix
de canard, et qui prétend être le responsable de cette vague de crimes…
Nous sommes en 1982, et Lucio Fulci réalise cette année là son 41e film.
Pour beaucoup de cinéphiles amoureux du Maître, "L’Eventreur de NewYork" est considéré comme étant son ultime réussite cinématographique.
Slasher, thriller, giallo ? A première vue, le film pourrait sembler hésiter
sur le genre alloué mais il n’en est rien. Si l’on veut à tout prix être respectueux des codes, alors il s’agit bien d’un giallo, genre que Fulci avait déjà
abordé avec "L’emmurée vivante" quelques années auparavant. Et le
moins que l’on puisse dire est qu’il s’agit d’un genre qui lui réussit plutôt
bien. On en viendrait à regretter que Fulci n’ait pas persévéré davantage
dans cet exercice.
fréquentant Kitty, une prostituée (Daniela Doria : "La Maison près du Cimetière", "Frayeurs", "The black cat"),
l’épouse nymphomane d’un médecin (Alexandra Delli
Colli : "La Terreur des Zombies"), un psychologue friand
de "littérature" homosexuelle (Paolo Malco, le père de "La
Maison près du Cimetière"). Une occasion supplémentaire donc de voir que Fulci était fidèle à ses acteurs.
La table est donc mise, ne reste plus qu’au réalisateur de
nous mettre en appétit. Le menu se fera alléchant et tiendra toutes ses promesses. Au menu, tous les entremets
propres au giallo, à commencer par un égorgement en
bonne et due forme suivi bien plus tard par des coups de
couteaux bien sentis. Entre les deux, Fulci ne peut s’empêcher de revenir à ses premières amours, à savoir le gore,
le poisseux, l’ultra violence en somme : éventration, coups
de rasoir… le tout mâtiné d’un esthétisme jusque là discret
chez Fulci, témoin une lame de rasoir déchirant le téton
d’un sein, ou scarifiant un globe oculaire.
Le cinéaste, comme chacun le sait n’a jamais eu la reconnaissance d’un Dario Argento ou plus en amont d’un Mario
Bava, vêtus tous deux d’éloges faits à leur égard sur le
sens inné de la couleur et plus précisément de leur photographie. Pourtant Fulci saura se souvenir de cette palette
qu’il distillera à travers une scène choc au cours de laquelle le bas-ventre d’une jeune femme subira les assauts
de notre psychopathe. Une scène particulièrement difficile
à tourner dixit le chef-opérateur, due en partie aux reflets
d’un néon rouge, extérieur au tournage. Et pourtant Fulci
saura s’en servir à son avantage, incluant les flashs rougeoyants de cet imprévu, mêlé à l’ambiance verdoyante
de la scène : sauvage et esthétique.
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Il s’amuse également à nous mener là où il veut, et surtout quand il le
veut, alternant les scènes simplement dialoguées et celles purement
saignantes, pour nous immerger dans un flots de détails déstabilisants :
forcément on hésite, on croit tenir le tueur, et finalement notre erreur
apparaît, évidente, et ce bien des fois. Rusé, Lucio introduit un personnage à part entière, un "latin lover" d’apparat, adepte de bondage et
autres perversions sensorielles et tactiles. L’homme est amputé de
deux doigts : mais qui est-il ?
Les appels du meurtrier, avec cette voix si particulière ont-ils un sens ? Certains
verront dans ce choix vocal une occasion de rire, et pourtant ce détail trouvera
son explication à la toute fin du métrage : pas grotesque pour un sou. Tout comme
le scénario, de bonne facture, malgré des dialogues parfois à la limite du supportable. Un reproche récurrent chez Fulci, qu’on lui pardonnera une fois de plus. Il
est un montreur d’images, point. Et il le démontre une fois de plus par une mise en
scène efficace, utilisant les zooms et des plans fixes de toute beauté.
"L’Eventreur de New-York" respire le sang et le sexe. Ce
qui lui vaudra entre autres une interdiction totale en Angleterre où l’oeuvre sera jugée pornographique, et choquante
pour le pays qui venait de subir à l’époque les méfaits d’un
psychopathe national. L’occasion de découvrir aussi que le
cinéaste filme aussi bien la mise à mort que l’érotisme. On
retrouve ainsi Zora Kerova ("cannibal ferox" et
"anthropophagous" entre autres) en "performeuse" dans
un peep-show, scène magnifiée par des éclairages or et
nuit : un bijou dans un écrin en quelque sorte. Une autre
séquence mettant en scène l’épouse nymphomane aux prises avec le "latin lover" est un véritable morceau de choix. Au delà de la plastique irréprochable d’Alexandra Delli Colli, Fulci filme d’une façon telle, que la séquence devient tour à tour sensuelle, sexuelle, charnelle, et ce malgré la réalité éprouvante du propos qui défile à ce moment précis. Une manière pour Fulci, donc, de prouver que son
regard sur le sexe n’était pas si malsain que l’époque pût le dire.
En effet, le film en plus d’être taxé de pornographique, fût également la cible
des ligues féministes et de certaines critiques qui virent à travers celui-ci un
message prônant et la misogynie, et l’avilissement de la femme. Heureusement les années feront le reste, et aujourd’hui, "L’Eventreur de New-York"
restera comme un film précieux dans la filmographie du Maître.
Déviant, sadique, cruel et pervers, tels sont les caractères de ce film que Fulci nous propose, pour nous amener, nous, simples spectateurs, à ce sentiment fort singulier qui nous émeut tant : l’excitation.
Christophe Jakubowicz
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X TRO
Réalisateur : Harry Bromley Davenport
Scénario : Harry Bromley Davenport, Iain Cassie, Michel
Parry, Robert Smith
Pays : Grande Bretagne
Année : 1983
Musique : Harry Bromley Davenport, Shelton Leigh Palmer
Casting : Philip Sayer, Bernice Stegers, Danny Brainin,
Maryam d'Abo, Simon Nash, Peter Mandell, Anna Win
Genre : Extraterrestres belliqueux
Menant jusque là une vie de famille paisible, Sam Philips
est happé par une force extra-terrestre sous les yeux de
son fils et disparaît pendant trois longues années. Sa
femme Rachel a refait sa vie avec un autre homme, mais le
souvenir de son ancien mari pèse encore sur elle. Mais que
s’est-il réellement passé ?? Non loin de la ville, un extraterrestre attaque un couple puis engrosse une jeune femme
à son domicile : elle donne naissance à Sam, qui semble
bien déterminé à retrouver sa petite famille…
Grâce à "E.T" et à "Rencontres du troisième type", Steven
Spielberg nous prouvait que les extra-terrestres n’étaient
pas nécessairement des horribles monstres gluants venus
du fin fond de l’espace pour nous éradiquer, mais d’adorables créatures qui avaient hâte de découvrir notre chère
planète bleue. Les méchants aliens se feront donc discrets ("The thing"
sera d’ailleurs un cuisant échec), ce qui n’empêche pas au british Harry
Bromley Davenport (eh ben !) de livrer un si charmant "Anti-ET".
Difficile de trouver un film, voire quelque chose ressemblant de près ou
de loin à "Xtro", surtout que nous sommes en territoire british, là où le
cinéma anglais se voulait avant tout porté sur les vampires, les fantômes et d’autres mythes plus classiques. Un cinéma qui n’était pas dans
sa meilleure forme d’ailleurs, la Hammer venant ainsi de "décéder"
dans les seventies. Il faudra attendre "Hellraiser" pour que le cinoche
anglais reparte sur de bonnes bases.
Se voyant discerner la Licorne d’or au Festival fantastique de Paris, le
film de Davenport se voit porté par un budget particulièrement faiblard
et une réalisation terne plus proche du cinéma bis italien. Là où le petit
budget aurait pu l’handicaper considérablement, il s’en dégage au
contraire une aura étrange qui va donner toute sa force à l’atmosphère
poisseuse du film.
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Disparu depuis trois ans, Sam revient auprès de sa famille
et tente de panser la blessure qui affecte sa femme et son
enfant depuis ces trois années de mystère. Il tient particulièrement à rester auprès de son fils Tony et de sa femme
Rachel, totalement désemparée, ce qui n’est pas du goût
du nouveau compagnon de celle-ci, particulièrement antipathique envers Sam. Mais celui-ci n’est plus humain depuis bien longtemps : capturé par des extra-terrestres, il
est devenu une créature de l’espace et cherche à reprendre sa progéniture, à qui il donne des pouvoirs surnaturels
étonnants.
Si son scénario n’a rien de grandiose, "Xtro" est un film
authentiquement "space" dans les deux termes ! Parfois on
se demande même ce qui s’est réellement passé par la
tête des quatre ( !?!) scénaristes tant certaines idées paraissent aussi fantaisistes qu’étranges : pourtant, rien de
bien négatif dans tout cela, car "Xtro" n’est jamais, même
involontairement, drôle. Et ça, pour un film à petit budget,
c’est plutôt un pari gagné !!
Dans ce climat malsain se balançant entre un cadre rurale
et un cadre urbain, se déroulent des tableaux bizarres et
surréalistes d’où surnage un certain malaise : un petit garçon vampirisé par son père dans une ruelle glauque, un
clown nain grimaçant (dont les grimaces rappellent parfois Tim Curry) tue un concierge avec un Yo-yo lumineux
pourvu de lames tranchantes, une jeune fille au pair française (très jolie Myriam d’Abo, futur James Bond Girl
quand même !!) servant de couveuse pour des œufs extraterrestres, des jouets prenant vie, un Alien quadrupède
paumé dans la forêt, des œufs de serpents dévorés peu
proprement, un homme faisant l’amour à sa femme alors
qu’il se trouve en pleine transformation physique peu ragoûtante, une conclusion quasi-onirique, une femme accouchant littéralement d’un homme… Le clou étant ce Big
Jim grandeur nature prenant soudain vie pour buter une
vieille rombière, baïonnette à la main !!
Si l’actrice principale Bernice Stegers vous dit quelque
chose, c’est bien normal puisqu’elle fut deux ans plus tôt
l’héroïne nécrophile du très intéressant "Baiser macabre".
Une actrice qui, physiquement, ressemble étrangement à
Claire Higgins, la Julia des deux premiers "Hellraiser".
En définitive, un beau petit morceau de série B horrifique
totalement "autre".
Jérémie Marchetti
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DESTINATION FINALE 3
(Finale Destination 3)
Réalisateur : James Wong
Scénario : James Wong, Glen Morgan
Pays : Etats-Unis
Année : 2006
Musique : Shirley Walker
Casting : Mary Elizabeth Winstead, Ryan Merriman, Kris
Lemche, Amanda Crew, Alexz Johnson, Texas Battle, Jesse
Moss , Chelan Simmons, Tony Todd...
Genre : Slasher surnaturel
Avant de monter sur un gigantesque roller coaster, Wendy,
a le pressentiment qu’un accident va survenir. Prise de panique, elle descend avec d’autres camarades de classe. Peu
de temps après, sa prédiction se produit et elle assiste impuissante à la mort de ses amis. Très vite, les survivants de
l’accident vont s’apercevoir qu’avoir échapper à la Mort
n’est pas forcément une sinécure car le destin rattrape brutalement les survivants les uns après les autres.
Il y a des films dont on sait à quoi s’attendre avant de les visionner. Sans prétentions aucunes, "Destination Finale 3"
est de ceux là, offrant au spectateur ce qu’il est venu chercher : frissons et humour. Le concept trouve finalement son
équilibre dans ce 3ème opus, dans lequel on retrouve les
compères à l’origine de la saga : James Wong ("Destination
Finale", "The One") et Glen Morgan("Willard"). On peut
donc considérer ce film comme une forme de rattrapage par
rapport à un premier épisode qui se révélait bien gentillet eut égards aux possibilités du concept. La leçon est retenue et la copie rendue est supérieure à ce que l’on pouvait espérer. Après le très débridé "Destination Finale 2", la série poursuit sur le même chemin.
Ceux qui ont donc apprécié le précédent seront comblés d’aise. Le public visé est clairement celui des jeunes ados en manque de sensations fortes. Excessivement fun, la mise en scène des meurtres se révèle tellement jubilatoire qu’on en redemanderait bien encore.
On ne change pas une histoire qui gagne (à la base, on retrouve toujours une personne qui à la vision d’un accident à venir et qui fait
descendre du manège une partie des passagers. La Mort ne tardera pas à réclamer les morts manquants à l’appel). Sans liens aucuns
avec les précédents (exit A.J Cook- "Ripper", "Wishmaster 3"-, qui ne rempile pas, et Tony "Candyman" Todd qui se contente d’intervenir uniquement via sa voix mais pour en bénéficier il faut visionner le film en vo), "Destination Finale 3", fait donc office de quasi remake comme l’ont été en leurs temps les premiers "Vendredi 13". Le concept reposant sur une formule qui semble répétable à l’infini.
Comme on commence à en avoir l’habitude maintenant, on a droit à une tétanisante séquence d’introduction censée marquer les esprits
et surpasser la précédente. Pari globalement réussi même si le carambolage de "Destination Finale 2" reste la meilleure séquence à
ce jour de la saga. L’accident du roller coaster est malgré tout spectaculaire tout en étant délibérément exagéré (la série est émaillée
ainsi de scènes un poil cartoonesque mais moins poussé ici que pour le second Final Destination). Un spectacle à visionner impérativement sur grand écran pour ressentir ce vertige de la scène du manège.
La jeune fille qui a prédit l’accident, Wendy (Mary Elizabeth Winstead : "Le cercle 2", "Black Christmas 2006"), dispose d’un élément
nouveau pour tenter d’empêcher les prochaines morts. Elle a prise des photos juste avant l’accident, et des éléments indiquant comment les personnes vont mourir y apparaissent (une pirouette scénaristique piquée au mythique "La malédiction"). Un apport au scénario qui tente de donner une cohérence à l'histoire et par la même occasion éviter les signes à répétition auxquels avaient droit A.J Cook
et qui intervenaient à n’importe quel moment du récit. Wendy n’a ainsi pas d’autres visions et doit se concentrer sur les objets de son
environnement pour parer la menace. Le danger peut toujours venir de partout, comme dans cette boutique ou sont entreposés différents outils de bricolage, et où nous, pauvres spectateurs sommes à l’affût de tout objet potentiellement mortel.
