Entre pose et posture, le geste - edu.augustins.org

Du quotidien à la hiérarchie sociale
La scène de genre saisit dans des occupations familières des modèles issus de
l’aristocratie ou de la paysannerie.1
M.B Ollivier, Le thé à l’Anglaise
Martin Drolling, Le déjeuner.1787
A.C.G. Lemonnier, La lecture chez madame Geoffrin
Il s’agit d’une commande de l’impératrice Joséphine faite en 1809 au peintre Lemonnier. Non seulement elle
rendait hommage aux Salons des Lumières, mais elle inscrivait politiquement son propre salon dans la lignée
de celui de ces grandes dames de l’Ancien Régime qui eurent un rôle politique, intellectuel et artistique majeur.
La présence des tableaux de Vernet, Vanloo, Loutherbourg, Chardin, Greuze et Le Prince sur les murs de
Madame Geoffrin permettait aussi de souligner l’importance de sa propre politique d’achat et d’encouragement
de sarts… Comme celui de Madame Geoffrin, le Salon de Joséphine était un haut lieu d’échanges diplomatiques.
… Sont réunis ici le prince de Conti, le maréchal de Richelieu, le duc de Choiseul, Saint-Lambert, Buffon,
Helvetius, Malesherbes, D’Alembert, Diderot, Rousseau, Pigalle, Vien, Bouchardon, Vernet, Carle Vanloo, Mlle
Clairon, Piron, Marivaux ou encore Crébillon pour ne citer qu’eux.1
1
Extrait du catalogue d’exposition, Petits théâtres de l'intime. Musée des Augustins, 2011
© Ville de Toulouse, musée des Augustins, document réalisé par le service éducatif, Catherine Lemonnier, 2011
L’œuvre du peintre Lemonnier s’apparente quasiment à ce qu’on pourrait nommer un
portrait de groupe tant il est aisé d’identifier les personnages représentés
(encyclopédistes, peintres, philosophes, aristocrates). Au delà de cette scène
grandiloquente, c’est le rôle diplomatique joué par ces salons qui est souligné, en
particulier par la présence sur les murs des portraits de Poniatowski et du maréchal
de Saxe. La peinture de genre fait état de la société au XVIIIe siècle.
Même réunis dans un seul tableau, les deux classes sociales représentées par les
personnages ne semblent pas réellement établir de liens comme si le peintre voulait
témoigner de la situation politique sensible de cette période.
Le tracé des deux
diagonales permet une
focalisation sur le centre de
l’œuvre à savoir le visage
penché de la mère sur la
visiteuse dont le vêtement
manifeste d’un rang social
élevé (tombé du tissu
marqué par le genou
gauche, broderie au bas de
la robe). Malgré la
proximité physique du
visage baisant sa main, on
observera le rôle joué par
ce geste divisant en 2
parties égales le tableau.
Martin Drolling, Jeune femme portant secours à une famille malheureuse
Traitement
lumière
de
la
Les zones éclairées, à
savoir la robe de la
visiteuse et la mère avec
son enfant, renforcent la
focalisation sur les deux
personnages féminins et
accentuent leur opposition,
tandis que l’homme, plongé
dans un clair-obscur avec
la lumière provenant de la
gauche fait contre poids à
la blancheur de la nappe
posée sur la table.
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© Ville de Toulouse, musée des Augustins, document réalisé par le service éducatif, Catherine Lemonnier, 2011
D’autres thématiques :
_ Les salons au XVIIIè siècle,
_ Le statut de la femme au XVIIIè siècle, …
Collège : programme d’histoire des arts
Thématique: Arts, créations, cultures
L’œuvre à travers les cultures, les sociétés, les civilisations dont elles construisent
l’identité et la diversité.
L’oeuvre d’art et la genèse des cultures : leurs expressions symboliques et artistiques, les
lieux de réunions, les modes de représentation (symboliques ou mythiques), les formes de
sociabilité, les manifestations ludiques (jeux de société) ou festives (commémorations,
carnavals, cortèges, fêtes et célébrations civiles, religieuses, militaires),....
Des caractéristiques plastiques :
_ Espace
_ Lumière
_ Narration, …
Vocabulaire :
Portrait de groupe, aristocratie, clair obscur,…
au musée
Une vignette de l’œuvre à exploiter comme :
_ Outil d’observation de l’œuvre,
_ Support à la réalisation
d’un pliage
pour faire
apparaitre les diagonales
et
déterminer le centre
de l’œuvre. Il permettra
de positionner la main de
la visiteuse et de rendre
compte
de
la
composition.
Elle pourra ensuite être
collée dans le carnet de
mémoire pour garder trace
du regard porté sur l’œuvre.
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© Ville de Toulouse, musée des Augustins, document réalisé par le service éducatif, Catherine Lemonnier, 2011