Le récit n’est quand même pas à prendre au sérieux car certaines des morts sont plus burlesques que terrifiantes. Comme celles de
deux bimbos (des sortes de Paris Hilton totalement superficielles, dont le ravissante Chelan Simmons, aux charmes dévastateurs...) qui
se font grillées en prenant leur UV. Une scène jubilatoire et assez longue (largement supérieur à ce que l’on a vu dans le désastreux
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Ci-dessus : Chelan Simmons - Un atout de charme pour
Destination Finale 3
"Urban Legend 3") mais qui est loin d’être la seule. Wong et
Morgan s’amusant comme des gamins à inventer des morts inédites. Et passé, les premiers trépassés, difficile de prévoir l’ordre
des victimes malgré la bonne volonté de Wendy accompagnée
de son copain de mésaventure Kevin (Ryan Merriman : "Le cercle 2", "Halloween Resurrection"). Comme dans tout bon film se
rapprochant de la mouvance des slashers, les personnages sont
très stéréotypés comme on en a l’habitude dans ce type de films :
les bimbos , le sportif, le dragueur….. mais joué par des acteurs
globalement convaincants. Quant on sait que la sélection des acteurs a eut lieu au dernier moment, cela tient du miracle.
Mené sans temps morts, "Destination Finale 3", ne laissera pas le spectateur se reposer jusqu’ à oser le final le plus spectaculaire de la
trilogie. Wong et Morgan ont donc mené à bon port ce troisième chapitre, qui n’hésite pas à donner dans les morts gores (cela devenant une surenchère) comme le second. On pardonnera donc les redites (la scène de l’enterrement) pour se concentrer sur ce qui fait
le charme et la force de cette série digne des meilleurs slashers d’antan. Alors, pourquoi bouder son plaisir. La Grande Faucheuse n’attend plus que vous…
Gérald Giacomini
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Une équipe de quatre jeunes artistes se rend à une audition
organisée par le fameux producteur Yurek en vue d’être rete(A Cena col Vampiro)
nus pour son prochain film. Une fois l’audition terminée, Yurek
Réalisateur : Lamberto Bava
les fait conduire à son château pour les rencontrer autour d’un
Scénario : Luciano Martino
dîner. Seulement, une fois arrivés, nos jeunes gens ne se douPays : Italie
tent pas qu’ils sont là pour tout autre chose, à savoir un face à
Année : 1988
face avec un authentique vampire qui va leur expliquer que
Musique : Simon Boswell
l’audition n’avait pour seul but que de trouver des personnes
Casting : George Hilton, Patrizia Pellegri- capables de mettre fin à son interminable existence…
LE CHÂTEAU DE YUREK
no, Riccardo Rossi, Isabel Russinova, Valeria Milillo, Yvonne Scio,
"Dinner with the Vampire", re-titré chez nous "Le château de
Daniele Aldrovandi...
Yurek" pour la télévision ou encore "Vampire" pour la distribution VHS, fait partie de la série Brivido Giallo : quatre films réGenre : Vampires
alisés pour la télévision par Lamberto Bava. Les trois autres titres étant "La maison de l’Ogre", "Outretombe" et enfin
"Deux amants diaboliques". Paraît-il que les montages TV
seraient différents des montages réservés à la distribution privée, à savoir censurés, pour "Le château de Yurek" en tout cas
il semble que non. Pourtant cette production, remise dans son
contexte, semble plutôt osée, si on considère le direct-to-tv de
l’époque. Concernant l’histoire, on ne sait pas vraiment s’il
faille en rire ou en pleurer : une trame plus que prévisible à
partir des 5 premières minutes et qui se vautre dans le compromis et la simplicité durant tout le reste du film. Mais n’est-ce
pas ce qu’on attend d’un long métrage de ce type produit pour
la télévision (et donc l’audience) ? Effectivement je pense qu’il
faille chercher les qualités de ce film ailleurs.
Commençons par les acteurs, ou dirions nous plutôt les figurants. La recette est simple : un vampire démago et poussiéreux secondé par un apprenti aux dents longues et un serviteur bossu plutôt orienté bouffon sympathique. Ajoutons à
cette fine équipe une fiancée dont l’euphorie (hystérie ?) se
rapproche plus de la pathologie que de la situation elle-même.
Pourtant du comique de situation il y en a : le reste du casting
se compose d’une chanteuse, une danseuse, une comédienne
et un… comique ! Il est vrai que l’on y ressent de fortes capacités à anéantir un être surnaturel et quasi immortel. Ce
contraste recèle toute la subtilité du film, si subtilité il y a, c’est-à-dire divertir quitte à se rapprocher volontiers des Charlots contre Dracula plutôt que de "Nosferatu". "Nosferatu", le mot clef plus lié aux images qu’au reste. Effectivement, la première chose que l’on retiendra de ce film est le look sympathiquement gothique du vampire, volontiers emprunté aux clichés les plus populaires du genre. Ajoutons à cela une bonne dose d’hémoglobine, chose inouïe jusqu’alors si l’on considère la filmo des pseudo nosferatus en manque de
sang de la télévision (le vampire de Hooper qui se régale de sang frais hors cadre et l’épisode de Buck Rogers mettant en scène le
même genre de maquillage en sont de bonnes illustrations). Malheureusement, le "stop motion" de l’époque viendra desservir les désiratas du maquilleur : on se souviendra toujours de la scène où Yurek arbore une main en pâte à modeler qui change d’aspect. N’est pas
Ray Harryhausen qui veut, et encore moins De Rossi, la scène finale en témoignant bien.
La réalisation quant à elle est égale à la musique : plutôt fade et sectaire. On ne s’embarrasse guère de travailler les lumières, ce
qui compte c’est de mettre en avant les splendides mosaïques multicolores du château, qui, du coup, ne fait pas trop transylvanien. Peu
importe, mis dans son contexte le décor se prête d’avantage à une production hors normes. C’est au travers de ses splendides vitraux
que ce dernier nous fera entrevoir ici et là quelques techniciens en arrière plan, sans doute paumés entre les toilettes et la cuisine.
Reste de bonnes idées, à savoir le film dans le film et la scène ou Yurek télécommande les variateurs de lumière avec sa main griffue.
Lamberto Bava en profitera pour contredire totalement son récit en nous montrant l’horrible vampire reflété dans une glace du château,
beau plan mais pas très crédible. Pourtant ça n’est pas la crédibilité qu’il faut chercher ici mais le divertissement. Et à l’aide d’une (ou
deux, ou 10) bouteille de bière vous arriverez sans doute à passer un bon moment. En définitive, ce film nous apporte ce que le téléspectateur veut : se fendre la poire en se régalant de sang. Pour les autres, on espérera juste voir Yurek mourir (de rire) assez vite, au
risque de se retrouver aussi poussiéreux que lui.
Lionel Colnard
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MASSACRE A LA TRONCONNEUSE :
LE COMMENCEMENT
(The Texas Chainsaw Massacre : The Beginning)
Réalisateur : Jonathan Liebesman
Scénario : Sheldon Turner
Pays : Etats-Unis
Année : 2006
Musique : Steve Jablonsky
Casting : Jordana Brewster, Taylor Handley, Diora Baird, Matthew
Bomer, R. Lee Ermey, Andrew Bryniarski...
Genre : Survival / Genèse d’un Mythe
1939. Une femme découvre un nourrisson ayant une malformation
au visage dans une poubelle. Elle le recueille et l’emmène dans sa
grande demeure. Le petit Thomas Hewitt grandit avec son handicap, qu’il cache sous un masque de cuir artisanal et devient garçon
boucher dans la plus grande entreprise de la région.
1969. Avant de partir pour le Vietnam, deux amis, Eric et Dean, décident de passer un dernier week-end avec leurs petites amies
Chrissie et Bailey. Ils se rendent dans une région du Texas où l’entreprise embauchant Thomas Hewitt vient de déposer le bilan. Victime d’un grave accident de voiture, trois d’entre eux vont devenir
la proie du shérif Hoyt, qui va les emmener dans sa demeure où ils
vont être confrontés à la folie furieuse des occupants, dont le monstrueux et bestial Thomas Hewitt, devenu adepte du maniement de la
tronçonneuse. Chrissie, qui a tout vu, va tenter de venir en aide à
ses amis…
1974. Tobe Hooper lance à la face du monde le monstrueux Leatherface et sa famille de dégénérés dans le définitivement culte
"Massacre a la Tronçonneuse".
2003. Marcus Nispel propose un remake du classique de Tobe Hooper avec "Massacre a la Tronçonneuse 2003". Une nouvelle version
qui renoue avec le film d’horreur brutal et sans concession et qui, sans jamais atteindre la folie de son modèle, recueille néanmoins les
suffrages positifs du public et cartonne au box office.
Deux films qui font du tueur au masque de peau humaine une entité pour les fans de films horrifiques, qu’ils soient de l’ancienne ou de
la nouvelle génération. Mais une question reste en suspens, qui ne trouve aucune réponse, que ce soit dans le film de 74 ou de 2003 :
comment Leatherface est-il devenu Leatherface justement ? Fort du succès du film de Marcus Nispel, le producteur Michael Bay décide
de produire une séquelle. Mais au fil de l’avancement du projet, la séquelle se transforme en préquelle et va enfin répondre à cette
question existentielle !
Ce nouveau volet va donc nous présenter les personnages vus dans le film de Nispel, en ce qui
concerne la famille de Leatherface.
Notre tronçonneur fou a évidemment eu une enfance difficile, on pourra rapprocher sa naissance
de celle du "Pingouin" dans le "Batman le defi"
de Tim Burton. Né avec une difformité physique au
niveau du visage, abandonné par ses parents dans
une poubelle, le petit Thomas Hewitt sera donc
recueilli par une jeune femme et conduit dans la
maison de l’horreur. Pour cacher sa difformité, il
portera durant son adolescence un demi masque
de cuir sur le visage. Adolescent, il aura un penchant pour l’automutilation. Devenu adulte, Thomas travaille dans l’abattoir de la région, dissimu-
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lant toujours la partie atteinte de son visage. La fermeture de
l’abattoir sera l’élément déclencheur de sa folie. Pas très
content de son patron, Thomas ne trouvera rien de mieux que
de l’exploser à coup de masse pour lui faire comprendre son
mécontentement. La scène qui s’ensuit est très belle, puisqu’on
voit Thomas se saisir d’une tronçonneuse et marcher seul sur
une route désertique, image qui a servi sur l’affiche du film. La
photographie est très belle et la séquence est très poétique.
Je ne vous raconterai pas comment le shérif Hoyt est devenu
shérif justement, parce que cette séquence est mémorable,
teintée d’un humour très noir et jouissif ! Car il n’était pas shérif
au départ ce cinglé de Hoyt, mais alors pas du tout…d’ailleurs,
il ne s’appelait même pas Hoyt…
Vous découvrirez également comment Old Monty a eu les jambes sectionnées, l’obligeant à se déplacer en fauteuil roulant.
Bref, de nombreux éléments basés sur la vie antérieure des personnages principaux nous sont proposés et ça apporte vraiment un
"plus" au film, on en sait plus sur eux, on fait un peu partie de leur famille et ce n’est pas pour déplaire.
Niveau violence, cette préquelle est un cran au-dessus du film de 2003. Certains coups font très mal, sont très réalistes, notamment les
coups de masse ou les coups de matraque donnés par Hoyt. Leatherface et sa tronçonneuse ne lésineront pas non plus sur les effets gores, même si ceux-ci ne sont pas filmés en pleine lumière. Mais ce n’est pas de la suggestion cette fois, on aura droit à un tronçonnage
de corps humain, à une perforation de ventre par la lame du diabolique engin, à un découpage et prélèvement de visage style "les yeux
sans visage", et autres petites joyeusetés bien sympathiques que je vous laisse découvrir.
L’ambiance est bien poisseuse également, de nombreuses séquences se déroulent dans la maison et la crasse est bien au rendez-vous.
Jonathan Liebesman a traité son film avec sérieux, et on n’a pas trop envie de rire pendant la vision. La plupart des sourires qui se dessineront sur nos visages seront dus au personnage du shérif Hoyt, qui, bien qu’étant très cruel, en fait tellement qu’il en devient un peu
"cartoonesque". Mais dans l’ensemble, c’est à un vrai film d’horreur pur et dur que Jonathan Liebesman nous invite à suivre, et on pourra trouver que son film n’est pas si éloigné que ça de "Wolf Creek" par exemple…
Pourtant, le début laissait prévoir le pire, avec ce groupe d’ados et les éternels clichés de la nana aux gros seins, des baisers langoureux, des plans sur le jean taille basse de l’héroïne. Mais heureusement, la suite prend une toute autre tournure…
Pour remplacer Jessica Biel, c’est la toute aussi jolie Jordana Brewster qui a été choisie. On avait pu la voir dans "The Faculty" en 98 ou
dans "Fast and Furious" en 2001. Les autres acteurs interprétant le reste de la petite bande ne sont pas bien connus, et ont surtout une
carrière à la télévision. On a surtout vu Matthew Bomer dans la série "Tru Calling" par exemple. En tout cas, ils assurent plutôt bien dans ce nouveau volet de
Massacre à la Tronçonneuse.
Le film propose également quelques clins d’œil au film de 74, comme une course
poursuite dans la nuit entre Jordana et Leatherface armé de son tronçonneuse, ou
bien une petite scène de repas familial, où Jordana, encore elle, se retrouve en
bien mauvaise posture. Néanmoins, cette scène, très attendue par les fans, ne restera pas dans les annales comme l’avait fait celle du film de Tobe Hooper. Mais je
ne pense pas que c’était non plus le but de Jonathan Liebesman, sûrement conscient qu’il était impossible de faire mieux au niveau de l’hystérie et de la folie que
la scène culte du repas du film de 74.
"Soyez les témoins de la naissance de la peur" affiche le slogan américain. C’est
un slogan fort judicieux au vu du résultat à l’écran. J’ai trouvé cette préquelle bien
supérieure au film de 2003, qui m’avait laissé sur ma faim. Certes, toujours rien de
comparable avec le film de Tobe Hooper, qui reste réellement unique, mais un
vrai bon film d’horreur, méchant, violent, bien réalisé, bien interprété, et qu’on
regarde avec plaisir.
Stéphane Erbisti
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GARGOYLE
(Gargoyle : Wings of Darkness)
Réalisateur : Jim Wynorski
Scénario : Lon Lonescu
Pays : Etats-Unis
Année : 2004
Musique : Neal Acree
Casting : Michael Paré, Sandra Hess, Fintan McKeown, Kate Orsini, Tim Abell, William Langlois, Petri Roega, Rene Rivera
Genre : Monstres volants
En 1592, Roumanie, des villageois sont tourmentés par un démon qui a la forme d’une gargouille. Ils réussissent finalement à l’enfermer dans un tombeau. Mais en 2004, une série de
tremblements de terre libère la créature que tout le monde pensait disparue. Deux agents de
la CIA qui ont été envoyés à Bucarest pour une affaire d’enlèvement, se retrouvent confrontés
à un événement qui les dépassent: des meurtres d’une rare violence sont commis. Malheureusement pour eux, ils ne savent pas que les créatures qu’ils vont rencontrer
sont redoutables…
"Gargoyle" (à ne pas confondre avec le film de 1972), bénéficie d’un scénario
simple et alléchant. Malheureusement pour nous, spectateurs, la marchandise
n’est pas à la hauteur de ce que l’on pourrait espérer. Le film commence très
rapidement: on assiste à une première scène d’action dès la deuxième minute.
Ce qui frappe immédiatement, ce sont les gargouilles. En images de synthèse,
assez bien réalisées -pour un film à aussi petit budget- mais qui sont vites décrédibilisées par un jeu d’acteur très médiocre. Témoin, les scènes où les personnages doivent tirer sur les créatures : on a l’impression que les protagonistes vident leurs chargeurs à côté ou tombent avant que quelque chose ne les
touchent. Etonnant!
Le film continue sur sa lancée et nous livre tout naturellement des scènes d’action qui paraissent lentes (un comble!). Parmi elles, on peut citer la toute première où un projectile met exactement deux secondes pour atteindre sa cible.
Le même scénario se répète plusieurs fois dans le film.
On pourrait donc tout de suite penser que "Gargoyle" privilégie les scènes
d’actions –aussi ratées soient-elles– mais encore une fois, ce n’est pas le cas.
Les dialogues sont nombreux et la plupart du temps inutiles, et les scènes
d’actions sont rares. Sont-elles alors sanglantes? Oui, si vous n’êtes pas exigeants, et que vous considérez que de la peinture rouge diluée dans de l’eau
représente le sang. Pire encore, on pourrait avoir l’impression que des seaux –censés représenter l’hémoglobine– sont lâchement jetés
contre les murs.
Non content de nous livrer des situations cocasses, Jim Wynorski ("Ghoulies 4", "Raptor" et bientôt "Komodo vs Cobra") réussit aussi à
nous faire sourire du début à la fin. Michael Paré ("Le village des damnés", "Bad Moon") et Sandra Hess ("Beastmaster 3") restent impassibles même devant les créatures. On a plus l’impression qu’ils sont présents dans le film pour se ‘montrer’ qu’autre chose : belles
dents blanches, beaux sourires, bien coiffés et ce, même quand ils utilisent une arme.
Si vous avez l’occasion de voir les dix premières minutes de "Gargoyle", cela suffit amplement : vous pourrez vous faire un avis global
sur l’intégralité du film. Au final, "Gargoyle" est un film rempli d’incohérences, pas effrayant une seule seconde et contenant des dialogues insipides (on retiendra la scène où le ‘bad boy’ lance pendant quelques secondes des "Fuck" à tout va). Jim Wynorski lorgne
même sur "Alien" (les œufs) et sur "Bats" (la scène finale). Bien sur, on gardera à l’esprit que ce film a été produit pour la télévision, par
la chaîne Sci-Fi Channel. Mais quand même...
A ne regarder de préférence qu’une fois son cerveau mis de côté ou durant une longue nuit d’hiver…
Yann LeBiez
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LE PACTE DU SANG
(The Covenant)
Réalisateur : Renny Harlin
Scénario : J.S. Cardone
Pays : Etats-Unis
Année : 2005
Musique : Tomandandy
Casting : Steven Strait, Sebastian Stan, Laura Ramsey, Taylor Kitsch, Toby
Hemingway, Jessica Lucas, Chace Crawford, Wendy Crewson
Genre : Sorcellerie masculine pour ados
Caleb, Tyler, Pogue et Reid sont les descendants des familles qui fondèrent leur ville à l’époque des sorcières de Salem. Chacun d’eux est l’héritier de grands pouvoirs magiques qui se transmettent à l’aîné de chaque
famille. Le lendemain d’une fête étudiante illégale sur une plage non loin
de la ville, le corps d’un universitaire visiblement mort d’une overdose est
retrouvé dans sa voiture. Immédiatement, les soupçons se portent sur les
quatre mystérieux garçons qui eux, savent que quelque chose cloche au
sein de leur école et que quelqu’un en veut probablement à leurs pouvoirs. C’est dans ce climat tendu que Caleb s’éprend d’une énigmatique
nouvelle étudiante qui se sent constamment épiée et rencontre Chase, un
nouveau qui semble en savoir plus qu’il en a l’air sur les quatre amis.
Bon… On sait bien que quand on va voir un film de Renny Harlin, on
ne va pas assister à la projection d’un grand film. On s’attend plutôt
à se vider la tête devant une pellicule divertissante, généreuse et
efficace mais sans grande originalité. Ben figurez vous qu’avec « Le
Pacte du Sang », Renny Harlin ne remplit même pas ce contrat passé licitement avec le spectateur. La dernière réalisation de l’auteur
des plutôt bons « 58 minutes pour vivre », « Ford Fairlane », « Au
Revoir à Jamais », « Peur Bleue » et de sympathiques navets
comme « Profession : Profiler », « L’Exorciste au Commencement » et « Driven » est un échec total au capital sympathie niveau
zéro.
Déjà, il y a ce scénario, qui à l’image du pitch, est dénué de toute
originalité et apparaît comme une resucée d’Harry Potter pour
grands ados mal dans leur peau, ou de « Dangereuse Alliance ». Si
ce n’était que ça, passe encore, mais le problème est qu’il n’y a aucun enjeu dans tout le film et que l’on se contrefiche totalement du
sort des quatre garçons dont le seul véritable but est de préserver leur secret ancestral (on a vu plus palpitant !). Et lorsque arrive le
traditionnel face à face final, on a plus hâte que ça se termine au plus vite qu’autre chose. Bref, on se croirait dans l’un des mauvais films
de David DeCoteau, le casting masculin composé de beaux gosses ne faisant que renforcer la comparaison avec les films de ce réalisateur.
Impossible, donc, de rentrer dans le film à moins de n’avoir jamais été au cinéma de sa vie, chose plutôt ardue de nos jours. Impossibilité renforcée par des acteurs d’une insipidité si affligeante qu’il en devient difficile de distinguer les personnages principaux. Et la distinction de se faire carrément impossible lorsque le chef maquilleur leur fait mettre des lentilles noires façon « métalleux » en colère
lorsque les quatre ados s’énervent et que le chef des costumes les accoutre façon « Matrix » ou « Blade » lorsqu’ils sortent le soir.
Les effets spéciaux tout en CGI rappellent les téléfilms catastrophes fauchés du samedi soir. Ils se limitent à quelques boules d’énergies
translucides pas du tout impressionnantes et à deux, trois cascades, allez soyons gentils, plutôt marrantes. La réalisation de Renny Harlin est vraiment basique et jamais inventive excepté au niveau de quelques décors et éclairages qui donnent un petit aspect gothique
pas désagréable au film, mais là j’essaie vraiment de positiver…
Cédric Frétard
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HISTOIRES
EXTRAORDINAIRES
HELLRAISER :
THE CALL WITHIN
Par David Roué
« Pourquoi vous me faites mal… »
L’enfant James Bergson ressentait une douleur incroyable, se sentait souillé, avili, alors que son oncle se rhabillait derrière lui.
« Ne t’inquiète pas, c’est fini… Tout ira bien maintenant. Et ne parles jamais de ça à personne. »
Tu parles que tout allait bien… La souffrance ne s’efface pas. La souffrance appelle la souffrance. On y goûte une fois par hasard, ou à cause du destin, et elle vous poursuit à jamais. On reste caché dans son propre enfer personnel, ou alors on s’ouvre
au monde pour y déverser sa douleur, pour en appeler de nouvelles, et finalement pour jouir de ce mal quotidien.
James Bergson avait 13ans. Son enfance se termina brutalement. Il ne le savait pas encore mais sa quête de souffrance commençait de façon soudaine. Devenu autre après cette fête familiale d’un mois d’été comme un autre, on dut le changer de collège à
plusieurs reprises. Il n’était pas déjà un enfant modèle, mais son adolescence fut infernale. A 18 ans, il avait déjà testé une quinzaine d’établissement, il décida de prendre un job et un appart. Pour mieux s’abrutir dans une vie qui l’anesthésiait. Jusqu’à son
vingtième anniversaire.
J’avais passé 7 années dans le coma. A refouler ce qui voulait sortir de moi. A refouler ce qu’aujourd’hui je ressens de tout
mon être. Quand j’y repense, je me dis que sans cette soirée providentielle, je ne serai peut-être pas là où mes ténèbres m’ont
mené.
Intérieur nuit - un bar à strip-tease miteux aux néons rouges et à l’atmosphère étouffante. James Bergson fêtait son vingtième
anniversaire en compagnie de quelques collègues. L’atmosphère enfumée, la chaleur les poussent à commander whisky sur
whisky. James n’arrivait pas à partager la joie de ses « amis ». Il sentait qu’il lui manquait quelque chose. Du fric ? Il bossait depuis deux ans dans une usine d’équarrissage, un boulot à la con comme on dit, mais un boulot qui paye. Des filles ? Il n’en manquait pas, il se dénichait sans problème sa gonzesse mensuelle avec sa belle gueule d’ange. Des rêves ? La drogue lui en fournissait à la demande. C’est pourquoi la révélation de ce soir-là fut un électrochoc pour lui.
Jimmy Carlson… Dire que sans lui j’en serais peut-être pas là aujourd’hui. Il avait vraiment l’alcool mauvais, et quand il s’en
est pris à une des filles, il a bien fallu que quelqu’un s’interpose. Je dis pas que la fille était spécialement belle, excitante ou un
truc comme ça. Mais y’a des choses qui se font pas.
6 mètres sur 5, une petite scène de strip-tease d’un petit bar miteux pour des petits cons minables. Effrayée, sur la droite de la
scène, deux strip-teaseuses à l’âge indéfini, trop maquillées. Raide défoncé, sur la gauche de la scène, barrant la porte vers les
coulisses, Jimmy, colosse d’un bon mètre 90, primate décérébré en manque de sexe et en trop plein d’alcool. Entre les deux, James Bergson, gringalet d’à peine 170 centimètres, joli visage aux cheveux blonds en bataille, expression déterminée dans le re36
gard.
« Tu crois pas que t’as assez fait de conneries pour aujourd’hui Jimmy ?
_ Fous-moi la paix James… J’suis p’têt pas capable de faire envie à ces poufiasses, mais j’peux encore très bien t’écharper si tu
te mets entre elle et moi ! »
Disant cela, il avait éclaté sa bouteille de whisky sur le mur. Et la tenait maintenant d’une poigne ferme, menaçant James de sa
vindicte.
Mais James ne bougea pas.
Le goût du sang sur les lèvres, dans la bouche, sur la langue. Le goût de mon sang. Quelle sensation…
On se souvient toujours de son premier orgasme. Tout comme on se souvient de son premier poing dans la figure. Et celui de
James fut gratiné. Il en tomba à la renverse, complètement sonné. Mais aussi, et cela lui paraissait étrange, presque ravi. Il
voyait parfaitement clair maintenant. Il se sentait revivre, après un deuil de 7ans. Presque aussitôt il se releva. Fixa d’un air un
peu hébété le poing gauche de Jimmy, ensanglanté de son propre fluide. Regarda autour de lui, ses potes s’étaient barrés, les
strip-teaseuses aussi, le patron du bar fixait la scène d’un regard pervers. Enfin, il tourna son regard vers le colosse.
« C’est tout ce que tu peux faire p’tit branleur ? »
Le réveil aux urgences de l’hôpital du Sacré Cœur fut très douloureux. Non seulement James était immobilisé sur un lit, un bras
dans le plâtre et le visage salement amoché, mais des décharges de souffrance intense le relançaient dès qu’il tentait de faire un
mouvement.
Toute une journée durant, il lutta. Pour apprivoiser cette douleur. En se remémorant petit à petit l’affrontement sanglant qui l’avait mené là. Le premier coup de poing en plein plexus solaire. Le premier coup de tesson sur la pommette droite. Les mèches
de cheveux collées par le sang. Le moment où, alors qu’il tentait de reprendre son souffle, à terre, Jimmy lui tordit le bras jusqu’à ce qu’un craquement lui signifiât que son os venait de se briser. La terreur qui le saisit lorsqu’il s’aperçut qu’un bout dudit
os dépassait bizarrement de sa peau, avec beaucoup de sang tout autour. Ce moment, douleur se confondant avec une sensation
étrange de plénitude et d’accomplissement, comme si toute sa vie n’avait été qu’un arc tendu vers cet instant, ce moment où il se
laissa glisser dans un abîme de souffrance.
Oh bien sûr, j’avais déjà connu l’orgasme. Sexuel s’entend. Et spirituel aussi, par le biais de toutes les substances illicites qui
existaient. Depuis mon dépucelage jusqu’à cette bastonnade, ma vie ne se résumait qu’à une quête effrénée de sexe et de drogues. Je me cramais le cerveau tout en essayant de ressentir ces sentiments que l’on juge essentiels à la vie. Mais je ne vivais
pas, je survivais. Et j’essayais de combler le vide que je sentais en moi. Je ne demandais pas grand-chose d’autre, et la seule
perspective de vivre m’effrayait. Ce soir-là, alors que cet abruti de Jimmy me lardait de coups, s’acharnait sur moi comme un
chien sur son os à mœlle, alors que je sentais mon visage se morceler et le sang couler à flot, alors que je sentais des convulsions me parcourir, je sentais aussi quelque chose qui montait en moi. Ce n’était pas du plaisir. Ce n’était pas de la douleur. Ce
n’était pas de la peur. C’était tout ça à la fois.
Extérieur jour - Sortie d’hôpital une semaine plus tard. Jimmy qui attend. Avec deux, trois autres collègues. Ils se tenaient en
demi-cercle, prêts à souhaiter bon rétablissement, bon retour au boulot, de plates excuses. Et James, qui paraissait normal, qui
était pourtant profondément changé. Il suivit néanmoins ses collègues en ville, un pot dans un bar puis retour à son appart, tranquille. Le lendemain, il quittait son boulot. Il quittait la ville. Il se réfugiait dans une résidence familiale inhabitée.
Ben oui, y’a des fois, faut savoir ce qu’on veut. Est-ce que je pouvais décemment continuer toute ma vie à fréquenter des imbéciles et à m’abrutir dans une société qui ne voulait pas de moi ? Les coups de Jimmy m’avaient ouvert les yeux. Mais je n’ai pas
eu le courage d’affronter les autres. Et surtout de m’affronter moi. J’ai eu peur.
Une forêt paumée au milieu de montagnes. Une cabane paumée au milieu de la forêt. 4 mois entiers volés à James par ce lieu
perdu. Et James en avait assez. Il avait essayé par cette fuite de se soustraire à ses pulsions. Mais ces pulsions devenaient de plus
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en plus pressantes. Exigeaient du sang. Le sien. Celui des autres. Et ses nuits se peuplaient de cauchemars.
" Dans une vaste décharge de voitures je marche je marche sans m’arrêter il est près de minuit la lune est rouge sang elle brille
dans un ciel sans étoiles / en face de moi quelque chose ou quelqu’un, une statue qu’on dirait de pierre blanche revêtue d’une
sorte de combinaison noire / je me rapproche et la statue s’anime et se place dans la lumière et je peux voir sa face hideuse une
face tourmentée comme celle d’un démon de l’enfer / je vois nettement les replis de peau flasque et blanche qui entourent une
bouche emplie de lames de rasoir couvertes de sang / je vois nettement les chaînes qui sont reliées à ses membres et qui tirent
vers l’arrière la peau de son crâne / je vois nettement ses bras décharnés, ses jambes écorchées de se traîner à terre / je vois sa
peau de supplicié et je vois un troisième bras sortir de sa poitrine qui tient son cœur battant comme s’il l’offrait à qui voulait le
malaxer / mais ce n’est pas un démon je le sens il n’a pas volonté de faire le mal il veut juste m’aider il veut juste me faire souffrir me faire souffrir. »
Ces cauchemars récurrents, ce leitmotiv ignoble avait commencé dès la première nuit de ma nouvelle vie solitaire. Je savais que
ces créatures qui m’apparaissaient étaient en mesure de m’offrir ce que cherchait inconsciemment, mais je refusais de l’admettre. Car je refusais encore d’admettre ce qui était en moi. Et quand bien même l’aurais-je admis, comment retrouver la trace de
telles entités dans le monde où je vivais alors ?
« Je suis livré aux flammes sur un immense bûcher entouré par une populace avide de souffrance mais soudain la populace disparaît et je tombe à terre / mon corps entier est noir, consumé, brûlé au dernier degré et j’avance face contre terre je me traîne en
laissant derrière moi un chemin de cendres / et l’on me prend, l’on me relève, et je sais que la créature qui me fait face est responsable de mon tourment avec son sourire gravé dans sa chair qui lui déforme la face et ses orbites vides et son nez tranché et
l’ouverture de son crâne qui laisse entrevoir un amas de gelée rougeâtre / et je l’aime pour ce qu’il me fait subir oh oui je
l’aime »
Au bout de quelques mois j’avais en quelque sorte accepté mon existence : ermite le jour et observateur de cet univers de souffrance et de plaisir la nuit. Cependant je n’imaginais pas vraiment que tout cela eût pu un jour devenir réel : j’avais fini par me
persuader que dans ces montagnes perdues rôdaient les reliques d’esprits anciens qui prenaient plaisir à me tourmenter en me
montrant ce à quoi j’aspirais sans oser l’accomplir à ma misérable échelle d’humain. Jusqu’à ce qu’un des rêves me prouve le
contraire.
« Je me tiens debout dans le grenier d’une maison abandonnée depuis des lustres semble-t-il au vu de la puanteur des lieux et de
la crasse omniprésente / je fais quelques pas sur un sol visqueux puis baissant les yeux m’apercevant que je marche sur une fine
épaisseur de sang frais je / non je ne peux rien faire je suis soudain paralysé / je ne contrôle plus mon corps je suis immobilisé
un court instant jusqu'à ce que devant moi apparaissent trois silhouettes dans un flash lumineux qu’on dirait tiré d’un vieux film
d’horreur / elles se rapprochent et alors que deux d’entre elles restent en retrait de sorte que je ne suis pas en mesure de voir à
quoi elles ressemblent, l’une des créatures se fiche devant moi et je vois oh oui je vois / sa peau blafarde son vêtement noir
comme de cuir tailladé sur le torse son visage couvert de ce qui semblent être des épingles et soudain sa voix s’élève comme
d’outre-tombe une voix grave et sans nuance comme celle de la mort elle-même / quel dommage de perdre une once de souffrance James Bergson tu es pour nous une mine d’or / une autre voix s’élève alors que je remarque que les deux silhouettes derrière la créature n’en font qu’une, une monstruosité siamoise reliée par un amas de chair qui s’ouvre, dévoilant un fœtus aux
bras malingres, aux jambes informes et à la tête suintante dont s’échappent ces paroles que je n’oublierai jamais / la boite James
Bergson cherche la boîte nous répondrons à ton appel trouve la boîte »
A ce moment précis, James s’éveilla en ayant en tête l’image de la boite de Pandore permettant d’appeler ces créatures qui le
fascinaient et l’effrayaient tant à la fois.
Je savais que dans cet univers, j’allais enfin être en mesure de vivre pleinement, de vivre simplement ce pour quoi j’avais été
programmé. Bien sûr, à ce moment-là je n’avais qu’une idée floue de qu’était ce programme. Tout était trop frais, trop nouveau
pour que je saisisse les implications de l’appel que je m’apprêtais à réaliser. En moi se combattaient encore toutes les contradictions inhérentes à ma nature. Mais je décidais toutefois de sortir de ma retraite et de me mettre en quête de cette boîte. Il me
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fallait également, je le savais, tenter de m’abandonner à mes pulsions, de manière à me montrer digne de l’honneur qui m’était
fait. Il me fallait soumettre au silence la partie de moi qui s’y refusait encore.
« Tu as déjà vu ceci ? »
James Bergson déambulait depuis l’aube dans les rues les plus sordides de la ville. Il avait tenté de reproduire sur un bout de papier l’image qu’il avait eu mentalement de la boîte. Mais il se rendait compte qu’aborder les gens dans la rue n’était pas la bonne
méthode. On le prenait pour un fou, pour un junkie… Et ici personne ne s’arrêtait pour un fou. Ni pour un junkie.
J’ai quand même passé près d’un mois à parcourir les rues les plus glauques, les lieux les plus mal famés de la ville. Une quête
inlassable. Mais finalement, c’est au moment où je m’accordais un peu de détente que cette quête prit fin.
Intérieur jour. Une chambre d’un hôtel de passe. Le papier peint qui se décollait des murs. James allongé sur le lit. Et la prostituée qui se passait un gant de toilette entre les jambes dans la salle de bain.
« T’as été violent tu sais… Très violent, ça te fera un sacré supplément.
- J’ai les moyens, t’en fais pas, soupira James d’une voix lasse. »
La pute avait des yeux trop grands et un corps qui accusait des années d’une vie lasse. Ayant fini sa toilette intime, elle s’avança
dans la chambre et s’allongea aux cotés de James. Le regard de la fille se posa sur le dessin que James avait déposé sur la table
de nuit avant de se déshabiller.
« Eh… Tu m’avais pas dit que tu connaissais Donovan Morow, c’est lui qui t’a laissé admirer sa collection ?»
L’instant d’après, la main de James serrait le cou de la pauvre fille, lui enjoignant de lui dire tout ce qu’elle savait sur ce Donovan Morow.
Il s’est avéré que Donovan Morow était un industriel retraité qui consacrait sa fortune à ses deux petites passions : les jeux sadiques avec les prostituées et la collection d’objets anciens aux réputations maléfiques. Enfin, c’est tout ce que la fille savait de
lui. Elle ne l’avait eu qu’une fois comme client, et au vu de la lueur de terreur dans ses yeux, je me doutais qu’il n’avait pas exigé d’elle la simple passe habituelle. Apparemment le grand plaisir de ce cher monsieur consistait à ne pas informer les prostitués du traitement qu’il aimait à leur faire subir et de jouir de leur surprise et de leur terreur devant ses perversions. La fille
n’avait jamais osé porter plainte : une de ses amies s’y était risquée, on l’avait retrouvé suicidée peu de temps après. Le gros
problème pour atteindre Donovan résidait là : une résidence privée sous surveillance constante, et des relations, beaucoup de
relations influentes dans des milieux peu recommandables. La fille me laissa sans même demander son petit cadeau. Et je m’endormais, la tête dans les étoiles de mon enfer personnel.
« Je flotte entre deux mondes dans une toile d’araignée géante est-ce le ciel au-dessus et l’enfer en dessous ou peut-être l’inverse
qui sait / cela importe peu / je sens que des crochets se plantent dans ma main gauche dans mon pied droit puis dans leurs opposés je me sens écartelé mes bras mes jambes veulent se détacher du reste de mon corps ce sera le cas dans quelques secondes 5 4
3 2 / non cela n’arrive pas / venu du néant auquel un filet de chair infini le rattache un nouvel être se tient devant moi le reliquat
de son corps est ce filet de chair qui l’empêche de se perdre dans l’univers qui l’entoure et la partie de lui qui me fait face oh
mon dieu / c’est une tête qui a été humaine qui en a les caractéristiques mais qui semble sculptée dans une argile meuble et que
les six bras qui l’entourent passent leur temps à pétrir en long et en large de sorte que son visage se tord se déforme se défait
sans jamais revenir à ce qui aurait été sa position initiale / ses lèvres aussi se distordent et comme dans un murmure extatique
j’entends ces mots REJOINS-NOUS REJOINS-NOUS REJOINS-NOUS REJOINS-NOUS REJOINS-NOUS... »
Int nuit. Le Drakkar Vaudou, une boîte tendance hardcore du centre de la ville. Un endroit plus ou moins licite où, à la tombée
de la nuit, les bourgeois et les candides venaient jouer à se faire peur et à ressentir les délicieux frissons de l’interdit. Au centre
de la salle principale, une cage en acier dans laquelle dansait une fille nue, les bras entourés de bracelets en cuir bardés de clous,
un collier de pointes hérissées autour du cou. Sur les côtés, quelques couples vêtus d’habits noirs ou déjà dévêtus se fouettaient
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mollement, sans réelle conviction. Au plafond, suspendu par un harnais de cuir, un androgyne la bouche fermée par un bâillon.
Accoudé au bar, des simili-punks, des putes au look gothique et des messieurs respectables qui tentaient vainement de camoufler
une érection naissante. Tout un décorum savamment étudié pour donner l’illusion de la transgression au riche oisif, au fils de
médecin respectable, à la fille de diplomate en goguette. Mais le vrai spectacle n’était pas au rez-de-chaussée.
Il était dans la 3ème salle du sous-sol cet espèce de gros porc vicieux, tout au fond de l’endroit le plus sordide de la boîte, une
gamine d’à peine une dizaine d’année sur ses genoux. Il mattait un pauvre diable, un clochard appâté par l’argent sans doute,
se faire littéralement écharper sur scène.
Le cadre était lugubre, le spectacle était pathétique et fascinant : un homme accroupi se faisait fouetter par un jeune homme vigoureux dont le corps enduit d’un pigment blanc le rendait semblable à un vampire ; les lanières du fouet était hérissées d’une
multitude de petits clous, de pointes diverses et de minuscules éclats de verre, si bien que chaque coup arrachait non seulement
des hurlements de douleur mais aussi une bonne partie de la peau du pauvre bougre qui se faisait châtier.
Je restais sans bouger quelques minutes qui me parurent des heures ; à en voir le sang qui ruisselait sur la scène, la « cérémonie » devait avoir commencé depuis quelques temps déjà. M’avançant un peu dans la pénombre, je fus en mesure de vérifier
mes suppositions : en contrebas de la scène, soustrait à ma vue jusqu’à ce moment, un amoncellement de cadavres, une dizaine
au moins, tous dans un état effroyable. Il semblait que l’enfer déchaîné ici par Morow n’eût pas de limite ; curieusement, alors
que le reste de la boîte ne m’avait jusqu’alors semblé qu’un pitoyable pis-aller pour petits-bourgeois en mal de vivre, je commençais à considérer les choses sous un autre angle, et à rêver moi aussi de me retrouver sur la scène…
James se déplaça d’un pas de côté et s’assit sur l’un des fauteuils en skaï, tout près de la scène. Se mit à jouir avec la dizaine de
convives du spectacle de la souffrance. A la différence que, là où les autres personnes présentes eussent rêvées d’être à la place
du bourreau, lui se voyait à la fois victime et tortionnaire. Sa douce rêverie était bercée par les hurlements baroques de la fille
qui venait de remplacer l’homme décédé sous les coups, fille qui comme de bien entendu avait une voix perçante. Une voix qui
acheva de plonger James dans le sommeil.
« Le bras élastique qui se tord qui se tord / le bras élastique un fouet à la main / le bras élastique qui fouette mon corps / le bras
élastique et je suis suspendu à un crochet de boucher qui me tient la tête en bas et me fait tourner à 360 degrés et le fouet pendu
au bras, à ce bras, à mon bras, le fouet m’arrache la peau, mon sang qui jaillit, mon sexe qui se tend, mon sang qui s’écoule,
mon sexe qui pulse impatient, mon sang qui est une mer infinie et rouge, et je jouis d’un orgasme salvateur et suicidaire alors
que le fouet tombe à terre et que le bras / mon bras tente de s’introduire dans ma bouche pour saisir mon cœur / mes poumons /
mes intestins et les tirer hors de moi / oh quelle douleur, quel plaisir, quelle chaleur en moi »
Le rêve était éloquent : j’étais prêt à devenir l’un des leurs. Mentalement du moins. Je voulais souffrir et faire souffrir. Je voulais la clé de la jouissance ultime. Lorsque que je me réveillai, mon pantalon était taché au niveau de l’entrejambe. Jamais encore je n’avais eu autant de plaisir. Mais alors que je regardais autour de moi, je me rendis compte que je n’étais plus dans là
salle poisseuse où le sursaut du sommeil m’avait pris.
Int Jour - Une chambre luxueuse d’un château princier. Allongé sur le lit, James Bergson. En face de lui, assis sur une chaise, le
toisant d’un regard à la fois admiratif et haineux, Donovan Morow.
« Comment se fait-il… Qu’est-ce donc qu’ils trouvent chez vous que je n’ai pas ? »
Encore groggy, James avait du mal à saisir ce que Morow laissait filer entre ses dents. Soudain, il se leva, et lui tournant le dos,
commença à élever la voix.
« Cela fait des années que je les sers sans relâche, que j’organise orgie sur orgie sur orgie sur orgie en leur honneur, des années
que des litres de sang pur furent versés grâce à moi pour eux. Mais jamais ils ne m’ont proposé cet ultime récompense qu’ils se
proposent de vous accorder ! »
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Donovan Morow se retourna énergiquement et se rua sur James, le saisissant à la gorge.
« Qu’est-ce qu’il y a en vous de si précieux ? Qu’est-ce qui les fait croire que vous pourriez être leur égal, qu’est-ce qui les empêche de penser que moi j’en serais digne ? »
Il était au bord de l’apoplexie. James lui demanda calmement : « Comment êtes-vous au courant ?
- Mais que croyez-vous donc, que vous êtes le seul à qui ils apparaissent ? Sauf que vous ne les avez vu qu’en rêve !Moi je les ai
vu de mes yeux ! Je les ai appelé et ils ont répondu à mon appel ! Oh quelle joie ç’a été pour moi d’enfin contempler ces dieux,
ces démons, peu importe, d’enfin me sentir comblé ! Mais quelle déception quand ils m’apprirent qu’ils ne me voulaient ni
comme un des leurs ni comme l’un de leur « pensionnaires ». J’étais investi d’une mission autrement plus importante, entretenir
leur culte et convertir un cercle d’initié pour rechercher de nouvelles sources de souffrances… »
Mais déjà, je ne l’écoutais plus. A ce moment, je venais juste d’apercevoir, dans une vitrine à l’épreuve des balles, une boîte. La
boîte.
« Montrez-la moi… Je veux la toucher.
- Vous allez faire bien plus que la toucher, ricana-t-il mesquinement. Vous allez l’utiliser. Vous allez les rejoindre. Vous ne pouvez pas savoir à quel point je vous hais pour cela. Pour ce privilège qu’ils ne m’accorderont sans doute jamais. Mais soit. A une
condition toutefois. Lorsque l’heure sera venue pour moi, je voudrais que vous intercédiez avec eux afin qu’ils m’accueillent, ne
serait-ce que comme spectateur passif. La souffrance des autres est ma source de plaisir ultime et je sais qu’à leur côté je me
sentirai enfin exister pleinement. »
Terminant son monologue, Donovan avait retiré avec force précaution l’étrange objet de son socle et le tendit à James.
Je me rappelle encore le moindre frisson qui me parcourut alors que je la tenais dans le creux de mes mains. La boîte de Pandore était entre mes mains. Je ne sais combien de temps je restai à la fixer, fasciné, hypnotisé. L’ignoble Donovan s’en était allé. Et finalement…
Int nuit : James au centre de la pièce. Le mécanisme entre ses mains se déstructure, se restructure. Les murs s’effondrent sans
fracas. Des portes s’ouvrent sur le néant. James se voit entouré petit à petit par une assemblée. Les Cénobites. Tous réunis autour de lui. Comme pour une antique cérémonie païenne. James n’ose bouger.
« La boite… Tu as ouvert la boite. Nous voilà. »
Une ombre majestueuse s’avançait vers lui, découvrant dans un halo de lumière une face blanche bardée d’épingles et des manières aristocratiques. Le prince d’une autre dimension que James n’allait pas tarder à rejoindre.
« T u as trouvé le puzzle. »
James se reprit et annonça d’une voix forte.
« J’ai répondu à votre appel. »
Pinhead esquissa un sourire. Tout du moins, ce que James interpréta comme un sourire.
« Les ténèbres en toi dévorent ton âme, James Bergson. Les ténèbres en toi ont un incroyable pouvoir ; ta souffrance est un calice pur au sang duquel nous allons nous abreuver. Car parmi nous, James, parmi nous tu vas enfin trouver la place dont tu es
digne. Et tu goûteras à la saveur de nos jouissances. »
Autour de James, les cénobites avaient disparu. Il était enveloppé d’un halo de ténèbres, et la face de Pinhead s’éloignait.
« Bienvenu, James Bergson, bienvenue.. »
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Je n’ai plus la notion du temps. Je me suis enfin abandonné aux ténèbres qui me rongeaient. Je ne suis plus qu’un réceptacle de
douleur. De douleur. Et de plaisir…
Epilogue
Donovan venait d’ouvrir la boîte de Pandore pour la dernière fois. Enfin, ce qu’il avait réclamé lui était accordé. Il venait de
faire son entrée dans le monde de la souffrance orgasmique. Au paroxysme de la douleur, tiraillé dans sa chair et dans son âme
par des instruments de tortures inhumains, il ne pouvait détacher son regard du cénobite qui lui faisait face. Son corps était à vif,
celui d’un écorché. Ses mains et ses pieds étaient traversés de longs clous rouillés. Ses bras étaient comme ses jambes perforés
de structures métalliques. Son sexe semblait avoir été arraché par une mâchoire inhumaine. Son torse était ouvert de l’aine au
sommet de la poitrine et laissait voir des organes suintants et purulents. Comme si son corps était dévoré de l’intérieur depuis
une éternité par un parasite. Sa colonne vertébrale était scindée en deux par une grande lame d’acier. Chaque pas lui coûtait une
once de souffrance qu’il appréciait en passant sa langue sur des lèvres charnues. Car son visage était resté le même que celui de
son existence humaine. Son visage était celui de James Bergson.
FIN
ENFIN DISPONIBLE EN FRANCE :
RETROUVEZ PINHEAD ET SA HORDE DE
CENOBITES DANS LE ROMAN DE
CLIVE BARKER QUI A INSPIRE
LE PREMIER FILM DE LA SAGA
HELLRAISER !
Aux éditions Bragelonne
TROIS DVDS EN EDITION COLLECTOR DISPONIBLE SUR HTTP://WWW.LECHATQUIFUME.COM
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LES DOSSIERS DE
CINE HORREUR
LAURENT MELKI, DESSINATEUR CULTE
Melki.
Laurent Melki.
Un nom aussi connu des passionnés de cinéma fantastique et de vidéos cassettes que celui de Dario Argento, son réalisateur préféré.
Rappelez-vous, l'année 82 : Paris, une affiche haute en couleur illumine les murs de la capitale. "Creepshow" fait
son show et le visuel est encore présent dans tous les esprits.
Dans les vidéos clubs, de splendides jaquettes horrifiques viennent orner les rayons des étagères. "2000 Maniacs",
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"La Baie Sanglante", "Week-end Sauvage", "Parasite", "Pyromaniac",
"Mais qu'avez-vous fait à Solange" et bien d'autres encore. Des jaquettes au
design flamboyant, qui nous faisait rêver et qui parfois s'avéraient bien meilleures que le film lui-même.
Tous ces dessins, ces affiches étaient réalisés par la même personne : Laurent
Melki.
Aujourd'hui, Laurent ne dessine plus d'affiches de films d'horreurs. La passion
pour ce genre ne l'a pas quitté mais il ne trouve plus son compte dans la production actuelle. Il s'est orienté vers une autre forme d'affiche, celle des spectacles. Spectacles de cirque, spectacles d'artistes. Un autre monde féerique s'ouvre à lui. Car comme il le dit lui-même, « de l’épouvante au clown blanc, il n'y
a qu'un trait ».
Pour ce dossier, plutôt que de raconter la vie de Laurent, il nous a semblé beaucoup plus intéressant de faire parler l’intéressé lui-même. Et il en a des choses
à dire…
NDR : Aux toutes dernières nouvelles, une société a contacté Laurent pour
qu’il reprenne ses activités concernant le cinéma d’horreur !!!!
* Bonjour Laurent et merci d'avoir répondu à nos questions. Pour la première,
peux-tu nous présenter le parcours que tu as suivi afin de devenir illustrateur ?
(école de dessins ou autres…)
Tout d'abord, je tenais à te féliciter pour la pertinence de tes questions. J'ai répondu à pas mal d'interviews "bateaux" mais là, tu tapes dans le mille, ce qui
me pousse à croire que tu as bien étudié - et que tu apprécies" - ton "sujet" !
Mon parcours : tu pourras en avoir un aperçu sur mon site : http://www.melki.
org , mais, pour être plus précis, je dessinais depuis toujours sur mes cahiers de
cours, de la maternelle à la terminale. Au début, j'étais un passionné de BD.
J'en ai donc adopté le style : dessins à la plume et encre de chine tout d'abord, à
la "Gotlib", à la "Franquin"; j'allais à toutes les conventions sur la bande dessinée : à la Mutualité, même à Angoulème.
J'ai un gros défaut, lorsque j'apprécie le travail de quelqu'un, que ce soit un illustrateur ou un acteur, je suis vraiment "fan", et je fais tout mon possible, par
mon travail, pour le rejoindre, et le rencontrer à un moment. J'ai donc pris le
train pour Angoulème, en 1975, pour aller rencontrer mes idoles de l'époque :
Fred, Franquin, Gotlib, et Loro (déjà un style de dessins vampiriques), et leur
montrer mes petits Mickeys, et avoir leur avis - et avoir surtout des dessins dédicacés - véritable trésor de guerre, dont je tapissais ma chambre.
Bien vite, mes dessins se sont obscurcis, les yeux se sont injectés, les dents ont
poussé et les plaques tombales ont commencé à grincer. Je tombais dans le côté
obscur de la Force !
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J'ai encore aujourd'hui un flipper "King Rock" (de la marque Gotlib !) que j'ai
entièrement customisé en cercueil, avec fleurs de Lys, poignées et tentures rouges.
Mes parents, pour me calmer, m'inscrivirent aux cours du Louvre, pour ses croquis de nus - j'ai du apprendre à me servir d'autres outils : fusains, gouache,
bref, j'avais le béret et la barbe du peintre qui poussait, pas trop mon style !
Ensuite, vinrent les quatre années d'ESAG, après le Bac, où nous apprenions les
bases de la composition, de la chromatologie, des axes de communication, mais
toujours le fusain, et les croquis de nu !
Je passais mon temps à leur rendre des dessins morbides ou ultra violents, des
chats aux yeux rouges, des flics américains à tête de zombies (qui préfiguraient
déjà le "maniac cop" !!), ce qui m'a occasionné un passage devant le directeur,
pour "non conformité à l'éthique de l'école"!
A la thèse de fin d'année, j'ai présenté "la baie sanglante", en affiche cinéma
120*160, aboutissement d'une collaboration parallèle avec "Hollywood Vidéo",
premier éditeur de cassettes vidéos des années 80, pour lequel j'ai réalisé le premier volet de ma carrière, volet que je ne fermerais jamais, et pour lequel j'ai eu
beaucoup de rencontres, de joies, d'émotions, dans le foisonnement de folie fantastique de ces années là : je réalisais mon rêve ! Dessiner des affiches originales de films d'épouvante qui m'avaient fait rêver - ou plutôt cauchemarder !
* Si tu devais définir ton style ?
Je dirais "hyper réaliste allégorique, à tendance maniaco-artistique, commercialement incorrect..." mais je me soigne !
* Y’a t’il d’autres illustrateurs que tu vénères, qui t’ont inspiré ?
Le mot "vénère" est presque faible lorsque j'évoque la perfection du trait, la
patte de légende d'un certain Casaro (Rambo, pleins de sous-Rambo, de Gialli
italiens...), et Mascii, l'orfèvre en matière de ressemblance, d'impact, le "patron"
des illustrateurs des années 70-80 avec les productions "Canon", sans oublier
les artistes créatifs, inventeurs de mondes qui n'appartiennent qu'à eux : Boris
Vallejo, Frazetta (le père de l'Héroïc Fantasy), et, bien sûr, notre Druillet national au graphisme hyper chargé et flamboyant.
* Pourquoi te spécialiser dans la création d’affiche ?
J'ai vite compris que la bande dessinée n'était pas pour moi : dessiner mille fois
le même personnage dans autant de cases exiguës, que d'aucun ne découvrira,
faute d'acheter l'album.
Tout l'inverse de l'affiche : un seul dessin, le plus travaillé possible, l'aboutissement d'une idée, poussée à la perfection, fait pour accrocher l'oeil, pour interpeller, que l'on le veuille ou non, l'affiche s'impose - si elle est réussie, on s'en
rappellera.
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Une bonne affiche doit synthétiser en un coup d'oeil l'essence même du film ou
du spectacle, et les fixer à jamais dans notre inconscient collectif… pas une
mince affaire !
L'affiche amène, par sa facture même - illustration, composition - une deuxième
notion artistique, qui peut renforcer la valeur de l'oeuvre qu'elle défend. C'est
une "valeur ajoutée", une oeuvre d'art à part entière; elle doit être la vision d'un
artiste sur le travail d'un autre artiste.
* Dans les années 80, tu es devenu l’illustrateur culte des fans de films d’horreurs, notamment grâce à la magnifique affiche de Creepshow, mais également
de nombreuses jaquettes de Vhs qui nous faisait rêver (elles le font toujours !)
dans les vidéos clubs. Le cinéma fantastique et toi, c’est une histoire d’amour
ou juste une opportunité qu’on t’a donné ?
Je te remercie de tant d'éloges, mais c'est la preuve que si l'on insuffle la passion que l'on a en nous, sincèrement, et que l'on va jusqu'au bout, dans la réalisation de son art, dans le seul but de donner du plaisir - et du désir - à ceux qui
la verront, alors cette passion sera partagée, et l'oeuvre appréciée.
Je crois que le maître mot ici est bien "sincérité". Un illustrateur qui ne "sent"
pas son sujet, n'y adhère pas, et réalisera peut-être une affiche correcte, mais qui
ne touchera pas en profondeur les amateurs pour qui elle est destinée, et ne restera qu'un "support".
Tu as bien compris que c'est la passion du cinéma fantastique et du dessin qui
m'a amené à choisir ce métier.
* Quels sont les affiches de films d’horreurs dont tu es le plus fier ?
A l'époque, et encore aujourd'hui, l'émotion que j'ai éprouvé de voir ma première affiche en 4m par 3 sur les murs de Paris ne s'effacera pas : il s'agissait
bien sûr de "creepshow", mon premier film cinéma à budget, à casting, et d'auteur(s) : Stephen King, George Romero, avec, je dois dire un succès immédiat
de l'affiche, suite certainement à l'énorme battage publicitaire de l'époque, et un
style plutôt nouveau : le horror-movie-cartoon.
Style que l'on retrouvera plus tard avec "freddy 3 et "le cauchemar de freddy".
Je me rappelle, dans une moindre mesure, être resté en arrêt, de longues minutes, devant l'affiche du Festival du Film Fantastique du Grand Rex, que j'avais
enfin réalisé, après y être allé une bonne dizaine d'année durant, voir trois films
d'horreur de suite. Une époque fabuleuse.
* A partir de quels éléments réalisais-tu ces affiches ? Affiche américaine, photos, ta propre vision ?
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C'est très variable. Quand on a de la chance, la version "3 étoiles" du métier
pourrait être : salle de projection privée, photos du film, brief de la production.
La version favelas : même pas une cassette vidéo, une seule photocopie noir et
blanc d'une photo de plateau floue, et un résumé écrit en taïwanais.
Le résultat doit être le même : donner l'impression qu'il s'agit d'un chef d'oeuvre, et ne jamais être en deçà du film (pour certains, ça aurait été difficile ! Rires...)
Lorsqu'on me fait confiance - c'est comme les spectacles aujourd'hui, Laurent
Gerra, le Cirque Bouglione ou les films de Belmondo -je peux exprimer ma
propre vision du film, y apporter mon univers. C'était le cas de tous les films
vidéos des éditeurs indépendants, pour lesquels j'ai développé le style d'illustrations fantastiques que tu connais, et que je concevais comme des tableaux.
* Question bête mais pas tellement au vu de certaines jaquettes de films (pas
les tiennes) : regardais-tu le film sur lequel tu devais travailler ? t’inspirait-il
pour la réalisation de l’affiche, son ambiance ?
Évidemment, voir le film est le carburant de l'imagination - quand il est bon, ça
te donne des ailes, et il faut être du niveau - mais quand le film est nul, il n'y a
plus qu'à imaginer le même film tourné par Dario Argento, y mettre ses couleurs, sa folie, et transformer le navet en citrouille géante.
Inventer un slogan accrocheur : "suppliez le pour qu'il vous tue d'abord", puis
un bon titre "pyromaniac" ! Un film que j'ai eu l'impression de faire tout seul !
Mais un bon résultat... En fait, imaginer le film idéal que l'on aimerait voir, et
en réaliser l'affiche qui nous donnerait l'envie d'y aller. Ça, c'est du Fantastique !
* Quelle place tient l’affiche par rapport au film lui-même pour toi ?
L'affiche doit être aussi artistique que le film. C'est un spectacle parallèle, une
bande annonce en une image, elle doit impérativement transcender le film, le
rendre incontournable.
J'ai un rapport très charnel à l'affiche : lorsque j'avais une quinzaine d'année, les
affiches racontaient ce qu'on allait voir, ou donnaient une vision magnifiée de
ce qui se cachait derrière. Elles étaient narratives, colorées, exultantes, et elles
reflétaient en plus du film, la vision de leur créateurs, voir la fabuleuse affiche
d'Inferno de Dario Argento.
Malheureusement, je trouve qu'avec les studios de création, les "créateurs" ne
créent que du "photoshop", des montages photos, et sont, semble t'il, beaucoup
plus timorés, ou n'ont plus la latitude et la liberté de délirer.
Le cinéma est une telle industrie que c'est devenu avant tout une affaire de sous,
où l'on ne prend plus le moindre risque, et où tout est pasteurisé, pour ratisser le
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plus large, où beaucoup d'affiches se ressemblent, ne racontent plus rien, ressemblent de plus en plus à la une des magazines, et ne prennent en fait qu'un
seul risque : celui de lasser.
Certains distributeurs et producteurs recommencent à se rendre compte qu'une
bonne affiche doit se démarquer des autres, avoir énormément d'impact, et attirer les spectateurs.
* Si je te dis que pour certaines VHS que tu as illustré, ton affiche est meilleure
que le film, ça te fait plaisir ?? (Rires)
Et comment ! C'est mon but, donner la meilleure image d'une oeuvre - aussi ratée soit-elle !
Cela m'a d'ailleurs desservi à une époque, avec Scherzo Vidéo, les gens repéraient facilement mon style, et se doutaient - à tort ou à raison - qu'ils ne trouveraient pas forcément la même qualité, la même vision dans la boite !
* Pourquoi ne pas avoir mis plus d’affiche de films d’horreurs sur ton site ? Il
n’y a même pas Creepshow, juste Freddy 4 ! tu veux mettre cette partie de ta
carrière de côté ??
Bien sûr que non…
Un site doit être le reflet de ce que tu fais au moment "T".
Internet, c'est l'information à la minute. Il n'y a pas de place pour le passé.
J'ai fait ce site pour présenter le Laurent Melki d'aujourd'hui. La demande a
changé et l'on risquerait de ne me cataloguer que dans ce style là.
Ceci dit, devant les multiples sollicitations que je reçois, il faut bien que je me
rende compte qu'une génération d'amateurs de fantastique m'a considéré comme
le représentant de cette période.
Je te promets de créer une sorte "d'alcove", où je présenterai une grande partie
de mes affiches d'épouvante !
(chose faite depuis peu, avec l'ajout de la rubrique "culte" ! Merci Laurent !!
NDR)
* Connais-tu approximativement le nombre d’affiches que tu as réalisé au
cours de ta carrière ?
A une période, avec l'explosion de la vidéo et de ses petites productions de
films de série B, qui sortaient fièrement dans le commerce et entamaient une
nouvelle vie en vidéo après le cinéma ("2000 maniacs", "soeurs de sang",
"trauma", "frissons", "le venin de la peur"...), je travaillais sous perfusion. Cela
pouvait aller jusqu'à 4 affiches par mois, le public répondait présent, car il pouvait enfin assouvir sa soif d'interdit, car ces films, pour la plupart, étaient interdits en salle aux moins de 18 ans, n'étaient pas tous distribués au cinéma, et ne
passaient jamais à la télévision. D'ailleurs, un éditeur vidéo (René Château 48
NDR), avait choisi comme slogan : les films que vous ne verrez jamais à la télévision !".
Pour l'anecdote, je me souviens, à la sortie en salle de ce qui, pour moi, représente le vrai film d'épouvante : "Suspiria", de Dario Argento, être allé le revoir
et avoir filmé en super-huit (!!) la scène des ressorts, et celle des yeux verts - la
qualité était immonde mais j'avais réussi à avoir le film chez moi, bien avant la
démocratisation de la vidéo ! Pour répondre à ta question, j'ai bien dû faire deux
cents affiches d'épouvante !
* Combien de temps prend la réalisation d’une affiche ? Avec quels matériels
travailles-tu ? (pinceau, aérographe…)
Pour une affiche de jaquette vidéo ou de cinéma, il faut le temps de visionner le
film, faire des esquisses, choisir la meilleur, dessiner le projet au crayonné, puis
effectuer la mise en couleur. Ce processus peut mettre d'une semaine à un mois.
Ma technique est simple : crayonné au crayon sec, puis gouache en aquarelle au
petit pinceau, en couches successives, puis aérographe pour les fonds, et pour
soutenir les couleurs.
* L’orientation de ta carrière a changé avec les ans, où tu sembles plus te
consacrer à illustrer "des personnes", des acteurs, les rendant le plus réaliste
possible. Pourquoi ce changement ?
Excellente question !
Il faut bien dire que l'âge d'or du fantastique (productions indépendantes, festivals (Avoriaz, Grand Rex), magazines, films sortis en salle pour un public de
connaisseur, véritables réalisateurs passionnés et filmant avec les tripes plutôt
qu'avec 15 directeurs de productions et essors de la vidéo) est, hélas, derrière
nous.
Les films fantastiques actuels ne sont plus des films d'artistes mais des commandes de studios, qui ne bousculent plus les codes du genre... bien au
contraire, les cantonne à des films pour teenagers américains décérébrés, allant
au ciné le samedi soir pour renverser Cindy sur les fauteuils, derrière un bol de
pop-corn XXL.
L'horreur est aseptisé, le fantastique s'est fast-foodisé et le vrai sang des vampires de la Hammer, des templiers morts vivants, détecteurs de battements de
coeur, ou giclant de l'imaginaire visionnaire d'un Dario Argento ou d'un Lucio
Fulci, s'est transformé en ketchup.
Moins de films, un style qui s'essouffle, un public lassé, trop "daubérisé", j'ai dû
changer mon pinceau d'épaule, et ai pris d'assaut la presse des magazines, tout
d'abord en réalisant des couvertures pour l'Express, Le Point, Vsd, (Mad Movies, Impact, toxic également ! NDR) avec quelques incartades dans le charme
et les pin-ups : couverture de Lui avec Danièle Gilbert, Anne Sinclair ou Vanessa Paradis, mais aussi Les Folies Bergère, les Hot D'or.
Que l'on dessine Freddy ou Bernard tapie, la méthode est la même : c'est la
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quête de la ressemblance.
C'est ce qui m'a toujours fasciné : aller plus loin que la photo, l'hyper réalisme,
le trompe l'oeil.
A force de dessiner des stars télés, des acteurs, des chanteurs, je me suis spécialisé dans les portraits de stars, pour pouvoir accéder aux affiches de films à casting, et aux affiches de spectacles.
Mis en confiance, ceux qui me confiaient des affiches de films fantastiques
m'ont confié des films de renom comme "La Piscine" avec Delon, puis "Le Professionnel", "Le Solitaire", et d'autres films de Belmondo.
* J’ai lu que tu vénères Belmondo et Delon. tu les as rencontré pour la réalisation des affiches de Fil à Film ? Comment ont-ils apprécié ton travail ?
Comme je te l'ai dit, étant maxi fan de Jean-Paul Belmondo, j'ai eu l'occasion,
en réalisant tous ses films récents pour Fil à Film, de le rencontrer.
Je lui ai présenté, au théâtre Marigny, l'affiche du "Solitaire" et celle du
"Professionnel".
Il était fidèle à lui-même, écharpe blanche, costume clair, sourire à la boutonnière, entouré, tel le Roi Soleil, d'une vingtaine de sujets. Il a adoré, et m'a
confirmé son goût pour l'illustration et la mise en scène graphique, magnifiant
le personnage.
Tout l'inverse de Delon.
Même écharpe blanche, sourire aux oubliettes, yeux Python 357 (nuance de
bleu), m'annonçant lors d'une interview qu'il donnait au festival du film Policier
de Cognac, dont j'avais fait l'affiche, alors que je lui demandais pourquoi il
n'avait, à l'instar de Bebel, jamais fait appel à un illustrateur pour sa série de
"pourri de flic dans la peau d'un flic qui dort" : "je fais tout moi-même, je produis, je joue, je choisis moi-même la photo et je fais l'affiche". Don't Acte !
Mais lorsque plus tard, je lui ai montré l'original de "la piscine", il était très ému
de voir Romy Schneider et m'a simplement gratifié d'un "mille merci".
La rencontre avec des gens d'exception ne peut que te faire évoluer. C'est un
des cadeaux de ce métier.
* Quelle affiche de film ou de spectacle rêverais-tu d’illustrer ?
Faire l'affiche du prochain Bruce Willis, un petit Spielberg, la Reine Margot 2
le retour, Rambo 4, de la prochaine comédie musicale qui cartonnera pendant
10 ans, et beaucoup d'affiches de spectacle.
Évidemment, si Dario Argento lit ces lignes, il peut être sûr que je lui ferais un
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chef d'oeuvre digne de sa folie visuelle !
* Sur quels projets travailles-tu en ce moment ?
Je viens de terminer la nouvelle affiche du Cirque d'hiver Bouglione, pour la
troisième année consécutive.
Tu vois, la magie de ce métier, c'est de faire rêver.
De l’épouvante au clown blanc, finalement, il n'y a qu'un trait…
* Que peut-on te souhaiter pour l’avenir ?
D'aller comme je l'ai toujours fait, où mes envies me portent, essayer de redonner à l'affiche illustrée la place qu'elle mérite, en offrant une alternative aux affiches-marketing qui banalisent notre imaginaire... et pourquoi pas, que la mode
des films d'horreurs revienne, avec son cortège d'abominations, pour que je reprenne mes mauvaises habitudes !!
* La classique pour la dernière : si tu as eu le temps de surfer un peu notre site,
qu’en penses-tu ?
Raaaahhh !! Ca donne envie d'aller au ciné se faire une toile bien rouge... C'est
hyper complet, très visuel, pleins de photos, super logo, j'ai aimé les avis des
internautes ! Il y a des fidèles…
Un autre truc que j'ai adoré, c'est la section "musique de films". C'est très rare et
pourtant, la musique d'épouvante tient une place prépondérante dans l'univers et
le succès d'un film... Elle crée le climat autant que les images.
A quand une interview ou un dossier sur "les Goblin", géniaux compositeurs de
la musique de Suspiria, ou d'Emerson, avec son opéra baroque dans Inferno et
Frizzi avec la musique martelante de "frayeurs".
J'avais d'ailleurs, pour le dernier festival du Grand Rex, composé la musique
diffusée à l'entracte, sévérement pompée sur Frayeurs - le public défonçait les
fauteuils en suivant la batterie !!
Comme tu l'as compris, je suis aussi fou de musique de films...mais...je ne vais
pas te raconter ma vie !!
Voilà Stéphane, mon feutre donne des signes de faiblesses (Laurent m'a envoyé
cette interview par écrit, soit 9 pages de textes !! NDR).J'espère que tu t'en sortiras à retaper tout ça !
Encore merci de ton intérêt et de ta fidélité !
Amicalement
Laurent Melki !
MERCI A LAURENT POUR LE TEMPS PASSE SUR L’ INTERVIEW !
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CINE HORREUR PIN UP :
TIFFANY SHEPIS
Tiffany Shepis. Un nom que connaissent bien les
fans de cinéma indépendant, de films à faible budget,
et les amateurs de jolies filles également !
Filmographie Sélective
2007 - Dark Reel
2007 - Neowolf
Cette Scream Queen, née le 11 septembre 1979, a
déjà une carrière bien remplie et une filmographie
impressionnante, même si la plupart de ses films sont
inédits par chez nous.
2006 - The Queen of Screams
2006 - Dorm of the Dead
2006 - Pretty Cool 2
2006 - Man versus Woman
Ayant eu l'opportunité de l'interviewer, Horreur.com
vous propose donc une rencontre avec Tiffany Shepis, plantureuse créature qui ne mâche pas ses mots
mais qui s'avère extrêmement sympathique !
2006 - Nightmare Man
2006 - Abominable
2006 - Revenge Live
2006 - Hoodoo for Voodoo
* Bonjour Tiffany. Vous avez débuté votre carrière
dans "Tromeo et Juliet" de la Troma, comment avezvous eu cette opportunité ?
2005 - The Basement
2005 - Boobies
2005 - Sludge
J’ai grandi en étant une ENORME fan de Troma. Donc quand j’ai vu le casting pour un rôle dans
leur nouveau film "Troméo & Juliet" j’ai su que ma place était là-bas. Je m’y suis rendue, je suis
tombée amoureuse de Troma et le reste fait partie de l’histoire.
2004 - Corpses
2004 - The Deviants
2004 - Devils Moon
* Comment considérez-vous Lloyd et sa firme ? Vous avez joué dans plusieurs films de la Troma,
et ce n'est pas vraiment le meilleur moyen de se faire connaître du plus grand nombre. Vous êtes
une fan du cinéma indépendant ?
Je suis fan de cinéma indépendant, pas tant pour l’aspect pécunier, mais plutôt pour l’aspect cru
dans lequel les choses y sont faites. De plus sans un studio sur le dos, ils ont plus de chance d’arriver à exprimer ce qu’il veulent vraiment. Faire des conneries aussi sanglantes que l’on veut, aussi
tarées que l’on veut… ou aussi chiantes que l’on veut, cela sans jamais voir la bobine du responsable du studio débarquer pour exiger certains plans. Le hic c’est que ça risque d’être plus dur de
vendre le résultat.
2004 - The Hazing
2004 - Home Sick
2003 - Detour
2003 - The Ghoul
2003 - Delta Delta Die
2003 - Bloody Murder 2
2002 - Vinyl Dolls
* Y a-t-il une raison particulière qui vous a poussé à devenir actrice ou est-ce juste un coup du hasard ?
2002 - Embrace the darkness 3
C’est vraiment venu de nulle part. Je n’ai jamais eu cette passion malsaine. J’aimais juste le cinéma et j’ADORAIS les films d’horreur, donc je me suis dit… qu’est-ce que je peux faire d’autre de
toute façon ?
2002 - Ted Bundy
2002 - Death Factory
2002 - Scarecrow
* Comment vous décririez-vous à quelqu'un qui n'a jamais vu vos films ?
2001 - Pretty Cool
Heuuuuu, je fais majoritairement des films d’horreurs assez moyens et j’ADORE mon travail !
* Est-ce que vous admirez quelqu'un dans cette industrie, quelqu'un que vous avez imité pour devenir ce que vous êtes ?
2000 - Citizen Toxie
2000 - Emmanuelle 2000
1999 - Some Fish can Fly
Aaahhh, je ne crois pas qu’imiter soit une bonne chose, cependant je pense que Brinke (Brinke
Stevens, ndr) fut d’une grande influence sur ma carrière. Je veux dire, regardez-la, elle a fait quelque chose comme 300 films, et travaille toujours… je ne peux pas vraiment en dire autant à propos
de beaucoup de monde à Hollywood !
1998 - Shampoo Horns
1997 - The Tromaville Café
1996 - Troméo et Juliet
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* Quel est votre film favori ?
Aucune idée. Un peu du genre de "Dark Remains", qui botte bien le cul. C’est pas encore sorti, mais ça vaut le coup de le voir à sa sortie.
* Celui que vous détestez le plus ?
Ce film idiot avec Lindsey Lohan où elle perd sa bonne fortune. Putain, j’ai dû me le farcir dans un avion. Bon Dieu, qui est responsable de cette MERDE!??!!
* Comment décririez-vous le rôle des femmes dans les films d'horreurs ?
Le rôle de la femme dans les films d’horreur a vraiment changé au travers des années. Je veux dire, avant c’était la nana qui
pleure dans les bras des héros ou celle qui se met toute nue et crève. Maintenant, sans dire que ça a complètement changé, il
semble qu’il y ait vraiment plus de femmes fortes dans les films. Vous savez, où la nana botte des culs au lieu d’attendre qu’un
mec se bouge pour le faire à sa place !
* A votre avis, ce genre de film ne dégrade-t-il pas les femmes en les rendant constamment victimes ?
Non. Si je pensais ça, je ferais mieux de changer de carrière.
* Vous êtes une Sream Queen. A votre avis, quelles sont les principales qualités qu'une scream queen doit posséder, mis à part
un physique avantageux ?
Ce truc de "Scream Queen" est loin d’être aussi aisé que ce qu’on pense. Faire des films en général, c’est DUR, essayer de faire
un micro budget sous une chaleur à crever au milieu du désert, couverte de sirop de maïs, et se faire attaquer par les insectes…
et en plus la paye est proche du minima. Il vaut mieux être patient et vraiment, vraiment aimer ce qu’on fait. Vaut mieux aussi
être assez forte, j’vous l’dis, car les flingues et toutes les MERDES qui vont avec les films d’horreurs sont LOIN d’ETRE LEGER… et puis, je pense qu’il va sans dire qu’il vaut mieux savoir crier. C’est un job ardu.
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* Quelles sortes de relations entretenez-vous avec vos
fans ? Votre blog est vraiment excellent car vous semblez prendre le temps de répondre à vos fans. Est-ce
important pour vous ?
Très important pour moi ! Les fans sont ma seule raison d’être.
* Dans "Death Factory", votre beauté en prend un sérieux coup avec ce maquillage de monstre. Est-ce la
première fois où vous avez été choisie pour un rôle qui
n'utilisait pas que vos charmes ?
Je leur ai demandé si je pouvais jouer le monstre. Et,
qu’est-ce que vous entendez par là, je trouve que mon
monstre était plutôt sexy ! lol
* Y a-t-il un rôle particulier que vous aimeriez jouer ?
Un genre de film que vous aimeriez tester ? Une comédie musicale, un drame ou autre...?
J’aime jouer d’une façon générale, donc quelque soit le
job qui se présente à moi, quelque en soit le genre, je le
ferai. Cependant ma passion est l’horreur. J’espère
jouer un Vampire bientôt, je n’arrive pas à croire que
personne ne m’a encore proposé un rôle de vampire
jusqu'à maintenant !
* Quelle est votre définition d'un bon film d'horreur ?
Sang/Nichons/ et Tiffany Shepis… haha mais en général le sang et les seins vont de paires avec. Haha.
* A votre avis, est-ce que le cinéma d'horreur - voir même le cinéma en général - peut
tout montrer à son public ? Y a-t-il des limites qu'il ne doit pas franchir par rapport au
jeune public ?
Je ne pense pas qu’il en reste. Putain, regarde des trucs comme "The devils rejects" ou
"Hostel" ! Je veux dire, des gamins de 13 ans vont voir ces trucs. L’audience a été désensibilisée. Dingue… que ça ait pris autant de temps pour arriver.
* Quels sont vos projets pour le futur ? Un nouveau film ? Des envies de réaliser peutêtre ?
Je viens juste de finir le tournage de "NyMpha" en Italie. Je joue une femme qui viens
des USA pour entrer dans les ordres en tant que nonne dans un couvent de fous. Les
chose n’y sont pas du tout catholiques… des trucs déments s’y déroulent. Je vais aussi
commencer à travailler dans quelques semaines sur "Dark Reel" dans lequel je joue
avec Lance Henricksen, Ed Furlong, et Tony Todd. Un projet vraiment excitant...
* Un mot pour vos fans français ?
Ouais, quand est-ce que l’un d’entre vous va m’écrire un rôle et me ramener en France
du même coup! J’ai pas mis les pieds en France en 5 ans… C’est VRAIMENT trop
long. Et assurez vous d’aller sur http://www.tiffany-shepis.com
Vous déchirez les mecs !
Tiffany !
MERCI A TIFFANY SHEPIS POUR SA BONNE HUMEUR !
Interview : Stéphane Erbisti et Colin Vettier / Traduction : Colin Vettier
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FUTURES SORTIES
HOSTEL 2
Eli Roth continue le tournage de la séquelle de son film culte Hostel, remplaçant cette
fois les garçons en vadrouille par des jeunes filles étudiantes en art, qui décident de
partir en week-end ensemble. Elles croisent en chemin un mannequin qui les invite à
venir en République Tchèque pour se divertir. Le résultat ne sera pas celui espéré…
Les fans de cinéma Bis retrouveront avec grand plaisir l’actrice culte Edwige Fenech,
ainsi que le réalisateur Ruggero « Cannibal Holocaust » Deodato. Jay Hernandez, unique survivant du premier film, sera également de la partie !
Eli Roth nous promet un film encore plus violent et malsain que le premier volet, qui
devrait nous en apprendre plus sur cette secte de tueurs…
Hostel 2 est toujours produit par Quentin Tarantino…
LA COLLINE A DES YEUX 2
Fort du succès du film d’Alexandre Aja, le producteur Wes Craven et son fils se sont mis
en charge d’écrire le scénario de la séquelle, qui devrait être réalisée par Martin Weisz.
Le film nous contera l’histoire de soldats de la garde nationale s’approchant un peu trop
de la mine des mutants…
Le teaser donne bien envie en tout cas :
http://www.foxatomic.com/#PAGE_101:movie=/cols/cols_1800_1_hhe2clip.
flv&movie_id=1801
Sortie aux Usa au printemps 2007
BLOODRAYNE 2
Personnellement, "bloodrayne" fut une très bonne surprise, venant de la part d'un réalisateur
si décrié qu'Uwe Boll. Bien gore, fun, cette adaptation d'un jeu vidéo à succès méritait bien
une suite !
C'est désormais chose acquise, puisque Uwe Boll vient d'annoncer la mise en chantier du
second volet ! Le tournage devrait débuter le 22 novembre au Canada.
Côté casting, on ne retrouvera pas Kristanna Loken dans le rôle titre. C'est l'actrice Natassia
Malthe qui lui succédera.
L'histoire mixera western et horreur, puisque l'action se déroulera dans la ville de Délivrance, située dans l'ouest sauvage. Rayne devra lutter contre l'incarnation du mal absolu :
Billy the Kid !
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PRODUITS DERIVES
En moins de 2 ans, Neca en est déjà à la
série 5 de sa gamme Cult Classics !! Une
vitalité et des qualités qui désignent la
firme comme le digne successeur de
McFarlane, qui s’est malheureusement
assagi depuis un bon moment ; et on ne
cessera jamais de le répéter ! Comme
d’habitude, on assiste à une belle alternance entre grands films cultes et films
cultes…à en devenir : Saw et Shaun of
the Dead ont ainsi droit aux honneurs ;
Shaun débarque en bi pack avec son pote
Ed (rappelons qu’un Shaun « Classique »
faisait parti de la série précédente), fusil
et pelle en main ; et le Jigsaw est décliné
en deux versions (tête de cochon ou sans)
mais cependant toujours accompagné de
la fameuse « Jigsaw Puppet »…qui aura
droit à son bobblehead d’ailleurs. Pas du
travail de cochon ! silence. Personne
n’est parfait !
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Pour les plus nostalgiques, Leatherface
revient en force sans son maquillage de
travelo, mais n’apporte pas grand-chose
par rapport à la fameuse figurine de
McFarlane (issue de l’une des premières
séries Movies Maniac), que tout bon fan
du boucher masqué possède déjà. Neca
rattrape le coup en faisant faire peau neuve
au tueur texan avec un box set craspect à
souhait adapté de «Massacre à la tronçonneuse : le commencement », renvoyant aux figurines les plus gores de
McFarlane. La série se conclue sur le Ash
de «Army of Darkness» (McFarlane s’en
était déjà occupé…qu’importe pour Neca !), avec tête « cartoon » en sus ; et Hannibal Lecter, enrubanné dans sa camisole
et son masque de circonstance...
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Condamné à de piteuses reproductions vendues pour trois
sous sur Ebay, le petit Chucky a bien du soucis à se
faire…sauf pour cette année, Neca et Sideshow Toys ayant
livrés quasiment au même moment leur version du psychopathe en plastique : mauvaise pioche pour Neca, leur
Chucky étant pourvu d’un semi coup de girafe, d’une
coupe à la Mireille Darc et de bras presque aussi longs que
le corps ! Reste l’ajout de la fameuse boîte « good guy » et
une version grande taille parlante qui évite de nous faire
plonger dans la déprime. Pour l’année prochaine, le fan
verra la famille réunie au complet dans un box qui s’annonce particulièrement sympa (manque plus que Glenda…). Sideshow, plus soigné, se lance dans le Chucky
quasi-taille réelle : presque 40 cm ! On se demande bien ce
qui les a empêché d’aller jusqu’au bout de leur mission
(contrairement à la Jigsaw Puppet a eu droit à sa véritable
taille). Deux Chucky donc, un « classique » (au visage assez manqué : le petit Charles semble avoir trop mangé de
brioche !!) et un « cicatrisé » bien meilleur. Pas de chance
cependant malgré le soin apporté à l’objet : les accessoires
manquent à l’appel (même pas de petit couteau) et celui-ci
a choisi de faire vœu de silence. Personne n’est parfait !
Jérémie MARCHETTI
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TROMA FOREVER
CITIZEN TOXIE
(The Toxic Avenger 4)
Réalisateur : Lloyd Kaufman
Scénario : Patrick Cassidy, Trent Haaga, Lloyd Kaufman
Pays : Etats-Unis
Année : 1999
Musique : Wes Nagy
Casting : Debbie Rochon, Lisa Terezakis, David Mattey, Heidi Sjursen & Ron
Jeremy, Julie Strain
Genre : Troma Cult
Un culte de Troma, un chef-d’œuvre du TRES mauvais goût et des blagues scato et irrévérencieuses. Le Toxic Avenger est de retour !
A Tromaville, la mafia des couches culottes prend en otage une classe d’handicapés. Toxie, aidé de son fidèle compagnon, Gras du cul, va tenter de les arrêter.
Mais les malfrats déclenchent une bombe qu’ils ne peuvent désamorcer. Afin de
sauver l’école de Tromaville, le compagnon de Toxie va donc avaler la bombe
alors que le Toxic Avenger s’enfuit avec deux jeunes handicapés. Sous l’effet de
l’explosion deux dimensions parallèles vont se croiser et Toxie va être projeté à
un Amortville où son alter égo, Noxie, fait régner la terreur avec un Sergent Kabukiman cocaïnoman. Noxie quant à lui va se retrouver dans
un Tromaville où tout n’est que gaîté, et va profiter de la réputation de Toxie pour commettre quelques larcins…
Le film s’ouvre sur une prise d’otage d’anthologie où Toxie va éclater un malfrat avec une bible et un extrait du patriot act !
Tout le métrage repose sur des clin d’œil malicieux tant vers d’anciens Troma (apparitions d’acteurs fétiches de la Troma comme Lemmy de
MotörHead) que vers d’autres bobines comme "Star wars épisode I" ou même "Citizen Kane", pour ne citer que lui. Le film se regarde donc
avec les deux yeux grands ouverts pour tenter de percevoir toutes les références qui le ponctuent. Mais Citizen Toxie ne constitue pas
qu’une vitrine des inspirations diverses et variées du réalisateur, c’est un Troma dans toute sa splendeur. Il cumule les scènes très gore
(d’ailleurs plutôt bien menées, considérant que c’est un Troma) les vannes pourries (l’apparition de l’homme dauphin et autres super héros
complètement débiles) et les propos absurdes mais non dénués d’idées politiques.
Mais le thème reste résolument humoristique. Certaines scènes où l’on découvre la vie du Toxic avenger sont à ce titre, tout bonnement
jouissives autant que profondément débiles (Toxie fait le clown avec un plot sur la tête pour amuser sa femme… qui est aveugle !). Le
rythme quant à lui, est fort soutenu et l’on ne s’ennui jamais, puisque tout les ingrédients s’y imbriquent parfaitement. Toxic Avenger IV
pourrait s’apparenter à une succession de claques dans la figure (ou plutôt de balai-serpillière !) pendant ses quelques 100 minutes.
La musique du métrage est comme à l’habitude, résolument punk-rock et cadence énergiquement Citizen Toxie de gros riff bien gras.
Après 15 ans d’absence des écrans, Toxie nous revient donc avec un métrage purement rock’n’roll et prouve à ceux qui n’y croyaient pas, sa
forme phénoménale. Troma était en bonne santé au moment de tourner ce petit bijou et cela s’en ressent. L’énergie que dégage Citizen
Toxie est assez impressionnante. Alors, comme toujours chez Troma, ce film va rendre les fans encore plus accros, mais risque aussi de
convertir nombre de réfractaires.
Un bon métrage pour s’initier à Troma puisqu’il regroupe tous les ingrédients qui ont fait le succès de la société. Chacun étant largement
identifiable (les femmes, le sang et l’humour décadent).
Un culte de plus à leur actif !
COLIN VETTIER
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Souvenez VOUS...
VOUS...
Tout comme au cinéma, le monde des jeux vidéos a bien évidemment connu son premier jeu gore ; pas un jeu de tir d’ailleurs, contrairement à ce que l’on pourrait croire, mais du pur
jeu de combat. Prenons donc notre machine à voyager dans le
temps pour se transporter en 1987, où Palace, à peine sorti de
« Cauldron » 1 & 2, revient en force sur l’Amstrad CPC avec
«Barbarian».
Calqué sur l’univers de « Conan le Barbare » (ainsi, la version
Atari St est moins belle, mais pourvue des bruitages de
«Kalidor» !), le jeu s’ouvre sur une démo annonçant les combats qui attendent le joueur : deux guerriers, des épées, des
muscles, de la tactique. «Barbarian » a beau être violent (et
barbare…évidemment), il n’est pas pour autant bourrin, pas facile d’ailleurs d’éviter les coups de lames…voire d’en donner ;
roulade, petit saut, coup de pied, et même tournoiement de l’épée !
Pas de protection, quoique les épées peuvent se rencontrer
(détail très sympa): il est évident que l’on peut terrasser son adversaire « simplement », mais l’intérêt de « Barbarian » (et
qui ne sera jamais repris dans les jeux de combats qui se succédèrent par la suite : un comble !), c’est de pouvoir décapiter son
adversaire !! L’effet a beau paraître inoffensif aujourd’hui, la
surprise et la jubilation sont toujours de mise.
Inutile de rappeler toute la stratégie dont il faut faire preuve et
le combat acharné qu’il faut mener pour arriver à ce splendide
tranchage de tête ; et comme un peu d’humour noir ne fait jamais de
mal, un gnome traverse le terrain pour ramasser le corps du décapité
avant de shooter dans la tête du malheureux !
Au final ? Un jeu toujours aussi efficace de nos jours, et carrément
jouissif à deux joueurs : la licence aura un futur bien moins brillant,
sa suite étant plus orientée action/aventure et son remake PS2 une
cata. Triste…
Jérémie MARCHETTI
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IL N’Y A PAS QUE
LE CINEMA
* Présentation :
Joël Houssin est né en 1953. Dès 1975, il publie un roman intitulé « Locomotive Rictus » ainsi que plusieurs nouvelles dans la revue Fiction. A partir de 1981, il incorpore la collection « Anticipation » de
l’éditeur Fleuve Noir, collection dans laquelle il va publier la plupart de ses œuvres, principalement des
romans de science-fiction. Au cours de sa carrière, il recevra d’ailleurs un Grand Prix de la SF française,
un prix Apollo ainsi qu’un Prix de l’Imaginaire. Malgré son succès, Joël Houssin n’a plus rien publié
depuis 1990, au niveau de la science-fiction. Houssin a également écrit de nombreux polars, comme la
série « Le Doberman » par exemple, dont il tirera un scénario pour l’adaptation cinématographique réalisée par Jan Kounen en 1997. Parallèlement, il écrit de nombreux scénarios pour des séries télévisées,
telles « Navarro » ou « Le Commissaire Moulin ».
* L’Histoire :
Bernard n’en peut plus : coincé avec sa femme dans un monstrueux bouchon autoroutier, sous un soleil
accablant, avec le radiateur de la voiture qui ne va pas tarder à rendre l’âme, il sent qu’il va bientôt craquer. Par chance, il tombe sur un groupe de vacanciers bien sympathiques qui le remorque jusqu’à l’aire
de repos la plus proche. Malheureusement pour le petit groupe, des créatures étranges et avides de chairs
humaines attendent dans les bois alentours, tapies dans l’ombre pour mieux frapper…
* Critique :
Joël Houssin délaisse donc les univers science-fictionnels avec « L’autoroute du Massacre », cauchemar urbain sur fond de départ en vacances, avec tout ce que cela sous-entend. Des kilomètres de bouchons, des voitures totalement immobilisées, un soleil de plomb, les nerfs
qui lâchent. Les nerfs, ce sont ceux de Bernard, le personnage principal. Houssin décrit tellement bien ses pensées et son comportement
qu’on comprend le personnage et ce qu’il ressent dans une telle situation. Celui qui s’est déjà retrouvé coincé dans un gigantesque bouchon
en plein été s’identifiera très facilement avec Bernard.
En parallèle avec les mésaventures de Bernard, Houssin, à chaque fin de chapitre, nous présente l’univers et la vision de « L’aîné » et du
« Cadet ». Deux créatures dont on ne sait pas grand chose, si ce n’est que leur apparence ressemble à un « morceau de chair translucide et
frémissante, avec un cou de tortue surmonté d’une tête grotesque ». Les créatures ont également une large bouche munie d’une triple rangée de dents aiguisées, ainsi que de crochets aux bouts de leurs doigts. Et surtout, elles sont dotées d’un féroce appétit, voulant découvrir le
goût des « bonnes choses vivantes », à savoir, les humains. C’est cette mise en parallèle qui rend très sympathique la lecture du livre. En
effet, les deux créatures voient sous un autre angle ce qu’on vient de vivre avec Bernard, ou nous font prendre de l’avance sur les humains
quand elles tuent un membre du groupe, car nous, nous savons ce qui vient d’arrivé, à la différence du reste du groupe qui s’étonne de ne
pas voir revenir leurs amis…
Outre Bernard et sa femme, Houssin nous présente un groupe de vacanciers composé de deux suédois, d’une américaine, et de deux françaises. On sourira à plusieurs reprises quand les pensées de Bernard iront plus vers Sandrine, l’une des jeunes filles françaises, que vers sa
femme. Retenu sur une aire de repos, Bernard se liera vite d’amitié avec ses nouveaux amis. Mais bientôt, la disparition de certains partis
en forêt va semer le doute et l’inquiétude parmi le groupe. Un tueur serait-il présent dans les bois ? Serait-ce le gros homme qui a tenté de
violer la femme de Bernard aux W.C. ? Nos protagonistes ne sont pas aux bouts de leur surprise.
« L’autoroute du Massacre » ne nous présente pas de scènes véritablement gores. Quelques descriptions d’éventrations, de viscères dégoulinants le long de corps nous sont proposées mais dans l’ensemble, on aurait pu s’attendre à plus. Nos deux monstres ont bien un appétit vorace mais manger revient à manger et les scènes de tueries sont souvent semblables quand aux résultats finals.
Malgré ça, l’ouvrage se lit d’une traite, est écrit dans un style très abordable et facile à lire. On veut en savoir d’avantage sur ces monstres,
d’ou viennent-ils, qui sont-ils ? Et surtout, comment vont faire nos héros pour se sortir de ce cauchemar ? Réponse aux péages de
« l’Autoroute du Massacre »…
Stéphane ERBISTI
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CINE HORREUR
BIOGRAPHIE : Joe Dante
Originaire du new-Jersey, le jeune Joe naît juste après la seconde guerre mondiale et développe précocement un goût pour les freaks-movies qui vont devenir sa marque de fabrique bien plus tard. C’est ainsi que
très jeune, il écrit pour plusieurs fanzines spécialisés tout en continuant ses études de dessinateur. Sa première expérience cinématographique sera en 1968, où il s’amuse avec un ami à réaliser un montage de 7
heures comprenant plusieurs extraits de films cultes des années 50. C’est précisément grâce à ce travail
("The movie orgy") que Roger Corman le remarque et l’engage pour réaliser du montage de bandesannonces. En 1974, il collabore au montage d’une comédie ("Lâchez les bolides") toujours aux côtés de
Corman qui lui propose deux ans plus tard de réaliser son premier film en co-réalisation avec Allan Arkush : ce sera "Hollywood Boulevard" qui lui permettra de toucher son premier salaire de réalisateur et de commencer véritablement son métier.
Tout va s’enchaîner très vite et les années 80 seront ses années fastes. Mais avant cette décennie, il réalise "Piranhas" en 1978, une série B fort sympathique qui surfe alors sur la mode des
monstres aquatiques, à l’instar du phénoménal succès planétaire du film de Spielberg "Les
dents de la mer". En 1981, il sort son second film de genre qui reste à ce jour l’un des fleurons
du genre lycanthrope : "Hurlements" revisite le genre et propose des effets spéciaux et novateurs rarement égalés depuis en terme de transformation. Spielberg qui l’a remarqué depuis
"Piranhas" lui propose alors de réaliser un épisode de "La Quatrième Dimension" en 1983, un
an avant de sortir LE film qui allait asseoir définitivement le talent de Dante : le raz de marée
"Gremlins" déferle sur la planète et permet à Joe d’exprimer tout son amour pour les freaks
qu’il chérissait depuis son enfance. Il remporte ainsi le Saturn Award du meilleur réalisateur.
Le succès aidant, Dante enchaîne les films et en 1985 sort "Explorers" ainsi qu’un épisode
cette fois-ci pour la télévision, "L’homme invisible" pour la série "La Quatrième Dimension". La TV qu’il commence à adopter puisqu’il réalise en 1986 quelques épisodes pour la
série "Amazing Stories" produite par Spielberg.
Il revient au cinéma en 1987 avec "L’aventure intérieure" (Innerspace) avant de retourner à
la TV une fois de plus. Tout juste réalise t’il une comédie noire "Les banlieusards" qui sera
son dernier film avant d’entamer une nouvelle décennie.
En 1990 il réalise la suite de son "Gremlins" et reprend les mêmes ingrédients pour "Gremlins
2 : la nouvelle génération", toujours produit par l’ami Steven. Les années 90 arrivent et une
nouvelle fois, Dante se retourne sur son enfance afin de réaliser "Panic sur Florida Beach"
qui relate la présentation d’un film de monstres dans une petite ville. Or le succès cette fois-ci
n’est pas au rendez-vous et Joe fait une parenthèse au cinéma pour se consacrer au petit écran.
Il ne reviendra au ciné qu’en 1998 avec "Small Soldiers", un film à l’humour sans doute trop
noir et au discours trop anti-militaire, puis que le film est un ratage au box-office. De nouveau
il reste 5 années loin des plateaux de ciné et revient alors en 2003 avec "Les Looney Toons
passent à l’action", un film où il mélange de vrais acteurs avec les personnages de Bugs Bunny et Daffy Duck. Apparaît ainsi au casting Brendan Fraser dont il s’est souvenu après "la momie" de Sommers sur lequel il avait planché quelques années auparavant sans que son projet
arrive à terme. En 2005, Mick Garris qui planche sur "Masters of horror" pense inévitablement à lui pour former l’équipe des 10 "maîtres" de la première saison, et il réalise ainsi le segment "Homecoming".
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Joe Dante revendique plusieurs influences et notamment celles
de James Whale ("La fiancée de Frankenstein", Jean Cocteau
("La belle et la Bête") et bien sûr Roger Corman. Homme éclectique et éternel rêveur, il participe aussi à de nombreux documentaires, notamment en 1997 avec "les deniers du culte" qui
réunit entre autres Doug Headline ("Broceliande"), ou encore en
2006 avec "Trapped ashes" qu’il co-réalise avec Sean S.
Cunningham ("Vendredi 13"), Ken Russel ("Gothic", "Les diables"…) etc… Il produit également des œuvres du genre comme
"Flesh and blood : the Hammer heritage of horror" en 1994
ou bien encore "Le fantôme du Bengale" en 1996.
Ajoutons à ses divers talents ci-dessus évoqués, celui de l’écriture également, à travers des scénarios souvent remplis de bons mots, qu’il lui arrivera aussi de prononcer puisque l’homme se fait aussi acteur au cours de
sa carrière. Témoins ses incursions en 1976 dans "Cannonball",
"Piranhas" en 78, "Gremlins", "La nuit déchirée" de son pote Garris ou
bien encore chez son ami John Landis ("Le loup-garou de londres") par
deux fois en 91 et 94 pour deux comédies dont "Le flic de Beverly hills
3".
Très marqué par le monde de l’enfance, Joe Dante reste un éternel adolescent et le montre parfaitement à travers son œuvre dès qu’il s’aventure
sur le terrain des comics ou autres freaks (en 1989 il fût entre autres intéressé pour réaliser "Batman" qui le sera finalement par Tim Burton). Il
est également un homme fidèle dans ses amitiés et ses relations professionnelles, témoins ses amis Dick Miller, Robert Picardo et William
Schallert que l’on retrouve autant dans "Gremlins" que "Hurlements" par
exemple.
Pour l’heure, Joe Dante enchaîne sur la seconde saison des "Masters of
Horror" pour le futur segment "The screwly solution" avant de s’attaquer pour 2007 à "The greatest Show Ever" pour la télévision, que mon
collègue Stéphane Erbisti ne manquera sûrement pas de suivre puisque est annoncée au casting une certaine Traci Lords…
Christophe Jakubowicz
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TABLEAU DE NOTATION
Note des rédacteurs / 6 des films traités
dans « Ciné Horreur Movies »
Lionel
BATMAN BEGINS
Stéphane
E
Gérald
4
Christophe
Colin
4,5
4
BLOOD SISTERS OF LESBIAN SIN
Jérémie
Stéphane
J
Vincent
5
5
Stéphanie
Cédric
2
BLOODRAYNE
4
DEMON SPIRIT
1
DESTINATION FINALE 3
4
4
5
4,5
FOG 2005
2
3
3
2
0
4,5
4
4
1
4
1
GARGOYLE
1
HEARTSTOPPER
HOSTEL
3
5,5
5
5
5
L’EVENTREUR DE NEW YORK
5
4
4,5
5
4,5
LE CABINET DU DOCTEUR CALIGARI
3
5,5
6
5,5
6
3,5
3
3,5
5
4
4
4
4
LE CHÂTEAU DE YUREK
LE CROCODILE DE LA MORT
LE LABYRINTHE DE PAN
4,5
5
4,5
5
1,5
4,5
3
5
6
4,5
3,5
5,5
5
LE PACTE DU SANG
2
MASSACRE A LA TRONCONNEUSE : LE
COMMENCEMENT
5
METAMORPHOSIS
1
REGAL D’ASTICOTS
3
SOUDAIN LES MONSTRES
X TRO
Yann
2
3
3
3
4
3
4
3,5
3
4
4
4
3,5
64
WEBZINE CINE HORREUR
N° 7
JOYEUSES FETES A TOUS
NOS LECTEURS !